Tests de L'efficience Du Marché Financier Marocain
Tests de L'efficience Du Marché Financier Marocain
Tests de L'efficience Du Marché Financier Marocain
Finance
Volume 15 Issue 2 Version 1.0 Year 2015
Type: Double Blind Peer Reviewed International Research Journal
Publisher: Global Journals Inc. (USA)
Online ISSN: 2249-4588 & Print ISSN: 0975-5853
TestsDelEfficienceDu MarchFinancierMarocain
© 2015. Chiny Faycal & MIR Ahmed. This is a research/review paper, distributed under the terms of the Creative Commons
Attribution-Noncommercial 3.0 Unported License http://creativecommons.org/licenses/by-nc/3.0/), permitting all non-commercial
use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier
Marocain
Chiny Faycal α & MIR Ahmed σ
Résumé- Le marché financier marocain, a connu un empirical tests of market efficiency: autocorrelations, unit root,
mouvement de modernisation important, traduit par une variance ration and the runs test. The time series considered
capitalisation en hausse, une valeur et un volume de consist of daily data of four stock indexes: MASI (Moroccan All
transactions important et un nombre en nette croissance des Shares Index), BNQ (Banking sector index), ASSUR (Insurance
nouvelles introductions en bourse, dans le but de faire passer sector index) and IMMO (Real Estate sector index) from
2015
le Maroc d'une économie d'endettement à une économie des January 1st 2002 to December 31st 2013. The results of these
marchés financiers et atteindre par conséquent une situation various tests strongly reject the weak form efficiency
Year
d'allocation optimale des ressources. L’efficience hypothesis and an analysis of this inefficiency and its potential
informationnelle du marché financier marocain est devenue sources is given in conclusion that highlights causes that
aujourd’hui un sujet d’actualité qui suscite beaucoup d’intérêt might be the origin to the markets dysfunction anomalies. 1
auprès des chercheures et des professionnels donnants lieux Keywords: markets efficiency, casablanca stock market,
à des publications de plus en plus importantes sur le sujet.
L
émergents, africain et marocain. On explique ensuite d’une es marchés financiers sont fondamentalement
manière détaillée les principaux tests empiriques d’efficience : associés aux prix des actifs financiers qui
auto-corrélations, racine unitaire, rapport de variances et test constituent les vecteurs de transmission de
des « runs ». Les séries chronologiques considérées sont l’information, censés représenter la « valeur juste » des
constituées des données quotidiennes de 4 indices : Masi actifs, permettant aux investisseurs de fonder leur
(indice de la bourse de Casablanca), BNQ (indice du secteur
décision d’acquisition ou de cession. L’information utile,
bancaire), ASSUR (indice du secteur des assurances) et
IMMO (indice du secteur de l’immobilier), sur une période
concerne les données historiques, les données
allant du 1er Janvier 2002 au 31 Décembre 2013. Les résultats publiques présentes révélée sur le marché (dividendes,
des différents tests rejettent formellement l’hypothèse taux d’intérêt, compte de résultat, PER, etc.) et enfin
d’efficience au sens faible de ces marchés. Une analyse de l’information privée des entreprises qui constituent les
cette inefficience est donnée en conclusion qui met en avant anticipations futures connues que des investisseurs
les anomalies et les causes qui biaisent le bon fonctionnement avertis (projets d’acquisition, ouverture du capital,
du marché. pertes dissimulées, etc.). Dans le cas idéal où les prix
Motsclés: efficience des marchés financiers, bourse des reflètent instantanément l'ensemble de ces trois strates
valeurs de casablanca, tests économétriques. d’informations disponibles, c'est-à-dire les
Abstract- The Moroccan financial market experienced a major conséquences des événements passés, présents et les
modernization wave resulting in an increasing capitalization, a anticipations sur les événements futurs, celui-ci est
significant “volume & value” of business and a growing
qualifié de marché efficient du point de vue
number of new IPOs in order to transform the Moroccan
economy from a debt economy to a capital market
informationnel. Ce caractère d’efficience
economy and therefore achieve an optimal state of resources informationnelle est fondamental dans le
allocation. The informational efficiency of the Moroccan fonctionnement des marchés car il les crédibilise et
financial market has recently become a serious topic that contribue à attirer les investisseurs. C’est la raison pour
arouses much interest among researchers and practitioners laquelle toutes les autorités des marchés et places
leading to an increasing number of studies in this area. The boursières cherchent à créer les conditions
objective of our paper work is to investigate the weak form réglementaires et organisationnelles pour se rapprocher
efficiency of the Moroccan stock market. We first remind what de cet état d’efficience informationnelle. Cependant,
we mean by “market efficiency” and also the debate on this
dans la réalité, la transmission de l’information utile par
issue in developed and emerging markets, African markets
and Morocco stock market. We then explain in depth the main
le canal des prix, n’est que partielle et les investisseurs
se trouvent souvent dans une situation de déficit
informationnel et agissent d’une manière inefficiente.
