Cours Elct03 Prof
Cours Elct03 Prof
Cours Elct03 Prof
Chapitre 3
I – Phénoménologie
I·1 – Circuits avec bobines et condensateurs
I·1·i – comment « sonder » un circuit ?
✧ Nous allons commencer par quelques observations afin de mieux « voir » comment réagissent des
circuits dans lesquels il y a bobines et condensateurs.
✧ Pour ce faire, nous allons utiliser un logiciel de simulation : c’est un logiciel qui permet de simuler
(numériquement) ce qui se passe dans un circuit électrique.
✧ Les avantages de tels logiciels sont énormes :
➜ l’accès à toute sorte de composants
➜ facilité d’utilisation
➜ il est possible de suivre en même temps toutes les tensions et intensités intéressantes
✧ L’inconvénient principal reste que ce n’est pas de l’expérimental, ie. un tel logiciel :
➜ ne permet pas de s’exercer au brochage des circuits
➜ ne permet pas de voir les défauts des composants réels (à moins qu’ils ne soient modélisés)
✧ Mais tous ces inconvénients seront travaillés en TP.
u1 (t)
E R L u2(t)
b
✧ Fermons l’interrupteur K à l’instant t = 0 et observons les intensités i1 (t), i2 (t) et i3 (t) ainsi que les
tensions u1 (t) et u2 (t).
© Matthieu Rigaut 1 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) I·1 – Circuits avec bobines et condensateurs
✧ Il apparaît sur ces graphiques que toutes les tensions et toutes les intensités ont des évolutions de
même allure :
➜ évolution rapide au début
➜ évolution plus lente à la fin pour finir sur une asymptote
➜ toutes les évolutions (tension et intensité) vont à la même vitesses (elles se finissent en même
temps)
✧ Tout cela est typique des évolutions de premier ordre.
i1 (t) R1 i2 (t)
R3 u3(t)
E u2 (t) R2
C
u4(t)
✧ Fermons l’interrupteur K à l’instant t = 0 et observons les intensités i1 (t), i2 (t) et i3 (t) ainsi que les
tensions u1 (t) à u4 (t).
i1 (t) R L i2 (t)
b
E R′ L′ u3 (t)
b
✧ Fermons l’interrupteur K à l’instant t = 0 et observons les intensités et les tensions.
E u2 (t) u4 (t)
C C′
E R u2(t)
C
➜ que toutes les tensions et toutes les intensités ont à nouveau la même allure (des oscillations
d’amplitude décroissantes)
➜ que toutes les évolutions finissent aussi à peu près en même temps
✬ transitoire ou permanent ?
✧ Globalement, cela signifie qu’il n’y a pas d’évolution dans le dispositif : le régime peut être alors
continu ou permanent.
K Remarque : de manière tout à fait exceptionnelle, il peut y avoir des régimes permanents non pério-
diques. Exemple sonore : le bruit d’une cascade.
✧ Sur chacun des exemples précédents, il est possible d’identifier le régime transitoire du régime per-
manent. Ceci dit, pour le régime permanent, il faudra se mettre d’accord car il n’est jamais vraiment
totalement atteint.
✬ libre ou forcé ?
Un dispositif est dit en régime libre lorsqu’aucune source ne lui apporte de l’énergie. Il
est dit en régime forcé sinon.
uC (t)
C
GBF ug (t)
R uR (t)
✧ Expérimentalement parlant, il n’est pas si simple que cela de mesurer une intensité. C’est pourquoi
nous avons branché une résistance en série avec le condensateur de manière à accéder à l’intensité
par la relation uR (t) = R i(t).
✧ Toutefois pour que la tension délivrée par le générateur soit celle aux bornes du condensateur, il
faudra vérifier que |uR (t)| ≪ |ug (t)|.
✧ En envoyant sucessivement une tension triangulaire puis une tension sinusoïdale, nous obtenons les
résultats ci-dessous.
✧ Dans les deux cas, nous pouvons effectivement vérifier que la tension aux bornes du résistor (échelle
de droite) est très inférieure à la tension totale.
✧ Nous pouvons alors observer une propriété fondamentale du condensateur : l’intensité qui le traverse
est proportionnelle à la dérivée de la tension à ses bornes.
du(t)
✧ Évidemment, en convention générateur, cela donnera : i(t) = −C .
dt
✧ Les capacité (en TP) vont du pF au µF .
© Matthieu Rigaut 6 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) I·2 – Comportement d’un condensateur
La tension aux bornes d’un condensateur est une fonction mathématiquement continue
du temps.
Un condensateur est toujours globalement neutre, ce qui permet d’écrire les charges sur
les armatures +q et −q.
Il y a proportionnalité entre la charge portée par chaque armature et la tension entre les
bornes du condensateur.
+q −q
C
uC : ici q (t) = +C u(t)
+q −q
C
uC : ici q (t) = −C u(t)
✧ Le signe entre la charge et la tension est le même que celui devant la charge pointée par la flèche de
la tension.
! l’approche électrostatique est extrêmement piégeuse pour l’établissement de l’évolution du circuit
car elle fait intervenir une nouvelle grandeur q électrocinétiquement inutile et de nouvelles conventions
de signes. Cette approche est à éviter à moins d’y être contraint. Si, à un moment ou à un autre il
faut chercher des charges portées par des armatures, nous raisonnerons en terme de tension tout le
temps et passerons à la charge au dernier moment.
✧ Le seul intérêt de cette approche est de permettre la compréhension du vocabulaire « charge »,
« déchargé » que nous utiliserons pour le condensateur.
Quand un condensateur est dit déchargé, les charges portées par chacune de ses
armature sont nulles et, donc, la tension entre ses bornes aussi.
L uL(t)
b
GBF ug (t)
R uR (t)
✧ De même que pour le condensateur, il faudra vérifier que |uR (t)| ≪ |ug (t)|.
✧ En envoyant sucessivement une tension rectangulaire puis une tension sinusoïdale, nous obtenons les
résultats ci-dessous.
© Matthieu Rigaut 8 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) I·3 – Comportement d’une bobine
✧ Dans les deux cas, nous pouvons effectivement vérifier que la tension aux bornes du résistor (échelle
de droite) est très inférieure à la tension totale.
