Reconnaissance Des Terrains

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Notes de Cours

Géotechnique

RECONNAISSANCE ET
EXPLORATION DES SOLS

Dr Adama DIONE
Docteur de l’Université de Thiès
UFR Sciences de l’Ingénieur
PROBLEMATIQUE?

Retrait- gonflement de l’argile et fissuration des murs à Colobane Kaw (Sarr, 2016)
Fondation sur sol compressible (Rufisque)
Effondrement de bâtiments (Cap des Biches)
Effondrement des
bâtiments aux
fondations

Rupture de la longrine par flexion


à droite au Cap des biches
But
La reconnaissance géotechnique a pour but de révéler la présence de
tout facteur environnemental lié au sol et susceptible d’influer sur le
comportement de l’ouvrage. Ses objectifs sont les suivants :

 Décrire la stratigraphie, c’est-à-dire la nature et l’épaisseur des


couches de sol sous l’ouvrage.

 Déterminer la nature, la profondeur et la pression des divers nappes.

 Mesurer les caractéristiques physiques, mécaniques et hydrauliques


du sol.

 Révéler la présence actuelle ou ponctuelle de tout accident ou


phénomène géologique présentant des dangers pour l’ouvrage :
faille, sismicité, zone de glissement, instabilité de talus.
Rappels
La géotechnique regroupe l’ensemble des sciences appliquées
et des techniques en relation avec les sols et les terrains sur
lesquels l’ingénieur de Génie Civil s’appuie pour construire
les ouvrages du Bâtiment et des Travaux Publics. Ce vaste
domaine comprend les diverses disciplines :

La géologie: elle est nécessaire pour évaluer la nature du


terrain sur lequel les ouvrages sont construits, et revêt une
importance particulière dans le cas des ouvrages d’art, des
tunnels, des bâtiments de grande hauteur car les charges
transmises se diffusent dans le sol sur une zone étendue.
La mécanique des solides et des fluides : Celle-ci est
indispensable pour déterminer les actions que les ouvrages
transmettent au sol, les contraintes mécaniques dans le sol
générées par les actions et s’assurer que le sol reprenne ces
actions dans de bonnes conditions.

La topographie : elle définit une représentation de la géométrie


du terrain sur lesquels l’ouvrage sera construite.

La chimie : science mineure dans le cas de la construction des


ouvrages courants (petits bâtiments), elle est très présente dans le
cas des ouvrages plus importants car nécessaire pour évaluer
l’évolution du terrain en présence d’upar exemple problème de
dissolution de roche par suite de la modification de l’écoulement
de l’eau dans les terrains suite à la construction environnement
qui parfois peut être agressif pour le sol ().
Les techniques des travaux et de construction : elles regroupent
l’ensemble des outils d’ingéniérie qui permettent de choisir les
solutions technologiques mises en œuvre pour assurer la stabilité
et la pérénité des ouvrages, sur la base de critères technologiques et
financiers.

La conception de l’ancrage d’un ouvrage dans l’environnement


géologique pose souvent davantage de problèmes que la conception
de l’ouvrage même, en raison des spécificités de la géotechnique. On
ne dispose en général que d’une connaissance partielle (ou
imparfaite) du terrain et des actions qu’exercent l’ouvrage sur le sol,
ou de l’évolution de la configuration du terrain à l’avenir
(construction d’autres ouvrages à proximité).
Par ailleurs, il n’est souvent pas possible (ou nécessaire) d’utiliser
toute la panoplie des outils que les sciences appliquées mettent
aujourd’hui à notre disposition pour dimensionner les ouvrages, pour
les raisons évoquées précédemment ou simplement parce que
l’importance de l’ouvrage ne le justifie pas.

Néanmoins, le concepteur doit trouver des réponses à certaines


interrogations :

 Soit en phase de dimensionnement de l’ouvrage,

 Soit lors de la vérification.


Phase de dimensionnement

 Comment reporter les charges d’une structure sur le terrain par


l’intermédiaire d’une interface qui garantit la stabilité mécanique
de l’ouvrage dans le temps (fondation, tunnel)?

 Quelles actions exercent le sol sur l’ouvrage (tranchées, murs de


soutènement)?

 Comment réaliser des terrassements qui offrent tous les garanties


de stabilité dans le temps sur lesquels on pourra construire des
ouvrages?
Phase de vérification

 La transmission des charges entre structure et terrain est-elle


assurée en garantissant la stabilité mécanique de l’ouvrage et sa
tenue dans le temps?

 Quels outils utiliser pour faire ces vérifications?


Répondre à ces interrogations suppose que l’on dispose de
compétences à différents stades de l’étude géotechnique :
 de nature naturaliste : il faut savoir reconnaitre le sol et les terrains;

 d’expérimenteur : il faut connaître et mettre en œuvre les essais


pour caractériser le sols ;

 de mécanique : il faut maîtriser les outils de la mécanique des


milieux continus afin de déterminer les sollicitations sur le sol et
l’ouvrage et vérifier que le sol et l’ouvrage restent stables;

En technique de construction et organisation de chantier :


indispensable pour proposer des solutions économiquement viables et
choisir celle qui est la plus appropriée.

On mesure donc ici l’étendue très vaste de compétences qu’un


géotechnicien doit acquérir pour devenir opérationnel. C’est à la fois
une contrainte mais qui permet ensuite d’exercer un métier.
Classement d’un ouvrage géotechnique

Pour des raisons évidentes de coût, la complexité de l’étude


géotechnique dépendra du type d’ouvrage construit et des risques
encourus pour les biens et les vies.

Les exigences minimales ne sont pas les mêmes selon que l’on
construit une maison individuelle, un immeuble de taille moyenne à
Saint Louis, la tour Montparnasse ou le tunnel sous la Manche un
R+7 à Rufisque ou à Ouaga etc.

Dans l’Eurocode 7 « Calcul géotechnique » une classification des


ouvrages dans trois catégories est proposée.
Catégorie géotechnique 1

Cette catégorie comprend les ouvrages petits et relativement


simples pour lesquels les exigences fondamentales seront satisfaites
avec des risques négligeables pour les biens et les vies, en utilisant
l’expérience acquise et des reconnaissances géotechniques
qualitatives.

Les procédures simplifiées de dimensionnement mises en œuvre ne


s’appliquent que pour des conditions de terrain dont une expérience
comparable a montré qu’elles sont suffisamment simples pour que
des méthodes de routine puissent être utilisées pour le calcul et
l’exécution des fondations.
Les types d’ouvrages entrant dans cette catégorie sont les suivants :

 les maisons à un ou deux niveaux et les bâtiments agricoles


simples, dont Pmax (poteaux) = 250 kN et pmax (murs) = 100
kN/m, construits sur des types de fondations superficielles et sur
pieux;

 les murs de soutènement et fouilles blindées;

 les petites excavations pour les travaux de drainage, la pose de


canalisation.
Catégorie géotechnique 2

Elle comprend les types classiques d’ouvrages et de fondations


qui ne présentent pas de risques anormaux ou de conditions de
terrain et de chargement inhabituelles ou exceptionnellement
difficiles.

Les ouvrages nécessitent des données et des calculs


géotechniques quantitatifs permettant de justifier que les exigences
fondamentales seront satisfaites, mais des procédures de routine
peuvent être utilisées pour les essais en place et en laboratoire ainsi
que pour le calcul et l’exécution des travaux.
Les types d’ouvrage entrant dans cette catégorie sont :

 les fondations superficielles, sur radiers ou sur pieux;

 les murs et autres ouvrages retenant ou soutenant du sol ou de


l’eau;

 les excavations;

 les appuis et culées de ponts;

 les remblais et terrassements;

 les ancrages et autres systèmes de tirants;

 les tunnels dans les roches dures non fracturées, sans conditions
spéciales d’étanchéité ou autres exigences.
Catégorie géotechnique 3

Cette catégorie comprend tous les autres ouvrages ou parties


d’ouvrages qui n’entrent pas dans les catégories précédentes.
Données géotechniques

Pour réaliser le dimensionnement de l’ouvrage, le géotechnicien


doit disposer d’un ensemble d’informations sur le terrain où
l’ouvrage sera construit, de manière à proposer la solution techno-
logique la plus adéquate.
Il est donc nécessaire de recueillir des informations sur :

 la convenance générale du terrain;

 la disposition et la classification des différentes zones de sol ou


de roche et des éléments de l’ouvrage;

 les plans de stratification inclinés, les failles, joints et fissures, les


cavités de dissolution;

 les variations des niveaux des eaux souterraines


 les exploitations minières, cavernes ou autres ouvrages
souterrains;

 les effets d’affouillement, d’erosion et d’excavation;

 les effets de la corrosion chimique, d’altération, du gel;

 les autres effets du temps sur la résistance et les autres propriétés


des matériaux;

 les effets du nouvel ouvrage sur les ouvrages et les réseaux


existants.

