L'article décrit l'organisation Aginter-Press, une agence de presse portugaise qui agissait comme une opération d'espionnage et de propagande. L'agence recrutait des correspondants pour espionner les communistes et les opposants politiques au Portugal et en France. L'article fournit des détails sur les dirigeants et les activités d'Aginter-Press.
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L'article décrit l'organisation Aginter-Press, une agence de presse portugaise qui agissait comme une opération d'espionnage et de propagande. L'agence recrutait des correspondants pour espionner les communistes et les opposants politiques au Portugal et en France. L'article fournit des détails sur les dirigeants et les activités d'Aginter-Press.
L'article décrit l'organisation Aginter-Press, une agence de presse portugaise qui agissait comme une opération d'espionnage et de propagande. L'agence recrutait des correspondants pour espionner les communistes et les opposants politiques au Portugal et en France. L'article fournit des détails sur les dirigeants et les activités d'Aginter-Press.
L'article décrit l'organisation Aginter-Press, une agence de presse portugaise qui agissait comme une opération d'espionnage et de propagande. L'agence recrutait des correspondants pour espionner les communistes et les opposants politiques au Portugal et en France. L'article fournit des détails sur les dirigeants et les activités d'Aginter-Press.
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Aux correspondants de l'agence Aginter-Press,
on demandait d'abord des informations sur les communistes et les gauchistes.
Au bout de quelques mois, si leur zèle paraissait suffisant, on en faisait de véritables espions ter, outre son travail d'information sur la la Cour de Sûreté de l'Etat. D'abord réfu- fel, 58, rue de la Barre. Curieusement, le gauche et l'extrême-gauche françaises, était gié, comme beaucoup d'autres « officiers siège français d'Aginter-Press était aussi chargé d'espionner les émigrés portugais perdus », en Espagne, il gagne ensuite le situé à Dieppe, 53, rue de la République (ils sont près d'un million), en- particulier Portugal, où il fonde, en 1966, avec un de Le local appartenait à Joseph Vannier. les opposants au régime de Caetano, les ses amis, Pierre-Jean Surgeon, Aginter- Ce n'est pas tout. Car le laboratoire dirigeants de la gauche portugaise en exil Press. photographique servait aussi à fabriquer en France et leurs relations avec la gauche Jusqu'en 1968, c'est Pierre-Jean Surgeon de faux papiers. On m'a montré, à Caxias, française. Le tout en étroite collaboration qui assure les fonctions de directeur, les matrices permettant d'imprimer de avec les agents de la P.I.D.E. infiltrés dans ensuite Yves Guérin-Sérac prend lui-même fausses cartes d'identité, de faux permis l'émigration portugaise. On entretenait en main la direction de l'agence. Il restera de conduire, de faux passeports français — aussi de bonnes relations avec la C.F.T. à sa tête jusqu'au printemps dernier. Peu et aussi une incroyable collection de tam- pour pouvoir surveiller les activités syndi- avant le coup d'Etat, prévenu sans doute pons français, espagnols et portugais, des- cales des travailleurs portugais. » des dangers qu'il court, il quitte Lisbonne tinés à authentifier les faux documents. pour Barcelone. On le signale ensuite suc- Parmi ces tampons, ceux de la préfecture cessivement au San Salvador et au Vene- de la Haute-Garonne, de celle d'Oran, Infiltration et int:0x zuela. On ignore où il se trouve aujour- du service •des passeports à la Préfecture d'hui. « J'ai travaillé trois ans avec Guérin- de Police de Paris, de l'Ordre des Avocats e En Angola et au Mozambique, expli- Sérac, a confié à l' e Europe) » Robert du barreau d'Annecy, de la compagnie que un officier, les hommes d'Aginter Leroy. C'est un officier, un combattant, d'assurances Le Monde-Vie, •de la sous- avaient des missions d'espionnage ou de un homme de droite, un nationaliste et préfecture de Saint-Nazaire, de la douane provocation. Certains s'étaient infiltrés dans aussi un idéaliste. » d'Alicante, des postes de police de Port- les mouvements de libération, d'autres dans Bou, Irun et La Junquera, •de la commis- les troupes portugaises. Là encore, ils agis- sion de la Carte d'identité des journalistes saient pour le compte de la P.I.D.E. » Plus de cinquante morts français... et plusieurs signatures de diplo- L'Afrique était l'un des principaux champs mates ou d'officiers supérieurs français. d'activité d'Aginter. Dans les dossiers de Cet idéaliste, pourtant, est considéré par Aginter-Press possédait des correspon- Caxias, le lieutenant Correia a trouvé une trois magistrats italiens, le procureur D'Am- dants à Bonn, Buenos Aires, Genève, Sai- documentation riche et abondante, soigneu- briosio et les substituts