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sur le grain de blé
et la mouture
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André Astrié
MEUNERIE ET BOULANGERIE
Ce que chacun devrait savoir
Opuscule pour l'édification du consommateur
Préface
Agriculture et Nature
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Introduction
Voyons tout d'abord comment est fait un grain de blé. On peut distinguer
trois parties: les enveloppes, l'amende et le germe. Les enveloppes se divisant
en enveloppes externes (péricarpe) et enveloppes internes (tégument séminal,
bande hyaline et assise Protéique).
Aussi loin que l'on puisse remonter dans l'histoire de l'humanité, on
constate que nos ancêtres ont toujours recherché à éliminer l'enveloppe
cellulosique (péricarpe) des graines de céréales, base de leur alimentation. Les
procédés de mouture utilisés jusqu'à la fin du siècle dernier (moulins
traditionnels) ne permettaient cette séparation qu'imparfaitement. Le taux
d'extraction ne dépassait sauvent pas 50%, la farine ainsi obtenue était
évidement réservée aux riches, le commun des mortels devant se contenter de
farines non tamisées.
L'invention de la mouture par cylindres et les "progrès" de l'agriculture
devaient révolutionner cet état de fait. Il devenait dorénavant possible de
séparer l'amande d'une part du germe et des enveloppes d'autre part dans
d'excellentes conditions économiques et techniques. On obtenait ainsi une
farine très blanche totalement exempte de "souillures". Le succès de la farine
de cylindre et donc du pain blanc fut foudroyant, ce dernier devenant
accessible à tous.
On venait de passer une première fois d'un extrême à l'autre. Le pain
obtenu était carencé en vitamines, sels minéraux et diastases. La panification
sur levure devait porter le coup de grâce en rendant le pain parfaitement
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insipide et de mauvaise conservation. La consommation devait chuter de la
façon que l'on sait.
On connait maintenant depuis une vingtaine d'années un mouvement
contraire, basé soit sur des travaux scientifiques, soit sur tes théories
échafaudées par les fondateurs de diverses écoles de médecine naturelle et de
diététique qui tous mettent en évidence la nocivité du pain blanc et conseillent
la consommation de pain complet ou même intégral. Une deuxième fois, nous
voila passant d'un extrême à l'autre.
Nous ne reviendrons pas ici sur le caractère profondément nocif du pain
blanc. Par contre, nous rappelerons les dangers liés à la consommation
régulière de son (péricarpe). Le son est tout d'abord parfaitement incomestible.
Chacun pourra de fait en examinant ses selles après en avoir ingurgité. C'est
évident et facile à vérifierqu'il provoque une vive accélération du utransit
intestinal qui diminue considérablement 1' assimilation.
Il est par contre plus long, plus difficile et plus dangereux de vérifier sur
soi-même l'effet rachitigène. Heureusement, le fait etant bien établi, cette
expérimentation n'est nullement nécessaire.
Attardons nous un instant sur ce point car il s' agit là du plus grave
danger de la consomation de son. Le péricarpe contient une substance appelée
acide phytique qui se combine dans les intestins avec le calcium et le fer du
bol alimentaire et des sécrétions digestives pour former des substances
insolubles éliminées dans les selles.
Les partisans de la consommation de son (nombreux dans le monde de la
diététique bio) prétendent que l'acide phytique est détruit lors de la
fermentation panaire. Cela n'est vrai que dans une certaine mesure et sous
certaines conditions. La fermentation doit être naturelle (levain naturel) et
longue. Les résidus d'acide phytique sont inversement proportionnels à la
durée de fermentation, cette dermiere devant se prolonger pendant au moins
une douzaine d'heures pour obtenir l'élimination de l'acide phytique. En
pratique, il est difficile d'obtenir du bon pain avec une fermentation si longue.
En admettant que le levain ne pourrisse pas, le pain serait beaucoup trop acide.
De plus, les phytases chargées de neutraliser l'acide phytique ne peuvent être
libérées que par une mouture lente et très soigneuse à la meule de pierre. Il
faut savoir que la plus grande partie des pains complets ou intégraux du
commerce sont fabriqués à partir de farines de cylindres ou pire de broyeurs.
Enfin, quand bien même l'on disposerait de farine de meules de qualité, si
la proportion de son est trop forte (cas du pain intégral), les phytases ne
peuvent venir à bout de l'acide phytique.
Remarquons au passage les dangers liés à la consommation régulière de farine
complète sous forme non fermentée, de pâtes, de couscous et semoule
complets ainsi que des flocons de céréales.
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La mouture par cylindres
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identique au processus de germination c'est à dire rendre assimilable ce qui
était conservé dans le grain. (*)
Il manque donc ces éléments provenant de l'assise protéique dans les
farines de cylindres et de ce fait, nous ne pouvons en faire un aliment vraiment
assimilable. (un chien nourri au pain blanc et à l'eau meurt en 50 jours, cf
l'ouvrage du Dr louis Ruasse Alimentation et Santé, le problème de pain.)
L'art du boulanger
Nous venons de voir que l'art du meunier est tombé dans la facilité pour
la technique et l'impasse pour la diététique; qu'en est-il du boulanger?
Ce n'est un secret pour personne que le boulanger classique utilise force
produit chimique pour gonfler son pain afin de satisfaire les yeux du client.
Mais ces produits sont chers et les boulangers s'en passeraient volontiers. C'est
que l'évolution de la politique boulangère s'est faite uniquement dans le sens
de l'illusion visuelle, sans se soucier de la valeur intrinsèque du produit.
Comme si le blanchiment style lessive obtenu dans les années 50 par le
nouveau pétrissage intensif allait faire remonter la consommation, le pain etant
par ailleurs encore plus fade, plus salé et plus chimique. C'est à croire que les
gens ont été frappés de folie. Quant à la tendance actuelle de faire toutes sortes
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de pains spéciaux, ce n'est à non avis qu'un aveu d'échec. Seul le bon pain ne
lasse pas le consommateur.
Le Pain bio
Le levain
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C'est dans ce sens que nous avons demandé à Monsieur le ministre de
l'Agriculture de bien vouloir examiner notre souhait de voir reconnu le
principe de la mouture du blé par des moulins à meules de pierre dans le cadre
de l'activité des producteurs de céréales biologiques lors de l'harmonisation de
la réglementation française avec la réglementation européenne.
Vive le bon pain, celui que tout le monde bénit sans exception!