Thèse SG ch5
Thèse SG ch5
Thèse SG ch5
5. Le stockage de l’énergie :
l’accumulateur électrochimique
163
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
de mélange gazeux explosif et n’offrent pas de risque de contact avec l’acide. Elles peuvent être directement
installées dans les équipements.
décharge →
Pb + PbO2 + 2 H2 SO4 2 PbSO4 + 2 H2 O (5.2.)
← charge
Si ce type d’accumulateur n’est pas correctement recyclé, il pose le problème de rejet de métaux
lourds dans l’environnement (rejet autorisé de [Pb2+]<<1ppm).
• Les accumulateurs Nickel-Cadmium (Ni-Cd)
Ils offrent des performances supérieures au plomb en terme de capacité et durée de vie. Ils
demandent cependant une alimentation de charge très propre et leur prix est nettement plus élevé que les
batteries plomb (environ 1,5 fois).
décharge →
2 NiOOH + Cd + 2 H 2 O 2 Ni (OH ) 2 + Cd (OH ) 2 (5.3.)
← charge
Comme le plomb, la concentration maximale autorisée dans les rejets est très inférieure à 1ppm en
Europe.
• Les accumulateurs Nickel Hydrogène (Ni-H2) [JON93]
Depuis 1964, les piles H2/O2 sont couramment utilisées dans les applications spatiales (satellite et
navette). Sur les satellites, ils servent d’accumulateur pour stocker le surplus d’électricité fournit par des
panneaux solaires pour le restituer lors des éclipses (grand nombre de cycles).
Cet accumulateur est très supérieur au Ni-Cd car il offre une très grande résistance au cyclage (plus
de 10000 cycles avec des décharges à 40% de la capacité). Les ions actifs pour les échanges sont les ions
hydrogène H+ et l’électrode positive est à base d’hydroxyde de nickel, analogue à celle utilisée dans les
accumulateurs NiCd. Durant la décharge, l’hydrogène se recombine en eau avec l’oxygène de l’hydroxyde
de nickel. Mais durant la recharge, il se produit un fort dégagement d’hydrogène sous forme gazeuse et la
pression à l’intérieur de la batterie peut atteindre 70 bars, d’où son allure de bonbonne de gaz. Ce type
d’accumulateur conserve de bonnes caractéristiques à basse température (encore 400Wh/kg à -18°C avec un
nombre de cycle jusqu’à 30000). Certains modèles sont capables de fournir 500Wh/Kg pour des démarrages
d’avions à réaction.
décharge →
2 H 2 O + 2e − 2OH + + H2 (5.4.)
← charge
• Les accumulateurs Nickel-Metal-Hybride (Ni-MH)
Ils sont une forme dérivée des batteries Nickel-Hydrogène. La batterie Ni-MH recombine les gaz
comme l’hydrogène sur des alliages métalliques pour former des oxydes. Ils offrent des performances encore
supérieures au Ni-Cd (capacité environ 1,8 fois supérieure) mais son prix est encore dissuasif pour les
applications industrielles habituelles [JON93].
164
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
décharge →
ne + nH 2 O + M MHn + nOH − (5.5.)
← charge
• Les accumulateurs Nickel-Zinc (Ni-Zn) [WRO85]
Ce couple à l’avantage d’être moins coûteux que le Ni-Cd et d’avoir une tension d’utilisation 25%
plus élevée. En revanche, son plus gros défaut est une mauvaise résistance au cyclage1 (environ 600 à 1000
cycles).
décharge →
2 NiOOH + Zn + H2 O + KOH 2 Ni (OH ) 2 + K2 Zn(OH ) 4 (5.6.)
← charge
• Les accumulateurs Sodium-Soufre (Na-S)
Il est très intéressant de par son énergie massique d’environ 100 Wh/kg, mais en fonctionnement il
génère des températures de 325 à 1000°C, difficilement compatible avec le sodium qui est hautement
inflammable.
décharge →
2 Na + xS Na 2 + S x (5.7.)
← charge
avec x entre 5 et 2 suivant l’état de charge.
• Les accumulateurs à négative de lithium (LiNiO2)
Ils fournissent une tension élevée par cellule (3,9V), mais sont très coûteux et réservés aux
applications militaires ou miniatures. L’utilisation du lithium semble limitée et le nombre de cycle est
compris entre 100 et 150.
• Les accumulateurs Zinc-halogènes [WO85]
Les avantages des électrodes en nickel sont un coût relativement faible, sa légèreté et produit
potentiel élevé. Pour améliorer le cycle de vie de ce type d’accumulateur, des études ont conduit au
remplacement de l’électrolyte alcalin par une solution acide. Les couples les plus prometteurs sont Zinc-
Chlore (Zn-Cl2) et Zinc-Brome (Zn-Br2). Ce dernier donne une FEM de 1,9V. Ce type de pile est adapté au
régime de décharge soutenu sur un faible intervalle de temps.