✧ Nous pouvons alors observer une propriété fondamentale de la bobine : la tension à ses bornes est
proportionnelle à dérivée de l’intensité qui la traverse.
b b
u(t)
Une bobine idéale est caractérisée uniquement par son inductance L > 0 en henry (H).
di(t)
Dans la convention représentée ci-dessus, la relation constitutive s’écrit u(t) = +L .
dt
di(t)
✧ Évidemment, en convention générateur, cela donnera : u(t) = −L .
dt
✧ Les inductances (en TP) vont du mH au H.
L’intensité du courant qui traverse une bobine est une fonction mathématiquement
continue du temps.
✧ De manière analogue au condensateur, il va de soi que la tension aux bornes de la bobine peut être
discontinue.
Z t
1
u(t) = u(0) ± iC (t′ )dt′
C 0
Z t
1
i(t) = i(0) ± uL(t′ )dt′
L 0
✧ Comme précédemment, nous ferons très attention pour écrire des lois de nœuds en terme de potentiel
avec des bobines.
U U
L’inductance de la bobine équivalente vaut Léq = L1 + L2 + · · · + Ln .
b
U L1 L2 Ln U Léq
b
b
1 1 1 1
L’inductance de la bobine équivalente vaut = + +···+ .
Léq L1 L2 Ln
U U
1 1 1 1
La conductance du condensateur équivalent vaut = + +···+ .
Céq C1 C2 Cn
b
E L uL (t)
b
K
✬ approche physique
✧ Intéressons-nous tout d’abors à la dimension de la constante τ . Écrivons pour cela que les deux
termes du membre de gauche sont de même dimension :
" # " #
dα(t) α(t) [dα] [α]
= =
dt τ [dt] [τ ]
✧ Et comme
la notation
différentielle ne représente qu’une différence, nous avons [dα] = [α] et [dt] = [t]
d’où [τ ] = (s) = T .
La constante τ a la même dimension qu’un temps : elle est appelée constante de temps.
✧ Étant donné que la constante τ apparaît dans l’équation, il est normal qu’elle apparaissent dans la
solution.
✧ De plus la partie « à droite » de l’équation représente les contraintes extérieures (ici le générateur),
c’est donc ce qui va être à l’origine du régime forcé.
© Matthieu Rigaut 13 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) II·1 – Circuit R,L soumis à un échelon de tension
✬ approche technique
✧ Il y a trois étapes à faire et dans l’ordre :
➜ écrire toutes les solutions possibles (mode automatique)
➜ chercher une solution qui marche mathématiquement parlant (mode automatique ou raison-
nement physique)
➜ chercher LA solution du problème posé (raisonnement physique obligatoire)
dα(t) 1
Pour l’équation différentielle + α(t) = qqch(t), toutes les solutions possibles
dt τ
s’écrivent :
t→+∞
✧ Nous pouvons constater que α(t) −−−−−−→ αp (t), ie. :
qqch(t) αp (t)
te
C Cte ′
A cos(2 π f t) B cos(2 π f t) + C sin(2 π f t)
−t/τ ′ ′
Ae A′ e −t/τ
A + B t + C t2 + . . . A′ + B ′ t + C ′ t2 + . . .
Y la solution finale
✧ C’est la dernière étape à faire en dernier.
© Matthieu Rigaut 14 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) II·1 – Circuit R,L soumis à un échelon de tension
Les constante d’intégration se déterminent à partir des conditions aux limites. Il doit y
avoir autant de condition aux limites que de constantes d’intégration.
Quand les équations différentielles sont des équations différentielles temporelles, les
conditions aux limites sont appelées conditions initiales lorsqu’elles correspondent à une
condition à respecter à l’instant initial.
✧ Il peut parfois arriver (mais c’est rare) que la recherche d’une constante d’intégration pour une
équation différentielle temporelle se fasse à un instant autre que l’instant initial.
L
La constante de temps d’un circuit R,L est τ = .
R
✬ solution analytique
✧ Commençons par écrire la solution générale :
1 E E E
L E
0+ ×µ= µ= ×τ = × ip (t) =
τ L L
L R R
✧ Nous aurions pu aussi déterminer la solution en régime permanent. Pour cela, schématisons le circuit
lorsque le régime permanent est atteint. L’interrupteur est fermé et la bobine se comporte comme
un fil. Cela donne :
R
ip (t)
E
et nous obtenons aussitôt ip (t) = .
R
! bien que cela soit souvent le cas, les deux méthodes ne conduisent pas obligatoirement à la même
expression de ip (t). Seule les solutions finales, à la fin de la 3e étape, doivent être identiques.
✧ La meilleure des deux méthodes est (cette fois) celle que chacun préfère.
© Matthieu Rigaut 15 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) II·1 – Circuit R,L soumis à un échelon de tension
E
✧ Pour l’instant la solution s’écrit i(t) = λ e −t/τ + . Reste à déterminer λ.
R
Ce seront les continuités mathématiques des intensités des courants traversant les
bobines et des tensions aux bornes des condensaeurs qui permettront de trouver les
conditions initiales.
✧ Et personne n’a dit que ces continuités étaient les conditions initiales . . .
✧ Ici :
➜ juste avant de fermer l’interrupteur, aucun courant ne circule dans la bobine donc i(0− ) = 0
➜ la continuité de l’intensité du courant traversant une bobine assure i(0+ ) = i(0− )
E
➜ la solution que nous avons trouvée nous donne i(0+ ) = λ +
R
E
✧ Ces trois arguments (et il faut les trois arguments) permettent d’aboutir à λ = − et ainsi :
R
E
i(t) = 1 − e −t/τ
R
✧ C’est bien un résultat homogène !
✧ Pour déterminer uL (t), utilisons la loi constitutive de la bobine :
di(t) E 1 −t/τ −t/τ
uL (t) = L =L× × e u (t) = E e
L
dt R τ
✧ C’est bien un résultat homogène et proportionnel à i(t) comme nous le savons des évolutions du
premier ordre.
✬ interprétation physique
t→∞ E t→∞
✧ À la limite, i(t) −−−−−→ et uL(t) −−−−−→ 0.
R
✧ Nous constatons que le régime permanent ne dépend pas de l’inductance de la bobine. Rien de plus
normal étant donné que le régime permanent est continu qu’en régime continu la bobine se comporte
comme un interrupteur fermé quelle que soit son inductance.
