Chimie Min. All
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De Chimie Minérale 1
2020-2021
Pr. E. H. SOUMHI
Chapitre 1 : Etude de l’état solide
I-1 Généralités
La matière peut exister sous trois états : L’état gazeux, l’état liquide et l’état solide. La forme
sous la quelle se trouve la matière est déterminée par les interactions entre ses particules
constitutives (atomes, molécules ou ions).
Les liquides et les gaz sont des fluides, déformables sous l’action de forces très faibles, ils
prennent la forme du récipient qui les contient. Les solides ont une forme propre, leur
déformation exige des forces importantes.
Les solides peuvent exister sous deux états différents :
- l’état désordonné, caractérisé par une structure non ordonnée c’est le cas des
systèmes amorphes, par exemple les verres et les plastiques. Ce type de solides est dit
isotrope car leurs propriétés physiques (conductivité électrique, rigidité, indice de
réfraction,..) sont les mêmes quelque soit la direction de mesure.
- l’état ordonné, caractérisé par une structure ordonnée, correspond aux solides
cristallins. Ces solides cristallins sont anisotropes et leurs propriétés physiques
dépendent quant à elles de la direction de mesure.
I-2- Notions de cristallographie
Un solide cristallin est constitué par un grand nombre de particules (ions, atomes, molécules)
situés en des points précis de l’espace.
Le réseau cristallin
C’est un support géométrique constitué par un ensemble de motifs identiques disposés de
façon périodique dans une direction (réseau monodimensionnel) un plan (réseau
bidimensionnel) ou un espace (tridimensionnel).
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Exemples de réseaux :
Maille cristalline
On appelle maille la plus petite unité géométrique qui par translation dans les trois directions
de l’espace permet de générer, dans son ensemble, le réseau cristallin.
Dans le cas d’un réseau 3D, la maille est généralement un parallélépipède défini par trois
vecteurs a, b, c formant la base d’un trièdre direct et par trois angles α, β, γ.
Multiplicité de la maille
La multiplicité d’une maille cristalline notée : n (ou z) est le nombre de motifs appartenant à
cette maille. Il existe deux méthodes pour calculer la multiplicité d’une maille.
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1- Le décompte direct des nœuds
Ce calcul doit se faire en tenant compte qu’un nœud peut être commun à p mailles et ne doit
1
donc compter que pour dans la maille étudiée.
p
Exemple : soit le réseau bi-périodique suivant :
v1 = p1 a + q1 b + r1 c
v2 = p2 a + q2 b + r2 c
v3 = p3 a + q3 b + r3 c
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Le volume de la maille M est :
V = (v1v2).v3 = det (v1, v2, v3) (ab).c
V = det (v1, v2, v3)V0 ; V/V0=det (v1, v2, v3) = m : multiplicité de la maille M.
p1 q1 r1
m = p2 q2 r2
p3 q3 r3
La coordinence
La coordinence ou nombre de coordination d’une particule donnée représente le nombre de
particules les plus proches et à égale distance, environnant cette particule.
Sites cristallographiques
Ce sont les vides interstitiels qui se trouvent entre les atomes. Les plus fréquents sont les sites
tétraédriques délimités par 4 atomes et les sites octaédriques délimités par 6 atomes.
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La compacité
La compacité représente le rapport du volume occupé par les n particules appartenant à la
maille au volume total de la maille. Si on assimile les particules à des sphères de même rayon
R, la compacité C peut être calculée par la relation:
Rangée réticulaire
Une rangée réticulaire u v w désigne une droite sur laquelle sont alignés au moins deux
nœuds.
u, v et w sont les coordonnées du nœud P le plus proche de l’origine :
OP = u a + v b + w c
u, v et w sont des entiers relatifs premiers entre eux.
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Exemple :
Plan réticulaire
Trois nœuds non colinéaires définissent un plan. Par suite de la périodicité du réseau ces
nœuds se répètent régulièrement, par transition, et donnent naissance à une famille de plans
réticulaires. Elle est désignée par les indices de Miller : h, k et l.
déterminant sur les axes les vecteurs OP , OP et OR . Leurs longueurs respectives sont
les inverses des indices h, k et l.
Pr. E. H. SOUMHI
Remarque :
- un indice négatif du plan est indiqué par une barre
Ex : (0 -1 1) (0 1 1)
- la distance réticulaire notée dhkl est la distance qui sépare deux plans successifs d’une famille de
plans réticulaires.
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Plan réticulaire
Trois nœuds non colinéaires définissent un plan. Par suite de la périodicité du réseau ces
nœuds se répètent régulièrement, par transition, et donnent naissance à une famille de plans
réticulaires. Elle est désignée par les indices de Miller : h, k et l.
déterminant sur les axes les vecteurs OP , OP et OR . Leurs longueurs respectives sont
les inverses des indices h, k et l.