• Les piles à combustibles [LIN81]
On parle de pile à combustible lorsqu’il y a consommation d’un élément (d’une ou des deux
électrodes), ce qui rend le phénomène irréversible (électrode comburante et combustible). La charge de la
pile est réalisée en remplaçant les éléments usés (électrode comburante) et le combustible. Il est cependant
possible de remplacer une ou les deux électrodes par des gaz. Les électrodes sont alors composées d’alliage
inattaquable plongé dans l’électrolyte.
Ce sont des concurrents sérieux pour les accumulateurs où la recharge s’effectue par inversion des
phénomènes électrochimiques.
1
cyclage : capacité à conserver ses caractéristiques à la suite des cycles de charge/décharge
165
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
A l’origine, ce sont des applications militaires. Elles remplacent les groupes électrogènes par des
groupes ne laissant pas de signature thermique ou sonore. Des recherches sont en cours en vue de l’adapter
au véhicule électrique. Ce sont soit des piles à combustible, soit des générateurs à recharge mécanique (Zn-
air ou Al-air).
Le gros avantage des piles à combustible est leur rendement énergétique élevé : 40 à 45% de
l’énergie est transformée en électricité contre 30% pour un diesel ou turbine à gaz, 35% pour les centrales
thermiques. Le système est également silencieux.
Remarque : Dans la dénomination de leur couple électrochimique, le suffixe air indique que l’on consomme
à une électrode un gaz contenu dans l’air (oxygène)
H2O-vapeur
Anode (-) H2-Hydrogène Cathode (+)
Electrolyte
Electrons
Catalyseur O2-Oxygène Protons
166
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
redécomposées dans un organe annexe pour redonner du KOH ou NaOH et Al2O3, H2O. L’aluminium
n’étant pas régénérable électriquement à partir des aluminates, le fonctionnement du système impose donc le
remplacement périodique de l’électrolyte et de l’électrode d’aluminium.
air
Electrode poreuse Anode (+)
Electrolyte
Aluminium
Cathode (-)
L’aluminium réagit avec les ions OH- et forme un hydroxyde d’aluminium en libérant 3 électrons de
valence par atome d’aluminium (fort rendement électronique).
Al + 3OH − → Al (OH ) 3 + 3e − (5.9.)
A l’électrode poreuse, l’eau de l’électrolyte réagit avec l’oxygène de l’air et absorbe les électrons
fournis par la cathode après leur passage dans le circuit externe.
O2 + 2 H2 O + 4e − → 4OH − (5.10.)
La réaction globale est :
4 Al + 3O2 + 6 H 2 O → 4. Al (OH ) 3 (5.11.)
Cette réaction s’effectue jusqu’à consommation complète de l’électrode d’aluminium ou ouverture
du circuit externe (pas de phénomène d’autodécharge de la pile). La tension de la pile à électrolyte KOH est
d’environ 1,2V.
Dans la version sous-marine de cette pile qui commence à concurrencer les générateurs H2-air,
l’électrode poreuse est en contact, non plus avec de l’air, mais de l’eau. La réaction à la cathode devient :
2 H2O + 2e− → H2 + 2OH − (5.12.)
Dans ce cas, la tension de la pile baisse alors à 0,5V et il se produit un dégagement d’hydrogène à
l’électrode poreuse.
167
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Remarque: Les piles fonctionnant à haute température sont généralement couplées à un système de
récupération de la chaleur (turbine, chauffage).
Tableau 5-2 « Résumé des différents couples électrochimiques les plus utilisés »
2
triphasique : faisant intervenir les état solide, liquide et gazeux
168
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
La création d’une base de connaissances nécessite une bonne compréhension des phénomènes
internes des accumulateurs. Bien qu’il soit difficile de décrire précisément les réactions électrochimiques, il
est possible de donner un comportement chimique global suffisamment représentatif pour servir de support
d’analyse. Aussi, les principes exposés dans ce paragraphe sont-ils fondamentaux pour la compréhension du
comportement et des caractéristiques des piles et accumulateurs. Ils permettent de comprendre la définition
et l’interaction des différents paramètres de fonctionnement.
Les piles électriques constituent une application particulière d’un phénomène d’interaction entre
corps chimiques et électrodes appelé réaction électrochimique. Elles sont fondées sur la création d’un
couple d’oxydation et de réduction de deux électrodes immergées dans une solution acide ou alcaline.
169
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Par équilibre, une couche d’ions de signe opposé va également se former quasi instantanément le long de
cette première couche. La couche double électrochimique ainsi formée montre qu’il existe une différence de
potentiel EM entre le métal et la solution appelée tension absolue ou tension de surface de l’électrode
[BAR80, BEC74]. Par définition elle est égale à :
E M = Potentiel de GALVANI - Potentiel de Volta (5.14.)
Molécules d’eau
Anions
Cations
Potentiel
Potentiel de
VOLTA
Potentiel
Potentiel de
Couche diffuse GALVANI
Couche externe Distance
Couche interne
• La formule de NERNST 3
Le calcul de cette différence de potentiel EM est donné par la formule de NERNST (1890) :
RT
E M = E0 + × ln(a M n + ) (5.15.)
nF
Avec
E0 : tension constante appelée tension normale du métal.
