Acquisition LM L2

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PRODUCTION LANGAGIERE EN LM ET L2

25.01.18

Cours dans le cadre d’une recherche sur le passage de l’oral à l’écrit en classe UPE2A (école
primaire, environ 10 élèves). Travail sur ce passage via la dictée à l’adulte.
A partir des enregistrements faits depuis la rentrée, on va devoir faire des retranscriptions (sur
Transcriber) puis à partir d’une grille d’analyse très précise, on va devoir analyser… des
choses… Puis faire une synthèse de l’évolution de l’enfant qu’on a suivi.

LA DICTEE A L’ORAL, A L’ECRIT : une démarche de l’oral (de la L1 ou L2) vers l’écrit
pour la production de textes.

Il s’agit d’une démarche issue de la didactique du français LM. Elle a été testée avec des
adultes illettrés, adolescents en échec scolaire, adultes handicapés mentaux et enfants sourds.

- Qu’est-ce que le langage ?


Une fonction intrinsèque à l’individu (fonction langage) qui permet la mise en œuvre de la
fonction psychique de schèmes. La langue ne préexiste pas à l’individu.
Une fonction cognitive
Une fonction sociale
Cette mise en fonctionnement du langage peut se faire dans n’importe quelle langue, écrite ou
non. On doit donc s’intéresser à l’organisation linguistique, discursive et socio-culturelle
sous-jacente et à la norme (les règles extérieures au fonctionnement linguistique).

- Les différentes facettes du langage oral :


Il se compose d’une dimension « physique » (prononciation – phonétique –, voix –
intonation), d’une dimension « sociale » (la langue doit s’adapter à la situation), une
dimension pragmatique, discursive et linguistique (sémantique, lexique, syntaxe, organisation
sémantico-syntaxique). On ne parle pas pour faire de belles phrases mais pour communiquer.

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Si on cerne rapidement les questions phonétiques, morphologiques etc., la question de
l’organisation sémantico-syntaxique est moins évidente à déceler. Elle est pourtant essentielle
pour « raconter » et donc « communiquer ».

- Que signifie « savoir parler » ?


Que va-t-on attendre des apprenants ? Qu’ils soient capables de comprendre et produire des
variantes langagières et diversifiées avec des variantes implicites (ancrées dans la situation
immédiate ; on n’a pas besoin de préciser les choses puisqu’elles sont sous nos yeux) et
explicites (hors de la situation, on est donc obligés de préciser les choses) ou incomplètes.
Ainsi, un apprenant SAIT PARLER (dans une langue) lorsqu’il maîtrise un fonctionnement
syntaxique lui permettant d’énoncer explicitement au moyen du seul langage verbal une
pensée ou un enchaînement de pensées en ou hors situation.
Il faut donc pouvoir comprendre et produire des énoncés structurés (simples ET complexes).
Attention, ces schèmes sémantico-syntaxiques ne sont pas toujours intégrés, notamment chez
les enfants, à leur fonction langage.

Le lexique ne se limite pas aux noms, les verbes, adjectifs, prépositions, conjonctions,
connecteurs… (pour le mémoire, voir comment travailler sur le discours, les mots de liaison
etc.). Idem, la polysémie (⼀词多义) des mots est complexe à acquérir puisque les mots ne

prennent sens que dans un contexte.

- Le langage écrit : de quoi parle-t-on ?


Fonction sociale (= accès à la littératie et acculturation : pour pouvoir appréhender la partie
écrite, il faut savoir pourquoi on écrit, pour qui, son caractère immuable, etc.), fonction
cognitive et langagière (= aspects linguistiques et discursifs) et dimension graphique (le
scriptural).

- Que signifie savoir lire-écrire


C’est une activité discursive qui implique des compétences langagières préalables.

- Qu’entend-t-on par le passage de l’oral à l’écrit ?

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Il n’y a pas d’opposition nette entre oral et écrit, il s’agit plutôt d’un continuum. On ne peut
pas simplement limiter à la littérature et l’oral à la conversation, tout se mêle.
On parle plutôt en termes de « genre de discours ».

Dans le cadre de la dictée à l’adulte, il va falloir passer des variantes fonctionnant à l’oral aux
variantes fonctionnant à l’écrit. Entre les deux, on parle de « variantes écrivables ».

Déchiffrage (unité du mot)读词(并不了解词义) = correspondance graphème/phonème

Organisation cognitivo- langagière textuelle (unité de la phrase et du discours) = énonciation


verbale et écrite. C’est l’aspect le plus difficile à mettre en œuvre et celui auquel on va le plu
s’intéresser.

Métalinguistique : travail conscientisé sur le fonctionnement de la langue = enseignement du


langage
Epilinguistique : travail non conscientisé = apprentissage du langage

LA DICTEE A L’ADULTE
Les principes

1. On travaille l’apprentissage du langage (accès à la littératie, développement des


compétences cognitivo- langagières, passage à la production d’écrit).
2. Enseignement de la langue (dimension métalinguistique)

Idée : l’enseignant prend en charge la dimension graphique, scripturale, orthographique d’un


texte dicté par le/les apprenant(s). La dictée peut se faire soit en collectif, soit en individuel.
Fondements théoriques : ouvrages de Laurence Lentin.

DA collective : intérêt : chaque apprenant participe à la mesure de ses moyens… mais tous les
élèves ne peuvent pas s’exercer.

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DA individuelle : adaptation à chaque apprenant, reprises et reformulations pour une
verbalisation maximale… mais pb organisation de la classe.
Nécessité d’un projet d’écriture authentique.

Les apprenants doivent prendre conscience du fonctionnement de l’écrit, de ses buts et


fonctions.

Mais il s’agit également d’une expérience langagière et il faut travailler la compétence


discursive. On va exiger de l’apprenant de n’écrire que qqch qui est écrivable. Travail sur des
textes de plus en plus longs et de plus en plus complexes en travaillant en amont le discursif.
D’où le gros travail de médiation de dictée à l’adulte.
DONC ce qu’on propose, c’est un apprentissage ; on est « médiateurs ». Le formateur n’est
pas un simple scribe mais un médiateur. Rôle de stimulation langagière (Cf. Vygotsky et
l’étayage et la zone proximale de développement).
Déplacement du regard sur sa posture langagière puisque c’est à NOUS de permettre aux
apprenants d’aller plus loin.

Un enfant qui sait déjà raconter un récit n’a pas besoin de dictée à l’adulte. L’objectif est
surtout dans la construction du discours. On doit donc faire un travail de conscientisation des
formes linguistiques produites par l’enseignant et par l’apprenant.

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