Livret Apiculture Def v3
Livret Apiculture Def v3
Livret Apiculture Def v3
1
Réalisé par
Avec le concours de
Relecture
2
AVANT PROPOS
Ce livret va vous guider dans vos premiers pas d’apiculteur. Il apporte des
réponses aux diverses interrogations pratiques d’un débutant. Il vous est offert pour vous
aider à satisfaire à toutes vos obligations réglementaires (déclaration, installation, registre
d’élevage, prophylaxie, fiscalité, protection des voisins…) mais aussi pour vous aider à
comprendre votre colonie et l’entretenir dans de bonnes conditions d’élevage et de santé.
La lecture de ce livret va sans doute aussi susciter des questions. Vous allez
découvrir que l’apiculture nécessite une remise en question régulière si on souhaite
progresser et préserver les abeilles. Des adresses utiles vous sont fournies et la lecture
d’une liste non exhaustive d’ouvrages vous est conseillée afin de parfaire vos
connaissances. N’hésitez pas à suivre les liens Internet qui vous sont proposés, contacter
les organismes cités ou lire les livres conseillés. Cela vous permettra de bien élever et de
maintenir vos colonies en bonne santé.
Bonne lecture et bonne découverte de l’abeille mellifère.
Le Comité rédactionnel
3
Les obligations de l’apiculteur
- Déclaration des ruchers et des transhumances
- Respect des distances et essaimage
- Déclaration de suspicion de maladie
- Registre d’élevage
- Respect de la réglementation sur les médicaments
- Article L214 du Code Rural
- Eviter de faire piquer les autres et se protéger des piqûres
- Déclarer fiscalement et socialement les colonies/production
Le bien-être de ma colonie
- Comportement normal d’une abeille/colonie
- Alimentation : les bases les emplacements
- Bonnes pratiques apicoles
ANNEXES ou ENCADRES
- Règlementation
4
LES
DE L’APICULTEUR
5
Pourquoi dois-je déclarer mes ruches ?
Cette déclaration concourt à une meilleure connaissance
du cheptel apicole français
et participe à sa gestion sanitaire, par exemple,
en cas de trouble sanitaire dans votre secteur géographique,
l’état est en mesure de vous contacter Lien utile
et vous pourrez réagir rapidement.
Votre déclaration, jusqu’en 2021 contribuait à obtenir des Lien utile pour réaliser la
aides européennes, soutien à la réalisation d’actions en déclaration des ruches :
faveur de la filière apicole française.
https://www.mesdemarches.agr
iculture.gouv.fr/demarches/part
iculier/effectuer-une-
declaration-55/article/declarer-
des-ruches
2. Implantation des ruchers :
2.1 Respect des distances :
Selon le Code Rural : Partie législative (Articles L111-1 à L830-1)/Livre II : Santé publique vétérinaire et protection
des végétaux (Articles L211-1 à L273-4)/Titre Ier : La garde et la circulation des animaux et des produits animaux
(Articles L211-1 à L215-14)
Vous devez vérifier si des dispositions préfectorales existent, à défaut de celles-ci, allez vérifier ce que le maire de
votre commune a édicté comme distances règlementaires.
« A défaut de l'arrêté préfectoral prévu par l'article L. 211-6, les maires déterminent à quelle distance des
habitations, des routes, des voies publiques, les ruchers découverts doivent être établis. Les maires prescrivent
aux propriétaires de ruches, toutes les mesures qui peuvent assurer la sécurité des personnes, des animaux, et aussi
la préservation des récoltes et des fruits ».
« Toutefois, ne sont assujetties à aucune prescription de distance les ruches isolées des propriétés voisines ou
des chemins publics par un mur, une palissade en planches jointes, une haie vive ou sèche, sans solution de
continuité ».
Ces clôtures doivent avoir une hauteur de 2 mètres au-dessus du sol et s’étendre sur au moins 2 mètres de
chaque côté de la (ou des) ruche(s). »
Exemple en Loire Atlantique, issu de l’arrêté préfectoral :
Les ruches peuplées ne doivent pas être placées à moins de 10 m de la voie publique et des propriétés voisines.
Dans le cas où les propriétés voisines sont des bois, des landes ou des friches, cette distance est de 5 m au moins.
Elle est de 100 m au moins si les propriétés voisines sont des habitations ou des établissements à caractère
collectif (hôpitaux, casernes, écoles, etc…).
Où vous renseigner ? Site de la préfecture, de la DD(ETS)PP de votre département, de la chambre d’agriculture de
votre région, voire à la Mairie.
Les NAPI attribués avant le 16 février 2016 commençaient par les 2 chiffres du département de résidence de
l’apiculteur suivis de 4 ou 6 autres chiffres. Depuis le 16 février 2016, les NAPI attribués commencent par la
lettre A suivie de 7 chiffres sans référence à quelque département que ce soit.
7
3. Déclaration de suspicion de maladie
Il est possible que vous constatiez des maladies sur vos colonies d’abeilles.
Certaines doivent être déclarées aux services de l’Etat et vont faire l’objet d’une enquête épidémiologique.
Débutant en apiculture, vous ne serez pas toujours à même de suspecter ces maladies (voir chapitre consacré),
vous pourrez vous rapprocher d’un vétérinaire, d’un dispositif de déclaration (type OMAA observatoire des
mortalités et des affaiblissements de l'abeille mellifère), d’une organisation santaire ou des services de l’Etat
(DD(ETS)PP) de votre département pour vous aider dans la déclaration du cas et les démarches à effectuer.
(https://circulaire.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000037556786/2018-11-02)
(Article 3 de l'arrêté du 23 décembre 2009 établissant les mesures de police sanitaire applicables aux maladies
réputées contagieuses (maladie réglementée) des abeilles et modifiant l'arrêté interministériel du 11 août 1980
relatif à la lutte contre les maladies réputées contagieuses (maladies réglementées) des abeilles).