R : constante des gaz parfaits (BOLTZMAN) (J.K-1.mole-1).
T : température absolue (K).
F : constante de FARADAY, charge d’une mole d’électrons (C).
a M n+ : activité des ions Mn+ dans la solution.
La mesure d’une différence de potentiel ne peut s’effectuer qu’entre deux conducteurs plongeant
dans l’électrolyte, donc EM ne peut être connue en valeur absolue. Elle sera donnée par rapport à un élément
de référence. Par convention, le zéro de l’échelle des potentiels est fourni par une électrode à hydrogène.
3
Walter NERNST, physicien et chimiste Allemand (Briesen, Prusse, 1864-1941), prix Nobel de chimie en 1920
170
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
La formule montre qu’en plus de la FEM d’origine chimique s’ajoute une FEM d’origine thermique.
Cette dernière énergie est fournie par le milieu extérieur sous la forme de chaleur afin de maintenir
constante la température de la pile.
dU 0
Le terme est le coefficient de température, il peut être positif ou négatif et atteindre un ou
dT p
171
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Lorsque l’on relie les électrodes par un conducteur métallique, des électrons circulent à travers le
circuit de la cathode vers l’anode. En partant de l’électrode négative, le manque d’électrons crée une
réaction d’oxydation. Le matériau de l’électrode réducteur se décompose en ions qui se recomposeront avec
des ions négatifs, généralement de l’oxygène :
Red1-ne → Ox1 (5.20.)
En arrivant sur l’électrode positive, les électrons vont produire une réduction sur la surface de
l’électrode en contact avec l’électrolyte (composition avec les ions positifs oxydants de l’électrolyte) :
Ox2+ne→ Red2 (5.21.)
La réaction globale s’écrit
Ox2 +Red1 → Red2+ Ox1 (5.22.)
Il y a dissolution de l’électrode négative et augmentation du volume de l’électrode positive; la
concentration en ions des électrolytes diminue.
Electrode Electrode de
d’oxydation Transport
réduction
(Anode) des charges
(Cathode)
RT a ( RED)
E M = E0 − .ln (5.23.)
nF a (OX )
Remarque : a(i) représente l’activité de l’espèce i.
172
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
• Le phénomène de polarisation
La polarisation d’une électrode peut être définie comme la différence de tension entre le potentiel
de l’électrode lorsque le circuit est ouvert avec la tension à ses bornes lorsqu’elle débite un courant. Cette
mesure de la polarisation d’une électrode peut être réalisée par la technique de TAFEL [BRE96] (Voir
annexe C). Elle correspond à la production de forces électromotrices en sens inverse de la FEM faisant ainsi
diminuer le potentiel aux bornes de la pile. Elles résultent de la modification de la nature des électrodes et
l’accumulation à leur entourage de produits engendrés par les réactions. Cette concentration d’ions de signe
inverse des électrodes altèrent l’efficacité des réactions électrochimiques en limitent le nombre
d’oxydoréduction conduisant à une diminution du potentiel (application de la formule de NERNST). Cette
chute de tension peut rendre la pile inutilisable, elle est dite polarisable.
Exemple :
La pile DANIELL: Cu/CuSO4/ZnSO4/Zn est impolarisable car lors de la réduction se forme un dépôt de Cu
sur l’électrode en Cuivre et lors de l’oxydation du ZnSO4 à partir de l’électrode en Zinc. Les électrolytes
contiennent un type de sel de l’électrode.
Cu+CuSO4+ZnSO4+Zn↔2Cu+2ZnSO4 (5.24.)
La pile VOLTA : Cu/H2SO4/Zn est polarisable car lors de l’oxydation il se produit un dépôt d’oxyde de
cuivre CuO sur la cathode et un dépôt de sulfate de plomb ZnSO4 sur l’anode lors de la réduction.
Cu+H2SO4+Zn+O2 de l’air↔CuO+H2O+ZnSO4 (5.25.)
Les piles utilisables pratiquement sont celles dont on a réussi à éliminer de façon continue les
produits de réaction responsable de la polarisation en les recombinent avec un dépolarisant (l’oxygène de
l’air, électrolyte alcalin, halogènes). Dans ce cas, les principales sources de surtension sont les phénomènes
de transport de masses.
173
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Figure 5-6 « Influence du phénomène de transfert de masse sur la chute de tension de la pile »
4
mouvement hydrodynamique : mouvement de l’ensemble du fluide
174
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Ce dernier phénomène est pratiquement éliminé dans les systèmes où l’électrolyte est stagnant ou
figé (gel, fixation sur un support poreux).
RED OX+ne
2
Par convention, dans le sens d’oxydation 1, le courant est anodique et positif, dans le sens de la
réduction, il est cathodique et négatif.
Le modèle de BUTLER-VOLMER permet d’écrire les vitesses (mole.s-1) des réactions chimiques en
fonction des exponentielles de la différence de potentiel entre l’électrode E et le potentiel d’équilibre de la
réaction E0 :
αnF
k1 = k 0 .exp ( E − E0 ) (5.29.)
RT
− (1 − α ) nF
k 2 = k 0 .exp ( E − E0 ) (5.30.)
