Butées Et Paliers Aérodynamiques

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Butées et paliers aérodynamiques

par Pierre STÉPHAN


Laboratoire de Génie mécanique à l’Université Paul Sabatier de Toulouse
et Yvan IORDANOFF
Laboratoire de Génie mécanique à l’Université Paul Sabatier de Toulouse

1. Généralités ................................................................................. B 5 335 - 2


2. Équations et hypothèses........................................................................ — 3
3. Paliers aérodynamiques ......................................................................... — 4
3.1 Cas du palier lisse cylindrique.................................................................... — 4
3.1.1 Capacité de charge ............................................................................. — 4
3.1.2 Coefficients dynamiques.................................................................... — 5
3.1.3 Stabilité................................................................................................ — 7
3.1.4 Exemple de calcul d’un palier lisse à gaz ......................................... — 9
3.2 Autres types de paliers................................................................................ — 9
3.2.1 Introduction......................................................................................... — 9
3.2.2 Paliers à alésage fixe .......................................................................... — 10
3.2.3 Paliers à patins oscillants................................................................... — 11
3.2.4 Paliers à alésage expansible.............................................................. — 13
4. Butées aérodynamiques ......................................................................... — 16
4.1 Patins à géométrie fixe................................................................................ — 16
4.1.1 Cas bidimensionnel ............................................................................ — 16
4.1.2 Patin de dimension finie .................................................................... — 20
4.2 Butées à géométrie fixe .............................................................................. — 22
4.2.1 Description .......................................................................................... — 22
4.2.2 Calculs ................................................................................................. — 23
4.2.3 Application numérique....................................................................... — 23
4.3 Butées à géométrie variable ....................................................................... — 26
4.3.1 Butées à pivot ..................................................................................... — 26
4.3.2 Butées à feuilles.................................................................................. — 26
4.3.3 Durée de vie des butées à feuilles..................................................... — 27
4.3.4 Application numérique....................................................................... — 27
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 5 347

e tout temps, un des soucis du concepteur de machines tournantes a été


D l’augmentation de la puissance massique et donc des vitesses de rotation.
Cette recherche a été renforcée au cours de ces dernières années sous la pression
de besoins industriels dans des domaines aussi diversifiés que l’énergie
11 - 1996

nucléaire, la fabrication des machines-outils et le domaine spatial. Ainsi, dans


certains mécanismes, étant donné ces vitesses élevées, les éléments techno-
logiques classiques de guidage ne permettent plus de répondre aux exigences
de durée de vie, les roulements étant souvent victimes d’une usure superficielle
anticipée.
B 5 335

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Notations et symboles Notations et symboles

Symboles Unités Désignation Symboles Unités Désignation

A m2 Surface portante Composantes des vitesses


u, v, w m/s dans le fluide
aij N/m Coefficients dynamiques de raideur
W N Charge
B m Longueur du palier
wx , wy N Composantes de la charge
b nombre Coefficient d’asymétrie
β degrés Amplitude angulaire de chaque patin
ou de chaque secteur
bij N · s/m Coefficients dynamiques
d’amortissement
ε nombre Excentricité relative
C m Jeu radial
ηf nombre Rapport de puissance
cz N·m Couple aérodynamique
ηW nombre Rapport de charge
D m Diamètre du palier
θf degrés Coordonnée angulaire du point
Fm d’application de la charge
N Force de frottement

f nombre Nombre de frottement Λ nombre Nombre de compressibilité

h m Épaisseur du film lubrifiant


µ Pa · s Viscosité dynamique

h1 m Hauteur de film d’air à l’entrée du patin ρ kg / m3 Masse volumique

h min ou h 2 m Hauteur minimale du film fluide τij N / m2 Contraintes de cisaillement


dans le fluide
k N/m Raideur des ressorts
ϕ degrés Angle de calage
L m Largeur du palier ou du patin
ω rad / s Vitesse de rotation de l’arbre
m nombre Précharge relative
ωc rad / s Vitesse critique du palier

Mc nombre Masse critique du palier

p Pa Pression en un point quelconque


1. Généralités
pa Pa Pression ambiante

Pd W Puissance dissipée Dans le cas de mécanismes supportant de faibles charges ou


demandant une très grande précision, le guidage des arbres par des
paliers et des butées aérodynamiques semble être une solution satis-
q m3 / s Débit volumique faisante et relativement économique.
En effet, lorsque la vitesse de rotation devient trop importante
Ra m Rayon de l’arbre
(N > 50 000 tr/ min), la puissance dissipée par frottement fluide ainsi
que les problèmes thermiques qui en résultent ne sont plus négli-
Rc m Rayon de l’alésage geables (cf. article Paliers et butées hydrodynamiques [B 5 320] de
ce traité). Il est alors possible de recourir à des fluides de viscosité
Rf m Coordonnée radiale du point beaucoup plus faible ; c’est le cas des gaz et en particulier de l’air
d’application de la charge pour lequel la viscosité dynamique est 200 fois plus faible qu’une
huile peu visqueuse.
R1 et R 2 m Rayons intérieur et extérieur Cependant, l’utilisation de l’air comme fluide sustentateur entraîne
de la butée des modifications importantes dans l’étude théorique des lois
d’écoulement ainsi que dans les principes de réalisation et les choix
s m/ Pa Coefficient de souplesse local technologiques.
L’utilisation de paliers aérodynamiques présente donc un certain
Composantes des vitesses nombre d’avantages par rapport à la lubrification à huile.
U i , Vi , Wi m/s sur les parois

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■ Elle permet de limiter les frottements fluides et donc les variations L’équation de Reynolds dans le cas de la lubrification aéro-
de température, d’où la possibilité d’atteindre de grandes vitesses de dynamique (fluide compressible) prend alors la forme suivante :
rotation (application aux gyroscopes, aux turbines cryogéniques,
3 3
aux réacteurs et aux turbines de conditionnement d’avions, etc.). ∂ ph ∂p ∂ ph ∂p ∂
-------- ------------ × -------- + -------- ------------ × --------- = 6h -------- [ p ( U 1 + U 2 ) ]
∂x µ ∂x ∂z µ ∂z ∂x
■ Elle donne une plus grande précision de guidage en rotation et en
∂h
translation (application en métrologie, aux tables de machines-outils + 6p ( U 1 + U 2 ) --------- (2)
faiblement chargées (usinage d’alliages légers), aux supports ∂x
d’antennes radars, aux capteurs sismiques à haute sensibilité, etc.). ∂h ∂ ∂p
+ 6p ( W 1 + W 2 ) --------- + 6h -------- [ p ( W 1 + W 2 ) ] + 12pV 2 + 12h ---------
∂z ∂z ∂t
■ Elle permet une meilleure fiabilité (le mécanisme fonctionnant à
lubrifiant perdu, les propriétés de celui-ci sont invariantes dans le avec h épaisseur du film fluide,
temps).
p pression dans le film fluide,
Cependant, la faible viscosité des gaz présente également des
µ viscosité dynamique du gaz,
inconvénients : ainsi, dans la conception d’un dispositif utilisant
un palier ou une butée à gaz, un certain nombre de problèmes U1 , U2 , V1 , V2 , W1 , W2 vitesses des surfaces 1 et 2 dans les
doivent être pris en compte. directions x, y et z (figure 1).
■ Faible capacité de charge de ces mécanismes : les pressions maxi- Rappelons les hypothèses formulées nécessaires à la mise en
males rencontrées dans le film fluide sont de 10 à 20 fois plus faibles place de l’équation de Reynolds dans le cas d’un palier à gaz :
que celles des paliers à huile. — le milieu est continu ;
— le fluide est newtonien ;
■ Problèmes technologiques liés à la fabrication : afin de conserver — les forces massiques extérieures sont négligeables ;
des charges portantes raisonnables, il est nécessaire de diminuer le — les forces d’inertie sont négligeables devant les forces de
jeu radial ce qui entraîne une qualité d’usinage très poussée, une viscosité ;
stabilité dimensionnelle des matériaux utilisés ainsi qu’une bonne — il n’y a pas de glissement entre le fluide et les parois ;
qualité de l’air. — la courbure du film fluide est négligée ;
— la viscosité du fluide ne varie pas suivant l’épaisseur du
■ Problème des instabilités de ces dispositifs que l’on peut
contact ;
regrouper en deux grandes familles :
— l’épaisseur du film fluide est très faible devant la largeur et la
— les vibrations dues à une perturbation extérieure (vitesse longueur du contact ;
critique d’ensemble) ; — le fluide est assimilable à un gaz parfait ;
— les vibrations auto-excitées (fouettement, whirl, plaquage). — l’écoulement est isotherme.
■ Lors des phases d’arrêt-démarrage, il y a contact entre les sur- Les composantes de la vitesse du fluide u et w dans les directions
faces en regard avant la création du film fluide d’où la nécessité de x et z nous permettent de déterminer le débit massique du fluide [85] :
prévoir un revêtement de surface.
1 ∂p (h – y ) y
L’approche théorique et l’interprétation des résultats de cet article u = --------- × -------- y ( y – h ) + -------------------- U 1 + ----- U 2 
rejoignent souvent celles exposées dans la partie Paliers et butées 2 µ ∂x h h 
 (3)
∂p (h – y )
w = --------- × --------- y ( y – h ) + -------------------- W 1 + ----- W 2 
hydrodynamiques [B 5 320]. Nous utilisons largement les résultats 1 y
établis en insistant sur ce qui fait la particularité de la lubrification 2 µ ∂z h h 
aérodynamique.
Le calcul de la puissance dissipée par frottement utilise les
L’hypothèse de départ est la même ; nous supposons que le film relations donnant les contraintes de cisaillement dans le fluide [85] :
fluide sépare totalement les surfaces en présence et que son épais-
seur reste faible devant les autres dimensions du palier. 1 ∂p µ
τ 12 = ---- × -------- ( 2y – h ) ----- ( U 2 – U 1 ) 
2 ∂x h 
 (4)
1 ∂p µ
τ 23 = ---- × -------- ( 2y – h ) ----- ( W 2 – W 1 ) 
2 ∂z h 
2. Équations et hypothèses
Les relations (2), (3) et (4) constituent les équations de base
utilisées pour le calcul des caractéristiques des paliers et des butées
L’équation de Reynolds dans le cas des paliers à gaz s’établit aérodynamiques ; leurs technologies étant sensiblement différentes,
comme dans le cas des paliers à huile à partir des équations de la nous étudions séparément les paliers à gaz (§ 3) et les butées à
mécanique des milieux continus et de la loi de comportement des gaz (§ 4).
fluides newtoniens, en considérant l’épaisseur du film fluide très
faible devant la largeur et la longueur du contact (cf. article Paliers
et butées hydrodynamiques [B 5 320]).
La principale modification que l’on apporte résulte de la compres-
sibilité des gaz : aussi, dans le cas des paliers à gaz, on associe à
ces équations la loi des gaz parfaits : pV = nRT, que l’on écrit dans
le cas d’un écoulement isotherme.
Cette hypothèse se justifie par le fait qu’elle conduit à un champ
de pression minimal (donc à une charge portante minimale) et que
la dissipation visqueuse reste faible.
Nous avons alors : pV = Cte
p
----- = Cte (1)
ρ
Figure 1 – Axes de référence

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3. Paliers aérodynamiques Deux modifications essentielles apparaissent lorsque l’on


compare l’équation obtenue ici dans le cas des paliers à gaz avec
celle établie dans le cas d’un fluide incompressible [85]. Ces
3.1 Cas du palier lisse cylindrique modifications sont les suivantes.
■ L’excentricité de l’arbre ne suffit plus à définir une portance ; il faut
3.1.1 Capacité de charge lui associer un nombre Λ appelé nombre de compressibilité dépen-
dant de la viscosité dynamique du gaz µ, de la vitesse de rotation de
Dans le cas du palier circulaire (figure 2), les composantes des l’arbre ω et du jeu radial relatif C.
vitesses s’écrivent :
6 µω R a 2
∂h Λ = -------------  -------- (8)
W1 = W2 = 0 ; U1 = 0 ; U 2 = Raω ; V2 = R a ω -------- (5) pa C
∂x
■ L’équation du champ de pression ainsi définie n’est plus linéaire.
avec R a rayon de l’arbre,
Dans le cas des paliers à gaz, sa résolution est plus complexe.
ω vitesse de rotation de l’arbre.
Afin de résoudre l’équation (6) ainsi obtenue, il faut définir le
En coordonnées cylindriques, l’équation de Reynolds prend alors champ des hauteurs (figure 2) :
la forme suivante :
H = ( 1 + ε cos θ )
∂ ∂P ∂ ∂P ∂ (P H )
-------- P H 3 --------- + ---------- P H 3
---------- = Λ ------------------------ (6) avec ε excentricité relative de l’arbre ; 0 < ε < 1.
∂θ ∂θ ∂Z ∂Z ∂θ
Il faut ensuite lui associer des conditions aux limites :
Les paramètres en caractères surlignés sont adimensionnels : — sur les côtés du palier, la pression du fluide est égale à la pres-
z h p sion ambiante ;
Z = -------- ; H = ----- ; P = -------- (7) — dans la zone inactive, si une zone en dépression par rapport
Ra C pa
à l’extérieur est débouchante sur les parties latérales, on admet que
avec pa pression ambiante, dans cette zone p = p a ;
— si une zone en dépression par rapport à l’extérieur n’est pas
C = R c – Ra jeu radial relatif avec R c rayon de l’alésage, débouchante, cette zone reste en dépression.
H épaisseur adimensionnelle du film fluide. La méthode de résolution numérique le plus souvent utilisée
s’appuie sur une formulation par différences finies suivie d’une réso-
lution par Newton-Raphson.
La mise en place de l’équation (6) nécessite le changement de
2
variable Q = ( P H ) .
Elle prend alors la forme suivante :

