Etude D'impact Environnementale Dr. Ndemi Kyling

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Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 1

EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX


ET SOCIAUX

2013-2014
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 2

INTRODUCTION

L’évaluation des impacts environnementaux (ÉIE) est devenue l’un des outils les
plus efficaces pour intégrer les préoccupations environnementales dans la prise de
décisions. Idéalement, l’ÉIE fait partie intégrante de la planification globale des
projets. Elle contribue à la planification et à la mise en œuvre des projets, de façon à
s’assurer que les facteurs environnementaux soient pris en compte dans les décisions,
tout comme les facteurs techniques et économiques.

Pour atteindre les objectifs visés, l’ÉIE doit commencer dès la conception d’un
projet, avant que des décisions irrévocables ne soient prises.
Origines de l’ÉIE

L’ÉIE s’est développée en raison des limites du processus traditionnel de


planification de projets. Les préoccupations croissantes quant à la qualité de
l’environnement imposaient la prise en compte des facteurs environnementaux dans
cette planification.

Le processus d’ÉIE a beaucoup évolué au cours des 25 dernières années, en


même temps que nos connaissances et notre aptitude à traiter les problèmes
environnementaux. Les premières évaluations des impacts environnementaux étaient
plutôt longues, descriptives et de peu d’utilité pour les décideurs. Elles étaient souvent
effectuées trop tard dans le processus de planification d’un projet, parfois même après
la prise de décisions irrévocables, et ne pouvaient donc avoir que peu d’influence sur
la conception du projet.

Au fil des expériences et des études, les ÉIE sont devenues plus utiles en ciblant
davantage les enjeux importants pour les parties prenantes et le public.

Nous savons maintenant que les ÉIE doivent être amorcées dès la conception
d’un projet et qu’elles doivent être pleinement intégrées au processus global de
planification du projet pour pouvoir influencer sa conception et sa mise en œuvre.

La participation du public fait maintenant partie intégrante de l’ÉIE. Le processus


d’ÉIE contribue ainsi, aujourd’hui, à une prise de décisions éclairées et judicieuses sur
le plan environnemental.

« Il est nécessaire de comprendre les liens entre l’environnement et le


développement pour faire des choix de développement qui seront efficaces au plan
économique, équitables et responsables au plan social, et judicieux au plan
environnemental. »(Agenda 21)
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La communauté Internationale

Depuis quelques années, la communauté internationale accorde une plus grande


priorité à l’environnement dans le processus de développement. En conséquence, les
organismes internationaux comme la Banque mondiale ont commencé à lier le
financement des projets de développement à l’obligation d’en évaluer les impacts
environnementaux.

De nombreuses institutions de financement et des organismes de développement


international ont publié des directives visant à s’assurer que les projets proposés sont
conçus et mis en œuvre de façon rigoureuse sur les plans environnementaux et
économiques (PNUE 1988 ; BID 1990 ; BAsD 1990, 1993 ; BM 1991 ;B AfD 1992 ;
ACDI 1994).

QU’EST-CE QUE l’ÉIE ?

L’ÉIE est un outil de gestion visant à s’assurer que les questions


environnementales soient prises en compte au début du processus de planification
d’un projet, tout comme le sont de façon traditionnelle les aspects techniques et
économiques. Le processus d’ÉIE définit, prévoit, interprète et communique des
renseignements sur les impacts d’un projet proposé sur le milieu naturel (air, eau, sol,
plantes et animaux) ainsi que sur le milieu humain (social, économique et culturel). Il
cherche des moyens d’optimiser les avantages d’un projet pour la compagnie, d’en
éviter ou d’en réduire les impacts inacceptables, et d’en accentuer les effets bénéfiques
pour le milieu hôte.

L’ÉIE est également un outil d’aide à la décision dans la mesure où elle favorise
l’étude de diverses manières de mener un projet à bien et d’arriver à une solution «
préférable».

L’ÉIE constitue enfin un cadre pour recueillir et documenter les connaissances et


les opinions du public et des parties prenantes. C’est pourquoi elle permet aux
décideurs de faire des choix éclairés et judicieux sur le plan environnemental.

POURQUOI l’ÉIE ?

Aujourd’hui, la plupart des organismes internationaux de financement qui


soutiennent des projets de développement ont intégré une obligation d’évaluation
des impacts environnementaux dans leur procédure d’approbation des projets. Dans
plusieurs pays, la loi exige également qu’une ÉIE satisfaisante ait été effectuée avant la
mise en œuvre de projets susceptibles de porter atteinte à l’environnement.
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« L’évaluation des impacts environnementaux (ÉIE) est obligatoire, sous une


forme ou sous une autre, dans plus de la moitié des pays du monde. » Ortolano et
Shepherd (1995).

L’ÉIE vise à éviter ou à minimiser les impacts environnementaux potentiellement


négatifs et à rehausser la qualité globale d’un projet. Le processus d’ÉIE permet de
traiter les enjeux environnementaux en temps opportun et d’une manière rentable
pendant la conception, la préparation et la mise en œuvre d’un projet.

L’ÉIE peut donc contribuer à réduire les coûts globaux d’un projet, à réaliser les
projets dans les délais prévus et à concevoir des projets acceptables pour les parties
prenantes.
Voici les principaux avantages de l’ÉIE (PNUE 1996) :
• Réduction des coûts du projet à long terme (moins de changements ou d’ajouts
coûteux à une étape avancée du projet, probabilité moindre de catastrophes
écologiques, de poursuites judiciaires ou de mesures correctives coûteuses)
• Acceptation accrue du projet par le public et les principales parties prenantes
• Meilleure conception du projet et meilleure sélection d’un site
• Prise de décisions plus éclairées et responsables
• Décisions plus soucieuses de l’environnement
• Responsabilité et transparence accrues pendant le processus de développement
• Meilleure intégration des projets dans leurs contextes environnemental et social
• Réduction des atteintes à l’environnement (mesures d’atténuation planifiées et
mises en œuvre à temps pour minimiser les impacts environnementaux
négatifs)
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I. PROCESSUS d’ÉIE

« L’évaluation des impacts environnementaux est une procédure souple visant à


définir, à analyser et à recommander des mesures pour prendre en compte les
conséquences potentiellement importantes d’un programme d’investissement ou d’un
projet proposé. »Banque mondiale.

Cette section décrit les principales étapes d’une ÉIE pour un projet de grande
envergure (catégorie A qui exige impérativement des EIE-S (Ex. grands travaux de
construction, grands travaux d’aménagement industriels, routes, fermes, ports,
aéroport, mines, etc.), en se servant de différents types de projet de production et de
transport d’électricité comme exemples.

L’exemple ci-dessous montre les étapes d’un processus générique qui figurent
dans la plupart des directives d’ÉIE publiées par les organismes internationaux.

La méthode utilisée pour effectuer une ÉIE peut varier selon les exigences et les
pratiques des divers organismes internationaux de financement, les cadres législatif et
réglementaire du pays ou le type de projet.

Néanmoins, les étapes du processus décrites ici constituent une structure


commune à toutes les ÉIE.

En outre, de nombreux outils et méthodes peuvent être utilisés aux différentes


étapes d’une ÉIE. Certaines méthodes, comme les listes de contrôle et les matrices,
sont d’usage courant et utile au cours des premières étapes de la plupart des ÉIE.

Les méthodes de prévision et d’évaluation des impacts sont sélectionnées en


fonction du projet à l’étude et des ressources disponibles pour effectuer l’ÉIE. Ce
manuel porte principalement sur le processus d’ÉIE, mais décrit aussi sommairement
les méthodologies d’ÉIE les plus courantes.

Les ÉIE ne se déroulent pas nécessairement de façon linéaire en suivant les étapes
présentées ci-dessous :

Comme il s’agit d’un processus itératif, il peut être nécessaire à différentes étapes
de revenir en arrière et de réévaluer les résultats et les conclusions antérieurs. De
nouveaux enjeux imprévus peuvent surgir; l’analyse des données de base peut
indiquer que les prévisions initiales étaient inexactes; ou les mesures recommandées
pour Le processus d’ÉIE sont conçues pour répondre aux questions clefs ci-dessous. Il
doit fournir une justification et des données pour appuyer les décisions liées au projet.
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1.1. Les étapes d’EIE

1. Besoin / justification
• Quel est le besoin ou le problème à résoudre ?
• Quelles sont les options ou les variantes offertes pour résoudre le problème ?
• Quelles sont les conséquences environnementales de ces options ou de ces
variantes ?
• Quelle est l’option ou la variante préférable ? Pourquoi ?
2. Évaluation préliminaire (screening)
• Une ÉIE complète est-elle nécessaire ?
3. Cadrage de l’ÉIE (S c o p i n g )
• Sur quoi devrait porter l’ÉIE ?
4. Prévision des impacts
• Quels sont les impacts environnementaux associés à la mise en œuvre de ce
projet et de ses différentes variantes ?
5.Évaluation des impacts
• Quelle est l’importance des impacts ?
6. Analyse des variantes et choix
• Parmi les variantes de projet, laquelle est préférable ?
• Les avantages du projet proposé l’emportent-ils sur les impacts résiduels
potentiels ?
7. Atténuation
• Y a-t-il des mesures d’atténuation qui pourraient réduire les impacts globaux du
projet ?

8. Surveillance et suivi
• Le projet est-il mis en œuvre d’une façon acceptable sur le plan
environnemental ?
• Les impacts ont-ils été prévus adéquatement ?
• Y a-t-il eu des impacts imprévus ?
• Les mesures d’atténuation ont-elles été efficaces ?
La consultation du public et des parties prenantes ainsi que la coordination
interinstitutionnelle sont importantes à toutes les étapes du processus d’ÉIE.

I. 1. 1. Justification du projet

D’abord et avant tout, un promoteur doit convaincre les parties prenantes que
le projet envisagé est justifié.
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Le processus d’ÉIE commence par définir le problème à résoudre. On parle


souvent du « besoin» d’entreprendre un projet. Pour répondre à ce « besoin»,
différentes options doivent être envisagées et évaluées.

L’évaluation des différentes options s’effectue de manière systématique et


itérative, en tenant compte de critères techniques, environnementaux et économiques.
Le PNUE désigne cette évaluation des différentes options de projet sous le nom
d’approche par paliers.

Dans certains cas, la définition du besoin résulte d’une opportunité de tirer parti
de certaines circonstances (ex.: un organisme de financement disposé à soutenir le
développement dans un lieu donné). Il faut quand même effectuer une ÉIE pour
évaluer la viabilité et l’acceptabilité de telles opportunités.

I.1. 2. Évaluation préliminaire (screening)

Après avoir défini un projet, il importe de déterminer si une ÉIE exhaustive est
nécessaire pour en évaluer les impacts.

L’évaluation préliminaire est le processus qui permet de déterminer le niveau et


le type d’ÉIE appropriés pour un projet donné, selon ses impacts environnementaux
probables.

Il est important de réaliser des ÉIE exhaustives pour des projets qui risquent
d’avoir des impacts importants et irréversibles. Il est donc essentiel d’avoir une
méthode pour procéder à une évaluation préliminaire systématique des projets
potentiels. Les projets susceptibles de causer peu d’impacts ne nécessitent pas d’ÉIE
approfondies; ils peuvent en être exemptés ou faire l’objet d’évaluations à portée
limitée comme les évaluations environnementales sommaires, les avis
environnementaux ou les apports d’opinion environnementale.

Ces méthodes permettent de procéder à une évaluation environnementale


mieux ciblée en matière de contenu, d’échéancier et de coût.

Dans les cas où la procédure d’ÉIE est établie, la méthode d’évaluation


préliminaire est généralement fixée par des règlements ou des directives. Toutes les
méthodes d’évaluation préliminaire exigent des renseignements sur le projet et toutes
font intervenir des jugements de valeur à un moment ou à un autre de leur
développement.

L’évaluation préliminaire d’un projet peut s’effectuer de différentes façons, par


exemple :

 Évaluation par rapport à des critères simples comme la taille, l’emplacement ou


le coût.
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 Comparaison de la proposition de projet avec des projets de même type qui


nécessitent rarement une ÉIE exhaustive (ex. : petite ligne de transport) ou qui
en exigent toujours (ex. : nouvelle centrale de grande envergure).
 Listes de ressources (ex. : forêts pluviales), de problèmes environnementaux (Ex.
: érosion du sol, déboisement) et de sujets particulièrement importants ou de
nature délicate (ex. : parcs nationaux) permettant de juger si les activités qui
touchent les éléments de ces listes ont des impacts environnementaux importants
et nécessitent une ÉIE.
 Estimation des impacts généraux d’un projet proposé et comparaison de cette
estimation avec les enseignements tirés de projets semblables.
 Analyse fondée sur des données existantes et facilement accessibles La
responsabilité de l’évaluation préliminaire varie selon les directives et les
règlements en vigueur.

Lorsque la réglementation exige l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire, le


décideur (ex. : le gouvernement) souhaite généralement y prendre part ou avoir la
possibilité d’influer sur les résultats.

Lorsque la réglementation contient des listes de projets assujettis, il peut être


possible pour les promoteurs d’examiner eux-mêmes leurs propositions.

L’évaluation préliminaire doit avoir lieu aussitôt que possible dans le


cheminement du projet pour que les promoteurs soient au courant de leurs
obligations avant d’engager des fonds pour la conception et le développement du
projet.

L’évaluation préliminaire mène généralement à l’un des trois résultats suivants :

1. Lorsque des enjeux importants sont soulevés ou lorsque les impacts d’un projet
sont très incertains, une ÉIE exhaustive est nécessaire.
2. Si les impacts environnementaux d’un projet sont connus et peuvent facilement
être atténués, une étude environnementale et un plan d’atténuation plus limités
peuvent suffire.
3. Si l’évaluation préliminaire ne soulève aucun enjeu, il n’est pas nécessaire de
continuer l’analyse environnementale et le projet peut se poursuivre sans ÉIE.

Exemple, la plupart des nouvelles centrales électriques et les lignes de transport à


haute tension entraînent des impacts environnementaux importants et exigent une ÉIE
exhaustive.

Les projets nécessitant habituellement une étude environnementale plus limitée


comprennent, par exemple, des changements mineurs à des installations existantes, de
petites turbines de combustion ou de courtes lignes de transport de basse tension.
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Les étapes suivantes du processus d’ÉIE s’appliquent donc aux projets d’électricité
d’envergure, susceptibles d’avoir des répercussions sérieuses sur l’environnement.

Bref, tout projet est classé soit en catégorie A qui exige impérativement des EIE-
S (Ex. grands travaux de construction, grands travaux d’aménagement industriels,
routes, fermes, ports, aéroport, mines, etc.) ; en catégorie B pour des travaux de
réhabilitation d’infrastructures existantes (ex. écoles, hôpitaux, routes, etc.) ou encore
en catégorie C pour les projets sociaux (ex. Construction d’écoles, d’hôpitaux,
aménagement des sources d’eau potable, etc.). Les EIE-S sont obligatoire pour tout
projet de catégorie A (selon le manuel opérationnel de la Mondiale).

I. 1. 3. CADRAGE (scoping)

Le cadrage est la première étape de la phase d’évaluation du projet dans le


processus d’ÉIE et il doit s’effectuer peu de temps après la définition de la proposition
de projet.

Le cadrage vise avant tout à déterminer les enjeux qui ont de l’importance dans
la prise de décisions relatives au projet. Il sert également à définir les exigences et les
limites de l’ÉIE. Le résultat de cet exercice devient la base des étapes ultérieures de
l’évaluation environnementale.

Le cadrage permet d’identifier les enjeux et les préoccupations des parties


prenantes tôt dans le processus de planification, et de concevoir un programme de
travail adéquat. Les parties prenantes sont habituellement le promoteur du projet, les
autorités de réglementation, les leaders communautaires, les agences de financement,
les institutions scientifiques, les organisations non gouvernementales (ONG), et le
grand public.

Le cadrage vise à :
 Identifier les parties prenantes au projet
 Déterminer les sources d’information existantes et les connaissances locales
 Informer les parties prenantes à propos de l’ÉIE et de ses objectifs, et solliciter
leurs commentaires sur l’ÉIE
 Définir les principaux enjeux environnementaux (communautaires et
scientifiques) liés au projet ainsi que leur importance relative
 Définir un programme de travail pour l’ÉIE, y compris un plan pour faire
participer le public et les parties prenantes
 Définir des variantes de projet à évaluer
 Convenir des méthodes et des techniques utilisées dans le cadre de l’ÉIE
 Préciser les limites spatiales et temporelles de l’ÉIE (zones d’études)
 Établir la table des matières du rapport d’ÉIE

Le cadrage aide à cibler les travaux d’ÉIE sur la collecte et l’analyse de données
pertinentes ainsi que sur l’évaluation d’éléments environnementaux significatifs. Il en
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résulte un programme de travail bien orienté et rentable. À défaut de consulter le


gouvernement et le public au moment d’établir le cadrage, on s’expose à des critiques
ultérieures quant aux prévisions des impacts, ainsi qu’à des risques de retard dans le
développement du projet.

Le cadrage présente les avantages suivants :


- Amélioration de la qualité des données d’ÉIE en axant les efforts scientifiques et
l’analyse sur les enjeux véritablement importants
- Intégration des enjeux environnementaux dès le début du processus de
planification, en même temps que les facteurs de coût et de conception
- Réduction de l’ampleur et du coût des ÉIE ainsi que du temps consacré à rédiger
les documents d’ÉIE
- Assurance que les travaux de recherche et d’analyse ne portent pas sur des enjeux
sans importance
- Réduction de la possibilité d’omettre des enjeux importants
- Diminution des risques de délais et de conflits susceptibles d’apparaître plus tard
dans le processus d’ÉIE en impliquant les parties prenantes dans une démarche
participative et constructive dès le début de l’ÉIE.

Le travail de cadrage peut s’effectuer par étape. Le promoteur du projet amorce


d’abord l’analyse des enjeux.

Cet exercice se poursuit ensuite pour inclure les préoccupations des autorités, des
experts techniques, des leaders communautaires, et enfin du grand public et des autres
parties prenantes, avant de mettre la dernière main aux plans et aux programmes de
travail subséquents.

