Extrait 42253210
Extrait 42253210
Extrait 42253210
Convertisseurs électriques
et applications
III
Cet ouvrage fait par tie de
Conversion de l'énergie électrique
(Réf. Internet ti301)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Conversion de l'énergie électrique
(Réf. Internet ti301)
Bruno ALLARD
Professeur des universités, département de Génie électrique de l'INSA de Lyon,
chercheur au laboratoire Ampère (CNRS UMR 5005)
François COSTA
Agrégé en Génie électrique, Docteur ès Sciences Physiques, Professeur des
universités à l'IUFM de Créteil, Chercheur au SATIE/ENS-Cachan
Éric LABOURÉ
Professeur des Universités (Université Paris Sud - IUT de Cachan)
Thierry LUBIN
Maître de conférences - HDR à l'Université de Lorraine. Chercheur au
laboratoire GREEN de Nancy
Frédéric MAZALEYRAT
Professeur à l'ENS de Cachan, chercheur au SATIE-ENS Cachan (Systèmes et
applications des technologies de l'information et de l'énergie-École normale
supérieure de Cachan)
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Convertisseurs électriques et applications
(Réf. Internet 42253)
SOMMAIRE
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VII
Principes de régulation en boucle fermé : approche en mode glissant en courant. D3184 83
Stratégie de contrôle en boucle fermée
Association de convertisseurs assurant une liaison énergétique D3178 85
électriques
Introduction à la commande numérique des machines électriques D2900 123
Commande numérique à base de composants FPGA d'une machine synchrone D2902 131
Commande d'un étage DC/AC monophasé inclus dans un système de génération D2905 141
distribuée monophasée
Compensation des courants harmoniques et réactifs par convertisseurs multifonctions D4268 145
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Convertisseurs électriques et applications
(Réf. Internet 42253)
1
1– Principes fondamentaux Réf. Internet page
2– Convertisseurs
3– Applications
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9
1
10
Référence Internet
D3060
Cet article est la réédition actualisée de l’article [D 3 060] intitulé « L’électronique de puis-
sance – Bases, perspectives, guide de lecture » paru en 2006, rédigé par Bruno Allard.
11
Référence Internet
D3060
1
grosses installations. Ces installations électriques n’évoquent pas de prime
abord de hautes technologies et pourtant la transition énergétique fait émerger
un renouveau technique et scientifique fort des solutions dites de réseaux
intelligents (smart grids). Le déploiement dans un futur proche d’un réseau
maillé en régime continu mais à haute tension (HVDC) implique la mise au
point de composants et de convertisseurs adaptés. Sans électronique de puis-
sance en termes de techniques et de concepts, les produits nomades
(ordinateurs, lecteurs...) ne connaîtraient pas le développement que l’on sait. À
toute petite échelle, l’électronique de puissance s’appelle la « gestion de
l’énergie » ou « power management ». C’est finalement le but premier de tout
convertisseur. C’est l’électronique basse tension qui s’est emparée des
concepts de découpage de l’énergie électrique, ou bien l’électronique de puis-
sance, en tant que discipline, qui s’intéresse à des produits de toute petite
puissance (moins du watt) comme à ceux mettant en jeu des puissances colos-
sales (plusieurs mégawatts). Mise à part la technologie, l’alimentation d’un
processeur (~ 100 W) ou le convertisseur connecté à une génératrice
d’éolienne (400 kW) partage un très grand nombre d’aspects, et les ingénieurs
qui les ont respectivement conçus se sont battus avec les mêmes phénomènes
physiques et ont tenté de trouver la meilleure réponse aux mêmes compromis
(masse, rendement, stabilité, qualité de service, refroidissement, fiabilité,
susceptibilité électromagnétique...).
La rubrique Électronique de puissance présente une discipline, dédiée à la
conversion de l’énergie électrique, c’est-à-dire le moyen de fournir précisé-
ment à une charge l’énergie électrique dont elle a besoin, – en courant, en
tension et en contenu spectrale et cela de manière dynamique – quand elle en
a besoin, et ce à partir d’une ou plusieurs sources primaires d’énergie élec-
trique. La rubrique a l’ambition de consigner les connaissances nécessaires à
la compréhension des phénomènes mis en jeux. La conversion d’énergie pri-
maire non électrique en électricité couvre des aspects de plus en plus abordés
en terme de « récupération d’énergie » (energy harvesting). Les principes phy-
siques de la transformation de l’énergie primaire en électricité ne sont pas
traités dans la présente rubrique. Par contre la gestion de cette transformation,
notamment pour la rendre la plus efficace possible, – notamment le fameux
point de puissance maximale (MPP, maximal power point) – incombe à un
convertisseur électrique, objets couverts dans la présente rubrique.
L’électronique de puissance évolue très vite, et par sauts technologiques.
Aussi, le rôle de la rubrique est également d’offrir un exposé concis des appli-
cations technologiques les plus pertinentes pour tous les aspects d’un
système de puissance. Enfin, les Techniques de l’Ingénieur ont la mission de
faire évoluer l’édition de la rubrique pour refléter l’électronique de puissance
de demain : des structures nouvelles de conversion sont mises au point, la
course à l’intégration pour les petites ou moyennes puissances, ou bien le pré-
lèvement direct de l’énergie sur un réseau, pour les sources de très haute
tension, par exemple.
12
Référence Internet
D3060
1. Découpage de l’énergie
électrique Ie
Is
10 A
Ve R Vs
La rubrique Électronique de puissance est construite autour d’un Convertisseur 5Ω
100 V 50 V
périmètre réduit de notions techniques et scientifiques, autour de la
conversion électrique proprement dite. Il est entendu qu’une éner-
gie électrique amont est déjà disponible et que la conversion a pour
but de fournir une énergie électrique aval. La conversion est mise en
œuvre par des convertisseurs dits de puissance, même dans le cas Figure 1 – Synoptique d’un convertisseur de tension continue 1
où cette puissance est très petite. Il est expliqué ici que pour des
questions de rendement, ces convertisseurs utilisent un principe de
découpage de l’énergie. Le lecteur ne trouvera pas dans la rubrique
les notions relatives à la conversion d’une énergie primaire en éner- Is
gie électrique, comme par exemple les principes photovoltaïques. Ie 10 A
Pour autant ces principes sont intimement liés très souvent à un
convertisseur tel que traité dans la présente rubrique. Ve Rpot 5 Ω R Vs
Un convertisseur de tension ou de courant ne peut plus utiliser 100 V 5Ω 50 V
une structure linéaire pour une question de rendement. Consi-
Vpot 50 V
dérons le cas simple de la production d’énergie sous une tension
continue de 50 V à partir d’une source de tension continue de
100 V, pour alimenter une charge résistive de 5 Ω (figure 1). a diviseur potentiométrique
13
1
14
Référence Internet
D3075
15
Référence Internet
D3075
D1 v D2
1.1 Définitions et conventions
Un dipôle désigne un composant électrique, et plus géné-
ralement une portion de circuit électrique faisant apparaître deux
bornes, caractérisé par la relation existant entre la tension à ces Figure 1 – Interconnexion directe entre 2 dipôles.
bornes et le courant circulant entre ces bornes. L’un est en convention générateur et l’autre en convention récepteur
L’interconnexion de deux dipôles les conduit à partager la même
tension et le même courant (figure 1). Quelles que soient les
conventions de signe choisies, il apparaît de façon évidente que le
sens conventionnel du courant est sortant pour l’un des dipôles V
(D1 sur la figure 1) et rentrant pour l’autre (D2). Le fait de les repré-
senter avec la même tension et le même courant implique donc 1
nécessairement que l’un soit en convention générateur (D1) et
2
l’autre en convention récepteur (D2).
Au-delà des aspects purement conventionnels, le fait que le pro-
IV I 3
duit vi, qui correspond à la puissance échangée, soit le même pour 0
les deux dipôles signifie que l’un des dipôles fonctionne obliga-
toirement en générateur et l’autre en récepteur. Si le produit vi est I
III II
positif, les dipôles fonctionnent conformément à la convention
choisie. Si le produit vi est négatif, le dipôle qui est en convention
générateur fonctionne en réalité comme un récepteur et
inversement. V
IV I
1.2 Caractéristiques statiques 4
5
Les grandeurs électriques des dipôles peuvent s’exprimer dans
le cas général par une équation intégro-différentielle de la forme : 0
f (v, i, t) = 0. À un instant donné, cette équation devient une simple I
relation tension-courant, que l’on peut représenter graphiquement
par ce que l’on appelle la caractéristique statique dans le plan (V I).
À la suite des remarques du paragraphe 1.1, il est essentiel de
préciser quelle est la convention choisie (générateur ou récepteur) III II
pour les dipôles dont on trace la caractéristique statique.
Considérons les caractéristiques statiques de la figure 2, corres-
pondant à cinq dipôles différents. Les trois premiers sont tracés en Figure 2 – Caractéristiques statiques de quelques dipôles
utilisant la convention générateur ; les deux autres sont en
convention récepteur.
Plusieurs critères, conduisant à des propriétés fondamentales, « naturel » n’est disponible) et le dipôle 3 (dont la forme de la
peuvent être examinés. caractéristique correspond à celle d’un panneau solaire) sont donc
des dipôles actifs.
La caractéristique statique d’un dipôle susceptible de fournir
durablement de la puissance passe nécessairement dans les On reconnaît par ailleurs la caractéristique statique d’un dipôle
quadrants I ou III en convention générateur et II ou IV en passif à ce qu’elle ne passe pas dans ces quadrants. Les dipôles 4
convention récepteur. On parle alors de dipôle actif. Le dipôle 1 (simple résistance) et 5 (décharge dans les gaz) sont qualifiés de
(une batterie, par exemple), le dipôle 2 (pour lequel aucun exemple dipôles passifs.
16
Référence Internet
D3075
1
dans un gaz) est univoque en courant mais pas en tension : à une
valeur du courant correspond une seule valeur de la tension alors SV V
qu’à une valeur de la tension peuvent correspondre plusieurs
valeurs du courant. La relation s’écrit alors de façon univoque
obligatoirement sous la forme V = f (I).
La caractéristique est réversible ou non : toutes les caractéristiques 0
présentées ici présentent une réversibilité, c’est-à-dire qu’au moins 0 I0 I
l’une des grandeurs électriques, tension ou courant, peut changer de
signe. Mais il faut considérer que ce n’est pas une propriété générale
et que par ailleurs une réversibilité disponible n’implique pas qu’elle
soit effectivement exploitée. Figure 3 – Dipôle apparenté à une source de tension
On remarquera que la réversibilité des dipôles actifs correspond
à la traversée d’un axe en dehors du zéro, ce qui signifie qu’il y a
changement de signe du produit vi donc changement du sens du
transfert de puissance. Un dipôle actif présentant une caractéristique V
réversible peut ainsi fonctionner soit en générateur, soit en
récepteur. Par contre, la traversée des axes pour un dipôle passif ne
peut s’effectuer que par le point zéro ; ceci signifie que le produit vi
reste toujours positif et donc qu’un dipôle passif ne peut fonctionner I
qu’en récepteur. I = g (V )
montages redresseurs). En général, cette résistance interne est la première quantité est constante, la seconde varie quant-à-elle
constante et positive, ce qui conduit à une pente négative en de zéro à l’infini selon le point de fonctionnement. Un tel dipôle
convention générateur (cas de la figure 3) et positive en sera donc une source de tension statique dans un domaine du
convention récepteur. Le cas particulier où la résistance interne est plan (V, I ) et une source de courant statique dans un autre
nulle correspond à une source de tension parfaite. domaine (figure 5).
Dans le cas d’un dipôle non linéaire, la caractéristique du dipôle
n’est pas parfaitement rectiligne et on parle d’une résistance locale
∂V /∂I variable en fonction du point de fonctionnement considéré. Notons la différence fondamentale entre la notion de source
statique et la notion de source continue. Par exemple, une
■ Dipôles actifs ayant une caractéristique univoque I = g (V ) telle source de tension alternative parfaite caractérisée par l’équation
dI dV v (t ) = 240 sin (2π 50t ) serait à tout instant, conformément aux
que lim -------- ,, lim ---------- . Autour du point (I 0 , V 0), de tels dipôles
f→0 I0 f→0 V0 définitions ci-dessus une source de tension statique parfaite.
17
1
18
Référence Internet
D3076
Synthèse fonctionnelle
des interrupteurs dans la cellule
de commutation 1
1. Objectifs...................................................................................................... D 3 076 - 2
2. Commutation dans la cellule. Causalité ............................................ — 3
2.1 Bases ............................................................................................................. — 3
2.2 Représentation des interrupteurs dans le plan i K (v K) ............................. — 3
2.3 Mise en équation de la cellule .................................................................... — 4
2.4 Relations de causalité entre les interrupteurs de la cellule ...................... — 4
3. Synthèse fonctionnelle des interrupteurs
dans la cellule de commutation ........................................................... — 6
3.1 Conventions dans le contexte de la cellule................................................ — 7
3.2 Complémentarité des états des interrupteurs dans la cellule .................. — 7
3.3 Caractéristiques électriques des interrupteurs de la cellule..................... — 7
Parution : mai 2008 - Dernière validation : avril 2015
4. Conclusion.................................................................................................. — 18
e dossier fait suite au dossier [D 3 075] qui présente les objectifs de l’élec-
C tronique de puissance, les notions de dipôle passif, actif et de source,
ainsi que les règles de connexion des sources et la notion de cellule de
commutation.
Dans ce dossier sur la commutation, nous proposons une démarche systé-
matique orientée vers la synthèse des interrupteurs d’une cellule de
commutation utilisée pour effectuer un transfert d’énergie contrôlé entre deux
sources d’énergie complémentaires. Nous étudions les liens entre caractéristi-
ques statiques des interrupteurs et réversibilités intrinsèques des sources,
d’une part, et entre caractéristiques dynamiques et gestion des échanges
d’énergie, d’autre part.
19
Référence Internet
D3076
1 tanés même fugitif des deux interrupteurs est susceptible de provoquer une
surintensité ou une surtension inacceptable. Le paragraphe 1 traite ainsi des
principes fondamentaux de la commutation qu’il convient de connaître pour
mettre en œuvre une cellule de commutation « commandée » en respectant les
relations fondamentales de causalité entre les interrupteurs. Sur la base de ces
principes, le paragraphe 2 présente la synthèse fonctionnelle des interrupteurs
de la cellule. Cette synthèse prendra en compte toutes les configurations de
réversibilité électrique des sources raccordées et des modes de commande. Au
terme des paragraphes 1 et 2, l’ensemble des mécanismes de commutation de
la cellule seront établis et caractérisés sur le plan qualitatif.
Il restera alors à voir comment gérer les contraintes résultant de la
commutation, ce qui sera l’objet du dossier [D 3 077]. Y seront décrits les
moyens mis en œuvre pour les interrupteurs actifs lors de cette commutation
qui seront éventuellement fort différents de ceux requis par ceux qui ne font
que subir cette commutation mais s’avèrent finalement les plus contraints. On
montrera enfin qu’à l’exception des hacheurs non réversibles, ce problème se
rencontre pratiquement dans tous les convertisseurs et notamment dans les
onduleurs qui sont au cœur de ce dossier.
vK
1
R1 max K1 R1 max
i1 R1 mini i2 iK R1 mini iK i
K2 1 2
R2 max R2 max
v1 D1 R2 mini D2 v2 v R2 mini
vK
2
20
Référence Internet
D3076
ITr
VD VD
1 2
VAC IDC
VTr
ID ID 100 A
1 2
VDC + IDC
1
325 V
500 V VD 100 A
ID
a schéma
Blocage
200 spontané a schéma
IDC = 100 IID1
D à ID = 0
1 1
600
– 100 Amorçage VDC = 500
– 200 spontané 400 VVTr
Tr
– 300 àVD = 0 300 Blocagepar
Blocage p Amorçage p
Amorçage par
VD
D1 1
la comman
la commande la comman
command
la commande
1 200
– 400
IDC = 100 IITr
Tr
VD = VAC
1 0
200 – 100
IDC = 100 IID2
D2 ID
IDC = 100
– 100 Blocage Amorçage 0
spontané spontané – 100 Amorçage Blocage VVD
D
– 200
à ID = 0 àVD = 0 – 200 spontané spontané
– 300 2 VD 2 – 300 à VDD= 0 à ID = 0
D2
2
– 400 – 400
VD = VAC –VDC = – 500
0 2 10 20 30 40
Temps (ms) – 600
tensions en volts et intensités en ampères 0 10 20 30 40
Temps (ms)
b formes d’ondes tensions en volts et intensités en ampères
b formes d’ondes
Figure 2 – Illustration de la commutation du pont redresseur
à diodes
Figure 3 – Illustration de la commutation du hacheur
21
Référence Internet
D3076
1
iK = vK/Rmax dans l’interrupteur qui est passant est égal à I pour K1 et – I pour
K2 . La figure 5 illustre cette propriété dans le cas particulier V > 0
0 vK
et I > 0 où il apparaît que le point de fonctionnement de K1 reste
III IV dans le quadrant I alors que celui de K2 passe du quadrant I au
quadrant III par l’origine du plan.
D’une façon plus générale, quels que soient les signes de V et I,
lors d’un changement d’état des interrupteurs (commutation), le
point de fonctionnement d’un des deux interrupteurs reste dans un
quadrant du plan i K (v K), tandis que le point de fonctionnement de
Figure 4 – Représentation générale des caractéristiques statiques l’autre change de quadrant en passant obligatoirement par l’ori-
(traits pleins) et transitoires (traits pointillés) des interrupteurs gine du plan i K (v K). Par voie de conséquence, le point de fonction-
de la cellule nement de l’interrupteur qui évolue dans un seul quadrant passe
obligatoirement par le point de coordonnées (V, I).
iK A1 (passant) iK
1 2
I B1 (V, I) B1 (V, I)
–I
C2 (passant)
Les couples (A1, A2) et (C1, C2) représentent les points homologues.
Le point de passage obligé B2 (0, 0) impose le point B1 (V, I).
Figure 5 – Illustration de la complémentarité des états statiques des interrupteurs K1 et K2 de la cellule avant et après la commutation pour
V > 0 et I > 0
22
Référence Internet
D3077
23
Référence Internet
D3077
commutation, il serait dangereux d’aller trop loin dans cette voie. Cela est
d’autant plus vrai que les commutations rapides accentuent les phénomènes
résultant des imperfections des composants (courant de recouvrement des
diodes en particulier) susceptibles d’entraîner des pertes supplémentaires et
d’exciter des modes oscillatoires rapides. D’autres moyens de réduire les
pertes par commutation dans les semi-conducteurs ont ainsi été envisagés.
1
– Les circuits d’aide à la commutation ne réduisent d’ailleurs pas véritable-
ment les pertes par commutation mais les transfèrent vers des éléments
auxiliaires. Ces circuits étaient pratiquement indispensables lorsque les
semi-conducteurs de puissance avaient de médiocres performances en
commutation, mais aujourd’hui, compte tenu des progrès fulgurants des
semi-conducteurs modernes (IGBT notamment), leur usage est quasiment
réservé aux applications de très forte puissance (> 1 MW) utilisant des
semi-conducteurs de type IGCT.
– Les circuits d’aide à la commutation ont par ailleurs permis d’imaginer le
concept de commutation douce qui consiste à modifier légèrement la cellule
de commutation afin de réduire les pertes par commutation dans l’interrupteur
mais sans les transférer vers des éléments auxiliaires.
– Notons enfin qu’il existe un autre moyen de réduire les contraintes de la
cellule de commutation traditionnelle, à savoir la conversion multiniveau. Cette
technique consiste à commuter seulement une fraction de la tension ou du
courant, ce qui permet de réduire l’énergie dissipée à chaque commutation,
d’utiliser des interrupteurs de plus petit calibre qui sont donc plus performants
et enfin de réduire la fréquence de commutation sans augmenter l’ondulation
résiduelle au niveau des filtres.
1 2
K2
Dans une cellule de commutation idéalisée telle que celle de la vK
2
figure 1, les lois des mailles et des nœuds (v 1 + v 2 = V ; i 1 – i 2 = I ) iK
2
impliquent qu’au moment de la commutation spontanée de l’inter-
rupteur 2 (v 2 = 0 ; i 2 = 0), l’interrupteur 1 subit des contraintes de
tension et courant importantes (v 1 = V ; i 1 = I ), ce qui est incompa- Figure 1 – Cellule de commutation idéalisée
tible avec la notion même d’interrupteur parfait. Pour étudier plus
avant les mécanismes de commutation, il faut donc abandonner le
modèle de la cellule de commutation idéalisée (sources, interrup- On verra en particulier que le blocage de l’interrupteur
teurs et câblage idéaux). commandé peut être amélioré par la présence de tels
condensateurs et que l’amorçage de l’interrupteur commandé peut
Pratiquement, ce sont les imperfections des composants
être amélioré par la présence de telles inductances. On verra aussi
semi-conducteurs (temps de commutation, courant limité, cou-
que ces éléments ont un effet néfaste sur la commutation
plage entre les électrodes de puissance et de commande...) qui
commandée complémentaire.
sont sollicitées lors d’une commutation dans une cellule quasi
idéale et l’étude de ces commutations requiert une connaissance
et une modélisation très intime des composants semi-conducteurs. 1.2 Cas du hacheur
De plus, pour masquer les imperfections et les dispersions des
paramètres des composants semi-conducteurs, on peut avoir 1.2.1 Influence des capacités parallèles
recours à des modifications de la cellule de commutation (élé- des semi-conducteurs
ments en série ou parallèles, non dissipatifs, destinés à dissocier
À l’état bloqué, le semi-conducteur de puissance accumule des
les comportements des deux semi-conducteurs de la cellule de
charges autour d’une zone à fort champ et il est donc susceptible
commutation).
de stocker de l’énergie sous forme capacitive. Une représentation
La présence de tels éléments réactifs conduit à des simplifiée de ce phénomène consiste à associer à chaque
commutations assez différentes. Nous étudierons tout d’abord semi-conducteur un condensateur parallèle (C 1 et C 2 sur la
séparément l’influence de condensateurs connectés au point G figure 2). Le point G de la cellule de commutation peut également
(figure 1) qui modifient la loi des nœuds (i 1 – i 2 + Σi C = I ) et subir l’influence d’autres capacités parasites par rapport aux divers
l’influence d’inductances dans la maille V, K1 , K2 qui modifient la potentiels fixes du circuit ; ces différentes capacités sont symboli-
loi des mailles (v 1 + v 2 + Σv L = V ). sées par le condensateur C 3 .
24
Référence Internet
D3078
La commutation douce :
le cas du convertisseur Flyback
par Rémi PERRIN
1
Docteur de l’université de Lyon, spécialité génie électrique
INSA Lyon, Lyon, France
masse.
25
Référence Internet
D3078
1
statique, commute grâce à une impulsion générée par un élément de com-
mande, qui vient forcer le changement d’état de celui-ci. En commutant,
l’interrupteur, du fait de ses caractéristiques intrinsèques, va générer des
pertes qui ont un fort impact sur le rendement de la conversion. Dans le cas de
la commutation douce un élément de circuit appelé résonnant vient charger ou
décharger les éléments intrinsèques de l’interrupteur, afin d’obtenir une com-
mutation sans perte d’énergie (tension ou courant) avant que l’élément de
commande impose le changement d’état. La commutation est dite alors à
tension nulle ou à courant nul. Les pertes sont alors réduites en théorie à zéro.
Dans la multitude de type de convertisseurs et de leurs applications, une
application particulière, peu traitée sur le plan industriel, concerne le convertis-
seur isolé pour l’alimentation des composants ou circuits de commande locale
de grille de transistor de puissance [D3960]. Cette application est intéressante à
plusieurs points de vue :
– le premier est l’isolation importante que doit fournir le convertisseur face
aux perturbations en provenance du composant de puissance commandé. En
effet, les perturbations sont les forts courants de mode commun qui traversent
les isolations et qui perturbent les circuits supérieurs. Les grandes excursions
de tension autour de la partie puissance font également partie des contraintes
d’isolation ;
– la seconde contrainte est le volume : l’alimentation du circuit de com-
mande de grille doit par définition se trouver au plus proche et par conséquent
ne pas perturber l’empreinte de la partie puissance. Une faible contrainte en
surface est donc un avantage important.
Ces deux contraintes trouvent en la commutation douce une solution intéres-
sante. La limitation du courant de mode commun dans un transformateur peut
se faire par la limitation de la capacité parasite entre primaire et secondaire.
Tout transformateur avec une faible capacité parasite présente une forte induc-
tance de fuite qui va pouvoir trouver son utilité dans la mise en place de la
résonance, nécessaire à la commutation douce.
De plus, la commutation douce en limitant les pertes énergétiques en com-
mutation permet d’envisager une augmentation de la fréquence de
commutation, notamment une réduction des éléments passifs tels que le trans-
formateur ou les condensateurs de découplage, qui sont des éléments
gourmands en surface dans le convertisseur.
C’est dans la continuité et en complément de l’article [D3077] que se place
cet article. Le fonctionnement et le dimensionnement d’une topologie d’un
convertisseur de type Flyback à commutation douce y sont détaillés pour une
application de circuit de commande de grille.
26
Référence Internet
D3078
1
comme représenté à la figure 1. l’amorçage ou le blocage spontané du composant à semi-conduc-
teur.
Cependant la complexité des structures d’interrupteurs de puis-
sance à semi-conducteur rend cette représentation caduque dans En raisonnant sur le plan, la commutation douce se définit
le cas du comportement dynamique [D1990]. comme un changement d’état de l’interrupteur sous une puis-
sance instantanée réduite, en suivant les axes Vk et , par rapport
Dans le cas de notre étude, deux types d’interrupteur à semi- à une commutation commandée dite dure. Ces deux différentes
conducteur seront étudiés : le MOSFET et la diode. Ces deux élé- trajectoires sont représentées à la figure 3a.
ments font partis des composants de puissance les plus utilisés.
Pour ces deux composants, la commutation suit deux méca- Cette puissance instantanée (figure 3b) est dans la
nismes bien distincts, représentés à la figure 2 : pratique le reflet des contraintes électriques appliquées aux com-
posants à semi-conducteur.
– la commutation dite commandée ou forcée dont l’action est
imposée au composant pour provoquer son changement d’état Cette réduction de puissance lors d’une commutation douce est
entre passant et bloqué. Ce mode de commutation induit la pré- provoquée par un circuit auxiliaire plus généralement appelé cir-
sence d’une puissance instantanée lors de la commu- cuit résonant. Ce circuit va provoquer la commutation spontanée
tation du composant à semi-conducteur, sans l’introduction de perte à
l’aide d’une résonance. Cela se traduit dans le cas d’un MOSFET,
– la commutation dite spontanée ou douce provoquée par un
par la mise en conduction de la diode intrinsèque par le circuit
circuit externe. La commutation se fait alors naturellement avec,
résonant avant le signal de commande de grille.
dans le cas de la fermeture l’annulation de la tension, qui est suivie
La commutation douce impose donc au composant à semi-
conducteur de travailler sur trois demi-segments. Le demi-seg-
ment où le courant est négatif est nécessaire pour réaliser la com-
Ik mutation naturelle et le demi-segment avec le courant positif sert
à transférer la puissance.
Cette commutation peut être de deux types : la commutation à
tension nulle (ZVS) où l’amorçage se fait à tension nulle et à
Ouvert l’opposée, la commutation à courant nul (ZCS).
Vk Vk
Nous avons vu que la commutation douce permettait une
Fermé réduction des pertes lors de l’amorçage et du blocage de l’inter-
rupteur de puissance. La commutation présente également
Ik
d’autres avantages du point vue CEM. La réduction des courants
k induits par et dans les éléments parasites du circuit provoque une
a symbole électrique b caractéristique statique forte décroissance des ondulations en courant et tension lors des
commutations.
Figure 1 – Représentation statique d’un interrupteur électrique Toutefois, rendre la commutation du composant à semi-conduc-
teur spontanée se fait au prix de la concession d’un degré de
liberté dans la structure de commande. Pour les interrupteurs
fonctionnant dans les deux demi-segments de l’axe , les ondula-
Ik Ik tions en courant sont d’ordinaire plus importantes et les rapports
Commutation Commutation cycliques effectifs sont moindres. Cela induit des difficultés
spontanée forcée d’implémentation propres à chaque type de structure. Il est alors
capital de bien choisir la topologie à commutation douce.