1 ∂ 2Q ∂2 Q ∂ 2 H 1 ∂H ∂Q ∂ Q
---- H -------------- + ------------- – Q -------------- – ---- ----------- ----------- = Λ ---------------- (9)
2 ∂θ 2
∂θ
2 2 ∂θ ∂θ ∂θ
∂Z 2

Cette équation à résoudre est non linéaire ; elle peut s’écrire sous
la forme simplifiée :

∂Q
L ( Q ) = N  Q ----------
 ∂θ 
En développant l’expression à l’itération (ν + 1), il vient :

∂ Q (ν + 1) ∂ Q (ν + 1) ∂Q ( ν + 1 )
2 2
1
--- H ------------------------ - + f ( ν ) ----------------------- + f ( ν ) Q ( ν + 1 ) = r ( ν )
- + ------------------------ (10)
2 ∂θ
2
∂Z
2 1 ∂θ 2

(ν) 1 ∂H Λ
avec f1 = – ---- ---------- – ----------------- ,
2 ∂θ
2 Q
2
(ν) ∂ H Λ ∂Q
f2 = – ------------
2
- + -------------------
- -----------
3 ⁄ 2 ∂θ
,
∂θ 4Q
Λ ∂Q
r ( ν ) = ----------------- ----------
4 Q ∂θ
La discrétisation du palier et la formulation par différences finies
au centre permettent de résoudre l’équation et de déterminer les
valeurs de Q en tout point du maillage M (i, j ). On en déduit les
valeurs des pressions en M : P ( i, j ) .
Figure 2 – Caractéristiques géométriques d’un palier lisse circulaire

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Le champ de pression ainsi défini, les composantes de la charge


sont obtenues, après projection sur les axes du repère de référence
( O, x r , y r ) (figure 3), par intégration sur l’ensemble du contact :

Wx =  p n ⋅ x r ds Wy =  p n ⋅ y r ds (11)
s s

On obtient alors le module de la charge W et sa direction (angle


de calage ϕ ) par rapport aux axes du repère de référence
(figure 3) :

2 2
W = Wx+Wy (12)

Wx
tg ϕ = ----------
- (13)
Wy

La charge calculée avec les variables définies précédemment est


adimensionnelle ; elle vaut Figure 3 – Palier lisse circulaire

W
W = ---------------- (14)
LDp a

avec L longueur du palier,


D diamètre du palier,
pa pression ambiante.
Les résultats obtenus sont donnés sous forme de courbes ou de
tableaux (figures 4, 5, 6, 7 et tableau 1) ; on constate que, pour un
rapport L /D donné, la charge dépend non seulement de l’excentricité
relative de l’arbre ε mais également du nombre de compressibilité Λ.
Nota : on caractérise parfois la capacité de charge en utilisant le nombre de
Sommerfeld qui, dans le cas d’un palier à gaz, s’écrit :

Λ
S = ---------------------
12π W

Comme dans le cas des paliers à huile, la capacité de charge aug-


mente lorsque l’excentricité augmente et cela, quel que soit le
nombre de compressibilité.
D’autre part, nous constatons sur les courbes (figure 5) que la
capacité de charge augmente lorsque le nombre de compressibilité
augmente, en particulier pour les faibles valeurs de Λ, et cela quelle Figure 4 – Capacité de charge d’un palier fixe
que soit l’excentricité relative de l’arbre.
en fonction de la hauteur minimale H min de film fluide (L / D = 1)
Il est donc nécessaire, pour obtenir une portance élevée sur un
palier à gaz, de fonctionner avec un nombre de compressibilité élevé.
En considérant la relation (8), on voit que le seul paramètre géo-
métrique influant sur Λ est le jeu radial relatif. Les résultats montrent
donc qu’il est préférable de choisir un jeu radial relatif faible si l’on
souhaite garder de bonnes caractéristiques porteuses du palier lisse
à gaz.
Par contre, les contraintes de fabrication et de température de
fonctionnement nous imposent des jeux minimaux et donc des
bornes inférieures pour le choix de ce paramètre.
Le choix du concepteur pour déterminer le jeu radial relatif du
palier résulte donc d’un compromis entre une capacité de charge
élevée et les contraintes de fabrication du palier à gaz : en général,
la valeur choisie se situe autour de 5 × 10– 4.

3.1.2 Coefficients dynamiques

Le deuxième problème à résoudre lors de la conception d’un palier


à gaz est sa stabilité ; l’étude dynamique complète du système
rotor-palier est très complexe dans la mesure où elle nécessite la
résolution des équations relatives au mouvement du rotor et de
l’équation relative au comportement de chaque palier ; pour Figure 5 – Capacité de charge d’un palier lisse
simplifier cette étude, nous nous limitons aux petits déplacements en fonction du nombre de compressibilité  (L / D = 1)
autour d’une position d’équilibre et nous supposons le rotor
parfaitement rigide [85]. (0)

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x et y sont les composantes du déplacement du centre


de l’arbre par rapport à la situation d’équilibre,
● ●

x et y sont les composantes de la vitesse de déplace-


ment du centre de l’arbre,
aij et bijsont les coefficients de raideur et d’amortisse-
ment du palier.
D’après les relations (15), les coefficients de raideur et les coeffi-
cients d’amortissement s’écrivent sous la forme :
∂ Wj
a ij = –  ------------ (16)
 ∂ xi 

∂ Wj
b ij = –  ------------ (17)
 ∂ xi  ●

L’équation de Reynolds permettant la détermination du champ de


pression dans le cas d’un régime instationnaire s’écrit sous la forme :

∂ 3 ∂P ∂ ∂P
-------- P H ----------- + ----------- P H 3 -----------
∂θ ∂θ ∂Z ∂Z (18)
∂ (P H ) ∂ (P H )
= Λ ----------------------- + 2 Λ ------------------------
Figure 6 – Angle de calage d’un palier lisse (L/D = 1) ∂θ ∂T
avec T = t ω variable adimensionnelle de temps.
Le terme supplémentaire permet d’intégrer les vitesses élémen-
taires de déplacements dans les deux directions.
Pour le calcul des coefficients dynamiques dans le cas des paliers
à gaz, deux méthodes sont couramment utilisées.
■ La méthode de perturbation consiste à linéariser le champ de
pression obtenu en considérant les petites perturbations du centre de
l’arbre autour de sa position d’équilibre [74] :
pd = p 0 + ∆p (19)
avec pd pression dans la configuration perturbée,
p0 pression dans la configuration d’équilibre,
∆p pression due à la perturbation.
∆p s’écrit donc sous la forme linéarisée :

∆p = p x x + p y y + p x x + p y y ∀ x , y , x, y
● ● ● ● ● ●

(20)

En remplaçant la pression pd ainsi que le champ des hauteurs dans


Figure 7 – Angle de calage d’un palier lisse l’équation de Reynolds précédemment définie (18), on obtient cinq
en fonction du nombre de compressibilité  (L /D = 1) nouvelles équations.
● La première, correspondant au champ de pression p 0 , est
Les coefficients dynamiques de raideur et d’amortissement du identique à l’équation (6) définie dans le paragraphe précédent dans
palier à gaz sont définis de façon analogue à la situation de paliers le cas d’un régime stationnaire et conduit à la détermination de la
hydrodynamiques. charge portante de la configuration d’équilibre W0 .
● Les quatre autres équations sont linéaires et donnent, après inté-
Pour une charge W 0 donnée, on étudie les petits mouvements gration des champs de pression px , py , p x et p y et projection sur les
● ●

commençants de l’arbre autour de sa position d’équilibre ; on se deux axes de référence (figure 3), les différences élémentaires de
place dans le repère ( O, x , y ) tel que la charge statique W 0 soit charge ∆Wx et ∆Wy .

dirigée suivant l’axe Ox (figure 3). On peut alors linéariser les ■ La méthode de différenciation numérique rejoint celle
équations reliant les forces aux déplacements et aux vitesses de exposée dans l’article Paliers et butées hydrodynamiques [B 5 320].
déplacement : Elle consiste dans un premier temps à déterminer la charge W 0
et l’angle de calage ϕ 0 pour la position d’équilibre.
 ∆ W x = – a xx x – a xy y – b xx x – b xy y
● ●

 (15) On déplace ensuite le centre de l’arbre d’une valeur élémentaire x


 ∆ W y = – a yx x – a yy y – b yx x – b yy y
● ●

(resp. y ) suivant l’axe Ox (resp. Oy ) (figure 3).


avec ∆Wx et ∆Wy sont les composantes de la force aéro- Pour ces deux déplacements, on détermine les nouvelles charges
dynamique additionnelle due aux petites per- W (x ) et W (y ) à partir de l’équation de Reynolds dans le cas
turbations de l’arbre autour de sa position stationnaire (6).
d’équilibre dans le repère ( O, x , y ), x étant Puis on impose à l’arbre une vitesse élémentaire x ( resp. y )
● ●

choisi suivant la direction de la charge statique


suivant l’axe Ox ( resp.Oy ) (figure 3). Les nouvelles charges
W 0,

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Tableau 1 – Caractéristiques statiques d’un palier lisse (L /D = 1)


 = 0,1  =1  = 10  = 100

 W  (o) S W  (o ) S W  (o ) S W  (o ) S

0,01 0,000 2 86,3 13,95 0,001 8 73,76 14,77 0,006 3 21,25 42,08 0,007 4 4,33 360,75
0,05 0,000 9 86,34 2,84 0,009 2 71,81 2,89 0,033 8 20,7 7,83 0,039 7 4,19 66,81
0,1 0,001 9 83,76 1,4 0,018 9 69,26 1,4 0,073 9 19,98 3,59 0,087 2 4,01 30,4
0,2 0,003 9 78,47 0,67 0,040 9 63,7 0,65 0,175 4 18,47 1,51 0,209 7 3,65 12,65
0,3 0,006 4 72,96 0,42 0,068 3 57,62 0,39 0,312 16,84 0,85 0,377 3,27 7,03
0,4 0,009 4 67,13 0,28 0,104 8 50,99 0,25 0,495 5 15,11 0,53 0,605 4 2,87 4,38
0,5 0,013 7 60,83 0,19 0,157 1 43,87 0,17 0,746 4 13,29 0,35 0,920 7 2,46 2,88
0,6 0,020 2 53,83 0,13 0,237 6 36,31 0,11 1,103 11,37 0,24 1,373 2,06 1,93
0,7 0,032 45,72 0,083 0,372 6 28,57 0,071 1,647 7 9,35 0,16 2,067 1,64 1,28
0,8 0,059 2 35,27 0,045 0,631 4 20,73 0,042 2,597 4 7,18 0,102 3,281 6 1,22 0,808
0,9 0,158 4 21,32 0,017 1,293 7 12,65 0,021 4,83 4,7 0,055 6,132 3 0,76 0,432
0,95 0,358 12,86 0,007 4 2,306 8,16 0,011 5 8,085 3,16 0,033 10,277 0,5 0,258
0,99 1,39 4,66 0,001 9 6,81 3,29 0,003 9 22,19 1,33 0,012 28,15 0,2 0,094

● ●
W ( x ) et W ( y ) sont alors définies à partir de l’équation de
Reynolds en régime instationnaire (18).
Nota : la méthode de résolution de Reynolds en régime instationnaire est analogue à
celle présentée dans le cas stationnaire (10) ; seuls les coefficients f 1 , f 2 et r (ν) sont
(ν) (ν)

modifiés et dépendent du terme supplémentaire fonction du temps.


Les coefficients dynamiques de raideur et d’amortissement se
déduisent alors facilement à partir des équations (16) et (17).