Parmi les méthodes de cadrage, on compte les suivantes :


- Examen d’ÉIE pour des projets similaires, dans des environnements
comparables
- Listes de contrôle, matrices, réseaux, cartes superposées, techniques
d’évaluation et de modélisation (hypothèses sur les effets)
- Méthodes de participation du public, incluant des réunions publiques, la
constitution de réseaux, les portes ouvertes et les conseils consultatifs
- Méthodes de groupe comme les réunions interactives, la méthode Delphi et les
ateliers L’expérience a démontré la grande efficacité des ateliers pour établir le
cadrage dans le cas de projets de grande envergure.

Les ateliers réunissent habituellement de 20 à 25 personnes représentant les


experts techniques, les gestionnaires et les décideurs, et incluent du personnel des
organismes de réglementation, les leaders des communautés ainsi que le promoteur.
Ils durent environ trois ou quatre jours pour une grande centrale de production.
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L’atelier commence par une séance de « remueméninges » pour créer une liste
d’enjeux et d’impacts potentiels et préciser l’information disponible. Ensuite, on
définit les priorités en matière de besoins d’information et d’études nécessaires.

L’établissement du cadrage est en partie un processus de négociation. Chaque


enjeu soulève toujours des questions comme le type et la quantité de données à
recueillir, l’importance des données, l’importance de l’enjeu, etc. Toutes ces questions
peuvent donner lieu à des débats et à des conflits. Il n’y a pas de « bonnes » réponses,
mais seulement une succession de jugements que le promoteur doit s’efforcer de
porter en tenant compte des ressources disponibles pour l’étude (temps et argent) et
des préoccupations légitimes des parties prenantes.

Les ateliers favorisent dès le départ la participation et le soutien du personnel


gouvernemental et peut faciliter le travail d’approbation du projet par les autorités
responsables. C’est également l’occasion de nouer des relations positives et
constructives avec les parties prenantes, de comprendre leurs préoccupations et
d’amorcer un processus de communication.

Les résultats du travail de cadrage sont présentés dans un document, ou cadre de


référence, qui décrit le programme de travail proposé. Ce document constitue le
fondement de l’étude d’ÉIE et de la rédaction du document d’ÉIE. Le promoteur peut
vouloir soumettre un document préliminaire à l’examen du gouvernement et du
public avant de publier la version définitive.

Le document présentant les résultats du cadrage peut devenir un élément crucial


en cas de conflit entre les parties prenantes pendant l’étude d’ÉIE. Il peut servir à
remettre l’étude sur la bonne voie à l’aide du cadre de référence accepté au départ, ce
qui permet de gagner du temps et de l’argent.

I.1.3.1. INVENTAIRE DES DONNEES DE BASE

Les directives précisent généralement qu’un document d’évaluation des impacts


environnementaux doit contenir une description de l’environnement existant qui
serait affecté directement ou indirectement par le projet proposé, ou qui pourrait
l’être.

On entend par environnement les milieux naturel, culturel et socio économique


ainsi que leurs relations mutuelles. Il ne s’agit pas de définir toutes les conditions de
base, mais d’axer la collecte et l’analyse des données sur les conditions importantes
pour déterminer et évaluer les impacts et prendre des décisions.

Le terme « données de base » désigne l’état initial, avant le développement


proposé, avec lequel les changements ultérieurs pourront être comparés.

L’étude des données de base vise les objectifs suivants :


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- Préciser les conditions environnementales qui pourraient influer sur la conception


du projet (ex. : aménagement du site, caractéristiques structurelles ou
opérationnelles).
- Déterminer les enjeux ou les éléments sensibles du milieu exigeant des mesures
d’atténuation ou de compensation.
- Fournir des données aux modèles analytiques utilisés pour prévoir les impacts.
- Fournir des données de base auxquelles les résultats du programme de suivi
environnemental à venir pourront être comparés.

La liste des enjeux définis à l’étape du cadrage devrait être raffinée pour préciser
les besoins d’information à des fins de prévision et d’évaluation des impacts. Cette
étape est importante pour éviter de gaspiller de l’argent et du temps à recueillir des
données inappropriées ou inutiles.

La connaissance du milieu s’effectue en recueillant et en analysant les données


existantes, en menant des études spécifiques sur le terrain et des programmes de
consultation auprès de la communauté. Avant de lancer un programme élaboré et
coûteux d’études sur le terrain, on doit s’efforcer de recueillir les données qui existent
déjà et qui pourraient servir à décrire les conditions environnementales de la zone
d’étude du projet proposé.

Lorsque l’information existante ne permet pas de caractériser l’environnement


de façon appropriée, il faut généralement lancer un programme d’études sur le terrain
pour combler les lacunes et obtenir des données plus récentes ou plus précises. Un
programme d’échantillonnage sur le terrain est conçu par les experts de façon à
fournir assez d’information pour la prévision des impacts et la constitution d’une base
de référence pour orienter et tester les programmes futurs de suivi du projet.

L’étude des données de base est plus ou moins détaillée en fonction de la nature
du projet proposé.

La méthode des ateliers convient également pour planifier les études sur le
terrain. Par exemple, de tels ateliers permettent d’élaborer des hypothèses décrivant
les processus écologiques perturbés par une activité associée au projet.

Le processus de planification des études sur le terrain devrait permettre d’en fixer
les limites spatiales et temporelles.

Les limites spatiales définissent la zone d’étude dans laquelle un impact a des
chances d’être décelé. Dans le cas de développements hydroélectriques, certains
enjeux relatifs au milieu naturel tels que la qualité de l’eau et la pêche sont
généralement limités au bassin versant tandis que des enjeux socioéconomiques
comme la migration des travailleurs et les impacts sur la communauté peuvent
dépasser le bassin versant et s’étendre aux écosystèmes ou aux régions adjacentes. Il
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 13

est important de bien identifier et évaluer la gamme complète des impacts potentiels
sur le site et hors du site.

Les limites temporelles permettent de définir si un impact se fera sentir


quotidiennement, selon les saisons ou après plusieurs années.

Le cadre de référence d’une étude d’inventaire sur le terrain doit indiquer


l’objectif de l’étude et la façon dont les résultats seront interprétés, en tenant compte
des coûts potentiels des travaux. Il faut toujours préparer un budget préliminaire
pendant la conceptualisation d’une étude. Si de telles études sont recommandées à la
suite d’un atelier de cadrage de l’ÉIE auquel ont participé les organismes de
réglementation ou des représentants du public, il faut tenter d’évaluer les coûts de ces
études avant que le promoteur ne s’engage à les réaliser.

Bon nombre de projets futurs de développement énergétique seront situés en


zone rurale ou éloignée sans réseau routier adéquat. Dans de tels cas, la logistique
représente une part importante des coûts du projet et peut affecter la faisabilité
technique des études d’inventaire. De plus, des mesures de sécurité du personnel
devront être planifiées. Dans la mesure du possible, le promoteur ou ses conseillers
devraient employer le personnel local pour mener les études sur le terrain.

Comme certaines études sur le terrain ne peuvent s’effectuer que durant une
saison précise, par exemple les études sur la fraie ou la migration des poissons,
l’établissement du calendrier est un facteur important de leur planification.

On doit définir à l’avance les exigences de telles études pour éviter de manquer
les saisons importantes. Dans certains cas, on peut perdre une année entière faute
d’avoir lancé les études sur le terrain en temps opportun.

Il importe de gérer correctement les données, surtout dans le cas d’études de


grande envergure couvrant de longues périodes.

Les données de base recueillies durant de telles études sont généralement gérées
et analysées selon leur type, soit les données quantitatives et les données spatiales. On
a souvent recours à des bases de données informatisées pour structurer et gérer les
données quantitatives qui seront exploitées par les scientifiques et les praticiens de
l’ÉIE, et à la cartographie conventionnelle ou à des systèmes d’information
géographique (SIG) pour les données spatiales.

I.1.3.2. PARTICIPATION DU PUBLIC ET DES PARTIES PRENANTES

La participation du public et des parties prenantes est maintenant reconnue


comme un élément essentiel du processus d’ÉIE. En effet, elle permet de prendre des
décisions plus adaptées et consensuelles.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 14

Le public est une source importante de connaissances locales et traditionnelles


sur la zone d’étude du projet et ses impacts environnementaux potentiels.

En faisant participer le public, les promoteurs du projet peuvent recueillir cette


information, mieux comprendre les préoccupations du public et y répondre, et
informer les gens sur les décisions qui sont prises.

La viabilité d’un projet s’améliore dans la mesure où les points de vue des parties
prenantes sont pris en compte.

La Banque mondiale (1991) a constaté que, lorsque les points de vue du public
sont sérieusement pris en compte et intégrés au processus d’ÉIE, les projets ont plus de
chances de réussir.

La participation du public et des parties prenantes est particulièrement


importante à l’étape du cadrage ainsi qu’à celle de l’évaluation et de la détermination
des mesures d’atténuation des impacts.
Lors du cadrage de l’ÉIE, la participation du public permet de s’assurer qu’on a
cerné tous les enjeux importants, recueilli les informations locales touchant le projet,
et envisagé différentes variantes pour réaliser le projet.

La participation du public est particulièrement importante pour saisir la nature et


l’étendue des impacts socioéconomiques potentiels. Durant l’évaluation des impacts,
la participation du public peut aider à éviter les préjugés et révéler les valeurs et les
préférences locales. Enfin, le public peut contribuer à définir les mesures d’atténuation
qui entreront dans la conception et la mise en œuvre de la solution retenue.

Selon l’envergure du projet, une étude d’ÉIE peut intéresser plus ou moins de
gens. Les décisions relatives à un projet doivent tenir compte des préoccupations et
des points de vue de toutes les parties prenantes. Les opinions de divers segments de
la population touchée revêtent une importance cruciale dans le processus d’ÉIE, car de
multiples groupes utilisent et connaissent différents éléments de l’environnement et
seront affectés de différentes façons par le projet.

Le coordonnateur de l’ÉIE et l’équipe de projet sont responsables d’identifier les


préoccupations de toutes les parties prenantes. Ils tenteront de les résoudre en
rectifiant les informations mal comprises, en s’engageant à mener des études plus
approfondies, en proposant des mesures d’atténuation ou de compensation, etc.

Si possible, un spécialiste de la participation du public devrait coordonner un


programme de consultation dont les objectifs pourraient être les suivants :
- Informer les groupes et les personnes concernés au sujet du développement
proposé afin de réduire les malentendus sur la portée et les impacts du projet
- Donner aux gens des occasions de faire valoir leurs points de vue en temps utile.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 15

- Veiller à ce que les décisions tiennent compte adéquatement des préoccupations


et des valeurs des parties prenantes, notamment des communautés locales
- Trouver des méthodes de résolution de problèmes et, idéalement, des issues
heureuses aux conflits
- Recueillir les connaissances locales et traditionnelles avant la prise de décisions
- Accroître la transparence et l’imputabilité des décisions.

Idéalement, le processus d’ÉIE devrait utiliser une combinaison de ces méthodes.


Par exemple, lors du lancement d’un projet, on pourrait ouvrir un centre
d’information public ou tenir une journée porte ouverte pour permettre au public de
se renseigner et de faire des commentaires sur le projet. De petits ateliers pourraient
être organisés lors du cadrage de l’ÉIE pour discuter d’enjeux précis et trouver des
possibilités de répondre aux préoccupations exprimées.

On pourrait recueillir des données au moyen de sondages, d’entrevues ou de


questionnaires, pendant l’évaluation des impacts. Des rapports d’étape ou des
bulletins d’information peuvent également stimuler la participation du public tout au
long du projet. Les méthodes utilisées doivent être adaptées au contexte social et
culturel.

Il faut prendre soin d’obtenir une représentation juste et équilibrée des points de
vue et veiller à ce que les points de vue des groupes plus vulnérables (femmes et
minorités ethniques) ne soient pas éclipsés par ceux de personnes plus fortunées ou
influentes. La conception du programme de participation du public doit tenir compte
du tissu culturel et social et des processus locaux de prise de décisions (ex. : les
coutumes).

Les programmes de consultation (surtout les consultations publiques) doivent


diffuser une information facile à comprendre et contenant le minimum de jargon
technique. Les documents écrits devraient être traduits dans les langues locales au
besoin. Pour des populations comptant une forte proportion d’analphabètes, des
discussions orales et des présentations visuelles voire théâtrales pourraient être
organisées. Les vidéos sont particulièrement utiles dans de tels cas.

Il est très important de documenter les principaux éléments du processus de


participation et de consultation des parties prenantes. Cette documentation pourra
être déposée comme témoignage durant des audiences ou des examens réglementaires
de l’ÉIE du projet et aidera à démontrer que les parties prenantes ont été informées et
ont participé comme il se doit. Le processus de consultation peut être documenté au
moyen d’une chronologie des principaux événements, de registres de la
correspondance, de copies des questionnaires et des formulaires de sondage ou de
commentaires, de procès-verbaux de réunions avec les différents groupes et de vidéos
des réunions publiques d’information.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 16

La coordination interinstitutionnelle est également cruciale pour le succès du


processus d’ÉIE. Les enjeux environnementaux dépassent parfois les frontières
régionales et nationales. Ces enjeux touchent généralement plusieurs domaines
d’intervention gouvernementale.

C’est pourquoi la gestion réglementaire de tels enjeux peut être répartie entre
divers paliers et ministères au sein des gouvernements. Pour être efficace, l’équipe
responsable d’une ÉIE doit pouvoir obtenir, utiliser et partager l’ensemble de
l’information, des connaissances spécialisées et des politiques relatives aux enjeux
importants. La coordination interinstitutionnelle est assurée par des réunions avec les
principaux organismes gouvernementaux aux moments clés du processus d’ÉIE.

I.1.4. PREVISION DES IMPACTS

La prévision des impacts est l’étape la plus difficile et la plus controversée du


processus d’ÉIE. Les projets de développement peuvent amorcer des chaînes
d’événements complexes susceptibles d’affecter l’environnement de manières difficiles
à prévoir à l’avance (Sadar 1994). Il existe des méthodes fiables pour définir certains
paramètres environnementaux, comme les impacts sur la qualité de l’eau, tandis que
d’autres prévisions, comme les impacts sur le paysage, peuvent être une question de
jugement professionnel.

La prévision des impacts tente de répondre aux questions suivantes :


 Comment une activité précise, dans le cadre d’un projet, produira-t-elle un
impact?
 Quelles sont les probabilités que cet impact se produise?
 Quelle sera l’importance de chaque impact?
 Quelles seront les portées spatiale et temporelle de chaque impact?

Un impact environnemental se définit comme une réaction à un changement


dans l’environnement résultant d’une activité liée à un projet. On distingue
fréquemment les impacts directs et indirects, mais l’ÉIE couvre les deux types d’impact.

Les impacts directs sont les modifications physiques immédiates à


l’environnement qui découlent d’une activité par une relation directe de cause à effet.
Par exemple, la mise en eau d’un réservoir peut provoquer la libération de
méthylmercure dans l’eau.

Les impacts indirects sont produits ou stimulés par le projet, mais ne peuvent y
être reliés par une relation directe de cause à effet (ex.: la construction d’un chemin
d’accès dans une région éloignée peut engendrer un développement secondaire le
long de la route).

La prévision des impacts doit aussi porter sur les impacts cumulatifs d’une
installation dans un environnement donné. Une ÉIE doit inclure les impacts cumulatifs,
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 17

qui risquent de résulter du projet, combinés à ceux d’autres projets ou activités,


existants ou planifiés, de même nature ou différents.

On conçoit souvent les impacts environnementaux comme étant isolés ou


distincts les uns des autres. En réalité, ils sont en interrelation dans le temps et dans
l’espace. C’est pourquoi l’analyse des impacts environnementaux cumulatifs exige une
« approche systémique » intégrant les éléments suivants :

 Frontières temporelles et géographiques,


 Interactions entre les impacts environnementaux du projet,
 Interactions entre les impacts environnementaux du projet et ceux d’autres
projets ou activités.

Il est essentiel d’envisager les impacts environnementaux pendant la


construction, la mise en service et l’exploitation de chaque variante de projet. Les ÉIE
sont souvent axées sur l’exploitation d’une installation, mais les activités de
construction peuvent elles aussi avoir des impacts importants et elles ne doivent pas
être négligées.

Il convient de définir et d’évaluer les impacts positifs et négatifs du projet sur les
milieux naturels et humains (ou social).

Bon nombre d’ÉIE omet d’accorder de l’importance aux questions sociales et


culturelles au moment de la prévision des impacts. Cela est regrettable car les impacts
socioculturels ont souvent une forte corrélation avec les changements dans le milieu
naturel et seront le plus vivement ressentis dans la vie quotidienne de la communauté
locale (ex. : perte de la pêche ou d’une autre source de nourriture en raison de
l’accumulation de méthylmercure).

Il faut donc, si possible, inclure dans chaque analyse et évaluation des


changements biophysiques les impacts socioculturels tels :

 Impacts sur la santé humaine


 Impacts sur les conditions socioéconomiques
 Impacts sur le patrimoine physique et culturel, y compris les impacts sur les
éléments ayant de l’importance sur le plan archéologique, paléontologique ou
architectural
 Impacts sur l’utilisation actuelle du sol et des ressources à des fins traditionnelles
par les peuples autochtones ou groupes ethniques.

Il faut évaluer rigoureusement les portées spatiale et temporelle des impacts pendant
la prévision.

La construction et l’exploitation d’une centrale électrique peuvent avoir des


impacts locaux, régionaux et globaux.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 18

Ainsi, la construction d’une centrale de production hydroélectrique aura des


impacts à court terme relativement localisés, tandis que son exploitation modifiera le
niveau des eaux et le régime d’écoulement du bassin hydrographique.

Les émissions de méthane suscitées par la mise en eau du réservoir peuvent par
ailleurs contribuer à l’émission de gaz à effet de serre.

Pour être utiles aux décideurs, les prévisions des impacts doivent habituellement
:
 Contribuer à la prise de décisions éclairées (ex. : évaluation des différentes
variantes de projet, nécessité et conception de mesures de protection ou
d’atténuation environnementales).
 Comporter une estimation de l’incertitude des prévisions.
 Être vérifiables dans le cadre d’un programme de suivi environnemental.

Les prévisions vagues ou les spéculations d’ordre général sont de peu d’utilité
dans la prise de décisions éclairées.

