Les Précieuses Ridicules

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Les Précieuses ridicules


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MOLIÈRE

Les Précieuses ridicules


Présentation, chronologie et dossier par
ALYETTE DE BÉRU,
professeur de lettres

Notes par MICHEL LAGIER


et ALYETTE DE BÉRU

« Un livre, un film » par BARBARA LABORDE


et ALYETTE DE BÉRU

Flammarion
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De Molière
dans la collection « Étonnants Classiques »

L’Amour médecin. Le Sicilien ou l’Amour peintre


L’Avare
Le Bourgeois gentilhomme
Dom Juan
L’École des femmes
Les Fourberies de Scapin
George Dandin
Le Malade imaginaire
Le Médecin malgré lui
Le Médecin volant. La Jalousie du Barbouillé
Le Misanthrope
Les Précieuses ridicules
Le Tartuffe

© Éditions Flammarion, Paris, 2018.


ISBN : 978-2-0813-9573-2
ISSN : 1269-8822
No d’édition : L.01EHRN000523.N001
Dépôt légal : janvier 2018
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SOMMAIRE

■ Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Molière, maître du comique 7
Préciosité et précieuses ridicules 12
Le comique des Précieuses ridicules 16

■ Chronologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Les Précieuses ridicules

Préface 33
Scène 1 37
Scène 2 39
Scène 3 40
Scène 4 41
Scène 5 48
Scène 6 49
Scène 7 52
Scène 8 54
Scène 9 55
Scène 10 72
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Scène 11 73
Scène 12 81
Scène 13 83
Scène 14 83
Scène 15 84
Scène 16 88
Scène 17 89

■ Dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Avez-vous bien lu ? 93
Parcours de lecture 94
Genres et formes de la littérature galante 99
L’échange des rôles au théâtre 104
Portraits de lectrices à travers l’histoire 122
Éducation aux médias et à l’information 123
Un livre, un film 125
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PRÉSENTATION

Molière,
maître du comique
Une enfance parisienne
Jean-Baptiste Poquelin naît à Paris en 1622. Celui qui devien-
dra Molière grandit dans le quartier des Halles, au sein d’une
famille de commerçants. Son père, Jean Poquelin, est un riche
tapissier. En 1631, il devient « valet de chambre du roi » et
acquiert également la charge de « tapissier ordinaire de la maison
du roi ». C’est un emploi qui lui offre prestige et considération, et
qu’il désire naturellement transmettre à son fils aîné. À l’origine,
rien ne pouvait donc laisser penser que le jeune Jean-Baptiste
deviendrait le comédien et l’auteur que nous connaissons ! Ce
dernier fait ses études au collège de Clermont à Paris (devenu le
lycée Louis-le-Grand aujourd’hui), où il reçoit l’éducation classique
que l’on réserve alors aux jeunes gens. Il fait la connaissance des
philosophes libertins, notamment Gassendi et Cyrano de Berge-
rac, des esprits affranchis qui contestent volontiers les idées et
valeurs communément répandues au XVIIe siècle : ils remettent
notamment en question l’existence de Dieu au nom de la raison.
Mais Molière se passionne surtout pour le théâtre et assiste dès
qu’il le peut aux spectacles de rue et aux pièces jouées à l’Hôtel

Présentation 7 |
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de Bourgogne 1 ou au théâtre du Marais 2. C’est ainsi qu’après


quelques années de droit à Orléans, Molière choisit en 1643 de
déroger aux espérances paternelles et de devenir comédien, à une
époque où celui qui embrassait ce métier se voyait excommunié
par l’Église et méprisé par la société. Il se choisit un nom de scène,
Molière, et fonde avec Madeleine Béjart, qu’il a rencontrée
quelques années plus tôt, la troupe de l’Illustre-Théâtre. Cette
troupe familiale, composée d’une dizaine de comédiens, tente de
se faire une place à Paris, en jouant les tragédies des frères
Corneille 3, ou encore des farces, petites pièces comiques très
populaires. Mais la concurrence est rude dans la capitale du
royaume : s’y produisent les plus grandes troupes, souvent instal-
lées depuis quelques décennies. Parmi les rivales de l’Illustre-
Théâtre, on peut citer celle de Valleran-Lecomte, « troupe royale »
depuis 1628, qui joue à l’Hôtel de Bourgogne, ou encore celle de
l’acteur Montdory, installée au théâtre du Marais. Après avoir
essuyé plusieurs échecs et accumulé des dettes, Molière est briè-
vement emprisonné à la prison du Châtelet. Emmenés par celui
qui est à la fois leur chef de troupe, leur metteur en scène et
l’un de leurs meilleurs acteurs, les comédiens de l’Illustre-Théâtre
décident, après sa libération, de partir sillonner les routes de
France en quête d’un sort plus clément.

