Assurances Crédit

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________________L’assurance dans le commerce extérieur 1

L’assurance crédit :

section 1 : Définition de l’assurance crédit :

1_ Naissance de l’assurance crédit :

Initialement destinée à garantir les banques, l’assurance crédit est née en


Allemagne d’abord, puis en Italie, en France, en Angleterre et aux Etats Unis.
Toutefois le premier théoricien de l’assurance crédit fut un Italien du nom
« SAGUINETTI » qui en 1839 publia un ouvrage intitulé « Essai d’une
nouvelle théorie pour appliquer le système des assurances aux dommages
des faillites ». C’est bien lui le premier qui observait que la plus grande partie
des faillites survient à la suite de circonstances indépendantes de la volonté
des industriels et des commerçants, et qu’en raison du grand nombre de cas et
de la possibilité de les répartir selon le type d’entreprises, on peut déterminer
le degré de probabilité des faillites.

Il est donc le premier théoricien de l’assurance crédit, car il fut le


premier à penser qu’il était possible d’adopter, pour garantir les créances, le
double principe fondamental de l’assurance, notamment la mutualité des
risques et la recherche des statistiques destinées à établir les taux de prime. Il
achève son étude en faisant appel aux chambres de commerce de France pour
qu’elles favorisent l’éclosion de compagnies d’assurance crédit.

Cette théorie a donné naissance à certain nombre de compagnies


d’assurance crédit que nous pouvons citer notamment :

« L’union du commerce » en 1845 qui échoua rapidement de 1846 à


1850. Les banquiers « Maillet et compagnie » à Paris fondèrent trois
compagnies. L’assurance du crédit de commerce, la sécurité commerciale et
le ducroire. Chacune de ces sociétés réglait les sinistres dès leur survenance.
D’autres sociétés en Belgique, en Angleterre et en Italie se créent. Par ailleurs,
cette période est caractérisée par une suite ininterrompue d’échecs, et il est
bon d’en chercher les causes :
* La sujétion des compagnies envers les banques.
* Les sociétés payaient l’indemnité dès la survenance du sinistre.
* Le manque d’intérêt des compagnies quant à la constitution au sein d’un
service de renseignements qui permette d’analyser des risques individuels, en
vue de connaître la solvabilité du débiteur garanti.
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* La prime due était calculée en fonction de l’activité de l’assuré et non du


genre de clientèle.

Au cours de la période 1870 à 1914, la technique de l’assurance crédit


se modifia dans quatre pays où les compagnies furent souvent moins
nombreuses mais plus durables ; Ces pays sont la France, l’Angleterre,
l’Allemagne et les Etats Unis.

L’honneur revient à « l’Ocean Accident and Guarantee corporation


LTD », fondée en 1852, qui ouvrit son département crédit en 1885 et créa
rapidement des succursales aux USA, en Russie, en Allemagne, en Autriche
et en Suisse. Cette compagnie n’assurait pas les pertes normales, estimant que
celles-ci faisaient partie du risque habituel de l’assuré. Elle ne couvrait que
les pertes dépassant la moyenne des pertes normales. Elle prévoyait un
maximum d’indemnités globalement par année d’assurance également par
acheteur.

En Allemagne, les compagnies ont ajouté à la technique de l’Ocean un


principe fondamental toujours en vigueur aujourd’hui, sous une forme
différente, notamment la participation de l’assuré à concurrence de 20% dans
la perte de chaque sinistrée pour intéresser l’assuré à une bonne gestion de sa
police.

L’utilité d’un organisme d’assurance crédit à


l’exportation en Algérie :

Traditionnellement lorsqu’un pays se dote de ce genre d’organe, c’est


pour permettre à ses entreprises d’exporter avec l’assurance d’être payés.
Cette garantie rend, en principe, les entreprises beaucoup plus agressives sur
le marché extérieur. En effet, les organismes d’assurance crédit à
l’exportation peuvent lever quelques obstacles à l’exportation en supprimant
ou en prenant en charge certains risques. De ce fait, les exportateurs peuvent
concentrer leurs efforts uniquement sur leurs opérations commerciales avec
l’extérieur. Par ailleurs, l’organisme d’assurance-crédit évite sur les marchés
mondiaux, un certain nombre de dérives. Ce dernier encourage les
exportations à destination des mauvais payeurs et aux destinations à grand
risque qui ne sont pas conseillées ni aux exportateurs, ni aux banques.

A ce titre, l’Algérie, avec la création de la compagnie algérienne de


garanties des exportations (CAGEX) essaye de relancer l’exportation en
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donnant des garanties aux exportateurs pour se lancer dans l’exportation des
produits algériens sans aucun risques de non-paiement. La CAGEX dispose
d’une banque de données sur les partenaires étrangers afin d’éviter
l’exportation hasardeuse. La collecte de ce genre d’informations ne peut être
réalisée par les exportateurs eux-mêmes car cette opération est très coûteuse.
Il revient donc à un organisme national d’assurance-crédit de recueillir et
d’actualiser les renseignements, permettant ainsi aux exportateurs de faire
l’économie de ce travail, et relancer l’économie nationale en encourageant
l’exportation.

2_ Evolution du concept de l’insolvabilité :

Plusieurs théories ont été abordées sur la question de savoir si


l’assurance crédit doit payer l’indemnité au début de la survenance de
l’événement générateur du sinistre ou au contraire lors de son épilogue. Le
début de la survenance de l’événement est l’échéance impayée, son épilogue
est la clôture de la faillite. Il se passe entre ces deux moments parfois des
années.