Dans la mesure du possible, il faut énoncer de façon explicite la prévision des


impacts, expliquer la méthode utilisée et préciser les limites de l’analyse.

La prévision des impacts s’effectue en deux étapes :


- on commence par identifier les impacts et les liens permettant de relier les
activités du projet aux éléments de l’environnement; ensuite,
- des modèles ou d’autres méthodes analytiques sont mis au point et appliqués
dans le but de quantifier ou d’estimer les impacts environnementaux potentiels.

I.1.4.1. Détermination des impacts

Durant cette étape, on tente de répondre à la question suivante : que se passera-


t-il à la suite de ce projet ?

Les liens entre les sources d’impact et les éléments du milieu pouvant être
affectés sont alors définis.

L’étude des cas suivant montre les activités habituellement associées à la


construction d’un projet hydroélectrique et résume les impacts potentiels
correspondant à chacune de ces activités. Les impacts environnementaux types et les
mesures d’atténuations courantes d’un projet hydroélectrique sont énumérés.

L’une ou l’autre des méthodes suivantes permet d’identifier les principaux


impacts :

 Compiler une liste des impacts importants à partir de l’analyse de projets


antérieurs de même nature dans un contexte environnemental similaire.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 19

 Utiliser des listes de contrôle, des réseaux, des matrices ou des cartes
superposées pour mettre en corrélation les sources d’impacts et les récepteurs
potentiels.
 Utiliser des hypothèses sur les impacts pour répertorier les impacts
environnementaux potentiels et leurs liens.

Une bonne partie de ce travail a probablement déjà été faite lors du cadrage de
l’ÉIE lorsque les enjeux critiques ont été définis.

Les grandes préoccupations liées aux projets énergétiques par exemple incluent
les impacts sur les éléments suivants :
 Qualité de l’air
 Qualité et utilisation de l’eau
 Utilisation du sol
 Utilisation des ressources (combustibles et autres)
 Écosystèmes terrestres
 Écosystèmes aquatiques
 Systèmes sociaux / vie communautaire
 Santé de la population

L’intensité des préoccupations liées à chacun de ces paramètres varie selon la


filière et l’emplacement du projet. Par exemple, les processus de production fondés
sur la combustion (comme la combustion du bois) soulèvent de grandes
préoccupations quant à la qualité de l’air, tandis que les projets hydroélectriques
soulèvent plutôt des préoccupations d’ordre aquatique.

I.1.4.2. QUANTIFICATION ET ESTIMATION DES IMPACTS

Après avoir déterminé les principaux paramètres à évaluer, on peut utiliser


diverses techniques analytiques pour prévoir les impacts environnementaux potentiels.
Les prévisions s’attachent souvent aux impacts en fonction d’un seul paramètre
environnemental (ex.: un effluent toxique) puis suivent les impacts subséquents en
fonction de plusieurs autres paramètres (ex.: réduction de la qualité de l’eau, impacts
économiques sur la pêche et changements socioculturels en découlant).

Parmi les méthodes couramment utilisées pour estimer ou quantifier les impacts
environnementaux, nous citons:

 Tests en laboratoire (ex.: tests de toxicité),


 Tests des hypothèses d’impacts,
 Modélisation mathématique (ex.: dispersion atmosphérique, hydrologie et
hydrodynamique, qualité de l’eau, qualité des nappes souterraines, érosion et
sédimentation, déversements de pétrole, et analyse de risque),
 Modélisation physique (ex.: maquettes hydrauliques ou tunnels
aérodynamiques),
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 20

 Simulation par ordinateur (ex.: impacts visuels d’un projet),


 Cartographie thématique (ex.: impacts relatifs à l’utilisation du sol),

Pour éviter les dépenses inutiles, le raffinement de la méthode de prévision doit


correspondre à l’ampleur de l’ÉIE.

Ainsi, on ne devrait pas utiliser un modèle mathématique complexe de


dispersion atmosphérique dans les cas où on prévoit l’émission d’une faible quantité
de polluants relativement inoffensifs.

Des modèles plus simples pourraient suffire. On définit et on documente ce


genre d’exigences au moment de réaliser le cadrage de l’évaluation.

Toutes les techniques de prévision impliquent un degré quelconque


d’incertitude. Il importe de reconnaître cette incertitude et d’énoncer les probabilités
et les marges d’erreur que comportent ces prévisions.

I.1. 5. EVALUATION DES IMPACTS

Après avoir énoncé les prévisions, il faut ensuite décider si les changements
prévus ont réellement de l’importance ou s’ils sont seulement perçus comme étant
importants.

L’importance des impacts environnementaux est généralement évaluée en


fonction de leur portée spatiale (distribution géographique), de leur durée (court
terme ou long terme), de leur intensité (mesure du niveau de changement pour un
paramètre et vérification de dépassement de certains seuils), de leur réversibilité
(réversible ou irréversible) et de leur sensibilité (ex.: impacts sur une zone sensible
dans le pays, telle une réserve naturelle).

Pour juger de l’importance d’un impact, on peut utiliser l’un ou l’autre des
critères ci-dessous :
 Comparaison avec les lois, les règlements ou les normes acceptés (le projet
satisfait-il aux exigences juridiques, dépasse-t-il les normes?)
 Référence à des critères prédéfinis (comme des seuils, des relations dose - effet,
etc.), pour le maintien des sites et des espèces protégés, ou la survie des
populations se reproduisant localement.
 Conformité aux objectifs des politiques gouvernementales
 Assentiment collectif (acceptabilité par la communauté locale ou le grand public).

L’évaluation des impacts exige généralement le recours à des comparaisons


quantitatives et à des jugements qualitatifs.

L’évaluation des impacts doit permettre de comparer différentes variantes de


projet et faciliter la communication des résultats au public et aux décideurs. Elle doit
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 21

correspondre aux enjeux et à préoccupations soulevées durant le cadrage de


l’évaluation et l’identification des enjeux. Cette étape du processus d’ÉIE exige
habituellement la participation des parties prenantes pour arriver à déterminer
l’importance relative des impacts.

I.1.5.1. Facteurs permettant de déterminer si des impacts environnementaux


sont négatifs ou non (ACEE 1994)

 Impacts négatifs sur la santé des écosystèmes incluant les plantes, les animaux et
les poissons,
 Menace sur des espèces rares ou en voie de disparition,
 Réduction de la diversité des espèces ou perturbation des chaînes alimentaires,
 Perte ou détérioration d’habitats, incluant la fragmentation des habitats,
 Déversement ou rejet de produits chimiques persistants ou toxiques, d’agents
micro biologiques, d’éléments nutritifs (comme l’azote ou le phosphore), de
radiations ou d’énergie thermique (eaux usées de refroidissement),
 Déclin des populations animales, particulièrement des prédateurs de niveau
trophique supérieur et des grandes espèces ou celles dont la durée de vie est
longue,
 Prélèvement des ressources de l’environnement (ex. : tourbe, charbon)
 Transformation de paysages naturels,
 Obstacle aux migrations ou au passage de la faune,
 Impacts négatifs sur la qualité ou la quantité des ressources du milieu naturel (ex.
: eaux de surface, nappes souterraines),
 Impacts négatifs sur la santé humaine, le bien-être ou la qualité de vie
 Augmentation du chômage ou ralentissement de l’économie,
 Changement à l’utilisation actuelle des ressources par les autochtones à des fins
traditionnelles,
 Impacts négatifs sur le patrimoine historique, archéologique, paléontologique ou
architectural,
 Perte ou détérioration des espèces ou des ressources commerciales,
 Perte pour l’utilisation ou la production future de ressources,
 Diminution de l’attrait esthétique ou changement aux attraits visuels (ex. :
panorama).

I. 1.6. ANALYSE DES VARIANTES ET CHOIX

Pour arriver à déterminer la solution préférable, on évalue et on compare les


différentes variantes de projet en fonction de leurs impacts positifs et négatifs sur
l’environnement. Cette évaluation consiste à préciser et à comparer les compromis
associés à chaque variante à la lumière des impacts prévus et des mesures
d’atténuation proposées.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 22

La participation du public est importante à cette étape et elle doit être organisée
pour que les gens puissent contribuer à l’évaluation des variantes et à la définition des
compromis. Il faut se rappeler que les décisions prises à la suite d’une ÉIE sont fondées
autant sur des jugements subjectifs portés en fonction de valeurs, d’opinions, de
croyances et de programmes politiques que sur les résultats des études scientifiques.

Divers outils qualitatifs et quantitatifs servent à évaluer les différentes variantes et


à définir le projet préférable (ministère de l’Environnement de l’Ontario 1990, Wolfe
1987, Rau et Wooten 1980).

Habituellement, les organismes de financement et de réglementation ne


précisent pas quelle méthodologie doit être utilisée pour évaluer les différentes
variantes et arriver à la solution préférable, car chaque projet est unique.

Toutes les méthodes d’évaluation permettent de classer les variantes par ordre
de préférence.

I.1.7. MESURES D’ATTENUATION ET IMPACTS RESIDUELS

Face à des impacts importants, il faut définir et mettre en œuvre des mesures
d’atténuation. Ces mesures visent à réduire ou à éliminer la gravité des impacts
environnementaux négatifs prévus et à améliorer la performance et l’acceptabilité
globales du projet sur le plan environnemental.

Dans le cas où des mesures d’atténuation s’imposent, le promoteur doit


s’efforcer d’agir sur les impacts dans l’ordre de priorité suivant :
1. Éliminer ou éviter les impacts négatifs
2. Réduire les impacts négatifs
3. Créer d’autres impacts bénéfiques pour contrebalancer en tout ou en partie les
impacts négatifs, ou mettre en valeur certains aspects du milieu.

L’atténuation fait partie intégrante de l’évaluation des impacts. Elle vise à


trouver de meilleures façons d’éliminer ou de réduire les impacts négatifs du projet et
d’en maximiser les avantages. Dès que des impacts négatifs importants sont identifiés,
on devrait discuter de la possibilité de les éliminer en modifiant la conception,
l’emplacement ou l’exploitation du projet. C’est pourquoi une bonne intégration de
l’équipe responsable de l’ÉIE et des ingénieurs concepteurs du projet revêt beaucoup
d’importance.

Voici des exemples de mesures d’atténuation possibles dans le cas d’un projet
d’électricité :

 Modification des plans (ex. : changement au calendrier de construction pour


éviter des périodes de vie sensibles pour la faune).
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 23

 Modification de la conception (ex. : pylônes plus esthétiques pour les lignes de


transport, seuils d’exploitation différents pour les réservoirs hydroélectriques).
 Fourniture d’équipement de protection de l’environnement (ex.: écran
antibruit, équipement antipollution).
 Changements dans les pratiques de gestion (ex.: formation du personnel,
recyclage des déchets au lieu de l’enfouissement).

Lorsque des impacts résiduels subsistent après l’application des mesures


d’atténuation, il faut prévoir une compensation monétaire ou autre (ex.:créer un
nouvel habitat de fraie pour les poissons ou construire une nouvelle école) pour éviter
que le public ne subisse des inconvénients plus grands que les avantages tirés du
projet.

Les communautés touchées par la construction et l’exploitation de grands


équipements pourraient se voir attribuer une aide spéciale, financière ou autre. On
peut conclure des ententes relatives aux impacts communautaires pour aider les
communautés locales à s’adapter au phénomène de forte expansion suivie de
récession qui caractérise souvent la construction et l’exploitation des grands projets
d’électricité. Une telle entente peut prévoir le versement d’une certaine somme à la
communauté pour compenser les impacts locaux, sociaux et communautaires, et pour
instaurer des programmes de surveillance et de suivi visant à mesurer les impacts
communautaires durant la construction et l’exploitation.

I.1.7.1. Planification de la relocalisation des populations

On doit s’efforcer d’éviter le déplacement de la population ou de le réduire au


minimum dans la planification du projet. En revanche, lorsque le déplacement est
inévitable et pleinement justifié, il faut alors définir et financer un plan de
relocalisation. Selon ce plan, les personnes déplacées doivent bénéficier de possibilités
de développement leur permettant d’améliorer, ou tout au moins de rétablir, le
niveau de vie dont elles jouissaient avant le projet.

Dans le plan de relocalisation, il faut définir les mesures d’atténuation et de


compensation relativement tôt, en établir correctement les coûts et les intégrer au
budget des investissements pour s’assurer que les mesures recommandées sont
effectivement appliquées.

Le coût de ces mesures d’atténuation et de compensation peuvent représenter


jusqu’à 10 % des coûts d’un projet, mais se situent généralement dans les 3 à 5 %
lorsqu’il n’y a pas de déplacement de population (Banque mondiale, 1991).

I.1. 7.2. Rédaction du rapport et documentation


Le document d’ÉIE doit décrire le processus d’évaluation et la méthodologie
utilisés pour recommander un projet, afin que les décideurs puissent en suivre chacune
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 24

des étapes. Le document doit aussi énoncer les hypothèses et les jugements subjectifs
sur lesquels repose l’évaluation. La section portant sur l’évaluation globale doit décrire
les impacts résiduels qui ne peuvent être évités ou atténués par des mesures
d’atténuation ou de compensation.
Il revient aux décideurs d’assimiler toute l’information qui leur est fournie et de
décider si les avantages du projet justifient les perturbations qui pourraient survenir.

Tous les renseignements pertinents recueillis durant le processus d’ÉIE, ainsi que
la façon dont ils ont été analysés et les jugements portés pour choisir le projet
préférable, doivent être décrits dans le document d’ÉIE.

Ce document est le support principal utilisé par le promoteur pour présenter le


projet, c’est-à-dire pour justifier d’entreprendre le développement proposé. Il est
essentiel que ce rapport soit clair, précis et utile aux décideurs.

Le document d’ÉIE doit être rédigé et présenté de manière claire et concise.

Il doit présenter une information équilibrée, pertinente et succincte. Comme ce


document doit servir à la prise de décisions, il doit expliquer les enjeux importants tels
les compromis, les critères d’évaluation, les processus d’évaluation et de sélection, les
impacts irréversibles, etc.

De façon générale, un document d’ÉIE doit contenir les sections suivantes :


 Sommaire contenant un bref exposé des principales conclusions et
recommandations
 Contextes politique, juridique et administratif de l’ÉIE
 Méthodologie
 Justification du projet
 Description du projet et des différentes variantes pour le mener à bien, en
fonction des contextes géographique, écologique, social et temporel
 Description de l’environnement, notamment les conditions physiques,
biologiques, socioéconomiques et d’utilisation des ressources, existantes avant
le développement du projet
 Analyse des différentes variantes comparant la conception, le site, les options
technologiques et opérationnelles de façon systématique (et quantitative si
possible) en fonction des impacts environnementaux potentiels, des coûts
d’investissement et d’exploitation, de la pertinence et des exigences
institutionnelles, de surveillance et de suivi
 Analyse des impacts environnementaux potentiels, positifs et négatifs, qui
résulteront probablement du projet proposé et les incertitudes quant à leurs
prévisions.
 Identification des mesures d’atténuation, des impacts résiduels impossibles à
atténuer et des possibilités d’améliorer l’environnement
 Programmes de surveillance et de suivi de l’environnement
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 25

 Annexes, incluant une liste des participants à l’ÉIE et des références, un registre
des réunions interinstitutionnelles, les feuillets cartographiques et la description
des méthodes d’études spécialisées.

Il vaut mieux présenter les données et les analyses détaillées importantes, mais
non essentielles pour étayer l’ÉIE, dans des documents complémentaires au rapport
principal.

I. 1. 8. MISE EN OEUVRE DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE ET


DU SUIVI

Le processus d’ÉIE ne s’arrête pas une fois que le projet est approuvé.

Pendant la mise en œuvre du projet, le promoteur doit veiller au respect des


engagements environnementaux qui ont été pris devant les organismes de
réglementation, les agences de financement et les autres parties prenantes.

Il faut rédiger, à l’intention du personnel du projet, des conseillers et des


entrepreneurs, les documents de suivi de l’ÉIE (tels les programmes de surveillance et
de suivi des impacts), qui définissent les directives, réglementations et critères
environnementaux à respecter dans la conception, la construction et l’exploitation des
ouvrages, ainsi que les commentaires ou les conditions particulières imposées par les
autorités et les agences de financement durant le processus d’ÉIE.

Il faut élaborer des clauses environnementales propres au projet afin de préciser


les précautions et les mesures d’atténuation relatives aux activités de construction qui
risquent d’engendrer des impacts environnementaux importants (ex. : passage de
cours d’eau, dragage, assèchement).

Si la construction est confiée en sous traitante, les documents d’appel d’offres et


les contrats doivent contenir des exigences environnementales précises (ex.: embauche
locale).

Un spécialiste de l’environnement doit assurer la surveillance de la construction,


y compris des inspections et des études sur le terrain, pour veiller au respect des
exigences de protection de l’environnement.

Il importe de planifier et de prévoir un budget pour la surveillance


environnementale de la construction.

Par ailleurs, le suivi des impacts environnementaux permet de déterminer les


changements environnementaux résultant de la mise en œuvre du projet. Dans le
contexte de l’ÉIE, les programmes de suivi des impacts visent les objectifs suivants :
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 26

 S’assurer que l’installation satisfait à toutes les exigences environnementales


réglementaires et que les engagements pris dans le document d’ÉIE et les
conditions d’approbation et de financement sont effectivement remplis
 Vérifier les évaluations des impacts environnementaux afin de raffiner les futures
ÉIE
 Évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation en comparant les changements
environnementaux réels et prévus de façon à prendre immédiatement des
mesures pour atténuer les impacts imprévus.
 Rassurer le gouvernement et le public quant à la démarche d’ÉIE utilisée, aux
décisions prises, à la conception de l’ouvrage, etc., surtout lorsqu’on est allé de
l’avant avec un projet présentant beaucoup d’incertitudes.

Normalement, le document d’ÉIE décrit les programmes de surveillance et de


suivi qui seront mis en place durant la construction et l’exploitation.

Les activités du programme de suivi des impacts doivent être amorcées avant la
mise en service (en fonction de la portée du projet) et se poursuivre pendant
l’exploitation de l’ouvrage.

L’état de référence du milieu permettra de comparer les changements. Le suivi,


pendant l’exploitation, mesure les changements et les tendances au fil du temps. Les
résultats du programme de suivi doivent être présentés dans un rapport qui permettra
d’en diffuser les enseignements.