1
e −t/τ 6
100
e t/τ> 100
t
> ln 100 = 2 ln 10
τ
t > 2 τ ln 10 ≃ 4,6 τ
Au bout d’une durée de 5 τ , le régime permanent est atteint à mieux que 1 % près.
0.005 5
0.004 4
0.003 3
0.002 2
0.001 1
0 0.0002 0.0004 0.0006 0.0008 0.001 0.0012 0.0014 0.0016 0.0018 0.002 0 0.0002 0.0004 0.0006 0.0008 0.001 0.0012 0.0014 0.0016 0.0018 0.002
t t
R
i(t)
C
E uC (t)
R
i(t)
C
E uC (t)
✧ La loi des nœuds en terme de potentiels s’écrit, au point situé entre le résistor et le condensateur :
duC (t) 1 E
+ uC (t) =
dt RC RC
R
ip (t)
✬ interprétation physique
t→∞ t→∞
✧ À la limite, i(t) −−−−−→ 0 et uC (t) −−−−−→ E.
✧ Nous constatons que le régime permanent ne dépend pas de la capacité du condensateur. Comme
pour la bobine, rien de plus normal étant donné que le régime permanent est continu qu’en régime
continu le condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert quelle que soit sa capacité.
✧ Nous pouvons aussi constater que si la charge s’arrête, ce n’est pas de la faute au condensateur dans
lequel il n’y aurait plus de place pour les électrons, mais de la faute au générateur qui n’a pas la
force (électromotrice) de le charger davantage.
© Matthieu Rigaut 19 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) II·3 – Retour sur les simulations
10 0.01
8 0.008
6 0.006
4 0.004
2 0.002
0 0.0002 0.0004 0.0006 0.0008 0.001 0 0.0002 0.0004 0.0006 0.0008 0.001
t t
uC (t)
C
GBF ug (t)
R uR (t)
✧ Avoir
|uR (t)| ≪ |ug (t)| revient à avoir |uR (t)| ≪ |uC (t)|. Ainsi nous allons chercher à quelle condition
duC (t)
R C ≪ |uC (t)|.
dt
✧ Pour ce faire cherchons des valeurs caractéristiques. Notons tout d’abord U0 la valeur caractéristique
de la tension aux bornes du condensateur. Nous obtenons alors |uC (t)| ∼ U0 . Si nous notons
T la
duC (t) U0
durée caractéristique de l’évolution (ici, évidemment, la période), nous avons R C ∼ RC .
dt T
La condition recherchée est donc :
U0
RC ≪ U0 T ≪ RC = τ
T
✧ Pour que les observations se fassent bien, il fallait que la période soit grande devant la durée carac-
téristique du circuit R,C.
✧ Vérifions :
➜ τ = R C = 103 × 100.10−9 = 10−4 s
➜ Tsin = 10−1 s ≫ τ
➜ Ttri = 4.10−4 s ≫ τ
L uL(t)
b
GBF ug (t)
R uR (t)
I0 L
R I0 ≪ L T ≪ =τ
T R
✧ Pour que les observations se fassent bien, il fallait que la période soit courte devant la durée carac-
téristique du circuit R,L.
✧ Vérifions :
L
➜ τ= = 10−3 s
R
➜ Tsin = 10−4 s ≪ τ
➜ Trect = 10−4 s ≪ τ
✧ Nous constatons à cette occasion que le symbole ≪ peut parfois « simplement » représenter un
facteur 10.
© Matthieu Rigaut 21 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III – Évolution du second ordre
En basses fréquences, une bobine réelle se comporte comme une bobine idéale en série
avec un résistor.
L r
b b b b
En hautes fréquences, une bobine réelle se comporte comme une bobine idéale en
parallèle avec un résistor et un condensateur.
L
b b
RHF
b b
CHF
Rf
✧ La résistance de fuite des condensateurs usuel sont de l’ordre du MΩ voire bien supérieure.
i(t)
b
uC (t) L
C
b
K
✬ notation différentielle
✧ La place des « 2
» est fondamentale. En fait nous avons :
!
d dα(t)
dt dt
✬ approche physique
✧ Du point de vue des dimensions, comme précédemment, « les d ne comptent pas », ce qui donne :
" #
2
d α(t) [d2 α] [α] [α]
2
= 2
= 2 = 2
dt [dt ] [t ] [t]
✧ Ainsi, comme deux termes sommés sont homogènes :
" #
2
d α(t) [α]
2
= [ω0 2 α(t)] 2
= [ω02 ] [α] [ω0 ] = [t]−1 = (s)−1 = T −1
dt [t]
✬ approche technique
✧ En fait tout se passe comme pour les équations différentielles d’ordre 1 :
➜ écrire toutes les solutions possibles (mode automatique)
➜ chercher une solution qui marche mathématiquement parlant (mode automatique ou raison-
nement physique)
➜ chercher LA solution du problème posé (raisonnement physique obligatoire)
d2 α(t)
Toutes les solutions de l’équation différentielle + ω0 2 α(t) = qqch(t) peuvent
dt2
s’écrire sous une des deux formes équivalentes suivantes :
➜ α(t) = A cos(ω0 t) + B sin(ω0 t) + αp (t)
➜ α(t) = λ cos(ω0 t + ϕ) + αp (t)
où A, B, λ et ϕ dont des constantes d’intégration.
✧ Dans les deux cas, il y a deux constantes d’intégrations (A et B d’une part, λ et µ d’autre part) qui
exigeront deux conditions initiales.
✧ Suivant les cas, nous choisirons plutôt une forme ou l’autre :
➜ plutôt la première lorsqu’il faudra rechercher explicitement la solution avec deux conditions
initiales
➜ plutôt la deuxième forme lorsqu’il s’agira d’écrire la solution sans la déterminer entièrement
ou lorsque les conditions ne seront pas initiales
✬ pulsation
duC (t)
uC (t) = U0 cos(ω0 t) + B sin(ω0 t) et i(t) = +C
dt
donnent i(t) = −C U0 ω0 sin(ω0 t) + B ω0 C cos(ω0 t)
✧ Et maintenant :
➜ juste avant la fermeture de l’interrupteur, aucun courant ne circulait dans la bobine, donc
i(0− ) = 0
➜ la continuité mathématique de l’intensité du courant traversant une bobine implique i(0− ) =
i(0+ )
➜ la solution trouvée donne, pour t = 0+ : i(0+ ) = 0 + B ω0 C
➜ donc B= 0
✧ Finalement : uC (t) = U0 cos(ω0 t) et i(t) = −C U0 ω0 sin(ω0 t) .