Au début de l’histoire de l’assurance crédit, les assureurs


pensaient généralement que c’était l’impayé qui constituait le sinistre et
entraînant dès lors l’obligation pour la compagnie d’indemniser l’assuré.
Cette théorie avantageait les banquiers qui avaient un moyen de remplacer
une créance douteuse par un avoir et les assurés qui croyait leur trésorerie
profiter d’une liquidité utile.

Il fallut attendre 1895 et l’initiative de l’Océan pour renverser


résolument la vapeur et on arriva à la conception du droit à l’indemnité
engendré uniquement par la perte définitive. Parmi les tenants de cette théorie,
on trouvait encore des nuances ; certains prétendaient que c’est seulement à la
clôture de la faillite que la perte peut-être exactement déterminée. D’autres
estimaient que le prononcé de la faillite était suffisant pour engendrer le
sinistre et qu ‘il était aberrant d’attendre plusieurs années.

La situation se renversait lors des crises économiques et ce fut après la


crise de 1889 que l’Océan estima imprudent tout autre système que la
couverture à la perte définitive.

La solution qui consistait à choisir le jugement déclaratif de faillite


comme droit à l’indemnité n’était pas entièrement satisfaisante car les
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prononcés de faillite peuvent tarder, et il y est des cas où des firmes


disparaissent sans même que le tribunal se donne la peine de prononcer la
faillite. Deux solutions pratiques finissent par mettre tout le monde d’accord :
* Le paiement d’un acompte avant la clôture de la faillite, d’ailleurs, un
compte est souvent proche de l’indemnité.
* L’institution d’un délai de créance ou de l’insolvabilité présumée, après un
délai très variable selon les types de police et selon les compagnies, l’assureur
constatant q’une créance reste impayée malgré ses efforts et ceux de son
assuré, « présume » que l’insolvabilité est consacrée et règle l’indemnité, ce
principe de l’insolvabilité présumée a donné plus de satisfaction aux assurés.

3_ Définition de l’assurance crédit :

Michel J.Noinville définie l’assurance crédit comme suit :


« L’assurance crédit, c’est la garantie des risques supplémentaires, et
uniquement ceux là, résultat du fait que vendeur et acheteur ne sont pas
dans les mêmes espaces géographiques, politiques, commerciaux,
juridiques, judiciaires et coutumes 1 ».

L’assurance crédit est selon « BENMANSOUR HACENE2 », un moyen


qui permet à des exportateurs, moyennant le paiement d’une prime, de se
couvrir du non-paiement des créanciers (acheteurs)

M.DELMAS cité par J.BASTIN 3propose la définition suivante : «


L’assurance crédit a pour but en se basant sur la loi des grands nombres et
sur le principe de la division du risque de garantir contre le risque
d’insolvabilité de certains débiteurs déterminés les crédit ouverts par une
banque à un industriel ou à un commerçants ».

Cette définition comme on le voit se soucie davantage du domaine de


l’assurance crédit que de sa définition proprement dite.

Jean BASTIN nous donne quant à lui une approche de définition plus
précise. « C’est un système d’assurance qui permet à des créanciers

1
Voir l’ouvrage de MICHEL.J.NOINVILLE « La garantie des risques à l’exportation »
édition : DUNOD. Paris 1993 page 32.
2
Voir l’ouvrage de BENMANSOUR HACENE « Introduction à l’assurance crédit à
l’exportation » Préface de BABA AHMED MUSTAPHA. Edition : OPU Alger 1990
3
Voir l’ouvrage de J.BASTIN « L’assurance crédit dans le monde contemporain ».
Edition :JUPITER. Paris 1976. page 85.
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moyennant le paiement d’une prime de se couvrire sur le non-paiement des


créances dues par des personnes préalablement identifiées et en état de
défaillance de paiement ».

Nous relevons en premier qu’il s ‘agit d’un système d’assurances dans


lequel la loi de la compensation joue pleinement. Il s’agit aussi d’un contrat
conclu entre un assuré et un assureur qui s’engage à indemniser son assuré en
cas de défaillance du débiteur de celui-ci. La défaillance de ce débiteur peut-
être consécutive à un fait générateur qui est soit commerciale, soit politique,
soit de catastrophe naturelle. En contre partie de cet engagement pris par
l’assureur crédit, l’assuré va régler une prime. C’est le prix d’assurance. Il va
aussi solliciter la compagnie d’assurance qui prendra un engagement sur son
propre débiteur, c’est à dire qu’elle lui garantira le règlement des impayés
(créances) sur des personnes préalablement identifiées, nous n’avons pas dit
préalablement agrées, car la compagnie peut renoncer à la sélection préalable
des acheteurs par le système du « non-dénommé ».

L’identification des débiteurs revêt un double sens. D’une part, elle


permet à la compagnie de déterminer le débiteur sur lequel elle s’engage, et
d’autre part de l’actionner directement après règlement de l’assuré.

L’avantage de l’assurance crédit est multiple. Elle permet d’abord de


procurer la sécurité et la stabilité à l’entreprise, et constitue la prévention
contre le non-couvrement des créanciers dans les délais. ( l’insolvabilité ou la
carence de l’acheteur1)

section 2 :Les risques assurés et les garanties


offertes par la CAGEX:

1_ La création de la compagnie et de la garantie
des et des exportations (CAGEX) :

La gestion de l’assurance crédit à l’exportation, instituée par
l’ordonnance n°96-06 du 10 janvier 1996 2, est confiée à la société par actions,
dénommée « compagnie algérienne d’assurance et de garantie des

1
Voir la revue Le MOCI N°1283/1284 du 1er-8 mai 1997. Article : Les atouts de l’assurance
crédit. De Marie France BAUD. Page 92.
2
Voir le journal officiel N° 3 du 14 janvier 1996.
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exportations » par abréviation CAGEX, crée à Alger par acte notarié du 3


décembre 1995. cette compagnie est dotée d’un capital social de 250 millions
de dinars algérien3, ce capital est augmenté à 450 millions de dinars réparti à
parts égales entre les banques et les compagnies d’assurance algérienne :
* Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR).
* Banque de développement local (BDL).
* Banque nationale d’Algérie (BNA).
* Banque populaire d’Algérie (CPA).
* Caisse algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR).
* Compagnie algérienne des assurances transports (CAAT).
* Caisse centrale de réassurance (CCR).
* Société algérienne d’assurance (SAA).
* Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA).

