Chapitre 2.. FLUIDES DE FORAGEdocx

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 20

Chapitre II.

LES FLUIDES DE FORAGE

Définition
Le fluide de forage, appelé aussi boue de forage, est un système composé de différents
constituants liquides (eau, huile) et/ou gazeux (air ou gaz naturel) contenant en suspension
d'autres additifs minéraux et organiques (argiles, polymères, tensioactifs, déblais, ciments, …
En 1979, l'American Petroleum Institute (API) définit le fluide de forage comme un fluide
en circulation continue durant toute la durée du forage, aussi bien dans le sondage qu’en
surface. Le fluide est préparé dans des bacs à boues, il est injecté à l’intérieur des tiges jusqu’à
l’outil d’où il remonte dans l’annulaire, chargé des déblais formés au front de taille
(Figure I.1). A la sortie du puits, il subit différents traitements, tamisage, dilution, ajout de
produits, de façon à éliminer les déblais transportés et à réajuster ses caractéristiques physico-
chimiques à leurs valeurs initiales. Il est ensuite réutilisé

Figure I.1 : Cycle du fluide sur le site de forage.


1.. Rôles de la boue de forage Les boues de forage doivent avoir les propriétés leur
permettant d'optimiser les fonctions suivantes:
a. Nettoyage du puits: La boue doit débarrasser le trou des particules de formation forées qui
se présentent sous forme de débris de roche "cuttings" ou "déblais".
b. Maintien des déblais [cuttings] en suspension: La boue doit non seulement débarrasser
le puits des déblais de forage durant les périodes de circulation, mais elle doit également les
maintenir en suspension pendant les arrêts de circulation.
c. Sédimentation des déblais fins en surface: Alors que la boue doit permettre le maintien
en suspension des déblais dans le puits durant les arrêts de circulation, ce même fluide doit
laisser sédimenter les déblais fins en surface ; bien qu'apparemment ces deux aptitudes
semblent contradictoires, elles ne sont pas incompatibles.
d. Refroidissement et lubrification de l'outil et du train de sonde: Du fait de son passage
en surface, la boue en circulation se trouve à une température inférieure à celle des formations
ce qui lui permet de réduire efficacement l'échauffement de la garniture de forage et de l'outil.
Cet échauffement est dû à la transformation d'une partie de l'énergie mécanique en énergie
calorifique.
e. Prévention du cavage et des resserrements des parois du puits: La boue doit posséder
des caractéristiques physiques et chimiques telles que le trou conserve un diamètre voisin du
diamètre nominal de l'outil. Le cavage est causé par des éboulements, par la dissolution du
sel, par la dispersion des argiles, par une érosion due à la circulation de la boue au droit des
formations fragiles .etc.
f. Dépôt d'un cake imperméable: La filtration dans les formations perméables d'une partie
de la phase liquide de la boue crée un film sur les parois du sondage, ce film est appelé cake.
Le dépôt du cake permet de consolider et de réduire la perméabilité des parois du puits.
g. Prévention des venues des fluides: Afin d'éviter le débit dans le sondage des fluides
contenus dans les réservoirs rencontrés en cours de forage, la boue doit exercer une pression
hydrostatique suffisante pour équilibrer les pressions de gisement. La pression hydrostatique
souhaitée est maintenue en ajustant la densité entre des valeurs maximum et minimum.
h. Augmentation de la vitesse d'avancement: Au même titre que le poids sur l'outil, la
vitesse de rotation et le débit du fluide, le choix du type et les caractéristiques de la boue
conditionnent les vitesses d'avancement instantanées, la durée de vie des outils, le temps de
manoeuvre, en un mot, les performances du forage. Un filtrat élevé augmente la vitesse
d'avancement. Les très faibles viscosités sont aussi un facteur favorable à la pénétration des
outils.
j. Entraînement de l'outil: Dans le cas du turboforage la boue entraîne la turbine en rotation.
Cette fonction, l'amenant à passer à travers une série d'évents et à mettre en mouvement les
aubages, implique certaines caractéristiques et rend impossible ou très délicat l'utilisation de
certains produits (comatants).
k. Diminution du poids apparent du matériel de sondage: Bien que ce soit beaucoup plus
une conséquence qu'une fonction, la présence d'un fluide d'une certaine densité dans le puits
permet de diminuer le poids apparent du matériel de sondage, garniture de forage et tubages
ceci permet de réduire la puissance exigée au levage.
l. Apport de renseignements sur le sondage: la boue permet d'obtenir des renseignements
permanents sur l'évolution des formations et fluides rencontrés. Ils sont obtenus par :
 les cuttings remontés par la circulation de boue.

 l'évolution des caractéristiques physiques et/ou chimiques de la boue.

 la détection des gaz ou autres fluides mélangés à la boue.

1.2 Propriétés physico-chimiques la boue de forage


2-1-1- caractéristiques rhéologiques :
a- viscosité : C’est la résistance d’un fluide à l’écoulement uniforme. La vitesse de
remontée des déblais peut être considérée comme la déférence entre la vitesse de
fluide de forage dans annulaire et la vitesse de sédimentation des particules, cette
vitesse de sédimentation est en fonction de la taille, de la forme, de la masse des
particules, de la rhéologie de fluide et particulièrement de sa viscosité.
Une viscosité élevée provoque des difficultés pour le pompage de la boue, alors q’une
boue à viscosité moins élevée perd sa propriété pour consolider les parois. Une boue
possédant une viscosité correcte permet : d’avoir un outil bien dégagé, une bonne
remontée des cuttings, réduire les pertes de charge dans le train de sonde et le dépôt
plus rapide des cuttings dans les fosses de décantation.

b. filtrat : c’est la propriété de laisser filtrer de l’eau au travers des parois. C’est ce qui passe à
travers d’un filtre ; en majeure partie il s’agit de l’eau libre (si la boue est bien préparé suivant
les caractéristiques de terrain), si le filtrat est trop grand les éboulements des parois sont
redouté, si le filtrat est mince elle risque de masqué exagérément les venues des fluides.

