Principes de Foi Chrétienne
Principes de Foi Chrétienne
Principes de Foi Chrétienne
chrétienne
Ellen G. White
2005
Copyright © 2012
Ellen G. White Estate, Inc.
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Sommaire
Ce e-livre est offert par l’Ellen G. White Estate. Il fait part d’une
grande collection gratuite de livres-online du site Web du Ellen G.
White Estate.
Concernant l’auteur
Ellen G. White (1827-1915) est considérée comme l’auteur amé-
ricain le plus souvent traduit, ses œuvres ont été publiées en plus
de 160 langues. Elle a écrit plus de 100,000 pages sur une grande
variété de thèmes spirituels et pratiques. Guidée par le Saint-Esprit
elle a exalté Jésus et attiré l’attention sur les Ecritures comme étant
la base de la foi de chacun.
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Concernant l’Ellen G. White Estate
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ment vous pouvez soutenir ce service, veuillez contacter l’Ellen G.
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intérêt, de vos commentaires et nous vous souhaitons les bienfaits
de la grâce divine pendant votre lecture.
ii
Table des matières
Informations sur ce livre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vi
Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . viii
Chapitre 1 — Les saintes Écritures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
L’inspiration de la Parole de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Objections à l’encontre de la Bible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
L’unité dans la diversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Le Seigneur se fait entendre à travers un langage imparfait . . 22
Aucun homme ne doit s’ériger en juge de la Parole de Dieu . 22
Chapitre 2 — La divinité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
La nature n’est pas Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Chapitre 3 — Dieu le Père . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Chapitre 4 — Dieu le Fils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
La préexistence du Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Un mystère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Ce que signifie la naissance du Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Chapitre 5 — Dieu le Saint-Esprit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Chapitre 6 — La création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Chapitre 7 — La nature de l’homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
La tentation et la chute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Le plan de la rédemption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Chapitre 8 — Le grand conflit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Chapitre 9 — Vie, mort et résurrection de Jésus . . . . . . . . . . . . . 90
Chapitre 10 — L’expérience du salut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Chapitre 11 — L’Église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Unis à l’Église d’en haut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
L’autorité dont l’Église est revêtue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Paul envoyé vers l’Église afin de recevoir des instructions . . 101
Conseils à quelqu’un qui répand des erreurs . . . . . . . . . . . . . 102
Chapitre 12 — Le reste et sa mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Un nom et un peuple distinctifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Chapitre 13 — De l’unité dans le corps du Christ . . . . . . . . . . . 116
L’union avec le Christ et l’amour fraternel . . . . . . . . . . . . . . . 116
Chapitre 14 — Le baptême . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
iii
iv Principes de Foi Chrétienne
Nous avons le plaisir de présenter ici les textes des écrits d’Ellen
White qui accompagnent le cours à distance “Principes de foi chré-
tienne”, disponible sur le site ‘www.campusadventiste.edu’. L’ensei-
gnement adventiste n’a jamais été fondé sur les écrits d’Ellen White.
Elle-même a toujours renvoyé ceux qui l’interrogeaient aux saintes
Écritures. Cependant, après une étude approfondie de la révélation
biblique, les écrits d’Ellen White peuvent aider à percevoir certaines
lignes de pensées, certains principes, certaines idées inaperçues à
première lecture. Sa longue expérience avec le Seigneur, sa vision
de Jésus-Christ et de l’Église ont profondément enrichi sa pensée. Il
nous a donc paru utile de la faire partager au plus grand nombre.
Pour avoir accès à ces textes, les étudiants auraient dû possé-
der neuf ouvrages, dont certains n’existent qu’en anglais. Si nous
croyons qu’il serait du plus grand bénéfice pour l’étudiant de les
posséder tous, nous avons aussi pensé que tous les étudiants ne dis-
posaient ni des ressources suffisantes pour les acquérir, ni d’une
connaissance assez approfondie de l’anglais pour accéder aux textes
non traduits. C’est la raison pour laquelle nous avons composé cette
collection de textes.
Nous assumons pleinement la responsabilité des traductions.
Mais pour les textes que nous avons copiés des livres déjà traduits
en français, nous avons préféré respecter à la lettre les traductions
telles qu’elles ont été publiées. Nous sommes cependant au regret
de dire qu’elles sont souvent fautives, que des paragraphes ou des
phrases des textes originaux n’ont pas été reproduits, et que certaines
[8] traductions sont véritablement tendancieuses, exposant davantage
la théologie du traducteur que celle d’Ellen White. Tout en invitant
l’étudiant à s’imprégner de la pensée d’Ellen White, pensée de haute
valeur spirituelle, nous l’invitons aussi, s’il désire se servir de ces
textes pour élaborer un enseignement, à s’assurer de leur fidélité
au texte anglais auprès du responsable du Centre de la fondation
vi
Introduction vii
whitecentercampusadventiste.edu
Richard Lehmann
[9]
Préambule
est semée pour le juste, et la joie pour ceux dont le cœur est droit.”
Certains m’ont demandé si je pensais qu’il n’y aurait plus de lumière
supplémentaire pour le peuple de Dieu. Notre esprit est devenu si
étroit que nous n’avons pas l’air de comprendre que le Seigneur nous
a confié une œuvre importante. Une lumière croissante ne cessera
de briller sur nous ; car “le sentier des justes est comme la lumière
resplendissante dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour”. —
The Review and Herald, 18 juin 1889.
Des lumières nouvelles seront sans cesse révélées dans la parole
de Dieu à celui qui est en relation vivante avec le Soleil de justice.
Que nul ne parvienne à la conclusion qu’il n’y a plus de vérité qui
doive être révélée. Celui qui cherche la vérité avec diligence et dans
la prière découvrira de précieux rayons de lumière qui jailliront de
la Parole de Dieu. Des joyaux ont été éparpillés, des enfants de Dieu
qui doivent être rassemblés pour appartenir au peuple du reste. —
Counsels on Sabbath School Work, 34, 1892.
Il n’y a pas d’excuse pour quiconque considère qu’il n’y a plus de
vérité qui doive être révélée et que tous nos énoncés sur les Écritures
sont sans erreur. Le fait que certaines doctrines ont été tenues pour
vraies pendant des années par nos frères ne prouve pas que nos idées
sont infaillibles. Le temps ne fait pas d’une erreur une vérité, et la
vérité peut affronter l’examen. Aucune doctrine vraie n’a à craindre
un examen approfondi.
Nous vivons en des temps périlleux et nous ne devons pas accep-
ter tout ce qui prétend être vérité sans l’examiner soigneusement, pas
plus que nous ne devons rejeter quoi que ce soit qui porte la marque
de l’Esprit de Dieu ; nous devons pouvoir nous laisser enseigner, être [11]
doux et humbles de cœur. Certains s’opposent à tout ce qui n’est pas
en accord avec leurs idées personnelles et mettent ainsi en danger
leur salut éternel, comme l’a fait la nation juive quand elle a rejeté
le Christ.
Le Seigneur a signifié que nos opinions doivent être éprou-
vées, que nous devons voir la nécessité d’examiner attentivement
les oracles vivants afin que nous déterminions si oui ou non nous
sommes dans la foi. Nombre de ceux qui prétendent croire à la vérité
se mettent à l’aise en disant : “Je suis riche, j’ai augmenté mes biens,
je n’ai besoin de rien”. — The Review and Herald, 20 décembre
1892.
x Principes de Foi Chrétienne
15
16 Principes de Foi Chrétienne
la lumière solaire frappe des objets différents, elle leur donne une
teinte différente.
Par l’inspiration de son Esprit, le Seigneur a donné la vérité à ses
apôtres, leur laissant le soin de l’exprimer à l’aide du Saint-Esprit,
en rapport avec leur développement intellectuel. Mais l’esprit de
l’écrivain n’est pas entravé comme s’il était introduit de force dans
un certain moule. — Lettre 53, 1900.
24
La divinité 25
lui qui “produit les éclairs et la pluie, il tire le vent de ses trésors”
Psaumes 135 :7.
Il n’est pas question de lois de la nature indépendantes dans les
saints Écrits. Dieu fournit la matière et les propriétés nécessaires
à l’exécution de ses plans. Il se sert de ses instruments pour faire
fleurir la végétation. Il commande à la rosée, à la pluie, aux rayons du
soleil pour faire germer la verdure et en faire un tapis sur le sol ; pour
que les arbres produisent des boutons, des fleurs et des fruits. Il n’y
a pas lieu de supposer qu’une loi soit mise en mouvement pour que
la semence opère par elle-même, ou que la feuille apparaisse parce
qu’elle doit le faire par elle-même. Les lois que Dieu a instituées ne
sont que ses servantes, par lesquelles il produit les résultats voulus.
C’est par l’action immédiate de Dieu que la semence surgit du sol
et jaillit vers la vie. Chaque feuille pousse, chaque fleur s’épanouit
grâce à la puissance de Dieu.
L’organisme physique de l’homme est supervisé par Dieu ; il
ne s’agit pas d’une horloge qui, mise en mouvement, marche toute
seule. Le cœur bat, une pulsation après l’autre, une respiration après
l’autre, le tout sous la direction divine. “Vous êtes le champ de Dieu,
l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3 :9
En Dieu nous avons la vie, le mouvement et l’être. Chaque
pulsation, chaque respiration est le fruit du souffle que Dieu a fait
entrer dans les narines d’Adam, la respiration du Dieu omniprésent,
le grand JE SUIS.
Les philosophes de l’Antiquité se vantaient de leur science supé-
rieure. Voyons ce qu’en pensait l’apôtre inspiré : “Se vantant d’être
sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incor-
ruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux,
des quadrupèdes et des reptiles. Eux qui ont changé la vérité en
mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur.”
Romains 1 :22-25. Le monde est incapable de connaître Dieu avec
sa sagesse humaine. Ses sages tirent de la nature une connaissance
imparfaite de Dieu ; puis, dans leur folie, ils élèvent la nature et ses
lois au-dessus de la nature divine. Quiconque n’a pas obtenu une
[32] connaissance de Dieu au moyen de la révélation qu’il a donnée de
lui-même en Christ ne tirera jamais de la nature qu’une connaissance
imparfaite ; loin de lui donner des vues élevées sur Dieu, et de l’ame-
La divinité 29
30
Dieu le Père 31
La préexistence du Christ
Si, d’une part, la Parole de Dieu parle de l’humanité du Christ
alors qu’il était sur la terre, d’autre part, elle nous parle aussi avec
autorité de sa préexistence. La Parole existait en tant qu’être divin, le
Fils éternel de Dieu, dans l’union la plus intime avec son Père. Dès
les âges les plus reculés il a été le Médiateur de l’alliance, celui en
qui toutes les nations de la terre, aussi bien les Gentils que les Juifs,
devaient être bénies, à condition de le recevoir. “La Parole était avec
Dieu, et la Parole était Dieu.” Jean 1 :1. Avant même que fussent
créés les hommes et les anges, la Parole était avec Dieu, et elle était
Dieu.
Le monde a été fait par la Parole, “et rien de ce qui a été fait
n’a été fait sans elle” Jean 1 :3. Pour pouvoir faire toutes choses, le
Christ a dû exister avant toutes choses. Ce qui est dit à ce sujet est
d’une clarté qui ne laisse subsister aucun doute. Le Christ était Dieu
essentiellement, dans le sens le plus élevé du terme. Il était Dieu de
toute éternité, Dieu suprême, éternellement béni.
Le Seigneur Jésus-Christ, le divin Fils de Dieu, a existé de toute
éternité en tant que personne distincte et cependant une avec le Père.
Sa gloire surpassait toute autre gloire dans le ciel. Il commandait
aux intelligences célestes, et il était en droit de recevoir l’hommage
et l’adoration de la part des anges. Cela ne constituait pas une usur-
pation à l’encontre de Dieu. La Sagesse déclare : “L’Éternel m’a
[39] possédé au commencement de sa voie, avant ses œuvres d’ancien-
neté. Dès l’éternité, je fus établie, dès le commencement, dès avant
les origines de la terre. Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été en-
fantée, quand il n’y avait pas de sources pleines d’eau. Avant que les
montagnes fussent établies sur leurs bases, avant les collines, j’ai été
enfantée, lorsqu’il n’avait pas encore fait la terre et les campagnes,
et le commencement de la poussière du monde. Quand il disposait
les cieux, j’étais là ; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la
face de l’abîme.” Proverbes 8 :22-27, version Darby
Lumière et gloire resplendissent dans la vérité selon laquelle
le Christ était un avec le Père avant la fondation du monde. C’est
Dieu le Fils 35
Un mystère
Que Dieu eût à se manifester ainsi dans la chair est réellement
un mystère ; impossible de comprendre un tel sujet sans l’assistance
du Saint-Esprit. Voici la leçon la plus humiliante que l’homme doive
apprendre : le néant de la sagesse humaine, la folie de toute tentative
pour trouver Dieu par ses seuls efforts. On peut mettre à contribution [40]
toutes les facultés intellectuelles, même si l’on possède ce que le
monde appelle une instruction supérieure, on reste cependant un
simple ignorant aux yeux de Dieu. Les anciens philosophes vantaient
leur sagesse ; que pesait-elle dans les balances divines ? Malgré tout
son savoir, la sagesse de Salomon n’était que folie ; car il n’a pas
pu sauvegarder son indépendance morale, se préserver du péché,
avec la force d’un caractère façonné sur le modèle divin. Salomon
nous a dit le résultat de ses recherches, de ses pénibles efforts, de
ses enquêtes persévérantes. Il reconnaît que sa sagesse n’a été que
vanité.
36 Principes de Foi Chrétienne
sainte, ils sentaient que pour eux nulle peine ne serait trop dure, nul
sacrifice trop grand, si leur vie rendait témoignage de la beauté de
son caractère. Oh ! Si seulement il leur était donné de revivre les trois
années écoulées, comme ils agiraient différemment ! S’ils pouvaient
seulement recevoir le Maître, avec quelle ferveur ils s’efforceraient
de lui montrer la profondeur de leur amour et la sincérité de leur
douleur de l’avoir peiné par une parole ou un acte d’incrédulité !
Mais ils se réconfortaient en pensant qu’ils étaient pardonnés. Et ils
résolurent, dans toute la mesure du possible, de se racheter de cette
incrédulité en confessant courageusement le Christ devant le monde.
Les disciples priaient avec une intense ferveur, afin de pouvoir
affronter les pécheurs et prononcer des paroles qui les amèneraient
à la repentance. Faisant table rase de toutes divergences, de tout
désir de suprématie, ils s’unissaient étroitement dans la commu-
nion chrétienne. Ils se rapprochaient de plus en plus de Dieu, et, ce
faisant, ils se rendaient compte combien était grand leur privilège
de pouvoir s’associer aussi intimement avec le Christ. La tristesse
emplissait leurs cœurs à la pensée qu’ils l’avaient si souvent peiné
par leur lenteur à comprendre, leur manque d’intelligence, au cours
des leçons qu’il cherchait à leur inculquer.
Pendant ces jours de préparation, les disciples sondèrent leurs
cœurs. Ils sentaient leurs besoins spirituels, et suppliaient le Seigneur
de leur accorder l’onction sainte qui les rendrait propres à sauver
les âmes. Mais ils ne demandaient pas des bénédictions pour eux
seuls. Ils se préoccupaient vivement du salut de leurs semblables. Ils
savaient que l’Évangile devrait être porté au monde, et ils désiraient
recevoir la puissance promise par le Christ.
À l’époque des patriarches, l’influence du Saint-Esprit était sou-
vent révélée, mais jamais dans sa plénitude. Maintenant, pour obéir
à la parole du Sauveur, les disciples réclamaient ce don, et, dans le [47]
ciel, le Christ y ajoutait son intercession afin de le répandre sur son
Église.
“Le jour de la Pentecôte, lisons-nous dans les Actes des Apôtres,
ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du
ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la
maison où ils étaient assis.”
L’Esprit descendit sur les disciples qui attendaient dans la prière,
avec une plénitude qui atteignit le cœur de chacun. Celui qui est
42 Principes de Foi Chrétienne
Job 38 :7
Le Créateur avait jeté les fondements de la terre. Il l’avait enri-
chie de beauté et d’harmonie, parsemée d’objets utiles à l’homme,
et y avait prodigué les merveilles de la terre et de la mer. Le grand
œuvre de la création fut achevé en six jours. Alors Dieu “se reposa,
le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait accomplie. Ainsi, Dieu [59]
bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu’en ce jour-là il s’était
reposé de toute l’œuvre dont il était l’auteur et le Créateur.” Psaumes
19 :2, 3. Contemplant avec satisfaction l’œuvre de ses mains, où tout
était parfait, Dieu se reposa, non pas comme le fait l’homme à la fin
de sa journée, mais pour marquer sa joie à la vue des œuvres de sa
sagesse, de sa bonté et de sa gloire.
Après s’être reposé au septième jour, Dieu le sanctifia, c’est-
àdire qu’il le mit à part, comme jour de repos à l’usage de l’homme.
52 Principes de Foi Chrétienne
La tentation et la chute
Ne pouvant fomenter une révolte dans le ciel, Satan trouva un
nouveau champ d’activité et de lutte contre Dieu : il se proposa la
ruine de la race humaine. Le bonheur et la paix du couple habitant
l’Éden étaient pour lui comme le mirage d’une félicité à jamais
perdue. Dévoré par l’envie, il prit la résolution de les inciter à la
désobéissance et d’attirer sur eux la peine du péché. Dans ce but,
il décida de changer leur amour en méfiance et leurs chants de joie
en récriminations contre leur Créateur. Par là, non seulement il les
plongerait dans la désolation où il se trouvait lui-même, mais jetterait
le déshonneur sur Dieu et la désolation dans le ciel.
Nos premiers parents ne furent pas laissés dans l’ignorance du
danger qui les menaçait. Des messagers célestes leur firent connaître
l’histoire de la chute de Satan, et leur dévoilèrent les plans formés
pour leur destruction. Ils leur expliquèrent entièrement la nature du
gouvernement divin que le prince du mal s’efforçait de renverser.
