Partie 1

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Partie 1 : étude théorique

Section 1 : Présentation de l’organisme d’accueil

Introduction
La présente section donne une vue globale sur l’environnement du travail de notre projet . En
effet nous allons présenter l’entreprise d’accueil « CMR Tunisie » en exposant sa fondation, ses
certifications, ses activités, son organigramme et ses clients.
1.1. CMR Group
1.1.1. Edification
Fondée en 1959, CMR a commencé en réparant des instruments des navires et s'est rapidement
concentrée sur le développement de capteurs et de systèmes de câblage pour les moteurs diesel.
CMR intègre des capteurs intelligents propriétaires et des systèmes d'automatisation pour
fabriquer et mettre en œuvre des solutions de contrôle et de surveillance dans les secteurs de
l'énergie, de l'industrie et de la marine. La figure 1 montre le logo du groupe CMR.

Figure 1: Logo du groupe CMR

1.1.2. Stratégie et présence mondiale


CMR développe une large gamme de solutions pour ses clients, du service personnalisé à la
fabrication des produits. En effet , afin de fournir à ses clients des solutions et des services
durables, y compris la numérisation qui est aujourd'hui inévitable, CMR est concentrée ses
activités dans le domaine des énergies renouvelables. Consciente de son rôle primordial dans son
domaine d'activités pour la société et l'environnement, CMR s'engage à développer des
comportements durables dans le respect de l'éthique essentiel pour construire le monde de
demain.
La satisfaction client est l'une des valeurs les plus importantes de CMR. Avec plus de 1000
employés répartis sur 12 sites en Europe, Asie, Afrique et Amérique du Nord, l'entreprise
garantit une présence internationale permanente. La présence mondiale de CMR rend elle
disponibles à tout moment pour de nouveaux clients, ouvrant de nouveaux marchés.
1.2. CMR Tunisie
1.2.1. Présentation générale de l’entreprise
CMR Tunisie a été le premier site de production offshore dédié au sein du Groupe CMR. Après
des investissements et une croissance continue, CMR Tunisie est devenue l'une des installations
les plus modernes de son genre au sein du réseau opérationnel du CMR. CMR TUNISIE est
spécialisée dans l'instrumentation de systèmes de contrôle et d'automatisme industriels,
fabriquant des harnais, des capteurs, des câbles moteurs et des micro convertisseurs pour les
applications navales et aéronautiques. En plus du site de production, CMRT dispose d'un bureau
d'études qui développe et conçoit des centres commerciaux au service des clients et des équipes
dynamiques.
1.2.2. Organigramme
La figure 2 présente l’organigramme de la société CMRT.

Figure 2: Organigramme de CMR Tunisie

 Département finance
Ce département est celui qui assure les fonctions financières et comptables de l’entreprise. Il
prend ainsi en charge le développement et l’implantation des pratiques et procédures financières
et du contrôle de gestion dans un souci de préservation du patrimoine financier de l’entreprise.

 Département Ressource Humaine


Comme mission, le département des ressources humaines vise à mettre à la disposition des autres
départements les moyens humains nécessaires au fonctionnement de CMRT. Il assure la
sélection, le recrutement, la gestion individuelle et collective de tout l’effectif de CMRT.

 Département qualité
C’est le garant de la bonne qualité des produits CMR. Vu son domaine d’activité, CMRT a mis
beaucoup de moyens pour la qualité des produits, le respect des procédures et mode opératoire.

 Département ingénierie
Il a pour mission d’adapter les procédés de fabrication conformément aux règles définies par les
Directions Engineering et Qualité (plans de surveillance, control plan, …) du groupe.

 Département production
Il a pour principale mission la réalisation des programmes de production tout en assurant une
bonne qualité du produit en respectant les délais fixés au préalable et en optimisant les
performances.

 Département maintenance.
Il assure l’installation et la maintenance de tous les équipements de l’usine avec une fiabilité
optimale et une efficacité maximale d’équipement de CMRT.

 Département logistique
Son rôle principal est d’optimiser la mise en place et le lancement des programmes de fabrication
tout en assurant une gestion optimale du stock et une expédition à temps aux clients.

 Département Amélioration continue & travaux généraux


Son rôle est de réduire progressivement les dysfonctionnements des processus d'une entreprise,
l'insatisfaction de sa clientèle ou encore les risques. Les solutions proposées se développent dans
l’atelier des travaux généraux avec un coût optimal.