8
4. Registre d’élevage
Un registre d’élevage doit être tenu pour tous les élevages d’animaux dont la chair ou les produits sont
susceptibles d’être cédés en vue de la consommation (hors auto-consommation). Il est donc obligatoire pour tout
apiculteur qui commercialise sa production, ou donne la production de ses ruches à des membres de sa famille,
des voisins, des amis (arrêté du 5 juin 2000 relatif au registre d’élevage). Le détenteur tient le registre d'élevage
de façon ordonnée.
9
La fiche synthétique des caractéristiques de l'exploitation
- Le numéro NAPI de l'exploitation
- Le nom et l'adresse de l'exploitation
- Le nom du détenteur et son adresse si elle est différente de celle de l'exploitation
- Si le détenteur est une personne morale ou s'il s'agit d'une personne physique qui délègue à un tiers la charge
de tenir tout ou partie du registre, le (ou les) nom(s) de la (ou des) personne(s) physique(s) chargée(s) de tenir
le registre d'élevage, en précisant leurs fonctions et la période pendant laquelle ils ont cette charge
- Lorsque le propriétaire des animaux n'est pas le détenteur : le nom et l'adresse du propriétaire des animaux
- Les lieux et constructions de l'exploitation sur lesquels les animaux sont détenus à titre habituel ou occasionnel,
par exemple sous forme d'un plan de masse
- Les espèces et caractéristiques des animaux détenus sur l'exploitation.
La fiche synthétique des données relatives à l'entretien des animaux et aux soins qui leur
sont apportés
- Les résultats d'analyse obtenus en vue d'établir un diagnostic ou d'apprécier la situation sanitaire des animaux
ou de l'exploitation
- Les comptes rendus de visite ou bilans sanitaires établis par tout intervenant
- Les ordonnances
- Les bons de livraison ou un renvoi aux factures concernant les médicaments vétérinaires qui ne sont pas soumis
à prescription et n'ont pas fait l'objet d'une ordonnance.
- L'enregistrement des traitements effectués sur les ruchers avec l'indication :
- De la nature des médicaments (nom commercial ou à défaut substance(s) active(s)
- Des ruchers concernés par le traitement, et de la quantité administrée par ruche, ces mentions
pouvant être remplacées par une référence à l'ordonnance relative au traitement administré si
l'ordonnance comporte ces indications
- De la date de début ou de la période de traitement.
10
La fiche synthétique des données relatives aux interventions des vétérinaires
L’apiculteur doit effectuer le classement des résultats d'analyse obtenus en vue d'établir un diagnostic ou
d'apprécier la situation sanitaire des abeilles, des comptes rendus de visite ou bilans sanitaires, des ordonnances,
ainsi que des prescriptions des agents spécialisés en pathologie apicole.
Les mêmes dispositions s'appliquent pour toute intervention :
- des fonctionnaires et agents qualifiés titulaires ou contractuels relevant de la direction chargée des services
vétérinaires du ministère de l'agriculture appartenant aux catégories désignées conformément à l'article L. 311-1
du code rural et intervenant dans les limites prévues par ledit article
- des agents spécialisés en pathologie apicole, habilités par l'autorité administrative compétente et intervenant
sous sa responsabilité dans la lutte contre les maladies apiaires.
Le registre d’élevage doit être conservé pendant une durée minimale de cinq ans suivant l’année de prise en
compte de la dernière information enregistrée.
Mais il faut comprendre que tout produit utilisé pour un traitement, même s'il n'entraine pas de résidus, est
considéré comme médicament et doit suivre les réglementations prévues à cet effet, notamment être soumis à
des règles de prescription, de délivrance et d'utilisation. Tout produit fût-il en apparence anodin (extrait végétal
ou autre), s’il est accompagné d’une allégation thérapeutique, est donc un médicament au sens de la
réglementation (directive 2001/82/CEE art. 1 & 2-2).
La livraison à la consommation des denrées produites par les animaux traités, n’est autorisée que si les
médicaments administrés ont été prescrits conformément à la réglementation (Code Rural art. R 234-3 à 234-14).
L’ordonnance sécurise l’usage du médicament sous tous ses aspects, et adapte la prescription à chaque cas
particulier en apportant un conseil sans équivalent.
Il est interdit d’administrer à des animaux dont les produits sont destinés à la consommation humaine des
substances sans autorisation, ni de les détenir sans justification (Code Rural L 234-2).
Aucun médicament vétérinaire ne peut être mis sur le marché s'il n'a reçu au préalable une autorisation de mise
sur le marché (AMM) délivrée par l'autorité administrative compétente (Code Santé Publique art. L. 5141-5).
Cette AMM prend en compte le nécessaire respect dans les denrées, des limites maximales de résidus autorisées
(LMR). Elle garantit : primo la qualité pharmaceutique des substances ; secundo la sécurité pour les espèces cibles,
l’utilisateur, le consommateur, les espèces non-cibles et l’environnement ; tertio, l’efficacité qui est démontrée
par le laboratoire, au niveau du rucher, sur la base d'une comparaison avec des groupes témoins de ruches non
traitées.
En France, les seuls médicaments à avoir une AMM en apiculture sont les médicaments de lutte contre Varroa
destructor.
L’AMM est toujours attribuée pour une spécialité, et non pour la (ou les) substance(s) active(s) qu’elle contient.
L’efficacité minimale requise est, dans les conditions expérimentales, de 95 % pour les substances dites
synthétiques, et de 90 % pour les substances d’origine naturelle dites non synthétiques.
Depuis 2018 : les médicaments destinés à lutter contre Varroa sont au nombre de 13 spécialités, représentant 6
substances actives.