Author α: Doctorant, Ecole Nationale des Sciences Appliquées
(ENSA), Agadir, Maroc. Laboratoire de Génie Informatique et Industriel Dans ce cas de marché inefficient, les investisseurs ne
(L.G.I.I) Groupe de Recherche en Ingénierie de la Décision (G.R.I.D). disposent pas de la « valeur juste » des actifs et sont
e-mail: [email protected] constamment à l’affut de toute information pouvant les
Author σ: Directeur du L.G.I.I, ENSA Agadir, Maroc. aider à évaluer les risques et les gains des opportunités
qui leur sont offertes par le marché. L’étendue de [1995], Bekaert et Harvey [2002], ont pu montrer que les
l’information mise à la disposition des acteurs du marchés des pays émergents sont moins efficients que
marché, permet de distinguer trois degrés d’efficience. ceux des pays développés. On constate en effet que les
L’efficience, dite « faible », désigne la situation où toute rendements des marchés émergents ont des
l’information passée est disponible et où le prix actuel corrélations sérielles plus élevées que celles observées
se fonde uniquement sur les prix passés. Dans ce cas, dans les marchés développés en raison de la faible
l’analyse technique (chartisme) n’est alors d’aucune fréquence des transactions, de la lenteur des
utilité pour procurer un rendement supérieur à celui du ajustements et de l’environnement juridique. L’analyse
marché. Il y a ensuite l’efficience « semi-forte », lorsque technique dans les marchés émergents, possède
le prix de l’actif reflète intégralement l’information encore un pouvoir prédictif qui rapporte des bénéfices.
diffusée publiquement et dans ce cas l’analyse Cependant, certains auteurs estiment que cette
fondamentale (pour sélectionner les actifs sous-évalués) prévisibilité n’est pas trop statistiquement significative.
n’apporte pas de valeur ajoutée. Enfin l’efficience Le résultat qui ressort de ces différentes études est la
2015
«forte», concerne le cas où le prix traduit toute disparité des résultats selon les pays, les périodes
l’information disponible, même privée. Une telle situation d’analyse (journalières, hebdomadaires, mensuelles ou
Year
enlève tout intérêt aux opérations d’initié. annuelles), les échantillons et les techniques d’analyse
Eugene Fama, est considéré comme le père de et des tests. Ces disparités, entretiennent le débats et la
2 la théorie de l’efficience des marchés depuis sa controverse autour de cette hypothèse d’efficiences de
publication fondatrice « Fama [1965] », dans la quelle il marché qui est encore aujourd’hui l’une des énigmes
Global Journal of Management and Business Research ( C ) Volume XV Issue II Version I
affirme que le prix des actions est imprévisible et suit les plus importante de la théorie économique et
une marche aléatoire conduisant ainsi à l’efficience du financière. Les marchés africains ont fait l’objet de
marché. Depuis, plusieurs chercheurs se sont certaines études notamment les travaux Mlambo et
intéressés au sujet : Malkiel [1973], Jensen [1978], Biekpe [2007], qui ont étudié l’hypothèse de l’efficience
French et Roll [1986], Roll [1994], qui ont confirmé au sens faible de dix marchés boursiers africains en
l’efficience des marchés des actions, obligations, utilisant les données quotidiennes pour des périodes
options, matières premières dans les pays développés allant de Janvier 1997 à Mai 2002. Les marchés étudiés
(Etats unis, Europe et Australie). Toutes ces études étaient celui de l'Egypte, le Kenya, le Zimbabwe, le
empiriques réalisées sur de nombreux marchés, n’ont Maroc, Maurice, la Tunisie, le Ghana, la Namibie, le
pas pu rejeter l’hypothèse de la marche aléatoire des Botswana et la Côte d'Ivoire. A l'exception de la
marchés ce qui a fait dire à Fama [1998], que Namibie, le Kenya et le Zimbabwe, pour tous les autres
l’hypothèse de l’efficience des marchés a survécu à marchés boursiers (y compris le Maroc), l’hypothèse de
tous les défis lancés. C’est ainsi qu’au fil des temps, les la marche aléatoire, et donc de l’efficience, est rejetée.
