E Coli Consultation FRA June 10 2019
E Coli Consultation FRA June 10 2019
E Coli Consultation FRA June 10 2019
ii
Escherichia coli Pour consultation publique
7.0 Considérations relatives aux techniques de traitement et aux réseaux de distribution ..... 24
7.1 Traitement à l’échelle municipale ......................................................................... 25
7.1.1 Élimination physique................................................................................ 25
7.1.2 Désinfection ............................................................................................. 26
7.1.2.1 Désinfection chimique ............................................................... 27
7.1.2.2 Désinfection aux rayons UV ...................................................... 28
7.1.3 Réseau de distribution .............................................................................. 29
7.2 Traitement à l’échelle résidentielle ....................................................................... 30
iii
Juin 2019
Objet de la consultation
L’information disponible sur E. coli a été évaluée dans le but de mettre à jour la
recommandation actuelle pour la qualité de l’eau potable et son document technique. La
recommandation actuelle sur E. coli, mise à jour la dernière fois en 2013, établit une
concentration maximale acceptable (CMA) d’aucun microorganisme détectable par 100 mL,
reconnaissant qu’E. coli est un indicateur de contamination fécale. Ce document mis à jour tient
compte de nouvelles études scientifiques et fournit de l’information sur les aspects de
l’importance, de l’échantillonnage et du traitement pour l’utilisation d’E. coli comme indicateur
bactériologique dans une approche de gestion des risques pour les systèmes d’approvisionnement
en eau potable. Le document propose de réaffirmer une CMA pour E. coli d’aucun
microorganisme détectable par 100 mL d’eau potable.
Ce document est mis à la disposition du public pour une période de consultation de
60 jours. La présente consultation vise à solliciter des commentaires sur la recommandation
proposée, la démarche suivie pour l’élaborer et les coûts économiques possibles de sa mise en
œuvre, ainsi que pour déterminer la disponibilité d’autres données d’exposition. Les
commentaires, avec justification pertinente le cas échéant, sont les bienvenus. Ils peuvent être
envoyés à Santé Canada par courrier électronique ([email protected]) ou, au besoin,
par la poste à l’attention du Bureau de la qualité de l’eau et de l’air, Santé Canada; 269, avenue
Laurier Ouest; IA 4903D; Ottawa (Ontario) K1A 0K9. Les commentaires doivent nous parvenir
avant le 16 août 2019.
Les commentaires reçus dans le cadre de la consultation seront transmis, avec le nom et
l’affiliation de leurs auteurs, aux membres du Comité fédéral-provincial-territorial sur l’eau
potable (CEP). Les personnes qui ne veulent pas que leur nom et leur affiliation soient
communiqués aux membres du CEP doivent joindre à leurs commentaires une déclaration à cet
égard.
Il est à noter que le présent document technique sur la présence d’E. coli dans l’eau
potable sera révisé après l’analyse des commentaires reçus. Ce document devrait donc être
considéré strictement comme une ébauche aux fins de commentaires.
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Escherichia coli Pour consultation publique
Juin 2019
Escherichia coli
2.0 Sommaire
Le présent document technique a été préparé en collaboration avec le Comité fédéral-
provincial-territorial sur l’eau potable (CEP) pour évaluer toute l’information disponible sur
Escherichia coli.
Escherichia coli (E. coli) est une espèce de bactérie qu’on trouve naturellement dans les
intestins des humains et des animaux à sang chaud. Elle est présente en grand nombre dans les
matières fécales et peut facilement être mesurée dans l’eau, ce qui en fait un indicateur utile de la
contamination fécale pour les fournisseurs d’eau potable. E. coli est l’indicateur le plus répandu
pour détecter la contamination fécale dans les systèmes d’approvisionnement en eau potable du
monde entier. Dans le cadre de programmes de surveillance de l’eau potable, la détection d’E. coli
sert à fournir de l’information sur la qualité de la source d’approvisionnement en eau, le caractère
adéquat du traitement et la salubrité de l’eau potable distribuée au consommateur.
.
2.1 Importance d’E. coli dans les systèmes d’approvisionnement en eau potable et leurs
sources
On devrait recourir à la surveillance d’E. coli en combinaison avec d’autres indicateurs
dans le cadre d’une approche à barrières multiples afin d’obtenir une eau potable de qualité
acceptable. Puisque les sources d’approvisionnement en eau potable sont souvent touchées par
une contamination fécale d’origine humaine ou animale, il est possible d’en déceler la présence
d’E. coli. Sa présence dans un échantillon d’eau est considérée comme un bon indicateur de
contamination fécale récente. Il est essentiel de pouvoir détecter une contamination de l’eau
potable par des matières fécales, car les microorganismes pathogènes provenant de matières
fécales d’origine humaine ou animale posent un grave danger pour la santé publique.
Dans le cadre d’une approche de gestion des risques pour les systèmes
d’approvisionnement en eau potable, comme une approche à barrières multiples ou un plan de
salubrité de l’eau, la surveillance d’E. coli est utilisée dans le cadre du processus de vérification
de la qualité de l’eau pour démontrer que les barrières naturelles et les procédés de traitement en
place assurent le degré de contrôle nécessaire. La détection d’E. coli dans l’eau potable indique
une contamination fécale et, par conséquent, la présence possible d’agents pathogènes fécaux qui
peuvent poser un risque pour la santé des consommateurs. Dans une source d’eau souterraine, la
présence d’E. coli indique que l’eau souterraine est contaminée par des matières fécales, tandis
que dans l’eau potable traitée, la présence d’E. coli peut indiquer que le traitement est inadéquat
ou que l’eau traitée a été contaminée pendant la distribution. Si des analyses confirment la
présence d’E. coli dans l’eau potable, les mesures qui peuvent être prises consistent notamment à
2
Escherichia coli Pour consultation publique
aviser les autorités responsables, émettre un avis d’ébullition de l’eau et appliquer des mesures
correctives.
Dans le cadre de la surveillance et de la vérification de l’eau potable, l’utilisation de
multiples paramètres comme indicateurs de la qualité microbiologique générale de l’eau (comme
les coliformes totaux, la numération des bactéries hétérotrophes) ou d’autres indicateurs de
contamination fécale (entérocoques) est une bonne façon pour les services d’eau de renforcer le
potentiel de reconnaissance des problèmes et donc de prendre les mesures appropriées.
2.2 Traitement
Dans les systèmes d’approvisionnement en eau potable bien conçus et exploités, l’eau qui
y est traitée conformément aux recommandations relatives aux virus entériques (élimination
minimale de 4 log de virus) ou aux protozoaires entériques (élimination minimale de 3 log de
protozoaires) pourra atteindre la CMA proposée d’aucun microorganisme détectable d’E. coli par
100 mL. La détection d’E. coli dans l’eau potable indique qu’il y a un risque potentiel pour la
santé découlant de la consommation de cette eau; toutefois, les tests de détection d’E. coli ne
permettent pas à eux seuls de confirmer la présence ou l’absence d’agents pathogènes dans l’eau
potable.
