Hydro

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Introduction 

:
La méthode abordée dans ce rapport est aussi une méthode géochimique, mais basée sur la
géochimie des eaux. Elle ne s’appuie donc pas sur l’étude directe des roches et des gisements
comme peuvent le faire les méthodes de prospection dites « traditionnelles ». La prospection
hydrogéochimique a été utilisée pour la première fois dans les années 70 avec un intérêt certain
pour la découverte de gisements d’uranium (Olade, 1977). 8 Dès les années 80, cette méthode
avait pour objectif de localiser les gisements cachés, principalement de métaux à l’aide de la
composition des eaux souterraines les ayant potentiellement traversés. Des anomalies de
concentrations en éléments tels que le cuivre et le zinc étaient recherchées (Hoag & Weber, 1976).
Cependant les méthodes analytiques de l’époque ne permettaient pas de mesurer aussi
précisément qu’aujourd’hui les éléments présents en très faibles concentrations (de l’ordre du µg/L
ou du ng/L d’eau). Ces éléments sont des indicateurs, dont les meilleurs sont les éléments les plus
solubles et mobiles associés aux métaux recherchés (tableaux 1 et 2). Taufen (1997) a proposé
l’exemple du porphyre de Cu-Mo de Casa Grande aux Etats-Unis (Arizona). La répartition des
concentrations en cuivre n’est pas assez diffuse, le cuivre s’étant rapidement adsorbé et ayant
précipité. A l’inverse, les concentrations en molybdène, arsenic, potassium et sulfate, plus solubles
que le cuivre, montrent bien une anomalie sur le site.
c) Les différents gisements recherchés
Les premiers gisements recherchés par le BRGM étaient ceux constitués par des sulfures de
plomb, zinc et de cuivre dans différentes régions françaises : Bretagne, Massif Central,…
(Fritsche, 1980 ; Leleu, 1980). D’autres sites, comme aux Etats-Unis (Arkansas) ont fait l’objet
d’une prospection hydrogéochimique pour les gisements Pb-Zn (Steele, 1985). D’autres gisements
ont aussi été recherchés, notamment des gisements d’or en Sardaigne (Cidu, 1995) et au Nevada
(Grimes, 1995), de Cu-Au-Mo en Alaska (Eppinger, 2012), ou encore des gisements Pb-Zn-Ag et
Cu-Au, Sn, W, U à Curnamona en Australie (De Caritat & Kirste, 2005) et de pyrite au niveau de la
« ceinture pyriteuse » ibérique (Pauwels et al., 2002).

LES PRELEVEMENTS
1) Les ouvrages
Globalement, il existe trois ouvrages dans lesquels les prélèvements peuvent s’effectuer :

au droit de sources et captages:


dans des puits particuliers :
dans des piézomètres (diamètre minimal de 50 mm) mis en place dans des sondages lors des travaux de la
reconnaissance géologique :

2) Les matériels
Le prélèvement s’effectue avec du matériel permettant de canaliser (tuyau, …) ou de pomper les eaux (pompe
immergée, tube,…) pour remplir les divers flacons destinés aux analyses.
Il existe dans le commerce un grand nombre de préleveurs ou échantillonneurs.
Quelques exemples :