b- cake : c’est la propriété de laisser déposer une couche d’argile sur la paroi.
C’est ce qui est retenu par le filtre (terrain), il joue en sens inverse de filtrat (trop
faible, il ne tient pas suffisamment les parois, trop épais, risque de colmaté les couches
réservoirs). Le cake est le produit de filtration de la boue dans les milieux poreux, il
est de faible épaisseur et formé sur les parois du trou foré. Il joue le rôle inverse de
filtrat. Le cake ne se forme pas sur une paroi non perméable. La pénétration
importante de filtrat, dans certains terrains, peut accélérer un phénomène de délitage
entraînant des éboulements ou des gonflements. Ce cake doit être de perméabilité
faible et doit être facilement enlevé avant la cimentation

d- thiscotropie : c’est la propriété d’une boue de passer d’une consistance rigide à un


aspect fluide sous l’effet de brassage (agitation).
e- « yield value » : c’est la tension limite de cisaillement au dessus de la quelle le fluide ne
s’écoule pas.
f- teneur en sable : provenant du terrain de forage, le sable est dangereux par son action
abrasive dans tout le circuit où il circule (spécialement pour les pompes à boue),
La boue à tendance de se charger exagérément des éléments inertes, surtout siliceux. Ils sont
dangereux pour les pompes à boue, le flexible et les orifices de l’outil. Normalement la teneur
en sable dans la boue ne dépasse pas 1%, mais elle peut atteindre des valeurs très élevé
lorsqu’en fore des terrains sableuse. Le sable alourdit la densité de la boue. On recommande
de ne pas dépasser une teneur maximale de 5%.

g- pH : le pH permet d’indiquer l’acidité ou l’alcalinité de la boue. Le contrôle de l’acidité et


de l’alcalinité de la boue est important. Il révèle la contamination par le ciment ou par l’eau de
la couche aquifère. Une boue dont le pH < 7 provoque un risque de floculation, alors qu’une
boue dont le pH > 10 indique sa contamination par le ciment ou par l’eau de l’aquifère.

2-1-3- problème de contamination :


Les caractéristiques idéales d’une boue neuve sont :
-viscosité = 40 à 45 secondes mesurée par le viscosimètre (entonnoir) de MARSCH.
-filtrat = 8 cm3.
-pH = 7 à 9
-teneur en sable = 0,5%.
Au cours de forage, la boue se charge de plus en plus des argiles et des éléments fins. La
boue contaminée serait rapidement inutilisable. Si on la laisse en circuit, elle forme une
masse compacte au fond bloquant complètement l’outil.

La présence des éléments fins de dimensions inférieures à 70 μm provoque la


coagulation de la boue (transformation de la substance organique liquide en une masse
plus ou moins solide), ce qui provoque l’augmentation de sa viscosité.
La présence de certains sels de terrains (gypse) favorise la floculation de la boue
(formation de flocs).
Il est à noter que les réactions gouvernant les suspensions colloïdales (systèmes où les
particules très petites sont en suspension dans un fluide): sont des réactions d’équilibre
(irréversibles), ce qui explique qu’une boue contaminée change complètement d’aspect.

1.2.1 Densité : La densité est un paramètre important des boues de forage. Elle doit être
suffisamment élevée pour contrebalancer la pression exercée par les venues d’eau, d’huile et
de gaz et par conséquent les éruptions. Cependant elle ne doit pas dépasser la limite de
résistance des parois du puits (formations traversées) pour ne pas les fracturer et ne pas
risquer une perte de boue au cours de la circulation. Pour l'alourdissement de la boue, la
baryte a été utilisée dès 1922. La pression exercée par la boue sur les parois du puits, est
donnée par l’expression suivante :
P= d.h/10
avec P: Pression de la formation (kg/cm 2), h: Profondeur de la couche traversée (m) et d:
Densité de la boue.

2.3.7. Le calcium Ca++ : La mesure de la concentration des ions de calcium dans la boue de
forage, présente un intérêt majeur, puisqu’elles influent sur le rendement de certains aditifs
(CMC, tanin). Il ya plusieurs origines de calcium ; le ciment foré au fond de puits, les
formations calcaires, les formations de gypse et anhydrite, les eaux calcique.ect.
2.3.8. Le chlorure Cl- : La concentration de chlorure dans la boue de forage influence sur le
rendement de certains aditifs (CMC, bentonite, tanin). L’origine de chlore peut être ; les
formations évaporitique, les eaux salées.etc.

2.Classification des boues de forage


Selon la constitution de la phase continue, il existe trois grandes classes : à base d'eau, à base
d'huile et à base de gaz.
2.1 Les fluides à base d'eau
Les fluides de forage à base d'eau sont des fluides dont la phase continue est l'eau,
éventuellement chargée en électrolytes (NaCl). Ces boues peuvent être constitué
essentiellement soit par :
 L’eau douce dont la salinité en NaCl ne dépasse pas quelque g/l.
 Les boues salées dont la salinité est entre quelques dizaines de g/l (eau de mer par
exemple) et la saturation (320g/l environ).

2.1.1 Les boues douces (boues bentonitiques)


La bentonite c’est une variété d’argile très fine : la dimension des particules est inférieure à 1
μm et de densité de 2,6.
A l’hydratation ; le volume devient 12 à 15 fois et parfois 30 fois plus grand.
Un gramme de bentonite dispersé dans l’eau offre 4 à 5 m2 de surface de contact.

Les boues douces sont principalement constituées par une suspension colloïdale d'argile,
plus précisément de la bentonite sodique dans l'eau. Cette bentonites sodiques, présentent une
grande faculté de gonflement. La concentration en bentonite varie de 3 à 10% selon la qualité
de la bentonite et les caractéristiques de la boue désirée. Comme fluide de forage, la
suspension bentonitique présente des propriétés intéressantes liées à la valeur de ses
caractéristiques rhéologiques (viscosité, gels) et de filtration (filtrat).

On ajoute parfois à la boue de bentonite des additifs pour la rendre compatible avec : le
terrain, ou avec la pression de la nappe ; ou pour redonner à la boue ses propriétés initiales.

Conditionnement de la boue : La boue à bentonite contamine facilement (matière solide,


argiles de formation forée, etc.), plusieurs remèdes sont possible pour corriger les propriétés
de la boue par ajout des produits à boue (Tab.2).

Généralement, ils sont classés en quatre groupes :


 Boues douces simplifiées
 Boues douces au FCL (Lignosulfonate de Ferrochrome) : C’est une boue obtenue
par ajout de FCL à une boue bentonitique, FCL est employé pour réduire le filtrat et
inhibité le gonflement des argiles à concentration élevé. Lorsque la température de
formation est supérieure à 200 C° (forage thermale) en ajoute les lignines(LC) pour
renforcer l’action des FCL.
Fabrication:bentonite:100kg/FCL:20-40kg/soude:2-4kg/CMC:0-5kg/LC:10-20kg/
antimousse : 0,1%-0,3%.