– Wx ( x ) W0 – Wy ( x ) 
a xx = ----------------------- ; a yx = ---------------------------------
x x 
 (21)
– Wx ( y ) W0 – Wy ( y ) 
a xy = ----------------------- ; a yy = --------------------------------- 
y y 

– Wx ( x ) W0 – Wy ( x ) 
● ●

-
b xx = ------------------------ ; b yx = ---------------------------------

● ●
x x
 (22)
– Wx ( y ) W0 – Wy ( y ) 
● ●

b xy = ----------------------- ; b yy = --------------------------------- 
● ●
y y  Figure 8 – Coefficients dynamiques de raideur et d’amortissement
en fonction de l’excentricité (L / D = 1)
Les résultats obtenus donnent les huit coefficients dynamiques de
raideur et d’amortissement en fonction de l’excentricité de l’arbre
et du nombre de compressibilité ; ces coefficients sont nécessaires
à l’étude dynamique du rotor supporté par les deux paliers. Les équations de mouvement de l’arbre à l’intérieur de chaque
palier s’écrivent alors :
Ils sont présentés sur les courbes sous forme adimensionnelle
(figure 8 ; tableau 2) : x 
●●

x 

x  0 
[M ]  + [B]  + [A]  =   (24)

●● ●

C
a ij = a ij -------- b ij = b ij ---------- (23) y  y  y  0 
W W
avec [M ] matrice de masse, [ M ] = M 0 ,
0 M
3.1.3 Stabilité [B ] matrice d’amortissement du palier dont les coefficients
sont définis précédemment (22),
Chaque ligne d’arbre demande une étude dynamique spécifique [A] matrice de raideur du palier dont les coefficients sont
permettant de déterminer ses vitesses critiques de rotation. Comme définis précédemment (21).
dans le cas des paliers à huile et dans un souci de traiter un cas
simple de stabilité, nous nous intéressons au rotor rigide de masse (0)
2M monté sur deux paliers à gaz symétriques (voir article Paliers
et butées hydrodynamiques [B 5 320]).

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Tableau 2 – Caractéristiques dynamiques d’un palier lisse (L /D = 1)

 a xx a xy a yx a yy b xx b xy b yx b yy Mc

Λ = 0,1 0,05 1,28 6,44 20,36 21,84 40,31 1,8 2,93 40,14 5,797
0,1 1,12 3,8 11,03 11,84 20,45 2,36 2,38 20,11 6,172
0,2 1,11 2,63 6,36 6,81 10,81 2,65 2,14 10,09 6,338
0,3 1,23 2,45 4,83 5,15 7,88 2,76 2,13 6,75 6,39
0,4 1,44 2,57 4,15 4,39 6,69 2,84 2,18 5,07 6,492
0,5 1,83 2,92 3,85 4,04 6,24 2,83 2,21 3,9 6,944
0,6 2,49 3,44 3,83 3,99 6,24 2,75 2,23 3,01 8,594
0,7 3,62 4,21 4,13 4,26 6,79 2,71 2,45 2,47 16,7
0,8 6,06 5,52 5,03 5,13 8,09 2,47 2,7 1,87
0,9 12,31 8,93 8 8,06 10,75 1,53 2,75 1,07
0,95 20,4 15,17 13,87 13,89 15,03 0,74 2,96 0,68
Λ=1 0,05 20,13 19,53 7,72 1,6 39,81 – 8,26 12,25 37,3 6,727
0,1 10,23 9,97 4 0,83 20,66 – 2,92 7,04 18,64 7,024
0,2 5,45 5,31 2,12 0,44 11,33 – 0,39 4,52 9,15 7,64
0,3 4,02 3,85 1,46 0,29 8,45 0,26 3,6 5,69 8,475
0,4 3,47 3,19 1,12 0,23 7,28 0,49 3,37 4,17 10,211
0,5 3,28 2,79 0,91 0,18 6,76 0,42 3,02 2,93 14,542
0,6 3,33 2,53 0,77 0,14 6,8 0,3 3,05 2,27 31,434
0,7 3,67 2,3 0,68 0,13 7,25 0,04 3,04 1,69
0,8 4,36 2,09 0,63 0,1 8,43 – 0,36 3,12 1,22
0,9 4,86 2 0,66 0,11 11,77 – 1,12 3,52 0,8
0,95 2,17 0,77 0,12 17 – 1,97 4,13 0,56
Λ = 10 0,05 – 19,91 – 18,37 – 6,8 – 1,42 20,38 – 36,75 36,93 14,09 21,295
0,1 – 9,85 – 8,96 – 3,18 – 0,62 12,74 – 18,29 18,63 6,91 23,149
0,2 – 4,71 – 4,05 – 1,34 – 0,25 8,77 – 9,24 9,58 3,31 26,227
0,3 – 2,91 – 2,17 – 0,69 – 0,12 7,4 – 6,38 6,55 2,09 30,312
0,4 – 1,93 – 1,21 – 0,35 – 0,06 6,83 – 5,07 5,27 1,51 38,649
0,5 – 1,17 – 0,44 – 0,14 – 0,01 6,69 – 4,38 4,51 1,14 54,466
0,6 – 0,52 0,09 0,01 0,01 6,95 – 4,02 4,08 0,88 97,652
0,7 0,09 0,51 0,13 0,03 7,62 – 3,91 3,94 0,7 1 182,12
0,8 0,96 0,85 0,24 0,05 9,17 – 4,05 4,05 0,53
0,9 2,25 1,19 0,39 0,07 13,24 – 4,63 4,47 0,36
0,95 2,84 1,55 0,56 0,09 19,48 – 5,44 5,19 0,25
Λ = 100 0,05 2,17 6,95 18,69 20,17 45,84 – 38,43 41,61 3,05 2 603,1
0,1 1,99 4,38 9,49 9,78 41,82 – 18,77 20,71 1,45 1 951,1
0,2 1,92 3,14 4,87 4,96 37,21 – 9,31 11,07 0,71 1 478,1
0,3 1,92 2,68 3,27 3,37 34,44 – 6,43 7,97 0,45 1 450
0,4 1,96 2,54 2,5 2,49 33,74 – 5,15 5,48 0,28 1 279,4
0,5 1,98 2,28 2,02 1,99 33,75 – 4,54 5,32 0,23 1 814,2
0,6 1,99 2,14 1,7 1,68 35,3 – 4,26 4,77 0,17 3 759,11
0,7 2,11 1,92 1,47 1,43 39,82 – 4,21 4,49 0,13 40 920
0,8 2,27 1,66 1,29 1,25 48,17 – 4,42 4,54 0,09
0,9 2,11 1,41 1,15 1,11 71,48 – 5,07 4,91 0,06
0,95 1,74 1,28 1,08 1,05 107,87 – 5,91 5,31 0,04

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Les équations conduisant à la masse critique et à la fréquence Les épaisseurs du film fluide sont alors sensiblement plus
critique sont les mêmes que celles définies dans le cas des paliers faibles, ce qui entraîne des contraintes de fabrication sévères, en
hydrodynamiques ; elles résultent de l’étude de la stabilité des particulier pour le revêtement et l’état des surfaces.
équations de mouvement (24) et permettent de calculer M c , masse D’autre part, les résultats donnés ici ne prennent pas en compte
critique du palier, en fonction des coefficients dynamiques aij et bij . les défauts géométriques des pièces et leur positionnement relatif
(faux rond, conicité, mésalignement). Ces facteurs peuvent aussi
a xx b yy + a yy b xx – a xy b yx – a yx b xy
M c ⋅ γ 2 = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------
- (25) avoir un effet très néfaste sur les caractéristiques statiques et dyna-
b xx + b yy miques du palier aérodynamique d’où la nécessité d’apporter un soin
particulier à leur fabrication et à leur mise en position.
2 2
( a xx – M c γ ) ( a yy – M c γ ) – a yx a xy Les études permettant d’intégrer ces défauts pour le calcul de la
γ 2 = --------------------------------------------------------------------------------------------------------- (26)
b xx b yy – b yx b xy capacité de charge d’un palier aérodynamique sont peu
nombreuses ; il est cependant indispensable pour le concepteur de
La masse critique M c ainsi obtenue est adimensionnelle ; elle ne pas les oublier avant d’utiliser avec précaution les résultats
caractérise la stabilité du palier. La vitesse de rotation critique ω c donnés par la simulation numérique.
se déduit aisément de cette masse critique en écrivant l’égalité :

WM 3.1.4 Exemple de calcul d’un palier lisse à gaz


ωc = -----------------c- (27)
MC
Cherchons les caractéristiques géométriques d’un palier lisse
La démarche conduisant aux expressions de la masse critique et tournant à 80 000 tr /min et fonctionnant à la pression atmos-
de la vitesse critique est rigoureusement identique à celle utilisée phérique. Le diamètre de l’arbre est fixé, D = 50 mm, ainsi que la
dans le cas des paliers hydrodynamiques. longueur du palier, L = 50 mm, et l’on souhaite une capacité de
Cependant, dans le cas des paliers à gaz, ces grandeurs ne charge W = 40 daN.
dépendent plus seulement de l’excentricité de l’arbre mais éga- D’après (14), la charge adimensionnelle correspondante vaut
lement du nombre de compressibilité Λ (tableau 2). alors : W = 1,6
Les courbes obtenues montrent l’influence du nombre de
compressibilité sur la masse critique et l’intérêt d’augmenter Λ, donc ■ En prenant Λ = 1, le jeu radial relatif vaut d’après la relation (8) :
de diminuer la valeur du jeu radial relatif pour obtenir une meilleure C /R a = 3 · 10– 3
stabilité (figure 9). On remarque également l’intérêt de fonctionner
avec de fortes excentricités. Sur les courbes de portance, on déduit l’excentricité de fonction-
On constate également que, théoriquement, il est préférable de nement ε = 0,95 et la hauteur du film d’air h min = 7,5 µm.
se placer à fort nombre de compressibilité ; ceci entraîne des jeux Les courbes de stabilité nous donnent une zone de fonctionnement
radiaux très faibles (c’est une des particularités des paliers stable (figure 9).
aérodynamiques par rapport aux paliers hydrodynamiques pour
lesquels les jeux radiaux sont légèrement plus importants). ■ En prenant Λ = 6, le jeu radial relatif vaut, d’après la relation (8) :

C /Ra = 1,2 · 10– 3


Les courbes de portance nous donnent une valeur de l’excentricité
de fonctionnement ε = 0,8 et la hauteur du film d’air correspondante
h min = 12 µm. Dans ce cas, le palier est toujours stable (figure 9).
Cet exemple montre bien l’importance du choix des différents
paramètres géométriques permettant de répondre aux exigences
attendues.

3.2 Autres types de paliers


3.2.1 Introduction
L’exemple traité dans le paragraphe précédent montre la grande
difficulté dans le cas des paliers à gaz à concilier de bonnes carac-
téristiques statiques et dynamiques et des contraintes de fabrication
acceptables.
Cette difficulté est d’autant plus marquée qu’il faut lui associer les
problèmes de dilatation thermique liés aux gradients de
température.
Il est donc souvent nécessaire pour le concepteur de recourir,
comme dans le cas des paliers hydrodynamiques, à d’autres types
de paliers. La figure 10 présente les différents types de paliers aéro-
dynamiques actuellement utilisés dans le milieu industriel ; l’étude
Figure 9 – Masse critique d’un palier lisse en fonction de la hauteur des caractéristiques statiques et dynamiques de ces paliers s’appuie
minimale de film fluide (L /D = 1) sur l’étude présentée dans le paragraphe précédent § 3.1. Elle doit
néanmoins dans le cas des paliers à alésage déformable intégrer
les déplacements des éléments qui le constituent. Une étude struc-
turale est alors couplée avec l’étude aérodynamique.

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Figure 10 – Les différents types d’architecture


de paliers à air

3.2.2 Paliers à alésage fixe

Les courbes du paragraphe précédent donnant la portance et la


masse critique du palier lisse cylindrique en fonction de l’excentricité
et du nombre de compressibilité montrent l’importance du fonc-
tionnement à excentricité élevée.
L’introduction des paliers à lobes permet, en imposant une
précharge relative sur chaque lobe, de résoudre en partie ce
problème.
L’étude des caractéristiques statiques et dynamiques des paliers
à lobes est analogue à celle des paliers lisses ; cependant, un grand
nombre de paramètres intervient dans la définition géométrique du
palier. La capacité de charge et la stabilité du palier ne dépendent
plus seulement de l’excentricité relative du palier et du nombre de
compressibilité mais également du nombre de lobes, de leur ampli-
tude, de la précharge relative et de l’asymétrie (figure 11).
■ La précharge relative permet d’augmenter l’excentricité réelle de
l’arbre par rapport à chaque lobe. Elle est caractérisée par la variable
adimensionnelle m = OOL /C.
■ L’asymétrie permet d’augmenter l’amplitude de la région
convergente de chaque lobe ; elle est définie par le rapport d’ampli-
tude b = β/γ. Figure 11 – Palier à air à 3 lobes discontinus asymétriques
Le nombre de compressibilité Λ L est alors défini à partir du jeu
radial relatif aux lobes : C L = R L – Ra . Les courbes (figures 12, 13, 14, 15, et 16) montrent que pour
les fortes charges, le palier est en général stable et le choix des
6 µω R a 2
 -----
Λ L = -------------  C L
- (28) paramètres géométriques dépend de la capacité de charge
pa souhaitée.
Remarque : dans le cas des paliers à lobes discontinus, les conditions aux limites sont Une précharge m telle que 0,5 < m < 0,7 et un coefficient
partiellement modifiées par rapport au cas du palier lisse cylindrique ; on considère en d’asymétrie b tel que 0,65 < b < 0,8 donnent les portances les plus
effet que la pression à l’extérieur de chaque lobe est égale à la pression ambiante. élevées dans le cas d’un palier à trois lobes (bien qu’elles restent
Les résultats obtenus sont comparables à ceux donnés dans globalement comparables).
l’article Paliers et butées hydrodynamiques [B 5 320] pour un Dans le cas de faibles charges, la stabilité est comme nous l’avons
nombre de compressibilité fixé. On peut en particulier se reporter vu précédemment moins bonne, d’où la nécessité d’une précharge
au tableau comparatif donnant la tendance des caractéristiques relativement élevée ; la figure 15 montre que l’influence du coeffi-
statiques et dynamiques suivant le type de paliers et la géométrie cient de précharge sur la valeur de la masse critique est très sensible.
choisie [85]. D’autre part, on constate que la stabilité est optimale pour un coeffi-
Dans le cas des paliers à gaz à alésage fixe, la particularité reste cient d’asymétrie proche de 1 et un nombre de compressibilité ΛL
l’évolution de ces caractéristiques avec le nombre de compressibilité tel que 2 < ΛL < 5 (figure 16).
Λ L (lorsque le nombre de compressibilité tend vers une valeur nulle,
on retrouve les résultats des paliers hydrodynamiques).