RT
k0 : constante de vitesse standard de la réaction (mole.s-1) correspondant à la
vitesse de transport des masses. Si E=E0 alors k1=k2=k0
α : coefficient de transfert de charge, 0 ≤ α ≤ 1
n : nombre d’électrons transférés.
I c = − nF . k 2 . A.[O]el (5.32.)
A : Aire de l’électrode (m2)
[R] el ,[O] el : concentration à la surface de l’électrode
Le courant de circulation I est égale à la somme algébrique : I = I a + I c (5.33.)
αnF − (1 − α )nF
I = nFAk 0 [ R ]el .exp ( E − E 0 ) − [O]el .exp ( E − E0 ) (5.34.)
RT RT
A la tension d’équilibre U0, aucun courant I ne circule, le module du courant anodique est égal à
celui du courant cathodique. Ce courant d’échange et noté I0:
αnF − (1 − α )nF
I 0 = nFAk 0 [ R ].exp (U 0 − E 0 ) = nFAk 0 [O].exp (U 0 − E 0 ) (5.35.)
RT RT
175
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
En posant pour hypothèse que les concentrations sont identiques en surface et au sein de la solution,
nous obtenons la relation de BUTLER-VOLMER [STO93].
αnηF − (1 − α )nηF
I = I 0 exp − exp (5.40.)
RT RT
I : courant apparent (A)
I0 : courant d’échange (A)
α : coefficient de transfert de charge, 0 ≤ α ≤ 1
n : nombre d’électrons transférés
η : surtension
En pratique dans les accumulateurs électrochimiques, l’électrolyte est stagnant et soumis à un faible
champ électrique (tension de cellule faible par rapport à la distance des électrodes). De ce fait la vitesse de
la réaction peut être approchée par le phénomène prépondérant de diffusion (mouvement dû au gradient de
concentration). Dans l’hypothèse que la variation de la concentration dans la couche de diffusion est
linéaire, nous pouvons simplifier l’expression du gradient et obtenir :
[O] − [O]el
J O = DO × (5.41.)
d
[ R ] − [ R ]el
J R = DR × (5.42.)
d
JO,R : Densité de flux de matière sous forme Oxydée et Réduite (mole.m-2.s-1)
J>O pour l’espèce produite à l’électrode
J<0 pour l’espèce consommée.
DO,R : coefficient de diffusion
176
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Figure 5-7 « Allure des courbes de polarisation des électrodes et de tension en fonction du courant de
décharge»
i V(volts)
Courbe de polarisation
anodique U0(i=0)
Red1-ne Ox1
U=(EC-EA) EC
EA 0 E
Red2 Ox2+ne
Courbe de polarisation
cathodique
i(ampère)
icc
Cette tension U peut s’exprimer en fonction de la tension d’équilibre en circuit ouvert U0 en tenant
compte des différentes chutes de tension (surtensions) qui interviennent lors du fonctionnement de
l’accumulateur.
V = U0 + ηx − rΩ . I (5.47.)
177
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
U0 : Tension d’équilibre
rΩ : Résistance ohmique
Σηx : Somme des surtensions dues aux phénomènes électrochimiques (négative en
décharge)
Les hypothèses simplificatrices que l’on peut apporter consistent principalement à négliger la non-
homogénéité de certains paramètres et réactions. Ce sont :
- Les densités de courant sont uniformes sur toute la surface des électrodes.
- Les effets de bord sont négligés.
- La stratification verticale de l’électrolyte est négligée.
- La température est considérée comme constante au sein de l’accumulateur.
- La nature poreuse des électrodes est considérée comme un empilement d’électrodes planes de
compositions homogènes [MIC76].
- Les phénomènes transitoires ne sont pas pris en compte.
- Les groupements d’éléments constituant une pile sont assimilés à un seul couple Anode-Cathode.
Les surtensions de cristallisation sont négligées.
Ces hypothèses permettent d’écrire :
V = U 0 + ηd + ηt − rΩ . I (5.48.)
ηd : Surtension de diffusion
ηt : Surtension de transfert de charge
V
- +
Champ électrique E
Conducteur électrique
178
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
• La tension d’équilibre U0
La détermination précise de la FEM par application de la formule de NERNST nécessite la
connaissance des activités d’oxydations et de réductions aux centrations des solutions à la température et
pression utilisée. Elle peut être mesurée aux bornes de l ‘accumulateur en circuit ouvert après élimination
des phénomènes de polarisation (après plusieurs heures).
• La surtension de diffusion ηd
Lors des réactions électrochimiques, il se produit l’apparition et la disparition d’éléments créant des
différences de concentrations (plus particulièrement des ions). L’étude des mouvements de ces espèces
conduit la plupart du temps à des systèmes d’équations différentielles dont on ne connaît pas de solutions
analytiques générales. Ces systèmes d’équations sont directement fonction du nombre de transformation
(oxydation et réduction), de la structure des composants, de la porosité des électrodes, du régime de
fonctionnement de l’accumulateur et de la répartition de la matière active encore disponible.