Les conditions et modalités de gestion des risques couverts par


l’assurance crédit à l’exportation confiée à la CAGEX ont été fixées par le
décret exécutif N°96-235 du 2 juillet 1996, publié le 03 juillet 1996 au journal
officiel1 .

Cette institution a pour tâche principale le suivi des règlements de


sinistres et la récupération des créances pour le compte de personnes
physiques ou morales, réalisant des opérations d’exportations hors
hydrocarbures à partir de l’Algérie, ainsi que la présentation après sélection
des demandes de couvertures de risques pour approbation de la commission
des assurances à l’exportation2 . Cette commission, est sous le contrôle du
ministre des finances ce qui lui confère un certain pouvoir de décision. De ce
fait, elle est habituée à retenir les critères inhérents aux risques à l’exportation
et à agréer les dossiers de demandes de couverture qui lui sont soumis par la
CAGEX3.

Il est à signaler que l’Algérie est en retard par rapport aux autres pays,
qui ont installé ce type d’assurance. Citons par exemple : la Compagnie
3
Voir le journal EL WATAN du 16/17 Août 1996 page 2.
1
Voir le journal officiel N°41 du 03 juillet 1996 page 10.
2
La commission est créée par l’ordonnance N° 96-235 du 2 juillet 1996. composée de 12
membres, elle est chargée :
- D’étudier et de statuer les demandes de garantie émanant des exportateurs.
- De se prononcer sur toutes les questions relatives aux assurances à l’exportation et de
soumettre au ministre chargé des finances toutes propositions en la matière.
- D’étudier et de statuer sur les recours introduits par les exportateurs afférents aux
garanties des risques commerciaux
3
Voir la revue MAGHREB DEVELOPPEMENT ACTUALITE N°4 du 26.02.1999 page 4.
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Française d ‘Assurance Pour le Commerce Extérieur (COFACE) qui a été


créée en France par le double effet d’une loi du 2 décembre 1945 et de son
décret d’application du 1 er juin 1946.
Organigramme de la CAGEX1

Direction générale Commission de garantie

Secrétariat de direction

Direction Direction Département Direction


des finances commerciale juridique administrative

Service secrétariat
moyens
Comptabilité générau
x

Service Service Délégation secrétariat


technique commercial régionale

Parc Sécurité Bibliothèque Réception Informatique Administr-


véhicules ation

1
Source : la compagnie algérienne de garantie des exportations (CAGEX)
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Commission de garantie:

C’est une commission constituée de 10 présidents directeurs généraux


qui représentent les banques et les assurances propriétaires des fonds de la
CAGEX.

2_ Les risques assurés par la CAGEX1 :

La compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations et


chargée d’assurer :
* Pour son propre compte et sous le contrôle de l’Etat « les risques
commerciaux ».
* Pour le compte de l’Etat et sous son contrôle :
*Les risques politiques.
* Les risques de non transfert.
* Les risques de catastrophes.

2.1_ Les risques commerciaux :

Ils sont appelés aussi risques de carence ; ce sont les risque qui résultent
de la détérioration de la situation financière de l’acheteur étranger, qu’il
s’agisse de sa solvabilité, juridiquement constatée ou non ou de sa carence,
c’est à dire de son défaut de paiement prolongé pendant un certain délai.

A ce sujet, il convient de faire la distinction entre l’acheteur étranger


privé qui peut être mis en faillite, et l’acheteur public tels que les
administrations et établissements publics, dont les engagements sont garantis
par un organisme public2

2.2_ Les risques politiques :

1
Voir les articles 5.6.7.8 de l’ordonnance N°96-06 du 10.01.1996. JORA N°3 du 14.01.1996
page 14.
2
Voir l’ouvrage de GERARD LE PAN DE LIGNY « Guide financier et administratif de
l’exportation » Tome 2. Edition : DUNOD. Paris 1985.
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Ce sont les risques résultant d’une guerre civile ou étrangère, d’une


émeute, de décisions ou d’actes gouvernementaux faisant obstacle à
l’exécution du contrat, de moratoire édicté par les autorités du pays de
résidence de l’acheteur et tout autre fait analogue survenu dans son pays de
résidence, qui peut empêcher l’acheteur de payer sa dette.

Il est à signaler, que les risques politiques concernent les administrations


publiques, les sociétés chargées d’un service public, et l’opération
d’exportation qui donne naissance à une obligation contractée par une
administration publique ou une société chargée d’un service public1 .

2.3_ Les risques de non transfert :



Ce risque est lié aux évènements politiques, aux difficultés économiques
ou aux révisions de la législation du pays de résidence de l’acheteur dont il
peut résulter le report ou l’impossibilité de transfert des fonds versés par ce
dernier.

2.4_ Les risques de catastrophes :

Ils sont réalisés lorsque l’acheteur ne s’est pas acquitté de sa dette par
suite de la survenance, dans son pays de résidence d’un cataclysme (cyclone,
inondation, tremblement de terre, raz de marée et éruption volcanique), lequel
à affecté directement son activité et sa solvabilité2 .