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Figure 14 – Capacité de charge en fonction de la hauteur minimale


du film fluide pour un palier à 3 lobes asymétriques
Figure 12 – Capacité de charge d’un palier à 3 lobes discontinus (L ⁄ D = 1 ; m = 0,5 ;  L = 1 ;  = 100 ° )
(  = 100° ; L /D = 1 ; m = 0,5)

Figure 13 – Capacité de charge en fonction de la hauteur minimale


du film fluide pour un palier à 3 lobes symétriques Figure 15 – Masse critique d’un palier à 3 lobes symétriques
(  = 100 ° ; L ⁄ D = 1 ;  L = 1 ) en fonction du nombre de Sommerferld ( L ⁄ D = 1 ;  = 100 ° )

— la position du pivot sur chaque patin définie par le rapport α p /β p


3.2.3 Paliers à patins oscillants (α p inclinaison d’un patin ; β p amplitude angulaire du patin) ;
— le coefficient de précharge géométrique m = a /C p ;
Les paliers à lobes discontinus possèdent des caractéristiques — le nombre de compressibilité Λp :
statiques et dynamiques plus intéressantes que celles des paliers
lisses ; cependant, les valeurs géométriques qui optimisent ces 6 µω R a 2
caractéristiques dépendent des conditions de fonctionnement ; ainsi, Λ p = -------------  -------- (29)
pa Cp
comme dans le cas des paliers hydrodynamiques, l’idée d’adapter
la géométrie en fonctionnement conduit à l’étude des paliers à patins Comme dans le cas des paliers hydrodynamiques, des études
oscillants pour lesquels la position des patins évolue avec la position ont été menées afin de déterminer la position des pivots optimale
de l’arbre. Sur la figure 17, nous avons schématisé un palier à quatre pour un palier à patins oscillants (dans le cas d’un palier réversible,
patins oscillants ; les principaux paramètres sont : la position est centrée).
— le nombre de patins n (ici n = 4) ; Cette position optimale évolue avec la précharge relative du palier,
— le rayon de l’arbre R a ; m, et le nombre de compressibilité Λ p (figure 18). Elle reste
— le rayon du cercle des pivots R p ; cependant toujours située entre les rapports 0,35 et 0,7. On remarque
— l’amplitude angulaire de chaque patin β p ; que ce rapport augmente légèrement lorsque le nombre de com-
— la largeur L ; pressibilité augmente.
— le rayon de courbure des patins R p ;
— le jeu d’usinage du patin C p = Rp – R a ;

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Figure 18 – Position optimale du pivot pour un palier


Figure 16 – Masse critique d’un palier à 3 lobes discontinus à patins oscillants en fonction du nombre de compressibilité
asymétriques en fonction du nombre de Sommerferld (m = 0,5 ; L /D = 1)
S ( m = 0,5 ;  = 100 ° ; L ⁄ D = 1)

Figure 17 – Palier à gaz à 4 patins oscillants

Pour mener à bien l’étude des performances porteuses des paliers


à patins oscillants, il est nécessaire d’écrire que le moment résultant
des forces surfaciques appliquées sur chaque patin par rapport au
centre de son pivot est nul (autrement dit, la résultante des forces Figure 19 – Démarche de résolution d’un palier à 4 patins oscillants
de pression appliquées sur chaque patin passe par son pivot).
Ainsi, on définit un paramètre supplémentaire correspondant à
l’inclinaison de chaque patin αi par rapport à sa position centrée. L’étude dynamique des paliers à patins oscillants fait intervenir
Lorsque le palier est chargé, chaque patin occupe alors une position l’inertie des patins ainsi que le frottement au niveau des pivots. Ainsi,
d’équilibre statique. Le calcul de la portance sur l’ensemble du palier l’étude théorique complète de la stabilité est plus complexe [71].
résulte alors d’un calcul itératif sur chaque patin (figure 19). Dans le cas purement théorique où les frottements et l’inertie des
Les courbes donnent la capacité de charge en fonction de la hau- patins sont négligés, on démontre que la stabilité de ce type de palier
teur minimale du film d’air pour différentes valeurs du nombre de est infinie. On peut en conclure que, pour la conception de paliers
compressibilité Λp (figure 20). Comme dans le cas des paliers hydro- à patins oscillants, l’inertie des patins doit être le plus faible possible
dynamiques, une précharge non nulle est nécessaire pour générer tout en conservant une certaine rigidité pour éviter des déformations
un champ de pression sur les patins, en particulier pour des charges trop importantes en fonctionnement. D’autre part, il est également
faibles. Les coefficients de précharge couramment utilisés sont supé- nécessaire d’apporter le plus grand soin dans la réalisation de la
rieurs ou égaux à 0,5. liaison pivot entre chaque patin et le fourreau.

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Figure 21 – Paliers à patins rigides montés sur éléments déformables

Figure 20 – Capacité de charge d’un palier à 4 patins oscillants


en fonction de la hauteur minimale du film d’air
(L / D = 1 ; position centrée ;  = 80° )

3.2.4 Paliers à alésage expansible

Étant donné les faibles jeux relatifs nécessaires pour obtenir des
caractéristiques statiques et dynamiques intéressantes, des
problèmes géométriques liés au mésalignement ou à des dilatations
thermiques se posent souvent malgré la faible viscosité des gaz en
particulier lors des phases d’arrêt-démarrage.
Aussi, afin d’éviter une détérioration rapide des surfaces et un
risque de grippage, on a recours à des paliers à alésage expansible ;
on distingue les deux grandes familles (figure 10) qui suivent.
■ Paliers à patins rigides montés sur des éléments
déformables : ces éléments peuvent être soit une ou plusieurs
portées en élastomère, soit des ressorts montés sur des pivots
(figure 21). Dans ce dernier cas, leur géométrie est identique à celle
définie au paragraphe précédent, les ressorts permettant aux patins
de s’effacer lorsque la charge devient trop importante ou lorsque les
variations de température modifient sensiblement les caractéris- Figure 22 – Palier à feuilles montées sur support métallique
tiques géométriques de l’arbre. Ces paliers, de réalisation très déli- déformable (d’après [84])
cate, laissent peu à peu la place à la deuxième famille de paliers à gaz
à alésage expansible. Cette raideur s’exprime sous forme adimensionnelle par
■ Paliers à feuilles, constitués d’un fourreau et d’une ou l’équation :
plusieurs feuilles de très faible épaisseur en contact les unes avec (0)
les autres, la déformation des feuilles ou de leur support (raidisseurs) Cp
K = k --------------------------- (30)
jouant le rôle d’alésage expansible [84]. 2 L
4R a p a -----
La figure 22 montre un exemple de réalisation de ce type de palier. D
( 0)
avec Cp le jeu radial initial du palier.
3.2.4.1 Paliers à patins oscillants montés sur ressorts
Il existe deux approches sensiblement différentes de détermi-
L’étude statique et dynamique de ce type de palier est complexe nation des caractéristiques statiques et dynamiques des paliers à
dans la mesure où les paramètres géométriques définis patins oscillants montés sur ressorts :
précédemment évoluent en fonctionnement (en particulier, la pré- — une méthode itérative basée sur la résolution du problème
charge relative et l’excentricité relative). d’écoulement, couplée avec le calcul du déplacement de chaque
Les paramètres géométriques sont ceux des paliers à patins patin ; cette méthode s’avère délicate à cause du phénomène de
oscillants (figure 17) plus la raideur des ressorts montés au droit de pompage numérique [68] ;
chaque pivot [85]. — une méthode directe obtenue en écrivant dans l’équation de
Reynolds la hauteur du film fluide en fonction de la raideur des
ressorts et du champ de pression [75].

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Les calculs obtenus soulignent l’importance du choix des Actuellement, les domaines d’application sont plus étendus mais
différents paramètres, en particulier la précharge relative initiale m 0 concernent toujours le guidage des arbres tournant à des vitesses
et la raideur des ressorts k. de rotation très élevées, supportant des charges modérées et
En effet, les études précédentes des paliers à alésage fixe montrent soumis à des contraintes thermiques sévères.
la nécessité d’une précharge en fonctionnement suffisante pour On peut distinguer deux familles de paliers à feuilles.
assurer une bonne stabilité du palier. Parallèlement, pour conserver
de bonnes caractéristiques porteuses, il faut éviter que le patin forte- ■ Dans la première technologie, brevetée par la société américaine
ment chargé s’efface d’une distance trop importante. Garett, le palier est constitué d’un fourreau sur lequel sont articulées
huit ou dix feuilles enroulées les unes sur les autres, l’ensemble
Le choix de la raideur des ressorts est donc essentiel : cette raideur constituant un feuillard déformable (figure 24). L’ancrage de ces
doit être suffisamment élevée pour conserver une précharge en feuilles est assuré par l’intermédiaire d’une barrette soudée à
fonctionnement. Sa valeur doit rester suffisamment faible pour l’extrémité de chaque feuille et logée dans une encoche sur le four-
permettre la dilatation de l’arbre ou pour minimiser les défauts reau (figure 24 et 25).
géométriques.
Les résultats numériques montrent que, pour un palier à quatre ■ Dans la deuxième technologie rencontrée, une ou plusieurs
patins oscillants, la raideur adimensionnelle des ressorts qui feuilles sont montées sur des éléments déformables pouvant être
optimise la capacité de charge du palier doit être la plus élevée constitués soit de raidisseurs (technologie MTI ), soit d’un empilage
possible (figure 23) ; ainsi, le choix de la raideur dépend directement de plusieurs autres feuilles, soit d’une combinaison des deux
des conditions de fonctionnement, en particulier du coefficient de (figure 26).
dilatation thermique et de l’élévation de la température. L’étude théorique des paliers à feuilles est beaucoup plus
complexe que celle des paliers à ressorts dans la mesure où elle
Exemple : pour une température de fonctionnement T = 180 oC et doit intégrer une partie structure nécessaire pour déterminer la
un coefficient de dilatation thermique α = 1,3 · 10–5 mm/mm · oC, la déformation du palier en fonctionnement ; alors, pour une
raideur adimensionnelle doit être proche de 2. configuration figée du feuillard, l’étude de l’écoulement par résolu-
Le choix du jeu radial relatif initial se situe alors autour de 4 × 10–3, la tion de l’équation de Reynolds est similaire à celle présentée au début
précharge relative initiale devant vérifier 0,5 < m o < 0,7. de l’article.
Les valeurs de ces paramètres géométriques sont telles qu’en
fonctionnement, lorsque les patins s’effacent, on retrouve les valeurs
des paliers à alésage fixe qui optimisent les caractéristiques statiques
et dynamiques du palier.

3.2.4.2 Paliers à feuilles


Étant donné les jeux radiaux très faibles et les contraintes
géométriques imposées pour permettre de conserver de bonnes
caractéristiques (frottement très faible au niveau des pivots, grande
rigidité et inertie faible des patins), la fabrication des paliers à patins
oscillants montés sur ressorts s’avère difficile et délicate ; des études
récentes se sont intéressées à une autre technologie de palier à
alésage expansible : les paliers à feuilles.
Le développement des paliers à feuilles a commencé au début des
années 70 pour assurer le guidage de rotor de turbines à gaz,
l’objectif étant de valider leur tenue thermomécanique à des
températures proches de celles d’éjection des gaz.