3.1.2. Protocole d’échantillonnage :

Les échantillons ont été prélevés selon le protocole officiel de prélèvement des eaux souterraines
mis en place pour le Programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines au Québec
(Annexe 1). La liste du matériel nécessaire pour échantillonnage est présentée à l’Annexe 2. Chaque
puits a d’abord été vidangé de son contenu en eau souterraine jusqu’à l’atteinte de la stabilité des
paramètres physico-chimiques mesurés in situ simultanément (section 3.1.3). L’eau échantillonnée
devait impérativement correspondre à une eau brute, c’est à dire non traitée, car les traitements et la
présence de filtres peuvent modifier les paramètres physico-chimiques et la composition chimique
de l’eau. L’échantillonnage a généralement été réalisé à partir d’un tuyau d’arrosage ou, plus
rarement, à partir d’un robinet.
Les paramètres analysés en laboratoire dans le cadre du projet PACES-CHCN et de ce projet de
maitrise sont présentés dans le tableau 1. Les échantillons destinés à l’analyse des métaux dissous,
de l’azote ammoniacal et du phosphore inorganique total ont été prélevés dans des bouteilles de
polyéthylène de 125 mL. Pour les métaux dissous, les échantillons ont été filtrés avant leur mise en
bouteille à l’aide de filtres jetables de nitrocellulose de 0,45 μm vissés à l’extrémité de seringues de
60 mL en polyéthylène. Les échantillons destinés à l’analyse des sulfures n’ont été récoltés qu’en
cas de forte odeur du fait de la limite de détection relativement élevée de ce paramètre (section
3.1.4). Les agents de conservation sont préalablement inclus à l’intérieur des contenants pour
l’analyse de métaux, de l’azote ammoniacal, du phosphore inorganique total et des sulfures totaux
(Tableau 1). Les échantillons destinés à l’analyse des anions ont été prélevés dans des bouteilles de
polyéthylène de 250 mL. Les échantillons destinés à l’analyse des isotopes stables ont été prélevés
dans des bouteilles HDPE de 60 mL. Afin de vérifier la qualité des résultats d’analyse en
laboratoire, 13 échantillons ont été prélevés en duplicatas, soit 8.84% des échantillons. Les
échantillons ont été placés dans une glacière pour les maintenir à une température inférieure à 5°C,
à l'aide de sacs de glace, et de les préserver totalement de la lumière avant d’être déposés au
laboratoire où ils ont été conservés au réfrigérateur entre 3 et 5°C.
Le modèle des fiches de terrain à remplir lors de l’échantillonnage a également été élaboré dans le
cadre des projets PACES-SLSJ (Saguenay/Lac-Saint-Jean) et PACES-CHCN (Annexe 3). Les
conditions météorologiques au moment de l'échantillonnage, les coordonnées GPS de la station, le
numéro d'échantillon, la date de prélèvement ainsi que le nom des préleveurs, ont été inscrits à
chaque nouvelle station. Des informations sur le puits échantillonné telles que le nom du puisatier,
la date de réalisation du puits, la profondeur approximative du forage et la profondeur de la pompe,
ont été notées lorsque celles-ci étaient disponibles. L’emplacement du puits a été schématisé et
photographié pour archivage. Des informations sur l'utilisation et la disponibilité de l'eau
souterraine ont également été consignées à titre informatif.
1. Pompage régulier :
L’eau souterraine des puits de particuliers ainsi que ceux associés à des édifices municipaux et
industriels est généralement pompée de façon journalière, donc peu stagnante. Pour ces puits, l’eau
souterraine doit être vidangée jusqu’à l’atteinte de la stabilité des paramètres physico-chimiques tels
la température, le pH, la conductivité électrique spécifique, l’oxygène dissous et le potentiel
d’oxydo-réduction (ORP) ainsi que la turbidité (figure 1).
2. Puits peu pompés ou abandonnés :
Lorsque que l’eau souterraine d’un puits est rarement ou jamais pompée, il est recommandé de
purger un volume d’eau équivalent à plusieurs fois (normalement de 3 à 5 fois) le volume d’eau
présent dans le puits (MDDEP, 2008). Le calcul du volume à purger nécessite de connaître les
caractéristiques du puits ainsi que le niveau de l’eau souterraine dans celui-ci. Le tableau 3 présente
des caractéristiques fictives pour les deux types de puits qui seront probablement les plus rencontrés
dans le cadre du PACES, soit un puits tubulaire et un piézomètre. Ces caractéristiques seront
utilisées dans l’exemple de calcul du volume d’eau minimum à purger présenté ci-après.
3. Prélèvement d’échantillons
1. Sécurité
Lors du prélèvement des échantillons, toujours porter des pantalons longs, des lunettes de
protection et des gants de latex sans poudre pour se protéger des éclaboussures possibles d’agent de
conservation et pour diminuer les risques de contamination des échantillons par une mauvaise
