Cazorla G. Rohr G. Evaluation en Football

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L'EVALUATION
EN FOOTBALL

"MISE AU POINT DE BATTERIES DE TESTS:


*D'AIDE A L'ORIENTATION
*DE DETECTION DES TALENTS
*DE SELECTION
*ET DU SUIVI DE L'ENTRAINEMENT
d'ailleurs par son auteur lui-même :
Est-ce que les tests retenus sont
suffisamment pertinents et valides ?
La batterie est-elle suffisamment
complète ? La technique statistique
utilisée rend-t-elle bien compte des
interactions probables entre les diffé-
rentes composantes qui entrent en
jeu dans la réalisation de la perfor-
mance en football ?

A partir de l'Instruction Minis-


térielle (R. Bambuck. 18 novembre
1988) portant sur "l'évaluation dans
le sport de haut niveau" et des cré-
dits qui l'accompagnèrent, la Direc-
tion Technique Nationale de la F.F.F
nous chargea d'étudier la qualité des
Mots clés : Football 1 Tests 1 fondé sur la croyance en l'existence outils utilisés jusqu'alors et d'en pro-
Méthodologie 1Normes. d'un lien de "cause à effet" entre une poser éventuellement de plus perfor-
taxinomie de qualités physiques et mants.
RESUME techniques préalablement réperto-
riées et l'atteinte future du Haut Ni- Pour ce faire, la démarche que
Dès 1929, avec la mise en place veau. Encore actuellement cette ap- nous avons utilisée comprend les
du "Concours du Jeune Footballeur", proche perdure et prévaut dans le cinq étapes suivantes :
la Fédération Française de Football système d'évaluation utilisé par la
avait perçu le besoin de dégager sa F.F.F. - Analyses des qualités requises
.future élite sur d'autres critères que (athlétiques, techniques. cognitivo-
la simple appréciation subjective des Début des années 80, Mor/ans tactiques et mentales) pour pratiquer
entraîneurs et des cadres techniques. tenta d'affiner cette approche en cal- le football à un haut niveau. Les ré-
culant le coefficient de corrélation sultats d'une enquête réalisée auprès
Ce n'est en fait qu'au cours des entre les résultats de chacun des tests des conseillers techniques régionaux
années 60-70 qu'avec les opérations de la batterie utilisée et le niveau de et des meilleurs entraîneurs de Divi-
dites "GUERIN" que débuta réelle- performance d'une importante popu- sion 1 (Platini et Beckenbauer com-
ment une véritable politique de repé- lation de jeunes footballeurs. pris) seront présentés.
rage des talents en Football. Cepen-
dant, les mesures et tests utilisés Cette approche univariée pré- - Choix des différents tests et me-
résultaient d'un choix uniquement sente plusieurs limites soulignées sures correspondants. Tests puisés
Gwrges CAZORLA 1 Gernot ROHR 214

dans la batterie de RD .A. R .F.A et niveau, de l'éducation physique au . Les capacités morphologiques,
France. sport de compétition, entre la base et . Les facteurs physiologiques".
le sommet de la pyramide du sport
- Choix de trois populations expéri- de haut niveau". D'autre part, au-delà de cette
mentales : Equipe de France mi- auto-critique, il semble que la mé-
nimes, minimes du "Girondins Foot- Instruction Ministérielle n • 231 JS thodologie ayant présidé au choix
ball Club" et footballeurs minimes Roger Bambuck, le 18/1111988 initial des tests, mérite aussi examen.
"tout venant". C'est ce que .nous nous proposons de
réaliser en nous attachant tout parti-
- Choix des statistiques permettant : Si, concernant le football pro- culièrement à vérifier chacune des
de discriminer la non redondance fessionnel, on substitue la . notion de phases qui conduisent à la proposi-
intertests et de hiérarchiser ceux Fédération Française, voire de clubs tion d'une batterie finale.
d'entre eux dont les interactions ex- professionnels ayant un réel souci de
pliquent les plus forts pourcentages formation des jeunes à celle "d'Etat" Enfin, une réflexion plus large
de la variance d'une mesure critère plus conforme aux fonctions ministé- sur les problématiques et les utilisa-
résultant elle-même de l'évaluation rielles, en parfaite correspondance tions possibles des outils ainsi réali-
d'experts. avec notre propre philosophie, nous sés, nous semble incontournable.
nous permettons de faire nôtres les
- La proposition de batteries de tests objectifs ainsi définis par le Secré- HISTORIQUE ET ETAT ACTUEL
accompagnés de leur barème respec- taire d'Etat Chargé de la Jeunesse et SUR LA QUESTION (tableau 1)
tif calculé pour chaque catégorie des Sports.
d'âges de 13 à 18 ans. Avant même que la Fédération
Notre étude s'inscrit dans ces Française de Football (F.F.F) ne
grandes orientations et a pour objet commence à organiser le premier
1. INTRODUCTION
l'élaboration rigoureusement contrô- Championnat National Professionnel
lée de batteries de tests spécifiques, (1932), dès 1929, Gabriel HANOT,
"La politique de l'EIIlt en fa- permettant plus particulièrement de ancien joueur, sélectionneur et ...
veur du sport de Haut Niveau doit répondre aux besoins d'une détection journaliste, le premier, s'intéressa à
nécessairement concilier une orga- et d'une sélection du jeune footbal- l'évaluation des jeunes footballeurs et
nisation visant à l'effiCacité opti- leur espoir. proposa une batterie de tests, uni-
mum avec le souci de l'épanouis- quement techniques, sous forme de
sement de l'athlète, pour lequel la Dans cette perspective, notre compétition qu'il baptisa "Concours
pratique sportive doit constituer un démarche peut être considérée du Jeune Footballeur" . Cette batterie
.facteur d'équüibre et de santé. C'est comme le prolongement naturel des qui incluait trois types de tests tech-
dans cet esprit que doit itre menée travaux qui, du "concours du jeune niques : Frappes du ballon (corners,
une politique à long terme d'éva- footballeur" proposé et mis en place penalties, coup-francs), conduite de
luation permeuant de fournir, à par Gabriel HANOT (1930), en pas- balle et dribbles, avait pour objectif
l'athlète et à son entrafneur, les élé- sant par les opérations dites "Guérin" de repérer les meilleurs joueurs âgés
ments d'information, à caractère 1967 et 1975 et plus récemment les de 16 ans.
scientifique, désormais indispensa- "batteries de tests" de Morlans, 1983,
bles à la conduite d'un entrafnement ont tous pour objet essentiel le meil- A partir de 1930 et ce jusqu'en
moderne. leur repérage des jeunes footballeurs 1979, le "Concours du Jeune Foot-
les plus talentueux. balleur" fut institutionnalisé en véri-
La mise en place d'une détec- table compétition individuelle pre-
tion précoce est aujourd'hui un im- Bien qu'en liaison directe avec nant naissance au niveau du club
pératif. Il convient d'offrir le plus l'étude réalisée par Morlans, seule ré- pour déboucher sur une manifesta-
tôt possible au jeune sportif, en férence faisant appel à un contrôle tion nationale regroupant les meil-
.fonction de ses souhaits personnels statistique des tests proposés jus- leurs, à l'occasion de la finale de la
et compte tenu des efforts consentis qu'alors, nos travaux s'en différen- Coupe de France.
par l'Etat à son profit, la possibilité cient et les complètent dans plusieurs
d'accéder au plus haut niveau de la domaines : En premier lieu, ils En 1958, Je "Concours du Jeune
compétition. Cet effort de rationali- tenteront de compléter certains des Footballeur" initialement destiné aux
sation doit ensuite itre poursuivi "vides" soulignés par l'auteur lui- joueurs âgés de 16 ans (cadets), s'ou-
tout au long de la carrière sportive même. Morlans convient en effet que vrit aux jeunes âgés de 14 ans (mini-
de manière à concentrer, à chaque "...dans le cadre de la "détection mes) en prenant le nom de "Concours
niveau de compétiû.on, le maximum pure", il serait nécessaire d'intro- du plus jeune footballeur" .
de moyens techniques et d'aides duire et de traiter, outre les tests
directes ou indirectes sur un nombre spécifiques (quand ils seront bien Trop limitatifs du point de vue
optinuù de jeunes. Ainsi, sera amé- définis), les tests prenant en compte : du contenu de l'évaluation proposée
nagée une transition efficace du et n'ayant pas réussi à faire la preuve
sport de masse au sport de haut . Les facteurs de personnalité, de leur efficacité dans la sélection de
Colloque International de la Guadeloupe sur l'Evaluation en Activité Physique et en Sport 215

Tableau 1 : Evolution des contenus des batteries de tests de détection-sélection football depuis leur création
En France : 1929... 1990

1929: Concours du Jeune Footballeur: 16 ans. G. HANOT


1958 : Concours du plus Jeune Footballeur: 14 ans. G. HANOT

TROIS 1ESTS 1ECHNIQUES

. Frappe du ballon : Corners, pénalties, coups francs


. Conduite du ballon
. Slalom, dribble

1967: Opération GUERIN: 14 ans (Boulogne, Guérin, Robert, Boéda)


1975: Opération GUERIN : 13 ans (Boulogne, Guérin, Robert, Boéda)

TESTS ATHLETIQUES 1ESTS TECHNIQUES

-Vitesse : 60 rn . Coordination jonglerie (3 x 50)


. Détente : 5 enjambées . Adresse précision : - Jonglerie + Tir
. Puissance : Lancer touche médecine-bail (2kg) - 4 ballons (conduite+ Tir)

1980 • 1986 :Commission Technique Nationale (Morlans) : Minimes+ Cadets

MINIMES CADETS

1ESTS ATHLETIQUES

. Vitesse: -60m
- 40 rn navette (4 x 10 m) Idem
. Détente : 5 enjambées
j . Puissance: Lancer touche médecine-bail (1 kg) ...médecine-bail (2 kg)

TESTS TECHNIQUES

. Adresse: Jonglerie (3 x 50)


. Adresse-vitesse-précision : Jonglerie+ Tir Idem+
. Puissance-Précision : -Shoot out Vitesse-Puissance-Précision : 4 ballons
- Coups francs (3 x 2)
. Tête précision: Jeu de tête
1

1986 : Commission Technique Nationale (Opération GUERIN) : Pupilles 12 ans

1 TESTS ATHLETIQUES 1ESTS TECHNIQUES

1 . Vitesse : 40 m . Coordination : 50 pieds, 20 têtes


j . Détente: 5 enjambées . Puissance-Précision : Frappe de 5 ballons

1990 : Batterie Euromatch: Minimes 13-14 ans

TESTS TECHNIQUES

. Vitesse coordination: -Jonglerie sur 30 m (chronométré)


- Conduite balle - slalom
. Vitesse précision : -Shoot out (5 ballons)
. Tête précision : - 5 ballons
. Passe longue précision : -Transversales pied Droit, pied Gauche
. Tirs précision : - 4 coups francs, 2 pénalties
Gtarges CAZORLA 1 Gernot ROHR 216

la future élite, les "concours du jeune leur choix se soit uniquement fondé 1. Au niveau des choix initiaux
et du plus jeune footballeur" qui sur "l'expérience d'homme de terrain" des tests, les rares publications qui
constituèrent en eux-même une véri- et sur la croyance en l'existence d'un existent sur Je sujet demeurent toutes
table compétition indépendante, fu- lien de "cause à effet" entre une taxi- très discrètes sur la méthodologie
rent progressivement abandonnés au nomie de qualités physiques et tech- employée. En existait-il une ?.. Il
profit de la batterie de tests proposée niques préalablement répertoriées et nous semble que dans cette pers-
par les opérations dites GUERIN. J'atteinte future, quasi linéaire, du pective aucune des batteries actuelles
haut niveau. Encore actuellement, ne se fonde sur une démarche scien-
En 1966, à la suite du grave cette approche perdure et prévaut tifique rigoureusement contrôlée.
échec de l'équipe de France en An- dans le système d'évaluation utilisé Même J'étude de Morlans se limite à
gleterre (Coupe du Monde), Georges par la F.F.F. Après plus de vingt ans vérifier immédiatement à posteriori
Boulogne, Gaby Robert, le Dr Boéda d'expérimentation, qu'en est-il, au- la prédictivité des tests utilisés, sans
et Henri Guérin, alors responsable de jourd'hui de cette hypothèse? Hor- vérifier en amont, leur niveau de
J'équipe nationale, repensèrent le mis le remarquable rapport réalisé congruence et de non redondance.
système de sélection et de formation par Robert (1990), véritable "mé-
du jeune footballeur. moire" synthétisant les résultats obte- 2. Au niveau de l'utilisation des
nus par nos joueurs élites alors qu'ils batteries de tests, il semble aussi que
En 1967, sous le nom étaient minimes et cadets, aucun certaines confusions demeurent. En
d'"Opération Guérin", à l'échelle na- traitement spécifique de ces impor- effet en se référant aux motivations
tionale, fut mis en place un premier tantes données ne permet d'en tirer de leurs auteurs, il est difficile de
système de détection des talents sur des conclusions ou des perspectives distinguer si les résultats sont desti-
la base d'une observation des com- particulières. Quel dommage qu'une nés à l'aide à J'orientation, à la détec-
portements en match et des résultats telle richesse d'informations n'ait tion des talents, à la sélection des
d'une batterie de tests incluant : une jamais été statistiquement exploitée footballeurs déjà confirmés ou bien
épreuve de 'itesse de course, un comme elle l'aurait mérité. au suivi de l'entraînement.
multibonds (5 sauts), un lancer de
médecine-bail (2 kg), à la façon C'est de cette même interroga- En préalable à la présentation
d'entrée en touche, d'un test tech- tion que procéda J'étude initi.!e à de la démarche expérimentale utili-
nique de jonglage et une série de J'INSEP par Morlans (1981). A partir sée dans le cadre de notre étude, une
quatre frappes de ballon des deux de populations de niveaux de com- réflexion approfondie sur ces deux
pieds. Ce premier système ne prenait pétence différents, Morlans calcula aspects et une définition la plus pré-
en compte que les minimes deuxième les relations entre les résultats des cise possible des concepts et de la
année (c'est à dire les jeunes foot- tests et la valeur football. Ce travail terminologie habitueJlement utilisés
balleurs âgés de 14 ans). statistique permit de modifier sensi- dans les procédures d'évaluation en
blement la batterie française qui, au- sport s'imposent donc.
Ce n'est qu'en 1975 que jourd'hui est constituée de deux
J'Opération dite Guérin s'ouvrit aux groupes de tests : Ensuite, sur la base de nos
minimes première année (13 ans). propres résultats expérimentaux,
Outre la promotion du football, l'ob- • Les tests physiques : Vitesse: 60m, nous tenterons de dégager une straté-
jectif poursuivit par Henri Guérin et 40m ; Détente : 5 bonds ; Force : gie spécifiquement adaptée à l'aide à
J'équipe qui mit effectivement en Lancer médecine-bali (minimes 1 kg, l'orientation, à la détection des ta-
place ces opérations : Gaby Robert, cadets 2kg). lents, à la sélection des jeunes foot-
Georges Boulogne, Dr Boëda, était balleurs confirmés et au suivi de
surtout de permettre aux jeunes jou- . Les tests techniques : 3 x 50 jongle- l'entraînement, en proposant d'inté-
eurs détectés de mieux se connaître ries-tirs (minimes) ; 4 baJlons jongle- grer à chacune de ces étapes les
pour mieux s'entraîner en prenant en ries-tirs (cadets) outils d'évaluation nous semblant les
compte les résultats objectifs des mieux adaptés.
tests proposés. - une épreuve de shoot-out
- une épreuve de jeu de tête
II. FONDEMENTS
Malgré l'indéniable progrès réa- - une épreuve de coup-franc
THEORIQUES DE NOTRE
lisé par la complémentarité de l'ob-
DEMARCHE
servation en cours de matches et de
l'utilisation des résultats objectifs de PROBLEMATIQUE ET
tests, on peut légitimement s'inter- PERSPECTIVES ENVISAGEES Dans les milieux sportifs, il est
roger sur la nature des techniques très fréquent d'associer, voire de
d'observation utilisée et sur les cri- Ce bref et probablement incom- confondre, des concepts tels que :
évaluation~ détection~ sélection~ qui
tères qui présidèrent aux choix des plet historique permet la mise en évi-
pourtant ont chacun leur signification
tests. A notre connaissance, aucune dence de plusieurs "maillons faibles" propre.
publication à ce jour n'a permis d'ex- dans la chaîne qui conduit aux outils
pliciter ces interrogations. Concer- de sélection actuellement utilisés De plus, souvent les mêmes
nant les tests retenus, il semble que dans notre pays. batteries de tests sont utilisées à plu-
Colloque International de la Guadeloupe 217