1.2.3. Les unités production de CMRT


Les ateliers de production CMRT La CMRT est composée de 3 UAP selon le type de client.
• UAP 1 : Son rôle est la fabrication des faisceaux électriques pour les clients France et UK.
• UAP 2 : Son rôle est la fabrication des faisceaux pour les clients les clients USA et UK.
• UAP 3 : Son rôle est la fabrication des capteurs et la production des nouveaux produits.
1.2.4. Les certifications de CMRT
Adoptant le dernier système de gestion de la qualité intégré: ISO9001, ISO14001 et
OHSAS18001, qui inclut des aspects de la certification TS16949, et le processus de production
allégé Six Sigma, CMR Tunisie peut fournir des faisceaux de câbles, des capteurs et des
composants électroniques de haute précision, vraiment compétitifs et de haute précision pour le
monde entier.

1.2.5. Les clients de CMRT


CMR Tunisie possède de nombreuses clients et la société est également l’agent commercial
magrébin du groupe CMR . Les produits de CMRT sont destinés aux constructeurs navals,
aéronautiques et et des automobiles, considérés comme étant des leaders du marché en France,
UK et USA dont les plus fameux sont les clients Rolls-Royce Cars , Caterpillar, PERKINS et
WARTSILA . La figure 2 expose les logos de quelques clients de CMRT.

Figure 2: Logos des clients de CMRT

Conclusion
Cette section est une étape introductive oµ nous avons présenté le groupe CMR, en focalisant sur
le site CMRT et en donnant une présentation généralisée sur le site au sein duquel est affecté ce
stage.
Section 2 : étude bibliographique
Introduction
Le transfert de technologies a connu un grand essor ces dernières années suite à la mondialisation et
l’accentuation de la concurrence. Le transfert technologique est un facteur primordial et dynamique dans
le développement social et économique : La technologie, pour ce faire, elle peut être transférée
intentionnellement ou involontairement. Dans cette section nous allons donné , donc , des généralités sur
le transfert technologique et ses intérêts ainsi que l’innovation , en élaborant les relations entre les deux et
en présentant la structure d’une demande de brevet .

2.1. Le transfert de technologie


2.1.1. Définition de transfert technologique
Le transfert technologique au sens large est une notion vieille comme le monde. En effet, chaque fois
qu'une personne a inventé quelque chose et que cette invention a été copiée et utilisée par d'autres il y a eu
un « transfert technologique ». Ce même transfert technologique est un facteur crucial et dynamique dans
le développement social et économique : La technologie, pour ce faire, elle peut être transférée
intentionnellement ou involontairement. Les deux mots « transfert de technologie » semblent donner
différentes significations aux différentes personnes et aux différents organismes.

Le transfert de technologie est défini dans les règlements de l'organisation des Nations Unies (ONU)
comme le transfert de la connaissance systématique pour la fabrication d'un produit ou pour fournir un
service . Aussi « La technologie mise au point dans un pays peut être utilisée dans d'autres sous forme de
vente ou donation en licence » . Il a été défini aussi de beaucoup d'autres manières. Selon Abot, c'est le
mouvement de la science et de la technologie d'un groupe vers un autre. Durand le définit pour sa part
comme étant : « la transmission du savoir entre des entreprises appartenant à des pays différents. Il s'agit
d'un échange d'équipements ou de techniques d'un pays à un autre, mais essentiellement un déplacement
de connaissances lié au transfert technologique » .

Les accords de transfert de technologie peuvent impliquer des multinationales, des PME ou des entreprises
publiques cherchant à acquérir une technologie

Il y a trois types de transferts technologiques :