 Boues calciques (boue à la chaux et boue au gypse) : La boue au gypse est utilisé
pour foré les horizons de gypse, anhydrite et horizons faiblement salifères.
Fabrication: bentonite 50-70 kg/soude 3-4 kg /CMC 5-10 kg /FCL 12-15 kg /gypse
10-20 kg.

 Boues de forage à faible teneur en solides (ce type de fluide peut être utilisé dans les
boues douces ou les boues salées. Aussi, elle provoque l'agrégation des solides
indésirables et les maintenir en suspension)

Conditionnement de la boue bentonitique (Mabillot, 1971)


2.1.2 Les boues salées
Les boues salées sont apparues par auto-saturation des fluides à base d'eau douce lors de la
traversée de formation salifères. Cette auto-saturation a entraîné des ennuis sérieux de forage
résultant en :
􀂃 Des contaminations spectaculaires (floculation de bentonite, accroissement des viscosités et
gels, décrochement du filtrat).
􀂃 Des cavages et des éboulements de formation importants.
􀂃 Cette boue salée est utilisée :
􀂃 Pour les traversées de formations salifères.
􀂃 Utilisation quasi systématique en offshore.
􀂃 Pour certains problèmes particuliers d'exploration (protection d'une couche par l'utilisation
d'eau de gisement).
Les principaux types des boues salées :
Les boues salées sont classées généralement en deux types :
a- Boues salées non saturées :
􀂃 Boues salées non saturées simples (NaCl 25 à 150g/l, elle est peut utiliser).
􀂃 Boues à l'eau de mer (NaCl à environ 40g/l, elle est utilisées dans le forage en offshore).
b- Boues salées saturées :
Boues salées saturées sans amincissant; elle est utilisée dans le forage des sels massifs ou des
marnes, ce type de boue est peu utilisé.
􀂃 Boue salée avec amincissant minéral (chaux) ; c'est la plus classique, elle a été utilisé à
HMD (Hassi Messaoud) de 1956 à nos jours.
􀂃 Boue salée saturée avec amincissant organique ; le contrôle des caractéristiques
rhéologiques de ce type est difficile à maîtriser.
􀂃 Boue salée à base de CaCl2 ; utilisé pour résoudre le problème de contamination
par les venues d'eau chlorée calcique du Lias sur les puits de Hassi Messaoud[9].
II.4.2. Les fluides à base d'huile
La boue de forage à base d'huile est un fluide dont la phase continue est une huile minérale
(pétrole brut, gaz-oil, etc.) et la phase dispersée (discontinue) est de l'eau dont le pourcentage
peut atteindre 50% ou plus en volume. Les fluides contenant plus de 5% d'eau sont appelés
"boue de forage à émulsion inverse" et au dessous on a des boues à l'huile[9].
II.4.2.1 Les boues à l'huile
Les couches traversées lors du forage sont plus sensibles à une inversion par l'eau que par
l'huile. Ces boues ont l'intérêt de présenter une phase continue huileuse sans affinité avec
l'argile, qui ainsi ne subit pas les phénomènes d'hydratation. Ces boues sont constituées
essentiellement de :
a- Une huile de base :
Dont les spécifications dépendent de l'émulsifiant utilisé et des caractéristiques finales
requises pour la boue.
􀂃 Huile asphaltite (brut-fuel lourd).
􀂃 Densité entre 0.91 et 0.96.
􀂃 Point éclaire supérieure à 80.
b- Un émulsifiant :
Cet émulsifiant est saponifié lors de l'emploi par la chaux vive (20 à 40 kg/m3).
La viscosité est diminuée par addition de Fuel léger et augmentée rare du Fuel lourd et du
concentré. Cette boue résiste à 10- 12% d'eau et peut être alourdie à densité 2,00
L'avantage des boues à l'huile réside dans :
􀂃 Contrôle aisé des caractéristiques en absence de venues d'eau ou de brut.
􀂃 Insensibilité aux contaminants habituels des boues à base d'eau (NaCl, CaSO4, ciment,
argile, etc.).
􀂃 Forage à densité 1.
􀂃 Meilleur calibrage du trou.
􀂃 meilleur récupération en carottage.
II.4.2.2 Les boues à émulsion inverse
Les boues inverses sont les boues à base d’huile les plus utilisées dans le domaine de forage.
la boue à émulsion eau dans l’huile (ou émulsion inverse) est un fluide de forage dont la phase
liquide continue est de l’huile et la phase aqueuse dispersée représente 5 à 50% au plus en
volume. L’eau utilisée peut être de l’eau douce ou de l’eau salée.
Cette boue présente à peu prés les mêmes avantages que la boue à l’huile, puisque l’eau s’y
trouve sous forme d’émulsion et n’entre pas en contact en principe, avec l’argile.
Ce type de boue s’est révélé moins sensible à un excès d’eau, salissante (nettoyage plus
facile), plus économique, principalement utilisées pour le forage des niveaux producteurs,
pour les reprises et entretiens des puits productifs ainsi que le forage des argiles gonflantes.
Elles sont aussi utilisées dans les puits profonds posant des problèmes de hautes températures.
En fin, il faut signaler que lors des forages dirigés (déviés), elles permettent de réduire les
frottements sur les parois du puits et les risques de collage.
Ainsi, elle représente des difficultés pour déceler la présence de formation dans les déblais et
le prix de revient en général supérieur à celui des boues à l’eau.

II.4.3. Les fluides de forage gazeux


Les fluides de forage gazeux sont des fluides dont la phase continue est un gaz mélangé avec
de l’eau en proportions variables provenant de la formation traversée (inévitablement ou
ajouter intentionnellement). Le gaz peut être de l’air, du gaz naturel, de la mousse ou du
brouillard. Ces fluides sont utilisés dans les cas suivants :
􀂃 Forage à l’air.
􀂃 Forage à la mousse.
􀂃 Forage à la boue aérée.
Le forage au gaz est particulièrement recommandé pour des roches comme le granite et dans
le cas de puits d’eau ou de gaz à faible pression.
3- Air comprimé :
L’emploie de l’air comprimé comme fluide de forage procure les avantages suivants :
-Plus grande vitesse de pénétration dans la roche dure et consolidée.
-Réduction du poids sur l’outil.
-Grande capacité de dégagement des cuttings.
-Facilite le forage dans les formations gonflantes.
-Faibles besoins d’eau.