La reconnaissance géotechnique ne soulève pas de problème


particulier pour les ouvrages de catégorie 1. Pour les ouvrages de
catégorie 2 et 3, elle comprend trois étapes :
Une reconnaissance primaire, une reconnaissance pour le
dimensionnement et une reconnaissance de contrôle.
Une reconnaissance primaire

Cette reconnaissance a pour but d’évaluer la convenance générale


du site, de le comparer avec d’autres sites potentiels et d’estimer les
transformations qui peuvent être provoquées par les travaux.

Elle permet également de planifier les reconnaissances destinées au


dimensionnement et aux contrôles, d’identifier les zones
d’emprunt.

Il faut prendre en compte différents éléments en fonction de


l’importance de l’ouvrage la reconnaissance du terrain, la
topographie, l’hydrologie, l’examen des ouvrages et des excavations
voisines, les cartes et relevés géologiques et géotechniques, les
reconnaissances antérieures, les photographies aériennes, la
sismicité régionale,...
Une reconnaissance pour le dimensionnement

Cette reconnaissance est menée pour collecter les informations


nécessaires au dimensionnement de l’ouvrage dans les conditions
économiques satisfaisantes et à la définition de la méthode de
construction.

Les éléments suivants doivent être pris en compte :

 la stratigraphie géologique,
 les propriétés de résistance et de déformabilité des terrains,
 la distribution des pressions interstitielles,
 les conditions de perméabilité,
 les instabilités,
 la compactibilité,
 l’agressivité du terrain et de l’eau,
 la sensibilité au gel (pays du nord).
Une reconnaissances de contrôle

Cette reconnaissance est effectuée au cours de la réalisation de


l’ouvrage.

Elle a pour but de vérifier les reconnaissances effectuées pour le


dimensionnement.

Le dimensionnement de l’ouvrage suppose donc qu’on ait une


connaissance la plus précise possible des caractéristiques du sol ou de
la roche.

Un certain nombre d’entre eux est recensé dans le tableau


Paramètres caractérisant les sols et roches
Documents contractuels

La justification du dimensionnement d’un ouvrage géotechnique fait


l’objet de deux documents écrits dont la structure est définie par les
normes en vigueur :

un rapport de reconnaissance géotechnique et un rapport de


dimensionnement de l’ouvrage.

Les résultats de la reconnaissance des terrains sont consignés dans un


rapport qui sert de base au rapport de dimensionnement géotechnique.
Le rapport comprend normalement deux parties :

 la présentation des informations géotechniques disponibles, y


compris les caractéristiques géotechniques et les données
importantes pour le projet;

 l’évaluation géotechnique de ces informations indiquant les


hypothèses adoptées pour établir les valeurs des paramètres
géotechniques.

Le rapport de dimensionnement rassemble les hypothèses de calcul,


les données, les calculs et les résultats. Selon le type de projet, ce
rapport peut être plus ou moins détaillé; une page peut suffire pour
les projets simples.
Il convient d’y inclure les points suivants :
 une description du site et de son voisinage;

 une description des conditions de terrain;

 les valeurs de calculs des propriétés des sols et des roches, y compris
leurs justifications;

 la liste des codes et normes appliqués;

 l’´enoncé du niveau des risques admis;

 les calculs géotechniques et les dessins;

 une liste des points à vérifier pendant l’exécution des travaux ou


nécessitant de l’entretien ou un suivi;
 un programme de contrôle et de surveillance, lorsque le contexte
l’exige.
Méthodologie générale d’une étude
Méthodologie de la reconnaissance géologique
Ces essais ne suffisent pas à eux seuls pour récupérer l’ensemble
des informations utiles pour le dimensionnement des ouvrages. Ils
sont donc complétés par une caractérisation de certaines
propriétés en laboratoire
Techniques de reconnaissance des terrains

Avant de choisir les techniques les plus appropriées pour


caractériser le terrain, le géotechnicien commence toujours l’étude
par la recherche et l’exploitation de données déjà disponibles
dans le domaine public (cartes géologiques, photographies
aériennes, documents divers sur le site) et en faisant des enquêtes
auprès d’organismes publics ou de sociétés privées.

Complété par des observations sur le terrain (relevés


topographiques, étude des sols en surface), à la reconnaissance des
terrains, à savoir la structure cette étape permet de définir les
essais in situ et les sondages nécessaires ture géologique du sous-
sol, et d’autres essais plus spécifiques permettant de déterminer
certaines propriétés des sols (résistance mécanique, déformabilité,
perméabilité, ...).
Les essais géophysiques

Les méthodes géophysiques sont utilisées pour la reconnaissance


des structures géologiques de grandes superficies.

Mais elles sont également utilisées pour obtenir à moindre coût


l’état du sous-sol en profondeur dans le terrain sur lequel l’ouvrage
est bâti.

Elles fournissent des renseignements qui complètent ceux recueillis


par les sondages ponctuels.

L’exploitation des résultats permet de construire des cartes


représentatives du sous-sol (cartes géologiques, cartes des
formations superficielles, coupes,...).
Les essais géophysiques peuvent être utilisés dans l’étude
préliminaire d’un projet important afin de préciser les emplacements
où les ouvrages peuvent être implantés et les zones à éviter.

Ils permettent également d’orienter l’implantation des sondages en


vue d’une reconnaissance localisée et précise du sol.

On décrit ci-dessous succinctement les principales méthodes


géophysiques
Méthode électrique

Cette méthode est basée sur la mesure de la résistivité du sol.

On envoie dans le sol un courant continu à l’aide de deux piquets A


et B et on mesure la différence de potentiel entre deux autres points
du terrain C et D situés entre les points A et B .

Si le terrain est homogène et isotrope alors la résistivité est donnée


par la relation :

I est l’intensité du courant


Ordre de grandeur de la résistivité du sol
Si le terrain n’est pas homogène, ce qui est par exemple le cas en
présence de deux couches de résistivité ρ1 et ρ2, alors selon la
position des piquets, la couche la plus profonde est traversée par un
courant ou non.

Si la longueur AB est petite par rapport `a l’épaisseur h de la première


couche, la plupart des lignes de courant passent `a travers la couche 1
de résistivité ρ. L’application de la relation précédente donne une
valeur approchée de ρ1, qui est indépendante de la distance AB.

En revanche, si la distance est très grande par rapport à cette


épaisseur, on mesurera une résistivité qui est plus proche de celle de
ρ2. On voit donc qu’il existe une corrélation entre la résistivité
enregistrée en fonction de l’écartement AB et l’épaisseur de la
couche, moyennant une analyse plus sophistiquée.
L’analyse est généralisable à n couches mais nécessite l’utilisation
d’outils s’appuyant sur l’analyse inverse pour identifier les couches
et les positions des couches.

L’application d’un courant n’est pas indispensable pour déterminer la


résistivité du terrain car souvent on constate entre deux points du sol
une différence de potentiel (polarisation spontanée) que l’on peut
mesurer.

On applique cette méthode notamment dans les forages, entre deux


points situés à deux profondeurs différentes.
Méthode sismique
Dans la prospection sismique par réfraction qui est la technique
utilisée en génie civil, on produit en un point O un ébranlement
par des chocs mécaniques (marteaux) ou une explosion qui génèrent
des vibrations dont on étudie la propagation en plaçant un détecteur
(ou géophone) en A à une distance x de O.

Deux types d’ondes sont détectées : les ondes directes et les ondes
réfléchies sur les frontières qui séparent les couches de sol de nature
différente.
Celles-ci obéissent aux lois de l’optique classique comme l’illustre
l’exemple de la figure
Soit un sol constitué de deux couches, celle la plus proche de la
surface ayant une épaisseur h. Supposons que la vitesse de
propagation dans lequel on a des vitesses de propagation de la
couche superficielle V1 est inférieure `a la vitesse de propagation
V2 de la couche profonde. Le temps de propagation de l’onde
directe de O vers A vaut

L’onde réfractée qui suit le chemin O → B → C → A suit la loi de


réfraction

i1 est l’angle d’incidence et i2 l’angle de réfraction.