• Le transfert au sein de la même firme (du centre de recherche et développement vers les unités de
production).
• Le transfert entre les entreprises (du centre de recherche et développement vers les fournisseurs, les
clients, les sous-traitants, les collaborateurs technologiques ... ).
• Le transfert entre 1 'entreprise et les universités/laboratoires de recherches/ centres de recherches.
2.1.2. Processus de transfert technologique « TT »
Dans le langage courant, on parle, par exemple, de “transfert de propriété”, “transfert de connaissances”,
“transfert de valeurs mobilières” “transfert de marchandises”.
Quels sont donc les points communs à tous ces transferts ?
Il y a quatre éléments essentiels de processus de TT : un contenu, deux acteurs, un résultat.
a. Le contenu
Pour qu’il y ait un transfert, il faut que quelque chose soit transféré. C’est le contenu et précisément ce qui
définit la nature du processus et en détermine les modalités. Il y a des contenus matériels, divisibles ou
pas.
La première particularité des transferts de contenus matériels est qu’ils entraînent immédiatement des
modifications chez l’émetteur et chez le récepteur, que le contenu soit divisible ou indivisible. En
revanche, les transferts de contenus immatériels entraînent des modifications chez le récepteur, alors que
la situation de l’émetteur reste inchangée. C’est le cas des transferts de contenus inépuisables et divisibles
“ad infinitum”. Quand les contenus sont immatériels, il faut, pour pouvoir les transférer, qu’il existe un
support, c’est-à-dire un moyen qui les matérialise : une manifestation de la volonté, dans le cas du
transfert d’un droit ; un signifiant pour transférer une connaissance, etc. Mais en tout état de cause, le
support ne devra pas être confondu avec le contenu.
Ainsi, dans un transfert de technologie, les droits d’utilisation de marques et de brevets, les plans, les
dessins et les instructions ou l’implantation des usines ne sont que les supports d’une technologie
incorporée. Ils ne sont, au mieux, que les catalyseurs du processus de transfert de technologie [4].
b. Les acteurs
Qu’il soit matériel ou immatériel, tout transfert, exige deux entités qui sont l’émetteur, celui qui détient le
contenu dès le début du processus (l’inventeur de la technologie) et le récepteur, celui qui ne détenait pas
le contenu auparavant, mais qui pourra le détenir lorsque le processus sera achevé, même si, dans le cas
des contenus immatériels divisibles “ad infinitum”, la situation de l’émetteur soit restée inchangée.
Le TT est alors un processus collectif qui se déroule entre plusieurs parties prenantes : plusieurs
entreprises, une entreprise et un centre de recherche, une entreprise et un laboratoire de recherche
universitaire… Il résulte donc que le TT est un processus d’innovation particulier dont la dimension
technologique est prépondérante.
c. Le résultat
Tout transfert doit entraîner des modifications dans la situation du récepteur, celles-ci le rendant capable
de prendre possession du contenu. En tant que processus, le transfert est un ensemble de phénomènes
actifs et organisés dans le temps, une séquence d’états d’un système qui se transforme. Le transfert, se
déroule donc dans le temps ; il est toujours inachevé tant que le récepteur n’est pas capable d’accomplir
tous les actes concernant la pleine possession du contenu.
A partir des considérations précédentes, deux caractéristiques sont d’une importance fondamentale dans la
compréhension du processus de transfert. La première est le déroulement du processus qui nous conduit à
la notion de durée du transfert : durée variable selon la nature du contenu, les motivations de l’émetteur et
la préparation ou les dispositions du récepteur. La seconde est le degré de changement de la situation du
récepteur, compte tenu de la nature du contenu (degré de complexité de la technologie incorporée).
Ces changements sont au nombre trois :
 L'accroissement de l'intensité technologique des produits et services offerts sur le marché.

 L'augmentation de la concurrence mondiale à travers de produits et producteurs fort différents, d'où


une innovation plus rapide devient plus que nécessaire.
 L'augmentation des frais de recherche et développement, d'où une nécessité de les amortir à travers
la commercialisation des technologies.
Pour conclure, le transfert technologique c'est l'ensemble des compétences et des résultats techniques
développés au sein des laboratoires et cédés à des tiers qui sont généralement des entreprises. Ces
dernières sont intéressées par l'acquisition de ces technologies pour innover.

Le processus de transfert technologique « TT » se résume en 4 étapes principales comme le


montre la figure 3.

Figure 3 : Processus de TT


2.1.3 Mécanismes de transfert technologique
Il existe un grand nombre de mécanismes par lesquels les intervenants peuvent interagir pour donner corps
au processus de transfert de technologie. Ils varient selon les secteurs, la situation du pays et le type de
technologie. Les mécanismes peuvent différer pour les technologies prêtes à être commercialisées et les
technologies dans la phase de développement.
Ces mécanismes comprennent les licences, les coentreprises, les accords de recherche collaborative, des
journées de travail, l'acquisition de nouveaux produits ou procédés, des réunions, la publication dans des
revues spécialisées ont identifié cinq mécanismes différents de transfert de technologie : les start-ups, les
licences, les réunions, la publication et les accords R&D , qui font une liste des mécanismes de transfert de
technologie entre un centre de recherche universitaire et l'industrie .
Les mécanismes peuvent être classés en deux catégories en se basant sur le niveau de formalisation
permettant d'évaluer le projet de transfert de technologie :
• Les mécanismes de TT contractuels « catégorie 1 » : elles sont composées de mécanismes qui
nécessitent un accord entre les parties prenantes. Ce type de mécanismes est généralement formalisé en
vue de préciser et de protéger la propriété intellectuelle des parties prenantes. Grâce à cette formalisation,
il est possible d’évaluer totalement ou au moins partiellement ce processus de transfert. Par exemple, nous
pouvons avoir une quantification sur les redevances provenant de licences d'une technologie ou
l'économie de temps réalisée par l'adoption d'un processus d'innovation.
• Les mécanismes TT non contractuels « catégorie 2 » : elles sont composées de mécanismes dont les
résultats ne sont pas mesurés aisément. Toutefois, ils peuvent influencer les activités industrielles et
commerciales et être déclencheurs de mécanismes de transfert appartenant à la première catégorie. Cet
ensemble témoigne de l'importance des réseaux dans le processus de transfert de technologie. Ce réseau
est le résultat de l'interaction des liens formels et informels entre des individus et des acteurs clefs de ce
processus. Le tableau 1 montre les 2 catégories de mécanismes de TT.

