Matériaux, Procédés de Mise en Forme, Traitement

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ROYAUME DU MAROC

OFPPT
Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du
Travail
Direction Recherche et Ingénierie de la Formation

RÉSUMÉ THÉORIQUE
& GUIDE DE TRAVAUX PRATIQUES

MODULE 12 : Matériaux,
Procédés de mise en forme, Traitements

Secteur : FABRICATION MÉCANIQUE


Spécialité : T.S.M.F.M.

Niveau : TECHNICIEN SPÉCIALISÉ


Document élaboré par :

Nom et prénom
FLOREA FLORIAN CDC GM DRIF

Révision linguistique
-
-
-

Validation
- ETTAIB Chouaïb
-
-

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SOMMAIRE

Page
Présentation du module

Résumé de théorie
1. Types de conception 19
2. Classes de matériaux et types de procédés 23
3. Caractéristiques des matériaux 30
4. Propriétés caractérisant un matériau 33
5. Diagramme d’équilibre fer/carbone 51
6. Désignation des fontes 66
7. Désignation des aciers 67
8. Élaboration de l’acier 71
9. La mise en œuvre 80
10. TRAITEMENTS THERMIQUES des aciers 88
11. Choix et utilisation des métaux 93
I. Bibliographie 111

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MODULE 12 : PARTIE 1:CHOIX ET DESIGNATION DES
MATERIAUX

Code : Durée : 15 heures

OBJECTIF OPÉRATIONNEL DE PREMIER NIVEAU


DE COMPORTEMENT

COMPORTEMENT ATTENDU

Pour démontrer sa compétence, le stagiaire doit


choisir et désigner des matériaux selon le besoin
selon les conditions, les critères et les précisions qui suivent.

CONDITIONS D’EVALUATION

• Travail individuel.
• À partir :
- de plan, de croquis ou de directives;
- de plan de définition des pièces avec des fonctions précises ;
- d’un cahier des charges ( fonctions et caractéristiques attendues ) ;
- d’une base de données;
• À l’aide :
- de normes ;
- de formulaires, abaques et diagrammes;
- d’une bibliographie technique de référence ;
- des catalogues fournisseurs ;

CRITERES GENERAUX DE PERFORMANCE

• Bonnes connaissances en technologie générale des matériaux ;


• Désignation correcte et respect des normes ;
• Utilisation exacte de la terminologie appropriée ;
• Démarche judicieuse d’approche et d’analyse de problème de choix de matériau;
• Choix méthodique et justifié d’un matériau en fonction des critères techniques et
économiques ;
• Souci du rapport qualité / prix
• Analyse de la valeur

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OBJECTIF OPERATIONNEL DE PREMIER NIVEAU
DE COMPORTEMENT ( suite )

PRECISIONS SUR LE CRITERES PARTICULIERS DE


COMPORTEMENT ATTENDU PERFORMANCE

A. Désigner des matériaux métalliques ferreux - Respect de la normalisation


et non ferreux - Utilisation correcte de la terminologie
appropriée

B. Choisir un métal ferreux et non ferreux en - Justesse d’interprétation du cahier des charges
fonction des besoins et des performances - Choix en fonction des critères techniques et
mécaniques utiles en construction de économiques
qualité courante - Analyse de la valeur

C. Choisir le type d’essai mécanique en - Choix correct d’un type d’essai mécanique en
fonction de l’application envisagée fonction des caractéristiques à vérifier

D. Choisir les traitements thermiques (TT) et - Choix correct du TT et mécanique en fonction


mécaniques en fonction des performances des spécifications demandées par le cahier des
recherchées charges
- Bonnes connaissances au niveau des modes
opératoires des différentes techniques

E. Choisir le brut en fonction des critères - Choix en fonction des critères techniques et
techniques et économiques économiques
- Analyse de la valeur
- Dialoguer correctement avec un spécialiste

F. Choisir un matériau de synthèse en fonction - Choix en fonction des critères techniques et


de son utilisation et des performances économiques
mécaniques utiles en construction de - Analyse de la valeur
qualité courante et dialoguer avec un - Dialoguer correctement avec un spécialiste
spécialiste

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OBJECTIFS OPERATIONNELS DE SECOND NIVEAU

Le stagiaire doit maîtriser les savoirs, savoir-faire, savoir-percevoir ou savoir-être juges préalables
aux apprentissages directement requis pour l’atteinte de l’objectif opérationnel de premier niveau,
tels que :

Avant d’apprendre à désigner correctement les matériaux métalliques ferreux et non


ferreux (A) :

1. Connaître les principaux modes d’élaboration des métaux et alliages métalliques

Avant d’apprendre à choisir un métal ferreux et non ferreux en fonction des besoins et des
performances mécaniques utiles en construction de qualité courante (B) :

2. Définir les critères de choix et l’emploi économique des matériaux métalliques


3. Connaître les formes standards commercialisées et leurs coûts

Avant d’apprendre à choisir le type d’essai mécanique en fonction de l’application


envisagée (C) :

4. Indiquer les propriétés mécaniques des matériaux métalliques et les essais


correspondants

Avant d’apprendre à choisir les traitements thermiques et thermochimiques en fonction


des performances recherchées (D) :

5. Connaître les traitements thermiques et thermochimiques courants ainsi que les


améliorations des performances mécaniques associées

Avant d’apprendre à choisir le brut en fonction des critères techniques et économiques


(E) :

6. Connaître les principaux procédés d’obtention des pièces brutes : avantages et


inconvénients
7. Se soucier du rapport qualité / prix et délai
8. S’informer des nouvelles techniques de mise en forme des matériaux

Avant d’apprendre à choisir un matériau de synthèse en fonction de son utilisation et des


performances mécaniques utiles en construction de qualité courante et dialoguer avec un
spécialiste (F) :

9. Connaître la structure, les grandes familles et la désignation des matériaux de synthèses


10. Connaître le principe des procédés de mise en forme de ces matériaux

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MODULE 12 : PARTIE 2 : TRAITEMENTS ET PROCEDES DE
MISE EN FORME DES MATERIAUX

Code : Durée : 15 heures

OBJECTIF OPÉRATIONNEL DE PREMIER NIVEAU


DE COMPORTEMENT

COMPORTEMENT ATTENDU

Pour démontrer sa compétence, le stagiaire doit


proposer selon le besoin :
- des traitements thermiques, thermochimiques
- des traitements de surfaces
- des procédés de mise en forme des matériaux
selon les conditions, les critères et les précisions qui suivent.

CONDITIONS D’EVALUATION

• Travail individuel.
• À partir :
- de plans, de croquis ou de directives;
- de questions et problèmes posés par le formateur;
• À l’aide :
- de plans, de croquis ou de directives;
- de questions posées par le formateur;

CRITERES GÉNÉRAUX DE PERFORMANCE

• Désignation correcte des matériaux, respect des normes


• Choix justifié d’un traitement et des procédés en fonction des critères :
- techniques
- économiques
• Capacité à dialoguer avec un spécialiste dans le domaine

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OBJECTIF OPÉRATIONNEL DE PREMIER NIVEAU
DE COMPORTEMENT (suite)

PRECISIONS SUR LE CRITERES PARTICULIERS DE


COMPORTEMENT ATTENDU PERFORMANCE

A. Choisir un traitement thermique en fonction - Choix justifié en fonction des critères


du besoin techniques et économiques
- Dialoguer avec un spécialiste dans le
domaine (sous-traitant)
- Connaissances au niveau des modes
opératoires

B. Choisir un traitement de surface approprié - Choix justifié en fonction des critères


techniques et économiques
- Dialoguer avec un spécialiste dans le
domaine (sous-traitant)
- Connaissances au niveau des modes
opératoires

C. Sélectionner un procédé de mise en forme - Choix justifié en fonction des critères


des matériaux techniques et économiques

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OBJECTIFS OPERATIONNELS DE SECOND NIVEAU

Le stagiaire doit maîtriser les savoirs, savoir-faire, savoir-percevoir ou savoir-être juges


préalables aux apprentissages directement requis pour l’atteinte de l’objectif opérationnel de
premier niveau, tels que :

Avant d’apprendre à choisir un traitement thermique en fonction du besoin et dialoguer


avec un spécialiste (A) :

1. Identifier les éléments théoriques et pratiques essentiels à la compréhension des


traitements thermiques utilisés
2. Déterminer le ou les traitements thermiques adaptés à la réalisation de pièces
mécaniques et définir les paramètres de contrôle
3. Formuler les bonnes questions aux spécialistes des traitements thermiques
4. S’informer des nouvelles techniques dans le domaine des traitements thermiques

Avant d’apprendre à choisir un traitement de surface approprié et dialoguer avec un


spécialiste (B) :

5. Identifier les sollicitations et les causes de dégradations des pièces dans leurs
conditions d’utilisation
6. Déterminer le ou les traitements de surface adaptés à la réalisation de pièces
mécaniques et définir les paramètres de contrôle
7. Formuler les bonnes questions aux spécialistes des traitements de surface
8. S’informer des nouvelles techniques dans le domaine des traitements de surface

Avant d’apprendre à sélectionner le procédé de mise en forme des matériaux et


dialoguer avec un spécialiste (C) :

9. Identifier le procédé à mettre en œuvre pour la réalisation d’une pièce (fonderie;


déformation plastiques ; métallurgie des poudres ; collage et d’assemblage)
10. Adapter la géométrie de base à donner à la pièce en fonction du mode de fabrication
11. Évaluer l’intérêt d’une solution par rapport aux autres procédés
12. Formuler les bonnes questions aux spécialistes dans le domaine des procédés de mise
en forme
13. S’informer des nouvelles techniques dans le domaine des procédés de mise en forme

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MODULE 12 : Partie 1 : CHOIX ET DÉSIGNATION DES MATÉRIAUX

Code : Théorie : 50 %
Durée : 15 heures Travaux pratiques : 42 %
Responsabilité : D’établissement Evaluation : 8%

OBJECTIF OPÉRATIONNEL DE PREMIER NIVEAU


DE COMPORTEMENT
COMPÉTENCE

• Choisir et désigner des matériaux selon le besoin

PRÉSENTATION

Ce module de compétence générale pour le Technicien Méthodes se dispense


en cours des deux années du programme de formation, en partie en même
temps que le module usinage pièces simples. La relation entre la conception
de pièces de nature d’usage et leur faisabilité devra être un souci quotidien.

DESCRIPTION

L’objectif de ce module est de faire acquérir la compétence générale lui


permettant de répondre aux questions sur le choix, l’utilisation et la mise en
forme des matériaux lors de la conception des pièces mécaniques à partir d’un
cahier des charges. Il vise donc à rendre le stagiaire apte à communiquer avec
les spécialistes en matériaux et leur mise en forme en adoptant un
comportement méthodique et communicatif.

CONTEXTE D’ENSEIGNEMENT

• Bien que plusieurs éléments de connaissances et d’exercices pratiques de base puissent


se réaliser sur des moyens de laboratoire pour la réalisation des essais, les traitements
thermiques, il est très important de favoriser des recherches d’information sous forme
d’exposé.
• La documentation doit être disponible et il est important de faire le lien entre les la
technologie des matériaux et sa mise en œuvre en conception mécanique.
• Les stagiaires auront à faire en groupe des exposés sur des thèmes techniques d’usinage
(aciers, fontes, traitements thermiques, thermochimiques…).

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CONDITIONS D’EVALUATION

• Travail individuel

• A partir :
- D’un cahier des charges
- De consignes et directives : qualité, quantité et délai
- De plan de définition, de croquis à main levée
- Du parc machine disponible

• A l’aide :
- Des documents relationnels, des méthodes, des standards d’entreprise
- Des dossiers machines
- Des catalogues de fournisseurs des outils et outillages

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OBJECTIFS ELEMENTS DE CONTENU

11. Connaître les principaux modes - Le haut fourneau


d’élaboration des métaux et alliages - Différents types de fours
métalliques - Modes d’élaboration des métaux :
• Fontes
• Aciers
- Eléments d’addition

A. Désigner les matériaux métalliques - Désignation normalisée des :


ferreux et non ferreux • aciers
• fontes
• alliages d’aluminium
• alliages de cuivres
- Codification et désignation commercialisée
- Utilisation des catalogues techniques
- Utilisation de la terminologie appropriée
12. Définir les critères de choix et l’emploi - Critère de la fonction à remplir
économique des matériaux métalliques - Critère de résistance
- Critère économique
13. Connaître les formes standard - Dimensions normalisées
commercialisées et leurs coûts - Série RENARD
- Rond
- Plat
- Tube
- Différent type de profiles
- Principaux fournisseur dans la région
- Utilisation des catalogues constructeurs
B. Choisir un métal ferreux et non - Interprétation du cahier des charges
ferreux en fonction des besoins et des - Choix en fonction des critères techniques et
performances mécaniques utiles en économiques
construction de qualité courante - Analyse de la valeur
14. Indiquer les propriétés mécaniques des - Essais de traction : ténacité
matériaux métalliques et les essais - Essais de résilience : résistance au choc
correspondants - Essais de dureté (B, V, R) : dureté
- Essais d’endurance (fatigue) : endurance
C. Choisir le type d’essai mécanique en - Choix d’un type d’essai mécanique en
fonction de l’application envisagée fonction des caractéristiques à vérifier

15. Connaître les traitements thermiques et - La trempe, Le revenu, Le recuit

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thermochimiques courants ainsi que les - La cémentation
améliorations des performances - La nitruration
mécaniques associées - Carbonitruration

D. Choisir les traitements thermiques - Choix du TT et TC en fonction des


(TT) et thermochimique (TC) en spécifications demandées par le cahier des
fonction des performances recherchées charges
- Modes opératoires
- Dureté et usinage

16. Connaître les principaux procédés - Différent type de moulage


d’obtention des pièces brutes : avantages - Forgeage
et inconvénients - Estampage

17. Se soucier du rapport qualité / prix et - Avantages et inconvénients des différents


délai procédés d’obtention de brut
- Choix du procédés en fonction de : la
quantité, la qualité, le prix et le délai

- Procédés automatiques de :
18. S’informer des nouvelles techniques de • Moulage
mise en forme des matériaux • Forgeage etc
- Recherche d’information et exposés
techniques

- Choix en fonction des critères techniques et


E. Choisir le brut en fonction des critères économiques
techniques et économiques - Analyse de la valeur
- Contact des spécialistes en forgeage,
estampage et moulage

- Les polymères : structures et le propriétés


19. Connaître la structure, les grandes de mise en œuvre
familles et la désignation des matériaux - Matériaux thermoplastiques (types
de synthèses courants)
- Matériaux thermodurcissables (types
courants)
- Les matériaux composites
- Désignation

- Mise ne formes des polymères :


20. Connaître le principe des procédés de • Extrusion
mise en forme de ces matériaux • Injection
• Thermoformage
• etc
- Matériaux composites

F. Choisir un matériau de synthèse en - Conception des pièces plastiques :


fonction de son utilisation et des dimensions, formes

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performances mécaniques utiles en courantes…précisions….
construction de qualité courante et - Choix en fonction des critères techniques et
dialoguer avec un spécialiste économiques
- Analyse de la valeur
- Contact des spécialistes dans le domaine des
composites

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MODULE 12 : Partie 2 : TRAITEMENT ET PROCEDES DE MISE EN
FORME DES MATÉRIAUX

Code : Théorie : 67 %
Durée : 15 heures Travaux pratiques : 25 %
Responsabilité : D’établissement Evaluation : 8%

OBJECTIF OPERATIONNEL DE PREMIER NIVEAU


DE COMPORTEMENT

COMPETENCE

• Choisir les traitements et les procédés de mise en forme des pièces


en fonction du cahier des charges.

PRESENTATION

Ce module de compétence générale pour les Techniciens Méthodes se


dispense en deuxième et troisième semestre du programme de formation.

DESCRIPTION

L’objectif de ce module est de faire acquérir la compétence générale pour


conférer au méthodistes les bases nécessaires à l’analyse de fabrication des
pièces brutes en tenant compte des procédés de mise en forme des pièces en
fonderie et estampage… et en proposant divers traitements pour répondre au
exigences de cahier des charges (dessin de définition) et de conception
(dureté, traitements thermiques, thermochimique, traitement de surface). La
relation entre la conception de pièces et leur faisabilité devra être un souci
quotidien. Il vise donc à rendre le stagiaire apte à communiquer avec les
spécialistes en traitements thermiques et de surfaces et des spécialistes de
mise en forme des matériaux : fonderie, estampage, forgeage… en adoptant
un comportement méthodique et communicatif.

CONTEXTE D’ENSEIGNEMENT

• Bien que plusieurs éléments de connaissances et d’exercices pratiques de base puissent


se réaliser sur des moyens de laboratoire comme la réalisation des essais, les
traitements thermiques, il est très important de favoriser des recherches
d’information sous forme d’exposé.
• La documentation doit être disponible et il est important de faire le lien entre les la
technologie des matériaux et sa mise en œuvre en conception mécanique.
• Viser aussi l’analyse des modes opératoires dans le cas des traitements.

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CONDITIONS D’EVALUATION

• Travail individuel.

• À partir :
- d’un cahier des charges ;
- de consignes et directives : qualité, quantité et délai ;
- de plan de définition, de croquis à main levée ;
- du parc machine disponible ;

• À l’aide :
- des documents relationnels, des méthodes, des standards d’entreprise ;
- des dossiers machines;
- des catalogues de fournisseurs des outils et outillages ;

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OBJECTIFS ÉLÉMENTS DE CONTENU

14. Identifier les éléments théoriques et pratiques - Modification des structures et de la constitution
essentiels à la compréhension des traitements - Les alliages : constitution et structure
thermiques utilisés - Diagramme d’équilibre
- Lignes de transformation
- Digramme Fer-Carbone

15. Connaître les différentes types de traitements - Traitements thermiques des aciers (but,
thermiques mécanisme, défauts et remèdes ) :
- Trempe
- Trempe étagée
- Revenu
- Revenu durcissant
- Recuit d’adoucissement,
d’homogénéisation, de régénération des
aciers, de stabilisation, de
recristallisation…
- Traitements superficiels : cémentation,
nitruration et carbonitruration…

16. Adapter le traitement thermique à la - Trempabilité


géométrie de base de la pièce - Défauts de traitements thermiques : contraintes,
fissures,…

D. Choisir un traitement thermique en - Interprétation du cahier des charges


fonction du besoin - Répondre à un besoin : caractéristiques
mécaniques demandées
- Critères de choix : techniques et économiques
- Modes opératoires des traitements
- Position d’un traitement dans une gamme de
fabrication

17. Identifier les sollicitations et les causes de - Corrosion : formes, types et modes de
dégradations des pièces dans leurs conditions protection
d’utilisation - Erosion
- Usure

18. Déterminer le ou les traitements de surface - Préparation des surfaces : grenaillages,


adaptés à la réalisation de pièces mécaniques sablage,…
- Protection et stockage des pièces
- Peinture : choix de peinture
- Revêtement par projection
- Dépôt chimique en phase vapeur : CVD
- Dépôt physique en phase vapeur : PVD
- Revêtement et dépôts électrochimiques
- Traitement mécanique : galetage, grenaillage de
précontrainte
- Contrôle : propreté, rugosité, épaisseur, aspect,
adhérence…

19. Adapter le traitement de surface à la - Formes géométriques facilitant les traitements

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géométrie de base de la pièce de surfaces

E. Choisir un traitement de surface - Interprétation du cahier des charges


approprié - Répondre à un besoin : caractéristiques et
spécifications mécaniques demandées.
- Critères de choix : techniques et économiques
- Modes opératoires des traitements de surface
- Position d’un traitement dans une gamme de
fabrication

20. Connaître le procédé à mettre en œuvre pour - Fonderie;


la réalisation de brut - Déformation plastiques : forgeage, estampage…
- Métallurgie des poudres
- Collage et d’assemblage

21. Adapter le procédé d’élaboration de brut à la - Avantages inconvénients des pièces en


géométrie de base et aux spécifications fonderie : formes complexes, …
demandées de la pièce - Avantages inconvénients des pièces estampées :
caractéristiques mécaniques, notions de
fibres, …
- Métallurgie des poutres : avantages et
inconvénients

F. Sélectionner un procédé de mise en forme - Interprétation du cahier des charges


des matériaux - Répondre à un besoin : caractéristiques et
spécifications mécaniques demandées.
- Critères de choix : techniques et économiques
- Impact du brut dans la gamme de fabrication

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1. Types de conception
Le choix de matériaux est différent selon qu’il s’agit d’une conception de variation,
adaptative ou innovante.
• Conception de variation : il s’agit de faire un changement de taille, une
amélioration de forme ou de performances sans que le principe soit changé ; le
passage des contraintes aux efforts, la modification des dimensions, ... peuvent
amener des changements de matériau.
Par exemple, les bielles de moteur automobile sont soumises à des efforts de
compression et de traction. Elles sont réalisées en grande série (plusieurs millions de
pièces par an dans des matériaux variés) :
— en fonte pour les moteurs de faible cylindrée et peu chargés ;
— en acier fritté-forgé pour les moteurs peu chargés (surtout aux USA) ;
— en acier forgé pour des performances plus élevées ;
— rarement en alliage de titane (30 % d’allègement, mais cher) pour le sport automobile.
Le matériau n’est pas le seul critère, bien sûr !
Dans un domaine plus banal, la pince à linge fut d’abord une petite branche de bois
fendue, puis deux pièces de bois reliées par un ressort métallique, pour devenir une pièce
unique de plastique à bon marché assurant toutes les fonctions (serrement modéré, tenue
à l’environnement, coût très faible) ;
• Conception adaptative : on part d’un concept existant pour en améliorer les
fonctions.
Par exemple, l’industrie du nucléaire a remis en question les matériaux à partir de
l’influence des rayonnements sur la tenue en service.
De façon plus banale, le crayon-bille, l’autocuiseur, le petit électroménager, l’agrafe et
l’agrafeuse, ..., sont des objets mécaniques qui furent innovants.
• Conception innovante : on veut mettre en oeuvre une idée nouvelle ou un
nouveau principe de fonctionnement, le champ des conventions usuelles du milieu
doit être remis en question.