Comme i2 = π/ 2, il en résulte que
Lorsque la distance x est faible, l’onde directe est enregistrée en
premier en A. Lorsque la distance croît suffisamment, comme
V1 < V2, c’est l’onde réfléchie qui arrive en premier en A.

Lorsque l’on trace l’évolution du temps de propagation de la


première onde perçue en A en fonction de x (courbe
dromochronique), on obtient sensiblement deux droites de pentes
différentes qui se coupent en un point F.

Ce point ainsi que les pentes de ces droites permettent de déterminer


la profondeur h et les deux vitesses de propagation.
Objectifs de la reconnaissance géotechnique

La reconnaissance des sols vise d’abord à localiser les différentes


couches de terrains présentes dans la zone étudiée puis d’identifier
l’ensemble des caractéristiques physiques, mécaniques, hydriques et
éventuellement chimiques des dépôts en place afin d’adapter au mieux la
structure à son environnement.

Elle permet de définir les procédés d’exécution des travaux de


chantier (mode de terrassement, blindage des fouilles, problèmes d’eau,
etc.) et d’éviter des catastrophes dites ‘‘naturelles’’.

Les méthodes de reconnaissance géotechnique sont très nombreuses et


il est rare qu’on les utilise toutes sur un même chantier. Il s’agit donc,
devant un problème posé, de faire le choix d’une méthode et d’établir
un programme de reconnaissance.
Quelques informations à vérifier in situ

Type de végétation dans le site (peut donner d’excellentes indications) ;


la topographie générale du site et la possible existence de fossés de
drainage.

L’existence de débris ou de matériaux quelconques ;

 type de constructions avoisinantes et l’existence de problèmes


(fissures dans les murs, tassements ou autres problèmes);
 le niveau de la nappe d’eau qui peut être déterminé en regardant au
voisinage;
 stratigraphie du sol à partir de tranchées profondes effectuées pour la
construction d’une route ou d’un chemin de fer avoisinant ;
 présence de roc ou d’affleurement rocheux dans les environs, peut
indiquer la faible profondeur du socle rocheux.
NB : ne jamais extrapoler les données des sites voisins (!).
. Effondrement spectaculaire d'un réservoir de blé ayant une capacité de 35000 m3 à
Transcona (Canada) en 1913. Au moment de l’accident, la pression transmise au sol est 363 kPa,
alors que la pression maximale admissible est de 147 kPa.
Le renversement de l’ouvrage a eu lieu quand il fut rempli à 88 % de sa capacité de stockage.
La fondation est un radier rectangulaire de 23.50 x59.50 m, épais de 0.60 m et fiché à 3.60 m
dans un couche d’argile vaseuse hétérogène reposant sur un substratum d’alluvions récentes.
Le projet ne comportait pas de campagne de reconnaissance géotechnique, mais les données des sites voisins
y ont été extrapolées (!).
La structure du silo en béton armé était suffisamment rigide pour manifester un renversement,
suite au mouvement exceptionnel du sol. La réparation, menée en 1916, comportait une reprise
en sous-œuvre sur des puits fondés sur le rocher et le silo fut opérationnel depuis.
Ce cas nous enseigne qu’investir dans une étude géotechnique préliminaire peut prévenir
des dépenses exorbitantes des travaux de réparation de l'ouvrage !
Réalisation d’un programme d’étude géotechnique

Une fois la méthode d’étude est définie, il importera de préciser le


programme qui précisera :

le nombre de points d’investigation,


la profondeur des forages ou sondages ;
la densité des essais géotechniques.

L’établissement de ce programme d’étude est tributaire de plusieurs


facteurs : la nature du problème posé et l’importance de l’ouvrage
à construire (stabilité de pente, fondation d’ouvrage d’art ou pour un
tour 40 niveaux ou même un barrage), le degré de connaissance
préalable du site (nombre de sondages sur site déjà expérimenté
pour un site totalement inconnu), l’environnement et la topographie
(présence d’une pente).
La détermination du nombre de points de sondage
Il n’y pas une règles précises pour déterminer le nombre de points de
sondage (ou forage) qu’il est assez difficile de prévoir à priori.

Il est évidant que le nombre de sondage dépende de la nature de la


structure, de ces dimensions et du coût du projet, entendu que l’étude
géotechnique doit coûter entre 0,1 % et 0,5 % du prix de la structure.

A l’exception des terrains anormalement hétérogènes, la fréquence


des essais est parfois fixée suivant le tableau suivant. Dans tous les cas,
pour une étude de fondation, un nombre minimal de deux sondages
doit être réalisés afin d’éviter de se focaliser sur un seul sondage isolé
qui risquerait de projeter toute la construction sur la base d’une
anomalie très localisées.

Le choix de l’implantation des sondages reste, également, une étape


cruciale.
Pour les ouvrages petits : la reconnaissance classique prévoit d’exécuter deux
sondages implantés suivant la plus grande diagonale.

Pour les ouvrages moyens : prévoir un sondage à chaque appui et si le


sol n’est pas homogène prévoir un sondage à chaque extrémité d’appui.

Pour les bâtiments étendus : prévoir au moins un sondage tous les 500 m2.

Notons seulement qu’il faut que ces forages soient assez nombreux et bien répartis
pour définir sans ambiguïté toutes les particularités géologiques du site.

Estimation du nombre de sondage


Implantation des points de reconnaissance
La détermination de la profondeur des forages
La profondeur des forages d’investigation est fixée à l’avance, étant entendu que d’une
manière absolue, ils ne doivent jamais être arrêtés sur une couche molle. En règle
générale, on descendra les forages jusqu’à une profondeur telle que la contrainte résiduelle
dans le sol soit négligeable, tout au moins faible. Lorsqu’il s’agit d’une étude de fondation,
la profondeur de l’investigation peut être fonction de la nature et de la dimension présumée
des fondations.

Pour les fondations superficielles le choix de la profondeur des sondages dépend


principalement de la géométrie des fondations.

 Les fondations larges (Ex. radier) : la profondeur des forages est fixée à une cote égale à
une fois et demi de la largeur de la fondation (1,5 B) à compter du dessous du niveau
présumé de la fondation.

 Les semelles isolées (carrée, rectangulaire …) : en absence de l’influence de la fondation


voisine, pousser la reconnaissance jusqu’à une profondeur sous la fondation égale
au triple de la largeur de celle-ci (3 B), avec un minimum de 5 m.

Pour les fondations profondes (Ex. pieux, puits …) : le choix de la profondeur


d’investigation dépend de la nature du sol et de l’importance de l’ouvrage.
Pour les fondations profondes (Ex. pieux, puits …) : le choix de la profondeur
d’investigation dépend de la nature du sol et de l’importance de l’ouvrage.

1er Cas. Couche compressible (argile, silt) reposant sur un substratum relativement
indéformable (rocher, graviers compacts, marnes dures …)

Dans ce cas la reconnaissance est poussée jusqu’au substratum et d’y pénétrer de 3 m ou


plus, si le substratum est altéré la pénétration doit atteindre 6 m. En d’autres termes, il faudra
veiller à ne pas interrompre brutalement l’investigation au niveau d’une couche résistante,
car s’il existe au-dessous une autre couche faible, des groupes de pieux se comporteront
vis-à-vis de la couche profonde comme des semelles et des désordres qui ne se produiraient pas
sous un pieu isolé, peuvent alors se manifester.

2ème cas : Sol très hétérogène ou très erratique ou constitué de plusieurs couches

Dans ce cas, Burmister propose d’arrêter la reconnaissance à une profondeur tel que le rapport
entre la contrainte verticale due à la fondation et la contrainte verticale effective dues au poids
des terres soit égale à A.

A = 0,1 pour les sols fins (silts, argiles…)


A= 0,2 pour les sols grossiers (sables, graviers …)
Pour les excavations, la profondeur du forage doit être au moins 1,5 fois la profondeur de
l’excavation.

D’autres méthodes relient directement la profondeur d’investigation au nombre d’étages.


