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République du Bénin

*****
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
(MESRS)
******
UNIVERSITÉ NATIONAL DES SCIENCES, TECHNOLOGIES, INGÉNIERIES ET
MATHÉMATIQUES D’ABOMEY (UNSTIM ABOMEY)
******
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE GÉNIE ÉNERGÉTIQUE ET PROCÉDÉS (ENSGEP)
******
Année d’étude : 1ère année cycle d’ingénieur
Exposé en machines thermiques et systèmes industriels

Thème : Turboréacteurs

Membres du groupe 6 Chargé du cours


Dr Arthur S. O. SANYA

1-ABOHOUMBO Marius
2-LODOHOUE Godwin
3-VODOUNNOU A. Symplice

Année académique : 2021-2022


1
PLAN

INTRODUCTION

I- Généralités
II-Etude des différents organes d’un turboréacteur
III- Etude thermodynamique d’un turboréacteur
III-1 Poussée d’un turboréacteur
III-2 Rendement
III-3 Cycle thermodynamique

CONCLUSION

2
INTRODUCTION

La révolution industrielle a conduit les hommes dans le monde à découvrir et inventer de


nouveaux moyens techniques dont les turboreacteurs.L'industrie du turboréacteur est un
secteur majeur de l'aéronautique et donc un facteur important du développement
économique. C'est aussi une technologie de pointe, grande utilisatrice de recherche
appliquée, et donc un facteur d'autonomie dans le domaine de la défense.La fabrication et
l'exploitation d'un turboréacteur nécessitent des connaissances techniques parmi les plus
pointues de notre époque telles que la mécanique des fluides, la thermodynamique, la science
des matériaux, l'automatique ou encore l'acoustique.

3
I-GENERALITES
Le turboréacteur est né en Europe dans les années qui ont précédé la 2ème guerre mondiale.
La liste des inventeurs de moteurs de ce type est plutôt longue et il est difficile de dire qui fut
réellement le précurseur. En fait, la plupart des idées pour propulser des engins volants était
dans l’air, depuis le milieu du XIXème siècle. Comme beaucoup de technologies qui font
appel à de multiples disciplines, celle du turboréacteur d’aujourd’hui est le produit d’une
longue succession d’inventions où chaque ingénieur et chaque technicien a apporté sa
contribution, aussi modeste fut-elle.

Le turboréacteur est un système de propulsion basé sur le principe d’action et de réaction. La


force résultante de la propulsion s’appelle la poussée. Cette poussée est fonction du débit
d’air d’entrée et de la différence entre la vitesse de l’air en entrée et la vitesse de l’air en
sortie. 𝐹=𝐷𝑎𝑖𝑟(𝑉𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒−𝑉𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒)
On a donc deux paramètres réglant la poussée, soit en variant le débit d’air, ou bien en
augmentant la vitesse des gaz en sortie du turboréacteur. Pour les turboréacteurs, l’air est
aspiré à l’avant par une soufflante. Une partie de cet air est comprimé par les étages du
compresseur où sa température et sa pression sont augmentées. Cet air comprimé enrichi
avec du carburant est brûlé dans la chambre à combustion. Cette combustion permet
d’accélérer les gaz, qui en se détendant, vont fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement
des turbines qui vont entraîner les compresseurs et la soufflante. Enfin les gaz sont éjectés à
travers la tuyère d’échappement, obtenant ainsi une vitesse de sortie des gaz supérieure à la
vitesse d’admission 𝑉𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒>𝑉𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒 . La rotation de la soufflante permet d’aspirer une
grande quantité d’air qui participe principalement à la poussée du turboréacteur.
Il existe différents types de turboréacteurs :

4
 Turboréacteur simple corps, simple flux.

 Turboréacteur double corps, simple flux.


 Turboréacteur double corps, double flux.