Figure 23 – Capacité de charge d’un palier à 4 patins oscillants


montés sur ressorts en fonction du nombre de compressibilité
(m = 0,5 ; L /D = 1 ; position centrée) Figure 24 – Palier à feuilles (d’après [73])

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■ En ce qui concerne le premier type de palier à feuilles [73] ;


(technologie Garett ), l’étude structurale permet dans un premier
temps de déterminer le couple de démarrage, l’arbre au repos étant
en contact avec les feuilles (figure 25). Elle permet d’autre part
d’initialiser le processus itératif conduisant aux calculs des
caractéristiques statiques du palier [73].
Les modélisations proposées ne sont plus simples, car elles
tiennent compte des frottements de Coulomb feuille-feuille,
feuille-arbre et feuille-fourreau qui sont loin d’être négligeables.
La courbe (figure 27) donne le couple de démarrage en fonction
du jeu radial ; on remarque qu’il augmente sensiblement avec
l’épaisseur des feuilles.
Les courbes (figure 28) montrent l’évolution de la charge en fonc-
tion de la hauteur minimale du film fluide ; en raison des faibles capa-
cités de charge supportées par ce type de palier, on ajoute
généralement des raidisseurs entre les feuilles et le fourreau.
■ En ce qui concerne le deuxième type de palier à feuilles [70] ;
(technologie MTI ), les modèles permettant de résoudre le problème
structural sont généralement plus simples dans la mesure où l’on ne
tient pas compte des frottements feuilles-raidisseurs et raidis-
seurs-fourreau.
La modélisation (figure 26) permet un calcul des capacités de
charge similaire à celui présenté au début de l’article. Les courbes
(figures 29 et 30) donnent l’évolution de la portance en fonction de
la hauteur minimale de film fluide et du nombre de compressibilité
pour différentes valeurs de la raideur des raidisseurs. On constate
qu’une raideur évolutive permet d’augmenter légèrement la capacité
de charge du palier. Figure 27 – Couple de démarrage d’un palier à 8 feuilles

Figure 25 – Modélisation d’un palier à 8 feuilles

Figure 28 – Capacité de charge d’un palier à 8 feuilles montées


sur raidisseurs, en fonction de la hauteur minimale de film fluide

Figure 26 – Paliers à 3 feuilles montées sur raidisseurs (d’après [4])

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4. Butées aérodynamiques
Dans cette partie, nous étudions l’élément technologique qui
permet de reprendre la charge axiale appliquée sur un arbre en rota-
tion. Dans un premier temps, nous présentons les principaux résul-
tats pour un patin rectangulaire (cas de la glissière plane). Puis nous
traitons le cas de patins circulaires (cas de la butée). Le cas de patins
déformables sera enfin présenté.

4.1 Patins à géométrie fixe

Comme dans le cas de la lubrification hydrodynamique [85], le


patin est constitué de deux surfaces non parallèles. La face inférieure,
horizontale, animée d’une vitesse de translation U et la face supé-
rieure qui forme généralement un convergent avec l’horizontale
(figure 31 ). La plaque inférieure entraîne le gaz dans l’espace
convergent, ce qui produit un champ de pression capable de
supporter une charge. L’épaisseur minimale de gaz h 2 est très petite
(de l’ordre de 10 µm) devant la longueur B du palier (de l’ordre de
10 à 100 mm). L’équation de Reynolds qui permet de calculer le
champ de pression se déduit de l’équation générale (2) et s’écrit en
Figure 29 – Capacité de charge d’un palier à 3 feuilles montées coordonnées adimensionnelles :
sur raidisseurs en fonction de la hauteur minimale de film fluide
∂ 3 ∂P ∂ 3 ∂P ∂P H
-----------  P H ----------- + ---------- P H ---------- = Λ ---------------- (31)
∂X  ∂X  ∂Z  ∂Z  ∂X
avec X = x⁄B variable adimensionnelle,
Z = z⁄B variable adimensionnelle,
P = p ⁄ pa variable adimensionnelle,
H = h ⁄ h2 variable adimensionnelle,
Λ nombre de compressibilité qui caractérise
2
l’écoulement (Λ = 6 µUB /pa h 2 ).
Lorsque le nombre de compressibilité est faible (Λ < 10), le gaz
se comporte comme un fluide compressible et on retrouve les
résultats donnés dans l’article Paliers et butées hydrodynamiques
[B 5 320]. Néanmoins, la lubrification gazeuse étant appliquée pour
de grandes vitesses de rotation, le nombre de compressibilité est
souvent beaucoup plus élevé (de l’ordre de 100 à 1 000). Nous
nous intéressons donc surtout à ces régimes de fonctionnement.
Dans la suite, les différents cas étudiés sont traités en coordonnées
adimensionnelles, ce qui permet d’appliquer les résultats obtenus
à une infinité de valeurs des paramètres caractéristiques du
fonctionnement.

4.1.1 Cas bidimensionnel

Dans un premier temps, nous négligeons les fuites normales à


Figure 30 – Capacité de charge maximale d’un palier à 3 feuilles la vitesse de translation U, ce qui conduit à étudier un problème plan.
montées sur raidisseurs en fonction du nombre de compressibilité L’équation de Reynolds s’écrit alors :

∂ ∂P ∂PH
-----------  P H ---------- = Λ -----------------
3
(32)
∂X  ∂X  ∂X
Celle-ci s’intègre immédiatement et nous obtenons l’équation de
Reynolds simplifiée :

∂P Λ
----------- = --------3 ( H – H * ⁄ P ) (33)
∂X H
avec H* constante d’intégration.

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4.1.1.1 Patin de Rayleigh


Ce patin est constitué de deux régions : une région en entrée où
le film gazeux a une épaisseur H 1 , une région en sortie où l’épaisseur
est constante et égale à 1. Ces deux régions sont séparées par une
discontinuité dans l’épaisseur du film située au point X 0 (figure 32).
Il faut alors isoler la discontinuité et résoudre séparément l’équation
de Reynolds dans les régions d’entrée et de sortie [85].
En entrée, l’équation (33) s’écrit alors :
_
∂P Λ
- ( H 1 – H *1 ⁄ P )
----------- = --------- (34)
∂X H1
3

Et en sortie :
_
∂P
----------- = Λ ( 1 – H*2 ⁄ P ) (35)
∂X Figure 31 – Patin de géométrie fixe
L’intégration de ces deux équations nous donne :
_ _
H 1*  P H 1 – H*1  ΛX
------------ ln  --------------------------------
_  + P – 1 = -----------
- (36)
H1  H 1 – H 1*  H1
2

_
_  P – H* 
2 ln 
H* _2  + P – 1 = Λ ( X – 1 )
----------------------- (37)
 1 – H* 2 

Il faut ajouter à ces deux expressions la conservation du débit


entre l’entrée et la sortie du patin :


Figure 32 – Patin de Rayleigh
Hi
Qi = L U i dY (38)
0 et sur la première partie du secteur :
avec Q i = qi /Bh 2U,
H 1 – H* ΛX
P 1 ( X ) = ---------------------- exp  ------------------- + ----------
H*
L = L /B, (40)
H1  H H*  H
1 1
U i = ui /U,
Y = y /h 2 , De plus, la pression maximale restant de l’ordre de 10, même pour
i = 1 en entrée et 2 en sortie des grands nombres de compressibilité, l’expression (40) impose :

H 1 – H*  ΛX 
3 ∂P Hi –Y
U i = ----- ----------- Y ( Y – H i ) + -------------------- déduit de l’expression (3) H1 ≈ H* soit P 1 ( X ) = ------------------------ exp  -----------
- + 1 (41)
Λ ∂X Hi H1  H 21 

Comme : Enfin, dès que X est différent de 1, l’expression (39) nous donne
P 2 ( X ) ≠ H* . Comme il y a continuité du champ de pression, au
∂P  Λ _ ∂P _
 ----------
- - ( H 1 – H*
= --------- ) et  ----------- = Λ ( 1 – H*2 ) point de discontinuité X 0 , on a P 1 ( X 0 ) = P 2 ( X 0 ), ce qui permet
 ∂X  X 3 1  ∂X  X de trouver la constante H* :
=0 H1 =1

la conservation des débits Q 1 = Q 2 permet de trouver : 1 + E1 ΛX 0


_ _ H* = H 1 ----------------------- avec E 1 = exp --------------
2
- (42)
H* = H*2 = H* H 1 + E1 H1
1

Afin que la pression puisse augmenter à partir de la pression La capacité de charge est alors donnée par :
d’entrée et revenir à la pression de sortie, les équations (34) et (35)

1
imposent la condition suivante :
W = L ( P – 1 )dX = w ⁄ p a LB (43)
0
1 < P < H* < H 1
la force de frottement par :
Les équations (36) et (37) ne permettent pas de connaître alors

1
analytiquement la répartition du champ de pression contrairement Λ 1 H ∂P 
 ----
Fm = - ------- + ----- ----------- dX = F m ⁄ p a h 2 B (44)
au cas incompressible. Néanmoins, pour de forts nombres de 0 6 H 2 ∂X 
compressibilité, une solution analytique approchée peut être
trouvée. On a alors : On calcule également le nombre de frottement défini par :

P – 1  Λ (1 – X ) f = F m ⁄ W L = F m B ⁄ wh 2 (45)
le champ de pression sur la seconde partie du patin est alors égal à : Les courbes des figures 33 et 34 donnent l’évolution, en
– Λ (1 – X ) fonction de Λ, des paramètres H 1 et X 0 qui permettent d’obtenir
P 2 ( X ) = H* – ( H* – 1 ) exp -------------------------------- (39) une capacité de charge maximale. Les courbes des figures 35
H*

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Figure 35 – Capacité de charge maximale en fonction de 


pour le patin de Rayleigh
Figure 33 – Hauteur d’entrée optimale en fonction de 
pour le patin de Rayleigh

Figure 36 – Force et nombre de frottement en fonction de 


pour le patin de Rayleigh
Figure 34 – Abscisse optimale du saut en fonction de 
pour le patin de Rayleigh

et 36 donnent la capacité de charge maximale ainsi que la force de


frottement et le nombre de frottement pour les patins optimisés.

4.1.1.2 Patin incliné


Le patin incliné (figure 37) est la forme continue de convergent
la plus simple. Il est caractérisé par le rapport de la hauteur d’entrée
sur la hauteur de sortie H 1 . La recherche d’une solution analytique
demande cependant l’utilisation de procédures informatiques afin
Figure 37 – Patin incliné
de déterminer la constante d’intégration H* par application des
conditions limites [86]. La mise en place d’une résolution entière-
ment numérique comme décrite au § 4.1.2.1 permet de trouver le La courbe de la figure 38 donne l’évolution en fonction de Λ, du
champ de pression de façon également très rapide. De plus, cette paramètre H 1 qui permet d’obtenir une capacité de charge maxi-
dernière méthode permet de calculer le champ de pression pour un male. Les courbes des figures 39 et 40 donnent la capacité de
nombre illimité de formes de profils. Il est donc conseillé de mettre charge maximale ainsi que la force de frottement et le nombre de
en place une méthode de résolution numérique pour une étude plus frottement pour les patins inclinés optimisés.
approfondie.

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Figure 38 – Hauteur d’entrée optimale en fonction de 


pour le patin incliné Figure 40 – Force et nombre de frottement en fonction de 
pour le patin incliné

Figure 41 – Double profil

La résolution de l’équation différentielle ci-dessus, compte tenu


de la condition limite : P = 1 pour X = 0 , permet de trouver
l’expression de P 1 ( X ) puis de H ( X ) .
En notant a = 4 Λ ⁄ 27 H* 2 :
1
P 1 ( X ) = -------------------- (46)
Figure 39 – Capacité de charge maximale en fonction de  1 – aX
pour le patin incliné
3H* ( 1 – aX )
H ( X ) = -------------------------------------- (47)
4.1.1.3 Double profil 2

Des études récentes [87] [88] ont montré que ce profil conduit à D’après l’équation (33) et compte tenu de l’hypothèse H  1, un
des charges portantes optimales (figure 41). gradient maximum en valeur absolue et négatif sur la partie arrière
En effet, pour que la capacité de charge soit la plus grande du secteur impose H = 1 et P est alors, compte tenu de la condition
possible, la pression doit augmenter le plus rapidement possible sur limite P = 1 pour X = 1, solution de :
la première partie de la butée et doit diminuer le plus rapidement
∂P
----------- = Λ  1 – ----------
possible sur la seconde partie. D’après l’équation (33), un gradient H*
maximum sur la première partie du secteur conduit à : ∂X  P 

∂ ∂P
-----------  ----------- = 0 soit H = 3H* ⁄ 2P
et on retrouve les expressions (37) et (39) :
∂H  ∂X 
P 2 – H*
et, en remplaçant H dans (33), P est alors solution de H* ln  ----------------------- + P 2 – 1 = Λ ( X – 1 )
1 – H*
– Λ (1 – X )
∂P 4Λ 2 soit, pour Λ grand, P 2 ( X ) = H* – ( H* – 1 ) exp --------------------------------
----------- = -------------------- P H*
∂X 27 H* 2

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La courbe de la figure 42 représente l’évolution de la pression en


fonction de X sur les deux parties du patin pour un H∗ donné. Le
champ de pression donnant la capacité de charge maximale serait
alors défini par l’intersection des deux courbes P 1 ( X ) et P 2 ( X ) . La
capacité de charge adimensionnelle est alors donnée par l’aire en
bleu sur la figure 42.
Nous pouvons supposer P = H* à l’intersection des champs de
pression 1 et 2, ce qui permet de trouver X 0 :

X 0 = 27H* ( H* – 1 ) ⁄ 4 Λ (48)

Le profil des hauteurs continu qui permet d’obtenir une capacité


de charge maximale est donc défini pour une constante H* par X 0
et la hauteur d’entrée H 1 = 3H* ⁄ 2 (figure 43).
En considérant que la pression est constante et égale à H* dans
la seconde partie du secteur, la capacité de charge est alors égale à : Figure 42 – Évolution du champ de pression
en entrée et en sortie de secteur
2
W = L bH* ln ( H* ) + H* [ 1 – bH* ( H* – 1 ) ] – 1  (49)
avec b = 27/4 Λ
On trouve alors la valeur de H* qui donne la capacité de charge
maximale en résolvant :

∂W ⁄ ∂H* = 0 = b [ 2H* ln ( H* ) + 3H* ( 1 – H* ) + 1 ⁄ b ] (50)


Les figures 44 et 45 donnent l’évolution des paramètres H 1 et X 0
qui permettent d’obtenir pour chaque nombre de compressibilité la
capacité de charge maximale. Figure 43 – Profil optimal
La figure 46 compare les capacités de charge des trois profils
étudiés.
La figure 47 compare les nombres de frottement [relation (45)].
Dès que le nombre de compressibilité est suffisamment élevé, le
double profil s’avère être plus performant que les deux autres. De
plus, la partie plane permet de réduire l’usure au démarrage comparé
au profil incliné. Il est donc recommandé de s’orienter vers ce type
de convergent pour les applications de lubrification aérodynamique.