B A B A
Vk Vk
A
1.2 Les structures à commutation douce
Commutation
Nous avons vu que pour effectuer une commutation douce un
spontanée
circuit auxiliaire était nécessaire. Ce circuit composé d’un assem-
Ik blage d’un ou plusieurs condensateurs et inductances est excité
Ik par la cellule de puissance du convertisseur. Dans le cas d’une
structure de convertisseur isolé résonant, la structure est toujours
composée de cinq blocs comme présenté à la figure 4. Le circuit
Vk Vk
résonnant est alors associé à un onduleur, un transformateur, un
redresseur et un filtre.
L’onduleur d’entrée, va générer un signal carré dont la fré-
quence et/ou le rapport cyclique sont contrôlés. Cette excitation à
a deux demi-segments : diode b trois demi-segments : MOSFET la fréquence propre du circuit résonant permet le développement
d’une résonance donnant ainsi une forme sinusoïdale à la tension
et au courant. Ce point de résonance devra être finement choisi en
Figure 2 – Exemple d’une commutation forcée et spontanée pour un fonction des éléments du circuit afin de réaliser une commutation
MOSFET et une diode douce.
27
Référence Internet
D3078
Commutation Commutation
dure douce
Puissanceinstantanée = VkIk
Vk Vk
Ik PerteCommutation = 1 ∫T VkIkdt
T 0 Ik Ik
Commutation dure
1 t t
P(VkIk) P(VkIk)
Commutation douce
Vk
t t
Figure 3 – Trajectoire de commutation et signaux temporels dans le cas d’une commutation douce et forcée (d’après [12])
Circuit
Onduleur resonnant Transformateur Redresseur Filtre
Vi V0
Commande
fdec et/ou α
28
Convertisseurs électriques et applications
(Réf. Internet 42253)
1– Principes fondamentaux 2
2– Convertisseurs Réf. Internet page
3– Applications
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29
2
30
Référence Internet
D3167
Cet article est la réédition actualisée de l’article [D 3 167] intitulé Convertisseurs de type
forward – Dimensionnement, rédigé par Yvon Chéron et Henri Foch.
31
Référence Internet
D3167
1. Contexte VD VL
I1 I2 IL IS
Les convertisseurs de type forward et flyback sont couramment L
utilisés, car leur transformateur permet, d’une part, d’assurer l’iso- D2
n3 V1 n1 n2 V2 D1 C2 VS
lation galvanique et, d’autre part, une importante différence de
tension entre l’entrée et la sortie, puisqu’elle dépend de la valeur E C1
du rapport de transformation. Leur circuit de commande est relati- D3 Q
vement simple, comparé à d’autres types d’alimentations isolées,
puisque ces convertisseurs n’utilisent qu’un interrupteur
commandé et qui est référencé à un potentiel bas (figure 1). Figure 1 – Schéma de principe d’un convertisseur de type forward
Les convertisseurs de type forward sont réservés aux puissances
2
supérieures à quelques dizaines de watts, car le volume du trans-
formateur, proportionnel à la puissance, est plus petit que celui
d’un convertisseur de type flyback. Cependant, il est préférable
d’utiliser des convertisseurs de type flyback pour de faibles puis-
sances, en raison d’un nombre de composants réduit par rapport
au forward (deux diodes et une inductance en moins), ce qui a des
Ae
répercussions sur le volume et le coût de l’alimentation. Sb
Les composants magnétiques (transformateur et inductance)
prennent une part importante dans le volume, le rendement et le
coût de ce type de convertisseur. Cette part est d’autant plus impor-
tante que la puissance est grande. Il est donc nécessaire de soigner
leur dimensionnement. L’objectif de cet article est la description de La partie hachurée représente le support de bobinage.
la méthode de dimensionnement des composants magnétiques
d’un convertisseur de type forward, illustrée par un exemple. Figure 2 – Aire effective Ae et surface de bobinage Sb
32
Référence Internet
D3167
i2
V1, ϕ
+E IS
φmax
t
t
i1 T
–E
T/2 m IS
2
Figure 3 – Tension au primaire du transformateur et flux magnétique
tf
Le dimensionnement est effectué pour la puissance maximale Figure 4 – Courants au primaire et au secondaire
que peut transmettre le transformateur, c’est-à-dire pour α = 1/2.
Dans ces conditions, E étant la tension d’alimentation du conver- La valeur efficace d’un courant d’amplitude I et de rapport
tisseur de type forward, la tension v1 aux bornes de l’enroulement
primaire est carrée d’amplitude + E et – E (figure 3), et le flux ϕ cyclique α étant donnée par I α , nous obtenons les valeurs effi-
créé dans le circuit magnétique est de forme triangulaire. Dans le caces de I2 et I1 :
cas d’une démagnétisation complète que nous envisageons, le flux
au début et à la fin de la période T est nul.
I 2 = IS α = IS 1/ 2 = 0,7 IS
Le flux ϕ de l’induction magnétique b, à travers la section Ae du
noyau, est défini par : et
ϕ = bAe
I1 = m IS α = m IS 1/ 2 = 0,7 m IS
De plus, la loi de Faraday s’écrit, pour v1 = E :
Si l’on se fixe une densité de courant J dans les enroulements, les
dϕ sections des fils au primaire et au secondaire sont :
E = n1
dt
Le flux croissant linéairement à partir d’une valeur nulle pendant s 1 = I1/J = (0,7 m IS) /J
une demi-période T /2, on a :
et
dϕ Φmax
= s 2 = I 2 /J = (0,7 IS) /J
dt T /2
d’où, en écrivant que f = 1/T : En ce qui concerne le troisième enroulement n3 , il n’est par-
couru que par un courant très faible, puisqu’il ne sert qu’à déma-
n1Bmax Ae gnétiser le circuit magnétique. Le diamètre du fil de ce troisième
E= = 2 f n1Bmax Ae enroulement pourrait donc être très faible. Cependant, une autre
T /2 considération prend ici le pas, l’inductance de fuite lf entre n1 et n3
soit enfin : provoque, au moment du blocage du transistor, une surtension
lf di1 /dt qui vient s’ajouter, aux bornes de ce transistor, à la surten-
E sion théorique égale à 2E (pour n3 = n1). Dans le cas d’alimen-
Ae = (1)
2f n1Bmax tations à partir du réseau 220 V, cela correspond environ à 300 V
en continu après redressement et filtrage, donc à 600 V pour la
C’est la première relation entre une grandeur électrique (tension tension théorique. Cette surtension supplémentaire est particuliè-
primaire) et une grandeur géométrique (section Ae du circuit rement indésirable puisque les transistors usuels sont limités à
magnétique). 700 V. Pour cette raison, outre l’utilisation éventuelle d’écrêteurs
de tension, on cherche à minimiser cette inductance de fuite en
réalisant un couplage très serré entre n1 et n3 en les bobinant
2.4 Enroulements (circuit « cuivre ») (bobinage dit deux fils en main), de sorte que les spires de n1 et n3
soient imbriquées, ce type de bobinage n’est évidemment possible
L’expression du rapport de transformation m est issue de la qu’avec deux fils du même diamètre (s3 = s1).
fonction de transfert du convertisseur de type forward, à laquelle il Dans ces conditions, la surface totale de cuivre SCu correspon-
faut ajouter la prise en compte de la chute de tension VD des dant aux n1 spires de section s1 du primaire, aux n2 spires de
diodes de redressement au secondaire. section s2 du secondaire et aux n3 spires de section s3 est :
n 2 (VS + VD ) 2 (VS + VD )
m= = = (2) SCu = n1 s 1 + n 2 s 2 + n 3 s 3 = 2n1 s 1 + n 2 s 2
n1 αE E
soit
La figure 4 rappelle les formes des courants primaire et
secondaire pour α = 1/2. Le palier croissant du courant secondaire
est centré sur la valeur du courant de sortie IS , l’amplitude du 0,7 m IS 0,7 IS 0,7 m IS mI
SCu = 2 n1 + n2 = 3 n1 = 2,1 n1 S
courant primaire est celle du courant secondaire, au rapport de J J J J
transformation m près, et au courant magnétisant près. Nous
négligerons le courant magnétisant et idéaliserons les formes de I2 On observe que les trois enroulements occupent la même surface
et I1 par des carrés d’amplitudes respectives IS et m IS . dans la fenêtre.
33
2
34
Référence Internet
D3168
Association de cellules
de commutation
Éléments de synthèse des convertisseurs
statiques
2
par Henri FOCH
Ancien professeur de l’Institut national polytechnique de Toulouse
Philippe LADOUX
Professeur de l’Institut national polytechnique de Toulouse, Laboratoire plasma et
conversion d’énergie (LAPLACE)
Hubert PIQUET
Professeur de l’Institut national polytechnique de Toulouse, Laboratoire plasma et
conversion d’énergie (LAPLACE)
35
Référence Internet
D3168
36
Référence Internet
D3168
K2 v K 2 = fmV
VK2
– aux fréquences plus basses que le découpage, cette relation
B peut être considérée en valeur moyenne :
v K 2 = fmV
2
L’intervalle de temps pour le calcul des moyennes est une
i1 i2 fenêtre temporelle glissante dont la durée est la période
découpage ; si la tension V peut, à cette échelle de temps, être
considérée constante, cette relation devient :
Figure 2 – Représentation graphique des propriétés de la cellule
de commutation v K 2 = fm V
37
Référence Internet
D3168
2
valide à toutes les échelles de temps, depuis les grandeurs instan-
tanées, jusqu’à la durée de la période de découpage (valeur
moyenne de fm ) et sur des intervalles de temps plus longs (sur les-
quels la valeur moyenne de fm est calculée en utilisant une fenêtre
glissante de durée égale à la période de découpage). i1 i′2
38
Référence Internet
D3168
J
iv K1
J
V M
L
V2
K2 C R
VK2
V2
2
MLI <fm> = 1/2
Figure 5 – Transition de mise en route d’un convertisseur commandé « en tension », associé à un filtre LC de sortie initialement déchargé :
chronogrammes du courant J et de la tension V2
39
2
40
Référence Internet
D3170
Convertisseurs continu-alternatif
et alternatif-continu
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© Techniques de l’Ingénieur D 3 170 − 1
41
2
42
Référence Internet
D3171
Commutateurs de courant
2
Directeur du LEEI (URA au CNRS)
Yvon CHÉRON
Responsable de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques
et Raphaël ARCHES
Bernard ESCAUT
Pierre MARTY
Michel METZ
Enseignants Chercheurs de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur D 3 171 − 1
43
2
44
Référence Internet
D3172
Commutateurs de courant
Structures élémentaires
par Henri FOCH
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Toulouse
2
Directeur du LEEI (URA au CNRS)
Yvon CHÉRON
Responsable de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques
et Raphaël ARCHES
Bernard ESCAUT
Pierre MARTY
Michel METZ
Enseignants Chercheurs de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 172 − 1
45
Référence Internet
D3172
1. Commutateur monophasé Prix deux à deux, les interrupteurs constituent deux cellules
élémentaires de commutation [D 3 153] : une cellule est constituée
de courant par le couple (K1, K2), l’autre par le couple (K3, K4). Les deux cellules
de commutation apparaissent sans ambiguïté comme regroupant
chacune les deux interrupteurs reliés à un même pôle de la source
1.1 Structure monophasée de base de courant :
— par convention, nous appellerons cellule positive celle qui voit
■ La structure recherchée est celle d’un convertisseur direct le courant Ic sortir vers la source de courant ; elle est constituée par
alternatif-continu dont : les interrupteurs K1 et K2 ;
— l’entrée (respectivement la sortie) est connectée à une source — les interrupteurs K3 et K4 constituent la cellule négative ; elle
parfaite de tension alternative sinusoïdale v a (donc réversible en assure le retour du courant Ic .
tension et en courant) ; La continuité du courant est donc réalisée en permanence par
2
— la sortie (respectivement l’entrée) est connectée à une source deux interrupteurs appartenant à l’une et l’autre des deux cellules.
parfaite de courant continu I c , unidirectionnelle en courant, mais
réversible en tension. ■ La figure 4 représente les quatre configurations possibles du
circuit suivant l’état des interrupteurs :
Sur la figure 1 qui représente le schéma-bloc du système, le
— les configurations (a ) et (b ) correspondent aux séquences
convertisseur apparaît comme un quadripôle.
actives d’échange d’énergie électrique entre le réseau alternatif et
• v a est la tension alternative sinusoïdale à l’entrée du quadri- le réseau continu dans l’un ou l’autre sens ;
pôle, le courant i a est un courant alternatif. Nous adoptons, arbi- — les configurations (c ) et (d ) correspondent à un court-circuit
trairement, pour i a la convention de signe de la figure 1, où la source de la source de courant ; il n’y a pas échange d’énergie, mais
de tension est considérée comme un générateur sans préjuger du fonctionnement en roue libre ; elles sont équivalentes du point de
sens réel de transfert de la puissance moyenne P a . Celui-ci dépend vue électrique et ne diffèrent que par la commande des interrupteurs.
du signe du facteur de déphasage cos ϕ défini par la relation : Nota : c’est en associant, dans un ordre logique et harmonieux, les séquences
successives correspondant à ces quatre combinaisons que l’on peut assurer le transfert et
P a = V a Iaf cos ϕ (1) le contrôle de la puissance électrique entre les deux réseaux.
(0)
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D 3 172 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
46
Référence Internet
D3172
2
Fm est appelée fonction de modulation du commutateur. C’est les interrupteurs d’une même cellule sont fermés à tour de rôle
une fonction du temps, sans dimension, dont la valeur instantanée pendant un temps T /2.
ne dépend que de l’état des interrupteurs ; à toute commutation
correspond un changement de configuration, donc de la valeur de
Fm .
Nota : le choix de la fonction de modulation est donc un critère fondamental du
fonctionnement du convertisseur. Il conditionne l’enchaînement des séquences lié aux
changements d’état des interrupteurs et impose la stratégie de commande de ces derniers.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 172 − 3
47
2
48
Référence Internet
D3173
Commutateurs de courant
à thyristors
2
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Toulouse
Directeur du LEEI (URA au CNRS)
Yvon CHÉRON
Responsable de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques
et Raphaël ARCHES
Bernard ESCAUT
Pierre MARTY
Michel METZ
Enseignants Chercheurs de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 173 − 1
49
Référence Internet
D3173
2
de courant à thyristors et à diodes fonctionnant en commutation naturelle.
Leurs propriétés sont établies en supposant les sources de tension et de
courant parfaites et les thyristors idéaux (commutation instantanée).
L’amorçage d’un thyristor bloqué peut être provoqué, à partir du 1.1.3.2 Formes d’onde
moment où la tension à ses bornes devient positive, par une impul-
sion de courant appliquée sur sa gâchette. Son amorçage entraîne La tension du côté alternatif et le courant du côté continu sont
le blocage spontané du thyristor à l’état passant de la même cellule. imposés par l’hypothèse de sources parfaites. Les autres grandeurs
s’en déduisent par les relations (3) et (4) de [D 3 172] faisant inter-
Dans le cas d’une modulation symétrique, deux thyristors placés
venir la fonction de modulation F m qui définit le mode de modula-
sur des branches opposées du pont sont amorcés simultanément
tion adopté :
et les deux autres sont amorcés après un temps T /2, T étant la
ia = Fm Ic vc = Fm va
période des grandeurs alternatives [D 3 172]. Le cycle répétitif de
fonctionnement est représenté figure 1c. À partir du cyclogramme de fonctionnement des interrupteurs et
Les deux configurations du circuit montrent que, à l’état bloqué, pour une valeur donnée de l’angle θ, il est alors possible de tracer
les thyristors T1 et T3 sont soumis à la tension v a (figure 1a ) et les sur un diagramme temporel les formes d’onde de ces grandeurs.
thyristors T2 et T4 à la tension – v a (figure 1b ). Les figures 2a et b représentent les formes d’onde et la fonction
■ L’amorçage de T1 et T3 est possible pendant toute l’alternance de modulation pour deux valeurs particulières de l’angle d’amor-
positive de la tension v a et l’angle de contrôle ou de retard à l’amor- çage θ, respectivement de π/4 et 3π/4.
çage θ [D 3 172] peut donc varier théoriquement de 0 à π. De même,
l’amorçage de T2 et T4 est possible pendant toute l’alternance néga- 1.1.3.3 Grandeurs caractéristiques
tive de la tension v a . L’angle de retard à l’amorçage est le même, car
il y a un décalage égal à π entre deux commutations successives. ■ Tension du côté continu : la tension v c est une fonction
périodique du temps, de période T / 2 (figure 2). Elle se compose
Les plages angulaires d’amorçage possible pour chaque thyris- d’une succession de portions identiques d’une sinusoïde de période
tor sont représentées sur la figure 1d . propre T ; elle se déforme suivant la valeur de l’angle θ .
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D 3 173 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
50
Référence Internet
D3173
On appelle indice de pulsation p du convertisseur, le rapport de La valeur moyenne de v c , calculée sur un intervalle de temps
la période de la tension alternative v a et de la période de la tension T /2, est :
périodique v c ; dans le cas étudié ici : p = 2.
θ+π
1
V c moy = ----- V a 2 sin ω t d ω t
π θ
(1)
2 2
= --------------- V a cos θ = V cM cos θ
π
avec Va valeur efficace de la tension,
V cM valeur maximale de la tension moyenne obtenue pour
θ = 0.
2 2
P c = I c V c moy = I c --------------- V a cos θ = V cM I c cos θ (2)
π
L’angle de retard θ peut théoriquement varier de 0 à π. La puissance
est positive pour 0 < θ < π/2. Le convertisseur fournit de la puissance
au réseau continu ; il fonctionne en redresseur (figure 2a ). Elle est
négative pour π/2 < θ < π. Le convertisseur reçoit de la puissance du
réseau continu ; il fonctionne en onduleur (figure 2b ).
Dans son principe, si les deux sources sont actives, le commu-
tateur est donc une structure naturellement et continuement réver-
sible en puissance en fonction de l’angle θ . En particulier pour
θ = π/2, la puissance moyenne échangée est nulle. Cette réversibilité
correspond à une réversibilité en tension moyenne de la source de
courant.
La réversibilité en courant continu nécessite une structure plus
complexe, que nous étudierons au paragraphe 5.
Nous appelons cos le facteur de contrôle du convertisseur.
La puissance échangée entre l’entrée et la sortie peut être
contrôlée par trois paramètres :
— l’amplitude de la tension alternative v a ;
— l’amplitude du courant unidirectionnel I c ;
— le facteur de contrôle cos θ .
Le ou les paramètres de réglage dépendent de la nature réelle
des sources de courant et de tension, suivant l’application
considérée.
Par exemple, dans un redresseur fonctionnant à partir du réseau de
distribution, la tension v a est fixe et le réglage porte sur la valeur
moyenne de la tension v c , donc sur l’angle θ .
Dans un onduleur autonome, la puissance est le plus souvent
contrôlée à partir de l’intensité du courant fourni par la source de cou-
rant continu (notons qu’elle peut l’être par la fréquence, dans le cas
d’une charge résonnante).
■ Courant du côté alternatif : la forme de ce courant i a est
indépendante de la valeur de l’angle θ . C’est une onde rectangulaire
d ’ a m p l i t u d e I c p e n d a n t l ’ a l t e r n a n c e p o s i t i v e ( fi g u r e 2 ) ,
d’amplitude – I c pendant l’alternance négative. Sa valeur efficace I a
est donc égale à I c : compte tenu de la symétrie, la valeur efficace du
fondamental s’écrit :
π
Figure 1 – Commutateur monophasé de courant à thyristors 2 2 2
I af = --------------- I c sin ω t d ω t = --------------- I c (3)
en modulation symétrique π 2 0 π
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 173 − 3
51
Référence Internet
D3173
■ Facteur de déphasage : la puissance moyenne du côté alterna- ■ Facteur de puissance : la notion de facteur de puissance F P est
tif s’exprime par la relation (1) de [D 3 172] : essentielle dans tout système fonctionnant en courant alternatif. Par
définition, S étant la puissance apparente, on a :
P a = V a I af cos ϕ
P P V a I af cos ϕ I af
où ϕ est le retard de phase du fondamental du courant i a sur la ten- - = -------- cos ϕ
F P = ----- = -------------- = -------------------------------- (5)
sion v a et cos ϕ le facteur de déphasage. S Va Ia Va Ia Ia
En identifiant les deux expressions de la puissance, relation (1) Le facteur de puissance d’un commutateur de courant est le pro-
de [D 3 172] du côté alternatif et relation (2) du côté continu, nous duit de deux termes :
écrivons :
— le facteur de forme du courant I af / I a ;
P = I c Vc moy = V a I af cos ϕ
— le facteur de déphasage cos ϕ.
soit, compte tenu des relations (1) et (3) : Comme I a = I c , il vient, d’après (3) :
2 2
P = I c --------------- V a cos θ
π = V --------------
a
2 2
π
- I cos ϕ
c (4)
2 2
F P = --------------- cos ϕ = 0,9 cos ϕ
π
(6)
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D 3 173 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
52
Référence Internet
D3173
Un commutateur de courant à thyristors, fonctionnant en La figure 2b montre que le temps t inv d’application de la tension
commutation naturelle, consomme toujours de la puissance réac- inverse correspond à un angle :
tive empruntée au réseau alternatif, que son fonctionnement soit
du type redresseur ou du type onduleur.
ω t inv = π – θ
ce qui réduit effectivement la plage de contrôle de l’angle θ à une
valeur (π – β ) inférieure à π (avec un angle de garde β Ⰷ ω t q ).
Un commutateur de courant à thyristors ne peut donc fonction-
ner que si le système électrique auquel il est relié du côté alter- Nous verrons en [D 3 174] que divers facteurs réduisent encore
natif est susceptible de fournir la puissance réactive nécessaire. cette plage et entraînent une valeur importante de β . Par exemple,
pour un fonctionnement à la fréquence de 50 Hz, on adopte le plus
souvent une valeur de β de l’ordre de 30o (soit β / ω = 1,66 ms).
Le diagramme de la figure 3 montre les variations de la puissance
réactive Q en fonction de la puissance active P, l’angle de contrôle θ
2
étant un paramètre ; les puissances sont exprimées en valeurs
réduites par rapport à la puissance maximale P M disponible 1.2 Pont redresseur monophasé à diodes
[relation (2)] :
2 2
P M = --------------- V a I c = V cM I c (8) Examinons le cas particulier où l’angle de retard est nul.
π
Les thyristors sont amorcés dès que la tension à leurs bornes
À 50 Hz, l’angle de contrôle est généralement limité devient positive. La figure 4b représente les formes d’onde corres-
à 150o (§ 1.1.3.4). pondantes et la figure 4c le cycle v K (i K) décrit par les interrup-
teurs. On constate que ce cycle est identique à celui d’une diode.
En effet, dans ce cas particulier, la commutation se produit au pas-
1.1.3.4 Grandeurs liées aux thyristors
sage par zéro de la tension v a . L’interrupteur n’a plus à supporter
L’étude effectuée en supposant des conditions idéales de fonc- une tension directe ; la tension à ses bornes est négative pendant
tionnement permet déjà de dégager certaines contraintes imposées tout l’intervalle de non-conduction. Il s’amorce dès que cette ten-
aux thyristors et un premier dimensionnement de ces derniers. sion devient positive.
■ Courant de crête : à l’état passant, un thyristor est parcouru par La figure 4a représente la structure d’un montage en pont où les
le courant I c ; la valeur du courant de crête est donc celle du courant quatre interrupteurs sont des diodes. Ce montage a les propriétés
continu. suivantes.
■ Courant efficace : la durée de conduction d’un thyristor étant ■ Les commutations sont toutes de type spontané ; l’amorçage par
T /2, la valeur efficace du courant dans un thyristor est donc : zéro de tension d’une diode entraîne le blocage par zéro de courant
de l’autre diode dans la cellule concernée. La possibilité de contrôle
Ic disparaît.
I T = ---------
- (9)
2 ■ La tension redressée v c est toujours unidirectionnelle ; elle est, à
tout instant, égale à la valeur absolue de la tension alternative v a ;
■ Tension inverse et tension directe à l’état bloqué : à l’état sa valeur moyenne, obtenue en faisant θ = 0 dans la relation (1), est :
bloqué, un thyristor, tel que T1 par exemple, est soumis à la tension
v a pendant un temps correspondant à l’angle électrique π. 2 2
V c moy = --------------- V a = V cM (10)
Sur les figures 2a et b est représentée la tension v T1 pour deux π
valeurs de θ . L’amplitude maximale de tension qu’un thyristor est
contraint de supporter, aussi bien en inverse qu’en direct, est donc ■ Le courant alternatif i a a même forme que pour le commutateur
égale à l’amplitude de la tension v a . à thyristors, mais le déphasage de son fondamental est nul.
■ Temps d’application de la tension inverse : un thyristor n’est ■ Le redresseur à diodes présente donc un facteur de déphasage :
susceptible de se bloquer que si une tension inverse est appliquée à cos ϕ = 1
ses bornes pendant un temps supérieur à un temps minimal t q
(temps de recouvrement). et le facteur de puissance [relation (6)] est constant et maximal :
F P = F PM = 0,9
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 173 − 5
53
2
54
Référence Internet
D3174
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 174 − 1
55
Référence Internet
D3174
2
1. Prise en compte Les modèles les plus simples susceptibles de modéliser le réseau
continu, ne faisant appel qu’à un minimum d’éléments (inductance,
de l’imperfection des sources résistance, capacité et source de tension), sont représentés sur la
figure 1 :
— le cas (a ) correspond à une charge dissipative, l’inductance
1.1 Généralités L faisant partie de sa structure propre ou correspondant à un élé-
ment destiné à assurer le filtrage (le lissage ) du courant ;
L’article [D 3 173] a permis d’effectuer la synthèse des principales — le cas (b ) correspond à un réseau actif, de force électromo-
structures de commutateurs à thyristors. La méthode utilisée trice (fém) continue E ; la résistance R est représentative des pertes
consiste à modéliser les réseaux électriques d’entrée et de sortie par ohmiques de ce réseau, l’exemple typique est la machine à courant
des sources de courant et de tension parfaites : continu, moteur ou génératrice ;
— du côté alternatif, le convertisseur voit une source de tension — le cas (c ) correspond à une charge Z ou un réseau
alternative sinusoïdale parfaite, monophasée ou triphasée ; nécessitant un filtrage en tension ; si l’on suppose le conden-
— du côté continu, le convertisseur voit une source de courant sateur C de capacité suffisamment forte pour que la tension à ses
continu parfaite réversible en tension et unidirectionnelle en courant. bornes puisse être considérée comme constante, il se ramène au
cas (b ), tout au moins dans l’étude du fonctionnement en régime
La deuxième étape de l’étude des convertisseurs, qui est du ressort permanent.
de l’analyse, amène à rechercher, pour les deux réseaux, des
modèles correspondant mieux à la réalité, permettant de mettre en
évidence les particularités de fonctionnement liées à la nature de
ces réseaux, les principales perturbations créées par le convertisseur 1.3 Modèles applicables
et d’apporter des éléments de calcul supplémentaires utiles pour un
prédimensionnement. Ces modèles font appel à un nombre réduit
au réseau alternatif
d’éléments linéaires passifs ou actifs. Ils permettent une étude avec
des moyens qui sont ceux du raisonnement et de l’utilisation d’outils Du côté alternatif, la nature de source de tension est liée au fait
mathématiques simples. que la tension est une variable d’état et qu’elle ne peut pas subir
Au-delà, seules des méthodes d’analyse plus élaborées, essen- de discontinuité. Cette tension est, par définition, variable (source
tiellement des méthodes de simulation analogique ou numérique, alternative sinusoïdale), mais elle n’est que lentement variable à
permettent d’utiliser des modèles plus poussés non seulement des l’échelle des commutations. Dans la pratique, seule la présence d’un
sources, mais aussi des interrupteurs, ainsi que d’étudier des asso- condensateur en parallèle sur l’entrée alternative du convertisseur
ciations de convertisseurs de types différents. et au plus près des interrupteurs garantit formellement la nature de
Dans cette deuxième étape, les mécanismes de la commutation source de tension du réseau alternatif [D 3 153].
jouent un rôle essentiel, puisqu’ils sont étroitement liés à la nature
des sources. Une bonne connaissance de ces mécanismes et, en
particulier, du fonctionnement des cellules de commutation est
donc nécessaire.
Les cellules de commutation à thyristors sont étudiées en [D 3 153]
(Principes fondamentaux. Commutation dans les convertisseurs
statiques ), notamment en ce qui concerne les conséquences de
l’imperfection des sources. Il y sera fait référence chaque fois que
nécessaire.