Pour les systèmes à l’échelle municipale, il est important d’appliquer une approche de
surveillance qui comprend l’utilisation de multiples paramètres opérationnels et de vérification de
la qualité de l’eau (p. ex. turbidité, mesures de désinfection, E. coli), afin de vérifier que l’eau a
été traitée adéquatement et est donc d’une qualité microbiologique acceptable. Dans le cas des
systèmes à l’échelle résidentielle, des tests de détection réguliers d’E. coli combinés à une
surveillance des processus critiques, des inspections physiques régulières et une évaluation de la
source d’approvisionnement en eau peuvent être utilisés pour confirmer la qualité de
l’approvisionnement d’eau potable.
1 Aux fins du présent document, un système d’approvisionnement en eau à l’échelle résidentielle s’entend d’un
système doté d’aucun réseau de distribution ou d’un réseau limité qui fournit de l’eau au public à partir d’une
installation qui n’est pas reliée au système municipal. Mentionnons notamment les systèmes privés
d’approvisionnement en eau potable et les puits communautaires ainsi que des établissements comme les écoles, les
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Escherichia coli Pour consultation publique
foyers de soins personnels, les garderies, les hôpitaux, les hôtels et les restaurants. La définition d’un système
d’approvisionnement à l’échelle résidentielle peut varier selon les secteurs de compétence.
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Escherichia coli Pour consultation publique
importante pour contrôler la croissance microbienne pendant la distribution d’eau potable. Dans
certaines conditions (p. ex. l’intrusion de virus ou de protozoaires provenant de l’extérieur du
réseau de distribution), le résidu de désinfectant peut ne pas suffire pour assurer une inactivation
efficace des agents pathogènes. Pour obtenir de plus amples renseignements sur la façon dont les
évaluations des sources d’approvisionnement en eau, les technologies de traitement et
l’exploitation des réseaux de distribution sont utilisées pour gérer les risques associés aux agents
pathogènes présents dans l’eau potable, veuillez consulter les documents techniques sur les
protozoaires entériques et les virus entériques de Santé Canada. Lors de la vérification de la
qualité de l’eau potable traitée, les résultats des analyses de détection d’E. coli ainsi que
l’information sur le rendement des systèmes de traitement et des réseaux de distribution devraient
être pris en compte pour démontrer que l’eau a été traitée adéquatement et qu’elle est donc de
qualité microbiologique acceptable.
3.1.2 Surveillance d’E. coli dans le réseau de distribution et dans les installations de stockage
Dans les réseaux de distribution et les installations de stockage à l’échelle municipale, le
nombre d’échantillons prélevés aux fins d’analyse de détection d’E. coli devrait refléter la taille
de la population desservie, et ne pas être inférieur à quatre échantillons par mois. Les points
d’échantillonnage et la fréquence des analyses de détection d’E. coli à l’intérieur du réseau de
distribution et des installations de stockage seront définis et approuvés par l’autorité responsable
en matière d’eau potable.
Des changements dans l’état du réseau qui entraînent une interruption de
l’approvisionnement ou des pressions transitoires faibles et négatives peuvent être associés à un
risque accru de contamination fécale. Ces changements peuvent survenir au cours de
l’exploitation ou de l’entretien courant du réseau de distribution (p. ex. démarrage et arrêt de la
pompe, ouverture et fermeture des vannes) ou durant des événements imprévus comme des
pannes de courant ou des ruptures de conduite maîtresse d’eau. Les indicateurs opérationnels
(p. ex. résidu de désinfectant, surveillance de la pression) devraient être utilisés en conjonction
avec les analyses de détection d’E. coli dans le cadre d’une approche de la source au robinet ou
d’un plan de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau.
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Escherichia coli Pour consultation publique
3.1.3 Avis
Si la présence d’E. coli est détectée dans un système d’approvisionnement en eau potable
à l’échelle municipale, le propriétaire ou l’exploitant de ce système et le laboratoire analysant les
échantillons doivent prévenir immédiatement les autorités compétentes. Le propriétaire ou
l’exploitant du réseau devrait échantillonner à nouveau et analyser le ou les sites ayant révélé la
présence d’E. coli et des sites adjacents. Si le nouvel échantillonnage et les analyses confirment la
présence d’E. coli dans l’eau potable, le propriétaire ou l’exploitant du réseau doit immédiatement
émettre un avis d’ébullition de l’eau 2 en consultation avec les autorités responsables, prendre les
mesures correctives appropriées (section 3.1.4) et collaborer avec les autorités responsables à la
surveillance d’éventuelles éclosions de maladies d’origine hydrique. De plus, lorsqu’une
contamination par E. coli est décelée lors du premier échantillonnage – par exemple, des résultats
positifs pour E. coli proviennent d’un seul site ou de plus d’un endroit du réseau de distribution –
le propriétaire ou l’exploitant du réseau ou l’autorité responsable peut décider d’aviser
immédiatement les consommateurs de faire bouillir leur eau potable ou d’utiliser un autre
approvisionnement réputé sûr et de prendre des mesures correctives sans attendre les résultats de
confirmation. Un arbre décisionnel est fourni à l’annexe A pour aider les propriétaires et les
exploitants de système.
2 Pour les besoins du présent document, on entend par « avis d’ébullition de l’eau » tout communiqué public émis par
l’autorité responsable en matière d’eau potable dans le secteur de compétence concerné avisant la population de faire
bouillir l’eau, soit par mesure de précaution, soit par suite d’une éclosion de maladie. Le terme utilisé peut varier
selon le secteur de compétence. Il arrive également que le terme « ordre d’ébullition de l’eau » soit utilisé à la place
du terme « avis d’ébullition de l’eau » ou conjointement avec lui.
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Escherichia coli Pour consultation publique
est également possible d’effectuer des analyses pour déceler la présence d’entérocoques
comme indicateur supplémentaire de vérification de contamination fécale;
• effectuer des recherches pour déterminer le problème et éviter qu’il se répète, et mesurer entre
autres la qualité de l’eau brute (p. ex. caractéristiques bactériologiques, turbidité, couleur,
matières organiques naturelles (MON) et conductivité) et sa variabilité;
• continuer d’effectuer des échantillonnages à tous les endroits recensés pendant l’enquête et
d’analyser les échantillons (p. ex. caractéristiques bactériologiques, résidu de désinfectant,
turbidité) pour confirmer l’ampleur du problème et vérifier si les mesures correctives portent
fruit.