Tableau 1 : Classification des mécanismes du transfert de technologie


2.1.4. Flux et transfert de technologie
Il y a principalement trois catégories de flux de connaissances dans le TT.

 La première catégorie est le flux physique des connaissances sous forme de produits, pièces,
composants et équipements.

 La deuxième concerne la circulation des connaissances en termes de savoir-faire et autres


informations, y compris les données techniques, les brevets, les documents, les normes, les
manuels techniques et les manuels de maintenance.

 La troisième est composée des flux micro et macro d’informations sur des connaissances qui
peuvent être écrites sous forme de texte mais doivent être également utilisées dans la pratique
pour être maîtrisées et comprises.

Les deux premières catégories sont plus facilement repérables grâce à la dimension « matérielle
» qui leur donne corps. La troisième catégorie est plus difficilement identifiable car elle se
manifeste dans les échanges immatériels tels que les échanges verbaux et les mises en œuvre
pratiques de la technologie.

Les flux au sein d’un processus technologique, et plus particulièrement d’un processus de
transfert de technologie, peuvent être caractérisés par une (ou une combinaison) des
caractéristiques suivantes :

 Des flux de connaissances technologiques systémiques qui impliquent la technologie, l’«


émetteur », le mécanisme de transfert et le « récepteur ».

 Des flux de connaissances technologiques initiatives qui renvoient à la capacité de la


technologie plutôt qu’au flux lui-même, qui soulignent la possibilité d'utiliser la technologie et
d’innover.

 Des flux bidirectionnels où le transfert de technologie n'est pas un flux à sens unique de l’«
émetteur » au « récepteur » mais un processus à double sens avec des retours d’informations, des
résultats et d’autres processus plus complexes.

 Des flux interchangeables où l’« émetteur » de technologie pourrait devenir « récepteur » et


le « récepteur » pourrait aussi devenir la source de la technologie.

 Des flux dynamiques sans fin où le « récepteur » transfère la technologie après acceptation,
ce qui crée un processus dynamique en spirale sans fin.

2.1.5. Les acteurs clefs du processus de transfert de technologie


Il y a beaucoup d’allusions dans la littérature sur l'importance des acteurs et plus particulièrement
des hommes dans la réussite du transfert de technologie. Les aspects importants de la technologie
ne sont pas capturés sur papier ou dans des fichiers informatiques. Pour cette raison, les rapports
humains constituent par leur nature et leur spécificité (confiance, expérience…) une variable
essentielle. En fait, le transfert de technologie implique la constitution d'un réseau. Les réseaux
peuvent varier en taille, forme et structure. Si l'arrangement du réseau est approprié pour les
activités en cours, la perspective de l'innovation qui en résulte peut-être améliorée de manière
significative. Il y a une tendance à présenter la « technologie » principalement en termes de
caractéristiques techniques et économiques, c'est-à-dire comme un produit. Par conséquent, les
réponses des organisations et des individus aux opportunités et aux menaces générées par les
changements techniques sont ignorées et ne sont pas prises en compte dans la compréhension de
la contribution d'une technologie candidate à l'avantage concurrentiel ou de l'efficacité.

Il paraît donc très important d’identifier les acteurs clefs dans le cadre d’un projet de transfert de
technologie. Ces acteurs peuvent appartenir à des niveaux distincts et avoir des objectifs
différents mais non contradictoires. On distingue principalement trois points de vue pour
examiner le TT.

Chaque point de vue implique un sous-ensemble d’acteurs :

• Les organismes politiques et gouvernementaux observent le transfert de technologie d'un point


de vue macro. Ils le favorisent en vue de bâtir une économie avancée techniquement et de
contribuer à la création de valeur ajoutée et d'emplois. Le rôle du gouvernement est critique dans
le transfert de technologie car il est toujours là pour aider la recherche et fournir les fonds et
autres ressources nécessaires.

• Le point de vue méso implique les intermédiaires du TT tels que les services de valorisation des
universités, les centres de TT et les laboratoires de recherche.

• Le point de vue micro implique les entreprises industrielles, les universités, les centres de TT et
les laboratoires de recherches et même les équipes directement impliquées. Les entreprises
industrielles ont besoin de transfert de technologie pour être plus compétitives. Le transfert de
technologie est une activité essentielle pour acquérir des connaissances externes à l'entreprise,
puis améliorer les compétences de base de l'entreprise. En effet, il permet de créer de nouveaux
procédés de fabrication et organisationnels. De plus, le TT peut être au centre de la stratégie
produit d’une PME.