Le point de départ de la conception d'un produit industriel est une idée innovante ou un
besoin du marché. L'étape ultime correspond à toutes les spécifications qui rendent la
réalisation du produit possible.
Il est impératif de définir précisément dès le départ le besoin à satisfaire (sous la forme
d'un énoncé du type il nous faut réaliser une pièce qui remplit telle fonction). Les traités
classiques de conception insistent sur la nécessité d'une spécification de la fonction
indépendamment de toute solution remplissant cette fonction, cette précaution ayant pour
but d'éviter les limitations qui pourraient résulter d'idées préconçues.
La démarche de conception consiste ensuite à développer des concepts qui peuvent
potentiellement remplir la fonction demandée. À cette étape de la conception, toutes les
options demeurent ouvertes, et le concepteur se doit d'envisager tous les concepts
possibles et toutes leurs combinaisons.
À l'étape suivante, chaque concept est analysé à un niveau d'approximation qui permet de
déterminer grossièrement la taille des pièces, les contraintes mécaniques auxquelles elles
sont soumises, les températures et environnements dans lesquels elles doivent
fonctionner. À cette étape, le concepteur doit sélectionner les classes de matériaux qui
peuvent éventuellement être utilisés dans ces conditions.
Le concepteur passe ensuite de ce schéma de faisabilité à une étape de conception
détaillée dans laquelle les spécifications de chaque élément sont précisées. Les
composants critiques sont alors analysés en détail (du point de vue mécanique et
thermique), des méthodes d'optimisation sont utilisées pour maximiser la performance de

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composants ou de groupes de composants, et enfin un choix définitif de la forme et des
matériaux adaptés est arrêté.
L'aspect production et coût est alors analysé et cela conduit à clore la démarche de
conception par des spécifications de production.
Cette démarche de conception se décline quelque peu différemment si l'on a affaire non
pas à une conception originale qui démarre pour ainsi dire de rien, mais à une conception
adaptative, ou à une conception de variation qui, toutes deux, partent d'un produit déjà
existant.

La conception originale implique une idée nouvelle ou un nouveau principe de


fonctionnement (comme le stylo à bille ou le disque compact). Dans cette démarche de
conception, il est impératif de réfléchir avec le maximum de latitude, d'envisager toutes les
solutions possibles et de choisir, par une démarche rationnelle, la meilleure d'entre elles.
Cette largeur de vue doit aussi s'appliquer au choix des matériaux. De nouveaux
matériaux peuvent rendre possibles des conceptions originales : le silicium de haute
pureté a rendu possible le transistor, le verre de haute pureté la fibre optique, les aimants
permanents à haute coercivité les appareils auditifs, les alliages à haute tenue en
température les turbines de réacteurs.
Quelquefois, le nouveau matériau suggère le nouveau produit, d'autres fois le nouveau
produit exige le développement de nouveaux matériaux. Par exemple, l'industrie nucléaire
a conduit au développement de nouveaux alliages, la technologie des turbines de
réacteurs est aujourd'hui motrice dans le développement des céramiques ou des
composites à matrice métallique.

La conception adaptative part d'un concept déjà existant et recherche une amélioration
incrémentale en raffinant le principe de fonctionnement. Ce type de conception est, lui
aussi, rendu possible par le développement des matériaux : les polymères ont remplacé
les métaux dans les objets électroménagers, la fibre de carbone le bois dans les objets
pour le sport. La conception adaptative de la boîte pour boisson a conduit à une rude
compétition entre l'aluminium et l'acier. Des marchés entiers peuvent être gagnés (ou
perdus) selon l'usage que le manufacturier fait des matériaux classiques et des nouveaux
matériaux.

La conception de variation concerne un changement de taille ou une amélioration de


détail sans que la fonction ou son principe de réalisation soit modifié. Par exemple, la
conception de réservoirs de plus grande taille impose le choix de nouveaux matériaux. Les
bateaux de petite taille sont réalisés en fibre de verre, alors que les bateaux de taille
importante sont en acier ; les chaudières peuvent, suivant leur capacité, être réalisées en
cuivre ou en acier ; on utilise pour les avions subsoniques certains alliages qui ne sont pas
adaptés aux avions supersoniques.
Aux différentes étapes de la conception, la sélection des matériaux et des procédés se
pose en des termes différents (figure 1) ; il est donc impératif de se poser cette question
tout au long de la procédure de conception, faute de quoi l'on risque de se voir imposer
une solution à moindre performance parce que l'on n'a pas envisagé les différentes
conceptions qu'un autre choix de matériau eût rendu possible. Le choix des matériaux et
des procédés et la conception de la pièce se doivent idéalement d'être interactifs. Les
récentes expériences de carrosserie en aluminium pour l'automobile utilisant une structure
dite en cage d'oiseau sont un bel exemple d'une telle interactivité. À l'étape de conception
préliminaire, on se doit de considérer l'ensemble des matériaux possibles, ce qui suggère
l'utilisation de données sur de vastes familles, mais avec une relativement faible précision.
Quand on parcourt les étapes successives de la sélection, les choix possibles deviennent

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de plus en plus précis dans des classes de matériaux de plus en plus définies : la
conception détaillée impose le choix d'une nuance précise de matériau pour laquelle la
conception est finalisée.
De plus en plus, les concepteurs ont à leur disposition des aides informatiques qui ont
pour fonction d'accélérer la procédure décrite par la figure 1 : il ne s'agit pas de remplacer
l'ingénieur mais, au contraire, de lui faire gagner du temps sur les étapes qui peuvent être
systématisées, pour lui laisser plus de latitude dans l'innovation, voire pour lui suggérer
des choix possibles. Depuis peu, il existe des outils informatiques d'aide à la sélection des
matériaux et des procédés. Les mieux développés à ce jour sont ceux qui concernent les
dernières étapes de la conception, la conception de détail.
Les outils informatiques pour la sélection des matériaux, en revanche, sont tout
spécialement importants dans les premières étapes de la conception. Que cela concerne
le choix des matériaux ou l'aide au choix des concepts de pièce, c'est dans ces premières
étapes que les aides informatiques sont, à ce jour, les moins développées ; c'est à ce
niveau de la conception que la plupart des recherches se concentrent actuellement.
L'objectif envisagé à terme est la conception intégrée assistée tout au long par ordinateur.

Interaction matériau-forme-procédé
En principe, on ne peut découpler la sélection du matériau et celle du procédé : le choix du
matériau limite les procédés possibles, le choix du procédé modifie les propriétés du
matériau. La fonction recherchée impose à la fois le choix du matériau, de la forme de la
pièce et du procédé permettant de l'obtenir (figure 3). Un exemple particulièrement
saisissant de cette interaction est la sélection des alliages et des procédés pour les pièces
moulées : les choix du procédé, de l'alliage et de la forme de la pièce ne peuvent être
séparés. De cette imbrication entre les différents aspects du choix résulte une difficulté
certaine : il est impossible de choisir le matériau sans connaître le procédé, ni le procédé
sans connaître le matériau ; il s'ensuit que la procédure de sélection se doit d'être itérative
et procédera suivant une hiérarchisation des problèmes : on sélectionnera d'abord un
ensemble de matériaux auxquels seront associés un ensemble de procédés
envisageables, parmi lesquels on choisira ceux qui sont a priori mieux adaptés à la
fonction recherchée ; on itérera la procédure en précisant à chaque étape les choix du
matériau et du procédé.

Pour pouvoir réaliser efficacement cette itération, il est nécessaire de disposer


d'informations sur les matériaux et sur les procédés à différents degrés de précision
suivant la généralité du champ envisagé.
Mais le point clé de la sélection des matériaux et des procédés est avant tout la rédaction
précise du cahier des charges exigé par la fonction recherchée. Ce cahier des charges
peut être en partie traduit en termes de performance des matériaux, mais certains
aspects, qui sont tout aussi importants, doivent demeurer qualitatifs.
Il est de la toute première importance d'identifier à la fois les fonctions requises, les
contraintes imposées et les objectifs à optimiser; cette démarche conduira à déterminer
les performances des matériaux envisagés. Mais il est tout aussi important de clairement
identifier les limitations au choix des matériaux (la température de fonctionnement, la
résistance à l'usure) qui ne se traduisent pas nécessairement en termes de performances
mais en termes d'exigences incontournables. Enfin il importera de gérer, dans la plupart
des cas, un problème de sélection multicritère, avec la question difficile de l'importance
relative des différents critères.

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Cahier des charges
Quand on aborde un problème de sélection de matériau pour une pièce donnée, il est utile
de disposer d'une série de questions systématiques qui permettent de baliser le problème
et d'identifier toutes les performances et les optimisations requises, toutes les limitations
imposées, de quelque nature qu'elles soient. Cette étape de rédaction soignée du cahier
des charges doit précéder toute tentative de sélection, mais elle peut évoluer au cours de
la recherche du meilleur matériau : ici encore la procédure est itérative.
Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne le problème de choix vis-à-vis de critères
contradictoires. Nous envisageons d'abord l'identification du cahier des charges, puis le
problème de la pondération des requêtes.
La définition efficace d'un cahier des charges devant conduire à une sélection de matériau
comprend des informations d'ordre technique sur la pièce à réaliser, des informations de
caractère économique et des informations d'ordre général sur l'entreprise qui réalise la
pièce et sur les clients qui vont l'utiliser. Ces informations générales (taille de l'entreprise,
niveau de compétence, concurrents potentiels, existence ou non de prototypes, variabilité
admise dans les procédés ou dans les matériaux, dates limites dans la réalisation du
projet...) sont autant de contraintes qu'il convient de garder en mémoire lors de la
recherche du matériau et du procédé le mieux adapté, non seulement à la pièce à réaliser,
mais aussi aux possibilités de l'entreprise. Les informations de caractère économique
mettent en jeu les coûts de matériaux, les coûts de fabrication, les cadences et les séries
demandées. Ces informations générales et économiques positionnent le cadre des
solutions économiquement réalistes. Restent les informations purement techniques : il
convient d'identifier précisément les fonctions de la pièce (modes de chargement, de
sollicitation thermique ou physique), les formes recherchées (dimensions et formes
imposées, variables libres et variables contraintes, états de surface requis...), les
contraintes exigées (rigidité donnée, solidité donnée, résistance à la fatigue, à
l'environnement, à l'usure...). Enfin il faut identifier les optimisations recherchées
(conception à masse minimale, à coût minimal...).
Aussi bien pour les contraintes imposées que pour les optimisations recherchées, la
première étape du choix multicritère consiste à identifier des ordres de priorité et à décider
de la flexibilité que l'on est disposé à accepter dans la réalisation des requêtes. La
rédaction d'un cahier des charges doit comprendre cet aspect de compromis possible pour
que ce cahier puisse ultérieurement être utilisé avec plus de souplesse. Il ne faut jamais
oublier que, si la condition première d'une sélection de matériau performante est
l'existence d'un cahier des charges détaillé et clairement identifié, un des avantages d'une
démarche rationnelle de sélection est aussi d'aider à l'élaboration d'un tel cahier des
charges.

Complexité inhérente à la procédure de sélection


Comme nous l'avons déjà annoncé, la procédure de sélection des matériaux est
complexe, et d'une complexité qui n'est que partiellement attribuable à la variété des
matériaux et des procédés. La complexité est en fait inhérente à la procédure de
comparaison des matériaux entre eux. Un choix de matériaux est, par nature, un choix
multicritère : pour concevoir un radiateur, on recherche un matériau à la fois rigide, solide
et résistant aux chocs ; on exigera en plus une bonne conductivité thermique, une bonne
résistance à la corrosion par l'eau chaude. Certains de ces critères sont contradictoires, il
faudra pondérer l'importance relative des diverses contraintes. Si l'on exige qu'il soit à la
fois léger et peu coûteux, il faudra aussi établir un ordre de priorité dans les optimisations.
Mais on a souvent affaire à des critères non chiffrables (il faut que le matériau soit
agréable à la vue, chaleureux...), voire à des critères non explicites (d'ici quelques années,
il est possible que le matériau doive être recyclable, peut-être faudrait-il en tenir

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compte...). C'est cette complexité des différents critères, plus encore que la variété des
choix possibles, qui rend la procédure de sélection si difficile. À cette difficulté vient
s'ajouter le problème de l'estimation des coûts. Cette estimation peut être en partie
rationalisée en distinguant les coûts du matériau et du procédé ainsi que les coûts
d'investissement. Mais l'estimation des coûts, pour être d'une quelconque utilité, doit
prendre en compte les spécificités locales de l'entreprise.

2. Classes de matériaux et types de procédés


Le choix des matériaux reposant essentiellement sur l'application à laquelle ils sont
destinés et le procédé grâce auquel ils seront mis en oeuvre, il importe avant tout de
brosser deux rapides panoramas :
— l'un, des grandes classes de matériaux et des propriétés génériques qui les
caractérisent ;
— l'autre, des principales filières de procédés permettant, à partir de ces matériaux,
l'obtention des pièces et des produits finis.
Ces deux revues débouchent naturellement sur des inventaires plus détaillés des
propriétés d'usage des matériaux d'une part, des caractéristiques des procédés d'autre
part, ainsi que des interactions obligées entre un matériau, le produit auquel il est destiné
et le procédé de mise en oeuvre utilisé.

2.1. Les grandes classes de matériaux


Les propriétés physiques des matériaux à l'état solide, qu'elles soient mécaniques,
électriques, magnétiques, optiques..., peuvent s'étendre sur plusieurs décades. La plupart
de ces propriétés dépendent très fortement du type d'interaction entre atomes ou
molécules qui assure leur cohésion. Ces liaisons interatomiques conditionnent en effet,
dans une large mesure, la structure de la matière à l'échelle atomique ou moléculaire,
structure dont la cristallographie et les défauts ont des conséquences capitales sur les
caractéristiques physico-chimiques et mécaniques du matériau.
Il est donc raisonnable, dans l'optique d'une sélection de ces matériaux, de les classer en
fonction de ces différents types de liaisons chimiques. Rappelons que, en fonction de leur
position dans la classification périodique de Mendeleïev, les espèces chimiques
constitutives d'un matériau peuvent établir entre elles :
— des liaisons fortes, à caractère métallique, ionique ou covalent ; elles sont
présentes à l'intérieur des édifices moléculaires, ainsi que dans les édifices
cristallins ou quasi cristallins et les solides amorphes ;
— des liaisons faibles, à caractère électrostatique hétéropolaire intrinsèque ou induit ;
ce sont elles qui assurent fréquemment la cohésion intermoléculaire des solides
constitués de la juxtaposition de plusieurs molécules.
Les liaisons présentes dans les matériaux réels ne procèdent que très rarement d'une
seule des catégories ci-dessus : les structures électroniques associées à la présence
d'atomes très divers et aux structures parfois complexes des édifices qu'ils tissent
entraînent le plus souvent un caractère mixte des liaisons réelles, avec toutefois une
tendance de fond sur la base de laquelle on peut proposer la classification ci-dessous.

2.1.1 Métaux et alliages


Les matériaux métalliques, comme leur nom l'indique, comportent des liaisons
essentiellement métalliques, c'est-à-dire en partie assurées par des électrons
délocalisés. Ils sont constitués des nombreux éléments du tableau de la classification
périodique qualifiés de métaux (tous électropositifs, donc donneurs d'électrons) et de
leurs mélanges ou de leurs alliages. La présence d'un gaz d'électrons délocalisés dans
l'édifice atomique les rend conducteurs de l'électricité et de la chaleur. C'est également

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la densité d'états électroniques dans la bande de conduction de ces matériaux qui est
responsable, lors des interactions avec les rayonnements de longueur d'onde
correspondant à la lumière visible, de l'éclat métallique, particularité d'aspect qui les
caractérisait déjà aux yeux des premiers utilisateurs des métaux de l'époque
préhistorique. Les éléments métalliques sont plutôt situés dans la partie gauche du
tableau de Mendeleïev et sont caractérisés par un faible potentiel d'ionisation. Il en
résulte un type de liaison atomique à caractère collectif et faiblement dirigé, dû à la
délocalisation des électrons de conduction. Contrairement aux métalloïdes qui sont
diamagnétiques, les métaux sont généralement paramagnétiques, voire
ferromagnétiques. Leurs températures de fusion et de vaporisation sont en général
élevées, et ils cristallisent souvent dans des structures compactes cubiques faces
centrées ou hexagonales compactes (cfc et cph), sauf les métaux alcalins et bon
nombre de métaux de transition qui optent pour la structure cubique centrée (cc). Ces
structures leur confèrent des propriétés relativement isotropes et ils présentent en
général des propriétés élastiques élevées.
Le caractère faiblement directionnel de la liaison métallique facilite la création et la
propagation des dislocations, ce qui rend les métaux en général ductiles et
relativement tenaces. L'association de leur ténacité et de leur ductilité est un atout
majeur pour leur mise en forme. Par contre, après mise en forme, on peut facilement
donner aux alliages métalliques une bonne résistance mécanique par des traitements
thermomécaniques appropriés, grâce à la précipitation de phases durcissantes
(durcissement structural). Du fait de leur plasticité, leur tenue à la fatigue peut poser
des problèmes et ils sont, de plus, souvent sensibles à la corrosion. Enfin, les métaux
sont en général des matériaux lourds et denses, ce qui est parfois un handicap.
Les métaux les plus utilisés dans les applications structurales sont les aciers, les
alliages d'aluminium, les alliages de cuivre et les alliages de nickel.
— Les aciers se caractérisent par un fort module et une forte limite d'élasticité. Ils
sont en général facilement formables et soudables et relativement bon marché. Ils
ont, par contre, une densité relativement élevée, perdent souvent leurs propriétés
de tenue mécanique au-dessus de 600°C et sont particulièrement sensibles à la
corrosion (sauf évidemment les aciers inoxydables).
— Les alliages d'aluminium se caractérisent essentiellement par leur faible densité.
Ils ont de bonnes propriétés mécaniques, sont généralement ductiles et formables,
et résistent assez bien à la corrosion. Ils perdent leur tenue mécanique pour la
plupart au-dessus de 150°C, sont sensibles à la fatigue et à la corrosion sous
contrainte. Ils sont difficiles à souder et relativement chers.
— Les alliages de cuivre sont de bons conducteurs électriques et thermiques. Ils ont
une assez bonne tenue à l'usure et de bonnes propriétés de tenue à chaud, mais ils
sont sensibles à la corrosion et sont chers.
— Les alliages de nickel ont de très bonnes propriétés mécaniques à haute
température et une relativement bonne tenue en corrosion, mais ils sont très chers
et très lourds.

2.1.2 Verres et céramiques


Une deuxième classe de matériaux est caractérisée par des liaisons fortes et
directionnelles, qu'elles soient ioniques (attraction coulombienne d'ions de signes
opposés) ou covalentes (mise en commun d'une paire d'électrons). Ce type de liaison
met souvent en jeu des énergies considérables et se traduit dans la pratique par une
très bonne tenue en température et d'excellentes propriétés élastiques. Contrairement
à ce qui se passe dans les métaux, les dislocations ont du mal à se propager. La faible
propension à la plasticité qui en résulte rend ces matériaux fragiles, peu tenaces, peu

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ductiles, mais en revanche résistants à l'usure. Les liaisons interatomiques très
énergétiques confèrent à ces matériaux de hauts points de fusion et une bonne
résistance à la corrosion. Parmi les plus utilisés dans les applications structurales, on
peut citer l'alumine, le carbure de silicium, le nitrure de silicium, les Sialons, la zircone
et les verres d'oxydes silico-sodiques du type SiO2-Na2O.
Compte tenu de leur faible ténacité, les règles de conception particulières aux
matériaux fragiles doivent être utilisées. Les céramiques de qualité ont tendance à être
chères.
_ L'alumine est un matériau courant qui a une bonne résistance à l'oxydation et une
excellente tenue en température.
_ Le carbure de silicium est un excellent abrasif, très résistant aux chocs thermiques.
_ Le nitrure de silicium a une très bonne résistance en compression et une
excellente tenue aux chocs thermiques.
_ Les Sialons sont facilement frittables et utilisés dans les outils de coupe.
_ La zircone est un éventuel matériau de remplacement des aciers dans les moteurs,
sous réserve d'une ténacité améliorée.
_ Les verres silico-sodiques, utilisés pour leur transparence, peuvent être aussi des
matériaux de structure après des traitements de surface spécifiques qui améliorent
leurs propriétés mécaniques.

2.1.3 Polymères et élastomères


Une troisième classe de matériaux est constituée de macromolécules à squelette
covalent, liées entre elles par des liaisons faibles (liaisons de Van der Waals ou liaison
hydrogène). Leurs propriétés dépendent fortement du comportement de ces liaisons
faibles et évoluent considérablement avec la température. Ils auront généralement un
faible module élastique, et une limite d’élasticité d'autant plus faible qu'ils seront portés
(dans une limite raisonnable qui respecte l'intégrité chimique du polymère) à plus haute
température.
Ils seront donc faciles à mettre en forme et auront souvent une bonne ténacité. Mais ils
ont aussi, malgré leur bonne déformabilité, une bonne résistance à l'usure. Ils sont
faciles à assembler et ont une bonne tenue à la corrosion. Enfin, ce sont des matériaux
légers qui peuvent être très bon marché.
Il existe une très grande variété de polymères que l'on peut grossièrement classer en
trois catégories, en fonction de leur architecture moléculaire.
_ Les thermoplastiques sont constitués de chaînes linéaires ou branchées selon le
procédé de polymérisation. Ils sont ramollis par un préchauffage. Ils présentent une
grande variété de propriétés en fonction de la nature et de la taille des molécules, ainsi
que de leur degré de branchement.
_ Les thermodurcissables (résines) sont formés par réaction chimique entre de
grands monomères fonctionnels et de petites molécules de liaison, ce qui développe
des liaisons transverses, formant un squelette qui donne à l'ensemble sa rigidité. Ils ne
fondent pas, ne se ramollissent pas de façon réversible au chauffage : ils se
décomposent. Ils résistent aux solvants mais, une fois polymérisés, ils ne peuvent être
mis en forme aussi facilement que les thermoplastiques.
_ Les élastomères (caoutchoucs) se placent entre les deux catégories précédentes.
Ils sont moins rigides que les thermodurcissables grâce à un plus faible degré de
polymérisation, et les liaisons transverses y sont moins nombreuses.