Ces spécialités sont exceptionnellement dispensées d’une prescription (ordonnance) pour leur délivrance mais
toujours soumises aux règles de délivrance des médicaments vétérinaires : elles ne sont pas en « vente libre ».
La délivrance de ces médicaments est assurée par les ayants droits de la pharmacie vétérinaire, chacun selon des
modalités bien définies : vétérinaire, pharmacien, groupement apicole porteur d’un PSE (programme sanitaire
d’élevage). 11
Traitements disponibles pour traiter la varroose en France au 01.07.2021 (actualisation sur
http://www.ircp.anmv.anses.fr/):
Temps
Dispositif et matière
NOM DEPOSE Voie Dose Durée d'attente miel
active
(j)
Eponge imprégnée de 15 g
4 plaquettes par 1 plaquette tous
APILIFE VAR ND de thymol + menthol, Externe 0
colonie les 7 jours
camphre et eucalyptus
5-6 ml de la
dispersion par
Acide oxalique Poudre et
espace intercadre
OXYBEE ND Poudre et solution solution pour 1 fois 0
occupé par des
(différents dosages) dispersion
abeilles. Ne doit pas
dépasser 54 ml.
12
L’AMM est accordée pour 5 ans, puis renouvelée sans limitation de durée après ré-évaluation du rapport bénéfice
/ risque. Cette évaluation est effectuée à la lumière des informations objectives éventuellement remontées par les
utilisateurs de la spécialité durant les cinq années écoulées.
Avec la procédure d’obtention de l’AMM et les règles de prescription, il s’agit là du troisième dispositif de
sécurisation de l’usage du médicament : la pharmacovigilance.
En effet, en cas d’observation d’effets indésirables ou d’efficacité insuffisante d’un médicament, il convient de le
déclarer au dispositif de pharmacovigilance vétérinaire. Le dossier doit être sérieux et solidement construit.
(https://pro.anses.fr/notificationMV/)
Cas de la phytothérapie.
Le remède phytothérapique répond à la définition du médicament vétérinaire ; S’il n’existe aucune spécialité
phytothérapique destinée aux abeilles ayant reçu une AMM, cette pratique relève de la « cascade » (directive
n°2001/82/CE du 6 novembre 2001). Elle est donc soumise à prescription obligatoire, et doit utiliser uniquement
des substances inscrites au tableau 1 des LMR (120 substances végétales y sont inscrites, sur les 300 plantes
d'usage courant en médecine). Ces substances sont définies pour toutes les espèces animales productrices de
denrées.
13
Quelques exemples de pratiques interdites :
Puis-je utiliser un
médicament contenant une
substance active n’ayant pas
de LMR pour l’espèce ?
Puis-je faire importer un médicament autorisé ailleurs en Europe
(et en dehors de l’Europe) mais non autorisé en France,
sans demande d’autorisation à l’ANMV,
même s’il contient la même substance active ?
Tout apiculteur est susceptible d’être contrôlé, par exemple en matière de pharmacie d’élevage (L. 234-3 et L. 234-4)
En cas de non-respect, les mesures administratives comprennent séquestration et recensement, destruction des
animaux et des produits, mise sous surveillance de l’exploitation ; le tout, aux frais de l’apiculteur.
En outre il s’agit d’un délit, passible de 6 mois de prison et 30 000€ d’amende. Selon la molécule en question, il peut
s’agir de délits Code consommation : tromperie / falsification pouvant porter atteinte à la santé de l’être humain ou de
l’animal, passible de 7ans de prison et 750 000 € d’amende.
14
6. Obligations de tout éleveur, applicables à l’apiculteur :
Respect de ses abeilles, bien-être animal Article L214 du Code Rural
Article L214-1
Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec
les impératifs biologiques de son espèce.
Article R214-17
Il est interdit à toute personne qui, à quelque fin que ce soit, élève, garde ou détient des animaux
domestiques ou des animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité :
1° De priver ces animaux de la nourriture ou de l'abreuvement nécessaires à la satisfaction des besoins
physiologiques propres à leur espèce et à leur degré de développement, d'adaptation ou de domestication ;
2° De les laisser sans soins en cas de maladie ou de blessure ;
3° De les placer et de les maintenir dans un habitat ou un environnement susceptible d'être, en raison de son
exiguïté, de sa situation inappropriée aux conditions climatiques supportables par l'espèce considérée ou de
l'inadaptation des matériels, installations ou agencements utilisés, une cause de souffrances, de blessures ou
d'accidents ;
4° De mettre en œuvre des techniques d'élevage susceptibles d'occasionner des souffrances inutiles aux
animaux compte tenu de la sensibilité de l'espèce concernée et du stade physiologique des animaux.
,
Afin d'assurer des conditions de détention des animaux d'élevage répondant aux impératifs biologiques de
leur espèce, le ministre chargé de l'agriculture peut imposer aux éleveurs professionnels le suivi de
formations à la mise en œuvre de pratiques d'élevage respectueuses du bien-être animal.
Classification des réactions anaphylactiques selon leur gravité aux piqûres d’hyménoptères :
DE MA COLONIE
Comme évoqué en introduction (revoir également article L-214 du Code Rural), posséder une colonie d’abeilles implique
de devenir un éleveur. Ce statut crée des obligations, notamment de s’assurer du bien-être des animaux dont on a la
charge. L’abeille domestique est un animal d’élevage. Les apiculteurs sont soumis au décret n° 1625 du 18/12/20 portant
sur l'obligation de désigner un référent Bien Etre Animal (souvent l'apiculteur lui-même) au 1er janvier 2022.
Le bien-être animal désigne « l’état physique et mental d’un animal en relation avec les conditions dans lesquelles il vit et
meurt ». Ce code s’applique aux animaux aux termes du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l'OIE,. Comme
indiqué il concerne les animaux terrestres.