Les universités, les centres de transfert et les laboratoires de recherche sont à la fois des acteurs
des niveaux méso et micro. Leur but est non seulement de comprendre le processus de transfert
de technologie pour collaborer avec les institutions politiques et gouvernementales, mais aussi
d'être des fournisseurs plus efficaces de la technologie pour l'industrie. Ainsi, le transfert de
technologie est un moyen précieux de valoriser les résultats des universités et des laboratoires de
recherche. Le processus de transfert de technologie implique clairement différents acteurs avec
des objectifs différents. Dans le Tableau 2, nous résumons les objectifs des acteurs listés ci-
dessus et nous donnons les objectifs de chaque acteur. Ce faisant, nous présentons les approches
pertinentes utilisées pour atteindre ces objectifs. Un projet de TT multi-acteurs regroupe des
acteurs appartenant à des niveaux différents (macro, méso et micro) agissant simultanément et
partageant l'objectif principal du projet, mais aussi assumant des objectifs supplémentaires
propres à chaque acteur.

Selon le Tableau 2, le principal objectif des acteurs appartenant au niveau macro est de faire
évoluer le cadre législatif et d’adapter les politiques de subventions visant à créer le dynamisme
économique. L’objectif des acteurs appartenant au niveau méso est de mettre l'accent sur une
meilleure compréhension du processus de TT (sa nature, ses déterminants et ses caractéristiques)
et de mettre en place des actions pour le rendre plus efficace et plus lucratif. Les acteurs
appartenant au niveau micro cherchent à réussir dans la gestion des changements technologiques
et organisationnels pour atteindre le succès concurrentiel.
Tableau 2 : Le transfert de technologie du point de vue de différents acteurs clefs

2.1.6. Les facteurs influent sur le transfert de technologie


La revue de la littérature révèle une certaine convergence au niveau des facteurs de succès. La
classification des facteurs trouvés dans la littérature en cinq catégories : « Environnement », «
Humain », « Organisation et méthodes », « Technologie » et « Produit »

• Environnement : Cette classe porte sur le rôle des facteurs externes dans le processus de TT.
Elle est composée de deux sous-groupes de facteurs : le niveau macro de l'environnement de
transfert qui correspond à des facteurs externes au processus de TT. Les PME sont souvent dans
l’incapacité d’agir (ou d’agir à un degré très limité) sur ces derniers et le niveau micro de
l'environnement de transfert qui correspond à des facteurs externes au processus de TT mais
qu’une PME peut influencer car ils sont très liés à son identité.

• Humain : Cette classe s’intéresse au rôle des individus impliqués dans le processus de transfert
de technologie.

• Organisation et méthodes : Cette classe regroupe les facteurs qui facilitent le processus de TT
au niveau de l’organisation et du fonctionnement.

• Technologie : Cette classe porte sur les aspects scientifiques, techniques et opérationnels.

• Produit : Cette classe porte sur les facteurs liés à la nature du produit.

La figure 3 présente les facteurs influent sur le TT.


Figure 3 : Classification des facteurs de succès de TT après la revue de la littérature
2.1.7. Structure d’appui au transfert technologique
Pour réaliser ou faciliter le transfert technologique, un certain nombre d'acteurs interviennent
notamment, les structures de valorisation et de transfert technologique au sein des établissements
d’enseignement supérieurs et structure de recherches.

Aujourd'hui en Tunisie la grande majorité des universités renommées possèdent des bureaux de
transfert technologique (BuTT). Ces bureaux ont pour mission première la commercialisation des
nouvelles technologies identifiés au sein des structures de recherche. Ces bureaux agissent
comme intermédiaires entre les professeurs et l'industrie en fournissant aux uns comme aux
autres des informations sur les possibles processus des transferts technologiques.

De même, les BuTTs ont pour mission de créer des liens étroits entre les universités et l'industrie,
et ce, en commercialisant les résultats issus de recherche universitaire et susciter l'intérêt des
entreprises pour les technologies trouvées. Ce genre d'actions a des retombées positives sur les
activités universitaires, sur la recherche en sous-traitance et surtout la commercialisation des
technologies. Ils contribuent à l’essor de la recherche et au rayonnement de celle-ci à l’intérieur
comme à l’extérieur de l'Université.

La mission générale du BuTT est d’être au service des chercheurs en les conseillant dès le début
des projets, en les accompagnant ensuite dans leurs démarches de financement et
d’administration des octrois, puis de valorisation des résultats de recherche. De plus, il joue un
rôle d’interface entre l’Université et les divers milieux en lien avec la recherche.