Il importe d’intégrer au système d’évaluation et d’analyse des impacts, les


renseignements et l’expérience tirés des activités de suivi afin d’améliorer la qualité des
évaluations futures. Une telle vérification permet d’évaluer la précision ou l’efficacité
des hypothèses ainsi que des méthodes de prévision et d’évaluation utilisées pour
l’ÉIE.

II. AUDIT D’UNE EIE

Il est souhaitable de réaliser régulièrement des audits de différentes ÉIE. Ces


audits visent les objectifs suivants :

 Vérifier les modèles de prévision, les politiques et les méthodes générales d’ÉIE
pour des applications futures en comparant les prévisions et les hypothèses
antérieures avec les impacts mesurés et documentés
 Vérifier et améliorer l’efficacité des méthodes d’ÉIE, de la surveillance des
impacts ainsi que des mesures d’atténuation et de compensation pour des
applications futures.

L’audit peut améliorer divers éléments du processus d’ÉIE, notamment les


politiques, la planification initiale, le cadrage de l’évaluation, les méthodes d’étude,
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 27

les modèles de prévision et les stratégies d’atténuation, ainsi que les programmes de
participation des organismes de réglementation et du public. Une telle amélioration
rehaussera la rentabilité et l’efficacité du processus d’ÉIE.

Le processus type d’ÉIE généralement adopté en Amérique du Nord ayant été


décrit, trois démarches d’évaluation environnementale spécifiques à la France, au
Japon et au Bénin sont présentées ci-après.

III. OUTILS ET METHODES D’EIE

Les méthodes d’ÉIE sont généralement choisies en fonction de la nature du


projet, de son contexte et des conditions sociales.

Les processus d’ÉIE peuvent reposer sur une foule de méthodologies qui ont fait
l’objet de nombreux traités et articles. L’annexe 3 présente une liste de techniques
d’ÉIE, avec leurs applications, et leurs avantages et désavantages relatifs. Pour chaque
technique, on indique des références ainsi que l’étape du processus d’ÉIE où elle peut
s’appliquer (ex.: évaluation préliminaire, cadrage de l’ÉIE).

Les méthodes d’ÉIE sont généralement choisies en fonction de la nature du


projet, de son contexte et des conditions sociales.

De nombreux ouvrages de référence contiennent des exposés bien documentés


sur les méthodologies d’ÉIE (Leduc G. et M. Raymond, 2000 ;André P. et al, 1999,
Canter, 1996 ; Wolfe, 1987 ; CCREE, 1986 ; Beanlands and Duinke r, 1983).

Voici un sommaire des outils les plus couramment utilisés.

3.1. LISTES DE CONTROLE

Il s’agit de listes des paramètres environnementaux à étudier pour y déceler des


impacts éventuels. Ces listes servent de référence initiale pour déterminer les éléments
de l’environnement qu’il convient d’étudier dans le cadre de l’ÉIE.

L’expérience tirée de projets antérieurs peut servir à préciser les éléments


pertinents de l’environnement à inclure dans l’analyse.

Les listes de contrôle n’exigent pas l’établissement de liens directs de cause à effet
avec les activités du projet. Elles ne permettent ni de prévoir ni d’évaluer les impacts.

3.2. MATRICES

Les matrices sont plus précises que les listes de contrôle car elles lient les impacts
possibles à des actions spécifiques et aux activités du projet. Il s’agit de tableaux à
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 28

deux dimensions montrant les activités associées aux différentes phases du projet sur
un axe et les éléments de l’environnement sur l’autre axe.

Les cellules de la matrice peuvent contenir des estimations qualitatives ou


quantitatives des impacts. Les matrices simples indiquent seulement qu’un impact est
prévu tandis que les matrices plus complexes donnent des estimations de l’intensité et
de l’importance des impacts.

3.3. RESEAUX

Les réseaux approfondissent les renseignements contenus dans les matrices. Un


diagramme en réseau illustre les liens entre les éléments de l’environnement et donne
une idée du fonctionnement d’un écosystème. Pour cerner les impacts de second et de
troisième ordre, il est utile de comprendre les interrelations et l’interdépendance dans
la chaîne écologique.

Cette compréhension suggère également des effets interactifs, synergiques ou


cumulatifs.

3.4. CARTES THEMATIQUES SUPERPOSEES

Il s’agit d’une série de cartes montrant les impacts d’un projet ou les
caractéristiques environnementales de la zone d’étude. Ces cartes peuvent être
superposées pour produire une caractérisation composite de l’environnement
régional. Les cartes thématiques superposées peuvent aider à identifier les zones
géographiques particulièrement sensibles sur le plan environnemental et peuvent
indiquer visuellement les impacts potentiels (figure 14). Les techniques de
superposition manuelle constituent un outil d’analyse efficace pour les petits ou les
grands projets. Dans le cas de grands projets, lorsque la technologie est disponible, on
préfère analyser les cartes superposées à l’aide de systèmes d’information
géographique, en raison de leur capacité de traitement de fichiers énormes contenant
plusieurs cartes.

3.5. SYSTEMES D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE

Les systèmes d’information géographique (SIG) sont des systèmes informatiques


qui permettent de saisir, de gérer, de manipuler, d’analyser, de modéliser et d’afficher
des données spatiales. La Base de données sur les ressources mondiales (GRID) du
PNUE est un système mondial de données environnementales qui réunit et traite des
informations environnementales géoréférencées et les fournit aux utilisateurs du
monde entier. La GRID vise à être un réseau SIG mondial accessible à partir de
n’importe quel pays, et utile dans l’ÉIE de projets particuliers.

La technologie SIG sert surtout à la sélection des sites, à la modélisation et à


l’aide à la décision.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 29

L’intensité et la portée des impacts prévus influencent le choix des méthodes. En


général, même les projets de très grande envergure utilisent des listes de contrôle, des
matrices et des diagrammes en réseau pour aider à identifier les éléments pertinents de
l’environnement et les liaisons des écosystèmes.

IV. GESTION DE l’EIE

Une ÉIE est essentiellement un exercice de gestion des enjeux.

Pour être efficace, le processus d’ÉIE doit être géré et administré correctement.

Bien souvent, les retards des études d’ÉIE sont causés par une mauvaise gestion
du processus.

En général, le promoteur du projet s’occupe de l’ÉIE. Pour réaliser une telle


étude, il est souhaitable de réunir une équipe multidisciplinaire (figure 15). L’équipe
d’ÉIE se compose typiquement d’un coordonnateur (ou chargé de projet) et de
différents experts techniques et scientifiques (dans des domaines comme les sciences de
l’environnement, l’économie, la géographie, la biologie, l’agronomie, la foresterie, la
communication et les sciences sociales) qui peuvent traiter l’ensemble des enjeux
soulevés par le projet à l’étude.

Dans le contexte des pays en développement, il est préférable de trouver ces


compétences dans le pays hôte, car les gens du pays connaissent mieux les conditions
et les enjeux locaux. Sinon, on peut avoir recours à des experts-conseils étrangers.

Idéalement, le coordonnateur de l’étude d’ÉIE devrait être quelqu’un du pays.


Cette personne prend des décisions sur les travaux qui peuvent être effectués
localement par les experts-conseils, les universités, les instituts de recherche et les
organisations non gouvernementales, et détermine quand il faut faire appel au soutien
de l’étranger. Le coordonnateur local supervise le travail des experts-conseils pour
s’assurer que les études entreprises correspondent aux besoins locaux et quelles seront
utiles aux décideurs.

Parmi les fonctions du coordonnateur de l’étude d’ÉIE ou chargé de projet


environnement, on peut citer les suivantes :
 Définir le programme de travail de l’ÉIE en fonction du processus global de
planification du projet et de prise de décisions
 Interpréter les exigences de la législation environnementale et des autres
législations connexes qui s’appliquent au projet
 Subdiviser le programme de travail de l’ÉIE en mandats spécifiques (et prévoir
leur budget) pour les confier à différents spécialistes
 Établir le calendrier du programme de travail de l’ÉIE
 Gérer les activités et les contrats des experts-conseils (consultants externes)
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 30

 Servir de liaison directe avec les décideurs, les organismes de réglementation,


les représentants des médias, les groupes d’intérêt public (ONG), les leaders
communautaires et le grand public
 Transmettre les recommandations de conception, les exigences d’atténuation,
les exigences d’approbation, etc., de l’équipe d’ÉIE à l’équipe de conception
(ingénierie) du projet
 Surveiller le déroulement du programme de travail
 Coordonner la rédaction du document d’ÉIE
 Planifier les programmes de surveillance et de suivi de l’environnement
 Harmoniser les exigences des diverses organisations et agences impliquées

Voici les principales fonctions remplies par les spécialistes ou les conseillers réunis
dans l’équipe d’ÉIE (selon leur domaine particulier d’expertise) :

 Participer aux ateliers de cadrage de l’évaluation pour définir le programme de


travail, s’il y a lieu
 Définir et rassembler les données environnementales de base
 Identifier tous les grands enjeux environnementaux
 Identifier et évaluer les impacts environnementaux
 Recommander des mesures d’atténuation pour réduire les impacts et des
mesures d’optimisation des impacts positifs
 Proposer des mesures de compensation lorsque subsistent des impacts résiduels
 Déterminer toutes les normes environnementales qui s’appliquent à la
conception du projet et recommander des mesures appropriées de contrôle et
de protection
 Mener des programmes de consultation du public et des gouvernements, ou y
participer,
 Rédiger des sections du document d’ÉIE et effectuer les études techniques
nécessaires pour les étayer au besoin Outre les spécialistes techniques et
scientifiques, l’équipe d’ÉIE pourrait avoir besoin des services d’ingénieurs et de
planificateurs de projet (coûts, échéanciers) pour effectuer l’évaluation.

Ces personnes devront, elles aussi, participer pleinement aux discussions portant
sur les mesures d’atténuation et de compensation liées au projet.

Les coûts et les délais nécessaires pour faire approuver une ÉIE varient
énormément d’un projet à l’autre.

Les attentes et les préoccupations générales du gouvernement et du public


influent beaucoup sur le cadrage de l’ÉIE et sur le temps nécessaire pour l’approuver.

Les coûts des études d’ÉIE pour les grands projets (énergétiques par exemple)
peuvent varier considérablement, mais représentent généralement entre 1 et 5 % des
coûts en capital d’un projet. Les inventaires environnementaux constituent
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 31

généralement l’étape la plus coûteuse d’une ÉIE. Les mesures d’atténuation et de


compensation appliquées durant la mise en œuvre du projet peuvent également
exiger des sommes assez considérables.

Le détail des coûts est prévu durant la planification des travaux.

La durée des études d’ÉIE varie selon le type, la taille et la complexité des
projets, les caractéristiques du contexte physique, socioculturel et institutionnel, et la
quantité et la qualité des données environnementales déjà disponibles pour la zone
d’étude. Les études de la Banque mondiale (1991) montrent que les ÉIE peuvent durer
entre 6 et 18 mois, 12 mois étant la durée habituelle.

L’évaluation des impacts environnementaux pour une nouvelle installation de


production de grande envergure pourrait durer jusqu’à trois ans, selon l’ampleur
qu’on lui donnera.

Quant au calendrier des travaux, il importe surtout de tenir compte de la saison


des études sur le terrain. Les études sur les poissons, par exemple, peuvent exiger une
surveillance au printemps ou à l’automne (saison des pluies ou saison sèche) pour
évaluer les impacts sur la migration ou la fraie. Le processus de planification doit
notamment déterminer à l’avance toutes les exigences de telles études pour les faire
coïncider avec les saisons. Dans certains cas, on peut perdre une année entière si on
s’y prend trop tard pour lancer les études au terrain.

Pour gérer efficacement une ÉIE, le coordonnateur de l’évaluation devrait


préparer un document sur l’ampleur des travaux d’ÉIE. Il s’agit d’un document interne
indiquant le détail des différents mandats qui composent l’ÉIE, les personnes
désignées pour chacun des mandats, un sommaire du budget, et le calendrier de
chaque mandat.

Une étude d’ÉIE est essentiellement un exercice de gestion des enjeux. Les enjeux
critiques sont précisés durant le cadrage de l’évaluation et suivis tout au long du
processus d’ÉIE. Bien souvent, ces enjeux évoluent et changent pendant le
déroulement du processus, à la suite de modifications à la conception du projet, avec
l’arrivée de nouveaux participants au processus ou la présentation des résultats des
études ou d’autres données scientifiques.

Pour que le processus d’ÉIE donne de bons résultats, il importe d’élaborer un


système permettant de suivre l’évolution des enjeux et d’y réagir. Ainsi, l’équipe d’ÉIE
pourra anticiper les problèmes potentiels, avant qu’ils ne deviennent graves et causent
des retards importants, en préparant un registre de l’évolution des enjeux. Ce registre
sera également très utile pour orienter et structurer le document d’ÉIE définitif en
fonction des enjeux principaux.

Ce registre peut contenir les éléments suivants pour chaque enjeu important :
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 32

 Description de l’enjeu et de ses liens avec le projet,


 Mesures passées, présentes ou à venir touchant l’enjeu,
 État actuel du processus de prise en charge de l’enjeu,
 Liste de toutes les parties prenantes à l’enjeu (et d’une personne-ressource) ainsi
que de leurs préoccupations,
 Liens entre cet enjeu et d’autres grands enjeux liés au projet.
Messages clefs
L’ÉIE doit faire partie intégrante de la planification et de la mise en œuvre des projets.

V. ETUDES DES C AS

5. 1. Infrastructure routière

La présente section traite de l’impact des autoroutes, des routes principales, des
secondaires et des routes rurales. Les routes non revêtues sont susceptibles d’avoir des
conséquences beaucoup plus graves que celles qui le sont. Les prêts ou crédits affectés
à la construction, à l’amélioration et à la réfaction des routes appartiennent pour ainsi
dire toujours aux prêts du secteur des transports ou à des projets d’investissements de
routes spécifiques.

Relativement peu de prêts ou ont été récemment accordés à la construction de


routes nécessitant de nouveaux tracés risquant de donner lieu à la gamme complète
des effets sur l’environnement. Par contre, les projets de réfection et d’entretien de
routes sont nombreux, ce qui traduit l’étendue du problème d’entretien routier
(Banque mondiale, 1988).

La transformation d’un certain nombre de routes secondaires non revêtues en


routes bitumées aux normes en vigueur est également financée par des prêts sectoriels
pour l’amélioration ou la réfection des moyens transports. Chaque opération pose des
risques pour l’environnement : d’abord, la construction d’une route non revêtue et,
après coup, son revêtement selon le tracé existant.

La reconstruction de ponts et de plates-formes de routes permettant de réduire


les risques d’inondations et les dommages qui en résultent peut constituer un volet
important des projets d’amélioration des routes.

Impacts potentiels négatifs Mesures d’atténuation


Impacts directs
1. Augmentation du taux de sédiments dans Protéger les surfaces sensibles en les
les cours d’eau provoquée par les recouvrant et revégétaliser le plus
phénomènes d’érosion se produisant sur les rapidement possible.
chantiers, par les déblais nouvellement
effectués, les remblais et les décharges.
2. Contamination des eaux et des sols par les - Recueillir et recycler les lubrifiants
huiles, graisses, hydrocarbures et peintures à - Prendre les précautions de déversements
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 33

l’endroit du parc de matériel et des postes de accidentels


bitumage.
3. Pollution atmosphérique causée par les Installer et assurer le fonctionnement
postes de bitumage. d’équipement contre la pollution
atmosphérique.
4. Génération de poussière et de bruits à - Humecter périodiquement les routes
l’endroit du chantier. - Doter l’équipement de silencieux.
5. Pollution de l’air et nuisances sonores - Prévoir dans les plans des barrières
engendrées par les engins opérant dans les - Se conformer aux normes
quartiers résidentiels, en particulier des - améliorer le transport en contrôlant la
métropoles ou des régions rurales très gestion de la circulation.
peuplées, traversées par une route.
6. Enlaidissement du paysage par les - Créer des formes architecturales.
remblais, les coupes profondes, les travaux - Rétablir des plantations sur les bords de
de remplacement et les carrières. routes.