sieurs fins. Par exemple, Robert A titre d'exemple, pour Mac- Pour nous, évaluer c'est d'abord:
(1990) fixe ainsi les objectifs de la caria (1982), l'évaluation serait
batterie de tests "Opération Guérin" : "l'acte qui consiste à émettre un juge- 1. déterminer l'objet sur lequel
ment de valeur, à partir d'un recueil va porter l'évaluation c'est à dire dé-
. "d'abord, apprécier la valeur d'informations, sur l'évolution ou le finir l'objectif ou les objectifs précis.
individuelle des joueurs, en faisant résultat d'un sujet, en vue de prendre
apparaître leurs points forts et leurs une décision". Pour De Landsheere C'est ensuite :
points faibles" afin de "dégager les (cité par Maccario, 1982) cette
meilleurs, en vue de composer des définition s'affine en précisant 2. Analyser le comportement
sélections nationales compétitives. "qu'évaluer, c'est estimer par une global ou bien telle séquence du
Inciter les autres à s'améliorer au note, la présence d'une modalité ou comportement ou encore tel critère
moyen d'exercices clés, hors club". d'un critère considéré dans un particulier de ce comportement à
comportement ou un produit". L'ana- évaluer, en fonction d'une tâche à
. "secondairement, employer lyse de ces deux définitions permet réaliser. C'est ce qui est habituelle-
ces tests comme moyens de travail de retenir (Cazorla, 1990) "qu'éva- ment défini comme l'analyse de la
dans ou hors club". luer est donner une valeur à une tdche.
observation ou à une mesure portant
A travers ces objectifs, il nous sur un comportement, un critère, un 3. Choisir ou créer l'outil
semble possible de distinguer au résultat et/ou une performance, afin d'évaluation (mesures, tests, batte-
moins trois perspectives qui, respec- de prendre une décision s'inscrivant ries de tests) le mieux adapté.
tivement nécessiteraient des outils dans le contexte choisi par l'évalu-
spécifiques voire différents : ateur". Dans les domaines du sport, 4. Prendre les mesures et re-
les contextes peuvent être multiples : cueillir les résulmts.
. Une détection "faire apparaître les s'agit-il en effet d'évaluer afin :
points forts et dégager les meil- 5. Traiter et analyser ces ré-
leurs", . d'aider le jeune à mieux choisir une su/tilts.
une sélection but prioritaire assi- discipline particulière ?
gnée à ceue opération, . de détecter parmi les jeunes débu- 6. C'est enfin, accorder une
. une interaction avec l'entraînement tants les futurs talents ? valeur aux résulfilts obtenus en
très proche du suivi. . de sélectionner parmi une popula- fonction de l'objectif préalablement
tion de sportifs confirmés ceux qui fixé (d'où le concept "évaluation"
Afin de tenter d'harmoniser no- répondent le mieux à une profil de issu du vieux français "value" qui
tre langage, d'expliciter la démarche tâches à réaliser ? signijwit porter un jugement sur la
proposée dans notre étude, et surtout . de faire "l'état des lieux" sur les ca- valeur) .
de contribuer à sa mise en place et à pacités présentées par chacun en
son développement, des réponses début de saison, afin de fixer des 2.2) Contextes et modalités de
claires, précises, sans ambiguïté aux objectifs réalistes et 'de proposer l'évaluation en sport
questions suivantes doivent être des contenus d'entraînement adap-
fournies: tés? Ces six phases constituent le
. de suivre les progrès d'un sportif au contenu proprement dit de l'action
. D'une manière générale, comment cours d'un cycle, d'une saison d'évaluer sur laquelle nous aurons
peut-on définir l'évaluation ? d'entraînement ou d'une carrière l'occasion de revenir plus en détail.
. Dans le domaine sportif, à quoi et à sportive? Cette action est elle-même subordon-
qui sert l'évaluation ? . enfin, de donner au sportif les rétro- née au contexte dans lequel elle
En football, quels aspects de la actions (feed-backs) indispensables s'inscrit. Ainsi, selon le moment
motricité spécifique faudrait-il éva- à ses apprentissages et établir le d'une saison d'entraînement et, selon
luer? dialogue "entraîneur-entraîné" sur le contexte retenu, il est de coutume
les différents développements mo- de distinguer trois modalités d'évalu-
Dans chacun de ces cas, le ju- teurs et acquisitions techniques ? ation : l'évaluation diagnostique,
gement de valeur se situe en aval l'évaluation sommative et l'évalu-
d'une procédure dont les contenus En d'autres termes, l'évaluation ation formative.
doivent être spécifiquement adaptés à et les outils qu'elle utilise, dépendent
l'objectif fixé initialement. spécifiquement de l'objectif préala- Afin d'éviter la valorisation ou
blement défini. Nous sommes pour la dépréciation quelquefois abusive
2.1) Comment définir l'évaluation notre part très circonspects à l'égard d'une de ces trois modalités, nous in-
en milieu sportif? d'opérations à objectifs multiples et sistons pour indiquer que chacune
polyvalents. Nous préférons nous ré- d'elles ne constitue qu'un outil à
Les définitions du concept Eva- férer à une démarche progressive in- ajouter à la gamme des outils d'éva-
luation proposées par différents au- cluant les différentes étapes suivantes luation dont les éducateurs sportifs
teurs sont relativement proches. qui elles, permettent une définition doivent apprendre à se servir. De la
plus opérationnelle de l'évaluation. compétence de l'utilisateur dépend la
Gt0rges CAZORLA 1 Gernot ROHR 218

qualité de l'emploi de cet outil. Afin nom d'évaluations répétées ou ité- . de vérifier si le sportif progresse ou
d'éviter toute confusion terminologi- ratives qui leur est quelquefois non, dans l'apprentissage d'une
que, il est indispensable, nous sem- donné. Les nombreuses évaluations technique donnée et ce, conformé-
ble-t-il, de bien définir cet emploi. qu'elle requiert permettent d'appré- ment aux prévisions de l'entraî-
cier la rapidité du développement neur.
2.2.1- L'évaluation diagnostique d'une qualité ou d'un apprentissage et
que l'on peut encore définir comme d'agir en conséquence. Dans ce sens, . et, d'ajuster constamment le contenu
évaluation initiale ou phase pré- cette phase peut s'apparenter à l'éva- au niveau atteint.
active se situe au point de départ de luation formative et peut être définie
toute programmation sportive et a comme interactive. Une même me- Un autre avantage de cette for-
pour but de situer le niveau d'un sure, une même épreuve ou un même me d'évaluation est l'information en
sportif, ou d'un groupe de sportifs test, peut être utilisé chaque fois que retour (ou feed-back) qu'elle fournit
afin d'envisager par exemple, le con- celui-ci ou celle-ci peut être en au sportif, information indispensable
tenu d'entraînement le mieux adapté totalité ou partiellement issu des à l'amélioration de l'apprentissage et
à leurs possibilités. Une évaluation batteries dévolues à l'évaluation diag- de l'entraînement d'où le nom d'éva-
initiale s'avère indispensable en dé- nostique. luation interactive qui lui est aussi
but de saison ou de tout nouveau cy- donné. Ce type d'évaluation prévoit
cle d'entraînement pour fixer les ob- . Soit en conclusion d'un cycle donc de constants ajustements, voire
jectifs réalistes, élaborer un contenu d'entraînement, à la fin d'un méso- des retours en arrière, permettant les
et éventuellement constituer des cycle ou d'une saison sportive d'où le correctifs qui s'imposent, ou bien
groupes de travail. En somme, l'éva- nom d'évaluation sommative (qui fait même, la révision des objectifs préa-
luation diagnostique permet non la somme des progrès obtenus) ou lablement fixés et jugés alors ina-
seulement de faire !"'état des lieux" évaluation finale ou encore de bilan daptés.
des capacités individuelles, mais qui peuvent être utilisés aussi. Dans
permet aussi de fixer les objectifs ce cas, elle appréhende en une seule Dans la recherche de la future
d'entraînement les mieux adaptés aux opération la somme des développe- élite, la rapidité des acquisitions mo-
possibilités et aux niveaux des spor- ments intermédiaires, et se réfère à la trices e t les capacités à prendre de
tifs. différence entre les résultats de l'éva- l'information pour modifier ou affi-
C'est d'une évaluation diagnos- luation initiale (diagnostique) et ceux ner une compétence technique (ou
tique que procède initialement toute de l'évaluation finale pour juger de capacités cognitivo-motrices) sont
opération de détection ou de sélec- leur importance. aussi des indicateurs pertinents et
tion. En effet, parmi une population très importants pour juger du talent
très importante de jeunes débutants Selon ces deux approches, il sportif.
ou moins importante de sportifs déjà semble donc opportun de préciser s'il
confirmés, à partir de tests adaptés, s'agit d'une évaluation sommative (ou "Alors que l'évaluation forma-
valides et facilement accessibles, il itérative) d'étapes ou d'une évalua- tive revêt en principe un caractère
s'agit de repérer les jeunes qui pré- tion sommative (ou finale) de syn- privé (sorte de dialogue particulier
sentent les qualités les plus confor- thèse. Dans ce dernier cas, l'évalu- entre l'entraîneur et le sportif),
mes à une pratique future de haut- ation sommative donne souvent lieu l'évaluation sommative est publique"
niveau. Autrement dit, il s'agit de à un jugement définitif qui met un (Bloom in De Landsheere, 1979) :
faire un premier tri et un premier terme à l'activité considérée. Une C lassement éventuel des sportifs
classement sur la base des résultats compétition consacrant la fin d'un entre-eux, communication des résul-
obtenus. Si cette opération est abso- programme en est un exemple. tats, appréciation de la valeur régio-
lument nécessaire, elle s'avère cepen- nale, nationale, voire internationale
dant insuffisante car il est non moins Concernant la détection et la du niveau d'une compétition.
indispensable de vérifier périodique- sélection, comme nous l'avons pré-
ment si, les développements obtenus cédemment précisé, afin de vérifier 2.2.4- En conclusion de ce premier
par la formation et l'entraînement la valeur du pronostic sur lequel se aspect, il est bon de souligner qu'il
s'inscrivent bien dans la direction des fonde toute opération de détection et existe une liaison étroite e ntre les
hypothèses et du pronostic de départ. types d'évaluation à utiliser et les
de sélection, des évaluations somma-
objectifs des opérations qui les utili-
Des évaluations sommatives doivent lives doivent obligatoirement com- sent. Il n'est donc pas question de
donc obligatoirement compléter pléter l'évaluation diagnostique ini- privilégier ou de rejeter à priori telle
l'évaluation diagnostique initiale. tiale. ou telle technique d'évaluation, mais
bien au contraire, à partir de l'éven-
2.2.2- L'évaluation sommative peut 2.2.3- L'évaluation formative est le tail le plus riche possible de tech-
être envisagée selon deux modalités : type d'évaluation qui est inclus dans niques bien maîtrisées, il s'agit de sa-
le cycle de formation "-Objectif par- voir c hoisir celle(s) qui est (sont) le
. Soit tout le long d'un cycle ticulier -Contenu spécifique -Evalu- plus susceptible(s) de répondre aux
objectifs retenus. Encore faut-il que
d'entraînement, en répétant la prise ation -Nouvel objectif -Nouveau con-
ces objectifs soient clairement définis
de mesures toutes les semaines, tous tenu -Evaluation adaptée". E lle per- préalable ment.
les mois, tous les trimestres, d'où le met notamment :
Colloque International de la Guadeloupe 219

2.3) Quels objectifs retenir ? pratiques sportives possibles et ce, en le plus de chance de faire valoir ses
fonction de ses goûts et de ses capa- capacités.
Comme nous l'avons précédem- cités motrices et NON DE L'ORIENTER
ment indiqué, notre objectif principal arbitrairement ce qui serait totale- Ensuite, disposer d'outils fiables
est d'élaborer les outils d'évaluation ment contraire à notre philosophie. permettant cette aide. Ces outils se
les mieux adaptés aux différentes réferent autant aux qualités minimum
étapes susceptibles d'accompagner le Dans cette première perspec- requises pour pratiquer un sport par-
jeune "sportif potenliel" depuis une tive, sans nul doute, c'est l'éducateur ticulier qu'aux tests susceptibles de
pratique psychomotrice multiforme physique en milieu scolaire qui est le les appréhender.
vers une pratique spécialisée du foot- mieux placé. En incitant l'enfant,
ball, envisagée à son plus haut niveau dont l'observation longitudinale et Comme il s'agit ici d'AIDER les
possible. l'évaluation ont préalablement permis jeunes qui le souhaitent, à choisir le
d'objectiver potentialités et goûts football, si ce sport correspond à
En d'autres termes, ces outils ne pour l'activité physique, à pratiquer leurs capacités, il nous faut au préa-
se justifient qu'intégrés à une poli- le ou la famille de sports qui lui lable réaliser le répertoire des quali-
tique d'ensemble dont ils constituent convient le mieux, l'éducateur l'arme tés requises par le football et
quelques uns des "passages obligés". pour réussir dans une voie où ce d'identifier ensuite les tests et me-
Dans ce sens, et afin de préciser leurs jeune peut trouver des satisfactions sures . correspondant à leur évalua-
places et leurs fonctions, à partir des nullement incompatibles avec le be- tion. Ces mesures et tests devront
modèles réalisés par Cazorla, 1986 et soin de jeu et de création inhérent à être les plus facilement accessibles
Cazorla et coll., 1986, nous nous son âge. au plus grand nombre, avoir fait la
permettons de proposer les grands preuve de leur validité et de leur fi-
axes de ce que pourrait être cette po- Dans notre démarche, il s'agit délité et devront être accompagnés
lilique (tableau 2 placé en annexe). donc d'ouvrir le choix de l'enfant à la des normes en fonction des âges re-
réalité objectivée de ses possibilités tenus.
Nous distinguons quatre étapes en faisant l'hypothèse que motivation
pour lesquelles nous envisagerons les et capacités motrices se conjuguent En respectant comme il se doit
outils d'évaluation correspondants : au mieux pour fixer la pratique spor- le développement ontogénétique du
tive en général et celle du football en comportement moteur de l'enfant,
. l'aide au choix du football comme particulier comme mode de vie ancré cette étape se situe dans le contexte
une des premières pratiques sporti- chez le jeune au point qu'il puisse en d'une pratique multiforme et multi-
ves, trouver de grandes satisfactions une sport aux objectifs centrés surtout sur
bonne partie de sa vie entière. l'acquisition la plus riche possible
. la détection, la formation et la d'apprentissages psychomoteurs di-
confirmation des talents footballeurs, Bien que le football soit le sport versifiés au nombre desquels ceux
de loin le plus populaire, le plus mé- des techniques propres au football
. la sélection des meilleurs espoirs, diatisé et donc le plus pratiqué par les doivent bien-sûr avoir toute leur
jeunes français (figure 1), nous de- place.
. et, le suivi des footballeurs confir- meurons convaincus, que si, au choix
més. spontané de l'enfant, dépendant pour Au sortir de cette "propédeu-
beaucoup, de facteurs extrinsèques tique sportive" que nous situons entre
Ces étapes, qui pourtant repré- (milieu socio-culturel, pratique du 7 et 10 ans, "âge d'or des apprentis-
sentent des périodes bien différen- père, influence des média, proximité sages", l'aide au choix du football
ciées de la formation du jeune foot- d'installations sportives ou de terrains comme pratique sportive plus défini-
balleur, sont souvent confondues, vagues, prosélytisme d'un club, etc ...) tive aura de plus fortes probabilités
entraînant de ce fait de nombreuses se superpose un choix fondé sur une de se fonder sur des motivations in-
confusions au niveau du choix des motivation intrinsèque, l'ancrage en trinsèques et sur des qualités permet-
outils d'évaluation correspondants. faveur de la pratique du football n'en tant la réussite sportive.
sera que meilleur et plus durable.
Il nous semble donc indispen- 2.3.2) La détection, la forma-
sable de bien définir ce que recouvre Cette aide au choix requiert tion et la confirmation des talents
chacun de ces objectifs. deux conditions essentielles :
Si J'aide au choix des premières
2.3.1) Aide au choix du foot- En premier lieu, la conviclion pratiques sportives est surtout incita-
ball comme une des premières pra- commune entre l'éducateur scolaire trice d'une pratique sportive proposée
tiques sportives et l'éducateur sportif qu'il n'est bien au plus grand nombre possible de
sûr pas question d'inféoder les mis- jeunes et envisagée au niveau de
Nous nous permettons d'insister sions de l'école à celles du mouve- l'école, de son association sportive,
tout particulièrement sur le fait qu'il ment sportif, mais d'être totalement des écoles municipales de sports ou
s'agit ici d'AIDER le jeune à choisir le complémentaires pour aider le jeune au niveau de ce que nous qualifierons
football comme une de ses premières à choisir le sport dans lequel il aura de clubs sportifs de base, il n'en de-
~

FIGURE l 1 OPERATION NATIONALE : FRANCE -EVAL 1 î


~
~
~
30% 1 OPERATION NATIONALE : FRANCE EVAL 1 tl

;:,
~
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Q
C)
25% - + - - - - -- - -- - - A rrotol : 3135] ~
~
.)8.85% (;)"
~
"'
20%1 ~ 1

15% - + - - - - - - - - -- --
Pratique d'APS ou plan national garçons

10% -t----- -- - -

5% -+--- - - - - -

0%
Ath lé. Gy m. Judo Foot Hand Basket Rugby Natation Danse Patinage Tennis Mult isport Autres
Pratique d 'AP S au plan nat1onal : garçons N
N
0
Gwrges CAZORLA 1Gernot ROHR 221