Les sondages

Les sondages peuvent être réalisés à la tarière, par l’ouverture de puits à la pelle
mécanique, à l’aide de sondages destructifs ...

Les tranchées et les puits

Les tranchées et les puits sont les moyens les plus faciles et les moins chers à
mettre en œuvre.

Ils sont limités en profondeur par la longueur des bras de la pelle et par la rencontre de la
nappe.

Le trou doit être impérativement rebouché, le sol remis dans le trou sera inévitablement
remanié.

NB : Les tranchées sont généralement réalisées en dehors de l’emprise de la construction pour


éviter les risques de décompression et de remaniement du sol de fondation
Les sondages en terrain meuble

Les principales difficultés des sondages en terrain meuble reposent sur la tenue des parois du
forage et la remontée du terrain foré. Dans la plupart des cas, il faut opérer sous la protection
d’un tubage continu ou employer une boue de forage qui, formant un cake sur la paroi du
forage, retient celle-ci. Différentes méthodes permettent de réaliser des sondages en terrains
meubles :

les tarières à la main,


les tarières à moteur,
les sondages par battage,
les sondages carottés avec prise d’échantillons intacts
Les tarières manuelles

La tarière est entrainée dans le sol par un mouvement


rotatif à l’aide de la poignée.
Après chaque manœuvre le sol est remonté et la
tarière est vidée.
La tarière à la main est l’instrument idéal pour des
reconnaissances à faibles profondeurs (0 à 2 m).

 Les tarières manuelles (à vis ou à cuillère) peuvent


être utilisées pour des sondages peu profonds (3 à 5
m).

 S’il y a des cailloux les tarières manuelles


deviennent difficiles à utiliser. Il faut alors faire des
tranchées à l’aide d’une pelle.

 Pour les matériaux facilement pénétrables comme la


tourbe et l’argile molle on peut se limiter à utiliser des
tiges pour mesurer la profondeur de la couche.
Tarières manuelles « Hand Augers »

• Avantages: Faciles à utiliser, disponibles


• Limites : prélèvement d'échantillons remaniés, peu utilisable dans les sols compacts ou rocailleux,
profondeur limitée, difficile sous la nappe
Les tarières à moteur

Montés sur camion, ces engins puissants sont extrêmement efficaces pour la
reconnaissance rapide de volumes importants de terrains meubles. Les mèches
hélicoïdales peuvent atteindre des profondeurs supérieures à 30 m
Les sondages par battages

Cette méthode est la plus courante en terrain meuble,


sec ou saturé. Un tubage métallique est enfoncé dans
le sol par battage à l’aide d’un mouton ; la colonne
de sédiment ainsi isolée est extraite par un outil
adapté.

Colonne de sédiment extraite par battage Colonnes de terrain carottées


Les sondages en terrain rocheux

- Les méthodes destructives


Tous fragments de roche et les débris sont remontés à la surface. Différents outils sont utilisés
pour fragmenter la roche : tricône, marteau fond de trou Les débris permettent d’identifier
les couches traversées de manière peu précise et aucun véritable échantillon n’est obtenu. Mais
la réalisation est rapide est le sondage peut être valorisé par l’enregistrement en continu des
paramètres de forage.

Outils de forage destructifs


Les méthodes non destructives (forages carottés)

Découpage en continuité sur toute la longueur forée à l’aide d’une couronne abrasive :
- couronnes à prismes,
- couronnes diamantées.
Le but est de découper en continuité sur toute la longueur forée par passes successives une
colonne de terrain, de la remonter à la surface du sol pour l’examiner et réaliser des essais de
laboratoire.

Couronnes abrasives pour forages carottés


Echantillonnage
On prélèvera dans chaque forage au moins un échantillon par couche distincte et dans
les couches épaisses, on prélèvera au moins trois échantillons par couche.

La conservation de l’échantillon

Dès la sortie de l’échantillon du carottier, les extrémités du conteneur doivent être


hermétiquement bouchées. On utilise de préférence des bouchons extensibles par serrage ou des
mélanges de solidifiant sans retrait par exemple la paraffine-cire.

Les conteneurs d’échantillon ne devront jamais être exposés au soleil et seront conservés en
atmosphère fraiche et humide.

NB : la paraffine pure est contre conseillée du fait de son retrait trop important.
Transport des échantillons
Les échantillons seront transportés verticalement dans le même sens que celui qu’ils
avaient dans le terrain. C’est-à-dire que la partie basse au transport devra correspondre
à la plus grande profondeur.

Au cours du transport on évitera les chocs et les vibrations ; les conteneurs reposeront
sur une plaque souple, en mousse synthétique par exemple. Arrivés au laboratoire, tous
les échantillons sont ouverts et font l’objet d’essais d’identification.

Ces essais permettent de sélectionner les échantillons sur lesquels seront réalisés les
essais mécaniques. De toute façon, il faudrait au moins tester trois échantillons par
couche distincte, ces échantillons pouvant évidement appartenir à des forages
différents.

Type et le nombre d’essais géotechnique


Le type d’essais dépendra essentiellement du problème posé, de la nature du terrain et
du coup du projet Deux approches sont utilisées par les géotechniciens pour
caractériser les sols de fondations : les essais de laboratoire d’une part et les essais in
situ d’autre part.
Colonnes de terrain carottées
Les Essais de laboratoire

Il s'agit d'essais effectués au laboratoire sur des échantillons remaniés ou intactes


convenablement conservés. Généralement on classe ces essais en trois grands groupes:
essais physiques, essais chimiques et essais mécaniques.

Les essais physiques ont pour but la détermination des caractéristiques physiques des
sols.

Les essais chimiques et minéralogiques déterminent la composition chimique et


minéralogique du sol, la présence d'impuretés, de substance agressives, et la nature
chimique de l'eau adsorbée.

Les essais mécaniques visent à déterminer les caractéristiques mécaniques telles que la
cohésion, l'angle de frottement interne, la contrainte de préconsolidation, indices de
compression et de gonflement, et la capacité portante.

On peut ajouter à cette liste, les essais hydrauliques qui consistent à la détermination de
la perméabilité des sols, à la mesure de la succion,...
Les essais en place

Les essais sur place permettent la détermination des caractéristiques du sol dans les conditions
naturelles, c.à.d. dans les conditions réelles de résistance. Ils se distinguent en trois grands
groupes : les méthodes géophysiques, les essais hydrauliques et les essais mécaniques.

Les méthodes géophysiques (la prospection électrique, la prospection sismique et la prospection


par micro-gravimétrie) fournissent des informations globales sur l'assiette de construction. Les
essais hydrauliques (essai Lefranc, essai Lugeon, essai de pompage … ) permettent d’apprécier le
degré de perméabilité du sol en place.

Les essais mécaniques déterminent directement une résistance limite du sol. On distingue les
essais qui donnent une caractéristique de sol à la rupture et les essais qui, en plus, donnent une
relation contraintes - déformations.
Essai au scissomètre de chantier

Le scissomètre de chantier ou Vane test est un appareil de prospection en place permettant de


mesurer la cohésion des sols purement cohérents. Il est décrit par la norme française NF P
94-112 (novembre 1991).

Le scissomètre est utilisé dans l’étude à court terme de la stabilité des pentes et du
comportement des remblais sur sols mous.

Les essais scissométriques courants sont réalisables dans tous les types de sols fins cohérents
dont la cohésion est ≤ 0,2 MPa (argiles molles, vases, limons).
Description du scissomètre

Le scissomètre est constitué généralement :

un moulinet qui est constitué essentiellement de quatre pales rigides en acier,


planes et rectangulaires, ovoïdes ou trapézoïdes, fixées à 90° sur un axe appelé noyau
parfois protégé par une jupe conique assurant l’étanchéité ;

un train de tubes creux pour foncer le moulinet dans le sol ;

un train de tiges qui, placées à l’intérieur du train de tube, entraîne librement le


moulinet en rotation sans frottement. Afin de limiter les frottements parasites
lors de l’essai, ce train de tiges est maintenu par des bagues, qui s’appuient sur
l’intérieur des tubes ;

un dispositif de mesure qui comporte deux parties distinctes.