3.2.2 Avis
Les systèmes à l’échelle résidentielle qui desservent le public peuvent être assujettis à des
exigences réglementaires ou législatives et devraient faire l’objet de toute mesure précisée par
l’autorité responsable en matière d’eau potable. Si la présence d’E. coli est détectée dans un
système d’approvisionnement en eau potable à l’échelle résidentielle desservant le public, le
propriétaire ou l’exploitant du système et le laboratoire analysant les échantillons doivent prévenir
immédiatement les autorités responsables. Le propriétaire ou l’exploitant du système doit à
nouveau procéder à un échantillonnage et à une analyse de l’eau potable pour confirmer la
présence d’E. coli. L’autorité responsable doit conseiller au propriétaire ou à l’exploitant de faire
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Escherichia coli Pour consultation publique
bouillir l’eau potable ou d’utiliser entre-temps un autre approvisionnement réputé sûr. Les
propriétaires doivent également être avisés de suivre ces mêmes instructions si la présence
d’E. coli est décelée dans leur puits privé. Si le nouvel échantillonnage confirme que la source est
contaminée par E. coli, le propriétaire ou l’exploitant du système doit immédiatement prendre les
mesures correctives appropriées (voir la section 3.2.3) et collaborer avec les autorités
responsables de la surveillance pour repérer d’éventuelles éclosions de maladies d’origine
hydrique. Certains secteurs de compétence recommanderont, à titre de précaution, qu’on prenne
immédiatement des mesures correctives sans attendre les résultats de confirmation. Un arbre
décisionnel est fourni à l’annexe B pour aider les propriétaires et les exploitants de système.
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Escherichia coli Pour consultation publique
9
Escherichia coli Pour consultation publique
4.2 Sources
E. coli se trouve naturellement dans les intestins des êtres humains et des animaux à sang
chaud et représente environ 1 % de la biomasse totale du gros intestin (Leclerc et coll., 2001).
Dans les matières fécales humaines, E. coli est présente à une concentration se situant entre 107 et
109 cellules par gramme (Edberg et coll., 2000; Leclerc et coll., 2001; Tenaillon et coll., 2010;
Ervin et coll., 2013). Leur nombre dans les matières fécales d’animaux domestiques peut varier
considérablement, mais il se situe généralement entre 104 et 109 cellules par gramme (Lefebvre et
coll., 2006; Duriez et Topp, 2007; Diarra et coll., 2007; Tenaillon et coll., 2010; Ervin et coll.,
2013). Bien que les bactéries E. coli fassent partie de la flore intestinale naturelle, certaines
souches peuvent causer des maladies gastro-intestinales qui peuvent aussi entraîner des
complications plus graves (p. ex. colite hémorragique, syndrome hémolytique urémique,
insuffisance rénale). Certaines souches d’E. coli peuvent également causer des infections
urinaires. Les concentrations de bactéries E. coli non pathogènes dans les matières fécales
humaines et animales dépassent celles des souches pathogènes (Bach et coll., 2002; Omisakin et
coll., 2003, Fegan et coll., 2004; Degnan, 2006). Ainsi, lors d’une contamination fécale, le
nombre de bactéries E. coli non pathogènes dépasse celui des souches pathogènes, et ce, même
pendant des éclosions (Degnan, 2006; Soller et coll., 2010).
Les sources de contamination fécale qui peuvent avoir des répercussions sur des
approvisionnements de sources d’eau de surface ou d’eau souterraine comprennent les sources
ponctuelles (p. ex. eaux usées et effluents industriels, fosses septiques et égouts sanitaires qui
fuient) et les sources diffuses ou non ponctuelles (p. ex. ruissellement provenant des zones
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Escherichia coli Pour consultation publique
agricoles, urbaines et naturelles) (Gerba et Smith, 2005; Hynds et coll., 2012, 2014; Wallender et
coll., 2014; Lalancette et coll., 2014; Staley et coll., 2016).
4.3 Survie
Le temps de survie d’E. coli dans l’environnement dépend de nombreux facteurs, dont la
température, l’exposition au soleil, la présence et les types d’autres microflores, la disponibilité
d’éléments nutritifs ainsi que le type d’eau en cause (p. ex. eau souterraine, eau de surface ou eau
traitée de réseaux de distribution) (Foppen et Schijven, 2006; Van Elsas et coll., 2011; Blaustein
et coll., 2013). Par conséquent, il n’est pas facile de prédire le devenir des populations d’E. coli
dans des milieux naturels complexes (Van Elsas et coll., 2011, Blaustein et coll., 2013; Franz et
coll., 2014). En général, E. coli survit pendant moins de 1 à 10 semaines dans une eau de surface
naturelle à une température de 14 à 20 °C (Grabow, 1975; Filip et coll., 1986; Flint, 1987; Lim et
Flint, 1989; Bogosian, 1996; Sampson et coll., 2006). Des études ont démontré qu’E. coli peut
survivre dans une eau souterraine pendant 3 à 14 semaines à 10 °C (Keswick et coll., 1982; Filip
et coll., 1986).
Des chercheurs qui étudient la survie d’E. coli dans l’eau ont observé des taux de survie
comparables pour les souches non pathogènes d’E. coli et la souche d’E. coli O157:H7 (une des
souches pathogènes les plus reconnues) dans une eau de surface et une eau souterraine (Rice et
coll., 1992; Wang et Doyle, 1998; Rice et Johnson, 2000; Ogden et coll., 2001; McGee et coll.,
2002: Artz et Killham, 2002; Easton et coll., 2005; Avery et coll., 2008).
Sous le stress du milieu hydrique, E. coli peut entrer dans un état viable, mais non
cultivable (VMNC) où elle ne se développe pas dans des milieux de culture en laboratoire, mais
elle est par ailleurs vivante et dotée d’une capacité de résurrection lorsque les conditions
deviennent favorables (Bjergbæk et Roslev, 2005). L’état VMNC est une stratégie de survie
primaire des bactéries qui a été observée chez de nombreuses espèces (Lee et coll., 2007; van der
Kooij et van der Wielen, 2014). Une meilleure compréhension de l’état VMNC des bactéries
pouvant être présentes dans l’eau potable est nécessaire (van der Kooij et van der Wielen, 2014).
11
Escherichia coli Pour consultation publique
qu’E. coli est principalement d’origine fécale et qu’elle demeure un indicateur valable de
contamination fécale dans l’eau potable (voir la section 4.5). D’autres recherches sont nécessaires
pour améliorer notre compréhension du comportement d’E. coli dans l’environnement.
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Escherichia coli Pour consultation publique
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Escherichia coli Pour consultation publique
14
Escherichia coli Pour consultation publique
d’échantillons du réseau de distribution qui sont positifs pour E. coli est généralement inférieur à
1 % par année (Santé Canada, 2018h). Les données démontrant la qualité de l’eau potable dans
chaque province et territoire peuvent être obtenues auprès de l’autorité responsable en matière
d’eau potable ou les services d’eau. La détection d’E. coli dans le réseau de distribution peut
dénoter un risque accru d’exposition à des agents pathogènes entériques pour les consommateurs
des régions touchées. Miles et coll. (2009) ont analysé des filtres au point d’utilisation se trouvant
dans des distributeurs automatiques d’eau potable en Arizona pour évaluer la qualité
microbiologique de grands volumes d’eau potable traitée et distribuée, et ils ont observé que 60 %
(3 sur 5) des filtres positifs pour E. coli étaient également positifs pour les entérovirus.
