Occultiste Aux XVIII Et XIX Siècles. Édit. A Faivre. Louvain
Occultiste Aux XVIII Et XIX Siècles. Édit. A Faivre. Louvain
Occultiste Aux XVIII Et XIX Siècles. Édit. A Faivre. Louvain
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Laval théologique et philosophique, Université Laval
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0023-9054 (print)
1703-8804 (digital)
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CO M PT ES RENDU S
des années une recherche claire dans un secteur Templier séduisit également quelques généreux
capital et souvent négligé de l’histoire des idées ; pour lesquels l'occultisme était d'abord transm u
celui d ’une certaine religiosité, jam ais coulée dans tation de l’âme et du cœur. A Lyon spécialement
des institutions officielles, et qui s'étend des zones — et ce n'est pas là un hasard — J. B. Willermoz
du charlatanism e jusqu'aux frontières d ’un mysti fut, en liaison avec L. C. Saint-M artin, le maître
cisme critique. Au XVIII* siècle cette religiosité spirituel d'un groupe dont l’histoire presque tou
est représentée, entre autres, par la troisième chante est celle des élans, des déboires et de la
branche de la maçonnerie, le Régime Templier, vanité du mysticisme hum anitariste dans le tour
qui portera fleurs et fruits bizarres entre 1760 et la billon de la Révolution.
Révolution, puis reverdira quelque peu sous N a Depuis le temps où Le Forestier achevait la
poléon; dorm ant jusqu'en 1848, elle paraît morte rédaction de son texte, des découvertes d’archives
depuis et quelques essais de greffe au XX* siècle sont venues compléter la documentation : celle
ne produisirent rien de vigoureux. d ’une seconde partie du fonds Willermoz et celle
du fonds Baron de Turckheim. M. Faivre en a
Les rites anglais et écossais, dont le succès fut
tenu compte en m ettant au point le manuscrit
rapide, s'étaient donné pour ancêtres les Croisés
pour l'impression. Sont ainsi présentées une cin
et les constructeurs du Temple de Jérusalem. On
quantaine de pages d 'addenda, dont le plus impor
avait également fait place dans cette généalogie à
tant est le texte de YInstruction des Grands
certains rois d'Ecosse que leur destin malheureux
Profès. Une vingtaine d'illustrations et croquis,
auréolait de mystère. Il était normal que l’exis
dus aux soins de M. Faivre encore, font connaître
tence de sociétés pareilles, recrutées en bonne
des personnalités, des rites, des temples et des
partie dans la noblesse au moment même où la
objets de culte maçonniques.
contestation de ses privilèges réels en augmentait
À une période où le Grand A lbert se vend à
la valeur imaginaire, suscitât des imitations parmi
côté de Paris-Match un livre comme celui-ci
ces tem péram ents religieux pour lesquels nulle
risque de trouver du succès auprès de bien des
révélation n’a de vérité si elle ne donne aussi
prétendus occultistes. Il faut souhaiter qu'il en
pouvoir sur la nature et, il doit aller sans dire, sur
trouve davantage auprès des sociologues, des
les hommes. Puisque la Franc-M açonnerie avait
historiens, des psychologues de la religion. Il
voulu se donner une origine orientale, il était
devrait inspirer aussi les chercheurs qui s’intéres
tentant de se donner une place de choix dans les
sent à l'histoire de sociétés du même genre en
milieux du genre en prétendant combler les
Amérique du Nord ; encore que les archives pour
lacunes de l'arbre généalogique au moyen de
ces pays aient peut-être d’abord à être constituées
traditions occultistes les moins contrôlables. Et
en pareille matière.
puisqu'il était question du Temple, comment ne
Henri D e c lè v e
pas trouver d ’autres chaînons manquants dans
Facultés Saint Louis
l’O rdre du Temple précisément? Avec ce double
Bruxelles
avantage qu’il s’agissait de héros auxquels on
pouvait sans trop de difficulté prêter une parenté
rosicrucienne et vaguement alchimiste, tout en se Gaston R o b e rg e , Prions avec nos frères hindous.
reliant aux « Supérieurs cachés » qui étaient censés Coll. «Hier, aujourd’hui■, n° 13. M ontréal,
m aintenir vivants la tradition et les secrets des Éditions Bellarmin ; Paris-Tournai, Desclée et
chevaliers officiellement anéantis. Comment des Cie, 1972 (14 x 21 cm), 150 pp.
aventuriers de tout poil surent, en s’inventant des
missions fantastiques, produire des documents, Jésuite canadien installé au Bengale, professeur à
m ettre au point des cérémonies, multiplier les l’Institut des arts de la communication à Bombay,
grades alléchants et ainsi s'attirer la bienveillance l'auteur s'est laissé séduire par la richesse reli
et les fonds de seigneurs de rangs divers, depuis gieuse des Bengalis hindous et nous propose une
l'ambigu baron von Hund jusqu'au grand duc de anthologie de textes de prières issus, en grande
Hesse-Cassel et à un prince régnant de Suède, partie, et ce n'est pas une des moindres originali
c'est ce que racontent, archives à l'appui, les tés du recueil, des courants rénovateurs et spiri-
quatre parties de ce volumineux ouvrage. A côté tualistes du XVIII* au X X ' siècle. Parm i ces
de bourgeois, de nobles et d'ecclésiastiques attirés, courants, la priorité est accordée au Brahmo
sans devoir l’avouer, par l’espoir de pouvoir Sam aj. Chaque texte est précédé d’une notice
quelque jour être initiés enfin à la formule de la biographique qui situe l’auteur de la prière dans le
transm utation de la matière en or, le Régime courant réformiste hindou et qui analyse discrète
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