C’est par la désobéissance aux justes commandements de Dieu, leur
dirent-ils, que Satan et son armée sont tombés. Cela vous montre
l’importance d’honorer cette loi, condition indispensable du main-
tien de l’ordre et de l’équité dans l’univers. La loi de Dieu — émana-
tion de sa volonté, révélation écrite de son caractère, expression de la
sagesse et de l’amour divin — est aussi sacrée que Dieu lui-même, et
[64] l’harmonie de la création dépend d’un parfait accord entre cette loi
et tout ce qui existe, animé ou inanimé. Dieu a placé non seulement
les êtres intelligents, mais aussi toutes les opérations de la nature
sous des lois fixes qu’il n’est pas permis de violer. Tandis que la
nature est gouvernée par des lois naturelles, seul, parmi les autres
êtres, l’homme est justiciable de la loi morale. Couronnement de
l’œuvre de la création, il a reçu de Dieu les facultés de comprendre
56
La nature de l’homme 57
la puissance infinie qui l’a tiré de la poussière, qui a fait de lui un être
vivant et magnifique, et dont l’amour lui a donné cette compagne,
peut la lui remplacer. Et il se décide à partager son sort. Si elle doit
mourir, il mourra avec elle. Après tout, se dit-il, les paroles du sage
serpent ne pourraient-elles pas être vraies ? Ève est devant lui aussi
ravissante et, apparemment, aussi innocente qu’auparavant. Elle lui
manifeste même un amour plus vif que jamais. Aucun signe de mort
ne paraît sur ses traits. Adam se résout à braver les conséquences de
son acte. Il saisit le fruit et le dévore.
Son péché consommé, il a tout d’abord l’impression qu’il entre
dans une sphère plus élevée. Bientôt, cependant, la pensée de sa
faute le remplit de terreur. L’atmosphère, qui avait toujours été douce
et uniforme, paraît glaciale au couple désobéissant, leur vêtement
lumineux disparaît. N’osant se présenter dévêtus devant Dieu et
devant les anges, ils se mettent à façonner quelques ajustements. En
outre, l’amour et la paix qui, jusqu’alors, ont été leur partage, font
place à un sentiment de culpabilité et de désenchantement, à une
frayeur de l’avenir.
Notre premier père, qui commence à se rendre compte du vrai ca-
ractère de sa faute, reproche à sa femme de s’être follement éloignée
de lui et laissée séduire par le serpent. Ils se rassurent, néanmoins,
à l’idée que celui qui les a, jusque-là, comblés de tant de bontés,
pardonnera leur unique transgression, ou que leur châtiment sera
moins inflexible qu’ils ne le craignent.
Satan triomphe de son succès. Il a poussé la femme à manquer
de confiance en Dieu, à douter de sa sagesse, à transgresser sa loi.
Par elle, il a consommé la chute d’Adam.
Mais le Législateur suprême se prépare à faire connaître aux
coupables les conséquences de leur transgression. Sa divine présence [69]
apparaît dans le jardin. Dans son innocence et sa sainteté, le premier
couple avait salué avec joie l’approche du Créateur. Mais maintenant,
frappés de terreur, Adam et Ève s’enfuient et se cachent dans les
taillis les plus épais du jardin. Or, “l’Éternel Dieu appela Adam,
et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J’ai entendu le bruit de tes pas
dans le jardin ; j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché.
L’Éternel dit encore : Qui t’a appris que tu es nu ? As-tu mangé le
fruit que je t’avais défendu de manger ?”
62 Principes de Foi Chrétienne
plât d’une race rebelle à ses lois. Il fallait donc la mettre à l’épreuve.
Or, le fait que cette épreuve était extrêmement légère montre non
seulement la bonté du Créateur, mais aussi l’énorme gravité de la
désobéissance de l’homme.
En revanche, si Adam avait été soumis à une restriction pénible,
bien des gens se seraient livrés au mal, en disant : Ceci n’est qu’une
peccadille ; Dieu ne s’occupe pas de fautes aussi minimes. Des
péchés que l’on considère comme véniels et n’encourant pas la ré-
probation des hommes seraient commis sans remords de conscience.
Dieu a ainsi fait voir qu’il a horreur du péché à quelque degré que
ce soit... Ève se trompait en croyant le contraire. En mangeant du
fruit défendu, et en poussant son mari à l’imiter, elle a attiré sur le
monde des maux sans nombre. Qui saurait prévoir, au moment de la
tentation, les terribles conséquences qui résulteront d’un faux pas ?
Parmi les personnes qui prétendent que la loi de Dieu n’est plus
en vigueur, beaucoup affirment qu’il est impossible de lui obéir. Si
tel est le cas, comment expliquer qu’Adam ait dû subir la peine de
sa transgression ? Le péché de nos premiers parents a déversé sur le
monde un tel déluge de douleurs et de crimes que, sans la bonté et
la miséricorde de Dieu, cette faute première aurait plongé le genre
humain dans un désespoir sans issue. Que personne ne s’abuse : “Le
salaire du péché, c’est la mort.” Romains 6 :23 Pas plus aujourd’hui
que lorsque cette sentence fut prononcée sur le père de l’humanité,
la loi de Dieu ne peut être impunément violée.
Ayant péché, Adam et Ève furent avertis qu’ils ne pouvaient plus
demeurer en Éden. Ils supplièrent Dieu de les laisser habiter le lieu
qui fut témoin de leurs joies et de leur innocence. Confessant qu’ils
avaient perdu tout droit à occuper cet heureux séjour, ils promirent [73]
une stricte obéissance pour l’avenir. Il leur fut répondu : Votre nature
s’est altérée et pervertie par le péché ; vous avez perdu une partie de
votre force de résistance au mal ; vous serez donc désormais plus
facilement victimes encore des attaques de Satan qu’en votre état
d’innocence.
Humiliés, accablés d’une tristesse inexprimable, Adam et Ève
dirent adieu à leur ravissante demeure, et s’en allèrent vivre sur
une terre frappée de malédiction. La température, précédemment si
douce et si uniforme, était devenue sujette à de grandes variations.
66 Principes de Foi Chrétienne
Le plan de la rédemption
La nouvelle de la chute de l’homme plongea le ciel dans la
consternation. Le monde nouvellement créé, contaminé par le péché,
allait être habité par une race vouée à la souffrance et à la mort. Cette
catastrophe souleva d’universelles lamentations. On n’entrevoyait
aucune possibilité de sauver les coupables.
Mais l’amour divin avait à l’avance conçu un plan pour le rachat
de l’homme. La loi, violée, demandait la vie des transgresseurs. Or,
La nature de l’homme 67
cette loi était aussi sacrée que Dieu lui-même, et seul un être égal au
Très Haut pouvait, en fournissant la rançon du pécheur, devenir son
substitut et le réconcilier avec lui. Cet être, c’était le Fils de Dieu,
le glorieux commandant des armées du ciel. Pour accomplir cette
mission, il devait prendre sur lui la coulpe et le stigmate du péché,
descendre jusqu’au dernier échelon de l’ignominie, et se voir séparé
de son Père.
Devant cette effroyable perspective, le Fils de Dieu ne recule
pas. Ému de compassion pour le couple infortuné, étreint d’une pitié
infinie à la pensée des douleurs d’un monde perdu, il accepte cette
entreprise avec tous ses aléas. Il se sacrifiera pour réaliser la pensée
éternelle de l’amour de Dieu.
Devant le Père, il plaida la cause du pécheur, cependant que
l’armée du ciel attendait, dans une grande anxiété, le résultat de
l’entrevue. Il dura longtemps, ce mystérieux colloque, ce “conseil
de paix” (“Il sera prêtre sur son trône, et entre les deux il y aura
un conseil de paix.” Zacharie 6 :13, version de Crampon, Lausanne,
Vevey) en faveur de l’homme. Le plan du salut, qui prévoyait l’im-
molation de “l’Agneau sans défaut et sans tache”, avait été formé
“avant la création du monde” 1 Pierre 1 :19, 20 ; Apocalypse 13 :8.
Et néanmoins, ce ne fut pas sans lutte que le Roi de l’univers consen-
tit à abandonner son Fils à la mort pour une race coupable. Mais
“Dieu aima tellement le monde, qu’il donna son Fils, afin que tous
ceux qui croiraient en lui ne périssent point, mais qu’ils aient la
vie éternelle” Jean 3 :16. Cet amour de Dieu pour un monde qui ne
l’aimait pas “surpasse toute connaissance”. À travers des âges sans [75]
fin, les esprits immortels confondus et prosternés, chercheront à en
sonder le mystère.
Perverti par le péché, l’homme était incapable par lui-même de
se réconcilier avec celui qui n’est que bonté et pureté. D’autre part,
Dieu ne pouvait “réconcilier le monde avec soi” 2 Corinthiens 5 :19
qu’en se manifestant par l’intermédiaire de son Fils. En outre, ce
Fils, après avoir racheté l’homme de la condamnation de la loi, allait
pouvoir associer la puissance divine à l’effort humain. Ainsi, les
enfants d’Adam pourront redevenir “enfants de Dieu” 1 Jean 3 :2
par la conversion et la foi au Rédempteur. Ce plan allait requérir la
collaboration du ciel tout entier.
68 Principes de Foi Chrétienne
Mais lorsque le Fils de Dieu en fit part aux anges, ceux-ci, loin
de se réjouir, accueillirent ses paroles au milieu d’un silence mêlé
de stupeur. Le salut de l’homme, leur dit-il, va coûter des douleurs
inexprimables à votre chef bien-aimé. Pour pouvoir se placer entre le
pécheur et son châtiment, il lui faudra quitter le siège de la Majesté
céleste, renoncer aux joies et à la gloire immortelle des régions de
la pureté et de la paix, naître sur la terre comme un simple homme,
y respirer l’atmosphère fétide et souillée d’un monde perdu. Après
avoir participé personnellement aux douleurs et aux tentations des
humains, il subira l’ignominie et la mort. Tout cela sera nécessaire
pour que votre Maître soit à même de secourir ceux qui sont tentés
voir Hébreux 2 :18.
À la fin de son ministère, dit encore Jésus, livré entre les mains
d’hommes cruels et exposé à toutes les insultes et à toutes les tortures
que Satan pourra lui inspirer, il sera suspendu entre le ciel et la terre
comme un malfaiteur, et subira la mort la plus cruelle. Après de
longues heures d’une agonie que vous ne pourrez contempler sans
vous voiler la face, il connaîtra une suprême angoisse : chargé à ce
moment-là des péchés du monde entier, il verra le Père détourner de
lui son visage.
À ces mots, les anges se prosternent aux pieds de leur chef et
lui offrent leur vie en sacrifice en faveur de l’homme. La vie d’un
ange, leur répond-il, ne saurait payer la dette du pécheur. Seul peut
le faire celui qui a créé l’homme. Durant un certain temps, le Fils
vous sera inférieur par la mort qu’il devra souffrir voir Hébreux 2 :9 ;
1 :14. Revêtu de la nature humaine, il n’aura pas votre résistance
morale. Vous aurez donc à l’entourer, à le fortifier et à le soulager
[76] dans ses souffrances. Ensuite, attachés “au service de Dieu”, vous
serez, par lui, “envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux
qui doivent recevoir en héritage le salut (ibid.)”. Vous aurez ainsi à
protéger les sujets du royaume de Dieu de la puissance des mauvais
anges et des ténèbres morales dont Satan cherchera sans cesse à les
envelopper.
Quand vous assisterez à l’humiliation et à l’agonie de votre
Maître, vous serez tentés, dans votre douleur et votre indignation,
de le délivrer de la main de ses meurtriers. Mais il ne vous sera pas
permis d’intervenir pour empêcher quoi que ce soit. Les sarcasmes
La nature de l’homme 69
racheté non seulement l’homme, mais aussi son empire. Tout ce qui
a été perdu par le premier Adam sera aussi son empire. Tout ce qui
a été perdu par le premier Adam sera restauré par le second. “Et toi,
tour du troupeau, colline de la fille de Jérusalem”, dit un prophète,
“à toi viendra, à toi arrivera l’ancienne domination”. L’apôtre Paul
parle également de la “rédemption de la possession acquise” Michée
4 :8, Segond ; Ephésiens 1 :13, 14, Vevey.
Dieu a créé la terre pour en faire la demeure d’êtres saints et
heureux. “Dieu a formé la terre, et l’a affermie ; il l’a fondée lui-
même ; il ne l’a pas créée pour être déserte, mais pour être habitée.”
Ésaïe 45 :18. Ce but sera atteint quand, renouvelée par la puissance
de Dieu, exempte de péché et de douleurs, elle deviendra l’héritage
éternel des rachetés. “Les justes posséderont la terre, et ils y demeu-
reront à perpétuité.” “Il n’y aura plus d’anathème ; le trône de Dieu
et de l’Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs... verront sa face.”
Psaumes 37 :29 ; Apocalypse 22 :3.
C’est ainsi que Dieu révéla à Adam et Eve d’importants événe-
ments qui allaient marquer l’histoire de l’homme jusqu’au déluge
et au premier avènement du Fils de Dieu. Ils entendirent encore ces
paroles : bien que le sacrifice du Sauveur soit suffisant pour sauver
le monde entier, un grand nombre d’hommes préféreront une vie de
péché à une vie d’obéissance. Le crime augmentera d’une génération
à l’autre, et la malédiction qu’entraîne le péché pèsera toujours plus
lourdement sur le genre humain, sur le règne animal et sur la terre.
Par sa perversité, l’homme raccourcira lui-même la longueur de ses
jours. Il déclinera en stature, en endurance physique, ainsi qu’en
force morale et intellectuelle. Le monde sera accablé de misères de
tous genres. En obéissant à leurs penchants, les hommes se rendront [79]
incapables d’apprécier les grandes vérités du plan du salut. Mais,
fidèle à son dessein, le Fils de Dieu ne se désintéressera pas du sort
des hommes ; il continuera de s’offrir à eux comme le refuge de la
faiblesse et du malheur. Il suppléera aux besoins de tous ceux qui
s’approcheront de lui avec foi. Aussi y aura-t-il toujours sur la terre
des serviteurs de Dieu pour maintenir sa connaissance et rester purs
au milieu de la perversité universelle.
Pour rappeler constamment à l’homme le souvenir de son pé-
ché et lui donner l’occasion de confesser humblement sa foi en un
Rédempteur futur, Dieu institua le rite des sacrifices. Le premier
72 Principes de Foi Chrétienne
admis à connaître tous les conseils et tous les plans de Dieu. C’est
par lui que Dieu avait créé les êtres célestes. “Car en lui ont été
créées toutes les choses qui sont dans les cieux..., trônes, dignités,
dominations, autorités” Colossiens 1 :16. Au Fils comme au Père,
l’univers entier était soumis.
La loi de l’amour étant à la base du gouvernement de Dieu,
le bonheur de toutes les créatures dépendait de leur parfait accord
avec les grands principes de cette loi. Dieu demande de toutes
ses créatures un service d’amour, un hommage qui découle d’une
appréciation intelligente de son caractère. Ne prenant aucun plaisir
à une obéissance forcée, il accorde à chacun le privilège de la liberté
morale permettant à tous de lui rendre un service volontaire.
Mais un être voulut pervertir cette liberté. Le péché prit naissance
dans le cœur de celui qui, après le Christ, avait été le plus hautement
honoré de Dieu, et qui était le plus puissant et le plus glorieux de
tous les habitants du ciel. Avant sa chute, Lucifer, le Porte Lumière,
était un “chérubin protecteur” saint et sans tache. “Ainsi parle le
Seigneur, l’Éternel : Tu mettais le sceau à la perfection, tu étais plein
de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Éden, le jardin de Dieu ;
tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses... Tu étais un
chérubin protecteur, aux ailes déployées ; je t’avais placé et tu étais
sur la sainte montagne de Dieu ; tu marchais au milieu des pierres
étincelantes. Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu
fus créé jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi.” Ezéchiel
28 :12-15.
Lucifer aurait pu conserver la faveur de Dieu. Aimé et honoré
des armées angéliques, il aurait pu faire servir ses nobles facultés
[85] au bien de son entourage et à la gloire de son Créateur. Mais, dit le
prophète, “ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté, tu as corrompu
ta sagesse par ton éclat” Ezéchiel 28 :17. Peu à peu, Lucifer se laissa
aller au désir de s’élever au-dessus de la position qui lui avait été
assignée. “Tu as voulu te persuader que tu étais un dieu... Tu disais
en ton cœur : ...J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ;
je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée.... Je monterai sur le
sommet des nues, je serai semblable au Très Haut” Ezéchiel 28 :6
[synodale] ; Ésaïe 14 :13, 14. Au lieu de veiller à exalter Dieu au
suprême degré et à lui assurer la première place dans l’affection de
ses créatures, Lucifer chercha à capter à son profit leur allégeance et
Le grand conflit 77
non seulement son âme, mais sa famille, ses serviteurs, ses propriétés,
et tout ce qui lui appartient.
Après que la tente avait été aspergée avec l’hysope, on écrivait
sur la porte de ceux qui avaient été purifiés : “Je ne m’appartiens plus,
Seigneur, je suis à toi.” Ainsi doit-il en être de ceux qui prétendent
avoir été purifiés par le sang du Christ. Le Seigneur n’exige pas
moins aujourd’hui qu’autrefois. Le Psalmiste, faisant allusion à cette
cérémonie symbolique, dit : “Purifie-moi avec l’hysope, et je serai
pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.” “Crée en moi un
cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé.” “Rends-moi
la joie de ton salut, et qu’un esprit bien disposé me soutienne !”
Psaumes 51 :9, 12, 14.
Le sang du Christ est efficace, mais il doit être utilisé conti-
nuellement. Le Seigneur désire, non seulement que ses serviteurs
emploient pour sa gloire les biens qu’il leur a confiés, mais qu’ils se
consacrent eux-mêmes à son service. Si vous, mon frère, êtes devenu
égoïste et si vous gardez par-devers vous ce que vous devez donner
pour la cause de Dieu, alors vous avez besoin d’être entièrement
aspergé du sang du Sauveur, vous consacrant vous-même à Dieu
[102] avec tout ce que vous possédez.