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D3174
Mais, lorsqu’une cellule de commutation fait appel à un mode de ■ Nous pouvons donc distinguer deux grandes familles de
commande à l’amorçage, donc à un mode de blocage spontané commutateurs de courant à thyristors :
par zéro de courant, la commutation est tout à fait possible lorsque — les redresseurs-onduleurs à commutation assistée par le
les sources de tension sont imparfaites, c’est-à-dire, présentant réseau ; leurs structures sont rigoureusement celles étudiées en
une inductance en série non négligeable [D 3 153]. C’est le cas des [D 3 173] ;
commutateurs de courant à thyristors, associés le plus souvent à — les commutateurs de courant à circuits auxiliaires de commu-
des réseaux alternatifs à caractère inductif (machine électrique, tation ; leur fonctionnement n’est représenté par les structures
réseau de distribution,...). Il en résulte un temps de commutation étudiées qu’en régime permanent ou, en toute rigueur, qu’à partir
plus élevé (phénomène d’empiètement), inconvénient largement d’un certain niveau de tension alternative.
compensé (tout au moins aux fréquences industrielles) par une
amélioration importante des conditions de commutation au niveau
des interrupteurs (commutation douce).
1.4 Schéma général
2
Par suite, deux modèles simples peuvent être envisagés et sont
représentés sur la figure 2.
■ Le cas (a ) correspond à une charge passive essentiellement Compte tenu des modèles simplifiés que l’on vient de décrire,
constituée d’un circuit résonnant parallèle (L , R, C ) fonctionnant au une bonne approche du fonctionnement d’un commutateur de
voisinage de sa fréquence de résonance, ce qui impose à ses bornes courant à thyristors en commutation naturelle est obtenue par
une tension quasi sinusoïdale. Il s’applique au montage bien connu l’analyse d’un schéma général dont la figure 3 représente les deux
sous le nom d’onduleur parallèle, qui a ses spécificités propres et ne principales configurations, en monophasé et en triphasé.
sera pas étudié ici.
■ Toutefois, la prise en compte simultanée des imperfections des
■ Le cas (b ) s’applique à tout réseau actif (réseau de distribution, deux sources conduit à une analyse mathématique relativement
machine électrique...) pouvant être considéré comme une source de complexe. Il est classique de scinder l’étude en deux étapes :
tension sinusoïdale v en série avec une impédance inductive (λ, r ). ● prise en compte de l’imperfection des sources de tension en
C’est le cas du plus grand nombre d’applications des commutateurs supposant la source de courant parfaite (§ 2) : cette étude met en
de courant. Le réseau est réversible et, suivant la réversibilité du évidence l’influence du phénomène d’empiètement sur les formes
réseau continu, le convertisseur peut fonctionner en redresseur ou d’onde des courants et des tensions du côté alternatif, sur la forme
en onduleur. d’onde de la tension du côté continu et les corrections à apporter
Rappelons, de plus, que le commutateur de courant à thyristors aux relations générales établies précédemment ;
absorbe de la puissance réactive empruntée à la source alternative, ● prise en compte de la structure de la source de courant en sup-
qui doit être capable de la fournir [D 3 173] : posant les sources de tension parfaites (§ 3) : le courant continu n’a
— dans le cas d’un réseau de distribution, le problème est simple, plus une amplitude constante ; son ondulation entraîne une modifi-
le sens de la puissance réactive étant imposé par le convertisseur ; cation de la forme d’onde du courant alternatif et, dans certaines
— par contre, dans le cas d’une machine électrique, il faut que conditions, un fonctionnement dégradé dit conduction discontinue.
celle-ci puisse fournir de la puissance réactive. Une machine syn-
chrone, par exemple, doit être surexcitée.
Il peut se poser aussi un problème de démarrage :
— dans le cas d’un réseau de distribution, la source de tension
préexiste au démarrage ; les commutations sont donc immé-
diatement possibles ;
— par contre, dans le cas d’un moteur synchrone, la fém de la
machine est nulle au démarrage ; les premières commutations étant
impossibles en commutation naturelle, il faut faire appel à des cir-
cuits auxiliaires de commutation forcée, jusqu’à ce que la machine
ait atteint une vitesse telle que sa fém soit suffisante pour permettre
la commutation naturelle.
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2. Prise en compte
de l’imperfection
du réseau alternatif
2 2.1 Commutateur monophasé de courant
2.1.1 Présentation du problème
Le réseau alternatif est modélisé par un dipôle actif équivalent
comportant une source de tension alternative sinusoïdale
v = V 2 sin ωt parfaite en série avec une inductance λ et une résis-
tance r. Un ordre de grandeur de ces éléments passifs est lié à la
notion de tension de court-circuit Vcc du réseau. Nous admettrons
que celle-ci est généralement faible, de valeur relative inférieure
à 5 % pour fixer les idées.
Le réseau continu est modélisé par une source de courant
continu parfaite imposant un courant d’intensité constante Ic .
Le circuit à étudier, correspondant à ces hypothèses, est repré-
senté sur la figure 4a.
En dehors des commutations, l’inductance λ est traversée par un
courant constant. La seule conséquence de l’imperfection du
réseau est une chute de tension résistive telle que va = v – r Ic .
Par contre, au moment des commutations, l’inductance λ
s’oppose à la variation brutale du courant ia . En conséquence, la
commutation ne peut plus être considérée comme instantanée. Il en
résulte une séquence de fonctionnement supplémentaire
(séquence de commutation ou séquence d’empiètement) de
durée plus ou moins importante en fonction de différents facteurs, Figure 4 – Commutateur de courant monophasé :
qui entraîne une modification des formes d’onde de différentes commutation en modulation symétrique
grandeurs électriques.
Ce sont essentiellement les conséquences de ce phénomène sur
le fonctionnement du convertisseur qui sont étudiées dans ce ■ Supposons que les thyristors T2 et T4 soient conducteurs
paragraphe 2.1. L’étude est menée uniquement dans le cas le plus (figure 4a ).
important d’une modulation symétrique.
Nous avons (figure 7) :
v T1 = v T3 = v a
2.1.2 Étude de la commutation ia = – Ic i T2 = i T4 = I c
En modulation symétrique, si les quatre thyristors sont iden- Dès que va devient positif, les thyristors T1 et T3 peuvent être
tiques, de même caractéristique à l’état passant et à l’état bloqué, amorcés.
la structure en pont nous amène à écrire, à tout instant : L’impulsion d’amorçage est envoyée avec un angle de retard θ.
Les thyristors T1 et T3 deviennent passants, mais l’inductance λ
i T1 = i T3 s’oppose à toute variation instantanée du courant ia , donc à la
i T2 = i T4
(1) commutation naturelle instantanée des deux thyristors de chaque
cellule.
v T1 = v T3 ■ Les quatre thyristors sont alors simultanément conducteurs. Il y
v T2 = v T4 (2)
a empiètement l’un sur l’autre des temps de conduction des thyris-
tors d’une même cellule. Le réseau alternatif est court-circuité
Les commutations des deux cellules correspondantes étant simul- (figure 4b ). La variation du courant ia est imposée par l’équation
tanées, l’évolution des courants et des tensions est la même pour différentielle :
les deux interrupteurs placés sur des diagonales opposées du pont.
d ia
Les différents courants du circuit sont liés par les relations : V 2 sin ω t = λ ---------
- + ri a
dt
i T1 + i T2 = i T3 + i T4 = I c
(3)
i T1 – i T4 = i T3 – i T2 = i a
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Onduleurs de tension
Structures. Principes. Applications
par Henri FOCH
Professeur des universités
2
Laboratoire d’Électrotechnique et d’Électronique industrielle ENSEEIHT de Toulouse
François FOREST
Professeur des universités
Laboratoire d’Électricité Signaux et Robotique
École Normale supérieure de Cachan
et Thierry MEYNARD
Chargé de recherche au CNRS
Laboratoire d’Électrotechnique et d’Électronique industrielle ENSEEIHT de Toulouse
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2
1. Domaines d’applications
classiques T1 D1 D3 T3
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D3176
M K1
T1, D1
R is
E
T2, D2 vs
Figure 2 – Schéma de principe d’un onduleur d’alimentation K2
de machine alternative
is courant de sortie ou de charge
vs tension de sortie
2
par l’intermédiaire d’un réseau alternatif R. La source continue est
Figure 3 – Cellule de commutation d’un onduleur
donc un redresseur, suivi d’un filtre d’entrée qui peut avoir une
double fonction, à savoir éliminer les composantes harmoniques de
courant issues de l’onduleur, mais également les composantes
harmoniques de tension dues au redressement. La structure utilisée une cellule de commutation aux propriétés particulières que nous
est majoritairement triphasée et, selon la logique énoncée dans le allons maintenant préciser.
cas précédent, on retrouve une cellule par phase, la machine M
étant alimentée entre phases par des tensions différentielles.
Dans ce type d’application, les tensions découpées sont direc-
2.1.1 La cellule d’onduleur
tement appliquées à la machine, dont les inévitables inductances
de commutation agissent comme des filtres de courant, à condi- Rappelons que les onduleurs de tension sont des convertisseurs
tion que la fréquence de découpage utilisée soit adaptée aux valeurs « directs tension-courant » alimentés par une source de tension
de ces inductances (modulation de largeur d’impulsion). continue, généralement réversible en courant, au moins de manière
instantanée (condensateur électrochimique, par exemple), et
Une autre différence notable par rapport au cas précédent réside permettant, à leur tour, d’alimenter en tension alternative des
dans le domaine de fonctionnement beaucoup plus étendu tant charges ayant un comportement de « source de courant ».
en fréquence fondamentale (de quelques hertz à quelques centaines
de hertz) qu’en amplitude (dynamique de tension de plusieurs La synthèse de tels convertisseurs montre que chaque cellule de
dizaines). Pour que le premier point ne pose pas d’insurmontables commutation qui les constitue (figure 3) comprend une paire
problèmes de filtrage d’entrée, il est indispensable de minimiser d’interrupteurs réversibles en courant (K1, K2) comme la source de
voire d’éliminer les fluctuations basse fréquence de la puissance courant i s , et non réversibles en tension, comme la source de ten-
absorbée par l’onduleur. À nouveau, cela est aisément résolu, en sion E.
triphasé, par l’utilisation des techniques de modulation de largeur Les mécanismes de commutation de ces interrupteurs dépendent
d’impulsion. des caractéristiques de la charge et notamment de son facteur de
puissance (courant en avance ou en retard de phase par rapport au
terme fondamental de tension), ainsi que du type de commande et
Cette rapide analyse de deux types d’onduleurs classiques à la de réglage de l’onduleur (commande non modulée ou modulée).
structure bien connue, permet de faire ressortir quelques points
essentiels.
La structure de base d’un onduleur classique s’appuie sur 2.1.2 Mécanismes de commutation
l’utilisation d’une cellule universelle aux propriétés particulières.
Cela étant, il est intéressant de revenir, de façon plus générale, Nous savons que la cellule ne peut délivrer une onde purement
sur les différents moyens permettant de réaliser une conversion alternative et qu’elle doit être utilisée en mode différentiel. Nous
de tension continu-alternatif à partir d’une électronique de supposerons donc qu’elle est utilisée dans un onduleur réalisant
commutation afin, d’une part, de définir des modes de cette condition et qu’elle délivre un courant sinusoïdal.
commande adaptés à cette cellule dans ce contexte et, d’autre
part, d’examiner s’il n’existe pas d’autres alternatives aux archi- ■ Pour une cellule à commande non modulée dont le courant de
tectures classiques présentées plus haut. charge est en avance de phase par rapport à la tension, les inter-
Dans les applications précédentes, le transfert de puissance rupteurs doivent être commandés à l’amorçage (AM) et posséder un
s’effectue typiquement entre une source continue imposée et blocage spontané (figure 4 a ).
une source alternative variable, le plus souvent considérée ■ Inversement, pour une cellule à commande non modulée dont le
comme un récepteur. Compte tenu du caractère entièrement courant de charge est en retard de phase par rapport à la tension, les
réversible d’un onduleur de tension, un second point de interrupteurs doivent être commandés au blocage (BL) et posséder
réflexion peut porter sur d’autres modes de fonctionnement et un amorçage spontané (figure 4 b ).
donc sur d’autres applications moins classiques.
■ Enfin, pour une cellule à commande modulée, et quel que soit le
déphasage du courant de charge par rapport à la tension, les inter-
rupteurs doivent être commandables, à la fois, à l’amorçage et au
blocage (figure 4 c ).
2. Principes fondamentaux
2.1.3 Commande de la cellule
2.1 Cellule de commutation Lorsqu’on connaît parfaitement le courant alternatif délivré par
l’onduleur (forme instantanée et signe), il est aisé d’imaginer de
commander la partie active des interrupteurs (élément T) lorsqu’elle
Comme nous l’avons évoqué dans l’introduction, l’élément de doit conduire et de ne pas la commander lorsque c’est la diode tête-
base intervenant dans toute structure d’onduleurs de tension est bêche (élément D) qui doit conduire.
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D3176
2
Dans ce cas, la tension de sortie de la cellule de commutation
a non modulé et avance de phase n’est connue, quels que soient le signe et la valeur du courant de
charge, que durant les phases de commande de l’un ou l’autre des
BL1 BL2 deux interrupteurs de la cellule.
E Au contraire, durant les intervalles de temps où aucun des deux
vs interrupteurs de la cellule n’est commandé (figure 5, interrupteurs
is supposés idéaux), la tension de sortie de la cellule dépend exclusi-
vement de la conduction de l’une des deux diodes tête-bêche de la
E/2
cellule :
— pour l’une des polarités du courant de charge, la diode qui peut
assurer sa conduction est passante et la tension de sortie de la
Td = Ts t cellule est ainsi déterminée ;
— pour la polarité opposée, c’est l’autre diode de la cellule qui
conduit ;
— enfin, dans le cas où le courant s’annule, aucune des deux
b non modulé et retard de phase diodes ne conduit et la tension de sortie de la cellule onduleur ne
dépend plus, ni de la commande, ni du signe du courant, mais
seulement de la force électromotrice existant à cet instant dans la
AM1 BL1 BL2 AM2 charge (conduction discontinue).
E vs Ces phénomènes sont extrêmement importants, puisqu’ils signi-
fient que la tension de sortie de la cellule onduleur de tension ne
dépend plus seulement de la tension continue d’entrée et de la
commande, mais aussi de la charge (phase, forme du courant...). À
ce comportement peut être associée la notion d’impédance interne.
E/2
Ce comportement peut provoquer, toujours dans l’hypothèse de
is commandes MLI, une distorsion significative des ondes de sortie,
particulièrement sensible à faible amplitude. Cela constitue un pro-
blème typique des variateurs alimentant des machines alternatives
dans des régimes de basses vitesses.
Td Ts t
L’ensemble des phénomènes évoqués ci-dessus reste valable
quel que soit le nombre de cellules de commutation en jeu.
c modulé
Commande T1
Td période de découpage Ts période de modulation
t
Commande T2
Hormis le cas de la commande en courant instantané (et non en
tension), on connaît tout au plus le signe du déphasage relatif
AM2
courant/tension (cas d’un moteur asynchrone, par exemple) mais
très rarement la forme exacte du courant. t
Il existe ainsi deux stratégies de pilotage des interrupteurs vs is > 0
d’une même cellule de commutation.
T1 D2
■ Les deux commandes des éléments T sont adjacentes, c’est-à-
dire complémentaires, quel que soit le rapport cyclique de pilotage t
de la cellule. vs
Ainsi, quels que soient le signe et la valeur du courant alternatif D1 T2
issu de cette cellule de commutation, l’interrupteur qui se trouve
commandé conduit :
is < 0 t
— soit par l’élément T qui reçoit effectivement cette commande ;
— soit par sa diode tête-bêche, et la commande de l’élément T se
trouve alors inutile, mais généralement non gênante. Figure 5 – Influence de commandes disjointes
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D3177
Onduleurs de tension
Mise en œuvre
par Henri FOCH
Professeur des universités
2
Laboratoire d’Électrotechnique et d’Électronique industrielle
ENSEEIHT de Toulouse
François FOREST
Professeur des universités
Laboratoire d’Électricité Signaux et Robotique
École Normale Supérieure de Cachan
et Thierry MEYNARD
Chargé de recherche au CNRS
Laboratoire d’Électrotechnique et d’Électronique industrielle
ENSEEIHT de Toulouse
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D3177
2
1. Techniques de modulation
(filtrage actif) A
Consigne
Porteuse
triangulaire
Ce premier groupe correspond à une approche décentralisée de la « intersective ». La fréquence de cette porteuse détermine la fré-
commande d'un onduleur polyphasé, au sens où chaque bras est quence de découpage et une variation de la consigne induit une
muni d'un modulateur piloté par une onde modulante qui lui est variation de la largeur d'impulsion au plus tard après une période de
propre (commande monophasée). Le principe général consiste à découpage.
générer un signal à fréquence de découpage Fd fixe, dont la largeur
■ Les modulateurs numériques (figure 1 b) sont réalisés à partir
d'impulsion est une fonction linéaire d'une grandeur de consigne.
de compteurs programmable pilotés par une fréquence d'horloge
Cela peut être, indifféremment, réalisé de façon analogique ou
très supérieure à la fréquence de découpage :
numérique (figure 1), la consigne étant soit une grandeur à temps
continu, soit un mot binaire généré par un organe de commande F H = n ’F d ,
numérique. Ce dernier cas est maintenant le plus répandu, en parti-
culier dans les structures triphasées, du fait du développement consi- résolution de Td/n’ sur le contrôle de la largeur d'impulsion ; ces
dérable des techniques et composants numériques et de leur très compteurs permettent la génération d'une impulsion dont la largeur
bonne adéquation à la complexité d'une commande polyphasée. dépend du mot binaire (NB) de programmation. Si la commande
numérique générant ce mot binaire présente une fréquence
■ Les modulateurs analogiques fonctionnent par comparaison d'échantillonnage Fec au moins égale à la fréquence de découpage,
d'une porteuse triangulaire ou en dent de scie avec une consigne la dynamique est similaire à celle du cas précédent (retard d'une
analogique (exemple figure 1 a). On parle souvent de MLI période de découpage).
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(fm)bip t
+1
t
–1 R
n
∞
hπ hπm h π m cos ( nh + 2 p ) ω s t
sin ------- J 0 ------------- cos nhω s t + ∑ J 2 p -------------
∞ 2 2 2 + cos ( nh – 2 p ) ω s t
h
4 ( –1 ) p=1
( f m ) bip = m sin ω s t + ∑ ------------------
πh ∞
= hπ h π m sin ( nh + 2 p + 1 ) ω s t
J 2 p + 1 -------------
h 1
+ cos -------
2 ∑ 2 – sin ( nh – 2 p – 1 ) ω s t
p=0
0
t
+1 t
(fm)unip
t R
–1
(cf. [D 3176] figure 20) n
∞ h ∞
4 ( –1 ) hπ hπm
( f m ) unip = m sin ω s t + ∑ ------------------ cos ------- ∑ J 2 p + 1 ------------- [ sin ( nh + 2 p + 1 ) ω s t – sin ( nh – 2 p – 1 ) ω s t ]
πh 2 2
h=1 p=0
c – MLI triphasée bipolaire
Amplitude des raies
A
0
t
+1 t
(fm)triph
R
t
–1
n
∞
hπ h π m cos 2 pω s t
sin ------- ∑ J 2 p -------------
2 2 – cos 2 p ω t – 2π
-------
∞ s
m 3 π 4 ( –1 )
h p=1 3
( f m ) triph = ------------- sin ω s t + --- + ∑ ------------------ cos nhω s t
2 6 πh ∞
h π m sin ( 2 p + 1 ) ω s t
h=1
hπ
+ cos -------
2 ∑ J2 p + 1 ------------
-
2 – sin ( 2 p + 1 ) ω s t – 2π
-------
p=0 3
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 177 − 3
65
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D3177
■ Que le support soit analogique ou numérique, la philosophie ments de repères (Park, Clarke, Concordia, cf. [7] et [8]) et procèdent
générale est donc sensiblement la même. La modulation en régime d'une vision globale du système polyphasé. La commande d'un
permanent alternatif est obtenue par injection d'une consigne ana- onduleur polyphasé peut donc se concevoir dans ce cadre.
logique alternative, dans le premier cas, d'un mot binaire, image Nous allons donner quelques éléments sur cette approche, en
discrétisée de cette consigne analogique, dans le second cas. Dans nous plaçant dans le cas particulier , mais très représentatif, du
les deux cas, le signal produit a la forme de la fonction de modula- triphasé . Si l'on s'appuie sur le schéma de la figure 2 a, il apparaît
tion que l'on veut imposer à la cellule. Il devrait évidemment passer clairement que l'objectif final est de contrôler le système de tension
par une interface pour commander les interrupteurs de puissance. [vaN, vbN, vcN] aux bornes d'une charge triphasée quelconque (mais
À ce principe général correspond un nombre quasi infini de équilibrée).
variantes, selon la nature du support matériel, la situation de On peut alors se ramener au contrôle d'un vecteur diphasé, image
l'impulsion dans la période de découpage, la stratégie de l'éventuel du système triphasé, à travers la transformation de Concordia
échantillonnage, la relation synchrone ou asynchrone entre la inverse :
2
porteuse et la modulante, etc.
Nous ne proposons donc ici que quelques exemples caractéristi- 1 1
ques, directement inspirés des stratégies de commande évoquées 1 – --- – --- v aN
vα 2 2 2
dans le paragraphe 2.4 du fascicule [D 3 176], dans le cas d'onduleurs [ v αβ ] = = --- v bN
vβ 3 3 3
monophasés en pont (deux cellules) ou triphasés (trois cellules). 0 – ------- – ------- v cN
Les caractéristiques obtenues pour ces exemples (tableau 1) 2 2
résultent des hypothèses de travail suivantes : Si l'on associe à chaque cellule une fonction de modulation
— l’organe de modulation de chaque cellule fonctionne selon le fm a,b,c, on peut parallèlement écrire les relations suivantes :
principe de la figure 1 a (impulsion centrée sur la période de décou-
v aM + v bM + v cM ( f ma + f mb + f mc ) E
page en régime statique) ; v NM = -------------------------------------------
- = ------------------------------------------------
-
— les organes de modulation des différentes cellules fonction- 3 3
nent avec une porteuse commune ;
— la modulante est synchrone de la porteuse avec Ts = nTd et n v aN 2 – 1 – 1 f ma
E
entier ; v bN = --- – 1 2 – 1 f mb
— la fréquence de découpage est grande devant la fréquence 3
v cN – 1 – 1 2 f mc
fondamentale ; pour des commodités de représentation, n est ici
égal à 20 ; Par principe, cet onduleur a un fonctionnement discret. Il ne peut
— pour chaque cellule k, la tension de modulation est de la prendre que (2)3 = 8 états. À l'aide des relations précédentes, on
forme : peut dresser la liste de ces états et des tensions qui leur sont asso-
1 ciées (tableau 2).
( v mod ) k = --- [ A + V mod sin ( ω s t + ϕ k ) ]
2
avec ωs pulsation de modulation (= 2 π Fs),
ϕk déphasage par rapport au fondamental,
soit un rapport cyclique de la forme :
1 vcN
R k = --- [ 1 + m sin ( ω s t + ϕ k ) ]
2 E b
c
N
avec m = 2 Vmod/A, a
vbN
ce qui correspond à une modulation sinusoïdale en régime perma-
nent.
vaN
Les spectres représentés sont ceux des fonctions de modulation fm. M
L'observation de ces résultats, en terme de contenu harmonique,
a structure
montre l'intérêt des modes bipolaires qui sont majoritairement
utilisés. Plus généralement, dans le cas où n est grand devant 1, elle
permet de confirmer la répartition caractéristique par groupes de
raies quasi indépendants (pas d'intermodulation), organisés autour β
de multiples de la fréquence de découpage et l'existence d'une 2
composante fondamentale, image de l'onde modulante. Ces vαβ 3 E vαβ 2
3
tendances tout à fait générales permettent de définir une expression (010) (110)
générique par excès (au sens du contenu harmonique) de la fonc- II
tion de modulation d'une cellule commandée en MLI :
1 III I
f m = --- [ 1 + m sin ( ω s t + ϕ k ) ]
2 vαβ 4 vαβ 1
∞ ∞
(011) (100) α
+ ∑ ∑ A hh ′ [ sin [ ( h + h ′ ) ω s t + ϕ 1 hh ′ ] + sin [ ( h – h ′ ) ω s t + ϕ 2 hh ′ ] ],
h = 1 h′ = 0 IV VI
expression que l'on pourra utiliser en supposant qu'il n'y a pas de
recouvrement entre les groupes de raies organisés autour des V
rangs hωs. vαβ 5 vαβ 6
(001) (101)
1.1.3 MLI instantanées vectorielles
L'apparition du concept de MLI vectorielle correspond au déve- b tensions de sortie dans le repère α, β
loppement des techniques de commande des machines à courant
alternatif qui utilisent largement les transformations et change- Figure 2 – Onduleur triphasé
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 177 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
66
Référence Internet
D3179
2
Directeur de recherche au CNRS
Laboratoire LAPLACE, Unité mixte de recherche INP Toulouse
Groupe Convertisseurs Statiques. Chargé de cours à l’ENSEEIHT, Département GEA
Université Paul Sabatier – CNRS, Toulouse, France
et Arnaud GAILLARD
Maître de conférences
Institut FEMTO-ST, Unité mixte de recherche Université Bourgogne
Franche-Comté (UBFC) – CNRS, Département Énergie
Université Bourgogne Franche-Comté, UTBM, Belfort, France
67
Référence Internet
D3179
68
Référence Internet
D3179
Filtre
Filtre
n phase (s)
Alimentation
Convertisseur Charge ou
à découpage Alimentation
S1
S2
Protections Observateur
locales niveau 1 interne
Drivers « semi-conducteurs »
Protection
globale
niveau 2
MLI (Modulation de
Largeur d’Impulsions)
Diagnostic
Boucles de régulation
Superviseur / Reconfiguration
Interface
utilisateur
La chaîne de conversion élémentaire de type DC/AC est associée à ses principaux périphériques de gestion éloignés (supervi-
sion et pilotage – temps de réponse typique ≈ 10 μs) et rapprochée (drivers de composants semi-conducteurs – temps de
réponse typique ≈ 1 μs).
Figure 1 – Synoptique d’une chaîne de conversion élémentaire de type DC/AC (tension continue – courant alternatif) ou onduleur de tension
(d’après [D3176])
69
Référence Internet
D3179
Système Nacelle
hydraulique d’orientation
Entraînement 9% 8% Structure mécanique
mécanique 4%
2% Rotor terminal
Frein mécanique 5%
6% Pales
Boîte de vitesse 7%
4%
Générateur
Turbine Boîte de Générateur Convertisseur / Contrôle
d’indisponibilité défaillance
4%
Taux de
2
annuel
1/2 vitesse
Système de 1/4
supervision
18 % 2
Système
(jours)
Durée 4
électrique
Capteurs 23 % 6
10 %
Figure 2 – Répartition moyenne des causes de dysfonctionnement d’un système éolien (de 100 kW à 10 MW) et distribution du taux de défail-
lance et du niveau d’indisponibilité par sous-système (d’après [10] [D3116] [D3385] [D3126] [11])
Vce
Ic
Composants
Défauts de fabrications Contraintes t
Défauts intrinsèques 0 αTdec Tdec
Internes (V, dV/dt, I, dI/dt)
matériaux
conception, externes (° C, RH %)
process, marges et d’usage (mission)
Imperfections technologiques
d’intégration de l’assemblage
Effets
vieillissement de l’interconnexion
Limites physiques Dérives
(emballement thermique
Vieillissement
et claquage diélectrique)
Ic Régime extrême
Défaillance
Isaturation ≈ 10 μs
claquage par surtension de la puce
Erreurs de conception Aire de Avalanche
sécurité statique
Vce
0 Valim VBR
fusion de la puce
par emballement thermique
Figure 3 – Vue d’ensemble : contraintes, fragilité, limitation et défaillance d’un composant de puissance (d’après [10] [D3116] [D3385] [D3126] [11])
70
Référence Internet
D3180
Structures de redondances
et principes de reconfiguration
de l’onduleur de tension
par Frédéric RICHARDEAU
Directeur de recherche au CNRS
Laboratoire LAPLACE, Unité mixte de recherche INP Toulouse
2
Groupe Convertisseurs Statiques. Chargé de cours à l’ENSEEIHT, Département GEA
Université Paul Sabatier – CNRS, Toulouse, France
et Arnaud GAILLARD
Maître de conférences
Institut FEMTO-ST, Unité mixte de recherche Université Bourgogne
Franche-Comté (UBFC) – CNRS, Département Énergie
Université Bourgogne Franche-Comté, UTBM, Belfort, France
71
Référence Internet
D3180
2
système de puissance ;
– structure de l’onduleur de tension avec une redondance par mutualisation
de composants de puissance.