meure pas moins vrai qu'une des mis- France-Eval, 1987), l'importance de me le plus haut niveau de compé-
sions essentielles de la Fédération l'encadrement technique (éducateurs, tition si... bien entendu, ce jeune en a
Française de Football et des grands entraîneurs, cadres techniques) qui la volonté et s'il rencontre les condi-
clubs professionnels et amateurs qui opèrent à chacun des niveaux de la tions les plus favorables à son épa-
la constituent, est de se doter des mo- hiérarchie (clubs, districts, ligues et nouissement sportif.
yens efficaces d'identifier les jeunes niveau national), la répartition des
joueurs susceptibles de constituer structures d'accueil, d'hébergement et Trois critères principaux per-
leur future élite. de formation (centres de formation mettent ce pronostic à long terme :
dépendant des clubs professionnels,
Au niveau de la Fédération, l'or- classes promotionnelles à horaires . En premier lieu, l'état de dé-
ganisation pyramidale des compéti- aménagés, sections sport-études foot- veloppement des aptitudes requises
tions représente actuellement la pro- ball, centres permanents d'entraîne- pour pratiquer le football à un haut
cédure la plus largement utilisée pour ment et de formation, centre national niveau au moment où elles sont éva-
repérer les jeunes talents. L'obser- d'entraînement de Clairefontaine), of- luées. Cet état de développement doit
vation des comportements des jou- friraient à un tel système l'essentiel être très au-dessus de celui des apti-
eurs au cours de matches et l'avis de des garanties de succès, à la condi- tudes des jeunes du même âge,
leurs entraîneurs, des conseillers tion d'élaborer le modèle le mieux
techniques départementaux (CTD) et adapté au football national. . ensuite, la vitesse de dévelop-
régionaux (CTR) demeurent préva- pement de cette ou de ces aptitudes
lants, ce qui à notre avis constitue La mise en place de ce modèle, lorsqu'elle(s) rencontre(nt) les condi-
une condition certes nécessaire mais requiert obligatoirement un consen- tions les plus favorables,
totalement insuffisante. sus de la base au sommet de la pyra-
mide et concerne autant les jeunes . et la motivation que ce jeune
En effet, concernant un jeune en eux-mêmes, que leurs parents, les manifeste pour aller le plus loin pos-
pleine transformation, une, voire plu- éducateurs, les entraîneurs et les ca- sible.
sieurs observations de comportement dres techniques départementaux, ré-
ne permettent que des jugements gionaux et nationaux. Ces trois critères montrent à
souvent trop subjectifs sur des fac- l'évidence que la recherche du talent
teurs ponctuellement observables Pour éviter clichés, idées toutes ne peut se résumer à une seule opé-
et, de ce fait, n'autorisent, non sans faites, prises de position hâtives et à ration d'évaluation mais s'inscrit obli-
une marge d'erreurs dont l'impor- priori caricaturaux qui, dans ce do- gatoirement dans un processus longi-
tance reste à déterminer, qu'un pro- maine sont légion, il est préalable- tudinal dans lequel on retrouve tou-
nostic à court terme. ment indispensable de bien informer jours les trois étapes : repérage,
sur chacun des tenants et aboutissants formation, confirmation.
Si on se réfère à la définition : d'une détection bien comprise.
"Détecter est déceler ce qui est caché Ces trois étapes doivent tendre
afin de savoir si, parmi une grande Bien que les deux actions soient vers une "image cible" ou PROFIL
population de jeunes pratiquants intimement interdépendantes, il y a REFERENTIEL de ce que devrait être le
sportifs ou non , certains ont plus de lieu de distinguer l'IDENTIFICATION footballeur de haut niveau des années
chances d'acquérir à long terme les encore définie: "repérage" ou "détec- futures.
capacités requises par l'exercice tion" du talent qui relève des procé-
d'une ou d'un groupe d'activités pra- dures d'évaluation envisagées dans Sur la base des résultats de me-
tiquées au plus haut niveau" (Cazor- notre étude, de la FORMATION du ta- sures, de tests et d'observations d'une
la, 1984) nous pouvons mesurer les lent qui elle, dépend des facteurs EVALUATION INITIALE OU DIAGNOS-
failles actuelles du système français. environnementaux favorables : famil- TIQUE, la première étape ou étape
Pourtant, le football français possède le, école, club et structure d'en- de REPERAGE nécessite et se fonde
toutes les conditions requises pour traînement, grâce auxquels le talent sur un PRONOSTIC A LONG TERME.
doubler son système pyramidal défini pourra s'exprimer et s'épanouir plei- Pronostic que tel jeune a plus de
selon la terminologie employée par nement. Cette distinction faite, il chances de devenir un jour un foot-
Salmela, 1981, Montpetit et Cazorla, nous faut définir ce que nous enten- balleur de haut niveau.
1982 et Régnier, 1987, comme dons par "talent" de façon à fixer les
"système passif de détection", d'un objectifs d'évaluation les plus La seconde étape nécessite une
système dit "actif' beaucoup plus conformes. structure d'accueil, d'entraînement et
performant de formation où seront réalisées les
Un jeune talent en football est évaluations ITERATIVES ET FORMA-
En effet, le nombre très impor- un sujet généralement de jeune âge, TIVES permettant d'étudier les cour-
tant de jeunes pratiquants qui consti- qui présente une ou plusieurs des ap- bes d'évolution du jeune considéré et
tuent la base de cette pyramide (plus titudes supérieurement développées ainsi, de confirmer ou d'infirmer la
de 27% des jeunes garçons âgés entre pour l'âge considéré, autorisant à valeur du pronostic initial.
7 et 11 ans qui pratiquent un sport PRONOSTIQUER de fortes probabilités
ont choisi le football : enquête d'atteindre à plus ou moins long ter- Enfin, la 3ième étape ou étape
222

STRUCTURES:
AVANT lOANS Clubs omnisports
PRATIQUE AIDE AU CHOIX DU FOOTBALL
MULTIFORME COMME UNE DES PREMIERES PRATIQUES SPORTIVES
70% DISTRICT F.F.F
FOOTBALL 1ère EVALUATION . BATŒRIE FRANCE-EVAL
Horaire scolaire
30% . GOUT POUR LE SPORT
aménagé

10-11 ANS REPERAGE DES TALENTS


DISTRICT+
PRATIQUE INTERDISTRICT
. MULTIFORME 2ème EVALUATION Batterie Foot-Eval "Détection 1"
. MOTIVATION POUR LE SPORT
Horaire scolaire
50% aménagé
+ AISANCE MOTRICE GENERALE
FOOTBALL Clubs omnisports
50% +CAPACITES PHYSIQUES GENERALES
+ CAPA CITES PHYSIQUES SPECIFIQUES
Clubs Football
1

~~-~~
Stagiaires
Clubs Pro .

13-14 ANS

CONFIRMATION DES· TALENTS
REGROUPEMENT
LIGUE
PRATIQUE REGIONAL+
MULTIFORME 3ème EVALUATION Batterie Foot-Eval "Détection 2"
.MOTIVATION
NATIONAL
30%
PRATIQUE + AISANCE MOTRICE GENERALE
FOOTBALL +CAPACITES MENTALES
+ CAPACITES PHYSIQUES
70%
+PROORES

~'$B~îîlai-7A:'il!m~ti~

15-16 ANS
SELECTIONS REGIONALE ET NATIONALE • INTERLIGUES +
4ème EVALUATION Batterie Foot-Eval "Sélection" REGROUPEMENT!
PRATIQUE NATIONAUX
. MOTIVATION
INTENSIVE
.RESULTATSSPORTWS
HAUT NIVEAU
. CAPACITES PHYSIQUES SPECIFIQUES
. CAPACITES MENTALES
. MORPHOLOOIE

m~J.J~œ::mJ?:~:: : :t: : : : : : :;: :,: : :Iü': : j:r: : : : : ,:r: : : : : : :e; .mB:rRJ~G.J.O.N.~~:: Ît::màœ!~N!\~:
1

SUIVI DE L'ENTRAINEMENT . MEDICAL ASPIRANTS


18 ANS et+ . PHYSIOLOOIQUE PROFESSIONNELS
.PHYSIQUE

Figure : Comment envisager les différentes opérations d'évaluation


intégrées à une politique d'ensemble
Colloque International de la Guadeloupe
223

de CONFIRMATION, à partir d'EVA- prendre les responsables techniques. cités et la volonté pour aller vers le
LUATIONS SOMMATIVES, permettra de Elle leur permet de ne retenir que les haut niveau puissent s'épanouir au
juger, si après une période de footballeurs déjà confirmés répon- maximum de leurs possibilités. Elles
formation-entraînement, le jeune a dant aux critères préalablement bien divergent cependant au niveau de
atteint ou non le niveau requis. Ce ni- identifiés afin de : l'anticipation. L'anticipation à long
veau constitue un premier objectif terme qui caractérise le pronostic de
dont les limites doivent avoir été dé- . Compléter immédiatement un détection s'adresse à des sujets
terminées avec soin et doivent être ou plusieurs postes dans une équipe jeunes. Il est donc difficile de prévoir
parfaitement connues de tous. régionale, professionnelle ou natio- les modifications liées à la puberté et
nale, au développement général, ce qui
Le processus de détection né- rend les résultats beaucoup plus aléa-
cessite donc aussi une analyse des . ou bien de pouvoir répondre toires.
exigences de la pratique du football aux conditions d'une structure d'en-
au haut niveau, le choix de mesures, traînement préparant à court ou à C'est pourquoi la détection
de tests et d'observations d'accompa- moyen terme les jeunes. footballeurs s'inscrit dans une procédure longi-
gnement et la réalisation de normes à éspoirs à des compétitions profes- tudinale ponctuée périodiquement
chacun des niveaux et objectifs à sionnelles et de haut niveau. d'évaluations de contrôle alors que
atteindre. le plus souvent, une seule opération
Sur la base de comportements de sélection s'avère suffisante.
Le système d'évaluations répé- observés en matches ou de résultats
tées utilisé ici, permet ainsi de véri- d'évaluation du moment, la sélection Dans le cas de la sélection, il
fier la "trajectoire d'évolution" comme la détection sous-entendent suffit de comparer les profils des
pronostiquée pour espérer atteindre un PRONOSTIC du niveau futur que candidats au "profil de référence" ob-
l'image cible (ou profil référentiel) devra atteindre le joueur évalué. tenu par l'évaluation de footballeurs
du footballeur de haut niveau des an- ayant atteint le haut niveau, ou à
nées futures. Toutes deux reposent sur la défaut, par les avis consensuels des
bonne connaissance préalable : entraîneurs et cadres techniques com-
2.3.3) La sélection des meil- pétents, d'en dégager rapidement les
leurs espoirs ; Relations et . de l'ensemble des déterminants qui points forts et les points faibles,
différences de la détection et de la entrent en jeu dans la pratique du d'examiner la progression de leurs
sélection. football au haut niveau, performances et de proposer ensuite
. de la façon dont ils interagissent, un classement qui complète objecti-
A partir de la définition : "A la . et des exigences auxquelles doit sa- vement les appréciations issues de
différence de la détection, sélection- tisfaire un footballeur de classe su- l'observation réalisée par les entraî-
ner est choisir parmi une population périeure aux différents postes d'une neurs-évaluateurs en situation de
de SPORTIFS CONFIRMES, ceux qui équipe de football de haut niveau. compétition réelle ou organisée.
seront les plus aptes à exceller C'est ce que nous avons défini
IMMEDIATEMENT OU A COURT TERME comme IMAGE OBLE OU PROFIL En tout état de cause, ce type
dans une activité donnée" (Cazor/a , REFERENTIEL. d'évaluation-sélection ne constitue
1984), il nous est permis de bien qu'une AIDE A LA DEOSION FINALE,
préciser les points communs et les L'élaboration de cette image de elle-même demeure de la seule com-
différences de ces deux opérations référence relève de la responsabilité pétence des entraîneurs, des cadres
qui normalement devraient s'inscrire des techniciens les plus compétents, techniques, du sélectionneur national
dans le continuum d'une politique aidés au besoin de spécialistes de ou mieux du comité national de sé-
orientée vers le sport de Haut Ni- l'évaluation. C'est sur cette première lection.
veau. base méthodologique que repose l'en-
semble de notre étude. 2.3.4) Le suivi de l'entraînement
Beaucoup plus que la détection,
la sélection s'opère par le biais de la Détection et sélection se diffé- Concernant les footballeurs de
compétition et des observations réali- rencient en revanche sur la durée du haut niveau en devenir ou confirmés,
sées au cours de matches. Mesures et pronostic. Plus la durée est longue les deux axes autour desquels s'arti-
tests ne font ici qu'accompagner l'ob- (comme dans la détection) plus alé- culent les étapes chronologiques du
servation du comportement. Ils per- atoire devient ce pronostic. suivi de l'entraînement sont :
mettent de donner des indications sur
l'ETAT DE FORME OU DE MEFORME D'une manière générale, on peut . Le diagnostic de début de sai-
dans lequel se trouve le footballeur considérer que toutes deux emprun- son qui permet d'identifier : les for-
au moment de l'opération de sélec- tent les étapes communes d'une dé- ces et les faiblesses du footballeur
tion. marche dont les objectifs sont iden- par rapport à son poste, son état de
tiques : rationaliser les facteurs de la forme et ainsi de fournir les indica-
Leurs résultats constituent une réussite sportive afin que tous les tions sur les besoins spécifiques d'un
AIDE A LA DECISION que doivent jeunes footballeurs qui ont les capa- programme d'entraînement.
Ge.orges CAZORLA 1 Gernot ROHR 224

. Le suivi proprement dit, qui Dans cette attente, nous propo- tests doivent être répétés. Un test
permet de rendre compte de l'effica- sons comme base de réflexions la dé- ponctuel, par exemple une fois dans
cité du programme retenu, et en marche suivante : l'année, n'est pas significatif et de
conséquence, d'en individualiser, peu de valeur pour le sportif.
d'en contrôler, voire d'en réorienter . CONDmONS D'UN SUIVI COHERENT
les charges spécifiques (intensité, d) Savoir interpréter les résultats
volume, récupération, diététique, Le suivi s'adresse aux différents
etc ...). déterminants de la pratique du foot- Cette dernière règle est la plus
ball à un haut niveau et ce, poste par cruciale. Souvent négligée par les
Ces 2 orientations requièrent poste : ces déterminants sont d'ordre médecins et les scientifiques, cette
respectivement des approches spéci- psycho-moteur, physiologique, bio- phase est pourtant indispensable pour
fiques et le choix ou la création de métrique, biologique, médical, bio- qu'entraîneurs et sportifs puissent
mesures et d'épreuves les plus mécanique, psychologique et socio- comprendre la signification des ré-
pertinentes : métrique. Lorsque les termes de sultats et être en mesure d'évaluer
"suivi de l'entraînement" sont utili- eux-mêmes les éventuels progrès.
- dans la première perspective sés, ils incluent l'ensemble de ces
les épreuves et mesures doivent non déterminants. Le cas échéant le terme . HARMONISATION DES CONTENUS A
seulement établir un diagnostic mais "suivi" est accompagné du détermi- PRENDRE EN COMPTE DANS LE SUIVI
être aussi prédictives, à court et à nant concerné : "suivi psycholo-
moyen terme, des possibilités à venir gique", "suivi physiologique", "suivi Bien que le suivi de l'entraî-
du footballeur confronté notamment médical", etc... nement n'occupe pas une position
aux conditions d'un entraînement in- centrale dans notre étude, de façon à
tensif de haut niveau. Le suivi de l'entraînement ne inscrire nos travaux dans une cohé-
peut pas être standard pour tous les rence d'ensemble, le modèle présenté
- dans la seconde, épreuves et postes et il importe qu'il repose sur par la figure 2 permet d'orienter la
mesures retenues doivent permettre à un certain nombre de règles : recherche de pertinence dans les
la fois de faire le bilan des modifica- grands secteurs dont l'interaction ex-
tions dues à l'entraînement et de pré- a) Recherche de la pertinence des plique une grande part de la perfor-
ciser, autant qu'il est possible, les variables à prendre en compte mance (Cazorla, 1990).
charges utiles des entraînements sub-
séquents. Pour éviter des coûts et des ef- Selon ce modèle, quelle que soit
forts inutiles, il s'agit en premier lieu la discipline sportive, la performance
Le choix des épreuves et me- de bien déterminer les variables qui motrice résulte toujours de l'inter-
sures et donc subordonné à une de entrent en jeu prioritairement à cha- action de capacités motrices propres
ces deux utilisations de leurs résul- cun des postes (analyse commune et au sujet, mobilisées et coordonnées
tats. Compte tenu du niveau généra- indispensable aux quatre étapes : aide entre elles par ses capacités cogni-
lement élevé de spécialisation des au choix du football comme première tives et de coordination motrices
footballeurs considérés, le choix doit pratique sportive, détection, sélection (facteurs intrinsèques) pour réaliser
aussi répondre à la spécificité des et suivi de l'entraînement) et parmi une tâche dans un environnement
postes qu'ils occupent sur le terrain. elles, de ne retenir ensuite que celles particulier (facteurs extrinsèques).
dont on attend une transformation par Dans tous les cas, l'évaluateur doit
Cette double option suppose la l'entraînement. identifier les capacités requises sport
possibilité de choisir dans une gam- par sport pour choisir ensuite les
me qui existerait, les épreuves et b) Choix des mesures et des tests outils d'évaluation les mieux adaptés.
mesures les plus congruentes, acces- appropriés
sibles, valides et fidèles, ce qui ac- En conséquence, après que
tuellement n'est pas le cas dans bien Les tests et mesures doivent "l'analyse des exigences du football"
des équipes professionnelles évoluant être fiables (valides et reproduc- ait bien mis en évidence les compor-
en France ou dans d'autres pays tibles). Outre leur parfaite standardi- tements les plus répétitifs et les qua-
comme l'Allemagne. sation leurs résultats doivent tenir lités requises par le poste occupé au
compte de certaines variables telles sein d'une équipe, un tronc commun
Si d'autres clubs professionnels que le niveau d'entraînement, l'état encore défini "STRUCTURES FONC-
rencontrent des problèmes similaires nutritionnel, les blessures, les mala- TIONNELLES" de la motricité (figure
aux nôtres, nous suggérons de définir dies, la fatigue, etc ... 3), devrait systématiquement être
ensemble les mesures et tests priori- pris en compte lors de l'examen
taires, d'arrêter d'une manière précise c) Convenir d'une fréquence d'éva- initial dit "d'aptitude".
leur protocole et de constituer une luation
banque de données permettant d'éla-
borer les normes indispensables à Selon la planification . de l'en-
leurs utilisations dans le cadre d'un traînement, il est indispensable de
suivi. définir les intervalles auxquels les
~
~
1 OBSERVATION 1 ~

~
FACTEURS EXTRINSEQUES :
*
COMPORTEMENTS
* ~
ENVIRONNEMENT SOCIAL
AFFECTIF, MATERIEL ...
SPECIFIQUES EN MATCH
[
* Equipe - Club ~
c
. Partenaires ACTIONS Evaluation formative
~
. Adversaire
. Spectateurs
MOTRICES -· ----- Taxinomies et référentiels
à créer
* Entraînement III. CAPACITES
. Entraîneur COGNITI\;fES et MENTALES
7
. Intett•1gence d\.
e Jeu
. Capacité /Répertoire . Facteurs psycho-
d'analyse gestuel sociologiques
----------- ----------
1 II. CAPACITES 1 :\..---1- Evaluation diagnostique
fHYSICO-TECHNIQUES et sommative.
. Bio-information!enes . Bio-énergétiques . Bio-mécaniques

, !.STRUCTURES
FONCTIONNELLES r\ '\\: Exam~n médical de début
d'annee
. Organiques . Morphologiques