2.1.4 Matériaux composites


Les matériaux composites sont des matériaux qui associent des éléments de deux
classes de matériaux pour obtenir une combinaison de propriétés qui tire avantage de

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chaque classe. Les plus fréquemment utilisés sont les composites à matrice polymère
et à renfort fibreux qui présentent des propriétés spécifiques exceptionnelles.
Les composites céramique/céramique, qui sont moins fragiles que les céramiques
massives, sont très intéressants pour leur tenue en température ; les composites à
matrice métallique à renfort céramique ont pour vocation de tirer parti à la fois de la
ductilité des métaux et de la raideur du renfort céramique. Enfin, il convient de citer
pour mémoire les matériaux tels que le bois (qui est, ne l’oublions pas, un matériau
structural de toute première importance dans le bâtiment), les ciments et les bétons,
les mousses polymères, céramiques ou métalliques, qui sont tous en quelque sorte
des matériaux composites.

2.2 Les grandes familles de procédés


Chacune des grandes classes de matériaux évoquées ci-dessus possède des
propriétés physico-chimiques spécifiques qui se traduisent par des réponses
spécifiques aux différentes tentatives de mise en oeuvre. Nous basons donc cette
présentation générale sur les grandes filières de mise en oeuvre qui ont été
développées en adaptation au type de matériau travaillé.
Il est à souligner que, dans la réalité industrielle et artisanale, ces filières
correspondent à des métiers différents, dont les savoir-faire, les technologies, les
langages, les circuits technico-économiques se sont développés presque
indépendamment, en adaptation étroite aux particularités du matériau travaillé. Même
à l'heure actuelle, à l'instar du menuisier, du maçon ou du forgeron de l'époque
préindustrielle, ces métiers sont encore rarement intégrés au sein d'une même
entreprise.
Les détails technologiques sur les différents procédés de fabrication qui sont évoqués
ici seront trouvés par le lecteur dans les traités Génie mécanique, Matériaux
métalliques et Plastiques et Composites des Techniques de l'Ingénieur. Nous nous
contenterons de donner ici des visions schématiques de leurs articulations et de leurs
utilisations pour les différents matériaux.

2.2.1 Procédés de mise en oeuvre des matériaux métalliques


Ces procédés (figure 4) exploitent pour l’essentiel deux caractéristiques spécifiques
des métaux et alliages :
— leur température de fusion relativement accessible aux technologies actuelles ;
— leur ductilité intrinsèque, éventuellement favorisée par l’élévation de
température.

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2.2.2 Procédés de mise en oeuvre des céramiques et des verres minéraux
Comme nous l'avons vu plus haut, pour tous ces matériaux la dureté et la fragilité
constituent des caractéristiques typiques, qui rendent très difficile leur usinage et
pratiquement impossible leur mise en forme par plastification (à l'exception cependant
des verres minéraux qui, grâce à leur structure de liquide surfondu, présentent une
transition progressive de viscosité lorsqu'on les réchauffe.
La température de fusion des céramiques est généralement élevée : il est donc
impossible d’utiliser les procédés de fonderie et de moulage pour obtenir une pièce de
forme en céramique. On devra avoir recours aux techniques de frittage, à partir de la
matière première sous forme pulvérulente que fournissent les procédés les plus
courants d'élaboration des céramiques par voie chimique.
La figure 5, donne une vision d'ensemble des différentes techniques employées. C'est
par le même type de procédés que sont généralement fabriqués les cermets,
mélanges de céramiques et de métaux, élaborés par frittage de poudres de ces deux
types de matériaux. On obtient ainsi un matériau à matrice métallique (qui lui confère
une certaine ténacité) renforcée par une forte fraction volumique d'inclusions
céramiques (qui procurent une dureté élevée et une bonne résistance à l’usure). Un
exemple typique est constitué par les pastilles frittées de mélange WC-Co dont sont
faites les arêtes tranchantes de certains outils de coupe.
Dans le cas des ciments et des bétons, la prise qui permet de les faire passer de l'état
visqueux à l'état solide est une réaction chimique d'hydratation de la chaux et de la
silice qu'ils contiennent.

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2.2.3 Procédés de mise en oeuvre des polymères et des élastomères
Ces procédés diffèrent dans leurs principes selon que le polymère travaillé est
thermoplastique, donc malléable à chaud, ou thermodurcissable, donc polymérisant à
chaud (les élastomères étant mis en forme par des procédés similaires à ceux des
polymères thermodurcissables). Ils sont schématisés sur la figure 6.

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2.2.4 Procédés de mise en oeuvre des composites
La plupart des techniques évoquées au paragraphe ci-dessus sont compatibles avec
l'incorporation au polymère de particules ou de fibres courtes, et constituent de ce fait
des procédés possibles pour la mise en forme des composites à renfort particulaire ou
par fibres courtes, et à matrice organique.
Les procédés employés pour les autres types de composites diffèrent essentiellement
en fonction de la nature de la matrice du composite (métallique, céramique ou
polymère), qui impose le recours à des technologies de mise en forme compatibles
avec la classe de matériau à laquelle elle appartient. Ces procédés sont résumés sur
la figure 7.

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3.1 Caractéristiques des matériaux
Par commodité, nous les répartissons en :
— caractéristiques intrinsèques, propres à chaque matériau, mesurables de manière
objective et reproductibles quel que soit l'environnement ;
— caractéristiques interactives, propres à un couple de deux matériaux ou à un couple
matériau-environnement ;
— caractéristiques attribuées, dont la valeur dépend du contexte technique ou
économique, voire socio-culturel, dans lequel on l'évalue : état des connaissances
scientifiques et techniques, niveau des besoins, législation en vigueur...

3.1.1 Caractéristiques intrinsèques


Elles sont constituées, pour l’essentiel, des caractéristiques physico-chimiques du
matériau, y compris ses caractéristiques mécaniques.
1. L’élasticité, déformation réversible sous l’effet d’une contrainte extérieure, est le plus
souvent linéaire (loi de Hooke). Elle se caractérise, dans ce cas, par différentes grandeurs
physiques qui dépendent du type de sollicitation :
— le module d’Young E, rapport de la contrainte à la déformation en sollicitation
uniaxiale. Dans ces conditions de sollicitation, le solide a tendance à se déformer
aussi dans la direction perpendiculaire à celle de la contrainte ; cette déformation
est définie par le coefficient de Poisson ν, rapport de la déformation radiale à la
déformation longitudinale, proche de 0,3, pour les solides denses ;
— le module de cisaillement µ, rapport de la contrainte à la déformation en
sollicitation de cisaillement ;
— le module de compressibilité K = – p/(∆V / V ), où p est la pression hydrostatique
appliquée et ∆V / V la variation relative de volume.
En élasticité isotrope, on a :
L’élasticité peut, dans certains cas, être anisotrope (bois, composites) ou non linéaire
(caoutchoucs, mousses). Le module d’Young peut varier énormément d’une classe de
matériaux à l’autre, passant de 1 000 GPa pour le diamant à 400 ou 500 GPa pour les
céramiques plus ordinaires, 50 à 200 GPa pour les métaux, jusqu’à 0,01 ou même 0,000 1
GPa pour les polymères expansés !
On voit ainsi que les propriétés élastiques dépendent de la force des liaisons mais aussi
de la compacité de la structure, la plus grande raideur des céramiques comparée aux
métaux étant due à des liaisons plus fortes, dont l’effet est cependant compensé en partie
par une compacité plus faible. On peut aussi jouer sur l’architecture, soit pour renforcer la
raideur (effet composite), soit pour la diminuer (mousses amortissantes).
— 2. La plasticité, ou déformation irréversible, se caractérise schématiquement par la
contrainte limite d’élasticité Re, la résistance à la traction Rm, la dureté Vickers HV
≈ 3 Re. L'amplitude de la déformation plastique possible avant rupture, ou ductilité,
est chiffrable par εR. Ces grandeurs peuvent varier considérablement avec la
température. Les ordres de grandeur de Re à 0°C peuvent aller, pour les
céramiques, de 100 MPa pour la glace à presque 105 Mpa pour le diamant. Ils vont
de 1 MPa pour les métaux ultrapurs à quelques 103 MPa pour certains alliages
métalliques, et de la fraction de MPa pour les polymères expansés à quelques 100
Mpa (en traction) pour le polyéthylène ou le nylon étirés, la charge étant alors
supportée par les squelettes covalents des molécules. La plasticité à chaud (fluage)
est en général définie par l'exposant de contrainte n et l'énergie d'activation Q.
On peut agir sur la plasticité par l'intermédiaire de la taille des grains, par durcissement de
solution solide ou par durcissement structural. On peut là aussi jouer sur l'architecture du
matériau, le durcissement dans les composites alliant un effet de transfert de charge à
l'effet durcissant de type durcissement structural.

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— 3. La résistance à la rupture brutale est définie par la ténacité, où Gc est l'énergie
absorbée pour agrandir une fissure d'une aire égale à l'aire unité. Une fissure de
taille a sous une contrainte σ deviendra instable si le facteur d'intensité de
contrainte atteint la valeur Kc . On voit ainsi qu'un matériau dur, c'est-à-dire à forte
limite d’élasticité, qui absorbera moins d'énergie par plasticité en tête de fissure,
sera plus fragile qu'un matériau plus mou. Cette antinomie entre dureté et ténacité
ne pourra être contournée qu'en jouant sur l'architecture du matériau (topologie
particulière de la précipitation, transferts de charge par effet composite...).
— 4. La résistance à la fatigue de pièces fissurées peut être décrite par la loi de
Paris qui relie la vitesse de propagation stable de fissures sous-critiques da/dN
(allongement de la fissure par cycle de fatigue) à l'amplitude ∆K du facteur
d'intensité de contrainte :
da/dN = A (∆K )n
Elle sera donc caractérisée par l'exposant n. Dans le cas de pièces non fissurées, la
résistance à la fatigue (nombre de cycles à rupture NR) est caractérisée par les
coefficients de la loi de Manson-Coffin pour la fatigue oligocyclique (c'est-à-dire dans le
domaine plastique) : NR(∆ ε)p = Cte et par ceux de la loi de Basquin : NR(∆ σ)m = Cte
dans le cas de la fatigue à grands nombres de cycles.
— Le coefficient d'amortissement h caractérise la dissipation lors de sollicitations
mécaniques, d étant le déphasage entre excitation et réponse. Il évoluera entre 10–
5 pour les céramiques et 1 pour les élastomères, à peu près à l'inverse de la limite
d’élasticité, la dissipation étant maximale pour les matériaux les plus mous.
— Le coefficient de dilatation linéaire, réponse dimensionnelle à une variation de
température, résulte de l’anharmonicité des vibrations atomiques. Il varie peu,
d'environ un ordre de grandeur autour de 10–5 K –1.
— La capacité calorifique traduit la capacité du matériau à stocker de l'énergie
thermique.
— La résistivité électrique s'étend de quelques 10–8 à quelques 10–6 W · m pour
les métaux à plus de 1012 W · m pour les meilleurs isolants. Son inverse, la
conductivité électrique, se corrèle assez bien avec la conductivité thermique.
— La conductivité thermique et la diffusivité thermique gouvernent respectivement le
flux de chaleur à l'état stationnaire et les transitoires thermiques, la seconde faisant
évidemment intervenir la capacité calorifique. La conductivité thermique varie de
quelques 10–2 W/mK pour le liège à quelques centaines de W/mK pour les métaux,
augmentant ainsi à la fois avec la compacité de la structure et avec la conductivité
électrique.

3.1.2 Caractéristiques interactives


D'autres propriétés caractérisent non pas le matériau lui-même, mais son interaction soit
avec d'autres matériaux, soit avec l'environnement.
— Le coefficient de frottement statique détermine la force Fs (parallèle à la surface
de contact) nécessaire pour initier le glissement. Le rapport Fs /Fn de cette force de
frottement et de la charge Fn normale à la surface, appliquant les deux matériaux
l'un sur l'autre, définit le coefficient de frottement statique µs.
Fs ne dépend que de Fn (loi d'Amonton). En effet, l'aire de contact réelle A de deux
surfaces rugueuses est liée à la limite d’élasticité Re du matériau le plus plastique par :
Re = Fn /A (jonctions plastiques).
Dans le cas du frottement dynamique (inférieur au statique), le coefficient de frottement
dynamique µd est défini par : P = µd pv avec P puissance dissipée, p pression de contact,
v vitesse de déplacement.
Il est considérablement réduit par la lubrification, qui a pour rôle essentiel de limiter l'usure.

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_ L'usure peut résulter de deux types de mécanismes : l'usure adhésive et l'usure
abrasive. L'usure adhésive, liée à l'arrachement des zones de contact plastiques, croît
avec l'aire réelle de contact, et donc avec la charge normale Fn.
L’usure abrasive, de son côté, résulte de la présence de particules (débris d'usure ou
particules étrangères) entre les deux surfaces en regard et est beaucoup plus rapide que
la précédente.
_ La résistance à l'oxydation peut se définir par l'enthalpie de formation de l'oxyde, mais
cette grandeur thermodynamique n'est généralement pas suffisante.
La force motrice de la corrosion aqueuse peut, quant à elle, se définir qualitativement par
le potentiel redox, et la vitesse de corrosion par la perte de masse correspondante.
_ Le coût d'un matériau brut dépend de sa disponibilité, elle-même fonction de la rareté
de la matière première et des difficultés d'élaboration (et notamment du prix de l'énergie).
On admet en général qu'il existe un effet d'échelle, valable pour tous les matériaux bruts,
qui fait décroître exponentiellement leur coût par unité de masse lorsque leur tonnage
produit – et donc consommé – augmente. Pour un matériau donné, ce coût est néanmoins
soumis au cours du temps à des fluctuations importantes d'origines technique,
économique et politique.
_ Il faudra enfin tenir compte dans la procédure de choix de la toxicité et de la
recyclabilité des matériaux. À ces deux caractéristiques sont associées des dispositions
réglementaires, qui varient selon l'endroit où le matériau est utilisé, mais qui tendront
vraisemblablement à évoluer pour devenir partout de plus en plus restrictives à l'avenir.
Le respect de ces règlements tend évidemment à limiter l'usage de certains matériaux,
mais peut également jouer fortement sur le coût du produit final (par exemple si on doit y
incorporer le coût de son recyclage).

3.2.1 Paramètres liés au matériau mis en oeuvre


Certaines propriétés des matériaux interagissent directement avec le procédé de mise en
oeuvre que l’on peut leur appliquer, tout en étant transmises au produit final en tant que
propriété d’usage.
— La température de fusion du matériau doit être comparée à la température
maximale techniquement possible pour la mise en oeuvre du procédé envisagé ;
cela est évident pour tous les procédés de fonderie ou de moulage, mais s’avère
également utile pour les procédés faisant appel à la déformation plastique ou à la
diffusion atomique (comme les traitements thermiques ou le frittage), qui sont
susceptibles de bénéficier de tous les mécanismes d’activation thermique si l’on
peut opérer au-dessus de 50 % de la température absolue de fusion du matériau
environ.
Cette même température conditionne bien sûr, par la suite, la température maximale
d’utilisation du produit fini. Ainsi, le cahier des charges d’une pièce destinée à travailler à
chaud imposera l’utilisation d’un matériau réfractaire, qui lui-même imposera le recours à
un procédé de fabrication adapté.
— La dureté du matériau travaillé retentit sur les efforts à appliquer si l’on souhaite le
déformer ou l’usiner, sur la taille et la puissance des machines, sur l’usure et la
durée de vie des outillages utilisés.
Ce paramètre simple intègre assez bien l’ensemble des propriétés mécaniques d’un
matériau : pour les matériaux ductiles, il est ainsi admis que la dureté Vickers HV
(exprimée en daN/mm2) est toujours de l’ordre de 3 fois la limite d’élasticité (exprimée
dans les mêmes unités).
Tout en étant transmise à la pièce fabriquée, cette dureté peut être elle-même modifiée
par l’opération de mise en forme, en particulier dans le cas des métaux et alliages,
susceptibles de s’écrouir lors d’une déformation et de recristalliser lors d’un recuit.

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La prise en considération de l’impact sur l’environnement, mentionné précédemment
pour le matériau lui-même, est aussi nécessaire pour le procédé qui permet de le
travailler, dont les rejets de résidus, effluents, sous-produits peuvent s'avérer dangereux
(par exemple le dépôt électrolytique de cadmium pour la protection des aciers contre la
corrosion). En particulier, il convient de prendre en compte le problème des déchets
d'usinage, des copeaux : ils sont, d'une part, la cause d'une perte de matériaux, mais, de
plus, ils posent parfois des problèmes épineux car ils doivent être recyclés séparément.
Ces problèmes induisent un surcoût de mise en œuvre parfois difficile à évaluer : quand
on conçoit une aile d'avion, doit-on opter pour un usinage dans la masse ou pour une
solution assemblée? Les copeaux résultant de l'usinage peuvent-ils être recyclés
directement ou bien doit-on les collecter séparément ? Le problème du recyclage se pose
de façon plus difficile encore en ce qui concerne le produit et non plus le matériau. Un des
aspects difficiles à traiter (parce que dépendant de façon cruciale des législations en
vigueur) est celui de la collecte des matériaux à recycler.
De même, un mauvais choix du mode d'assemblage de deux éléments d'un ensemble
peut rendre plus difficile son démontage et son recyclage en fin de vie. Pour obtenir une
même forme finale, certains procédés sont plus coûteux en énergie que d'autres : c’est là,
bien sûr, une donnée de base pour intégrer le recyclage dans le problème de sélection,
mais la question est, comme on vient de le voir, beaucoup plus complexe.

Dans la pratique industrielle, le niveau de performances accessible sur divers matériaux


avec un procédé qui leur est applicable est souvent mesuré par des indices d'aptitude
spécifiques, déterminés expérimentalement grâce à des essais comparatifs standardisés :
coulabilité, usinabilité, emboutissabilité, forgeabilité, soudabilité...
Ces essais s'avèrent précieux pour une sélection plus précise et optimisée à l'intérieur
d'une classe ou d'une sous-classe de matériaux candidats ; ils permettent en particulier de
vérifier si la combinaison matériau-procédé permettra bien d'obtenir les caractéristiques
fonctionnelles nécessaires pour la pièce finale.

4. Propriétés caractérisant un matériau


Le cahier des charges pour le choix d’un matériau donné va dépendre directement de ses
propriétés d’usage. On peut classifier ces propriétés de la façon suivante:
— Propriétés mécaniques:
- instantanées (traction, compression, cisaillement, flexion, tenue aux chocs et essais de
résilience),
- non instantanées (fatigue, fluage, relaxation,...),
- de surface (dureté, abrasion, résistance à la rayure,...).
— Propriétés thermiques (dilatation, conductivité thermique, températures de
transition,...).
— Propriétés électromagnétiques (résistivité, conductivité,...).
— Propriétés optiques (transparence, brillance, indice de rétraction...).
— Propriétés physiques diverses (masse volumique, porosité, étanchéité aux agents
chimiques,...).
— propriétés chimiques, résistance à l’usage en fonction du milieu chimique (corrosion,
résistance aux suivants, tenue au feu, vieillissement,...).
— Propriétés diverses dépendant de la qualité de la mise en oeuvre et des possibilités de
transformation ultérieures (sensibilité aux défauts, stabilité dimensionnelle, soudabilité,
collabilité, recyclabilité,...).
En ce qui concerne le comportement à l’usage du matériau, on se reportera au chapitre
modes de dégradation des matériaux (propriétés chimiques,...).

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Ces propriétés vent dépendre largement de i’anisotropie et de l’hétérogénéité du matériau:
— Un matériau hétérogène est un matériau dont la répartition des différents éléments
constitutifs en son sein (constituants, atomes) n’est pas uniforme. À l’opposé, le matériau
est dit homogène. Cette hétérogénéité peut prendre divers aspects en fonction des
phases ou constituants en présence. Elle peut concerner aussi bien la répartition des
atomes au soin de chaque constituant qua la répartition des constituants eux mémos au
sein du matériau.
Sauf cas do laboratoire, les matériaux véritablement homogènes ne peuvent se rencontrer
en pratique, ne serait ce que parce que la présence des impuretés est inévitable.
— Un matériau anisotrope possède des propriétés variables en fonction de la direction
des différentes forces exercées sur le matériau. À l’opposé, le matériau est à l’état
isotrope.
En pratique il est rare de rencontrer de véritables matériaux solides isotropes obtenus de
la main de l’homme. Les modes de mise en oeuvre choisis engendrent systématiquement
un certain degré d’anisotropie qu’il faut pouvoir contrôler pour garantir la qualité du produit
obtenu. Ci-dessous, sent représentés e cas des matériaux composites, un des rares cas
où l’anisotropie du matériau est recherchée, à travers la disposition des renforts:

Propriétés mécaniques instantanées

Les propriétés mécaniques du matériau caractérisent sa capacité à réagir et donc à subir


des contraintes (o) et des déformations (e) sous l’effet d’un ensemble de forces (F) donné.
Ces forces peuvent être appliquées sur la surface externe du matériau et sont dites des
forces externes. Mais elles peuvent être aussi internes et découlent des tensions déjà
existantes au sein du matériau, souvent consécutives à ta mise en oeuvre.
Ces propriétés sent dites instantanées, c’est-à-dire que σ, ε, et F n’évoluent pas en
fonction du temps. En fait, c’est inexact, car ces propriétés varient avec la vitesse de
déformation. Pour tout matériau (en particulier les matériaux plastiques), il y a un
phénomène d’inertie, où le facteur temps intervient. On dit que le matériau est
viscoélastique ou viscoplastique (voir, ultérieurement, les propriétés non instantanées).
Contraintes et déformations peuvent être de plus ou moins grande importance, jusqu’à
éventuellement atteindre ta rupture. Elles peuvent être locales ou s’étendre à l’ensemble
du matériau. De façon générale, elles se définissent de la façon suivante:

Force F Différence de longueur ∆L


σ= = ; ε= =
Section S Longueur initiale L0

Cependant, contraintes et déformations forment un ensemble complexe. Tout allongement


consécutif à l’action d’une force externe donnée engendre un ensemble de forces Induites

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au sein du matériau. Cela implique en particulier un rétrécissement dans la direction
perpendiculaire.
σ et ε doivent donc se définir avec différentes composantes en fonction du sens
d’orientation de la force appliquée au sein du matériau et de l’orientation de la section sur
laquelle s’applique celle force. Dans quelques cas particuliers, avec un mode opératoire
adéquat (conditions d’essai en laboratoire), le système de forces appliqué au sein du
matériau est simple, ce qui permet d’évaluer plus rigoureusement les caractéristiques
mécaniques.
Il s’agit de la traction simple, de la compression simple, et du cisaillement simple
schématisés ci-dessous:

Dans la plupart des cas, particulièrement dans la vie courante, le matériau sera soumis à
un ensemble de forces combinant la traction, la compression et le cisaillement. C’est le
cas de la flexion qui est aussi un essai de laboratoire, bien que permettant moins bien de
caractériser le matériau. Cet essai garde cependant un grand intérêt pratique car il est
souvent plus représentatif des conditions d’utilisation du matériau.