2.2. La nécessité de l’innovation

2.2.1. Définition de l’innovation


Facteur clé du développement économique, l’innovation reste un levier essentiel de croissance à
long terme pour faire face au contexte de crise mais aussi pour se différencier des concurrents,
s’adapter aux besoins du marché et continuer de séduire ses clients. Grâce à une sélection
d’innovations prometteuses, soyez à l’affût des tendances et des évolutions technologiques qui
accompagnent les grandes mutations industrielles .
Selon Schumpeter, l'invention désigne le concept de nouveauté, tandis que l'innovation se
définit par l'introduction de l'invention dans un environnement social. Et le marché est une
forme particulière d'organisation sociale.

2.2.2. Les types de l’innovation


 Innovation incrémentale : est une amélioration/ optimisation d’un produit/service ou d’un
procédé actuel sur un même marché.
 Innovation adjacente : est l’usage d’un produit/service ou d’un procédé sur un nouveau
marché.
 Innovation de rupture : est la mise en œuvre d’une nouvelle technologie
afin d’adresser le marché existant.

 Innovation radicale : est la mise en œuvre d’une nouvelle technologie qui crée
un nouveau marché existant.
Dans les courants de la pensée économique, Schumpeter demeure l'un des premiers à avoir
placé l'innovation au cœur du développement économique (Schumpeter, 1935). Selon la
pensée schumpétérienne, l'innovation et le progrès technique constituent des facteurs
inévitables de la croissance économique. Schumpeter définie cinq catégories d’innovation :
 L’innovation de produit, cela suppose de créer de nouveaux types de produits.
 L’innovation de procédés qui consiste à introduire de nouvelles formes de productions.
 L’innovation de nouvelles sources d’approvisionnements en MP, SF ou finies.
 L’innovation qui consiste en l’adoption d’une nouvelle organisation industrielle.
2.2.3. Transfert de technologie et l’innovation.
L’innovation joue un rôle important en tant que moteur de TT et en tant que solution aux défis
socioéconomiques, sociaux et environnementaux actuels. Bien que l’innovation ne se limite pas
au secteur des technologies, les avancées technologiques contribuent grandement au
développement mondial et au bien-être de chacun. En effet le transfert de technologie fait
référence au processus de transmission des résultats issus de la recherche scientifique et
technologique au marché et à la société au sens large. De fait, le transfert de technologie fait
partie intégrante du processus d'innovation technologique.

Le transfert de technologies peut trouver bien des canaux pour atteindre la société et le marché
global de l’innovation. Néanmoins la voie idéale existe, non pas par le biais des unités de
recherches et laboratoires d’universités où sont logés les bureaux de transfert de technologie,
mais plutôt par les investissements directs des projets d’innovation réalisés à travers le TT
universitaire et privé. L’innovation est donc la porte du TT.

En effet , les concepts d’innovation et de transfert de technologie sont étroitement liés. On peut
dire qu’un transfert de technologie aboutit généralement à une ou plusieurs innovations, puisqu’il
s’agit d’introduire des idées nouvelles dans l’Entreprise réceptrice qui peut aboutir au
développement d’une technologie qui lui est propre.

Cette appropriation peut se faire de différentes manières :

- Achat "clés en mains" auprès d'un partenaire qui possède et maitrise déjà la technologie. Ceci
inclut l'acquisition de licences ou le rachat d'une Entreprise existante.

- Embauche d'hommes qui la maîtrisent : qui peuvent être des jeunes ayant acquis la connaissance
d'une technique nouvelle au cours de leur formation, tout comme ils peuvent être débauchés chez
le concurrent, moyennant plus d’avantages.

- Acquisition des connaissances et du savoir-faire de base, auprès de laboratoires publics de


recherche ou de sociétés d'ingénierie, qui permettront d'élaborer sa propre technologie. Une autre
technique est largement répandue à travers le Monde. Il s’agit du « reverse engineering », qui
consiste à se procurer des échantillons des produits, à les démonter et à copier les méthodes
utilisées dans leur fabrication afin d’aboutir à des solutions nouvelles.

Par ailleurs, nous pouvons dire qu’en matière d’innovation, le transfert de technologie entre deux
Entreprises ou entre une Entreprise et un Centre technique pour le développement d’un nouveau
produit ou procédé, peut avoir plusieurs intérêts pour cette Entreprise :

 Proposer à ses clients une gamme plus étendue de produits ou de services ;

 Intégrer de nouvelles fonctions dans ses produits ;

 Proposer des solutions techniques plus complètes à ses clients ;

 Utiliser la complémentarité plutôt que la concurrence ;

 Maintenir son avance technologique, etc.