[103]
Chapitre 10 — L’expérience du salut
que nous les recevons et remercier Dieu de nous les avoir accordées.
Il ne tient qu’à nous d’aller à Jésus pour être purifié et pour subsister
devant sa loi sans confusion ni remords. “Il n’y a maintenant aucune
condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ.” Romains 8 :1.
Dès cet instant, vous ne vous appartenez plus : vous avez été
racheté à un grand prix. “Ce n’est pas par des choses périssables,
par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés... mais par le
sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans
tache.” 1 Pierre 1 :18, 19. Par ce simple acte de foi en Dieu, le Saint-
Esprit vous a engendré à une vie nouvelle. Vous êtes maintenant un
membre de la famille divine, et Dieu vous aime comme il aime son
Fils.
Maintenant que vous vous êtes donné à Jésus, ne revenez pas en
arrière, ne vous arrachez pas à son étreinte. Dites, jour après jour :
“Je suis au Christ, je me suis donné à lui” ; et demandez-lui son
Saint-Esprit et sa grâce pour vous garder. C’est en vous donnant à
Dieu et en croyant en lui que vous devenez son enfant ; c’est de la
même façon que vous devez vivre en lui. L’apôtre dit : “Comme
vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui.” Colossiens
2 :6
Certaines personnes pensent qu’elles devraient être mises à
l’épreuve et montrer au Seigneur qu’elles sont transformées avant
de pouvoir se réclamer de sa grâce. Mais elles peuvent s’en réclamer
en ce moment même. Il leur faut cette grâce, il leur faut l’Esprit
du Christ pour les soutenir dans leur infirmité ; sinon elles ne pour-
ront résister au mal. Jésus aime nous voir venir à lui tels que nous
sommes, pécheurs, impuissants, dépendants. Nous pouvons aller à
lui et nous jeter à ses pieds avec nos faiblesses, nos égarements, nos [106]
péchés. Il met sa gloire à nous combler de son amour, à panser nos
blessures et à nous purifier de toute impureté.
C’est ici que des milliers de pécheurs font erreur : ils ne croient
pas que Jésus leur pardonne personnellement, individuellement. Ils
ne prennent pas Dieu au mot. Tous ceux qui se soumettent au Sei-
gneur peuvent savoir positivement que le pardon de tous leurs péchés
leur est gratuitement accordé. Mettez de côté la pensée erronée que
les promesses de Dieu ne vous concernent pas. Elles concernent
chaque pécheur repentant. Par le ministère des anges, la force et la
grâce sont communiquées à tout croyant de la part de Jésus-Christ.
96 Principes de Foi Chrétienne
de Dieu. On doit savoir que ces gens se sont mis aux côtés du grand
séducteur. Ne les croyez pas.
En tant que gérants des moyens et des talents, vous avez mésusé
des biens de votre Seigneur en disséminant l’erreur. Le monde entier
est rempli de haine à l’égard de ceux qui annoncent les exigences
de la loi de Dieu, et l’Église qui est loyale à l’égard de Jéhovah doit
s’engager dans un conflit peu ordinaire. “Car nous n’avons pas à
lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre
les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les
esprits méchants dans les lieux célestes.” Ephésiens 6 :12 Ceux qui
réalisent ce que signifie ce combat ne tourneront pas leurs armes
contre l’Église militante, mais combattront de toutes leurs forces
avec le peuple de Dieu contre les confédérations du mal. (TM51)
“Le dessein de Dieu à l’égard de son Église”, Conquérants paci-
fiques, 11-17.
L’Église est le moyen que Dieu a choisi pour faire connaître le
salut aux hommes. Établie pour servir, elle a pour mission de procla-
mer l’Évangile. Dès le commencement, Dieu a formé le dessein de
révéler par elle sa puissance et sa plénitude. Appelés des ténèbres
à la merveilleuse lumière de Dieu, les hommes qui la composent
doivent refléter sa gloire. L’Église est la dépositaire des richesses de
la grâce du Christ ; c’est par elle que l’amour divin se manifestera
finalement de façon puissante et décisive aux “dominations et aux
autorités dans les lieux célestes 11 ”.
Les promesses merveilleuses de l’Écriture concernant l’Église
sont innombrables. Parlant au nom du Seigneur, le prophète Ésaïe
s’exprime en ces termes : “Ma maison sera appelée une maison
de prière pour tous les peuples 12 .” Et le prophète Ezéchiel : “Je
ferai d’elle [mes brebis] et des environs de ma colline un sujet de
bénédiction ; j’enverrai la pluie en son temps, et ce sera une pluie
de bénédiction. [...] J’établirai pour elles une plantation qui aura du [115]
renom ; elles ne seront plus consumées par la faim dans le pays, elles
ne porteront plus l’opprobre des nations. Et elles sauront que moi,
l’Éternel, leur Dieu, je suis avec elles, et qu’elles sont mon peuple,
elles, la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Eternel. Vous, mes brebis,
11. Ephésiens 3 :10.
12. Ésaïe 56 :7.
104 Principes de Foi Chrétienne
brebis de mon pâturage, vous êtes des hommes ; moi, je suis votre
Dieu, dit le Seigneur, l’Éternel 13 .”
Le prophète Ésaïe dit encore : “Vous êtes mes témoins, dit l’Éter-
nel, vous, et mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous le sachiez,
que vous me croyiez et compreniez que c’est moi : avant moi il n’a
point été formé de Dieu, et après moi il n’y en aura point. C’est
moi, moi qui suis l’Éternel, et hors moi il n’y a point de sauveur.
C’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, ce n’est point parmi vous
un dieu étranger ; vous êtes mes témoins, dit l’Éternel. [...] Moi,
l’Éternel, je t’ai appelé pour le salut, et je te prendrai par la main, je
te farderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour
être la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour
faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent
dans les ténèbres 14 .”
“Au temps de la grâce je t’exaucerai, et au jour du salut je te
secourrai ; je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le
peuple, pour relever le pays, et pour distribuer les héritages désolés ;
pour dire aux captifs : Sortez ! Et à ceux qui sont dans les ténèbres :
Paraissez ! Ils paîtront sur les chemins, et ils trouveront des pâturages
sur tous les coteaux. Ils n’auront pas faim et ils n’auront pas soif ;
le mirage et le soleil ne les feront plus souffrir ; car celui qui a pitié
d’eux sera leur guide, et il les conduira vers des sources d’eaux. Je
changerai toutes mes montagnes en chemins, et mes routes seront
frayées. [...]
”Cieux, réjouissez-vous ! Terre, sois dans l’allégresse ! Mon-
tagnes, éclatez en cris de joie ! Car l’Éternel console son peuple,
il a pitié de ses malheureux. Sion disait : l’Éternel m’abandonne,
le Seigneur m’oublie ! — Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle
allaite ? N’at-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle
l’oublierait, moi je ne t’oublierai point. Voici, je t’ai gravée sur mes
[116] mains, tes murs sont toujours devant mes yeux 15 .”
L’Église est la forteresse de Dieu, sa cité de refuge, qu’il a placée
dans un monde révolté. Toute trahison de sa part est une trahison
envers celui qui a racheté l’humanité par le sang de son Fils unique.
Dès les origines, les âmes fidèles ont constitué l’Église ici-bas. De
13. Ezéchiel 34 :26, 29-31.
14. Ésaïe 43 :10-12 ; 42 :6, 7.
15. Ésaïe 49 :8-16.
L’Église 105
sées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres 18 .”
Néanmoins, dans sa miséricorde, Dieu ne les a pas anéantis. Il vou-
lait leur donner l’occasion de le connaître à nouveau par le peuple
élu.
Grâce aux enseignements qui se dégageaient des sacrifices lévi-
tiques, le Christ devait être exalté devant toutes les nations, et tous
ceux qui se tourneraient vers lui posséderaient la vie. Il était la pierre
angulaire de l’économie juive. Les types et les symboles étaient
une prophétie condensée de l’Évangile, une image où se trouvaient
réunies les promesses de la rédemption.
Mais les Israélites perdirent de vue les grands privilèges qu’ils
possédaient en tant que représentants de Dieu. Ils oublièrent le Sei-
gneur et faillirent à leur mission sacrée. Les grâces qu’ils reçurent ne
furent d’aucune utilité au monde. Toutes leurs prérogatives ne ser-
virent qu’à leur propre glorification. Ils s’étaient éloignés du monde
pour échapper à la tentation. Dieu avait limité leurs relations avec
les idolâtres pour les empêcher de se rallier à leurs pratiques ; mais
ils se servirent de ces restrictions pour élever un mur de séparation
entre eux et les autres nations. Ils frustrèrent Dieu du service qu’il
leur demandait, et privèrent leur prochain d’un guide religieux et
d’un saint exemple.
Prêtres et magistrats s’embourbèrent dans l’ornière du ritualisme.
Ils se complaisaient dans une religion légaliste, et il leur était im-
possible de communiquer aux autres les vérités vitales du ciel. Leur
propre justice leur suffisait amplement, et ils ne désiraient nullement
voir s’introduire un nouvel élément dans leur religion. Ils ne pou-
vaient comprendre que la manifestation de la bienveillance divine
envers les hommes puisse être indépendante d’eux-mêmes ; elle de-
vait découler à leur sens de leurs propres mérites et de leurs bonnes
œuvres. La foi qui agit par amour et purifie l’âme ne pouvait s’unir à [119]
la religion des pharisiens, faite de cérémonies et de commandements
d’hommes.
Dieu déclare, en parlant d’Israël : “Je t’avais plantée comme
une vigne excellente et du meilleur plant ; comment as-tu changé,
dégénéré en une vigne étrangère 19 ?” “Israël était une vigne féconde,
18. Romains 1 :21.
19. Jérémie 2 :21.
108 Principes de Foi Chrétienne
vérité révélée pour ce temps-ci ; ils ont marché au pas avec le grand
Conducteur, le Capitaine de l’armée du Seigneur.
Tout ce que la prophétie avait annoncé touchant la proclamation
de ces messages s’est accompli. Ceux qui ont eu le privilège de par-
ticiper à la proclamation de ces messages ont acquis une expérience
à laquelle ils attachent la plus grande valeur ; maintenant que nous
sommes environnés des périls des derniers jours, alors qu’on entend
de tous côtés des voix qui disent : “Le Christ est ici”, “la vérité est
ici”, tandis que plusieurs s’affairent à renverser les fondements de
notre foi, — cette foi qui nous a fait sortir des Églises et du monde
et a fait de nous un peuple particulier, — à l’instar de Jean nous
donnerons notre témoignage :
“Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu,
ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et
que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, [...] ce que
nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin
que vous aussi vous soyez en communion avec nous.” 1 Jean 1 :1, 3
J’atteste ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu, ce que mes mains
ont touché concernant la parole de vie. Et je sais que ce témoignage
est celui du Père et du Fils. Nous avons vu et nous attestons que
la puissance du Saint-Esprit a accompagné la présentation de la
vérité, l’avertissement donné par la plume et par la voix, la suite des
messages. Nier cette œuvre équivaudrait à renier le Saint-Esprit et
nous placerait au rang de ceux qui ont abandonné la foi et ont prêté
l’oreille à des esprits séducteurs.
Rien à craindre
Il n’y a pas lieu de douter ou de craindre que l’œuvre échoue.
Dieu est à la tête de l’œuvre et il mettra tout en ordre. Si quelque
chose doit être redressé dans la direction de l’œuvre, Dieu y pensera
et il corrigera tout ce qui va mal. Ayons confiance : Dieu conduira
sûrement au port le noble navire portant le peuple de Dieu.
Un jour, alors que je voyageais de Portland, dans le Maine, à
Boston, il y a de cela bien des années, une tempête se leva et de
grosses vagues balayèrent la mer. Les chandeliers tombèrent et
les malles roulèrent d’un côté à l’autre, comme des boules. Les
passagers effrayés jetaient des cris et s’attendaient à la mort. Après
un moment, le pilote monta sur le pont. Le capitaine se tenait à côté
de lui et exprimait des doutes sur la direction du navire. “Voulez-vous
prendre le gouvernail ?” demanda le pilote. Le capitaine hésitait,
car il manquait d’expérience. Des passagers inquiets exprimèrent
leurs craintes, se demandant si le pilote n’allait pas les précipiter
contre les rochers. “Voulez-vous prendre le gouvernail ?” demanda
le pilote ; mais ils savaient bien qu’ils n’en étaient pas capables.
Quand il vous semble que l’œuvre court un danger, priez : “Sei-
[127] gneur, tiens-toi au gouvernail. Conduis-nous à travers nos sujets
d’inquiétude. Amène-nous au port.” N’avons-nous pas des raisons
de croire que le Seigneur nous fera triompher ?
Plusieurs ouvriers ont longtemps servi la cause. J’en connais
quelques-uns depuis trente ans. Frères, n’avons-nous pas traversé
une crise après l’autre ? Le Seigneur ne nous a-t-il pas permis de
les surmonter à la gloire de son nom ? Ne pouvez-vous pas lui faire
confiance et remettre la cause entre ses mains ? Vos esprits bornés ne
Le reste et sa mission 115
cette unité comme Dieu désire que nous le fassions, elle viendra à
nous. Testimonies for the Church 8 :242, 243
Dieu n’exige pas un grand nombre d’institutions, de grands bâti-
ments, ni de démonstration ostentatoire, mais l’action harmonieuse
d’un peuple particulier, un peuple choisi par Dieu, précieux à ses
yeux, uni, dont la vie est cachée avec le Christ en Dieu. Chacun
doit se tenir à sa place, en son lieu, exerçant une bonne influence en
pensée, parole et action. Quand tous les ouvriers de Dieu agissent
ainsi, son œuvre formera un tout symétrique, achevé. Testimonies
for the Church 8 :183
Le Seigneur cherche des hommes à la foi sincère et ayant un
esprit sain, des hommes qui sachent distinguer entre le vrai et le
faux. Chacun doit être sur ses gardes, étudiant et pratiquant les leçons
données dans le septième chapitre de l’évangile de Jean et préservant
une foi vivante dans la vérité pour notre temps. Nous avons besoin de
cette maîtrise de soi qui nous rendra capables de mettre nos façons
de faire en harmonie avec la prière du Christ. Testimonies for the
Church 8 :239
Le cœur du Sauveur est près de ses disciples qui réalisent le
projet de Dieu dans toutes ses dimensions. Ils doivent être uns en
lui, même s’ils sont dispersés à travers le monde. Mais Dieu ne peut
les unir en Christ s’ils ne veulent pas abandonner leurs voies pour
les siennes. Testimonies for the Church 8 :243
Coopération
Lors de l’établissement d’institutions dans des champs nouveaux,
il est souvent nécessaire de placer des responsabilités sur des per-
sonnes qui ne sont pas pleinement au fait des détails du travail.
Ces personnes sont très désavantagées dans leur travail et, à moins
qu’elles et leurs collaborateurs ne soient animés d’un esprit de dés-
intéressement au service de l’institution du Seigneur, il en résultera
un état de choses qui retardera sa prospérité.
Nombreux sont ceux qui pensent que leur ligne de conduite ne
les concerne qu’eux et que personne d’autre ne doit leur faire la [133]
moindre suggestion. Ils peuvent ignorer les meilleures méthodes
pour conduire l’œuvre ; cependant, si quelqu’un s’aventure à leur
donner un conseil, ils se sentent offensés et se montrent plus déter-
120 Principes de Foi Chrétienne
Évangéliser, 248.
La signification des symboles de la maison du Seigneur est
simple et facile à comprendre, et les vérités qu’ils expriment ont
pour nous un sens profond.
Counsels for the Church, 298-302 cf. Jésus Christ, 645-665.
Le Christ se trouvait au point de transition entre deux économies
et leurs deux grandes fêtes. Lui, l’Agneau sans défaut, était sur
le point de se donner comme une offrande pour le péché, et de
mettre ainsi fin au système de types et de cérémonies qui, pendant
quatre millénaires, ont annoncé sa mort. En mangeant la Pâque avec
ses disciples, il institua à la place le service qui devait devenir le
mémorial de son grand sacrifice. La fête nationale juive était appelée
à disparaître à jamais. Le service que le Christ établissait devait être
observé par ses disciples en tous lieux et dans tous les siècles.
La Pâque avait été instituée comme une commémoration de
la délivrance d’Israël de l’esclavage d’Égypte. Dieu avait ordonné
qu’année après année, lorsque les enfants demandaient quel était le
sens de cette pratique, l’histoire soit racontée. Ainsi, la merveilleuse
délivrance était conservée dans les mémoires de tous. Le rite de la
Cène a été donné pour commémorer la grande délivrance acquise
par la mort du Christ. Jusqu’à son retour avec puissance et gloire, ce
rite doit être pratiqué. C’est le moyen par lequel cette grande œuvre [140]
accomplie en notre faveur sera gardée en mémoire.
L’exemple du Christ interdit de limiter l’accès à la cène. Il est
vrai que le péché manifeste exclut le coupable. C’est ce que le Saint-
Esprit enseigne nettement. Voyez 1 Corinthiens 5 :11. Mais à part
cela, personne ne doit passer en jugement. Dieu n’a pas confié aux
hommes le soin de décider qui peut participer à ces occasions. Car
qui peut lire le cœur ? Qui peut distinguer l’ivraie du bon grain ?
“Que chacun s’examine plutôt lui-même, et qu’ainsi il mange du
pain et boive de la coupe.” Car “celui qui mange le pain ou boit la
coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le
125
126 Principes de Foi Chrétienne
L’ordonnance de la préparation
Cette ordonnance a été établie par le Christ comme le seul moyen
de nous préparer en vue du sacrement. Un cœur ne peut entrer
en communion avec le Christ aussi longtemps qu’il entretient des
pensées d’orgueil, de discorde et de rivalité. Nous ne sommes pas
préparés à recevoir la communion de son corps et de son sang. C’est
la raison pour laquelle Jésus nous demande de faire précéder la cène
du mémorial de son humiliation.