En dessous de la fibre neutre, le matériau est soumis à des contraintes de traction et,
au-dessus, à des contraintes de compression, En outre, comme ces contraintes sont
plus élevées au centre de l’éprouvette, le matériau est soumis à des contraintes de
cisaillement.

1. L’essai de traction est le principal essai de laboratoire caractérisant les propriétés


mécaniques instantanées d’un matériau, On utilise des éprouvettes en forme
d’haltère qui sont dimensionnées de façon à ce que l’allongement se fasse
uniquement dans la zone centrale tout en permettant la fixation des extrémités dans
les mors.

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Cette zone centrale, de section uniforme plus faible que sur le reste de l’éprouvette, peut
être de section cylindrique ou rectangulaire selon le matériau et la norme.
Dans ce cas précis, déformations et contraintes se définissent simplement dans le sens de
l’allongement.
Force F Différence de longueur ∆l
σ= = ; ε= =
Section S Longueur initiale l0

Cela permet de définir un essai qui caractérise véritablement le matériau, avec des
valeurs indépendantes des dimensions de l’éprouvette S et l0. On exploite l’essai de
traction en traçant la courbe F = f(∆l). De façon schématique, on en déduit une courbe σ =
f(ε) du type ci-dessous;

On tire de cet essai des caractéristiques mécaniques très importantes:


— La résistance à la rupture Rm. C’est la contrainte maximale obtenue avant d’atteindre
la rupture.
— La résistance à la limite élastique Re.
— L’allongement à la rupture A%.
— Le module d’élasticité E, ou module d’Young E = σ/s, ce qui est valable uniquement
dans le domaine élastique.
On distingue généralement deux phases, le domaine élastique OA, et le domaine
plastique AB:
— dans le domaine élastique, les déformations sont réversibles, c’est-à-dire que
l’éprouvette reprend sa longueur initiale lorsque la force appliquée est supprimée (σ=0 et
ε=0). Les déformations maximales pour lesquelles existe un comportement élastique sont
généralement faibles (pas plus de 1%);
— dans le domaine plastique, les déformations sont irréversibles, c’est-à-dire que
l’éprouvette ne reprend plus sa longueur initiale lorsque la force appliquée est supprimée
(σ=0 et ε=0). Il existe des matériaux tels que le verre sans déformation plastique jusqu’à la

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rupture. À l‘opposé, des matériaux tels que l’or, certains matériaux plastiques, atteignent la
rupture avec des déformations plastiques extrêmement élevées (plus de 1000%).
Dans le domaine élastique, la courbe prend l’aspect d’une droite, c’est-à-dire que σ est
proportionnel à ε. Dans le domaine plastique, ce n’est plus le cas, et cela permet de définir
en A la limite entre domaine élastique et domaine plastique, appelée limite d’élasticité, ou
encore seuil d’écoulement.
Cependant, la transition définissant cette limite d’élasticité est parfois difficile à déterminer
avec précision sur certaines courbes. Pour lever toute ambiguïté, on définit une limite
d’élasticité conventionnelle pour laquelle une déformation plastique fixée à l’avance est
atteinte. Ce ε est en principe fixé à 0,2 % de la longueur étirable de l’éprouvette.
E et Re sont modifiés quand la limite d’élasticité est conventionnelle.

Propriétés mécaniques statiques déduites d’un essai de traction

Résistance
La résistance est définie par Rm la contrainte maximale qu’un matériau peut supporter
avant de rompre.
Cependant, on peut également lui associer Re, la contrainte atteinte à la limite élastique,
c’est-à-dire la contrainte maximale qu’un matériau peut supporter avant de se déformer
plastiquement, de façon irréversible.

Rigidité
La rigidité est définie par le module d’élasticité E. Elle définit donc la capacité du matériau
à se déformer de façon élastique et donc réversible. Plus le matériau est rigide, plus la
force qu’il faut lui appliquer est importante, pour une déformation donnée.
Ci-contre, figurent quelques valeurs typiques pour situer l’échelle des valeurs sur
l’ensemble des matériaux.

Ductilité
La ductilité est définie par l’allongement à la rupture A%. C’est la propriété grâce à laquelle
un matériau peut se déformer fortement de façon permanente avant de se rompre. Par
opposition au matériau fragile (voir ci-dessous), un matériau ductile casse avec présence
de déformation plastique.
Un matériau ductile présente de nombreux avantages:

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— la transformation du matériau à l’état solide est facilitée. Cela implique une malléabilité
du matériau, c’est-à-dire une aptitude de façonnage, de modelage, aisée
— une dégradation éventuelle du matériau pour une application donnée peut être détectée
et contrôlée à temps, car la rupture est non immédiate
— cela permet d’envisager un dimensionnement avec une marge de sécurité, surtout si
les déformations permanentes sont jugées supportables.

Fragilité
Un matériau fragile se déforme jusqu’à la rupture sans aucune déformation plastique,
c’est-à-dire uniquement de façon élastique. C’est le cas de matériaux tels que le verre, les
céramiques, mais aussi de certaines matériaux plastiques (polystyrène,...).
Un matériau fragile est non ductile.
Des matériaux tels que les aciers, qui sous des conditions normales d’utilisation ont un
comportement ductile, peuvent avoir un comportement fragile quand ils sont soumis à de
faibles températures et des fortes vitesses de sollicitation.

Élasticité
Un matériau élastique est caractérisé par la capacité à une forte déformation élastique.
Cela peut concerner aussi bien un matériau fragile qu’un matériau ductile.

Ténacité
La ténacité est caractérisée par l’énergie nécessaire pour casser un matériau. Un
matériau tenace combine donc une bonne capacité d’allongement, et une bonne
résistance à la rupture.
Sur un essai de traction, cette énergie est représentée par l’aire sous la courbe.
La ténacité se caractérise aussi par la résistance à la propagation de fissures. Sa mesure
peut être obtenue de diverses façons:
— par des essais de résilience, caractérisant la tenue aux chocs (choc Charpy, chute de
bille,..,);
— par des essais de traction, avec des vitesses de mise en charge faibles.

2. Essai de compression
Il s’agit d’un essai très simple, car il suffit de soumettre une éprouvette de forme
cylindrique à deux forces opposées, entre deux plateaux d’une presse. L’éprouvette est de
géométrie simple, facile à réaliser. Mais il est souvent plus profitable de réaliser un essai
de traction pour obtenir des résultats caractérisant de façon rigoureuse le matériau.

En effet, deux difficultés majeures apparaissent lors de l’essai :


— Le flambage si l’éprouvette est trop haute par rapport à son diamètre, il y a risque
d’apparition d’une instabilité de l’éprouvette (voir figure).

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— Le frottement éprouvette/plateau d’essai. Celui-ci s’oppose à l’augmentation du
diamètre de l’éprouvette, quand sa hauteur diminue. Il en résulte des éprouvettes
en forme de barillet (voir figure).

Par conséquent, l’essai de compression est surtout utilisé pour déterminer les propriétés
mécaniques des matériaux fragiles (bétons, céramiques) qui, du fait des défauts qu’ils
comportent, résistent mal en traction. Ici, le type d’éprouvette est un avantage important :
simplicité de sa réalisation, de sa géométrie.

3. Essai de cisaillement
Quand le matériau testé est à l’état solide, le cisaillement peut être caractérisé de façon
simple sur des joints de colle. L’éprouvette est constituée de supports non déformables
par rapport au joint de colle, et est testée à la façon d’une simple éprouvette de traction.

4. Essai de flexion
Comparativement à l’essai de traction, l’essai de flexion présente l’avantage d’utiliser des
éprouvettes de conception simple, avec des barreaux de section rectangulaire. Cela
permet, comme pour la compression, de tester des matériaux tels que les verres et les
céramiques, difficiles à tester en traction.
Il présente aussi l’avantage d’être un essai souvent plus représentatif des conditions
d’utilisation du matériau. En contrepartie, cet essai ne permet pas d’atteindre la rupture
des matériaux ductiles, car l’essai n’aurait plus de signification physique au-delà d’une
certaine flèche (d): les formules ne seraient plus exploitables (contraintes allongements,
etc.). du fait de la trop grande courbure atteinte par le matériau.
De ce fait, on se limitera à des déformations élastiques, avant tout pour tester la rigidité et
déterminer la limite élastique.
De plus, l’essai de flexion combine des efforts de traction, compression et cisaillement.
Cela limite la validité de l’essai, et rend les formules dépendantes des dimensions de
l’éprouvette (largeur I, épaisseur h) en fonction de la portée D.
Ainsi, au niveau des deux principaux essais de flexion, la flexion 3 points et la flexion 4
points, on en déduit les formules suivantes :

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Le module d’élasticité E est une valeur importante Caractérisant le matériau. Avec des
conditions opératoires optimales, et dans la mesure où le matériau lesté est peu
anisotrope, peu hétérogène, les valeurs obtenues se recoupent dans les quatre essais vus
précédemment.
Les modules d’élasticité en traction et en compression sont en principe identiques. Avec
l’essai de flexion, la valeur obtenue est plus dépendante de la portée et des dimensions de
l’éprouvette. Les différences sont cependant minimes, E est généralement légèrement
plus faible.
Dans tous les cas, E, encore appelé module d’Young, est défini par la formule ci-dessous
(loi de Hooke). (σ et ε sont parallèles à la force appliquée (valeurs normales)).
σ =E ε (avec σ= F/S et ε = ∆l / l0)

Dans le cas de l’essai de cisaillement, le module d’élasticité noté G est appelé module de
Coulomb et est défini par une loi similaire, la loi de Coulomb, τ est une contrainte de
cisaillement, et une déformation de cisaillement.
τ=Gγ (avec τ = F/S et γ = ∆l / l0)

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5. Essais de résilience. Essais de tenue aux chocs

Ces essais sont assimilés à des essais de tenue aux chocs, et ont pour but de mettre en
évidence la ténacité du matériau avec de fortes vitesses de sollicitation. Ce sont des
essais de résilience.
La ténacité est caractérisée par l’énergie nécessaire E pour casser un matériau. La
résilience K du matériau est définie par la formule:
K= E/S
S est le section résistante de l’éprouvette, c’est-à-dire celle qui est soumise aux plus fortes
contraintes lors du choc. On notera cependant qu’une valeur de résilience ne peut être
validée que si l’éprouvette a cassé lors de l’essai.
Dans le cas contraire, il faut prévoir une entaille sur l’éprouvette pour favoriser la rupture.
Plus cette entaille est aiguée, plus on accentue le caractère fragile du matériau.
Dans les conditions de service, un matériau aura une plus grande tendance à casser avec
les facteurs suivants:
— les basses températures,
— les vitesses croissantes d’application des charges,
— les efforts anormaux (efforts excentrés agissant dans des directions hors axe de
symétrie).
Comme il est difficile de concevoir des essais avec des efforts anormaux, les essais de
résilience sont des essais avec des vitesses de sollicitation (donc de déformation) élevées
et/ou de faibles températures.
Les essais de résilience se différencient en fonction de la vitesse de sollicitation de
l’élément venant percuter le matériau.

5.1. ESSAIS PAR CHUTE DE BILLE

Cet essai est le plus simple de tous. Il suffit de laisser tomber une bille de poids déterminé
sur une éprouvette de section S donnée.
La résilience K sera obtenue en recherchant l’énergie E nécessaire pour casser
l’éprouvette, et la hauteur de chute correspondante.
Cette énergie est une énergie potentielle, et est donnée par la formule bien connue :
E = mgh
Exemple : pour une masse de 1 kg et une hauteur de 1 m, on trouve:
m * g=1x9,81 =9,81 N, et E= 1x9,81 N*m =9,81 J.

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L’essai de chute de bille est d’une grande simplicité, d’autant qu’il est facile de moduler la
hauteur de chute ou le poids de la bille.
En contrepartie, comparativement aux chocs Charpy et Izod ci-dessous, il est plus
difficile de tirer des conclusions de cet essai (pas de possibilité de réaliser des entailles,
observations subjectives, nécessité d’un grand nombre d’essais,...).

5.2. Essai Charpy

Contrairement à la chute de bille, les éprouvettes sont sous forme de barreau, ce qui
permet de bien mieux définir la section résistante S.
S est égale à a x b dans le cas d’une éprouvette entaillée, et b x c pour une éprouvette
non entaillée. Dans les deux cas, on utilise un mouton pendule pour casser les
éprouvettes.
Après avoir lâché le bras du pendule d’un angle a par rapport à sa position d’équilibre, on
mesure l’angle de remontée. Après avoir lâché le bras du pendule d’un angle α par
rapport à sa position d’équilibre, on mesure l’angle de remontée β.

L’intérêt de cet essai, c’est que la mesure de cet angle β permet de déterminer l’énergie E
fournie au matériau pour qu’il puisse se casser, compte tenu de l’énergie cinétique fournie
au marteau au départ de l’essai. La plupart du temps, l’appareil est étalonné de façon à
permettre une lecture directe de E. Dans le cas contraire, E peut se calculer en fonction de
β:

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M = masse bras + percuteur
L = longueur du bras, jusqu’au point d’impact

E= MgL(cosα - cosβ)

Deux types de position pour l’éprouvette :

En fonction du matériau testé, le pendule sera choisi à partir de l’énergie cinétique


E = MgLcosα disponible :
— de 0,5 à 4 J, ou 7,5 à 50 J : matières plastiques;
— de 100 à 300 J alliages légers, aciers avec de petites éprouvettes Charpy (distance
entre appuis de 40 mm). Masse du pendule de 8,6 kg à 22,5 kg;
— 3 000 J aciers, fontes avec de grandes éprouvettes Charpy (distance entre appuis de
120 mm). Masse du pendule = 94 kg.

On distingue trois grandes familles d’éprouvettes, dont chacune fait l’objet de normes très
précises:
— Charpy U : flexion 3 points, avec entaille en U. Résilience notée KU;
— Charpy V flexion 3 points, avec entaille enV. Résilience notée KV;
— lzod : éprouvette encastrée, entaille affleurante, enV. Résilience Izod.
Malheureusement, il existe un très grand nombre de dimensions possibles, en fonction de
la taille de l’éprouvette, la profondeur, le type d’entaille,... Gela rend difficile la
comparaison des valeurs entre différents matériaux.
On notera cependant:

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— l’essai lzod est spécialement adapté pour les matières plastiques, car l’encastrement
évite les grosses déformations n’aboutissant pas à la rupture;
— l’essai Charpy U est facile à réaliser car le rayon au fond de l’entaille est important,
mais manque de sensibilité (surtout pour les matériaux ductiles);
— pour l’essai Charpy V, les exigences de précision d’entaille sont difficiles à atteindre,
mais les résultats obtenus sont plus rigoureux et plus reproductibles, Malgré tout, tes
essais de résilience sur barreau nécessitent un grand nombre d’éprouvettes pour obtenir
des résultats fiables, car la dispersion est très importante. Comme ce sont aussi des
essais rapides à réaliser, ils doivent être considérés avant tout comme des essais de
contrôle qualité,
Parfois on instrumente l’appareil d’essai, c’est-à-dire qu’on l’équipe de façon à pouvoir
tracer une courbe Force = t (temps), A nouveau, on retrouve des familles de matériau
similaires à celles obtenues sur l’essai de traction. Par exemple:

Le cas des aciers et des fontes prend une importance particulière. Ici, les éprouvettes
peuvent casser avec un mode ductile ou fragile selon la sévérité de l’essai.
On accentue le caractère fragile quand:
— la température décroît;
— la vitesse de sollicitation est croissante (vitesse du percuteur)
— on augmente te degré des efforts transversaux (ou anormaux);
— on diminue le rayon dans le fond de l’entaille.
L’aspect de la surface de rupture sera différent selon le cas où elle a eu lieu en mode
fragile ou ductile:
— en mode ductile, la surface prend un aspect mat et boursouflé, la matière a été «
arrachée (cristallinité o %);
— en mode fragile, ta surface prend un aspect brillant. On voit la surface lisse d’une
multitude de petits cristaux accolés les uns aux autres Qui ont cassé net, comme du verre
(cristallinité I 00 %).
li existe une zone de transition pour laquelle la surface de rupture est mixte. On voit
distinctement une zone mate et une zone brillante accolées (cristallinité variable).
Par exemple, lorsque l’on fait varier la température, on peut obtenir une courbe du type ci-
dessous. La plage de température pour laquelle la rupture est mixte peut être très
étendue, jusqu’à 60°C- Le type de cassure fragile s’observe souvent à des températures
négatives (alliages métalliques).

6. Essais de fatigue
On réalise un essai de fatigue en comptant le nombre de cycles nécessaires jusqu’à la
rupture, en fonction d’un cycle de charge donné, tout en conservant des déformations
élastiques. En tait, les essais de fatigue sont très variables et très difficiles à réaliser, pour
plusieurs raisons :
— Ils sont très longs, c’est-à-dire qu’il faut réaliser un très grand nombre de cycles avant
d’aboutir à une rupture éventuelle.

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— Ils ne peuvent véritablement simuler les cas tirés de la pratique, qui ont des cycles
d’une grande complexité. Exemple, la courbe ci-contre.
— La rupture éventuelle fait appel à la notion de probabilité, ce qui Implique un grand
nombre d’essais vérificatifs.
— Un grand nombre de paramètres interviennent
- la température,
- le degré d’agressivité chimique,
- l’amplitude de variation des contraintes An,
- la contrainte moyenne e,...

Il existe un grand nombre de modes de sollicitation, parmi lesquels on trouve parmi les
plus fréquents:

7. Essais de dureté

La dureté d’un matériau est la résistance qu’il oppose à la pénétration d’un corps plus dur,
Les essais de dureté sont particulièrement utilisés pour caractériser les matériaux
métalliques, en particulier parce que ce sont des essais rapides à effectuer. Ils permettent
ainsi de réaliser un contrôle qualité du matériau en ayant une première approche des
caractéristiques mécaniques statiques (résistance, rigidité, etc.), sans être obligé de
réaliser un essai de traction, long et coûteux.
Il existe un grand nombre d’essais possibles, mais on relèvera surtout Brinell, Rockwell,
Vickers, très complémentaires.
Les essais de dureté sont également très utilisés pour les matériaux plastiques (moins
durs), mais avec d’autres essais que ceux mentionnés ci-dessus, Shore et Baical,
essentiellement Ces essais ont l’avantage d’être encore plus rapides, mais la précision
des mesures est moins bonne,
Quant aux verres et céramiques, ce sont des matériaux trop durs et trop fragiles pour être
testés en dureté sous cette forme.
Les essais de dureté donnent des valeurs conventionnelles et sans unité. Pour permettre
un contrôle qualité, ce sont des valeurs comparatives.
Dans le cas des essais Brinell, Rockwell et Vickers, le symbole de dureté est
respectivement HB, HR, HV.

ESSAIS BRINELL

L’essai consiste à imprimer dans le matériau une bille en acier de diamètre D sous une
charge et à mesurer l’empreinte laissée sur la surface après enlèvement de la charge.
La dureté Brinell HB est un nombre proportionnel à la force appliquée F divisé par la
surface de l’empreinte.

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Cette surface S d’empreinte peut se calculer en fonction de la profondeur li ou du diamètre
d. Selon le cas on aura;
F
HB =
S
F→N
S → mm2

Selon le matériau, la norme préconise une force F en fonction du diamètre D de la bille.


D peut être égal à : 1; 2.5; 5; 10mm.
La charge doit être appliquée sans chocs ni vibrations, pendant 10 à 15 secondes.

Matériaux F(N)
Aciers, fontes, cupro-nickel, bronzes 9,81 x 30 D2
Laitons, alliages légers 9,81 x 10 D2
Cuivre, aluminium-cuivre, alliages de zinc 9,81 x 5 D2
Alliages étain et plomb 9,81 x 2 D2

On notera une dureté Brinell de la façon suivante:


Résultat du calcul HB : Diamètre de la bille en mm/ Charge en daN /Durée en sec.
Ex.: 200 HB 5/750/15.
En fait, les 3 chiffres après HB sont facultatifs et ne devraient être notés que s’ils sont
différents des valeurs normalisées préconisées.
L’essai doit se faire sous certaines conditions :
— la dureté du matériau doit être inférieure à celle de la bille (la solution est déconseillée
avec plus de 229 HB);
— les dimensions et la position d’une empreinte font l’objet de valeurs normalisées qui
dépendent du matériau testé:
- la profondeur ne doit pas être trop grande par rapport à l’épaisseur de la pièce (rapport
1/8 à 1/10),
- l’empreinte ne doit être ni trop proche d’une autre, ni trop proche du bord.
L’empreinte laissée par la bille diamètre 10 mm est importante, avec un diamètre qui
dépasse en général 3 mm. Cet essai sera donc préconisé sur des pièces laminées, ou
moulées à gros grain, pour lesquelles il existe une forte hétérogénéité.