7. Glissements, affaissements de terrain et - Prévoir les travaux de drainage.


autre type de mouvements de terrain à - Modifier le tracé
l’endroit des déblais. - stabiliser les déblais
8. Erosion des terrains en aval de la plate- - Accroître le nombre d’exutoire
forme, qui reçoivent des ruissellements - Situer les exutoires de façon à amener
concentrés par les réseaux de drainage toutes les eaux.
ouverts ou fermés. - Revêtir les surfaces de réception.
9. Présence d’ordures sur le bord des routes. -prévoir des bornes de propreté
- préconiser une législation et dépôts
sauvages de détritus.
10. Dangers encourus par les conducteurs de -préciser dans le plan des balises appropriées.
véhicules à l’endroit où les travaux de
construction obstruent les routes existantes
11. Altération du ruissellement des eaux de Installer des ouvrages de drainage adéquats.
surface et de l’écoulement des eaux
souterraines (où les déblais rencontrent les
nappes phréatiques supérieures, les sources,
etc.)
12. Destruction de la flore et de la faune à Modifier le tracé, autant que faire se peut, à
l’emprise de la route. de valeur que l’étude aura préalablement
retenue.
13. Endommagement, voire disparition des Déterminer le tracé des routes nationales en
habitats de la faune terrestre, des ressources des milieux sensibles, uniques, etc.
biologiques ou des écosystèmes qui devraient
être protégés.
14. Alterner des régimes hydrologiques des - Modifier le tracé pour éviter les milieux
milieux humides par des constructions de sensibles
digues nuisibles à ces écosystèmes - Installer des canaux, des ponts, etc.
15. – Rupture des voies migratoires - modifier le tracé
empruntées par les espèces sauvages et le - Installer des passages inférieurs.
bétail.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 34

- Aggravation des accidents de la route subis


par les animaux
16. Mauvaise hygiène et évacuation des Prévoir des latrines aux endroits appropriés.
déchets solides inadéquate dans les camps de
construction et sur les chantiers.
17. Risque de transmission de maladies Faire en sorte que les ouvriers soient
contagieuses entre les ouvriers et la mélangés en conséquence.
population locale.
18. Formation temporaire de milieux Analyser l’écologie du vecteur dans les
propices au développement de moustiques mesures nécessaires pour éviter autant leurs
vecteurs de maladies (par ex. étendu d’eau foyers.
stagnante exposée au soleil).
19. Création de couloirs de transmission de Mettre en place des services de santé
maladies, de propagation d’animaux vétérinaire aussi bien que des postes de
parasites, d’herbes adventices et, en général, contrôle.
d’organismes indésirables
20. Activités de braconnage perpétrées par Prévoir dans le code du travail une clause
les ouvriers.
21. – Bouleversement et déplacement des Elaborer des mécanismes et des conditions
communautés résidant dans l’emprise de la locales en matières compensatoires
route. adéquates selon les capacités
- Un grand nombre de populations vivant à institutionnelles.
proximité de villes ou dans des régions
agricoles fertiles peuvent être touchées.
22. Obstruction, entre autres, des chemins Prévoir des passages bien conçus.
entre les habitations et les exploitations
agricoles, qui se traduisent par une plus
grande perte de temps dans les trajets
journaliers.
23. Difficulté de circulation des véhicules non Inclure des voies de circulation lente et un
motorisés dans l’emprise en raison de droits aménagement sans danger.
de passage insuffisants ou entravés.
24. Risque d’accidents de la circulation - Concevoir et réaliser à la fois un plan
pouvant être à l’origine de blessures ou d’urgence permettant de gérer les
d’accidents fatals provoqués par des déversements accidentels
déversements des substances toxiques. - Désigner des circuits par des substances
dangereuses.
25. Développement induit : installation de Faire appel à des agences spécialisées dans les
commerces, d’industries et d’habitations le domaines des terres, qui prendraient part à
long des routes et étalement du toutes les réunions à la réalisation de
développement urbain. l’évaluation de l’évaluation des impacts par
la mise en place d’un programme de
développement.
26. Augmentation des transports motorisés Intégrer au projet des volets faisant la part
(pouvant entraîner un recours accru à des de transport non motorisé
carburants importés).
27. Obstacles à l’économie du transport non Intégrer au projet des volets visant à l’usage
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 35

motorisé, en raison des changements de modes de transport non motorisé.


apportés à l’utilisation de terres ou à une plus
grande disponibilité de moyens motorisés.
28. Exploitation forestière non planifier ou Cfr Route rurale
illégale.
29. Défrichement illégal ou non planifié Cfr route rurale
30. Invasion illégale de terres des Etablir une législation claire visant le long
communautés par des squatters ou des terme et mettant l’accent sur la participation
braconniers. locale dans les prises des décisions.

5. 2. Impacts environnementaux types et mesures d’atténuations courantes :


Construction et exploitation d’installations de production hydroélectrique

Activité enjeu /impact mesure d’atténuation possible


environnemental potentiel
Déboisement et excavation du site de construction (centrale et
campements)
1. Perte de végétation 1. R e b o is s e m e n t
2. Perte d’habitat faunique 2. Création ou amélioration
d’habitat
3. Perturbation de la faune 3. Mesures antibruit et
par le bruit et la circulation restrictions à la circulation
4. Perturbation d’espèces 4. Choix du site pour les
rares ou menacées éviter, protection (ex. :
clôtures) et déplacement
5. Impacts sur l’agriculture et 5. Choix du site pour les
les usages traditionnels éviter, aide à la réinstallation
des résidences, des fermes,
etc. et compensation
6. Impacts sur le tourisme et 6. Choix du moment des
les loisirs activités pour les éviter et
compensation
7. Impacts dus à la poussière 7. Utilisation d’abat-poussière
8. Impacts dus au dynamitage 8. Choix du moment des
et au bruit activités, mesures
d’éloignement des poissons et
de sécurité (ex. : avertisseurs),
pare-éclats, mesures de
réduction du bruit
9. Impacts sur la foresterie 9. Récupération du bois
commercialisable et
reboisement
10. Impacts 10. Mesures pour minimiser
environnementaux négatifs les impacts :
de la construction : • Contrôle de la pollution de
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 36

• Pollution de l’air et de l’eau l’air et de l’eau


par la construction et • Choix minutieux de
l’élimination des déchets l’emplacement des camps, des
• Érosion du sol immeubles, des bancs
• Destruction de la végétation d’emprunt, des carrières et
• Problèmes sanitaires et de des sites d’entreposage de
santé causés par les camps de déblai,
construction • Revégétation et autres
précautions pour minimiser
l’érosion,
• Traitements des eaux usées,
assainissement de l’eau de
consommation et
infrastructure de santé
publique
Préparation et mise en eau du réservoir
1. Élimination de la végétation 1. Brûlage dirigé, recherche
d’autres utilisations (ex. :
centrale alimentée à la
biomasse), offrir la végétation
à la population locale
2. Perte d’utilisations futures 2. Choix du site pour l’éviter
des sols et compensation
3. Turbidité et envasement 3. Choix du moment et de la
durant la mise en eau durée de la mise en eau et
contrôle de l’érosion
4. Décrochement et érosion
des berges 4. Choix du moment et de la
durée de la mise en eau,
protection des berges,
conservation sélective des
souches et de la végétation
des berges
5. Perte ou création d’habitat 5. Pratiques de gestion de la
des poissons pêche incluant la création de
nouveaux habitats
6. Passage à des espèces 6. Pratiques de gestion de la
lacustres pêche incluant la création de
nouveaux habitats
7. Perte de possibilités de 7. Choix du moment des
pêche activités, réduction de la
période de construction et
compensation
8. Impacts sur les camps de 8. Aide à la réinstallation ou
pêche et le tourisme compensation
9. Perte d’autres possibilités 9. Choix du moment des
de tourisme et de loisirs activités, réduction de la
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 37

période de construction,
conception du réservoir pour
améliorer les possibilités
d’utilisation future
10. Perte de ressources 10. Choix du site pour les
archéologiques et culturelles éviter et protection ou
récupération des ressources
touchées
11. Déplacement des 11. Relocalisation des
personnes vivant dans personnes dans une zone
la zone inondable appropriée
• Compensation pour les
ressources perdues
• Fourniture de services de
santé, d’infrastructures, de
possibilités économiques et
d’emploi
12. Perturbation sociale et 12. .Maintien du niveau de
diminution du niveau de vie. vie en veillant à donner accès
à des ressources au moins
équivalentes à celles qui ont
été perdues
• Fournitures de services
sociaux et de santé

13. Détérioration de 13. Choix du site de


l’environnement causée par relocalisation pour éviter de
un usage intensif des dépasser la capacité de charge
ressources du territoire
• Augmentation de la
productivité ou amélioration
de la gestion du sol
(agriculture, pâturage,
foresterie, aquaculture) pour
accueillir une population
accrue

14. Perturbation de groupes 14. Éviter le déplacement de


ethniques vulnérables groupes ethniques
vulnérables, sinon les
relocaliser dans une région où
ils pourront conserver leur
mode de vie et leurs
coutumes
15. Perte d’espaces naturels et 15. Emplacement du barrage
d’habitat faunique ou diminution de la taille du
réservoir pour éviter ou
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 38

minimiser la perte
• Établissement de parcs ou
de réserves en compensation
• Sauvetage et déplacement
des animaux
16. Usages conflictuels de
l’eau 16. Conception et gestion du
barrage dans le contexte des
plans de développement
régional
• Répartition équitable de
l’eau entre les petits et les
grands utilisateurs du bassin
versant
Extraction des agrégats
1. Transport et manutention 1. Utilisation des matériaux de
déblai et choix du site
incluant
Afflux de travailleurs
1. Pressions accrues sur les 1. Restriction à l’utilisation des
ressources (pêcherie, zones sensibles et
agriculture, foresterie, chasse sensibilisation à
et pêche) l’environnement
Installation et retrait des batardeaux (Barrage pour empêcher
l’eau)
1. Hausse de la turbidité des 1. Filtres à limon et sélection
eaux des plans récepteurs des matériaux de construction
Installation et retrait des
batardeaux
Chemins d’accès
1. Déplacement de la faune 1. Utilisation des routes
causé par la perte d’habitat existantes, choix des tracés
pour l’éviter et accès par rail
ou par voie navigable
2. Perte de végétation causée 2. Utilisation des routes
par le déboisement existantes, choix des tracés
pour l’éviter et reboisement
3. Pression accrue sur la pêche 3. Accès temporaire ou
causée par l’accès nouveau ou restrictions à la pêche
amélioré
4. Perturbation des ruisseaux 4. Choix du site pour éviter
et des lacs par la construction, que les routes enjambent des
la circulation, l’envasement et ruisseaux et longent des plans
la modification des modèles d’eau, utilisation de buses de
d’écoulement dimensions appropriées,
utilisation de zones tampons
et de pièges à sédiments
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 39

5. Déplacement des camps de 5. Accès temporaire,


pêche et de tourisme restrictions d’accès
(ex. : barrière) ou
compensation
6. Ouverture du territoire 6. Limitation de l’accès,
rendue possible par les fourniture de services de
chemins d’accès et les lignes développement rural et de
de transport santé pour minimiser l’impact

Exploitation du réservoir
1. Érosion des berges 1. Protection des berges (ex. :
perré, gabions)
2. Perte ou création d’habitat 2. Conception de la centrale
aquatique par : et du réservoir :
• Fluctuation du niveau d’eau • Création d’un nouvel
• Régime thermique altéré habitat
• Émission d’éléments nutritifs • Conception de la prise
• Épuisement de l’oxygène d’eau pour influer sur le
niveau de stratification
• Déboisement du réservoir
• Conception de la prise
d’eau et déboisement du
réservoir
3. Transformation et 3. Déboisement du réservoir,
bioaccumulation de mercure stabilisation des berges, retrait
et recouvrement des matières
organiques
4. Pression accrue sur la pêche 4. Préparation et
aménagement du réservoir
incluant la gestion des
poissons et de la faune (ex. :
amélioration des habitats,
ensemencement, restrictions à
la chasse et à la pêche)
5. Amélioration des habitats 5. Aucune
de la sauvagine
et de la faune aquatique
6. Perte ou déplacement de 6. Gestion de la faune (ex. :
mammifères aquatiques, exploitation contrôlée,
d’habitats et d’usages amélioration des habitats) ou
traditionnels associés au mesures de déplacement
système riverain
7. Possibilité d’augmentation 7. Préparation et
des activités récréatives aménagement du réservoir
(navigation de plaisance, avec les utilisateurs potentiels
baignade, pêche, etc.) des ressources, voies d’accès
et mesures de contrôle (ex. :
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 40

rampe de mise à l’eau)


8. Modifications à la santé 8. Mesures de sécurité (ex. :
humaine (ingestion panneaux de sécurité),
de mercure) et au régime formation sur le risque et aide
alimentaire pour obtenir d’autres sources
de nourriture
9. Augmentation des maladies 9. Conception et exploitation
reliées à l’eau du barrage pour réduire
l’habitat des vecteurs
• Lutte contre les vecteurs
• Prophylaxie et traitement
des maladies
10. Augmentation locale de 10. Lutte contre les vecteurs
l’humidité et du brouillard,
créant un habitat favorable
aux insectes vecteurs de
maladies (moustiques,
mouches tsétsé)
11. Émission de méthane 11. Préparation du réservoir et
conception de la prise d’eau
et de la centrale pour
minimiser les conditions
anaérobiques
12. Émission de dioxyde de 12. Préparation du réservoir
carbone pour minimiser la présence de
matières organiques
13. Prolifération de plantes 13. Élimination de la
aquatiques dans le réservoir végétation ligneuse de la zone
et en aval nuisant au débit en d’inondation avant la mise en
aval du barrage, aux eau du réservoir (retrait des
systèmes d’irrigation, à la éléments nutritifs)
navigation et à la pêche et • Mesures de contrôle des
accentuant la perte d’eau par plantes aquatiques
évaporation • Récolte des plantes
aquatiques pour la production
de compost, de fourrage ou
de biogaz
• Régulation du débit et
manipulation des niveaux
d’eau pour décourager la
croissance des plantes
aquatiques
14. Détérioration de la qualité 14. Élimination de la
de l’eau dans le réservoir végétation ligneuse de la zone
d’inondation avant la mise en
eau du réservoir
• Contrôle de l’utilisation du
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 41

sol, de l’évacuation des eaux


usées et de l’utilisation de
produits chimiques dans le
bassin hydrographique
• Limite à la période de
retenue de l’eau dans le
réservoir
• Évacuation de l’eau à
différents niveaux pour éviter
le rejet d’eau anoxique
15. Sédimentation du 15. Contrôle de l’utilisation
réservoir et réduction du sol dans le bassin
de la capacité de stockage hydrographique (surtout
empêcher la conversion de
forêts en terres agricoles)
• Reboisement ou mesures de
conservation du sol dans les
bassins hydrographiques (effet
limité)
• Élimination hydraulique des
sédiments (éclusage, vannage)
• Exploitation du réservoir de
façon à réduire la
sédimentation (perte de
puissance)
16. Formation de dépôts 16. Éclusage et vannage des
sédimentaires à l’entrée du sédiments
réservoir créant un effet de
remous, des inondations et de
l’engorgement en amont
17. Accrochage des filets de 17. Déboisement sélectif avant
pêche dans la végétation la mise en eau
submergée au fond du
réservoir
18. Problèmes 18. Planification intégrée à
environnementaux causés par l’échelle du bassin
le développement suscité par pour éviter les utilisations
le barrage (culture irriguée, abusives, inappropriées ou
industries, croissance des conflictuelles de l’eau et du
municipalités) sol
Exploitation de la centrale et de l’évacuateur de crues —
impacts en aval
1. Érosion et envasement 1. Conception de la centrale,
protection des berges,
modification du canal
d’évacuation et gestion
appropriée des débits
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 42

2. Affouillement dans le lit de 2. Conception d’un piège à


la rivière en aval du barrage sédiments efficace et
évacuation des sédiments (ex.
: éclusage, vannage) pour
accroître la teneur en sel de
l’eau évacuée
3. Altération de l’habitat 3. Régulation du débit
aquatique pendant les périodes critiques,
modification du canal
d’évacuation et création d’un
nouvel habitat pour
compenser les pertes
4. Impacts sur la productivité 4. Conception de la prise
aquatique d’eau et de la centrale (pour
minimiser les changements
aux régimes thermique et
d’oxygène dissous),
régulation du débit pendant
la fraie et l’incubation des
oeufs, création d’habitat,
régulation du débit et
modifications du canal
pour minimiser l’assèchement
de l’habitat
5. Impacts sur la qualité de 5. Préparation du réservoir,
l’eau conception de la prise d’eau
et de la centrale (ex. :
suppression des matières
organiques, contrôle de
l’érosion et gestion du débit)
6. Impacts sur les loisirs et le 6. Conception de la centrale,
tourisme régulation du débit,
modifications au canal,
création de voies de
contournement (ex. : portage,
berroulant) et implantation
de mesures de sécurité
7. Passage et mortalité des 7. Conception de la prise
poissons d’eau, mesures d’éloignement
des poissons ou passes à
poissons (ex. : échelle à
poissons)
8. Mortalité des poissons par 8. Conception de l’évacuateur
embolie gazeuse de crues et des prises d’eau
pour minimiser la
supersaturation des gaz et
mesures
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 43

d’éloignement des poissons


9. Changements dans les 9. Mesures de sécurité et
possibilités de pêche mesures visant à encourager
ou à décourager la pêche
10. Réduction de l’agriculture 10. Régulation du débit en
de décrue aval du barrage pour
reproduire
partiellement le régime
naturel d’inondation
11. Salinisation des plaines 11. Régulation du débit pour
d’inondation minimiser l’impact
12. Intrusion d’eau salée dans 12. Maintien d’un débit
l’estuaire et en amont minimal pour éviter
l’intrusion

5. 3. Industrie du ciment

Impacts potentiel Négatifs Mesures d’atténuation


Impacts directs : Choix de l’emplacement
1. Localisation de la cimenterie sur ou à - Choisir un emplacement qui soit, autant que
proximité d’humides sensibles, tels que les possible, dans une zone industrielle, de
mangroves, les estuaires, les milieux humides manière à réduire ou à concentrer la
et les récifs de corail. pression exercée sur les ressources locales et
en vue de faciliter le contrôle des substances
rejetées
- Associer les agences des ressources naturelles
au choix de l’emplacement pour l’examen
des solutions de rechange.
2. Emplacement des installations le long des - Le choix de l’emplacement devrait intégrer
cours d’eau pouvant causer leur les possibilités minimisant les conséquences
dégradation. pour l’environnement et n’entravant pas
l’utilisation des eaux.
- il y aurait lieu de situer les installations qui
émettent des rejets liquides près d’un cours
d’eau dont la capacité d’assimilation des
déchets est adéquate.
3. Emplacement pouvant créer de graves Situer les installations dans une zone qui ne
problèmes atmosphériques dans la région soit pas soumise à des inversions d’air, qui ne
collecte pas de polluants et où les vents
dominants se dirigent vers les régions
relativement peu habitées.
4. Emplacement pouvant exacerber les Le choix d’un emplacement devrait évaluer
problèmes d’évacuation des déchets solides celui-ci en tenant compte des lignes
d’une région directrices suivantes :
- taille du terrain permettant une mise
en décharge ou une évacuation sur
place
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 44

-
décharge suffisante à proximité
-
accessibilité pour que les services
publics ou privés puissent collecter et
transporter les déchets solides jusqu’à
leur destination finale.
Impacts directs : fonctionnement de l’usine
5. – Pollution de l’eau causée par le rejet - L’analyse en Laboratoire des effluents
d’effluents liquides et des eaux de liquides devrait comporter un examen de la
refroidissement ou de ruissellement émanant Teneur en sels dissous, des particules totales
de l’amoncellement des déchets en suspension, des Sels, de la teneur en
alcalins, du Potassium, des Sulfates. Un
Contrôle de la Température, du pH sur Place
devrait également être effectué.
Pour Toutes Les Usines
- Usine : matières en suspension (MES), - Ne pas rejeter d’eau de
teneur totale en sels dissous, température, refroidissement. Si un recyclage ne se
pH. montre pas réalisable, rejeter Les Eaux
- Ruissellements émanant des piles de De Refroidissement Pour Autant Que
matériaux stockés : MES, pH L’élévation De La Température Des
Eaux Réceptrices Ne Dépasse Pas 3°C.
- Ne Pas Déverser Les Boues Contenues
Dans Les Réservoirs De Vidange.
- Maintenir La Teneur En Ph Des Rejets
D’effluents Entre 6,0 Et 9,0.
Pour Les Usines Qui Ne Pratiquent Pas De
Lessivage
- Matières En Suspension <150
G/Tonne De Production.
- Teneur Totale En Sels Dissous Ne
Devant Pas Dépasser Les Niveaux
Contenus Dans Les Eaux
D’exploitation De L’usine.
Pour Les Usines Qui Ne Pratiquent Des
Lessivages
- Matières en suspension <150 g/tonne
de production
- Teneur totale en sels dissous<1,5
kg/tonne de production.
Piles de matériaux stockés
- assurer que les pluies et de
ruissellements s’infiltrent le moins
possible dans les piles provoquant des
phénomènes de percolation.
- Installer un système d’étanchéité des
aires de stockage.
Nettoyage de l’équipement, lavage des
routes ou autres
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 45

-
<150 g/tonne de production lors du
nettoyage des équipements ou
pendant les périodes de pluie.
- Les méthodes d’entretien de la
cimenterie doivent correspondre au
degré d’atténuation recherché.
6. Emissions de particules produites par - Installer des collecteurs à filtres en tissu
l’ensemble des activités de la cimenterie - Mettre en place des dépoussiéreurs
(broyage, manipulation des matériaux, mise électrostatiques dotés d’humidificateurs
en activité des fours et refroidisseurs de nécessaires aux opérations de séchage.
Clinkers) rejetées dans l’atmosphère. - Assurer le contrôle des particules sèches
provenant des installations suivantes :
- four, 150g/tonne de charge
- refroidisseur de clinker, 50 g/tonne
de charge
- au sol, à l’extérieur de l’enceinte,
80µg/m3
- cheminée, 100 µg/m3.
7. Emissions des particules provenant de Prévoir des mesures de contrôle telles que :
sources présentes au sol (particules de - traitement des routes
poussière fugaces), des routes et des - arrosage des tas
amoncellements. - Recours à des aspirateurs industriels
- Limite de vitesse ne dépassant pas 20
km /h.
8. Emission de SOx dans l’atmosphère - Résorber les substances alcalines intensifiées
provenant de la combustion de carburant par l’utilisation de fours préchauffant en
employé dans les fours ayant recours à des opérations de lavage
naturel et employer des gaz d’échappement
pour le séchage et le broyage des matières
premières.
- Une analyse des matières premières lors de
l’étude de faisabilité du projet peut
déterminer les niveaux de soufre permettant
d’élaborer un équipement de contrôle
efficace des émissions.