preuves scientifiques de la marche aléatoire des cours Enowbi et al. [2009], ont aussi examiné la forme faible
boursiers, se sont accumulées et que l’hypothèse de l’efficience de quatre marchés boursiers africains à
d’efficience faible a progressivement fait son chemin et savoir l'Egypte, le Maroc, l'Afrique du Sud et la Tunisie,
est devenue un véritable paradigme dans la en utilisant les données quotidiennes du 4 Janvier 2000
communauté académique. Pourtant, cette conclusion au 26 Mars 2009. Les résultats indiquent, qu’à
ne fait pas l’unanimité auprès de la communié l'exception de la bourse sud-africaine, l’hypothèse
scientifique. Un autre courant de chercheurs qui d’efficience est rejetée. Al-Khazali et al. [2007], ont
s’appuie sur la finance comportementale, estime que étudié le comportement des principaux indices de huit
l’hypothèse d’efficience des marchés n’est pas justifiée: marchés boursiers de la région MENA (le Bahreïn, la
Grossman et Stiglitz [1980], Shiller [1989], Lo et Jordanie, le Koweït, le Maroc, Oman, l'Arabie Saoudite,
MacKinlay [1999]. L’efficience des marchés qui était la Tunisie et l'Egypte). Ils ont utilisé les données
indiscutable au début, est aujourd’hui un sujet de hebdomadaires allant d’Octobre 1994 à Décembre
controverse qui continue entre ceux pour qui cette 2003. Ils ont constaté qu’aucun de ces marchés, ne
hypothèse reste largement vérifiée et ceux pour qui les répond positivement à l’hypothèse de la marche
preuves d’inefficience sont suffisantes pour la remettre aléatoire. Ils imputent leurs résultats au faible nombre
en cause. des opérations de négociation et aussi à la jeunesse de
ces marchés. Cependant, lorsque les rendements des
II. Les Tests D’efficience dans les indices ont été corrigés (biais statistiques), ils ne
Marchés Émergents et Africains pouvaient plus rejeter l’hypothèse de l’efficience au sens
faible pour aucun de ces marché.
La question de l’efficience dans les marchés Abdmoulah [2009], a étudié les marchés
des pays émergents a été étudiée par plusieurs auteurs financiers de 11 pays arabes, l'Arabie Saoudite, le
pour comprendre l’influence de l’environnement Koweït, la Tunisie, Dubaï, l’Egypte, le Qatar, la Jordanie,
économique et politique de ces pays sur l’efficience de Abou Dhabi, le Bahreïn, le Maroc et Oman, en utilisant
leur marché. Plusieurs auteurs, Harvey [1995], Urrutia les données quotidiennes de leurs indices principaux.
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
Toutes les bourses arabes étudiés, étaient inefficientes IV. La Méthodologie des Tests
au sens faible et expriment une grande sensibilité aux D’efficience Faible
chocs passés. Omran et Farrar [2006], ont examiné les
marchés de l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Turquie et a) Les tests directs
l’Israël en utilisant les principaux indices boursiers. Ils Ces tests, sont fondés sur l’idée intuitive qu’il
ont utilisé les données hebdomadaires à partir de est possible de concevoir des stratégies actives basées
Janvier 1996 à Avril 2000. Les résultats, ont rejeté sur l’exploitation graphiques des évolutions du cours
l'hypothèse de la marche aléatoire pour tous les (chartisme) pouvant battre le marché. Ces stratégies
marchés, à l'exception de l'indice du marché boursier actives, sont donc censées procurer des gains
d’Israël (TA100), qui semble suivre une marche supérieurs à ceux obtenus à l’aide d’une stratégie
aléatoire. passive (naïve) consistant à acheter l’ensemble du
portefeuille à un instant donné et à le revendre
III. Le cas du Marché Marocain entièrement à la fin de la période du test (by and hold
2015
Les études plus spécifiques au marché strategy). Fama et Blume [1966], ont réalisé ce type de
marocain, sont peu nombreuses. Rahaoui [2007], a test sur le marché américain en utilisant une méthode
Year
étudié des séries de données mensuelles et journalières active de filtres, consistant à acheter lorsque le prix
de certaines sociétés cotées sur la bourse de augmente de X% ou plus et de le revendre lorsque le