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Un des inconvénients de cet essai, c’est qu’il n’existe pas de correspondance entre les
résultats obtenus avec F = 30 D2, et ceux avec F = 10 D2. De même, il n’existe pas de
méthodes de conversion de la dureté Brinell en d’autres échelles de dureté, Il est donc
difficile de comparer la dureté Brinell pour des matériaux ayant une forte différence de
dureté.
Relation entre HB et Rm.
Cette dureté peut être liée à la résistance à la rupture en traction par la relation.
HB~3Rm
Cette formule est acceptable pour les aciers, les alliages d’aluminium, les alliages de
titane... mais pas pour les fontes grises (variation de l’ordre de 30 %) ou des fontes GS, du
fait de leur hétérogénéité et de la variété des structures existantes. En fait, cette méthode
de conversion, bien que pratique, doit être évitée car les valeurs de Rm sont trop
susceptibles de varier. Elle ne doit être utilisée que dans le cadre d’un matériau et d’un
processus de fabrication bien maîtrisés (contrôle qualité), et d’un état bien défini
(normalisé)

ESSAIS ROCKWELL
L’essai consiste à appliquer une bille d’acier ou un cône diamant dans le matériau à tester.
La charge est appliquée en deux temps, avec une précharge F0 et une surcharge F1.
Après enlèvement de la seule surcharge, on peut lire la profondeur de l’empreinte h,
l’appareil étant équipé d’un comparateur. On en déduit la dureté Rockwell HR, mais
ordinairement l’appareil est étalonné pour une lecture directe.

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On peut donc noter que comparativement à l’essai Brinell, avec l’essai Rockwell on
applique sur le matériau testé une précharge assez faible (98 ou 29,4 N) qui sert d’origine
de la mesure de la dureté, et qui subsiste au moment de la mesure de HR. Avantages:
— l’échantillon est stabilisé au cours de l’essai,
— minimise l’état d’écrouissage superficiel éventuel,
— permet de rendre éventuellement la taille de l’empreinte plus faible, sans que pour
autant la qualité de l’état de la surface puisse nuire à la mesure.
HR est une valeur conventionnelle et est égale à:
• 130 - h, dans le cas où l’essai est effectué à l’aide d’une bille;HRB
• 100 - h, dans le cas où l’essai est effectué à l’aide d’un cône diamant.HRC
Le cône diamant est encore appelé cône de Brasle et possède un angle au sommet de
120°.

Les diamètres de bille possibles sont : 1,5875 mm; 3,175 mm et 6,35 mm,

Type d’essai Forme du Précharge Surcharge Alliage


pénétrateur métallique
HRc Cône 98 N ± 2 1373 N±7 Fe
HRb, b’ Bille 1,5875 mm 98 N ± 2 883 N ± 4,5 Fe, Al, Cu
HRe Bille 3,175 mm 98 N ± 2 883 N ± 4,5 Fe, Al
HRf Bille 1,5875 mm 98 N ± 2 490 N ± 4,5 Fe, Cu
HRg Bille 1.5875 mm 98 N ± 2 1373 N ± 7 Cu
HRh Bille 3,175 mm 98 N ± 2 490 N ±4,5 Al
HRi Bille 6,35 mm 98 N ± 2 490 N ± 4,5 Al

L’essai à la bille est recommandé pour : aciers non trempés, alliages légers et cuivreux,...
L’essai à la bille n’est pas recommandé si HB > 229.
L’essai à l’aide du cône est généralement réservé pour les aciers. En particulier l’essai
HRc est nécessaire pour la caractérisation de l’état de trempe des aciers, avec des
valeurs comprises entre 20 et 70.
Avantages
— L’empreinte est réduite, et convient pour la plupart des matériaux. Quelques
exceptions: les pièces moulées à gros grains (essai BrinelI), ainsi que les pièces très
dures sur de faibles épaisseurs (essai Vickers)
— Procédé rapide, car avec lecture directe;
— L’empreinte peut être réalisée sur une surface brute, exempte d’oxydation et propre.
Inconvénient
Il existe un grand nombre d’essais Rockwell différents, selon le type et la taille du
pénétrateur, ainsi que de la force d’essai.
Il n’y a pas de relation de proportionnalité entre ces essais.

Essais Vickers
L’essai consiste à appliquer dans le matériau un pénétrateur diamant en forme de
pyramide à base carrée, d’angle au sommet 136°, sous l’action d’une charge F, et à
mesurer la diagonale de l’empreinte après enlèvement de la charge. La dureté Vickers est
proportionnelle au rapport F/S.

48/111
Durée du maintien de la charge: 15s

2F(sin136) /2
HV = =0,189F/d2
d2

L’intérêt de choisir une pyramide à base carrée comme pénétrateur, c’est que
contrairement à l’essai Rockwell ou Brinell, la dureté Vickers est quasiment indépendante
de la charge appliquée. Cela permet d’établir la gamme de valeurs très large, allant des
plastiques jusqu’aux aciers cémentés.
Pour pouvoir mesurer d, il faut un système optique. Il s’agit donc d’une manipulation
relativement longue. L’essai Vickers convient pour les matériaux homogènes de toute
dureté, mais est particulièrement utilisé pour les matériaux les plus durs en couche très
mince, car la profondeur de l’empreinte est encore plus petite que l’essai Rockwell : aciers
cémentés, aciers nitrurés,... Le principal inconvénient de cet essai est qu’il faudra une
surface particulièrement soignée : petite taille de l’empreinte, nécessité d’avoir d1 et d2 de
même ordre de grandeur.

Dureté SHORE A et D.
Ces essais consistent à appliquer une pointe de forme définie, avec une force déterminée,
dans le matériau testé.
La pointe étant reliée à un ressort étalonné, l’appareil permet une lecture directe de la
dureté arbitrairement échelonnée de 0 à 100, en fonction de la profondeur de pénétration.
Cette pointe étant relativement fragile, ces essais sont adaptés pour les matériaux de
faible dureté, c’est-à-dire les matériaux plastiques, les alliages légers, le plomb...
Comparativement aux essais Brinell, Rockwell et Vickers, la profondeur de pénétration est
très importante.
Par conséquent, les mesures de l’essai Shore sont moins précises (il est plus difficile de
différencier les matériaux).
Elles sont en revanche extrêmement rapides.
Selon le cas, la dureté Shore est définie par le chiffre relevé sur le cadran, suivi par la
lettre A ou D (exemples : 70 D, 30 A..)

L’essai Shore A:
• utilisé pour des duretés inférieurs ou égales à 85 A (matériau caoutchoutique)
• La masse appliquée est de 1 kg (9,8 N);
• On utilise un duromètre avec une pointe apIatie.

49/111
L’essai Shore D :
• utilisé pour des duretés supérieures ou égales à 85 A (matières plastiques plus dures)
• la masse appliquée est de 5 kg (49 N);
• on utilise un duromètre avec une pointe fine.

50/111
5.

DIAGRAMME D’ÉQUILIBRE FER/CARBONE

Diagramme fer carbone

Représentation du diagramme

Le diagramme fer - carbone se présente comme le montre la figure. Les lettres repères
sont conventionnelles.

Le liquidus est toujours représenté par la ligne A C D, le solidus par la ligne A E C F D,


l'eutectique par le point C. Les autres points seront explicités plus loin.

Fig. 3 DIAGRAMME FER-CARBONE

Aciers Aciers
hypoeutectoïdes hypereutectoïdes

Aciers Fontes

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Domaine des aciers
La partie du diagramme correspondant au domaine des aciers est située à gauche du
point E.

DOMAINE DES ACIERS

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Propriétés du Fer (structures cristallines et point de transformation)

Le schéma ci-dessous montre les différents points de transformation et la courbe


d'analyse thermique correspondante. Mise à part la fusion, le fer présente deux
changements de structure cristalline qui sont des transformations isothermes par
germination et croissance. Les températures correspondantes sont désignées par A3 et
A4.

A3 912° C Fe α← Fe
CC← CFC

A4 1 394° C Fe ← Fe δ

CFC CC

Remarque le point A2 (point de CURIE) ne correspond pas à un changement de


phase, mais au passage de l'état ferromagnétique à l'état
paramagnétique.

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Alliages ferreux

Le fer forme des alliages avec un grand nombre d'éléments. La mise en solution solide
d'éléments d'alliage dans le fer modifie la position des points A3 et A4. Cette modification
est particulièrement importante et on a classé les éléments en considérant leur influence
sur la position de ces points.

On appelle alphagène tout élément qui stabilise la phase CC. Il élève la température du
point A3 et abaisse celle du point A4.

On appelle gammagène tout élément qui stabilise la phase CFC. Il abaisse la température
du point A3 et élève celle du point A4.

Il est à noter que :

Les solutions solides dans le Fe γ sont appelées AUSTENITES. On les désigne par γ,
elles sont CFC.

Les solutions solides dans le Fe α ou Fe δ sont appelées FERRITES. On les désigne par
α ou δ elles sont CC.

Le Système Binaire Fe. C


Le carbone est un élément fortement gammagène. De ce fait, et parce qu'il permet la
formation de carbures, le carbone joue un rôle particulier dans les alliages ferreux. Il y est
en effet toujours présent à cause de leur mode d'élaboration.

Bien que des alliages industriels, aciers et fontes, même non alliés contiennent toujours
d'autres éléments, il est nécessaire d'étudier le système binaire Fer + Carbone, il sert de
référence à l'étude de tous les alliages ferreux.

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Solution de carbone dans le fer

État liquide
A l'état liquide, l'acier est une solution de carbone dans le fer. Les atomes de carbone se
trouvent répartis, d'une manière homogène, au sein des atomes de fer, en proportion
définie par la teneur en carbone de l'acier.

Solution solide
A l'état solide, les atomes de fer qui constituent la très grande majorité des atomes de
l'ensemble, occupent, comme dans le fer pur, les positions qui leur sont dévolues aux
noeuds du réseau cristallin. Par contre, les atomes de carbone, dont les dimensions sont
inférieures à celles des atomes de fer, trouvent place dans les espaces vacants du
réseau.

L'ensemble constitue une solution solide de carbone dans le fer : dans l'acier, il s'agit
d'une solution d'insertion.

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Les phases

Ferrite

A la température ordinaire, le fer ne peut normalement contenir, en solution, qu'une


quantité infime de carbone, de l'ordre de 0,006 %, pratiquement négligeable en
comparaison de la teneur de 1,9 % susceptible de trouver place dans l'acier et même de
celles, inférieures à 0,25 %, des aciers destinés aux constructions soudées. Le fer tenant
en solution une quantité infime de carbone porte le nom de ferrite. La ferrite est
caractérisée par une faible résistance à la traction associée à une faible dureté (80 H
Brinell).

Carbone libre
Le carbone de l'acier, en excès par rapport à la capacité d'absorption du réseau cristallin
du fer, devra prendre place en dehors des mailles de ce dernier.

On peut imaginer le voir se séparer et constituer des amas de carbone libre venant
s'insérer entre les structures cristallines.

C'est ce que l'on constate dans le cas des fontes grises à graphite "lamellaire" ou
"nodulaire", ainsi que dans certains aciers, d'un type particulier, où le carbone se trouve
présent sous forme de graphite.

Les aciers de construction peuvent, dans certaines conditions exceptionnelles, être


affectés par un phénomène de séparation du carbone sous forme de graphite qui
constitue alors une manifestation indésirable, susceptible de provoquer des accidents en
cours de service.

Ces exceptions mises à part, le carbone en excès se trouve, pratiquement, toujours


associé au fer sous forme de cémentite.

Cémentite
La combinaison d'un atome de carbone et de trois atomes de fer constitue le carbure de
fer qui porte le nom de cémentite (Fe3 C).

Ce carbure, très dur et cassant, contient, en poids, environ 6,7 % de carbone Sa dureté
est environ 700 H Brinell.

Les aciers non alliés et les fontes, si l'on excepte les fontes graphitées, se trouvent ainsi
normalement constitués de cristaux juxtaposés :
• de ferrite, contenant en solution une quantité infime de carbone,
• de cémentite, contenant 6,7 % de carbone.

La ferrite et la cémentite sont les deux constituants de base de l'acier.

56/111
La dureté de la cémentite permet de conférer au métal une résistance nettement
supérieure à celle du fer pur, sans provoquer de fragilité, quand elle se trouve intégrée à
un agrégat formé de lamelles alternées de ferrite et de cémentite étroitement associées
cet agrégat porte le nom de PERLITE.

Perlite
La PERLITE, agrégat lamellaire de ferrite et de cémentite, présente une teneur en
carbone de 0,85 % C, constante et indépendante de celle de l'acier (fig. 4). Sa dureté est
environ 200 H Brinell et son allongement faible.

La perlite se trouve normalement présente, sous forme de plages juxtaposées aux


cristaux de ferrite, dans tous les aciers dont la teneur en carbone est inférieure à 0,85
%. Ces aciers sont précisément ceux qui nous intéressent.

Limites des plages de perlite

Fig. 4 AGRÉGAT DE FERRITE ET DE CÉMENTITE

Acier à 0,85 % de carbone, à structure entièrement perlitique


Cette figure schématise les lamelles de ferrite et de cémentite.
La dimension des plages est de l’ordre du dixième de millimètre.

Association ferrite - perlite

Dans les aciers dont la teneur est comprise entre 0 et 0,85 % C, la perlite, qui contient la
quasi totalité du carbone, va donc se trouver en proportion variable. De 0 % dans le fer pur
ou la ferrite (fig. 4.1 (a)) elle atteint 100 % dans l'acier à 0,85 % C (fig. 4.1 (c)).

Les aciers de construction, dont la teneur en carbone ne dépasse pas 0,6 %, et reste
même inférieure à 0,25 % dans le cas des nuances soumises aux exigences de la
construction soudée, vont ainsi présenter une structure composée de plages juxtaposées
de ferrite et de perlite (fig. 4.1 (b)).

57/111
(a) (b) (c)

fig. 4.1 association ferrite-perlite illustrant l’influence de la teneur en carbone

La capacité de déformation de la ferrite est pratiquement équivalente à celle du fer pur. La


perlite, beaucoup plus dure et peu déformable, agit à la manière d'une armature en
gênant, par un effet de bridage, la déformation de la ferrite sous l'action d'un effort
appliqué. Il en résulte une modification du processus de déformation conduisant à la
rupture : celle - ci intervient sous une charge d'autant plus élevée que la proportion de
perlite est, elle - même, plus grande.
Bien entendu, la déformation atteinte par le métal au moment de la rupture varie en raison
inverse de la teneur en perlite, dont la capacité de déformation est très inférieure à celle
de la ferrite.
La capacité de déformation de l'acier (allongement de rupture A %, tenue au pliage
et aux chocs) varie, pour cette raison, en sens inverse de sa résistance à la traction.
Ainsi, par le biais de la quantité de perlite qu'il contribue à former, le carbone
constitue le facteur essentiel déterminant les propriétés de l'acier.

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Remarques

Inconvénient d’une teneur en carbone trop élevée. Cémentite libre


Si la teneur en carbone de l'acier dépasse 0,85 %, la cémentite en excès n'a plus la
possibilité de s'associer à la ferrite pour constituer de la perlite.

Cette teneur de 0,85 % marque ainsi le seuil au-delà duquel la cémentite en excès va se
présenter sous la forme de liserés continus situés aux joints des grains (fig. 4.2).

Fig. 4.2 STRUCTURE DES ACIERS A TENEUR EN CARBONE SUPERIEURE A 0,85 %

Position des aciers de construction en fonction de leur teneur en


carbone
Ces aciers dont la teneur en carbone est comprise entre 0,05 et 0,6 % n'occupent, en
définitive, qu'une bande relativement étroite dans la plage des teneurs en carbone des
aciers qui s'étend de 0 à 1,9 %.

59/111
L'ensemble des alliages binaires fer-carbone présentent les phases suivantes :

FERRITE α : solution solide d'insertion de carbone dans le fer α (solubilité


maxi 0,02 % à 727° C) La ferrite est CC.

FERRITE δ : solution solide d'insertion de carbone dans le fer δ (solubilité


maxi 0,1 % à 1 487° C) La ferrite est CC.

AUSTÉNITE γ: solution solide d'insertion de carbone dans le fer,

CÉMENTITE ou carbure de fer, Fe 3 C : sa composition correspond à une


teneur de 6,67 % de carbone.

CARBONE PUR (graphite) : la solubilité du fer dans le carbone est nulle.

Structure cristalline du fer à température ambiante

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Fer alpha

Le fer delta est stable de 1394°C à 1534°C

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Influence des points transformation sur la microstructure

L’exploitation du diagramme Fe. C permet d’étudier la constitution des aciers


non alliés dans les conditions d’équilibre thermodynamique. Dès que les
conditions de refroidissement ne sont plus suffisamment lentes, le facteur
temps va jouer un rôle important.

L’étude complète de la cinématique des transformations sera entreprise lors


de la présentation des courbes TTT et TRC.

Dans ce paragraphe, nous n’envisagerons que le cas où les vitesses de


refroidissement ne sont pas suffisantes pour entraîner l’apparition de
constituants de nature différente de ceux donnés par le diagramme
d’équilibre.

Points de transformation

Ae1 : Température d’équilibre définissant la limite inférieure d’existence de l’austénite.


Température de la transformation eutectoïde

Ae3 : Température d’équilibre définissant la limite supérieure d’existence de la ferrite

Aecm : Température d’équilibre définissant la limite supérieure d’existence de la


cémentite dans un acier hypereutectoïde

Ae4 : Température d’équilibre définissant la limite entre le domaine d’existence de


l’austénite et de la ferrite δ. Ce point n’a d’importance que pour certains cas particuliers
(soudage). Il n’est pas indiqué sur le schéma.

A2 : Point relativement moins important pour les applications courantes point de CURIE

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Microstructures des Aciers
Le diagramme de phase permet de déterminer la nature des constituants susceptibles de
se former : il ne permet en aucun cas de prévoir la morphologie qui définit la
microstructure du métal. Cette microstructure qui dépend des conditions de germination et
de croissance des diverses phases est essentiellement fixée par les conditions de
refroidissement.

Nous nous contentons de commenter un exemple particulier afin de dégager quelques


faits généraux.

En 1 dans le domaine austénitique la structure est caractérisée par une grosseur de grain
γ déterminée par des conditions d’austénitisation données.

En 2 lorsque la température atteint AR3 (< AE3) caractéristique de la vitesse de


refroidissement utilisée, la germination de la phase ferritique α commence. Cette
germination a lieu en général aux joints de grains austénitiques.

La croissance des cristaux de ferrite dépend de la vitesse de transfert de l’énergie


thermique produite par la transformation γ → α et de la vitesse de diffusion du carbone, en
excès par rapport à la limite de solubilité dans la ferrite.
CAS D’UN ACIER A 0,4 % : ACIER HYPOEUTECTOIDE

Pour des vitesses de refroidissement faibles, et des grains austénitiques petits, les
cristaux ferritiques pourront prendre la forme polygonale normale et conduire à une
répartition cellulaire de la ferrite en a.

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Pour des vitesses de refroidissement élevées et des grains austénitiques grossiers, les
cristaux ferritiques se développent sous forme de plaquettes, donnant naissance à une
répartition aciculaire ou de Widmanstäten en b. Les structures aciculaires sont
caractéristiques des zones surchauffées, au voisinage des joints soudés et dans les
aciers moulés bruts de moulage.

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6. Désignation des fontes
Fontes à graphite lamellaire
Après le préfixe EN les fontes à graphite lamellaire sont désignées par le
symbole GJL suivi de la valeur en mégapascals de la résistance minimale à la
rupture par extension.
Exemple : EN – GJL-100 (l’ancienne FGL 100)

Fontes à graphite sphéroïdal


Après le préfixe EN les fontes à graphite sphéroïdal sont désignées par le
symbole GJS suivi de la valeur en mégapascals de la résistance minimale à la
rupture par extension et du pourcentage de l’allongement après rupture.
Exemple : EN – GJS- 400-18 (l’ancienne FGS 400-18)

Fontes malléables : Exemple : EN – GJMB- 450-6 (l’ancienne MB 450-6)

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7. Désignation des aciers

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Nuances d’aciers faiblement alliés (entre parenthèses, correspondance avec l’ancienne
symbolisation).

Aciers fortement alliés

Teneur d’au moins un élément d’alliage) 5 %.


La désignation commence par la lettre X suivie de la même désignation que celle des aciers
faiblement alliés, à l’exception des valeurs des teneurs qui sont des pourcentages réels.

Exemple : X 30 Cr 13 (0,30 % de carbone - 13 % de chrome).


R min = résistance minimale à la rupture par extension (MPa).
Re min = limite minimale apparente d’élasticité (MPa).

Nuances des aciers fortement alliés.

Nuance* R min Re min


X 4Cr Mo S18 (Z8 CF 17) 440 275
X 30Cr 13 (Z30C13) HRC >51
X 2Cr Ni 19-11 (Z3 CN 19-11) 460 175
X 5Cr Ni 8-10 (Z6 CN 18-09) 510 195
X 5Cr Ni Mo 17-12 (Z7 CND 17-12) 510 205
X 6CrNiTi 18-10 (Z6 CNT 18-11) 490 195
X 6CrNi Mo Ti 17-12 (Z6 CNDT 17-12) 540 215

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Classification d’aciers par emploi

DÉSIGNATION DES MATÉRIAUX NON FÉRREAUX

ALUMINIUM et alliages d’aluminium.

On peut aussi utiliser les symboles chimiques.

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CUIVRE et alliages de cuivre
La désignation du cuivre et de ses alliages comporte le symbole chimique du métal de base
(Cu), éventuellement suivie de l’indice de pureté chimique, auquel on associe, dans le cas
d’un alliage, les symboles chimiques des éléments d’addition suivis des nombres indiquant
les teneurs nominales de ces éléments.
Exemple : Cu Zn 39 Pb 2 (alliage de cuivre -39 % de zinc -2 % de plomb).