La première famille n’utilise pas de composants de puissance supplémen-
taires en plus de ceux utilisés lors d’un mode de fonctionnement normal
(drivers, cellule de commutation, interrupteur de puissance) [D3176]. Dans ce
cas, seuls les degrés de liberté au niveau de la source de tension du bus
continu d’entrée (par exemple un point milieu ou des sources fractionnées) ou
au niveau de la charge (par exemple un point commun ou neutre, des enroule-
ments à bornes séparées) sont autorisés. A contrario, les structures de
l’onduleur de tension avec redondance, qui seront expliquées davantage dans
la section 2, comportent, dès le mode de fonctionnement normal, des cellules
de commutation dites « passives » ou « actives » en surnombre, ajoutant des
degrés de liberté supplémentaires à ceux présents naturellement par la source
et la charge, pouvant être mis à profit pour améliorer le mode de fonctionne-
ment secours. Cet article introductif ne présentera qu’une analyse qualitative
en mettant en avant des circuits et des propriétés fondamentales. Il s’agit en
particulier d’examiner l’impact d’une défaillance interne d’un composant sur le
dimensionnement global de l’onduleur et sur le mode de fonctionnement
secours de la charge. L’occurrence de défauts internes ou externes rapprochés
à l’onduleur sera considérée de manière macroscopique et idéalisée sous la
forme de défauts complets et permanents. Pour simplifier l’analyse et le fonc-
tionnement des différentes structures de l’onduleur de tension avec
redondance, l’isolement de la phase défectueuse sera idéalisée, et donc la
reconfiguration de la phase concernée sera instantanée et parfaite juste après
l’apparition du défaut (la détection et l’isolation du défaut ainsi que les
méthodes/outils associés feront l’objet d’autres articles). De plus, afin d’étudier
qualitativement les impacts d’un défaut de type circuit-ouvert ou court-circuit
d’un interrupteur de puissance sur les différentes structures de l’onduleur de
tension qui seront présentés dans les sections ci-dessous, la notion de ratio
pour le mode secours par rapport aux grandeurs électriques et/ou mécaniques
en mode normal sera utilisée pour analyser les performances des structures
présentées.
D’une manière générale, il sera considéré, que la tension du bus continu
est suffisante pour garantir à la charge connectée à l’onduleur une tension
par phase nominale ; cette hypothèse simplificatrice est suffisante afin
d’expliquer qualitativement les modes dégradés du fonctionnement secours
par rapport aux conditions nominales du fonctionnement normal. De ce fait,
il n’est pas effectué de surmodulation sur les tensions simples de l’onduleur
en mode de fonctionnement normal.
72
Référence Internet
D3180
1. Les structures de défaut de type circuit-ouvert sur l’un des interrupteurs de l’ondu-
leur. En effet, pour ce type de défaut (défaut de commande sur
l’onduleur de tension sans l’interrupteur, phase déconnectée), l’interrupteur Int1 relié au
neutre de la machine est amorcé et le neutre est alors connecté au
redondance : classification point milieu du bus continu permettant ainsi un mode de fonc-
tionnement secours avec une alimentation en diphasé de la
et éléments de machine. La structure de la figure 1b a, quant à elle, été utilisée
pour accroître le nombre de défauts tolérés [4] et pour maintenir
comparaison un mode de fonctionnement secours avec une alimentation en tri-
phasé sur le moteur. En effet, en cas de défaut de type court-cir-
cuit d’un des transistors, le transistor homologue, situé sur la
Les structures sans redondance sont définies, en se basant sur une
même cellule de commutation que le transistor défaillant, est tout
structure conventionnelle d’onduleur de tension [D3179], comme
d’abord forcé à l’ouverture via sa commande. L’interrupteur auxi-
2
n’utilisant comme seules redondances que celles du neutre artificiel,
liaire (Int1, Int2 et Int3) connecté à la phase concernée est ensuite
comme le montre la figure 1a, ou celles des phases de la machine
amorcé pour court-circuiter la maille de défaut formée par l’inter-
électrique via une connexion au point milieu du bus continu
rupteur défaillant et la demi-source de tension du bus continu et
(figure 1b). Ces deux structures sont donc épurées et économiques
ainsi l’ouvrir par effet fusible. Il s’agit d’un exemple typique où
avec un risque de défiabilisation réduit, ou du moins, bien maîtrisé.
l’interrupteur auxiliaire d’isolement remplit deux rôles : l’isole-
Les deux structures présentées à la figure 1 permettent un ment d’un défaut interne et la connexion secours de la machine,
mode de fonctionnement secours en cas de défaut. Une première comme le montre les figures 2a et 2b. Dans cette configuration, il
analyse topologique nous indique que la structure de la figure 1a faut veiller à ce que la contrainte thermique I2t de l’élément
ne nécessite qu’un seul interrupteur auxiliaire (noté Int1) afin de fusible soit inférieure à celle de l’interrupteur auxiliaire permettant
connecter le neutre de la machine électrique au point milieu du l’isolement et la reconfiguration (typiquement des thyristors tête-
bus continu. Dans ce cas, il est nécessaire que le neutre de la bêche). La cellule de commutation défaillante est alors isolée et
machine soit accessible (ce qui nécessite un couplage étoile sur l’onduleur de tension est contrôlé en triphasé mais uniquement
les enroulements du stator). Cette première solution permet éga- par les deux phases saines restantes, le potentiel de la troisième
lement de suppléer à la défaillance d’une phase de la machine en phase de la machine étant imposé par le point milieu du bus
permettant une poursuite sur les deux autres phases. Cette solu- continu (théoriquement égal à un potentiel zéro).
tion permet donc de traiter le cas d’un défaut interne ou externe à Cependant, pour les deux structures sans redondance présen-
l’onduleur de tension (i.e. interne à la machine). La structure de la tées dans cette partie, l’utilisation du point milieu d’un bus
figure 1b, quant à elle, nécessite trois interrupteurs auxiliaires continu est pénalisante à plusieurs niveaux. Tout d’abord, cela
(notés Int1, Int2, et Int3). Le coût de cette solution est donc légère- constitue un inconvénient en termes de volume, pour assurer
ment augmenté mais son avantage réside dans le fait que cette l’équilibrage des tensions, et de durée de vie (donc de mainte-
structure peut être utilisée quel que soit le couplage des enroule- nance), car les condensateurs doivent être dimensionnés du point
ments du stator de la machine, à savoir couplages étoile ou de vue de la fréquence de modulation pour le mode de fonction-
triangle sans accès au neutre. Cependant, cette seconde solution nement secours. En effet, ils doivent laisser passer un fort courant
ne permet pas de suppléer à la défaillance d’une phase de la (nous le détaillerons par la suite) et éviter des fluctuations de ten-
machine. De manière schématique et épurée, les deux structures sion préjudiciables au fonctionnement à basse vitesse voire au
présentent toutes les deux des dispositifs d’isolement par paire et démarrage de la machine électrique (ceci sera détaillé davantage
situés sur chaque cellule de commutation [D3179]. Cette configu- dans un prochain article). De ce fait, il a donc été proposé soit
ration permet de réaliser l’isolement de la cellule de commutation d’utiliser un point milieu actif du bus continu sous la forme d’un
en présence d’un défaut interne et l’isolement d’un défaut externe bras auxiliaire connecté au neutre [5] ou connecté de manière
par les mêmes éléments. Des variantes à interrupteurs, inverseur/ redondante à une des phases de la machine [6] [7] afin de rempla-
normal secours, sont envisageables également. cer l’utilisation d’un bus continu à point milieu (ce principe sera
La structure de la figure 1a a été utilisée dans [1] [2] [3] pour davantage détaillé dans la partie sur les structures avec redon-
limiter l’ondulation de couple d’une machine électrique suite à un dance passive).
+ +
– –
Int1 A
Int2
B
+ Int3 C
–
+
–
Int1
Pt. d’isolement Pt. d’isolement
a avec connexion du neutre de la machine au point milieu b avec connexion de la phase défaillante de la machine au point
du bus continu milieu du bus continu
73
Référence Internet
D3180
tcc = ti
+ +
– –
ti ti
2
+ +
– –
ti ti
+
–
IA / I ’ A = 0 +
I ’A = 0
A –
B A
IB / I ’B C I ’N ≠ 0 I ’B
IC / I ’C B
+ I ’C
– Int1
C
+
–
I ’Cap ≠ 0
Int1 IN / I ’N = 0
Pt. d’isolement
a isolement du défaut sur la phase A b connexion du neutre au point milieu du bus continu
Figure 3 – Structure sans redondance avec neutre connecté au point milieu du bus continu
1.1 Sans redondance avec neutre mode de fonctionnement secours est qualifié ici de « diphasé
120° ». Ce mode a pour conséquence l’apparition de composantes
connecté au point milieu du bus basses fréquences à la fois sur la puissance et le couple de la
continu machine électrique traduisant ainsi un mode d’alimentation désé-
quilibré avec une composante homopolaire de courant par le
Considérons la structure sans redondance présentée initialement à neutre, comme le montre la figure 4 [8] [9].
la figure 1a et le cas où un défaut se soit produit sur la phase A et
que celle-ci ait été parfaitement isolée par le dispositif de protection De ce fait, le couple électromagnétique produit par la machine
associé, comme l’illustre la figure 3a. Nous nous retrouvons ainsi électrique pour ce mode de fonctionnement présente les ratios
dans le cas du schéma équivalent de la figure 3b lorsque le neutre suivants par rapport à un mode de fonctionnement normal en
de la machine est relié au point milieu du bus continu. Deux cas en régime nominal : un ratio de 2/3 sur la puissance et le couple
mode de fonctionnement secours peuvent alors être considérés : moyen et un ratio de 1/3 sur l’amplitude de la composante basse
– sans reconfiguration de la commande de l’onduleur (mode fréquence. La vitesse de rotation de la machine, quant à elle, n’est
diphasé 120° des courants) ; pas modifiée même en raison de la reconfiguration de l’onduleur
– reconfiguration de la commande de l’onduleur (mode diphasé de tension.
60° des courants). Enfin, les asservissements de position et de vitesse ne sont pas
pénalisés par ce mode de fonctionnement secours tant que l’iner-
1.1.1 Cas du mode diphasé 120° tie mécanique permet de filtrer les ondulations de couple au
niveau de la réponse mécanique pour limiter ainsi les ondulations
Sans reconfiguration de la commande de l’onduleur de tension, de vitesse. Ces ondulations impliquent un dimensionnement
les deux enroulements alimentés de la machine sont parcourus approprié de la chaîne cinématique afin de ne pas induire une
par des courants décalés de 120° ; c’est la raison pour laquelle ce fatigue mécanique qui pourrait être dommageable à long terme.
74
Référence Internet
D3182
2
Département de Génie Électrique à l’INSA de Lyon
Laboratoire Ampère, UMR CNRS 5005, Villeurbanne, France
75
Référence Internet
D3182
présenter une variation très rapide de consommation (le courant appelé). Pour
maintenir la tension de sortie à sa valeur nominale, une boucle de régulation doit
être mise en place. Il est aussi nécessaire maintenant d’ajuster en temps réel la
valeur de la tension continue. Le rôle de la boucle de régulation, ou boucle
fermée ou schéma de contrôle, sera double. Même triple si l’on considère que la
tension d’entrée (batterie) va varier inexorablement durant les cycles de décharge
et de charge. La boucle de régulation devra là encore maintenir la tension de
sortie à sa valeur nominale. Un régulateur linéaire peut le faire mais un convertis-
seur statique à découpage aussi et il a été montré que son rendement
énergétique est supérieur à celui d’un régulateur linéaire de tension [D3075].
Le contexte de cet article est donc l’alimentation de circuits électroniques inté-
2 grés à partir d’une tension faible, une batterie par exemple, donc située entre
5 volts (la charge), 3,3 volts (la tension nominale) et 2,7 volts (la tension limite
basse) dans le cas d’une cellule lithium-ion standard. Les technologies CMOS
sur silicium, avancées, avec lesquelles sont fabriquées les circuits à alimenter,
exigent des tensions inférieures à 1,2 volts maintenant. Il s’agira d’un convertis-
seur abaisseur (dit hacheur série ou buck). Le facteur de conversion entre
tension de sortie et tension d’entrée est donc de 0,36 (ce serait le rendement
d’un régulateur linéaire). Certaines fonctions exigent par contre des tensions
élevées comme l’éclairage à diodes électroluminescentes (12 volts) ou la valeur
de tension nécessaire pour l’écriture de données dans une mémoire de type
Flash. Le convertisseur aura pour fonction d’élever la tension (il sera appelé
hacheur parallèle ou boost). Le troisième cas de convertisseur est appelé buck-
boost car il mutualise ses composants pour produire les deux actions.
Chaque circuit intégré fonctionnel au sein d’un produit nécessite une tension
d’alimentation spécifique, et un convertisseur à découpage particulier lui est
associé, quand il est posé sur une carte (au sein du produit). Un autre circuit
avec une tension d’alimentation différente nécessitera un autre convertisseur.
On comprend que cette approche explique la place importante dédiée à ces
convertisseurs à la surface d’une carte électronique. Il y a donc nécessité
« d’intégrer » chaque convertisseur. En pratique le présent article montrera
que les composants actifs et la boucle de régulation sont co-intégrés sur la
même puce de silicium et les composants passifs connectés à cette puce (on
les dira off-chip). Les moyens d’assembler au plus près les composants passifs
avec la puce silicium seront discutés dans l’article [D3185].
Une autre approche consiste à faire « entrer » le convertisseur de tension
dans la puce qui porte les fonctions électroniques qui cherchent une alimenta-
tion. Cette approche est présentée dans l’article [D3186].
Les articles D3185 et D3186 partagent deux fondamentaux : l’étage de puis-
sance du convertisseur qui correspond à un premier choix qui conditionne les
performances du convertisseur, et par ailleurs la boucle de régulation qui va
donner au convertisseur ses caractéristiques de performances statiques et
dynamiques. La performance statique sera la précision sur la tension de sortie
tandis que les performances dynamiques caractériseront la capacité du conver-
tisseur à maintenir la tension de sortie à sa valeur nominale quelles que soient
les perturbations qui toucheraient le convertisseur.
Aussi seront présentés ici les étages de puissance intégrés les plus utilisés,
puis une approche de conception sera proposée pour leur dimensionnement.
L’article [D3183] introduira le rôle de la boucle de régulation et ses objectifs.
De multiples stratégies sont possibles, en tension ou en courant, linéaires ou
non. L’idée n’est pas ici de proposer une vue exhaustive de la notion de boucle
de régulation mais de présenter les approches les plus utilisées et la manière
de les dimensionner. L’article [D3184] couvrira les approches dites hystéré-
tiques, ou en mode dit glissant alors que l’article [D3183] traitera des solutions
déterministes. Dans le cas des stratégies hystérétiques ou en mode glissant, il
sera montré que la fréquence du découpage est fortement variable. Des cir-
cuits électroniques comme les radios sans fil s’en accommodent mal. Des
solutions de synchronisation sont alors mises en œuvre, également présentées
dans l’article [D3184] et illustrées dans l’article [D3185].
76
Référence Internet
D3182
Translateur
Compensateur de niveaux Interrupteurs
Pilotes
de grille de puissance
– Filtre et charge
Signal Modulateur de (externes)
+
largeur d’impulsion Protec Protec
Fonction de transfert +
Plage de tension
–
Horloge
Transmission rapide
Protection robuste
Amplification
+ temps morts Tenue en tension
Ratio pertes/surface
2
Haute fréquence
Parasites réduits
Figure 1 – Vue schématique de la structure d’un convertisseur abaisseur de tension, découpé en blocs fonctionnels principaux
1. Contexte
20 A I0
Avant toute chose, nous considérons ici un convertisseur à
découpage inductif qui alimente une charge fictive représentée 500 A/μs
par une résistance en sortie (figure 1). Un étage de puissance est 0A
constitué d’interrupteurs de puissance : ce seront des transistors
MOSFET (Metal-Oxide-Semiconductor Field-Effect Transistor)
V0
[D3100] [D3101] [D3102]. Ceux-ci sont commandés par des étages
de commandes locales ou pilotes de grille ou drivers [D3231] 0,2 V max.
[D3232] [D3233]. La plus simple des boucles de régulation est dite
en « tension ». La tension de sortie est comparée à un signal de
référence. Un filtre (fonction de transfert) modifie la tension
d’écart et un modulateur la transforme en ordre logique (modula- Figure 2 – Vue schématique des conséquences d’un changement
teur de largeur d’impulsion). Ce modulateur peut travailler à partir brusque d’appel de courant sur la sortie d’un convertisseur
d’une horloge qui cadence le découpage : on parle de fréquence
de découpage. Le signal issu du modulateur est une impulsion de
largeur plus ou moins grande, à la fréquence de découpage, donc
caractérisé par un rapport cyclique (duty cycle). Cet ordre logique
doit être adapté en niveau de tension aux nécessités des pilotes
100 %
Hauteur de l’échelon sur la charge
40 %
Les convertisseurs de puissance qui alimentent des processeurs 30 %
et autres circuits de calcul numérique font face à des spécifica-
tions très contraignantes : 20 %
– en régime établi ou statique la tension de sortie doit être très 200 kHz, 25 %
précise, c’est-à-dire que la régulation doit placer la tension à mieux
que 1 % de sa valeur nominale souhaitée ;
10 %
– lors d’une variation brusque du courant appelé sur la sortie du
1,000 10,000 100,000 1,000,000
convertisseur (échelon de courant par exemple, figures 2 et 3), le
convertisseur doit être capable de corriger l’effet produit sur la ten- Répétition du transitoire en échelon sur la charge [Hz]
sion de sortie le plus vite possible. On parlera de temps de correc-
tion (tracking time). Durant ces phases transitoires l’énergie qui est Figure 3 – Représentation fréquentielle des caractéristiques des
dissipée doit être minimisée. On parle d’énergie de suivi ou de cor- échelons de courant possibles de la part d’un microprocesseur
rection (tracking energy) ;
– des spécifications sont également possibles sur l’adaptation de
la tension de sortie du convertisseur, en fonction du courant change rapidement de valeur nominale. Cette technique, DVS, vise
appelé dans la ligne par une charge donnée (figure 4). Dans cer- à ralentir par exemple le travail d’un microprocesseur dans un
tains dispositifs comme un microprocesseur, le fabricant a pris moment où il y a peu de calculs à réaliser. Sa consommation sera
soin de spécifier le pire-cas d’appel de courant ; moindre. L’activité d’un processeur est rapidement variable, sa
– plus contraignant encore, le convertisseur de tension peut tension d’alimentation doit l’être aussi et le convertisseur de ten-
avoir à participer à une technique dite de variation dynamique de sion doit implémenter un étage de sortie et une boucle de contrôle
l’objectif de tension de sortie (Dynamic Voltage Scaling ou DVS [1] adaptés. L’article [D3186] présentera un exemple lié à une radio
[2] [3] [4]). La figure 5 montre un exemple où la tension de sortie sans fil où un problème similaire existe.
77
Référence Internet
D3182
100
120
130
150
140
110
20
30
40
50
60
70
80
90
ment le courant fourni ou prélevé au condensateur. L’inductance
10
0
2 –0,10
–0,11
–0,12
–0,13
En résumé une haute fréquence de découpage est intéressante
du point de vue de la dynamique de sortie du convertisseur mais
le coût est élevé en terme de pertes Joule. L’architecture à
–0,14 REF plusieurs phases de conversion, ou convertisseur multi-phases,
–0,15 VOUT = V OUT – 0,8 mΩ · IOUT – 15 mV
correspond à plusieurs convertisseurs quasi indépendants, four-
–0,16
nissant du courant au même condensateur en sortie [5]. Ces
branches en parallèle peuvent être commandées avec des retard
Figure 4 – Exemple d’abaque d’adaptation de tension d’alimentation entre elles, offrant un degré de liberté supplémentaire pour trou-
pour une charge de type processeur ver un compromis entre les performances dynamiques en sortie
et le rendement du convertisseur.
La figure 1 pose un certain nombre de questions : quels filtres
de sortie (inductance, condensateur), quelle fréquence de décou-
page, quelle stratégie de contrôle, combien de phases ? L’implé-
4 mentation en technologie CMOS sur silicium posera d’autres
questions relevant de l’implémentation de circuits électroniques
20 mV
sur silicium : nous nous contenterons ici de discuter l’étage de
Tek Stopped 1 Acqs 27 Oct 04 16:04:43 puissance. Il est montré plus haut que les spécifications du
convertisseur sont très contraignantes et sans doute un outil de
2 μs (une période conception assistée par ordinateur (CAO) est requis pour optimi-
de commutation) 2V V0 ser le système. Il existe même des outils qui permettent de traiter
plusieurs points de vue (fonctionnement de l’étage de puissance
et performances du régulateur en boucle fermée). Avant d’utiliser
de tels outils, il est important d’avoir des points de repères et le
présent article s’attache à couvrir quelques fondamentaux à pro-
pos de l’étage de puissance du convertisseur.
Courants 11 A Il est important de garder à l’esprit que l’étage de puissance
dans les inductances idéal associé à un filtre LC idéal (pas de pertes) présentera tou-
jours des limitations. Comme les performances dynamiques sont
1 une donnée forte des spécifications, la conception d’un convertis-
seur consiste à dimensionner les composants pour offrir une
4 réponse en sortie aussi rapide que nécessaire. Un convertisseur
1V 520 kHz abaisseur de tension (buck, comme décrit dans la partie suivante)
présentera un temps minimum de transition. Le principe dit de
Ch1 5.0A Ω Ch2 5.0A M 1.0μs 1.25GS/s IT 400ps/pt
Ch3 5.0A Ω Ch4 200mV A Ch4 732mV Pontryagin est une méthode pour décrire le système dans ces
conditions de réponse maximale. Il faut retenir qu’une telle
1 μs/div
méthode permettra d’obtenir des spécifications sur le courant
maximal fourni par l’étage de puissance au filtre de sortie ainsi
Figure 5 – Exemple de variation dynamique de tension en sortie que l’impédance maximale pour ce transfert. Il est alors possible
suite à un changement brusque de la référence de tension (objectif de remonter au dimensionnement de l’étage de puissance. C’est
de tension en sortie)
l’objet des parties suivantes.
78
Référence Internet
D3183
79
Référence Internet
D3183
80
Référence Internet
D3183
Vin
ramp
entrée
sw1
L IL
sw2 Vout
Cout Rout
pwm
2
iL I1
T DT
I0
Rampe
iPMOS I1
Commande
I0 Impulsions
81
2
82
Référence Internet
D3184
83
Référence Internet
D3184
fixe) est transformé en un signal à même fréquence mais dont les durées à
l’état haut ou bas sont modulées. La durée à l’état haut devient celle du pré-
lèvement de l’énergie sur la tension d’entrée, alors que la durée à l’état bas
définit la durée de la décharge du réservoir d’énergie en sortie, dans la
charge. Il est possible également, par le même moyen, de réguler le
courant dans la charge, si la mesure de courant produit une tension équiva-
lente (par exemple aux bornes d’un shunt). Dans un convertisseur
abaisseur de tension (ou hacheur série), si la tension en sortie baisse, il
conviendra d’augmenter le niveau de courant dans l’inductance et vice-
versa. L’information en tension, image du courant, est utilisée de manière
similaire à la mesure directe de la tension en sortie dans le cas d’un conver-
1. Modes hystérétique nement très importantes [1] [D3185]. Le régime transitoire est
tributaire aussi de la fréquence. Lors d’un transitoire sur la
et glissant charge ou la tension de référence, il faut un certain temps pour
vider l’excès d’énergie stockée dans le filtre de sortie ou le
constituer. Des performances transitoires satisfaisantes appelle-
Le contrôle linéaire en tension ou courant d’un convertisseur raient une fréquence de fonctionnement élevée et une réduction
à découpage nécessite un filtre de sortie suffisamment dimen- des valeurs des éléments du filtre de sortie. Intuitivement on
sionné pour limiter l’ondulation de la tension en sortie, c’est-à- sent qu’il faut séparer les conditions transitoires, des conditions
dire un condensateur de grosse valeur. La tendance actuelle est de fonctionnement statiques. Le premier réclame une fréquence
à la diminution de la taille de ce condensateur sans sacrifier les élevée du découpage, le second une fréquence plus faible.
performances statiques (ondulation de la tension de sortie, ren- L’approche de modulation non linéaire, ou hystérétique, du
dement énergétique) ni les performances dynamiques. La straté- découpage apporte une solution à ce problème.
gie de contrôle joue un rôle important à ce titre, tout autant que
la topologie du convertisseur, comme par exemple la multiplica-
tion des phases et l’approche d’entrelacement de ces phases. 1.1 Principe du contrôle hystérétique
Avec une modulation à fréquence fixe, le filtre sera d’autant
plus imposant que la fréquence est faible. En effet, il faut plu- La figure 1 présente schématiquement une boucle fermée en
sieurs périodes de découpage au correcteur pour réagir face à courant, hystérétique. Le courant de sortie est mesuré et com-
une perturbation. Outre que le temps de réaction soit donc long, paré à un courant de référence. Dans un convertisseur à décou-
la tension de sortie va subir une variation plus marquée, page hacheur-abaisseur, le courant de sortie est principalement
puisque le correcteur met du temps à corriger le niveau d’éner- celui de l’inductance. Un comparateur à hystérésis produit ainsi
gie dans l’inductance. Pour limiter cette amplitude de variation, la modulation utile au principe de découpage. Ce comparateur
il n’y a pas d’autre moyen que d’augmenter la taille du conden- possède deux seuils, haut et bas, qui limitent l’excursion du
sateur de sortie. Une fréquence de découpage élevée aura par courant dans l’inductance, donc en sortie, autrement dit l’ondu-
ailleurs un impact sur les pertes des interrupteurs de puissance lation du courant. Quand l’interrupteur haut d’un convertisseur
et il est donc préférable de ne pas trop l’augmenter, même s’il buck est fermé (état ON), le courant dans l’inductance aug-
est possible d’atteindre maintenant des fréquences de fonction- mente. Quand le seuil haut du comparateur est atteint, l’inter-
84
Référence Internet
D3178
Association de convertisseurs
assurant une liaison énergétique
85
Référence Internet
D3178
2
– un étage de liaison alternatif incluant des éléments de stoc-
mis en jeu dans les convertisseurs CS1 et CS2 ;
kage d’énergie présente une impédance variable en fonction de la
– la compatibilité des sources et de la liaison doit être assurée
fréquence. Cette propriété peut être exploitée pour obtenir un
sur tout l’horizon fréquentiel et nécessite, dans certains cas, la
convertisseur avec des caractéristiques de sortie non linéaire.
mise en place de boucles de régulation pour contrôler les gran-
deurs tension ou courant dans le domaine des basses fréquences Suivant la nature et les réversibilités des sources et de la liaison,
ou du continu. les combinaisons sont multiples et il est difficile d’être exhaustif.
La figure 1 présente des exemples de liaisons intermédiaires. En Afin de conserver une présentation la plus claire possible, nous
fonction de la nature de la liaison, les propriétés suivantes peuvent nous limitons donc à l’analyse de cas largement répandus dans les
être énoncées : applications industrielles.
– si l’étage de liaison inclut des éléments de stockage d’énergie,
il n’y a pas de connexion directe et donc d’interaction entre les
Nous considérons dans ce dossier que tous les
sources S1 et S2 qui sont alors découplées ;
convertisseurs (CS) comportent au moins deux cellules de
– si l’étage de liaison est direct (sans éléments de stockage
commutation et, sauf cas particulier mentionné explicitement,
d’énergie), les sources S1 et S2 ne sont plus découplées. Celles-ci
sont réversibles en puissance.
sont donc obligatoirement de natures différentes, l’une impose le
CS1 CS2
fi
f1 f2
S1 Liaison S2
V ou I V ou I
∼ (AC) ou = (DC) ∼ (AC) ou = (DC)
Exemples de liaisons ∼ ou =
I et V imposés par S1 et S2
Exemples de liaisons ∼
86
Référence Internet
D3178
2. Conversion à liaison Dans le cas où les sources d’entrée et de sortie sont unidirec-
tionnelles en tension, il est préférable d’avoir un étage intermé-
intermédiaire en continu diaire continu bidirectionnel en courant. Les interrupteurs
constituant les convertisseurs CS1 et CS2 sont alors bidirection-
nels en courant et unidirectionnels en tension.