Les résultats d’études de systèmes modèles, à une échelle réduite et à une échelle réelle,
ont démontré qu’E. coli peut s’accumuler en faibles quantités dans des biofilms de réseaux de
distribution, principalement dans un état viable, mais non cultivable (Fass et coll. 1996; Williams
et Braun-Howland, 2003; Juhna et coll., 2007; Lehtola et coll., 2007; Abberton et coll., 2016;
Mezule et Juhna, 2016). Cependant, une fois intégrées dans la matrice des biofilms, les
concentrations d’E. coli sont contrôlées par la communauté microbienne naturelle par des
processus tels que la prédation et la compétition pour les éléments nutritifs (Fass et coll. 1996;
Abberton et coll., 2016; Mezule et Juhna, 2016). Par conséquent, la détection d’E. coli dans un
réseau de distribution d’eau est un bon indicateur d’une contamination fécale récente. La présence
d’E. coli dans tout échantillon prélevé dans un réseau de distribution ou des installations de
stockage est inacceptable et devrait donner lieu à des mesures correctives (voir la section 3.1.4).
4.4.5 Rôle d’E. coli dans la décision d’émettre des avis d’ébullition de l’eau
Les avis d’ébullition de l’eau sont des avis publics recommandant aux consommateurs de
faire bouillir leur eau potable avant de la consommer afin d’éliminer tout microorganisme
pathogène soupçonné ou confirmé dans l’eau. Ces avis s’inscrivent dans le cadre des activités de
surveillance de l’eau potable et de protection de la santé publique à l’échelle du pays. Santé
Canada (2015) fournit plus de renseignements sur l’émission et l’annulation des avis concernant
l’eau potable.
Des données sur l’eau potable (principalement sur les avis d’ébullition de l’eau) sont
recueillies par l’application sur les avis concernant la qualité de l’eau potable du Réseau canadien
de renseignements sur la santé publique (RCRSP), une application Web sécurisée et en temps
réel, et par les organismes de réglementation provinciaux et territoriaux. Les données
provinciales, territoriales et municipales sur l’eau potable sont fournies par l’autorité responsable
en matière d’eau potable dans le secteur de compétence concerné. Bien que les données du
RCRSP ne brossent pas un tableau national complet, les tendances dégagées de ces données
donnent un aperçu utile de la nature des avis d’ébullition de l’eau et des défis auxquels les
systèmes d’approvisionnement en eau potable sont confrontés au Canada. Un examen des dossiers
d’avis d’ébullition de l’eau disponibles au Canada (9 884 dossiers d’avis d’ébullition de l’eau
émis entre 1984 et la fin de 2017) a révélé que 594 (6 %) des avis d’ébullition étaient diffusés par
suite de la détection d’E. coli dans le système d’approvisionnement en eau potable (Santé Canada,
2018g). Les autres avis d’ébullition de l’eau ont été diffusés pour d’autres raisons, les plus
courantes étant liées à l’équipement et au procédé (voir la figure 1).
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Escherichia coli Pour consultation publique
Figure 1. Proportions globales des raisons pour lesquelles des avis d’ébullition de l’eau ont été
émis*
*
Données de 1984 à 2017 (n = 9 884)
Plus de 99 % des 594 avis d’ébullition de l’eau associés à la détection d’E. coli ont été
émis pour de petits systèmes d’approvisionnement en eau potable (voir la figure 2) et ils étaient
presque également répartis entre les sources d’eau de surface et d’eau souterraine (voir la
figure 3) (Santé Canada, 2018g). Plus de la moitié de ces avis ont été émis sans qu’aucun autre
contexte opérationnel n’ait été consigné (voir la figure 4), ce qui peut indiquer qu’ils ont été émis
uniquement en réponse à un test positif à E. coli pendant l’échantillonnage de routine. Dans
l’ensemble, les données confirment que les petits systèmes d’approvisionnement en eau potable
font face à un risque accru de contamination. Les données soulignent également l’importance de
la surveillance des paramètres opérationnels combinée à des analyses régulières de détection
d’E. coli pour confirmer la qualité de l’approvisionnement de l’eau potable.
Figure 2. Population desservie par des systèmes d’approvisionnement en eau potable visés par
des avis d’ébullition de l’eau liés à la détection d’E. coli*
*
Données de 1984 à 2017 (n = 9884)
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Escherichia coli Pour consultation publique
*
Données de 1984 à 2017 (n = 9884)
Figure 4. Contexte opérationnel associé aux avis d’ébullition de l’eau liés à la détection d’E. coli*
*
Données de 1984 à 2017 (n = 9884)
17
Escherichia coli Pour consultation publique
(CQ), devrait être en place. Les analyses effectuées à l’aide de trousses d’analyse utilisées doivent
respecter les instructions du fabricant.
Tableau 1. Méthodes de culture normalisées pour la détection d’E. coli dans l’eau potable
Organisation – Milieu de croissance Format Coliformes Délai
Méthode des totaux d’exécution
résultats détectés (O/N)
Filtration sur membrane
SM 9222 Ja
bouillon m-ColiBlue24® P-A, C O 24 h
U.S. EPA – S/Ob,c
SM 9222 Ka
bouillon ou gélose MI P-A, C O 24 h
U.S. EPA 1604b,c
ISO 9308-1:2014d
gélose CF Chromocult® P-A, C O 21-24 h
U.S. EPA – S/O b,c
Substrat enzymatique
SM 9223 Ba
milieu Colilert®
ISO 9308-2: 2012d
milieu Colilert-18® P-A, C O 18-24 h
ISO 9308-3: 1998d milieu Colisure®
U.S. EPA – S/Ob,c
U.S. EPA - S/Ob,c milieu E*Colite® P-A O 28-48 h
18
Escherichia coli Pour consultation publique
Les résultats des méthodes d’analyse d’E. coli sont présentés sous forme de présence-
absence (P-A) ou de numération (C) de bactéries. La méthode P-A ne fournit aucune information
sur la concentration d’organismes dans l’échantillon. La quantification des organismes est parfois
utilisée pour évaluer l’étendue de la contamination et, à ce titre, elle est considérée comme un
avantage des méthodes plus quantitatives. Pour le processus décisionnel, l’accent est mis sur la
détection positive d’E. coli, peu importe la quantité; comme la recommandation pour E. coli dans
l’eau potable est de zéro par 100 mL, les résultats qualitatifs sont suffisants pour protéger la santé
publique.