Fiasconaro et Ales- gon, Rome, Tel-Aviv, Washington, Stock- sement tenue à jour et classée par pays. sandrini, comme le cerveau de l'attentat holm et Taipeh. On m'a montré aussi une valise. Elle qui a fait seize morts et près de cent bles- contient un vieux costume froissé, des ins- sés, à la banque de l'Agriculture, piazza truments de navigation aérienne et le car- Fontana à Milan, le 12 décembre 1969. Des contacts avec la C.F.T. net de bord d'un avion léger. Dans le Car la e trame noire » dans laquelle se carnet, où sont consignés de nombreux débat, de plus en plus faiblement, la démo- Sur les méthodes de recrutement et le vols en Afrique, j'ai relevé, à plusieurs cratie italienne moribonde étend ses rami- fonctionnement d'Aginter-Press, voici le reprises, au chapitre « Remarques », la fications bien au-delà des limites de la témoignage d'un ancien correspondant en même phrase du pilote, de nationalité amé- péninsule, jusqu'en Espagne, au Portugal, France : « Après une prise de contact ricaine, qui se plaint de devoir se « poser en Allemagne, en France et en Grèce. Et avec le siège de Dieppe et son directeur, et atterrir sur des terrains mal préparés ». ce ne sont pas seulement quelques san- Joseph Vannier, le candidat correspondant Transport de mercenaires ou d'armes ? Ou glants nostalgiques du Duce qui s'agitent devait, au début, effectuer le travail habi- les deux ? « Tout est possible », disent les dans les ténèbres mais des hommes poli- tuel de tout rédacteur d'agence de presse collaborateurs du commandant Serra. tiques importants, une grande partie des fournir des informations. Ce qu'on deman- Robert Leroy a confié, cet été, à un services secrets, des officiers, des policiers, dait surtout : des renseignements sur les journaliste italien qu'il avait rempli pour des carabiniers, des agents doubles, triples activités des communistes et des gauchistes. Aginter des « missions de propagande » ou quadruples, des professionnels de l'ex- Après un stage de quelques mois, si le en Amérique du Sud et en Afrique et qu'il plosif et de la provocation, des experts en candidat avait donné satisfaction, Aginter s'était livré à un travail approfondi en action psychologique qui rêvent d'une dic- faisait une enquête pour s'assurer de ses Tanzanie, en Rhodésie, au Malawi et au tature à la mode grecque ou chilienne. convictions anticommunistes. Lorsque l'en- Mozambique, s'infiltrant notamment dans Dans cet incroyable écheveau de com- quête était positive, le correspondant rece- les mouvements de libération. « Le pro- plots, de provocations, d'attentats, on ne vait une carte de presse, enregistrée à Lis- cessus d'intoxication, a-t-il expliqué, réus- sait plus qui manipule qui, pourquoi et bonne et portant sa photo, et il devenait sissait très bien. » comment. Ce qui est sûr, c'est que, depuis « officiellement » un employé d'Aginter Au Portugal même, les hommes d'Agin- cinq ans, les « nazifascistes » — comme qui pouvait être largement rétribué s'il ter n'étaient pas inactifs. Des documents ils se nomment — ont fait plus de cin- était productif. Après quelques mois et une découverts au siège de l'agence montrent quante morts et plusieurs centaines de bles- autre enquête, plus serrée, il lia était par- qu'à la veille du 25 avril deux « opérations sés : seize morts, une centaine de blessés fois proposé de devenir un « agent de ren- ponctuelles » étaient en préparation : un à la banque de l'agriculture ; huit morts et seignement ». On lui fournissait alors de enlèvement, qui devait avoir lieu dans un quatre-vingt-quinze blessés, le 28 mai der- fausses cartes de presse, de faux papiers, café de Lisbonne, et un meurtre, qui devait nier, à Brescia ; douze morts et quarante- tous les documents qui pouvaient être être perpétré à Villafranca de Xira, à huit blessés dans l'express « Italicus » nécessaires dans la mission qui lui était trente kilomètres de la capitale. Rome-Munich, incendié dans la nuit du confiée. Le cerveau de cette curieuse construc- 4 août par une bombe au magnésium. » Son travail devenait celui d'un espion tion gigogne, c'est Yves Guérin-Sérac, Quel fil noir relie tous ces attentats ? classique. Le plus souvent, il se transfor- quarante-huit ans, alias Yves Herlou, alias Quelles mains agitent devant les yeux des mait purement et simplement en auxiliaire Ralph Keriou, alias Yves Guillou. Grand — Italiens inquiets ou révoltés les oripeaux de la P.I.D.E. : missions en Afrique, recru- un mètre soixante-dix-huit —, blond, sanglants et poussiéreux du fascisme ? tement de mercenaires — voire en merce- athlétique, Yves Guérin-Sérac, ancien capi- Des magistrats courageux s'efforcent, à naire lui-même. taine de l'armée française, a appartenu à Rome, à Padoue, à Milan, de répondre à » En France, le correspondant d'Agira- l'O.A.S. et a été condamné à ce titre par Suite page 102