Ce principe de conversion est utilisé pour assurer un échange de Dans le cas où l’une des sources est bidirectionnelle en tension,
puissance moyenne entre des sources d’entrée et de sortie qui afin d’éviter l’utilisation d’interrupteurs à quatre segments sur le
peuvent être de natures et de fréquences différentes. Comme nous convertisseur associé à cette source, on choisit un étage intermé-
l’avons dit dans le paragraphe 1, le(s) élément(s) de stockage diaire continu unidirectionnel en courant. La réversibilité en puis-
d’énergie placé(s) dans l’étage intermédiaire continu permet(tent) sance moyenne s’effectue alors par changement de signe de la
un découplage fréquentiel de ces sources. Les grands domaines tension moyenne appliquée à l’étage continu.
d’application sont :
2
– les entraînements réglés (variateurs de vitesse) ; Ce dernier cas étant le plus fréquent, nous considérons dans
– le contrôle des échanges d’énergie dans les réseaux (transport ce qui suit que la liaison intermédiaire est unidirectionnelle en
d’énergie en courant continu haute tension, liens énergétiques courant. La réversibilité en puissance moyenne n’est donc
entre réseaux embarqués). possible que si les convertisseurs CS1 et CS2 sont réversibles
Compte tenu de la nature des sources d’entrée et de sortie, il en tension et les sources d’entrée et de sortie réversibles en
existe trois configurations possibles pour l’étage intermédiaire courant de manière permanente.
continu.
Pour les convertisseurs CS1 et CS2, les relations entre les gran-
deurs d’entrée et de sortie sont les suivantes :
2.1 Sources d’entrée et de sortie – la tension vd1 dépend des tensions d’entrée et de la
de même nature commande du convertisseur CS1 :
n
2.1.1 Sources d’entrée et de sortie en tension v d 1 = ∑Fen v en (1)
1
Lorsque les sources d’entrée et de sortie sont des sources de ten-
sion, l’étage intermédiaire doit se comporter comme une source de avec Fen = – 1, 0 ou 1, fonction de connexion du convertisseur
courant sur un horizon fréquentiel allant du continu jusqu’à la haute CS1 ;
fréquence. Ainsi, à l’inductance L qui permet un lissage du courant – les courants ien dépendent du courant iDC et de la commande
iDC , il faut associer une boucle de régulation agissant sur la du convertisseur CS1 :
commande d’un des deux convertisseurs. Cette boucle de régula-
tion assure le contrôle de la valeur moyenne d’iDC . ien = Fen iDC (2)
Sur la figure 2, nous considérons que la boucle de courant agit avec Fen = – 1, 0 ou 1 ;
sur la commande du convertisseur CS1. Dans le cas de réseaux – la tension vd2 dépend des tensions de sortie et de la
alternatifs, les sources de tension peuvent être polyphasées (n ou commande du convertisseur CS2 :
n′ phases).
Sur l’étage intermédiaire continu, la réversibilité en puissance n′
moyenne peut être obtenue grâce à la réversibilité en tension ou la v d 2 = ∑F sn ′v sn ′ (3)
1
réversibilité en courant. Toutefois, le choix de cette réversibilité
doit se faire de façon à minimiser le nombre de segments des avec Fsn′ = – 1, 0 ou 1, fonction de connexion du convertisseur
interrupteurs mis en jeu dans les convertisseurs CS1 et CS2. CS2 ;
Fe1…n Fs1…n’
Modulateur Modulateur
max
具iDCréf典 +
Correcteur 具vd2mod典
具vd1mod典
– min
F fonction de connexion
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Référence Internet
D3178
– les courants isn′ dépendent du courant iDC et de la commande 2.1.1.2 Réglage du point de fonctionnement de l’étage
du convertisseur CS2 : intermédiaire, contrôle de la puissance moyenne
Les tensions Vd1 et Vd2 sont contrôlées par l’intermédiaire des
i sn ′ = F sn ′ iDC (4)
grandeurs (signaux modulants) appliquées aux modulateurs des
avec Fsn′ = – 1, 0 ou 1. convertisseurs CS1 et CS2. Pour obtenir, en régime permanent, un
courant iDC constant, il faut que v d 1 = v d 2 . Ce point de fonc-
2.1.1.1 Modélisation de l’étage intermédiaire tionnement stable ne peut être obtenu que grâce à l’action du cor-
Les grandeurs tensions et courant peuvent chacune se recteur de la boucle de régulation qui impose un signal modulant
décomposer en un terme moyen et un terme alternatif : v d 1mod tel que v d 1 soit égal à v d 2 (figure 3). En régime tran-
2
L et de l’écart entre v d 1 et v d 2 [cf. équation (8)].
v d 2 = v d 2 + v d 2h (6)
Le contrôle de iDC ne peut s’effectuer que dans la limite de la
plage de réglage de la valeur moyenne de la tension vd1 qui, a
iDC = iDC +iDCh (7) priori, peut être positive ou négative. Les valeurs minimales et
Grâce au principe de superposition, il est possible d’étudier les maximales de vd 1 dépendent de l’amplitude des tensions
variations du courant iDC soit à l’échelle de l’évolution temporelle
d’entrée de CS1. Dans tous les cas, v d 2 doit être supérieur à
des valeurs moyennes de vd1 et vd2 , soit à l’échelle de la période
des grandeurs alternatives vd1h et vd2h : v d 1min et inférieur à v d 1max . Ainsi, conformément à la figure 4,
il y a donc deux paramètres de réglage du point de fonction-
d iDC
L = vd 1 − vd 2 (8) nement de l’étage intermédiaire : v d 2 et iDC .
dt
C’est le changement du signe de v d 2 qui fixe le sens de
transfert de la puissance moyenne entre les sources d’entrée et de
diDCh sortie.
L = v d 1h − v d 2h (9)
dt
2.1.1.3 Relations entre les grandeurs d’entrée ou de sortie
Selon le cas, la valeur de L peut être déterminée en considérant et les grandeurs de l’étage intermédiaire
l’une ou l’autre des deux relations précédentes. Si la bobine doit
Elles sont données dans les tableaux ci-après.
assurer uniquement un filtrage vis-à-vis des composantes alternati-
ves de vd1 et vd2 , c’est l’équation (9) qui sera considérée. Si par Le réglage des tensions moyennes v d 1 ou v d 2 dépend du
contre, la bobine est utilisée comme réservoir d’énergie vis-à-vis mode de commande des convertisseurs :
des sources d’entrée et de sortie, c’est l’équation (8) qu’il faut utili- – dans le cas où la source de tension est continue, le réglage ne
ser. peut s’effectuer que par modulation de largeur d’impulsion (MLI).
Le paramètre de réglage est le rapport cyclique de la commande
des interrupteurs α ;
具iDC典 – dans le cas où la source de tension est alternative, deux modes
de réglage peuvent être combinés : la MLI et le contrôle de phase.
Pour la MLI, le paramètre de réglage est la profondeur de modula-
L
具vd2典
tion ma . Pour le contrôle de phase, les ordres de commande des
具vd1典 interrupteurs sont décalés d’un angle ϕ par rapport au passage par
zéro des tensions alternatives.
max Dans l’expression de la tension moyenne et de la valeur efficace
+ de l’onde fondamentale du courant, le facteur k dépend du nombre
具iDCréf典 Correcteur 具vd2mod典
de phases de la source et du type de commande utilisé.
具vd1mod典
– min
À l’équilibre, iDC étant constant, l’égalité des tensions
moyennes v d 1 et v d 2 implique l’égalité des puissances
Figure 3 – Contrôle du courant dans l’étage intermédiaire moyennes au niveau des convertisseurs CS1 et CS2.
V V
具vd1max典 具vd1max典
具vd2典
具iDC典
P>0
0 I 0 I
具iDC典 P<0
具vd2典
具vd1min典 具vd1min典
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Référence Internet
D3178
Convertisseur CS1
Source de tension
Contrôle Expression de v d 1 Puissance moyenne Courant(s) d’entrée
d’entrée
v d 1 = E 1 (2 α 1 − 1) Valeur moyenne :
Continue E1 MLI P = E 1 (2 α 1 − 1) iDC
(0 < α 1 < 1) ie = iDC (2 α 1 − 1)
Valeur efficace de l’onde
Alternative polyphasée v d 1 = k1Ve ma 1 cos ϕ1 fondamentale :
MLI et/ou contrôle
(n phases) 0 < ma 1 < 1 P = k1Ve ma 1 cos ϕ1 iDC
de phase k1
Ve1 = Ve2... = Ven = Ve
2
− 1 < cos ϕ1 < 1 Ief = ma 1 iDC
n
= =
Convertisseur CS2
Source de tension
Contrôle Expression de v d 2 Puissance moyenne Courant(s) de sortie
de sortie
Continue E2 MLI Valeur moyenne :
v d 2 = E 2 (2 α 2 − 1) P = E 2 (2 α 2 − 1) iDC
(0 < α 2 < 1) i s = iDC (2 α 2 − 1)
iDC iDC
Découplage
fréquentiel
a
a,b
a,b
Source inductive a Source inductive
2.1.1.4 Nature des sources d’entrée et de sortie source alternative (voir exemple, figure 5a ), ce découplage est
et choix des interrupteurs délicat car il faut tenir compte des limites en fréquence des semi-
conducteurs. En effet, la fréquence de coupure du filtre doit être
Du point de vue des caractéristiques statiques, les interrupteurs
inférieure à la fréquence de commutation des interrupteurs et ne
mis en jeu dans les convertisseurs CS1 ou CS2 sont unidirection-
doit pas correspondre à une des fréquences caractéristiques de la
nels en courant. Selon le convertisseur considéré, CS1 ou CS2, la
source alternative.
réversibilité en tension dépend directement de la réversibilité de la
source correspondante. Dans les applications de forte puissance où la fréquence de
commutation des interrupteurs est faible ou bien lorsque la source
La caractéristique dynamique des interrupteurs dépend directe- de tension présente une distorsion importante, il n’est pas possible
ment du mode de contrôle du convertisseur. Si le convertisseur est de positionner correctement cette fréquence de coupure et le
commandé en MLI, celui-ci comporte des interrupteurs découplage par filtre LC n’est quasiment pas utilisé. C’est donc
commandés à l’amorçage et au blocage. Dans le cas d’une source généralement un réglage par contrôle de phase avec des interrup-
alternative, la commande des interrupteurs peut s’effectuer uni- teurs de type thyristor qui est choisi (figure 5b). L’amorçage
quement par contrôle de phase. Les interrupteurs du convertisseur commandé et le blocage spontané au zéro de courant des interrup-
commutent alors à la fréquence de la source ; une commutation teurs étant « naturellement » compatibles avec le caractère inductif
est commandée, l’autre spontanée. de la source de tension.
En pratique, les sources d’entrée et de sortie ne peuvent pas être
considérées comme des sources de tension idéales sur tout l’hori- Des exemples de forme d’ondes pour une conversion alterna-
zon fréquentiel. Comme cela a été indiqué dans les paragraphes 1 tif-alternatif à liaison intermédiaire en continu et pour des sources
et 2, un découplage fréquentiel est nécessaire. Dans le cas d’une d’entrée et de sortie en tension sont donnés sur la figure 6.
89
2
90
Convertisseurs électriques et applications
(Réf. Internet 42253)
1– Principes fondamentaux
2– Convertisseurs
3
3– Applications Réf. Internet page
Sur www.techniques-ingenieur.fr
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91
3
92
Référence Internet
D3278
Apport de l’électronique
de puissance pour la traction
électrique
3
1. Trois révolutions technologiques ........................................................ D 3 278 - 2
1.1 Vapeur........................................................................................................... — 2
1.2 Électricité ...................................................................................................... — 2
1.3 Électronique de puissance .......................................................................... — 3
2. Interrupteurs électroniques en traction électrique ........................ — 4
2.1 Thyristor : premier semi-conducteur contrôlé........................................... — 4
2.2 Thyristor GTO ............................................................................................... — 5
2.3 Transistor IGBT ............................................................................................ — 6
3. Évolution des schémas de puissance en traction électrique....... — 7
3.1 Historique ..................................................................................................... — 7
3.2 Simplification – Compacité – Performance ................................................ — 9
3.3 Efficacité énergique en alimentation alternative monophasée................ — 10
3.4 Standardisation des schémas et des sous-ensembles ............................. — 14
4. Traction électrique du futur .................................................................. — 14
4.1 Nouveaux challenges .................................................................................. — 14
4.2 Moteurs synchrones à aimants permanents ............................................. — 15
4.3 Management de l’énergie électrique et autonomie .................................. — 16
5. Conclusion.................................................................................................. — 18
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 3 278
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Référence Internet
D3278
1.1 Vapeur
Le train est né avec la vapeur et la révolution industrielle du
début du XIXe siècle. La vapeur est une première révolution extra-
ordinaire car elle met fin à la traction... animale.
1.2 Électricité
La deuxième grande révolution se situe vers 1880, le XIXe siècle
va voir la véritable naissance de l’électricité avec Oersted, Ampère,
Faraday, Lenz, Maxwell et ses fameuses quatre équations. Toutes Shuntage inducteur
15 kV-16,7 Hz
les lois pratiques de l’électricité sont découvertes en moins de à résistances
50 ans et en 1879, à l’occasion de l’exposition universelle de Ber-
lin, le baron Werner von Siemens va faire entrer l’électricité dans
le monde des trains et du transport en présentant un « engin
électrique »... de 3 CV qui sera l’« attraction » du moment.
Zénobe Gramme avait inventé le collecteur et le moteur à cou- MCC
rant continu dès 1871 et le génial Nicolas Tesla faisant tourner son
premier moteur asynchrone en 1883.
Transformateur
En fait, à l’aube du XXe siècle, toutes les machines électriques à prises
modernes triphasées synchrones et asynchrones sont déjà inven- et graduateur
tées mais il va leur manquer la 3e révolution pour donner pleine-
ment leur capacité.
En effet, il ne suffit pas d’avoir le moteur de traction, encore
faut-il pouvoir le contrôler, c’est-à-dire régler son couple et sa
vitesse et là est la difficulté à l’aube de la traction électrique.
On ne sait pas encore en ce début de XXe siècle convertir l’éner- Figure 2 – Moteur « direct ». Contrôle par transformateur à prises
et graduateur
gie électrique, c’est-à-dire changer sa forme, on sait au mieux faire
chuter une tension continue en insérant une résistance entre la
ligne d’alimentation et le moteur à courant continu. Ce qui fait que formateur à prises et d’un graduateur électromécanique (figure 2).
l’on peut dire qu’à l’origine c’est plutôt la tension qui s’est adaptée Le concept est judicieux car le rendement énergique et le facteur
au moteur et non l’inverse car on n’avait pas encore les moyens de de puissance sont alors élevés.
faire autrement.
Toutefois, ce ne sera pas sans mal car si alimenter un moteur à
On verra ainsi naître les réseaux continus basse tension 600 V,
courant continu à excitation série directement par une tension
750 V bien adaptés aux moteurs à courant continu de l’époque.
alternative est tout à fait possible, rappelons ici que nombre de
Avec le temps, ces derniers gagneront en qualité de commutation,
nos appareils ménagers et petits outillages d’aujourd’hui fonction-
ce qui permettra d’accroître le voltage à 1 500 V en France vers
nent ainsi, le faire avec des moteurs de traction de plusieurs cen-
1920 et même à 3 000 V quelques années plus tard dans les pays
taines de kilowatts va s’avérer plus difficile. La commutation de la
limitrophes de la France notamment en Belgique, en Italie et en
machine en courant alternatif sera délicate à cause de la tension
Espagne.
induite entre lames créées par les variations de flux inhérentes à
Mais le réglage du courant dans les moteurs va très longtemps ce type d’alimentation. Pour résoudre complètement le problème,
rester sous l’emprise des rhéostats avec des contacteurs et autres il aurait fallu savoir transformer le courant alternatif industriel en
arbres à cames (figure 1) dont l’astucieux JH (du nom de la courant continu, mais le redresseur qui effectue cette opération
Société Jeumont et de son inventeur l’ingénieur Heidmann), dit n’existe pas encore en 1910. La solution de compromis sera donc
autrement la seule méthode pour changer une tension continue de baisser la fréquence d’alimentation pour diminuer d’autant la
est de la faire chuter selon la loi d’Ohm U = RI, c’est simple mais tension entre lames et rendre ainsi la commutation du moteur à
peu performant du point de vue énergique. courant continu dit « direct » correcte sans plus. Ce sera l’avène-
C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle les ingénieurs alle- ment des réseaux à fréquences spéciales : 16 Hz 2/3 en Europe
mands vers 1910 vont s’efforcer d’abandonner l’alimentation en centrale, 25 Hz aux États-Unis. Les machines seront légèrement
tension continue trop basse et cause de beaucoup de déperditions modifiées pour travailler en courant alternatif mais la commutation
d’énergie en ligne au profit d’une tension alternative haute ten- ne sera jamais parfaite, « noire » comme on disait à l’époque,
sion plus facile à élever ou abaisser au moyen d’un simple trans- c’est-à-dire sans étincelles aux balais.
94
Référence Internet
D3278
Ignitrons
1.3 Électronique de puissance
Redresseurs à vapeur
de mercure L’arrivée des premiers semi-conducteurs contrôlés à la fin des
années 1960, les thyristors, va constituer assurément une révolu-
Shuntage inducteur
à résistances
tion sans précédent. Pour la première fois depuis l’origine de la
25 kV-50 Hz
traction électrique, un composant permet le contrôle progressif et
continu de la tension moteur avec un excellent rendement et avec
Self de lissage une grande rapidité. Les avantages procurés sont considérables et
iront en s’améliorant avec le temps. Les gains apportés seront
nombreux :
MCC
– la conversion d’énergie électrique devient statique, pas
d’usure ; suppression progressive des organes électromécaniques,
la maintenance va s’en trouver allégée ;
Transformateur – le réglage continu et progressif de l’effort moteur par modula-
à prises tion de largeur d’impulsion des redresseurs ou hacheurs aura un
et graduateur
effet bénéfique sur l’adhérence, plus d’à-coups de couple aux pas-
sages de cran ou aux transitions de changement de couplage des
3
moteurs ;
– le temps de réponse du contrôle moteur de l’ordre de quel-
ques dizaines de millisecondes procure une meilleure maîtrise des
Figure 3 – Redresseur à ignitrons – Contrôle par graduateur essieux en régime dynamique notamment lors des patinages ou
enrayages ; le rattrapage de la perte d’adhérence devient plus
efficace ;
Diodes – le rendement énergétique dans la phase de démarrage est très
Redresseurs à semi- nettement amélioré car les rhéostats peuvent être supprimés ;
conducteurs silicium – la possibilité va maintenant être donnée de contrôler tous les
Self de lissage types de moteurs qu’ils soient à courant continu ou triphasé, syn-
chrones ou asynchrones de façon optimale avec des lois de
25 kV-50 Hz Shuntage inducteur contrôle les plus appropriées pour tirer parti au mieux de leurs
à résistances performances ;
– la compacité des équipements va ouvrir les portes à l’augmen-
tation des puissances installées.
Ce dernier avantage est considérable car la réduction des
MCC masses et des volumes à bord consacrés au contrôle des moteurs
va naturellement permettre sans dépasser la charge à l’essieu et le
Transformateur
gabarit imposés par les contraintes d’infrastructure de concentrer
à prises plus de puissance.
et graduateur Plus de puissance signifie la possibilité d’aller plus vite, il suffit
de se rappeler la formule de base « Puissance = Effort × Vitesse »
et de ne pas oublier que la puissance croît comme le cube de la
vitesse.
Plus d’espace disponible à bord donne la possibilité d’envisager
des engins multitensions plus facilement qu’auparavant. On voit
Figure 4 – Redresseur à diodes – Contrôle par graduateur poindre là les locomotives bicourant, bien pratiques pour le réseau
hybride français, et même ensuite les locomotives dites
« universelles » à trois et quatre tensions d’alimentation pour pas-
Quelques dizaines d’années plus tard, au début des années ser les frontières et sillonner l’Europe.
1950, grâce aux améliorations technologiques constantes, on verra
apparaître en France sous l’impulsion de Louis Armand, directeur Cependant, il ne faudrait pas croire que les convertisseurs élec-
général de la SNCF, la tension à fréquence industrielle 20 kV puis troniques n’ont que des avantages, ils véhiculent avec eux leur
25 kV – 50 Hz pour alimenter des trains. La prouesse si longtemps cohorte de petits inconvénients, il y a toujours un revers à la
attendue est enfin rendue possible car le redresseur existe : c’est médaille :
l’ignitron à vapeur de mercure. Le courant alternatif est redressé et – le fait de hacher ou de commuter du courant peut avoir des
filtré par une self de lissage afin de fournir un courant continu conséquences parfois néfastes du point de vue des perturbations
ondulé au moteur de traction qui s’en accommode fort bien électromagnétiques sur l’environnement si on ne prend pas les
(figure 3). mesures nécessaires. Les premiers redresseurs à thyristors
gênaient les liaisons téléphoniques en générant des courants har-
Les ignitrons auront une vie relativement courte, une bonne moniques dans la gamme des fréquences audibles ; c’est le cou-
dizaine d’années environ avant d’être avantageusement remplacés rant psophométrique qui se doit de rester faible, quelques
par les premiers semi-conducteurs au silicium, les diodes. Les ampères pas plus ;
BB12000 entre 1951 et 1964 seront équipées de ces ignitrons puis – dans le cas de la traction électrique qui nous intéresse ici, la
de diodes. À ce stade, on pourrait dire que l’électronique de puis- génération de courants harmoniques renvoyés dans l’alimentation,
sance vient de surgir dans le monde de la traction électrique avec donc dans les rails, doit être parfaitement maîtrisée pour éviter
le silicium mais si l’on veut bien se pencher sur la façon de toute interférence avec les courants à faible niveau des circuits de
contrôler le moteur, on voit que le redresseur n’a qu’un rôle signalisation ferroviaire qui empruntent le même chemin et ce
annexe, la variation de tension moteur est toujours discontinue, n’est pas toujours simple ; il s’agit de trouver les fréquences de
par crans, réalisée, soit par des résistances et contacteurs sous commutation adéquates et d’installer les filtres en conséquence ;
tension continue, soit par un transformateur à prises avec gradua- – les redresseurs de dernière génération que l’on appelle
teur sous tension alternative (figure 4). On ne peut donc pas quatre-cadrans dans le monde germanique (4-QC) et ponts mono-
encore parler de révolution, mais elle arrive à grands pas. phasés à commutation forcée dans l’Hexagone (PMCF) qui
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3
passagers et non pas pour véhiculer des équipements de traction en courant
en courant en tension
lourds et encombrants... qui ne payent pas même pas leur billet.
2. Interrupteurs
électroniques ampères suffit. Une fois allumé, le thyristor ne s’éteindra qu’au
passage à zéro du courant ou si on le force à passer à zéro. C’est la
en traction électrique raison pour laquelle les premières utilisations se feront dans les
redresseurs de courant alternatif. Dans ce cas, la commutation du
thyristor lors du passage à zéro du courant est dite « naturelle ».
Un tableau récapitulatif des principaux interrupteurs électro- Les premiers composants seront appelés « thyristors lents » en
niques utilisés en traction électrique est donné figure 5. rapport avec leur temps de recouvrement tq pour retrouver leur
pouvoir bloquant de plusieurs centaines de microsecondes, typi-
quement de 200 à 300 µs (figure 6).
2.1 Thyristor : premier semi-conducteur En 1971, la locomotive monophasée BB15000 de la SNCF
contrôlé marque l’entrée de l’électronique de puissance. On peut dire
qu’elle fait office de pionnière en la matière, munie de deux
La diode apparue durant les années 1960 ne faisait que redres- moteurs de traction à courant continu de 2 200 kW chacun. Le
ser le courant sans possibilité de contrôle. Avec le thyristor, l’ins- contrôle de chaque moteur est réalisé par deux ponts redresseurs
tant de mise en conduction du composant devient possible par la en série, l’un mixte, thyristors-diodes, l’autre complet, tous thyris-
gâchette. L’injection d’une impulsion de courant de quelques tors, ce qui permet en plus la récupération d’énergie en freinage.
33 mm 67 mm 100 mm
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97
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3
lectriques ainsi que les applications (§ 4).
1. Applications de puissance Il est utilisé par exemple pour le rétro-éclairage des lampes fluores-
centes à cathode froide placées derrière un écran à cristaux liquides
des matériaux ou encore pour la génération de haute tension pour le nettoyage par
ultrasons.
piézoélectriques
Plus récemment, poussés par les besoins d’autonomie énergé-
tique de certaines applications faible puissance et par la baisse de
la consommation des composants électroniques, des microsources
1.1 Généralités d’énergie basées sur la récupération d’énergie de vibration au
moyen d’éléments piézoélectriques ont fait leur apparition. La
Les matériaux piézoélectriques, qui ont l’intrigante propriété de
récupération d’énergie, qui transforme l’énergie ambiante en éner-
convertir directement de l’énergie électrique en énergie méca-
gie électrique est très intéressante dans des applications où la bat-
nique (et inversement), constituent aujourd’hui un nouveau
terie ne peut pas être remplacée facilement.
domaine d’application qui se situe entre la mécanique et l’électro-
nique. Classiquement, le champ d’utilisation de ces matériaux est :
L’exemple typique est le réseau de capteurs abandonnés servant
– la génération d’ultrasons avec le sonar, les transducteurs à au monitoring qui est déployé sur une grande surface ou placé dans
usage médical (échographie) ; des endroits difficiles d’accès.
– le positionnement (actionneurs et moteurs) ;
– les allume-gaz ou les injecteurs de carburant (injection directe Ces microgénérateurs sont généralement associés à un système
dans les moteurs diesel). de commutation mis en parallèle avec l’élément piézoélectrique et
Même si la piézoélectricité fut découverte par les frères Curie en le circuit classique de conversion de façon à agrandir artificiel-
1880, les applications industrielles de puissance ne furent lement les cycles de conversion électromécanique.
possibles qu’après la mise au point en 1954 d’une solution à base Les principaux avantages des composants piézoélectriques
de plomb, de zirconium et de titanate présentant un effet piézo- comparés aux magnétiques sont les suivants :
électrique très élevé (100 fois plus élevé que le quartz). L’aptitude – bonne adaptation à la miniaturisation ; la structure est un bloc
de cette céramique de type polycristalline, appelée PZT compact et facilement industrialisable car ne nécessitant pas de
(Titano-Zirconate de Plomb), à la conversion d’énergie en fait natu- bobinage non standard ;
rellement aujourd’hui le matériau de référence. Le développement
– pas de rayonnement électromagnétique, pas de couplage
rapide des applications à base de transducteurs piézoélectriques a
magnétique, ce qui est favorable en termes de CEM ;
vu apparaître une nouvelle problématique liée à la complexité et
– rendement élevé ; les actionneurs ont un rendement supérieur
au prix élevé de leur alimentation. Les principales contraintes
au magnétique pour une gamme de puissance inférieure à 10 W
d’une alimentation d’éléments piézoélectriques sont :
(figure 1) [1] ;
– d’une part, les niveaux de tension élevés mis en jeu, et cela en – non inflammable ; c’est un composant qui ne craint pas les
raison des relativement faibles déformations engendrées ; surcharges et les courts-circuits.
– d’autre part, la nature capacitive de l’impédance d’entrée.
La piézoélectricité a su répondre par elle-même à la première
contrainte avec la réalisation de transformateur statique piézo- 1.2 Matériaux piézoélectriques utilisés
électrique qui présente naturellement un gain important en en puissance
tension. En effet, le transformateur piézoélectrique peut être un
bon candidat pour remplacer le transformateur électromagnétique Afin d’obtenir une puissance de sortie élevée, les matériaux pié-
dans certaines applications à faible puissance. Avec des caractéris- zoélectriques sont excités à un niveau élevé de vibration, principa-
tiques attrayantes comme une puissance volumique de 20 W/cm2, lement à la résonance mécanique, sous un champ électrique
un rendement élevé et l’absence d’émission électromagnétique, le alternatif élevé. Ces conditions de fonctionnement peuvent entraî-
transformateur piézoélectrique devient plus approprié pour géné- ner un échauffement et la dégradation des performances du maté-
rer des hautes tensions à faible puissance. riau. C’est pour cette raison que les dispositifs de puissance,
98
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3
90 % 1 2
Q ou V
Moteur piézoélectrique
P F
20 %
a mode 33
Moteur électromagnétique 3
1 2
2% Q ou V
3
P
F
10 mW 10 W 1 kW
Puissance
99
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dij (C/N) constante piézoélectrique de charge chalenge technologique. Pour des applications de masse, les
traduisant la proportionnalité entre l’induction recherches se focalisent sur l’amélioration des propriétés des céra-
3
électrique et la contrainte, miques polycristallines PZT. Ces céramiques rassemblent des
gij (m2/C) constante piézoélectrique de tension composés réalisés à partir d’oxyde de plomb, de zirconium et de
traduisant la proportionnalité entre le champ titanate. Elles sont, depuis des années, largement utilisées dans
électrique et la contrainte. bon nombre d’applications, grâce à leur très bonnes propriétés
piézoélectriques. Dans le commerce, on trouve des matériaux PZT
Si la fréquence d’excitation de l’élément est notée f (en s–1), la dont le produit gij dij est compris entre 5 000 × 10–15 m2/N et
puissance P (en W) pour les deux modes s’écrit : 14 000 × 10–15 m2/N (tableau 1) [3] [4]. Le PZT-5H est le plus cou-
ramment utilisé. Le choix d’un matériau pour une application parti-
e culière dépend de paramètres comme :
P = F 2 d 33 g33 f = T 2 d 33 g33 LWef (5)
LW – la plage de variation de la température (– 20 < T < 80 oC) limi-
tée par la température de Curie ;
L – la fréquence de fonctionnement ;
P = F 2 d 31 g31 f = T 2 d 31 g31LWef (6)
eW – la force appliquée (0,1 à 3 N) ;
En introduisant la contrainte T, nous constatons que la puis- – la durée de vie (> 106 cycles).
sance est proportionnelle au volume de l’élément mais aussi au Enfin, le tableau 1 montre que l’usage du mode 33 est intrinsè-
produit dij · gij qui dépend du matériau. Ce produit des constantes quement le plus intéressant quel que soit le matériau.
piézoélectriques caractérise donc la densité d’énergie des maté-
riaux piézoélectriques.