Il est à signaler que le contrat d’assurance crédit à l’importation couvre


les risques politiques, de catastrophe et de non-transfert, uniquement lorsque
l’acheteur est une société chargée d’un service public, soit une administration
publique, et que le contrat d’assurance crédit à l’exportation ne peut couvrir
ces risques, que si le risque commercial est simultanément assuré.

Il est à noter aussi que le risque de change n’est pas assuré par la
CAGEX, il est d’ailleurs, l’une des critiques dont on lui reproche.

1
Voir le travail présenté par L.B. DELONCLE, séminaire à Casablanca le 8 et 9 mai 1990
« Etudes prospective des possibilités de réassurances des risques politiques à
l’exportation ».
2
voir l’ouvrage « Moyens et techniques de paiement internationaux » de DIDIER PIERRE
MONOD. 2ème édition : ESKA 1999 Paris.
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3_ Les garanties offertes par la CAGEX :

3.1_ Type de garantie :

La garantie est soit de type « acheteur privé », soit de type « acheteur


public » si le débiteur ou son garant est considéré par la CAGEX comme étant
un organisme public.

3.1.1_ Opération conclue avec un acheteur privé :



La garantie s’applique au risque commercial couvert isolément ou en
liaison avec les risques publics, de catastrophe ou de non-transfert.

3.1.2_Opérationconclue avec un acheteur public :



Lorsque l’opération d’exportation est conclue avec un acheteur public ;
administration publique ou société chargée d’un service public ou que
l’opération d’exportation donne naissance à une obligation contractée par une
administration publique, la garantie s’applique aux risques politiques, de
catastrophes et de non-transfert.

3.2_ Les garanties exclues :

La garantie ne porte pas sur :


* Les pertes aux fluctuations des taux de change.
* Les risques matériels auxquels peuvent être exposées les marchandises
( Incendies, destruction).
* Les expéditions faites par l’exportateur dont le contenu et le montant
ne sont pas convenus dans le cadre de la police d’assurance.
* Les ventes affectées à l’étranger par l’assuré à partir de :
* Stocks consignés ou constitués en entrepôts sous douane.
* Marchandises exposées dans les foires.

3.3_ La quotité garantie :



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La fraction prise en charge ou couverte par l’assureur est quotité


garantie. La fraction non assurée est appelée franchise, prise en charge par
l’assuré.

L’arrêté du 21 mai 19961 a fixé la quotité maximale garantie pour la


couverture de risques liés à l’assurance crédit à l’exportation.
* 80% du montant de la créance garantie pour les risques commerciaux.
* 90% du montant de la créance garantie pour les risques politiques, de non-
transfert et de catastrophes.

section 3 :Les faits générateurs du sinistre et la


gestion du risque :

1_ Fait générateur du sinistre :

1.1_ Le risque commercial :

1.1.1_ Insolvabilité de droit :

Elle consiste en l’incapacité du débiteur, régulièrement constatée, de


faire face à ses engagements, ou celle qui résulte d’un acte judiciaire
entraînant la suspension des poursuites individuelles et la déchéance du terme
telle que la liquidation des biens ou le règlement judiciaire en droit algérien !

1.1.2_ Insolvabilité de fait :

Elle résulte d’une situation de fait amenant la compagnie à conclure


qu’un paiement même partiel est improbable.

1.1.3_ Carence parue et simple du débiteur :

Elle est constatée lorsque six mois se sont écoulés à compter de la date
d’échéance sans qu’un règlement ne soit intervenu.

1
Voir le journal officiel N°36 du 1er juin 1997 page 110.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 12

1.2_ Risques politique et catastrophes :



* Moratoire général édicté par le gouvernement du pays du débiteur ou
d’un pays tiers par l’intermédiaire duquel le paiement doit être effectué.
* Tout autre acte ou décision du gouvernement d’un pays étranger
faisant obstacle à l’exécution du contrat d’exportation.
* Survenance dans le pays du débiteur d’une guerre, d’une révolution ou
émeute, de catastrophes naturelles telles que le cyclone, inondation,
tremblement de terre, irruption volcanique, raz de marée…
* Défaut de paiement du débiteur.

1.3_ Risques de non transfert :



Evènements politiques ou difficultés économiques intervenus hors
d’Algérie ou mesures législatives ou administratives prises hors d’Algérie
empêchant ou retardant le transfert des fonds versés par le débiteur ou son
garant.

2_ Gestion du risque :

2.1_ Principes généraux :

* L’assuré s’engage à garder à sa charge exclusive toute fraction du


risque non garantie par la CAGEX.
* L’assuré s’engage aussi à prendre toutes mesures utiles à la
conservation ou à la poursuite des recours contre le débiteur, son garant ou
tout autre tiers, et d’une manière générale à la sauvegarde de la créance
garantie.

2.2_ Modification du risque :

L’assuré est autorisé, sans l’accord préalable de la compagnie, à
proroger échéance pour autant que la durée totale du crédit consenti à
l’acheteur après prorogation, n’excède pas celle fixée aux conditions.

La transformation des paiements « comptant contre document» en


« paiement à crédit » est subordonné à l’accord préalable de la CAGEX. Au
présent cas, il sera perçu un complément de prime correspondant à la
________________L’assurance dans le commerce extérieur 13

différence des taux figurant dans la police pour les paiements « comptant
contre documents » et les paiements à crédit.

Il est à noter que la compagnie CAGEX se réserve le droit de


modifier ou de résilier à tout moment sa garantie. Toutefois, ses décisions
ne prennent effet qu’après réception de leur notification par l’assuré.