 Air comprimé pour forage au rotary :


Pour évacuer efficacement les cuttings, on utilise une grande vitesse de remontée de l’air :
de 915 à 1520 m/min, ce qui permet d’avoir un forage bien dégagé et propre.
En cours de forage, le volume d’air sera ajusté pour maintenir une vitesse annulaire nécessaire
à la bonne remontée des cuttings. En effet, la vitesse annulaire peut être altérée s’il se produit
une érosion des parois (provoquant l’augmentation le volume du trou), on devra alors faire
face à cette demande supplémentaire d’air pour maintenir la vitesse de remontée nécessaire.
En présence de venues d’eau dans le forage, une boue se forme, par le mélange d’eau avec
cuttings, ce qui réduire l’espace annulaire, et augmente la pression engendrant la fracture des
formations tendres.
Une bonne méthode pour vérifier que le circuit d’air est suffisant pour remonter les cuttings,
consiste à contrôler le temps nécessaire de remontée de cuttings ; ce temps ne devrait pas
excéder 6 à 7 secondes pour 30 m de trou. Si l’on utilise de l’air humide, ce temps sera à
majorer de 30 à 40%.
 Air comprimé pour marteau fond de trou :
Plus la pression de service d’air comprimé est élevée avec un marteau fond de trou, moins
on aura de risques de coincement. La plus part des marteaux fond de trou peuvent travailler à
des pressions comprises entre 4 et 18 bars.
Le choix de la puissance du compresseur dépend de la consommation d’air comprimé estimée
pendant le forage et pendant le soufflage.

2.4. Les produites à boue Historiquement, les fluides de forage ont évolué d'un simple
mélange d'eau et d'argile appelé "boue " vers des systèmes de plus en plus complexes
composés d'eau ou huile avec une multitude d'additifs répondant aux caractéristiques requises
et aux problèmes rencontrés. Il est possible de classer grossièrement ces composants en 20
catégories (Tab.1).

Principaux additifs utilisés dans les fluides de forage

2.4.1. Colloïdes argileux (produits viscosifiants):


 Les bentonites : Les bentonites sont des argiles sodiques du type montmorillonite
qui présentent la propriété de gonfler dans l'eau douce en absorbant une grande
quantité d'eau. Les bentonites sont employées pour augmenter la viscosité et les
gels des boues douces et diminuer le filtrat. En milieu salé (> 35 g/l de Na Cl), les
bentonites sont inefficaces et ne servent alors que de support colloïdal.
 Les attapulgites : Les attapulgites sont des argiles du type Sépiolite qui présentent
la propriété de se disperser et de rester en suspension en milieu salé. Cette propriété
est employée pour augmenter la viscosité et les gels des boues salées (> 35 g/l de
Na Cl). Cependant, ces argiles ne présentent aucune capacité à réduire le filtrat.
2.4.2. Colloïdes organiques (produits réducteur de filtrat)

 L’amidon: Les amidons pour boues de forage sont extraits de pommes de terre, de la
gomme de guar, du riz, du maïs et du blé. Ils sont traités spécialement pour gonfler
rapidement même dans l'eau froide et non alcaline. L'amidon est ajouté dans les boues
douces ou salées pour réduire le filtrat, leur emploi exige cependant que l'une des trois
conditions ; pH >12, présence antiferment et une salinité supérieure à 250 g/l. Un bon
amidon doit réduire le filtrat sans trop augmenter la viscosité de la boue et il doit
résister à une température de 150 °C
 Les Carboxyméthylcelluloses (CMC) et les celluloses polyanioniques (PAC)
La carboxyméthylcellulose (CMC) a été employée depuis 1947 dans divers fluides de forage à
base d’eau comme réducteur de filtrat ou comme viscosifiant. Elles sont classées en trois
catégories ; basse viscosité, moyenne viscosité et haute viscosité. Le rendement d'une C.M.C.
diminue lorsque la salinité augmente et on lui préfère l'amidon pour contrôler le filtrat des
boues salées saturées. Cependant, les C.M.C. possèdent encore un bon rendement en milieu
salé saturé sous réserve demaintenir la concentration en calcium au-dessous de 500 mg/l.
Dans ce cas-là, la boue possédera des viscosités plus basses qu'avec l'amidon. Les C.M.C et
l’amidon se dégradent lorsque la température atteint 150 °C, certaines peuvent résister jusqu'à
180 °C. Les celluloses polyanioniques (PAC) sont employées principalement comme
réducteurs de filtrat pour les boues à base d'eau douce et d'eau de mer, mais agissent
également en tant que viscosifiants dans ces systèmes. Les deux catégories de PAC
disponibles diffèrent par leur viscosité mais donnent le même degré de réduction de filtrat. Le
PAC résiste à des températures d'environ 150°C et n'est pas soumise à la dégradation
bactérienne.
2.4.3. Les produits fluidifiants
 Les tanins : Les plus utilisés sont les tanins de Québracho (extraits de l'écorce d'un
arbre poussant en Argentine) et les tanins de châtaigniers. Le pH d'un tanin non traité,
en solution aqueuse, est de 4 environ. L'effet fluidifiant est fonction du pH de la boue,
ce qui nécessite d'employer ce produit couplé avec de la soude (dose d'emploi : 2 à 8
g/l). les tanins deviennent très vite inefficaces lorsque la concentration en calcium
atteint 300 mg/l, ou lorsque la concentration en Na Cl atteint 20 g/l ou lorsque la
température atteint 150 °C.
 Les lignosulfonates (FCL) et Les lignines (LC) : Les lignosulfonates sont extraits de
la pâte à papier de conifères par traitement de la pulpe à l'aide d'un acide sulfurique
d’un métal lourd. Actuellement, les plus utilisés sont les lignosulfonates de
ferrochrome (Fe,Cr) qui fonctionnent pratiquement dans toutes les boues à base d'eau.
Ces produits possèdent la particularité de se comporter comme un fluidifiant entre 2 à
8 g/l et comme inhibiteur de gonflement des argiles lorsque la doses est entre 12 à 30
g/l. Une boue traitée à l'aide des lignosulfonates de ferrochrome résiste à des hautes
concentrations en calcium et en Na CI et à des températures jusqu’au 190 °C. Il est
cependant nécessaire de travailler avec des valeurs de pH supérieures à 9. Les lignines
sont extraites du bois, c'est à partir des lignines que l'on obtient un lignosulfonate par
traitement à l'acide sulfurique. Ils s'emploient pour accroissent les propriétés de (FCL)
lorsque latempérature est élevé (sup à 200°C).