Ainsi, pour des applications de puissance, il existe une gamme 1.3 Classification des modes
de matériaux piézoélectriques à forte densité énergétique dont les de conversions d’énergie au regard
deux extrêmes sont :
– d’un côté, les polymères PVDF (d33 = – 33 × 10–12 C/N,
des applications
ε33 = 13ε0, g33 = 286,7 × 10–3m2/C) ;
Les applications de puissance de la piézoélectricité peuvent être
– de l’autre, les céramiques monocristallines PZN-PT
classées en trois catégories suivant les modes de conversion
(d33 = 2 500 × 10–12 C/N, ε33 = 6 700ε0, g33 = 42,1 × 10–3 m2/C).
d’énergie :
avec ε0 est la permittivité du vide.
– la conversion électromécanique ;
On peut constater que le polymère a une grande constante pié- – la conversion mécano-électrique ;
zoélectrique g33 et que le matériau monocristallin a un produit
– la conversion électro-mécano-électrique.
d33g33 très élevé (105 250 × 10–15 m2/N). Cependant, la fabrication
de ces deux matériaux de taille centimétrique est aujourd’hui un Les applications sont résumées dans le tableau 2.
100
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3
de carbone
quelques kW.
Capteur sans fil
Les nettoyeurs à ultrasons sont utilisés par exemple pour le net-
toyage de bijoux ou de pièces. La fréquence est d’environ 100 kHz Nœud de communication alimenté par le réseau
et la puissance d’une centaine de watts.
Le soudage par ultrasons (cf [BM 7 775]) est une technique Figure 3 – Structure d’un réseau de capteurs abandonnés
d’assemblage pour les matériaux thermofusibles comme le
plastique. Les fréquences typiquement utilisées sont la dizaine de
kHz et les amplitudes des vibrations varient entre 10 et 120 µm, en
fonction du type de matériel et de la forme des pièces à assembler.
Les générateurs à ultrasons sont utilisés aussi pour l’homogé-
néisation. C’est un procédé mécanique qui permet de réduire les Capteur
particules dans un liquide pour qu’elles deviennent uniformément de présence
petites et correctement distribuées. Un traitement ultrasonique sans fil
peut encore être utilisé pour désintégrer les fibres, matériaux cellu- (WSCO4-10W)
losiques en fines particules et casser les parois des structures des
cellules, ce qui permet de plus libérer les substances intracellu-
Interrupteur
laires comme l’amidon ou le sucre dans le liquide.
sans fil
L’alimentation des actionneurs piézoélectriques est réalisée par (WSS10)
des convertisseurs statiques fonctionnant en élévateur de tension.
Leur efficacité est améliorée par des techniques de récupération de
l’énergie stockée dans la capacité d’entrée de l’élément piézoélec-
trique.
101
Référence Internet
D3235
Appareil en veille Communication par RFID Bluetooth Tableau 3 – Accélération (m/s2) et fréquence
du fondamental pour différentes sources
10 nW 1 µW 10 µW 200 µW 2,5 mW de vibration [10]
Montre électronique Aide auditive Source Accélération Ffondamental
de vibration (m/s2) (Hz)
Figure 5 – Puissance consommée par des appareils électroniques
Compartiment moteur
thermique 12 200
sitif vibrant, il apparaît un champ électrique alternatif à ses bornes.
Si cette énergie électrique est dissipée par effet joule dans une Machine-outil 10 70
résistance, les vibrations du dispositif sont significativement Broyeur 6,4 121
diminuées ; c’est ce que l’on appelle l’amortissement passif des
structures. Si maintenant l’énergie électrique est stockée dans une Sèche-linge 3,5 12
capacité ou une batterie, un système de récupération d’énergie est
obtenu [9]. La récupération d’énergie piézoélectrique apparaît Personne tapant du talon 3 1
aujourd’hui comme un thème éminent dont l’intérêt des cher-
Tableau de bord de voiture 3 13
3
cheurs ne fait que croître. Une large gamme d’applications est
visée par les dispositifs de récupération, on peut citer : Cadre de porte après fermeture 3 123
– les réseaux de capteurs abandonnés sans-fil servant au moni-
toring des structures ; Four à micro-onde 2,5 12
– la recharge de batterie ;
HVAC dans un immeuble 0,2 à 1,5 60
– l’augmentation de l’autonomie de différents appareils ;
– la mesure de pression des pneus ; Lecteur CD sur ordinateur 0,6 75
– l’interrupteur sans-fil pour l’éclairage, etc.
L’application la plus plus prometteuse semble être les réseaux Sol d’une pièce très
de capteurs abandonnés en raison du coût élevé du déploiement fréquentée 0,2 100
d’un réseau filaire ou du remplacement des batteries dont la durée
de vie n’est pas suffisante.
Tableau 4 – Données typiques pour différentes
Exemple : la puissance moyenne consommée par un nœud de techniques de récupération d’énergie
capteur est de l’ordre de 100 µW ; ainsi, la durée de vie pour 1 cm3
de batterie au lithium (800 W/L) est de 1 an. Densité
Énergie Conditions
de puissance
La consommation de quelques appareils électroniques pouvant
être alimentés par des dispositifs de récupération d’énergie est Vibration piézoélectrique 1 m/s2 200 µW/cm3
présentée figure 5. Vibration électrostatique 1 m/s2 50 µW/cm3
Les vibrations ambiantes sont présentes dans différents environ-
nements comme l’automobile, les immeubles, les structures Vibration électromagnétique 1 m/s2 15 µW/cm3
(ponts, voies ferrées), les machines industrielles, etc. Le Solaire Extérieur 10 000 µW/cm2
tableau 3 [10] donne des valeurs d’amplitude et de fréquence du
fondamental de l’accélération pour différentes sources de Solaire Intérieur 50 µW/cm2
vibrations. Ces données sont d’autant plus importantes que la
puissance récupérée est proportionnelle à l’accélération au carré et Thermique ∆T = 5 oC 60 µW/cm2
inversement proportionnelle à la fréquence, comme nous allons le
voir par la suite. Les vibrations peuvent être continues, impulsion- Ondes RF téléphone
nelles ou intermittentes : portable Extérieur 0,1 µW/cm2
– les vibrations continues ont une amplitude constante ;
– les impulsionnelles concernent les chocs ;
Les bases théoriques permettent la modélisation des systèmes
– les intermittentes ont une amplitude qui varie avec le temps.
de récupération d’énergie (§ 2.2) et différentes structures de
Les vibrations continues sont les plus attrayantes pour la récu- convertisseur assurent la bonne alimentation de la charge (§ 2.3).
pération d’énergie.
102
Référence Internet
E3977
et
Villeurbanne, France
Elie LEFEUVRE
3
Professeur des Universités
Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies, Université Paris-Saclay et CNRS,
Palaiseau, France
1. Préambule......................................................................................... E 3 977 – 2
1.1 Modèle électromécanique linéaire à constantes localisées.............. — 3
1.2 Comportement sur charge résistive au voisinage de la résonance . — 4
1.3 Comportement avec un circuit redresseur au voisinage
de la résonance .................................................................................. — 5
1.4 Circuits d’interface intégrés ............................................................... — 5
2. Adaptation de la résistance de charge ....................................... — 7
2.1 Architecture typique d’un circuit de récupération d’énergie ............ — 7
2.2 Circuits redresseurs ........................................................................... — 7
2.3 Circuits de conversion de tension continu-continu .......................... — 8
2.4 Fonctionnement au point de puissance maximal ............................. — 8
3. Amélioration de la conversion/de l’extraction.......................... — 9
3.1 Principes généraux ............................................................................. — 10
3.2 Cycles actifs ........................................................................................ — 10
3.3 Techniques SSHI ................................................................................. — 10
3.4 Technique SECE .................................................................................. — 15
4. Variantes et interfaces hybrides .................................................. — 16
4.1 Compromis entre le gain et la dépendance à la charge ................... — 17
4.2 Maı̂trise du compromis entre énergie entrante et extraite ............... — 18
4.3 Signaux à large bande ....................................................................... — 19
4.4 Intégration .......................................................................................... — 20
4.5 Synthèse ............................................................................................. — 20
5. Conclusion........................................................................................ — 20
6. Glossaire ........................................................................................... — 22
7. Symboles et sigles .......................................................................... — 22
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. E 3 977
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E3977
M Ι
x
x + C0
C KE αx·
y V
–
αVp
3
Figure 1 – Structure et modèle typiques d’un résonateur piézoélectrique de récupération d’énergie
105
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I V Ι x
PZ V RL
Puissance normalisée
tème électromécanique est une simple résistance (figure 3a). Ali- 0,8
menter une simple résistance présente a priori peu d’intérêt, mais
les formes d’onde obtenues de la tension et du courant issu du 0,6
transducteur piézoélectrique correspondent dans ce cas précisé-
ment à celles d’un circuit d’interface exposé au paragraphe 3. 0,4
Dans le cas d’une excitation mécanique dont le spectre fréquen-
tiel comprend une composante proche de la fréquence de réso- 0,2
nance mécanique, le résonateur piézoélectrique, décrit précédem-
ment, entre en régime de vibration entretenue. Si le coefficient de 0
qualité est suffisamment important, ce qui est généralement le cas, 0,98 1 1,02 1,04 1,06 1,08
le résonateur se comporte comme un filtre à bande étroite. De ce Fréquence normalisée
fait, le déplacement mécanique x peut généralement être assimilé a puissance normalisée
à une sinusoı̈de. Pour simplifier les calculs qui suivent, l’excitation
1
mécanique est supposée purement sinusoı̈dale. 10
La charge étant purement résistive, la tension V et le courant I
Résistance normalisée
V ⋅V *
P= (3)
2RL Figure 4 – Puissance normalisée et résistance optimale normalisée
en fonction de la fréquence pour différentes valeurs de k 2 (cas d’une
Ces équations permettent de déterminer la valeur de la résistance charge résistive, QM = 50)
de charge optimale et la puissance maximale délivrée à la résistance
de charge pour un dispositif électromécanique donné et une fré-
quence d’excitation donnée. La valeur de la résistance de charge a Tableau 2 – Grandeurs normalisées
un impact conséquent sur la puissance électrique générée, mais les
expressions analytiques de la résistance optimale et de la puissance P P
p= =
maximale sont assez complexes dans le cas général [7]. Puissance normalisée Plim α 2L m2 aM
2
106
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3
électromécaniques que celui utilisé pour décrire le cas d’une
charge purement résistive (figure 4). Les courbes ainsi obtenues
1.3 Comportement avec un circuit mettent en évidence un comportement très proche de celui du sys-
tème précédent. La même puissance limite est atteinte à partir
redresseur au voisinage d’une certaine valeur de k 2 et, comme précédemment, un deu
de la résonance xième maximum de puissance apparaı̂t à une fréquence supérieure
à la fréquence de résonance mécanique pour des valeurs plus éle-
L’utilisation d’un simple circuit redresseur avec condensateur de vées du couplage électromécanique, conduisant à un élargisse-
filtrage, tel que celui représenté figure 5a, est une solution clas- ment de la bande passante. Les variations de la résistance de
sique pour obtenir une tension continue à partir d’une tension alter- charge optimale suivent également les tendances décrites dans le
native telle que celle générée par un dispositif piézoélectrique de cas précédent.
récupération d’énergie. La charge alimentée par le circuit est ici
représentée par la résistance R. Cependant, la valeur limite de la puissance de sortie est atteinte
pour un couplage électromécanique plus important que précédem-
Comme dans le cas précédent, on considère une excitation ment (0,06 au lieu de 0,04). Dans la gamme de couplage où la puis-
mécanique purement sinusoı̈dale, de fréquence voisine de la fré- sance limite n’est pas atteinte, la puissance maximale est plus faible
quence de résonance du résonateur piézoélectrique. Les formes avec redresseur que sur charge résistive pure (figure 7). Ce phéno-
d’onde typiques de tension, de courant et de déplacement méca- mène ne provient pas des pertes induites par le redresseur, qui ne
nique correspondant à ce cas de fonctionnement sont représentées sont d’ailleurs pas prises en compte dans la modélisation. Il est
à la figure 5b. Du fait des non-linéarités électriques induites par le directement lié au comportement du circuit d’interface sur la ten-
circuit de redressement et filtrage, les formes d’onde des signaux sion piézoélectrique (forme d’onde et déphasage par rapport à x).
électriques diffèrent notablement du cas précédent. Cependant,
l’hypothèse d’un résonateur à coefficient de qualité mécanique Quant à la résistance optimale, elle varie dans de plus larges pro-
élevé permet de considérer que le déplacement mécanique portions que précédemment. Ses variations atteignent jusqu’à
demeure sinusoı̈dal. deux ordres de grandeur à couplage fort. À couplage faible, la
résistance optimale est quasiment constante, avec une valeur plus
L’étude du comportement global de ce système de récupération élevée que précédemment (environ 1,6/C0w 0).
d’énergie peut être effectuée au moyen d’expressions analytiques,
en remarquant que si le déplacement mécanique x est sinusoı̈dal,
alors seule la composante fondamentale de la force piézoélectrique 1.4 Circuits d’interface intégrés
Fp = a.V contribue à la conversion d’énergie. Ces considérations
permettent d’exprimer la tension de sortie VDC en fonction de la Certains fabricants de composants à semi-conducteur proposent
résistance de charge RL, de l’amplitude de l’accélération mécanique des circuits d’interface dédiés à la récupération d’énergie. Parmi
d’excitation aM, de sa fréquence et des paramètres du modèle ces fabricants, il faut citer Analog Devices qui est le seul à ce jour
électromécanique [8] : à proposer un circuit spécialement conçu pour les dispositifs
VDC
I V Ι x
PZ V VDC RL
–VDC
a schéma b formes d’onde correspondantes
107
3
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3
Laboratoire de Génie Électrique de Grenoble (G2Elab), Grenoble INP
Université Grenoble Alpes, CNRS, Grenoble, France
Benoît SARRAZIN
Ingénieur de Recherche
Laboratoire de Génie Électrique de Grenoble (G2Elab), Grenoble INP
Université Grenoble Alpes, CNRS, Grenoble, France
et Alexis DERBEY
Ingénieur d’Études
Laboratoire de Génie Électrique de Grenoble (G2Elab), Grenoble INP
Université Grenoble Alpes, CNRS, Grenoble, France
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secteur des transports (voitures, bus, tramways, etc.), en passant par les
implants actifs en médecine (stimulateurs cardiaques, défibrillateurs, prothèses
auditives, pompes à insuline, valves cérébrales…). Dans ce type d’applications,
l’énergie électrique transmise va servir à charger une batterie. Le WPT trouve
également des applications dans les systèmes de chauffage [3] :
– chauffage par induction électromagnétique de métaux et de matériaux
semi-conducteurs dans les domaines de la métallurgie et de la mécanique
(four de fusion à creuset, chauffage avant formage, traitement thermique
superficiel), de la chimie (fusion directe des verres et d’oxydes, etc.), ainsi que
dans les applications grand public (plaques chauffantes de cuisine) ;
– chauffage par rayonnement micro-onde (four à micro-ondes) ;
– chauffage par rayonnement infrarouge dans l’habitat (radiateurs, pan-
neaux infrarouges).
110
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Source de
B
puissance AC
alimentant
le résonateur
E
Transfert d’énergie
+
hautement résonant
Résonateur
conçu
spécifiquement
3
Figure 2 – Transmission d’énergie par couplage magnétique hautement résonant : schéma de principe et expérience du MIT (d’après [4])
de les compenser. Il est alors souvent nécessaire de surdimen- du circuit. Les deux électrodes forment alors une capacité dite de
sionner les câbles électriques, les éléments actifs et passifs afin de couplage. On distingue deux topologies pour ce mode de transfert
tenir compte de ce surplus de courant. Pour remédier à ce pro- d’énergie :
blème, on ajoute un ou des condensateurs de résonance afin de – une topologie dite bipolaire, dans laquelle les deux électrodes
compenser partiellement ou complètement la puissance réactive de terminaison de chaque circuit (transmission et réception) sont
consommée dans les enroulements des bobines : on parle alors toutes les deux actives et participent au transfert de puissance
de couplage magnétique résonant. Cette solution permet de trans- (figure 3) ;
férer de l’énergie efficacement sur des distances pouvant – une topologie dite unipolaire, dans laquelle une seule des deux
atteindre le diamètre de la bobine de transmission. Les fré- électrodes est active, l’autre, passive, est reliée à un circuit de
quences mises en jeu varient généralement de quelques dizaines masse.
à plusieurs centaines de kilohertz.
D’abord utilisé comme une méthode d’isolation galvanique
Pour des distances supérieures au diamètre de la bobine – sur pour transmettre les signaux analogiques dans les circuits de
plusieurs mètres par exemple – on exploite plutôt la self-réso- commande, ou comme une méthode de détection et de localisa-
nance des bobines (cellule de résonance formée par l’inductance tion de position pour souris, stylets ou tablettes, le couplage capa-
de la bobine et ses capacités parasites), comme le fit Nikola Tesla citif investit ensuite progressivement le domaine de la puissance
en son temps avec la bobine qui porte son nom. En 2007, une [6] [7]. Cette montée en puissance reste cependant entravée par la
équipe du MIT est parvenue à transférer 60 W sur ce principe faiblesse des capacités de couplage, qui dans ce genre d’applica-
(figure 2), sur une distance de 2,4 m, soit quatre fois le diamètre tions sont limitées par la distance de couplage et la surface dispo-
de la bobine de transmission [4], pour un rendement d’environ nible. La capacité de couplage varie généralement de quelques
30 %. Ce mode de transfert d’énergie est désigné sous le terme de dizaines à plusieurs centaines de picofarads. Elle peut atteindre le
couplage magnétique « hautement » résonant. Les bobines sont nanofarad, si l’on souhaite réaliser des transferts de puissance
réalisées de telle sorte qu’elles présentent la même fréquence de dans la plage du kilowatt, mais à condition de minimiser la dis-
résonance. Lorsque les valeurs des capacités parasites ne suf- tance de couplage [8].
fisent pas pour travailler à la fréquence envisagée [4], une capa-
cité supplémentaire peut être ajoutée et intégrée au design des L’intensité du courant électrique est aussi un facteur limitant la
bobines. L’ajout de ce condensateur permet également de confi- montée en puissance, essentiellement pour des raisons de tenue
diélectrique. En effet, la tension aux bornes de la capacité de
ner le champ électrique au sein du résonateur ainsi formé, et donc
couplage doit rester inférieure à la tension de claquage du milieu
de limiter le rayonnement électromagnétique à l’extérieur. Les fré-
diélectrique. Deux possibilités se présentent pour limiter la ten-
quences mises en jeu sont généralement dans la plage du
sion aux bornes du condensateur de couplage : soit augmenter en
mégahertz.
fréquence, mais cela entraînerait des pertes supplémentaires dans
Ce mode de couplage permet de réaliser des transferts d’éner- les éléments actifs et passifs ; soit limiter l’intensité du courant. Il
gie à mi-distance, c’est-à-dire sur des distances supérieures ou en résulte que le transfert d’énergie par couplage capacitif est
égales au diamètre de la bobine de transmission, mais avec des
rendements plus faibles que ceux obtenus par couplage magné-
tique (champ proche), et limités à 50 % [5]. Ce transfert d’énergie
à mi-distance est de ce fait réservé aux faibles puissances
(< 100 W).
Conversion Conversion
1.1.2 Transmission d’énergie par influence E
primaire secondaire
électrique
Ce mode de transfert d’énergie sans contact repose sur le
même principe de fonctionnement qu’un condensateur, à savoir la
circulation d’un courant de déplacement JD entre deux armatures
métalliques (ou électrodes), soumises à une différence de poten- Figure 3 – Schéma de principe d’un système de transmission de
tiels variable dans le temps, afin d’assurer la continuité électrique puissance par couplage capacitif
111
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D3237
transferts d’énergie sur des longues distances (figure 4). Figure 5 – Durées de charge en fonction des paliers de puissance
Les principales applications envisagées ont longtemps concerné (source : Corporate Value Associates)
et concernent toujours le domaine aérospatial, allant de la propul-
sion thermique par faisceau laser ou la propulsion à micro-ondes
des fusées, à la capture de l’énergie solaire par des centrales – la charge intermédiaire ou accélérée à 22 kW (1 h environ,
solaires orbitales et son acheminement sur Terre, en passant par réseau triphasé 400 V-32 A) ;
l’alimentation de plates-formes d’observation dans la stratos- – la charge rapide à 43 kW avec un réseau 400 V-63 A.
phère, capable de fonctionner de nombreuses heures durant [9]. Le système étudié se limitera à la conversion DC-DC à travers
Dans les années 1990, les chercheurs ont commencé à s’intéres- un coupleur magnétique sans contact, moyenne fréquence. La
ser à de nouveaux débouchés. En 1994, un projet pilote de fourni- source continue d’entrée est générée par la borne de recharge
ture d’électricité dans un village isolé sur l’île de la Réunion a été (partie fixe) alors que le secondaire (partie embarquée) délivre
lancé. À partir d’une ligne EDF située à 700 m du village, une puis- une puissance continue directement ou non à la batterie
sance de 10 kW avec un rendement de 20 % a pu être transférée (figure 6). Cette chaîne de conversion pourra être réversible pour
par faisceaux de micro-ondes jusqu’au village. En 2000, un institut autoriser la possibilité de transfert d’énergie du véhicule vers le
de recherche de l’université de Kyoto au Japon, le RISH, particu- réseau (Vehicle to Grid, V2G).
lièrement en pointe sur le transfert d’énergie par micro-ondes, a La principale difficulté concernera l’étude, le dimensionnement
lancé une série de projets pilotes visant à évaluer le potentiel des et l’optimisation du coupleur associé à son convertisseur à réso-
micro-ondes. Parmi ces projets, on peut en citer un sur la nance. La garde au sol du véhicule imposera un entrefer impor-
recharge sans contact des téléphones portables, un autre sur celle tant et donc un couplage médiocre. Cet entrefer pourrait être
des véhicules électriques [10] ou encore un autre sur la distribu- réduit avec un système de positionnement complexe ; néanmoins,
tion d’électricité sans fil dans un bâtiment. ceci diminuerait l’intérêt de ce type de transfert. Par ailleurs, la
sensibilité au positionnement sera un aspect à considérer.
Des travaux antérieurs ont déjà largement abordé ces problé-
1.2 Positionnement de l’étude matiques en particulier via des collaborations industrielles. On
L’étude présentée ci-après se rapporte au transfert d’énergie peut citer en particulier :
sans contact par couplage magnétique en moyenne puissance (de – le projet Praxitèle avec EDF et la thèse de Rachid Laouamer
l’ordre de la dizaine de kilowatts) ; toutefois, les concepts et [11]. Une solution de recharge des batteries par induction a été
modèles présentés pourront s’appliquer à d’autres niveaux de développée pour automatiser la position du coupleur et celle de la
puissance. L’application qui servira de fil directeur est la recharge charge des batteries ;
accélérée de véhicules électriques (VE). Pour un véhicule embar-
quant une énergie de l’ordre de 25 kWh, trois types de charge
sont communément admis (figure 5) :
– la charge lente à 3 kW pour une durée de 8 h, qui nécessitera
un réseau classique monophasé 230 V-16 A ;
Figure 4 – Schéma de principe d’un système de transmission de Figure 6 – Chaîne de conversion d’énergie d’un système de recharge
puissance par micro-ondes sans contact pour un véhicule électrique
112
Référence Internet
D3237
L1 L2
Φf2/2 Φf2/2
simplifiés et compensation
2.1 Modélisation du coupleur
Φ11 = Φ12 + Φf1
2.1.1 Couplage magnétique
Le coupleur est un système magnétique à deux enroulements
qui peut se représenter de façon générale par deux inductances, Figure 8 – Représentation simplifiée 2D des flux
primaire et secondaire, et une inductance mutuelle, notées respec-
tivement L1, L2 et M (figure 7).
Le coefficient de couplage, noté k, permet de quantifier la qua- Il est possible d’exprimer les flux globaux Φ à partir des flux par
lité du transfert du flux d’un enroulement à l’autre. Lorsque les cir- spire φ. On obtient les relations suivantes :
cuits magnétiques primaire et secondaire sont de géométries
différentes, ce qui peut être le cas pour le transfert d’énergie sans (3)
contact par induction, il est nécessaire d’introduire les coefficients
de couplage rapportés au primaire et au secondaire [14], notés (4)
respectivement k1 et k2.
(5)
La figure 8 représente de façon schématique les différents flux
présents dans le coupleur magnétique afin d’exprimer les diffé- (6)
rents coefficients de couplage :
• Φ11 et Φ22 : flux d’auto-induction (flux globaux, embrassés L’expression générale du coefficient de couplage global est
par les enroulements primaire et secondaire) ; égale à la racine carrée du rapport entre le produit des flux
d’inductions mutuelles et le produit des flux d’auto-induction.
• Φ12 et Φ21 : flux d’induction mutuelle ; On en déduit les expressions des coefficients de couplage pri-
• Φf1 et Φf2 : flux de fuites primaire et secondaire. maire et secondaire :
Les flux d’auto-induction s’expriment en fonction du flux
d’induction mutuelle et des flux de fuites de la manière suivante : (7)
(1)
Les inductances mutuelles M21, M12 sont égales, l’inductance
(2) mutuelle obtenue est notée M. Par conséquent, on obtient les
113
3
114
Référence Internet
D3241
Générateurs thermoélectriques :
de la conception aux applications
par Daniel CHAMPIER
Maître de conférences
Laboratoire des Sciences de l’Ingénieur Appliquées à la Mécanique et au génie Électrique
(SIAME)
Université Pau et Pays de l’Adour (UPPA), Pau, France
115
Référence Internet
D3241
élevé et leur faible rendement ont été un frein à leur développement pour des
applications plus courantes. L’arrivée sur le marché en 2015 de nouveaux
modules thermoélectriques offrant des plages de fonctionnement étendues,
utilisant des matériaux à faible coût, non toxiques et à faible empreinte écolo-
gique ouvre des perspectives immenses pour les industriels.
Trois verrous principaux entravent le développement des générateurs ther-
moélectriques : les matériaux thermoélectriques, la réalisation de modules
thermoélectriques et l’intégration des modules dans les systèmes afin de
constituer des générateurs thermoélectriques efficaces.
Actuellement de nombreux laboratoires étudient de nouveaux matériaux
massifs ou nanostructurés pour améliorer le rendement et réduire les coûts. Il
y a peu de temps encore, le seul matériau disponible était le tellure de bismuth
(Bi2Te3) aux performances certes intéressantes mais en quantités limitées
(matériaux rares). Très récemment, des laboratoires ont annoncé des méthodes de
116
Référence Internet
D3241
Source
froide
Échangeur
3
Échangeur
Batterie
de stockage
Source
chaude
Substrat
de céramique
+
N
P P
N N
Semi-conducteur
dopé P
–
Semi-conducteur
Languette La céramique supérieure a été partiellement enlevée.
dopé N
conductrice
Figure 3 – Photo d’un module thermoélectrique
117
Référence Internet
D3241
1.2 Performances des générateurs court terme des de l’ordre de 1 permettant d’avoir une effica-
cité de conversion énergie thermique en énergie électrique de
L’efficacité ηTE (définie comme le rapport de la puissance élec- 10 % pour une différence de température de l’ordre de 300 K. Des
trique produite Welec sur le flux de chaleur entrant sur la face laboratoires de recherche ont aussi annoncé des matériaux avec
chaude Qc) d’un module thermoélectrique utilisé en générateur des aux alentours de 2, mais le délai entre ces découvertes
est donnée par la relation (1) : et leur production de masse sera probablement de quelques
décennies.