3_ L’indemnisation :

3.1_ Conditions d’indemnisation :

La CAGEX résume les conditions d’indemnisation dans les points


suivants :
* Les pertes dont l’assuré demande l’indemnisation doivent être la
conséquence directe et exclusive de la réalisation régulièrement constatée de
l’un des risques couverts, et doivent avoir été remplies préalablement à la
survenance du fait générateur du sinistre.
* S’il y a constatation, quant au moment où à la validité des droits ou
créances de l’assuré, l’indemnisation ayant été tranchée en sa faveur par une
décision arbitrale ou judiciaire ayant reçu force dans le pays du débiteur.

Dans certains cas, la CAGEX peut indemniser l’assuré sans attendre


que la contestation ait été tranchée, dans la mesure où ce dernier fournit une
caution solidaire d’une banque, agréée par la compagnie, s’engageant à
rembourser l’indemnité versée dans l’hypothèse où les droits de l’assuré vis-
à-vis du débiteur ne seraient pas reconnus.

* Lorsque les obligations du débiteur à l’égard de l’assuré ont été


garanties en tout ou en partie par une sûreté personnelle ou réelle 1, il ne peut y
avoir lieu à indemnisation de la part de la compagnie si cette sûreté se révèle
dépourvue de validité pour n’avoir pas été constituée selon les conditions et
dans les délais imposés par la législation ou la réglementation applicable ou si
l’assuré n’a pas régulièrement accompli en temps opportun les actes et
formalités nécessaires à la mise en jeu de cette sûreté.

1
Sûreté : garantie de paiement accordée à un créancier par son débiteur. Les sûretés peuvent
être personnelles. Dans ce cas, elles constituent en un engagement pris par un tiers de payer le
créancier au lieu et à la place du débiteur défaillant.
Les sûretés peuvent aussi être réelles. Dans ce cas, le créancier dispose de certains droits sur
les biens du débiteur qui lui permettront en cas de défaut de ce dernier, soit de faire vendre les
biens et de se payer sur le produit de leur revente, soit de prendre les biens.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 14

* En cas de défaut d’encaissement imputable au non transfert de la


créance, l’indemnisation est subordonnée à la production par l’assuré d’un
document bancaire attestant le paiement en monnaie locale et
l’accomplissement des formalités requises par les autorités du pays du
débiteur pour le transfert des fonds.
* Ne peuvent faire l’objet d’aucune indemnisation des pertes dues :
- à l’application à l’encontre de l’assuré d’une disposition du contrat de
vente restreignant ses droits (clause pénale, clause de résiliation, de force
majeure, …etc.).
- à l’inexécution par l’assuré lui-même, par l’un de ses mandataires ou
co-contractants, des clauses et conditions du contrat de vente ou des
obligations qui leur incombent en regard de la législation applicable tant en
Algérie qu’à l’étranger.
- au non-respect par le débiteur, dans le pays de destination des biens et
services exportés, des dispositions réglementant les importations, ayant un
caractère notoire, appliqués de façon constante et devant être observées avant
l’entrée en vigueur du marché.
* S’agissant des opérations garanties aux conditions du « comptant
contre documents », à la perte du contrôle des marchandises par l’assuré ou
par ses mandataires avant que le paiement n’ait été effectué, par suite de
fautes, négligences ou inobservation des règles.
* Les pertes consécutives au non-respect par le débiteur de la
réglementation locale relative aux importations seront indemnisées au titre des
risques politiques, de catastrophes et de non transfert si la couverture de ces
risques est prévue aux conditions particulières pour le pays concerné.
*Tout paiement d’indemnités est subordonné à une demande de
l’assuré ainsi qu’à la remise par lui de tous les renseignements et documents
jugés nécessaires par la compagnie pour faire la preuve du droit à
l’indemnisation et au montant à indemniser.

3.2_ Transfert du droit à l’indemnité :

Le droit aux indemnités résultant de la police peut être transféré par


l’assuré à un tiers. Cette autorisation est de droit lorsque le tiers bénéficiaire
du droit aux indemnités est une banque ou un établissement financier
intervenant dans le financement des exportations de l’assuré. La CAGEX se
réserve le droit de signaler aux bénéficiaires tout manquement de l’assuré à
l’une quelconque des obligations stipulées dans la police. Toutes les
exportations, compensations, confusions ou déchéances que la compagnie
________________L’assurance dans le commerce extérieur 15

peut opposer à l’assuré, sont opposables aux tiers auxquels le droit aux
indemnités à été transféré.

3.3_ Le remboursement des indemnités :

Si, après versement d’une indemnité par la CAGEX à son client


(l’assuré), il est établi que la garantie n’aurait pas dû être en jeu, l’indemnité
doit être remboursée par l’assuré dans les dix jours suivant la date de l’ordre
de versement qui lui est adressé par la CAGEX.

section 4 :Les différentes polices d’assurances


crédit offertes par la CAGEX

La CAGEX offre à sa clientèle les polices suivantes :

1_ Police d’assurance globale :

1.1_ Définition :

Cette assurance est destinée à la couverture de toutes les opérations


répétitives d’exportation des biens, marchandises et services. Elle porte la
totalité du chiffre d’affaires à réaliser.

La police fixe les conditions dans lesquelles la CAGEX garantie à


l’assuré, au titre de ses exportations à destination de pays étrangers, le
remboursement des pertes que celui-ci pourrait subir par suite de la réalisation
du risque de crédit.