19
Escherichia coli Pour consultation publique
Domingues, 2015). Aucune méthode moléculaire de détection d’E. coli dans l’eau potable n’a été
normalisée ni approuvée pour surveiller la conformité de l’eau potable.
Les méthodes de détection PCR (réaction en chaîne de la polymérase) sont les méthodes
moléculaires les plus couramment décrites pour détecter les microorganismes dans l’eau (Maheux
et coll., 2011; Gensberger et coll., 2014; Krapf et coll., 2016). Ces dernières années, le nombre de
techniques disponibles a considérablement augmenté et les coûts associés à leur utilisation ont été
considérablement réduits (Mendes Silva et Domingues, 2015). Cependant, le défi le plus
important associé à l’analyse par PCR d’échantillons d’eau potable demeure la nécessité d’une
sensibilité des méthodes à de très faibles concentrations de l’organisme cible. Des descriptions
des différents types de méthodes moléculaires explorées pour la détection d’E. coli dans les
sources d’approvisionnement d’eau sont disponibles ailleurs (Botes et coll., 2013; Mendes Silva
et Domingues, 2015). À l’heure actuelle, les limites de détection signalées pour la grande majorité
des méthodes décrites dans la littérature sont supérieures à la limite de sensibilité d’une
bactérie E. coli par 100 mL requise pour l’analyse de l’eau potable (Heijnen et Medema 2009;
Maheux et coll., 2011, Gensberger et coll., 2014; Mendes Silva et Domingues, 2015; Krapf et
coll., 2016). Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour optimiser davantage la
sensibilité des méthodes de détection moléculaire d’E. coli et pour vérifier l’acceptabilité de ces
procédures pour une évaluation systématique de la qualité de l’eau potable. D’autres travaux sont
nécessaires pour mettre au point des méthodes moléculaires normalisées qui peuvent être utilisées
de façon précise, fiable, facile et abordable.
20
Escherichia coli Pour consultation publique
congelés, à des températures comprises entre 4 et 10 °C (Payment et coll., 2003; APHA et coll.,
2017). Des appareils commerciaux sont disponibles pour vérifier que les températures de
transport adéquates sont atteintes. Pendant les mois d’été et d’hiver, des mesures supplémentaires
peuvent être nécessaires pour maintenir la température optimale des échantillons pendant le
transport. Ces étapes peuvent comprendre l’ajout de sachets de glace supplémentaires ou une
communication avec les messagers pour s’assurer que la glacière ne sera pas gardée dans des
endroits où un gel ou un chauffage excessif pourrait se produire.
Pour éviter des changements imprévisibles dans le nombre de bactéries de l’échantillon,
les échantillons d’E. coli doivent toujours être analysés le plus tôt possible après le prélèvement.
Lorsqu’il existe des installations sur place ou lorsqu’un laboratoire accrédité se trouve à une
distance acceptable, il est suggéré d’analyser les échantillons dans les 6 à 8 heures (Payment et
coll., 2003; APHA et coll., 2017). Idéalement, pour l’analyse de détection d’E. coli à partir
d’échantillons d’eau potable, le temps de conservation entre le prélèvement de l’échantillon et le
début de son analyse ne devrait pas dépasser 30 heures (APHA et coll., 2017).
Dans les régions éloignées, des temps de conservation allant jusqu’à 48 heures pourraient
être inévitables. Des chercheurs qui étudient les effets du temps de conservation des échantillons
sur les concentrations de coliformes totaux entreposés à 5 °C ont signalé des baisses moyennes
allant jusqu’à 14 % dans les échantillons conservés pendant 24 heures comparativement à
6 heures (McDaniels et coll., 1985; Ahammed, 2003). Dans d’autres études, l’augmentation du
temps de conservation à 30 ou 48 heures n’a pas entraîné de diminution significative des
concentrations d’E. coli ou de détection inférieure d’E. coli dans la majorité des échantillons
analysés (Pope et coll., 2003; Bushon et coll., 2015; Maier et coll., 2015). Dans deux de ces
études (Pope et coll., 2003, Maier et coll., 2015), les concentrations d’E. coli étaient supérieures à
10 UFC par 100 mL dans tous les échantillons, ce qui rend difficile l’évaluation des effets du
temps de conservation sur les échantillons ayant des concentrations plus faibles. Des études de
McDaniels et coll. (1985) et de Ferguson (1994) ont indiqué que les temps de conservation
peuvent être plus critiques pour les coliformes totaux et les coliformes thermotolérants lorsque les
concentrations sont faibles.
Les conséquences d’une prolongation du temps de conservation devraient être discutées
avec l’autorité responsable en matière d’eau potable dans le secteur de compétence concerné. Plus
précisément, il est important de tenir compte de la probabilité et de l’incidence de la déclaration
d’un résultat faussement négatif à la suite d’une baisse du nombre d’indicateurs bactériens
pendant un stockage prolongé. Cela devrait être évalué par rapport à l’incidence des échantillons
rejetés ou non soumis si un service d’eau n’est pas en mesure de les faire livrer au laboratoire à
l’intérieur des temps de conservation requis (Maier et coll., 2015).
Lorsqu’on prévoit de longs temps de conservation, des essais sur place avec des méthodes
d’essai commercialisées (voir le tableau 1), combinés à une formation appropriée et à des
procédures de contrôle de la qualité, offrent une option analytique fiable et normalisée pour la
vérification et la surveillance de la conformité. Les services d’eau devraient d’abord consulter
l’autorité responsable de l’eau potable au sujet de l’acceptabilité de cette pratique et de toute autre
exigence qui pourrait s’appliquer. L’utilisation d’une procédure d’incubation retardée est une
autre option pour les services d’eau qui ont de la difficulté à expédier des échantillons dans les
délais recommandés. Une procédure d’incubation retardée pour les coliformes totaux a été décrite
et des méthodes de vérification peuvent être utilisées pour confirmer la présence d’E. coli dans
des échantillons positifs (APHA et coll., 2017).
Les échantillons doivent être étiquetés conformément aux exigences spécifiées par
l’autorité responsable de l’eau potable et le laboratoire d’analyse. Dans la plupart des cas, une
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Il est possible d’y parvenir grâce à un ou à plusieurs procédés de traitement qui les éliminent
physiquement ou les rendent inactifs. Une approche de la source au robinet, y compris la
protection des bassins versants ou des têtes de puits, l’optimisation des procédés de traitement et
un réseau de distribution bien entretenu, est une approche universellement acceptée pour réduire
les agents pathogènes entériques d’origine hydrique dans l’eau potable (O’Connor, 2002b;
CCME, 2004; OMS, 2012). La surveillance d’E. coli dans le cadre de la vérification de la qualité
de l’eau traitée et distribuée est un élément important de cette approche.