- un bâti ancré ou parfois lesté, qui permet de mobiliser la réaction de fonçage, et un


système de vérin pour exercer cet effort de fonçage ;

- un couplemètre, système nécessaire pour exercer et mesurer le couple de


torsion et entraîner en rotation le moulinet par l’intermédiaire du train de tiges.
Schéma du scissomètre de chantier
L’essai consiste à foncer dans le terrain (sans avant-trou) au moyen
d’un vérin, un moulinet d’acier à quatre pales orthogonales par
l’intermédiaire du train de tubes.

Une fois la profondeur d’investigation atteinte, le moulinet est soumis


à un mouvement de rotation depuis la surface par le biais d’un train de
tiges.

Cette rotation de la palette, à laquelle on applique un moment de


torsion, provoque le cisaillement du sol au voisinage des pales et une
surface de cisaillement se développe à l’interface entre le cylindre de
sol entraîné par le moulinet et le massif de sol en place.

L’essai permet, en ce sens, d’établir la relation entre la rotation du


moulinet et la résistance au cisaillement opposée par le sol.
Courbe scissométrique
Su = Cu = cohésion non drainée
Le couple de torsion est équilibré par le moment des réactions de cisaillement du sol sur la
surface circonscrit au moulinet. On fait croitre ce moment de torsion jusqu’à ce qu’il équilibre le
moment des contraintes de cisaillement limites du sol, c’est-à-dire jusqu’à la rupture qui se
manifeste par une diminution brutale, puis par une stabilisation de ce moment à une valeur non
nulle mais nettement inférieur au maximum.
Interprétation de l’essai scissométrique
Au moment de la rupture, il y a équilibre entre le moment résistant M dû aux forces de
cisaillement du terrain sur les parois du cylindre emprisonné entre les pales et le couple T . l
produit par le manipulateur ;
on a donc :

T : effort mesuré au dynamomètre


l: longueur du bras actionné par le manipulateur

Considérons le cas classique d’un essai en milieu argileux saturé. Lors du cisaillement du
terrain sur lui même, aucun drainage de l’eau interstitielle n’est possible ; cet essai doit être
assimilé à un essai non drainé   0 . La résistance au cisaillement mesurée est donc égale à la
cohésion non drainée cu du milieu. La surface cisaillée est pour l’essentiel constituée par la
surface latérale du cylindre, mais comprend également les deux surfaces horizontales d’extrémité.
Le moment résistant M du sol peut se décomposer en deux termes :

-M1 : issu de la résistance au cisaillement sur la surface latérale verticale du cylindre ;


-M2 : issu de la résistance au cisaillement sur les deux faces horizontales du cylindre.
On a en principe :
Considérons le cas du scissomètre à pales rectangulaires, de rayon r et de h hauteur , le
moment résistant sur la résistance latérale du cylindre M1 est donné par :

Pour déterminer le moment résistant sur les deux faces horizontales du cylindre M2, considérons
une couronne de rayon x et d’épaisseur dx laquelle est cisaillée par mobilisation du couple dM2
tel que :

On a, pour une face du cylindre :


On peut écrire

La cohésion non drainée est donnée par :

T : effort mesuré au dynamomètre


l: longueur du bras actionné par le
manipulateur
h : hauteur du scissomètre
x : rayon du couronne
r : rayon des pales
Exploitation des résultats

L’examen des facteurs susceptibles d’influencer


les résultats de l’essai scissométrique révèle que
les valeurs de la cohésion au scissomètre doivent
être corrigées.

Bjerrum (1972) fait remarquer que certaines


études de glissements de remblais construits sur
des argiles plastiques tendent à montrer que la
cohésion mobilisée sur le terrain serait plus
faible que la cohésion mesurée au scissomètre, la
différence étant fonction de la plasticité des
argiles.

Il préconise de multiplier la cohésion mesurée


au scissomètre (Cu) par un coefficient correcteur
μ fonction de l’indice de plasticité de l’argile Coefficient correcteur de la cohésion d’après
(correction dite de Bjerrum), dont les valeurs Bjerrum (1972)
sont données sur la figure
Profil d’un essai scissomètre de chantier
Relation entre la cohésion scissométrique et la capacité portante admissible

Bien qu’il soit possible de déterminer la capacité portante admissible des argiles au moyen
d’autres essais, on utilise pratiquement toujours le scissomètre de chantier. Comme le
scissomètre mesure la résistance au cisaillement non drainé de l’argile Cu, il permet d’évaluer la
capacité portante à court terme, donnée essentielle pour vérifier la stabilité des argiles à l’égard
de la rupture. Ainsi, la capacité portante ultime nette est donnée par :

qu : Capacité portante admissible (kPa)


Fs : Facteur de sécurité
μ : Coefficient de correction de la résistance mesurée sur le terrain
Cu : Résistance au cisaillement non drainé
σvo : Contrainte verticale totale due au poids actuel du sol au niveau de la fondation (kPa)
B : largeur, L : longueur, D : profondeur de la fondation.
Relation entre la cohésion scissométrique et la capacité portante admissible
Les essais pénétrométriques

Ces essais déterminent directement une résistance limite du sol. Les pénétromètres se
subdivisent en deux grands groupes : les pénétromètres dynamiques qui sont enfoncés dans
le terrain par battage et les pénétromètres statiques (appelés quasi-statiques par certains
auteurs), qui sont vérinés dans les terrains à vitesse lente et régulière.

L’essai de pénétration au carottier (ou ‘‘Essai de Pénétration Standard’’) occupe une place
particulière, bien que s’apparentant sur certains points aux essais de pénétration
dynamique.
Pénétromètres dynamiques
Le sondage au pénétromètre dynamique est un moyen de reconnaissance géotechnique qui teste
le terrain en place et fournit en tant que tel une caractéristique du sol.

Il consiste à déterminer le nombre de coups nécessaires pour enfoncer, selon une procédure
définie, une pointe soumise par l’intermédiaire d’un train de tiges à une énergie de battage.

L’essai au pénétromètre dynamique permet d’apprécier d’une façon qualitative la résistance des
terrains traversés. Ils sont donc recommandés pour résoudre les problèmes suivants :

- le contrôle de l'homogénéité d'une couche,


- la détermination de la succession des différentes couches de terrain,
- la détermination des épaisseurs des différentes couches de sols
- la localisation des cavités ou autres discontinuités,
- la reconnaissance du niveau du toit du rocher ou de la position d'une couche résistante ou
d'un bed-rock connu.

Les essais de pénétration dynamique peuvent être réalisés dans tous les sols fins et grenus
dont la dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 60 mm.
Principe de l’essai
Un sondage au pénétromètre dynamique consiste à enfoncer l’appareil dans le terrain par
battage, de manière continue, jusqu’à une profondeur donnée en général limitée par la
capacité de pénétration de l’appareil.
L’opérateur relève le nombre de coups nécessaires pour enfoncer l’appareil sur un pas de
profondeur fixé.

Un pénétromètre dynamique est constitué essentiellement


d’un matériel de battage et de guidage,

 d’un train de tiges,


 d’une pointe,
 d’un dispositif de mesure et éventuellement d’un
système de détection des efforts parasites.

Schéma de principe d’un pénétromètre


dynamique
Le système de battage est composé d’un mouton, d’une enclume, d’un ensemble
de guidage, de relevage et de déclenchement de la chute du mouton.

Les tiges de battages sont en acier, elles sont assemblées fermement pour
constituer un train de tiges rigidement lié selon un axe rectiligne et continu.

La pointe est placée à l’extrémité inférieure du train de tiges. Elle est soit perdue ou
récupérable et son diamètre est généralement supérieur à celui du train de tiges.

Le dispositif de mesure comporte un compteur de nombre de coups de mouton ;


un repérage de la profondeur à l’aide d’un marquage indélébile par rainurage des
tiges de battage selon un intervalle de 20 cm.

Le système de détection des efforts est constitué d’une clef dynamométrique


graduée au minimum de 100 à 200 N.m avec un espacement maximal des
graduations de 20 N.m.
Les types de pénétromètre dynamique

Pénétromètres dynamiques de type A (PDA)

Ces appareils ont la particularité de comporter un


dispositif qui permet d’injecter une boue
bentonitique (bentonite en suspension dans de l’eau)
dans l’espace annulaire entre le train de tiges et le
sol au fur et à mesure de la pénétration dans le
terrain, évitant ainsi le resserrement ou
l’éboulement du sol sur les tiges.

L’espace annulaire ainsi ménagé permet de limiter le


contact entre le train de tiges et le sol de sorte que
l’énergie de battage est transmise quasi
intégralement à la pointe. L'essai au PDA est limité à
une profondeur de 30 m.

