Responsabilité Pénale Des Dirigeants Sociaux MAROC
Responsabilité Pénale Des Dirigeants Sociaux MAROC
Responsabilité Pénale Des Dirigeants Sociaux MAROC
La personne physique qui agit pour le compte d’une personne morale est
susceptible de voir sa responsabilité engagée par toute personne qui estime avoir
subi un préjudice. Les dirigeants sociaux peuvent ainsi voir leur responsabilité
engagée à l’égard de la société, des tiers ou encore des associés.
L’article 132 du Code pénal marocain (CPM) pose la règle générale qui
constitue le principe fondamental en matière de la responsabilité pénale en
1
Ibidem p 41
2
La détermination de la responsabilité pénale de l'aliéné mental au Maroc et ses effets sur le
– des infractions qu’elle commet; des crimes ou délits dont elle se rend
complice; des tentatives de crimes; des tentatives de certains délits qu’elle
réalise dans les conditions prévues par la loi. »
Il a ajouté dans son article 133 que « les crimes et les délits ne sont
punissables que lorsqu’ils ont été commis intentionnellement, que les délits
commis par imprudence sont exceptionnellement punissables dans les cas
spécialement prévus par la loi et que les contraventions sont punissables même
lorsqu’elles ont été commises par imprudence, exception faite des cas où la loi
exige expressément l’intention de nuire ».
Il ne suffit pas que l’acte matériel soit accompli et que son auteur soit
identifié pour qu’une infraction donnée soit sanctionnée. Dans ce cas, il faut
aussi que l’auteur soit responsable pénalement. Or, l’existence de l’aliénation
mentale élimine cette responsabilité, parce qu’elle décolle les faits de leur nature
pénale et par conséquent elle anéantit l’aspect pénal de l’acte. De ce fait, la
personne pourra en bénéficier même si l’infraction a été commise
intentionnellement ou non.
Mais les personnes morales qui n’ont ni chair, ni sang pourtant elles ont des
organes. Elles n’ont pas des sentiments, pourtant, elles ont une volonté. Elles
sont invisibles, pourtant, elles agissent et peuvent même se voir reprocher leur
inaction. Elles n’ont pas de domicile, pourtant, elles ont un siège… ».
(Emmanuel Drayer).
Une personne morale est une entité qui dispose de la personnalité juridique.
Elle dispose à cet égard de droits et d'obligations.
Cependant, le droit pénal des sociétés vise à frapper les dirigeants qui, par
leur spéculation ou mauvaise connaissance, compromettent cet édifice et, afin
que nul n’échappe à ses responsabilités, le législateur marocain a élargi la
définition de la notion du « dirigeant » de société.4
C’est ainsi que l’article 702 du code de commerce englobe dans cette
catégorie tous les dirigeants de sociétés qu’elles que soient leur forme,
individuelle ou sociétaire et que ces dirigeants soit de fait ou de droit, rémunérés
ou non. Cette disposition permet de traquer les véritables responsables qui ont
pris la fâcheuse habitude de traiter leurs affaires en cachant derrière « des
hommes de paille » installés par eux , ce qui leur permettait de mettre leurs
3
La détermination de la responsabilité pénale de l'aliéné mental au Maroc et ses effets sur le
déroulement du procès , Mohammed Barrimi, Said Khelafa, Souad Rharrabti, Chadya Aarab, Ismail
Rammouz, Rachid Aalouane p 134
4
https://www.erudit.org/fr/revues/crimino/2016-v49-n1-crimino02473/1036197ar/
personnes et leurs fortunes a l’arbi des poursuites pénales et pouvoir ainsi
disparaitre dans la nature après avoir commis leur méfaits .5
Juridiction
Cour de cassation
Chambre
Pénale
Pays/Ville
Maroc/Rabat
5
La détermination de la responsabilité pénale de l'aliéné mental au Maroc et ses effets sur le
déroulement du procès , Mohammed Barrimi, Said Khelafa, Souad Rharrabti, Chadya Aarab, Ismail
Rammouz, Rachid Aalouane p 139
6
Décision de la cour de cassation le 16/07/2003,2207/3 Réf : 15889
Le gérant assure des tâches très diverses : recrutement des salariés, gestion
administrative de l'entreprise et tenue de la comptabilité en sont des exemples.
C’est celui qui détient ses pouvoirs d’une désignation d’un organe habilité,
qui l’investi de pouvoir de direction et de représentation.
Il s’agit, par exemple, pour les sociétés les plus répondues, à savoir les SA
et les SARL ; SCA ; président du conseil d’administration ou du président du
directoire, et du gérant.
7
La responsabilité civile des dirigeants sociaux en droit Ohada , André Akam Akam Revue,
internationale de droit économique p 36
membres des organes d’administration de direction ou de gestion (art 373 de la
loi 17-95) qui désignent :
10
Dahir n° 1-96-124 du 14 rabii II 1417 (30 août 1996) portant promulgation de la loi n° 17-95 relative aux
sociétés anonymes
- le Président du directoire nommé également par le conseil de surveillance
parmi les membres du directoire ;
- le cas échéant, le directeur général unique lorsque une seule personne est
nommée pour exercer les fonctions du directoire.
Toutes ces personnes tiennent leurs pouvoirs de l'article 102 qui dispose
que le directoire est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société. L'exercice de ces pouvoirs est et reste, de
droit, de nature collégiale, même s'ils répartissent entre eux les tâches de la
direction. Il en résulte que leur responsabilité pénale peut être engagée
collectivement.11
C’est celui qui dirige une société, sans avoir été désigné par la loi ni
régulièrement désigné par les organes compétents de la société. « Il n’est pas le
représentent légal de la société, mais en raison des actes personnels qu’il
accomplit, il l’est, en fait, son dirigeant. »13
Le dirigeant de fait est désigné par l’article 347 de la loi 17-95 relative aux
SA comme étant : « toute personne qui, directement ou par personne interposée
aura, en fait, exercé la direction, l’administration ou la gestion de société
anonyme… » .
12
Ibidem p 29
13
http://www.seban-associes.avocat.fr/la-signature-du-dirigeant-et-sa-portee-a-legard-de-lentreprise
Par ailleurs le dirigeant de fait, est également soumis au dispositif pénal qui
s'applique au dirigeant de droit de l'entreprise en difficultés. C'est ce qui est
prévu, sous le titre V de la loi 15-95 formant code de commerce, relatif aux
sanctions à l'encontre des dirigeants de l'entreprise et dont l'article 702 dispose :
« les dispositions du présent titre sont applicables aux dirigeants de
l'entreprise individuelle ou à forme sociale ayant fait l'objet d'une
procédure, qu'ils soient de droit ou de fait, rémunérés ou non ». Les sanctions
en question sont notamment la déchéance commerciale (l'équivalent de la faillite
personnelle en droit commercial français) et les peines de banqueroute et peines
assimilées.14
- Qualité du dirigeant de fait : la loi vise toute personne. Il s'agit bien sûr de
toute personne physique, associée ou non associée, interne ou externe à
l'entreprise, rémunérée ou non rémunérée ; mais il peut s'agir aussi d'une
personne morale qui s'immisce dans la gestion et la direction d'une autre
personne morale au lieu et place des dirigeants légaux de cette dernière ;
14
Le nouveau droit pénal des sociétés au Maroc, Rachid Lazrak p 45
15
Revue marocaine de droit des affaires et des entreprises, n°2, mai 2003