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Escherichia coli Pour consultation publique
aucune méthode pour valider l’élimination logarithmique des unités traitées par OI (Alspach,
2018).
7.1.2 Désinfection
La désinfection primaire est nécessaire pour protéger la santé publique, car elle tue ou
inactive les protozoaires, les bactéries et les virus nuisibles, tandis que la désinfection secondaire
est utilisée pour introduire et maintenir un résidu dans le réseau de distribution. Un résidu dans la
distribution aide à contrôler la revivification bactérienne et à fournir une indication de l’intégrité
du système (Santé Canada, 2009). On procède habituellement à la désinfection primaire après les
traitements qui éliminent les particules et la matière organique. Cette stratégie contribue à assurer
l’inactivation efficace des agents pathogènes et réduit au minimum la formation de sous-produits
de désinfection. Il est important de remarquer que, dans la description de la désinfection
microbienne de l’eau potable, le terme « inactivation » indique que l’agent pathogène n’est pas
infectieux et ne peut se reproduire dans un hôte convenable, mais qu’il peut encore être présent.
Les cinq désinfectants souvent utilisés pour le traitement de l’eau potable sont les
suivants : le chlore libre, la monochloramine (chloramine), l’ozone, le dioxyde de chlore et la
lumière UV. Le chlore libre est le produit chimique le plus souvent utilisé pour la désinfection
primaire, parce qu’il est facile de s’en procurer, qu’il est relativement peu coûteux et qu’il fournit
un résidu qui peut aussi être utilisé pour la désinfection secondaire. La chloramine est beaucoup
moins réactive que le chlore libre, a une efficacité de désinfection inférieure et est généralement
réservée à la désinfection secondaire. L’ozone et le dioxyde de chlore sont des désinfectants
primaires efficaces contre les bactéries, les virus et les protozoaires, mais ils sont habituellement
plus coûteux et plus difficiles à appliquer, en particulier pour les petits systèmes. L’ozone se
dégrade rapidement après avoir été appliqué et ne peut donc pas être utilisé pour une désinfection
secondaire. Le dioxyde de chlore n’est pas recommandé non plus pour la désinfection secondaire
parce qu’il se dégrade relativement vite (Santé Canada, 2008a). Grâce à un processus physique, la
lumière UV assure une inactivation efficace des bactéries, des protozoaires et de la plupart des
virus entériques, à l’exception de l’adénovirus, qui nécessite une dose élevée pour son
inactivation. Comme l’ozone et le dioxyde de chlore, la lumière UV est très efficace pour la
désinfection primaire, mais il faut utiliser en complément un autre désinfectant (habituellement du
chlore ou de la chloramine) pour la désinfection secondaire.
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concentration, du temps de contact, de la demande résiduelle (générée par l’eau et les matières
présentes ou entrant dans le réseau de distribution) et de la résistance des microorganismes
présents au désinfectant (LeChevallier et Au, 2004). Des chercheurs ont remarqué qu’un résidu de
chlore « détectable » n’est pas suffisant pour limiter efficacement la croissance bactérienne dans
le réseau de distribution (Gagnon et coll., 2008; Wahman et Pressman, 2015). C’est l’autorité
responsable de l’eau potable qui fixe les exigences précises concernant les concentrations
résiduelles de désinfectant, qui peuvent varier d’un secteur de compétence à l’autre.
Des problèmes de détérioration de la qualité de l’eau dans un réseau de distribution qui
peuvent survenir pourraient ne pas être détectés par la seule surveillance d’E. coli. Dans le
traitement de l’eau potable, le développement de biofilms et leur potentiel de capture d’agents
pathogènes entériques et opportunistes d’origine hydrique qui peuvent présenter diverses
capacités de survie, de multiplication et de rejet dans le réseau de distribution (Ashbolt, 2015).
Des pressions transitoires faibles et négatives peuvent engendrer la possibilité d’une
contamination dans le réseau de distribution à partir d’intrusions provenant de l’extérieur des
conduites ou de raccordements croisés ou d’un refoulement provenant d’installations
domestiques, industrielles ou institutionnelles (Gullick et coll., 2004). Un résidu de désinfectant
secondaire peut ne pas permettre une inactivation suffisante des organismes pathogènes introduits
dans le réseau de distribution par intrusion (Payment et coll., 1999; Betanzo et coll., 2008).
D’autres documents de Santé Canada fournissent des lignes directrices aux services d’eau sur la
gestion des répercussions des biofilms et des pressions transitoires sur la qualité de l’eau (Santé
Canada, 2018a, 2018e, 2018f). En cas de problèmes de détérioration, la purge et la chloration sont
des mesures correctives importantes pour aider à remettre en service un système d’eau (Szabo et
Minamyer, 2014).
Une question pertinente pour les collectivités éloignées est le risque de contamination
entre la source d’approvisionnement en eau traitée et le point de consommation pour les ménages
et les entreprises qui utilisent l’eau acheminée par camion-citerne ou des systèmes de stockage
d’eau sur place. Des études menées dans des communautés des Premières Nations et des Inuits
ont permis d’observer que des échantillons d’eau prélevés dans des contenants de stockage d’eau
domestiques (Farenhorst et coll., 2017) ou dans des camions de livraison d’eau ou des robinets
recevant de l’eau acheminée par camion-citerne (Daley et coll., 2017; Farenhorst et coll., 2017)
présentaient une probabilité accrue de détection positive d’E. coli comparativement aux
approvisionnements d’eau courante. On a également constaté que des échantillons d’eau du
robinet prélevés chez des ménages recevant de l’eau acheminée par camion-citerne présentaient
des concentrations de chlore libre inférieures à celles enregistrées dans les approvisionnements
d’eau potable sous conduite (Daley et coll., 2017; Farenhorst et coll., 2017). Ces études
soulignent l’importance de bonnes pratiques de gestion pour le transport et le stockage de l’eau
potable dans ces communautés afin de réduire le risque de contamination. Il incombe à l’autorité
responsable en matière d’eau potable dans le secteur de compétence concerné de fournir des
lignes directrices précises sur les exigences en matière d’exploitation, d’entretien et de
surveillance des systèmes d’eau acheminée par camion-citerne et des citernes ou réservoirs de
stockage d’eau potable. On peut également trouver de l’information dans d’autres publications
(Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2006; Affaires indiennes et du Nord Canada, 2006;
Santé Canada, 2013).
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petits approvisionnements privés et communautaires en eau potable sont plus vulnérables à une
contamination de l’eau potable et plus vulnérables à des éclosions de maladies d’origine hydrique
que les grands systèmes d’approvisionnement municipaux en eau potable (Schuster et coll. 2005;
Murphy et coll., 2016b, Messner et coll., 2017). Pour les petits puits d’eau souterraine qui sont
sensibles à une contamination fécale et qui fournissent de l’eau potable au public, la désinfection
est la meilleure mesure pour protéger la santé publique (Payment et Locas, 2011). De plus amples
renseignements sur la caractérisation des risques dans les petits systèmes sont donnés ailleurs
(OMS, 2012).
