Wada TPG Diabetes - Mellitus 3.0 FR
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DIABÈTE SUCRÉ
1. Introduction
Lorsqu’ils ne sont pas maîtrisés, ces 2 types de diabète se caractérisent par une
augmentation de la production hépatique de glucose et une diminution du captage
du glucose dans les muscles et le tissu adipeux. Les diabétiques de type 1 sont
exposés à une lipolyse grave pouvant mener à l’acidocétose diabétique. Dans le
diabète de type 2, la sécrétion d’insuline restante contribue habituellement à
inhiber la lipolyse et la production de cétones; les patients atteints de cette forme
de diabète sont donc moins susceptibles de présenter une acidocétose, mais plus
exposés à un état hyperosmolaire non cétosique.
Les sportifs atteints de diabète peuvent participer à presque tous les sports de
compétition, à condition de prendre certaines précautions élémentaires. Les
mesures qui s’imposent doivent être personnalisées et ajustées régulièrement au
besoin. Pour pratiquer leur sport de façon sécuritaire, les patients diabétiques
doivent préalablement se soumettre à un examen médical complet, puis faire
l’objet d’un suivi régulier de façon à bénéficier d’un traitement optimal et d’un
dépistage d’éventuelles complications à long terme. La prudence est de mise chez
les sportifs qui présentent l’une ou l’autre des affections mentionnées ci-après
(point 2. C; 8.).
2. Diagnostic
A. Antécédents médicaux
B. Critères diagnostiques
Dans l’éventualité d’un résultat positif à l’un ou l’autre des trois tests ci-
dessus, on devra répéter l’épreuve en question afin d’écarter la possibilité
d’une erreur d’analyse, à moins que les antécédents et les signes
cliniques présents chez le patient ne laissent planer aucun doute quant au
diagnostic. On devra idéalement recourir à la même méthode d’analyse.
En cas de résultats contradictoires issus de deux tests différents, on
répétera celui ayant fourni le résultat positif pour le diabète.
Chez les sportifs dont le diagnostic de diabète vient d’être posé, on procédera à
une première évaluation complète, laquelle comprendra une anamnèse, un
examen physique, les analyses de laboratoire appropriées et, dans certains cas,
une évaluation par un spécialiste. Ces examens viseront essentiellement à
déterminer le type de diabète dont souffre le sportif et à déceler la présence de
toute complication liée à la maladie.
Les évaluations réalisées chez les sportifs atteints d’un diabète établi devraient
comporter une anamnèse provisoire, le recueil de données sur la durée de la maladie et
les antécédents familiaux, de même que des examens cardiovasculaire et physique
comprenant la mesure de la tension artérielle, un examen de la rétine, un examen des
pieds visant à dépister une neuropathie diabétique ou une maladie vasculaire
périphérique, la mesure du taux d’HbA1c, un bilan lipidique, une évaluation de la fonction
rénale et une analyse des urines (une liste de toutes les composantes d’une évaluation
complète figure à l’annexe 1). Tout sportif diabétique devrait subir des examens visant à
déceler la présence éventuelle de complications liées au diabète avant d’entreprendre un
programme d’exercices; les sportifs diabétiques devraient également se soumettre à des
évaluations médicales préparticipation et à des examens précompétition réguliers. Une
augmentation de l’activité physique peut précipiter la survenue d’un événement
cardiaque, y compris la mort subite chez les individus qui souffrent d’une coronaropathie
sous-jacente, d’une hypertension (non maîtrisée) ou d’une cardiomyopathie, des
affections davantage observées chez les personnes diabétiques. Par conséquent,
l’évaluation cardiaque initiale devrait comprendre la détermination des facteurs de
risque cardiovasculaires, y compris l’hypertension, la dyslipidémie et la neuropathie
autonome. Une épreuve d’effort pourrait également s’intégrer à cette première
évaluation du sportif.