4.1.2 Patin de dimension finie

Dans tout ce qui précède, nous n’avons pas pris en compte la


dimension transverse du patin. En fait, il existe alors un écoulement
perpendiculaire à la vitesse de translation du mobile ce qui crée une
chute de pression sur les bords, diminuant ainsi la capacité de charge
du patin (comme pour le cas du régime hydrodynamique).

4.1.2.1 Résolution numérique


L’équation de Reynolds se résout alors numériquement. Le
domaine d’intégration est découpé en un certain nombre de
rectangles élémentaires et les variables X et Z sont remplacées par Figure 44 – Hauteur d’entrée optimale en fonction de 
les variables discrètes i et j (figure 48). Il est intéressant de poser, pour le double profil
comme dans le cas des paliers radiaux, le changement de variable
q = P H 2 . L’équation de Reynolds (31) s’écrit alors : Écrivons L ( q ) à l’itération ν + 1 en différenciant N :
2 2 ν
∂ q ∂ q  1 ∂H ∂q 1 ∂H ∂q ν ∂N ν+1 ν
------------
- + ------------- – ------- ---------- – 1 ---------- – ----- ----------- ----------- L ( q ν + 1 ) – N = ------------ ( q –q )
2 2  H ∂Z  ∂Z H ∂X ∂X ∂q
∂Z ∂X ∂N ν  ∂q ν + 1 ∂q ν  (52)
(51) + --------------------------------  -------------------- – -------------
 1 ∂2 H 1 ∂H 1 ∂ H
2
Λ ∂q
– 2 q  ------- ------------
- + ------
- ----------
- + ------
- ------------- = ---------------
- ----------
- ∂ ( ∂q ⁄ ∂X )  ∂X ∂X 
 H ∂Z 2 H ∂Z H ∂X 2  H q ∂X
Ce qui conduit à une expression de la forme :
C’est une expression de la forme L ( q ) = N ( q , ∂q ⁄ ∂X ) où L ( q )
∂ q ν+1 ∂ q ν+1 ν ∂q ν + 1
2 2
est linéaire en q . ν ∂q ν + 1 ν ν
---------------------- - + f 1 -------------------- + f 2 -------------------- + f 3 q ν + 1 = r (53)
2 - + ----------------------
∂Z ∂X
2
∂Z ∂X

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Figure 45 – Abscisse optimale du point de transition du profil Figure 47 – Nombre de frottement en fonction de 
en fonction de  pour le double profil pour les trois profils étudiés

Figure 48 – Discrétisation d’un patin

Les dérivées sont alors calculées numériquement par les


différences finies centrées qui s’écrivent en fonction des données
de la figure 48 :
2
Figure 46 – Capacité de charge maximale en fonction de  ∂ q q ( i + 1, j ) + q ( i – 1 , j ) – 2q ( i, j )
-------------
2
= ---------------------------------------------------------------------------------------------
2
-
pour les trois profils étudiés ∂X D X
2
ν 1 ∂H ∂ q q ( i, j + 1 ) + q ( i, j – 1 ) – 2q ( i, j )
avec f1 = – ------- ----------- + 1, ------------
2
- = -------------------------------------------------------------------------------------------
2
-
H ∂Z ∂Z D Z
ν 1 ∂H Λ ∂q q ( i + 1, j ) – q ( i – 1 , j )
f2 = – ------- ----------- – ------------------- , ----------- = ------------------------------------------------------------------
H ∂X ∂X
H qν 2 D X
ν Λ ∂q ν ∂q q (i, j + 1) – q (i, j – 1)
r = ------------------------- ------------- , ---------- = ---------------------------------------------------------------
∂Z
2H q ν ∂X
2 D Z

ν Λ ∂q  1 ∂2 H 1 ∂H 1 ∂ H
2
L’équation (53) est alors linéarisée :
f3 = ------------------------------3- ----------- – 2  ------- ------------- + ------- ----------- + ------- -------------.
∂X  H ∂Z 2
H ∂Z H ∂X 2  ν+1 ν+1 ν+1 ν+1 ν+1
2H  q ν  ν
a ij q ij
ν ν ν
+ b ij q i,j + 1 + c ij q i,j – 1 + d ij q i + 1,j + e ij q i – 1 ,j = r ij (54)
ν ν
 
2 2 Λ ( q i + 1, j – q i – 1 , j )
L’équation (53) va être linéarisée en appliquant les différences avec aij = – ----------------2- – -----------------
2
- + -------------------------------------
3
------------------------------------------------
-
finies sur un secteur de butée discrétisé en N points dans le sens D Z D X 2 H ij ( q ij ) 2 D X
radial et en M points dans le sens orthoradial comme décrit sur la
figure 48. 2

– ---------- ( H i , j + 1 + H i , j – 1 – 2 H ij ) ÷ D Z
H ij
2

( H i , j + 1 – H i , j – 1 ) ( H i + 1, j + H i – 1 , j – 2 H ij )
- + -------------------------------------------------------------------
+ -----------------------------------------------
2 D Z D X
2
- 
,

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1 1  H i,j + 1 – H i,j – 1 
bij = ----------------2- + ------------------  1 – ------------------------------------------
- ,
D Z 2D Z  2D Z H ij 
2
cij = ----------------2- – b ij ,
D Z
1 1  Λ H i + 1, j – H i – 1 , j 
dij = ----------------2- + -------------------  – ------------------------ – ------------------------------------------
- ,
D X 2D X  H ij q ij 2 D X H ij 
2
eij - – d ij ,
= -----------------
2
D X
Λ q i + 1,j q i – 1 ,j
rij = ------------------------------ -------------------------------------- .
2H ij q ij 2D X

La pression sur les bords du secteur est égale à la pression


extérieure. Les conditions limites s’écrivent alors :
q i,1 q i,N q 1,j q M,j
------------
2
- = -------------
2
- = ------------
2
- = 1
- = --------------
2
H i,1 H i,N H 1,j H M,j Figure 49 – Algorithme de résolution par la méthode
Le système (54) s’écrit sous forme matricielle : de Newton-Raphson

ν
 Mν   Qν + 1  =  R  (55) (0)
Ce système est résolu par une méthode de Newton-Raphson. Tableau 3 – Coefficients  W et  f
L’algorithme général est présenté sur la figure 49.
(cas du profil incliné)
4.1.2.2 Résultats
L  W f
Les tableaux 3 et 4 donnent les coefficients ηW et ηf qui permettent
de déduire les capacités de charge et la force de frottement du patin 0,25 50 0,112 046 79 0,769 280 61
de dimension finie à partir des résultats sur le patin de dimension
infinie pour un profil incliné et un double profil (pour une forme dans 0,5 50 0,285 837 55 0,806 775 91
le sens de l’écoulement identique). 1 50 0,542 113 42 0,862 078 33
W AL = η W W A∞ ; F mL = η f F m∞ 2 50 0,750 435 44 0,907 035 07
4 50 0,862 929 64 0,931 321 32

4.2 Butées à géométrie fixe 0,25 250 0,156 092 54 0,710 263 38
4.2.1 Description 0,5 250 0,337 615 31 0,760 599 13
1 250 0,575 864 48 0,826 657 31
La figure 50 présente une butée à géométrie fixe. Celle-ci est
composée de plusieurs secteurs circulaires (entre 4 et 20). Comme 2 250 0,758 585 76 0,877 329 11
pour les patins, les secteurs vont former un convergent avec le 4 250 0,855 664 62 0,904 249 25
disque rotor. L’équation de Reynolds (31) s’écrit alors en
coordonnées polaires adimensionnelles :
0,25 500 0,169 404 31 0,693 950 8
∂ 3 ∂P 1 ∂ 3 ∂P ∂
----------  R P H ---------- + ------- --------  P H ---------- = ΛR -------- ( P H ) (56)
∂R  ∂R  R ∂ θ  ∂θ  ∂θ 0,5 500 0,349 450 41 0,747 333 59
1 500 0,579 837 53 0,815 639 58
avec R = R /R 2 ,
P = p /p a , 2 500 0,754 476 97 0,867 420 33
H = h /h 2 , 4 500 0,846 980 36 0,894 847 35
2 2
Λ = 6R 2 ωµ ⁄ p a h 2 nombre de compressibilité relatif à la
butée.
0,25 1 000 0,178 726 21 0,682 202 02
0,5 1 000 0,355 767 03 0,737 467 15
1 1 000 0,578 433 85 0,806 976 93
2 1 000 0,745 924 1 0,859 260 25
4 1 000 0,834 470 3 0,886 901 77

(0)

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rayons au rayon extérieur γ = (R 2 – R1 )/R 2 ], de la valeur du nombre


Tableau 4 – Coefficients  W et  f de compressibilité Λ et de la forme du convergent.
(cas du double profil) Nous présentons les résultats pour deux formes de convergents
couramment utilisés.
L  W f ■ Le profil incliné défini par le rapport de la hauteur d’entrée sur la
hauteur de sortie H 1 = h 1 ⁄ h 2 ; c’est le profil le plus simple.
0,25 50 0,140 436 32 0,933 574 2
0,5 50 0,365 030 9 0,952 198 82 ■ Le profil double défini par le rapport de la hauteur d’entrée sur la
hauteur de sortie H 1 = h 1 ⁄ h 2 et par l’angle de transition de profil
1 50 0,590 048 07 0,970 218 75
θ 1 = θ 1 ⁄ β ; c’est le profil qui permet d’obtenir une capacité de
2 50 0,721 789 66 0,980 770 68 charge élevée.
4 50 0,786 001 8 0,985 880 36 Pour la première forme de convergent, nous donnons également
la position du point d’application des forces défini par

0,25 250 0,270 654 26 0,976 285 61 θ f = θ f ⁄ β et par R f = R f ⁄ R 2 ; ces résultats permettront le dimen-
sionnement des butées à patins oscillants.
0,5 250 0,465 279 71 0,985 934 24
Pour la seconde forme de convergent, nous donnons la pression
1 250 0,586 124 56 0,991 758 27 maximale sur le secteur P max = p max ⁄ p a. Cette valeur permettra le
dimensionnement des butées à secteurs déformables.
2 250 0,645 651 09 0,994 603 74
À partir des valeurs numériques des tableaux 5 et 6, il est
4 250 0,672 836 53 0,995 887 06 possible de calculer la capacité de charge et la puissance dissipée
par une butée lorsque l’on connaît l’épaisseur de film minimale, la
viscosité du gaz, la vitesse de rotation et la pression d’alimentation
0,25 500 0,317 017 17 0,988 317 6 de la butée comme le montre l’application numérique suivante.
0,5 500 0,477 902 43 0,994 782 16
1 500 0,566 791 84 0,998 278 48
4.2.3 Application numérique
2 500 0,609 501 38 0,999 941 86
4 500 0,628 341 5 1 Soit une butée formée de 8 secteurs de 40o, de rayon extérieur
R 2 = 40 mm et de rayon intérieur R1 = 20 mm. Soit pa = 105 Pa, la
pression d’alimentation, et µ a = 1,8 × 10 – 5 Pa · s la viscosité
0,25 1 000 0,349 226 85 0,995 889 63 dynamique du gaz (c’est ici la valeur de la viscosité dynamique de
l’air à 25 o C). Soit enfin une vitesse de rotation du rotor de
0,5 1 000 0,477 601 53 1 50 000 tours par minute. En supposant que la capacité de charge
1 1 000 0,543 877 55 1 maximale est atteinte pour une épaisseur minimale de film d’air de
6 µm (en général, cette épaisseur est comprise entre 2 µm et 8 µm),
2 1 000 0,575 122 28 1 le nombre de compressibilité caractéristique de l’écoulement est :
4 1 000 0,588 386 53 1 2 2
Λ = 6 µa R 2 ω ⁄ pa h 2
= 6 × 1,8 × 402 × 50 000 × π × 10– 4/30 × 1 × 62 = 251
Le rapport γ est égal à 0,5.
■ Pour la butée à patins inclinés, la capacité de charge maximale
sera :

w max = W A max p a A
= 0,476 6 × 1 × π (402 – 202) × 8 × 40 × 10 –1/360 = 16 daN
la puissance dissipée pour cette charge est :