manipulation. Il est aussi conseillé de porter un chandail à manches longues. Éviter les lentilles
cornéennes puisqu’elles rendent difficile le rinçage des yeux en cas d’éclaboussure. Il est aussi très
important de ne jamais porter les mains au visage ou ailleurs sur le corps lors du prélèvement des
échantillons afin d’éviter le contact avec les agents de conservation ou à l’inverse, la contamination
des échantillons par des contaminants corporels. Manipulez très prudemment les agents de
conservation. Ils sont corrosifs, très toxiques ou oxydants. Certains nécessitent d’être dilués
rapidement avec de l’eau (acides forts: HNO3, H2SO4 et base forte: NaOH) lorsqu’on en renverse.
À l’annexe B sont présentées les fiches signalétiques de tous les agents de conservation utilisés dans
le cadre du PACES. Veuillez, svp, les consulter avant le début de l’échantillonnage pour vous
familiariser avec ces produits.
2. Eau brute :
Afin de connaître la qualité naturelle de l’eau souterraine il est nécessaire de prélever des
échantillons d’eau brute non traitée puisque les traitements, tels que la chloration ou la présence de
filtres (ne pas confondre avec les filtres 0.45 µm utilisés pour filtrer les métaux et les nutriments),
peuvent modifier la composition chimique de l’eau. Le prélèvement des échantillons d’eau brute
doit être fait préférablement le plus près possible de l’ouvrage de captage, avant que l’eau n’atteigne
un réservoir ou les systèmes de distribution ou de traitement. La composition chimique de l’eau
échantillonnée est ainsi la plus représentative possible de celle de l’aquifère. Généralement, le
robinet extérieur sur lequel est connecté le boyau d’arrosage de jardin délivre de l’eau non-traitée.
Par contre, il est très important de valider cette information avant de procéder à la purge et à
l’échantillonnage.
3. Aérateur – boyau d’arrosage :
Lorsque l’échantillonnage est effectué à un robinet, il est nécessaire d’enlever l’aérateur du robinet,
afin d’éviter d’oxyder l’échantillon et de prévenir une contamination bactériologique. Le
remplissage directement dans les bouteilles d’échantillonnage doit être effectué lorsque c’est
possible (ex: robinet) afin d’éviter de contaminer les échantillons avec des récipients intermédiaires.
Il est également très important d’enlever les boyaux d’arrosage (ex: boyau d’arrosage relié à un
robinet extérieur d’une maison) reliés à des robinets parce qu’ils peuvent contaminer les
échantillons (ex: contamination bactériologique).
4. Assurance qualité – duplicata
Il est recommandé de prélever des duplicatas d’échantillons d’eau pour vérifier la qualité des
résultats d’analyses en laboratoire. On recommande de prélever de 5 à 10 % des échantillons en
duplicatas.
5. Assurance qualité – blancs de terrain et de transport
Il est recommandé de produire des blancs de terrain et des blancs de transport d’eau ultrapure
fournie par le laboratoire pour vérifier la qualité de la technique de décontamination lors du
prélèvement des métaux, l’air environnant ainsi que la méthode d’expédition au laboratoire. On
recommande de produire de 5 à 10 % des échantillons en blancs.
6. Paramètres analysés
Les paramètres qui seront analysés dans le cadre du PACES sont présentés dans le tableau 4
7. Agents de conservation
Les agents de conservation sont déjà inclus à l’intérieur des contenants pour l’analyse des métaux
(HNO3), l’azote ammonical et le phosphore total inorganique (H2SO4) ainsi que les sulfures
(acétate de zinc + NaOH) (tableau 4). Le remplissage des bouteilles doit être fait en prenant soin de
ne pas perdre l’agent de conservation. Pour la bouteille de 1L HDPE pour les analyses du carbone
13 (13C) et du carbone 14 (14C), de 1 à 2 mg de cristaux de sodium azide (NaN3) devra être
introduit dans le contenant par les équipes d’échantillonnage avant d’aller sur le terrain. Il est très
important de s’assurer de la présence des agents de conservation dans les contenants avant le
remplissage.
8. Filtration
Lors d’études de caractérisations hydrogéochimiques régionales, on désire caractériser l’eau de
l’aquifère et non celle d’un puits en particulier, qui peut contenir des particules en suspension due
aux particularités de construction de l’ouvrage de captage. Dans le cadre du PACES, les portions
d’échantillons destinées à subir les analyses des métaux dissous et des nutriments dissous seront
filtrés sur place de façon à éliminer les particules en suspension. Les agents de conservation peuvent
dissoudre certains éléments en suspension et modifier les résultats des concentrations en éléments
dissous, de là l’importance de la filtration sur place. Les échantillons sont acidifiés afin d’éviter la