Casablanca (MADEX) sur une période du 1 Janvier 2003 cours baisse de plus de X%. 3
au 31 Décembre 2006 en appliquant un modèle Ils ont essayé plusieurs filtres allant de 0,5% à
c) Test de la racine unitaire (ou de non stationnarité) 𝐸𝐸(𝑋𝑋𝑡𝑡 ) = 𝐸𝐸(𝑎𝑎0 + 𝑎𝑎1 𝑡𝑡 + 𝜀𝜀𝑡𝑡 ) = 𝑎𝑎0 + 𝑎𝑎1 𝑡𝑡,
pour les processus ARMA (p,q)
𝑉𝑉(𝑋𝑋𝑡𝑡 ) = 𝐸𝐸[(𝑋𝑋𝑡𝑡 − 𝐸𝐸(𝑋𝑋𝑡𝑡 )2 ] = 𝐸𝐸[(𝜇𝜇𝑡𝑡 )2 ] = 𝜎𝜎𝜇𝜇2 ,
Ce test suppose que les séries chronologiques
obéissent à un modèle ARMA(p,q). Cependant ce type 𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶(𝑋𝑋𝑡𝑡 , 𝑋𝑋𝑠𝑠 ) = 𝐸𝐸�(𝑋𝑋𝑡𝑡 − 𝐸𝐸(𝑋𝑋𝑡𝑡 ). �𝑋𝑋𝑠𝑠 − 𝐸𝐸(𝑋𝑋𝑠𝑠 )�� =
de modèle nécessite la stationnarité des séries
𝐸𝐸[𝜇𝜇𝑡𝑡 . 𝜇𝜇𝑠𝑠 ] = 𝜎𝜎𝑡𝑡𝑡𝑡2 ; ∀ 𝑡𝑡 ≠ 𝑠𝑠 . Le processus TS, traduit
chronologiques, pour garantir la pertinence des
2015
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
iii. Test de la racine unitaire (ou de non stationnarité) Jenkins: identification, estimation et diagnostic (1976),
Ce test, permet de déterminer le caractère TS qui se base sur l’analyse des fonctions des auto-
ou DS d’une série et par conséquent le filtre à introduire corrélations et auto-corrélations partielles. Le calcul des
pour la stationnariser. Il est basé sur la recherche de critères de choix : minimiser les critères AIC (Akaike
racine unitaire dans le polynôme caractéristique de la Information Criterion) et BIC (Bayesien Information
série. En effet, si une série possède au moins une racine Criterion). Autrement dit, nous retenons le modèles
unitaire, elle n’est pas stationnaire, tandis qu’une série ARMA(p,q) qui minimise ces critères en utilisant
qui n’a pas de racine unitaire est stationnaire différentes valeurs pour p et q. Une fois les paramètres
asymptotiquement. Les tests de Dickey-Fuller, de p et q déterminés, on écrit le terme d’erreur ∆Xt sous
Dickey-Fuller augmenté [1981], de Philips et Perron l’une des trois formes suivantes :
[1988] et Kwitkowski [KPSS, 1992], sont les standards p
dans ce type de tests de stationnarité. Le test de Dickey ∆Xt = φXt−1 + ∑j=1 γj ∆Xt−j + εt ,∆Xt =
Fuller et sa version augmentée ADF (Augmented Dickey p
φXt−1 + a 0 + ∑j=1 γj ∆Xt−j + εt ,∆Xt =
2015
& Fuller), sont les plus célèbres de la littérature. La
version primitive de ce test (DF), considère un AR(1) p
Year
avec dérive : Xt = φXt−1 + a1 t + a 0 + εt avec εt = φXt−1 + a1 t + a 0 + � γj ∆Xt−j + εt
iid(0, s2 ). Si φ=1, alors on a à faire à un processus DS j=1
avec dérive : I(1) + T 2 qui peut être stationnarisé par 5
retrait de la dérive et l’application d’un filtre DS. Si Et on teste selon la même procédure qu’avant,
Fuller (ADF test), on considère un modèle ARMA(p,q) de � = 1�nq ��(Pt − Pt−1 )� = 1�nq �Pnq − P0 �,
2. U
la forme : Xt = α1 Xt−1 + α2 Xt−2 + ⋯ + αp Xt−p + t=1
β1 εt−1 + β2 εt−2 + ⋯ + βq εt−q ,
p q ∑nq � )2
t=1 (Pt − Pt−1 − u
σ2(1) =
Xt = � αi Xt−i + � βj εt−j nq − 1
i=1 j=1
Sous l’hypothèse de l’homoscédasticité ou de
Le choix optimal des paramètres p et q est l’hétéroscédasticité, deux statistiques, Z(q) et Z ∗ (q) sont
capital dans la sélection du modèle. Pour ce faire, deux calculées par Lo et MacKinlay [1988], en utilisant les
grandes méthodes sont utilisées: La méthode de Box et formules suivantes :
q−1
(2N+ . N− )
2 μr = +1
Year
2(q − j)� N
∅∗ (q) = � � q� . δ(j)
j=1
6 Et
Avec δ(j), est l’estimateur de la consistance de
2N+ . N− (2N+ . N− − N)
Global Journal of Management and Business Research ( C ) Volume XV Issue II Version I
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
Nous pouvons constater que les coefficients par ce qu’on appelle les « faits stylisés » dont
de Skewness et de Kurtosis sont différents des l’hypothèse de normalité fait partie. En inspectant le
coefficients d’une distribution normale qui sont graphique1 ci-après, nous remarquons que les 3
respectivement 0 et 3. Nous pouvons alors rejeter indices sectoriels, suivent la tendance générale du
l’hypothèse nulle de normalité des séries en niveau pour marché boursier marocain exprimé par l’indice MASI.