P d = 8c z ω = 8C z p a h 2 R 2 ω
= 8 × 3,137 × 1 × 6 × 402 × 50 000 π × 10–7/30 = 126 W
Figure 50 – Butée à géométrie fixe
La hauteur de film d’air à l’entrée est :

4.2.2 Calculs h 1 = H 1 h 2 = 4,6 × 6 = 27,6 µ m

■ Pour la butée à double profil, la capacité de charge maximale


La résolution numérique de cette équation s’effectue par une
sera :
méthode similaire à celle décrite au paragraphe 4.1.2.1 [88]. Les
calculs sont faits pour un secteur. Les caractéristiques de fonction-
w max = W A max p a A
nement sont ensuite multipliées par le nombre de secteurs afin d’étu-
dier les performances de la butée. = 1,032 × 1 × π (402 – 202) × 8 × 40 × 10–1/360 = 34,6 daN
Ces caractéristiques sont représentées notamment par : la puissance dissipée pour cette charge est :
— la charge sans dimension : W A = w ⁄ p a A (avec A aire des
secteurs) ;
2
P d = 8c z ω = 8C z p a h 2 R 2 ω
— le couple sans dimension : C z = c z ⁄ p a h 2 R 2 .
= 8 × 10,09 × 1 × 6 × 402 × 50 000 π × 10 –7/30 = 405 W
Ces valeurs dépendent des dimensions des secteurs [angle au
centre β qui intercepte le secteur et rapport des différences des (0)

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Tableau 5 – Résultats pour une butée à patins inclinés

   (o) H 1 opt W A max Cz Rf f

50 0,333 33 30 2,7 0,138 89 0,530 83 0,835 43 0,664 17


100 0,333 33 30 3,2 0,231 76 0,970 16 0,835 63 0,690 37
250 0,333 33 30 4,2 0,395 69 2,075 55 0,835 77 0,720 16
500 0,333 33 30 5,3 0,543 82 3,598 7 0,835 87 0,738 85
1 000 0,333 33 30 6,9 0,707 19 6,082 85 0,836 01 0,755 71
50 0,5 30 2,7 0,176 97 0,638 4 0,770 3 0,654 99
100 0,5 30 3,2 0,288 59 1,17 0,769 89 0,681 53
250 0,5 30 4,4 0,479 35 2,461 19 0,769 22 0,714 59
500 0,5 30 5,8 0,647 57 4,190 25 0,768 74 0,736 26
1 000 0,5 30 7,7 0,829 72 7,016 72 0,768 28 0,754 93
50 0,666 67 30 2,7 0,181 59 0,681 99 0,726 06 0,650 46
100 0,666 67 30 3,2 0,296 7 1,252 72 0,724 02 0,676 6
250 0,666 67 30 4,3 0,494 37 2,667 86 0,720 73 0,708 78
500 0,666 67 30 5,7 0,669 57 4,545 26 0,718 82 0,730 85
1 000 0,666 67 30 7,5 0,860 07 7,652 59 0,716 72 0,749 65
50 0,333 33 40 2,8 0,128 46 0,686 09 0,830 12 0,677 98
100 0,333 33 40 3,2 0,214 79 1,272 84 0,830 39 0,700 06
250 0,333 33 40 4,1 0,369 17 2,749 64 0,830 78 0,726 27
500 0,333 33 40 5,2 0,511 09 4,752 91 0,831 18 0,744 22
1 000 0,333 33 40 6,6 0,670 01 8,143 83 0,831 59 0,759 14
50 0,5 40 2,8 0,180 22 0,825 02 0,762 58 0,668 08
100 0,5 40 3,4 0,290 36 1,490 26 0,762 75 0,695 17
250 0,5 40 4,6 0,476 6 3,137 09 0,762 66 0,726 08
500 0,5 40 6 0,640 75 5,343 6 0,762 61 0,746 38
1 000 0,5 40 7,9 0,819 39 8,957 16 0,762 62 0,763 93
50 0,666 67 40 2,8 0,196 8 0,884 1 0,712 68 0,661 96
100 0,666 67 40 3,4 0,315 52 1,601 18 0,711 79 0,688 91
250 0,666 67 40 4,6 0,515 48 3,379 64 0,709 91 0,720 32
500 0,666 67 40 6,1 0,691 14 5,728 19 0,708 85 0,741 83
1 000 0,666 67 40 8 0,881 85 9,624 75 0,707 58 0,759 93
50 0,333 33 60 2,9 0,105 87 0,982 43 0,816 39 0,692 94
100 0,333 33 60 3,1 0,178 97 1,885 93 0,816 59 0,704 88
250 0,333 33 60 3,9 0,314 26 4,107 0,817 75 0,726 19
500 0,333 33 60 4,7 0,442 04 7,302 2 0,818 66 0,739 12
1 000 0,333 33 60 5,9 0,586 7 12,609 7 0,819 66 0,752 29
50 0,5 60 2,9 0,167 21 1,174 96 0,747 61 0,683 52
100 0,5 60 3,5 0,267 64 2,115 23 0,748 38 0,707 54
250 0,5 60 4,6 0,437 4 4,486 4 0,749 17 0,732 76
500 0,5 60 5,8 0,587 55 7,744 01 0,749 83 0,748 81
1 000 0,5 60 7,5 0,751 32 13,079 1 0,750 59 0,763 46
50 0,666 67 60 2,9 0,202 12 1,260 9 0,691 48 0,676 15
100 0,666 67 60 3,5 0,317 6 2,273 6 0,691 67 0,700 95
250 0,666 67 60 4,8 0,507 68 4,727 59 0,691 72 0,729 86
500 0,666 67 60 6,3 0,672 33 7,993 85 0,691 82 0,748 79
1 000 0,666 67 60 8,3 0,849 2 13,348 3 0,691 89 0,764 98
50 0,333 33 80 2,9 0,089 36 1,304 48 0,797 28 0,702 6
100 0,333 33 80 3,1 0,153 22 2,505 94 0,797 65 0,711 79
250 0,333 33 80 3,7 0,276 6 5,626 86 0,799 49 0,727 31
500 0,333 33 80 4,4 0,397 27 10,100 3 0,801 26 0,739 36
1 000 0,333 33 80 5,5 0,536 9 17,519 7 0,803 2 0,752 75
50 0,5 80 3 0,150 66 1,523 2 0,729 97 0,696 71
100 0,5 80 3,4 0,243 18 2,828 72 0,730 8 0,714 17
250 0,5 80 4,4 0,403 18 6,048 87 0,732 63 0,736 97
500 0,5 80 5,5 0,547 76 10,502 7 0,734 19 0,752 04
1 000 0,5 80 7,1 0,708 03 17,780 3 0,735 85 0,766 61
50 0,666 67 80 3 0,195 04 1,632 44 0,671 94 0,689 11
100 0,666 67 80 3,6 0,305 7 2,943 83 0,672 97 0,712 38
250 0,666 67 80 4,9 0,488 75 6,123 89 0,674 37 0,739 55
500 0,666 67 80 6,3 0,648 78 10,446 4 0,675 42 0,756 76
1 000 0,666 67 80 8,2 0,822 57 17,548 8 0,676 53 0,771 93

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(0)

Tableau 6 – Résultats pour une butée à double profil

   (o) H 1 opt 1 opt W A max Cz P max

50 0,333 33 30 3,125 79 0,5 0,238 49 1,516 83 1,575 3


100 0,333 33 30 3,625 79 0,466 67 0,443 76 3,021 21 1,974 6
250 0,333 33 30 4,655 79 0,4 0,898 53 7,555 77 2,747 9
500 0,333 33 30 5,865 79 0,366 67 1,434 12 15,053 3 3,623 1
1 000 0,333 33 30 7,755 79 0,366 67 2,200 92 29,648 7 5,381
50 0,5 30 2,925 79 0,566 67 0,272 89 1,762 63 1,636 3
100 0,5 30 3,425 79 0,5 0,485 21 3,527 02 2,028 9
250 0,5 30 4,555 79 0,466 67 0,935 86 8,684 65 2,871
500 0,5 30 5,815 79 0,433 33 1,455 61 17,231 2 3,805 3
1 000 0,5 30 7,505 79 0,4 2,193 49 34,282 9 5,516 2
50 0,666 67 30 2,835 79 0,6 0,265 85 1,847 39 1,648 2
100 0,666 67 30 3,325 79 0,533 33 0,468 65 3,689 14 2,050 4
250 0,666 67 30 4,365 79 0,466 67 0,894 02 9,156 74 2,855 7
500 0,666 67 30 5,565 79 0,433 33 1,380 86 18,155 3,779 8
1 000 0,666 67 30 7,195 79 0,4 2,067 76 36,093 5 5,482 9
50 0,333 33 40 3,386 87 0,475 0,240 08 1,746 61 1,611 1
100 0,333 33 40 3,906 87 0,425 0,457 43 3,504 96 2,035 8
250 0,333 33 40 5,086 87 0,375 0,948 75 8,740 75 2,894
500 0,333 33 40 6,486 87 0,35 1,533 87 17,377 7 3,870 6
1 000 0,333 33 40 8,386 87 0,325 2,377 08 34,625 4 5,482 2
50 0,5 40 3,126 87 0,525 0,299 45 2,039 35 1,694 1
100 0,5 40 3,686 87 0,475 0,533 52 4,069 45 2,133 7
250 0,5 40 4,896 87 0,425 1,032 27 10,086 3,023 5
500 0,5 40 6,316 87 0,4 1,609 71 19,971 5 4,049 1
1 000 0,5 40 8,256 87 0,375 2,432 45 39,647 7 5,751
50 0,666 67 40 2,986 87 0,55 0,303 04 2,144 71 1,710 2
100 0,666 67 40 3,546 87 0,5 0,529 99 4,268 31 2,153 2
250 0,666 67 40 4,736 87 0,45 1,004 8 10,546 2 3,054
500 0,666 67 40 6,126 87 0,425 1,548 33 20,839 1 4,095
1 000 0,666 67 40 8,046 87 0,4 2,318 37 41,286 9 5,815
50 0,333 33 60 3,892 05 0,416 67 0,222 71 2,206 55 1,631 1
100 0,333 33 60 4,332 05 0,333 33 0,450 62 4,532 41 2,097 1
250 0,333 33 60 5,552 05 0,316 67 0,967 7 11,186 3 3,004
500 0,333 33 60 7,192 05 0,3 1,630 18 22,264 5 4,126 2
1 000 0,333 33 60 8,792 05 0,283 33 2,451 5 44,207 4 6,074 1
50 0,5 60 3,462 05 0,45 0,319 1 2,594 23 1,750 4
100 0,5 60 4,092 05 0,4 0,583 14 5,206 57 2,247
250 0,5 60 5,452 05 0,383 33 1,137 38 12,753 4 3,244 6
500 0,5 60 6,912 05 0,333 33 1,816 42 25,720 2 4,487 6
1 000 0,5 60 9,032 05 0,35 2,659 45 49,877 5 6,783 5
50 0,666 67 60 3,262 05 0,483 33 0,346 66 2,723 4 1,786 6
100 0,666 67 60 3,962 05 0,466 67 0,609 24 5,365 53 2,318
250 0,666 67 60 5,272 05 0,416 67 1,148 61 13,276 2 3,311 2
500 0,666 67 60 6,762 05 0,366 67 1,795 21 26,679 9 4,602 5
1 000 0,666 67 60 8,872 05 0,383 33 2,605 43 51,614 7 6,960 1
50 0,333 33 80 4,298 25 0,375 0,198 05 2,694 61 1,658 4
100 0,333 33 80 4,708 25 0,312 5 0,416 22 5,504 03 2,109 1
250 0,333 33 80 6,128 25 0,275 0,967 07 13,804 1 3,115 9
500 0,333 33 80 7,528 25 0,262 5 1,606 94 27,397 1 4,152 4
1 000 0,333 33 80 10,028 3 0,25 2,634 33 54,603 7 6,089 4
50 0,5 80 3,778 25 0,425 0,316 01 3,140 51 1,800 5
100 0,5 80 4,368 25 0,362 5 0,589 84 6,359 45 2,297 8
250 0,5 80 5,868 25 0,325 1,204 85 15,828 4 3,369 5
500 0,5 80 7,438 25 0,312 5 1,889 74 31,266 4,512 2
1 000 0,5 80 9,998 25 0,3 2,954 49 62,046 8 6,949
50 0,666 67 80 3,488 25 0,45 0,365 93 3,312 14 1,849 2
100 0,666 67 80 4,188 25 0,412 5 0,647 22 6,589 54 2,375 3
250 0,666 67 80 5,718 25 0,375 1,252 15 16,298 7 3,486 9
500 0,666 67 80 7,358 25 0,362 5 1,919 84 32,061 7 4,699 1
1 000 0,666 67 80 9,678 25 0,325 2,938 6 64,460 3 7,139 2