précipitation ou l’adsorption des métaux sur les parois des contenants et minimiser la prolifération
bactérienne ainsi que certaines réactions d’oxydation.
9. Remplissage des bouteilles
Un échantillon sera composé de sept bouteilles : quatre avec agent de conservation (métaux,
nutriments, sulfures, 13C et 14C) et trois sans agent de conservation (anions, 2H et 18O, tritium).
Étant donné que les agents de conservation constituent des contaminants potentiels, il est préférable
de remplir les bouteilles sans agents de conservation en premier pour diminuer les risques de
contamination. De plus, pour les bouteilles avec agent de conservation, il sera peut-être préventif de
suivre un ordre préétablit de remplissage pour aussi diminuer ce risque. Par exemple, la bouteille
des sulfures qui contient de l’acétate de zinc devrait être remplie après celle pour l’analyse des
métaux pour éviter le risque de contamination au niveau du zinc. L’ordre de remplissage est indiqué
au point 4.9.2 et au tableau 4. Lors du remplissage, il est très important d’éviter de toucher les filets
du col de la bouteille et l’intérieur du bouchon. Advenant le cas où il y aurait contact entre les gants
et l’agent de conservation, vous pouvez rincer amplement les gants avec de l’eau à échantillonné ou
de l’eau déminéralisée. Ensuite secouez pour enlever le surplus d’eau à la surface des gants. Il n’est
pas recommandé d’essuyer les gants pour éviter le transfert de contaminants. Toutefois, pour
simplifier, il est fortement recommandé de changer de gants.
3.1.3. Mesure de paramètres in situ :
Certains paramètres physico-chimiques (Tableau 2) sont rarement maintenus constants pendant la
conservation des échantillons et doivent être mesurés sur le terrain. Selon le protocole
d'échantillonnage suivi, ces paramètres ont été mesurés in situ durant la purge du puits. Les mesures
ont été prises dès le commencement de la purge à intervalles réguliers d’environ 5 minutes dans une
cellule d'écoulement à débit faible et constant soit un seau de 16 litres dans lequel l’eau du puits
coule en continu (Figure 10). Ces mesures ont été effectuées avec une sonde multi-paramètre Hanna
Hi-9828 calibrée toutes les 24 heures selon le mode d’emploi. Les spécifications de chaque capteur
sont présentées dans le tableau 2. Lorsque la stabilité des paramètres est atteinte, le puits est
considéré comme purgé et l’eau peut être échantillonnée.
3.2. Méthodologie de traitement des données hydrogéochimiques :
Différentes bases de données hydrogéochimiques ont été élaborées à partir des données récoltées.
Cette section présente l’élaboration de ces bases de données hydrogéochimiques ainsi que les
différentes méthodes d’analyse appliquées aux bases de données résultantes afin de caractériser la
chimie de l’eau souterraine.
3.2.1. Préparation des bases de données analytiques :
Les 7 échantillons présentant une erreur de balance ionique trop importante, l’échantillon blanc
mais aussi les 13 échantillons duplicatas et les 19 échantillons de reprises sont exclus de la base de
données d’analyse. Les échantillons duplicatas et reprises sont exclus afin de ne considérer qu’une
seule analyse chimique par station d’échantillonnage. Cela permet d’éviter un biais des analyses
statistiques descriptives et statistiques multivariées. Deux autres échantillons sont exclus des bases
de données analytiques car leurs paramètres physico-chimiques n’ont pas pu être mesurés in situ
pendant l’échantillonnage (Tableau 2). Au total, 105 des 147 échantillons sont sélectionnés. Pour
ces échantillons, lorsque la concentration mesurée en laboratoire est inférieure à la limite de
détection rapportée pour la méthode analytique, les résultats sont remplacés par 0,55 fois la valeur
de la limite de détection (Güler et al., 2002).
Différentes base de données ont été élaborées afin d’optimiser les résultats de chaque méthode
d’analyse. La base de données utilisée pour les méthodes d’analyses graphiques et les analyses
statistiques descriptives est une matrice de 105 échantillons par 45 paramètres physico-chimiques
(Annexe 4). Les 45 paramètres physico-chimiques comprennent les métaux dissous, anions et autres
paramètres analysés par le laboratoire Maxxam Analytique (Tableau 4), la concentration en HCO3 -
déduite de la valeur de l’alcalinité totale et les paramètres mesurés in situ pendant l’échantillonnage
(Tableau 2). Plusieurs paramètres physico-chimiques ont été exclus des analyses statistiques
multivariées (Sanford et al., 1993). La base de données utilisée pour les méthodes d’analyse
statistique multivariée est une matrice de 105 échantillons par 9 paramètres chimiques (Annexe 4).