A l’intérieur de l’enceinte
-Moyenne arithmétique annuelle: 100µg/m3
- Pointe maximum par 24 heures : 1000
µg/m3

A l’extérieur de l’enceinte
- Moyenne arithmétique annuelle : 100 µg/m3
- Pointe maximum par 24 heures: 1000
µg/m3
9. Emissions de NOx dans l’atmosphère - Résorber les émissions de NOx en se servant
provenant de la combustion de mazout de charbon comme combustible et de fours
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 46

employé dans les fours. de réchauffement ou de précalcination.


- Il importerait d’examiner soigneusement
l’emploi de matières végétales ou de déchets
chimiques provenant d’autres industries
locales dans la mesure où ces combustibles
sont susceptibles d’accroître les émissions de
NOx dans l’atmosphère.
10. Pollution atmosphérique causée par la - Entreprendre le démarrage au moment, si
mise en service du four ne disposant pas possible, où les vents ne se dirigent pas vers
d’un dépoussiéreur électrostatique des régions habitées ou écologiquement
sensibles.
11. Pollution atmosphérique due à un - Concevoir des dépoussiéreurs
mauvais fonctionnement du dépoussiéreur électrostatiques équipés de chambres
électrostatique parallèles de manière à ce que l’une soit en
usage quand l’autre est en réparation.
- Faire respecter le règlement qui interdit la
mise en service du four si le dépoussiéreur
électrostatique est en arrêt total.
12. Pollution de l’atmosphère par des - Des Etudes Ont Montré Que La Plupart Des
substances Substances Organiques Sont Détruites A
99,99% Et Que Les Métaux Sont Retenus Par
Les Poussières De Ciment Collectées Par Le
Système De Lutte Contre La Pollution.
- Veiller à ce que (a) les déchets dangereux et
les huiles résiduelles soient analysés avant
d’approuver leur combustion et (b) que
l’efficacité des fours soit maintenue.
- Introduire les déchets dans la partie
« chaude » du four.
- Mettre en place des procédures de
manipulation des déchets dangereux ainsi que
des plans d’urgence.
13. Maladies du travail dues à l’émanation L’usine devrait mettre en place un
de poussières fugaces, à la manipulation de programme de santé et de protection en vue
matériaux ou à d’autres types d’activités. de :
- identifier, évaluer, surveiller et assurer
de façon spécifique le contrôle des
risques pour la santé et la sécurité des
employés
- répondre aux dangers auxquels la
santé et la sécurité des ouvriers sont
confrontées
- adopter des procédures de protection
des employés
- apporter une formation en matière de
sécurité.
15. Problème régional d’évacuation des - Prévoir des aires d’évacuation sur place
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 47

déchets solides exacerbé par un manque appropriées ou bien se servir des poussières
adéquat d’entreposage sur place. produites par des fours et d’autres sous
produits en tant que matériaux de
remplacement, à partir du principe qu’un
examen minutieux des lixiviats a été entrepris
et que leurs caractéristiques sont connues.
- Se servir des poussières produites par les
fours pour chauler les sols, neutraliser les
acides ou stabiliser les déchets dangereux.
16. Perturbation des circuits de transit, - Choisir un emplacement qui puisse atténuer
émissions de bruit, accroissement de la un certain nombre de ces problèmes.
circulation et augmentation des risques - Il y aurait lieu d’effectuer des études
d’accidents encourus par les piétons spécifiques en matière de transport lors de la
qu’entraînant le va-et-vient des poids lourds faisabilité du projet et qui détermineraient les
transportant les matières premières, les trajets les plus sûrs afin d’atténuer les impacts.
carburants ou le ciment. - Développer une réglementation concernant
les engins de transport et développer des
plans d’urgence pour restreindre les risques
d’accidents durant le transport des
combustibles résiduels.
17. L’exploitation locale du calcaire destiné à - Prévoir un plan où l’exploitation des
l’approvisionnement d’une cimenterie risque carrières soit adaptée aux quantités
de créer des conflits avec certaines industries disponibles et imposer des restrictions sur les
comme celle du bâtiment et de la méthodes d’exploitation
construction qui a recours aux mêmes - Assurer une coordination avec l’agence
matériaux. Par ailleurs, une exploitation non responsable en vue de mettre à l’étude les
contrôlée ou illimitée peut étendre l’érosion possibilités de remise en valeur de
et la sédimentation des cours d’eau. l’emplacement une fois l’installation
démantelée.
- Prévoir un plan de remise en état des mines
de calcaire.

5.4. Industrie des métaux lourds non ferreux

Les métaux dont il est question ici sont l’aluminium, les alliages ferreux, le cuivre,
le plomb, le zinc et le nickel. Il existe, par ailleurs, beaucoup plus de métaux non
ferreux, mais dans la mesure où ils sont produits en petites quantités et selon des
moyens de fabrication hautement spécialisés où qu’ils sont dérivés d’autres procédés.

La banque mondiale ne participe que rarement à ce genre de projets.

Impacts potentiels négatifs Mesures d’atténuation


Impacts directs : choix de l’emplacement
1. Implantation d’une usine sur ou à - Installer, si possible, l’usine dans une zone
proximité d’habitats sensibles, tels que les industrielle de manière à réduire et à
mangroves, les estuaires, les milieux humides concentrer la pression exercée sur les services
et les récifs de corail. de l’environnement de la région et à faciliter
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 48

le suivi des rejets.


- Faire participer les agences de gestion des
ressources naturelles dans le choix de
l’emplacement pour effectuer l’examen des
solutions de remplacement.
2. Emplacement d’usine le long d’un cours - le choix de l’emplacement devrait examiner
d’eau causant sa dégradation les solutions qui aient sur l’environnement
aussi peu d’effets que possible et qui ne
compromettent pas les bénéfices que
représente l’exploitation des plans d’eau.
- Les usines qui émettent des rejets liquides ne
devraient être situées que près d’un cours
d’eau dont la capacité d’assimilation des
effluents traités est suffisante.
3. Situation pouvant causer de sérieux Implanter l’usine à une hauteur qui soit
problèmes de pollution atmosphérique dans supérieure à la topographie de la région, dans
la contrée. une zone qui ne subisse pas d’inversions
atmosphériques et où les vents dominants
soufflent vers les zones relativement peu
peuplées
4. Localisation pouvant intensifier les Il importerait d’évaluer l’emplacement à
problèmes de déchets solides que rencontre partir des lignes directrices suivantes :
la localité - proximité d’une décharge convenable
- taille du terrain permettant de prévoir
une décharge ou un système
d’élimination sur place
- accessibilité pour que des services
publics ou privés de collecte puissent
transporter les déchets solides jusqu'à
leur destination finale
- réutilisation ou recyclage des
matériaux pour réduire les volumes
de déchets.
5. Pollution de l’eau causée par les rejets Il conviendrait d’analyser en laboratoire les
d’effluents liquides, les eaux de effluents liquides y compris: métaux, MES,
refroidissement ou les écoulements huiles et graisses, azote ammoniacal, pH, et
provenant des déchets entassés d’assurer le suivi de la température sur place.
- Usine: métaux, huiles et graisses, azotes Tous types d’usines
ammoniacal - pas de rejet d’eaux de
- Ecoulement des matériaux stockés : MES, refroidissement. Si leur recyclage se
pH, métaux montre impossible, celles-ci seront
déversées à condition que l’élévation
de la température de l’exutoire ne
dépasse pas 3°c.
- Maintien de la teneur en pH des rejets
d’effluents entre 6,0 et 9,0
- Contrôle des effluents selon les
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 49

restrictions prévues par la Banque ou


selon d’autres normes pour les
procédés spécifiques
Aires de stockage des matières et aires
d’évacuation des déchets solides
- Eviter que les eaux de ruissellement ne
viennent, de façon excessive, s’infiltrer
au travers des matières.
- Procéder au revêtement des sols des
zones de stockage à ciel ouvert.
6. Emissions dans l’atmosphère de particules Contrôler les particules en installant des
provenant des activités de l’usine en général collecteurs à filtre en tissu ou des
dépoussiéreurs électrostatiques.
7. Emissions de gaz que le traitement des - Epurer les gaz en employant des solutions
métaux et la combustion de mazout alcalines
- une analyse des matières premières, lors de
la phase de faisabilité du projet, peut
déterminer les niveaux de soufre en vue de
concevoir un équipement de contrôle des
émissions.
8. Déversements accidentels de solvants - Entretenir les aires qui servent à
potentiellement dangereux, de substances l’entreposage et à l’élimination des substances
acides et alcalines. pour enrayer les rejets accidentels.
- Installer un équipement de contrôle des
déversements, des réservoirs à doubles parois
ou creuser des fossés autour des réservoirs de
stockage.
9. Les ruissellements de surface des - Il est possible de contrôler l’infiltration des
composés, des matières, du charbon, des eaux de pluie et les écoulements émanant des
grésillons de coke et autres substances matières solides, du mazout et des déchets
habituellement empilées dans l’enceintes de empilés en recouvrant ces substances d’une
l’usine peuvent être facteurs de pollution. bâche ou en les confinant de manière à
empêcher la pollution des eaux de surface et
du sou-sol
- les zones endiguées devraient être de taille
suffisante pour contenir les précipitations
d’une durée moyenne de 24 heures.
10. – Risques pour la santé des travailleurs L’usine devrait mettre en place un
causés par la manipulation des matériaux ou programme de santé et de sécurité se
par les procédés de fabrication et exposés proposant de :
aux poussières fugaces ainsi qu’au bruit. - identifier, évaluer, exercer le suivi et
- Accidents se produisant plus fréquemment contrôler les risques pour la santé et la
que la moyenne en raison d’un manque du sécurité des travailleurs
personnel ou de qualifications. - fournir une formation en matière de
sécurité
11. Problème régional des déchets solides Prévoir des aires d’élimination sur les lieux en
intensifié par un système intermédiaire de partant du principe que les caractéristiques
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 50

stockage inadéquat ou un manque de des lixiviats dangereux sont connues.


décharges finales.
12. Perturbation des circuits de transit, - Le choix de l’emplacement peut atténuer un
apparition de bruits créés par la circulation certain nombre de ces problèmes
et augmentation des risques d’accidents - il conviendrait de mener, lors de l’étude de
encourus par les piétons qu’entraînent le va- faisabilité du projet, des études en matière de
et-vient des poids lourds qui transportent les transport visant à déterminer les itinéraires les
matières premières et les carburants. plus sûrs.Pr2voir un règlement des transports
et un plan d’intervention de façon à diminuer
les risques d’accidents.
13. Exploitation locale des minerais et du - Faire en sorte que les utilisations du charbon
charbon destinés à la fabrication des métaux correspondent aux quantités disponibles et
risque d’entrer en conflit avec les autres imposer des restrictions sur les méthodes
industries (utilisation du charbon dans les d’exploitation.
services publics) et d’aggraver l’érosion ou la - Assurer une coordination avec l’agence en
sédimentation des cours d’eau en raison de charge en vue d’examiner les solutions
méthodes d’extraction excessives ou possibles de restauration de l’emplacement
abusives. une fois l’installation démantelée.
14. Le traitement des métaux est susceptible - Effectuer les opérations de traitement des
de requérir une énergie importante en métaux à des heures où les autres industries
électricité pouvant être conflictuel avec les fonctionnent à partir d’électricité ne sont pas
autres usages industriels. actives.
- Accroître les capacités de génération
électrique.

5.5. Exploitation minière et traitement des métaux

1. Ce secteur comporte à l’exploitation minière, aux activités de transport, au


traitement des minéraux et aux matériaux de construction et comprennent :

- l’exploitation à ciel ouvert et sous terre de minerais, de minéraux non


métalliques et industriels ainsi que la production de matériaux de construction
et d’engrais;
- l’extraction sur place de minéraux liquéfiables et solubles (notamment le soufre
et, plus récemment, le cuivre), l’exploitation minière hydraulique et par
dragage le long des cours d’eau et des eaux du littoral ainsi que le lessivage des
amoncellements formés par les activités d’extraction des mines (en particulier
de l’Or et du Cuivre).

2. La gestion des matériaux, présents au sein de la région minière aussi bien que de
ceux qui entrent et sortent des installations de traitement nécessite un parc important
d’équipements d’excavation et de transport (camions, bennes racleuses, pelleteuses,
dragues, roues à augets et bulldozers), des convoyeurs, des pipelines ou des rails.

Les installations de traitement sur place se composent d’usines de préparation et


du lavage du charbon et des matériaux de construction, des unités de préparation, des
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 51

usines de concentration, des unités de lessivage du site minier et, selon les conditions
économiques de la région, des fraisage d’envergure constituent un vaste complexe
industriel dont les effectifs peuvent représenter des milliers d’employés et nécessiter
une infrastructures comprenant des équipements collectifs, des terrains d’aviation, des
routes principales, une voie de chemin de fer, un port (s’il y a lieu) et toutes les
installations collectives annexes.