Remarque :
- un indice négatif du plan est indiqué par une barre
Ex : (0 -1 1) (0 1 1)
- la distance réticulaire notée dhkl est la distance qui sépare deux plans successifs d’une famille de
plans réticulaires.
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I-3-1- Opérations de symétrie
Une opération de symétrie est un mouvement qui fait passer une figure d’une position initiale
à une position finale indiscernable. Cette opération peut être une inversion, une rotation, une
réflexion ou une combinaison de celles-ci.
Une figure possède la symétrie d’inversion par rapport à un point, appelé centre d’inversion
ou de symétrie, si à tout point xyz correspond un symétrique par rapport au centre de
symétrie. Ce centre est noté : i ou c.
Rotation
C’est une opération de symétrie s’effectuant par rotation d’un angle de 2π/n autour d’un axe
de symétrie noté Cn . n étant un nombre entier positif, appelé ordre de l’axe
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Remarque :
Réflexion
Une figure possède cette symétrie si une moitié de la figure est l’image de l’autre par rapport
à un plan de symétrie ou miroir.
Notation : m ou
Dans le cas des réseaux tridimensionnels, l’étude de la symétrie révèle qu’on ne peut avoir
que 7 systèmes de symétrie (ou systèmes cristallins) pour décrire les cristaux. Ces systèmes
diffèrent l’un de l’autre par les relations entre les paramètres linéaires et angulaires. L’origine
des axes est toujours prise sur nœud du réseau.
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I-3-3- Réseaux de Bravais
Le réseau cristallin étant périodique dans les trois directions de référence, les positions de tous
les atomes de la maille de coordonnées géométriques (XYZ) sont représentées par les
coordonnées réduites (x y z) définies par: x =X/a, y =Y/b, z =Z/c avec 0 x 1, 0 y 1,
0z1
Les positions correspondant à x=1 ; y=1 et/ou z=1 se déduisent des premières par les
translations du réseau. Donc toute coordonnée réduite de 1 est une coordonnée de 0
- les 8 sommets de la maille sont décrits par la seule coordonnée (000)
- les 6 faces par 3 coordonnées : (0 ½ ½) ; (½ 0 ½) ; (½ ½ 0)
- les 12 arêtes par 3 coordonnées : (½ 0 0) ; (0 ½ 0) ; (0 0 ½)
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Mode primitif ou simple
1
Multiplicité : m = 8 x =1
8
Mode Centré : I
1
Multiplicité : m = 8 x +1=2
8
C.R = (0 0 0) ; (½ ½ ½)
1 1
Multiplicité : m = 8 x +2x =2
8 2
Remarque : Le tableau suivant regroupe les coordonnées réduites des différents modes ainsi que le
nombre de motifs correspondant :
Mode P I C F
Nb de motifs 1 2 2 4
C. R (00 0) (0 0 0) (½ ½ ½) (0 0 0) (½ ½ 0) (0 0 0) (½ ½ 0) (½ 0 ½) (0 ½ ½)
Dans la mesure où il existe 7 systèmes cristallins avec quatre modes de réseaux potentiels
pour chacun d’eux, il y aurait tendance à penser que le nombre total de réseaux différents
devrait être de 7 x 4 = 28.
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- un respect absolu de toutes règles et éléments de symétrie qui définissent le système
considéré.
- Seule la maille la plus petite ayant le plus petit nombre de nœuds, tout en conservant la
symétrie demandée, peut être considérée comme maille d’un réseau de Bravais.
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I-4- Détermination des structures cristallines par diffraction RX
L’étude expérimentale de la structure des cristaux est basée sur la diffraction des rayons X par
les particules du réseau cristallin. Lorsqu’un faisceau de rayons X monochromatique (0.5Ǻ ≤
λ ≤ 2.5Ǻ) est dirigé sur un cristal, on observe dans certaines directions un phénomène de
diffraction.
Soit une famille de plans réticulaires (hkl):
Conditions de diffraction
Lorsqu’un faisceau de rayons X, tombe sur les deux plans parallèles d’atomes P1 et P2,
séparés par une distance d hkl, la différence de marche δ entre les rayons diffusés par deux
atomes successifs est:
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matière. En effet le diagramme de diffraction RX présente un pic de diffraction chaque fois
que la relation de Bragg est vérifiée. Ce qui permet de déterminer les distances dhkl pour tous
les plans réticulaires (hkl) du cristal. Les distances réticulaires et les intensités des raies de
diffraction déduites du diagramme de diffraction RX permettent d’identifier et de localiser les
atomes dans l’espace.