Les 9 paramètres sélectionnés incluent les ions majeurs Ca2+, Mg2+ , Na+ , K+ , HCO3 - , Cl- , et
SO4 2- , ainsi que les ions mineurs Sr2+ et Si4+. Les paramètres exclus de la base de données sont
répertoriés dans le tableau 5. Les compositions isotopiques en deutérium ( 2H) et en oxygène 18 (
18O) n’ont pas été inclues dans les analyses graphiques, statistiques descriptives et statistiques
multivariées, mais elles font l’objet d’une étude particulière (Chapitre IV).
3.2.3. Méthodes d’analyse graphique :
Un important aspect de l’étude des eaux souterraines est la compilation et la présentation des
données chimiques de la façon la plus avantageuse possible afin de faciliter notre compréhension
(D’amore et al., 1983). Une rapide étude de la littérature permet de constater qu’il existe diverses
méthodes de représentation graphique. Pour caractériser au mieux la géochimie de l’eau
échantillonnée, différentes méthodes peuvent ainsi être combinées. Pour ce projet de recherche, le
diagramme de Durov (1948), le diagramme de Stiff (1951), le diagramme de Gibbs (1970) ainsi que
différents graphiques binaires sont réalisés.
Le diagramme de Durov (1948) associe deux diagrammes ternaires ; un diagramme pour les
cations majeurs, Ca2+, Mg2+ et Na+ +K+ , et un diagramme pour les anions majeurs HCO3 - , SO4
2- et Cl- ; à un carré central qui peut être divisé en quatre parties correspondant à quatre faciès
chimiques : Ca-HCO3, Na-HCO3, Ca-Cl et Na-Cl. Les échantillons peuvent être distingués selon
plusieurs critères tels que la valeur du TSD ou le contexte hydrogéologique (Figure 11), ce qui
permet de développer l’interprétation des données géochimiques. Le diagramme de Stiff (1951)
correspond à un polygone créé à partir de trois axes horizontaux et parallèles entre eux, et d’un axe
vertical orthogonal (axe «0 »). La concentration (meq/L) en cations Ca2+, Mg2+ et Na+ , est
présentée à gauche de l’axe « 0 », et la concentration en anions HCO3 - , SO4 2- et Cl- , à droite de
l’axe « 0 ». Le diagramme de Stiff permet une rapide évaluation de la composition chimique en
éléments majeurs d’un échantillon ou d’un groupe d’échantillons (Figure 12). La forme du
polygone obtenu n’est pas influencée par les processus de concentration ou de dilution. Cela permet
d’identifier une évolution géochimique de l’eau souterraine. Le diagramme de Stiff est
particulièrement utile pour comparer une grande quantité de résultats en combinaison avec les
méthodes d’analyse statistiques multivariées (section 3.2.4). Le diagramme de Gibbs (1970) est un
diagramme dont l’axe des abscisses correspond au ratio Cl/Cl+HCO3 (meq/L) et l’axe des
ordonnées correspond à la valeur du TSD (mg/L). Trois champs sont définis ; soit Précipitations,
Dominance de la roche et Eau de mer ; et ils sont liés par des mécanismes hydrogéochimiques
Minéralisation, Mélange des eaux et Recharge (Figure 13). Cela permet d’identifier les possibles
mécanismes influençant l’hydrogéochimie de l’eau souterraine. Différents graphiques binaires, tels
que HCO3 - versus Ca2+, Mg2+ versus Ca2+, Na+ versus Ca2+ et Na+ versus Cl- , permettent
également de caractériser certains mécanismes hydrogéochimiques. Finalement la représentation de
la composition isotopique en isotopes stables de l’hydrogène (2H) et de l’oxygène (18O) des
échantillons sur un diagramme binaire (Figure 14) permet d’étudier la distribution des échantillons
par rapport à la droite de référence “Global Meteoric Water Line” définie par Craig (1961), et à la
composition isotopique de l’eau de mer ( 2H=-5‰ and  18O=0‰). Les diagrammes présentés
dans cette section (Figures 11, 12, 13, et 14) sont appliqués aux 105 échantillons sélectionnés
(section 3.2.2) et sont étudiés dans le Chapitre IV de ce mémoire. Le diagramme de Durov et le
diagramme de Stiff sont réalisés à l’aide du logiciel Aquachem 5.0 (Waterloo Hydrogeologic,
2005). Le diagramme de Gibbs (1970) ainsi que les différents graphiques binaires sont réalisés à
partir du logiciel Microsoft Excel 2010 ,
Conclusion
La méthode de prospection hydrogéochimique a pour but de détecter dans les eaux des anomalies
élémentaires ou isotopiques pouvant aider à localiser des gisements métalliques profonds. Les
débuts de la méthode de prospection hydrogéochimique se sont fait durant les années 70 et arrêtées
fin des années 80. Le manque de précision des instruments de mesure empêchaient de détecter les
concentrations des éléments chimiques inférieurs au ppb et rendaient difficile la mesure des
rapports isotopiques. Depuis plusieurs années cette méthode a été remise au gout du jour du fait des
progrès réalisés dans ce domaine.

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