2.4.4. Les additifs minéraux


 La soude caustique (NaOH) : La soude est employée pour augmenter le pH
(contrôleur d’alcalinité) et accroître le rendement des produits organiques et
argiles.
 Le carbonate de soude (Na2C03) : Le carbonate de soude est employé pour
accroître le rendement des argiles et précipiter le calcium.
 Le bicarbonate de soude (NaHC03) : Le bicarbonate de soude est employé lors
de reforage de ciment pour précipiter la chaux libérée par le ciment.
 Le gypse (CaSO4) : Le gypse ou plâtre de Paris est employé pour confectionner
les boues au gypse qui empêchent le gonflement des argiles forées, ce qui permet
de travailler avec des viscosités plus faibles.
 La chaux éteinte Ca(OH)2 : La chaux éteinte est employée pour confectionner
les "boues à la chaux" et débicarbonater les boues contaminées par le gaz
carbonique (C02).
 Le sel de l’halite (NaCl) : Le chlorure de sodium est employé pour confectionner
des boues salées saturées, lorsque l'on doit forer dans des zones salifères.
 Le sel de sylvite (KCl): le chlorure de potassium est utilisé souvent dans la
formulation des boues de forage comme un inhibiteur de gonflement d’argile.

2.4.5. Les alourdissant


 La barytine ou sulfate de baryum (BaS04) : C'est l'alourdissant (d=4,2) le
plus couramment utilisé. Elle ne doit pas contenir d'abrasif et sa granulométrie
doit être telle qu'elle ne sédimente pas ni n'augmente pas trop la viscosité de la
boue. A l'aide de la baryte on peut alourdir une boue jusqu'à une densité de
2,50.
 La galène ou sulfure de plomb (PbS) : Cet alourdissant (d= 7) est employé
pour obtenir des densités de boue supérieure à 2,5, on alourdit d'abord la boue
à l'aide de baryte qui sert comme alourdissant primaire (jusqu’au 2,5), puis on
poursuit l'alourdissement à l'aide de galène jusqu'à la densité désirée. On
utilise cette procédure pour réduire l’usure de la garniture et l’outil par la
galène.
 Les oxydes de fer : Comme l’hématite et la magnétite, ils sont peu utilisés à
cause de leur forte abrasivité.

*L’opération d’alourdissement : Si la tenue du puits l'exige on peut être
amené à augmenter la densité de la boue en circulation. La quantité de baryte à utiliser est
déterminée comme suit : X =[(Df – Di)/ (Da–Df)] . Da

X = tonnes d'alourdissant à ajouter par m3 de boue à alourdir


Df = densité finale souhaitée
Di = densité initiale de la boue à alourdir
Da = densité de l'alourdissant

Avant d'alourdir une boue il est nécessaire de connaître le tonnage d'alourdissant nécessaire
par m3 de boue à alourdir, en utilisant la formule ci-dessus, ainsi que le volume résultant de
l'alourdissement du volume à alourdir. Il est évident que l'addition d'un alourdissant dans la
boue crée une augmentation sensible du volume qu'il ne faut pas négliger car des surprises
désagréables telles que débordement des bassins sont à redouter. On pourra déterminer cette
augmentation à l'aide de la formule : Augmentation de volume en m3 = Tonne d'alourdissant /
Densité de l'alourdissant.

Exemple :

Volume en circulation puits + bac V = 150 m3

Densité initiale Di = 1,30

Densité finale Df = 1,40

Densité de la baryte est de 4,3 environ.

Tonnage de baryte à ajouter dans le circuit sur un ou plusieurs cycles :

X = [(1,40 - 1,30) / 4,3 – 1,40] x 4,3 x 150 = 22,240 tonnes

Avant d'entreprendre le "barytage", il est nécessaire de s'assurer qu'il y a suffisamment de


place dans les bassins pour supporter l'augmentation de volume dû à la baryte : Soit : volume
de baryte = (22,240) / 4,3 = 5m3 environ

Remarques

a. Lorsque les ajouts de baryte se font par sacs il y a toujours lieu de majorer la quantité
théorique d'au moins 10 % correspondant aux pertes de produits en cours d'alourdissement, où
à la mauvaise qualité du contenu de certains sacs.

b. L'addition de baryte provoquant toujours une hausse de viscosité du fait de l'augmentation


même de la teneur en solides ; il est recommandé de fluidifier la boue si nécessaire avant
d'entreprendre l'alourdissement.

2.4.6. Les colmatant Les produits colmatant naturels ou synthétiques sont des produits
utilisés pour stopper la perte de boue partielle ou totale. Les colmatants sont en nombres
considérables : Colmatant granulaires : les colmatant granulaires colmate en profondeur les
fissures. Ils ont une grande résistance mécanique aux pressions différentielles, on emploie des
produits durs et calibrés (les coquilles de noix, les noyaux d'abricots, cerise, olive. etc.).

Colmatant fibreux : Leur but est de "tisser une trame" autour des colmatant granulaires, ils
ont une faible résistance mécanique (les fibres de bois, de cannes à sucres et de celluloses).
Colmatant lamellaires : Ils forment un colmatage surtout superficiel, ils sont utilisés pour
parfaire le colmatage réalisé par les colmatant granulaires et fibreux (déchets de cellophane et
mica).

Colmatant gonflants : Ils permettent d'obtenir très vite un fluide à très haute viscosité (les
gommes, qui à l'aide d'un catalyseur, fournissent une gèle extrêmement visqueuse).

Colmatant à "prise" : Injectés liquides, ils deviennent au bout d'un certain temps rigides (le
ciment, le plâtre, etc).
2.4.7. Les produits organiques spéciaux

Parmi les additifs organiques spéciaux on peut trouver des anti-ferments comme les
dérivésphénoliques ; des anti-mousse comme le stéarate d'alumine , les alcools supérieurs et
les tensioactifs ; des agents de décoincement comme les tensio-actifs cationiques qui se
fixent sur les parties métalliques et les roches formant un film lubrifiant et hydrophobe ; des
anti-friction comme le graphite poudre ; des extrême-pression comme les anti-grippants,
déposent un film lubrifiant à l'amorce du grippage des roulements de l'outil empêchant le
phénomène de se produire ; des anticorrosion comme les chromate de soude, le bichromate
de potassium et les dérivés d'amines grasses. Et des anti-bourrants et accélérateurs de
vitesse d'avancement, qui sont des additifs empêchent les argiles forées de "coller" sur le
métal des outils, ce qui évite bourrage" et permet d'appliquer des poids plus élevés sur un outil
forant dans les argiles et les marnes.

Types de boues

2.5. Les type des boues On classe habituellement les fluides en fonction de la phase continue
et de la phase qui y est dispersée, on distingue : boue à base d'eau, boue à base d'huile. Les
forages hydrauliques utilise dans la plus part du temps des boues à base d’eau, pour objectif
de réduire les effets négative des boues à base de huile sur les gisements aquifères et
l’environnement. On peut citer plusieurs types de boues ainsi que leur composition qui
changent suivant les auteurs.