Impacts potentiels négatifs Mesures d’atténuation


Impact direct
1. Modification ou destruction du profil du Requérir que des enquêtes judicieuses soient
sol, de la végétation et des systèmes de entreprises examinant les ressources des
drainage en surface pendant les activités régions susceptibles d’être touchées par le
d’exploration, d’exploitation et de projet avant que celles-ci ne soient
construction. endommagées, en vue d’identifier :
- les biens historiques et culturels
- la faune et la flore
- les sols
- la quantité et la qualité d’eau souterraine et
superficielle
- les utilisations des sols
- les traits topographiques marquants
Déterminer les usages conflictuels des
ressources et adopter les mesures
d’atténuation appropriées pouvant inclure :
- aucune prise d’action
- échelonnement des opérations
sauvetage et préservation des biens
culturels et historiques
- séparation et entreposage des
matériaux terreux pouvant servir à la
remise en état des sols.
2. Détérioration ou destruction des biens Cfr ci- dessus
culturels et des sites historiques. - procéder à l’inspection des documents
durant l’exploitation, lors des travaux de
construction et d’exploitation.
3. - Dégradation des eaux de surface par - Exiger des mesures de lutte contre le
l’érosion des sols perturbés, les terrils et les ruissellement des eaux de pluie et la
matériaux stockés. restauration du couvert végétal des zones
- Amenuisement de la capacité des bassins de perturbées aussi rapidement que possible.
retenue ou des étangs dû à l’envasement. - Faire en sorte que les cours d’eau les bassins
de réception, les étangs et les milieux
humides ne soient pas perturbés.
- Requérir l’emploi de structures ou des
moyens de maîtriser les sédiments s’il est
impossible de parer au problème.
- les normes de qualité de l’eau devraient
tenir compte des matières en suspension.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 52

4. Pollution des eaux de surface et des eaux Exiger le traitement :


souterraines peu profondes ‘aquifères) par les - des eaux extraites des mines
eaux usées provenant du drainage des mines, - des eaux usées et de pluie pour en
des équipements de service et des eaux usées. faire en sorte qu’elles satisfassent les
normes de qualité avent qu’elles ne
soient déversées.
5. Perturbation ou pollution des aquifères par - Eviter ou réduire la pénétration des
les trous ou forage d’exploration et les aquifères située en deçà des couches
excavations. exploitées ;
- les forages effectués en dehors ou en
dessous de la mine devraient être
convenablement cuvelés ou obturés
6. Diminution des ressources en eau locale. Faire en sorte que ces pertes soient
remplacées par d’autres sources.
7. Recul de la reproduction et de la - interdire ou restreindre la perturbation
population de la faune et de la flore causé d’importants habitats des milieux humides.
par la modification et la disparition des - Requérir le plus rapidement possible la
habitats. remise en état des aires de forage et des
habitats propices aux espèces sauvages.
8. Animaux sauvages tués par la circulation - Signaliser les zones de croisement
routière et les opérations minières à ciel empruntées par les animaux sauvages.
ouvert. - Insister sur la vigilance des conducteurs.
- Construire des passages inférieurs.
9. Dégradation ou dépérissement de la Se référer au paragraphe 4.
végétation (et de la fertilité des sols) dû aux
rejets d’eaux polluées (cf.4).
10. Modification de la végétation et Requérir le plus rapidement possible le
introduction d’espèces exogènes. remise en état des zones perturbées et la
restauration du couvert végétal d’espèces
indigènes.
11. Pollution des sols par les roches Exiger l’identification et la séparation des
minéralisées ou toxiques. matières rocheuses toxiques ;
12. Détérioration de la qualité atmosphérique Exiger les mesures suivantes :
et de la visibilité dues aux particules en - méthodes de tirs appropriées en vue
suspension dans l’air (travaux aux explosifs, de réduire les particules en suspension
circulation routière, érosion éolienne). dans l’air
- arrosage des routes empruntées pour
le transport des matériaux.
- Procéder le plus rapidement possible
à la restauration du couvert végétal
ou à l’application de produits
tensioactifs ou d’abat-poussière des
régions perturbées (y compris les
terrils et les terres végétales).
13. Dégradation de la qualité atmosphérique - Des dispositifs antipollution devraient être
causée par les émissions que dégagent les installés et en usage pour tous les
moteurs à diesel équipements à gazole
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 53

- contrôler les vapeurs d’hydrocarbure à tous


les points de transbordement de carburant
- Nettoyer aussi rapidement que possible les
déversements du pétrole.
14. Dégradation de la qualité atmosphérique Exiger le recours à une technologie
due aux émissions engendrées par les permettant d’assurer que les émissions sont
opérations de traitement. maintenues à des niveaux acceptables.
15. Occupation conflictuelle des sols - Prendre l’avis des exploitants de la région
afin de situer les routes d’accès, les
aérodromes, les services publics et dans la
mesure du possible, les installations minières
et de traitement.
- Faire en sorte que les autres exploitations
des sols se poursuivent si elles sont
compatibles avec les activités minières.
16. Détérioration des routes, accidents et - Respecter les limites de charges des routes.
retards de la circulation causés par le passage - Construire des routes qui soient en mesure
accru des camions sur les routes locales. de supporter les charges et ayant une bonne
visibilité.
- Faire en sorte que les routes soient bien
signalisées, les véhicules bien entretenus et les
conducteurs expérimentés et avertis en
matière de sécurité.
- Prévoir un réseau d’autobus ou fournir des
moyens de transport en commun pour les
ouvriers.
17. - Désagréments visuels que représentent la - Peindre les structures pour que celles-ci se
présence de puits, d’excavation à ciel ouvert, confondent avec le paysage (végétation et
d’installations minières et des tours ciel).
d’extraction (mines souterraines). - Eviter le contraste des couleurs
- Défrichement d’emprises linéaires pour les - Utiliser les équipements collectifs le long des
pipelines, les services, les routes et les couloirs, réduire les défrichements et
installations de traitement (cfr. 12) mélanger les espèces végétales autant que
possible.
18. Nuisances sonores infligées aux - Recourir à des écrans de collines
populations humaines et à la faune recouvertes de végétation.
provoquées par les équipements - Respecter les procédures de tirs et employer
d’exploitation, les travaux aux explosifs et les les charges minimales en évitant de tirer la
installations de traitement. nuit ou tôt le matin.
19. Endommagement des structures et Suivre les procédures de tirs de manière à
perturbation des habitants des localités causés réduire les vibrations et installer les
par les vibrations que créent les travaux aux instruments de suivi aux endroits sensibles.
explosifs.
20. Accidents parfois fatals Assurer périodiquement une formation et de
continuels rappels des mesures de sécurité
pour l’ensemble du personnel chargé des
activités d’exploitation.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 54

- Requérir des exercices périodiques des


procédures d’urgence.
- Veiller à ce que tous les visiteurs
soient informés des dangers encourus
et des précautions de sécurité à
prendre.
- Faire en sorte qu’un équipement
approprié de sécurité et de secours
soit disponible et que les employés
aient été instruits à s’en servir.
21. Accroissement de la demande pour les - Exiger des études de préparation au projet
services publics et les équipements collectifs et des examens socio-économiques des
des communautés locales, conflits sociaux et communautés pouvant être affectées en vue
culturels, danger de voir la communauté se de déterminer les effets que l’exploitation
déstabiliser (phénomène d’essor et de peut avoir sur les services l’infrastructure, les
récession). risques de démembrement des communautés
et des conflits pouvant surgir.
- On peut répondre à ces impacts de diverses
façons :
- subventions permettant d’aider les
communautés
- prêts
- impôts payés d’avance
- exploitation minière échelonnée
- construction des équipements
collectifs nécessaires.
- Il conviendrait d’établir, aussitôt que
possible, des relations de coopération et de
travail avec les communautés locales qui
soient maintenues pendant toute la durée du
projet.
- Il importerait d’inciter le personnel du
projet à prendre part aux affaires de la
communauté.
22. Rapport conflictuels avec les cultures - Informer et veiller à ce que tous les
locales, les traditions et les styles employés soient conscients et sensibles aux
cultures et aux styles de vie de la région.
- Faire en sorte que les dirigeants des
communautés soient informés des activités
prévues par le projet, reçoivent l’aide
nécessaire pour leur permettre de déterminer
quels effets sont pour eux problématiques et
assurer qu’ils expriment leurs opinions
concernant les mesures d’atténuation.
- Atténuer les conflits peut vouloir dire
séparer la main-d’œuvre employée pour les
travaux d’exploitation de la communauté
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 55

locale.
23. Affaissement des sols (mines souterraines) - Requérir des étais appropriés dans les mines
souterraines tels que des piliers, des boisages
ou des matériaux de remblaiement.
- Exercer un suivi des terrains en s’assurant
qu’il n’y a pas de danger d’affaissement et en
identifiant les zones où des risques existent
de manière à imposer des restrictions pour
l’occupation des sols.
24. Perte d’oiseaux et animaux dans les - Réduire le plus possible l’étendue et le
bassins de réception des résidus de lixiviats. nombre de ces bassins et prescrire qu’ils
soient rapidement drainés ou fermés quand
ils ne sont pas en usage.
- L’installation de filets, de clôtures ou le
recours à des moyens de dissuasion peuvent
s’avérer nécessaire s’il s’agit de bassins actifs.
25. Modification ou perturbation des eaux de - Requérir l’emploi d’ouvrages ou de
surface (dues aux activités de dragage) méthodes de contrôle des sédiments
- les normes de qualité de l’eau devraient
tenir compte du problème des matières en
suspension.
IMPACTS INDIRECTS
1. Dégradation des régions éloignées en raison - Accéder aux régions écartées par avion
de ses facilités d’accès et de son plutôt que par voie routière durant la phase
développement accru d’exploration
- Restreindre le recours aux routes d’accès, les
éliminer et remettre en état les sols à la fin de
l’exploitation
- Eviter le plus possible le développement de
la communauté en faisant appel à des
équipes tournantes pour empêcher
l’installation permanente des ouvriers.
2. Actes de vandalisme perpétrés sur les biens - Eviter de faire largement connaître les
culturels et les sites historiques ressources culturelles de contrée éloignées ou
de sites non protégés.
- Restreindre l’accès aux personnes qui n’ont
pas lieu d’y être et mettre en place des
patrouilles de surveillance.
3. Disparition d’espèces sauvages dont sont Interdire le port d’arme dans la région, en
responsables les activités de braconnage restreindre l’accès et former des patrouilles
4. Problèmes causés par la croissance d’une Se reporter au paragraphe 20.
population secondaire et par les effets qui y
sont liés
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 56

5.6. Gestion des forets naturelles

La gestion des forêts naturelles peut avoir plusieurs buts différents: la production
de bois d’œuvre ou d’autres produits forestiers, la protection de bassins versants et la
conservation de la diversité biologique, cette section met l’accent sur des projets ou
des volets de projets portant sur l’exploitation des bois d’œuvre et les conséquences
qu’elle entraîne pour l’environnement.

La gestion des forêts orientée vers d’autres produits et divers modes de


production agro-sylvo-pastoraux sera aussi brièvement abordée.

IMPACTS POTENTIELS NEGATIFS MESURES D’ATTENUATION


Impacts directs : exploitation forestière
1. Sols: - Eviter les coupes pendant la saison de
- Erosion : perturbation du sous bois et du pluies, établir des critères pour l’exploitation
sol, fragilité croissante devant l’érosion par forestière sur des terrains en pente ou à
l’eau proximité de points d’eau et déterminer
- Stabilité des terrains en pente : chemins clairement les endroits où l’exploitation
traversant des terrains en pente et devrait être interdite.
défrichement de la végétation donnant lieu à - Réduire les dommages en surveillant les
des glissements de terrain et à des abattages et encourager la régénération
éboulements. rapide de la végétation.
- Perte en éléments nutritifs : perte en raison - Se servir d’équipement et de méthodes
de la récolte du bois, du lessivage accru des d’exploitation dégradant peu les sols et
sols et de leur exposition et de leur réduire les longueurs de débardage.
perturbation là où la végétation a été - Faire en sorte que les parcs à bois soient
enlevée. bien drainés et facilement accessibles en bas
- Température: élévation importante de la des pentes par un chemin direct.
température d’une région qui n’est pas - Restaurer les terrains en terrassant et en
protégée par son couvert forestier, détruisant régénérant les endroits dégradés et en assurer
les matières organiques ou desséchant les sols l’entretien ultérieur.
au point où la régénération est menacée. - Ne pas débarder les arbres entiers, amis ne
- Structure : tassement et perte en matières prélever que les troncs dans les endroits
organiques qui altèrent la structure des sols, faibles en éléments nutritifs.
limitant l’infiltration, la capacité de rétention
en eau, l’aération et l’enracinement et
favorisent la latérisation.
2. Végétation - Recueillir de l’information ou appuyer la
- Répartition des essences: diminution de la recherche sur la dynamique des groupements
diversité des espèces par les coupes sélectives végétaux. La biologie de la régénération et la
des plus beaux spécimens des essences les sylviculture selon les types de forêts.
plus recherchées. L’état du sol et les régimes - Considérer différentes méthodes de
d’infiltration lumineuse qui résultent des régénération et d’exploitation et
diverses méthodes d’exploitation et qui éventuellement, mener des recherches à ce
influencent le processus de régénération sujet.
d’une forêt. - Recueillir de l’information ou appuyer la
- Mauvaises herbes: ouverture du couvert recherche sur la dynamique des groupements
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 57

forestier qui entraîne l’invasion de mauvaises végétaux, la biologie de la régénération et la


herbes entravant la régénération naturelle sylviculture selon les types de forêts.
des végétaux et les efforts de reboisement. - Sélectionner la méthode sylvicole qui
- Débris végétaux: les déchets d’exploitation assurera la régénération de la forêt et une
augmentent les risques d’incendie et production forestière durable et qui réduira
entravent la régénération forestière. les dommages (par ex., en conservant les
- Chablis: danger redoublé par les trouées arbres semenciers de qualité en nombre
créées dans la forêt. suffisant et en procédant par coupes
sélectives d’étendues réduites pour éviter
d’importantes trouées).
- Etablir des réserves ou des parcs pour
protéger les milieux forestiers
écologiquement importantes, en assurant que
leur étendue soit suffisante pour préserver la
diversité biologique, les processus
écologiques et conserver le patrimoine
culturel.
3. Espèces sauvages : - Tenir à jour un inventaire et une
- Pêche : sédimentation, charge en éléments documentation des résultats des recherches
nutritifs, chargements du débit et de la effectuées sur les espèces présentes dans la
température de l’eau que provoquent les région.
coupes avec les conséquences graves pour les - Planifier l’intensité, les méthodes et les
populations halieutiques. périodes des coupes d’après cette
- Habitats : perturbation des habitats, des documentation.
voies migratoires et destruction d’essence - Vérifier tout particulièrement la présence et
dont dépendent les espèces sauvages. l’utilisation des voies migratoires d’espèces
- Présence d’engins et de travailleurs : menacées, en communiquant avec les experts
perturbation des espèces sauvages causée par du gouvernement, des représentants des
les activités de coupes et de débardage. ONG et des universitaires.
- Braconnage : afflux des populations attirées
par les activités directement et indirectement
liées à la foresterie intensifient le braconnage.
4. Air : - Réduire les brûlis
- Poussière : les coupes et le transport de bois - Eviter de créer de grandes clairières
sur les pistes engendrent d’importantes - limiter les activités quand la poussière et les
quantités de poussières pendant la saison feux deviennent un problème et prévoir les
sèche ou dans les régions semi-arides. itinéraires de transport à l’écart des centres
de population.
5. Eau : - Préserver la végétation aux alentours des
- Variation extrême des débits : capacité étendues d’eau.
d’infiltration du sol et de rétention des eaux - Evaluer les effets des activités forestières
amoindries dans le secteur de coupe, de sur les accumulations des sédiments et
façon telle que le régime des eaux de d’éléments nutritifs dans les cours d’eau et
ruissellement est bien plus contrasté, les méthodes permettant de les réduire.
aggravent les inondations à l’époque des - Mettre en place des installations
pluies et tarissant les débits lors des étiages. d’élimination des déchets;
- Alimentation des nappes phréatiques : - Etablir des procédures d’emploi et
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 58

l’intensification du ruissellement réduit le d’entreposage des produits chimiques, des


renouvellement des aquifères. produits pétroliers afin de limiter les risques
- Stagnation de l’eau : les modifications de la de pollution.
topographie, l’obstruction des cours d’eau et
de tassement des sols favorisent la stagnation
des eaux.
L’accroissement de la sédimentation altère les
conditions naturelles de la vie aquatique et le
régime des cours d’eau.
- Réchauffement : l’ouverture du
couvert végétal proche des étendues
d’eau élève leur température qui, à
son tour, modifie la vie aquatique et
la composition chimique du milieu.
- Contamination : les produits
pétroliers, les herbicides et les déchets
organiques liés à l’exploitation
forestière sont responsables de la
pollution de l’eau. La charge accrue
de sédiments provoque un
phénomène de turbidité qui réduit la
pénétration des rayons solaires, et
par suite, affecte les plantes
aquatiques et les espèces de poissons.
6. Effets sociaux et culturels - Intégrer les communautés locales dans la
- Economie locale et coutumes sociales : planification et la mise en œuvre du projet.
impact sur le marché du travail et sur la - Développer les infrastructures locales afin
disponibilité de la main d’œuvre pour la de pouvoir faire face à l’accroissement de la
protection vivrière ; déplacement vers une population (par ex, mise en place de services
économie plus monétaire, transformation d’élimination des déchets, construction
des habitudes de vie et de la structure du d’écoles, de centres de santé et mise en
pouvoir politique sont des phénomènes application des lois).
communément observés. - Protéger les éléments importants du
- Droit foncier et utilisations coutumière des patrimoine culturel ainsi que les usages
forêts : la chasse, la cueillette et l’exploitation traditionnels des terres et des ressources
traditionnelle des ressources forestières - Etablir une législation claire visant le long
perturbées. terme et mettant l’accent sur la participation
- Saturation des infrastructures et des services locale dans les prises de décisions.
sociaux (par ex. logements, services - Associer les dirigeants locaux aux
d’éducation et de santé) dus à la migration programmes de protection afin de parer aux
instinctive d’ouvriers forestiers et de colons coupes de bois ou à la colonisation illégale
engendrent des problèmes sociaux, hausse de - exercer une surveillance sanitaire et une
la criminalité, de la violence, de l’alcoolisme lutte contre les maladies.
et des maladies.
7. Accès facilité : voie ouvrant l’accès des Voir routes rurales
régions forestières à la migration non
contrôlée de populations et problèmes qui
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 59

en résultent.
Impacts indirects : Construction de routes et transport
8. Impacts directs (par ex. Intensification de Faire en sorte que les pistes empruntées, les
l’érosion du sol et de la sédimentation des ouvrages de drainage et le reste de
eaux de surface) et impacts dus à la l’infrastructure soient dans un même tracé.
construction de pistes.
9. Détérioration des routes publiques par les - limiter le poids des chargements
lourds chargements de grumes - Recourir à des taxes routières pour
l’amélioration des routes.
Impacts externes
10. Conversion des forêts en pâturages Cfr « Elevage et gestion de pâturage
11. conversion pour l’agriculture de rente
(caoutchouc, huile de palme, café, riz, etc)

VI. SCHEMA DE L’EIES DES PROJETS

Tout projet a un impact sur l’environnement et sur la communauté riveraine.


Cet impact peut être positif ou négatif. La maîtrise de ces impacts permet de sécuriser
l’environnement biophysique (faune, flore, eau, sol, air), humain et social.

Ainsi donc, tout projet est classé soit en catégorie A qui exige impérativement
des EIE-S (Ex. grands travaux de construction, grands travaux d’aménagement
industriels, routes, fermes, ports, aéroport, mines, etc.) ; en catégorie B pour des
travaux de réhabilitation d’infrastructures existantes (ex. écoles, hôpitaux, routes, etc.)
ou encore en catégorie C pour les projets sociaux (ex. Construction d’écoles,
d’hôpitaux, aménagement des sources d’eau potable, etc.). Les EIE-S sont obligatoire
pour tout projet de catégorie A (selon le manuel opérationnel de la Mondiale).

Ce document donne le canevas à suivre lors des EIE-S ;

Il s’agit d’une fiche méthodologique :

Ière PARTIE: Etude diagnostique transversale du milieu ou site du projet.