les 4 indices. Nous pouvons appuyer ces résultats par Nous pouvons alors à ce stade prématuré de notre
les statistiques de Jarque-Bera ainsi que les probabilités étude, juger que les résultats des 4 tests seraient
y afférentes. Ceci ne nous surprend pas, car toutes les probablement très proches.
series financières à haute fréquence, sont cratérisées
MASI BNQ
16,000 16,000
14,000
12,000
12,000
2015
10,000
8,000
8,000
Year
6,000
4,000
4,000
0 2,000
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
ASSUR IMMO 7
6,000 20,000
4,000
12,000
3,000
8,000
2,000
4,000
1,000
0 0
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
Conformément à la règle de décision (IV.B), les corrélogrammes. Les deux critères d’informations AIC et
rendements des 4 séries sont auto-corrélés, car il existe BIC à utiliser sont calculés par les formules suivantes :
au moins un pas pour lequel BP(q)>χ^2 (q). Par ∑ni=1 u
�2i
Critère d’information d’Akaike: AIC = e2k/n � �=
ailleurs, nous constatons que les coefficients de n
SCR
corrélation sérielles, sont en général positifs et cela, quel e2k/n � � , où, k est le nombre des variables
n
que soit l’ordre d’auto-corrélation. La seule explicatives et n le nombre total des observations. Cette
interprétation que nous pouvons donner à ce
formule peut aussi être écrite sous la forme: ln AIC =
phénomène, est qu’une hausse des rendements, est 2k SCR
souvent suivie par une autre hausse, et inversement, ce � � + ln � � . Critère de Schwarz (SC) ou BIC :
n n
qui laisse entendre que l’évolution de ces indices, n
k/n �∑i=1 u
2
�i SCR
dépond de leur état actuel et passé, chose qui est tout à SC = n n
� = nk/n � n
�. Qui peut aussi être écrit
k SCR
fait contradictoire avec le principe de base de la forme sous la forme: lnSC = n ln(n) + ln � �. Pour chacune
n
faible de l’efficience des marchés financiers.
des 4 variables, nous utilisons un nombre croissant des
b) Test de racine unitaire (test de stationnarité) retards p et q et à chaque fois, nous calculons le
Pour pouvoir identifier le nombre optimal des « AIC » et le « SC ». Nous nous arrêtons au nombre
retards à prendre en considération pour les modèle optimal de p et q qui nous garantissent le minimum de
ARMA(p,q), nous avons pris en considération deux ces deux critères.
approches: les critères d’informations et l’analyses des
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
Conformément aux résultats obtenus par Null Hypothesis: RMASI has a unit root
Exogenous: Constant
Younes El Khattab et Chourouk Moudine, ayant utilisé Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=22)
un modèle ARIMA pour tester l’efficience au sens faible
t-Statistic Prob.*
du marché financier marocain, le nombre des retards Augmented Dickey-Fuller test statistic -29.54808 0.0000
que nous avons obtenus est le même pour le MASI. En Test critical values: 1% level -3.435381
5% level -2.863649
s’appuyant sur la méthode de Box-Jenkins (Annexe), les 10% level -2.567943
modèles à prendre en considération seront ARMA(1,2) *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
pour le RMASI, ARMA(2,3) pour le RBNQ, ARMA(1,1) Null Hypothesis: RASSUR has a unit root
pour le RASSUR et un ARMA(2,1) pour le RIMMO. Exogenous: Constant
Pourtant, puisque cette méthode est basée sur Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=22)
2015
10% level -2.567944
model problem», (FAMA, 1969), nous avons utilisé le *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
critère d’information d’Akaike et Schwartz pour un
Year
ensemble de retard (1 à 4 pour p et 1 à 4 pour q). Nous Null Hypothesis: RBANK has a unit root
nous sommes alors retrouvés avec 32 modèles pour Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=22)
chaque variable. Les résultats de ces calcules sont 9
t-Statistic Prob.*
exposés dans le l’annexe A2. Conformément à cette Augmented Dickey-Fuller test statistic -31.89287 0.0000
des résidus, ne contiennent pas de pics En inspectant les différentes « t-statistic », nous
significativement différents de zéro, sauf pour l’indice du pouvons rejeter au seuil de 1%, 5% et 10%, l’hypothèse
secteur de l’immobilier. Par conséquent, les résidus nulle de l’existence d’une racine unitaire dans les 4
ε_(i,t) issus des 3 autres modèles (y compris l’indice séries des rendements. Autrement dit et conformément
général du marché marocain), forment un bruit blanc. aux graphiques des rendements ci-dessus, nous
Nous pouvons donc juger sur la base d’une pouvons confirmer que les 4 séries de rendements sont
spécification ARMA, que la marche de 3 parmi 4 stationnaires. Cette stationnarité des 4 séries des
rendements d’actifs spécifiés, ne correspond pas à rendements est facilement détectable sur les
l’hypothèse d’une marche aléatoire. graphiques des rendements ci-dessous où on remarque
Ci-après, les résultats du test de Dickey Fuller des fluctuations autour d’une moyenne et que la
Augmenté sur les séries des rendements du MASI, variance semble être contenue. .