L’ingénieur doit aussi avoir conscience que les températures Tc
Δ et Tf peuvent être très différentes des températures des deux
(1)
Δ sources de chaleur en raison des chutes de température dans les
échangeurs. ΔT est alors très nettement inférieur à la différence de
température entre les sources de chaleur. Il faut aussi prendre en
avec Tc la température du côté chaud des couples thermoélec-
considération le fait que l’énergie électrique produite n’est géné-
triques, Tf la température du côté froid des couples, ΔT = Tc – Tf la ralement pas directement utilisable et qu’il faut utiliser des
différence de température, z le facteur de mérite des matériaux convertisseurs électriques pour disposer de sources électriques
thermoélectriques et m le rapport de la résistance de charge sur la adaptées aux besoins des utilisateurs.
résistance interne du module thermoélectrique. Cette expression
Cette expression simple de l’efficacité obtenue en faisant
3
simplifiée est donnée dans l’hypothèse où les paramètres ther-
moélectriques sont indépendants de la température. Le facteur de l’hypothèse de propriétés des matériaux indépendantes de la tem-
pérature doit être utilisée avec précaution. Elle a cependant
mérite des matériaux thermoélectriques est défini par l’avantage de mettre en évidence les performances que l’on peut
espérer des modules. Des méthodes permettant de calculer plus
avec α, σ et λ respectivement le coefficient Seebeck, la conducti-
vité électrique moyenne et la conductivité thermique moyenne du en détail ces performances seront présentées à la section 3.
couple thermoélectrique. Ce coefficient met en évidence les trois Cette faible efficacité des générateurs thermoélectriques est une
paramètres fondamentaux des matériaux thermoélectriques et limitation à leur utilisation. Trois verrous principaux entravent le
leur influence sur l’efficacité. ΔT/Tc représente l’efficacité de développement des générateurs thermoélectriques : les matériaux
Carnot. thermoélectriques, la réalisation de modules thermoélectriques
optimisés, l’intégration des modules dans les systèmes afin de
L’efficacité optimale du module est obtenu pour .
constituer des générateurs thermoélectriques efficaces [1] [2] [3].
T = (Tc + Tf)/2 est la température moyenne.
De nombreuses équipes de chercheurs et industriels travaillent
activement à les lever.
Δ
(2)
Le produit qui apparaît dans la formule (2) est appelé facteur 2. Modules
de mérite adimensionnel. Les matériaux thermoélectriques dispo-
nibles actuellement ont un proche ou légèrement inférieur à thermoélectriques : état
1. Les modules au tellure de bismuth qui ont été longtemps les
seuls modules disponibles sur le marché à un prix raisonnable
de l’art et nouveautés
pour des applications industrielles, ont des valeurs moyennes de
comprises entre 0,5 et 0,8. La figure 5 montre que, dans ce Pendant de nombreuses années, les seuls modules thermoélec-
cas, l’efficacité est de l’ordre de quelques pourcents. Les progrès triques disponibles pour les applications industrielles à un coût
actuels des recherches sur les matériaux peuvent faire espérer à abordable ont été les modules au tellure de bismuth (Bi2Te3). La
conquête spatiale étant une exception qui a permis d’utiliser
d’autres matériaux car le prix n’est pas un obstacle.
Ces modules Bi2Te3 sont produits par différents fabricants dans
60 le monde. On peut citer HiZ (États-Unis), Marlow (États-Unis),
Efficacité de Carnot TECTEG (Canada), Thermonamic (Chine), Lairdtech (États-Unis),
KELK (Japon), QuickOhm (Allemagne) et Kryothem (Russie). Ce
50 matériaux à un proche de 1 à 50 °C qui décroît ensuite avec
l’élévation de température. La température maximum d’utilisation
40 des modules varie entre 200 °C et 300 °C suivant la technologie
utilisée pour réaliser le contact entre les « jambes » thermoélec-
Efficacité %
118
Référence Internet
D3241
La recherche et l’expérience ont permis de mettre au point de des cycles de vieillissement en cyclant le produit entre 225 °C et
nombreux matériaux répondant à un certain nombre de ces cri- 600 °C (8 minutes de chauffe, 10 minutes à 600 °C puis 12 minutes
tères. Une étude de ces différents matériaux est présentée dans pour le refroidissement à 225 °C). Les modules n’ont pas présenté
une publication de S. Leblanc [4] et de S. Chen [5]. Récemment, de dégradation suite à ce cyclage. Les modules devraient être
plusieurs nouveaux types de modules à base de Half-Heusler, de commercialisés dans un avenir proche.
skuttérudites, d’oxydes, de siliciure de magnésium et de tétraé- L’Institut des céramiques de Shanghai a présenté en 2015 un
drites ont commencé à être produits en grande quantité et com- module dénommé TEG25 en skuttérudites à base de CoSb3 qui
mencent à apparaître sur le marché. Dans les paragraphes peut produire jusqu’à 25 W pour un gradient de température de
suivants nous allons présenter les modules disponibles ou dont la 510 K (la température de la face froide étant de 65 °C). La taille de
commercialisation est proche. Le tableau 1 présente un résumé ces modules est de 50 mm × 50 mm × 10 mm. Le matériau dopé P
de leurs propriétés. a un maximum de 1,2 et le matériau dopé N à un de
0,75 aux alentours de 800 K.
La compagnie américaine Evident Thermoelectrics a développé
deux types de modules à base de Half-Heusler (HH). Les modules La start-up norvégienne TEGMA a annoncé la mise en place
référencés TEG-HH-8 et TEG-HH-15 peuvent produire respective- d’un procédé de production hautement automatisé de modules à
ment 7,2 W et 15 W lorsqu’ils sont soumis à une différence de base de skutérrudites.
température de 500 K (la température de la face froide étant de La compagnie canadienne TECTEG commercialise des modules
100 °C). La taille de ces modules est de 40 mm × 40 mm × 4,9 mm. à base d’oxyde de calcium et de manganèse. Les références
La face chaude des modules supporte 600 °C en continu et peut
accepter des pics de température à 700 °C. Le constructeur a testé
CMO-32-62S et CMO-25-42S peuvent fonctionner jusqu’à 800 °C
en continu et supportent des pics à 850 °C. La taille de ces 3
Tableau 1 – Principales caractéristiques des modules thermoélectriques
HiZ, Thermonamic, Bi2 Te3 300 K 20 W 40 €-100 € 300 °C Historique, quantité
Lairdtech, Marlow, 115 g limitée (terres rares)
Komatsu etc.
Evident Half-Heusler 500 K 15 W Bientôt 600 °C Non toxique, peu cher,
Thermoelectric disponible grande quantité
Shanghai Institute of Skuttérudites 510 K 25 W Bientôt 600 °C Non toxique, peu cher,
Ceramics disponible grande quantité
TECTEG MFR Oxyde de calcium/ 750 K 12,3 W Disponible 800 °C Non toxique, peu cher,
manganese 360 $US grande quantité
TECTEG MFR module BiTe - PbTe 320 K 21,7 W Disponible 360 °C Plus performant que
hybride Bi2Te3 contiennent du
plomb
TECTEG MFR module TAGS-PbTe 415 K 30 W Disponible 600 °C Plus performant que
TAGS PbTe 5 000 $US Bi2Te3 contiennent du
plomb
Hotblock Onboard Silicium germanium 500 K 3,6 W Disponible 200 € 600 °C Non toxique, peu cher,
6 g grande quantité, faible
masse volumique
Alphabet Energy p-type tetrahedrites 300 K 9,2 W Bientôt 600 °C Tetrahedrite minerai de
n-type silicium disponible type p
magnesium
OTEGO Générateur organique faible Laboratoire 130 °C Non toxique, peu cher,
CDT facile à produire en
grande quantité
119
Référence Internet
D3241
modules est respectivement de 64,5 mm × 64,5 mm × 8,6 mm et duites au niveau industriel permettant une production de masse dès
42 mm × 42 mm × 8,8 mm et ils produisent 12,3 W et 7,5 W que les produits seront matures. Deux start-up européennes se sont
lorsqu’on leur applique une différence de température de 750 K positionnées sur ce marché : Otego qui a déposé des brevets pour la
(la température de la face froide étant de 50 °C). Le prix à l’unité production de modules thermoélectriques par impression sur des
en 2017 est de 375 $US et 330 $US et descend à 330 $US et couches minces permettant de réaliser des générateurs de différentes
290 $US pour 100 modules. formes par pliage et Cambridge Display Technology (CDT) qui déve-
loppe aussi des matériaux thermoélectriques organiques flexibles.
La compagnie TECTEG produit aussi des modules avec des cas-
cades de matériaux : des jambes constituées d’oxyde de calcium Le tableau 1 résume les principales caractéristiques de ces nou-
ou manganèse côté chaud et de tellure de bismuth côté froid. Ces veaux modules minéraux et organiques : fabricants, matériaux uti-
modules produisent environ 11 W pour une différence de tempé- lisés, différence de températures entre faces et puissance
rature de 435 K (la température de la face froide étant de 45 °C). électrique correspondante, masse éventuelle du module, l’état de
Le coût de 560 $US est très élevé. Ce sont cependant les premiers la commercialisation et éventuellement le prix, la température
produits avec des matériaux en cascade qui sont commercialisés. maximum supportée ainsi que quelques informations pertinentes.
Le prix doit être considéré avec précaution car il ne s’agit pas, à
TECTEG propose aussi des modules hybrides mixant tellure de
l’exception du tellure de bismuth, du prix pour une production de
plomb et tellure de bismuth. Avec des dimensions de
masse mais d’une indication sur la disponibilité réelle du module.
56 mm × 56 mm × 6 mm ces modules produisent environ 22 W
pour une différence de température de 320 K (la température de la Cet état de l’art montre clairement les points suivants :
120
Convertisseurs électriques et applications
(Réf. Internet 42253)
1– Principes fondamentaux
2– Convertisseurs
3– Applications
4
4– Commande des convertisseurs et des machines Réf. Internet page
électriques
Introduction à la commande numérique des machines électriques D2900 123
Commande numérique à base de composants FPGA d'une machine synchrone D2902 131
Commande d'un étage DC/AC monophasé inclus dans un système de génération D2905 141
distribuée monophasée
Compensation des courants harmoniques et réactifs par convertisseurs multifonctions D4268 145
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
121
4
122
Référence Internet
D2900
Introduction à la commande
numérique des machines électriques
4
Laboratoire des systèmes électriques (LSE) – ENIT
et Ahmad Ammar NAASSANI
Maître de conférences (HDR) à l’université d’Alep (Syrie)
Laboratoire SATIE-université d’Alep (Syrie)
123
Référence Internet
D2900
124
Référence Internet
D2900
partie logicielle et peuvent être codés en différents langages (C, Le parallélisme inhérent aux solutions numériques matérielles,
C++, assembleur...). Ils reprennent le contenu algorithmique de la ainsi que leurs grandes capacités de calcul permettent de réaliser
commande à implanter. des contrôles avec des délais de temps de calcul très petits en dépit
À noter que les DSP sont aussi des microprocesseurs, mais leur de la complexité des algorithmes [3], donc de retrouver certaines
architecture prédéfinie est optimisée afin de pouvoir réaliser des performances analogiques. La migration du mode de fonctionne-
calculs de traitement de signal en temps réel. ment séquentiel des solutions logicielles au mode de fonctionne-
ment parallèle des solutions matérielles est un avantage de plus
Les principales caractéristiques d’un microprocesseur ou d’un offert aux concepteurs qui s’est avéré bénéfique dans le domaine de
DSP sont : commande de machines électriques et qui a permis de répondre
– les jeux d’instruction qu’il peut exécuter et la complexité de aux exigences de contrôle modernes. En effet, les solutions numéri-
son architecture prédéfinie ; ques matérielles ont été utilisées avec succès dans différentes appli-
– un fonctionnement séquentiel des tâches. À noter qu’il est aussi cations liées à la commande de machines électriques :
possible d’utiliser des solutions à base de multiprocesseurs permet- – le contrôle des convertisseurs de puissance tels que les
tant la réalisation en parallèle de différentes tâches ; cependant, ces onduleurs de tension triphasés [4], les convertisseurs alternatif/
solutions présentent l’inconvénient d’avoir un coût élevé ; continu [5], les convertisseurs multiniveaux [6], les filtres actifs [7]... ;
– le nombre de bits avec lequel le processeur traite les données. – le contrôle des machines asynchrones [8] [9], des machines
La majorité des microprocesseurs ou des DSP calculent exclusive- synchrones [3] [10], des machines à réluctance variable [11]....
ment avec un format en virgule fixe (nombre de bits constant :
8 bits, 16 bits, 32 bits ou 64 bits). Cependant, certains DSP Ainsi, les caractéristiques propres des solutions numériques
permettent la réalisation de calculs en virgule flottante. Ils sont utili- matérielles offrent les possibilités suivantes.
sés pour des commandes spécifiques où les calculs nécessitent une – Améliorer les performances de contrôle : la rapidité de calcul
grande précision. À noter que les DSP à virgule fixe sont moins coû- des solutions numériques matérielles permet une augmentation
de la bande passante des boucles de régulation et une meilleure
4
teux et permettent une exécution plus rapide des tâches ;
– la fréquence maximale de l’horloge système associée au fonc- résolution temporelle.
tionnement du microprocesseur ou du DSP. Le rôle de cette hor- – Implanter des algorithmes complexes : avec l’avancement
loge est de cadencer l’exécution des différentes tâches à réaliser. technologique, l’augmentation d’intégration des solutions numé-
riques matérielles ne cesse d’augmenter.
1.2 Solutions numériques matérielles Exemple : la densité des composants FPGA de nos jours peut
atteindre l’équivalent de 10 millions de portes logiques avec des fré-
Au-delà des solutions logicielles traditionnelles, les nouvelles quences de fonctionnement de l’ordre de 500 MHz.
solutions matérielles telles que les FPGA (Field Programmable Gate
Array ) ou les ASIC (Application Specific Integrated Circuit ) peuvent
aussi être considérées comme étant des solutions numériques Cela permet l’implantation d’algorithmes de contrôle complexes
appropriées pour l’implantation des algorithmes de commande de dans leur intégralité avec un faible délai de temps de calcul.
machines électriques. Contrairement aux solutions numériques – Réaliser des estimateurs de vitesse précis : l’utilisation d’un
logicielles, les solutions numériques matérielles n’ont pas d’archi- capteur de position incrémental ou absolu est un choix fréquent
tecture prédéfinie, mais c’est le concepteur lui-même qui assure sa dans les structures de commande de machines électriques. Les
conception avec, par exemple, une liberté sur le choix du nombre de mesures de position sont directement connues dans ce cas sous
bits. Ce nouveau degré de liberté permet de réaliser des architectu- forme numérique. Elles sont utilisées par la suite pour la
res optimisées et adaptées au fonctionnement souhaité de la reconstitution de la vitesse à travers des estimateurs. Si la période
commande. D’un autre côté, c’est une difficulté de plus pour le d’échantillonnage de l’estimateur de vitesse est constante, elle doit
concepteur puisque c’est à lui de concevoir l’architecture de être supérieure au temps nécessaire au capteur de position pour
contrôle. effectuer un déplacement d’un pas angulaire quelle que soit la
vitesse de la rotation. Cela implique l’utilisation d’une grande
Il y a plusieurs constructeurs de solutions numériques maté- période d’échantillonnage, défavorable à la stabilité de la boucle
rielles tels que Actel, Xilinx et Altera (cf. [Doc. D 2 900]). Ces de régulation. L’utilisation des solutions numériques matérielles
constructeurs utilisent différentes technologies pour la réalisation permet de remédier à ce problème en utilisant une période
des FPGA. Parmi ces technologies, celles qui assurent une repro- d’échantillonnage variable adaptée à la vitesse de rotation de la
grammation des FPGA sont les plus intéressantes étant donné machine, avec un estimateur qui effectue des calculs parallèlement
qu’elles permettent une grande flexibilité de conception. La majo- à l’architecture de commande [12] [13].
rité des FPGA modernes est basée sur les technologies reprogram-
– Réaliser des reconfigurations dynamiques : le parallélisme
mables SRAM et FLASH. Le caractère reprogrammable des FPGA
inhérent aux solutions numériques matérielles offre la possibilité
permet un temps de développement plus rapide ; cependant, le
de faire tourner plusieurs algorithmes de commande en parallèle
prix de leur production pour des grandes séries devient prohibitif.
et de les reconfigurer entre eux selon des critères bien définis. La
Pour ce faire, les principaux constructeurs de composants FPGA
reconfiguration dynamique entre les algorithmes de commande
proposent de fabriquer un ASIC ayant une architecture copie de
permet de sélectionner les algorithmes appropriés selon les points
celle développée sur FPGA lors de grandes productions pour un
de fonctionnements. Elle peut être utile aussi pour assurer une
prix rentable (figure 1).
continuité de fonctionnement en cas de défauts (capteurs, inter-
rupteurs...).
– Renforcer la confidentialité : l’architecture de contrôle implan-
tée sur cible FPGA n’est pas facilement duplicable.
Copie matérielle
(hard copy)
FPGA ASIC
1.3 Solutions numériques hybrides
Les solutions numériques hybrides sont le résultat d’une asso-
Nombre de composants ciation d’une solution numérique logicielle avec une solution
numérique matérielle. Ce genre de solution est plus complexe à
Figure 1 – Du FPGA vers l’ASIC réaliser, mais il est utile parfois si l’on veut profiter des avantages
125
4
126
Référence Internet
D2901
127
Référence Internet
D2901
De nombreux travaux ont été menés dans le but d’obtenir des dynamiques
de couples toujours plus grandes, des oscillations en régime permanent tou-
jours plus faibles... Parmi les principes de commandes qui sont apparus, la
commande prédictive présente de nombreux avantages tels que la simplicité
du concept, les réglages intuitifs et la facilité d’implémentation. Cependant,
elle engendre significativement plus de calculs à chaque occurrence de calculs
que ses concurrentes. Ainsi, sa mise en œuvre n’est possible que depuis peu,
grâce à la disponibilité d’unités de calculs rapides et bon marché.
Le concept de commande prédictive appliquée aux ensembles convertis-
seurs-machines est présenté dans ce dossier. L’exemple de la machine
synchrone à aimants permanents associée à un onduleur triphasé à deux
niveaux est ensuite utilisé pour montrer, pas à pas, comment décliner ce prin-
cipe de commande à une application donnée. Enfin, des exemples de systèmes
et des variantes de la commande sont étudiés afin de dresser un panorama
des possibilités offertes par la commande prédictive des machines tournantes.
La modélisation de systèmes composés d’un convertisseur d’électronique de
puissance associé à une machine tournante fait apparaître des grandeurs
continues (c’est-à-dire ne pouvant pas présenter de discontinuité) comme par
exemple, le courant dans les enroulements de la machine ou les tensions aux
128
Référence Internet
D2901
1. Principe de commande
Mesures
4
linéaire et, pour la durée T considérée, les trajectoires des vecteurs
d’état dans l’espace d’état peuvent être rectilignes ou non.
La recherche d’un modèle simplifié est un point déterminant est utilisé afin de calculer une fonction coût gi qui dépend des objec-
pour la réussite de la mise en œuvre pratique. En effet, un modèle tifs de la commande.
trop simple n’est pas représentatif du système sur une zone suffi- Enfin, la configuration qui correspond à la valeur minimale de gi
samment grande de l’espace d’état ou pour l’horizon de temps est appliquée entre les instants d’échantillonnages k et k + 1.
considéré alors qu’un modèle trop compliqué peut conduire à des
durées de calcul trop grandes.
La fonction f étant recalculée à chaque occurrence de l’algo- 1.3 Comparaison avec d’autres
rithme, un modèle simple valable sur un horizon de temps court commandes répandues
est suffisant. C’est pourquoi, la plupart du temps une intégration
par la méthode d’Euler au premier ordre convient. Afin de bien situer la commande prédictive détaillée dans ce
document et de montrer en quoi elle diffère des commandes
L’intégration par la méthode d’Euler au premier ordre du
habituellement utilisées pour la commande d’ensembles convertis-
modèle (1) sur un court intervalle de temps T, conduit à
seurs-machines, quelques éléments de comparaison sont donnés
l’équation (2) :
dans ce paragraphe. L’exemple très courant de l’onduleur triphasé à
deux niveaux associé à une machine asynchrone sert de support à
X (t + T ) = X (t ) + f (X (t ), U (t )) T (2)
cette comparaison.
avec T durée petite devant la plus faible des constantes de temps
du procédé continu. 1.3.1 Comparaison avec la commande vectorielle
Si cette intégration au premier ordre ne conduit pas à un modèle
Pour les machines asynchrones utilisées en variation de vitesse, la
assez représentatif pour la durée considérée, un modèle d’ordre
méthode de commande du couple la plus répandue dans l’industrie
supérieur peut être utilisé.
est sans doute la commande dite vectorielle [D 3 563]. Elle entre dans
le cas plus général des commandes pour lesquelles la sortie du
contrôleur est un vecteur de contrôle à appliquer au procédé continu
1.2 Opérations réalisées lors de chaque et pour lesquelles un algorithme de commutation est utilisé pour
période d’échantillonnage transformer ce vecteur de contrôle en configurations du modulateur
d’énergie. Dans le cas de la commande vectorielle pour la machine
Lors de chaque occurrence de calcul, les opérations représen- asynchrone, le vecteur de contrôle représente les tensions à appli-
tées sur la figure 1 sont réalisées. quer aux bornes de la machine, l’algorithme de commutation est une
De manière générale, l’étape Mesures consiste à obtenir des modulation de largeur d’impulsion (MLI) qui détermine les instants
informations sur l’état du système à l’instant d’échantillonnage d’ouverture et de fermeture des interrupteurs de l’onduleur [D 3 643].
d’indice k : Les tensions à appliquer aux bornes de la machine sont déterminées
par des correcteurs généralement de type proportionnel
– soit en mesurant directement des grandeurs d’état apparte- intégral [D 3 564] réglés à partir d’un modèle dans lequel l’ensemble
ment au vecteur X (k ) (par exemple, les courants dans les enroule- onduleur-MLI est considéré par la commande comme un gain.
ments du stator) ;
– soit en mesurant des grandeurs utiles pour le calcul de la fonc-
tion f (par exemple, la position du rotor) ; Par opposition, l’approche prédictive permet de déterminer
– soit encore en utilisant des estimateurs ou observateurs (par directement (sans modulateur) la configuration de l’onduleur
exemple, pour le flux rotorique d’une machine asynchrone [D 3 564]). en se basant sur un modèle de l’ensemble onduleur-machine
comprenant à la fois des variables discrètes et continues (et
Ensuite, pour chaque configuration admissible i du convertisseur,
donc prenant en compte l’aspect discret de l’état de l’ondu-
un modèle de l’ensemble convertisseur-machine de la forme de
leur). Il a été montré que la commande prédictive permettait
l’équation (2) avec T égal à la période d’échantillonnage est utilisé
d’obtenir des dynamiques de couple supérieures à celles obte-
pour prédire l’état qu’atteindrait le système si la configuration i était
nues avec la commande vectorielle [7].
appliquée entre les instants k et k + 1. Le résultat de ces prédictions
129
4
130
Référence Internet
D2902
Commande numérique
à base de composants FPGA
d’une machine synchrone
4
Ilhem SLAMA-BELKHODJA
Laboratoire des systèmes électriques (LSE)
Professeur à l’ENIT (École nationale d’ingénieurs de Tunis)
et Ahmad Ammar NAASSANI
SATIE, Maître de conférences à l’Université d’Alep-Syrie
131
Référence Internet
D2902
4
de calcul sont négligeables en dépit de la complexité des algorithmes à
implanter. L’utilisation de ces solutions matérielles permet donc de retrouver
certaines performances analogiques tout en gardant les avantages des solu-
tions numériques. De plus, ces solutions permettent de répondre aux
nouvelles exigences des contrôles modernes. En effet, outre l’amélioration des
performances de contrôle à travers la réduction des temps de calcul, le paral-
lélisme des solutions matérielles permet d’intégrer sur une seule et unique
cible plusieurs algorithmes qui assurent différentes fonctionnalités et qui
peuvent travailler indépendamment les uns des autres. Par ailleurs, par rapport
aux solutions numériques standard utilisées dans les entraînements électri-
ques à vitesse variable, les FPGA offrent au concepteur un accès à la partie
architecture matérielle, puisque c’est le concepteur lui-même qui assure sa
conception. Néanmoins, ce nouveau degré de liberté présente une difficulté de
plus pour le concepteur puisque c’est à lui de mettre en œuvre l’architecture de
contrôle. Pour ce faire, lors de l’implantation d’algorithmes sur cible FPGA, il
est judicieux de se baser sur une approche méthodique plus automatisée et
moins intuitive. Cette approche consiste en une méthodologie de dévelop-
pement qui permet de résoudre l’adéquation entre l’algorithme de commande
à implanter et son architecture en vue d’effectuer une implantation optimisée
en termes de ressources consommées et de temps de calcul, tout en réduisant
le temps de développement.
Pour les entraînements électriques à vitesse variable, plusieurs algorithmes
de contrôle peuvent être utilisés. Ces algorithmes comportent souvent plu-
sieurs boucles de régulation imbriquées. Il s’agit des boucles de régulation de
courant, de vitesse, de position… La boucle de régulation du courant est
souvent la plus difficile à implanter car elle constitue généralement la partie la
plus complexe et la plus sensible de l’algorithme de commande. Les autres
boucles de régulation sont relativement plus simples à implanter. Dans ce dos-
sier, on s’intéresse particulièrement à l’implantation sur cible FPGA de
techniques de contrôle du courant les plus couramment utilisées pour la
commande d’une machine synchrone. Il s’agit des techniques de contrôle
basées sur :
– le contrôle ON/OFF ;
– le contrôle par régulateurs PI.
Dans ce qui suit, l’apport et l’intérêt de l’utilisation des FPGA comme support
pour l’implantation de ces techniques de contrôle de courant sont discutés et
analysés.
132
Référence Internet
D2902
CLB Configurable Logic Bloc VHDL Very High Speed Integrated Circuit
LUT
MLI
Look-up Table
NL
terme linéaire
133
Référence Internet
D2902
4
calculs numériques.
M
Au-delà des solutions numériques standard, les nouvelles solu- U D
tions numériques telles que les FPGA peuvent aussi être e X q
flip-flop
considérées comme étant des solutions numériques appropriées
pour l’implantation des algorithmes de commande. Par ailleurs, le Clk
parallélisme inhérent des composants FPGA ainsi que leurs grandes Enable
capacités de calcul permettent de réaliser des techniques de Reset
contrôle avec des délais de temps d’exécution très petits en dépit
de la complexité des algorithmes. L’utilisation des FPGA permet Clk : horloge
donc de retrouver certaines performances analogiques en augmen- Enable : validation
tant la bande passante des contrôles et en affinant leur résolution Reset : remise à zéro
temporelle.
Figure 2 – Structure d’une cellule logique
134
Référence Internet
D2902
Sous-
4. Méthodologie algorithme n
4
FPGA est une démarche qui nécessite une parfaite maîtrise des pro- dants et réutilisables tels que les régulateurs, les fonctions de
cessus de conception et un travail spécifique d’adéquation entre modulation, les estimateurs, les opérateurs vectoriels… Ainsi, le
l’algorithme et l’architecture de commande à intégrer. Donc, un concepteur doit extraire un maximum de modules réutilisables en
savoir-faire méthodologique est nécessaire aux concepteurs utili- vue de rendre possible leur réutilisation comme des éléments d’une
sant les composants de type FPGA afin de satisfaire l’ensemble des bibliothèque spécifique. En même temps, l’extraction des modules
contraintes inhérentes à l’implantation, tout en apportant une flexi- doit être effectuée de manière hiérarchique afin d’être adaptée à la
bilité de développement suffisante. Par ailleurs, les applications de complexité de la conception.
commande de machines électriques sont des applications qui
décloisonnent un savoir-faire dans plusieurs domaines. En effet,
cela nécessite du concepteur la maîtrise d’un savoir-faire dans les 4.2 Étape de simulation
domaines de l’électronique de puissance, des machines électriques
et de leur commande. Cette difficulté pousse les concepteurs à pré- La procédure de simulation est effectuée en utilisant le logiciel
férer les implantations standard des solutions logicielles, leur évi- Matlab-Simulink (cf. [Doc. D 2 902]). L’objectif de cette étape est de :
tant d’ajouter à la connaissance des domaines précédemment cités, – vérifier la fonctionnalité de l’algorithme de contrôle lorsqu’il
celui de la microélectronique. Par conséquent, l’implantation des est inséré dans l’application considérée ;
algorithmes de contrôle sur de nouvelles solutions matérielles tels – déterminer une période d’échantillonnage et un format à
que les FPGA doit suivre des étapes bien déterminées afin de guider virgule fixe pour chaque variable qui permettent d’atteindre les
le concepteur et faciliter le processus de conception. performances de contrôle souhaitées.