En pratiquant cette ordonnance, les enfants de Dieu devraient se
rappeler les paroles du Seigneur de vie et de gloire : “Comprenez-
vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez le Maître et le Seigneur,
et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi
le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds
les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que, vous
aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait. En vérité, en vérité,
je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni
l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez cela, vous
êtes heureux, pourvu que vous le fassiez.” L’homme a une tendance
à se considérer comme plus excellent que son frère, à travailler pour
soi, à rechercher la première place ; ceci engendre fréquemment de
mauvais soupçons et de l’amertume. L’ordonnance qui précède la
cène du Seigneur a pour but de dissiper ces malentendus, d’arracher
l’homme à son égoïsme, de lui inspirer l’humilité du cœur qui le
[143] disposera à servir son frère.
Celui qui veille du haut des cieux est présent dans ces occasions
pour nous aider à sonder les cœurs, à éprouver la conviction du péché
et à obtenir l’heureuse assurance du pardon. Le Christ est là, avec la
plénitude de sa grâce, pour donner un cours différent à nos pensées
qui suivent habituellement une direction égoïste. Le Saint-Esprit
éveille la sensibilité de ceux qui agissent à l’exemple de leur Maître.
Quand nous nous rappelons l’humiliation du Sauveur, une pensée en
évoque une autre, et il se forme une chaîne de souvenirs de la grande
bonté de Dieu et de l’affection dévouée de nos amis terrestres.
La sainte Cène 129
Le don du Saint-Esprit
Lorsque le Christ promit à ses disciples de leur envoyer le Saint-
Esprit, il approchait du terme de son ministère. Il affrontait le sup-
plice de la croix du Calvaire avec la pleine conscience du fardeau
des péchés du monde qui allaient peser sur lui. Mais avant de s’offrir
lui-même comme victime expiatoire, il promit à ses disciples le don
le plus essentiel et le plus complet qui soit, celui qui mettrait à leur
portée les ressources infinies de sa grâce. “Je prierai le Père, leur
dit-il, et il vous donnera... l’Esprit de vérité, que le monde ne peut
recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous,
vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.” Jean
14 :16, 17 Le Sauveur faisait allusion au temps où le Saint-Esprit,
son représentant, viendrait accomplir une œuvre puissante. Le mal
qui s’était accumulé pendant des siècles devait être mis en échec par
ce pouvoir divin.
Quels furent les résultats de l’effusion de l’Esprit au jour de la
Pentecôte ? La bonne nouvelle d’un Sauveur ressuscité fut proclamée
jusqu’aux extrémités du monde habité. Tandis que les disciples
annonçaient le message de la grâce rédemptrice, les cœurs cédaient
à sa puissance. L’Église voyait venir à elle de nombreux convertis
de toutes les classes de la société. Les apostats revenaient à la foi,
les pécheurs s’unissaient aux croyants pour rechercher la perle de
[148] grand prix. Quelques-uns de ceux qui avaient été les ennemis les
plus acharnés de l’Évangile devenaient ses meilleurs défenseurs. La
prophétie s’accomplissait : “Le faible parmi eux sera dans ce jour
comme David, la maison de David sera comme Dieu, comme l’ange
de l’Éternel.” Zacharie 12 :8
Chaque chrétien voyait dans son frère une révélation de l’amour
divin. Un seul intérêt prévalait, un seul sujet d’émulation éclipsait
132
Les dons spirituels et les ministères 133
139
140 Principes de Foi Chrétienne
se sont obscurcies à tel point que vous prenez les ténèbres pour la
lumière et la lumière pour les ténèbres. Dieu vous a enjoint d’avan-
cer vers la perfection. Le christianisme est une religion de progrès.
La lumière divine est abondante et ne demande qu’à être désirée et
reçue. Quelles que soient les bénédictions reçues, il reste des trésors
infinis, inépuisables, à notre disposition. Les droits sacrés de l’Évan-
gile peuvent être accueillis par des sceptiques avec des moqueries et
des négations méprisantes. La mondanité peut contaminer le grand
nombre et prendre possession d’un petit nombre, la cause de Dieu
ne peut être sauvegardée qu’avec de grands efforts et de continuels
sacrifices ; elle finira néanmoins par triompher.
”Voici le mot d’ordre : allez de l’avant ; acquittez-vous de vos
devoirs individuels, et laissez Dieu prendre soin des conséquences.
Si nous avançons par le chemin que Jésus nous indique, nous verrons
son triomphe, nous partagerons sa joie. Seul celui qui participe à la
lutte recevra la couronne des vainqueurs. Il faut que la souffrance
nous amène à la perfection, comme ce fut le cas de Jésus. Si le
Christ s’était assuré une vie facile, nous pourrions sans risque céder
à la paresse. Dès lors que sa vie a été marquée par un renoncement
continuel, par le sacrifice de soi-même, il ne faudra pas nous plaindre
si nous partageons le même sort. On peut suivre en toute sécurité
le sentier le plus obscur aussi longtemps que l’on est guidé par la
Lumière du monde. [...]
”Quand le Seigneur m’a présenté votre cas et m’a fait savoir que
vous n’avez pas obéi à la lumière qui vous avait été donnée, j’ai reçu
l’ordre de vous parler franchement, en son nom, vu que sa colère
était allumée contre vous. Ces paroles me furent adressées : “C’est
Dieu qui t’a assigné ta tâche. Plusieurs refuseront de t’écouter, tout [160]
comme ils ont refusé d’écouter le grand Instructeur ; plusieurs ne
voudront pas être corrigés, sûrs d’avoir raison. Communique-leur
néanmoins les reproches et les avertissements que je te donne, qu’ils
écoutent ou non.”” [...]
En rapport avec les citations qui précèdent, étudiez à nouveau
l’article intitulé “La nature et l’influence des Témoignages”, dans
Testimonies for the Church 5 :654-691. Témoignages pour l’Église
2 :318-344.
La déclaration que vous avez tirée de Testimony no 31 (vol. 5,
p. 67) est juste : “Mes lettres et mes témoignages vous présentent
144 Principes de Foi Chrétienne
La messagère du Seigneur
La nuit dernière, en vision, j’étais debout devant une assemblée
de nos membres, délivrant un message énergique concernant la vérité
présente et le devoir actuel. Après le discours, plusieurs se grou-
pèrent autour de moi pour me poser des questions. Ils demandaient
tant d’explications, sur cette question, sur cette autre, et encore une
146 Principes de Foi Chrétienne
autre, que je finis par leur dire : “S’il vous plaît, une question à la
fois, pour éviter toute confusion.”
Ensuite je leur adressai l’appel suivant : “Pendant des années
vous avez eu des preuves que le Seigneur m’a confié une tâche. On
ne pourrait souhaiter de plus grandes preuves. Voulez-vous faire fi
de toutes ces preuves, comme s’il s’agissait d’une toile d’araignée,
pour obéir à la suggestion d’un incrédule ? Ce qui afflige mon cœur,
c’est de voir que plusieurs de ceux qui sont maintenant troublés et
tentés sont justement ceux qui ont eu des preuves abondantes et des
occasions d’examiner, de prier et de comprendre ; et voici qu’ils ne
savent pas discerner la nature des sophismes qui leur sont présentés
pour les amener à rejeter les avertissements divins destinés à les
préserver des séductions des derniers jours.”
Il en est qui se sont achoppés au fait que j’ai dit que je ne prétends
pas au titre de prophétesse 23 ; et ils ont demandé : Pourquoi ?
Je n’avance aucune prétention, si ce n’est ceci : J’ai été désignée
comme la messagère du Seigneur ; il m’a appelée dans ma jeunesse à
être sa messagère, à recevoir sa parole et à communiquer un message
clair et précis au nom du Seigneur Jésus.
Alors que j’étais encore jeune on m’a souvent demandé : Êtes-
vous une prophétesse ? Ma réponse invariable a été : Je suis la mes-
sagère du Seigneur. Je sais que plusieurs m’ont appelée prophétesse,
mais je n’ai jamais prétendu à ce titre. Mon Sauveur m’a déclaré
[163] que je suis sa messagère. Il m’a dit : “Ta tâche consiste à porter ma
parole. On doit s’attendre à des choses étranges ; je t’ai mise à part
dès ta jeunesse pour apporter un message à ceux qui s’égarent, pré-
senter la parole aux incroyants, et réprimander par la plume et par la
voix, au moyen de la Parole, ceux qui se rendent coupables d’actions
répréhensibles. Exhorte par la Parole. Je te ferai comprendre ma
Parole ; elle ne sera pas pour toi un langage étrange. Avec la vraie
éloquence de la simplicité, par la voix et par la plume, mes messages
seront transmis par quelqu’un qui n’a pas fréquenté les écoles. Mon
Esprit et ma puissance t’accompagneront.
Ne crains pas les hommes, car mon bouclier te protégera. Ce
n’est pas toi qui parles : c’est le Seigneur qui donne des messages
23. Allusion à un discours prononcé à Battle Creek le 2 octobre 1904, où elle a déclaré :
“Je ne prétends pas être une prophétesse.” — Les compilateurs.
Le don de prophétie 147
Aucune vantardise
Je n’ai jamais prétendu être une prophétesse. Si quelqu’un m’ap-
pelle ainsi, je ne lui chercherai pas chicane. Mon œuvre s’est étendue
dans tant de directions que je ne puis m’appeler autrement que mes-
sagère, chargée d’apporter un message de la part du Seigneur à son
peuple et d’entreprendre tout ce qui me serait commandé.
La dernière fois que j’ai été à Battle Creek, j’ai déclaré devant
une grande assemblée que je ne prétends pas au titre de prophétesse.
C’est du moins ce que j’ai eu l’intention de dire à deux reprises. Si
quelqu’un a compris autre chose, qu’il sache en tout cas que c’est
bien là ma pensée : je ne réclame pas le titre de prophétesse.
J’ai su que certains désiraient savoir si Mme White maintient
encore les vues qu’elle a exprimées il y a longtemps déjà, lorsqu’on
l’a entendue dans le parc du sanatorium, ou au Tabernacle, ou lors
des congrès tenus dans les environs de Battle Creek. Je leur ai assuré
que le message qu’elle donne aujourd’hui est exactement le même
que celui qu’elle a proclamé durant un ministère public de soixante
ans. Il lui reste à offrir au Maître le même service qui lui fut demandé
quand elle était jeune fille. C’est du même Instructeur qu’elle reçoit
ses leçons. Elle continue à recevoir cette directive : “Fais savoir à
d’autres ce que je t’ai révélé. Écris les messages que je t’ai donnés,
afin qu’ils deviennent accessibles à tous.” Ce qu’elle s’est efforcée
de faire.
J’ai écrit bien des livres et ils ont eu une grande diffusion. Il
m’eût été impossible, par moi-même, de présenter la vérité dans
ces livres, mais le Seigneur m’a accordé l’aide de son Esprit. Ces [166]
livres, qui contiennent les instructions reçues du Seigneur au cours
des soixante dernières années, communiquent la lumière du ciel ; ils
résistent à l’examen.
À l’âge de soixante-dix-huit ans, je poursuis mon activité. Nous
sommes tous entre les mains du Seigneur ; je lui fais confiance,
sachant qu’il n’abandonnera jamais ceux qui placent en lui leur
confiance. Je me remets à sa garde.
“Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à Jésus-Christ notre
Seigneur, de ce qu’il m’a jugée fidèle, en m’établissant dans le
ministère.” 1 Timothée 1 :12 — The Review and Herald, 26 juillet
1906.
150 Principes de Foi Chrétienne
de discerner ce qui est profane et ce qui est saint. Une vie au service
de mon Seigneur et Maître m’a appris à reconnaître cette distinction.
[...]
Ce message m’est parvenu : consacre-toi à l’œuvre la plus su-
blime qui ait jamais été confiée à des mortels. Je te donnerai des
aspirations et des facultés nobles avec un sens exercé à discerner
l’œuvre du Christ. Tu ne t’appartiens pas, vu que tu as été rachetée
à grand prix par la vie et la mort du Fils de Dieu. Dieu réclame
ton jeune cœur et ton service sous l’influence sanctifiante du Saint-
Esprit.
Je me suis donnée à Dieu, tout entière, pour obéir à son appel
en toutes choses, et depuis lors, ma vie s’est passée à délivrer le
message, tantôt par la plume, tantôt en m’adressant à de vastes audi-
toires. Dans ces moments-là, ce n’est pas moi qui ai le contrôle de
mes paroles et de mes actes.
Il y a cependant des moments où il faut parler de choses ordi-
naires, parce que des choses ordinaires occupent l’esprit ; alors des
lettres ordinaires doivent être écrites, contenant des renseignements
qui ont passé d’un ouvrier à l’autre. De telles paroles, de tels ren-
seignements ne sont pas donnés sous une inspiration particulière de
l’Esprit de Dieu. Parfois l’on pose des questions qui n’ont rien de
religieux, et auxquelles il faut répondre. On s’entretient au sujet de
terrains et de maisons, de commerce, de sites pour nos institutions,
présentant des avantages ou des inconvénients.
On demande par lettre mon avis sur d’étranges sujets, et je ré-
ponds selon les lumières que j’ai reçues. Les conseils que j’ai été
chargée de donner ont rencontré souvent de l’opposition de la part
de certains, peu désireux de recevoir la lumière donnée ; de telles
expériences m’ont poussée à rechercher le Seigneur avec ferveur. —
Manuscrit 107, 1909. [170]
[171]
Chapitre 18 — La loi de Dieu
154
La loi de Dieu 155
par hérédité que par l’exemple reçu. Les mauvaises tendances, les
appétits pervertis, les mœurs relâchées, aussi bien que les maladies
et la dégénérescence physique se transmettent comme un legs fatal,
de père en fils, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération. Ce
fait redoutable devrait inspirer aux hommes une crainte salutaire et
les éloigner de la voie du péché.
“[...] et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux
qui m’aiment et qui gardent mes commandements.” En interdisant
l’adoration des faux dieux, le second commandement ordonne im-
plicitement l’adoration du Dieu véritable. Or, à ceux qui le servent
fidèlement, le Seigneur promet de faire miséricorde, non seulement
jusqu’à la troisième et à la quatrième génération, comme c’est le cas
du châtiment pour ceux qui le haïssent, mais jusqu’à mille généra-
tions.
“Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ; car
l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom
en vain.”
Ce commandement ne condamne pas seulement les faux ser-
ments et les jurons vulgaires, mais aussi l’emploi du nom de Dieu
fait avec légèreté et sans tenir compte de l’effrayante signification
qui s’y rattache. C’est déshonorer le Très Haut que de répéter à tout
propos son nom d’une manière irréfléchie dans la conversation ordi-
naire, ou de le prendre à témoin pour des questions triviales. “Son
nom est saint et redoutable 32 .” Chacun devrait faire de la majesté,
[176] de la pureté et de la sainteté de Dieu un objet de méditation, au point
que, pénétré du sentiment de son auguste caractère, on ne prononce
jamais son saint nom qu’avec une profonde vénération.
“Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras
six jours, et tu feras toute ton œuvre ; mais le septième jour est le
repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là,
ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton
bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs ; car l’Éternel a fait en six
jours les cieux, la terre, la mer et tout ce qui y est contenu et il s’est
reposé le septième jour. C’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du
repos et l’a sanctifié.”
32. Psaumes 111 :9.
La loi de Dieu 159
Bien des gens aujourd’hui confondent ces deux lois. Pour prou-
ver que la loi morale est abolie, ils citent, comme s’y rapportant, des [187]
passages relatifs à la loi cérémonielle. C’est là une perversion des
Ecritures. La distinction entre ces deux lois est simple et claire. Le
système cérémoniel se composait, exclusivement, de symboles pré-
figurant le Sauveur à venir, son sacrifice et son sacerdoce. Cette loi
rituelle, ses sacrifices et ses ordonnances ne devaient être observés
par les Hébreux que jusqu’à ce que le type rencontrât l’antitype, à
la mort du Messie, l’Agneau de Dieu qui devait “ôter le péché du
monde”, moment à partir duquel tous les sacrifices devaient cesser.
Telle est la loi que Jésus-Christ “a supprimée en la clouant à la
croix 49 ”.
Quant à la loi des dix commandements, voici ce qu’en dit le
Psalmiste : “Ô Éternel, ta parole subsiste à toujours dans les cieux 50 .”
Jésus lui-même a fait à ce sujet les déclarations suivantes : “Ne
pensez pas que je sois venu abolir la loi, [...] En effet, je vous le dis
en vérité : — expression qui donne à sa déclaration toute l’énergie
possible — avant que le ciel et la terre aient passé, il ne disparaîtra
de la loi ni un seul iota ni un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout
soit accompli 51 .” Non seulement Jésus affirme ici les obligations de
la loi dans le passé et à son époque, mais il déclare qu’elles dureront
aussi longtemps que les cieux et la terre. La loi de Dieu est donc
immuable. Ses droits sur l’humanité sont les mêmes dans tous les
âges.
Rappelant la loi proclamée au Sinaï, Néhémie déclare : “Tu
descendis sur la montagne du Sinaï ; tu leur parlas du haut des
cieux, et tu leur donnas des lois justes, des enseignements vrais,
des préceptes et des commandements excellents 52 .” Au sujet du
commandement qui dit : “Tu ne convoiteras point”, l’apôtre Paul
affirme que la loi est “sainte, et le commandement saint, juste et
bon 53 ”.
La mort du Sauveur, qui mit fin à la loi des rites et des ombres,
ne modifia pas les obligations de la loi morale. Bien au contraire : le
49. Colossiens 2 :14.
50. Psaumes 119 :89.
51. Matthieu 5 :17, 18.
52. Néhémie 9 :13.
53. Romains 7 :12.
170 Principes de Foi Chrétienne
fait même que le Fils de Dieu dut mourir pour expier sa violation en
[188] démontre le caractère immuable.
Ceux qui enseignent que Jésus est venu abolir la loi de Dieu et
rendre caduc l’Ancien Testament parlent de l’économie judaïque
comme d’une période de ténèbres, et de la religion des Hébreux
comme ne consistant qu’en rites et en cérémonies. C’est une erreur.