–2
–4
✧ Pour retrouver qui est qui, aucune raison physique ne peut les départager car les évolutions sont
similaires. Toutefois ici, avec les conditions initiales :
➜ la tension aux bornes du condensateur est la courbe en trait plein
➜ l’intensité traversant le circuit est la courbe en tirets
i(t)
d2 α(t) ω0 dα(t)
+ + ω0 2 α(t) = qqch(t)
dt2 Q dt
✬ approche physique
✧ Pour des raisons similaires à celles évoquées précédemment, ω0 a la même dimension qu’avant. Ici
aussi ω0 s’appelle la pulsation propre.
✧ Cherchons la dimension de Q.
" #
ω0 dα(t) [ω
0 ] [α] 1
= [ω0 2 α(t)] = [ω0 ]2 [α] et [Q] = =∅
Q dt [Q] [t] [ω0 ] [t]
✬ approche technique
✧ En fait tout se passe comme pour les équations différentielles d’ordre 1 :
➜ écrire toutes les solutions possibles (mode automatique)
➜ chercher une solution qui marche mathématiquement parlant (mode automatique ou raison-
nement physique)
© Matthieu Rigaut 26 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III·3 – Circuit R,L,C série en régime libre et apériodique
1
Pour un circuit R,L,C série, la pulsation propre vaut ω0 = √ et le facteur de qualité
r L C
1 L
vaut Q = .
R C
α(t) = A e r1 t + B e r2 t + αp (t)
✧ Cherchons la condition sur le facteur de qualité pour que le discriminant soit positif :
© Matthieu Rigaut 27 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III·3 – Circuit R,L,C série en régime libre et apériodique
ω0 2 1 1
∆>0 2
− 4 ω0 2 > 0 >4 Q<
Q Q2 2
1
Lorsque le facteur de qualité est inférieur à , le régime est dit apériodique.
2
r2 − S r + P = 0
où S est la somme des deux racines et P leur produit. Avec P > 0 et S < 0, les deux racines sont
forcément négatives.
1 1
✧ Comme les racines sont négatives, nous pouvons les noter r1 = − et r2 = − ce qui permet
τ1 τ2
d’écrire la solution sous la forme :
duC (t)
uC (t) = A e −t/τ1 + B e −t/τ2 et i(t) = +C
dt
A C −t/τ1 B C −t/τ2
donnent i(t) = − e − e
τ1 τ2
✧ Et maintenant :
➜ juste avant la fermeture de l’interrupteur, aucun courant ne circulait dans la bobine, donc
i(0− ) = 0
➜ la continuité mathématique de l’intensité du courant traversant une bobine implique i(0− ) =
i(0+ )
AC BC
➜ la solution trouvée donne, pour t = 0+ : i(0+ ) = − +
τ1 τ2
A B
➜ donc + =0
τ1 τ2
✧ Nous obtenons ainsi un système de deux équations deux inconnues qui ne pose aucune difficulté de
résolution :
(
τ1
A=
U0
A + B = U0 τ1 − τ2
τ2 A + τ1 B = 0 τ2
B= U0
τ2 − τ1
U0
✧ Finalement : uC (t) = τ1 e −t/τ1 − τ2 e −t/τ2
τ1 − τ2
✧ Nous pouvons constater que, dans tous les cas, la tension uC (t) n’oscille pas, d’où le nom apériodique.
✧ La question est qui est qui ? Ou plutôt qui est où ?
➜ la courbe la plus haute met longtemps avant de diminuer
➜ c’est une somme d’exponentielles, donc l’un des deux termes doit avoir une constante de temps
τ1 ou τ2 très grande
➜ ça implique que r1 ou r2 quasi nul
➜ il ne peut s’agit que de r1 quasi nul
➜ nous pouvons alors constater que r1 tend vers 0 pour Q tend vers 0 → c’est bon !
© Matthieu Rigaut 29 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III·3 – Circuit R,L,C série en régime libre et apériodique
✧ Sur le graphique 7 nous pouvons voir des zooms sur l’instant initial
Graphique 7
8.95
8.9
8.85
8.8
8.75
8.7
8.65
✧ En effet la dérivée de uC (t) est proportionnelle à i(t) et est donc nulle à l’instant initial. Et si effec-
tivement c’est bel et bien le cas, lorsque nous regardons à une échelle d’évolution adapté, cela ne se
voit pas.
✧ Pour simplifier l’expression précédente, nous allons utiliser une technique ultra puissante, ultra utilisée
et ultra facile : les développements limités. Sans entrer dans la théorie, pour l’instant nous avons
juste besoin de savoir que :
p 1
Lorsque |qqch| ≪ 1, nous avons 1 + qqch = 1 + qqch.
2
ω0 ω0
r1 = − 1 − (1 − 2 Q2 ) = − × 2 Q2 = −ω0 Q
2Q 2Q
1 1
✧ Avec τ1 = − = , la durée recherchée vaut :
r1 ω0 Q
5 5 5 T0 T0
5 τ1 = = = ≃
ω0 Q 2π 2πQ Q
Q
T0
© Matthieu Rigaut 30 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III·3 – Circuit R,L,C série en régime libre et apériodique
Pour un régime apériodique tel que Q ≪ 1 le régime permanent est atteint au bout de la
T0
durée où T0 est la période propre.
Q
✧ Nous pouvons alors vérifier que plus le facteur de qualité est petit, plus le régime transitoire est long.
✬ simplification de la solution
✧ Calculons la constante τ2 à partir de l’expression de r2 :
ω0 ω0 p ω0 ω0 ω0
r2 = − − 1 − 4 Q2 = − − =−
2Q 2Q 2Q 2Q Q
Q
✧ Ce qui implique τ2 = .