Dans les cas où l’eau potable d’un ménage provient d’un puits privé, il faut évaluer la
vulnérabilité de la source à une contamination fécale. Bien qu’il soit difficile pour des
propriétaires d’effectuer une évaluation détaillée de la vulnérabilité de leurs puits à une
contamination fécale, des mesures peuvent être prises pour réduire au maximum la probabilité
qu’un puits devienne contaminé. Des lignes directrices générales sur la construction, l’entretien,
la protection et l’analyse des puits sont habituellement disponibles auprès des autorités
provinciales et territoriales. Si l’information disponible est insuffisante pour déterminer si un puits
est susceptible d’être contaminé par des matières fécales, le traitement du puits est un moyen de
réduire le risque. En général, l’eau de surface n’est pas recommandée comme approvisionnement
en eau à une échelle résidentielle, à moins qu’elle ne soit correctement filtrée, désinfectée, et
surveillée pour en assurer la qualité.
Plusieurs options permettent de traiter les sources d’approvisionnement en eau afin de
fournir une eau potable d’excellente qualité exempte d’agents pathogènes. Il y a notamment la
filtration ou la désinfection au moyen de composés chlorés ou de lumière UV. Ces techniques
s’apparentent aux procédés de traitement municipaux, mais elles sont appliquées à plus petite
échelle. Bon nombre de ces techniques ont été intégrées à des dispositifs au point d’entrée, qui
traitent toute l’eau entrant dans le système, ou à des dispositifs au point d’utilisation, qui traitent
l’eau en un seul endroit, comme au robinet de la cuisine. En raison des risques potentiels pour la
santé publique liés à l’utilisation d’une eau potable microbiologiquement contaminée, si des
dispositifs au point d’utilisation sont utilisés au lieu d’un système au point d’entrée, tous les
points d’eau utilisés pour boire, préparer des aliments et des boissons, assurer l’hygiène ou laver
la vaisselle devraient être équipés de dispositifs de traitement au point d’utilisation.
L’autorité responsable en matière d’eau potable dans le secteur de compétence concerné
doit fournir des lignes directrices précises sur les techniques qui peuvent être utilisées dans les
petits systèmes. Santé Canada ne recommande aucune marque particulière de dispositif de
traitement de l’eau potable, mais conseille fortement aux consommateurs d’utiliser des dispositifs
dont la conformité aux normes pertinentes de NSF International (NSF) et de l’American National
Standards Institute (ANSI) est attestée par un organisme de certification agréé. Ces normes ont été
conçues pour protéger la qualité de l’eau potable en veillant à la sécurité des matériaux et au
rendement des produits qui entrent en contact avec l’eau potable.
Les organismes de certification fournissent l’assurance qu’un produit est conforme aux
normes applicables et est accrédité par le Conseil canadien des normes (CCN). Au Canada, les
organismes suivants ont été accrédités par le CCN à certifier les dispositifs et les matériaux
utilisés pour le traitement de l’eau potable comme satisfaisant aux normes NSF/ANSI (CCN,
2018) :
• Groupe CSA (www.csagroup.org);
• NSF International (www.nsf.org);
• Water Quality Association (www.wqa.org);
• Underwriters Laboratories Inc. (www.ul.com);
31
Escherichia coli Pour consultation publique
On peut obtenir une liste à jour des organismes de certification accrédités auprès du
Conseil canadien des normes (2018).
Les approvisionnements à l’échelle résidentielle qui utilisent du chlore liquide doivent
utiliser des solutions d’hypochlorite certifiées conformes à la norme NSF/ANSI 60 (NSF/ANSI,
2017) et suivre les recommandations de manutention et de stockage de l’hypochlorite qui sont
présentées dans un document technique (Santé Canada, 2018c).
Pour les systèmes de désinfection aux rayons UV, la norme NSF/ANSI 55 définit des
critères de rendement pour deux catégories de dispositifs certifiés : les dispositifs de classe A et
les dispositifs de classe B (NSF/ANSI, 2016a). Les dispositifs de classe A suivant la norme
NSF/ANSI 55 sont conçus pour administrer une dose d’UV au moins équivalente à 40 mJ/cm2
pour inactiver les microorganismes, soit les bactéries, les virus, les oocytes de Cryptosporidium et
les kystes de Giardia, qui contaminent l’eau. Cependant, ils ne sont pas conçus pour traiter des
eaux usées ou encore des eaux contaminées par des eaux usées brutes, et ils doivent être installés
dans une eau limpide à l’œil. Les dispositifs de classe B suivant la norme NSF 55 ne sont pas
conçus pour la désinfection d’une eau microbiologiquement insalubre. Ces dispositifs ne sont
certifiés que pour le traitement bactéricide supplémentaire d’approvisionnements publics en eau
potable désinfectée ou d’autres approvisionnements en eau potable qui ont été analysés et jugés
acceptables pour la consommation humaine.
Certains secteurs de compétence peuvent exiger des systèmes semi-publics qui
administrent une dose de rayons UV de 186 mJ/cm2 en présence d’adénovirus (p. ex. sous
l’influence d’eaux usées). Les systèmes UV, conçus conformément au UV Disinfection Guidance
Manual de l’U.S. EPA, sont disponibles sur le marché pour administrer 186 mJ/cm2 pour des
approvisionnements jusqu’à 24 gallons américains par minute et une transmission UV supérieure
à 68 % (U.S. EPA, 2006c).
Les membranes d’osmose inverse ont une taille de pores plus petite que les bactéries et
pourraient constituer une barrière physique pour les éliminer. Cependant, la norme NSF/ANSI 58
(NSF/ANSI, 2016b) ne comprend pas d’allégation de réduction bactérienne. Il est important de
noter que les systèmes d’osmose inverse ne sont destinés qu’à des installations au point
d’utilisation. En effet, l’eau traitée par un système d’osmose inverse peut être corrosive pour les
éléments internes de la plomberie. Ces systèmes exigent aussi de grandes quantités d’influent
pour que le volume d’eau potable requis soit obtenu et ils ne sont en général pas pratiques pour
une installation au point d’entrée.
Les membranes d’ultrafiltration ont également des pores de taille plus petite que les
bactéries et elles pourraient généralement fournir une barrière physique aux bactéries, bien qu’il
n’existe aucune norme NSF/ANSI pour les systèmes d’ultrafiltration à l’échelle résidentielle. Les
systèmes à l’échelle résidentielle qui nécessitent une capacité plus élevée peuvent utiliser des
membranes d’ultrafiltration certifiées selon la norme NSF/ANSI 419 (NSF/ANSI, 2015). Bien
que les unités ne soient pas certifiées pour la réduction bactérienne, celles dont la taille des pores
est inférieure à 0,1 μm devraient être efficaces.