2.2.4. Les différentes formes d’un transfert de technologie
Les transferts technologiques peuvent prendre diverses formes.
Les plus connues sont : les licences, les franchises, les joint-ventures, les liens entre firmes,
l’acquisition de nouveaux produits ou procédés, la sous-traitance et la recherche en coopération.
Les caractéristiques de formes les plus importantes de transfert de technologie sont:
 La coopération technique 
Les accords entre partenaires techniques ont le plus souvent pour objectifs :
 D’adapter une technologie à une nouvelle application ou un nouveau secteur ;
 De répondre à de nouveaux besoins du marché (ceci peut mener à une « joint venture ») ;
 De développer un produit avec la compétence du développeur et les installations du
bénéficiaire ;
 Développer une nouvelle version d'un produit existant, en répondant aux besoins du marché.
 L’accord commercial avec assistance technique
Il s'agit de fournir certains services nécessaires au transfert d'une technologie, par :
1) Conseil sur l'utilisation d'un nouveau procédé ;
2) Contrôle qualité et formation du personnel ;
3) Maintenance et réparations des équipements ;
4) Assistance au démarrage d'une installation (l'assistance technique garantit en effet le
démarrage effectif).
 L’accord de fabrication (sous-traitance)
Ce type d'accord peut entrer dans un partenariat technologique lorsqu'il inclue le transfert de
savoir-faire, de technologie et/ou une formation spécifique.
 L’accord de licence
Il s'agit du transfert de certains droits du développeur d'une technologie (procédé ou savoir faire)
à un bénéficiaire licencié, moyennant finances (montant ou royalties). Une franchise industrielle
peut être considérée comme un type d'accord de licence. L’acquisition d’une licence coûte
souvent beaucoup moins cher que le développement d’une nouvelle technologie.
 La joint-venture
Ce type d'accord fournit les formes complètes de contrat entre les Entreprises. Ils impliquent
l'échange d'informations sensibles pour permettre le développement de nouvelles technologies, de
nouveaux procédés et de nouveaux produits.
 Le transfert de technologie par les IDE (Investissements Direct Etranger)
 Le Transfert Horizontal
Ce dernier se manifeste dans l’action de transférer une technologie d’un environnement
opérationnel vers un autre (exemple, d’une compagnie à une autre). Ainsi, le transfert horizontal
fait référence à une technologie établie qui a été transféré d’un environnement opérationnel à un
autre. Par ailleurs, le transfert horizontal est souvent associé avec la situation où la technologie
est transférée des pays industrialisés vers les pays en développement.
 Le transfert Vertical
Le transfert vertical, par contraste, fait allusion à la transmission d’une nouvelle technologie de sa
généralisation, durant les activités de recherche et de développement(R&D) dans le domaine de
la science et de la technologie entamés par les organismes spécialisés (universités, laboratoires de
recherche publics ou privés, etc.)

2.2.5.La propriété intellectuelle


Le transfert de technologie joue un rôle important tout au long du cycle de vie de la technologie,
de sa création à sa diffusion sur le marché, en passant par sa commercialisation.

La propriété intellectuelle est un instrument important à l’étape de la recherche-développement.


Elle permet de garantir la titularité des droits sur les résultats du travail intellectuel et la capacité
de vérifier que l’utilisation qui est faite de la propriété intellectuelle soit en accord avec la
mission et les valeurs fondamentales des institutions.

La propriété intellectuelle est également un instrument commercial puissant qui permet


d’acquérir une position sur le marché et l’exclusivité sur un nouveau produit ou procédé. De ce
fait, elle joue un rôle important pour attirer des partenaires et obtenir un retour sur
l’investissement consenti dans la recherche dans le cadre d’une collaboration à des fins de
développement ou de contrats de licence.

En effet , la propriété intellectuelle fait partie intégrante de notre vie quotidienne. Quel que soit le
lieu (le domicile, la rue, l'école, l'entreprise, la voiture, les grandes surfaces...), nous sommes
entourés d'inventions, de marques, de dessins et modèles, d'indications géographiques de
provenance, d'œuvres littéraires et artistiques susceptibles d'être protégés par un droit de propriété
intellectuelle.

Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), on entend par propriété


intellectuelle « les créations de l’esprit: les inventions, les œuvres littéraires et artistiques, mais
aussi les symboles, les noms, les images et les dessins et modèles dont il est fait usage dans le
commerce.