Le mouton a une masse adaptable de 32, 64, 96 et


128 kg et une hauteur de chute de 0,75 m. Il
tombe à une cadence de 15 à 30 fois par minute. Pénétromètre dynamique PDA
Pénétromètres dynamiques de type B (PDB)
Les pénétromètres de type B sont en tous points
identiques aux appareils de type A, à l’exception
du fait qu’ils ne comportent pas de dispositif
d’injection de bentonite.

Une partie de l’énergie de battage peut être


mobilisée par le frottement latéral parasite qui se
manifeste entre le sol et le train de tiges,
notamment en cas d’éboulement.
On détecte les efforts parasites de frottement
du sol sur les tiges à l'aide d'une clef
dynamométrique.

Aussi, dans certains cas (sols cohérents qui


frottent fortement sur le train de tiges, sables
boulants, etc.), l’appareil ne permet pas de
différencier correctement les différentes couches
de sols traversées.

Sa capacité de pénétration est limitée à une


profondeur de 15 m Le mouton a une masse de
Pénétromètre dynamique PDB
64 kg et une hauteur de chute de 0,75 m ; il
tombe à une cadence de 15 à 30 fois par minute.
Réalisation de l’essai

Le train de tiges est battu d'une manière continue sous l’action d’une masse tombant en chute
libre d’une hauteur constante du mouton à la cadence de 15 à 30 coups par minute. On note en
fonction de la longueur totale des tiges introduites dans le sol, le nombre de coups de mouton
nécessaire pour enfoncer la pointe de 10 cm pour un PDA ou de 20 cm pour un PDB.

Pour le PDA, la masse du mouton doit être adaptée en cours de battage et choisie parmi l'une des
quatre masses 32, 64, 96, 128 kg, afin que le nombre de coups, pour un enfoncement de 10 cm,
soit compris entre 2 et 30 inclus.

Pour le PDB, à chaque ajout de tiges et au moins tous les mètres, l'opérateur fait tourner le train
de tiges à l'aide de la clef dynamométrique ; si le couple est inférieur à 100 N.m, les efforts
parasites sont négligeables.

La fin de l'essai correspond à la satisfaction de l'une des conditions suivantes :

- la profondeur déterminée préalablement est atteinte,


- le rebond du mouton est supérieur à 5 cm,
- l'enfoncement sous 30 coups de mouton est inférieur ou égal à 10 cm avec la masse de 128 kg
(PDA),
- l'enfoncement sous 100 coups est inférieur ou égal à 20 cm (PDB),
- la mesure du couple effectuée à la clef dynamométrique dépasse 200 N.m (PDB).
Expression des résultats
Il existe deux modes de représentation d’un profil de pénétration dynamique :
- soit on trace en fonction de la profondeur le nombre de coups Nd nécessaire pour
obtenir un enfoncement donné, en général 10 ou 20 cm ;
- soit on trace en fonction de la profondeur la résistance de pointe dynamique qd calculée à
l’aide d’une formule de battage de pieux, en général la formule des Hollandais, qui s’écrit :

où M est le poids du mouton, M’ le poids des parties frappées (enclume placée en tête du train
de tiges et sur laquelle s’exercent les chocs, train de tiges et pointe) ; H la hauteur de chute du
mouton ; e l’enfoncement moyen par coup (e  Dh/N), A la section droite de la pointe ; g
l’accélération due à la pesanteur.
Profil de pénétration dynamique
Exploitation des résultats

Les résultats de l’essai au pénétromètre dynamique, des règles empiriques de calcul de la


capacité portante admissible.

Pour une semelle soumise à une charge verticale centrée de largeur B, de longueur L et
d'encastrement D, le DTU préconise de calculer la capacité portante ultime par la relation
suivante :

Il n’existe pas de règle reconnue pour le dimensionnement des fondations à partir de la


résistance dynamique qd ; on peut seulement en déduire un ordre de grandeur de la
portance par le biais de corrélations avec d’autres essais en place (pénétromètre statique
et pressiomètre) afin d’orienter la campagne d’essais ultérieure.
Le tableau suivant donne des corrélations entre la résistance de pointe au pénétromètre
dynamique qd, la résistance de pointe au pénétromètre statique qc et la pression limite
pressiométrique pl.
Calcul de la capacité portante à partir
de l’essais au pénétromètre statique
Résistance de pointe équivalente.
Facteurs de portance pénétrométrique kc
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
============================
ECHANTILLONAGE ET ESSAIS DANS LES SOLS GRANULAIRES
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
============================
ECHANTILLONAGE ET ESSAIS DANS LES SOLS GRANULAIRES

Essai de pénétration standard (SPT)

b) Correction de la valeur de N
Les valeurs de N déterminées lors des essais SPT sont rapportées telles quelles dans le rapport de
forage. Cependant lorsqu’on utilise ces valeurs il faut vérifier s’il est nécessaire d’apporter une
correction pour tenir compte de l’effet de confinement. En réalité il ne s'agit pas d’une correction mais
d’une normalisation de N pour une même pression de confinement de 100 kPa. On parle dans ce cas de
N1= CN N. Il existe plusieurs relations pour la normalisation de N. Pour ce cours nous allons utiliser
celle de Peck :

CN= 0,77Log10(1920/s’v)

s’v est la contrainte effective verticale à la profondeur en question. Il est à noter que pour des
contraintes inférieures à 25 kPa la valeur de CN ne doit pas dépasser 1,5.

c) Valeur de N de conception
La décision de faire ou non la normalisation de N est un sujet controversé dans la littérature. Toutefois,
certains recommandent de faire cette normalisation pour les semelles. Dans le cas des pieux il ne
semble pas que l’on ait à faire de normalisation. Si on utilise des valeurs de N pour déterminer des
propriétés du sol (r, f) il faut normaliser N.
Relation entre N et la capacité portante

Les méthodes de calcul de la capacité portante relèvent de


l’empirisme et résulte d’un cumul de l’expérience de calcul
des fondations à partir de cet essai. C’est ce qui explique la
diversité des approches de calculs proposées dans la
littérature.

En plus d’assurer la stabilité du sol contre la rupture, les


relations empiriques développées à partir de cet essai
permettent de limiter les tassements à des valeurs inférieurs à
25 mm.

Deux méthodes sont proposées pour déterminer la capacité


admissible (qadm) pour un tassement de 25 mm.
La première méthode proposée par Terzaghi et Peck (1948) donne la
capacité portante admissible qadm en fonction de la largeur B, de
l’ancrage D, de la fondation et pour différentes valeurs de Ncor.
La deuxième méthode due à Meyerhof (1956), suggère les
relations suivantes pour calculer la capacité portante
admissible des fondations ancrées dans un sable.
Cette relation permet d’évaluer la capacité portante admissible lorsque
les indices de pénétration (N) sont mesurés en fonction de la
profondeur. Peck (1974) a proposé un indice de pénétration corrigé (N1),
que l’on exprime ainsi

s’v = Contrainte effective à la profondeur où l’indice N a été mesuré (kPa)


Application

Soit une étude de fondation réalisée à partir de l’essai SPT selon les dispositions constructives
suivantes. En se basant sur une première approximation de la capacité portante de 500 kPa,
calculer :

1-La capacité portante réelle selon Meyerhof


2-Déterminer la largeur B, sachant que la semelle est carrée.
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
============================
RELATIONS ENTRE N - f, Dr et g
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
============================
ÉCHANTILLONNAGE DANS LE ROC

3.2 Échantillonnage dans le roc


Pour pénétrer dans le roc et traverser des blocs et des gros
cailloux on utilise un carottier à diamant. Le carottier est fixé à
l’extrémité inférieure des tiges et il est enfoncé par rotation à
l’aide de la transmission de la foreuse. Le carottier permet par le
fait même de récupérer des carottes de roc (ou des blocs). Les
carottes doivent être identifiées et conservées dans des boites
pour déterminer les informations suivantes :
􀂃 Identifier avec certitude le lit rocheux
􀂃 Identifier la nature de la roche
􀂃 Relever les joints, fissures et le degré d’altération
􀂃 Mesurer le % de récupération (RQD)
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
============================
ÉCHANTILLONNAGE DANS LE ROC

3.2 Échantillonnage dans le roc

Le : longueur de l’échantillon prélevé


Lp : longueur de pénétration du carottier
Pénétromètres statiques (Static Cone Penetration Test CPT)

L’essai consiste à mesurer la réaction qu’oppose le sol à la pénétration continue d’un cône.