1.2_ Les risques couverts :



La présente police couvre globalement les exportateurs contre les
risques de non-paiement de créances sur les acheteurs privés ou publics
résultant d’évènements tels que :
* Faits politiques ou catastrophes naturelles.
* Carence d’un acheteur public.
* Acte ou décision d’un gouvernement étranger faisant obstacle à
l’exécution du contrat commercial.
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* Difficultés de transfert.
* Insolvabilité ou carence d’un acheteur privé.

1.3_ Les bénéficiaires :

Les bénéficiaires de cette police, sont les entreprises entretenant des


contrats d’affaires à l’exportation dont la durée de crédit n’excède pas 180
jours et s’engageant à confier la totalité de leur chiffre d’affaires « export »
assurable à la CAGEX.

1.4_ Le fonctionnement de la police globale :



1.4.1_ La durée de la police :

La police globale est souscrite pour un exercice d’une année,
renouvelable à l’expiration de chaque exercice, sauf préavis de résiliation
d’un mois à notifier par l’assuré à la compagnie par lettre recommandée.

1.4.2_ Délivrance et modification de la garantie :



1.4.2.1_ Agréments des acheteurs :

1.4.2.1.1_ Clients dénommés :

Le bénéfice de la garantie est subordonné à l’accord de la compagnie


qui fait connaître, par fiche d’option, en réponse aux demandes de l’assuré, le
montant des découverts et, le cas échéant, les conditions de paiement qu’elle
accepte de garantir sur chaque acheteur étranger.

1.4.2.1.2_ Clients non dénommés :

La compagnie CAGEX accepte de garantir l’assuré pour des


découverts consentis à des acheteurs privés qui ont le statut de commerçants
et n’ayant pas fait l’objet de son agrément préalable, cette garantie sera sous
réserve que l’assuré n’ait recueilli aucun renseignement défavorable sur
l’acheteur et qu’il ait eu une bonne expérience des paiements à l’occasion
d’éventuelles affaires traitées antérieurement avec ce dernier.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 17

La quotité garantie dans ce cas est ramenée à 50% pour le risque


commercial.
1.4.2.2_ Modification et réalisation de garantie :

a- La CAGEX se réserve le droit de modifier ou de résilier à tout


moment la garantie sur un ou plusieurs acheteurs, un ou plusieurs pays, ou
pour certains catégories d’opération. A cet égard, la décision de la compagnie
ne s’applique qu’aux risques prenant effet postérieurement à la date de
réception par l’assuré de l’avis de modification ou de résiliation de la garantie.

b- L’assuré a la faculté de demander la suppression des options


délivrées sur des acheteurs avec lesquels il ne réalise plus de chiffre
d’affaires.

c-Couverture des ordres à livrer en cas de réduction ou de résiliation de


la garantie. Si la compagnie réduit ou résilie sa garantie sur un acheteur, sans
que celui-ci n’ait manqué à l’une quelconque de ses obligations vis à vis de
l’un de ses fournisseurs ou créanciers, elle peut maintenir sa garantie sur cet
acheteur pour les livraisons à effectuer au cours des trois mois suivants.

1.4.2.3_ Déclaration de chiffre d’affaires :



L’assuré est tenu de déclarer sous sa signature dans la forme prévue par
la CAGEX et dans les quinze premiers jours de chaque mois, le chiffre
d’affaires qu’il a réalisé au cours du mois précédent au titre d’opérations
entrant dans le champ d’application de la police. Les montants des fractures
libellées en monnaies étrangères doivent être convertis en dinars algériens par
l’assuré sur la base du cours acheteur, fixé par la banque d’Algérie le jour de
l’établissement de ces factures, si l’assuré n’a pas réalisé le chiffre d’affaires
du cours du mois précédent, il est tenu de faire parvenir à la compagnie une
déclaration portant la mention « néant ».

1.4.2.4_ Coût de garantie :



1.4.2.4.1_ Les primes :

________________L’assurance dans le commerce extérieur 18

Les primes dues par l’assuré, majorées des taxes en vigueurs (TVA),
sont calculées aux taux fixé appliqué sur le montant du chiffre d’affaires
déclaré chaque mois par l’assuré. Elles sont payables dans un délai maximum
de quinze jours à dater de l’envoi de la facture de la compagnie. Toutefois,
lorsque l’assuré apporte la preuve que pour une expédition ou une prestation,
la garantie n’a jamais pris effet, en totalité ou en partie, la compagnie lui
restitue la prime ou la fraction de prime correspondante.

L’assuré s’engage à verser à la compagnie, pour chaque exercice


d’assurance, un minimum de primes.

1.4.2.4.2_ Les frais d’ouverture de dossier :



Lors de la demande de garantie, l’assuré est tenu de payer les frais
d’ouverture de dossier dont le montant est fixé à 10 000 DA.

1.4.2.4.3_ Les frais d’enquête de surveillance



L’assuré contribue aux frais nécessités par l’étude et la surveillance de
sa clientèle. Cette contribution est forfaitaire:
* 6000 DA pour les frais d’enquête par acheteur.
* 6000 DA pour les frais de surveillance par an et par acheteur, soit
500 DA par mois et par acheteur.

2_ Police d’assurance individuelle :

2.1_ Définition :

La police individuelle constitue une exception chez la compagnie


d’assurance crédit. Il faut préciser aussi que la police individuelle ne couvre
pas nécessairement un risque unique, elle a cette caractéristique de couvrir
une ou un certain nombre d’opérations qui par nature, ne se renouvelleront
pas.

Le mécanisme de cette police est identique à celui de la police globale.


La différence essentielle réside dans le fait que, par nature, elle prend fin
lorsque le risque assuré sera échu.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 19

En raison de son caractère exceptionnel, le taux de prime par rapport à


celui prévu pour un risque analogue couvert en police globale, sera
généralement plus élevé, et les conditions d’indemnisation seront également
plus strictes.