II- LES DIFFERENTS ORGANES D’UN TURBOREACTEUR


1- Le diffuseur
Appelée également manche à air son rôle
est de capter l’air dans les meilleures
conditions afinque l’écoulement avant la
soufflante (FAN) ou le premier compresseur
soit régulier. Ces entrées d'air axiales sont
dégivrées par de l'air chaud provenant
généralement du compresseur haute
pression.

2- La soufflante

La soufflante est constituée de deux parties, La première partie n'est autre que la partie
comprenant les aubes mobiles. Ces aubes sont conçues en alliage de titane, elles sont
disposées en étoile sur un axe, et permettent un meilleur écoulement de l’air grâce à leur
forme spécifique torsadée. Ainsi la soufflante en tournant aspire l’air présent devant elle, et
l’accélère quand il passe à travers ses aubes.
La deuxième partie de la soufflante se situe juste derrière ses aubes mobiles, il s'agit
5
simplement d'une nouvelle "couche" d'aubes fixes (ou mobiles parfois) appelées les
redresseurs, qui ont pour but d’orienter les filets d’air et de canaliser les flux (primaire et
secondaire).

3- Le compresseur
Le rôle des compresseurs est de comprimer l’air dans la chambre de combustion afin de le
ramener à une pression et température donnée pour garantir une combustion optimale. Une
première élévation de pression et température se fait dans le compresseur dit Basse Pression.
Une seconde élévation de pression et température se fait dans le compresseur dit Haute
Pression relié à la turbine dite Haute Pression. Les compresseurs sont constitués de deux
parties, une partie fixe dite stator et une partie tournante dite rotor (Figure 1.2). En se plaçant
dans le sens du flux d’air, le compresseur est composé de plusieurs étages. Chaque étage est
composé d’un disque rotor et d’un disque stator. Ce dernier permet de redresser le sens de
l’écoulement de l’air.

Etage du compresseur

4- Chambre de combustion

6
Il est bien évident que le principe de fonctionnement varie d'un constructeur à un autre et
même d'un réacteur à un autre chez le même constructeur. Mais le principe général de
fonctionnement reste relative ment identique.
L'air qui pénètre dans la chambre de combustion se répartit en plusieurs circuits. Une partie
rentre directement dans le tube à flammes et dans l'injecteur pour contribuer à la combustion.
Une autre partie contourne le tube à flammes et sert à la fois pour refroidir les parois et pour
diluer et mélanger l'écoulement de l'air dans le foyer.
A la mise en rotation du réacteur le mélange de l'air provenant du compresseur et du
carburant
injecté par la pompe est enflammé par une bougie (allumeur). Après avoir atteint son régime
d'autonomie l'allumage de la bougie est coupé et la flamme s'auto- entretient.

L’inflammation du mélange air-carburant

5- La turbine
Le flux des gaz accélérés va se détendre en
entraînant le rotor d’une turbine dite Haute
Pression dont l’axe est relié au compresseur. La
turbine sert à entretenir la rotation du
compresseur et de la soufflante. Dans le cas du
moteur double corps, il y a deux turbines : une dite
à haute pression qui se situe en aval de la chambre
à combustion. Sa rotation permet d’entraîner l’axe
du compresseur HP. L’autre dite basse pression
qui est en aval de la turbine HP sert à entraîner le
compresseur BP et la soufflante.

6- La tuyère
Durant la détente des gaz dans la turbine, l’énergie contenue dans les gaz est extraite et
convertie en énergie mécanique sur l’arbre. La quantité d’énergie reçue par la turbine est
7
seulement celle requise pour entrainer le compresseur et les accessoires. Dans les moteurs
utilisés en propulsion par réaction, une grande proportion de l’énergie des gaz est encore
disponible pour la convertir de force de poussée. Le rôle de la tuyère est de convertir l’énergie
potentielle des gaz en énergie cinétique, pour générer la force de poussée, ceci est accompli
par la forme géométrique de la tuyère ayant une section variable.