ω0
1
✧ Dans ces conditions, avec τ1 = , nous pouvons voir que τ2 ≪ τ1 , ce qui implique que le terme
Q ω0
exponentielle en τ2 est fini largement avant τ1 ou encore que la tension peut s’écrire sous la forme :
uC (t) = A e −t/τ1
✧ Dans les exemples initiaux, nous avons effectivement constaté l’existence de deux constantes de temps
significativement différentes.
✬ question de simplification
✧ Pourquoi avons-nous utilisé des développements limités pour τ1 et pas pour τ2 ?
✧ Parce que pour τ2 , l’utilisation de développements limités aurait amené à un résultat avec deux
termes parmi lesquels nous aurions gardé que le prédominant : celui qui correspond à un développe-
ment à l’ordre 0.
✧ Quand l’ordre de développement est inconnu, a priori nous développerons à l’ordre 1. Dans un
certains nombres de cas assez facilement prévisibles, nous développerons à l’ordre 2. Enfin, dans des
cas rarissimes, nous développerons à l’ordre 3 ou 4.
✬ cas limite
✧ Lorsque R → +∞, alors Q → 0 et le circuit devient :
uC (t)
L C
b b
i(t)
✧ Nous pouvons alors constater que i → 0 et uC ≃ Cte , ce qui est cohérent avec un régime apériodique
au facteur de qualité extrêmement faible.
α(t) = e −t/τ A cos(ωp t) + B sin(ωp t) + αp (t)
✧ Cherchons la condition sur le facteur de qualité pour que le discriminant soit négatif :
ω0 2 1 1
∆<0 − 4 ω0 2 < 0 >4 Q>
Q2 Q2 2
1
Lorsque le facteur de qualité est supérieur à , le régime est dit pseudopériodique.
2
duC (t)
uC (t) = e −t/τ U0 cos(ωp t) + B sin(ωp t) et i(t) = +C
dt
" #
U0 cos(ωp t) + B sin(ωp t)
donnent i(t) = e −t/τ − − U0 ωp sin(ωp t) + B ωp cos(ωp t)
τ
✧ Et maintenant :
➜ juste avant la fermeture de l’interrupteur, aucun courant ne circulait dans la bobine, donc
i(0− ) = 0
➜ la continuité mathématique de l’intensité du courant traversant une bobine implique i(0− ) =
i(0+ )
U0
➜ la solution trouvée donne, pour t = 0+ : i(0+ ) = − + B ωp
τ
U0
➜ donc B =
τ ωp
!
sin(ω p )
✧ Finalement : uC (t) = U0 e −t/τ cos(ωp t) +
τ ωp
8
2.58
6
2.56
2.54
2
2.52
0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008
t
–2
2.5
–4
2.48
–6
✧ Sur ce graphique nous avons représenté l’enveloppe exponentielle en e −t/τ qui limite les oscillations.
Notons, comme le montre le graphique 9 que les points de contact entre l’enveloppe et la courbe ne
sont pas aux sommet des oscillations.
✧ Nous pouvons constater qu’il existe des oscillations mais que celles-ci sont amorties. La tension n’est
donc pas tout à fait périodique. Cela explique le nom de pseudo-périodique
r
1
✧ Ces oscillations ont pour pulsation ωp = ω0 1 − 6= ω0 .
4 Q2
© Matthieu Rigaut 33 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III·4 – Circuit R,L,C série en régime libre et pseudopériodique
2π
La grandeur T = est appelée la pseudo-période.
ωp
✬ décrément logarithmique
✧ Pour parler de l’enveloppe exponentielle, nous rencontrerons parfoit la grandeur appelée décrément
logarithmique.
!
sin(ω t )
+
p 0
e −t0 /τ
cos(ωpt0)
τ ωp
1
δ = ln ( ( ((
!
n ( (
((p(t0 + 2 π n)
sin(ω
e −(t0 +n T )/τ cos(ωp t0 + 2 (
π (
n) (
+ (
(((
((((
τ ωp
(
1 T
= ln e n T /τ =
n τ
2Q 2π
✧ Avec τ = et T = nous obtenons :
ω0 ωp
π 2π
δ= r =p
1 4 Q2 − 1
Q 1− 2
4Q
✧ Plus le décrément logarithmique est petit, plus la perte d’amplitude est faible.
Graphique 10
–2 t
–4
–6
–8
✧ Pour retrouver qui est qui, il suffit de penser à l’enveloppe exponentielle qui limite les oscillation et
2Q
dont la constante de temps est τ = : plus le facteur de qualité est grand, plus la constante de
ω0
temps associée est grande, plus les oscillations dureront longtemps.
✧ C’est cohérent avec l’expression du décrément logarithmique.
✧ Dans les exemples initiaux, nous pouvons constater qu’il y a très peu d’oscillations : le facteur de
qualité semble valoir environ 2.
Quand le facteur de qualité est très grand devant 1, la pseudo-pulsation se confond avec
la pulsation propre.
✬ régime permanent
✧ Estimons la durée au bout de laquelle le régime permanent est atteint dans le cas où Q ≫ 1.
✧ Comme la tension est limitée par l’enveloppe exponentielle, la réponse est immédiate : au bout de
5τ
10 Q 10 Q T0
5τ = = = 2 Q T0
ω0 2π
✧ Nous pouvons alors vérifier que plus le facteur de qualité est grand, plus le régime transitoire est
long.
✬ cas limite
✧ Lorsque R → 0, alors Q → +∞ et le circuit devient :
© Matthieu Rigaut 35 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) III·5 – Circuit R,L,C série en régime libre et critique
uC (t)
L C
b b
i(t)
✧ Nous pouvons alors constater que ce circuit se comporte comme un L,C, ie. oscille sans fin. C’est
cohérent avec un régime pseudo-périodique dont le facteur de qualité serait extrêmement faible.
α(t) = e r0 t (A + B t) + αp (t)
1
Lorsque le facteur de qualité est égal à , le régime est dit critique.
2
✧ Nous pouvons constater que bien que sa forme analytique soit significativement différente des régimes
apériodique et pseudopériodique, la représentation graphique, elle, est sensiblement identique.
Le régime critique est le régime qui atteint le plus vite son asymptote sans osciller.