Plusieurs méthodologies de développement pour la conception La vérification de la fonctionnalité de l’algorithme est effectuée à
d’architectures matérielles sont citées en bibliographie [2] [3] [4] travers le développement d’un modèle fonctionnel en utilisant les
[5]. Elles ont toutes été conçues en ayant comme objectif le déve- blocs en temps continu de Matlab-Simulink. L’algorithme de
loppement d’architectures génériques et réutilisables afin de pou- commande est par la suite discrétisé et normalisé. La quantification
voir les réutiliser dans différentes applications. La notion de de l’algorithme de commande discrétisé et normalisé est alors effec-
réutilisabilité est toujours de première importance étant donné tuée en étudiant l’influence de la période d’échantillonnage et celle
qu’elle permet de créer une bibliothèque de modules réutilisables du format à virgule fixe sur les performances de contrôle. Plusieurs
appelés aussi fonctions IP (Intellectuel Property ). La spécificité de méthodes analytiques sont citées en bibliographie portant sur la
la méthodologie de développement utilisée dans ce travail est détermination du format et de la période d’échantillonnage [6] [7].
qu’elle est facile à appréhender par l’ingénieur électrotechnicien Il est aussi possible de réaliser l’opération de quantification par
sans qu’il soit expert en microélectronique. Les étapes de dévelop- simulation à travers le développement d’un modèle de spécification
pement de l’architecture à implanter sont principalement effec- à virgule fixe de l’algorithme de commande discrétisé et normalisé.
tuées via le logiciel Matlab-Simulink ainsi que les outils CAO des Ce modèle peut être développé en utilisant la toolbox « fixed point »
solutions matérielles (cf. [Doc. D 2 902]). Les différentes étapes de de Matlab-Simulink (cf. [Doc. D 2 902]).
la méthodologie de développement considérée sont détaillées
dans ce paragraphe. Une fois le développement du modèle de spécification discret et
à virgule fixe achevé, un GFD (graphe de flot de données ) est
défini pour chaque sous-algorithme des différents modules
extraits lors de l’étape de partitionnement modulaire. Un algo-
4.1 Partitionnement modulaire rithme donné peut être décrit de différentes manières. Le GFD
de l’algorithme de commande constitue une description graphique de l’algorithme, où ce dernier
est décomposé en plusieurs opérations élémentaires implantables
Cette étape est spécialement importante lorsque les algorithmes telles que l’addition, la soustraction, la multiplication, le retard, la
à implanter sont de nature complexe. En effet, l’objectif de cette comparaison, les fonctions trigonométriques… Le GFD mentionne
étape est de décomposer l’algorithme de commande à implanter en aussi le format à virgule fixe utilisé.
plusieurs « sous-algorithmes » appelés modules ayant des fonc-
tions bien définies (figure 3). Cela permet, d’une part, de faciliter les Exemple : la figure 4a présente les GFD de la transformation de
conceptions à réaliser, et d’autre part, de minimiser le temps de Clarke [8] [9]. Le GFD présente clairement la dépendance de données
développement. Cependant, le partitionnement modulaire d’un et le parallélisme inhérent de l’algorithme considéré. Il donne ainsi
algorithme de commande nécessite une certaine réflexion de la part une idée sur le séquencement qui doit être mis en œuvre lors de
du concepteur. Ce dernier doit partitionner l’algorithme de manière l’élaboration de l’architecture de commande.
135
4
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Référence Internet
D2903
Commande numérique
des convertisseurs d’électronique
de puissance
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Référence Internet
D2903
4
– de la précision des mesures fournies par la partie interface puissance/com-
mande, notamment par rapport à la pleine échelle des convertisseurs A/N
utilisés.
Ainsi, la solution utilisée pour implanter l’algorithme constitue un élément
clé pour garantir les performances de contrôle souhaitées. Comme mentionné
précédemment, la majorité des solutions utilisées comme support pour
implanter les algorithmes de commande sont des solutions numériques vu les
avantages qu’elles procurent (immunité numériques vis-à-vis des perturba-
tions, flexibilité de modification...). Depuis leur introduction au marché pendant
les années 1970, les solutions numériques ne cessent de progresser en termes
de capacités de calcul et d’intégration. Avec la révolution technologique en
électronique numérique, certaines limites qui caractérisaient l’utilisation des
solutions numériques (délais dus au temps de calcul, utilisation de format
virgule fixe...) ont été récemment contournées. En effet, les nouvelles solutions
numériques sont devenues bien plus rapides avec une plus grande capacité de
calcul et d’intégration.
Cet article a pour objectif essentiel de mettre en évidence les apports et la
contribution des nouvelles solutions numériques utilisées de nos jours dans le
pilotage des convertisseurs d’électronique de puissance, tout en spécifiant
leurs avantages et inconvénients ainsi que leur aptitude à répondre aux
contraintes et défis de contrôles modernes. Pour ce faire, les solutions numéri-
ques ont été répertoriées en trois grandes familles [12] :
– les solutions numériques logicielles (les microcontrôleurs et les contrôleurs
à base de DSP) ;
– les solutions numériques matérielles (FPGA, ASIC...) ;
– les solutions numériques hybrides.
Des méthodologies de développement standards et dédiées à l’implantation
d’algorithmes de commande de convertisseurs d’électronique de puissance
sont aussi présentées et détaillées. L’objectif de ces méthodologies étant de
réduire le temps de développement (communément appelé « time to market »)
et de faciliter le processus d’implantation en le rendant plus automatisé et
moins intuitif.
Cet article est subdivisé en quatre parties. La première partie porte sur les
contraintes de commande numérique des convertisseurs d’électronique de
puissance. Ensuite, les deuxième et troisième parties présentent respecti-
vement les solutions numériques logicielles et matérielles utilisées dans les
applications de contrôle des convertisseurs d’électronique de puissance. Enfin,
la dernière partie traite les tendances futures de commande de convertisseurs
de puissance basées sur des solutions numériques hybrides (logicielles/
matérielles).
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Référence Internet
D2903
4
constituée de deux éléments. Le premier élément permet de – une implantation d’algorithmes plus complexes. Les perfor-
transférer les signaux de commande calculés par la partie mances de contrôle souhaitées nécessitent l’implantation de fonc-
commande vers les convertisseurs de puissance. Il est basé tions algorithmiques de plus en plus complexes. À titre d’exemple,
sur l’électronique de pilotage des interrupteurs de puissance les commandes tolérantes aux défauts pour des applications où la
et inclut généralement un étage d’isolation galvanique entre continuité de service est primordiale (micro-réseaux, voitures élec-
parties puissance et commande (à base de transformateurs triques, avionique, traction...) sont plus complexes et nécessitent
haute fréquence ou optocoupleurs) associé à un étage de réaliser en temps réel l’opération de détection/isolation des
d’amplification du niveau de tension des signaux de défauts puis la reconfiguration des algorithmes de contrôle. Par
commande. Quant au second élément, il inclut les capteurs ailleurs, les commandes futures tendent à inclure de nouvelles
électriques/mécaniques et assure le traitement électronique fonctionnalités ayant pour objectifs essentiels l’optimisation de la
des mesures fournies par ces capteurs (isolation galvanique consommation/génération de l’énergie électrique ainsi que l’amé-
des mesures, mise en forme, adaptation d’impédance, réglage lioration de la stabilité dynamique et de la qualité d’énergie électri-
des gains et des offsets, filtrage des perturbations...). Il est à que des systèmes contrôlés [7] ;
noter que dans certains cas, on y trouve aussi de l’électroni- – la flexibilité et la portabilité. La flexibilité de modification des
que de conversion analogique/numérique (A/N) lorsque la programmes implantés permet d’ajouter des modifications et amé-
cible numérique utilisée n’inclut pas de convertisseurs A/N ; liorations aux programmes préexistants. Par ailleurs, la portabilité
– la partie commande, qui est subdivisée en deux niveaux des programmes implantés permet de changer de cible numérique
hiérarchiques. Le niveau hiérarchique basique assure le sans avoir à développer de nouveau les programmes à implanter ;
contrôle rapproché du convertisseur de puissance en calculant – une simplicité d’utilisation. Une grande importance est accor-
les signaux de commande à partir des mesures fournies par la dée à la simplicité d’utilisation des solutions numériques et des
partie interface puissance/commande et des consignes de outils logiciels qui leurs sont associés. Cela réduit le temps de
référence qu’il reçoit. Ce contrôle rapproché est réalisé via un développement et simplifie le processus d’implantation. Concer-
algorithme de commande implanté sur une cible analogique nant les solutions numériques logicielles, les premières implanta-
ou numérique. Notons ici que les premières implantations tions furent réalisées en utilisant un langage de programmation
d’algorithmes de commande de convertisseurs d’électronique bas niveau (communément appelé « langage machine ») tel que
de puissance étaient réalisées sur des cibles analogiques. Par l’Assembleur. L’utilisation de ce langage nécessitait une
la suite, les cibles numériques sont devenues les plus utilisées connaissance détaillée de l’architecture matérielle des proces-
vu leurs avantages décisifs marqués par la révolution techno- seurs, périphériques et bus de communication de la cible à pro-
logique en électronique numérique des dernières décennies. grammer. Cela rendait le développement assez difficile et lourd à
Quant au niveau hiérarchique élevé, il permet d’envoyer des mettre en œuvre. Actuellement, des langages avec un niveau
consignes de référence à la partie commande moyennant une d’abstraction plus élevé (tels que le C, C++, les systèmes d’exploi-
interface homme machine (IHM) ou bien un algorithme de tation nommés OS pour Operating Systems...) a rendu bien plus
gestion implanté sur une autre cible numérique [5]. facile l’usage et la programmation des solutions numériques logi-
cielles. Par ailleurs, les constructeurs de solutions numériques
logicielles fournissent des programmes et fonctions prédéfinies
permettant de gérer aisément tous les périphériques utilisés. Ainsi,
l’opération d’implantation sur solutions numériques logicielles est
1. Contraintes de commande devenue plus simple et ne nécessite plus une connaissance
détaillée de l’architecture matérielle de la cible à programmer.
numérique des conver- Quelques années auparavant, la majorité des solutions numé-
tisseurs d’électronique riques logicielles réalisaient leurs calculs avec un format virgule
fixe (nombre de bits constant : 8 bits, 16 bits, 32 bits ou 64 bits).
de puissance Dans ce cas, la difficulté d’implantation résidait essentiellement
dans la manipulation des formats à virgule fixe vu qu’il fallait faire
attention à la dynamique des variables, aux risques de déborde-
La figure 1 présente la structure générale d’un convertisseur ment de format et aux erreurs de quantification. Notons qu’il était
d’électronique de puissance commandé. Comme expliqué précé- possible aussi d’effectuer des calculs à virgule flottante moyennant
demment, cette structure est subdivisée en trois parties à savoir la l’utilisation de bibliothèques spécifiques en langage C au
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Référence Internet
D2905
4
1. Modélisation de l’étage DC/AC et dimensionnement D 2 905 - 2
du filtre LC..............................................................................................
1.1 Structure de l’étage DC/AC d’une génération distribuée
monophasée.............................................................................................. — 2
1.2 Dimensionnement du filtre LC................................................................. — 3
2. Structure de contrôle par régulateur P-PI ..................................... — 3
2.1 Synthèse des correcteurs P et PI. Boucle de régulation du courant..... — 4
2.2 Synthèse des correcteurs P et PI. Boucle de régulation de la tension.... — 4
3. Structure de contrôle à base de correcteurs résonnants .......... — 5
3.1 Propriété du correcteur résonnant .......................................................... — 5
3.2 Régulation par correcteurs P-CR ............................................................. — 6
3.3 Régulation par correcteurs CR-CR........................................................... — 8
3.4 Implantation numérique sur cible DSP de la commande
par correcteurs résonnants de l’étage DC/AC ........................................ — 9
3.5 Mise en œuvre expérimentale de la commande par régulateur
CR-CR ......................................................................................................... — 9
4. Conclusion .............................................................................................. — 12
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. D 2 905
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Référence Internet
D2905
COMMANDE D’UN ÉTAGE DC/AC MONOPHASÉ INCLUS DANS UN SYSTÈME DE GÉNÉRATION DISTRIBUÉE MONOPHASÉE ______________________________
4 système de manière à ce que la tension de sortie délivrée soit une tension sinu-
soïdale d’amplitude et fréquence fixes quelle que soit la variation de la charge
qu’elle alimente. Pour cela, la structure de l’étage DC/AC d’une génération distri-
buée monophasée fonctionnant en mode isolé ainsi que sa modélisation sont
présentées en premier lieu. Le dimensionnement d’un filtre LC utilisé pour
extraire le fondamental et éliminer les hautes fréquences de la tension de sortie
du convertisseur DC/AC est étudié. Ensuite, les différentes techniques de
commandes considérées sont détaillées. La première commande est celle basée
sur l’utilisation de correcteurs proportionnel (P) et proportionnel intégral (PI). La
présence d’erreur de traînage en régime permanent entre la tension régulée et sa
référence est l’inconvénient majeur de cette commande. Pour y remédier, deux
autres commandes à base de correcteurs résonnants (CR) sont étudiées. Ces cor-
recteurs permettent d’avoir une erreur statique nulle entre la tension régulée et
sa référence. L’intérêt de ces correcteurs pour l’application considérée ainsi que
différentes méthodes de synthèse de leurs gains sont présentés. La vérification
de la fonctionnalité de ces commandes sur l’environnement logiciel Matlab-
Simulink a permis d’illustrer les performances et les limites de chacune. En outre,
la commande à base de correcteurs résonnants a été testée expérimentalement
en utilisant un banc d’essais expérimental à base DSP TMS320F2808 de la firme
Texas Instruments. Les résultats expérimentaux obtenus dans ce cas prouvent
l’intérêt et l’efficacité de ce type de correcteurs pour l’application considérée.
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Référence Internet
D2905
_______________________________ COMMANDE D’UN ÉTAGE DC/AC MONOPHASÉ INCLUS DANS UN SYSTÈME DE GÉNÉRATION DISTRIBUÉE MONOPHASÉE
Figure 1 – Étage DC/AC d’une génération distribuée monophasée Les harmoniques dominants appliqués aux bornes de la capacité
C sont les harmoniques d’ordre 3, 5, 7, 9, 11, etc. Ainsi, il est
nécessaire de concevoir le filtre LC avec une fréquence de réson-
En appliquant la transformée de Laplace à l’équation (1) on nance entre les fréquences des harmoniques dominants et la
obtient : fréquence de commutation du convertisseur fixée dans ce cas à
10 kHz. Pour cela, la fréquence de résonnance fres doit vérifier la
Vconv − VC relation :
iL = (2)
4
R + Ls
11 × 50 Hz = 550 Hz < fres < f conv = 10 kHz (7)
Quant au courant inductif iL parcourant l’inductance L, il s’exprime
selon la relation (3) : Afin d’atteindre cet objectif, les valeurs de L et C sont choisies
pour une fréquence de résonnance fres égale à 1 kHz qui vérifie
dVC VC bien la relation (7). Les valeurs considérées sont données dans le
iL = iC + i ch = C + (3) tableau 1.
dt Z ch
La figure 2 présente le diagramme de Bode de la fonction de
À partir des équations (1) et (3), la relation entre la tension à transfert de VC /Vconv pour les valeurs de L et C choisies en variant
l’entrée du filtre Vconv et celle filtrée VC est donnée par : la charge. Cette figure 2 montre l’effet de résonance à une
fréquence égale à 1 kHz qui est d’autant plus grande que la valeur
d 2VC L dV R d’impédance Zch est grande. Il est à noter également que pour la
Vconv = LC + + RC C + 1+ VC (4) fréquence fondamentale, un léger gain et déphasage sont intro-
dt 2 Z ch dt Z ch duits. Cela est essentiellement dû à la résistance R de l’enroule-
ment de l’inductance L. Par ailleurs, un gain de l’ordre de – 40 dB
En appliquant la transformée de Laplace, la fonction de transfert
est obtenu pour une fréquence égale à la fréquence de
VC /Vconv obtenue est une fonction du second ordre donnée par :
commutation du convertisseur de 10 kHz. Dans ce cas, les hautes
fréquences du contenu harmonique de la tension Vconv sont élimi-
1 nées et seule la composante fondamentale de fréquence 50 Hz va
VC LC passer.
= (5)
Vconv 1 R 1 R
s2 + + s + +
Z chC L LC LCZ ch
2. Structure de contrôle
1.2 Dimensionnement du filtre LC par régulateur P-PI
Le filtre LC est conçu pour atténuer les harmoniques de tension
autour de la fréquence de commutation du convertisseur fconv . Ce paragraphe porte sur la commande de type Proportion-
Ainsi, les valeurs de L et C doivent être choisies de telle sorte que nel-Proportionnel Intégral (P-PI) [5] [6] [7] de l’étage DC/AC d’un
le contenu harmonique de Vconv soit filtré, tout en laissant passer système de génération distribuée monophasée fonctionnant en
la fréquence fondamentale de la tension générée [4] sans atténua- mode isolé. La figure 3 montre le schéma de principe de cette
tion ou déphasage. Dans le cadre de ce travail, la fréquence fonda- commande.
mentale de la tension de référence est égale à 50 Hz. Quant à la
fréquence de résonance fres du filtre LC, elle est exprimée par la L’entrée du régulateur PI est l’erreur entre la tension de
relation : référence VC* et la tension mesurée VC . La compensation du
courant ich à la sortie du régulateur PI permet de calculer le cou-
1 rant de référence iL* aux bornes de l’inductance. Ensuite, une satu-
fres = (6)
2π LC ration est ajoutée pour le courant iL* en vue de protéger le
système contre les forts appels en courant, notamment durant les
La sélection des valeurs de L et C reste toujours un compromis. régimes transitoires.
En effet, ces valeurs doivent être sélectionnées pour obtenir une
fréquence de résonance adéquate assurant l’élimination des K
composantes hautes fréquences de la tension VC et en même iL* = K pv (VC* − VC ) + iv (VC* − VC ) + i ch (8)
s
temps extraire sa fréquence fondamentale. Il est à noter dans ce
cas qu’utiliser de grandes valeurs de l’inductance L ou de la capa-
Une boucle interne de régulation du courant assurée par un correc-
cité C conduit à une inductance et capacité encombrantes avec un
teur proportionnel ayant comme entrée l’erreur entre le courant de
fort appel de courant iC à vide. Toutefois, l’avantage du choix de
grandes valeurs de la capacité C est qu’il permet de générer plus référence iL* et le courant mesuré iL , et comme sortie la tension aux
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4
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D4268
4
Maître de Conférences à l’École nationale d’ingénieurs de Tunis
Université de Tunis El Manar, École Nationale d’Ingénieurs de Tunis
Laboratoire de systèmes électriques, LR11ES15 Tunis, Tunisie
Ilhem SLAMA-BELKHODJA
Professeur des universités
Université de Tunis El Manar, École nationale d’ingénieurs de Tunis
Laboratoire de systèmes électriques, LR11ES15 Tunis, Tunisie
et Éric MONMASSON
Professeur des universités
Laboratoire SATIE-IUP GEII, Université de Cergy-Pontoise, Cergy-Pontoise, France
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Référence Internet
D4268
des énergies non renouvelables est observée au fur et à mesure que l’on
s’approche de l’échéance de leur épuisement. Cela constitue la raison décisive
pour laquelle, dans un futur proche, aussi bien au niveau national qu’interna-
tional, les réseaux électriques vont évoluer vers l’intégration croissante de
productions décentralisées d’énergie électrique, d’origines solaire ou éolienne,
ainsi que de dispositifs de stockage d’énergie électrique. C’est pourquoi,
actuellement, plusieurs projets pilotes de recherche se focalisent sur le
nouveau concept de microréseau. Celui-ci peut être décrit comme étant un
système d’énergie intégré incluant des installations locales de génération
d’énergie électrique (microturbines, panneaux photovoltaïques, mini-
éoliennes, etc.), des charges électriques, des installations de stockage
d’énergie électrique (batteries, supercondensateurs) et un système de supervi-
sion et de gestion des flux énergétiques. Les microréseaux sont destinés à
assurer, pour un certain nombre de consommateurs, une génération décentra-
lisée de l’énergie électrique et un approvisionnement local d’énergie
électrique.
Le fonctionnement d’un microréseau nécessite une gestion intelligente et
communicante de l’ensemble de ses constituants en vue d’assurer la disponi-
bilité de l’énergie électrique dans un contexte de hausse de demande et avec
4
une offre d’énergie décentralisée, intermittente et volatile. Cela a poussé plu-
sieurs chercheurs et universitaires à effectuer des travaux de recherche sur le
nouveau concept de microréseau. La problématique traitée dans cet article
porte sur l’amélioration de l’efficacité énergétique dans un microréseau AC tri-
phasé. Elle est motivée par le fait que, de manière générale, les charges ne
bénéficient que de la partie « active » de l’énergie fournie alors qu’ils consom-
ment aussi une partie « réactive » et « harmonique » de l’énergie, ce qui
surcharge le microréseau. C’est pour cela qu’il est avantageux de compenser
les parties réactive et harmonique de l’énergie via des solutions appropriées.
Les solutions classiques utilisées à cette fin peuvent être classées en deux
catégories, à savoir les solutions passives telles que les batteries de condensa-
teurs ou de filtres passifs et les solutions actives telles que les filtres actifs de
puissance. Cela étant dit, de récents travaux de recherche ont montré que la
compensation des énergies réactives et harmoniques peut être effectuée avec
des convertisseurs multifonctions (CMF). Ces convertisseurs sont utilisés à
la base pour faire l’interface entre des sources d’énergie renouvelables (SER)
et les lignes de transport d’énergie électrique d’un microréseau. Leur fonction-
nalité peut être étendue pour réaliser des fonctions auxiliaires qui assurent la
compensation de la partie harmonique et réactive de l’énergie consommée par
des charges locales se trouvant à proximité des CMF. La solution à base de
CMF s’adapte bien au nouveau concept émergeant de microréseau étant
donné que ce dernier est susceptible d’intégrer différents systèmes reposant
sur des SER et présente une structure communicante bidirectionnelle d’infor-
mations entre ses différents constituants. Par ailleurs, cette solution est
envisageable étant donné que lorsque les tensions au niveau des lignes de dis-
tribution d’énergie électrique d’un microréseau sont équilibrées et présentent
un faible contenu harmonique, la compensation de la partie harmonique et
réactive de l’énergie consommée par une charge s’effectue essentiellement par
la compensation des courants harmoniques et réactifs qu’elle consomme. Les
solutions actives standards utilisées pour traiter les courants harmoniques et
réactifs présentent les mêmes topologies que celles des convertisseurs côté
réseau (CcR) inclus dans les systèmes de génération à base de SER. Ajouté à
cela le fonctionnement intermittent ou à puissance réduite de ces systèmes de
génération, l’extension de la fonctionnalité des CcR vers des CMF assurera une
réduction de la consommation d’énergie à moindre coût et sans l’ajout de dis-
positifs additionnels dédiés à cette fin. L’utilisation des CMF est également
motivée par les performances de calcul élevées des nouvelles solutions numé-
riques qui permettent l’ajout de fonctions auxiliaires complexes sans délais de
temps de calcul excessifs.
Ainsi, l’article proposé a pour principal objectif de faire prendre conscience,
aux lecteurs, de l’évolution future des solutions d’amélioration de la qualité
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Référence Internet
D4268
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est approximée par une sinusoïde parfaite et les systèmes tripha- (3)
sés de tensions sont supposés équilibrés. Il est à noter qu’il existe
aussi des techniques complémentaires aux techniques de traite-
ment de l’onde de courant qui permettent de traiter l’onde de ten- L’équation (3) montre que la puissance instantanée d’un système
sion en vue d’assurer un système triphasé équilibré et sinusoïdal monophasé opérant en régime sinusoïdal n’est pas constante et
de tensions [D 4 264]. qu’elle est la somme d’un terme constant (Veff Ieffcos(ζ )) et d’un
terme oscillant avec une pulsation égale au double de la pulsation
de v (t ). En explicitant le terme oscillant de (3), on obtient la
relation (4), incluant aussi deux termes, et à partir de laquelle sont
1.1 Régime monophasé déduites les définitions standards des puissances active, réactive
et apparente :
1.1.1 Cas où le courant est sinusoïdal
(4)
La figure 1a présente un système monophasé opérant en régime
sinusoïdal et constitué d’une source de tension sinusoïdale v (t ) La relation (4) montre que la puissance instantanée p (t ) peut être
(représentant la source de tension du réseau dans un cas idéal) ali- décomposée en deux parties :
mentant une charge linéaire supposée de nature inductive et – une première partie (celle du premier terme) de valeur
consommant un courant i (t ). Ce système est représenté par les moyenne égale à Veff Ieffcos(ζ ) et qui a une composante oscillant
relations (1) et (2). La figure 1b donne les formes d’onde de v (t ) et autour de cette valeur moyenne à la pulsation 2ω. Il est à remar-
de i (t ). quer que, en supposant que , cette partie est toujours
de signe positif. Elle représente donc un flot de puissance unidirec-
(1) tionnel, partant de la source vers la charge ;
– une seconde partie (celle du second terme) de valeur moyenne
nulle et qui constitue une composante purement oscillatoire. Elle a
une pulsation égale à 2ω et une amplitude maximale égale à
(2) Veff Ieffsin(ζ ).
À partir de la relation (4) sont déduites trois définitions de puis-
où Veff et Ieff (respectivement Vm et Im) représentent respective- sances moyennes, à savoir : la puissance active (notée P ), la puis-
ment les valeurs efficaces (respectivement les valeurs maximales) sance réactive (notée Q ) et la puissance apparente (notée S ).
P [1 – cos(2wt)]
(P,Q) + Vm
i (t ) + Im V(t) Q
P
0 0
v (t ) Charge
i(t)
– Im
– Vm p(t)
0 10 ms 20 ms 30 ms 40 ms 0 10 ms 20 ms 30 ms 40 ms
– Q sin(2wt)
Figure 1 – Charge linéaire alimentée par une tension sinusoïdale, formes d’ondes de v (t ) et i (t ), et décomposition de la puissance instantanée
p (t )
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La puissance active P est définie comme étant la valeur supérieures à la fréquence fondamentale. La puissance active ins-
moyenne de p (t ), soit la valeur moyenne du premier terme de tantanée s’exprime donc comme suit :
l’équation (4) et s’exprime avec la relation (5). L’unité de mesure
de cette puissance est le watt (W) :
(10)
(5)
4
reformulée selon la relation suivante :
(11)
(7)
La figure 1c illustre l’évolution de la puissance instantanée p (t ) À partir de (10) sont déduites quatre définitions de puissances
et des deux termes qui la composent selon la relation (7). Comme moyennes. Outre les puissances active, réactive et apparente
le montre cette figure 1c, pour un système monophasé, caractérisé caractérisant le cas d’un courant sinusoïdal, une puissance supplé-
par un déphasage ζ non nul, l’échange instantané de puissance mentaire connue sous le nom de puissance déformante (notée
n’est pas unidirectionnel et n’est pas constant. D ) est ajoutée pour le cas d’un courant non sinusoïdal.
Une autre définition de puissance est utilisée pour définir les La puissance active P est définie comme étant la valeur
limites de fonctionnement et les grandeurs nominales des disposi- moyenne de p (t ), soit la valeur moyenne du premier terme de la
tifs électriques. Il s’agit de la puissance apparente définie par (8). relation (10). Elle s’exprime comme suit :
L’unité de cette puissance est le voltampère (VA). Cette puissance
est généralement utilisée pour représenter la valeur maximale que (12)
peut atteindre la puissance active lors d’un fonctionnement à fac-
teur de puissance unitaire, c’est-à-dire lorsque le déphasage ζ est La puissance réactive Q est définie comme étant la valeur crête
égal à zéro [2]. La définition du facteur de puissance sera détaillée du second terme de l’équation (10) et s’exprime selon la
au paragraphe 1.3 : relation (13) :
(8) (13)
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