LES PLASTIQUES

Principaux plastiques :
Les thermoplastiques : Les thermodurcissables :

70/111
8. ÉLABORATION DE L’ACIER
1. L'élaboration de l'acier se fait:
• Soit à partir de la fonte liquide (fonte d'affinage): convertisseurs à l'oxygène
• Soit à partir de ferrailles par refusion au four électrique.
Afin de constituer un stock tampon entre les H.F. et l'aciérie dont les cadences de coulée
sont très différentes on peut utiliser soit un mélangeur, soit un nombre suffisant de poches
tonneaux. Le mélangeur homogénéise la composition de la fonte provenant des diverses
coulées et conduit à une certaine désulfuration de la fonte. Cette désulfuration se fait par
déplacement de l'équilibre:
[FeS] + [Mn] [Fe] + (MnS) (1).
(1) [ ] dissous dans la fonte, ( ) dissous dans le laitier.
Le sulfure de manganèse s'élimine soit par combustion soit par mise en solution dans la
scorie.
La désulfuration peut être améliorée par les techniques de la métallurgie en poche:
introduction de carbonate de sodium, de chaux vive (CaO) avec brassage, ou plus
récemment de magnésium (procédé USIRMAG).
Le passage de la fonte liquide à l'acier nécessite une diminution des teneurs de
pratiquement tous les éléments comme le montre la comparaison ci-dessous:

%C % Si % Mn %P %S
Fontes: 3-4 0,5 à 2,5 1à2 2 à 0,1 0,05
Aciers: 0,05-1,5 0 à 0,5 0,3 à 1,5 < 0,05 < 0,05

Modes d'élimination des divers éléments


• Carbone: il s'élimine à l'état de CO2 et surtout de CO; l'élimination de ces gaz est
facile.
• Silicium: son oxydation conduit au dioxyde de silicium SiO2: cet oxyde acide se
combine avec les oxydes basiques présents MnO, FeO et éventuellement CaO en
donnant une scorie liquide qui monte à la surface du bain.
• Manganèse: son oxydation conduit à l'oxyde basique MnO qui se combine avec
SiO2.
• Phosphore: son oxyde P2O5 est réductible par le carbone aux températures
élevées réalisées. Cependant le phosphate de calcium est moins réductible par C que le
pentoxyde. En présence de CaO et si on admet que FeO est le vecteur d'oxygène, la
réaction s'écrira:
2P + 5FeO + 3CaO (PO4)2Ca3 + 5Fe.
Le phosphate de calcium s'élimine dans la scorie. Donc une déphosphoration poussée
exige un milieu très oxydant et très basique.
• Soufre: I'oxydation des sulfures MnS ou FeS étant très endothermique elle est peu
probable aux températures élevées de conversion. L'élimination du soufre aura lieu selon:
[FeS] + (CaO) [FeO] + (CaS)(1) H > O.
(1) [ ] dissous dans la fonte, ( ) disses dans le laitier.
Elle sera favorisée par un milieu très réducteur (élimination de FeO) et très basique. Une
élévation de température la favorisera également et fluidisera la scorie. Dans ces
conditions on a intérêt à introduire une fonte de teneur en soufre aussi faible que possible:
intérêt de la désulfuration en poche.

71/111
L'élaboration comprend en général deux phases distinctes:
• Phase d'oxydation: élimination de Ct Si Mn et du P avec action simultanée de CaO
pour ce dernier;
• Phase de réduction: la phase précédente conduit à un métal très oxydé (riche en
FeO) qu'il faudra réduire. En présence de CaO, il y aura simultanément désulfuration.

2. ACIER A L’OXYGÈNE

2.1. PRINCIPE ET CLASSIFICATION

Ce procédé, actuellement le plus répandu, est basé sur l'insufflation d'oxygène pur dans
un bain de fonte liquide. On peut ainsi transformer celle-ci en acier liquide, en assurant
simultanément l'élimination de C, Si, Mn, P et S et l'élévation de température nécessaire
pour passer de la fonte liquide (1250 °C en moyenne) à l'acier liquide (1600 °C en
moyenne). Le réglage de la température finale se fait par introduction de ferrailles à
refondre.
Les appareils (convertisseurs) sont des cornues, garnies de réfractaires, atteignant 8 m de
diamètre et jusqu'à 10 m de haut. Les convertisseurs sont en général immobiles au cours
du soufflage et les divers procédés se distinguent par le mode d'insufflation de l'oxygène:

• Insufflation par des tuyères réfractaires placées dans le fond du convertisseur:


procédés OBM (Oxygen Boden Maxhütte) et LWS (Loire-Wendel-Sidélor).

72/111
• Insufflation par le bec de la cornue à l'aide d'une lance métallique refroidie à l'eau:
procédés LD (Linz-Donawitz) et son dérivé le procédé OLP (oxygène-lance-poudre) dans
lequel de la poudre de chaux est introduite simultanément pour traiter les fontes très
phosphoreuses.

Remarque :

Une amélioration des procédés à lance consiste à brasser le bain par insufflation de gaz
(C02, O2, Ar, N2) par le fond: procédé LBE (lance-brassage-équilibre), procédé STB
(Sumimoto Top and Bottom blowing process).

2.2. DÉROULEMENT D’UNE OPÉRATION

Le procédé LD est adapté au traitement des fontes peu phosphoreuses ou hématites, le


procédé OLP est adapté au traitement des fontes phosphoreuses.

• Procédé LD
La charge est constituée de fonte liquide et de ferrailles et d'une partie du CaO
nécessaire.
Le soufflage d'oxygène au cours duquel le silicium s'élimine en premier dure environ 15
min. La décarburation et la déphosphoration ainsi qu'une partie de la désulfuration
s'opèrent ensuite, le reste de la chaux étant progressivement ajouté en cours de soufflage.
Le débit d'oxygène va de 500 à 1000 m3 • min -1.
Un modèle mis au point par l'IRSID (CALDYN) permet le contrôle dynamique du soufflage
en fin d'affinage et permet l'arrêt automatique de celui-ci lorsque la teneur en carbone du
bain visée est atteinte: en effet une relation existe entre la vitesse de décarburation du
bain et sa teneur en carbone. L'application de ce modèle exige la connaissance du débit
des fumées (par venturi) et de leurs teneurs en CO et CO2 (analyseurs).
Après l'arrêt du soufflage un échantillon est analysé ce qui permet de prévoir les additions
à introduire pour atteindre une composition chimique déterminée. Ces additions ont lieu au
convertisseur ou en poche lors de la coulée. Outre l'ajustement de composition ces
additions ont pour but de désoxyder le bain, riche en FeO.
En effet la présence de FeO donne un produit inforgeable et un dégagement gazeux
important de CO (réduction de FeO par C): aciers effervescents.
La désoxydation du bain se fait essentiellement par le manganèse introduit surtout sous
forme de ferro-manganèse et selon:
FeO+Mn Fe+MnO
L'oxyde de manganèse est insoluble dans l'acier, l'oxygène n'est en fait pas éliminé du
bain, mais il est sous forme d'inclusions de MnO beaucoup moins nocives que FeO.
L'emploi de ferro-silicium ou l'addition d'aluminium à la coulée conduit à des aciers
calmés. En particulier l'addition d'Al remplace MnO par Al203 parfaitement non réductible
par le carbone: il ne peut donc y avoir dégagement gazeux lors du refroidissement.

• Procédé OLP
Il permet d'affiner des fontes contenant jusqu'à 2 % de P en insufflant de la chaux
mélangée à l'oxygène. L'opération consiste en un premier soufflage, suivi d'un décrassage
(élimination de la scorie riche en phosphore), puis un second soufflage pour parfaire
déphosphoration et désulfuration. L'analyse du bain est suivie par l'addition finale et la
coulée. La durée de coulée à coulée varie de 40 min à 60 min.

73/111
• Procédés OBM et LWS
Utilisant la même technique que l'ancien procédé Thomas on insuffle de l'oxygène pur par
des tuyères réparties dans le fond du convertisseur. Afin d'éviter la détérioration du fond
on injecte en même temps un hydrocarbure dont le craquage endothermique provoque un
refroidissement suffisant (fluide modérateur) à la sortie même des tuyères, protégeant le
fond d'une forte élévation de température.
Les procédés à l'oxygène permettent d'élaborer les nuances les plus variées d'aciers non
alliés et peu alliés. Ils ont de faibles teneurs en P, S et surtout en azote (meilleure ductilité
et résistance au vieillissement).

3. ACIER ÉLECTRIQUE

3.1. CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES

La filière de la refusion des ferrailles utilise un four à sole réfractaire sur laquelle sont
placées les matières à refondre. L'énergie thermique est fournie par production d'arcs
électriques entre trois électrodes et la charge. Naguère réservé à l'élaboration d'aciers
spéciaux, le procédé électrique assure actuellement une part importante du tonnage des
aciers courants. Il a, dans ce domaine, définitivement remplacé l'élaboration sur sole au
four Martin. Le procédé électrique basique est le plus répandu, il est caractérisé par:

• Une haute température du bain (> 1 800°C) facilement réglable, ce qui facilite la fusion
des laitiers très réfractaires et la réduction des oxydes.
• La non-intervention de l'atmosphère du four qui est neutre. Les réactions ont
uniquement lieu entre le bain et les additions à l'aide desquelles on peut réaliser un milieu
oxydant ou réducteur. On peut en outre réaliser la fusion d'éléments oxydables comme le
Cr sans perte par formation d’oxydes.

3.2. MARCHE D’UNE OPÉRATION

Les fours d'une capacité de 5 à 250 tonnes sont alimentés sous des tensions de 100 à
200 V, l'intensité pouvant atteindre 50000 A par électrode. La sole et les parois latérales
sont garnies de revêtements de dolomie (basique) qu'on réfectionne périodiquement.
L'utilisation des parois refroidies à l'eau se généralise et permet, entre autres, d'augmenter
la durée du revêtement et de réduire la consommation des électrodes. La marche
comprend trois étapes:

a) Fusion: après chargement la fusion commence et dure quelques heures. Au cours de


cette étape on ajoute la chaux qui sera nécessaire à la formation du laitier de
déphosphoration. En fin de fusion on introduit du minerai de fer.
b) Oxydations et décrassage: I'oxyde de fer sert de vecteur oxygène pour l'élimination
de si, Mn, C. La déphosphoration peut être très poussée, des laitiers très calcaires
pouvant être fondus. En fin d'opération le fer commence à s'oxyder. L'alimentation du four
est arrêtée et on procède à un décrassage.
c) Réductions et additions. L'alimentation étant rétablie, on crée un laitier désoxydant et
désulfurant par ajout de ferro-silicium, de chaux et de spath-fluor. On peut réaliser des
laitiers Carbures (carbure de calcium) très réducteurs. Au four électrique désulfuration et
désoxydation sont très poussées (S > 0,008%, 0 > 0,003%). Les additions finales sont
ajoutées avant coulée.

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Remarque: Le four électrique permet l'élaboration sous vide (four à induction sous vide,
fours à électrodes consommables en acier). on obtient ainsi des aciers à teneurs
minimales en N2, O2, H2 et de propreté très poussée (faible densité inclusionnaire). Ces
aciers de très haute qualité sont caractérisés par une meilleure limite d'endurance, une
valeur élevée de la résidence et une tenue au fluage améliorée. Leur coût est évidemment
plus élevé que pour les aciers élaborés classiquement.
• Dans le cas d'élaboration des aciers inoxydables, on peut injecter de l'oxygène
conduisant à une décarburation poussée nécessaire pour ces nuances.

4. COULÉE DE L’ACIER
La coulée de l'acier liquide, si on excepte les aciers moulés, s'opère selon deux
techniques différentes.
• Coulée en lingotières qui reste prépondérante dans les pays de technologie
sidérurgique peu développée (U.S.A., U.R.S.S.).
• Coulée continue qui est dévenue prépondérante dans les pays de technologie
sidérurgique développée (Japon, Allemagne [R.F.A.], Italie). La France est en position
moyenne après ces derniers.

4.1. LA COULÉE EN LINGOTIÈRE


L'acier élaboré selon les procédés précédents est recueilli à l'état liquide dans des
poches. Il est ensuite coulé et solidifié après un séjour dans la poche de 5 à 10 min
(décantation).
Les lingotières sont en général en fonte. Leur forme préfigure celle des produits laminés
à produire: lingots à section carrée pour les produits longs, à section méplate pour les
produits plats.

La coulée se fait selon deux procédés:


• Coulée en chute: le métal est versé directement dans la lingotière.
• Coulée en source: le métal arrive par un canal en réfractaire par le bas de la lingotière.
Cette technique donne des aciers de meilleure qualité mais est plus onéreuse.
Lorsque la solidification est suffisamment avancée le démoulage a lieu et les lingots
sont acheminés dans des fours où la solidification s'achève; la température étant
maintenue à 1250 °C, valeur optimale pour le laminage qui va suivre.
Les défauts principaux des lingots sont:
• L'hétérogénéité chimique inhérente au processus de solidification entraînant
l'existence du phénomène de ségrégation majeure (à l'échelle du lingot) et qui concerne
C, S, P, O. Le forgeage suivi ou non d'un recuit d'homogénéisation remédie partiellement
à ce défaut.
• La retassure due au retrait de l'acier au cours du refroidissement. Ce phénomène
concerne essentiellement les aciers calmés, alors que les aciers effervescents en sont
exempts. On peut y remédier en chutant la partie supérieure où est localisée la poche de
retassure, ou par masselottage, ou par compression. . Les soufflures: propres aux aciers
effervescents, elles sont dues à des dégagements gazeux CO, H2, N2. Elles sont aplaties
par le forgeage mais leurs parois peuvent ne pas se souder.
L'emploi d'aciers semi-calmés permet de profiter des avantages des deux catégories
(0,05 à 0,15 % Si).
• Les criques superficielles et les tapures internes dues à des anisotropies de retrait
pouvant entraîner des dépassements locaux de la charge de rupture.
Remarque:
La coulée sous vide s'adapte parfaitement à la coulée en lingotière et permet d'abaisser
les teneurs en H2, N2, une forte désoxydation des effervescents par élimination de

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CO (FeO + C > CO + Fe) ainsi qu'une diminution de la densité inclusionnaire.

4.2. LA COULÉE CONTINUE

La poche de coulée alimente directement un répartiteur qui alimente à son tour


plusieurs lignes de coulée. Des systèmes divers (tourniquets) permettent de ne pas
interrompre l'opération au changement de poche. Deux configurations sont utilisées
comme le montre la figure 8 qui donne en même temps les divers organes successifs:
• Machines verticales
• Machines courbes avec cintrage à l'état solide ou partiellement solidifié.
Les machines verticales sont plus onéreuses et plus encombrantes. Cependant pour
certains produits l'extraction sur cœur liquide peut conduire à des criques et des
ségrégations. En outre sur machines courbes il y a décantation des inclusions à la partie
supérieure des produits. Les machines verticales seront donc préférées pour les aciers de
haute qualité.
La coulée continue conduit à une augmentation des cadences de coulée, à l'absence
du phénomène de retassure. De plus elle supprime la première étape du laminage en
donnant directement des billettes, des blooms ou des brames. L'automatisation est
concevable pour ces installations.
Les aciéries françaises utilisent presque exclusivement pour leur production la coulée
continue sur machines courbes, la voie lingots étant totalement supprimée

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Les processus de fabrication de demi-produits d’acier

L'acier liquide est élaboré à partir du minerai (filière fonte) ou à partir de ferrailles (filière
électrique).

Ensuite, l'acier liquide est solidifié par moulage dans une machine de coulée continue.

A la sortie, on obtient les DEMI-PRODUITS : des barres de section rectangulaire


(brames) ou carrée (blooms ou billettes), qui sont les ébauches des formes finales.

Enfin, les ébauches sont transformées en PRODUITS FINIS par laminage, dont
certains subissent un traitement thermique. Plus de la moitié des tôles laminées à chaud
sont relaminées à froid et éventuellement revêtues d'une protection anti-corrosion.

Tous les produits ne sont pas mis en forme par laminage :


Ils peuvent être forgés, moulés à partir d'acier liquide ou encore fabriqués à l'aide de
poudres d'alliages.

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9. LA MISE EN ŒUVRE
1. Formage à chaud
Une étape importante dans le formage à chaud est celle du réchauffage. La
température de réchauffage ne doit pas seulement rendre le métal suffisamment
malléable, mais elle conditionne aussi la structure métallurgique du produit. Lorsque l’on
parle de formage à chaud, la déformation est entièrement réalisée dans le domaine
austénitique. Autrement, on parle de formage tiède ou « à mi- chaud ». Un domaine de
température qu’il faut éviter, c’est celui de la fragilité au bleu (200 à 350 °C) dans lequel
les phénomènes de vieillissement dynamique après écrouissage réduisent sensiblement
la ductilité de beaucoup d’aciers.
Dans le formage à chaud, le chauffage doit être suffisamment long pour que toute la
pièce ait atteint la température désirée, mais pas trop long pour que le grain austénitique
reste fin. Le réchauffage permet également de mettre en solution d’autres éléments que le
carbone, notamment les éléments dispersoïdes (niobium, vanadium, titane). On peut alors
contrôler leur précipitation pendant et surtout après la déformation pour optimiser les
caractéristiques mécaniques obtenues après formage ou après traitement thermique
ultérieur. Le chauffage doit d’autre part être effectué dans des conditions qui ne
consomment pas trop de métal (formation de calamine) et ne produisent pas de
décarburation à la surface des pièces.
Les principaux procédés de formage à chaud considérés ci-après sont le forgeage par
estampage, le forgeage libre, l’emboutissage à chaud.

L’estampage et Le matriçage
L’estampage est un procédé qui permet de réaliser des pièces en acier en écrasant un
lopin entre deux matrices reproduisant la forme recherchée, aux retouches d’usinage près.
Le matriçage est un procédé analogue à l’estampage, mais ce terme est plutôt réservé
au formage des métaux non ferreux (aluminium, magnésium, cuivre et leurs alliages).
Suivant la dimension des pièces (ou des ébauches) fabriquées, on part de blooms, de
billettes (laminées, parfois brutes de coulée continue), de ronds laminés (écroûtés ou
non). Ces produits sont découpés en lopins par sciage, cisaillage à froid ou à chaud. Le
cisaillage à chaud est utilisé dans le cas de produits de fortes sections (barres ou billettes
de plus de 60 mm) ou dans celui du forgeage sur machine automatique. Dans ce cas,
l’opération de cisaillage est intégrée à la séquence de forgeage et la température de
cisaillage est la même que celle du forgeage. Le cisaillage est le procédé le plus courant
dans le cas des produits de moins de 60 mm de dimension transversale.

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Le forgeage libre

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2- LE MOULAGE
2.1- Moulage en moule non permanent :

2.1.1- Principes :

Le moule non permanent est une structure principalement réalisée en matériaux de


moulage (sable et châssis), composée d`une ou de plusieurs parties et offrant après
assemblage un évidement appelé empreinte finale.
Cette empreinte correspond à la pièce brute (en tenant compte du retrait) et aux
systèmes de remplissage et d’alimentation. Après coulée de l’alliage. Cette structure est
désagrégée (décochage) pour extraire la pièce brute. Chaque partie du moule
correspondant à une forme de la pièce constitue une empreinte partielle.

¾ Une empreinte donne généralement les formes extérieures de la pièce.


m
Mise au mille = 1
m2
¾ Un noyau donne généralement les formes intérieures de la pièce.

Tube pour empreinte


Descente de coulée
g - Démoulage du
modèle
- Taillage du
système de
remplissage (a) et
d’alimentation (b)
cPièce à obtenir d Modèle e Serrage châssis de fSerrage châssis
dessus de dessous

Event (a) Masselotte (b)


Descente (a) Empreinte finale
Chenal (a) Charge

j Pièce décochée masse m1


Empreinte supérieure
Empreinte inférieure

k Pièce brute masse m2

h Fermeture du moule i Moule prêt à être coulé

Noyau Porté de
noyau

fEmpreinte et g Noyau remoulé et


cPièce à obtenir d Modèle e Boite à noyau noyau coiffé par A

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2.1.2- Procédés particuliers :

2.1.2.1- Le moulage en carapace :

Connu sous le nom de procédé Croning, réalise des empreintes et des noyaux
présentant la forme d'une carapace de 4 à 8 mm d épaisseur.
Du sable siliceux préalablement enrobé de résines thermodurcissables est mis en
contact d'un outillage chauffé à 300° environ.
L'agglomération du sable, par polymérisation. se propage dans l'épaisseur du sable.
Formation d'une croûte dont l'épaisseur dépend du temps de contact avec l'outillage
(plaques modèles ou boîtes à noyaux).
Le choix d'un sable de faible granulométrie et d'un outillage très élaboré permet de
réaliser des moulages de précision, de faible rugosité et de bonne précision
dimensionnelle.
Éjecteurs Brûleurs

Axe
Sable

cFermeture dChauffage eRetournement fOuverture gÉjection carapace

jCoulée
hCarapace Sable
donnant les deux
parties du moule
iCollage des 2
parties

2.1.2.2- Le moulage par centrifugation :

Selon le type de pièce le moule est monté sur une machine à centrifuger d'axe
horizontal, oblique ou vertical.
On applique à l'alliage une accélération centrifuge de plusieurs dizaines de g.
¾ Évite l'emploi de noyaux axiaux (bagues);
¾ Compacité de la pièce augmentée;
¾ Diminution de la mise au mille: diminution ou suppression des systèmes de
remplissage et d’alimentation:
¾ Emploi de moules rigides.

Protection Pièce (mise au mille nulle)


Coulée

Fosse
Sable
Axe vertical Axe horizontal

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2.1.2.3- Le moulage avec modèle non permanent :

Le moule généralement en une partie est réalisé autour d’un modèle sans possibilité de
démoulage.
Le modèle comporte la forme de la pièce ainsi que les systèmes de remplissage et
d'alimentation. Le moule et le modèle sont détruits dans le cycle de fabrication de la pièce
moulée.
Conditions générales d'emploi :
¾ Si le coût d'un modèle permanent n’est pas justifié : prototypes, pièces unitaires.
¾ Pour la simplification du moule lorsque d'autres procédés de moulage nécessitent un
grand nombre de parties.

Procédé à la cire perdue :

Symbole
Four
cPièce à réaliser
Produits de
remplissage

eFabrication du fÉlimination du
moule modèle
dFabrication des eMontage en grappe
différentes parties du
modèle
Coulée

gMoule prêt à la hGrappe décochée iPièces finies


coulée

Procédé à modèle gazéifiable :


Alliage

cPièce dDifférentes parties


du modèle eRemplissage du fCoulée et
châssis autour du gazéification du
modèle modèle

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2.2. - Moulage en moule permanent :

Le moule permanent peut supporter plusieurs coulées successives avant sa mise hors
service. Les opérations fondamentales que sont le moulage (obtention des formes), le
remplissage en alliage liquide, l'alimentation de la pièce pendant la solidification, et enfin
le démoulage de cette pièce sont assurés par le moule qui devra donc être mécanisé
presque totalement. La répétition de ces opérations amène à parler de cycle de moulage
et de cadence de production, ceci pour un moule déterminé.
Le remplissage et l'alimentation sont déterminés par la pesanteur, le moule étant appelé
coquille, d'où la désignation courante de cette technique de moulage: coulée en coquille,
par gravité.