On doit s’assurer que les sportifs ne présentent pas de troubles tels une
neuropathie périphérique grave, une rétinopathie préproliférante ou proliférante
ou un œdème maculaire, lesquels constituent des contre-indications à la pratique
d’exercices comportant des manœuvres de Valsava ou d’activités en haute
altitude. Chez certains patients diabétiques, la présence de ces troubles peut
également s’opposer à la pratique d’exercices vigoureux.
Bien que les diabétiques de type 1 aient parfois recours aux insulines
prémélangées, celles-ci s’avèrent moins commodes pour les sportifs, car leur
emploi n’offre pas la même souplesse que l’insulinothérapie intensive. Cette
dernière comporte l’administration d’une insuline basale à action prolongée et
d’une insuline prandiale à action rapide en injections ou l’utilisation d’une pompe
à insuline; l’insulinothérapie intensive permet au sportif d’ajuster sa dose
d’insuline peu de temps avant et après la pratique d’une activité physique.
De plus, l’insuline est aujourd’hui utilisée à un stade plus précoce que dans le
passé dans le traitement du diabète de type 2. En vertu des énoncés consensuels
en vigueur, qui s’appliquent aux adultes de plus de 18 ans, l’insuline est au
nombre des médicaments de premier plan dans les algorithmes de traitement.
Lorsque la modification des habitudes de vie et la prise de doses maximales de
metformine ne permettent plus d’atteindre les objectifs thérapeutiques, on devrait
envisager d’ajouter une insuline ou une sulfonylurée au traitement existant. Dans
le diabète de type 2, l’insuline est généralement intégrée au traitement en tant
qu’insuline basale administrée une fois par jour, le plus souvent au coucher.
Advenant que ce schéma ne soit toujours pas suffisant pour assurer l’atteinte des
valeurs cibles (habituellement un taux d’HbA1c entre 7 % et 7,5 %),
l’intensification de l’insulinothérapie constitue le traitement de prédilection.
B. Voie d’administration
C. Posologie
Les activités physiques modérées et intenses exercent des effets opposés sur la
glycémie plasmatique et commandent la mise en place de différentes stratégies
de prise en charge en vue de maintenir l’euglycémie. La réponse de la glycémie à
une combinaison d’activités modérées et intenses, un profil d’activité physique
appelé « exercice intermittent à haute intensité », a suscité peu d’intérêt du point
de vue de la recherche, malgré le fait que ce type d’exercice caractérise les profils
d’activités de la majorité des sports d’équipe et de plein air. Lors d’un
entraînement comportant des exercices à très haute intensité (valeurs de VO2
max d’environ 80 %) ou lorsqu’un exercice à haute intensité suit immédiatement
un exercice à faible intensité, la glycémie plasmatique a tendance à augmenter en
réponse à une élévation excessive de la concentration des catécholamines
circulantes, un phénomène qui commande l’administration d’une insuline à action
rapide après l’exercice. La pratique d’une activité prolongée peut également
entraîner une diminution de la contre-régulation glycémique.
Les sportifs diabétiques traités par l’insuline et les sulfonylurées courent un risque
accru de présenter une hypoglycémie pendant et après une activité physique en
raison de l’effet insulinosensibilisant de l’exercice. Ces sportifs doivent être
éduqués sur la façon de gérer leur diabète lorsqu’ils exercent une activité
physique afin de réduire au minimum le risque d’hypoglycémie.
Un besoin permanent en insuline est évident chez les sportifs atteints de diabète
de type 1.
Le traitement par l’insuline est essentiel à la survie des sportifs atteints de diabète
de type 1. Chez ces personnes, l’omission d’une dose ou l’administration d’une
dose insuffisante d’insuline entraîne un état d’hyperglycémie, lequel pourrait
évoluer vers l’acidocétose diabétique, une complication potentiellement mortelle.