7- La nacelle

La nacelle est l’enveloppe extérieure du réacteur. Elle sert à :


Protéger le réacteur.
Fixer le réacteur sur l’aile de l’avion.
Faciliter l’entrée de l’air par son aérodynamisme.
Inverser la poussée en ouvrant des panneaux latéraux qui orientent l’éjection des gaz vers
l’avant afin d’aider l’avion à freiner.
Garantir la reprise d’efforts entre le moteur et l’élément qui le relie à l’avion.

III- Etude thermodynamique


III-1 Poussée d’un turboréacteur
L'éjection vers l'arrière des gaz accélérés à travers la tuyère produit une force (poussée) qui
propulse le système en amont. L'équation de cette poussée peut être obtenue par application
du théorème de quantité de mouvement à un volume de contrôle (v.c), de section A, choisis
convenablement autour du système propulsif (fig II-1).

8
Fig II.1
Appliquons les équations de continuité et de quantité de mouvement au système en
considérant l'écoulement stationnaire.
* Equation de continuité:
𝜕
∫ 𝜌𝑑𝑣 + ∫𝑠 𝜌( 𝑞.
𝜕𝑡 𝑣
⃗⃗⃗ 𝑛⃗)ds

où:
S : surface de contrôle V : volume de contrôle
𝜌: masse volumique q : vitesse.
En projetant cette équation suivant l’axe X nous

−𝜌𝑎 𝑈𝑎 𝐴 + 𝜌𝑒 𝑈𝑒 𝐴𝑒 + 𝜌𝑎 (𝐴 − 𝐴𝑒 )𝑈𝑒 + 𝐷𝑠 − 𝐷𝑓 = 0
𝐷𝑒 + 𝐷𝑠 − 𝐷𝑓 − 𝜌𝑎 𝑈𝑎 𝐴𝑒 = 0 (*)

d'autre part nous avons, toujours d’après l’équation de continuité:


𝐷𝑒 = 𝐷𝑎 + 𝐷𝑓 (2.1)

* Equation de quantité de mouvement:


𝜕
∫ 𝜌𝑞 𝑑𝑣 ⃗⃗⃗ 𝑛⃗)𝑑𝑠 = ∑ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
+ ∫𝑠 𝜌𝑞 ( 𝑞. 𝐹𝑒𝑥𝑡 = ∫𝑣 𝜌𝑓𝑣 𝑑𝑣 + ∫𝑠𝑃⃗ 𝑑𝑠 + 𝑅⃗
𝜕𝑡 𝑣

Fext : forces extérieures fv : forces volumiques ou de gravité


P : forces de pression R : force de réaction.
En la projetant suivant l’axe X nous aurons:

∑ 𝐹𝑒𝑥𝑡 = 𝑃𝑎 𝐴 − 𝑃𝑎 𝐴𝑒 − 𝑃𝑎 (𝐴 − 𝐴𝑒 ) + 𝑅 = 𝑅 + 𝐴𝑒 (𝑃𝑎 − 𝑃𝑒 ) (∗∗)

et ∑ 𝐹𝑒𝑥𝑡 = − 𝜌𝑎 𝑈𝑎2 𝐴 + 𝜌𝑒 𝑈𝑒2 𝐴𝑒 + 𝜌𝑎 𝑈𝑎2 (𝐴 − 𝐴𝑒 ) + 𝑈𝑎 𝐷𝑒

En combinant (*), (**) et (2.1) nous aurons:

9
𝑅 = 𝐴𝑒 (𝑃𝑒 − 𝑃𝑎 ) + 𝑈𝑒 𝐷𝑒 − 𝑈𝑎 𝐷𝑎 (2.2)
d’où la poussée du turboréacteur
|𝐹| = 𝐴𝑒 (𝑃𝑒 − 𝑃𝑎 ) + 𝐷𝑎 [(1+f) 𝑈𝑒 − 𝑈𝑎 ] (2.3)
𝐷𝑓
Avec f= (2.4)
𝐷𝑎

f étant le rapport de mélange(débit du fuel/débit de l’air aspiré


Remarque :
1- L'équation (2.3) est établie en fonction du schéma du turboréacteur (fig.II.1) et dépend du
volume de contrôle (v.c) choisi.
En effet, si on choisit un (v.c) confondu avec la surface intérieure du turboréacteur c’est à dire
qui ne tient pas compte du débit sortant Ds alors l’équation de la poussée sera:
|𝐹| = 𝑃𝑒 𝐴𝑒 − 𝑃𝑎 𝐴𝑎 + 𝐷𝑎 [(1+f) 𝑈𝑒 − 𝑈𝑎 ] (2.3. 𝑏)

La poussée due à la différence de pression est généralement négligeable devant celle due à la
différence des vitesses.
2- L'équation (2.3) donne l’expression de la poussée d'un turboréacteur en vol avec une
vitesse uniforme Ua. Au point fixe ou au décollage Ua est presque nulle, dans ce cas la poussée
est dite poussée brute, elle est donnée par:
|𝐹| = 𝐴𝑒 (𝑃𝑒 − 𝑃𝑎 ) + 𝐷𝑎 (1+f) 𝑈𝑒 (2.5)
La poussée brute est donc supérieure à la poussée du turboréacteur en vol. Ceci est dû à la
variation de l’efficacité entre le pavillon du banc et la manche au point fixe et le fait que Ma=0
rend la poussée dépendante uniquement de la vitesse d’éjection. D’autre part, l’altitude influe
négativement sur la poussée du fait que le turboréacteur en vol brasse une quantité d’air
moins importante.
3- Lorsque Pe = Pa, on dit que la tuyère d'éjection est "adaptée". Dans ce cas le turboréacteur
ne bénéficie plus de la poussée de pression, mais la détente étant presque isentropique, son
taux utilisable est maximal.
4- L'équation (2.3) nous indique que la poussée augmente autant que Pe croît et Ua décroît.
Mais l'augmentation de Pe signifie que la détente n'est pas maximale car la croissance de Pe
entraîne la diminution de Ue. Donc l'augmentation de Pe en dépens de Ue. Aussi la diminution
de Ua implique l'augmentation de la section d'entrée afin d'aspirer la quantité d'air nécessaire
à la combustion.
5- Dans l'établissement de l'équation de la poussée on n'a pas tenu compte de la résistance
aérodynamique (traînée). La théorie de quantité de mouvement n'est pas capable d'être
utilisée pour étudier profondément les facteurs qui affectent la poussée.
III.2- RENDEMENTS D'UN TURBORÉACTEUR
On peut généralement définir le rendement d'un dispositif propulsif comme le rapport entre
ce qu'on gagne et ce qu'on dépense. Dans la mécanique de propulsion on défini plusieurs
types de rendements. Dans ce paragraphe on va présenter les expressions des rendements
applicables au turboréacteur et au statoréacteur.

10
III.2.1- RENDEMENT THERMIQUE
Il est défini comme le taux de l'énergie cinétique fournie au turboréacteur (puissance
cinétique ou propulsive) rapporté au taux de l'énergie consommée par la combustion
(puissance thermique dépensée).
𝐷𝑎 [(1+f) 𝑈𝑒2 −𝑈𝑎2 ]
ƞ𝑡ℎ = (2.6)
2𝐷𝑓 𝑄𝑅

𝑄𝑅 étant la chaleur de réaction ou pouvoir calorifique inférieur (PCI) du combustible (pour le


Kérosène 𝑄𝑅 = 46.103 KJ/Kg).