La relation donnant la profondeur X de pénétration d’une réaction au sein d’une électrode de matière
poreuse est de la forme [DEL67]:
θ z. F
X = C0 . D . (5.49.)
τ i .(1 − θ )
S
D : coefficient de diffusion (m2.S-1)
θ : porosité
τ : tortuosité
i : courant (A)
S : surface géométrique de l’électrode (m2)
La profondeur X doit être de l’ordre de grandeur de l’épaisseur du film diffusionnel de la couche de
matière active de l’électrode de manière à consommer toute l’électrode.
Sous l’hypothèse que l’électrode est de structure et de composition homogène, le flux de matière à
travers la couche s’écrit :
θ ∂Ci ( x )
J (x) = D × (5.50.)
τ ∂x
La densité de courant et la couche étant homogène, la densité volumique de courant devient :
I
= nFj = constante (5.51.)
S.e
I : courant
j : mole.s-1.m-3
e : épaisseur de l’électrode
et
179
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
∂J
−j = (5.52.)
∂x
C
J(x)
C(0)
C(x)
C(x+dx)
C(e) 0
X e x+dx x
∂C je 2 Ie
= 0 en x=0 et C (e) = C0 − = C0 − en x=e (5.53.)
∂x θ θ
D. nF . S . D.
τ τ
La surtension de concentration due au phénomène de diffusion s’écrit :
RT C (e)
ηd = . Ln (5.54.)
nF C0
Dans une cellule comme un accumulateur, l’électrolyte est stagnant et seulement soumis à un très
faible champ électrique. De ce fait, la diffusion est le phénomène de transport prépondérant.
180
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
• La résistance ohmique
Ce terme prend en compte la chute de tension engendrée par la conduction électronique dans la
phase solide, aux surfaces de contact et par conduction ionique dans l’électrolyte.
D’une manière générale, la conductivité des éléments solides utilisés est très fortes devant celle de
l’électrolyte.
Exemple : La conductivité de l’oxyde de plomb PbO2 est d’environ σ Pb 0 2 =250 Ω-1.cm-1 alors que celle de
La conductivité σ H2 S 04 de l’électrolyte est fonction de sa composition et n’est donc pas constante lors du
Un accumulateur peut être considéré comme une pile ayant la propriété de réversibilité des
phénomènes chimiques dans certaines conditions (régénération des électrodes et de l’électrolyte par passage
d’un courant inverse à celui qui a été débité).
Comme il existe un terme prenant en compte la température dans les équations caractéristiques de
l’accumulateur, les définitions suivantes sont à prendre en compte avec la condition d’une température
constante.
181
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
5.2.2.1 La capacité
On appelle capacité d’un accumulateur ou d’une pile, la quantité maximale d’électricité que ce
générateur peut fournir. Cette capacité est limitée par la consommation des électrodes (généralement la
négative) ou de l’électrolyte. Pour un accumulateur, cette capacité est également limitée par les conditions
de réversibilité des phénomènes électrochimiques. Cette quantité est de la forme :
T
Q = i. dt (5.60.)
0
La capacité est une grandeur non mesurable et difficilement représentable car sa définition oblige à
fixer certains paramètres d’influence pour les tests. C’est pourquoi nous distinguerons 3 types de capacité.
Cn = I . t . dt à θa=θn (5.61.)
to
Avec
ta : temps pour atteindre la tension d’arrêt (généralement 1.75V par élément)
I : intensité constante de décharge I=Cn/n
• La capacité stockée : Qs
Elle représente l’énergie que pourrait débiter la batterie à l’instant t si elle devait le faire dans les
conditions de références. Elle est de la forme :
182
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
• La capacité récupérable : Qr
Elle représente l’énergie que pourra restituer l’accumulateur dans les conditions actuelles si elles
restent constantes. Elle est la transposition de la capacité stockée Qs donnée pour un environnement de
référence dans l’environnement actuel.
Qr (t ) = n2 (t ).Qs (t ) (5.64.)
La fonction n2(t) représente la fonction de transposition tenant compte des paramètres d’influence à
l’instant t pour évaluer l’efficacité de la décharge .
Wd = ui. dt (5.66.)
0
183
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Cette grandeur peut atteindre 90% pour les bons accumulateurs lorsque l’on respecte les valeurs
normales des intensités de charge et de décharge.
Dans ce paragraphe nous décrirons les caractéristiques des accumulateurs au plomb et plus
particulièrement celle de la batterie au plomb étanche.
5.3.1 Principe
• Le modèle de PLANTE
La première batterie susceptible d’utilisation pratique a été mise au point par Gaston PLANTE en
1859. Elle est constituée de deux lames de plomb immergées dans une solution d’acide sulfurique diluée.
Chaque lame est recouverte d’oxyde de plomb formé au contact de l’air (PbO). La chaîne est représentée par
: Pb/PbO/H2SO4/PbO/Pb. Lors d’une électrolyse de formation, l’oxygène dégagé se combine à l’anode avec
le PbO pour former du bioxyde de plomb (PbO2). L’hydrogène réagit avec le PbO de la cathode pour
donner de l’eau en laissant à la surface une mince couche de plomb spongieux. La chaîne électrochimique
obtenue est devenue : Pb/PbO2/H2SO4/Pb spongieux/ Pb. Elle n’est plus symétrique et peut jouer le rôle
d’une pile.