¾ Ce procédé peut être utilisé avantageusement à partir d’une série minimale de 2000
pièces.

Schéma d’une coquille (principaux éléments) :


Masselotte Broche
Descente de coulé Noyau
Chape

Semelle

Pièce

Ejecteur

Nota : Il existe des machines à couler sous pression. L’appareillage nécessaire est
complexe. Ce procédé n’est rentable qu’à partir d’une production de 10000 pièces.

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10. TRAITEMENTS THERMIQUES des aciers
1. LA TREMPE

1.1. GÉNERALITÉS

La trempe des aciers consiste en un chauffage dans le domaine austénitique, un maintien


et un refroidissement suffisamment rapide pour éviter la formation des constituants
d’équilibre. On obtient ainsi une phase hors d’équilibre : la martensite, qui donne la dureté
maximale pour une nuance d’acier donnée. Pour aboutir à des constituants moins durs, on
peut utiliser le réglage de la vitesse de refroidissement ou la trempe isotherme (ou
étagée).
Les caractéristiques mécaniques de l’alliage sont modifiées :
• La dureté (H) augmente ,
• La résilience (K) diminue ,
• La résistance à la traction augmente ,
• L’allongement (A%) diminue ,

1.2. EXEMPLE :

Avant trempe Après trempe à l’eau

Rm (en Mpa) KCU (j/cm2) Rm (en Mpa) KCU (j/cm2)

Trempe d’une éprouvette en C 22 400 70 730 68

Trempe d’une éprouvette en C 35 E 700 70 1900 25

Aciers trempables contenant 0,22 et 0,35 %


de Carbone

Note : Seuls les aciers (C) peuvent subir une trempe.

1.3. TEMPÉRATURE D’AUSTÉNITISATION

La température d’austénitisation est fonction de la teneur en carbone de l’acier. Les aciers


hypereutectoïdes doivent être chauffés à AC3 + 50° C environ, les aciers
hypereutectoïdes doivent être chauffés à AC1 + 50° C.

1.4. TEMPS DE MAINTIEN

Le maintien à la température d’austénitisation doit être conduit jusqu’à l’achèvement des


transformations de phases. Ce temps de maintien dépend, en particulier, de la
composition chimique de l’acier, de la dimension et de la forme des pièces à traiter.

La détermination du temps est donc surtout une question d’expérience et un compromis.

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1.5. REFROIDISSEMENT

En dehors des propriétés des aciers (conductibilité thermique...) et de la configuration des


pièces (masse, forme, état de surface), la vitesse de refroidissement dépend
essentiellement du pouvoir refroidisseur du bain. Les modes de refroidissement sont très
variés : air, brouillard, (air + eau), bains de sels fondus, bains d’huile, eau...

L’eau , pour les aciers contenant moins de 0,48% de carbone


L’huile , pour les aciers contenant plus de 0,48% de carbone

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1.6. LES DÉFAUTS POSSIBLES OCCASIONNÉS PAR LA TREMPE

Déformations : qui proviennent généralement d’un chauffage non uniforme (dû à des
inégalités de section de la pièce)
Tapures : caractérisées par une rupture du métal résultant des inégalités de température
entre les différentes parties de la pièce (principalement aux changements brusques de
section)
Manque de dureté : dû à une température de trempe trop basse.
Température

~900°C Maintien en température

Chauffage
Refroidissement
brutal

Temps

~4h
Trempe Revenu

2. LE REVENU DES ACIERS

2.1. DEFINITION

On appelle revenu le chauffage de l’acier trempé à une température inférieure à A1, le


maintien à cette température et le refroidissement ultérieur. Le revenu est une opération
finale de traitement thermique. Son but est l’obtention des propriétés mécaniques
requises.

De plus, il supprime partiellement ou totalement ou les contraintes internes dues à la


trempe.
HRC KCu
C45 E avant trempe 16 70
C45 E trempé à l’eau 55 25
C45 E après revenu à 550° 32 35

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2.2. DIFFÉRENTS TYPES DE REVENUS

La température de revenu modifie sensiblement les propriétés obtenues, ce qui permet de


distinguer trois types de revenu.

2.2.1. Revenu à basse température : 150° C à 200° C

Ce revenu diminue les contraintes internes dues à la trempe, il améliore quelque peu la
ductilité sans altérer sensiblement la dureté. C’est le traitement type des aciers à outils.

2.2.2. Revenu à température intermédiaire : 300° C à 500° C

Il s’emploie pour des ressorts de types variés. Il permet d’obtenir une limite d’élasticité
maximale et élève quelque peu la ductilité.

2.2.3. Revenu à haute température : 550° C à 700° C

C’est le traitement type des aciers de construction. Il supprime presque totalement les
contraintes internes et accroît nettement la résilience. Dans ces conditions, la résistance
et la dureté diminuent mais restent encore beaucoup plus élevées qu’après recuit. C’est
pourquoi, le revenu à haute température crée un meilleur rapport entre la résistance et la
ductilité de l’acier.

2.3. MODE OPÉRATOIRE DU REVENU

On place les pièces les pièces dans un four. On chauffe lentement.


On refroidit brutalement (mais un peu moins brutalement que la trempe) dans :

• Dans l’huile
• Dans l’air

Voir courbe de température du revenu page précédente

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3. LE RECUIT

3.1. DÉFINITION

On appelle recuit tout traitement consistant à chauffer l’acier au-dessus de AC3, à


maintenir la température atteinte pendant un temps suffisant, puis à refroidir lentement le
métal jusqu’à l’ambiante.

3.2. BUT

• Supprimer ou diminuer les tensions internes résultant de l’obtention d’une pièce par
moulage ou forgeage ou soudure
• Annuler les effets d’une trempe (pour refaire un usinage par exemple)

3.3. DIFFÉRENTS TYPES DE RECUIT

On distingue plusieurs sortes de recuits :

3.3.1. Recuit d’homogénéisation

C’est un recuit à haute température ( A3 + 200° C) destiné à atténuer ou à faire


disparaître les hétérogénéités de composition chimique. Il est suivi d’un refroidissement
lent.

3.3.2. Recuit de normalisation

Il s’effectue à une température égale à A3 + 50° C à 100° C suivi d’un refroidissement à


l’air calme. Il a de multiples effets :

• Homogénéisation
• Affinage et régénération du grain
• Adoucissement
• Détensionnement (ou stabilisation)

3.3.3. Recuit de globularisation (sphéroïdisation)

Il s’obtient en faisant subir à l’acier des oscillations de température autour de A1. Il permet
de transformer la perlite lamellaire en perlite globulaire présentant de bonnes
caractéristiques, notamment une meilleure déformation à froid.

3.3.4. Recuit d’adoucissement

L’opération consiste à chauffer l’acier à une température quelque peu inférieure à A1, et
après maintien, à le refroidir à l’air. Il a pour objet d’abaisser la dureté du métal et
s’applique aux aciers au carbone destinés à l’usinage, l’emboutissage à froid et l’étirage.

3.4. REFROIDISSEMENT

On refroidit très lentement (On laisse les pièces dans le four éteint)

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11. Choix et utilisation des métaux
Métaux ferreux

Teneur en carbone Teneur en carbone


Métaux
(%)
La différence essentielle entre chaque type d'acier réside
Fer Moins de 0,06
Acier doux Entre 0,06 et 0,2
dans la proportion de carbone qu'il contient si le fer et le
Acier semi-dur Entre 0,2 et 0,5 carbone sont alliés, dans la mesure où la teneur en
Acier dur (acier carbone ne dépasse pas 1,5%, on obtient les aciers. Par
Entre 0,5 et 1,5
à outils) contre, si l'alliage contient plus de 2% de carbone, on
entre dans le groupe des fontes.
Le carbone détermine la dureté et la ténacité des aciers.
Plus un acier en contient, plus il est résistant.
Fonte Plus de 2 Cependant, il faut également tenir compte des procédés
de production, des autres éléments d'alliage et de la
nature du traitement thermique, lesquels contribuent à
modifier certaines propriétés physiques des matériaux.

Aciers doux et semi-durs

Les aciers doux (à faible teneur en carbone) possèdent entre 0,06 et 0,2 % de carbone.
Les aciers semi-durs (à moyenne teneur en carbone) en possèdent entre 0,2 et 0,5 %.
D'autres éléments, tels que le silicium, le soufre, le manganèse et le phosphore, sont aussi
présents dans l'acier en faible quantité. Voici leurs teneurs limites:
• silicium: 0,06 %;
• manganèse: 1,2 %;
• soufre: 0,06 %
• phosphore: 0,06 %.

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Applications des aciers au carbone selon leur teneur en carbone

Aciers doux

L'acier doux est le métal le plus courant et le plus largement utilisé dans l'industrie de la
transformation des métaux. Il sert à la fabrication d'une multitude de pièces, telles que les
boulons, écrous, les rondelles, les articles en tôle. Il constitue environ 85% de la
production de l'acier. Il est surtout choisi pour sa malléabilité à froid.
À cause de leur faible teneur en carbone, les aciers doux ne peuvent être trempés par
traitement thermique. En revanche, ils peuvent être cémenté dans le but d'augmenter leur
quantité en carbone en surface. C'est pour cette raison que l'acier doux est parfois appelé
acier de cémentation. L'épaisseur de la couche cémentée est habituellement inférieure à
1,2 mm. Après la cémentation, les pièces peuvent être trempées afin de provoquer un
durcissement structural en surface. Seule la surface pénétrée de carbone subira cette
transformation. Cette formule est utilisée lorsque l'on désire une surface à la fois dure et
résistante à l'usure et un noyau tenace.

Aciers semi-durs
Les aciers semi-durs se trempent par traitement thermique, mais dans certains cas, on a
recours à la cémentation. Ces aciers offrent une meilleure résistance à la traction. On s'en
sert largement comme aciers d'usage général: estampage de clés, marteaux, tournevis,
éléments préfabriqués, ressorts, pièces forgées, etc.

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Aciers alliés
La trempe d'un métal est souvent exécutée par chauffage puis refroidissement à l'eau.
Avec des pièces minces ou de petites dimensions, cela ne pose aucun problème, car les
aciers au carbone sont appropriés pour ce genre de traitement. Par contre, avec les
pièces de plus grandes dimensions ou plus épaisses, le noyau se refroidit plus lentement
que la périphérie lors du refroidissement de la pièce. La dureté est alors répartie de façon
inégale. De plus, des variations dimensionnelles inégales sont à l'origine de tensions à
l'intérieur des aciers au carbone. C'est pour éliminer ces inconvénients que l'on a
développé les aciers alliés.

Composition

Les propriétés particulières des aciers d'alliage sont déterminées par la quantité et les
types d'éléments d'alliage qu'ils contiennent. Il faut préciser que le carbone n'est pas
considéré comme un élément d'alliage. Les aciers au carbone n'entrent donc pas dans la
catégorie des aciers alliés.
Par aciers alliés, on entend des aciers à teneur modérée en éléments d'alliage et qui
exigent un traitement thermique pour acquérir les propriétés correspondant à l'usage
auquel ils sont destinés. Les alliages sont habituellement employés dans le but d'obtenir
des propriétés supérieures. Par exemple, les éléments d'alliage permettent d’obtenir :
• Une meilleure élasticité;
• Une dureté accrue;
• Une meilleure ténacité;
• Une température critique modifiée (température à laquelle le métal subit une perte
de ses propriétés);
• Une résistance accrue à l'usure;
• Une meilleure aptitude à la trempe;
• Une meilleure résistance à l'oxydation.

Les principaux types d'aciers alliés sont les suivants :


• Acier au nickel;
• Acier au chrome;
• Acier au nickel-chrome;
• Acier au nickel-chrome-molybdène;
• Acier au chrome-molybdène;
• Acier au manganèse-molybdène;
• Acier de nitruration (durcissement de la surface par absorption d'azote).

Le phosphore, le tungstène, le cobalt, le silicium, le vanadium et le soufre entrent parfois


dans la composition des aciers alliés.

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Utilisation d’aciers alliés trempant a cœur (sandvick)

Utilisations
L'utilisation des aciers alliés est reliée à
leur degré de trempabilité et aussi à leur
type, trempant à cœur ou de cémentation.
Ces derniers, qui ne requièrent qu'une
surface dure pour l'usage auquel ils sont
destinés, servent à réaliser des pièces
telles que des engrenages, des arbres,
des ressorts et des essieux.
Les aciers de nitruration, qui entrent dans la catégorie des aciers de cémentation,
sont utilisés pour la fabrication de pièces d'outils, de matrices, de moules, de boulons
et de différentes pièces devant présenter une surface très dure, mais n'étant pas
soumises à des efforts excessifs.

Les aciers trempant à cœur connaissent de très larges applications, mais on les choisit
souvent lorsque la profondeur de trempe ou les propriétés mécaniques sont essentielles.
Par exemple, on les utilise pour les pièces d'automobiles et d'avions et les dispositifs de
fixation soumis à de durs efforts.

Aciers alliés et application

Catégories d'aciers Applications


Aciers au nickel
nickel 3,50 % Vilebrequins, bielles, essieux
nickel 5,00 %
Aciers au nickel-chrome
nickel 0,70 % chrome 0,70 %
Roues d'engrenages, chaînes, goujons,
nickel 1,25 % chrome 0,60 %
vis, arbres
nickel 1,75 % chrome 1,00 %
nickel 3,50 % chrome 1,50 %
Aciers au molybdène
chrome-molybdène
nickel-chrome-molybdène Essieux, cames, pièces forgées
nickel 1,65 % molybdène 0,25 %
nickel 3,25 % molybdène 0,25 %
Aciers au chrome
à faible teneur Roulements à billes, bielles, ressorts
à moyenne teneur

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Éléments d'alliage pour les aciers

Voici une description des effets de quelques éléments d'alliage sur les aciers.
Carbone
Même si le carbone n'est pas considéré comme un élément d'alliage, il n'en constitue pas
moins l'élément le plus important dans la composition d'un acier, puisque c'est lui qui en
influence la dureté, l'aptitude à la trempe, la ténacité et la résistance à l'usure. Plus on
approche de 0,85 % de carbone, plus l'acier est dur et présente une résistance à la
traction élevée; par contre, sa ductilité et sa soudabilité sont amoindries. Au-delà de 0,85
% de carbone, l'ajout de carbone ne modifie pas sensiblement la dureté de l'acier, mais
cela lui confère une meilleure résistance à l'usure.
Manganèse
Quelle que soit la teneur en carbone de l'alliage, le manganèse en améliore la qualité et le
fini de surface. De plus, il augmente la résistance et la ténacité de l'acier, tout en
améliorant son aptitude à la trempe et sa résistance aux chocs. L'ajout de manganèse aux
aciers servant à la cémentation les rend très résistants à l'usure.
Chrome
Le chrome augmente la dureté, la résistance à la corrosion et à l'oxydation ainsi que la
résistance aux chocs. En contrepartie, il diminue un peu la ductilité de l'acier. Le chrome
est l'élément essentiel des aciers inoxydables.
Nickel
Le nickel améliore la résistance à la traction et la ductilité de l'acier. Il résiste aux effets de
la chaleur et de la corrosion.
Phosphore
On trouve le phosphore en grande quantité dans les aciers d'usinage à décolletage
(tournage) rapide ou à faible teneur en carbone, car il améliore les qualités d'usinage. Plus
la proportion de phosphore augmente, moins l'alliage est résistant aux chocs. Par le fait
même, sa ductilité s'en trouve réduite d'autant.
Soufre
On ajoute du soufre pour améliorer l'usinabilité de l'alliage d'acier. Cependant, plus
l'alliage contient de soufre, moins il est facile à souder.
Silicium
La principale qualité du silicium est de servir de désoxydant lors de la fabrication des
alliages d'acier. Il accroît la résistance à la dureté, mais à un moindre degré que le
manganèse.
Cuivre
Le cuivre réduit l'usinabilité par forgeage mais n'influence pas le soudage réalisé à l'arc
électrique ou par procédé oxyacétylénique. Il améliore la résistance à la corrosion
atmosphérique lorsqu'il est présent dans l'alliage dans une proportion supérieure à 0,15
%.
Plomb
Le plomb améliore l'usinabilité de l'alliage dans lequel on le trouve.

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Éléments utilisés dans la fabrication des aciers

Symbole
Éléments Effets Utilisations
chimique
Décapant pour éliminer les
impuretés et améliorer la
Aluminium Al Fabrication des aciers
grosseur du grain; limite le
grossissement du grain.
Aciers moulés à basse,
moyenne ou haute teneur
Carbone C Augmente la dureté.
en carbone et aciers de
construction.
Augmente la dureté et Aciers inoxydables, outils,
améliore la résistance à turbines aciers de
Chrome Cr l'usure sans fragilité construction pièces de
augmente la ténacité et la machines, récipients sous
résistance à la corrosion. pression.
Maintient la dureté du métal Fabrication de fourneaux,
Cobalt Co
porté au rouge. outils de coupe.
Augmente la résistance à la
corrosion atmosphérique;
Cuivre Cu Profilés.
abaisse la température
critique.
Utilisé comme revêtement et Industrie de mise en
Étain Sn
pour empêcher la corrosion. conserve.
Affine la structure; augmente Rails, essieux, barillets
Manganèse Mn
la ténacité et la ductilité. d'armes à feu.
Récipients sous pression,
Durcit et augmente la ténacité moulage pour applications
Molybdène Mo
des aciers. sous pression, pièces de
machines, outils.
Turbines forgeage
Résiste aux effets de la industriel pour charpentes à
chaleur et à la corrosion; haute résistance, aciers
Nickel Ni
améliore la résistance à la inoxydables, récipients
traction. sous pression, résistance à
la corrosion.
Augmente la limite apparente
Phosphore P Aciers faiblement alliés.
d'élasticité et la trempabilité.
Améliore l'usinabilité ajoutée
Plomb Pb à l'étain, il est utilisé pour Dans un milieu corrosif.
empêcher la corrosion.

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Symbole
Éléments Effets Utilisations
chimique
Utilisé pour améliorer la
Moulage de précision
résistance à la traction; agit
Silicium Si aciers à aimants et pour
comme désoxydant en
équipement électrique.
général.
Soufre S Améliore l'usinabilité. Pièces usinées.
Agent nettoyant prévient la
Aciers inoxydables, aciers
Titane Ti précipitation du carbone dans
faiblement alliés.
les aciers inoxydables.
Augmente la ténacité, la
dureté ainsi que la résistance Aciers pour outils à coupe
Tungstène W
à l'usure à des températures rapide, aimants.
élevées.
Donne de la ténacité et de la
résistance à la traction résiste
à l'adoucissement lors de la Revêtement de l'acier
Vanadium V
trempe, retarde le (galvanisation).
grossissement du grain à la
température critique.
Fabrication des aciers,
Zinc Zn Résiste à la corrosion.
outils, pièces de machines.
Utilisé comme désoxydant
élimine l'oxygène l'azote et les
Zirconium Zr inclusions d'éléments non Tubes de charpente.
métalliques lorsque l'acier est
en fusion; structure à grain fin.

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Fontes

En principe, la fonte est un alliage de fer et de carbone dont les propriétés peuvent être
modifiées par l'ajout de petites quantités de silicium, de manganèse, de phosphore et de
soufre. La fonte est présente sous toutes les formes de lingots, mais elle est
principalement utilisée en fonderie, pour la fabrication de pièces moulées.

Bloc-cylindres (Sandvik)

Grâce à sa teneur élevée en carbone (de 2 à 4


%), la fonte est particulièrement fluide à haute
température et peut donc être coulée dans des
moules. Toutefois, les alliages ferreux ayant une
teneur en carbone comprise entre 1,8 et 2,5 % ne
sont pas couramment utilisés. La fonte sert à
fabriquer des pièces moulées telles que des
pièces d'automobiles, de locomotives et
d'équipement agricole.

La fonte résiste nettement mieux à la compression qu'à la traction. Par ailleurs, elle est
relativement cassante. Les pièces en fonte comportent ordinairement des surfaces
d'ajustage qui sont généralement les seules à nécessiter un usinage.
Les procédés de transformation permettent de raffiner la fonte brute en fonte grise, en
fonte blanche, en fonte malléable, en fonte nodulaire et en fonte alliée.

Fonte brute

La fonte brute n'a aucune utilisation pratique en raison de sa teneur élevée en carbone.
Elle sert surtout à fabriquer d'autres types de fontes et des aciers.

Fonte grise

On appelle fonte grise la fonte faite d'un mélange de fonte brute et de rebuts d'acier. Dans
les entreprises, la fonte grise est la plus utilisée pour fabriquer des pièces coulées d'usage
général lorsque les considérations de coût sont primordiales. Les surfaces exposées ont
une coloration grise sombre à cause de la présence de graphite (carbone cristallisé).
Parmi les caractéristiques essentielles de la fonte grise, on note son aptitude à amortir les
vibrations, grâce à sa teneur élevée en graphite, ainsi que sa résistance à l'usure. À l'aide
d'un traitement thermique, on peut tremper la fonte grise afin d'augmenter sa dureté.

Fonte blanche

La fonte blanche provient de la solidification de la fonte dans des moules en métal, un


procédé communément appelé moulage en coquille. Avec cette technique, le
refroidissement rapide de la fonte en surface confère aux pièces une surface extrêmement
dure. La fonte blanche est donc très résistante à l'usure; cependant, elle est très cassante
et fragile.
La fonte blanche n'est pas très utilisée, car il est difficile de la couler et de l'usiner. On
l'emploie quand même dans des applications où sa dureté et sa résistance à l'abrasion

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peuvent être exploitées, par exemple pour la fabrication de broyeurs, de cylindres, de
dents de godets d'excavatrices, etc.

La fonte blanche peut être adoucie par recuit (chauffage suivi d'un refroidissement
lent).