Il s’agit de :

a. Donner l’information générale sur le site (situation géographique, climat,


végétale (flore)/flore avec attention aux espèces rares ou endémiques,
pluviométrie, sols, pièces d’eau (hydrographie), écosystème dominant) ;
b. Décrire l’organisation sociale du milieu (décrire les clans et tribus, recenser
les hommes et les femmes actifs, décrire la scolarité des enfants (filles et
garçons), présence des écoles ou pas, quelles sections sont organisées, la
qualification des enseignements, le nombre moyen de diplômés etc. ?
c. Existence des traditions, croyances et tabous ; la propriété foncière,
existence des forêts sacrées, cimetières, etc.
d. Principales activités économiques (production, transformation, marché) ?
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 60

e. Système de santé local ;


f. Proportion des filles-mères (mineures) célibataires et niveau de connaissance
des IST.
g. Production des cartes locales
h. Existence de plan de plan d’aménagement
i. Espèces animales végétales ayant une valeur économique ou culturelle.
j. Liste d’espèces menacées ou disparues.
k. Nombre d’emplois durables crées (salaire moyen) ; nombre d’hommes et
de femmes dans le management, parmi les ouvriers, cadres, maîtrise, type
de contrat signé, etc.

En cas de délocalisation, inventorier les habitations famille par famille


(localisation GPS, type de maison, nombre, poulaillers, grenier, champs, élevage, etc.).

IIème partie : Impact du projet proprement dit

Suivant le type de projet, considérer les inputs, leur usinage (transformation) et les
outputs. Les outputs comprennent le produit fini et les déchets produits.

Il faudra alors suivre le circuit des outputs, notamment des déchets. Il s’agit de
répondre aux inquiétudes suscitées (effets/impacts négatifs de la pollution ad hoc) par
la présence des déchets dans l’environnement biophysique et humain : sol, air, eau,
l’homme. Pour chaque impact, il faudra proposer les mesures d’atténuation. Par
exemple, quand on construit une route, on soulèvera des poussières. Pour
atténuation, il faudra proposer l’arrosage des pistes. Le tracé de cette route doit tenir
compte de la direction dominante du vent pour éviter les maladies respiratoires dans
les villages les plus proches.
Il faut donc connaître le flowsheet (chaîne) de production de manière à identifier les
outputs (sous-produit et déchets) à chaque étape.

IIIème partie : Plan de gestion de l’Environnement

Après avoir analysé le projet et ses impacts, il faut proposer un plan de gestion
environnemental.

GLOSSAIRE

Amélioration continue : processus récurrent d’enrichissement du système de


management environnemental afin d’obtenir des améliorations de la
performance environnementale globale en cohérence avec la politique
environnementale de l'organisme.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 61

Aspect environnemental : élément des activités, produits ou services d’un organisme


susceptible d’interactions avec l’environnement. Exemple : émission,
rejet, consommation, bruit, etc.
Audit du Système de gestion environnemental : un processus de vérification
systématique et documenté qui permet d’évaluer objectivement la
conformité d’un SGE aux critères d’audit de l’organisme et la
communication des résultats de ce processus à la haute direction.
Biodiversité (bio-diversity) – variabilité des organismes vivants de toute origine y
compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font
partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces
ainsi que celle des écosystèmes.
Cadrage de l’évaluation (scoping) - étape du processus d’évaluation permettant de
déterminer tous les enjeux et préoccupations relatifs à un projet
proposé ou à une activité, et de les classer par priorité.
Capacité de charge (carrying capacity) - taux de consommation des ressources et de
production de déchets qui peuvent être soutenus indéfiniment dans
une région donnée sans nuire à la biodiversité ni à l’intégrité
écologique; nombre maximal d’espèces qui peut vivre indéfiniment
dans un habitat particulier sans affecter l’environnement ou diminuer
la capacité de charge future.
Cible environnementale : exigence de performance détaillée, pouvant s’appliquer à
l’ensemble ou à une partie de l’organisme qui résulte des objectifs
environnementaux, et qui doit être fixée et réalisée pour atteindre ces
objectifs.
Décideur (decision - maker) - une ou plusieurs personnes ayant la responsabilité
d’allouer des ressources ou d’approuver une proposition.
Développement durable (sustainable development) - concept de planification,
d’intervention et de gestion qui nécessite une utilisation rationnelle des
ressources de l’environnement, afin de répondre aux besoins actuels et
à ceux des générations futures à l’échelle planétaire en assurant la
participation active des populations.
Données de base (baseline) - conditions actuelles d’une zone qui pourraient être
affectées par le projet proposé. Les données de base sont établies
avant la construction et l’exploitation du projet proposé de façon à
pouvoir en évaluer les impacts.
Ecosystème (ecosystem) - communauté de plantes, d’animaux et d’autres organismes
vivants interdépendants (incluant les humains) ainsi que
l’environnement qui les supporte et avec lequel ils sont en interaction.
Effet / impact (synonymes) (effects / impacts) - réaction positive ou négative à un
changement dans l’environnement résultant d’une action liée à un
projet. Les impacts peuvent être écologiques (tels les impacts sur les
éléments des ressources naturelles, la structure ou le fonctionnement
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 62

des écosystèmes affectés), esthétiques, historiques, culturels,


économiques et sociaux, qu’ils soient directs, indirects ou cumulatifs.
Elément de l’environnement (environmental component) - tout élément du milieu
naturel ou social qui a été désigné comme pertinent dans le processus
d’évaluation, quelle qu’en soit l’échelle.
Elément valorisé de l’écosystème (valued ecosystem component VEC) - élément de
l’environnement identifié durant le cadrage de l’évaluation comme
ayant une valeur juridique, scientifique, culturelle, économique ou
esthétique.
Enjeu (issue) - question ou préoccupation majeure non résolue au sujet d’un impact
environnemental.
Environnement (environment) - réseau complexe d’interrelations entre les éléments
vivants et non vivants qui soutiennent la vie sur Terre, y compris les
questions sociales et de santé liées à l’existence du groupe humain.
Éléments physiques, biologiques, sociaux, spirituels et culturels qui sont
en interrelation et qui influencent la croissance et le développement des
organismes vivants.
Environnement : milieu dans le quel un organisme fonctionne, incluant l’air, l’eau, le
sol, les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs
interrelations.
Equipe interdisciplinaire (interdisciplinary team) – groupe de personnes spécialisées
dans divers domaines et travaillant ensemble pour veiller à
l’intégration des sciences naturelles et sociales dans la planification et la
prise de décisions pour la réalisation d’un projet.

Evaluation des impacts environnementaux (ÉIE) (environmental impact assessment


EIA) - processus consistant à étudier les projets proposés et les
différentes variantes pour les mener à bien en fonction de leurs
impacts environnementaux potentiels et des possibilités d’atténuation,
et ce, avant de prendre les décisions de mise en œuvre.
Evaluation des impacts sociaux (social impact assessment) - composante de l’ÉIE
portant sur les changements dans la structure et le fonctionnement des
relations sociales, des communautés (population, structure, stabilité,
etc.), de la qualité et du mode de vie des gens, de la santé, de la
langue, des rituels, des processus politiques et économiques, des
attitudes et des valeurs.
Evaluation environnementale stratégique (tiering) - analyse des enjeux et des impacts
à l’étape appropriée de prise de décisions (ex. : à l’étape des politiques
et programmes).
Evaluation préliminaire (screening) - étape du processus d’évaluation visant à définir
le type d’effort ou d’ÉIE nécessaire pour évaluer un projet.
Impact environnemental (environmental impact) – conséquence positive ou négative
d’une action ou d’une activité en interaction avec l’environnement.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 63

Impact environnemental : modifications de l’environnement, qu’elles soient négatives


(exemple : pollution de l’air, épuisement des ressources naturelles) ou
bénéfiques (exemple : amélioration de la qualité de l’air, de l’eau ou du
sol), et qui résultent totalement ou partiellement des aspects
environnementaux.
Impacts cumulatifs (cumulative effects) - l’impact environnemental d’une action
combiné à celui d’autres projets passés, présents ou raisonnablement
prévisibles, quel que soit l’organisme ou la personne qui les a
entrepris. Les impacts cumulatifs peuvent provenir d’actions mineures
en elles-mêmes, mais importantes lorsqu’elles sont considérées
collectivement et qu’elles se prolongent pendant un certain temps.
Impact environnemental direct (direct impact) - impact qui découle d’une activité de
projet selon un lien direct de cause à effet.
Impact indirect (indirect impact) - effet environnemental qu’on ne peut pas relier à
une activité du projet par un lien direct de cause à effet. Impact causé
par une action, mais qui se produit plus tard ou à plus grande distance,
tout en étant raisonnablement prévisible (ex. : impact de l’ouverture
du territoire à la suite de la construction d’un chemin d’accès).
Impact résiduel (residual impact) - impact négatif qui persiste après l’application de
mesures d’atténuation.

Importance (significance) -importance relative d’un enjeu ou d’une préoccupation ou


d’un impact environnemental, mesurée selon les normes, les exigences
réglementaires et/ou les valeurs sociales courantes.
Indicateur de performance environnementale : donnée spécifique qui permet
d’évaluer la performance environnementale d’une organisation.
Interaction (interaction) - processus selon lequel un changement des conditions d’un
élément de l’environnement engendre un changement sur un autre
élément.
Jugement de valeur (value judgement) - recours à une opinion ou à une croyance
dans une analyse ou une décision.
Lien (linkage) - voie suivant laquelle les éléments de l’environnement sont en
interaction; citons notamment la chaîne alimentaire, le cycle
hydrologique, le cycle du carbone, etc.
Mesure d’atténuation (mitigation) - activité visant à réduire la gravité des impacts
environnementaux d’un projet, à les éviter ou à les contrôler grâce à
des modifications dans sa conception, son calendrier ou par d’autres
moyens.
Mesure de compensation (compensation measures) - paiement en argent ou
remplacement en nature des pertes subies en raison d’un projet de
développement (ex. : création d’un nouvel habitat faunique).
Milieu naturel (biophysical) - portion de l’environnement qui ne tire pas son origine
des activités humaines (ex. : processus biologiques, physiques et
chimiques).
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 64

Normes ISO 14000 : une série de normes internationales de management


environnemental ayant pour objet de fournir aux organismes les
éléments d’un système efficace de management environnemental. Ces
éléments peuvent être intégrés à d’autres exigences de management afin
d’aider les organismes à atteindre leurs objectifs environnementaux et
économiques. L’objectif global de cette série de normes est d’équilibrer
la protection de l’environnement et la prévention de la pollution avec
les besoins socio-économiques. Dans cette série de normes, Il existe,
entre autres, les normes ISO 14 001 et ISO 14004 dont il sera question
dans ce rapport.
Norme ISO 14001 : spécifie les exigences d’un système de gestion environnementale
permettant à un organisme de développer et de mettre en œuvre une
politique et des objectifs qui prennent en compte les exigences légales et
les informations relatives aux aspects environnementaux significatifs. Ces
exigences ne sont pas absolues en matière de performance
environnementale mais peuvent être objectivement auditées à des fins
de certification/enregistrement ou d’auto déclaration.
Norme ISO 14004 : spécifie les lignes directrices générales concernant les principes, les
systèmes et les techniques de mise en œuvre d’un système de gestion
environnementale. Ces lignes directrices ne permettent pas la
certification. L’objectif principal de cette norme est d’aider les
organismes qui souhaitent mettre en œuvre ou améliorer un système de
management environnemental et ainsi améliorer leur performance
environnementale.
Objectif environnemental : but environnemental général qu’un organisme se fixe en
cohérence avec la politique environnementale.
Organisation non gouvernementale (ONG) (non-governmental organi - sation NGO)
- terme générique désignant les organisations autres que les organismes
gouvernementaux, telles les organisations communautaires et les
groupes d’intérêt environnementaux.
Participation du public (public involvement) - éventail de techniques qui peuvent
servir à informer, à consulter ou à faire participer les parties prenantes
d’un projet.
Parties prenantes (stakeholders) – individus ou groupes qui risquent d’être affectés par
un projet; les communautés locales, le promoteur, les organismes
gouvernementaux, les ONG, les donateurs et autres.
Partie prenante : un individu ou un groupe concerné par ou affecté par la
performance d’une organisation.
Performance environnementale : résultats mesurables du management des aspects
environnementaux d’un organisme.
Politique environnementale : expression formelle par la direction à son plus haut
niveau de ses intentions générales et des orientations de l’organisme
relatif à sa performance environnementale.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 65

Prévention de la pollution : utilisation de procédés, pratiques, matériaux, produits,


services ou énergie pour empêcher, réduire ou maîtriser (séparément ou
par combinaison) la création, l’émission ou le rejet de tout type de
polluant ou déchet, afin de réduire les impacts environnementaux
négatifs.
Processus écologique (ecological process) - processus qui joue un rôle essentiel dans le
maintien de l’intégrité des écosystèmes; les quatre processus
écologiques fondamentaux sont le cycle de l’eau, le cycle nutritif, le
transfert d’énergie et la diversité biologique.
Programme de gestion environnemental : plan d’action requis pour atteindre un
objectif et une cible du SGE; une procédure qui définit par qui,
comment, avec quelles ressources et quand l’objectif et la cible seront
atteints.
Programme de surveillance environnementale (environmental management plan) -
plan structuré qui définit les exigences d’atténuation, de surveillance et
de gestion découlant de l’évaluation des impacts environnementaux, à
mettre en oeuvre lors de la phase de construction d’un projet.
Promoteur (proponent) - organisation, compagnie ou institution qui planifie de lancer
un programme ou un projet susceptible d’avoir des répercussions
environnementales.
Résistance (resilience) - aptitude d’un système à supporter un stress continu ou
intermittent, à l’intérieur de certaines limites ou de certains seuils
Sensibilité (sensitivity) - prédisposition d’un écosystème ou d’un élément
environnemental à réagir à une modification du milieu.

Suivi environnemental (environmental monitoring) - activité nécessitant l’observation


répétée, selon un calendrier prédéterminé, d’un ou de plusieurs
éléments de l’environnement pour déceler leurs caractéristiques (état
et tendances); les données pertinentes sont recueillies et analysées pour
évaluer la précision des prévisions des impacts et l’efficacité des
mesures d’atténuation, améliorer les méthodes de gestion du projet et
perfectionner les futures évaluations des impacts.
Système de management environnemental ou (système de gestion environnementale)
: composante du système de gestion d’un organisme utilisée pour
développer et mettre en œuvre sa politique environnementale et gérer
ses aspects environnementaux.
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 66

BIBLIOGRAPHIE

1. Guide for Environmental Assessment. Unité de l’évaluation et de la conformité


environnementales, Agence canadienne de développement
international, Hull, Québec, 60 p.
2. L’évaluation des impacts sur l’environnement. Processus, acteurs et pratiques.
Presses internationales polytechniques, Montréal, 416 p. BAfD
(1992).
3. Environmental Assessment Guidelines.
Banque africaine de développement et Fonds africain de
développement, Abidjan, 39 p. Banque mondiale (1991).
4. Manuel d’évaluation environnementale. Secrétariat francophone de l’Association
internationale pour l’évaluation d’impacts (AIEI), 3 volumes,
Montréal, 1999. BAsD (1990).
5. Manual on Public Involvement in Environmental Assessment, Ottawa. BID (1990).
6. Procedures for Classifying and Evaluating Environmental Impacts of Bank
Operations. Banque interaméricaine de développement,
Washington, D.C., 5 p. Bisset, R. (1987).
7. Methods for Environmental Impact Assessment : a Selective Survey with Case
Studies in Biswas and Geping. Canter, L. (1996).
8. Environmental Impact Assessment. 2e édition, McGraw Hill, New York. Clark, B.D.
et al. (1978). Dept. of the Environment. Clark, B.D. et al. (1980).
9. Étude environnementale. Montréal, 100 p. et Annexes. Hydro-Québec
International (1993).
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 67

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ............................................................ 3
Origines de l’ÉIE ............................................................... 2
La communauté Internationale ........................................ 3
QU’EST-CE QUE l’ÉIE ? .................................................... 3
POURQUOI l’ÉIE ? .......................................................... 3
I. PROCESSUS d’ÉIE ......................................................... 5
1.1. Les étapes d’EIE .......................................................... 6
I. 1. 1. Justification du projet ............................................ 6
I.1. 2. Évaluation préliminaire (screening)......................... 7
I. 1. 3. CADRAGE (scoping) .............................................. 9
I.1.3.1. INVENTAIRE DES DONNEES DE BASE ................ 11
I.1.3.2. PARTICIPATION DU PUBLIC ET DES PARTIES PRENANTES 13
I.1.4. PREVISION DES IMPACTS ...................................... 16
I.1.4.1. Détermination des impacts ................................... 18
I.1.4.2. QUANTIFICATION ET ESTIMATION DES IMPACTS 19
I.1. 5. EVALUATION DES IMPACTS ........................ 20
I.1.5.1. Facteurs permettant de déterminer si des impacts environnementaux sont
négatifs ou non (ACEE 1994) ................................... 21
I. 1.6. ANALYSE DES VARIANTES ET CHOIX ........... 21
I.1.7. MESURES D’ATTENUATION ET IMPACTS RESIDUELS 22
I.1.7.1. PLANIFICATION DE LA RELOCALISATION DES POPULATIONS 23
I.1. 7.2. REDACTION DU RAPPORT ET DOCUMENTATION 23
I. 1. 8. MISE EN OEUVRE DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE ET DU
SUIVI ...................................................................... 25
II. AUDIT D’UNE EIE .................................................. 26
III. OUTILS ET METHODES D’EIE ............................... 27
3.1. LISTES DE CONTROLE ..................................... 27
3.2. MATRICES ....................................................... 27
3.3. RESEAUX ......................................................... 28
3.4. CARTES THEMATIQUES SUPERPOSEES .......... 28
3.5. SYSTEMES D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE28
IV. GESTION DE l’EIE ................................................. 29
Notes de Cours d’Evaluation d’Impact Environnemental et Social (EIEs) 68

V. ETUDES DES CAS ................................................... 32


5. 1. Infrastructure routière...................................... 32
5. 2. Impacts environnementaux types et mesures d’atténuations courantes :
Construction et exploitation d’installations de production hydroélectrique 35
5. 3. INDUSTRIE DU CIMENT ............................... 43
5.4. INDUSTRIE DES METAUX LOURDS NON FERREUX 47
5.5. EXPLOITATION MINIERE ET TRAITEMENT DES METAUX 50
5.6. GESTION DES FORETS NATURELLES .............. 56
VI. SCHEMA DE L’EIES DES PROJETS ........................ 59
GLOSSAIRE .................................................................... 60
BIBLIOGRAPHIE ............................................................ 66
TABLE DES MATIERES ................................................... 67

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