Cette notion de bien-être se réfère aux « cinq libertés fondamentales » énoncées en 1965 et universellement reconnues,
ces cinq libertés décrivent les attentes de la société vis-à-vis des conditions de vie des animaux lorsqu'ils sont placés
sous la responsabilité de l'être humain, à savoir :
Absence de faim, de soif et de malnutrition,
Absence de peur et de détresse (visible en présence de bioagresseur tel Aetina tumida ou Vespa velutina)
Absence de stress physique ou thermique (se renseigner sur la conduite à tenir en hiver, lors de canicule etc.).
Absence de douleur, de lésions et de maladie,
Possibilité pour l’animal d’exprimer les comportements normaux de son espèce (se déplacer, voler, butiner,
élever, stocker, construire, hiverner…etc).
18
2. Les bases de l’alimentation et le choix des emplacements
Parmi les ressources naturelles de l’abeille domestique (Apis mellifera), on distingue :
Le pollen
Récolté sur les étamines des fleurs, il représente
essentiellement une source de protéines et d’acides aminés,
de vitamines, de minéraux, de stérols et autres lipides.
L’abeille dispose d’outils spécifiques pour récolter et transporter
le pollen (peignes et corbeilles sur les pattes). Il est ensuite
stocké dans la colonie sous forme de « pain d’abeilles ».
Si votre colonie évolue bien, vous verrez déjà en l’observant de l’extérieur que les
butineuses rentrent du pollen (pelotes dans les corbeilles des pattes). C’est un
premier signe que la colonie élève du couvain.
L’ANSES (dans un rapport sur les facteurs de stress de la colonie) évoque le besoin annuel de 20 kg de pollen pour
une colonie de 50 000 abeilles (Anses juillet 2015, rapport collectif, avis d'experts). D'autres auteurs citent des
chiffres allant de 25 à 50 kilos de pollen pour une colonie ayant élevé 200 000 abeilles, (Somerville, 2001
Bruneau2006).
Le nectar
Présent dans les nectaires des fleurs, le nectar est une solution aqueuse plus ou moins concentrée en sucres dont
elle est la source naturelle principale. Le taux et le type de sucre (glucose, fructose, saccharose…) contenus dans le
nectar sont variables en fonction des espèces végétales.
(L’abeille récolte également du miellat, une substance riche en sucres et notamment en sucres complexes. Il est
généralement produit par un insecte piqueur suceur, comme le puceron, qui se nourrit de la sève des végétaux et
excrète un excédent sucré que l’on appelle miellat).
Le nectar et le miellat seront transformés par l’abeille et stockés sous forme de miel, soit dans le corps de ruche,
soit dans la hausse.
Voici deux exemples pour illustrer les besoins en sucre d’une colonie :
L’hivernage
Il a un coût énergétique élevé, Seeley et Visscher (1985) ont évalué la perte de poids des petites colonies
principalement en raison de la consommation de miel au moins à 20 kg entre juillet et avril dans un climat tempéré. La
perte de poids (et donc le coût énergétique), est plus élevé pendant les périodes où du couvain est présent en hiver
(0,84 kg/semaine) (Brodschneider R. Crailsheim K.2009). C’est le cas dans les régions avec un hiver doux.
La thermorégulation hivernale sans couvain, nécessaire pour la survie des colonies nécessite seulement 0,42
kg/semaine.
Et l’eau !
Celle-ci n’est pas stockée mais utilisée au fur et à mesure des besoins d’élevage, de thermorégulation ou de maintien
d’hygrométrie. L’abeille doit y avoir accès en permanence dans l’environnement.
Risque de famine ?
Parfois, votre colonie ne sera pas en mesure
d’assurer ces besoins : lors de conditions
météorologiques défavorables (pluie ou
sécheresse excessive et persistante, grands froids), Comment éviter ou pallier
par manque de ressources naturelles présentes un manque d’apport ?
dans la zone de butinage (trou de miellée) ou
encore parce que l’apiculteur prélève trop de miel En priorité, on choisit un lieu adapté qui semble
sans veiller à en laisser à sa colonie. pourvoir aux besoins de la colonie.
Idéalement, ce lieu (en dehors des obligations
règlementaires à respecter) devra disposer d’une
source d’eau permanente et d’un environnement
floral qui permettra des miellées et des pollinées
régulières et étalées tout au long de la saison.
Lors des visites, il faut surveiller la bonne santé et les réserves constantes de la colonie pour vérifier que
l’emplacement répond aux besoins de celle-ci.
Pour information, un cadre de corps de type Dadant peut contenir 4 kg de réserves de miel s’il est rempli (de l’ordre de
400g de miel par dm2).
C’est donc la surveillance que l’apiculteur va exercer sur ses colonies qui va permettre de suivre
la rentrée régulière des apports et la bonne santé des colonies qui en découle :
observation de la planche d’envol, visite et examen des réserves, de l’aspect du couvain…
20
3. Les bonnes pratiques apicoles :
Dans le choix du matériel, le souci doit être d’assurer aux colonies un habitat sain :
→ remplacement des ruches vétustes, usage d’un plancher grillagé (à obturer l’hiver parfois), etc.
Une conduite globale de sélection « douce » implique de diviser les bonnes colonies (hygiéniques, peu de varroa
etc.) ; de connaitre l’âge de ses reines même si on ne les marque pas ; de ne pas multiplier des colonies à problèmes,
d’écarter les « mauvaises » colonies … ou leur reine.
21
L’exposition environnementale du rucher inclut les conditions climatiques, l’ensoleillement, l’humidité ambiante
etc. Par ailleurs la position des ruches si elle est mal pensée, est susceptible de favoriser la dérive, rendre difficile
le travail au rucher, nuire à l’ambiance dans la ruche.
L’exposition au danger, surtout par l’environnement apicole, a des conséquences : sur les échanges des colonies
avec l’environnement, sur la dispersion des agents pathogènes entre colonies, sur la lutte collective contre les
maladies.