2.2_ Fonctionnement de la police individuelle :



2.2.1_ Demande de garantie :

Pour bénéficier de la garantie, l’exportateur doit :
* Présenter à la CAGEX une demande de garantie.
* Déclarer toutes les circonstances connues, qui sont de nature à faire
apprécier par la compagnie les risques qu’elle serait amenée à prendre en
charge.

La demande doit être déposée avant la conclusion du contrat


d’exportation.

2.2.2_ Modalités d’octroi de garantie :



Après l’étude de la demande de garantie, la compagnie peut notifier à
l’exportateur son accord de principe sous forme d’une promesse de garantie.
Cette dernière est délivrée pendant trois mois sous réserve qu’aucune
modification du risque à couvrir n’intervienne durant cette période.

Une fois que le contrat d’exportation est définitivement conclu par


l’assuré (exportateur) et l’acheteur, la CAGEX décide l’acceptation, le refus
ou la limitation de la garantie demandée. Si la garantie est acceptée, la
garantie du risque de crédit prend effet soit à la date à laquelle l’assuré à
entièrement exécuté ses obligations, soit à la date à laquelle l’assuré a effectué
une livraison ou prestation partielle à condition que celle-ci ouvre droit à
paiement.

La garantie ne s’applique que si le contrat d’exportation est également


valable et que toutes les formalités réglementaires y compris les autorisations
d’importation dans le pays de destination ont été respectées.

2.2.3_ Le coût de garantie :


________________L’assurance dans le commerce extérieur 20


2.2.3.1_ La garantie :

En contre partie de la couverture des risques par la présente police,
l’assuré est tenu de régler une prime dont le mo,ntant et les modalités de
règlement sont fixés. La prime est calculée sur la base du montant de la
créance garantie. Les montants facturés en monnaie étrangère sont convertis
en dinars algériens au cours fixé par la banque d’Algérie, en vigueur le
dernier jour ouvrable avant la date de la signature de la police.

2.2.3.2_ Les frais d’ouverture de dossier :



Lors de la demande de garantie, le demandeur (l’assuré) est tenu de
payer en plus de la prime, les frais d’ouverture de dossier et d’étude des
risques à couvrir. Ces frais sont :
* Pour l’ouverture de dossier 10 000DA.
* Pour les frais de l’étude des risques à couvrir (enquête) sont calculés
forfaitairement.

2.2.4_ Calcul de l’indemnité :

Lors de la survenance d’un sinistre, la CAGEX calcule l’indemnité en


dinars algériens. Pour les montants libellés dans une monnaie étrangère, leur
conversion en dinars algériens s’effectue sur la base du cours en vigueur fixé
par la banque d’Algérie le jour du calcul de l’indemnité. L’indemnité est
payée dans les 45 jours suivants la constitution du sinistre.

3_ La police d’assurance prospection foires et


expositions :

3.1_ L’objectif :

L’objectif de cette police est de :


* Promouvoir les produits algériens à l’étranger.
* Encourager la recherche de nouveaux marchés à l’exportation.
* Alléger la trésorerie de l’entreprise.
* Indemniser l’action de prospection en cas d’insuccès.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 21

3.2_ La demande de la garantie :

La demande de la garantie est déposée auprès de la CAGEX durant la


phase de préparation du contrat. Elle porte sur le budget de prospection
assurable.

3.3_ La nécessité d’une étude de marché :

La demande de garantie est obligatoirement accompagnée de l’étude de


marché ciblé. Elle comprend notamment un aperçu sur les capacités
techniques et financières de l’exportateur, une définition des produits à
exporter, l’analyse du marché retenu et les objectifs chiffrés attendus du
programme de prospection.

3.4_ L’avantage de la garantie :

L’indemnité constitue une avance de trésorerie pour la poursuite de la
prospection. La période de garantie est suivie d’une période d’amortissement
complémentaire. Au cours de cette période l’assuré versera, tout ou une partie
de cette avance, qu’en fonction de l’importance de son chiffre d’affaires
« export » réalisé.

3.5_ Fonctionnement de la garantie :

A la fin de la période de garantie, la CAGEX établit un compte


d’amortissement qui fait apparaître :
*Au débit : les dépenses garanties engagées.
*Au crédit : la dotation d’amortissement.
Le taux d’amortissement est prévu au contrat de police (négociable). Il
est applicable au chiffre d’affaires « export » réalisé dans la zone de
prospection retenue. Au terme de la période d’amortissement, si le solde du
compte est négatif, le reliquat reste acquis définitivement à l’assuré.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 22

4_ Le calcul de la prime versée à la CAGEX

La prime à payer par le client est déterminée comme suit :

Prime à payer=
taux de base+acheteurs+garanties+durée+pays(AGDP)
TP = TB+A+G+D+P

Le taux de base :
C’est un pourcentage fixé par la CAGEX, 0.30%pour le risque
commercial, 0.50% pour le risque politique, catastrophe et non-transfert.

AGDP :
C’est un pourcentage déterminé selon les critères suivants :
- Acheteur : soit :
* de 1er ordre.
* Ou ordinaire.
* Ou inconnu (déclassé).

- Garantie de la banque : soit :


* Crédit révocable.
* Ou crédit irrévocable.

- La durée du paiement :
* moins de 90 jours.
* De 90 à 180 jours.

- Le pays de l’acheteur :
* pays à risque faible.
* pays à risque modéré.
* pays à risque élevé.
* pays à risque très élevé.