BNQ, ASSUR et IMMO, définies précédemment:
RMASI RBNQ
.06 .06
.04 .04
.02 .02
.00 .00
-.02 -.02
-.04 -.04
-.06 -.06
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
RASSUR RIMMO
.08 .08
.04
.04
.00
.00
-.04
-.04
-.08
-.08 -.12
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
Null Hypothesis: RASSUR is a random walk Null Hypothesis: RIMMO is a random walk
Date: 06/09/14 Time: 17:56 Date: 06/09/14 Time: 17:56
Sample: 01/01/2002 31/12/2013 Sample: 01/01/2002 31/12/2013
Included observations: 2994 (after adjustments) Included observations: 2994 (after adjustments)
Des preuves empiriques obtenues suite au test l’hypothèse nulle est fortement rejetée pour l’indice du
du ratio de la variance pour les 4 séries des rendements marché. De façon similaire, le test pour les 3 autres
quotidiens, indiquent que l’hypothèse nulle de la indices sectoriels, rejette aussi l’hypothèse nulle de la
marche aléatoire, est rejetée sous les 2 hypothèses marche aléatoire pour les niveaux de « q » aux mêmes
(homoscédasticité et hétéroscédasticité) pour toutes les seuils de significativité.
séries. Pour la séries MASI par exemple, la z- Afin de détecter si le marché financier marocain
statistique suggère que le ration de la variance, est respecte les conditions dictées par la forme faible de
significativement différent de 1 pour toutes les valeurs l’efficience, le test des runs est mis en place et les
de « q » au seuil de 1, 5 et 10%, par conséquent, résultats sont résumés dans le tableau suivant :
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
Puisque les rendements des séries étudiées ne la mesure où elles peuvent être motivées par des
suivent une distribution normale (analyse statistiques considérations liées à la propre rentabilité commerciale
des données), le test des runs est alors plus approprié de ces sociétés de bourse. Ainsi, les analystes
que le test des auto-corrélations, pour étudier leurs financiers marocains restent prisonniers des enjeux
dépendances. Plus précisément, les résultats des tests commerciaux des sociétés de bourse qui les emploient.
des runs pour appliqués aux 4 séries, montrent que le Cette absence de neutralité dans la diffusion des
nombre des runs observés, est inferieur au nombre des recommandations biaise l’efficience informationnelle de
runs espérés (au seuil de 5%) pour les séries MASI, la place.
BNQ et IMMO, et supérieur pour la série ASSUR. En
inspectant les probabilités relatives à la z-statistique de
c) Les coûts de transaction
Le régime fiscal de la bourse de Casablanca,
chacune de ces valeurs, nous pouvons alors rejeter
constitue une contrainte de plus qui perturbe le
l’hypothèse nulle d’indépendance pour l’indice général
comportement des investisseurs. Le relèvement de la
de la bourse de Casablanca (MASI), le secteur bancaire
taxe sur les plus-values de cession d’actions de 10% à
2015
et le secteur de l’immobilier. Pourtant, nous ne pouvons
15%, a réduit sensiblement le gain potentiel susceptible
pas rejeter cette hypothèse pour le secteur des
d’être réalisé par les particuliers. Dans ces conditions,
Year
assurances.
l’investisseur individuel n’agira sur le marché que dans
VII. Conclusion la mesure où le gain espéré est supérieur au coût de la
11
transaction. Son comportement devient donc tributaire
L’objectif de ce travail était de tester la forme de la variable fiscale, au lieu de dépendre uniquement
confère la qualité d’Autorité Marocaine des Marchés 8. Fama, E; «Efficient Capital Markets: II», Journal of
de Capitaux (A.M.M.C). Finance, 1991, Vol.46, p. 1575-1617.