La trace merveilleuse du grand JE SUIS se retrouve à travers toutes
les périodes de l’histoire sainte, où sont racontées ses voies envers le
peuple élu. Jamais il n’accorda aux hommes des preuves plus écla-
tantes de sa présence que lorsque, reconnu comme seul monarque en
Israël, il lui donna sa loi, que l’on vit sa marche effrayante à travers
le camp et sa main invisible y présenter le sceptre de son ineffable
majesté.
Ce ne fut pas seulement à l’avènement du Sauveur, mais à travers
tous les siècles qui suivirent la chute et la promesse de la rédemption,
que “Dieu était en Jésus-Christ, réconciliant avec lui le monde 54 ”.
Dans toutes les manifestations de la présence divine en Israël, c’est
par son Fils que Dieu révélait sa gloire, ce Fils qui était à la base et
au centre du système des sacrifices, tant dans l’âge patriarcal que
sous l’économie judaïque.
Depuis le péché de nos premiers parents, il n’y a plus eu de com-
munication directe entre Dieu et l’homme. C’est entre les mains de
son Fils que le Père a remis le monde pour le racheter par son œuvre
médiatrice, tout en revendiquant la sainteté et l’autorité de sa loi.
Toutes les relations qui ont été établies entre le ciel et notre humanité
déchue ont eu le Fils de Dieu pour intermédiaire. C’est le Fils de
Dieu qui fit la promesse de la rédemption à nos premiers parents,
et c’est lui qui se révéla aux patriarches. Adam, Noé, Abraham,
Isaac, Jacob et Moïse connaissaient l’Évangile. Ils attendaient leur
salut d’un substitut qui se porterait garant de l’humanité. Ils s’en-
tretenaient avec celui qui devait s’incarner ici-bas, et quelques-uns
d’entre eux ont même parlé face à face avec lui et avec ses anges 55 .
Non seulement Jésus-Christ a été le conducteur des Hébreux
à travers le désert, l’Ange en qui était le nom de Jéhovah, et qui,
voilé par la colonne de nuée, marchait au désert devant les caravanes
54. 2 Corinthiens 5 :19.
55. Genèse 16 :13 ; 17 :1 ; 32 :30 ; Exode 24 :11 ; Deutéronome 5 :24 ; Juges 6 :22 ;
13 :22 ; Ésaïe 6 :5 ; Actes 7 :38.
La loi de Dieu 171
d’Israël, mais c’est lui qui donna la loi à ce peuple. C’est Jésus-
Christ qui, du Sinaï enflammé, prononça les dix préceptes de la loi [189]
de son Père, et c’est lui encore qui remit à Moïse cette loi gravée sur
les tables de pierre.
Parlant des “prophètes qui ont prophétisé touchant la grâce qui
nous était destinée”, l’apôtre Pierre écrit qu’ils “cherchaient à décou-
vrir l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit du Christ
qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances réservées
au Christ et les gloires qui devaient les suivre 56 ”. C’est donc Jésus-
Christ qui parlait avec son peuple par les prophètes, et c’est sa voix
que nous entendons dans l’Ancien Testament. “Le témoignage de
Jésus, c’est l’esprit de la prophétie 57 .”
Dans ses enseignements, alors qu’il vivait ici-bas, Jésus renvoyait
ses auditeurs à l’Ancien Testament, les seuls livres de la Bible qui
existaient alors : “Vous sondez les Écritures, disait-il, parce que vous
pensez avoir par elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent
témoignage de moi 58 .” Il déclarait aussi : “Ils ont Moïse et les pro-
phètes ; qu’ils les écoutent.” Et il ajoutait : “S’ils n’écoutent pas
Moïse et les prophètes, ils ne seraient pas non plus persuadés, quand
même quelqu’un des morts ressusciterait 59 .”
La loi cérémonielle donnée par Jésus-Christ a été abrogée au
Calvaire. L’apôtre Paul expliquait aux Juifs quelles en avaient été
la valeur et la place dans le plan de la rédemption en rapport avec
l’œuvre du Sauveur. Il la déclarait glorieuse et digne de son divin
auteur. Le solennel rituel du sanctuaire symbolisait de grandes véri-
tés qui devaient être enseignées à travers les générations. Le nuage
d’encens qui montait avec les prières d’Israël symbolisait la justice
du Christ qui seule peut faire agréer par Dieu la prière du pécheur.
La victime sanglante sur l’autel du sacrifice rendait son témoignage
au Rédempteur à venir, tandis que, dans le lieu très saint, brillait le
signe visible de la présence divine. Et voilà comment, à travers tant
de ténèbres et d’apostasies, la foi demeura vivace dans le cœur des
hommes jusqu’à l’avènement du Messie promis. [190]
56. 1 Pierre 1 :10, 11.
57. Apocalypse 19 :10.
58. Jean 5 :39.
59. Luc 16 :29-31.
172 Principes de Foi Chrétienne
Bien avant de venir sur la terre sous forme humaine, Jésus était
la lumière de son peuple et du monde. La première lueur qui filtra à
travers les ténèbres dont le péché avait enveloppé la terre nous est
parvenue par Jésus-Christ. Et c’est à lui que nous devons chaque
rayon de lumière divine destiné aux humains. Dans le plan de la
rédemption, c’est lui l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier.
Depuis que le Sauveur a versé son sang pour la rémission des
péchés, et qu’il est monté au ciel “afin de comparaître pour nous
devant la face de Dieu 60 ”, c’est par torrents que la lumière est des-
cendue sur nous du haut du Calvaire et des lieux saints du sanctuaire
céleste. Mais les vives lumières qui nous inondent ne doivent pas
nous faire mépriser celles qui furent autrefois accordées aux hommes
à travers des symboles annonçant un Sauveur à venir. L’Évangile
illumine l’économie judaïque ; et c’est lui qui donne toute sa signi-
fication à la loi cérémonielle. À mesure que de nouvelles vérités
sont révélées, nous comprenons mieux le caractère de Dieu dans
ses voies envers le peuple élu. Tout nouveau rayon de lumière nous
donne une intelligence plus claire du plan de la rédemption qui est
l’accomplissement de la volonté divine. De nouvelles beautés, une
force nouvelle émergent de la parole inspirée, et nous en étudions
les pages avec un intérêt toujours croissant.
Maints esprits s’imaginent que Dieu avait placé une muraille
entre les Hébreux et le monde extérieur, et que ses soins, son amour,
refusés en bonne partie au reste de l’humanité, étaient presque exclu-
sivement réservés à Israël. C’est encore une erreur. Dieu n’entendait
pas qu’il s’élevât une cloison étanche entre son peuple et les autres
nations. Le cœur de l’Être infini soupirait après tous les habitants de
la terre. Quoique rejeté, il cherchait constamment à se révéler à eux
pour les rendre participants de son amour et de sa grâce.
Le peuple élu devait faire part aux autres des bénédictions di-
vines. Ce fut le cas d’Abraham. Appelé, honoré, béni de Dieu, il
faisait briller la lumière dans tous les pays où il séjournait. Il ne
craignait pas d’entrer en contact avec les hommes qui l’entouraient.
[191] Il avait des relations amicales avec les rois des nations environnantes,
dont quelques-uns l’honoraient de leur respect. Sa droiture, son dés-
intéressement, sa bravoure, sa bienfaisance firent successivement
60. Hébreux 9 :24.
La loi de Dieu 173
péchés, et ce fut cette foi que Dieu lui “imputa à justice 65 ”. Cette
alliance avec Abraham maintenait l’autorité et l’obligation de la
loi morale, car Dieu avait dit au patriarche : “Je suis le Dieu tout-
puissant. Marche devant ma face, et sois intègre 66 .” Et il lui rendit
ce témoignage : “Abraham a obéi à ma voix, et a observé ce que
je lui avais ordonné, mes commandements, mes préceptes et mes
lois 67 .” Or, cette alliance était pour tous les temps : “Je ferai mon
alliance avec toi, lui avait dit l’Éternel, et avec ta postérité après toi,
d’âge en âge ; ce sera une alliance perpétuelle, en sorte que je serai
ton Dieu, et celui de ta postérité après toi.”
Conclue avec Adam et renouvelée avec Abraham, cette alliance
ne put être ratifiée qu’à la mort de Jésus-Christ. Néanmoins, elle fut
appelée une nouvelle alliance. Fondée sur la loi divine, elle avait
pour but de remettre l’homme en harmonie avec la volonté de Dieu,
en le rendant capable d’observer ses préceptes.
L’autre contrat, appelé dans les Écritures “l’ancienne alliance”,
fut passé entre Dieu et Israël au Sinaï, et ratifié par le sang du Ré-
dempteur. Si celle-ci est appelée la “deuxième” ou la “nouvelle
alliance”, c’est parce que le sang qui la ratifia fut versé postérieu-
rement à celui qui scella la première alliance. Il est indéniable que
la “nouvelle” alliance était déjà en vigueur aux jours d’Abraham
puisqu’elle fut alors confirmée tant par la promesse que par le ser-
ment de Dieu, “deux choses immuables et sans mensonge possible,
puisqu’elles viennent de Dieu 68 ”.
Mais, demandera-t-on, si l’alliance conclue avec Abraham com-
prenait la promesse de la rédemption, comment expliquer qu’une
autre alliance ait été plus tard contractée au Sinaï ? C’est parce qu’au
cours de leur servitude, les Hébreux avaient en bonne partie perdu
la connaissance de Dieu et des principes renfermés dans l’alliance
avec Abraham. En outre, le Seigneur voulait les amener à l’aimer, à
se confier en lui et à sentir leur besoin de son secours en les amenant
à la mer Rouge dans un endroit où, poursuivis par les Égyptiens, il
leur était impossible d’échapper. Ce but fut atteint. Leur délivrance [194]
65. Romains 4 :9 ; Galates 3 :8, 16.
66. Genèse 17 :1.
67. Genèse 26 :5 ; 17 :7.
68. Hébreux 6 :18.
176 Principes de Foi Chrétienne
avec les principes de la loi divine. “Voici l’alliance que je ferai avec [195]
la maison d’Israël après ces jours-là, dit l’Éternel. Je mettrai ma loi
au-dedans d’eux, et je l’écrirai dans leur cœur. [...] Je pardonnerai
leur iniquité et je ne me souviendrai plus de leur péché 73 .”
En vertu de cette alliance, la loi même qui avait été gravée sur
les tables de pierre est écrite par le Saint-Esprit dans notre cœur. Au
lieu de chercher à établir notre propre justice, nous acceptons celle
du Sauveur. Son sang expie nos péchés et son obéissance nous est
imputée. Alors notre cœur, renouvelé par le Saint-Esprit, est rendu
capable de produire “les fruits de l’Esprit”. Par la grâce de Jésus-
Christ, nous vivons désormais dans l’obéissance à la loi de Dieu.
Avec lui, nous pouvons dire : “Mon Dieu, je prends plaisir à faire ta
volonté, Et ta loi est au fond de mon cœur 74 .”
Durant son séjour sur la terre, Jésus disait : “Mon Père [...] ne m’a
pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable 75 .”
L’apôtre Paul expose clairement les rapports qui existent sous
la nouvelle alliance, entre la foi et la loi : “Étant donc justifiés par
la foi, dit-il, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-
Christ.” “Anéantissons-nous donc la loi par la foi ? Non, certes ! Au
contraire, nous la confirmons.” “Car ce qui était impossible à la loi,
attendu que la chair la rendait impuissante [à justifier l’homme qui
l’a violée], Dieu l’a fait ! En envoyant à cause du péché son propre
Fils dans une chair semblable à notre chair de péché, il a condamné
le péché dans la chair, afin que la justice prescrite par la loi fût
accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon
l’esprit 76 .”
L’œuvre de Dieu est la même dans tous les temps ; mais elle
passe par diverses phases pour s’adapter aux différents âges du
monde. À partir de la première promesse évangélique, passant par
l’âge patriarcal et l’économie judaïque, le plan de la rédemption
a suivi un développement graduel et constant. Le Sauveur, figuré
dans les rites et les cérémonies de la loi mosaïque, n’est autre que
celui qui nous est révélé dans l’Évangile. Les nuages qui voilaient
sa personne divine se sont dissipés. Les vagues et les ombres ont [196]
73. Hébreux 8 :6 ; Jérémie 31 :33, 34.
74. Psaumes 40 :9.
75. Jean 8 :29.
76. Romains 5 :1 ; 3 :31 ; 8 :3, 4.
178 Principes de Foi Chrétienne
179
180 Principes de Foi Chrétienne
il déclare : “Tout ce qu’on ne fait pas avec foi est un péché.” Hébreux
11 :6 ; Romains 14 :23
Le premier ange invite le monde à “craindre Dieu, à lui don-
ner gloire”, et à l’adorer comme Créateur des cieux et de la terre.
Cela équivaut à une exhortation à se conformer à sa loi. Le Sage
dit : “Crains Dieu et garde ses commandements ; c’est le devoir qui
s’impose à tout homme.” Ecclésiaste 12 :13 version Synodale Hors
de l’observation de ses commandements, aucun culte ne peut être
agréable à Dieu. “L’amour de Dieu consiste à garder ses commande-
ments.” “Si quelqu’un détourne l’oreille pour ne pas écouter la loi,
sa prière même est une abomination.” 1 Jean 5 :3 ; Proverbes 28 :9
Le devoir d’adorer Dieu découle de sa qualité de Créateur à qui
tous les êtres doivent l’existence. Chaque fois que les Écritures font
valoir les droits de Dieu à être adoré plutôt que les divinités païennes,
c’est à sa puissance créatrice qu’elles en appellent. “Tous les dieux
des peuples sont des idoles, et l’Éternel a fait les cieux.” Psaumes
96 :5 “À qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ? Dit le
Saint. Levez vos yeux en haut, et regardez ! Qui a créé ces choses ?”
“Ainsi parle l’Éternel, le Créateur des cieux, le seul Dieu, qui a
formé la terre, qui l’a faite et qui l’a affermie [...] je suis l’Éternel,
et il n’y en a point d’autre.” Ésaïe 40 :25, 26 ; 45 :18 Le psalmiste
écrit d’autre part : “Sachez que l’Éternel est Dieu ! C’est lui qui
nous a faits, et nous lui appartenons.” “Fléchissons le genou devant
l’Éternel, notre Créateur.” Psaumes 100 :3 ; 95 :6 Et les êtres saints
qui adorent Dieu dans le ciel donnent comme suit la raison du culte
qu’ils lui rendent : “Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de
recevoir la gloire et l’honneur et la puissance ; car tu as créé toutes
choses.” Apocalypse 4 :11
Le triple message du quatorzième chapitre de l’Apocalypse, qui
[201] invite les hommes à adorer le Créateur, signale comme résultat de
son appel la formation d’un peuple qui observe les commandements
de Dieu. Or l’un de ces commandements rappelle formellement
que Dieu est le Créateur. Le quatrième précepte dit en effet : “Le
septième jour est le jour de repos de l’Eternel, ton Dieu. [...] Car
en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce
qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi
l’Eternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.” Exode 20 :10, 11
Parlant de son jour de repos, le Seigneur ajoute : “Qu’il soit entre
Le sabbat 183
195
196 Principes de Foi Chrétienne
car il y avait déjà plus que ce que l’on pouvait employer. Dans
la construction du temple, l’appel de fonds connut à nouveau une
réponse du cœur. Le peuple ne donna pas à regret. Il se réjouit à
la perspective d’ériger un bâtiment pour adorer Dieu et donna plus
qu’il ne le fallait pour le projet.
Les chrétiens, qui s’enorgueillissent d’être plus éclairés que les
Hébreux, peuvent-ils donner moins qu’eux ? Les chrétiens qui vivent
à la fin des temps peuvent-ils se satisfaire de leurs offrandes, qui
n’arrivent même pas à la moitié de celle des Juifs ? Testimonies for
the Church 4 :77-79
La diffusion de la lumière et de la vérité dans le monde dépend
des efforts volontaires et des offrandes de ceux qui ont reçu en
partage les dons du ciel. Comparativement peu sont appelés à voya-
ger comme pasteurs ou missionnaires, mais les multitudes doivent
coopérer en répandant la vérité grâce à leurs biens.
Oui, dira l’un, il y sans cesse des appels à donner pour la cause ;
je suis fatigué de donner. Vraiment ? Alors permettez-moi de vous
demander : êtes-vous fatigué de recevoir de la main généreuse de
Dieu ? Tant qu’il ne cesse de vous bénir, vous serez tenu de lui
rendre la part qu’il demande. Il vous bénit afin que vous ayez les
moyens de bénir d’autres. Quand vous serez fatigué de donner, vous
pourrez dire : je suis fatigué d’entendre tant d’appels à donner. Dieu
se réserve une part de tout ce que nous recevons. Quand on la lui
retourne, la part qui reste est bénie ; mais quand elle est retenue, le
tout est tôt ou tard maudit. La demande de Dieu vient en premier ;
tout le reste est secondaire. Testimonies for the Church 5 :148, 150
dix fois plus grande pour leurs héritiers qu’elle ne l’a été pour eux.
Des enfants qui comptent sur les biens de leurs parents échouent
souvent dans la vie, et ne s’assurent pas de la vie à venir. Le meilleur
héritage que des parents puissent léguer à leurs enfants est une
connaissance du travail utile et l’exemple d’une vie marquée par
une générosité désintéressée. Par une telle vie, ils montrent la vraie
valeur de l’argent, qui ne doit être apprécié que pour le bien qu’il peut
accomplir en les déchargeant de leurs propres besoins, en secourant
les autres et en faisant avancer la cause de Dieu. Testimonies for the
Church 3 :399
notre salut s’est fait pauvre afin que nous puissions avoir les richesses
éternelles.
Mais nombreux sont ceux qui, commençant à accumuler des
richesses terrestres, se mettent à calculer le temps qu’il leur faudra
pour amasser une certaine somme. Dans leur impatience à amasser
des richesses pour eux-mêmes, ils ne parviennent pas à devenir riches
pour Dieu. Leur générosité n’a pas de rapport avec leur accumulation.
L’accroissement de leur passion pour les richesses lie leurs affections
à leurs trésors. L’accroissement de leurs biens fortifie leur désir d’en
avoir davantage, jusqu’à ce que certains considèrent que donner un
dixième au Seigneur est une taxe lourde et injuste.