Concernant le risque toxique ou polluant (principalement en relation avec les floraisons), il peut être utile de
consulter le site départemental de se renseigner sur les risques des ravageurs de culture, et de discuter de façon
constructive avec les agriculteurs du voisinage amenés à traiter leurs cultures. On pourra aussi consulter l’outil
BeeGIS de l’ITSAP (https://itsap.asso.fr/).
En période d’élevage on conseille au moins un cadre de pollen ou pain
d’abeilles, de 4 ou 5 couleurs différentes. L’usage des trappes à pollen
doit être modéré, en raison du risque de carences induites.
Il est généralement conseillé de renouveler les cires de corps, au rythme de 2 à 3 cadres par an au minimum. Si
l’achat est nécessaire, acquérir uniquement de la « cire d’abeille » pure ; l’autosuffisance en la matière est
souhaitable, mais la quantité de cire d’opercule obtenue dépend de la quantité de miel produite et des techniques
d’extraction.
Il faut profiter de toutes occasions pour observer les colonies, ne serait-ce qu’extérieurement, c’est-à-dire au trou
de vol ; on peut apprendre beaucoup de choses de cette simple observation, même si elle est insuffisante pour
évaluer le bon état de santé des colonies.
Tout au long de la saison apicole, il est important d’acquérir des réflexes à appliquer lors de chaque visite afin de
contrôler la bonne santé de vos colonies. Privilégier des visites courtes et efficaces perturbe moins les colonies.
Durant la période d’activité des abeilles, il est recommandé d’effectuer une visite d’extérieur deux fois par
semaine.
Les visites sanitaires quant à elles, consistent à visiter en détail chaque colonie, en examinant soigneusement les
populations, le couvain, les réserves, et globalement les conditions de vie.
Il est nécessaire d’effectuer ces visites au moins 2 à 3 fois par an (compter environ 10mn/colonie), et après
l’essaimage si massif, et de façon ciblée en cas de besoin, dans l’optique de la maîtrise des facteurs de risques.
Il est en outre impératif avant tout transfert de matériel entre colonies (cadres de couvain ou de réserve par
exemple), d’être certain de bien maîtriser son état sanitaire : à l’occasion des constitutions d’essaims,
renforcement, équilibrage des colonies, réunion etc.
La traçabilité des colonies et essaims est aussi un élément important de cette maîtrise.
L’utilisation de grilles à reine permet une meilleure sécurité sanitaire malgré les inévitables positionnements
successifs de hausses sur diverses colonies, l’absence de couvain dans les hausses y réduisant ainsi la charge
potentielle d’agents infectieux.
22
Il faut travailler proprement, en respectant le principe de « marche en avant » ;
Il s’agit de visiter les ruches de la plus forte à la plus faible, et si une colonie pose problème on la visite en
dernier (le principe étant d’aller du probablement plus propre au probablement plus sale).
Il peut ainsi être utile d’avoir à disposition du matériel de visite en double : en cas de problème sanitaire durant la
visite, découverte suspecte ou autre, le matériel (lève cadre, gants etc.) est changé, ou la visite est interrompue.
Parmi les visites sanitaires, deux étapes particulières, les visites d’automne et de printemps,
avec des points d’attention incontournables :
Comme les bonnes pratiques sont mises en place pour faire en sorte que les colonies puissent dans de bonnes
conditions faire face aux stress (environnement alimentaire, climatique, apicole, etc.), elles peuvent aussi
comprendre une phase de lutte contre les agresseurs, entre autres par la désinfection.
L’allègement de la charge infectieuse supportée par les colonies est un impératif évident. C’est même une règle
absolue en cas de maladie, mortalité (même si disparition complète des abeilles).
Par ordre d’importance croissante : entre ruches, entre ruchers, entre apiculteurs !
Les matériels les plus à risque en matière de portage sont bien entendu le lève cadre, la brosse, l’enfumoir…
sans oublier la vareuse, les gants … ou en leur absence : les mains, et tout ce qu’elles auront touché.
Attention à la sécurité quelle que soit la méthode employée (feu, chimie) :
sécurité de l’utilisateur mais aussi des locaux, de l’environnement etc.
Il sera indiqué de détruire les trop vieux cadres, corps poreux etc., par incinération dans un fût métallique
dédié qui peut être installé au rucher, selon réglementation locale.
23
En matière de désinfection chimique, il faut absolument considérer les notions de concentration et de temps de
contact. On n’utilisera que les désinfectants autorisés en alimentaire, et on rincera toujours ensuite à l’eau potable.
Les solutions de désinfection doivent être éliminées dans les circuits d’eaux usées, maintenues hors de portée des
abeilles.
Le hangar et l’atelier sont un (des) lieu(x) stratégique(s) d’action « sécuritaire » car impliquant un mélange possible
de matériaux : c’est souvent là que la marche en avant est le moins bien respectée.
S’ils ne peuvent être séparés dans l’espace, ces quatre secteurs devraient l’être dans les séquences temporelles
d’utilisation de l’espace :
Lieu de stockage souillé Lieu intermédiaire : marche en avant
Lieu de stockage propre Atelier de bricolage
24
La miellerie est un lieu de stockage et de mélange des
hausses, un lieu d’extraction du miel, un lieu de
conditionnement du miel, denrée d’origine animale.
Là encore, et même davantage, il faut un emplacement
dédié à chaque opération, des bonnes pratiques de
miellerie, une marche en avant et une traçabilité (tenue du
registre de miellerie), une mise en place d’autocontrôles.
L’hiver est une période de réflexion sur les résultats, problèmes et pratiques de l’année passée. On essaie
toujours d’expliquer une anomalie (la mortalité n’est pas une fatalité) … pour lever les ambiguïtés et les doutes.