Lors de la décharge, les phénomènes inverses se produisent mais l’oxyde de plomb PbO apparaîtra
sous la forme de sulfate plombeux PbSO4 (action de l’acide sulfurique). La chaîne redevient alors
symétrique : Pb/PbSO4/H2SO4/PbSO4/Pb. Cette symétrie montre la possibilité d’inverser la polarité de
l’élément lors d’une autre charge.
184
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
représentation a l’avantage d’être simple et de fournir un outil de vulgarisation accessible pour les
utilisateurs de ce type d’accumulateur, même si elle ne peut servir de vérité scientifique.
Parmi les auteurs qui ont proposé d’autres théories, nous citerons FERY qui avance une explication
complémentaire à la double sulfatation. Il a émit l’hypothèse suivante :
Pendant la charge il se forme sur la plaque positive du peroxyde Pb2O5 tandis que la plaque négative
est réduite à l’état de plomb spongieux. Durant la décharge, un sous-sulfate Pb2SO4 prend naissance à
l’électrode négative tandis que du bioxyde PbO2 apparaît à l’électrode positive. La couleur noire de la
plaque négative serait due au Pb2SO4 qui se transformerait rapidement à l’air en sulfate de plomb PbSO4
(blanc) selon la réaction :
2 Pb2 SO4 + H 2 SO4 + O2 → 4 PbSO4 + H 2 O
Ce qui expliquerait que l’on ne doit pas laisser une batterie au repos déchargée. Car si l’oxygène se dissout
dans l’électrolyte et provoque cette réaction, il y a création d’une couche supplémentaire de sulfate de
plomb et l’accumulateur ne peut être ramené que difficilement à l’état précédent (la batterie est dite
sulfatée).
Chacune de ces théories est complémentaire des autres mais reste toujours incomplète. Nous
prendrons pour argument l’analyse chimique et cristallographique d’une électrode fait apparaître les
composés de plomb suivant [BLA97, CHEN95]:
αPbO : Oxyde de plomb à structure orthorhombique5
βPbO : Dioxyde de plomb à structure tétragonale6
αPbO2 : Dioxyde de plomb à structure orthorhombique.
βPbO2 : Sulfate de plomb à structure tétragonale
PbO4 : lorsque le pH local est à -0,48
PbSO4 : Sulfate de plombeux (II)
Pb2SO4 : Sulfate de plomb (I)
Pb3O4 : composé d’oxyde de plomb
L’apparition de ces éléments dépend de paramètres tels que : les gradients d’acidité des solutions, la
température, le degré de pureté des composants, les réactions engendrées par les composants des divers
alliages.
5.3.2.1 La décharge
• Réaction à la plaque positive [CHR93]
L’acide H2SO4 se décompose avec l’oxyde de plomb PbO2. Il en résulte la production d’eau H2O, de
sulfate de plomb PbSO4, un dégagement d’oxygène O2 et un manque de 4 électrons.
5
orthorhombique : les atomes forment une structure cristalline ou a≠b≠c et α=β=γ=90°
6
tétragonale : les atomes forment une structure cristalline ou a=b≠c et α=β=γ=90°
185
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
• Réaction globale
Le dioxyde de plomb PbO2 des plaques positives et le plomb spongieux Pb des plaques négatives
réagissent avec l’acide sulfurique et l’électrolyte et se transforment peu à peu en sulfate de plomb. Il y a
production d’électron à la plaque négative et absorption des électrons à la plaque positive. Le transfert des
électrons d’une plaque à l’autre s’effectue par le circuit extérieur.
Figure 5-10 « Les réactions de l’accumulateur en décharge »
électrons
Circuit
Plaque Plaque
(+) (-)
transfert de
l’oxygène Pb
PbO2
Augmentation de la Augmentation de la
proportion de PbS04 proportion de PbS04
PbSO4 PbSO4
Diminution de la densité
de l’électrolyte
186
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Ce qui traduit l’apparition de PbSO4 simultanément sur la plaque positive et négative et l’apparition
de H2O dans l’électrolyte.
5.3.2.2 La charge
• Réaction à la plaque positive [CHR93]
L’énergie fournie par le chargeur permet de dissocier les molécules d’eau H2O et de sulfate de
plomb PbSO4 pour recomposer les éléments acide sulfurique H2SO4 et dioxyde de plomb PbO2. La réaction
génère des ions H+ et libère 2 électrons qui transitent vers la plaque négative par le circuit électrique.
• Réaction globale
A l’inverse de la décharge, les matières actives positives et négatives qui ont été transformées en
sulfate de plomb se retransforment peu à peu, respectivement en dioxyde de plomb PbO2 et en plomb
spongieux Pb . Le sens des électrons est ici fixé par le chargeur de batterie.