1. Hôtel de Bourgogne : construit en 1548 au cœur de Paris, l’Hôtel de Bour-


gogne est en quelque sorte le théâtre officiel, le temple du genre sérieux à
l’époque de Molière.
2. Théâtre du Marais : théâtre rival de l’Hôtel de Bourgogne où sont jouées
des pièces « à machine », qui mêlent danse et théâtre dans des décors spec-
taculaires.
3. Pierre (1606-1684) et Thomas Corneille (1625-1709) étaient deux drama-
turges célèbres de l’époque classique. Pierre, l’aîné, est l’auteur de la tragico-
médie du Cid (1637) et de nombreuses tragédies que Molière admirait.

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8 Les Précieuses ridicules
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Les débuts de l’Illustre-Théâtre en province


Commence alors une période d’itinérance, au cours de
laquelle Molière et sa troupe partent sur les routes du sud de la
France et jouent notamment en Guyenne entre 1645 et 1650,
puis en Languedoc. Pendant cette période, les comédiens
mettent au point des farces qui feront un triomphe des années
plus tard à Paris. À Lyon, où le public est friand de théâtre et se
presse pour voir les spectacles des Comédiens-Italiens, la troupe
de Molière trouve pour un temps un lieu où demeurer. C’est de
cette époque que datent les premiers succès de notre auteur
dans le genre de la comédie d’intrigue – un type de comédie qui
amuse grâce à un scénario riche en retournements – comme
avec L’Étourdi, donné à Lyon en 1655, ou Le Dépit amoureux à
Béziers en 1656. La chance sourit bientôt aux comédiens aux-
quels le prince de Conti, cousin du roi et troisième personnage
le plus important de la cour, offre sa protection. Il leur assure
une pension de 1653 à 1657 avant de changer d’avis sous
l’influence du parti dévot, tenant d’un catholicisme intransi-
geant, qui refuse tout type de divertissements et de spectacles.
En 1658, l’Illustre-Théâtre trouve néanmoins un soutien de poids
en la personne de « Monsieur », Philippe d’Orléans, frère du roi,
qui leur accorde à son tour son patronage. Molière et sa troupe
décident alors de retenter leur chance dans la capitale, où ils
arrivent à l’automne.

Les Précieuses ridicules et les premiers succès


parisiens
C’est ainsi que le 24 octobre 1658, celle que l’on appelle
désormais la « troupe de Monsieur » joue au Louvre. Le moment
est important car le roi Louis XIV et les comédiens rivaux de

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Présentation 9
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l’Hôtel de Bourgogne sont présents ! Poussé par son goût pour


le tragique, Molière choisit de donner une des dernières tragé-
dies de Pierre Corneille, Nicomède. Le succès est mitigé, la salle
s’ennuie : Molière propose alors aux spectateurs une courte
farce, intitulée le Docteur amoureux. Excellant dans ce genre,
il emporte le triomphe. Conquis, le roi autorise Molière et ses
comédiens à jouer au théâtre du Petit-Bourbon, qu’ils partagent
avec la troupe des Comédiens-Italiens, menés par le célèbre Sca-
ramouche.
C’est là que, l’année suivante, Molière crée Les Précieuses ridi-
cules, une courte comédie en un acte jouée à la suite de Cinna,
une tragédie de Corneille. La pièce est une réussite que Molière
n’avait sans doute pas prévue : il retire la pièce puis la redonne
au tarif des œuvres à succès, c’est-à-dire en doublant le prix des
places ! La recette est belle, mais cet accueil favorable du public
parisien expose Molière aux critiques et aux jalousies : ainsi,
Somaize, homme de lettres, l’affuble-t-il du sobriquet de « pre-
mier farceur de France », sous-entendant ainsi que Molière ne
pourrait jamais briller que dans le genre de la farce, considéré
comme mineur, et auquel Les Précieuses ridicules emprunte bien
des traits. Pour s’affranchir de cette image, Molière s’essaye
bientôt à la comédie héroïque avec Dom Garcie de Navarre,
grande pièce versifiée en cinq actes qui fait alterner les tonalités,
le pathétique et le sublime, et à laquelle il travaille depuis des
années. Mais celle-ci est un échec. Molière comprend qu’il faut
qu’il s’en tienne au genre comique : il y revient avec L’École des
maris au printemps 1661, puis avec Les Fâcheux à l’été de la
même année. Il s’agit là de sa première comédie-ballet – un
spectacle de type nouveau qui mêle texte, chant et danse – et
qui est donnée, en présence du roi, dans le cadre somptueux
des fêtes de Vaux-le-Vicomte.