FACTEURS INTRINSEQUES

Figure 2 : Proposition d'un schéma représentant les différents facteurs qui entrent en jeu dans le niveau de compétence du footballeur N
et les formes d'évaluation adaptées. N
U1
Colloque International de la Guadeloupe 226

tent les mesures spécifiques au foot-


STRUCTURES FONCTIONNELLES ball devrait comprendre :
PERCEPTIVES ORGANIQUES MORPHOLOGIQUES
La mesure de :
. Examen oeil : . Examen des systèmes : . Examen morpho-statique : . la taille debout et en position assise
- acuité visuelle - cardiovasculaire -squelette permettant d'apprécier les rapports
- ventilatoire - rapports segmentaires segmentaires,
. Examen oreille externe : - disymétrie
. des plis cutanés afin de déterminer
- acuité auditive -adiposité
le pourcentage de graisse, la masse
maigre, le dépistage d'éventuels
. Examen oreille interne : . Examen morphodynamique
troubles métaboliques et d'orienter
- équilibration
les conseils diététiques,
Figure 3 : Répertoire des "structures fonctionnelles" à évaluer lors de l'examen médical et surtout:
initial, d'après Bouchard et coll., 1974.
un examen très attentif de l'état
fonctionnel des muscles périarti-
culaires, des gaines et des articula-
A. EXAMEN MEDICAL ET SUIVI Al. Recherche des antécé- tions les plus sollicitées : verté-
MEDICAL dents médicaux brales (surtout lombo-sacrée),
coxo-fémorales, genoux, chevilles
L'évaluation de l'état des struc- Compte tenu des énormes in- et pieds,
tures fonctionnelles peut faire partie vestissements et des salaires consen-
un examen podologique complet
de l'examen médical initial et s'ins- tis par certains clubs professionnels,
(statique et dynamique).
crire ensuite dans le cadre du "suivi dans un souci d'efficacité et de sim-
médical". ple sécurité, le footballeur devrait
Il conviendrait de doubler, sys-
toujours présenter son dossier médi-
tématiquement, l'examen morpho-
"L'examen médical" initial cal ou son carnet de santé et répondre
statique de la recherche rigoureuse
vise à déceler une éventuelle contre- à un questionnaire portant notam-
d'asymétries morpho-dynamiques qui
indication à la pratique sportive de ment sur les dates de ses vaccina-
peuvent être amplifiées par la répé-
compétition alors que le "suivi mé- tions, sur ses blessures et maladies
tition de certains mouvements.
dical" doit permettre d'apprécier l'a- antérieures.
daptation des structures fonctionnel-
LE SUIVI MEDICAL consiste à
les ci-dessus et plus particulièrement A2. L'examen clinique : Reste
ne retenir que les domaines subissant
celles des grandes fonctions : respi- du domaine de la seule appréciation
les effets de l'entraînement et à
ratoires, circulatoires, endocrines... du médecin.
"suivre" leur évolution au cours de la
aux stress répétés de l'entraînement
saison sportive. Il s'agit essentiel-
intensif et de la compétition. A3. L'examen de la "sphère
lement : de l'équilibre statique et
perceptive"
dynamique, du système cardio-
Le rôle du suivi médical se situe
respiratoire, des dimensions du sque-
aussi au niveau de la prévention et Avec essentiellement la déter-
lette (pour les jeunes en pleine
des soins à apporter en cas de mala- mination de l'acuité visuelle, de la vi-
croissance), des asymétries morpho-
die, de blessures et autres éventuels sion périphérique et en profondeur,
logiques et de l'épaisseur des plis
traumatismes liés à la pratique du de la capacité de discrimination vi-
cutanés.
football. suelle, de l'acuité auditive, de l'appré-
ciation de l'équilibre statique et dyna-
Il consiste aussi à prévenir cer-
Un bon suivi médical devrait mique (yeux ouverts et yeux fermés).
taines maladies ou traumatismes liés
permettre au footballeur de maintenir
à la pratique intensive : sphère ORL,
une bonne homéostasie, de prévenir A4. L'examen des grandes
pubalgie, tendinite, périostite, etc...
le surentraînement, la maladie, les er- fonctions doit plus particulièrement
afin d'éviter de trop longues périodes
reurs diététiques, de soigner effica- mettrent l'accent sur l'évaluation des
d'arrêt et de soigner très rapidement
cement maladies et blessures en évi- systèmes cardiovasculaire et respi-
les blessures dès leur survenue.
tant les arrêts trop longs de l'entraî- ratoire. Il est indispensable d'envi-
nement. sager un électrocardiogramme réalisé
En cas de baisse de forme, de
au repos et au cours d'un exercice tri-
L'EXAMEN MEDICAL INITIAL angulaire maximal en l'accompa- motivation, de perte d'appétit, de
doit précéder toute investigation et gnant de l'étude du profil tension net. sommeil, d'irritabilité, il consiste
devrait comporter obligatoirement aussi à établir un bilan biologique
les points suivants : AS. L'examen morphologique permettant de déceler d'éventuelles
carences ou autres anomalies.
L'examen de base auquel s'ajou-
Gwrges CAZORLA 1 Gernot ROHR 227

B. LE SUIVI PHYSIOLOOIQUE mations physiologiques les plus uti- général et du football en particulier.
les au contrôle et à la planification de
Comme précédemment, pour l'entr~nement. Il s'agit principa-
Rares sont les clubs profes-
guider la démarche des évaluateurs, lement de tests enregistrés sur cas- sionnels qui en sont là actuelle-
quel que soit le poste, dans un pre- sene (Cazorla, 1990 ; 1991) et ac- ment Nous mesurons donc les
mier temps, il convient d'identifier compagnés dans le meilleur des cas progrès à réaliser mais nous ne
les capacités physiologiques qui sous de cardiofréquencemètres de terrain, désespérons pas de pouvoir y ac-
tendent la performance en football voire d'analyseurs portables de lac-
céder.
(figure 4). Ensuite, il s'agit de donner tates.
la priorité à certaines d'entre elles en
fonction des qualités requises par le C . LE SUIVI BIOLOOIQUE D. LE SUIVI PSYCHOLOOIQUE
poste considéré.
Comme pour la biologie, il est
difficile de parler de "suivi psycho-
CAPA CITES PHYSIOLOOIQUES
logique" mais plutôt d 'intervention
psychologique à la demande :
BIO- BIO- BIO- . De l'entraîneur pour éventuel-
INFORMATIONNELLES ENERGETIQUES MECANIQUES lement apprendre à mieux communi-
quer, à mieux diriger un groupe,
. Prise d'infonnations . Puissance et capacités . Force
. Vitesse de réactions - anaérobie : . lactique . Puissance . Du sportif pour, par exemple,
. Justesse de la réponse . alactique . Endurance musculaire diminuer ou faire disparaître des
motrice états tensionnels individuels, acquérir
. Capacité de discrimi- -aérobie . Amplitude articulaire
une meilleure maîtrise de soi,
nation
. Pouvoir d'anticipation . Kinanthropométrie . et avec le groupe, pour main-
tenir une bonne ambiance, un bon ni-
veau de motivation et pour créer une
Figure 4 : Capacités physiologiques à prendre en compte lors du suivi de l'entraînement dynamique du succès.

S'agissant d'un "suivi physiolo- Plutôt qu'un suivi proprement E. LE SUIVI DES PERFORMANCES
gique" deux attitudes sont possibles : dit, il s'agit ici d'une surveillance
biologique ponctuelle. La surveil- Enfin, il ne faut jamais perdre
B 1. Soit se référer à un test lance biologique des sportifs· néces- de vue que le suivi de l'évolution des
standard plus ou moins proche de la site l'existence d'une équipe de bio- performances obtenues à partir de
spécificité football et le répéter à pé- logistes et de techniciens sportifs tests de terrain bien standardisés et
riodes régulières pour examiner les hautement spécialisés. d'observations bien maîtrisées et ob-
courbes d'évolution des fonctions qui jectivées, peuvent apporter des in-
en dépendent, La prescription ponctuelle (ané- formations beaucoup plus significa-
mie, fatigue, baisse de perfor- tives que les examens les plus so-
B2. Soit utiliser un test spé- mance ...) relève de la pratique médi- phistiqués, à la condition bien-sûr
cifique reproduisant une séquence cale mais sous-entend une formation que l'entraîneur les intègre comme
bien standardisée de match et d'exa- minimale aux techniques modernes moyen normal d'entraînement, qu'il
miner les résultats qui l'accompa- du dosage biologique et de ses les répète à périodes régulières et
gnent : performance au test, fré- contraintes. qu'il établisse les courbes d'évolution
quence cardiaque, consommation et d'interprétation.
d'oxygène, lactatémie, etc... Pour envisager une surveillance
biologique efficace, il est impératif Toute la valeur de ces infor-
Certains tests de terrain, utilisés . aussi de savoir interpréter les résul- mations pourrait être considéra-
avec les joueurs professionnels gi- tats en regard des spécificités des dif- blement potentialisée par leur
rondins, nous permettent de penser férents postes, ce qui, même de la stockage et leur exploitation au
qu'avec un équipement minimum et part des biologistes les plus compé- sein d'une structure prévue à cet
très accessible, il est possible de réa- tents n'est pas un exercice aisé. Pour effet dans chaque grand club pro-
liser un suivi physiologique tout à éviter toute conclusion hâtive et mal- fessionnel ou dans chaque centre
fait correct et performant. encontreuse, il serait souhaitable de d'évaluation spécialisé.
disposer au sein de l'équipe pluridis-
Expérimenté par le laboratoire ciplinaire des grands clubs profes-
de physiologie de l'Université de sionnels ou des centres d'évaluation 2.3.5) Conséquences
Bordeaux II et par l'Association pour hautement spécialisés, de cadres
la Recherche et l'Evaluation en Acti- techniques avertis de la physiologie La mise en place de chacune
vité Physique et en Sport, cet équi- de l'exercice et de biologistes spécia- des quatre étapes d'un tel système
pement permet d'accéder aux infor- lisés dans les domaines du sport en d'évaluation nécessite plusieurs
Colloque International de la Guadeloupe 228

opérations dont certaines sont com- expérience de footballeurs de haut Thomas, 1976 ; Goubet, 1989), nous
munes aux différentes étapes et d'au- niveau. pouvons préciser que, selon le poste,
tres plus spécifiques à chacune les distances totales parcourues au
d'elles. • Etude de la littérature cours de matches oscillent entre 6.3
et 9.8 km (x= 7.85 ± 0.95 km). Les
a. Quels que soient l'étape et les ob- La plupart des études utilisent : distances les plus longues sont par-
jectifs qui lui sont propres, l'ana-
courues par les milieux de terrain et
lyse des exigences de la pratique * soit l'observation des joueurs les arrières latéraux, alors que les
du football au plus haut niveau de haut niveau en cours de matches arrières centraux parcourent les dis-
constitue la première et incon- officiels pour établir les bilans des . tances les plus courtes ; les atta-
tournable opération. actions répertoriées poste par poste quants se situent entre ces deux ex-
b. Ensuite, le choix ou la création (Reilly et Thomas, 1976 ; Withers et trêmités. Toujours selon le poste
d'outils d'évaluation adaptés re- coll., 1982 ; Ekblom, 1986 ; Kae occupé, sprints et courses intenses
lève de procédures méthodolo- Oulaï, 1988; Goubet, 1989), représentent des pourcentages de la
giques communes. distance totale allant de 23 %
* soit les prises directes de me- (arrières centraux) à 38 %
c. Enfin, il serait vain d'élaborer le sures comme la fréquence cardiaque (attaquants). Le tableau 4, issu de la
modèle et les outils les plus so- et la lactatémie en cours de matches synthèse des travaux de Reilly et
phistiqués si une organisation, amicaux ou de séquences sériées Thomas, 1976 et de Goubet, 1989,
soit au niveau national, soit au d'entraînement (Smodlaka, 1978 ; donne les valeurs moyennes des dif-
niveau des grands clubs profes- Ekblom et coll., 1981 ; Vankers- férentes modalités de déplacement en
sionnels, n'était pas envisagée pa- schaver, 1986 ; Kae Oulaï, 1988 ; fonction des postes.
rallèlement. Goubet, 1989),
d. Par contre, à chacune des quatre En moyenne, environ 750 rn et
étapes correspondent des objec- * soit encore des prélèvements 1500 rn sont couverts respectivement
tifs et des outils spécifiques. Les physiologiques réalisés après ou tota- en sprints et en courses intenses.
objectifs viennent d'être précisés lement en dehors des matches afin Bien qu'il n'existe pas de différences
dans le détail. Concernant les ou- d'analyser par exemple, l'utilisation statistiquement significatives, les at-
tils, une grande cohérence est de du glycogène musculaire (Karlsson, taquants et les défenseurs latéraux
mise aussi. Leur choix, qui dé- 1969 ; Jacobs et coll., 1982), la gly- présentent généralement des données
pend bien-sûr des exigences de la cémie et autres paramètres sanguins supérieures "" 900 rn en sprints et
pratique et des objectifs propres à (Reynolds et Ekblom, 1985a ; 1600 rn en courses intenses, alors que
chaque opération, nécessite d'al- Reynolds et coll., 1985 ; Reynolds et ce sont les défenseurs centraux qui
ler des capacités motrices les plus Ekblom, 1985b), présentent les données les plus fai-
générales appréhendées par les bles : 500 et 1300 m. Les milieux de
outils les plus accessibles (Etape : * soit enfin, les résultats de tests terrain se situent à des valeurs pro-
de laboratoire comme la consom-
"Aide au choix du football ches des attaquants (800 et 1500 rn).
mation maximale d'oxygène (V02
comme une des premières pra- max), la puissance musculaire, la
tiques sportves possibles") aux puissance maximale anaérobie ou de * Caractéristiques des courses
capacités les plus hautement spé- tests de terrain, comme la vitesse, la observées au cours de matches
cialisées faisant appel à des tech- détente verticale, la souplesse, etc...
niques d'évaluation souvent très (Withers et coll., 1977 ; Hollmann et Quel que soit le poste, les
élaborées et sophistiquées ("sé- coll., 1964 ; Rost et Hollmann, distances des sprints et des courses
lection des espoirs" et "suivi de 1984; Bergh et Ekblom, 1979 ; intenses se situent entre 3.5 rn et
l'entraînement"). Vankersschaveer, 1986 ; Kae Oulaï, 60 rn avec une moyenne de 17.2 ±
1988; Goubet, 1989).
0.85 rn pour les sprints et de 18.05 ±
ANALYSE DES EXIGENCES DE LA
Ainsi, ces différentes études 2.0 rn pour les courses intenses
PRATIQUE DU FOOTBALL AU HAUT (Goubet, 1989). Par contre, selon les
permettent d'établir non seulement un
NIVEAU
bilan des exigences du jeu, mais aus- postes, le nombre de sprints et de
si le profil des qualités athlétiques, courses intenses est très variable
Afin d'analyser les exigences de (Tableau 5).
physiologiques et techniques du foot-
la pratique du football au plus haut
balleur.
niveau, nous avons adopté une triple Toujours selon les postes, les
démarche : La première, qualifiée durées de récupération entre les
"d'Etude de la littérature scientifique"
* Distances parcourues au sprints ou les courses intenses sont
cours de rencontres (tableau 3)
a consisté à réaliser le bilan le plus aussi très variables. L'attaquant et le
complet possible des publications milieu présentent les intervalles les
Si de la littérature que nous
internationales portant sur ce sujet. plus réduits : entre 6 s et 1 min 48
avons pu exploiter ne sont. retenues
La seconde résulte des interviews des pour la valeur moyenne. A l'opposé,
que les études méthodologiquement
grands entraîneurs internationaux et c'est le défenseur central qui montre
incontestables, réalisées au cours de
la troisième se fonde sur notre propre les intervalles les plus longs.
rencontres de haut niveau (Reilly et
Gwrges CAZORLA f Gernot ROHR 229

Comme les courses sans ballon


AUTEURS ANNEES DISTANCES TOTALES représentent près de 98 % de la durée
parcourues par match (km) totale d'une rencontre (Reilly et Tho-
mas, 1976 ; Withers et coll., 1982),
- Winterbotton 1959 3.4 on peut estimer que l'aptitude à la
course intense de courte durée et
-Wade 1962ct 1967 1.6 à 5.5
souvent répétée, constitue une des
-Whitehead 1968 11.7 principales exigences du football. La
- Karlson 1969 10.2 faculté de récupérer rapidement entre
- Agnevik 1970 8.7 à 11.2 deux courses intenses constitue l'exi-
- Saltin 1973 12 gence corollaire de ces modalités de
- Reilly et Thomas 1976 8.6± 1 déplacement.
- Palfai 1981 7.8 à8.8 • Répertoire des actions techniques
- Tschaidze 1981 4à9
- Van Meerbeek et Van Gool 1982 9.5 à 11.4 • Les durées totales des arrêts
- Lacour et Chat.ard 1982 7 à 12 complets sont relativement brèves
(en moyenne 45s par match :
- Withers et coll. 1982 11.5 ± 1.8
fourchette 15s - 3 min 20s) ce qui
- Ekblom 1986 9.1 à 11.1
signifie que la plupart des sprints et
- Kae Oulaï 1988 6à7.5 courses intenses sont réalisés alors
-Goubet 1989 6.3 à 8.2 que le joueur est déjà en mouvemenL
(M 7.5 ± 0.7) Selon les postes, les rapports de la
durée d'activité : haute intensité 1
Tableau 3 : Synthèse des distances totales parcoUrues au cours de rencontres de faible intensité se situeraient comme
football. Les grandes différences résultent le plus souvent de la teclmique suit (Withers et coll., 1982) :
expérimentale utilisée, de la période ~ laquelle a été réalisée l'étude, du niveau des Attaquant 26/3 ; Arrière latéral 17/7 ;
joueurs observés et probablement du système de jeu utilisé. Milieu 19/2 ; Arrière central 33/1.
Toutefois, ces rapports diminuent
avec l'augmentation du niveau de jeu.
Ceci nous permet de penser que la
Défenseur Défenseur Milieu Attaquant capacité d'utiliser l'oxygène afin de
central latéral mieux récupérer et de maintenir une
activité constante, constitue une exi-
Nombre de sprints 15 31 39 47 gence supplémentaire.