On procède à une estimation relative des pertes … y compris en saison, souvent occultées par les efforts
continus de remplacement ; à cet égard on peut avoir recours au registre d’élevage, s’il a été correctement
tenu.
Il s’agit alors de préparer la saison suivante, procéder à des améliorations, choisir des emplacements.
Il faut également s’assurer du stockage du matériel propre en toute sécurité, hausses surtout ; et du bon
hivernage des colonies : réserves, gestion du Varroa.
C’est aussi le moment de penser à la nécessaire formation continue, pivot essentiel à la réussite des projets
apicoles. Les objectifs de la formation de l’apiculteur sont de mieux comprendre la biologie de la colonie, les
agresseurs, et les troubles engendrés par leur présence. Bien connaitre les modes de transmission des maladies
doit permettre à l’apiculteur d’entrevoir à quel niveau il peut agir.
Cela doit conduire à savoir interpréter la santé d’une colonie, et in fine savoir maintenir une colonie en bonne
santé.
25
UNE COLONIE EN
1. Anatomie de l’abeille
:
Les termes employés pour décrire les organes de l’abeille ne sont pas toujours bien connus. Cette
planche anatomique saura rappeler aux lecteurs les termes à employer.
Glande à
venin
26
2. Constitution de la colonie
:
Les abeilles sont des insectes sociaux qui forment des colonies permanentes, également
appelées « superorganismes ». Les individus faisant partie de la colonie ont des tâches précises à effectuer
et un rôle important à jouer. C’est grâce à cette cohésion sociale forte que le superorganisme peut vivre et
se multiplier durant plusieurs années, et ce, alors même que la vie de chaque insecte est éphémère.
On dénombre trois castes au sein d’une colonie : la reine, mère de tous les individus du
superorganisme, les mâles, ou faux-bourdons, essentiellement destinés à la reproduction, et les ouvrières,
qui effectuent des tâches adaptées à leur âge. Ces dernières représentent 95 % de la colonie, soit 30 000 à
60 000 individus par colonie. Elles sont non fécondées et vivent entre 5 et 6 semaines au printemps et en
début d’été, et entre 6 et 8 mois si elles naissent en automne (on les nomme alors « abeilles d’hiver ».
Les mâles, ou faux-bourdons, ne sont que quelques centaines. Leur rôle est
essentiellement lié à la reproduction et à la ventilation. Une fois qu’ils ont fécondé une reine, ils meurent.
Les autres sont éliminés par les ouvrières au début de l’hiver.
La reine est la seule femelle fécondée de la colonie. Elle est plus grosse et beaucoup plus
longue que l’ouvrière.
Le stade larvaire se déroule dans un couvain ouvert. Cela permet aux ouvrières de nourrir
les larves. Ce stade dure 6 jours chez les femelles et 7 jours chez les mâles. La larve mue et se transforme
en nymphe dans le couvain désormais operculé, nymphe qui se transformera en adulte en 7 jours pour une
reine, 12 jours pour une ouvrière, et 14 jours pour un faux-bourdon. Au total, le développement d’une
ouvrière dure 21 jours, quand celui d’une reine se fait en 16 jours et celui d’un mâle en 24 jours. Cela aura
des incidences non négligeables en pathologie.
Total 16 21 24
27
3. Quatre critères de bonne santé en saison apicole :
On peut baser la bonne santé d’une colonie sur les quatre critères principaux suivants :
Le rapport couvain/ouvrières
est en adéquation avec ce qui est attendu
au stade de développement de la colonie
et au moment de l’année
où s’effectue l’examen.
La colonie ne présente
aucun signe clinique de maladie.
28
4. Une colonie en bonne santé : plus en détail
(d’après, « Co-exposition des abeilles aux facteurs de stress.
Avis de l’Anses Rapport d’expertise collective. Juillet 2015 »)
La colonie d’abeilles doit toujours être considérée dans son ensemble lorsque l’on souhaite évaluer son état de
santé : les interrelations entre individus sont essentielles à l’équilibre physiologique de ce super organisme. Il existe
généralement un consensus pour considérer que la taille de la population de la colonie représente sa force, sa
vigueur, et que plus une colonie est « forte », plus elle pourra récolter de nourriture et résister à certains agents
stressants.
La force de la colonie est soumise à des variations saisonnières, géographiques, de ressources, de races…il existe
donc une certaine subjectivité dans l’estimation et le contexte local doit être pris en compte.
L’absence de cadavres,
d’abeilles tremblantes ou
agonisantes
en grand nombre
29
Signes de bonne santé à l’ouverture de la ruche :
La présence en abondance
de réserves de pain d’abeille
autour du couvain.
La présence d’œufs,
à raison d’un seul par alvéole.
Plusieurs œufs peuvent
en effet indiquer
la présence
d’ouvrières pondeuses
ou d’une très jeune reine.
Avant d’investir dans l’achat d’une colonie, il faut bien réfléchir et préparer les choses. Tous les choix qu’un apiculteur
est amené à faire dans son activité ont un retentissement plus ou moins important sur la santé de ses abeilles. Dès
lors, pour chaque action, chaque décision, il faut essayer de se demander si un risque sanitaire peut exister, pour
l’animal comme pour le consommateur de miel ou de gelée royale, voire de propolis.
Une colonie d’abeilles est quotidiennement exposée à de nombreux dangers. On peut essayer de lister les agents
biologiques, et, pourquoi pas, chimiques aussi, qui peuvent favoriser la survenue d’une maladie.
Les « bonnes pratiques apicoles », la « prophylaxie » et du bon sens sont des éléments de la biosécurité qui peuvent
nous aider à l’éviter.
Bio-exclusion :
On ne doit pas entrer d’agent pathogène ce qui oblige à réfléchir les flux entrants.