La parole inspirée déclare : “Quand les richesses s’accroissent,
n’y attachez pas votre cœur.” Psaumes 62 :11 Nombreux sont ceux
qui ont dit : “Si j’étais aussi riche qu’untel, je multiplierais mes
dons au Seigneur. Je ne ferais rien d’autre avec mes richesses que
de contribuer à l’avancement de la cause de Dieu.” Dieu a éprouvé
certains d’entre eux en leur donnant des richesses ; mais avec la
richesse est venue la tentation, et leur générosité s’est montrée bien
moindre que du temps de leur pauvreté. Le désir de richesses plus
grandes encore absorbe leurs pensées et leurs cœurs, et ils tombent
dans l’idolâtrie. Testimonies for the Church 3 :401-405
vous aimeriez que cela soit rapporté dans les rapports célestes au [225]
jour de Dieu. Testimonies for the Church 5 :150, 151
présentées dans ces livres détournent les enfants. Elles leur donnent
une fausse idée de la vie et favorisent le désir pour l’irréel.
Des livres présentant une perversion de la vérité ne devraient
jamais être mis entre les mains des enfants ou de la jeunesse. Que nos
enfants, dans leur acquisition même d’une éducation, ne reçoivent
pas des idées qui s’avéreront être semence de péché. Counsels to
Parents, Teachers, and Students, 84, 385.
Une autre source de danger contre laquelle nous devrions être
constamment en garde est la lecture d’auteurs infidèles. De telles
œuvres sont inspirées par l’ennemi de la vérité, et nul ne peut les lire
sans mettre son âme en péril. Il est vrai que certains qui sont touchés
par eux peuvent finalement guérir ; mais tous ceux qui touchent à
leur mauvaise influence se placent sur le terrain de Satan, et il en
tire le plus grand avantage. En se prêtant à la tentation, ils n’ont
pas la sagesse ou la force de lui résister. L’incroyance et l’infidélité
emplissent la pensée de façon étrange. Counsels to Parents, Teachers,
and Students, 135, 136.
La musique
L’art des mélodies sacrées a été diligemment cultivé [dans les
écoles de prophètes]. On n’y entendait pas des valses frivoles, au-
cun chant irrévérencieux qui pouvait exalter l’homme et détourner
l’attention de Dieu ; mais des chants sacrés, des psaumes solennels
de louange au Créateur, exaltant son nom et rapportant ses œuvres
merveilleuses. Ainsi la musique servait à un but sacré, élevant les
pensées vers ce qui est pur, noble et supérieur, et éveillant dans
l’âme dévotion et gratitude envers Dieu. Fundamentals of Christian
Education, 97, 98.
La musique fait partie du culte divin dans les cours célestes,
et nous devrions rechercher, dans nos chants de louange, à nous
approcher autant que possible, de l’harmonie des chœurs célestes. Un
bon entraînement de la voix est un élément important de l’éducation,
et ne devrait pas être négligé. Chanter, en tant qu’élément du service
religieux, est autant un acte d’adoration que la prière. Le cœur
doit sentir l’esprit du chant pour lui donner sa juste expression.
Patriarches et prophètes, 594.
Il m’a été montré l’ordre parfait du ciel, et j’ai été emportée
par la musique parfaite que j’y ai entendue. En sortant de la vision,
les chants d’ici-bas me paraissaient durs et discordants. J’ai vu des
compagnies d’anges qui se tenaient en rang, tenant chacun une harpe
L’éthique chrétienne 217
La science de la cuisine
La cuisine est une forme de science, et elle est une des plus
essentielles pour la vie pratique. C’est une science que toutes les
femmes devraient apprendre, et elle devrait être enseignée à l’avan-
tage des classes les plus pauvres. Il faut de l’habileté pour rendre
la nourriture appétissante tout en la gardant simple et nourrissante ;
mais c’est réalisable. Les cuisiniers devraient savoir comment pré-
parer un repas de façon simple et saine de sorte qu’il soit trouvé
appétissant aussi bien qu’agréable. The Ministry of Healing, 302,
303.
Avançons avec intelligence en simplifiant notre alimentation.
Dans la providence divine, chaque pays produit des aliments conte-
nant la substance nécessaire pour fortifier l’organisme. Ils devraient
être préparés pour faire des plats sains et appétissants. Counsels on
Diet and Foods, 94.
Nombreux sont ceux qui ne voient pas là leur devoir et qui
ne cherchent donc pas à préparer la nourriture comme il convient.
Elle peut pourtant être préparée de manière saine, simple et facile,
L’éthique chrétienne 225
devrait être menée à bien dans toutes les dimensions de notre vie. Le
Rédempteur du monde est descendu du ciel pour secourir l’homme
dans sa faiblesse afin qu’avec la force que Jésus lui communique il
puisse être rendu capable de dominer ses appétits et ses passions et
soit victorieux en tous points. Testimonies for the Church 3 :488. [250]
[251]
Chapitre 22 — Le mariage et la famille
232
Le mariage et la famille 233
nerfs en seront grandement soulagés. Les enfants qui ont été privés
de la vitalité qu’ils auraient dû hériter de leurs parents devraient être
entourés de soins les plus attentifs. Par un respect absolu des lois
corporelles, on peut grandement améliorer l’état de beaucoup de
choses.
Celle qui s’apprête à devenir mère devrait se confier dans l’amour
de Dieu. Son esprit doit être en paix ; elle devrait se confier dans
l’amour de Jésus, mettre en pratique ses paroles, se rappeler que la
mère est la collaboratrice de Dieu.
Beaucoup de parents tiennent pour négligeables les influences
prénatales, mais il n’en est pas de même pour Dieu. Le message
apporté deux fois, de la manière la plus solennelle, par un ange à
Manoach montre que ce sujet doit retenir notre plus grande attention.
En s’adressant à cette mère hébraïque [la femme de Manoach],
Dieu parle pour les mères de tous les siècles : “Elle observera tout ce
que je lui ai prescrit.” Le bien-être de l’enfant à venir dépend donc
énormément des habitudes de sa mère, dont les goûts et les passions
doivent être soumis à des principes. Si elle veut accomplir le dessein
que Dieu a formé en lui donnant un enfant, elle doit s’interdire un
certain nombre de choses.
De nombreux pièges attendent les jeunes dans le monde, et ils
sont légion ceux qu’attire une vie faite de plaisirs égoïstes et sensuels.
Ils ne peuvent discerner les dangers cachés, ni l’issue redoutable du
sentier qui semble les conduire au bonheur. La satisfaction de leurs
appétits et de leurs passions épuise leurs énergies, et c’est ainsi que
des millions d’entre eux se perdent pour cette vie et pour l’éternité.
Les parents ne devraient pas oublier que leurs enfants rencontrent
ces tentations et il faudrait qu’ils les préparent à les surmonter avant
leur naissance.
Avant la naissance, si elle [la mère] s’écoute, si elle est égoïste,
impatiente et exigeante, ces traits de caractère se retrouveront chez
le petit être. C’est ainsi que bien des enfants ont reçu à leur naissance
des tendances au mal presque insurmontables.
Mais si la mère s’attache fermement à de bons principes, si elle
pratique la tempérance et cultive l’abnégation, si elle est aimable et
[264] bonne, elle peut transmettre à son enfant ces précieuses qualités.
Le mariage et la famille 245
L’influence de la mère
Le milieu où vit la mère peut être humble, mais son influence,
jointe à celle du père, demeure jusque dans l’éternité. La puissance
qu’elle exerce pour le bien est, après Dieu, la plus forte qui soit sur
[269] la terre.
Une mère chrétienne doit avoir l’esprit constamment en éveil,
afin de discerner les dangers qui entourent ses enfants. Elle-même
gardera son âme dans une atmosphère pure et sainte ; elle soumettra
son caractère et ses principes à la Parole de Dieu et accomplira
fidèlement son devoir, vivant au-dessus des petites tentations qui
l’assailliront continuellement.
Les enfants comprennent vite et sont parfaitement capables de
distinguer entre une parole patiente et affectueuse et un commande-
ment impatient et intempestif, qui tarit l’amour et l’affection dans
leur cœur. La véritable mère chrétienne ne fera pas fuir ses enfants
loin d’elle par son irritabilité et son manque d’amour et de compré-
hension.
Mamans, sachez que votre influence et votre exemple affectent
le caractère et la destinée de vos enfants ; pour assumer cette res-
ponsabilité, efforcez-vous d’acquérir un esprit bien équilibré et un
caractère pur qui ne reflète que la vérité, l’amour et la beauté.
Beaucoup de maris et d’enfants ne trouvent rien d’attirant à la
maison, où ils sont toujours accueillis par des plaintes et des cris ; ils
recherchent alors du bien-être et de l’amusement loin du foyer, dans
un bar ou d’autres lieux de plaisir. L’épouse et mère, occupée par
les soins de son ménage, néglige les petites attentions qui rendent
la vie du foyer agréable pour le mari et les enfants, même si elle
évite de parler de ses soucis personnels en leur présence. Pendant
qu’elle s’absorbe dans la préparation d’un plat ou la confection d’un
vêtement, son mari et ses fils rentrent et sortent comme des étrangers.
Si les mères se permettent d’être négligées dans les vêtements
qu’elles portent à la maison, elles enseignent à leurs enfants à suivre
la même voie. Bien des mères pensent que tout est assez bien pour
être porté, qu’il soit maculé ou élimé. Mais elles perdent rapidement
toute influence dans le foyer. Les enfants comparent la façon de
s’habiller de leur mère à celle des autres dont la tenue est soignée et
leur respect pour elle s’affaiblit.
Le mariage et la famille 251
celui qui vous a tant aimé qu’il a donné sa vie pour vous, afin que
vous soyez un avec lui.
Le fait de se targuer constamment de sa position de chef de
famille n’est pas une marque de virilité pour un mari. De l’entendre
faire appel aux Écritures pour justifier son autorité ne fera pas grandir
[271] le respect qu’on lui doit. Exiger de sa femme, la mère de ses enfants,
qu’elle agisse selon ses plans, comme s’ils étaient infaillibles, ne le
rendra pas plus viril. Le Seigneur a désigné le mari comme chef de
la femme pour être son protecteur ; il est le lien qui unit les membres
de la famille, de même que le Christ est le chef de l’Église et le
Sauveur de son corps mystique. Que tout mari qui prétend aimer
Dieu étudie avec soin les exigences divines concernant son rôle.
L’autorité du Christ s’exerce dans la sagesse, l’amour et la douceur ;
c’est ainsi que le mari doit manifester son autorité et imiter le grand
chef de l’Église. Foyer chrétien, 204-207.
255
256 Principes de Foi Chrétienne
cette date comme point de départ, on se rendit compte que tous les
événements jalonnant cette période d’après le texte de Daniel (chap-
ter 9, versets 25-27) s’étaient parfaitement accomplis. Soixante-neuf
semaines, soit les quatre cent quatre-vingt-trois premières années de
cette période, devaient aboutir “au Christ”, à “l’Oint” (ou Messie) ;
or, le baptême et l’onction de Jésus, qui eurent lieu en l’an 27, se
produisirent exactement à la date fixée. Au milieu de la soixante-
dixième semaine, le Messie devait être “retranché”. Or, Jésus avait
été crucifié juste trois ans et demi après son baptême, au printemps
de l’an 31 de notre ère. Et comme les soixante-dix semaines (ou
quatre cent quatre-vingt-dix ans) étaient exclusivement réservées
au peuple juif, à l’expiration de cette période, en l’an 34 de notre
ère, Israël ayant définitivement rejeté le Christ en persécutant ses
disciples, les apôtres s’étaient tournés vers les Gentils. Les quatre
cent quatre-vingt-dix premières années écoulées, il restait encore
mille huit cent dix ans de la période des deux mille trois cents. Si
l’on ajoute 1810 à l’an 34, on aboutit à l’année 1844. C’est alors,
dit l’ange, que “le sanctuaire sera purifié”. Tous les détails de la
prophétie s’étaient donc accomplis à point nommé.
Avec ce calcul tout cela était clair et concordant, sauf un seul
point : aucun événement répondant à la purification du sanctuaire
n’avait marqué l’année 1844. Nier que cette période aboutit à cette
date, c’était tout remettre en question et renoncer à des positions
établies par d’indéniables accomplissements de la prophétie.
Or, le Dieu qui avait conduit son peuple durant tout le cours du
grand mouvement adventiste, celui qui l’avait honoré de sa puissance
et de sa gloire, n’allait pas permettre que son œuvre sombrât dans
les ténèbres et le désespoir, taxée d’imposture et de fanatisme. Un
grand nombre de croyants abandonnaient leur ancien calcul des
[277] périodes prophétiques et reniaient le grand mouvement qui en était
issu, mais d’autres n’étaient pas disposés à abjurer des points de foi
appuyés sur les faits, les Écritures et le témoignage de l’Esprit de
Dieu. Convaincus d’avoir adopté dans leur étude des prophéties des
principes d’interprétation parfaitement sains, ils estimaient que leur
devoir était de rester fidèles à ce qui était acquis. Adressant à Dieu
de ferventes prières, ils se remirent à examiner les bases de leur foi,
afin de découvrir leur erreur. N’en trouvant aucune dans le calcul
Le ministère céleste du Christ 257
lieu très saint était l’autel d’or, ou “autel des parfums”, duquel une
nuée odoriférante montait chaque jour devant Dieu avec les prières
d’Israël.
Le lieu très saint renfermait “l’arche de l’alliance”, coffret de
bois précieux, plaqué d’or, contenant les deux tables de pierre sur
lesquelles Dieu avait gravé les dix commandements. Le “propitia-
toire”, qui en formait le couvercle, était une œuvre d’art forgée d’une
seule pièce d’or massif. À chaque extrémité, il portait un chérubin
en or battu. Dans cette pièce, entre les chérubins, se manifestait la
présence divine, voilée par une nuée resplendissante.
Après l’établissement des Hébreux en Canaan, le tabernacle fut
remplacé par le temple de Salomon, édifice beaucoup plus vaste et
permanent, mais conservant les mêmes proportions et les mêmes
pièces d’ameublement. C’est sous cette forme que le sanctuaire a
subsisté — sauf pendant la période où il resta en ruine, aux jours
de Daniel — jusqu’à sa destruction par les Romains en l’an 70 de
notre ère. Tel était le seul sanctuaire mentionné dans les Écritures
comme ayant existé sur la terre. Saint Paul nous informe que c’était
le sanctuaire de l’ancienne alliance. Mais la nouvelle alliance n’a-t-
elle pas, elle aussi, un sanctuaire ?
Revenant à l’épître aux Hébreux, les croyants avides de lumière
remarquèrent que l’existence d’un second sanctuaire, celui de la
nouvelle alliance, était impliquée dans les paroles de Paul déjà ci-
tées : “La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au
culte, et le sanctuaire terrestre.” Le mot “aussi” rappelait que Paul
avait déjà mentionné un autre sanctuaire. On lit, en effet, au chapitre
8 : “Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons
un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de
[279] la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et
du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par
un homme.” Hébreux 8 :1, 2.
Voici donc le sanctuaire de la nouvelle alliance. Celui de l’an-
cienne alliance, construit par Moïse, avait été dressé par les hommes ;
celui-ci est dressé par le Seigneur, et non par un homme. Dans le
premier, le service était assuré par des sacrificateurs terrestres ; dans
le second, c’est Jésus-Christ notre souverain sacrificateur, qui officie
à la droite de Dieu. L’un était sur la terre, l’autre est dans le ciel.
Le ministère céleste du Christ 259
Les lieux saints du sanctuaire céleste sont figurés par les deux
pièces du sanctuaire terrestre. Lorsque saint Jean eut le privilège
de contempler en vision “le temple de Dieu qui est dans le ciel”,
il vit “devant le trône sept lampes ardentes” (Apocalypse 4 :5) ; il
y vit aussi un ange “ayant un encensoir d’or”, auquel on “donna
beaucoup de parfums, afin qu’il les offrît, avec les prières de tous
les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône”. Apocalypse 8 :3.
L’endroit où avait lieu cet office était la première pièce du sanctuaire
céleste, puisque le prophète y aperçut les sept lampes ardentes et
l’autel d’or, représentés par le chandelier d’or et l’autel des parfums
du sanctuaire terrestre. Puis, “le temple de Dieu dans le ciel s’était
ouvert” (Apocalypse 11 :19), le révélateur, plongeant les regards
au-delà du voile jusque dans le saint des saints, y distingua “l’arche
de son alliance”, représentée par le coffret sacré fait par Moïse pour
contenir les tables de la loi de Dieu.
Au cours de cette étude, on trouva des preuves indiscutables
de l’existence d’un sanctuaire dans le ciel. En effet, Moïse avait
construit son sanctuaire d’après le modèle qui lui avait été montré ;
Paul enseigne que ce modèle était le tabernacle véritable qui est dans
le ciel, et Jean affirme qu’il l’a contemplé !
C’est dans ce temple, résidence de Dieu, que son “trône est établi
pour la justice et le jugement”. Dans ce lieu très saint se trouve sa
loi, la grande norme du bien et du mal par laquelle le monde sera
jugé. Et c’est devant l’arche où elle est renfermée, recouverte du
propitiatoire, que Jésus plaide les mérites de son sang en faveur du
pécheur. C’est ainsi que, dans le plan de la rédemption humaine, est
représentée l’union de la justice et de la miséricorde. Seule la sagesse
infinie pouvait concevoir un tel accord, et seule la puissance infinie
pouvait le réaliser. Il remplit le ciel d’étonnement et d’adoration.
[281] Les chérubins du sanctuaire terrestre, les yeux respectueusement
baissés sur le propitiatoire, représentaient l’intérêt avec lequel les
armées célestes contemplent l’œuvre de la rédemption. Cette œuvre
— mystère de miséricorde dans lequel “les anges désirent plonger
leurs regards” — révèle comment, tout en restant juste, Dieu peut
justifier le pécheur et renouer des relations avec une race déchue ;
comment Jésus-Christ a pu descendre dans l’abîme de la perdition
pour en retirer des multitudes de créatures qu’il couvre du vête-
Le ministère céleste du Christ 261
ment immaculé de sa justice, pour les réunir aux anges fidèles et les
introduire à tout jamais en la présence de Dieu. [...]