Nombre de courses intenses 82 96 90 105 • Le nombre de contacts avec


la balle est aussi très faible : entre 50
Tableau 5 : Nombre de sprints et courses intenses relevé au cours de matches. et 55 contacts par match et par joueur
D'après Goubet, 1989 (Winterbotton, 1959 ; Withers et
coll., 1982) ce qui démontre clai-

Défenseur central Défenseur latéral Milieu Attaquant


n =9 n= 10 n= 14 n= 16

MARCHE 22.9 à27.8% 27.8 à 28.8% 20.7 0 31.5% 27.5 à 28.6%

COURSE LENTE 45.9 à49% 41.4 à43.4% 38.0 à46.4% 37.2à 38.9%

COURSE INTENSE 17.5 à 20.6% 19.3 à 19.7% 19.7 à22% 20.7 à 20.9%

SPRINT 5.6à 10.7% 9.5 à 10.2% lûàll% 12.7 à 13.6%

DISTANCE TOTALE
PARCOURUE (rn) 7621 à 7759 8006 à 8245 7974 à 9805 7104 à 8397

Tableau 4 : Pourcentages de la distance totale parcourue au cours de matches selon les différentes modalités de déplacement
et selon les différents postes
Colloque International de la Guadeloupe 230

rement qu'un joueur n'a que peu d'oc- tance s'avère plus cruciale pour les matches amicaux ou des séquences
casions de mettre en pratique sa milieux de terrain et les arrières laté- de match recréées expérimentalement
technique et son adresse durant le raux. La capacité aérobie constitue ont permis d'obtenir quelques réfé-
match, aussi lui faut-il une parfaite en quelque sorte une "toile de fond" rences.
maîtrise technique pour ne pas man- favorable à l'expression renouvelée
quer ces rares occasions. des autres capacités au nombre des- Compte tenu également des
quelles la vitesse et la puissance conditions expérimentales requises
• Têtes et sauts varient selon musculaire prennent une place pré- pour obtenir certaines informations
les postes... et les études. Selon les pondérante. biologiques (prélèvements sanguins,
auteurs, on peut en dénombrer en consommation d'oxygène, biopsies ...)
moyenne par joueur : de 10 (Withers Les actions de jeu de fortes
dans la plupart des études c'est à
et coll., 1982) à 20 (Reilly et Tho- intensités alternent avec des périodes
partir de la fréquence cardiaque, de la
mas, 1976) par match. Cependant, il de récupération active selon des mo-
y a accord concernant les postes pour dalités qu'il est possible de définir lactatémie, de la durée et de l'inten-
indiquer que les défenseurs latéraux comme "exercices intermittents sité de certains exercices que sont
et les milieux de terrain sont moins courts" répartis aléatoirement en extrapolées les répercussions physio-
impliqués dans les luttes aériennes fonction des événements du matCh. logiques du match ou de certaines
que les attaquants et surtout que les Autrement dit, une puissance maxi- actions de jeu.
défenseurs centraux. Outre les quali- male aérobie (V02 max), une puis-
tés de détente verticale pure, les jou- sance et une capacité anaérobie * La fréquence cardiaque
eurs évoluant à ces deux postes, doi- alactique (réserve et débit d'utili-
vent faire preuve d'un bon "timing" sation musculaire des phosphagènes) En moyenne, durant les deux
et d'un bon placement leur permet- importantes sont requises pour ré- tiers d'une rencontre, la fréquence
tant d'exprimer leur jeu de tête. pondre à ces exigences (Saltin et cardiaque (FC) du footballeur se
Essen, 1971 ; Goubet, 1989), surtout situe au-dessus de 85 % de sa FC
• Tâcles : En moyenne au cours aux postes d'arrière latéral et de maximale (Smodlaka, 1978) et d'une
de match, quel que soit son poste, milieu. manière plus précise (Goubet, 1989)
chaque joueur est amené, à réaliser Le nombre peu important et les la FC se situe entre 85 et 90 % de la
entre 10 et 15 tâcles. La réalisation durées très courtes où le joueur est en FC max durant une période de 23
de ces techniques, outre les qualités possession du ballon, exigent une min ± 5 min, entre 90 et 95 % durant
d'amplitude musculo-articulaire re- parfaite maîtrise technique sur la- 17 min ± 10 min et de 95 à 100 %
quises au niveau de la coxo-fémorale quelle, surtout aux postes d'atta- durant 7 min ± 5 min.
et des membres inférieurs, fait aussi quant et de défenseur central, peu-
appel à des qualités mentales : agres- vent reposer des actions décisives Ceci montre à l'évidence l'im-
sivité, cran ... non négligeables. pour le gain ou la perte d'une ren- portance de l'intensité requise et cor-
contre. robore l'hypothèse de la nécessité de
• Blocages, changements de posséder une capacité aérobie bien
direction : Au cours d'une rencontre, Bien qu'en totale disproportion développée.
un nombre important de blocages- avec les possibilités offertes par le
changements de direction (entre 40 et match, l'investissement technique s'a- * La consommation d'oxygène
70 ; M "' 50 selon Withers et coll., vère donc d'une importance capitale
1982) est réalisé par chaque joueur. dans la formation et l'entraînement Dans toutes les études, l'évo-
Ces actions qui permettent de pren- du joueur. lution de la consommation d'oxygène
dre son adversaire direct à contre- (VOv en cours de match résulte
pied et de vitesse, exigent des La condition physique et les d'une extrapolation à partir de la rela-
muscles des membres inférieurs une qualités athlétiques qui potentialisent tion FC-V02. Les valeurs ainsi obte-
puissance considérable afin de s'op- l'efficacité technique et en permettent nues supportent donc des approxima-
poser à l'inertie de la masse du corps. le maintien à un haut niveau durant tions et des marges d'erreurs quel-
toute une rencontre, constituent deux ques fois importantes (Cf. Cafferty,
En conclusion, en se référant à conditions indispensables du football 1978 ; Cazorla, Léger et Marini,
l'accumulation statistique des obser- actuel et prendront probablement une 1984).
vations réalisées au cours de mat- importance accrue dans le football
ches, selon les postes, il est possible futur. Ces réserves faites, il semble
d'établir un profil des exigences et un que plus des 2/3 de la durée d'une
portrait robot du joueur de haut ni- • Répercussions physiologiques rencontre soient réalisés à des vo2
veau actuel. supérieurs à 80 % de V02 max. Le
Compte tenu des réglements et vo2 max serait atteint plusieurs fois
D'une manière générale, une ...des enjeux, aucun recueil de don- dans un match ( 1 à 5 fois selon la
bonne capacité aérobie est nécessaire nées physiologiques ne peut se réfé- qualité de jeu imposée par (ou à)
pour soutenir un match de 90 min, rer à de réelles conditions de matches l'adversaire (données personnelles
joué à intensité élevée. Son impor- officiels de haut niveau. Seuls des non publiées).
Gt orges CAZORLA 1Gernot Rohr 231

Il est évident que plus les V02 production d'acide lactique (Saltin et • Andy Roxburgh, Entraîneur
max des joueurs d'une équipe sont Essen, 1971). Ceci, explique les fai- de l'Equipe Nationale d'Ecosse : "La
élevées, plus élevée sera l'intensité de bles taux de lactates sanguins relatés maflrise technique et le sens du jeu
jeu susceptible d'être maintenue pen- par plusieurs auteurs : de 4 à 5 Mmol/1 sont les qualités majeures pour jouer
dant les deux mi-temps. En consé- (Jacobs et coll., 1982; Goubet, 1989 ; dans le football de haut niveau. mais
quence, plus le niveau de jeu imposé à Kae Oulaï, 1988) à 9 Mmol/1 (Agne- aujourd'hui, une mentalité positive est
l'adversaire peut être maintenu à une vik, 1970; Ekblom et coll., 1981). indispensable pour réussir. Cet aspect
intensité importante, plus il est de na- est très important dans la formation
ture à provoquer chez ce dernier une L'énergie fournie au cours de des jeunes joueurs : le garçon, dans
fatigue précoce et les fautes technico- matches proviendrait donc de deux toutes les circonstances, doit avoir un
tactiques qui l'accompagnent, surtout sources principales : comportement positif et posséder une
en seconde mi~temps. A qualités tech- mentlllilé agressive". Ainsi, selon A.
niques ou athlétiques égales, le joueur . Le catabolisme des phospha- Roxburgh, qualités techniques, cogni-
de haut niveau se particularise par une gènes (adénosine triphosphate et créa- tivo-tactiques et surtout mentales sont
capacité et une puissance aérobies tine phosphate) et la glycolyse aéro- prévalantes.
plus élevées. L'importance des valeurs bie, largement alimentée lors d'exer-
données par plusieurs auteurs corrobo- cices intermittents courts par les réser- • Tord Grip, Sélectionneur et
rent cette hypothèse et montre que les ves en oxygène de l'organisme (liée à Entraîneur de l'Equipe de Norvège :
V02 max semblent corrélés avec le l'hémoglobine et à la myoglobine) "Nos joueurs sont doués de qualités
niveau de jeu (tableau 6). dont les cinétiques de reconstitution athlétiques naturelles très intéres-

Tableau 6: Valeurs des V02 max obtenus sur tapis roulant et niveau de pratique des footballeurs évalués

AUTEURS NIVEAU v~ max (mVmin/kg)

. Ekblom et coll (1981) Loisirs 45.0à60.0


. Cam et coll ( 1970) Amateurs (n =95) 56.0
. Kae Oulaï (1988) 3ème Division France 58.5
. Rowen et coll (1976) Professionnel Nord Américain 58.9
. Goubet ( 1989) Stagiaires, Professionnels France 60.7
. Ekblom (1984- 1986) Professionnels Internationaux 61.0
. Withers et coll ( 1977) Internationaux Australiens 62.0
. Goubet ( 1989) Professionnels Internationaux France 64.4
. Hollmann et coll (1964) Professionnels Haut Niveau Allemagne 65.0
. Rost et Hollmann (1984) Equipe Nationale Suédoise 67.0

* La lactatémie sont quasi immédiates après un exer- santes mais la faiblesse de notre foot-
cice. ball réside dans les lacunes tech-
L'alternance de courses et de niques ... Il est regrettable que la ru-
techniques réalisées à haute intensité . et, d'une source secondaire : la desse du pays soit un obstacle à la
et des temps de récupération fait appel glycolyse lactique dont l'utilisation formation de jeunes joueurs qui pos-
aux processus métaboliques décrits dépend de l'intensité de jeu imposé à sèdent les qualités physiques et psy-
par Astrand et Rodhal (1980 p. 224) et (ou par) l'adversaire. chologiques du footballeur d'aujour-
Saltin et Essen (1981) au cours d'exer- d'hui". T. Grip, indirectement, sou-
cices définis comme intermittents • ANALYSE DES EXIGENCES DU JEU ligne l'importance des qualités tech-
courts. SELON LES INTERVIEWS D'ENTRAI- niques qui doivent s'exprimer sur un
NEURS EXPERTS substrat de qualités athlétiques et
Comme nous l'avons précédem- mentales.
ment décrit, au cours d'une rencontre, Il est toujours intéressant de
cette alternance d'exercices et de récu- confronter les données de la littérature • Frantz Beckenbauer, Sélec-
pérations se répartit de manière aléa- scientifique aux points de vue subjec- tionneur et Entraîneur de l'Equipe Na-
toire et, en particulier les sprints ne tifs d'entraîneurs très expérimentés, tionale d'Allemagne et.. Directeur
sont jamais isolés. Les nécessités du dont la connaissance du terrain s'avère Sportif de l'Olympique de Marseille :
jeu peuvent, par exemple, imposer aussi très précieuse. "Le joueur de football d'aujourd'hui
l'exécution d'une série de sprints plus doit posséder une bonne constitution
ou moins rapprochés. Ces conditions Ces interviews ont été réalisées pour répondre aux sollicitations phy-
sont favorables à la mise en jeu de la par Goubet (1989) à l'occasion de la siques du jeu actuel, mais les qtUJiités
puissance maximale aérobie sans forte venue de ces entraîneurs dans notre techniques et tllctiques restent à mes
club.
Colloque International de la Guadeloupe 232

yeux les premières qualités du nicien doit réunir en lui les qualités près". Seuls les joueurs excellents
joueur". F. Beckenbauer ajoute une d'un sprinter et d'un coureur de techniciens, possédant une bonne in-
hiérarchie : 1. Qualités techniques et demi-fond. Une grande équipe se doit telligence tactique, spectaculaires dans
tactiques, 2. Qualités athlétiques où d'avoir d'excellents joueurs de football leurs actions, aux qualités athlétiques
l'on perçoit les qualités morpholo- possédant des qualités athlétiques es- très élevées et possédant une grande
giques. sentielles telles que la vélocité, combativité dans laquelle les specta-
l'aptilude aux chocs, la résistance, teurs aiment s'identifier( ... ) perceront
• Daniel Jeandupeux, Sélec- l'équilibre physique afin de pouvoir
tionneur et Entraîneur de l'Equipe Na- attaquer ou défendre à six ou sept à la Si les gestes techniques fonda-
tionale Suisse : "A mon avis, les qua- fois. La vitesse, individuelle et collec- mentaux demeureront toujours les mê-
lités spécif111ues du footballeur restent tive, et une constitution solide, sont mes : conduire un ballon, le frapper
l'élément essentiel pour jouer au plus de plus en plus importantes au- des deux pieds et de la tête, le récep-
haut niveau, mais ces qualités spéci- jourd'hui ; les valeurs techniques et tionner, le reprendre à l'adversaire et
fiques évoluent pour s'adapter au jeu tactiques demeurant les qualités de dribbler, par contre, dans le football
actuel plus rapide, plus direct, plus base". Avec A. Vicini, tout est dit. des années futures, la réalisation de
éprouvant". D. Jeandupeux, nous ren- Cétte interview constitue une excel- ces techniques devra s'effectuer dans
voie à la "case départ" en évoquant les lente synthèse où il est intéressant de des circonstances rendues de plus en
qualités spécifiques qu'il nous importe noter le contre-pied aux habituels plus pressantes par l'engagement plus
de déterminer. Cependant. il est inté- points de vue qui donnent plutôt les intense et complet de tous les joueurs.
ressant de souligner la notion qualités athlétiques comme base de
d'adaptation à l'évolution du jeu actuel l'expression des qualités techniques et La pression des adversaires sur le
plus rapide (qualités de vitesse tactiques. porteur de balle et sur ses soutiens im-
d'exécution), plus direct (qualités de posera l'exécution des techniques dans
vitesse et de puissance), et plus éprou- En conclusion, plusieurs qualités des espaces et des durées de plus en
vant (qualités physiologiques). sont soulignées : plus réduits. La vitesse d'exécution et
son maintien pendant quatre vingt dix
. Qualités mentales (3 fois) ; Capacités
• Sepp Piontek, Sélectionneur et minutes seront, d'une manière cer-
d'adaptation (2 fois) ; Sens tactique
Entraîneur de l'Equipe Nationale du taine, les deux qualités athlétiques les
(3 fois) ; Agressivité (1 fois)
Danemark : "A mon avis, pour possé- plus fondamentales.
der une bonne équipe dans le football . Qualités et maîtrises techniques (6
fois) Il est raisonnable aussi de penser
actuel, le plus important est de possé-
qu'un plus grand nombre de joueurs,
der de bons techniciens. L'évolution . Qualités physiques (3 fois) ; Vitesse
sinon la totalité d'entre eux, seront
fait qu'il est indispensable que ces (3 fois) ; Robustesse morphologique
constamment amenés à attaquer ou à
bons joueurs soient toujours positifs -puissance (4 fois)
défendre. Quel que soit leur "poste",
dans leur adaptation aux conditions . Capacités physiologiques (2 fois) ils devront pouvoir être efficaces dans
de jeu, qu'elles soient favorables ou ces deux compartiments de jeu. En ef-
défavorables". S. Piontek insiste aussi • ANALYSE DES EXIGENCES DU JEU fet, nous pensons que l'évolution tac-
sur la double notion de bons techni- SELON NOTRE PROPRE EXPERIENCE tique entraînera probablement un
ciens capables de s'adapter à toutes football privilégiant la zone de dé-
situations, ce qui requiert des qualités Les résultats scientifiques et les fense et la zone d'attaque, le milieu de
mentales à toute épreuve. témoignages des grands sélectionneurs terrain ne constituant qu'une zone in-
internationaux convergent et se com- termédiaire permettant une récupéra-
plètent pour mettre en évidence les tion partielle (relative) des efforts re-
• Lazlo Balint, Sélectionneur et
capacités essentielles que devrait pos- quis par ce jeu complet et direct.
Entraîneur de l'Equipe Nationale de
séder aujourd'hui le footballeur d'élite.
Hongrie : "Notre légendaire tech-
L'accent est mis sur la technique, sur Ces passages constants et très ra-
nique n'est plus sufftsante dans la
compétition internationale. Le football les qualités athlétiques, sur les qualités pides d'une zone à l'autre, ces courses
hongrois a besoin de se confronter à mentales et sur les capacités cogni- plus intenses, ce jeu profond, occa-
tivo-tactiques. Il semble cependant sionnant davantage d'engagements
des nations jouant plus moderne, plus
qu'il faille tenir compte aussi des fac- physiques, de luttes aériennes et inévi-
direct, pour se persuader du travail à
teurs environnementaux pour tenter tablement de chocs, modifieront cer-
accomplir". L. Balint remet à l'ordre
une prospective sur ce que sera le tainement le profil des qualités phy-
du jour la nécessité de qualités athlé-
football de haut niveau de demain. siques et physiologiques du joueur des
tiques de vitesse et de puissance pour
années futures. L'accès au football de
jouer un football moderne. La tech-
Les enjeux médiatiques et finan- haut niveau deviendra de plus en plus
nique n'est plus suffisante...
ciers continueront d'exercer une pres- difficile pour les joueurs lents, man-
sion de plus en plus accrue qui, aussi quant de puissance musculaire ou au
• Azeglio Vicini, Sélectionneur
bien psychologiquement que physi- potentiel physiologique modeste et ce,
et Entraîneur de l'Equipe Nationale
quement et techniquement laissera de quelles que soient leurs habiletés tech-
d'Italie : "Pour être compétitif dans le
moins en moins de place à "l'à-peu- niques.
football de haut niveau, un bon tech-
Georges CAZORLA 1 Gernot Rohr 233

Taille Vitesse Capacité Puissance Détente Souplesse Capacité P.M.A III. PROTOCOLE
an. aJac. musculai. venicale aérobie EXPERIMENTAL

Attaquant •• ••• ••• ••• ••• •• • •• A partir de l'analyse des exi-


Milieux • •• •• •• • •• ••• ••• gences requises par le football de haut
Déf. latéral • ••• ••• ••• • •• ••• ••• niveau actuel et des années futures,
Déf. central ••• •• • • ••• •• • • nous avons identifié une liste de
Gardien ••• ••• • ••• ••• ••• quatre capacités fondamentales : mor-
phologiques, physiques, techniques -
Tableau 7 : Récapitulatif des capacités athlétiques et physiologiques requises par poste
tactiques et psychologiques dont les
interactions devraient pouvoir expli-
En conclusion, en parfait accord ou de plusieurs adversaires, tout en quer une part plus ou moins impor-
avec l'opinion de Vicini, nous pensons conservant le maximum d'efficacité et tante de la compétence du footballeur
aussi que le footballeur de haut niveau ce, pendant les quatre vingt dix mi- de haut niveau.
des années futures devra être un ath- nutes de jeu ! Au niveau psycholo-
lète aux qualités techniques irrépro- gique, équilibre, résistance au stress, Sous chacune de ces capacités,
chables, possédant une grande intelli- concentration, rigueur, maîtrise de soi nous avons regroupé une liste, la plus
gence de jeu, une capacité d'adaptation et surtout agressivité, courage et com- exhaustive possible, de capacités plus
élevée et des qualités mentales bien bativité sont et seront de plus en plus précises considérées comme leur étant
trempées. Trois qualités athlétiques des qualités indispensables. Enfin, au potentiellement liées (figure 5).
lui seront absolument indispensables : plan cognitivo-tactique, malgré une
la vitesse de course avec et sans bal- haute spécialisation à un poste donné, Par ailleurs (Rohr, 1991), de la
lon, la puissance musculaire et la puis- le joueur devra posséder une excel- manière la plus simple possible, nous
sance maximale aérobie. lente polyvalence lui permettant d'at- avons défmi en termes opérationnels
taquer et de défendre collectivement de terrain chacune de ces qualités que
A ces qualités qui interviennent avec son équipe et de créer dans nous avons ensuite soumis à l'appré-
au niveau de l'efficacité directe de jeu, l'espace de jeu où il évolue, les situa- ciation chiffrée de l'ensemble des en-
nous ajoutons la souplesse autant pour tions les plus favorables au collectif. traîneurs et cadres techniques profes-
potentialiser cette efficacité que pour La qualité constamment sous-jacente à sant en France, voire à l'étranger (Bel-
assurer au joueur une meilleure pro- toute action demeure l'anticipation qui gique et Allemagne). L'échelle d'ap-
tection contre les accidents musculo- le plus souvent fait la différence entre préciation chiffrée comprenait les cinq
tendineux. le bon et l'excellent joueur. découpages suivant :

CAPACITES FONDAMENTALES

Athlétiques et Techniques Cognitivo- Mentales


morphologiques tactiques

. Taille élevée . Technique défensive . Discipline offensive . Concentration


. Vitesse . Technique offensive . Discipline défensive . Rigueur
. Vivacité . Jeu de tête . Culture tactique . Prise de risque offensif
. Détente . Tâcle . Polyvalence . Prise de risque défensif
. Puissance . Passe longue . Spécialisation par poste . Courage
. Force . Passe courte . Pressing . Détermination
. Résistance . Contre . Marquage individuel . Confiance en soi
. Endurance . Tir au but . Construction de jeu . Sens de l'organisation
. Souplesse . Jeu de volée . Positionnement . Sang-froid
. Equilibre . Contrôle orienté . Jeu sur les ailes . Créativité
. Agilité . Dribble . Changement de jeu . Sobriété
. Adresse . Maîtrise du ballon . Anticipation . Agressivité
. Acuité visuelle . Jeu des deux pieds . Sens du but . Personnalité

Figure S : Identification des capacités fondamentales nous semblant requises pour atteindre la pratique du football au haut niveau
chacune de ces capacités est explicitée par ailleurs (Rohr, 1991).