Chargeur
Plaque Plaque
(+) (-)
transfert de
PbO2 hydrogène Pb
Diminution de la Diminution de la
proportion de PbS04 proportion de PbS04
PbSO4 PbSO4
Augmentation de la
densité de l’électrolyte
187
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
réapprovisionnement. Cependant, les batteries plomb étanches utilisent un mécanisme de recombinaison des
gaz utilisant le surplus de PbSO4 de la plaque négative.
En effet, le dégagement de l’oxygène et de l’hydrogène ne s’effectue pas simultanément et
l’oxygène se dégage en premier.
2 H2 O → O2 + 4 H + + 4e − (5.75.)
L’oxygène se dégage à la plaque positive vers le plomb spongieux de la plaque négative avant que
ne commence le dégagement d’hydrogène sur cette dernière. Les conditions sont réunies pour qu’une
réaction rapide entre le plomb et l’oxygène entraîne la formation d’oxyde de plomb :
2 Pb + O2 → 2 PbO (5.76.)
L’utilisation d’un séparateur spécial en microfibre de verre hautement poreux facilite la diffusion
d’oxygène à l’intérieur de l’élément et permet d’obtenir cette réaction. Lorsqu’il se retrouve en présence
d’une solution d’acide sulfurique (l’électrolyte), l’oxyde de plomb réagit pour former des sulfates de plomb:
2 PbO + 2 H2 SO4 → 2 PbSO4 + 2 H2 O (5.77.)
Le sulfate de plomb, déposé sur une surface dégageant de l’hydrogène, se trouvera à son tour réduit
en plomb et acide sulfurique :
2 PbSO4 + 4 H + + 4e − → 2 PbSO4 + 2 H2 → 2 Pb + 2 H2 SO4 (5.78.)
Si nous additionnons ces deux équations et que nous supprimons les termes identiques, nous
obtenons l’équation suivante :
O2 + 4 H + + 4e − → 2 H2 + O2 → 2 H2 O (5.79.)
Les réactions ci-dessus résument ce que l’on entend par recombinaison des gaz. Si le processus était
efficace à 100%, la batterie ne perdrait pas d’eau. Cependant, bien que les composants internes de la batterie
soient conçus et fabriqués avec grand soin, le taux de recombinaison ne peut atteindre que 99%.
+
H 2O 2H +1/2O2
H2SO4
Pb PbO PbS04+H2O
Pb+H2SO4
188
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Electrode positive Electrolyte Electrode négative Electrode positive Electrolyte Electrode négative
5.3.3 Constitution
Une batterie est constituée d’une suite d’éléments. Chaque élément est constitué de plaques de
plomb séparées entre elles par des séparateurs imbibés d’électrolyte gélifié (acide chlorhydrique). Le tout est
assemblé dans un bac en plastique. La connexion électrique entre les plaques est réalisée de manière à
obtenir le nombre d’éléments en série nécessaire pour générer la tension désirée (environ 2V par éléments).
Plot de Valve
connexion Plot de
Cathode connexion
électrique(-) Anode
électrique(+)
Séparateur
Electrode isolant
positive
Séparateur
poreux enduit
d’électrolyte
Electrode
négative
Bac
container
189
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
• Le bac conteneur
Généralement en ABS, il est résistant aux chocs ainsi qu’à l’acide, retardant à la flamme. Il
est conçu pour résister à de grandes variations de la pression interne durant les différents cycles de
fonctionnement.
• Les valves
Chaque cellule possède une valve de sécurité pour permettre l’échappement des gaz lorsque
la pression interne est trop importante. Cette limite se situe au environ de 0.3 atmosphère (30 kPa).
• Les électrodes
Elles sont constituées d’une grille d’alliage de plomb (le plus neutre possible) empâtée avec
un mélange d’oxydes de plomb dont la préparation varie avec les constructeurs. De manière à
augmenter la surface d’échange pour les réactions chimiques, les oxydes de plomb sont mélangés
puis fixés sur la grille de manière à former une électrode poreuse.
Plot de connexion
Squelette
Matière active
Formation de la couche
d’oxydes
La grille
Elle sert de support à la matière active et assure la conduction des électrons. Sa forme est
très importante car elle permet de définir la surface de l’électrode et le volume de la couche de
matière active.
Exemple :
Selon l’application cette électrode peut être de forme plane (démarrage, éclairage) ou tubulaire
(stationnaire, traction). Une électrode fine et plane a l’avantage de fournir de fort courant tandis
qu’une électrode tubulaire présente une meilleure tenue mécanique en cyclage.
Elle doit être aussi neutre que possible de manière à ne pas être altérée et déformée par les
réactions chimiques. Elle est constituée d’un matériau aussi inattaquable que possible. Les plus
utilisés sont les alliages de plomb/antimoine (Pb+3%Sb) ou plomb/calcium et étain (
Pb0+1%Ca+1Sn [ABD85]) qui ont les caractéristiques suivantes :
190
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
7
litharge : Oxyde de plomb fondu et cristallisé (PbO), de couleur rouge-orangé
191
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Exemple : Pour les régimes lents, la diffusion de l’acide au sein de la matière active s’opère
régulièrement, on aura donc intérêt à utiliser la concentration du minimum de résistivité
(densité=1,226). Pour les régimes élevés le transfert de matière à l’intérieur des plaques est limité,
de ce fait une concentration d’acide plus élevée permettra une meilleure utilisation des matières
actives (densité=1,38).