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BUTÉES ET PALIERS AÉRODYNAMIQUES ___________________________________________________________________________________________________

L’angle de transition de profil est : 4.3.1 Butées à pivot


o
θ 1 = θ 1 β = 0,425 × 40 = 17 De nombreuses études traitent de ces butées [89] [90] [91] [92].
La figure 52 montre le schéma d’un secteur articulé. Le secteur est
La hauteur de film d’air à l’entrée : en équilibre lorsque le pivot (repéré par l’angle θp ) est placé au point
d’application des forces. Le moment de celles-ci par rapport au pivot
h 1 = H 1 h 2 = 4,9 × 6 = 29,4 µ m est alors nul. Ainsi, le tableau 5 permet-il, en première approxima-
tion, de déterminer la position de l’axe de pivotement pour un secteur
incliné qui conduit à une capacité de charge maximale (il faut choisir
θ p = θf ). La forme du convergent pour le patin sur pivot est légè-
4.3 Butées à géométrie variable rement différente de celle du cas rigide : lorsque le patin pivote
autour d’un de ces rayons, la hauteur de film d’air n’est plus
constante radialement. Néanmoins, les performances de la butée
Les butées à géométrie fixe présentent certains inconvénients qui sont proches de celles données par l’étude du cas indéformable au
pénalisent fortement leur utilisation. tableau 5. Nous pouvons alors noter que la position optimale du
■ Les dimensions du convergent (hauteur du film lubrifiant de pivot est comprise entre 65 % et 75 % de la longueur d’un secteur
l’ordre du micromètre) imposent des précisions d’usinage au de butée.
dixième de micromètre.
■ Le jeu de fonctionnement est très sensible aux différences de dila- 4.3.2 Butées à feuilles
tation thermique entre les éléments fixés au rotor et ceux fixés au
carter de la machine. Pour ces butées, les secteurs sont formés de feuilles métalliques
■ Un non-parallélisme entre les plans du rotor de la butée décharge appuyées sur des éléments raidisseurs. Deux types de butées à
certains secteurs donc diminue de façon critique la capacité de feuilles sont actuellement utilisés avec succès. Le premier type a été
charge de la butée. développé par la société Garett. Les secteurs sont composés de
feuilles métalliques soudées sur des disques flexibles appuyés sur
■ L’écoulement est très sensible à la propreté du gaz lubrifiant. des éléments raidisseurs (figure 53) [93]. Le second type a été
développé par la société MTI. Les secteurs sont composés de feuilles
■ L’amortissement dynamique n’est assuré que par le film gazeux et métalliques directement appuyées sur des éléments raidisseurs
certaines instabilités peuvent se développer. (figure 54) [94] [95] [96].
Différentes solutions ont donc été envisagées afin de pallier ces La méthode de calcul qui permet de déterminer les performances
différents défauts. Les réalisations effectuées et les améliorations des butées dont les secteurs sont montés sur disque flexible (type
ainsi obtenues sont résumées sur la figure 51. Les butées qui o
n 1), décrite par Dayton [93] sépare le problème aérodynamique et
paraissent aujourd’hui les plus performantes sont les butées à le problème structural. Pour une forme de convergent donnée, le
feuilles. Les butées montées sur pivot sont ainsi de moins en moins champ de pression est calculé grâce à la résolution de l’équation
utilisées. Nous décrivons successivement ci-après les méthodes qui de Reynolds (56). La déformation des secteurs due au champ de
permettent de dimensionner ces deux types de butées. pression, donc la forme du convergent après déformation, est déter-
minée grâce à un calcul par éléments finis.

Figure 51 – Principaux types de butées


développés

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profils [98]. La pression sur ces profils étant pratiquement constante


sur la deuxième partie (figures 42 et 43), le profil déformé reste un
double profil comme le montre la figure 55. La conservation de la
hauteur minimale, égale à h 2 (c’est-à-dire égale à 1 en coordonnées
adimensionnelles) sur la seconde partie du secteur, impose donc une
0 0
hauteur d’entrée après déformation H 1 = H 1 – S ( P max – 1 ) , où H 1
représente la hauteur d’entrée initiale du convergent (figure 55). En
revanche, l’angle de transition de profil θ 1 ne varie pas. Si l’on veut
obtenir, après déformation, la forme du profil qui permet d’obtenir
la capacité de charge maximale, il suffit donc de choisir un profil
Figure 52 – Secteur articulé initial défini à l’aide des valeurs du tableau 6 :

0 H 1opt + S ( P max – 1 )
H 1 = ------------------------------------------------------------
θ1
Les performances de la butée à feuilles sont alors données par
le tableau 6.

4.3.3 Durée de vie des butées à feuilles

La capacité des secteurs à se déformer permet aux butées à feuilles


une meilleure adaptation vis-à-vis des problèmes cités précédem-
ment au début du paragraphe 4.3 :
— différence de dilatation thermique ;
Figure 53 – Butée type Garett
— non-parallélisme entre les plans du rotor et de la butée ;
— ingestion de particules étrangères.
Ces types de butées ne présentent pas d’instabilité dynamique.
Cela est expliqué par l’existence de plusieurs sources d’amortis-
sement [99] [100] schématisées sur la figure 56 :
— amortissement du film d’air porteur ;
— amortissement de Coulomb ;
— amortissement du coussin d’air sous les éléments raidisseurs.
Finalement, la durée de vie de ces systèmes est déterminée par
l’usure dans les phases d’arrêt/démarrage. Le frottement sec avant
la mise sous film d’air détermine le couple de démarrage
(figure 57). Les éléments en contact sont donc recouverts de maté-
riaux qui permettent de diminuer au maximum ce couple :
— les feuilles peuvent être recouvertes d’une couche de téflon de
quelques dizaines de micromètres ;
— des revêtements en céramique sont également testés.
Lorsque ces revêtements sont usés, le couple de démarrage
devient trop élevé, ce qui bloque la machine. Actuellement, les
butées à feuilles ont une durée de vie, comptée en nombre
d’arrêts /démarrages, de l’ordre de 100 000 cycles. Des recherches
sur les couples de matériaux en présence dans ces phases
Figure 54 – Butée type MTI permettront d’augmenter encore leur durée de vie.

Les performances des butées dont les secteurs sont directement


montés sur des éléments raidisseurs (type no 2) peuvent être
4.3.4 Application numérique
calculées de façon beaucoup plus simple [97]. En effet, dans le cas
où les éléments raidisseurs sont dimensionnés de façon à obtenir Soit une butée formée de 10 secteurs de 30o, de rayon extérieur
une souplesse locale constante, la relation entre le champ des R2 = 40 mm et de rayon intérieur R1 = 20 mm. Soit pa = 105 Pa, la
hauteurs et le champ de pression s’écrit alors : pression d’alimentation, et µ a = 1,8 × 10 –5 Pa · s, la viscosité
dynamique du gaz (c’est ici la valeur de la viscosité dynamique de
h = h 0 + s (p – pa ) l’air à 25 o C). Soit enfin une vitesse de rotation du rotor de
50 000 tr/min. En supposant que la capacité de charge maximale est
avec h0 hauteur initiale du film d’air, atteinte pour une épaisseur minimale de film d’air de 6 µm, le nombre
s = dh /dp coefficient de souplesse local (coefficient de compressibilité caractéristique de l’écoulement est :
généralement de l’ordre de 10 µm pour 1 bar).
Il suffit alors de résoudre l’équation de Reynolds (56) avec Λ = 6 µ a R 22 ω ⁄ p a h 22
H = H 0 + S ( P – 1 ), S = sp a ⁄ h 2 . = 6 × 1,8 × 402 × 50 000 × π × 10– 4/30 × 1 × 62 = 251
Une première approche simplifiée peut être effectuée grâce aux Le rapport γ est égal à 0,5.
résultats sur les butées à secteurs indéformables pour les doubles

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Figure 55 – Profil déformé Figure 57 – Évolution du couple axial en fonction


de la vitesse de rotation

La hauteur de film d’air à l’entrée est :

h 1 = H 1 h 2 = 4,4 × 6 = 26,4 µ m

■ Pour une butée à feuilles de coefficient de souplesse local


10 µm/bar, le coefficient de souplesse adimensionnel est :

S = s p a ⁄ h 2 = 10 × 1 ⁄ 6 = 1,667

Afin d’obtenir la capacité de charge maximale, le profil sera défini


Figure 56 – Zones d’amortissement sur la butée par :
o
θ 1 = θ 1 β = 0,467 × 30 = 14
■ Pour une butée montée sur pivot, en plaçant le pivot à un angle :
o h 1 = [ H 1opt + S ( P max – 1 ) ]h 2
θ p = θ f β = 30 × 0,715 = 21,5
= [4,56 + 1,67 (2,87 – 1)] × 6 = 46,1 µm
À l’équilibre, la capacité de charge maximale sera :
La capacité de charge maximale sera :
w max = W A max p a A
w max = W A max p a A
= 0,479 3 × 1 × π (402 – 202 ) × 10 × 30 × 10–1 /360 = 15,1 daN
= 0,936 × 1 × π (402 – 202) × 10 × 30 × 10–1/ 360 = 29,4 daN
La puissance dissipée pour cette charge sera :
La puissance dissipée pour cette charge est :
P d = 8cz ω = 10C z p a h 2 R 2 ω
P d = 8c z ω = 8C z p a h 2 R 2 ω
= 10 × 2,461 × 1 × 6 × 402 × 50 000 π × 10–7/30 = 124 W
= 10 × 8,68 × 1 × 6 × 402 × 50 000 π × 10 –7/30 = 436 W

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____________________________________________________________________________________________________________________ BUTÉES ET PALIERS
P
O
Revues spécialisées Surface and Coating Technology (6 par an)
U
Industrial Lubrication and Tribology (6 par an)
Journal of Tribology (trimestriel)
Surface Engineering (trimestriel)
Tribology International (6 par an)
R
Lubrication Engineering (mensuel) Tribology Transactions (6 par an)
Proceedings of the Institution of mechanical Engineers (6 par an) Wear (10 par an)
Proceedings of the Leeds-Lyon Symposium on Tribology (1 par an)
E
Fournisseurs de matériaux pour paliers lisses
N
(liste non exhaustive)

Angst et Pfister SA (M1 , M2)


Bronze Industriel (Le) (M2)
Kolbenschmidt AG (M1 , M2 , M3)
Le Carbone Lorraine (M1 , M2)
S
Dow Corning Construction SA (M1)
DSM Engineering Plastic Products (M1 , M2)
Miba Gleitlager AG (M1 , M2 , M3)
Norton Pompus GmbH (M1) A
Du Pont de Nemours France SA (M1 , M2)
Fédéral Mogul SA (M1 , M2 , M3)
Permawick Co (M2)
Rhône Poulenc Spécialités Chimiques (M1 , M2) V
Garlock Bearings Inc. (M1 , M2 , M3) Saimap Viennot (M1)
Glacier GmbH (M1 , M2)
Glacier SIC (M1 , M2 , M3)
Sintertech SA (M2)
TLC Tous les Coussinets (M3)
O
Glacier Vandervell Ltd. (M1 , M2 , M3)
Glyco-Metall-Werke Glyco B.V. und Co KG (M1 , M2 , M3)
avec M1 matériaux pour frottement sec (§ 3)
M2 matériaux pour lubrification mixte (§ 4)
I
Goldschmidt Th. AG (M3)
INA Roulements SA (M1 , M2)
M3 matériaux pour lubrification hydrodynamique (§ 5)
R

Organismes P
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Département des Matériaux de l’École Polytechnique fédérale de Lausanne
Laboratoire de Mécanique des Contacts de l’Institut National des Sciences
Appliquées
Laboratoire de Mécanique des Solides de l’Université de Poitiers
L
Institut de Mécanique, Aéronautique et Thermodynamique de l’Université
de Liège
Laboratoire de Génie de Production de l’École Nationale d’Ingénieurs de
Laboratoire de Science et Génie des Surfaces de l’École des Mines de Nancy
Laboratoire de Tribologie de l’Institut Supérieur des Matériaux et de la
U
Tarbes
Laboratoire de Matériaux en Mécanique-Physique de l’École Centrale de
Lyon
Construction Mécanique
Société Française de Tribologie S

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