(1 + f) 𝑈𝑒2 − 𝑈𝑎2 ]
ƞ𝑡ℎ = (2.7)
2𝑓𝑄𝑅
* ƞ𝑡ℎ englobe lui même le gain en température des gaz ainsi que le rendement des
composants (compresseurs, turbine,...). Il généralement compris entre 25% et 40%.
III.2.2- RENDEMENT PROPULSIF
Il est défini comme le taux de l'énergie convertie en énergie propulsive (puissance utile)
rapporté au taux de l'énergie cinétique fournie au turboréacteur (puissance propulsive).
2𝐹. 𝑈𝑎
ƞ𝑝 = (2.8)
𝐷𝑎 [(1 + f) 𝑈𝑒2 − 𝑈𝑎2 ]
III.2.3- RENDEMENT THERMOPROPULSIF OU GLOBAL
Il est défini comme la puissance utile rapportée à la puissance thermique dépensée.
𝐹.𝑈𝑎
ƞ𝑔 = ƞ𝑡ℎ . ƞ𝑝 = (2.9)
𝐷𝑓 𝑄 𝑅

Le rendement global est généralement compris entre 20% et 35%.


III.3-1 ETUDE DU CYCLE THÉORIQUE D'UN TURBORÉACTEUR EN VOL
Dans tous ce qui suit, nous utiliserons la numérotation indiquée sur la figure II.2 ci-dessous.

Durant l'écoulement du fluide à travers le turboréacteur, l'air subit les processus suivants:

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- de (a) à (1) : l'air qui a la vitesse de vol au point (a) atteint l'entrée du diffuseur après une
certaine accélération ou décélération;
- de (1) à (2) : la vitesse de l'air diminue dans le diffuseur et dans le système de canalisation
jusqu'à l'entrée du compresseur;
- de (2) à (3) : l'air est comprimé dans le compresseur;
- de (3) à (4) : l'air est chauffé par la combustion du combustible ou fuel (généralement du
kérosène) dans la chambre de combustion;
- de (4) à (5) : l'air est détendu dans la turbine pour produire la puissance nécessaire à
l'entraînement du compresseur.
- de (5) à (6) : la vitesse de l'air augmente dans la tuyère (une autre détente) jusqu'à la section
d'éjection.
Pour comprendre le cycle thermodynamique du fluide dans le turboréacteur nous allons
considérer au début le cas idéal (cycle théorique) dans lequel toutes les transformations
seront considérées adiabatiques et réversibles sauf dans la chambre de combustion. Dans
cette dernière, la transformation sera supposée comme un simple réchauffement sans
frottement. Aussi, on suppose que la vitesse d'écoulement est négligeables dans les sections
(2), (3), (4), et (5). En fin, on considère que le fluide est un gaz parfait (G.P).
Le cycle thermodynamique satisfaisant ces conditions est représenté par le diagramme T-S
(température-entropie) de la figure II.3.

Nous pouvons constater que la pression augmente du point (a) au point (1) ensuite de (1) à
(2) à cause de la décélération de l'air par rapport à la machine (vol en croisière).
Puisque la vitesse en (2) est supposée nulle et la décélération est isentropique, alors P2 est la
pression d'arrêt pour les états (a), (1) et (2). De même, 𝑇2 est la température d'arrêt pour ces
états. La puissance consommée dans la compression de l'air de (2) à (3) doit être fournie par

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la détente de l'air du point (4) au point (5) dans la turbine. Ainsi, si les débits massiques du
compresseur et de la turbine sont égaux, on a:

ℎ3 − ℎ2 = ℎ4 − ℎ5
h étant l'enthalpie du fluide.
Aussi, si la chaleur spécifique Cp est constante nous aurons l’égalité suivante:
𝑇3 − 𝑇2 = 𝑇4 − 𝑇5

Enfin, la diminution de l'enthalpie de (5) à (6) est proportionnelle au carré de la vitesse


d'échappement:
𝛥ℎ56 ~𝑞𝑒2

III.3-2 ETUDE DU CYCLE RÉEL D'UN TURBORÉACTEUR EN VOL

Les différences entre le cycle réel et le cycle théorique sont:


- Aucun élément du turboréacteur n'est réellement réversible, mais il est raisonnable de les
supposer adiabatiques.
- La chambre de combustion n'est pas un simple réchaud et la composition du fluide varie au
cours de la combustion.
- Les vitesses du fluide ne sont pas négligeables dans les différentes parties du turboréacteur.
- Les débits du compresseur et de la turbine peuvent êtres différents car le combustible est
ajouté d'une part, et l'air peut être aspiré d'autre part entre les deux éléments (par exemple
pour refroidir la turbine).
Nous représentons ainsi (fig.II.4) le diagramme T-S du cycle réel du turboréacteur.
Le processus commence avec l'air atmosphérique à la pression Pa et avec une enthalpie ha.
Puisque l'air est en mouvement relatif par rapport à la machine (en vol), l'enthalpie d'arrêt
pour l'air h0a doit être supérieure à l'enthalpie statique ha. En plus, puisqu'il n'y a pas
d'échange de travail et de chaleur entre les états (a) et (2), l'enthalpie d'arrêt doit être la même
pour les états (a), (1) et (2). Il est souvent acceptable de considérer que la décélération
extérieure de l'air en amont du turboréacteur est isentropique (sauf si une onde de choc est
formée quelques part dans le parcourt précédent), d'où la représentation des états (a) et (1)
sur la même isentrope d'où l’égalité de 𝑃0𝑎 et 𝑃01 . Ensuite, l'air subit encore une autre
décélération de (1) à (2) mais avec frottements. D'où l'augmentation de l'entropie et la
diminution de la pression d'arrêt 𝑃02 par rapport à 𝑃01 .

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De l'état (2) à (3), l'air est comprimé avec une augmentation d'entropie qui est due à
l'irréversibilité du processus de compression.
L'état (3s) est défini comme un état qu'on obtient si l'air est comprimé isentropique ment
jusqu'à la pression 𝑃3 qui existe à la sortie du compresseur. Le rotor de ce dernier fournie au
fluide un travail 𝑊23 positif car ℎ03 > ℎ02 .
Entre les états (3) et (4), l'air se mélange avec le combustible et la combustion a lieu. Puisque
l'apport du combustible injecté dans l'air ne change pas considérablement les caractéristiques
essentielles du fluide, l'évolution thermodynamique du mélange précédent est représentée
sur le même diagramme. La pression d'arrêt 𝑃04 doit être inférieure à 𝑃03 à cause de
l'écoulement du fluide avec frottement et au dégagement de chaleur dans la chambre de
combustion qui entraîne un accroissement d'entropie.
De l'état (4) à (5), le fluide se détend à travers la turbine. Le processus à lieu aussi avec un
accroissement d'entropie qui est dû à l'irréversibilité de la détente. Le fluide cède du travail
au rotor de la turbine et ℎ05 < ℎ04 , donc 𝑊45 < 0.
Enfin, le fluide se détend encore de l'état (5) jusqu'à la sortie du turboréacteur à l'état (6). Le
processus à lieu aussi avec frottement.
Puisqu'il n'y a pas d'échange de travail ou de chaleur dans la tuyère d'éjection, l'enthalpie
d'arrêt est la même pour les états (5) et (6). La pression de sortie P6 est généralement égale à
la pression atmosphérique Pa. Si l'écoulement des gaz dans la section d'éjection est
supersonique, la pression P6 peut être différente de Pa.
En supposant que la compression et la détente sont des processus presque adiabatiques on
peut estimer d'une façon raisonnable les performances du turboréacteur. Ainsi, il est utile de
défini des rendements adiabatiques pour les éléments du turboréacteur comme suit:

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ℎ02𝑠 −ℎ𝑎 ℎ04 −ℎ05
ƞ𝑑 = (2.15) ƞ𝑇 = (2.16)
ℎ02 −ℎ𝑎 ℎ04 −ℎ05𝑠