Il est surtout utilisé pour le dimensionnement des pieux mais il peut aussi servir à la
classification des sols.

Il est normalisé en octobre 1996 par NF P 94-113.

L'essai de pénétration statique s'applique à tous les sols fins et les sols grenus dont la
dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 20 mm.

La longueur de pénétration est limitée à la force de réaction de l'appareillage


(généralement de 100 kN en France).
L’essai au pénétromètre statique consiste à
foncer verticalement dans le terrain, à
vitesse lente et constante, un train de tiges
terminé à sa base par une pointe conique
généralement de même diamètre que les tiges.
Par un procédé quelconque, mécanique,
électrique ou hydraulique, on mesure suivant
un pas de profondeur donné, la résistance
opposée par le sol à la pénétration de cette
pointe, appelée en conséquence la résistance
de pointe statique (ou résistance de cône) et est
notée qc.

Simultanément, on mesure l’effort opposé à


l’enfoncement de l’ensemble pointe et tiges.
Cet effort est appelé effort total et est noté
Qt. Il comprend d’une part l’effort de pointe
Qc et d’autre part l’effort de frottement
latéral Qf, qui s’exerce sur toute la hauteur du
train de tiges.
Schéma de principe du pénétromètre
statique
Essai au préssiomètre Ménard

L’essai pressiométrique est un essai de chargement du sol en place permettant de donner une
loi de comportement en contraintes – déformations.

Il permet de déterminer une caractéristique de déformabilité (Em) et une caractéristique de


rupture (Pl). L’essai a fait l’objet de la norme française NF P 94-110 et de la norme
américaine ASTM 4719.

L'essai pressiométrique peut être réalisé dans tous les types de sols saturés ou non, y compris
dans le rocher (avec plus d’incertitude) et les remblais.
Principe de l’essai pressiométrique Ménard

L’essai consiste à descendre dans un forage


soigneusement calibré une cellule cylindrique
tricellulaire gonflante radialement. La cellule
est dilatée radialement dans le forage préalable,
selon un pas de chargement imposé. On mesure
les variations de volume du sol au contact de la
sonde en fonction de la pression appliquée. Trois
paramètres du sol sont déduits de l’essai :
- le module pressiométrique Em qui définit le
comportement pseudo élastique du sol,
- la pression limite Pl qui caractérise la
résistance de rupture du sol ;
- la pression de fluage Pf qui définit la limite
entre le comportement pseudo élastique et
l’état plastique.

Le pressiomètre Ménard comprend deux parties


principales : la sonde et l’unité de contrôle, dite Schéma de principe de l’essai
‘‘contrôleur pression-volume’’, en abrégé CPV. au pressiomètre Menard
Ces deux parties sont reliées par des tubulures
semi-rigides en plastique
Description de l’appareil
Le pressiomètre Ménard comprend deux parties principales : la sonde et l’unité de contrôle, dite
‘‘contrôleur pression-volume’’, en abrégé CPV. Ces deux parties sont reliées par des tubulures
semi-rigides en plastique

Pressiomètre Menard
Sonde pressiométrique

Elle est descendue dans le forage et se compose de trois cellules indépendantes, montées autour
d’une âme métallique :

 la cellule centrale, dite cellule de mesure, qui contient de l’eau et dont la mise en pression en
cours d’essai provoque la variation de volume ;

 les deux cellules de garde, qui contiennent du gaz et encadrent la cellule de mesure ; la mise
en pression des cellules de garde en cours d’essai est réalisée simultanément à celle de la cellule
de mesure, de manière à maintenir la forme globalement cylindrique de la sonde ; ainsi, la
déformation de la cellule de mesure est uniquement radiale et l’essai pressiométrique est un essai
en déformation plane.
Contrôleur pression-volume ou CPV

C’est le dispositif qui permet de dilater la sonde et de mesurer les pressions et les volumes
d’eau injectés.

Il est placé à la surface du sol auprès du forage pressiométrique et se compose d’un boîtier posé
sur un trépied et une réserve de gaz sous pression (air ou azote) qui, après détente par un mano-
détendeur, pousse sur une colonne d’eau vers la cellule de mesure par l’intermédiaire des
tubulures de liaison.

La mesure de la pression est effectuée à l’aide d’un manomètre (ou d’une batterie de
manomètres de différentes capacités).

La mesure du volume est obtenue par la lecture de l’abaissement du niveau de la colonne d’eau
devant un indicateur gradué au centimètre cube près, appelé volumètre.

Certains CPV peuvent en outre être équipés de dispositifs d’enregistrement automatique des
paramètres d’essais et de stockage des données pour interprétation ultérieure.

Ces enregistreurs, dont l’usage est recommandé, sont également équipés d’une petite
imprimante qui permet, sur site, de visualiser certains résultats d’essai.
Les types de pressiomètre

Suivant la conception technologique de la cellule


cylindrique, on distingue deux principaux types de
pressiomètre :

- le pressiomètre de type E qui est équipé d’une sonde à


cellules superposées, connues commercialement sous le
nom de sonde E et permet d’appliquer au niveau de la
sonde, des surpressions pouvant atteindre 30 bars, cette
valeur est suffisante pour l’étude de tous les ouvrages
courants de génie civil ; il est recommandé pour les essais
dans les sols mous à moyennement consistants.

. - le pressiomètre de type G qui comporte une sonde à


cellules emboîtées, cette sonde de type G, d’un montage
plus facile que la précédente, est utilisée dans les sols raides
; en raison de sa conception (la membrane constituant les
Types de pressiomètre
cellules de garde enveloppe la cellule de mesure), elle
impose à l’opérateur la prise de dispositions particulières lors
de l’expansion, car la pression dans la cellule centrale doit
toujours être supérieure à celle qui règne dans les cellules de
garde.
Réalisation de l’essai pressiométrique

Il comporte deux opérations : la réalisation d’un forage destructif, opération la plus délicate
car de la qualité du forage dépend la fiabilité des résultats, et la réalisation de l'essai
pressiométrique proprement dit.

- Forage pressiométrique
Deux techniques peuvent être employées :
- le forage préalable avec enregistrement des paramètres de forage,
- l’introduction par battage de la sonde placée dans un tube fendu. La technique doit être
adaptée au type de terrain à sonder. La longueur maximale de forage sera choisie pour que les
parois du forage soient les moins altérées possibles. Elles seront d’autant plus faibles que le sol
est lâche ou compressible
Longueur maximale d’une passe d’un forage avant essai
Essai pressiométrique

L'essai consiste à appliquer progressivement par palier, une pression uniforme sur la paroi
du forage et à mesurer l'expansion de la sonde V en fonction de la pression p appliquée . La
pression mesurée au CPV est augmentée progressivement par paliers de pression de pas constants
et au plus égaux à une valeur de l'ordre du dixième de la pression limite estimée (Ex. espacés
entre eux de 25 kPa).

Chaque pression est maintenue constante dans les cellules de mesure et de garde pendant 60
secondes. A chaque palier, on visualise et on enregistre la pression appliquée et le volume injecté
dans la sonde à 1, 15, 30 et 60 secondes. On fait généralement un essai tous les mètres, mais ce
n’est pas évidemment une obligation.

L'essai peut être considéré comme terminé s’il comporte au moins huit paliers et si une des
conditions est satisfaite :
- la pression de 5 MPa est atteinte,
- le volume de liquide injecté dans la cellule centrale est d’au moins 600 cm3 pour les sondes
standards. On veillera à ce qu’il y ait, pour les essais où la pression est inférieure à 5 MPa :
- au moins trois paliers au-delà de la pression de fluage
- au moins quatre paliers avant la pression de fluage.
Expression des résultats

L’ensemble des résultats des mesures peut se


traduire par deux courbes :
- la courbe pressiométrique obtenue en
portant en abscisse les pressions et en
ordonnée les déformations volumétriques en
fin de palier;
- la courbe dite de ‘‘fluage’’ est obtenue en
portant en abscisse les pressions et en ordonnée
les déformations de fluage correspondantes,
c’est-à-dire la différence entre la déformation
finale (à 60’’ et la déformation à 30’’.