Au niveau technique, toute


réalisation devra être exécutée en La détection et la formation de la . De 0 à 5 : la capacité est négligeable
mouvement, ·à la limite de la vitesse future élite doivent dès aujourd'hui te- et n'intervient pas ou peu en football
possible, dans des espaces les plus ré- nir compte de ces probables évolu-
. De 6 à 10: la capacité est nécessaire
duits, sous la pression rapprochée d'un tions.
~
<:::>

TABLEAU 8 ~
~

~
CAPACITES ATffi-ETIQUES ET MORPHOLOGIQUES CAPACITES TECHNIQUES

~
- 1 • Gardien ; - 2-3 • ArriUCI laltraux ;

• 4 ~StOppeur;
Alri~s •~u ·-7-8• 6 •• Milieu
• 5 • L·~.
-4~SIOppeur; -S=Lii>Uo; -6 ~Mili<uc!Bensif; 3
• 7..S""' MiUeux laœtaux ; • 9 • Avam~cenue; laltnux;
- 1• Gardien; • 2- • Milieuxdtfensif
laltnax; ; •_'10
• • =Milieu
AVIIII-c<ntte;
offensif ; . 11 • AlW!IW>L
• 10 • Milieu Cllfemif ; • 11 • Aaoquw. ..._
~;;:;:;;~-Pœr,_---l(~-;--··-·-;-·ï:J·rï·--;-·4(·)·--;--s-;~---;-,(;;----;-7.8(o)·-;-; c•> ---, 10 (.ï---;·u c·->-
·--------
' 1. TAILUt
---------------
17.6 :1: 2.2 :
------- ---- -
: 17.7 :1:1.6 : 16.2 ± Z
.
-,-
.
______
: QUAt.m:S POSTËs--------- ·---·----· -- ---------
...______.____
: L TECH. DUDtSJVE
1 (•) , 2-3 c•> , 4 c•J : s (•) '(•)
-----
: 7-&(•)
------------
: 9(*)
18.4 ± 1.5 : 18.9 ± 1.4 : 17.8 ± 2.1 : 17.2 ± 2.1
:10 (") :11 (")
-
Ç)

~
.. .- : : : :
' 1. ACUITE VJSUEJ..LS 18.3 ± 2.8 :l'-' ±3.1 : 16.5 ± 3.l : 17.3 ± 2.9: 16.1 :t 3.1: : 1n;otO~ 16.3 ± 1.7 : 18.9 ± 1.5 : 18.6 ± 1.5 : 18.6 ± 1.5 :
.. .. ::.:,
: : - . 0
: l. VITESSE : 18.2 :t 1.4 :17.5 ± 1.7: : 16.8 :t l.3 l&l :t 1.5 : IlL?± u : 'l.J~UDETETE • : 18.9 ± 1.2 17.7 ± .2.0 16.6 ± 2.1 : 18.6 :1: 1.4 : 16.8 ± 2.0:
-- .. -- .. ; 18.1 ± 1.8 ; 18.5 :1: 1.4

: 4. DE'T'ENTE 18.9 :t 1.3 13.3 ± 1.5 : 16.7 ± u : 18.3 ± u : 16.8 ± l.9:
:4. TACLB 17.8 ± 2.2 16.2 ± 2.1

'l.FORCE 16.0 ± 2.2 '~PASSE LONGUE 17.8 ± L8 : 18.0 :1: 1.7


: : : : : :
18.7 ± 2.3
: 6.PUJSSANCE 17.0 ± 2.2
..: 16.8 ± 2.5 ..:
: 17.0 ± 1.8 :~P~COURTE 16.1 ± 3.0: 16.5 ± 2.0 : 16.1 ± lJ
: : ..
: 17.2 ± 2.5 : 18.1 :t L9 : 16.8..± 2.4 :
.. ..
: 7, ADRESSE 17.7 ± 1.9 ; 17.7 ± 2.6; 17.9 ± U; lUi 3.0; :?. CENTRES

:&. TIRSAUBtrr
16.5 ± 2.6 : : 17.8 ± 1.7
. :
. .. ..
: 16.8 ± 2.3 : UL1 :1: 2.1 :
: &. SOUP'LESS~ 18.4 ± 1.6 : 16.0 i 1.5 : 19.3.± LO : 18.1 ± 1.7 : 18..8 ± lA :
: t . ~DURANCE
.: 17.1 ± 2.3 :- : 16.3 ± l.5
: : :
18.1 ± 1.4 16.9 ± 2.2 ' '· REP. VOLU:
. .
: 18.7 :1: 1.5 : 17.7 ± 1.8 : 18.3 ± 1.8:
. . .
: JO. RI!SlSTANCE 16.4 ± 2.3 16.7 ± l.5 16.6 ± 2.2 , 10. CT1lL. ORII!Nf. ~ 16.5 ± 2.6 ~ ; 16.2 ± 3.0 ; 18.2 i L7 ; 18.2 ± 1.7 ; 17.8 ± L8 ;
: : : : :
: Il. EQUIUBRE 16.7 ± 2.5 16.3 ± 2.3 : : lL DRlBJL2S : 16.9 i 2.1 : 18.6 i 1.5 : 18.1 ± 1.7 : UL7 ± lA :
.- .
:11. VlVAcnl'! 17.2 i 2.6 : 16.6 ± 2A 17.4 ± 1.9 : 16.2 ± l.l : 17.6 :1: U: : 11. MIJTIUSE IALl.. l :
.. :
:
..:~±U:~±ll:~ill:W:I:U:~±1.5
:
: : :
18.l ± L6 :
: IJ. AGILITE 18.3 ± 1.5 : ll.JEUlPIEDS : 16.4 ± 3.2 : : 17.6 ± 1.8 : 17.4 ± l.l
··----------------··-·---------------------------- -- - - - - -----------------------------------------
(•) Moyeanes sup6ic:un:.s l 16 u:compagn«s de leurs Ec.a.ns.·typc (') Moyenneuuptrieurcs l 16 accompagnées de leurs &am-type

CAPACITES MENTALES CAPACITES COGNITIVO-TACTIQUES


-1 ;;~~:Gardien ; • 2·3 • Arri~res l.aléraux ; • 1 ~ Gudien ; • 2·3- Aniàl:s ia!&aux ;
- 4 • Sooppellr; - S- Libtro; - 6 • MiHeu dtfensif;
-4=5""""""'; - S• Libâo ; - 6=Milieudtfensif ;
- 7-8 =Milieux lutraux; - 9 • Avllll-cenlle;
-7-8- Miliecx ll.ltnux; - 9- Avant-<:entre:
- 10 • Milieu offensif;- Il • At1oqlw1t • 10 • Mllleu ofreasi!; • 11 • All>qUutL

::f~~~~~1LJ~~:;;::~~~~!=:~~~~~~ç~;~:~~ç:~~:~~~::=:~~:~:~~~~::~~-:-ïï}io:~.:...~=~:~:=::~ ;:~~~~:=~~~-~~~!.:=:~=---:·E~:==-~-~::~::~~:~~~=~6~~=:=~2~~=:=!~~-=--::~~~-=:~~~=-~
: L TAL"nQUE OF~~~ 16.1 ± l.S : 17.4 :t 2.5 : 17.0 i 2.4 : 16.8 ± l.9
: :
.. .: :
..
:
..
l. RIGUEUR 1 17.3 ± l.8 17.8 ± 1.6 : 18.8 ± 1.1 : 16.9 ± 2.7 : 17.0 ± 2.1
:
1. TACTIQUF. OEF. ~±U:~±U:~±U:~±U:
. . .. . . .
3. PRISE RISQUE OF. 18.6 ± 1.5 : 17.4 ± 1.9 : 17.9 ± 1.6 : l.CULTURETACT. 17.6 :1: 1.1: 16.2 ± 2.4 : 16.2 :1: 1J : 16.4 ± 2.2 : 17.9 ± 2.2 :lU± 1.0:
1
4. " RISQUE DE. 4.POLVVALENCF.
.. .. .. ..
S. COURAGE 18.5 ± 1.5 : 16.6 ± 3.1 16.0 ± 2.9 17.9 ± 1.9 : : 16.7 ± 2.3: S. SPECI. AU r OSTE 19.6 ± 0.8 :~±U:~:I:U : 18.5 ± 1.6 : 17.0 ± 1J : 16A i 3.0:
: : :
6. OlTERMINATION 17.7 ± 2.2 17.0 ± 2.3 : 17.9 ± 1.9 : 16.1 ± 2.8 16.5 ± 2.1 18.0 ± 1.9 ;
. - 17.2 ± 2.3:.
'-PRESSING
. . ~±U

7. MARQUAGE lNOI . :~±u;~±u; ~±~


7. CUNflAN. lJ"f SOI 18.9 ± IJ : 17.7 ± 2.2 18.5 ± 1.4 ; 17.4 ± 2.0 ; 17.6 ± 1.8;
-- .. .. -
1. SDIS DE L' ORCA. 17.3 ± 2.6 18.4 ± 1.7
: :
&. CONSTRUC. JEU
. . .: 16.1 ± 2.2 . .: 17.7 ± 1.8:. ..: 19.0 ± 1.0 --: ..
17.1 ± 3.9 ;ru ±u;~± U;W±U;W±l.l;~±2.8;~±ll : 17.2 ± 2.2: 16.9 ± 1.6:
,.SANC FK.OJD 17.9 ± 1.9 18.0 ± 1.7 17.9 ± 1.7 : 16.5 :1: 2.7:
:
' · POSITIONN:EMENT
. - . -.
10. SOBRn:tt 16.7 ± 3.6 : 16.3 ± 3.0 17.7 ± 2.6 : : lt. JEU SUR AILES : 17.3 ± 2.1 : 17.4 i 1.7 : : 17.3 ± 1.9:
: :
Il. ACRJtSSI'WTE 17.0 ± 2.5 : 17.8
:
± 2.2 : 16.4 ± 2.6
:
16.2 ± 2.5 II.CHANG. J EU
.. ..
16.5 ± 2.3 : 18.3 ± L4
Il. PfltS()NltriALITE 17.? ± 1.7 16.1 ± 2.7 : 17.1 ± 2.7 : 16.2 ± 2.6 lU ± 2.1 17.1 ± 2.0 : : Jl.ANTICIPA.TION 17.9 ± 2.1 : 16.3 ± 2.7 16.7 ± 2.8 : 17.4 ± 2.6: : 17.1 ± 2.6
: : :
l.l. CREATIVITE : 17.7 ± 2.1 16.6 ± 2.8 ; 18.9 ± 1.2 16.0 ± 2.8: 1 J3.S~SOUBUT : 19.4 i LO : 17.3 ± 1.5 : 18.4 ± U :
[\.)
···············-··········· ··· ······------------------------------------····------···· (•) Moyennes et Ecan· type
w
( • ) Moyennes el Ecart-lypc:

""'
Colloque International de la Guadeloupe 235

à côté d'autres capacités plus spéci- recueille le moins d'exigences extré- sives et défensives, les tâcles, les
fiques misées par une note supérieure à 16, centres, les dribbles et bien-sûr, les
ce qui semble vouloir indiquer qu'une tirs au but dont les reprises de volée
. De Il à 15 : capacités importantes
polyvalence de capacités est plus né- n'ont rien à leur envier (4 sur 9). La
mais non indispensables
cessaire pour jouer à ces postes que maîtrise de la passe longue et la capa-
. De 16 à 20: capacités indispensables des capacités hautement spécifiques. cité de jouer des deux pieds semblent
au sport considéré être surtout requises pour le libéro et
. Enfin, nous pouvons remarquer le milieu offensif.
Outre les réponses de la presque aussi que pour les milieux latéraux,
totalité des Conseillers Techniques aucune capacité mentale très affirmée . Les capacités mentales, comme
Régionaux sollicités, nous avons en- ne semble requise à ces postes. Indi- nous pouvons le remarquer, ce sont les
registré celles de plusieurs entraîneurs rectement, il est possible d'extrapoler postes de libéro, d'avant-centre et de
de grande renommée et celle de deux que, dans ce cas, c'est une moyenne gardien de but qui sont les plus psy-
sélectionneurs et entraîneurs des bien équilibrée de chaque capacité chologiquement exigeants, alors qu'-
Equipes de France et d'Allemagne mentale proposée qui est la plus né- aucune capacité mentale fortement
M. Platini et F. Beckenbauer. cessaire. marquée ne semble être requise pour
les milieux latéraux. Par ordre décrois-
Après calculs des moyennes et Concernant le gardien de but, sant, les capacités mentales les plus
écarts-types obtenus par poste et par bien que les capacités techniques et souvent retenues sont : la détermina-
capacité, aux deux extrémités des ré- technico-tactiques ne s'adressent pas à tion et la personnalité (7 et 6 sur 9), la
ponses de notre enquête, nous avons ce poste spécifique, 20 capacités sur- rigueur, le courage et la confiance en
éliminé les deux sous-notateurs et sur- tout athlétiques et mentales sont consi- soi (5 sur 9), la concentration, le sang-
notateurs. Ensuite, après de nouveaux dérées comme indispensables. Une en- froid, l'agressivité et la créativité (4
calculs, nous n'avons retenu que les quête plus spécifique au gardien de- sur 9), la prise de risque offensif, la
moyennes égales ou supérieures à 16 : vrait être réalisée. sobriété et le sens de l'organisation (3
"capacités indispensables au poste et 2 sur 9) et enfin, la prise de risque
considéré" accompagnées des écarts- Si nous focalisons notre attention défensif (capacité probablement mal
types les plus faibles, traduisant ainsi non plus sur les postes, mais sur les explicitée ou/et interprétée) ne recueil-
le consensus des entraîneurs et cadres capacités communes aux différents le aucune option. Il semble aussi que
techniques (tableau 8). postes, nous pouvons noter que con- le concept "agressivité" véhicule de
cernant: fausses connotations synonymes d'a-
• Résultats gression et de ce fait soit moins choisi
. Les capacités athlétiques et que la détermination qui pourtant en
L'étude des résultats permet d'in- morphologiques, la vitesse, la· viva- est très voisine.
téressantes observations. cité, la détente (qualités de vitesse -
puissance musculaire), l'adresse (capa- Enfin, les capacités cognitivo-
. Les deux postes qui requièrent cité de coordination - précision), et tactiques sont surtout remarquables
le plus d'exigences sont l'avant-centre l'acuité visuelle (capacité bioinforma- par leurs deux extrêmes. Le sens du
et le libéro. Alors que, conformément tionnelle extéroceptive) sont le plus positionnement, choisi par tous les en-
aux résultats des études scientifiques, souvent choisies (pour 5 postes sur 9). traîneurs et cadres techniques comme
capacités techniques, mentales et ath- Arrivent immédiatement en suivant la essentiel à tous les postes (9 sur 9)
létiques semblent prévalantes chez taille (capacité morphologique), l'en- alors que la polyvalence est totalement
l'avant-centre, les capacités athlétiques durance et la résistance (capacités rejetée. Conséquence logique de ce
ne sont pas considérées comme essen- physiologiques aérobies et anaérobies choix, la spécialisation par poste sem-
tielles pour le libéro. Pour ce poste, lactiques) qui sont retenues pour trois ble indispensable au moins à 6 postes
remarquons cependant que taille, vi- postes. Enfin, force et puissance (ca- sur 9. Il en est de même pour la cul-
tesse, détente et adresse reçoivent tout pacités musculaires qui probablement ture tactique. Nous avons été surpris
de même les suffrages des entraîneurs. sont teintées de connotations erronées) de ne retrouver l'anticipation, choisie
semblent surtout requises par le poste comme capacité cognitivo-tactique,
. Les autres postes les plus exi- de stoppeur et d'avant-centre alors que nécessaire seulement à 5 postes. Nous
geants sont ceux du milieu offensif et la souplesse, l'équilibre et l'agilité pensions, pour notre part, qu'elle serait
de l'attaquant, à qui il est surtout de- (capacités psychomotrices) sont l'apa- choisie pour tous les postes.
mandé des capacités techniques et à nage du gardien de but.
un degré moindre des capacités tech- * Conséquences
nico-tactiques. . Les capacités techniques, la
maîtrise des passes courtes et du bal- A partir de ces différents niveaux
. Remarquons encore, toujours lon sont les capacités les plus com- de notre démarche, pour permettre
selon les résultats de cette enquête, munes aux différents postes (7 et 6 sur l'évaluation des exigences en résultant,
que le groupe de postes constitué par 9), le contrôle orienté et le jeu de tête nous nous sommes référés à des batte-
les arrières latéraux, les milieux laté- arrivent juste derrière (5 postes sur 9), ries de tests déjà utilisées. Au sein de
raux, le stoppeur et le milieu défensif, de même que les techniques offen- celles-ci, nous avons identifié les tests
Georges CAZORLA 1Gernot ROHR 23 6

