Chapitre3 Matériaux de Construction 2
Chapitre3 Matériaux de Construction 2
Chapitre3 Matériaux de Construction 2
NOUVEAUX BETONS
3 BETON AUTOPLACANT
10 janvier 2021
3. BETON AUTOPLACANT
3.1 Introduction :
L’utilisation des BAP, apparus au Japon dans les années 90, ne s’est pas généralisé aussi rapidement
que l’on pouvait l’espérer malgré l’impact économique, sociétal et environnemental que cette
technologie peut impliquer.
En France, les premières applications des bétons autoplaçants datent de 1995. Après une phase de
recherche et dix années de développement régulier, les BAP ont été progressivement testés et adoptés
par les entreprises et par les usines de préfabrication pour la réalisation de bâtiments ou de structure de
génie civil.
Les BAP sont particulièrement adaptés à la réalisation de structures pour lesquelles la mise en œuvre
d’un béton classique est délicate, c’est-à-dire, présentant :
Le cahier des charges d’un BAP demande de valider les trois essais suivants (alors que les normes
pour le béton « ordinaire » n’en demandent qu’un seul) :
• L’essai d’étalement au cône d’Abrams (cf. photo) vérifie la bonne fluidité du béton réalisé. Il
faut obtenir un étalement compris entre 640mm et 720mm pour valider cet essai.
• L’essai d’écoulement à la L-box ou boîte en L (cf. schéma) vérifie que le béton a la capacité de
traverser les armatures d’un coffrage sans avoir besoin de vibration. Il faut obtenir un rapport
H2/H1 supérieur à 0,80 à cet essai pour valider le cahier des charges.
Les B.A.P. représentent une avancée importante en matière de technologie de construction. Les
propriétés spécifiques des B.A.P. permettent d’optimiser l’organisation des chantiers. Il en résulte une
amélioration de la productivité : GAINS DE PRODUCTION ET RÉDUCTION DES COÛTS DE
CONSTRUCTION que se matérialisent par :
• Une réduction des temps de bétonnage (augmentation des rotations de bétonnage grâce à la mise en
oeuvre du béton à la pompe) ;
• Une économie sur les coûts de la main d’oeuvre nécessaire à la vibration sur un chantier traditionnel
La fluidité des BAP et leurs caractéristiques aux jeunes âges nécessitent le respect de quelques
précautions particulières lors de leur mise en oeuvre.
• Emploi de coffrages propres, étanches et plus résistants afin de compenser les poussées
hydrostatiques sur les coffrages.
• Cure soignée (ces bétons étant plus sensibles aux phénomènes de retrait par dessiccation).
Comme pour tous types de béton des délais de décoffrage différents peuvent générer des différences
de teintes des parements.
La plupart des formules de BAP sont conçues actuellement de manière empirique. La méthode de
Dreux-Gorisse n’est pas adaptée, car elle ne prend en compte ni les adjuvants ni les additions, alors
que ce sont des composants essentiels d’un BAP. La formulation est donc basée sur l’expérience
acquise ces dernières années.
Dans l’industrie du bâtiment, on utilise principalement des bétons de 25 à 35 MPa, et par expérience
on sait que ces résistances dites « ordinaires » sont facilement atteintes par les bétons autoplaçants.
Avec l’expérience acquise ces dernières années, certains ordres de grandeurs pour les proportions des
constituants sont maintenant connus et utilisés :
• Le volume de gravillons est limité en prenant un rapport G/S (masse de gravillons sur masse de
sable) proche de 1.
• La masse du ciment est supérieure ou égale au minimum requis par la norme BPE (P18 305), soit en
général de 300 à 350 kg/m3. En complément la masse d’addition se situe entre 120 et 200 kg/m3.
La formulation se fait donc par tâtonnement sur la base de ces plages. Après la conception sur le
papier, la formule ne peut être optimisée et vérifiée que par des essais effectués la plupart du temps
directement sur béton.