✧ En SI, vous verrez qu’il existe des régimes pseudo-périodique qui peuvent atteindre plus vite leurs
asymptotes, mais, bien sûr, en oscillant.
iL (t)
b
R L u(t)
C
iL (t)
b
R L u(t)
C
b
Z t
0 − u(t) 1 du(t)
− i(0) − u(t′ ) dt′ − C =0
R L 0 dt
1 du(t) 1 d2 u(t)
donne en dérivant + u(t) + C =0
R dt L dt2
✧ Ce qui s’écrit, sous forme canonique :
d2 u(t) 1 du(t) 1
2
+ + u(t) = 0
dt R C dt LC
© Matthieu Rigaut 38 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV – Aspect énergétique
1
La pulsation propre du circuit R,L,C parallèle est √ .
LC r
C
Son facteur de qualité est inverse de celui du circuit R,L,C série : Q// = R .
L
✬ cas limite
✧ Lorsque R → +∞, alors Q → +∞ et le circuit devient :
iL (t)
b
L u(t)
C
b
✧ Nous pouvons alors constater que ce circuit se comporte comme un L,C, ie. oscille sans fin. C’est
cohérent avec un régime pseudo-périodique dont le facteur de qualité serait extrêmement faible.
IV – Aspect énergétique
IV·1 – Deux réservoirs d’énergie
IV·1·i – monstrations expérimentales
✬ avec le condensateur
✧ Dans le montage présenté, un condensateur peut être relié soit à un générateur, soit à un petit moteur
électrique par l’intermédiaire d’un commutateur. Le schéma équivalent est représenté ci-dessous.
R 1 2
E C M
✧ Lorsque dans un premier temps le commutateur est sur la position 1, nous avons affaire avec un
circuit R,C, ie. le condensateur va se charger sous la tension E. Au bout de la durée 5 τ = 5 R C, la
charge sera terminée : le courant sera nul.
✧ Nous pourrons alors débrancher le condensateur et passer le commutateur en position 2. Le générateur
n’étant pas relié au moteur, s’il se passe quelque chose, ce sera de la « faute » du condensateur.
✧ En effet nous constatons que :
➜ la masse monte
➜ plus la tension initiale est grande, plus la masse monte
➜ si on change R, la masse ne monte pas plus
➜ plus on attend dans la commutation, moins la masse monte
✧ Comme il faut de l’énergie pour faire bouger quelque chose, et qu’il n’y en avait évidemment pas
dans le moteur (sinon la masse serait montée avant), c’est qu’il y en avait dans le condensateur.
✬ avec la bobine
✧ Pour montrer qu’il existe de l’énergie dans une bobine, c’est un peu plus délicat car il n’est pas
possible de débrancher une bobine (à cause de la continuité du courant). Pour la transporter, il
faudrait la court-circuiter, mais en la court-circuitant, cela la transforme en un simple circuit r,L
où r est sa propre résistance. Avec r = 10 Ω et L = 0,1 H, cela donne une constante de temps de
τ = 10−2 : on a moins de 5 centièmes de secondes pour la transporter et la relier à un autre circuit :
impossible.
✧ C’est la raison pour laquelle nous allons utiliser un composant que nous reverrons plus tard : une
diode. La diode sert à de multiples choses, mais nous allons l’utiliser en tant que contrôleur du sens
du courant. En effet, le courant électrique, le réel, le physique, ne peut traverser la diode que dans
un sens. Cela nous permet de réaliser le montage suivant.
M
b b
R
E
✧ En régime permanent, la diode se comporte soit comme un interrupteur ouvert, soit comme une (très
faible) résistance. Ainsi, une fois l’interrupteur fermé, soit nous aurons affaire au circuit ①, soit au
circuit ②.
U U
I1
I2
r r
I3
R R
circuit ① E circuit ② E
✧ Le circuit ①, par la présence de la diode, implique I1 > 0. Nous en déduisons alors U > 0 puis I2 > 0.
Dès lors, cela implique I3 > 0 et l’énergie reçue par le générateur positive. Ce qui n’est pas possible
© Matthieu Rigaut 40 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV·1 – Deux réservoirs d’énergie
étant donné qu’il n’y a que des résistors dans le circuit. Par conséquent le circuit ① est impossible,
c’est le circuit ② qui s’impose.
✧ À la réouverture de l’interrupteur, cette fois, nous aurons un circuit avec un moteur, une bobine et
une diode placée de telle façons que la continuité du courant peut être assurée.
✧ Une diode placée de cette manière, ie. de façon à assurer la continuité du courant dans une bobine
lors de l’ouverture d’un interrupteur est appelée diode de roue libre.
✧ En faisant l’expérience, nous constatons que :
➜ la masse monte
➜ plus la tension initiale est grande, plus la masse monte
➜ plus la résistance est faible, plus la masse monte
✧ Cela laisse suggérer l’idée que la bobine contient de l’énergie fonction de l’intensité du courant qui
la traverse.
i(t)
C
u(t)
✧ Nous savons que la puissance qu’il reçoit s’écrit Pr (t) = +u(t) i(t) qui peut s’écrire, grâce
!′ à la relation
du(t) 1
constitutive du condensateur : Pr (t) = +C u(t) ou encore, avec a f f ′ = a f2 :
dt 2
!
d 1
Pr (t) = + C u2 (t)
dt 2
dEr (t)
✧ En rapprochant l’écriture de la puissance de la forme Pr (t) = , nous pouvons dire que l’énergie
dt
1 1
reçue entre les instants t et 0 vaut donc : Er (t) = C u2 (t) − C u2 (0).
2 2
✧ Cette dernière expression peut se réinterpréter différemment. En constatant que l’énergie reçue entre
deux instants est la différence de deux énergies relatives au condensateur entre ces mêmes instants,
nous pouvons voir dans ces énergies, l’énergie contenue dans le condensateur à des instants précis.
Un condensateur est un réservoir d’énergie dont le niveau est repéré par u2 (t).
1
L’énergie contenue dans un condensateur à un instant t s’écrit Ec (t) = C u2 (t).
2
✧ Peu importe la convention utilisée pour la tension aux bornes du condensateur car elle est élevée au
carrée.