Les Écritures définissaient clairement le sanctuaire. Le terme
“sanctuaire” y désigne en premier lieu le tabernacle construit par
Moïse, comme ombre des choses célestes, et, en second lieu, le “vé-
ritable tabernacle” sur lequel le tabernacle terrestre était destiné à
nous faire porter les regards. À la mort de Jésus, le service symbo-
lique prit fin. Le “véritable tabernacle”, le sanctuaire céleste, est le
sanctuaire de la nouvelle alliance. Et comme la prophétie de Daniel
(8.14) s’accomplit sous cette alliance, le sanctuaire mentionné dans
cette prophétie doit forcément être celui de la nouvelle alliance. À
la fin des deux mille trois cents jours, en 1844, il y avait plusieurs
siècles que le sanctuaire terrestre avait disparu. Il s’ensuit que la pré-
diction : “Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire
sera purifié”, se rapporte incontestablement au sanctuaire céleste.
La question la plus importante restait à résoudre : Qu’est-ce que
la purification du sanctuaire ? L’Ancien Testament nous apprend
qu’il y avait une purification du sanctuaire terrestre. Mais peut-il y
avoir quelque chose à purifier dans le ciel ? Au neuvième chapitre
de l’épître aux Hébreux, il est clairement question de la purification
tant du sanctuaire terrestre que du sanctuaire céleste. “Presque tout,
d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il
n’y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, puisque les images
des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette
manière [par le sang des animaux], que les choses célestes elles-
mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là”,
c’est-à-dire par le sang précieux du Christ Hébreux 9 :22, 23.
Dans l’ombre comme dans la réalité, c’est par le sang que tout
devait être purifié ; dans la première, par le sang des animaux ; dans [282]
la seconde, par le sang de Jésus. La purification devait se faire par le
sang, nous dit Paul, parce que “sans effusion de sang, il n’y a pas de
pardon”. Ce pardon, c’est l’enlèvement des péchés. Mais comment
expliquer la présence du péché dans le sanctuaire, soit sur la terre
soit au ciel ? C’est ce que nous apprend le rituel symbolique, “image
et ombre des choses célestes” Hébreux 8 :5.
Les cérémonies du sanctuaire terrestre comportaient deux phases.
Chaque jour de l’année, les sacrificateurs officiaient dans le lieu saint,
tandis qu’une fois l’an le souverain sacrificateur accomplissait dans
262 Principes de Foi Chrétienne
Aaron devait alors poser ses deux mains sur la tête du bouc vi-
vant, et se conformer aux instructions suivantes : “Et il confessera
sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël, et toutes les transgres-
sions par lesquelles ils ont péché ; il les mettra sur la tête du bouc,
puis il le chassera dans le désert, à l’aide d’un homme qui aura cette
charge. Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une
terre désolée.” Lévitique 16 :8, 21, 22. Le bouc émissaire ne rentrait
plus dans le camp d’Israël, et l’homme qui l’avait emmené était tenu
de laver son corps et ses vêtements avant de rentrer au camp.
Tout ce symbolisme était destiné à inculquer aux Israélites la
sainteté de Dieu et son horreur du péché ; il montrait, de plus, qu’il
n’est pas possible d’entrer en contact avec le péché sans en être
souillé. Tant que durait ce rite de la propitiation, chacun était tenu
de s’humilier. Toutes les affaires devaient être interrompues, et la
congrégation d’Israël, appelée à faire devant Dieu un sérieux examen
de conscience, devait passer la journée dans la contrition, dans la
prière et dans le jeûne.
Cette cérémonie nous enseigne des vérités importantes touchant
l’expiation. Le sang de l’offrande offerte par le pécheur n’annulait
point son péché. Le sacrifice ne faisait que le transférer au sanctuaire.
En présentant le sang d’une victime le pécheur reconnaissait les
droits de la loi, confessait sa culpabilité et exprimait son désir d’être
pardonné par la foi au Rédempteur à venir ; mais il n’était pas encore
entièrement affranchi de la condamnation de la loi. Le jour des
expiations, le souverain sacrificateur recevait de la congrégation une
victime, entrait dans le lieu très saint avec le sang de celle-ci et
en aspergeait le propitiatoire, directement au-dessus des tables de
la loi à laquelle il fallait donner satisfaction. Puis, en sa qualité de
médiateur, il se chargeait des péchés du peuple d’Israël, qu’il enlevait
du sanctuaire. Plaçant alors les mains sur la tête du bouc émissaire, [284]
il confessait tous les péchés d’Israël et les transférait ainsi en image
sur le bouc, qui les emportait au désert. Toutes les transgressions du
peuple étaient alors considérées comme ayant disparu pour toujours.
Ce qui se faisait en figure dans le sanctuaire terrestre se fait en
réalité dans le sanctuaire céleste. À son ascension, Jésus y revêtit ses
fonctions de souverain sacrificateur. Saint Paul le dit : “Christ n’est
pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du
264 Principes de Foi Chrétienne
La délivrance
À l’heure où le peuple de Dieu sera privé de la protection des
lois humaines, et où approchera le moment fixé par le décret, il
se produira simultanément dans différents pays un mouvement en
vue de l’extirpation de la secte détestée. Une nuit sera choisie pour
porter un coup décisif qui réduira au silence les voix dissidentes et
réprobatrices.
Le peuple de Dieu — en partie enfermé derrière des barreaux de
prisons, et en partie errant dans les forêts et les montagnes — supplie
encore Dieu de lui accorder sa protection, alors que, de toutes parts,
des hommes armés, poussés par des légions de mauvais anges, sont
prêts pour leur œuvre de mort. C’est à l’heure la plus critique que le
Dieu d’Israël interviendra pour délivrer ses élus. Le Seigneur leur dit
par un prophète : “Vous chanterez comme la nuit où l’on célèbre la
fête. Vous aurez le cœur joyeux comme celui qui marche au son de
la flûte, pour aller à la montagne de l’Éternel, vers le rocher d’Israël.
Et l’Éternel fera retentir sa voix majestueuse, il montrera son bras
prêt à frapper, dans l’ardeur de sa colère, au milieu de la flamme
d’un feu dévorant, de l’inondation, de la tempête, et des pierres de
grêle.” Ésaïe 30 :29, 30.
Faisant entendre des cris de triomphe, des railleries et des impré-
cations, des foules impies s’apprêtent à se jeter sur leur proie. À ce
moment même, des ténèbres profondes, plus denses que celles de la
[288] nuit, s’abattent soudain sur la terre. Puis un arc-en-ciel réfléchissant
la gloire du trône de Dieu encercle le firmament et semble entourer
séparément les groupes de fidèles en prière. Brusquement arrêtées
dans leur marche, les bandes irritées, saisies d’effroi et réduites
au silence, oublient les objets de leur fureur. Pleines de sombres
266
Le retour de Jésus 267
soit abaissé.” “En ce jour, les hommes jetteront leurs idoles d’argent
et leurs idoles d’or, qu’ils s’étaient faites pour les adorer, aux rats
et aux chauves-souris ; et ils entreront dans les fentes des rochers
et dans les creux des pierres, pour éviter la terreur de l’Éternel et
l’éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour effrayer la terre.” Ésaïe
2 :10-12, 20, 21.
Une éclaircie dans les nuages permet de voir une étoile dont
l’éclat est quadruplé en raison des ténèbres qui l’encadrent. Aux
fidèles, elle parle de foi et de joie, mais de justice et de colère aux
transgresseurs de la loi de Dieu. Ceux qui ont tout sacrifié pour
leur Sauveur sont maintenant en sécurité, “cachés sous l’abri de sa
tente”. Devant les contempteurs de la vérité, ils ont témoigné leur
fidélité à celui qui est mort pour eux. En présence de la mort, ils ont
persévéré dans leur intégrité. Aussi un changement merveilleux s’est
opéré en eux. Soudainement délivrés de la sombre et dure tyrannie
d’hommes changés en démons, leurs visages, auparavant pâles et
hagards, sont maintenant épanouis d’admiration, de confiance et
d’amour. Ils entonnent ce chant de triomphe : “Dieu est pour nous
un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la
détresse. C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre
est bouleversée, et que les montagnes chancellent au cœur des mers,
quand les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu’à
faire trembler la montagne.” Psaumes 46 :2-4.
Pendant que ces accents d’une sainte confiance montent vers
Dieu, les nuages se retirent, et dans l’échancrure de deux masses
noires et menaçantes apparaît la gloire indescriptible du ciel étoilé.
Les splendeurs de la céleste cité jaillissent de ses portes entrouvertes.
On voit alors dans le ciel une main tenant deux tables de pierre su-
perposées. Le prophète l’avait dit : “Les cieux publieront sa justice,
car c’est Dieu qui est juge.” Psaumes 50 :6. Cette sainte loi, mani-
festation de la justice de Dieu, proclamée au milieu des tonnerres et
des flammes du Sinaï comme le seul guide de la vie, est maintenant
révélée aux hommes comme l’unique règle du jugement. Les tables
de pierre s’écartent ; on y reconnaît les préceptes du décalogue tracés
comme par une plume de feu ; les dix paroles de Dieu, concises, [291]
compréhensibles, souveraines, se présentent aux yeux de tous les
habitants de la terre. Les caractères en sont si clairs que chacun peut
les lire. Les mémoires se réveillent, et les souvenirs affluent. Les
270 Principes de Foi Chrétienne
un feu dévorant, autour de lui une violente tempête. Il crie vers les
cieux en haut, et vers la terre, pour juger son peuple.” Apocalypse
6 :14 ; Psaumes 50 :3, 4.
“Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches,
les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent
dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient
aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous
devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère
de l’agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut
subsister ?” Apocalypse 6 :15-17.
Les railleries ont pris fin. Les lèvres mensongères sont réduites
au silence. Le cliquetis des armes et le tumulte de la bataille (Voir
Ésaïe 9 :4) ont cessé. On n’entend que des prières, des sanglots et
des lamentations. “Le grand jour de sa colère est venu, et qui peut
subsister ?” hurlent les lèvres qui ricanaient tout à l’heure. Les mé-
chants demandent à être ensevelis sous les rochers et les montagnes,
plutôt que d’affronter le regard de celui qu’ils ont méprisé.
Cette voix, qui parvient aux oreilles des morts, ils la connaissent.
Que de fois ses accents doux et tendres ne les ont-ils pas conviés à
la conversion ? Que de fois ne s’est-elle pas fait entendre dans les
exhortations affectueuses d’un ami, d’un frère, d’un Rédempteur !
Aux contempteurs de sa grâce, aucune voix ne saurait être aussi
sévère, aussi terrible que celle qui disait, en suppliant : “Revenez,
revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous ?” Ezé-
chiel 33 :11. Oh ! Si seulement cette voix était celle d’un étranger !
Aujourd’hui elle leur dit : “Puisque j’appelle et que vous résistez,
puisque j’étends ma main et que personne n’y prend garde, puisque
vous rejetez tous mes conseils, et que vous n’aimez pas mes ré-
primandes, [...] quand la terreur vous saisira comme une tempête,
[...] je ne répondrai pas.” Proverbes 1 :24-28. Cette voix rappelle
des souvenirs que l’on voudrait pouvoir effacer, des avertissements
méconnus, des invitations refusées, des occasions négligées.
Là sont ceux qui ont bafoué le Sauveur au jour de son humilia-
tion. C’est avec une puissance irrésistible que se présentent à leur
mémoire ces paroles de Jésus lorsque, adjuré par le souverain sacri-
[294] ficateur, il répondit solennellement : “Vous verrez désormais le Fils
de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur
les nuées du ciel.” Matthieu 26 :64. Ils le contemplent maintenant
Le retour de Jésus 273
La séduction originelle
L’humanité était encore au seuil de son histoire lorsque Satan
entreprit de la séduire. Celui qui avait provoqué la rébellion dans le
ciel désira ranger sous ses étendards les habitants de la terre et les
associer à sa guerre contre le gouvernement de Dieu. Au temps de
leur innocence et de leur obéissance à la loi de Dieu, Adam et Ève
étaient parfaitement heureux, et ce fait constituait un témoignage
permanent contre l’affirmation de Lucifer selon laquelle les lois de
Dieu étaient oppressives et contraires au bien de ses créatures. En
outre, jaloux de voir la magnifique demeure préparée à l’intention
du couple primitif, il se dit : Si je les sépare de Dieu et les subjugue,
je pourrai entrer en possession de la terre, et y établir mon empire
en opposition à celui du Très Haut.
En se présentant sous son vrai jour, le tentateur eût été aussitôt
repoussé, car Adam et Ève avaient été mis en garde contre ce dange-
reux adversaire. Aussi cacha-t-il son dessein afin d’atteindre son but
plus sûrement. Opérant dans l’ombre et prenant pour intermédiaire
le serpent qui était alors une des créatures les plus ravissantes, il
dit à Ève : “Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de
tous les arbres du jardin ?” Genèse 3 :1. Si Ève s’était abstenue d’en-
trer en pourparlers avec le serpent, elle eût été en sécurité ; mais
elle engagea la conversation et tomba dans le piège. C’est là ce qui
perd encore un grand nombre de gens qui se mettent à douter, qui
discutent les volontés de Dieu, et qui, au lieu d’accepter les com- [304]
mandements divins, adoptent des théories humaines masquant les
pièges de Satan.
“La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des
arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du
jardin, Dieu a dit : vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez
281
282 Principes de Foi Chrétienne
On ne voit nulle part dans les saints Livres que les justes re-
çoivent leur récompense et les méchants leur châtiment au moment
de la mort. On ne trouve dans les patriarches et les prophètes aucune
affirmation de ce genre. Jésus-Christ et les apôtres n’y ont pas fait
la moindre allusion. L’Écriture enseigne positivement que les morts
ne montent pas directement au ciel mais qu’ils sont plongés dans
le sommeil jusqu’à la résurrection voir 1 Thessaloniciens 4 :14-16 :
Job 14 :10-12. Au moment même où “le cordon d’argent se détache
et où le vase d’or se brise” (voir Ecclésiaste 12 :7-9), les pensées de
l’homme périssent. Ceux qui descendent dans la tombe sont silen-
cieux. Ils ne savent rien de ce qui se passe sous le soleil Job 14 :21.
Heureux repos pour les justes lassés ! Le temps, court ou long, n’est
désormais qu’un instant pour eux. Ils dorment ; la trompette de Dieu
les appellera à une heureuse immortalité. “La trompette sonnera,
et les morts ressusciteront incorruptibles. [...] Car il faut que ce
corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel
revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’in-
corruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors
s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans
la victoire.” 1 Corinthiens 15 :52-55. Dès qu’ils sortiront de leur
profond sommeil, ils reprendront le cours de leurs pensées là où ils
l’ont laissé. Leur dernière sensation les plongeait dans les affres de
la mort ; leur dernière impression fut de tomber sous la puissance
de la mort. Dès qu’ils sortiront de la tombe, leur première pensée
s’exprimera par ce cri triomphant : “Ô mort, où est ta victoire ? Ô
mort, où est ton aiguillon ?” 1 Corinthiens 15 :52-55.
Le spiritisme
L’enseignement des Écritures sur le ministère des anges — qui
est, pour le disciple du Christ, une vérité des plus consolantes et des
plus précieuses — a été obscurci et perverti par les erreurs de la
théologie populaire. La doctrine de l’immortalité naturelle de l’âme,
empruntée à la philosophie païenne, n’a obtenu droit de cité dans
l’Église chrétienne qu’à la faveur des ténèbres de la grande apostasie
qui, sitôt installée, a supplanté la doctrine scripturaire selon laquelle
“les morts ne savent rien”. On en est ainsi venu à croire que les anges
de Dieu, “envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui
292 Principes de Foi Chrétienne
[314] doivent hériter du salut”, sont les esprits des morts, bien que, selon la
Bible, les anges aient existé et joué un rôle dans l’histoire humaine
avant qu’un seul être humain eût passé par la mort.
La doctrine de l’état conscient des morts, et surtout la croyance
au retour des esprits des morts pour exercer un ministère en fa-
veur des vivants, ont préparé le chemin du spiritisme moderne. Si
les morts sont admis en la présence de Dieu, et s’ils jouissent de
connaissances infiniment supérieures à celles qu’ils possédaient au-
paravant, pourquoi ne reviendraient-ils pas sur la terre pour éclairer
et instruire les vivants ? Si, comme l’enseignent certains théologiens,
les esprits des morts planent au-dessus de leurs amis vivant sur la
terre, pour quelle raison n’entreraient-ils pas en communion avec
eux pour les mettre en garde contre le mal et les consoler dans leurs
afflictions ? Pourquoi ceux qui croient à l’état conscient des morts
repousseraient-ils les secours spirituels apportés du ciel par des êtres
soi-disant glorifiés ? Ce moyen de communication, considéré comme
sacré, donne à Satan la possibilité de travailler à l’accomplissement
de ses desseins. Les anges déchus, soumis à ses ordres, se présentent
comme les messagers du monde des esprits. Tout en prétendant les
mettre en rapport avec les morts, le prince du mal exerce sur les
vivants sa puissance de fascination.
Il a le pouvoir de faire apparaître aux hommes l’image de leurs
amis décédés. La contrefaçon est parfaite ; les traits bien connus, les
paroles, le son de la voix sont reproduits de façon merveilleusement
distincte. Les gens sont consolés par l’assurance que leurs bien-
aimés jouissent de la félicité céleste, et, sans se douter du danger
qu’ils courent, ils prêtent l’oreille à “des esprits séducteurs et à des
doctrines de démons”.
Quand Satan les a convaincus d’être réellement en communi-
cation avec les morts, il fait apparaître à leurs yeux des personnes
descendues dans la tombe sans y être préparées. Elles se disent
heureuses dans le ciel, et prétendent même y occuper une position
élevée. Et ainsi se répand au près et au loin l’erreur selon laquelle il
n’y aurait pas de différence entre le juste et le méchant. Les visiteurs
du monde des esprits donnent parfois des avertissements opportuns.