3. Un niveau raisonnable de coûts de transaction, est 9. Fama, E; Blume, M; «Filter Rules and Stock Market
une nécessité pour améliorer l’efficience Trading»; Journal of Business, 1996, Vol.39, p. 226-
informationnelle de la bourse marocaine. Les 241.
pouvoirs publics ont un rôle clé à jouer dans ce 10. Fama, E; French, K.R, «Dividend Yields and
cadre, en allégeant la pression fiscale sur les Expected Stock Returns», Journal of Financial
investisseurs boursiers et en évitant de taxer Economics, 1998, Vol.22, p. 3-25.
davantage les plus-values de cession des valeurs 11. French, K.R., G.W. Schwert and R.F. Stambaugh;
mobilières (spécialement pour les personnes «Expected Stock Returns and Volatility», Journal of
physiques). Le rôle des sociétés de bourse comme Financial Economics, 1987, Vol.19, p. 3-29.
canaux de diffusion de l’information, est aussi un 12. French, K.R. and Roll, R; «Stock return variances:
point clé à revoir. La diffusion des recommandations The arrival of information and the reaction of
2015
par ces organismes, doit se faire dans le respect des traders», Journal of Financial Economics, 1986, Vol.
règles déontologiques. Pour cette raison, il est 17, p. 5–26.
Year
nécessaire de contrôler la crédibilité et la neutralité 13. Gilmore, C; McManus, G.M; «Random walk and
des informations diffusées par les sociétés de efficiency tests of Central European equity markets»,
12 bourse. Signalons dans ce cadre l’édiction en 2008, Managerial Finance, 2002, Volume.29, Number 4, p
par le CDVM, d’une circulaire définissant les règles 42.
Global Journal of Management and Business Research ( C ) Volume XV Issue II Version I
déontologiques minimales devant être appliquées 14. Grossman, S.J; Stiglitz, J.E; «On the impossibility of
par les analystes financiers produisant des notes de informationally efficient markets», The American
recherche, contenant des évaluations et Economic Review, 1980, Vol.70, p. 393–408.
recommandations sur les titres des émetteurs. Le but 15. Geert, B; Campbell, R. Harvey, «Time-Varying World
étant de professionnaliser davantage le métier Market Integration», Journal of finance, 1995, Vol L,
d’analyste financier. no 2, p. 405-413.
16. Geert, B; Campbell, R. Harvey; «Research in
Tous les tests et les graphiques dans ce travail, ont été réalisés Emerging Markets Finance: Looking to the Future»,
sous Eviews7
Journal of International Money and Finance, 2002,
Vol 3 p. 3-10.
References Références Referencias 17. Jensen, M.C; «Some anomalous evidence regarding
1. Abraham, A; Seyyed, F and Alsakran, S; «Testing market efficiency», Journal of Financial Economics,
the Random Behavior and Efficiency of the Gulf 1978, Vol.6, p. 95–101.
Stock Markets» The Financial Review, 2002, Vol.37, 18. Lo, A. W and MacKinlay, A. C; «A Non-Random
p. 469-480. Walk Down Wall Street», Princeton University Press,
2. Abdmoulah, W; «Testing the Evolving Efficiency of Princeton, NJ, 1999.
11 Arab Stock Markets» Arab Planning Institute, 19. Malkiel, B. G; «A Random Walk Down Wall Street»,
Kuwait, Information Center in API, Working Paper no Norton, New York, 1973.
0907, 2009, p. 23-28. 20. Malkiel, B. G; «The Efficient Market Hypothesis and
3. Al-Khazali, O.M; Ding, D.K and Pyun C.S; «A new Its Critics». Journal of Economic Perspectives, 2003,
variance ratio test of random walk in emerging p. 59-82.
markets: A revisit» The Financial Review, 2007, 21. Mlambo, C and Biekpe, N; «The efficient market
Vol.42, p. 303-317. hypothesis: Evidence from ten African stock
4. Bakir, K ; «L’efficience des marches financiers des markets,» Investment Analysts Journal, 2007, Vol.66,
pays émergents: l’exemple de la bourse de p. 5-17.