Les règles de réflexion (ou de diffraction) des différents plans réticulaires (hkl) dans le
système cubique sont :
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I-5 Cristaux métalliques
Dans un cristal métallique les électrons de valence des atomes sont délocalisés dans tout le
cristal. Le métal peut être considéré comme un réseau régulier d’ions positifs assimilés à des
sphères tangentes, baignant dans le nuage de leurs électrons de valence. L’ensemble reste
constamment neutre.
La plupart des métaux présentent une structure cristalline qui permet de les assimiler à un
assemblage compact ou semi-compact de sphères identiques. Il en résulte trois structures
principales:
- cubique à faces centrées (assemblage compact)
- hexagonale compacte (assemblage compact)
- cubique centrée (assemblage semi-compact)
I-5.3-Assemblages compacts
La première couche de sphères (notée A) est disposée de telle manière à ce qu’elles soient
tangentes entre elles. Dans cette disposition, chaque sphère est entourée de 6 sphères voisines
dont les centres de gravité forment un hexagone régulier de côté 2R (R rayon de la sphère).
Entre ces sphères, il existe 6 creux notés de 1 à 6. Pour superposer une 2 ème couche (notée B),
les sphères de cette couche peuvent se loger soit dans les lacunes 1, 3, 5 ou 2, 4, 6. Là encore,
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chaque sphère de la couche B est entourée de 6 voisines de la même couche et repose sur trois
sphères de la couche A (Fig. I-5-1). Ces quatre sphères forment les sommets d’un tétraèdre
régulier de côté 2R et délimitent une lacune appelée site tétraédrique (Fig. I-5-2).
Réciproquement chaque sphère du plan inférieur est en contact avec trois sphères du plan
supérieur. A chaque atome correspondent donc 2 sites tétraédriques. Si N est le nombre
d’atomes appartenant au cristal, il y aura 2N sites tétraédriques.
Ce mode d’assemblage entraîne aussi l’existence de sites octaédriques délimités par six
sphères appartenant à deux plans successifs: trois atomes du plan inférieur dont les centres
constituent les sommets d’un triangle équilatéral et trois atomes du plan supérieur dont les
centres forment les sommets d’un triangle équilatéral opposé au premier (fig. I-5-3).
L’ensemble des centres des atomes sont les sommets d’un octaèdre régulier de côté 2R
(figure I-5-3). Il y a N sites octaédriques pour N atomes.
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a) Structure cubique à faces centrées (CFC)
La 3ème couche C est telle que les sphères qui la constituent se placent dans les creux de la
couche B et se projettent verticalement sur les creux de la couche A (fig. I-5-4). Les couches
se succèdent selon la séquence ABCABC…
La maille qui permet de décrire la structure résultant de ce type d’empilement est un cube à
faces centrées défini par son arête a (fig. I-5-5). Les couches A, B, C,…se succèdent
perpendiculairement à la grande diagonale du cube, celle-ci représente la direction
d’empilement.
C3
CCC3
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a = b = c; α = β = γ = 90°
AC = BD = a 2 = 4R a = 2R 2
a 2
entouré de 12 atomes à la distance = 2R (voir schémas):
2
Coordinence [12] : entre crochets.
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Compacité de la maille :
C’est le rapport entre le volume occupé par les atomes et le volume disponible. Elle désigne le
coefficient, le taux ou la densité de remplissage de la maille. Elle est définie par :
τ= volumedesmotifs = nV
volumedelamaille Vm
τ = n. 4
π R3/a3 = 0.74 avec n = 4 ; a=2R 2
3
La compacité τ constitue donc, pour cette structure CFC, une véritable constante qui exprime
que l’espace rempli dans la maille n’est que de 74% Il existe dans ce type d’empilement
des vides entre sphères, appelés aussi sites interstitiels, dans lesquels d'autres espèces
répondant à certaines conditions pourront y loger.
Dans la maille CFC, les sites octaédriques se trouvent au centre de la maille et aux centres des
arêtes.
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Figure I-5-8 Localisation des Sites (O) dans le CFC
a
Découpons la maille CFC en 8 petits cubes d’arête . Chaque cube élémentaire porte 4
2
atomes qui correspondent à un sommet de la maille CFC et aux centres des 3 faces passant par
ce sommet. Ces 4 atomes forment un tétraèdre régulier dont le centre coïncide avec celui du
petit cube il y a donc 8 sites tétraédriques dans la maille CFC.
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Figure I-5-10- Localisation des Sites (T) dans le CFC
1 1 1 3 1 1 3 1 1 3 3 1
- Coordonnées des sites tétraédriques : ( );( );( );( )
4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4
1 1 3 3 1 3 3 1 3 3 3 3
( );( );( );( )
4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4
- Le nombre des sites (T) dans la maille CFC est égal à 8 = 2 x z (nombre de motifs).
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