ℎ03𝑠 −ℎ02 ℎ05 −ℎ𝑎6


ƞ𝑐 = (2.17) ƞ𝑅 = (2.18)
ℎ03 −ℎ02 ℎ05 −ℎ6𝑠

En plus de ces 4 rendements adiabatiques, un 5ème rendement pour la chambre de


combustion noté ƞ𝑐ℎ est souvent utilisé.
En général, les rendements précédents sont compris dans les intervalles suivants:
0.70 < ƞ𝑑 < 0.90 diffuseur d'entrée (dépend fortement de Ma),
0.85 < ƞ𝑐 < 0.90 compresseur,
0.97 < ƞ𝑐ℎ < 0.99 chambre de combustion,
0.90 < ƞ 𝑇 < 0.95 turbine,
0.95 < ƞ𝑅 < 0.98 tuyère
Nous allons maintenant déterminer deux paramètres importants caractérisant un
turboréacteur: la poussée par unité de débit massique de l'air traversant le turboréacteur ainsi
que la consommation spécifique du combustible par unité de poussée.
* Dans le cas où Pe = Pa , la poussée par unité de débit massique est donnée par:
𝐹
= (1 + 𝑓)𝑞𝑒 − 𝑞𝑎 (2.19)
𝐷𝑎
Cette formule nous fournie une relation entre la poussée et le dimensionnement du
turboréacteur.
* La consommation spécifique du combustible par unité de poussée est donnée par:
𝐷 𝑓
𝐶𝑠 = 𝐹𝑓 = (1+𝑓)𝑞 −𝑞 (2.20)
𝑒 𝑎

Pour calculer ces deux paramètres importants il faut, en premier lieu, déterminer qe et f.
En utilisant l'équation de Saint-Venant de la conservation d'énergie dans la tuyère d'éjection,
la vitesse des gaz se calcul par:
1
(𝑊 + 𝑄)56 = ℎ06 − ℎ05 = ℎ6 − ℎ5 + (𝑞62 − 𝑞52 )
2

En combinant avec la relation (2.18) nous aurons :

𝑞𝑒2 = 2 ƞ𝑅 (ℎ05 − ℎ6𝑠) )

et si les propriétés du fluide sont constantes, nous obtenons la relation suivante :


𝛾−1
𝑃6 𝛾
𝑞𝑒 = √2𝐶𝑝 𝑇05 [1 − (𝑃 ) ] ƞ𝑅 (2.21)
0.52

Pour relier le rapport des pressions précédent et la vitesse d'éjection à la vitesse de vol, les
conditions d'ambiance Pa et Ta, les rendements des éléments du turboréacteur, la
température maximale dans la machine 𝑇04 et le rapport des pressions pour le compresseur
P03/P02, il est convenable d'utiliser l'identité suivante:
𝑃05 𝑃 𝑃 𝑃 𝑃 𝑃
= 𝑃05 𝑃04 𝑃03 𝑃02 𝑃 𝑎 (2.22)
𝑃
06 04 03 02 𝑎 06

Comme le deuxième et le cinquième rapports sont voisin de l’unité (pertes de charges


négligeables dans la chambre de combustion et la tuyère est adaptée), nous allons déterminer
le premier et le quatrième rapport dans (2.22). Pour cela:
15
* Diffuseur: L’équation d’énergie nous donne d’après le cycle de la figure (II.4):
(𝑊 + 𝑄)𝑎1 = ℎ01 − ℎ0𝑎 =≫ 𝑇01 − 𝑇0𝑎
(𝑊 + 𝑄)12 = ℎ02 − ℎ01 =≫ 𝑇02 − 𝑇01
𝑞𝑎2 𝑞12 𝑞22
𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑇𝑎 + = 𝑇1 + = 𝑇2 +
2𝐶𝑝 2𝐶𝑝 2𝐶𝑝

Et par suite :
𝑇01 𝑇02 𝛾−1
= =1+ 𝑀𝑎2 (2.23)
𝑇𝑎 𝑇𝑎 2

En combinant (2.15) et (2.23) nous aurons :