Bio-compartimentation :
Il ne doit pas y avoir de circulation d’un agent pathogène au sein du rucher. La compartimentation permet de confiner
le danger dans le but de le maîtriser.
Bio-préservation :
Il s’agit de préserver l’environnement du danger en ne rejetant pas d’agent pathogène ou chimique à l’extérieur.
Bio-confinement :
En cas de contamination, il ne doit pas y avoir de sortie de l’agent pathogène. On doit protéger les autres apiculteurs
et l’environnement.
Bio-prévention :
Éviter la contamination de l’être humain.
Avant toute chose, l’apiculteur, avant la première colonie détenue, doit se former.
On n’élève pas des abeilles « à l’instinct ».
L’abord d’un insecte social est bien moins intuitif que l’abord d’un mammifère ou d’un oiseau, plus proches de nous.
Aussi est-il important et utile de prendre le temps d’accompagner un apiculteur proche de chez soi dans son travail,
de lire des livres sur l’apiculture, voire même d’aller dans un rucher école (il en existe dans toutes les régions)
préalablement à l'acquisition de sa première colonie.
En ce qui concerne le matériel,
Les ruches doivent être facilement déplaçables et les visites doivent être
faciles. On évitera donc tout matériel qui ne permet pas d’insérer des cadres
extractibles (ruches en paille par exemple). Elles doivent aussi permettre
une bonne aération et une bonne isolation des colonies. Le nettoyage et la
désinfection doivent être faisables. On ne récupérera jamais de matériel
ancien qu’on ne pourrait pas désinfecter au risque de récupérer des agents
pathogènes en même temps. La gestion des hausses est importante. Lors
des manipulations, il faut faire attention à ne pas les faire toucher le sol pour
éviter toute contamination. On évitera le léchage des hausses en extérieur,
c’est une très bonne façon de contaminer les colonies à moins de faire
lécher la hausse par la colonie qui a produit le miel. Dans ce cas on la
remettra sur le corps de ruche pendant une journée.
L’équipement de protection (vareuse, cotte, gants…),
Il doit être nettoyable et il doit permettre d’éviter la contamination entre les ruchers.
Le nourrissement,
C’est une pratique habituelle en apiculture. Il présente peu
de risque si les aliments sont achetés dans le commerce
mais l’apport de miel qui peut contenir des spores de
loque fait partie des pratiques à risque.
32
Le changement des cires d’origine inconnue est risqué.
On connait assez bien les risques liés aux cires de mauvaise qualité, soit parce qu’elles contiennent des agents
chimiques ou infectieux, soit parce qu’elles sont corrompues/additionnées de substances lipophiles.
S’approvisionner chez un cirier professionnel pouvant présenter des garanties est important.
Enfin, la miellerie,
C’est un lieu stratégique en matière de biosécurité, il est indispensable d’y assurer une traçabilité et des bonnes
pratiques exemplaires. Le local doit être dédié, les registres de miellerie et les documents d’élevage doivent être
présents et complétés et on doit mettre en place une traçabilité des produits ainsi qu’une marche en avant, et des
contrôles à différentes étapes (humidité du miel, absence de résidus…).
Nosémose
Signes cliniques principaux :
Forme asymptomatique possible
Abeilles mortes, trainantes, affaiblies,
Vol difficile,
Activité réduite,
Baisse de ponte de la reine,
Abdomen gonflé,
Traces jaunes sur et dans la ruche (diarrhée).
©Anses laboratoire
Sophia Antipolis.
34
Paralysie chronique due au virus CBPV
Signes cliniques principaux :
Ils miment une intoxication et concernent les abeilles adultes
uniquement : abeilles agitées, peu actives
abeilles tremblantes
abeilles qui se nettoient exagérément
abeilles sans poils
houspillage (abeilles rejetées)
ailes en croix
mortalité devant la ruche
35
Signes d’appel des principales maladies du couvain:
Loque américaine
Signes cliniques principaux :
larves mortes filantes,
Lorsqu’on introduit dans l’alvéole une sonde (allumette, brindille,
pince…), on en retire une masse élastique correspondant aux restes
larvaires
écailles dures, brunâtres et fragiles,
qui adhèrent très fortement à l’alvéole.
langue persistant sur l’écaille sèche.
Loque européenne
Signes cliniques principaux :
larves recroquevillées,
figées sur les côtés ou dans le fond de la cellule.
intestins visibles à travers les tissus opaques du corps.
larve jaune, puis brune, et se dessèche en écaille brune
larve visqueuse, presque liquide.
parfois odeur nauséabonde et putride aigre ou de moisi,
parfois acide, comme le vinaigre.
test de l’allumette négatif.
Ascosphérose
Signes cliniques principaux
présence de momies sur les planches d’envol ou au sol,
couvain « mosaïque ».
larve morte ayant un aspect « plâtre » ou « crayeux »
larve blanc jaunâtre ou verte,
en secouant légèrement un cadre de couvain operculé,
On peut entendre un bruit semblable à celui que fait un grelot.
affaiblissement global de la colonie,
du fait de la mortalité des larves.
36
Varroose du couvain
(voir varroose des adultes ci-dessus)
Fausse teigne
Signes cliniques principaux :
cellules de couvain tubulaire dit « couvain chauve »
voile de soie blanche à la surface de l’opercule.
galeries, soie, excréments (noirs et rectangulaires) débris de cire
larves
cocons fusiformes
empreinte sur le bois de la taille et forme du cocon
37
Signes d’appel des dangers exotiques :
Aethina tumida
ou petit coléoptère de la ruche
Signes cliniques principaux :
les cadres comportent des galeries.
le couvain disparait, mangé par les larves du coléoptère.
le miel change de couleur et fermente, coule de la ruche
présence du petit coléoptère
ou de ses larves visibles dans la ruche
larve blanc crème d’environ 1 cm
avec 3 paires de longues pattes fines, des rangées
d’épines dorsales et deux séries d’épines dorsales plus
robustes sur le dernier segment
adulte de 5 à 7 mm,
tête, pronotum et abdomen bien séparés, élytres plus petits
que l’abdomen, antennes en massue.