2.5.1. Les boues bentonitiques

a. Boue naturelle : c’est une boue de départ, utilisée pour le forage rapide des terrains de
surface, elle varie largement d’une région à l’autre. Souvent les couches superficielles sont
composées de terre végétale et de sables non consolidés. La situation est idéale quand l’eau de
préparation est douce et les couches superficielles forment de la boue. La boue doit maintenir
en place les parois du trou, empêcher la formation de caves et l’affouillement, elle doit avoir
une consistance suffisante pour transporter les débris et les graviers à travers cette partie de
forage rapide. Parfois l’eau de préparation doit être traitée au carbonate de soude et à la
chaux, et les formations de surface (la terre végétale utilisée) subissent un tamisage. Il arrive
aussi que la boue de départ soit approvisionnée à partir d’un autre puits, ce qui constitue la
solution la plus économique.

b. Boue bentonitique : C’est une boue de démarrage, donc en gros diamètre, avec des
avancements rapides et des pertes en surface importantes, imposant de grosses fabrications
journalières. Les constituent de base est la bentonite, avec l’addition de la soude caustique
(NaOH) pour accroitre le rendement des argiles. Avec l’avancement de forage l'argile forée
s'ajouter à la bentonite, lorsque le pourcentage de celle-ci devient trop élevé, certaines
caractéristiques de la boue augmentent de façon excessive, notamment les gels, la yield-value
et l'épaisseur du cake. Dans la plupart des cas, la boue peut être rétablie par dessablage et
dilution. Cependant, occasionnellement, des traitements supplémentaires pourront être faits
avec des phosphates, de la C.M.C., du tanin ou du F.C.L. Ceci ne constitue pas à proprement
parler de nouveaux types de boues puisque ce sont des traitements strictement curatifs,
s'appliquant sur une argile déjà dispersée. De plus, ce genre de traitement est limité dans le
temps en efficacité et en rentabilité et permet surtout d'atteindre la cote de conversion en un
type de boue plus élaboré. Fabrication : Eau1000l / Soude 2 à 4 kg / Bentonite 50 à 80 kg.

Conditionnement de la boue : La boue à bentonite contamine facilement (matière solide,


argiles de formation forée, etc.), plusieurs remèdes sont possible pour corriger les propriétés
de la boue par ajout des produits à boue (Tab.2).

c. Boue bentonitique au F.C.L/LC : C’est une boue obtenue par ajout de FCL à une boue
bentonitique, FCL est employé pour réduire le filtrat et inhibité le gonflement des argiles à
concentration élevé. Lorsque la température de formation est supérieure à 200 C° (forage
thermale) en ajoute les lignines(LC) pour renforcer l’action des FCL.
Fabrication:bentonite:100kg/FCL:20-40kg/soude:2-4kg/CMC:0-5kg/LC:10-20kg/ antimousse
: 0,1%-0,3%.

d. Boue au gypse: La boue au gypse est utilisé pour foré les horizons de gypse, anhydrite et
horizons faiblement salifères. Fabrication: bentonite 50-70 kg/soude 3-4 kg /CMC 5-10 kg
/FCL 12-15 kg /gypse 10-20 kg.

e. Boue bentonitique au extraits tannins : C’est une boue utilisé pour foré dans les
formations à gypse, anhydrite, argiles, elle est utilisable lorsque : [Ca++] inf 300 mg/l, [Cl-]
inf 20g/l et la température inf à 150° C Fabrication: bentonite 40-60 kg/ tannin 2-4 kg /soude
0,5-1 kg /CMC1-5 kg/1000l eau. f. Boue salée saturée : On emploi pour forer les horizons
salifères, et les zones argileuses peu ou moyennement dispersante. Dans cette boue on utilise
comme colloïde argileux l’attapulgite au lieu de bantonite. Fabrication: sel 300kg/ Attapulgite
50kg/ Amidon 30-40kg/ chaux 0-10 kg.

g. Boue salée saturée au amincissement organique : On emploi pour foré dans les zones
salifère et les zones argileuse, mais il faut signaler effet corrosive la boue salée saturée sur la
garniture (il faut ajouter les anticorrosives dans la boue). Fabrication : sel 350 kg / Attapulgite
50 kg/ soude 4-6 kg/FCL 30-45 kg/LC 10-15 kg/ amidon 20-30 kg / eau 1000l

h. Boue à l’huile émulsionnée : Il s’agit d’émulsion d’huile dans l’eau suivant les
pourcentages relatifs. On obtient en ajoutant à la boue classique (eau plus bentonite) de 5 à 25
% de gasoil et un émulsifiant organique. Cette boue lubrifie et protège toute les parties
métalliques. Elle provoque une sensible amélioration de l’avancement et un allongement de la
durée de vie des outils de forage. Elle est caractérisée par des filtrats plus faibles et moins
pénétrants dans les couches aquifères, ce qui est important pour la détection et l’exploitation
des nappes à faible pression (diminue le risque de pollution de la nappe).

Domaines d'utilisation : Le forage des terrains gypseux ou salés, de l’anhydrite ou des


argiles gonflantes s’effectue plus efficacement avec ce type de boues.

2.5.2. Boue à base de l'huile: Dans les terrains ayant la propriété, en s’hydratant,
d’augmenter considérablement de volume (les argiles gonflants), à tel point que l’outil risque
de se bloquer au fond du trou, ce qui peut occasionner de grosses pertes de temps pour tenter
de le dégager par des instrumentations délicates. Dans ce cas, il est conseillé d’utilisé une
boue à base de huile ou boue à émulsionnée.

a. La boue à huile : La boue à huile est utilisée pour le forage des zones difficiles avec des
boues à base d’eau (les argiles gonflantes, problème de coincements…).

Composition courante : Huile de base : 95% à 98% du volume, on utilisé de diesel à de huile
brute très asphaltiques / Eaux : 2% à 5% / Agents fluidifiants / Agents de neutralisation de
l'eau/ Agent plastifiants pour controlé la filtration et la viscosité (asphalte soufflé, argile
organophile…)/ Agents émulsionnants et stabilisants. / Alourdissant : (CaCO3, BaSO4,
Galène).