Mais dès qu’ils ont gagné la confiance, ils se hasardent à enseigner
des doctrines qui sapent la foi dans les saintes Écritures. Tout en
paraissant s’intéresser profondément au bien de leurs amis sur la
La mort et la résurrection 293
terre, ils insinuent les erreurs les plus dangereuses. Le fait qu’ils [315]
énoncent certaines vérités et qu’ils peuvent parfois annoncer l’avenir
inspire confiance en leurs dires, et, ainsi, leurs faux enseignements
sont acceptés aussi facilement et crus aussi implicitement par les
foules que s’il s’agissait des vérités les plus sacrées de la Bible.
La loi de Dieu est écartée, l’Esprit de grâce est méprisé, le sang
de l’alliance est tenu pour une chose profane. Les esprits nient la
divinité de Jésus-Christ et se mettent eux-mêmes au niveau du Créa-
teur. C’est ainsi que, sous un déguisement nouveau, le grand rebelle
dirige contre Dieu la guerre qu’il a commencée dans le ciel et qu’il
poursuit sur la terre depuis six mille ans.
Plusieurs tentent d’expliquer les manifestations spirites en les
attribuant toutes à la fraude et à la prestidigitation. S’il est vrai qu’on
a souvent donné des tours de passe-passe pour des phénomènes
authentiques, il n’en reste pas moins qu’il y a des manifestations
réelles d’une puissance surnaturelle. Les bruits mystérieux par les-
quels le spiritisme moderne a commencé n’étaient pas le fruit de
la supercherie, mais bien le fait de mauvais anges, qui inauguraient
ainsi une des séductions les plus néfastes. L’idée que le spiritisme
n’est qu’une imposture contribuera à tromper une foule de gens. Dès
qu’ils se trouveront en face de manifestations qu’ils seront forcés de
reconnaître comme surnaturelles, ils seront séduits et en viendront à
les considérer comme la grande puissance de Dieu.
Ces personnes ne tiennent pas compte des enseignements de
l’Écriture touchant les miracles opérés par Satan et ses agents. C’est
par la puissance de Satan que les magiciens de Pharaon imitèrent
les prodiges de Dieu. Paul affirme qu’avant le retour du Seigneur, il
y aura des phénomènes analogues dus à la puissance satanique. Le
second avènement du Christ sera précédé de manifestations de “la
puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de
prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité”. 2
Thessaloniciens 2 :9, 10. Saint Jean décrit ainsi les manifestations
diaboliques de cette puissance dans les derniers jours : “Elle opérait
de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel
sur la terre, à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de
la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer.” Apocalypse
13 :13, 14. Ces prophéties ne parlent pas d’impostures. Les habitants
294 Principes de Foi Chrétienne
sans défense, ils deviennent la proie du Malin. Ceux qui se mettent [317]
ainsi sous sa domination ne se doutent guère qu’il fera d’eux des
instruments pour en entraîner d’autres à la ruine.
Le prophète Ésaïe déclare : “Si l’on vous dit : consultez ceux
qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent
des sifflements et des soupirs, répondez : un peuple ne consultera-til
pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ?
À la loi et au témoignage ! Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura
point d’aurore pour le peuple.” Ésaïe 8 :19, 20. Si les hommes re-
cevaient la lumière qui jaillit des Écritures touchant la nature de
l’homme et l’état des morts, ils verraient dans les prétentions et les
manifestations du spiritisme la puissance de Satan agissant par des
signes et des miracles mensongers. Mais plutôt que de renoncer à
une liberté et à des péchés agréables au cœur naturel, les multitudes
ferment les yeux à la lumière, vont de l’avant sans se soucier des
avertissements et tombent dans les pièges de l’ennemi. “Parce qu’ils
n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés, [...] Dieu leur
envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge.”
2 Thessaloniciens 2 :10, 11.
Ceux qui s’élèvent contre le spiritisme ne font pas la guerre à
des hommes seulement, mais au diable et à ses anges. Ils entrent
en lutte avec “les dominations, avec les esprits méchants dans les
lieux célestes”. Satan ne cédera pas un pouce de terrain sans y être
contraint par la puissance des saints anges. Le peuple de Dieu doit
pouvoir lui résister comme l’a fait le Sauveur, par le mot : “Il est
écrit.” Satan cite aujourd’hui les Écritures, comme il le faisait aux
jours du Christ et il en tord le sens pour appuyer ses séductions. Ceux
qui veulent tenir bon à l’heure du péril doivent, à titre personnel,
comprendre la parole inspirée.
Bien des personnes seront visitées par des esprits de démons
personnifiant des parents ou des amis défunts, qui leur enseigneront
les hérésies les plus dangereuses. Ces intrus feront appel à leurs plus
tendres sympathies, et appuieront leurs dires par des miracles. Pour
être capable de les repousser, il faut connaître la vérité scripturaire
qui nous révèle que les morts ne savent rien et que les “revenants”
sont des esprits de démons.
Nous sommes à la veille de la tentation “qui va venir sur le
monde entier, pour éprouver les habitants de la terre”. Apocalypse
296 Principes de Foi Chrétienne
3 :10. Tous ceux dont la foi ne repose pas fermement sur la Parole
[318] de Dieu seront séduits et succomberont. Pour dominer les hommes,
Satan recourt à “toutes les séductions de l’iniquité”, qui deviendront
de plus en plus puissantes. Mais il ne peut atteindre son but que si les
personnes qu’il cherche à séduire se soumettent volontairement à ses
tentations. Ceux qui recherchent sincèrement la vérité et s’efforcent
de purifier leur âme par l’obéissance se préparent pour le conflit
et trouvent une sûre défense dans le Dieu de vérité. “Parce que tu
as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi”
(Apocalypse 3 :10), dit le Seigneur. Plutôt que de laisser succomber
sous les coups de Satan une seule âme qui se confie en lui, Dieu
enverrait tous les anges du ciel à son secours.
Le prophète Ésaïe annonce l’effrayante illusion dont les pécheurs
seront victimes. Se croyant à l’abri des jugements de Dieu, ils di-
ront : “Nous avons fait une alliance avec la mort, nous avons fait
un pacte avec le séjour des morts ; quand le fléau débordé passera,
il ne nous atteindra pas, car nous avons la fausseté pour refuge et
le mensonge pour abri.” Ésaïe 28 :15. Tel sera le langage de ceux
qui, se rassurant dans leur impénitence obstinée, affirmeront que le
pécheur ne sera pas puni et que tous les membres de la famille hu-
maine, quel que soit le degré de leur perversité, seront enlevés dans
le ciel où ils deviendront semblables aux anges. Mais ce sera tout
particulièrement le langage de ceux qui rejettent les vérités destinées
à leur servir de défense au temps de détresse, leur préférant le refuge
mensonger du spiritisme, et font “une alliance avec la mort”, “un
pacte avec le séjour des morts”.
L’aveuglement de notre génération dépasse toute expression.
Des milliers rejettent la Parole de Dieu comme indigne de créance et
se précipitent avec une confiance aveugle dans les pièges de Satan.
Les sceptiques et les moqueurs dénoncent le fanatisme de ceux qui
prennent parti pour la foi des prophètes et des apôtres ; ils tournent
en dérision les déclarations solennelles des Écritures touchant le
Sauveur, le plan du salut et les rétributions futures. Ils affectent une
profonde pitié pour les esprits assez étroits, assez faibles et assez
superstitieux pour reconnaître les droits de Dieu et de sa loi. Ils
manifestent autant d’assurance que s’ils avaient effectivement “fait
une alliance avec la mort” et “un pacte avec le séjour des morts”,
que s’ils avaient érigé une barrière infranchissable entre eux et la
La mort et la résurrection 297
vengeance divine. Rien ne peut les effrayer. Ils sont tellement livrés
à Satan, si intimement unis à lui et pénétrés de son esprit qu’ils ne [319]
peuvent ni ne veulent briser ses chaînes. Le tentateur s’est préparé
de longue date pour cet assaut final. Il a jeté les fondements de son
œuvre dans l’assurance donnée à Ève : “Vous ne mourrez point. [...]
Le jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront, et vous serez
comme des dieux, connaissant le bien et le mal.” Genèse 3 :4, 5. Petit
à petit, il a préparé le terrain pour son chef-d’œuvre de séduction :
le spiritisme. Il n’a pas encore pleinement atteint son but ; mais il
l’atteindra à la dernière heure. Le prophète dit : “Je vis [...] trois
esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits
de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute
la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu
tout-puissant.” Apocalypse 16 :13, 14. À l’exception de ceux qui
sont gardés par la foi en la Parole de Dieu, le monde entier sera
enveloppé dans cette redoutable séduction. Et l’humanité sommeille
dans une fatale sécurité d’où elle ne sera tirée que par les effets de
la colère de Dieu.
Qu’a dit le Seigneur ? “Je ferai de la droiture une règle, et de la
justice un niveau ; et la grêle emportera le refuge de la fausseté, et
les eaux inonderont l’abri du mensonge. Votre alliance avec la mort
sera détruite, votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas ;
quand le fléau débordé passera, vous serez par lui foulés aux pieds.”
Ésaïe 28 :17, 18. [320]
[321]
Chapitre 26 — Les mille ans et la fin du péché
La terre désolée
“Ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est sou-
venu de ses iniquités.” “Dans la coupe où elle a versé, versez-lui
au double. Autant elle s’est glorifiée et plongée dans le luxe, autant
donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu’elle dit en son cœur :
Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point
de deuil ! À cause de cela, en un même jour, ces fléaux arriveront,
la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car
il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée. Et tous les rois de la
terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront
et se lamenteront à cause d’elle. [...] Ils diront : Malheur ! Malheur !
La grande ville, Babylone, la ville puissante ! En une seule heure est
venu ton jugement.” Apocalypse 18 :5-10.
“Les marchands de la terre”, qui se “sont enrichis par la puissance
de son luxe”, “se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment ;
ils pleureront et seront dans le deuil, et diront : Malheur ! Malheur !
La grande ville qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et
parée d’or, de pierres précieuses et de perles ! En une seule heure
tant de richesses ont été détruites !” Apocalypse 18 :3, 15, 16.
Tels sont les jugements qui fondent sur Babylone au jour de la
colère de Dieu. Elle a comblé la mesure de ses iniquités ; son temps
[322] est venu ; elle est mûre pour la destruction.
Lorsque la voix du Seigneur proclame la délivrance de son
peuple, il se produit un terrible réveil chez ceux qui ont tout perdu
dans le combat de la vie. Pendant le temps de grâce, ils se laissaient
aveugler par les sophismes de Satan et justifiaient leur vie de péché.
Les riches se rengorgeaient dans le sentiment de leur supériorité sur
les moins favorisés. Mais ils avaient acquis leurs richesses au mépris
des lois divines ; ils n’avaient pas donné à manger à ceux qui avaient
298
Les mille ans et la fin du péché 299
faim ; ils n’avaient pas vêtu ceux qui étaient nus ; ils n’avaient pas agi
avec équité, et avaient ignoré la miséricorde. Ils avaient recherché
leur propre avancement et les hommages de leurs semblables.
Dépouillés de tout ce qui faisait leur grandeur, ils se trouvent
maintenant sans défense. Ils considèrent avec terreur les idoles qu’ils
ont préférées à leur Créateur. Ils ont vendu leur âme en échange des
richesses et des jouissances terrestres, et n’ont rien fait pour devenir
riches en Dieu. En conséquence de leur vie manquée, leurs trésors
sont vermoulus, leurs plaisirs changés en amertume et les gains de
toute une vie anéantis en un instant. Ils déplorent la destruction de
leurs luxueux palais, la perte de leur argent et de leur or. Mais ils
cessent bientôt de se désoler de la perte de leurs biens, frappés de
mutisme par la crainte de périr avec leurs idoles.
Si les méchants éprouvent des regrets, ce n’est pas d’avoir né-
gligé leurs devoirs envers Dieu et leurs semblables, c’est parce que
l’Éternel a vaincu. Ils ne se repentent pas de leur méchanceté. Ce qui
les accable, ce sont les conséquences de leurs actions. S’ils avaient
quelque chance de succès, ils ne négligeraient rien pour s’assurer la
victoire.
Le monde voit ceux qu’il a tournés en dérision et dont il désirait
la mort passer indemnes au travers de la peste, des tempêtes et
des tremblements de terre. Celui qui est un feu dévorant pour les
transgresseurs de sa loi est un abri pour son peuple.
Le pasteur qui a sacrifié la vérité à la faveur des hommes voit
maintenant la nature et l’influence de ses enseignements. Il constate
que l’œil de l’Omniscient le suivait en chaire, dans la rue, dans ses
rapports multiples avec ses semblables. Chaque émotion de son âme,
chaque ligne écrite de sa main, chaque parole proférée, toute action,
en un mot, destinée à pousser les hommes à trouver leur sécurité
dans le mensonge, a porté ses fruits ; et les pauvres âmes perdues [323]
qu’il voit autour de lui sont la moisson de ses semailles.
“Ils pansent à la légère la plaie de la fille de mon peuple : Paix,
paix ! Disent-ils. Et il n’y a point de paix”, dit le Seigneur, “parce
que vous affligez le cœur du juste par des mensonges, quand moi-
même je ne l’ai point attristé, et parce que vous fortifiez les mains
du méchant pour l’empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le
faire vivre” Jérémie 8 :11.
300 Principes de Foi Chrétienne
La fin de la tragédie
Au terme des mille ans le Fils de Dieu redescend sur la terre,
accompagné de la multitude des rachetés et d’un cortège d’êtres
angéliques. Du haut de la nue, en sa majesté terrifiante, il ordonne
aux impénitents de se relever de la tombe pour recevoir leur rétri-
bution. Ils sortent de la terre nombreux comme le sable de la mer.
Quel contraste avec les bienheureux de la première résurrection !
Les justes étaient revêtus d’une beauté et d’une jeunesse éternelles :
les injustes portent les stigmates de la maladie et de la mort.
Tous les yeux tournés vers la gloire qui enveloppe le Fils de
Dieu, d’une seule voix, la multitude des perdus s’écrie : “Béni soit
celui qui vient au nom du Seigneur !” Ce n’est point un sentiment
d’amour pour Jésus qui leur inspire ce cri. C’est la puissance de la
vérité qui l’arrache de leurs lèvres. Ils sont sortis de la tombe tels
qu’ils y étaient descendus : animés d’un esprit de haine et de révolte
contre Dieu. Aussi n’est-il pas question d’une nouvelle épreuve
pour racheter leur passé. L’expérience serait inutile. Toute une vie de
péché n’a pas attendri leurs cœurs. Si une seconde occasion leur était
accordée, ils s’en serviraient, comme de la première, pour éluder les
exigences de Dieu et lui faire la guerre.
Jésus-Christ s’arrête sur la montagne des Oliviers d’où il est
monté au ciel après sa résurrection, et où les anges ont réitéré la pro-
[330] messe de son retour. “L’Éternel, mon Dieu, viendra, dit le prophète,
et tous ses saints avec lui.” “Ses pieds se poseront en ce jour sur la
montagne des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de
l’orient ; la montagne des Oliviers se fendra par le milieu [...] et il se
formera une très grande vallée.” “L’Éternel sera roi de toute la terre ;
en ce jour-là, l’Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul
nom.” Zacharie 14 :5, 4, 9. Alors la nouvelle Jérusalem, éclatante de
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La nouvelle terre 307
leur manière de vivre : “Nous ne voulons pas que ce Jésus règne sur
nous.”
Comme fascinés, les perdus ont suivi des yeux le couronnement
du Fils de Dieu. Ils voient dans ses mains les tables de la loi di-
vine, les statuts qu’ils ont méprisés et transgressés. Ils assistent aux
transports de ravissement et d’adoration des rachetés. Ils entendent
leur cantique dont les ondes mélodieuses, montant de la sainte Cité,
passent sur la mer humaine qui l’entoure. Alors, tous ensemble, ils
s’écrient d’une même voix : “Tes œuvres sont grandes et admirables,
Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi
des nations !” Apocalypse 15 :3. Et, tombant sur leur face, ils adorent
le Prince de la vie.
Satan semble paralysé. En contemplant la gloire et la majesté
du Fils de Dieu, l’ancien “chérubin oint pour protéger” se souvient
d’où il est tombé. Quelle chute pour ce séraphin, pour ce “fils de
l’aurore” ! Il se voit banni pour toujours des conseils dont il était
autrefois un membre honoré. Debout auprès du Père, qui voile en ce
moment sa gloire, il a vu un ange glorieux et de haute stature placer
la couronne sur la tête de Jésus, haute fonction qui, il le sait, aurait
pu être la sienne !
Il se souvient des jours de son innocence et de sa pureté ; il revit
la paix et la joie qu’il a éprouvées jusqu’au moment où il s’est permis
de murmurer contre Dieu et de jalouser son Fils. Ses accusations,
sa rébellion, ses ruses mensongères pour s’assurer la sympathie et
l’appui des anges, son obstination à refuser le pardon quand Dieu le
lui offrait : tout cela passe rapidement devant ses yeux. Il récapitule
son œuvre parmi les hommes et ses conséquences : inimitié entre les
hommes, haines, guerres et carnages, naissance et chute des empires,
longue succession de tumultes, de conflits et de révolutions. Il se
souvient de son opposition acharnée à l’œuvre du Sauveur et de ses
efforts pour plonger l’homme dans une dégradation toujours plus
profonde. Il voit l’impuissance de ses infernales machinations contre
ceux qui ont placé leur confiance en Jésus. Le royaume qu’il a fondé,
fruit de ses labeurs, n’a été qu’une suite d’échecs et de ruines. Et s’il
[336] a fait croire aux foules qui l’entourent que la cité de Dieu serait une
proie facile, il sait que cela est faux. Au vu de la grande tragédie, il a
dû maintes fois s’avouer vaincu. Il ne connaît que trop la puissance
et la majesté de l’Éternel.
La nouvelle terre 313