Les sportifs qui n’obtiennent pas une maîtrise glycémique suffisante malgré un
traitement par l’insuline présentent un risque accru de complications à long terme
et de lésions des organes cibles pouvant comprendre une rétinopathie, une
néphropathie, diverses neuropathies, un pied diabétique ou une cardiopathie
ischémique.
Le sportif atteint de diabète de type 2 qui doit recevoir de l’insuline pour maintenir
une glycémie satisfaisante présente la même susceptibilité accrue de
complications à long terme liées à sa maladie si son insulinothérapie est
interrompue. Il s’expose également à un risque de décompensation métabolique
qui pourrait entraîner un épisode d’hypoglycémie, sans toutefois mener à
l’acidocétose.
6. Surveillance du traitement
Une autosurveillance étroite de la glycémie est cruciale pour tous les sportifs
atteints de diabète; ceux qui s’adonnent à des activités physiques intenses ou
prolongées doivent mesurer leur valeurs glycémiques encore plus fréquemment
(et pour de plus longues périodes suivant l’activité). Tout épisode d’hypoglycémie
devrait être documenté et lié à l’intensité de l’entraînement, aux valeurs
glycémiques avant l’exercice, à l’apport alimentaire et liquidien, au schéma
insulinique basal-bolus, aux conditions environnementales, etc., et utilisé pour
adapter l’entraînement futur, le régime alimentaire et/ou les schémas
thérapeutiques en conséquence.
La fréquence des mesures du taux d’HbA1c est fonction des besoins de chaque
personne, allant d’une ou deux fois par année chez les sportifs présentant un
diabète stable à une fois tous les trois mois, voire plus souvent, chez les sportifs
dont la maîtrise glycémique n’est pas satisfaisante ou qui sont soumis à un
traitement très intensif. La valeur cible d’HbA1c généralement admise pour la
plupart des diabétiques s’établit à 7 % ou moins, les objectifs pourront être plus
ou moins stricts chez un sportif donné, p. ex., selon sa prédisposition à
l’hypoglycémie.
8. Précautions adéquates
Lorsqu’un sportif atteint de diabète de type 1 est privé d’insuline pendant plus de
12 heures et présente un état de cétose, l’exercice peut aggraver l’hyperglycémie
9. Références
2. Chipkin SR, Klugh SA, Chasan-Taber L. Exercise and diabetes. Cardiol Clin.
2001 Aug;19(3):489-505.
3. Gallen IW, Hume C, Lumb A. Fuelling the athlete with type 1 diabetes.
Diabetes Obes Metab. 2011 Feb;13(2):130-6. doi: 10.1111/j.1463-
1326.2010.01319.x.
5. Kourtoglu GI. Insulin therapy and exercise. Diabetes Res Clin Pract. 2011
Aug;93 Suppl 1:S73-77.
6. Nathan DM, Buse JB, Davidson MB, Ferranini E, Holman RR, Sherwin R,
Zinman B Medical Management of Hyperglycemia in Type 2 Diabetes: A
Consensus Algorithm for the Initiation and Adjustment of Therapy. A
consensus statement of the American Diabetes Association and the European
Association for the Study of Diabetes. Diabetes Care. 2009 Jan;32:192-203.
doi: 10.2337/dc06-9912
Appendice 1
Antécédents médicaux
Examen physique
Analyses de laboratoire
● Mesure du taux d’HbA1c, en l’absence de données pour les deux à trois derniers mois
Évaluation des paramètres suivants, si non réalisée/disponible pour la dernière année :
● Profil lipidique à jeun, y compris les taux de cholestérol total, LDL et HDL, et la
triglycéridémie
● Épreuves de la fonction hépatique
● Taux d’excrétion urinaire de l’albumine et rapport albumine-créatinine sur spot
urinaire
● Créatininémie et taux de filtration glomérulaire
● Dosage sérique de la thyréostimuline chez les personnes atteintes de diabète de
type 1 et/ou de dyslipidémie, et chez les femmes de plus de 50 ans
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