Le pourcentage de l’AGDP un taux négociable entre la CAGEX et le


client, mais il ne peut être inférieur à 0.85%, et il peut atteindre jusqu’à 4%
dans certains cas rare.
________________L’assurance dans le commerce extérieur 23

4.1_ Taux de prime des risques politique seul : acheteur


public

formule Taux de prime=taux de base+A+G+D+P
Taux de base = 0.50%
________________L’assurance dans le commerce extérieur 24

Grilles des taux acheteur public

paramètres Taux
Qualité de l’acheteur A
Acheteur public souverain 0.15%
Acheteur public ordinaire 0.45%
Acheteur public déclassé 1.50%
Garantie de paiement G
Garantie d’état 0.15%
Garantie bancaire 0.30%
Autre garantie 0.75%
Sans garantie 2.00%
Durée du crédit D
Comptant 0.00%
moins ou égale à 90 jours 0.30%
plus de 90 jours et moins de 180 jours 0.60%
Situation du pays de l’acheteur P
Faible 0.10%
Modéré 0.20%
Elevé 1.00%
Très élevé 2.00%
Remarque :
Il est à signaler que le taux de prime prospection foires et expositions est
fixé à 5%.

4.2_ Taux de prime du risque commercial et politique :

Formule Taux de prime = Taux de base +A+G+D+P


Taux de base= 0.30%
________________L’assurance dans le commerce extérieur 25

Taux de prime = 0.30%+A+G+D+P

Grille des taux


Paramètre Taux
Qualité de l’acheteur A
Acheteur premier ordre 0.25%
Acheteur ordinaire 0.75%
Acheteur inconnu 1.50%
Garantie de paiement G
Garantie bancaire 0.20%
Autre garantie 1.00%
Sans garantie 2.00%
Durée du crédit D
Comptant 0.00%
Moins ou égale à 90 jours 0.30%
Plus de 90 jours et moins de 180 jours 0.60%
Situation du pays de l’acheteur P
Faible 0.10%
Modéré 0.20%
Élevé 1.00%
Très élevé 2.00%

Remarque :

Lorsque le nombre d’acheteur est égal ou supérieur à 5, le taux de prime


peut être réduit jusqu’à 0.20 %.

4.3_ Remarque de calcule de la prime d’assurance crédit :

la formuleTaux de prime= Taux de base+A+G+D+P


Taux de base = 0.30%risque commercial et politique
  Taux de base = 0.50% risque politique seul
________________L’assurance dans le commerce extérieur 26

4.3.1_ Données :

Assurance : Compagnie Algérienne d’Assurance et de Garantie des


Exportations (CAGEX).
Assuré : Entreprise X ( nous avons préféré garder l’anonymat de l’entreprise).
Code d’assuré : A 1120.
Raison sociale : X (Oran).
Référence bancaire : BNA.Oran.
Capital social : 50 000 000DA .
Pays acheteur : Maroc.
Débiteur : entreprise Y
Raison social : X Casablanca.
Référence bancaire : Banque El Wafa Casablanca.
Objet du contrat : Exportation du matériel agricole pour une valeur de
550 000FF.
Taux de change : 10.65DA = 1 FF
Valeur en dinars : ?
Cadre du contrat : commercial.
Condition de paiement : crédit documentaire irrévocable.
Durée de crédit de paiement : 80 jours.
Type de risque assuré : risque commercial et politique.
Qualité de l’acheteur : acheteur ordinaire.

4.3.2_ Prime à payer :

Le risque assuré  commercial et politique, donc la formule applicable est :


Taux de prime = 0.30 % +A+G+D+P
A= Qualité de l’acheteur = acheteur ordinaire 0.75%
G = garantie de paiement = garantie bancaire 0.20%.
D = Durée de crédit = moins de 90 jours 0.30%.
P = Situation du pays acheteur = Maroc risque modéré 0.20%
Total des paramètres 1.45%
Taux de prime = 0.30 % + ( 0.75 % + 0.20 % + 0.30 % + 0.20 % )
Taux de prime = 0.30 % + 1.45 %
Taux de prime = 1.75 %
Le chiffre d’affaires assurable = 550 000FF
Le chiffre d’affaires assurable en dinars = 550 000FF x 10.65 DA
= 5 857 500DA
________________L’assurance dans le commerce extérieur 27

Risque commercial (A+G+D) Chiffre d’affaires x 1.65% = 96 648.75


Risque politique (P) Chiffre d’affaires x 0.10% = 5 857.50
Total de la prime due =102 506.25
Le coût de garantie = la prime due + les fais accessoires
Les frais accessoires ( police individuelle) :
- frais d’ouverture du dossier 10 000DA
- Frais d’enquête et de surveillance 12 000DA
- Droit de timbre 30DA

Prime due = 102 506.25DA


Frais d’ouverture de dossier = 10 000.00DA
Frais d’enquête et de surveillance = 12 000.00DA
Droit de timbre = 30.00DA
Coût de garantie (prime totale) = 124 536.25DA

La prime y compris les frais accessoires que l’assuré doit payer à la


compagnie CAGEX est de 124 536.25 DA

4.3.3_ L’indemnisation :

* En cas de non-paiement de l’acheteur étranger à cause d’un risque


commercial, le taux de remboursement est de 85% du chiffre d’affaires
assurable.
Chiffre d’affaires = 5 857 500DA

Montant d’indemnisation : 5 857 500DA x 85% = 4 978 875DA


* En cas de non-paiement de l’acheteur à l’étranger, à cause d’un risque
politique, le taux de remboursement est de 90% du chiffre d’affaires
assurable.

Montant d’indemnisation : 5 857 500DA x 90% = 5 271 750DA

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