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10 Les Précieuses ridicules
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L’« excellent poète comique »


C’est pourtant L’École des femmes, en 1662, qui hisse Molière
au rang d’« excellent poète comique » : cette comédie en vers et
en cinq actes, qui prend pour sujet l’éducation des filles, lui vaut
une importante aide financière de la part du roi. Devant tant de
succès, ses ennemis se déchaînent, mais le dramaturge et sa
troupe ont le soutien indéfectible de Louis XIV, arbitre du goût
et grand mécène des arts. Le répertoire de la troupe continue de
se développer au rythme impressionnant de deux à trois pièces
par an. Les comédies-ballets – telles que Le Mariage forcé
en 1664 ou Le Bourgeois gentilhomme en 1670, composées de
pair avec le musicien italien Lulli (1632-1687) – côtoient de
grandes comédies en vers qui font parfois scandale comme
Le Tartuffe en 1664, qui dénonce l’hypocrisie du parti dévot, ou
encore Dom Juan en 1665, une comédie ambiguë qui met en
scène un personnage de libertin. Mais ces deux dernières pièces
font toutes deux scandale. Molière revient donc prudemment
au comique de caractère avec Le Misanthrope en 1666 et
Les Femmes savantes en 1672. Tout au long de sa vie, il continue
d’exploiter la popularité de la farce : on la retrouve jusque dans
ses ultimes pièces, comme dans Les Fourberies de Scapin
en 1671. Les dernières années de sa vie sont toutefois assom-
bries par la maladie et les rancœurs : en 1672, Madeleine Béjart,
sa compagne de toujours, meurt, et Molière se brouille avec Lulli,
le musicien avec lequel il avait tant travaillé. Enfin, le soir de la
quatrième représentation du Malade imaginaire, une comédie-
ballet écrite avec le musicien Marc Antoine Charpentier (1643-
1704), Molière, épuisé, se retire après y avoir tenu le rôle prin-
cipal. Il meurt dans la nuit du 17 février 1673.

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Présentation 11
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DOSSIER
XVIIe et le XVIIIe siècles pour le bel esprit, cette ingéniosité révélée
par la maîtrise de la langue, cette faculté de plaire par l’à-propos
d’une remarque brillante. Plus encore, les deux œuvres proposent
une réflexion partagée sur ce qu’est le ridicule : si, chez Molière,
celui-ci naît de la sottise des deux précieuses, légitimement châtiées
et condamnées à une retraite solitaire, il naît de l’hypocrisie et de
la cruauté des relations sociales dans le film de Patrice Leconte. Les
divertissements de société y sont décrits comme autant de joutes,
à coups de piques et de saillies, qui ont parfois des conséquences
tragiques. Ainsi, à la cour, où la belle apparence fait loi, celui qui a
le malheur de susciter le rire malgré soi est promis à la mort, qu’elle
soit symbolique ou bien réelle (comme l’illustre le suicide du baron
de Guéret).

Analyse d’ensemble
1. Tandis que Molière écrit sur les mœurs et coutumes de son
époque, le film de Patrice Leconte porte un regard sur le passé. Si
la vraisemblance et la fidélité au contexte historique sont de mises,
à quoi voit-on néanmoins qu’il s’agit d’une transposition ? Citez
un exemple.
2. L’action de Ridicule se situe près d’un siècle après celle des Pré-
cieuses ridicules. Quels éléments dans le film vous permettent
d’identifier l’époque ? Classez ces éléments par catégorie (acces-
soires, discours, actions et cartons 1).
3. À partir de vos réponses aux questions précédentes, dites quelles
possibilités le cinéma offre par rapport au théâtre.
4. Si la pièce et le film traitent d’époques différentes, quelles sont
les caractéristiques communes propres à l’Ancien Régime ?

1. Cartons : également appelés intertitres, il s’agit de textes filmés qui


donnent des indications sur le contexte de l’action.

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Dossier 127
Analyses de séquence

Le bout-rimé : affrontement entre Ponceludon


et Villecourt (00.38.12)
1. Qu’est-ce qu’un bout-rimé ?
2. Quel est le lieu choisi pour le jeu ? Quels sont les éléments qui
permettent de comparer ce moment à un véritable combat ?
3. Observez la succession et le choix des plans dans cette
séquence : comment la caméra construit-elle le rapport de force
entre les personnages ?

Le bon mot : séquence du repas chez Mme de Blayac


(00.58.18)
1. Qu’est-ce qu’un bon mot ?
2. Comment la noblesse de cour est-elle ici représentée ?
3. Quel est le sens symbolique de l’évincement de Ponceludon ?

Séquence du bal et fin (de 01.28.00 à la fin)


1. Pour résumer, quels personnages sont ridiculisés dans ce film ?
2. En quoi cette fin permet-elle une confrontation des valeurs de
Ponceludon et de celles de la cour ?

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