La propriété intellectuelle comporte deux branches:

- La propriété industrielle qui concerne les marques, les brevets, les inventions, les dessins et
modèles industriels…

- La propriété littéraire et artistique, qui s’applique aux œuvres de l’esprit, est composée du
droit d’auteur et des droits voisins…

2.2.6. Demande de brevet


a. Définition d’un brevet ?
Le brevet est un titre de la propriété industrielle qui confère à son titulaire un droit exclusif
temporaire d’exploitation de l’innovation dont il est l’objet.
b. Conditions de la brevetabilité
 La nouveauté
Est nouvelle l’invention qui n’est pas comprise dans l’état de la technique. L’état de la technique
est constitué par tout ce qui a été rendu accessible au public, avant la date de dépôt de la demande
ou la date de priorité valablement revendiquée pour cette demande et ce, par une description
écrite ou orale ou tout autre moyen.
 L’inventivité
L’invention doit également impliquer une activité inventive. C’est-à-dire qu’elle ne doit pas
découler, pour l'homme du métier, de manière évidente de l'état de la technique à la date du dépôt
de la demande de brevet.
 L'application industrielle
L’invention doit pouvoir faire l’objet d’application industrielle. Cette condition est remplie
lorsque l’invention peut être fabriquée ou utilisée dans tout genre d’industrie ou dans
l’agriculture.
 Ne sont pas considérées comme inventions :
 Les créations purement ornementales.
 Les découvertes et les théories purement scientifiques ainsi que les méthodes
mathématiques.
 Les plans, principes et méthodes destinés à être utilisés :
o Dans l’exercice des activités purement intellectuelles
o Les méthodes de traitement thérapeutique et chirurgical
o En matière de jeux
o Dans le domaine des activités économiques
o En matière de logiciels
o Les présentations d’informations
o Toute sorte de substance vivante existant dans la nature.
 Le brevet ne peut être délivré pour :
 les variétés végétales et les races animales ou les procédés essentiellement biologiques
d’obtention de végétaux ou d’animaux à l'exception des procédés biologiques médicaux et aux
produits obtenus par ces procédés,
 les inventions dont la publication ou la mise en œuvre serait contraire aux bonnes mœurs,
à l’ordre public, à la santé publique et à la sauvegarde de l’environnement.
c. Déposition d’une demande de brevet
Les demandes sont déposées auprès du département de la propriété industrielle de l'INNORPI.
 Pièces à fournir
 Une requête qui énonce le titre de l'invention, le nom et prénom du déposant et son
adresse, le nom et prénom de l'inventeur et, le cas échéant, le nom, prénom et adresse du
mandataire. L’annexe 1 donne requête de dépôt d’une demande de brevet .
 Une description de l'invention en double exemplaire, qui doit être suffisamment claire et
complète de sorte qu'une personne du métier dans le domaine correspondant de la technologie
puisse l'exécuter.
 Une ou plusieurs revendications en double exemplaire précisant le ou les éléments de
nouveauté dans ladite invention et qui doivent se fonder sur la description et indiquer l'étendue de
la protection qui est demandée par le brevet
 Un ou plusieurs dessins, en double exemplaire s'ils sont nécessaires à l'intelligence de la
description.
 Un abrégé descriptif de l'invention qui énonce brièvement les principaux éléments
techniques de l'invention.
 Un pouvoir du mandataire s'il y a lieu (sans légalisation).
 Paiement des redevances prescrites en matière de dépôt.
 L'indication que le déposant revendique le droit de priorité attaché à un précédent dépôt à
l'étranger, s'il y a lieu.
d. Qui peut déposer une demande de brevet d’invention ?
 Le dépôt d'une demande de brevet peut être effectué par toute personne physique ou
morale indépendamment de sa nationalité et du lieu de son domicile. Les demandeurs qui ont leur
domicile en Tunisie doivent déposer directement leurs demandes auprès de l'INNORPI ou être
représentés par un mandataire.
 Les non-résidents en Tunisie doivent être représentés par un mandataire domicilié en
Tunisie et muni d'un pouvoir signé par le demandeur.
e. Coût de protection d’un brevet
Le tableau 2 donne le cout de protection d’un brevet .
Tableau 2 : Cout de protection d’un brevet

Ces montants s’entendent en dinar tunisien (TND) toute taxe comprise (TTC).
f. Durée de protection d’un brevet d’invention
La durée de protection du brevet d'invention est de vingt ans à compter de la date de dépôt de la
demande. Les titulaires de brevets doivent, sous peine de déchéance, acquitter régulièrement les
annuités de maintien en vigueur de leurs brevets aux dates anniversaires du dépôt de la demande.
j. Maintien en vigueur des droits sur le brevet
A La date anniversaire de dépôt de la demande de brevet d’invention le déposant doit payer
chaque année les annuités de maintien en vigueur. En cas de non paiement, un délai de grasse de
06 mois est accordé avec un paiement de surtaxe pour chaque mois. A défaut de paiement les
droits sur les brevets seront déchus.
Le tableau 3 donne le paiement des droits sur les brevets .
Le tableau 3 : Paiement des droits sur les brevets .
Conclusion
Cette section est consacrée pour présenter la nécessité de l’innovation, l’importance de la
propriété intellectuelle, des généralités sur le processus du transfert technologique et tous les
informations nécessaire pour une demande de brevet .
Annexe 1 : requête de dépôt d’une demande de brevet
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