Les avantages : ce type de boues donne un cake très mince, forage à densité proche de 1,
réduction des frottements de la garniture sur les parois du puits, augmentation de la durée de
vie des outils à molettes, meilleure récupération du carottage sur lesquelles il est possible de
mieux approcher la valeur de la teneur et la nature de l'eau interstitielle, moindres dommages
à la formation. Inconvénients : Sensibilité à l'eau et à certains bruts, risque de sédimentation
des alourdissements. Manipulation salissante, risque d'incendie, détérioration des caoutchoucs
non spécifiques aux hydrocarbures, difficultés pour déceler la présence d'huile dans les
déblais. b. Boue à émulsion inverse : elle est constitués d'une phase continue huile et d'une
phase dispersée aqueuse d'au moins 50% du volume. Cette boue présente à peu près les
mêmes avantages que la boue à l'huile, puisque l'eau s'y trouve sous forme d'émulsion et
n'entre pas en contact, en principe, avec l'argile. Leurs caractéristiques sont les mêmes que les
boues à l'huile mais permet de pallier certains inconvénients de celles-ci. Domaines
d'utilisation : les même que les boues à l'huile; grandes épaisseurs de sels ou d'anhydrite,
problèmes de forage haute température, problèmes de déviation. 2.5.3. Boue polymère C’est
une substance formée par l’union bout à bout de deux molécules ou plus de la même qualité
de chaîne dans un autre composant d’éléments et de proportions analogues, mais à plus haut
poids moléculaire et à propriétés physiques différentes. Les polymères peuvent être utilisés
directement en tant que boue ou comme additif aux boues bentonitiques, et sont subdivisés en
polymères naturels et polymères artificiels (synthétiques).

2.6. Contamination et traitement mécaniques de la boue de forage

2.6.1. Contamination de la boue de forage L'équilibre réalisé entre le filtrat et l'argile


dispersée dans la boue, et les parois peut être perturbée par des contaminants rencontrés dans
le puits soit sous forme gazeuse (C02 et H2S) ou solide (le gypse, les sels, les argiles et le
ciment) ou en solution (eau). Au cours de forage, la boue se charge de plus en plus des argiles
et des éléments fins. La boue contaminée serait rapidement inutilisable. Si on la laisse en
circuit, elle forme une masse compacte au fond bloquant complètement l’outil. La présence
des éléments fins de dimensions inférieures à 70 μm provoque la coagulation de la boue
(transformation de la substance organique liquide en une masse plus ou moins solide), ce qui
provoque l’augmentation de sa viscosité. La présence de certains sels de terrains (gypse)
favorise la floculation de la boue (formation de flocs). On note aussi que une teneur élevée en
solides augmente la densité de la boue, modifie ses caractéristiques physiques et la rendre
abrasive. Ceci favorise les pertes, le colmatage des formations productrices et de nombreux
ennuis en forage.

2.6.2. Traitement mécaniques de la boue de forage

Le traitement mécanique de boue inclus plusieurs étapes, dans les forages de surface il peut
être limité seulement par le passage dans le tamis vibrant et les bassins de décantation, mais
pour les forages profonds comme les forages de continentale intercalaire dans la région de
Sahara septentrional où la nappe se trouve à une profondeur qui dépasse le 1000 m, l’emploi
de tous les appareils de traitement mécanique de la boue est nécessaire.

Tamisage: Le tamisage est le premier traitement mécanique d'élimination des solides ; dès la
sortie de la goulotte, la boue passe dans un "mud box" pour régulariser le débit, puis sur des
toiles rectangulaires plus ou moins inclinées et soumises à des vibrations. La toile est définie
par les dimensions de sa maille (carrée ou rectangulaire), exprimée en mesh (200 mesh = 74
microns). Les vibrateurs à double étage (quelquefois triples) possèdent des toiles superposées
de maillage décroissant. Le maillage des tamis doit être adapté au débit de forage, à la vitesse
d'avancement, à la nature des terrains forés, au type de boue, etc.

Les tamis vibrants ou vibrateurs (Fig. 45 a) sont des appareils robustes et d'une excellente
fiabilité à condition de respecter les règles de mises en place, d’utilisation et de maintenance
(contrôle de l'horizontalité et de l'inclinaison des toiles, contrôle et réglage du système de
vibration, nettoyage fréquent des toiles surtout en début de forage, etc.

Décantation: En général, la décantation n'est effectuée que dans un petit bassin de 4 à 5 m3,
appelé "sablière" et situé sous les vibrateurs ou juste en aval de ceux-ci, ce bassin ne doit pas
être équipé de moyens de brassage, ni de ligne d'aspiration. Il est par contre muni d'un
dispositif de vidange rapide afin de faciliter son évacuation et son nettoyage. Pendant les
phases de démarrage, cette sablière est nettoyée au moins à chaque manoeuvre et même à
chaque ajout de tige lors d'avancement très rapide dans les sables par exemple. Un bon usage
de la sablière permet de soulager les appareils d'élimination des solides, placés en aval.

Dégazage : S’il ya une venue de gaz, un dégazeur peut être établis à la sortie du puits. La
boue gazée est passée dans un dégazeur installé en parallèle sur le circuit. La boue est injectée
dans une enceinte où elle est en général soumise à un vide partiel. La boue se dégaze par
ruissellement sur des chicanes et retourne dans le circuit. Le bassin de rejet de la boue
dégazée doit être distinct du bassin d'aspiration, un retour vers ce dernier bassin doit être
prévu en partie haute, pour permettre un nouveau dégazage de la boue insuffisamment
dégazée. Il est dangereux de recycler dans le trou de la boue encore partiellement gazée, parce
que elle conduite à une chute de la pression exercer par la boue ce qu’il peut causer invasion
de puits par les fluide de formation (gaz ou eau ou huile). Hydro cyclonage: La boue chargée
en solides forés est injectée tangentiellement dans la partie haute d'un cyclone à corps conique
ou cylindro-conique (Fig. 45.b,c,d,f) , dans ce corps, par l’effet centrifuge, il y a séparation
partielle des solides qui se rassemblent et éjectés à la sortie basse du cyclone, La boue épurée
et allégée se retrouve par contre dans l'axe du corps et sort à la partie haute et récupérée dans
les bassins, alors que l'effluent lourd chargé en solides est éjecté au bourbier. Habituellement
on distingue :
 le déssableur : cyclones de 8" à 12", qui éliminent les "sables"(particules >74microns).
 le désilteur : cyclones de 4"(séparation théorique de l'ordre de 20 microns).
 le CLAYJECTOR : cyclones de 2"(séparant en principe jusqu'à 10 microns).

