Logique, Raisonnement, Ensembles
Logique, Raisonnement, Ensembles
Logique, Raisonnement, Ensembles
François Fillastre
Université de Montpellier
2021-2022
Que ce soit en informatique ou en mathématiques, l’écrit
est par essence le principal vecteur de communication. La
conséquence de ce fait indiscutable est qu’aucune méthode
d’apprentissage, aussi innovante soit-elle, ne pourra rem-
placer une pratique intensive de la lecture et de l’écriture
pour progresser dans ces deux disciplines.
http://zanotti.univ-tln.fr/MD/MD-Logique.html
Éléments du discours mathématique
Exemple
Les énoncés 2 est un nombre pair , 2 + 2 = 7 , HAI105X
est un cours de première année de Licence , Le mouton est un
animal carnivore sont des propositions. 2+ = ×37− ,
2
3x − 1 , Le premier ministre , être un nombre
Exercice
Valeur de vérité de non(2 + 2 = 4) ? Valeur de vérité de
non(2 + 2 = 2 × 2) ?Valeur de vérité de non(non(2 est pair)) ?
Remarque
A et non(non(A)) ont la même table de vérité.
Soit A et B deux propositions, la conjonction de A et de B se note
A et B.
La proposition A et B est vraie quand A et B sont vraies, et
fausse sinon.
Table de vérité
A B A et B
F F F
F V F
V F F
V V V
Exercice
Valeur de vérité de : (2 + 2 = 4) et (1 + 1 = 1) ?
Valeur de vérité de : (2 est pair) et (3 est impair) ?
Soit A et B deux propositions, la disjonction de A et de B se note
A ou B.
La proposition A ou B est vraie quand au moins l’une des
propositions A ou B est vraie, et fausse sinon.
Table de vérité
A B A ou B
F F F
F V V
V F V
V V V
Exercice
Valeur de vérité de : (2 + 2 = 4) ou (1 + 1 = 2) ?
Valeur de vérité de : (2 est impair) ou (3 est impair) ?
On construit ainsi de nouvelles propositions, auxquelles on peut de
nouveau appliquer des opérateurs logiques.
Exemple
Si A, B, C et D sont des propositions, on peut former les
propositions suivantes :
I non(A et B)
I (A et B) ou (non(C ) ou D)
I (B et C ) ou (non(B) et D)
I (non(A) et B) ou non(B)
Definition
Soit A et B deux propositions, l’implication de A vers B se note
A =⇒ B ( A implique B ).
La proposition A =⇒ B est fausse uniquement quand A est vraie
et B est fausse.
Table de vérité
A B A =⇒ B
F F V
F V V
V F F
V V V
L’implication A =⇒ B est vraie seulement quand A est fausse ou
quand A et B sont vraies toutes les deux.
AEn d’autres termes, si A est fausse, A =⇒ B est vraie, mais ça
ne dit pas si B est vraie ou fausse !
Exercice
Valeur de vérité de (1 + 1 = 2) =⇒ (2 + 2 = 4) ?
Valeur de vérité de (2 est impair) =⇒ (3 est pair) ?
Valeur de vérité de (2 est pair) =⇒ (4 est impair) ?
Valeur de vérité de (1 + 1 = 3) =⇒ (2 est pair) ?
(A ou B) =⇒ C , A ou (B =⇒ C ) , (A ou B) =⇒ C
Théorème (1-2)
Soit A et B deux propositions. A =⇒ B et non(B) =⇒ non(A)
ont la même table de vérité.
non(B) =⇒ non(A) est la contraposée de A =⇒ B.
Exercice
(Maison) Prouver ce théorème en faisant les tables de vérité de
A =⇒ B et non(B) =⇒ non(A)
Remarque
I Il équivalent d’affirmer une implication ou sa contraposée.
I Ne pas confondre la contraposée de A =⇒ B avec sa
réciproque B =⇒ A ! Il n’y a aucun lien entre les deux.
Definition
Soit A et B deux propositions, l’équivalence de A et B se note
A ⇐⇒ B ( A équivalent à B ). La proposition A ⇐⇒ B est
vraie seulement quand les propositions A ou B ont même valeur de
vérité.
Table de vérité
A B A ⇐⇒ B
F F V
F V F
V F F
V V V
Exercice
Valeur de vérité de (2 + 2 = 4) ⇐⇒ (1 + 1 = 1) ?
Valeur de vérité de (2 est impair) ⇐⇒ (3 est pair) ?
Théorème (1-3)
Les propositions A ⇐⇒ B et
(A =⇒ B) et (B =⇒ A) ont la même table de vérité.
Exercice (Maison)
Construire la table de vérité de (A =⇒ B) et (B =⇒ A) et en
déduire ce théorème.
Les opérations“et” et “ou” sont commutatives et associatives, et
elles sont distributives l’une par rapport à l’autre.
Pour A, B et C des propositions :
I (A ou B) ⇐⇒ (B ou A)
I (A et B) ⇐⇒ (B et A)
I ((A ou B) ou C ) ⇐⇒ (A ou (B ou C ))
I ((A et B) et C ) ⇐⇒ (A et (B et C ))
I (A et (B ou C )) ⇐⇒ ((A et B) ou (A et C ))
I (A ou (B et C )) ⇐⇒ ((A ou B) et (A ou C ))
Théorème (1-4 Lois de De Morgan )
Soit A et B deux propositions.
non(A ou B) ⇐⇒ (non(A) et non(B))
non(A et B) ⇐⇒ (non(A) ou non(B))
Exercice
(Maison) Prouver les lois de Morgan en faisant les tables de vérité.
Théorème (1-5)
Soit A et B deux propositions.
Exemple
I n est pair qui porte sur un entier n.
I x 6y qui porte sur deux éléments réels x et y .
Un prédicat peut être vrai ou faux selon les valeurs données aux
variables.
Exemple
I n est pair est vrai pour n = 2 et faux pour n = 3
I x 6y est faux pour x = 1 et y = −1
Soyons un peu plus précis.
Definition
Un ensemble est une collection d’éléments (des objets
mathématiques). Pour dire qu’un objet x est élément d’un
ensemble E , on dit x est élément de E , ou x est dans
E ou x appartient à E et on note x ∈ E .
Si x n’est pas un élément de E (i.e. non(x ∈ E )), on note x ∈
/E
de E vérifient P.
∃x ∈ E , P(x) est l’assertion qui affirme qu’il existe un
élément de E vérifie P.
ALes seuls symboles barrés qu’on utilise sont ∈/ et 6=) (le symbole
6⊂ existe, mais on ne devrait pas en avoir besoin).
Pour prouver une assertion de la forme ∃x ∈ E , P(x) , on peut
trouver un élément de E qui vérifie la propriété P.
Pour prouver une assertion de la forme ∀x ∈ E , P(x), il faut
montrer que tous les éléments de E vérifient la propriété P.
Il faut comprendre que c’est la même chose que de montrer P(x)
pour un élément x ∈ E quelconque. En effet, c’est la même chose
de dire
Pour tout x ∈ E , P(x) est vraie
que de dire
Soit x ∈ E . Alors P(x) est vraie
On doit parfois démontrer l’existence d’un unique élément x
vérifiant une certaine propriété P.
On note ∃!x ∈ E , P(x) pour dire il existe un unique x ∈ E
tel que P(x) est vraie .
Pour montrer une telle proposition, il faut montrer :
1. ∃x ∈ E , P(x)
2. ET ∀x ∈ E , ∀y ∈ E , (P(x) et P(y )) =⇒ x = y
Raisonnement par l’absurde