Fonte malléable

La fonte malléable est habituellement de la fonte blanche recuite. Cette fonte est
malléable comparativement à la fonte grise. Toutefois, son degré de malléabilité est loin
d'atteindre celui du plomb. Cette fonte présente tout de même une certaine ténacité.
La fonte malléable est utilisée pour des applications requérant de la résistance
mécanique, de la ductilité, de la résistance aux chocs et de l'usinabilité. Il existe plusieurs
types de fontes malléables, dont les propriétés sont assez différentes. La fonte malléable
est utilisée couramment pour fabriquer des pièces telles que des engrenages, des bâtis,
des joints de tuyauterie, etc. Certains types de fontes malléables ont des propriétés assez
proches de celles de l'acier pour être utilisés dans les situations qui exigent un surcroît de
résistance à l'usure.

Fonte nodulaire

Dans la fonte nodulaire, aussi appelée fonte GS (graphite sphéroïdal), le graphite est
présent sous forme de petites sphères (nodules), formées par l'addition de magnésium à
la fonte avant la coulée. Cela améliore la résistance mécanique, la ténacité et la
résistance aux chocs. La fonte nodulaire peut être soumise à des contraintes élevées. Elle
peut également être soudée, ce qui la rend comparable à l'acier. Elle est supérieure à la
fonte grise à de nombreux égards, sauf en ce qui concerne sa capacité d'amortissement et
sa conductibilité thermique. Elle peut être adoucie par recuit ou trempée, partiellement ou
intégralement, en coquille ou à l'eau.
Parmi les utilisations typiques de la fonte nodulaire, on trouve les vilebrequins, les bâtis de
machines, les pistons, etc.

Fonte alliée

La fonte alliée contient des éléments d'alliage tels que le nickel, le chrome, le molybdène,
le cuivre ou le manganèse en quantité suffisante pour améliorer certaines propriétés
physiques. Habituellement, la teneur en alliage est de 3 % ou plus. Cette addition d'alliage
peut améliorer:
• La résistance mécanique;
• La résistance à l'usure;
• La résistance à la corrosion;
• La résistance à la chaleur;
• La capacité d'amortissement des vibrations.

La plupart de ces propriétés sont radicalement différentes de celles des autres fontes.
Aussi, la fonte alliée est-elle normalement produite par des fonderies spécialisées.

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La fonte alliée est largement utilisée dans l'industrie automobile pour fabriquer des pièces
telles que les cylindres, les pistons, les carters et les tambours. On s'en sert aussi pour
diverses pièces de machines et divers outils ou d'autres éléments exposés à l'action
d'agents abrasifs.

Résumé

• Le Carbone joue un rôle essentiel dans les métaux ferreux. Il détermine la


résistance mécanique et la dureté.
• Le fer possède moins de 0,06 et 0,2% de carbone, avec possibilité de cémentation.
• L'acier semi-dur possède entre 0,2 et 0,5% de carbone, avec possibilité de
cémentation ou de trempe.
• L'acier à outils possède entre0,5 et 1,5% de carbone et est trempable par
traitement thermique.
• L’acier inoxydable possède plus de 12% de chrome.
• La fonte possède plus de 2% de carbone.
• Presque aucun alliage ferreux dont la teneur en carbone est comprise entre 1,8 et
2,5 % n'est couramment utilisé.
• Les aciers doux et semi-durs sont de loin les plus utilisés.
• Plus un acier est allié, meilleure est sa qualité.

MÉTAUX NON FERREUX

Les deux métaux non ferreux les plus abondants dans le monde sont l'aluminium (si l'on
considère l'écorce terrestre) et le magnésium (si l'on tient compte à la fois de l'écorce
terrestre et des océans). Il existe un grand nombre de métaux dont l'élément principal n'est
pas le fer, mais seulement quelques-uns sont employés dans des applications techniques.
Les métaux non ferreux ont les propriétés communes de ne pas être attirés par un aimant
et de résister à la corrosion.

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Caractéristiques des métaux non ferreux usuels

Point de
Métal Couleur Densité Principales propriétés
fusion (°C)
Léger
Ductile
Aluminium Malléable
Blanc brillant 2,7 660
(Al) Bon conducteur
Forme une couche d'oxyde
d'aluminium
Malléable
Argent (Ag) Blanc brillant 10,5 950 Ductile
Très bon conducteur
Malléable
Ductile
Conducteur
Cuivre (Cu) Rouge brun 8,9 1083
Forme une couche de vert-de-
gris lorsqu'il est exposé à
l'humidité
Malléable
Ductile
Très mou
Étain (Sn) Blanc 7,3 232
Faible résistance mécanique
N'est pas touché par l'eau ou
l'air
Malléable
Ductile
Plomb (Pb) Gris bleuâtre 11,3 327 Mou
Résiste à la corrosion
Mauvais conducteur
Malléable
Ductile
Magnésium
Blanc argenté 1,7 650 Résiste à la corrosion
(Mg)
Peut brûler
Faible résistance mécanique
Malléable
Nickel (Ni) Blanc grisâtre 8,9 1455 Ductile
Résiste à la corrosion
Cassant (à la température
ambiante)
Zinc (Zn) Blanc bleuâtre 7,2 419
Malléable (200 °C)
Résiste à la corrosion
Cassant
Manganèse Très dur
Grisâtre 7,2 1245
(Mn) Résistant
S'oxyde facilement

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1. Aluminium

Procédé de transformation

La transformation de l'aluminium s'effectue en deux étapes principales:


• Fabrication de l'alumine;
• Transformation de l'aluminium par électrolyse.

La fabrication de l'alumine se fait à partir d'un minerai appelé bauxite. On concasse le


minerai et on le sèche à 700 °C, puis on additionne de la soude caustique et on mélange
le tout. Plusieurs réactions chimiques ont lieu avant et après la décantation et la dilution du
mélange. On procède ensuite à la filtration, au lavage, puis à la calcination à 1300 °C, ce
qui, par réaction chimique, donne l'alumine.
La transformation de l'alumine se compare à celle des aciers dans le four à arcs
électriques. L'alumine fondue à haute température (1000 °C) par le courant des électrodes
est décomposée en aluminium et en oxygène. L'oxygène est consumé par les anodes et
dégage du monoxyde de carbone (CO). Finalement, on recueille l'aluminium
périodiquement pour en faire des lingots ou des pièces directement moulées.

Saviez-vous que...
Identification et propriétés
L'aluminium est un métal trop réactif avec l'oxygène pour exister à l'état libre. Ce
sont ses composés qui sont les plus répandus. Les plus connus sont le mica et
l'argile. On trouve aussi de l'oxyde d'aluminium dans la nature sous forme de rubis,
d'émeraudes, de saphirs et de topazes. Ces pierres précieuses contiennent de
petites quantités d'oxyde de chrome, de titane, de manganèse et de fer qui leur
donnent leurs couleurs particulières. On fabrique des rubis artificiels en ajoutant de
l'oxyde de chrome à de l'oxyde d'aluminium en fusion, tandis que l'ajout d'oxyde de
cobalt donne des saphirs bleus. Ces pierres artificielles sont souvent mieux
formées que les pierres naturelles.

L'aluminium est un métal blanc tirant légèrement sur le bleu, dont on obtient facilement un
beau fini poli. Il est aussi léger (trois fois plus que le fer) et très malléable. Il conduit la
chaleur trois fois mieux que l'acier, mais sa conductivité décroît plus rapidement lorsque la
température augmente.
L'aluminium vient au second rang des métaux les plus employés après l'acier. Il est léger,
robuste, facile à usiner, souvent économique et il résiste à la corrosion. tout comme l'acier
inoxydable, dès l'instant où l'aluminium est exposé à l'air, sa surface se recouvre d'une
pellicule transparente qui le protège contre toute forme de corrosion. L'aluminium n'est pas
magnétique, il est bon conducteur de chaleur et d'électricité.

1.1. Alliages d’aluminium

L'usage de l'aluminium pur n'est pas aussi répandu que celui des ses alliages. Les
utilisations de l'aluminium pur sont très spécialisées et limitées à certaines industries:
emballage et conditionnement des aliments, fabrication de réflecteurs de chaleur ou de
lumière, etc. De plus, il ne se coule pas aussi bien à l'état pur que lorsqu'il est allié, et son
usinage pose quelques problèmes en raison de sa malléabilité.
Les alliages d'aluminium offrent une résistance très variée. Leur limite d'élasticité peut
varier entre 5000 et 7000 lb/po2 selon l'alliage.

104/111
Magnésium

Les alliages d'aluminium-magnésium peuvent être forgés ou coulés, mais ils ne peuvent
subir de traitement thermique, à moins qu'ils ne s'agisse d'alliages coulés et qu'ils
contiennent plus de 10 % de magnésium. Modérément tenaces et résistants à la
corrosion, les alliages forgés sont utilisés dans la construction navale, pour les tubes
d'usage général, les pièces de tôlerie, les structures soudées, etc. Les alliages coulés sont
utilisés pour fabriquer des réservoirs et des récipients, des composants d'avions et de
bateaux ainsi que des pièces d'architecture.

Duralumin

Le duralumin est un alliage d'aluminium, de cuivre, de magnésium, de manganèse, de


silicium et de fer. Très léger, il durcit par vieillissement (durcissement graduel à la
température ambiante). Comme il résiste bien à la corrosion, le duralumin est idéal dans
les domaines de l'aviation et de l'automobile.

Manganèse

Les alliages d'aluminium-manganèse peuvent être durcis uniquement par travail à froid
(forgeage). La plupart de ces alliages se prêtent bien au formage et au soudage. On utilise
ce type d'alliages essentiellement pour les ouvrages structuraux, les tôles, les récipients,
etc.

Zinc

Les alliages d'aluminium-zinc contiennent, en plus du zinc, d'autres éléments comme le


cuivre et le magnésium. On obtient ainsi certains alliages d'aluminium parmi les plus
robustes. Le durcissement se fait par vieillissement. Ces alliages sont principalement
employés dans l'industrie aérospatiale pour les structures d'avions et pour des pièces
soumises à des contraintes élevées.

Silicium

Les alliages d'aluminium-silicium sont très faciles à couper, ce


qui permet de réaliser des formes complexes et des pièces à
parois minces. On les trouve surtout dans l'industrie automobile:
corps de carburateurs, pistons de moteurs, blocs-cylindres, etc.
De plus en plus de pièces sont coulées à partir d'alliages
d'aluminium en raison de la légèreté de ce métal.

Silicium-magnésium

Les alliages d'aluminium-silicium-magnésium peuvent être soumis à un traitement


thermique et ont une extrême résistance à la corrosion. Certains alliages sont employés
en général pour la fabrication de boîtes, de petites embarcations, de garde-fous de ponts,
de carters, etc.

105/111
Magnésium

Le magnésium est produit en grande quantité à partir de l'eau de mer. Il s'agit d'un métal
blanc argenté très léger qui ressemble à l'aluminium. Cependant, il s'oxyde facilement et
sa surface se couvre alors d'une pellicule grisâtre. Il est modérément résistant aux
produits chimiques tels que les acides, l'alcool, le phénol, les hydrocarbures, les huiles,
etc. Il risque de s'enflammer lorsqu'il est chauffé à l'air libre. Il est n'est donc pas
facilement soudable, sauf s'il est allié à du manganèse ou de l'aluminium.
Le magnésium est employé comme désoxydant pour le laiton, le bronze, le nickel et
l'argent. En raison de sa légèreté, on l'utilise pour fabriquer des pièces d'avions. Les
alliages de magnésium se retrouvent, par exemple, dans les machines à coudre et les
machines à écrire.

2. Cuivre

Le cuivre est vendu sous les mêmes formes que les aciers. Très ductile et malléable, on
peut aussi l'obtenir sous forme de fils, de tôles, de tubes, de forgeages et de pièces
moulées.

Identification et propriétés

Le cuivre est un métal brun tirant légèrement sur le rouge. Il permet d'obtenir facilement un
beau fini poli. Il est assez léger.
Le cuivre vient au troisième rang des métaux les plus utilisés après l'acier et l'aluminium.
C'est le premier métal à avoir été utilisé par l'être humain. Ses propriétés sont multiples,
mais il se distingue surtout par sa bonne conductibilité électrique. Le cuivre est facile à
mettre en forme. Il possède une grande résistance aux intempéries et de bonnes
caractéristiques mécaniques. Le cuivre ternit mais ne rouille pas. Il possède néanmoins
une faible résistance à certains acides. Une pellicule adhérente se forme sur les alliages
de cuivre, les protégeant ainsi contre la corrosion. Tout comme l'aluminium, les alliages
sont plus résistants que le métal pur.
Le cuivre à l'état pur est utilisé pour fabriquer des fils électriques, de l'appareillage de
communication, de la tuyauterie, des toitures, etc. Lorsqu'il est à l'état pur, il se couvre
d'une couche d'hydrocarbonate (vert-de-gris) au contact de l'air humide chargé de gaz
carbonique.

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Laiton

Identification et propriétés

On reconnaît facilement le laiton à sa couleur passant du rouge cuivré, pour les alliages
riches en cuivre, jusqu'au jaune pour les alliages qui contiennent un peu plus de 36 % de
zinc, comme c'est le cas des alliages les plus souvent utilisés dans les ateliers d'usinage.
On peut facilement obtenir un beau fini lisse.
Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc dont la teneur en zinc peut excéder 50 %.
Chaque type de laiton présente des caractéristiques particulières. On apporte
d'importantes modifications à ces alliages en ajoutant, en faible quantité, des éléments
comme le plomb, l'aluminium, l'étain, le fer, le manganèse, le nickel et le silicium. Le laiton
possède une bonne résistance à la corrosion et aux contraintes mécaniques, ainsi qu'une
ductilité et une malléabilité assez élevées, mais moindres que celles du cuivre et de
l'aluminium purs.
Les qualités du laiton font en sorte qu'il peut servir à la fabrication d'accessoires
électriques, de raccords, de rivets, de tuyaux, de pièces embouties, de tubes et de tôles.
On choisit le laiton à grande ténacité pour les pièces de structures nécessitant une grande
résistance.
Le laiton jaune est utilisé dans la fabrication de conduits (radiateurs, systèmes de
climatisation, bornes d'accumulateurs, etc.) et de différentes petites pièces coulées. Cet
alliage est utilisé lorsqu'on doit obtenir des pièces qui s'usinent bien à faible coût.
Le laiton rouge est utilisé dans la fabrication de couronnes mobiles et de pompes
centrifuges, d'accessoires sur les conduites à essence et de transport d'huile, de petits
coussinets, etc. Ce laiton est classé dans la catégorie des laitons à décolletage rapide. Il
possède d'excellentes propriétés au regard du moulage et de la qualité du fini de surface.

Bronze

Il y a quelques années, seuls les alliages de cuivre-étain étaient considérés comme du


bronze. Avec le temps et l'exigence d'autres propriétés, la définition du bronze s'est un
peu élargie. Les bronzes contiennent d'autres éléments d'addition principaux comme
l'aluminium, le plomb, le nickel, le manganèse, etc., et ce terme s'applique aujourd'hui à
n'importe quel alliage de cuivre autre que l'alliage de cuivre-zinc (laiton). La couleur des
bronzes varie du rouge au jaune, suivant la composition des alliages. Les bronzes sont
identifiés selon l'élément principal ajouté au cuivre.

107/111
Alliages de cuivre

Cuivre-étain
Très peu utilisés, ces alliages sont souvent remplacés par d'autres
alliages plus performants. Les bronzes de ce type sont surtout utilisés là
où la résistance à la corrosion est importante, comme pour l'équipement
marin et les corps de pompes.

Aluminium

Aussi appelés cupro-aluminiums, ces alliages ont généralement une teneur en aluminium
inférieure à 10 %, mais ils contiennent souvent d'autres éléments tels que
• Le fer (résistance);
• Le nickel (dureté et résistance);
• Le manganèse (robustesse);
• Le plomb (usinabilité).

Les caractéristiques de ces bronzes, comme la dureté et la résistance, sont excellentes et


nettement supérieures à celles du laiton. Leur résistance à la corrosion est également
excellente. On emploie ces bronzes dans des applications telles que les engrenages, les
outils, les éléments de fixation, les aubes de turbines ainsi que les coussinets dans le cas
des alliages contenant du plomb, puisqu'ils ont la propriété d'être autolubrifiants.

Nickel

Ces bronzes ont une teneur en nickel qui varie entre 10 et 30 %. Ils contiennent aussi
d'autres éléments d'addition. Le nickel améliore la résistance, la dureté, ainsi que les
caractéristiques de résistance à l'usure et à la corrosion. Les alliages de ce type ont des
applications diverses, notamment les tubes, les arbres, les paliers et les roulements, les
corps de valves, etc.

Silicium

Ces alliages peuvent aussi contenir d'autres éléments d'addition en faible quantité. Ils
possèdent une résistance exceptionnelle à la corrosion et représentent un excellent
compromis entre la robustesse, la dureté, la résistance et la coulabilité. Ces bronzes sont
très utiles dans les industries chimique, pétrolière et marine. On en fait des réservoirs, de
la tuyauterie, des paliers, des pignons, des engrenages, etc.

Béryllium

Ces bronzes peuvent contenir jusqu'à 2 % de béryllium en plus d'autres éléments


d'addition. Ils sont trempables, de sorte qu'ils peuvent acquérir d'excellentes qualités au
regard de la traction et de la fatigue. On s'en sert dans la fabrication des ressorts, des
matrices, des filières, des tubes et des appareils à contacts à haute résistance.

108/111
3. Titane

Le titane est un métal blanc et brillant. Le titane et ses alliages se distinguent par les
caractéristiques suivantes :
• Très bonne résistance à la corrosion;
• Charge à la rupture élevée;
• Bonnes propriétés mécaniques à haute température.

Le titane est aussi résistant que l'acier, tout en étant deux fois plus léger. On l'utilise dans
les industries aérospatiale et chimique. De plus en plus, on trouve le titane et ses alliages
dans différents secteurs industriels.

4. Nickel

Le nickel est un métal blanc grisâtre présentant une bonne dureté. Il est malléable et
ductile. À l'état pur, le nickel est meilleur conducteur que les aciers. Toutefois, lorsqu'il est
allié avec du cuivre, du chrome, du fer ou du molybdène, il est moins conducteur.
On utilise le nickel comme élément d'alliage pour augmenter la ductilité, la dureté et la
résistance tant des métaux ferreux que non ferreux. De plus, il permet d'augmenter la
ténacité à basse température, la trempabilité et la résistance à faible traction. On utilise les
alliages de nickel pour produire des pièces devant supporter des températures élevées:
résistances électriques d'appareils de chauffage, évaporateurs et échangeurs pour
l'industrie chimique, accessoires de décorations lumineuses. L'Inconel et le Monel sont
des alliages de nickel couramment utilisés.

L'acier inoxydable est un alliage de nickel, de chrome et de fer.

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COMPARAISON ENTRE LES MÉTAUX FERREUX ET LES MÉTAUX NON FERREUX

En raison de leurs nombreuses propriétés, les métaux non ferreux rivalisent de plus en
plus avec les métaux ferreux et tendent à les remplacer dans bon nombre d'applications.

Résistance à la corrosion

Les métaux non ferreux résistent mieux à la corrosion que les métaux ferreux. Ces
derniers, à l'exception des aciers inoxydables, sont grandement attaqués par la corrosion.
Chaque année, la corrosion dégrade plusieurs centaines de milliers de tonnes d'acier.

Conductivité électrique

La conductivité électrique des métaux non ferreux est largement supérieure à celle des
métaux ferreux.
Conductivité thermique

En général, la conductivité thermique des métaux ferreux est inférieure à celle des métaux
non ferreux.

Ferromagnétisme

Tous les métaux ferreux, à l'exception de l'acier inoxydable austénitique, sont attires par
un aimant. Quant aux métaux non ferreux, ils ne le sont pas, à l'exception du nickel et du
cobalt.

Densité

L'aluminium, le zinc et l'étain sont plus légers que le fer, tandis que le nickel, le cuivre,
l'argent, le plomb et l'or sont plus lourds que le fer.

Comportements à basse température

Les métaux ferreux (à l'exception des aciers à haute limite élastique, des aciers
inoxydables austénitiques et des aciers au nickel) deviennent fragiles et cassants à basse
température. Les métaux non ferreux gardent leur résistance mécanique à basse
température.

Résistance mécanique

La résistance mécanique des métaux ferreux est supérieure à celle des métaux non
ferreux.

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Coût

En général, le coût des métaux non ferreux est supérieur à celui des métaux ferreux.
Résumé

Les deux métaux les plus abondants dans le monde sont l'aluminium et le magnésium.

Les métaux non ferreux résistent généralement bien à la corrosion et ne sont pas
magnétiques.

L'aluminium est trois fois plus léger et conducteur que le fer. Ses alliages sont plus
résistants que le métal pur.

En raison de la facilité avec laquelle on peut le couper, I'alliage d'aluminium-silicium


permet de réaliser des pièces complexes.
L'alliage d'aluminium-silicium-magnésium a une très grande résistance à la corrosion.

Le cuivre se distingue par sa grande conductibilité électrique. Il ternit mais ne rouille pas.
ses alliages sont plus résistants que le métal put
Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc. Il est moins malléable que le cuivre et
l'aluminium purs.

Le terme « bronze » s'applique aujourd'hui à n'importe quel alliage de cuivre autre que le
laiton (cuivre-zinc).

Les principaux éléments ajoutés au cuivre pour produire différents bronzes sont l'étain
(équipement marin, corps de pompes), l'aluminium (engrenages, outils, éléments de
fixation), le nickel (tubes, paliers, corps de valves), le silicium (réservoirs, tuyauterie,
engrenages).

Le nickel est ajouté aux métaux ferreux et non ferreux pour augmenter leur ductilité et leur
résistance ainsi que pour abaisser leur température critique.

Le magnésium ressemble à l'aluminium mais il s'oxyde facilement. En soudage, on utilise


surtout les alliages de magnésium, car lorsqu'il est pur, ce métal tend à s'enflammer
lorsqu'il est chauffé.

Bibliographie :
Guide du dessinateur industriel A. Chevalier
Guide du technicien en productique A. Chevalier
Mémotech (génie des matériaux) R. Bourgeois
H. Chauvel
J. Kessler

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