La courbe pressiométrique se décompose en 3 phases, dont les deux premières se raccordent


en un point d’inflexion noté (pr , vr) où rp est appelée pression de recompaction ou de
reconstitution. Ainsi, on distingue :
Le point d’inflexion (pr, vr), peut être
déterminé en représentant l’inverse des
pentes des paliers successifs de l’essai. Ce
point d’inflexion est le seul point singulier
de la courbe pressiométrique.
Les courbes établies directement à partir des
lectures des valeurs de pression au manomètre
et de volume au CPV sont des courbes brutes.
Elles doivent subir des compensations tenant
compte :
- de la hauteur piézométrique.
- des variations parasites de volume ;
- de la résistance propre de la sonde ;

Courbe pressiométrique brute


Correction de la hauteur piézométrique

La pression mesurée au niveau du CPV doit être majorée de la pression correspondant au


poids de la colonne d’eau entre ce CPV et le milieu de la cellule de mesure. A titre d’exemple,
pour un volume Vm mesuré, la pression réelle appliquée au sol à la profondeur H est :
Correction d’inertie

C’est la résistance que les membranes des cellules opposent à la déformation ; elle est déterminée
par la dilatation de la sonde à l’air libre.

La courbe d’étalonnage ainsi obtenue permet de définir une pression pi nécessaire pour dilater la
sonde d’un volume Vm sans étreinte extérieure.

La pression p qui s’exerce réellement sur la paroi du forage est égale à :

pi: pression d’inertie: pression correspondant au volume Vm sur la courbe de résistance propre
de la sonde,
p: pression corrigée
Correction de volume

Le volume V lu sur la colonne de lecture du CTV est un volume brut qui englobe les
déformations dues à la déformation réelle du terrain et aux variations parasites de volume.

Les variations parasites de volume qui proviennent de la dilatation du CPV, des canalisations
diverses, de la compressibilité de l’eau sont évaluées par étalonnage, en dilatant le
système alors que la sonde est placée dans un tube d’acier indéformable. Ainsi, le
volume réel de la sonde est :
Calcul des caractéristiques préssiométriques

Trois caractéristiques sont déduites des résultats corrigés de l’essai pressiométrique. Le


module pressiométrique Em qui définit le comportement pseudo-élastique
Ménard propose un coefficient de Poisson constant à 0,33 et le module pressiométrique devient :

Classification des sols d’après Ménard (Cassan, Tome 1


Profil pressiométrique
Calcul de la capacité portante d’une fondation superficielle à
partir de l’essai pressiométrique

La capacité portante ultime d'une fondation superficielle à charge verticale et centrée est une
fonction linéaire de la pression limite :

qu : capacité portante ultime


q0 : pression verticale des terres au repos après construction (donc compte tenu d'un
remblai éventuel)
q0  gi zi au niveau de la fondation
ple* : pression limite nette équivalente
k p : coefficient de portance.
Calcul de la Pression limite nette équivalente ple*

Il existe deux méthodes de calcul de la pression limite équivalente suivant la nature de la couche
porteuse de la semelle.

- Cas d’une couche porteuse homogène


Si la fondation est exécutée dans un massif homogène, d’épaisseur au moins égale à 1.5 B au-
dessous de la base de la fondation (c’est-à-dire que le sol est de nature unique et les pressions
limites pl sont dans un rapport de 1 à 2, au plus, dans la couche), on établit un profil linéaire de
la pression limite nette
Cas d’une couche porteuse hétérogène
Si le sol de fondation est hétérogène, ayant des valeurs de pression limite du même ordre de
grandeur ple* jusqu’au moins 1.5 B au-dessous de la base de la fondation, on retient pour la
moyenne géométrique

pl1*; pl2* ........ p ln* et étant les valeurs de la pression limite nette équivalente dans les couches
situées de D à D + 1,5 B, après avoir écarté, si besoin est, les valeurs singulières.
De : hauteur d'encastrement, équivalente
pl (z) : pression limite mesurée à chaque
niveau entre 0 et D.
D : ancrage de la fondation
Calcul du tassement des fondations à partir
de l’essai pressiométrique

Menard a proposé une méthode de calcul des tassements à partir des résultats de l’essai au
pressiomètre Menard. Cette méthode fut reprise par le fascicule 62, titre V (1993). Le tassement
à 10 ans d’une fondation encastrée d’au moins une largeur B.
CAS DU SOL HOMOGÈNE
Calcul de Ed et Ec

Le calcul des modules équivalents Ed et Ec est effectué, d’une part en utilisant la distribution de
la contrainte verticale sous une fondation souple (contrainte uniforme), d’autre part en
considérant que les déformations volumétriques sont prépondérantes sous la fondation jusqu’à la
profondeur B/2, pour le calcul de Ec , et que les distorsions ont de l’influence jusqu’à la
profondeur de 8B (figure).
Le calcul du tassement des fondations nécessite de diviser en tranches fictives le sol sous la
fondation ; dont chaque tranche a une épaisseur B/2
Ec est égal au module E1 mesuré dans la tranche d’épaisseur B/2 située immédiatement sous la
fondation.

Ed est donné par l’expression suivante :


Application
Dans la perspective de construction d’un immeuble R+4, le laboratoire chargé de l’étude des
fondations a procédé à la réalisation d’essais in-situ. Les sondages à la tarière révèlent qu’on une
argile limoneuse ferme, peu sableuse très hétérogène. Les résultats pressiométriques sont
récapitulés dans le tableau suivant :

Profondeur Sondage pressiométrique 1 Sondage pressiométrique 2


d’essai (m) Em (bars) PL (bars) Em/PL Em (bars) PL (bars) Em/PL
1 68,27 7,89 8,66 69,97 7,92 8,84
2 20,57 2,72 7,56 21,88 2,97 7,37
3 24,72 1,79 13,79 12,71 1,86 6,82
4 10,59 1,25 8,49 9,74 1,48 6,60
5 7,73 1,01 7,66 8,08 1,33 6,07
6 7,68 1,23 6,25 8,08 1,44 5,61
7 6,93 2,50 2,77 8,06 1,05 7,69
8 9,33 1,85 5,04 7,19 1,17 6,15
9 20,51 2,56 8,01 11,38 1,75 6,51
10 16,28 2,65 6,15 8,43 1,76 4,78

1-Tracer les courbes SP1 et SP2


2- On se propose de réaliser des semelles isolées de 2× 2 m, ancrés à 4 m de profondeur.
Sachant que le poids volumique du sol est de 18 kN/m3, calculer à partir des résultats d’essais
in-situ, les capacités portantes limite et admissible de la fondation.
3-Avec une contrainte appliquée de 1 bars, calculer le tassement
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
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Conditions de l’eau dans le sol

Le niveau de la nappe d’eau dans le sol est mesuré à l’aide d’un tube
d’observation de la nappe alors que la pression de l’eau est mesurée à
l’aide d’un piézomètre.

Le tube d’observation est un simple tube en PVC le long duquel on fait


des petits trous dans le tiers inférieur. Idéalement, après l’avoir déposé
dans le trou de forage on l’enrobe de sable. Le niveau mesuré dans le
tuyau correspond après un certain temps (dépend de la perméabilité) à
celui de la nappe d’eau dans le sol.

Le piézomètre est constitué d’un tuyau étanche à l’extrémité duquel on a


fixé un capteur poreux appelé piézomètre. Après avoir descendu ce
dispositif dans le trou de forage il faut mettre en place un matériau
imperméable juste au-dessus du piézomètre de façon à isoler la pointe du
piézomètre des conditions prévalant au dessus.
RECONNAISSANCE ET EXPLORATION DES SOLS
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RAPPORT DE FORAGE

Le rapport de forage doit comporter les informations suivantes :


• Une description de la stratigraphie : couches, nature du sol, épaisseurs
• Des indications sur la résistance à l’enfoncement du tubage;
• La localisation des échantillons et des essais;
• Les résultats des essais de pénétration standard;
• Les longueurs de récupération / longueur d’enfoncement;
• La position de la nappe d’eau;
• Les résultats des essais de laboratoire et de terrain;
• Les observations spéciales en cours de forage.
Dans les deux pages suivantes des exemples de rapports de forages dans l’argile et dans les sols granulaires
sont présentés.
MERCI DE VOTRE ATTENTION

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