✧ Cela permet de mieux comprendre l’expérience :
➜ augmenter E permettait d’obtenir une tension finale plus grande donc plus d’énergie dans le
condensateur
➜ changer R ne changer que la durée de charge mais pas la charge finale, donc c’était normal
que la masse ne monte pas trop plus
➜ attendre lors de la commutation permettait au condensateur de se décharger un peu, donc de
perdre de l’énergie
© Matthieu Rigaut 41 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV·2 – Bilans pour les évolutions du premier ordre
✧ L’énergie n’est pas vraiment électrique mais conservée sous forme d’un champ électrostatique.
✬ dans la bobine
✧ Considérons une bobine en convention récepteur.
i(t) L
b b
u(t)
Une bobine est un réservoir d’énergie dont le niveau est repéré par i2 (t) où i(t) est
l’intensité du courant qui la traverse.
1
L’énergie contenue dans une bobine à un instant t s’écrit Ec (t) = L i2 (t).
2
✧ Peu importe la convention utilisée pour l’intensité du courant traversant la bobine car elle est élevée
au carrée.
✧ Cela permet de mieux comprendre l’expérience :
➜ augmenter E permettait d’obtenir une intensité finale plus grande donc plus d’énergie dans
la bobine
➜ diminuer R permettait d’obtenir une intensité finale plus grande donc plus d’énergie dans la
bobine
✧ L’énergie n’est pas vraiment électrique mais conservée sous forme magnétique.
R
i(t)
C
E uC (t)
Z Z Z
∞ ∞
E 2 −t/τ
∞
Ef,g = Pf,g (t) dt = E i(t) dt = e dt
0 0 0 R
Z
E 2 ∞ −t/τ E2 h i∞ E 2
= e dt = −τ e −t/τ = ×τ Ef,g = C E 2
R 0 R 0 R
Z Z Z
∞ ∞
2
∞
E 2 −2 t/τ
Er,r = Pr,r (t) dt = Ri (t) dt = e dt
R
0
Z
0
0
∞
2 ∞ 2 2 2
E E τ E CE
= e −2 t/τ dt = − e −2 t/τ = ×τ Er,r =
R 0 R 2 0 2R 2
✬ décompte et interprétation
✧ Nous pouvons constater aisément que le bilan énergétique est bien vérifié, ie. que nous avons :
Ef,g = Er,r + Er,c
✧ Nous pouvons alors remarquer que cette fois, la résistance du résistor n’intervient pas dans le bilan
énergétique : quelle que soit la résistance choisie, l’énergie gagnée par le condensateur sera la même
(ça, on le savait déjà) et l’énergie perdu
R
i(t)
b
E L uL (t)
b
K
✧ À l’instant initial, aucun courant ne circule, la bobine ne contient donc pas d’énergie.
✧ En régime permanent :
➜ le courant est non nul donc la bobine a accumulé une certaine quantité d’énergie
➜ le courant est non nul donc il n’y un effet Joule continuellement compensé par un apport
énergétique de la part du générateur
✧ En conséquence de quoi, nous ne pouvons pas déterminer les énergies échangées entre les différents
dipôles de l’instant initial jusqu’au régime permanent. Il va falloir s’arrêter à un instant t0 quelconque.
Z t0 Z t0 t0 Z
E2
Ef,g (t0 ) = Pf,g (t) dt = E i(t) dt = 1 − e −t/τ dt
0 0 0 R
2 Z t0 2 h
E E it0 E2
= 1 − e −t/τ dt = t + τ e −t/τ = × t0 + τ e −t0 /τ − τ
R 0 R 0 R
!
2
E L −t0 /τ L
✧ Et ainsi Ef,g (t0 ) = t0 + e −
R R R
© Matthieu Rigaut 44 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV·2 – Bilans pour les évolutions du premier ordre
Z t0 Z t0 Z t0
2 E2 2
Er,r (t0 ) = Pr,r (t) dt = R i (t) dt = 1 − e −t/τ dt
0 0 0 R
2 Z t0 t0
E E2 τ −2 t/τ
= 1 + e −2 t/τ − 2 e −t/τ dt = t− e +2τ e −t/τ
R 0 R 2 0
E2 τ τ
= t0 − e −2 t0 /τ + + 2 τ e −t0 /τ −2τ
R 2 2
!
2
E L −2 t0 /τ L 3L
✧ Et ainsi Er,r (t0 ) = t0 − e + 2 e −t0 /τ −
R 2R R 2R
1 1
Er,b (t0 ) = Eb (∞) − Eb (0) = L i2 (∞) − L i2 (0)
2 2
2 2
1 E −t/τ
2 E L −2 t0 /τ −t0 /τ
= L 2 1−e = 1−e −2e
2 R R 2R
!
2
E L −2 t0 /τ L −t0 /τ L
✧ Et ainsi Er,b (t0) = e − e +
R 2R R 2R
✬ décompte et interprétation
✧ En rassemblant les termes en e −2 t0 /τ , en e −t0 /τ en t0 et en τ , nous pouvons constater que le bilan
énergétique est bien vérifié, ie. que nous avons :
Ef,g (t0 ) = Er,r (t0) + Er,b (t0)
✧ Nous pouvons alors remarquer que si la bobine accumule une quantité limitée d’énergie, le générateur,
lui, en fournit continuellement.
✬ petit paradoxe
✧ En régime permanent le circuit est équivalent au schéma ① donc au schéma ②.
E η R
schéma ① schéma ②
© Matthieu Rigaut 45 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV·3 – Bilans pour les évolutions du second ordre
i(t) b
uC (t) L
C
b
1 1
Ec (t) = C uC 2 (t) = C U0 2 cos2 (ω0 t)
2 2
✧ Et avec une formule trigonométrique qui-va-bien :
1 1 + cos(2 ω0 t)
Ec (t) = C U0 2
2 2
1 2 1
Eb (t) = L i (t) = L U0 2 C 2 ω0 2 cos2 (ω0 t)
2 2
✧ Avec une formule trigonométrique qui-va-bien et l’expression de la pulsation propre :
1 1 − cos(2 ω0 t)
Eb (t) = C U0 2 ×
2 2
© Matthieu Rigaut 46 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV·3 – Bilans pour les évolutions du second ordre
✧ Pour pouvoir distinguer qui est qui, impossible : il faut connaitre les conditions initiales.
✬ interprétation fondamentale
Pour qu’il y ait oscillations, il faut qu’il y ait un échange énergétique entre deux formes
différentes.