qui nous semblaient le mieux appré- Par ailleurs, pour juger de - Quatre vingt dix neuf joueurs,
hender chacune des capacités ainsi l'habileté à contrôler le ballon avec les stagiaires d'une animation Football-
retenues (figure 6). pieds, nous proposons de compléter la Vacances organisée par notre Club,
batterie France-Eva! par le parcours constituaient le groupe de joueurs dits
• Batterie d'aide au choix du foot- du slalom proposé par la batterie de "tout venant". Le niveau de pratique
ball comme première activité spor- l'ex-RDA (tableau 10). de ces jeunes bien qu'hétérogène, était
tive : 8-9 ans proche d'un niveau débutant défini
Remarquons que ces capacités comme niveau 1 ou de base.
Comme il s'agit ici de permettre sont identiques à celles précédem-
aux enfants qui ont le goût du sport de ment mises en évidence. - Le niveau 2 était constitué par
savoir s'ils ont les aptitudes pour choi- les 21 jeunes stagiaires du Centre de
sir plutôt le football comme une des • Batteries de détection et de sélec- Formation de notre Club. Sélectionnés
premières activités sportives, nous tion des futurs espoirs élites pour entrer au Club et bénéficiant d'un
suggérons d'utiliser une batterie de entraînement au moins quotidien, leur
tests qui existe en France et qui offre Concernant la détection des ta- pratique se situe à un bon niveau ré-
le grand avantage de présenter des lents et la sélection, pour vérifier la gional voire national.
tests dont le niveau de validité et de fiabilité des tests proposés par les
fidélité ont permis leur sélection et batteries françaises et allemandes ou - Enfin, le collectif des 35 meil-
surtout, qui est accompagnée de par nous-mêmes, nous avons respecté leurs minimes français rassemblés en
normes nationales pour chaque strate les étapes méthodologiques proposées stage au Centre National de Claire-
d'âge allant de 7 à 11 ans : la Batterie par Bouchard et coll., 1972 et les re- fontaine, formait le niveau 3 ou niveau
France-Eval. commandations faites par Simons et élite.
coll., 1969 pour "la construction d'une
A partir d'une régression multi- batterie de tests". Quatre critères ont Chacun des 155 joueurs a été ob-
linéaire, les capacités les plus corré- retenu notre attention : les niveaux de servé en cours de match et de situa-
lées avec la pratique du football ont congruence (ou pertinence), d'accessi- tions standardisées de jeu. Une note
été clairement mises en évidence : ta- bilité, de validité et de fidélité. reflétant leur niveau de compétence
bleau 9. leur a été individuellement attribuée
La congruence (ou pertinence) par deux mêmes évaluateurs très expé-
Les tests en résultant sont la vi- nous est dictée par l'analyse des exi- rimentés, selon deux critères préala-
tesse de course (50 rn), la vitesse de gences et par les capacités que sont blement définis :
course navette (10x5 rn), le saut en censées évaluer les différents tests
longueur pieds joints, l'endurance proposés. Encore faut-il vérifier en- 1. En fonction de leur groupe
musculaire abdominale (nombre de suite leur validité, et leur fidélité. d'appartenance : Niveau 1 ou tout ve-
flexions-extensions du tronc en 30s), nant, échelle de notation comprise
la puissance maximale aérobie (PMA * Populations de joueurs étudiés entre 1 et 12 ; Niveau 2 régional :
Navette) et l'adresse. Concernant ce entre 8 et 16 ; Niveau 3 national entre
dernier test, au test de lancer sur cible Notre population expérimentale 14 et 20.
"à bras cassé" de la batterie France- comprenait 155 jeunes footballeurs
Eval, nous préférons le test de tir au minimes (13-14 ans) aux niveaux de 2. En fonction de leur valeur ob-
pied dans une cible. pratique bien différenciés. servée en cours de matches et
d'entraînement à partir d'une grille de
comportements prédéfinis tant en po-
Tableau 10 : Aide au choix du football comme première pratique sportive (*) sition d'attaque que de défense (Rohr,
1991).
TESTS SANS 9ANS
L'harmonisation et la cohérence
Moyennes Résultats souhaitables Moyennes Résultats souhaitables de la notation des deux évaluateurs
pour le football pour le football ayant préalablement été vérifiées, la
note ainsi obtenue constitue le niveau
. SOm Sprint 9 s7 1/10 entre 8 s 7 et 7 s 6 9 s3 1/10 entre 8 s 3 et 7 s 3
de référence de la compétence en
football. C'est notamment à partir de
. 10x5 rn Vitesse 23 s entre20s 2et 17 s 22 s 2 l/10 entre 19 s 6 et 16 s
ceue référence qu'ont été réalisés les
. Saut en longueur 138cm entre 160 et 200 cm 148cm entre 180 et 220 cm calculs statistiques requis par la vali-
dation des mesures et tests.
. PMA Navette 5 paliers entre 7.5 et 11 paliers 5.5 paliers entre 8 et 12 paliers
* Mesures et tests retenus
. Shoot cible Normes en cours de réalisation. Disponibles à parùr d'octobre 1991.
. Parcours slalom A acquérir auprès de l'A.R.E.A.P.S • BP 40-33611 CESTAS CEDEX.
La figure 6 récapitule l'ensemble
des mesures et tests retenus dans cette
(*) Quelles que soient les batteries, les résultats des tests seront toujours accompagnés
d'observations du comportement en jeu dont ils constitueront une explicitation et une pondération. partie de notre étude. Cependant,
Colloque International de la Guadeloupe 237

panni ceux-ci nous ne nous sommes dondants mais corrélés entre eux de telle sorte qu'il nous a été possible d'isoler les
intéressés qu'aux capacités athlétiques tests les plus indépendants donc susceptibles de mesurer une entité motrice bien
et techniques sachant d'une part, que différenciée (tableau 11).
l'évaluation des capacités mentales a
déjà fait l'objet d'un important travail
Tests redondants Tests non redondants Tests indépendants
(Michel, 1983) et que, d'autre part, les
mais corrélés entre eux
capacités cogmuvo-tactiques sont
surtout appréciées par l'observation en
Athlétiques Vitesse: lOm, 30m, 60m ; Navette 10x5m . Souplesse
situation de jeu (Godbout, 1991). Ce-
60m Détente verticale . Navette aérobie
pendant, concernant l'évaluation des
Multibonds ; Lancer
capacités cognitivo-tactiques, nous
medecine-bal! ;
avons soumis un questionnaire de
Vivacité (RDA)
connaissances tactiques aux diffé-
rentes populations de notre étude
Techniques Jonglages : pied droit 1. Centre pied droit . Tête précision
(questionnaire RDA). Se présentant
pied gauche, tête, pied gauche, jonglage
sous forme de questions à choix multi-
contre un mur, pied- 2. Tirs puissance préci-
ples, l'exploitation des résultats ne
tête, pied-poitrine' sion, circuit technique
s'est montrée ni significative, ni
centre précision
concluante quant au niveau de compé-
3. Amorti slalom tirs
tence sur le terrain. Il semble donc que
Circuit technique, con-
l'aspect cognitif appréhendé sous une
duite de balle en slalom
forme abstraite, en dehors des situ-
ations réelles de match, n'est pas
Tableau 11 : Résultats des calculs du niveau de redondance vs indépendance des tests
représentatif du niveau de compétence
initialement retenus
comportementale en jeu.

* Statistiques utilisées Cette première étape statistique a permis un premier "élagage". Seuls les tests
indépendants "non redondants mais corrélés entre eux" qui, outre une capacité
(Pour p lus de détails consulter le commune semblent mesurer un versant moteur leur étant propre, ont ensuite fait
mémoire de Rohr, 1991 ). l'objet d'une recherche de validité.

Comme il s'agissait d'élaborer La validité a été testée à partir d'une régression multiple utilisant comme
des batteries de tests nécessitant la valeur référence la note attribuée par les deux évaluateurs jugeant ainsi du niveau
prise en compte de nombreuses infor- de compétence exprimé par chaque joueur (voir chapitre précédent). Les résultats
mations obtenues à partir d'un nombre sont présentés dans le tableau 12.
élevé de joueurs, nous avons surtout
utilisé les techniques statistiques d'a-
Tests validés
nalyse multifactorielle.
Athlétiques . 60m, navette vitesse (10x5m), vivacité (RDA), multibonds
La congruence des tests sélec-
tionnés résulte directement de la pre-
Techniques . Circuit technique, tirs puissance précision, centre précision
mière partie de notre étude : Analyse
des exigences de la pratique du foot-
Tableau 12 : Résultats des calculs de la validité des tests non redondants
ball.

La non redondance des résultats Enfin, la fidélité a été testée par la comparaison des moyennes et par l'étude
des nombreux tests initialement rete- des corrélations obtenues entre tests et retests. Utilisant la terminologie proposée
nus a été réalisée à partir de l'étude du par Barrow et Mc Gee (1964), le niveau de fidélité des tests non redondants et
niveau des "valeurs propres" de cha- valides sont présentés dans le tableau 13.
cun d'entre eux, issu d'une analyse en
composante principale (ACP) réalisée Faible Acceptable Très bien Excellent
uniquement avec la population 2 : sta-
giaires du centre de formation et 30 Athlétiques Navette vitesse 60m
joueurs de la population 1, niveau Vivacité (RDA) Multibonds
"tout venant". Ce premier travail nous
a permis d'éliminer de notre bauerie Techniques Puissance tirs- Centres-précision
plusieurs tests totalement redondants. précision
En outre, l'étude de la "matrice Circuit technique
d'inertie" de ceue même ACP a permis
de mettre en évidence les tests non re Tableau 13 : Interprétation qualitative des coefficients de corrélation de
fidélité proposée par Barrow et Mc Gee (1964).
Gtorges CAZORLA 1Gernot ROHR 238

CONSEQUENCE
BATTERIE FOOT-EV AL "DETECTION"
Au terme de cette étude, outre
Morphologie Taille (selon le poste : gardien, défenseur central) ;
l'observation indispensable des com-
Taille assise, longueur des membres inférieurs
portements en jeu, il nous est possible
de proposer deux batteries de mesures
Athlétique Vitesse 60m ; Multibonds ;
et tests.
(*) Souplesse ; Puissance maximale aérobie
La première s'adresse aux
Technique Tirs puissance précision ; Circuit technique ; (*) Jongleries
jeunes pratiquants à l'issue d'au moins
deux années de formation et a pour
Tableau 14: Contenu de la batterie de détection proposée. Cette batterie doit accompa-
but de détecter ceux d'entre eux qui
gner une observation des comportements en cours de jeu (3 contre 3 ; 6 contre 6). (*)
sont les plus susceptibles d'accéder un
Bien que ces tests n'apparaissent pas dans notre étude comme valides, ils nous semblent
jour au haut niveau.
indispensables pour garantir l'avenir sportif du jeune :
• La souplesse qui non seulement peut potentialiser les autres capacités mais constitue
Tenant compte de l'avis des tech-
une bonne garantie contre les accidents musculaires, articulaires et tendineux.
niciens, des exigences de la pratique
• La puissance maximale aérobie qui intemvient indirectement en favorisant un ni-
du football à un haut niveau et des
veau élevé d'activité sans fatigue excessive et une bonne récupération.
résultats de notre étude, cette première
• Les jongleries qui expriment le niveau d'aisance et de coordination motrice du jeune.
batterie Foot-Eval "Détection" de-
vrait comprendre les mesures et les
tests présentés dans le tableau 14.
BATTERIE FOOT-EVAL "SELECTION"
La seconde s'adresse aux jeunes
Morphologie Idem détection
footballeurs déjà confmnés et a pour
objet de proposer aux techniciens un
Athlétique Idem détection + Lancer médecine-bali ;
outil d'évaluation adapté aux besoins
Détente verticale (jeu aérien) ; Vitesse navette
de la sélection.
Technique Idem détection + passe précision en mouvement ;
Outre l'observation des compor-
tements en cours de matches réels ct Tête précision ; Amorti slalom tirs
en plus des tests précédents, la batte-
~ablea~ 15 : Batterie Foot-Eval Sélection proposée par exemple pour
rie Foot-Eval "Sélection" devrait
comprendre les tests présentés dans le
1accessiOn aux structures organisées d'entraînement : Classes à horaires amé-
tableau 15. nagées, section sport-études, centre permanent d'entraînement, centre de for-
mation des clubs professionnels
Enfin, sur la base de la réflexion
et des éléments qui précèdent, bien
BATTERIE FOOT-EV AL "SUIVI DE L'ENTRAINEMENT"
que dans ce domaine nous n'ayons pas
suivi la même démarche méthodologi-
Morphologie Poids, somme des plis cutanés, masse grasse, masse maigre
que, il est aussi possible de proposer
une batterie de mesures et de tests Circonférences : cuisses, mollets
s'inscrivant dans le suava de
l'entraînement (tableau 16).
Athlétique 20m + 60m, navette vitesse 10x5m, détente verticale,
Souplesse, lancer médecine-bali 2 kg

Physiologique Vitesse aérobie maximale, cinétique lactate-vitesse de course


CONCLUSION
ET PERSPECTIVES -fréquence cardiaque selon le protocole du test de
l'Université de Bordeaux II (*)
L'ensemble des travaux réalisés
dans le cadre de la présente étude Tableau 16 : Choix des mesures et tests de la batterie Foot-Eval "Suivi de
l'entrâmement" (*)Test de l'Université de Bordeaux II (T.U.BII) et utilisation
souligne l'excellente cohérence, voire
des résultats pour l'individualisation de l'entraînement à acquérir auprès de
la complémentarité des approches des
hommes de terrain expérimentés et l'A.R.E.A.P.S - B.P 40- 33611 CESTAS CEDEX
celles de la démarche expérimentale.
Toutes deux convergent vers un choix Nous avons conscience que aussi compléter les normes déjà obte-
sensiblement identique de mesures et l'amélioration de l'observation des nues par celles à établir avec diffé-
de tests dont la valeur prédictive a pu comportements en cours de matches rentes strates d'âge.
être mieux cernée. Pour autant ce demeure une priorité à laquelle nous
travail est encore inachevé. comptons consacrer nos prochains Pour ce faire, nous nous permet-
travaux. Dans l'immédiat, il nous faut tons de solliciter tous les éducateurs et
Colloque International de la Guadeloupe 239

entraîneurs qui souhaitent nous aider Benezet J.M. : Détection, Sélection, Cazorla G. : Tests de terrain pour
dans cette tâche. Ainsi, les batteries de Compétitions et Catégories d'âge. évaluer la capacité aérobie et la vitesse
tests et les nonnes qui les accompa- Mémoire pour le Brevet d'Etat aérobie maximale. Actes du Colloque
gneront pourront immédiatement per- d'Educateur Sportif 3• Degré. Spéci- International de la Guadeloupe: 21-23
mettre aux différents praticiens et aux fique Football (date non indiquée). novembre 1990. L'évaluation en acti-
sportifs eux-mêmes, d'établir un profil vité physique et en sport. Juillet 1991.
(ligure 7) permettant en une seule Bergh U., Ekblom B. : Influence of
opération d'objectiver les points fai- muscle temperature on maximal Cazorla G., Léger L., Marini J.F. :
bles et les points forts de chaque strength and power output in human Les épreuves d'effort en physiologie.
joueur qui veut mieux se connaître skeletal muscles. Acta Physiol. Scan- Epreuves et mesures du potentiel aé-
pour mieux s'entraîner. dinavica 107: 33-37, 1979. robie. Dans : Travaux et Recherches
INSEP, Spécial Evaluation 7 : 95-129,
Enfin, à l'échelle soit nationale, Bouchart C., Godbout P., Asselin 1984.
soit d'un grand club, le tableau 2 R., Mondor J.C. : Un modèle pour
placé en annexe et la ligure 8 propo- usage dans la construction ou la réfec- DeLandssheere G. : Dictionnaire de
sent une organisation intégrant un tion de tests dans le domaine de la l'évaluation et de la recherche en édu-
programme d'évaluation adapté au valeur physique. Kinanthropologie 4/4 cation. Paris : Presses Universitaires
processus de formation et d'accompa- : 225-316, 1972. de France. 1989.
gnement du jeune footballeur potentiel
ou en devenir, vers la pratique du plus CafTerty (Mc) W.B., Gliner J.A. and Ekblom B. : Applied physiology of
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Barrow H.M., McGee R.M. : A pra- d'Aquitaine : 53-80, 1986. l'A.R.E.A.P.S - B.P 40 - 33611 CES-
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L 'A.R.E.A.P.S : Association pour la
Recherche et l'Evaluation en Activité Cazorla G. : Batterie France-Eval : Hollman W., Venrath H., Bouchar
Physique et Sportive - B.P 40 - 33611 Mesures, épreuves et barèmes. Secré- C., Budinger H. : Beanspruchung von
CESTAS CEDEX • est actueUement en tariat d'Etat à la Jeunesse et au Sport Herz und Kreislauf bei Verschiedenen
mesure de vous proposer un logiciel 139 p. Octobre 1987. Sportarten. Fortschritte der Medizin
permettant le suivi de l'entmtnement 82 : 289-292, 1984.
de vos footbaUeurs. Avant fm décem- Cazorla G. : Tests de terrain pour
re 1991, elle devrait ltre en mesure déterminer la vitesse aérobie maxi- Jacobs 1., Westlin N., Rasmusson
aussi de proposer aux cadres tech- male (VAM). Aspects opérationnels. M ., Houghton B. : Muscle glycogen
iques, aux entralneurs et aux foot- Colloque Médico-technique de la Fé- and diet in elite soccer players. Euro-
a/leurs, une plaquette regroupant la dération Française d'Athlétisme : 31 - pean journal of applied physiology 48
totalité des tests évoqués dans cette 53, Mérignac 19-20-21 octobre 1990. : 297-302, 1982.
étude, chacun accompagné des nor-
es établies par t2ge.
Gwrges CAZORLA 1Gernot ROHR 240

Karlsson H.G. : Kolhydratomsâttning Reilly T. et Thomas V. : A motion Boulder, Colorado, 1980.