©Anses laboratoire
Sophia Antipolis.
Tropilaelaps clareae
Signes cliniques principaux :
acarien allongé,
Petit (0,8 X 0,4 mm), ayant quatre paires de pattes,
la première est disposée verticalement, comme des antennes.
Le corps des femelles est brun rouge non segmenté.
très actif
signes cliniques identiques à ceux d’une varroose
(ailes déformées, abdomen raccourci, couvain mosaïque, opercules
troués)
38
OU TROUVER
DES
1. L’administration
ÉTAT
DGAl Direction Générale de l’Alimentation
RÉGION
DRAAF Direction Régionale de l’Agriculture, l’Alimentation et de la Forêt
SRAl Service Régional de l’Alimentation
DÉPARTEMENTS
DD(ETS)PP Direction Départementale en charge de la Protection des Populations.
En fonction de la taille des départements :
DDPP Direction Départementale de la Protection des Population
ou DDETSPP directions départementales de l'emploi, du travail, de la solidarité et de la protection des
populations
ou DAAF Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt en Outre-mer
https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/coordonnees-des-DDPP-et-DDCSPP
Arrêtés préfectoraux d’emplacements des ruchers ou sur site des préfectures, ou des DD(ETS)PP
https://www.snapiculture.com/wp-content/uploads/2013/12/arretes-prefectoraux.pdf
Nationales
Groupement de Défense Sanitaire GDS France - https://www.gdsfrance.org/
FNOSAD : Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales - https://fnosad.com/
GNTSA : Groupement National des Techniciens Sanitaires Apicoles - https://gntsa.org/
Régionales
Départementales
Organisation Sanitaire Départementale (OSAD (GDSA, SA GDS, etc.) - https://fnosad.com/nos-osad
39
3. Les OVVT
Organismes Vétérinaires à Vocation Technique (Groupements Techniques Vétérinaires)
Liste des vétérinaires titulaires du « diplôme inter-école DIE en apiculture-pathologie apicole Oniris/ENVA
https://connectpro.oniris-
nantes.fr/pluginfile.php/14145/mod_resource/content/1/ve%CC%81toDiplo%CC%82me%CC%81%20N%20ordinal
%20fev%2019.pdf
https://www.veterinaire.fr/annuaires/liste-des-veterinaires-titulaires-du-die-apiculture-pathologie-apicole.html
40
4. Les ADA et l’ITSAP
Associations de Développement Apicole
ADA France
Association de Développement de l’Apiculture : essentiellement pour les professionnels, mais beaucoup
d’informations. ADA France est la fédération nationale du réseau des ADA. Les ADA sont des structures régionales
ou spécialisées (ex. production de gelée royale) œuvrant au développement de l'apiculture
https://www.adafrance.org/
5. Les syndicats
41
7. Glossaire apicole
Arrhénotoque : se dit d’une reine non fécondée ou dont la spermathèque est vide. Elle ne pond que des mâles.
Barbe (Faire la) : quand il fait chaud les abeilles sortent de la ruche et se massent. Elles ressemblent alors à une
barbe.
Bourdonneuse : se dit d’une colonie dont la reine (ou l’ouvrière fécondée) ne pond que des mâles.
Candi : mélange sucré solide souvent pâteux servant à nourrir les abeilles
Couvain : ensemble des œufs, des larves et des nymphes présents au centre de la ruche. On distingue le
couvain ouvert destiné aux œufs et aux jeunes larves nourries et le couvain operculé (ou fermé) destiné à
accueillir les individus plus âgés que ne sont plus alimentés.
Désoperculer / Operculer : les ouvrières ferment les cellules en les operculant avec de la cire. Pour récolter le
miel, l’apiculteur désopercule ces cellules.
Essaimage : Départ de la reine et d’une partie de la population de la ruche, pour former une nouvelle colonie.
Léchage (des hausses, des cadres, etc) : se dit de l’opération qui consiste à faire nettoyer par les abeilles les
dernières traces de miel après l’extraction.
Gelée royale : La gelée royale est le produit de sécrétion du système glandulaire céphalique (glandes hypo-
pharyngiennes et glandes mandibulaires) des abeilles ouvrières. C'est une substance blanchâtre qui sert de
nourriture aux jeunes larves et aux reines ou futures reines.
Pain d’abeille : mélange de miel et de pollen stocké dans les cellules et enrichi par une fermentation lactique.
Miellat : les miellats sont des productions sucrées produites sur les végétaux par un insecte, généralement un
puceron, un psylle ou une cochenille. L'abeille va les butiner pour élaborer un "miel miellat".
Nectar : Le nectar est une sécrétion sucrée produite par des organes glandulaires des végétaux que l'on
appelle "les nectaires". L'abeille butineuse va puiser le nectar pour le transformer en miel.
Opercule : Fine couche de cire servant à fermer les cellules contenant du miel ou des larves.
Pollen : Chez les végétaux supérieurs, le grain de pollen constitue l'élément fécondant mâle de la fleur.
Propolis : la propolis est une résine que les abeilles récoltent principalement sur les bourgeons des arbres et
dont elles se servent pour boucher, mastiquer les fentes et petites cavités de leur habitation, consolider les
rayons, recouvrir les cadavres des animaux qui s'introduisent chez elles, etc.
Varroas phorétiques : les varroas phorétiques sont les varroas adultes qui, entre deux phases de reproduction,
émergent avec la désoperculation des cellules d’abeilles et parasitent les abeilles adultes
© Crédit photo : toutes les photos sont du Dr Samuel Boucher sauf celles où le crédit photo est attribué à l’Anses. 42
43