✧ Ici les deux formes sont magnétique (dans la bobine) et électrostatique (dans le condensateur).
✧ Dans les circuits du tout début du chapitre, ceux dans lesquels il y avait uniquement des bobines ou
uniquement des condensateurs, il ne pouvait donc pas y avoir d’oscillation. Le régime était forcément
apériodique ou critique.
K Remarque : Je recherche une « démonstration » physique de cette loi fondamentale.
uC (t)
R L C
b b
i(t)
! r
sin(ωp ) 2Q 1
uC (t) = U0 e −t/τ
cos(ωp t) + avec τ= et ωp = ω0 1−
τ ωp ω0 4 Q2
1 1
ωp = ω0 et = ≪1 uC (t) = U0 e −t/τ cos(ω0 t)
τ ωp 2Q
!
duC (t) cos(ω0 t)
i(t) = C = C U0 e −t/τ − − ω0 sin(ω0 t)
dt τ
!
cos(ω0 t)
= −C U0 ω0 e −t/τ + sin(ω0 t)
τ ω0
✧ Et ainsi, avec les mêmes approximations que pour la tension, i(t) = −C U0 ω0 e −t/τ sin(ω0 t)
✬ énergie totale
✧ Nous obtenons :
1 1
E (t) = Ec (t) = Eb (t) = C uC 2 (t) + L i2 (t)
2 2
1 1
= C U0 2 e −2 t/τ cos (ω0 t) + L C 2 U0 2 ω0 2 e −2 t/τ sin2 (ω0 t)
2
2 2 | {z }
C U0 2
1
= C U0 2 e −2 t/τ 2 2
cos (ω0 t) + sin (ω0 t)
2
1
✧ Et ainsi : E (t) = C U0 2 e −2 t/τ
2
✧ L’énergie totale contenue dans le circuit diminue. Rien de plus normal avec le résistor et son effet
joule.
τ Q
✧ La constante de temps de décroissance de l’énergie vaut = , ie. est d’autant plus grande que le
2 ω0
facteur de qualité est grand. C’est normal aussi puisque le facteur de qualité est relié à la résistance
du résistor
✬ représentation
✧ Sur le graphiques 13 nous pouvons voir les énergies contenues dans le condensateur, dans la bobine
et la somme des deux pour un circuit de facteur de qualité 5.
© Matthieu Rigaut 48 / 55 Version du 10 oct. 2010
PCSI1, Fabert (Metz) IV·3 – Bilans pour les évolutions du second ordre
Graphique 13 Graphique 14
4e–06 4e–06
3e–06 3e–06
2e–06 2e–06
1e–06 1e–06
0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08
t t
✧ Qui est qui sur le graphique 13 ? Il est possible de trouver sans parler des conditions initiales. En
effet, nous pouvons constater que l’énergie totale diminue fortement à certains moment : c’est lorsque
du courant circule, ie. lorsque l’énergie contenue dans la bobine est maximale.
✧ Sur le graphique 14, nous pouvons voir l’énergie totale pour un circuit de facteur de qualité 50. Si
pour le graphique 13 l’évolution n’était sensiblement pas exponentielle, pour le graphique 14, cette
fois, elle l’est.
Au niveau du cours
✬ Les définitions
✧ Sont à savoir :
➜ régime transitoire / permanent, régime libre / forcé
➜ pulsation, pseudo-période
✬ Les grandeurs
✧ Connaître les unités de :
➜ inductance, capacité,
➜ pulsation propre, facteur de qualité
✧ Connaître les liens entre farad, henry et rad.s−1 , entre henry, farad et ohm.
✬ Les lois
✧ Sont à connaître :
➜ les lois constitutives de la bobine et du condensateur
➜ l’approche électrostatique du condensateur
➜ les modèles du condensateur réel, de la bobine réelle
➜ le comportement en régime continu du condensateur, de la bobine
➜ les continuités mathématiques de grandeurs concernant le condensateur et la bobine
✬ la phénoménologie
✧ Connaître :
➜ le comportement de circuits d’ordre 1, d’ordre 2
➜ les constantes de temps des circuits R,C et R,L
➜ la durée au bout de laquelle une évolution exponentielle est terminée
➜ la phénoménologie des circuits R,C et R,L
➜ la pulsation propre et le facteur de qualité des circuits R,L,C série et parallèle
➜ la phénoménologie des régimes apériodique, pseudopériodique et critique
➜ la durée au bout de laquelle des évolutions transitoires apériodique ou pseudopériodique sont
terminées
Au niveau de l’analyse
✬ Analyse physique
✧ Il faut savoir déterminer a priori quel est le régime du circuit étudié.
✬ Analyse technique
✧ Il faut savoir déterminer la meilleure approche (maillère ou nodale) compte tenu de la présence de
condensateurs ou de bobines.
© Matthieu Rigaut Fiche de révision
PCSI1, Fabert (Metz) Électrocinétique n°3 2010 – 2011
✬ exercices classiques
✧ Savoir refaire :
➜ tout le circuit R,C (avec le bilan énergétique)
➜ tout le circuit R,C (avec le bilan énergétique)
➜ tout le circuit R,L,C (avec le bilan énergétique)
IV Aspect énergétique 39
IV·1 Deux réservoirs d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
IV·1·i monstrations expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
avec le condensateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
avec la bobine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
IV·1·ii énergie contenue dans le condensateur et la bobine . . . . . . . . . . . . . . . 41
dans le condensateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
dans la bobine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
IV·2 Bilans pour les évolutions du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
IV·2·i analyse du circuit R,C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
IV·2·ii bilan du circuit R,C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
rappel des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
énergie fournie par le générateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
énergie reçue par le résistor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
énergie reçue par le condensateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
décompte et interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
IV·2·iii analyse du circuit R,L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
IV·2·iv bilan du circuit R,L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
rappel des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
énergie fournie par le générateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
énergie reçue par le résistor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
énergie reçue par la bobine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
décompte et interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
petit paradoxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
IV·3 Bilans pour les évolutions du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
IV·3·i oscillation dans le circuit L,C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
rappel des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
© Matthieu Rigaut Fiche de révision
PCSI1, Fabert (Metz) Électrocinétique n°3 2010 – 2011