Hypernatremie

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SG (1-153) 13/02/07 15:34 Page 100

100 SAUVEgarde Urgences > Volume 1

Hypernatrémie
Dr G. LE GUERROUE

Une hypernatrémie est définie par une natrémie supérieure à 145 mmol/l. Elle est
toujours associée à une hyperosmolarité et donc à une déshydratation intracellulaire
(DIC).

Tableau 1. Mesure de l’osmolarité plasmatique et de la natrémie


corrigée
Osmolarité (2 x natrémie en mmol/l) + glycémie en mmol/l + urée en mmol/l
Hyperosmolarité si > 330 mOsm/l
Na corrigée Na mesurée + [0,16 x delta (protéines + lipides) g/l]
Delta (protéines + lipides) = g de protides au-dessus de la
normale + g de lipides au-dessus de la normale
Natrémie corrigée Na mesurée + (0,3 x glycémie en mmol/l)

Signes de gravité immédiats


• Signe de déshydratation globale avec collapsus.
• Signes neurologiques de la DIC : confusion, coma, convulsions avec risque de
complications graves à type d’hématomes intracérébraux ou sous-duraux.

Mesures symptomatiques
initiales
• Bilan biologique et étiologique.
• ECG et monitorage scopé dès la présence de signes de gravité.
• Pose de voie veineuse et réhydratation :
– soluté hypotonique si DIC pure ;
– en premier lieu, restauration de la volémie avec un soluté hypertonique.
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PROBLÈMES GÉNÉRAUX " 101

Éléments cliniques
et paracliniques utiles
! ÉLÉMENTS CLINIQUES
Les signes cliniques de DIC sont à rechercher :
– la soif impérieuse est le premier signe ;
– fièvre (sans point d’appel infectieux) ;
– asthénie intense ;
– symptômes neurologiques : confusion, agitation, coma, convulsions fréquentes, ROT
parfois vifs, avec syndrome pyramidal bilatéral, hématomes intracérébraux (surtout
chez les enfants et les vieillards).

! ÉLÉMENTS PARACLINIQUES
Biologie
• Ionogramme avec urée et créatine.
• Glycémie et bandelette urinaire.
• Osmolarité (ou la calculer).
• Ionogramme urinaire.
• NFS.
Bilan étiologique, infectieux si nécessaire
• CRP, RP, scanner cérébral…

Diagnostics étiologiques
! DIC ET DEC
• Pertes rénales avec natriurèse > 20 mmol/l.
• Hyperosmolarité diabétique.
• Hypercalcémie.
• Polyurie osmotique a la reprise de la diurèse.
• Diurétiques.
• Pertes extrarénales : natriurèse basse < 20 mmol/l.
HYPERNATRÉMIE

• Sueurs abondantes : delirium tremens, coup de chaleur.


• Diarrhées.

! DIC PURE
Pertes rénales
• Diabète insipide central ou néphrogénique.
• Potomanie avec restriction hydrique brutale.
Pertes extrarénales
• Mauvaise réanimation avec perte hypotonique.
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DIC PAR INFLATION SODÉE : RARE


• Perfusion de solutions hypertoniques de bicarbonates (traitement de l’arrêt cardiaque)
• Corticoïdes, syndrome de Cushing, Cohn (très rare).

Conduite à tenir aux urgences


• Bilan biologique et étiologique.
• Pose d’une voie veineuse.
• Réhydratation.

! DIC PURE :
RÉHYDRATATION INTRACELLULAIRE
• Administration d’eau, soluté hypotonique.
• Calcul du déficit :
= poids (kg) x 0,6 [(osmolarité/280)-1] ;
= poids (kg) x 0,6 [(natrémie/140)-1] ;
= 1500 ml + perte à compenser.
• Administrer la moitié dans les premières 24 h et le reste au deuxième jour.
• Forme grave : G5 % avec 2 g de KCl/l.
• Ou sinon G5 % avec 2 g de KCl/l et 2 à 4 g de NaCl par litre (fonction de la DEC
associée).

! SI DEC ET DIC
• Correction des pertes hydriques et sodées.
• Restaurer d’abord la volémie avec macromolécules ou sérum physiologique NaCl
à 9 %.
• Puis réhydratation intracellulaire G5 % et 2 g de KCl/l et 2 à 4 g NaCl/l.

! SURVEILLANCE
• Surveillance du poids.
• Diurèse des 24 h.
• Monitorage de la PA si hypovolémie.
• Surveillance de l’état de conscience.
• Ionogramme à faire 2 fois par jour le premier jour.

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