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Colloque International de la Guadeloupe 24 1

Nom: ......................................................... . Prénom: ........................... .. .............................. .

Date de naissance : LU ·u _ j LU Age : LU LU


. Jour Mois Ans ans mois
Club: ........................................................ . Poste occupé sur le terrain : ....................... LU

Date de l'évaluation : LU LU LU
Jour Mois Ans
----- ----- ---- - - - ---- ----- - - -- - ---- ------ ----------~ ---- ------ - ----------------- ---------------- --- - --------- ----- - -- -- -------
1 F ACfEURS EV ALUES Résultats Bruts 1 Notes d'après barême sur 100
0 10 20 30 ' 40 50 60 70 80 90 100
------------------------------------------ --------·--------------------------------------------------------------------------
Mesures Biométriques
Taille debout (cm)
Poids (kg)
%de graisse
Masse maigre (kg)
Tour de cuisse (cm)
Tour de mollet (cm)

Capacités motrices générales


Vitesse (s)
Détente (cm)
Souplesse (cm)
Puissance musculaire

Capacités motrices spécifiques


Entrée touche
Tirs précision
Têtes précision
Centres précision
Slalom tirs
Slalom technique
Habileté jonglerie

Capacités physiologiques
Vitesse aérobie maximale
Vitesse au seuil anaérobie
Puissance anaérobie

Qualités mentales
Motivation
Résistance au stress
Qualités du jeu (observation)

Volume de jeu
Actions décisives
Placements-dép lacements
Aptitude au duel
Intelligence de jeu
Capacités techniques
Echanges-passes
---- ----- - - ---------- --- - --- - ------ --- -- --~ - ------------------------ -- - ----- -- ------------- ----- ----- ------- ------ - - --------
TABLEAU: PLACE DU PROGRAMME "FOOT-EVAL" DANS UNE POLITIQUE SPORTIVE FEDERALE OU DE CLUBS PROFESSIONNELS

DE L'EDUCATION MOTRICE DE L'ENFANT... A LA PRATIQUE DU FOOTBALL AU PLUS HAUT NIVEAU ~


1D'après G. CAZORLA, 1986 et CAWRLA et coll.• 1986 ; 1991.; 5=
~
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------·-------------------------------------------------------------------------------- ~
AVANT 10 ANS 1 10- 14 ANS 1 14 - 16 ANS 1 16 - 18 ANS 1 18 ANS ET PLUS ;;-
I- INDICATIONS SUR
LES NIVEAUX ET
NIVEAUO NIVEAU 1 NIVEAU2 NIVEAU3
ou
NIVEAU4
ou
~
ou de la découverte 1 ou 1 ou 5·
ETAPES
CORRESPONDANTES
étape étape du choix d'un sport étape du début de
sportive et des apprentissages et du début de l'entraînement la spécialisation
étape intensive de
haute spécialisation
étape du Haut Niveau
-
::r
tl

~
5"
II- OBJECTIFS . Acquisition du maximum . Début de l'entraînement des . Début du choix du ou des . Confirmation du choix . Cogestion : sportif - entraî- Ç')
d'apprentissages moteurs qualités de bases, notamment postes sur le terrain. du poste. neur - club - fédération
de la vitesse, de la souplesse,
. Développement harmonieux de la coordination et de
. Renforcement musculaire
général et début du ren-
. Entraînement spécifique
(60à80%)
dans le choix : ~
~
de toutes les qualités phy- l'endurance aérobie. forcement musculaire spé- . Entraînement multiforme - des compétitions les plus -§
siques de base : vitesse, cifique au football. (40à20 %) importantes "'
détente, souplesse, coor- . Perfectionnement technique . Augmentation progressive . Musculation généralisée - du programme d'entraînemen
dination, endurance ... dans 2 ou 3 sports. du volume et de l'intensité (50 à 70 %) - de l'environnement psycho-
de l'entraînement : . Musculation spécifique logique et matériel
. Développement psycho-soci~ . Consolidation de l'intérêt . Spécifique : 50 à 60% (30à 50%) . Adaptation aux compétitions
moteur le plus riche possible. 1 pour la pratique sportive en . Général : 40 à 50% intensité progressivement de niveau international.
général et pour celle du foot- . Affinement technique en de plus en plus importante : . Meilleure connaissance de
. Eveil d'un intérêt pour la bail en particulier (50% de la football. Travail technique développement des capa- soi-même.
pratique sportive en général e pratique totale). plus approfondi. cités anaérobies lactiques.
du football en particulier . Début de la recherche de
(environ 30% de la pratique . Sélection club professionnel l'autonomie.
totale) . Sélection dans l'équipe . Sélection dans l'équipe des . Sélection dans les Equipes
de la Ligue stagiaires club professionnel Nationales
interligues et nationales :
junior esP<>ir.

ill- ORGANISATION . Sport à l'école primaire . Sport à l'école primaire et . Associations sportives . Associations sportives et
DES STRUCTURES (USEP - UGSEL) secondaire (USEP - UGSEL (UNSS) clubs bien organisés.
CORRESPONDANTES . Ecoles, Districts, Section UNSS) . Centre de Clairefontaine . Stagiaires clubs profes. . Clubs professionnels
"enfant" des clubs multi- . Sections Sport-Etudes . Sections Sport-Etudes
sports, municipaux ou dé- 1· Ecoles, Districts, Clubs . Centre·s permanents . Centres Nationaux Perma-
pendants de clubs omnisports. multisports de districts . Classes promotionnelles d'entraînements nents d'entraînements
(section jeunes et ado- à horaires aménagés (Clairefontaine).
. Organisation nécessaire en- lescents) . Stages régionaux et inter- . Sports dans les structures
tre l'Inspection Académique, . Stages fédéraux au niveau régionaux pendant les militaires. Ecole I.A
la Direction Départementale . Classes promotionnelles des inter-districts et petites vacances scolaires. de Fontainebleau.
de la Jeunesse et des Sports, à horaires aménagés des interligues
N
les municipalités et le mou- . Horaires professionnels
vement sportif . Regroupement en stages aménagés. "'N"
- aménagement des rythmes
Scolaires et Extra
scolaires
.......................................................................................................... ----------------------·--------·- .. --------------------------·--------------------------------------..------------------------------------
IV - OBJECTIFS D'UN • AIDE AU CHOIX DES . DETECfiON des TALENTS . CONFIRMATION du talent . SELECTION pour accéder : . Sélection Nationale ~
~
PROGRAMME PREMIERES PRATIQUES (motivation + potentiels (motivation stable+ grande - au statut de stagiaire ~
D'EVALUATION SPORTIVES(goût+ élevés + acquisitions faculté d'apprentissage club professionnel . INDIVIDUALISATION,
D'ACCOMPAGNEMENT capacités physiques).
. Déceler les qualités
techniques + comportement + évolution importante des
enjeu)
- aux équipes nationales
qualités physiques, techniques et à l'entraînement
SillVI et CONTROLE de
l'entraînement ~
PLACE DU
physiques dominantes et
les points faibles de chaque
et mentales de Haut Niveau.
- aux Centres Nationaux
~

~
enfant par des tests simples d'Entraînement.
PROGRAMME collectifs et de terrain . Batterie FFF
. Batterie FFF . Batterie FFF SPORT-EVAL 3 . Batterie FFF :;:.:,
"FOOTBALL-EVAL" SPORT-EVAL 1 SPORT-EVAL 2 . SillVI et CONTROLE de SPORT-EVAL 4 0
l'entraînement.
~
V- QUALITES ET . Animateur et organisateur . Animateur et organisateur . Animateur et organisateur . Animateur et organisateur . Grande disponibilité
CONNAISSANCES . Disponibilité . Disponibilité . Disponibilité . Grande disponibilité . Excellentes connaissances
techniques
QUE DEVRAIENT . Bon pédagogue . Bon pédagogue et technicien . Bon pédagogue et technicien . Bon psycho-pédagogue . Bon psychologue
POSSEDER LES . Motivation . Motivation . Motivation . Très motivé . Connaissance des particu-
CADRES SPORTIFS . Connaissance sur le dévelop- . Connaissance sur les caracté- . Qualités psychologiques . Connaissance sur les caracté- larités individuelles de
ET TECHNIQUES pement psycho-moteur de ristiques psycho-motrices . Connaissance sur les techni- ristiques psycho-motrices et chaque sportif.
l'enfant des préadolescents et des ques de planification et de physiologiques de l'ado- • Connaissance sur le contrôlE
adolescents programmation de l'entrai- lescent et le "suivi" psychologique,
. Connaissance sur la prépa- . Connaissance sur les procé- nement. . Solides connaissances scien- médical, physiologique et
A DEVELOPPER ration initiale nécessaire dés d'entraînement et d'amé- . Connaissance sur la bio- tifiques sur la préparation technique de l'entraînement
PRIORITAIREMENT à l'enfant. lioration des techniques mécanique et la physiologie psychologique, technique et . Parfaites connaissances sur
LORS DELA du football tactique, nécessaire au foot- la planification des étapes
FORMATION . Connaissance sur les péda- . Connaissance sur les péda~ . Connaissance sur les caracté- bali. d'une saison, des cycles,
DES CADRES gogies de l'enseignement gogies de l'enseignement ristiques psycho-motrices et . Connaissance sur la planifi- micro-cycles, séances et
du football aux enfants. du football aux jeunes. physiologiques de l'adolescen cation de l'entraînement exercices en fonction des
. Connaissance sur l'organi- compétitions visées.
ECOLES/DISTRICTS . Connaissance sur les tech- • Connaissances sur les tech- . Connaissance sur les techni- sation des conditions de vie . Savoir faire confiance à ses
niques d'évaluation niques d'évaluation dans ques d'évaluation dans le du sportif (sociale, affective, sportifs.
les domaines de l'aide à domaine de la détection, de matérielles). . Spécialiste des sciences
l'orientation sportive et de la sélection et du suivi de . Connaissances sur les techni- du sport.
la détection du talent. l'entraînement. ques d'évaluation dans le • Maîtrise des techniques
domaine de la détection, de d'évaluation dans les do-
la sélection et du suivi maines de la sélection et
de l'entraînement. du suivi de l'entraînement.
. Formation assurée conjoin- . Formation assurée conjoin- . Formation assurée par le . Formation assurée par le . Formation assurée par le
tement par le Ministère de tement par le Ministère de Ministère de la Jeunesse et Ministère de la Jeunesse et Ministère de la Jeunesse et
l'Education Nationale, par l'Education Nationale, par des Sports et par les ligues des Sports, par les ligues des Sports, par les ligues
le Secrétariat d'Etat chargé le Secrétariat d'Etat, chargé régionales FFF. régionales FFF et par régionales FFF et par
de la Jeunesse et des Sports de la Jeunesse et des Sports l'Université. l'Université. N
et par les ligues régionales et par les ligues régionales *'-
w
FFF. FFF.
----------------------------------- -------------------------------------- ------------------------------------- -------------------------------------- ------------------------------------ -------------------------------------
VI- QUALITES . Goût pour la pratique spoftiv, . Goût pour la compétition . Esprit combatif, motivation, . Ambition, motivation, . Ambition, combativité,
QUE DEVRAIENT en général et pour le football . Motivation, volonté, contrôle émotionnel,
~
endurance psychologique, motivation, résistance §=
POSSEDER LE en particulier. assiduité contrôle émotionnel, résistance aux stress. aux stress, contrôle
SPORTIF . Qualités physiques corres- ambition sportive . Technique efficace émotionnel très élevé. ~
. Développement hannonieux 1 pondant à celles requises . Excellente technique . Caractéristiques physio- . Technique efficace et
;;-
. Bonne faculté d'apprentissage par le football.
. Bonne santé
. Capacités physiologiques logiques et morphologiques personnalisée. ~
1::.
importantes par rapport adaptées au poiste choisi. . Caractéristiques biologiques
. Bonne scolarité . Bonne assimilation des
techniques.
à celles requises par
par le football.
et intellectuelles élevées.
. Excellentes qualités psychi- . Excellente connaissance
[
. Bons résultats scolaires ques et physiques générales et maîtrise de soi. ~
. Qualités physiques générales et spécifiques. ' . Maîtrise de plusieurs langues $:)
et spécifiques bien déve- . Connaissance et maîtrise de . Autonomie dans la gestion c
loppées (vitesse, détente, soi. de sa carrière de sportif Ë:i
puissance, souplesse... . Intelligence motrice professionnel. ~
cs
. Intelligence motrice {j
"'
VII- MODALITES . Priorité aux activités . Apprentissage + entraîne- . Apprentissage, perfection- . Entraînement et affinement . Perfectionnement indivi-
PEDAGOGIQUES ludiques. ment utilisant les jeux spor- nement et entraînement technique individualisés. dualisé très rigoureux,
. Apprentissage allant toujours tifs collectifs en général et mixtes, en groupe et (utilisation des techniques
du simple au complexe, réa- le football en particulier. individuels. . Perfectionnement des scientifiques modernes :
lisé globalement et collec- . Organisation par auto-enca- techniques d'observation. vidéo-analyse du mouve-,
tivement drement avec responsabilités . Initiation aux techniques ment, analyse des résultats ...
. Utilisation de jeux sportifs choisies. d'observation.
multiples et de situations
pédagogiques variées

VIII- MODE DE
PREPARATION

1o - Technique . Acquisition globale de . Acquisition plus poussée des . Accent mis sur l'analyse . Recherche.de la technique la . Perfectionnement optimal
nombreuses techniques techniques football. des différents gestes et mieux adaptée au poste mais de la technique individuelle
complexes : gymnastique, techniques envisagées aux aussi aux caractéristiques et acquisition d'un style
athlétisme, natation, judo, . Polyvalence différents postes. morphologiques et fonc- personnel.
sports collectifs et surtout tionnelles du sportif.
football.
2° - Tactique . Apprentissage et respect des . Apprentissage et respect des . Assimilation des tactiques . Analyse détaillée des dif- . Développement maximal des
règles techniques simples et consignes données par individuelles et collectives férentes tactiques dévelop- éléments tactiques au cours d
adaptées à l'enfant l'éducateur. de plus en plus complexes. . pées en football. compétitions de haut niveau.

3°- Physique . Activités multiformes 100% . Répartition des rôles et . Approfondissement de la pré- . Préparation spécifique à des . Individualisation de la prépa-
développement des diffé- fonctions dans une équipe paration physique spécifique niveaux progressivement ration physique spécifique en
rentes qualités physiques. . Début d'une préparation plus par le recours à toutes les plus intenses et dans des sélectionnant les exercices les N
spécifique (60 % multiforme variantes d'entraînement et conditions de plus en plus plus appropriés en fonction d tl:>-
leur efficacité du moment, de .t:>
40 % spécifique). d'exercices. difficiles.
la préparation et des objectifs
poursuivis.
4•. Psychologique . Développement de la maîtrise . Apprentissage des règles ·
corporelle dans les situations d'hygiène sportive : sommeil
j. Apprentissages des règles
fondamentales de l'entraîne-
. Approfondissement des con- . Maîtrise de soi dans toutes les ~
naissances du système de situations très contraignantes : ~
les plus variées possibles. repos, nutrition, auto- ment (entretiens avec entrai- préparation physique : (relaxation, auto-suggestion, ~
évaluation. neur, cours, lectures...) entraînement, approche relâchement...) "'
médicale, physiologique,
. Commencer à savoir se fixer biomécanique, psycho-
. Savoir interpréter certains
résultats de tests physiques, §
~
des objectifs, savoir logique. physiologiques et bio-
s'auto-évaluer. mécaniques.
. Savoir situer son "état de . Apprendre à maîtriser psych ~
forme". logiquement l'adversaire. ~
~
IX- CONDITIONS DE ~
PREPARATION ET Pour l'enfant de moins de 0
D'ENTRAINEMENT 10 ans, il est indispensable de ~
créer un environnement spor- . 180 à 250 (activité .200à250 . 250 à 300 .280à310
• Nombre de séances tif (cours de récréation et spontanée incluse) .
d'activités physiques terrains vagues aménagés en
ou d'entraînements terrains de sports, ...) afin de
annuels lui permettre, par le jeu spon-
tané et encadré, de pratiquer
une activité physique au
moins une heure à deux
heures par jour.

• Nombre de séances . 1 à 2 cycles d'apprentissage. j. 3 à 8 (activité spontanée .6à 10 . 8 à 12 . 10à25


hebdomadaires incluse).
(séance d'une heure)

• Nombre de séances . 1 à 1.5 . 1à 2 . 1à 3 . 1à 3


quotidiennes
(séance d'une heure)

• Nombre de compétitions 1. 10 à 15 . 15 à 20 .20à 30 . 30 à40 . 35 à 50


annuelles

X- RESULTATS . Goût de l'activité physique et . Goût du sport et de la . Option défmitive en faveur . Premiers résultats de Haut . Niveau élevé et stable
ATTENDUS sportive. compétition. du football Niveau. des résultats
. Enrichissement de la gamme . Affinement des apprentis- . Motivation pour le Haut . Accession à une équipe
des apprentissages moteurs. sages moteurs. Niveau nationale de jeunes. . Participation aux compéti-
. Développement psycho- . Développement harmonieux . Compréhension et atteinte . Réalisation des étapes tions internationales .
moteur harmonieux. des qualités physiques et des objectifs fixés. programmées.
. Goût pour le football. neuro-motrices. . Respect d'un plan d'entraî- . Savoir se prendre en charge . Autonomie dans la gestion
. Acquisition des techniques nement. . Intelligence tactique du plan de carrière d'un N

de base (bagage technique


indispensable) du football.
. Hygiène de vie du sportif
. Auto-évaluation
. Début d'apprentissage de la
gestion d'une carrière
sportif professionnel. "'"
IJ1

professionnelle
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