Stereochimie
Stereochimie
Stereochimie
La stéréochimie étudie l’arrangement des atomes dans l’espace. L’isomérie qui résulte d’un
arrangement différent des atomes d’une molécule dans l’espace, porte le nom de stéréoisomérie.
A et B sont des
oui stéréosimères de
conformation
Peut‐on passer de A à B
A et B sont des ou de B à A par rotation
stéréoisomères autour de liaisons
A et B sont des A et B sont des
simples ? oui
stéréosimères de énantiomères
A et B sont des images
configuration. Pour passer
non l'un de l'autre dans un
d'une molécule à l'autre il
miroir ?
faut cassert au moins une A et B sont des
liaison non
diastéréoisomères
Isomérie de Constitution
On parle d'isomérie quand deux molécules possèdent la même formule brute mais ont des structures
différentes. À partir d’une même formule brute plusieurs enchaînements d’atomes sont donc
possibles en respectant la valence des atomes : on parle d’isomérie de constitution ou de structure.
Pour passer de l’une à l’autre il faut casser des liaisons.
Stéréoisomérie de Conformation
La libre rotation autour d’une liaison simple (ici C‐C) entraine une infinité de conformations. Une
conformation représente donc une des positions relatives de la molécule lors de sa rotation autour
de l’axe C‐C. Par exemple l’éthane :
Les conformations éclipsées sont moins stables que les décalées.
Stéréoisomérie de configuration
L’isomérie de configuration correspond à un arrangement différent des atomes de la molécule ; les
isomères configurationnels sont isolables et il n’est pas possible de passer d’un isomère à un autre
sans réaliser la rupture d’au moins une liaison. Il existe 2 types d’isomérie de configuration :
l’isomérie géométrique (Z/E et cis/trans) et l’isomérie optique (S/R). Pour nommer les différents
isomères, il faut appliquer les règles de Cahn, Ingold et Prelog (CIP).
Règles CIP
Il s’agit de classer par un ordre de priorité les groupes liés à un atome dit central. Le classement par
priorité décroissante s’applique d’abord aux atomes liés à l’atome central, dit de rang 1. La priorité
des atomes diminue quand leur numéro atomique Z diminue. Pour deux isotopes, l’atome de
nombre de masse le plus élevé a priorité.
Exemple : 1‐chloro‐1‐méthoxyéthane
Les atomes de rang 1 sont classés 17Cl > 8O > 6C > 1H
La priorité décroissante des groupes est alors : ‐Cl > ‐OMe > ‐CH3 > ‐H
Dans le cas de plusieurs atomes identiques au même rang, on recommence le classement sur les
atomes de rang 2, puis si nécessaire de rang 3 jusqu’à ce que l’on atteigne un atome de nature
différente qui permet alors une distinction de priorité.
Enfin, une liaison multiple est comptée comme autant de liaisons simples, ainsi chaque atome
engagé dans une liaison multiple est répété autant de fois qu’il est lié dans cette liaison (éléments
fantômes). Par exemple, le cas de la fonction acide carboxylique :
Isomérie géométrique éthylénique
La présence d’une double liaison introduit une rigidité dans la molécule et il n’y a plus possibilité de
libre rotation. Pour une molécule éthylénique ayant 4 substituants différents on constate l’existence
de deux isomères distincts, isolables, non superposables :
1 1 1 2
A C A D
ou
2 B D B C 1
2 2
Z E
avec ABCD et si A>B et C>D
Pour les distinguer et leur attribuer une configuration, on utilise les règles CIP. On détermine la
priorité sur chaque atome de carbone de la liaison double. Lorsque le composé possède une double
liaison disubstituée (chaque atome de carbone de la double liaison porte un hydrogène) alors
l’isomérie est appelée cis/trans.
Isomérie optique
Une molécule est dite chirale si et seulement si elle n’est pas superposable à son image dans un
miroir. Une condition suffisante de chiralité (mais non nécessaire) est une molécule possédant un
seul centre asymétrique (atome « A » lié à 4 substituants tous différents), noté A*. La configuration
de ce centre asymétrique est réalisée par les règles CIP. L’énantiomérie est la relation entre deux
structures images l’une de l’autre dans un miroir plan et non superposables. Chacune de ces
structures est donc chirale. Ces deux structures sont énantiomères l’une de l’autre. Le passage d’un
énantiomère çà l’autre s’appelle inversion de configuration.
Des diastéréoisomères sont des isomères de configuration, non image l’un de l’autre dans un miroir.
L’existence de diastéréoisomères est due à la présence d’une double liaison ou de plusieurs centres
asymétriques. Une structure possédant n centres asymétriques comporte au maximum 2n
stéréoisomères.
Exemple pour n=2 : 4 stéréosimères au maximum
Composé Méso
Un composé méso est un stéréo‐isomère qui possède un plan ou un centre de symétrie. Par exemple,
cherchons les isomères de l’acide tartrique :
Les isomères III et III’ sont identiques à cause du plan de symétrie. Au total, il n’y a que 3
stéréoisomères.
Chiralité axiale et atropoisomérie
La chiralité est une propriété globale de la molécule. Elle est liée à l’absence de plan et de centre de
symétrie. Une molécule peut être chirale sans posséder de centres stéréogènes : c’est le cas de la
chiralité axiale
ou de l’atropoisomérie
Propriétés physiques des énantiomères et diastéréoisomères
Deux diastéréoisomères ont des propriétés physiques différentes (températures de changement
d’état, densité…) et sont donc facilement séparables. Deux énantiomères ont toutes les propriétés
physiques identiques à l’exception de leur pouvoir rotatoire (les énantiomères n’interagissent pas de
la même façon sur une onde plane polarisée rectilignement).
Deux énantiomères sont optiquement actifs et si le pouvoir rotatoire de l’un vaut α alors celui de
l’autre énantiomère vaudra –α. Deux diastéréoisomères chiraux sont optiquement actifs. Il n’y a
cette fois‐ci aucune relation entre leur pouvoir rotatoire. Si α = 0, soit la molécule est achirale, soit il
s’agit d’un mélange racémique (mélange de deux énantiomères à 50‐50). Par exemple, l’acide
mandélique :