Un laboratoire accrédité doit effectuer à intervalles réguliers des analyses de détection
d’E. coli et de coliformes totaux dans l’eau à son entrée et à sa sortie du dispositif de traitement
pour vérifier l’efficacité de celui-ci. La capacité d’élimination des dispositifs de traitement
diminue avec le temps et l’utilisation, et il faut les entretenir ou les remplacer. Les
consommateurs doivent vérifier la longévité prévue des éléments de leur dispositif de traitement
32
Escherichia coli Pour consultation publique
selon les recommandations du fabricant, et établir un calendrier d’entretien clair. Les dispositifs
de traitement doivent être inspectés et entretenus selon le calendrier d’entretien et les
recommandations du fabricant.
33
Escherichia coli Pour consultation publique
9.0 Justification
E. coli est l’indicateur le plus largement utilisé pour détecter une contamination fécale
dans les approvisionnements d’eau potable du monde entier. En tant qu’indicateur de matières
fécales, E. coli est principalement associé aux matières fécales humaines et animales et est
également ou plus spécifique aux matières fécales que d’autres groupes indicateurs comme les
coliformes totaux, les coliformes thermotolérants et les entérocoques. E. coli ne se multiplie
habituellement pas dans les approvisionnements d’eau potable et se comporte de la même façon
que d’autres agents pathogènes bactériens entériques en ce qui concerne son temps de survie dans
l’eau et sa sensibilité aux désinfectants pour l’eau potable. Sa teneur élevée en matières fécales et
sa capacité à être mesurée facilement et à peu de frais en font un indicateur utile pour détecter la
contamination fécale qui a été réduite à de faibles niveaux dans des milieux d’eau potable. Un
autre avantage de l’utilisation d’E. coli comme indicateur de matières fécales est que de
nombreuses méthodes d’analyse détectent les coliformes totaux tout en différenciant
simultanément E. coli. L’utilisation de multiples paramètres dans la surveillance de la vérification
de l’eau potable comme indicateurs de la qualité microbiologique générale de l’eau (comme les
coliformes totaux, la numération des bactéries hétérotrophes) ou d’autres indicateurs de
contamination fécale (entérocoques) est une bonne façon pour les services d’eau de renforcer le
potentiel de reconnaissance des problèmes et donc de déclencher des réactions.
Les actuelles recommandations sur l’eau potable privilégient l’adoption d’un système de
gestion de la qualité de l’eau potable qui utilise une approche de la source au robinet ou d’un plan
de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau. Dans un système de gestion de l’eau potable où les
dangers dans le système d’approvisionnement en eau potable sont maîtrisés et où des paramètres
de surveillance opérationnelle sont en place pour démontrer que le système fonctionne
adéquatement, E. coli joue un rôle important comme paramètre de surveillance de la vérification.
La surveillance de la présence d’E. coli permet de vérifier le rendement des contrôles du système
en place pour produire une eau qui est microbiologiquement acceptable.
La détection d’E. coli dans l’eau potable indique le fonctionnement inadéquat d’un ou de
plusieurs contrôles du système et l’existence d’une voie de contamination fécale qui pourrait
atteindre le consommateur, ce qui est inacceptable. Par conséquent, la recommandation proposée
pour E. coli dans les systèmes d’approvisionnement en eau potable est une concentration
maximale acceptable d’aucun microorganisme détectable par 100 mL.
10.0 Références
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Escherichia coli Pour consultation publique
EC positif*
CT positif**, EC négatif
CT positif
EC négatif*** EC négatif
2e nouvel CT négatif
échantillonnage EC négatif
et analyse du EC positif
Enquêter pour Enquêter pour
site positif et
déterminer la source déterminer la source
des sites
de contamination et de contamination et
adjacents
prendre des mesures prendre des mesures
correctives correctives
EC négatif*** CT positif
1er nouvel
e
échantillonnage 2 nouvel
L'eau est et analyse du échantillonnage
présumée salubre site positif et et analyse du
EC positif des sites site positif et des
adjacents sites adjacents
EC négatif
CT négatif
2e nouvel
échantillonnage
et analyse du Les mesures
site positif et correctives ne sont
EC positif des sites plus exigées
adjacents
EC négatif
Un avis d'ébullition de
l'eau**** devrait être annulé
(en consultation avec les
autorités compétentes)
*Un avis d'ébullition de l'eau peut être diffusé si un seul site est contaminé dépendant de l'autorité compétente.
**Un avis d'ébullition de l'eau peut être diffusé après avoir obtenu un résultat positif pour les coliformes totaux, sans
la présence d'E. coli, si l'autorité compétente le juge nécessaire.
***Si l'on détecte la présence de coliformes totaux dans un échantillon au cours d'un nouvel échantillonnage pour
E.coli, il faut suivre le processus de décision recommandé lorsqu'un échantillon donne des résultats positifs pour les
coliformes totaux en l'absence d'E. coli (côté droit de l'abre décisionnel).
****Dépendant de l'autorité compétente, un "ordre d'ébullition de l'eau" peut être diffusé au lieu de, ou en même
temps, qu'un "avis d'ébullition de l'eau".
48
Escherichia coli Pour consultation publique
CT positif***
EC positif
EC négatif
1er nouvel
Un avis d'ébullition de échantillonnage
l'eau** devrait être émis EC positif et analyse du
(en consultation avec les site positif et
autorités compétentes) des sites
adjacents
CT positif CT négatif
EC négatif EC négatif
CT et EC négatif
CT positif
ou 1er nouvel CT et EC
e
2 nouvel EC positif échantillonnage et négatif
CT positif ou échantillonnage analyse du site
EC positif et analyse du positif et des sites
site positif et adjacents
des sites
adjacents CT positif ou 2e nouvel
EC positif échantillonnage***
CT et EC négatif et analyse du site
positif et des sites
adjacents
L'eau est CT et EC
présumée salubre négatif
Un avis d'ébullition de
l'eau** devrait être annulé
(en consultation avec les Les mesures
autorités compétentes) correctives ne sont
plus exigées
*Les propriétaires de systèmes privés (p.ex. un puits individuel desservant un foyer rural) sont responsables de la
qualité microbiologique de l’eau entrant dans le système. Les autorités sanitaires devraient toutefois être en mesure,
le cas échéant, de fournir des conseils concernant des mesures correctives.
**Dépendant de l'autorité compétente, un "ordre d'ébullition de l'eau" peut être diffusé au lieu de, ou en même
temps, qu'un "avis d'ébullition de l'eau".
***Un avis d'ébullition de l'eau peut être diffusé sur la base d'un seul résultat positif de CT, si l'autorité compétente le
juge nécessaire.
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Escherichia coli Pour consultation publique
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