𝑇02𝑠 𝛾−1
= 1 + ƞ𝑑 𝑀𝑎2 (2.24)
𝑇𝑎 2

et en utilisant la relation isentropique entre les états (a) et (02s) nous obtenons le rapport des
pressions entre ces deux états:
𝛾
𝑃02 𝛾−1 𝛾−1
= [1 + ƞ𝑑 2 𝑀𝑎2 ] (2.25)
𝑃𝑎

* Compresseur: Entre l’entrée et la sortie du compresseur l’équation d’énergie donne :


𝑊𝑐 = ℎ03 − ℎ02 (2.26a)
* Turbine: De même pour la turbine on a:
𝑊𝑇 = ℎ04 − ℎ05 (2.27a)
En combinant avec la relation (2.17) nous aurons:
𝛾−1
𝑃05 𝛾
𝑊𝑇 = 𝑐𝑝 𝑇04 ƞ 𝑇 [1 − (𝑃 ) ] (2.27)
04

Si les débits massiques passant à travers le compresseur et la turbine sont égaux et si les pertes
mécaniques entre ces derniers sont négligeables, nous aurons alors la relation suivante:
𝛾
𝛾−1 𝛾−1
𝑃05 𝑇𝑎 𝛾−1 𝑃03 𝛾
= {1 − ƞ (1 + 𝑀𝑎2 ) [(𝑃 ) − 1]} (2.28)
𝑃04 𝑐 ƞ𝑇 𝑇04 2 02

Nous pouvons donc calculer, d’après les formules ci-dessus, le rapport 𝑃05 /𝑃06 . Il reste alors à
calculer T05 dans la relation (2.21) pour enfin déterminer qe.
En combinant (2.27a) et (2.27) nous aurons:
𝛾−1
𝑃05 𝛾
𝑇05 = 𝑇04 {1 − ƞ 𝑇 [1 − (𝑃 ) ]} (2.29)
04

* Chambre de combustion:
Le rapport de mélange f peut être exprimé en fonction des températures totales et de la
chaleur de formation des gaz de la manière suivante: On considère une combustion idéale
(adiabatique et à pression constante) avec ƞ𝑐ℎ = 1 et des vitesses d'écoulement négligeables.

16
Si on considère un volume de contrôle confondu avec la chambre de combustion, l'application
de la forme intégrale de l'équation d'énergie nous donne en négligeant l’enthalpie

𝐷𝑓 𝑄𝑅 = (𝐷𝑎 + 𝐷𝑓 )ℎ04 − 𝐷𝑎 ℎ03 où ℎ04 est l’enthalpie des gaz brûlés .D'où
ℎ04 −ℎ03
𝑓=𝑄 (2.30)
𝑅− ℎ04 )
Si Cp est constante alors l’équation (2.30) devient:
𝑇04
−1
𝑇03
𝑓= 𝑄𝑅 𝑇 (2.31)
− 04
𝐶𝑝 𝑇03 𝑇03

En utilisant les équations (2.26a) et (2.23) nous pouvons exprimer 𝑇03 en fonction de Ta.
Ainsi, les équations (2.21) .. (2.31) nous permettent de calculer la poussée par unité de débit
F/Da ainsi que la consommation spécifique Cs (l'air étant considéré comme un gaz parfait et
Cp et 𝛾 sont constants à travers tout le turboréacteur).

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CONCLUSION
Notons à la fin que cette étude nous a permis de maîtriser et d'approfondir nos
connaissances
sur les turboréacteurs, à savoir l'étude thermodynamique et dimensionnelle les concernant.
Cet étude nous a montré aussi le degré de difficulté et les défis rencontrés par les
aérodynamiciens et les motoristes qui travaillent dans ce domaine, pour concevoir,
développer
et optimiser les moteurs utilisés en aviation afin de répondre aux besoins économiques du
monde moderne.

18

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