Casablanca», Association Française de Finance 22. Omran, M and Farrar, S.V; «Tests of weak form
(AFFI), 2002, Vol.23, p 13-29. efficiency in the Middle East emerging markets»
5. Enowbi, M.B; Guidi, F and Mlambo, K; «Testing the Studies in Economics and Finance, 2006, Vol.23, p.
weak-form market efficiency and the day of the 13-26.
week effects of some African countries», 6th African 23. RAHAOUI, R;: «L'efficience informationnelle du
Finance Journal Conference, Cape Town, South marché financier Marocain : L'impact d'un profit
Africa, Working Paper no 19116, 2009, p. 6-10. warning sur les cours boursiers», Mémoire Online,
6. Fama, E; «Efficient Capital Market: A Review of 2007, p 2-15.
Theory and Empirical Work», Journal of Finance, 24. Roll, R; «What every CFO should know about
1970, p. 34-105. scientific progress in economics: What is known
7. Fama, E; «Efficient Capital Markets: Reply», Journal and what remains to be resolved», Financial
of Finance, 1976, Vol.31, No.1, p. 143-145. Management, 1994, Vol.23, p. 69–75.
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
25. Shiller, R. J; «Market Volatility», The MIT Press, 27. El Khattab, Y et Chourouk, M; «Essai Sur L'efficience
Cambridge, MA, 1989. Informationnelle Du Marché Boursier Marocain»,
26. Urrutia, J.L; «Tests of random walk and market Global Journal of Management and Business
efficiency for Latin American emerging markets», Research: C Finance, 2014, Vol.14, Issue 1, p. 17-
Journal of Financial Research, 1995, Vol.18, p. 299- 29.
309.
0.350
AC
2015
0.300
0.250
Year
0.200
0.150
13
0.100
0.000
10.00
11.00
12.00
13.00
14.00
15.00
16.00
17.00
18.00
19.00
20.00
21.00
22.00
23.00
24.00
25.00
26.00
27.00
28.00
29.00
30.00
31.00
32.00
33.00
34.00
35.00
36.00
1.00
2.00
3.00
4.00
5.00
6.00
7.00
8.00
9.00
k
PAC0.350
0.300
0.250
0.200
0.150
0.100
0.050
0.000
-0.050
10.00
11.00
12.00
13.00
14.00
15.00
16.00
17.00
18.00
19.00
20.00
21.00
22.00
23.00
24.00
25.00
26.00
27.00
28.00
29.00
30.00
31.00
32.00
33.00
34.00
35.00
36.00
1.00
2.00
3.00
4.00
5.00
6.00
7.00
8.00
9.00
-0.100
k
14
Global Journal of Management and Business Research ( C ) Volume XV Issue II Version I Year
© 2015
AC
AC
PAC
2. RBNQ
-0.100
-0.050
0.000
0.050
0.100
0.150
PAC 0.200
-0.100
-0.050
0.000
0.050
0.100
0.150
0.200
3. RASSUR
-0.040
-0.020
0.000
0.020
0.040
0.060
0.080
-0.040
-0.020
0.000
0.020
0.040
0.060
0.080
28.00 28.00
29.00 29.00
29.00 29.00
30.00 30.00
30.00 30.00
31.00 31.00
31.00 31.00
32.00 32.00
32.00 32.00
33.00 33.00
33.00 33.00
34.00 34.00
34.00 34.00
35.00 35.00
35.00 35.00
36.00
k
36.00
k
k
36.00
k
36.00
AC
PAC
4. RIMMO
-0.050
0.000
0.050
0.100
0.150
0.200
0.250
0.300
0.000
0.050
0.100
0.150
0.200
0.250
0.300
-0.050
1.00 1.00
2.00 2.00
3.00 3.00
4.00 4.00
5.00 5.00
6.00 6.00
7.00 7.00
8.00 8.00
9.00 9.00
10.00 10.00
11.00 11.00
12.00 12.00
13.00 13.00
14.00 14.00
15.00 15.00
16.00 16.00
17.00 17.00
18.00 18.00
19.00 19.00
20.00 20.00
21.00 21.00
22.00 22.00
23.00 23.00
24.00 24.00
25.00 25.00
26.00 26.00
27.00 27.00
28.00
Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
28.00
29.00 29.00
30.00 30.00
31.00 31.00
32.00 32.00
33.00 33.00
34.00 34.00
35.00 35.00
k
36.00 36.00
Global Journal of Management and Business Research ( C ) Volume XV Issue II Version I Year
3 Tests Del’ Efficience Du Marché Financier Marocain
2015
Year
16
Global Journal of Management and Business Research ( C ) Volume XV Issue II Version I
© 2015
1 Global Journals Inc. (US)