Traitements particuliers d'élimination des solides


Mud-cleaner: La perte de boue avec l'effluent lourd des désilteurs est jugée excessive. Cet
effluent lourd est donc récupéré sur un tamis vibrant à toile fine (150 à 200 mesh) : les solides
sont éliminés au bourbier et la boue épurée sous vibrateurs est remise en circuit. En général, le
Mud-cleaner (Fig. 45.e) est un appareil indépendant monté en parallèle sur le circuit et
comporte sa pompe d'alimentation, sa batterie de cônes 4" et son tamis vibrant. Ce système
n'est rentable que dans le cas de boue chère et/ou polluante.

Centrifugeuse: La centrifugeuse (Fig. 45.g) semi-continues à axe vertical et à bol de grand


diamètre sont les appareils qui donnent le meilleur pouvoir séparateur et la plus grande
capacité de traitement (10 à 15 m3/h de boue). Le principal inconvénient est qu'elles
nécessitent la présence d'un opérateur au moins à temps partiel, si on veut tirer le rendement
maximum, elles ont été utilisées avec une excellente rentabilité pour récupérer la boue perdue
avec les effluents lourds dessableurs-désilteurs. Cet effluent est rassemblé dans un petit bac
où il décante, la boue surnageant est centrifugée et la boue propre est renvoyée dans le circuit.
Les centrifugeuses continues à axe horizontal ont un pouvoir séparateur assez moyen et une
capacité de traitement réduite (2 à 5 m3/h), elles travaillent en parallèle sur le circuit, en
continu, sans surveillance particulière. La maintenance est difficile et coûteuse. Ces appareils
sont cependant beaucoup plus utilisés que ceux à axe vertical, car leur fonctionnement en
continu en facilite l'utilisation sur chantier.
Figure: Les appareils de séparation mécaniques des solides.

2. Forage à l’air comprime


L’air est le fluide de forage qui possède la plus basse densité et le prix de revient le moins
élevé, mais le forage à l’air qui a commencé en 1940, devient difficile lors de venues
importantes d’eau. Il apporte une solution à des problèmes compliqués parfois impossibles à
résoudre avec les méthodes de forage à la boue conventionnelle. Il est recommandé dans le
cas des pertes totales répétées de la boue lors de la circulation ainsi que dans le forage des
couches productrices sous faible pression. En Algérie, les premiers forages à l'air ont été
réalisés entre 1954 et 1960 dans la région de Tebessa sur les puits Djebel Foua, Djebel Onk.
L’emploie de l’air comprimé comme fluide de forage procure les avantages suivants :
 Plus grande vitesse de pénétration dans la roche dure et consolidée.
 Réduction du poids sur l’outil.
 Grande capacité de dégagement des cuttings.
 Facilite le forage dans les formations gonflantes.
 Faibles besoins d’eau.
 réduit le coût du forage de 50 à 60% par rapport au forage à la boue.
3.1. Air comprimé pour forage au rotary

Pour évacuer efficacement les cuttings, on utilise une grande vitesse de remontée de l’air : de
915 à 1520 m/min, ce qui permet d’avoir un forage bien dégagé et propre. En cours de forage,
le volume d’air sera ajusté pour maintenir une vitesse annulaire nécessaire à la bonne
remontée des cuttings. En effet, la vitesse annulaire peut être altérée s’il se produit une
érosion des parois (provoquant l’augmentation le volume du trou), on devra alors faire face à
cette demande supplémentaire d’air pour maintenir la vitesse de remontée nécessaire. En
présence de venues d’eau dans le forage, une boue se forme, par le mélange d’eau avec
cuttings, ce qui réduire l’espace annulaire, et augmente la pression engendrant la fracture des
formations tendres. Une bonne méthode pour vérifier que le circuit d’air est suffisant pour
remonter les cuttings, consiste à contrôler le temps nécessaire de remontée de cuttings; ce
temps ne devrait pas excéder 6 à 7 secondes pour 30 m de trou. Si l’on utilise de l’air humide,
ce temps sera à majorer de 30 à 40%.

3.2. Air comprimé pour marteau fond de trou


L’air a deux fonctions distinctes, faire fonctionner le marteau et remonter les cutting à la
surface. Les paramètres essentiels à contrôler sont ; le débit d’air minimal pour le
fonctionnement du marteau (quelques litres par secondes) et surtout celui disponible pour
créer un flux d’air d’une vitesse suffisante permettant de faire remonter les cutting de tailles
moyennes (quelques millimètres). La plus part des marteaux fond de trou peuvent travailler à
des pressions comprises entre 4 et 18 bars, en plus la pression de l’air comprimé est élevée
avec un marteau fond de trou, moins on aura de risques de coincement. Le choix de la
puissance du compresseur dépend de la consommation d’air comprimé estimée pendant le
forage et pendant le soufflage.

4. Forage a la mousse Les mousses sont des dispersions d’un volume de gaz (relativement)
important dans un volume de liquide relativement faible. La solution moussante est souvent
accompagnée de polymères à poids moléculaires élevés ou quelquefois par de la bentonite
pour améliorer les qualités visqueuses de la mousse, pour augmenter sa densité, pour réduire
la vitesse de remontés des cuttings et pour améliorer la stabilité des parois. La mousse est un
composé gazeux (air) et liquide (eau + produits), où chaque élément agit différemment sous
l’effet de la pression et de la température. Les produits moussants se dosent à de 0,2 jusqu’à
2% du poids d’eau utilisé. Certains fluides moussants consistent en :
 un produit moussant préstabilisé aux polymères, insensible aux sels, qui peut s’utiliser avec
de l’eau douce, dure, saumâtre ou salée.
 un stabilisant viscosifiant ou mélange de polymères en complément du produit moussant.
 un fluidifiant liquide ou solution de polymères particulièrement utile dans les formations
gonflantes.

Ce type des fluides de forage sont utilisés dans un forage rotary lorsque :
 Elles sont utilisées comme fluides de forage dans les terrains traversés sont fracturés,
 l’emploi de la boue est difficile (endroit urbain hostile, nature de terrains défavorable).
 l’alimentation en eau est insuffisante.
 Iles sont aussi utilisés dans un forage à l’air lorsque :
 lorsque le forage à l’air est impossible parce que la pression nécessaire ne peut être fournie
sur le chantier.
 les parois de forage sont excessivement érosives par des grandes vitesses d’évacuation des
cuttings.
 l’évacuation des cuttings est rendue difficile par la présence de venues d’eau (dans le cas où
la venue d’eau est forte, il faut utiliser impérativement le forage à la boue).
 présence de formation gonflante (argile, marne).

Vous aimerez peut-être aussi