• Les séparateurs
Le séparateur poreux
Pour des raisons d’encombrement et de réduction de la résistance interne (diminution du
chemin à parcourir par les ions), les plaques positives et négatives sont très proches les unes des
autres (d≤10mm). Aussi, ce type de séparateur est placé entre les deux électrodes afin d’éviter les
court-circuit . Il sert également de support à l’électrolyte gélifié. Il est réalisé en microfibres de verre
très poreux afin de favoriser au maximum la diffusion de l’oxygène (ce qui permet de maintenir une
résistance interne faible et facilite le cycle de recombinaison de l’oxygène). Ses caractéristiques
principales sont :
- une grande résistivité électrique,
- une bonne porosité aux ions de manière à favoriser au maximum la diffusion de l’oxygène,
- une bonne résistance chimique à l’acide sulfurique.
Le séparateur isolant
Il forme une poche autour de l’élément et assure l’isolation galvanique entre les éléments.
Electrodes Enveloppe
isolante
alvéoles poreuses
remplies d’électrolyte
Ces séparateurs sont généralement doublés d’une grille gaufrée en matière élastique dans le
but de maintenir en pression la matière active lors des fortes variations de volume que subissent les
électrodes.
192
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
- les inaccessibles qui sont des grandeurs internes qui touchent la chimie et représentent l’état de
l’accumulateur (quantité de matière active, densité de l’électrolyte, pression interne, porosité et
tortuosité de l’électrode). Ces derniers sont généralement inaccessibles et non mesurables en
fonctionnement.
L’évolution de ces paramètres est fonction de facteurs d’influence liés aux conditions d’utilisation et
principalement la densité de courant et la température. Ils sont également soumis à de lents phénomènes
d’usure conduisant à la dégradation des performances de l’accumulateur. Ces altérations sont directement
liées aux événements passés de la batterie.
5.4.1 La F.E.M
La valeur de la FEM du générateur de tension parfait équivalent elle est égale à la tension en circuit
ouvert ou tension d’équilibre U0.
L’application de la relation thermodynamique permet de calculer la force électromotrice d’un
accumulateur si l’on connaît les réactions chimiques productrices d’énergie électrique. A la réaction de
double sulfatation correspond une variation d’enthalpie de 85200 cal pour une concentration normale
d’acide sulfurique; d’autre part le coefficient de température a pour valeur 4.10-4V/degré. Ces valeurs
donnent une FEM d’environ 2V qui est peu différente de celle mesurée dans les conditions expérimentales.
Cette coïncidence entre les valeurs théoriques et mesurées est l’un des meilleurs argument en faveur de la
théorie de la double sulfatation.
La force électromotrice de l’accumulateur dépend de la concentration de l’électrolyte en contact
avec les électrodes et de la température [BUL91], [BIS92].
Paramètres
internes relations
C
Paramètres θ
W
ℜ0 U0 Force
électromotrice
externes
193
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
2.1
2.05
1.95
1.9
1.85
1.8
0 10 20 30 40 50 60 70
% de H2 SO 4
0.2
0.15
0.1
0.05
-0.05
-0.1
-0.15
-0.2
0 10 20 30 40 50 60 70
% de H2SO4
∂U 0
= aW 2 + bW + c (5.82.)
∂T
194
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
∂U 025°C
U 0 (W , T ) = U 025°C (W ) + (T − 25) (5.83.)
∂T
Dans la gamme des températures ambiantes, la déviation fonction de la température est très faible (environ
∂U 0
10 mV pour un ∆T=50°C), le terme est donc habituellement négligé. De plus les valeurs fournies par
∂T
la littérature concernent des matériaux très pur contrairement aux matériaux utilisés dans les accumulateurs
industriels qui contiennent des éléments susceptibles d’introduire des différences (Antimoine, calcium).
La forme simplifiée retenue pour la description de la tension d’équilibre est alors :
U0=P1.W+P2 (5.84.)
P1, P2 : Ce sont des paramètres estimés que l’on peut rapprocher aux valeurs C1 et C2
fournies par la littérature.
W : Pourcentage de masse de H2SO4 .
Pour rapprocher cette relation de la caractéristique fournie par les constructeurs U0=f(Ah
déchargés), il faut exprimer W en fonction du nombre d’Ampère heure.
La proportion en masse d’acide W est obtenue par :
M HQd2 SO4
W= (5.85.)
M HQd2 SO4 + M HQd2O
Les masses d’acide et d’eau sont liées au nombre d’ampère heure déchargé Qd :
3600
M HQd2 SO4 = M H0 2 SO4 − M H2 SO4 Qd (5.86.)
F
3600
M HQd2 O = M H0 2O + M H2 O Qd (5.87.)
F
Nous obtenons :
1
WQd = (5.88.)
M 0
H2 O+ 0,67Qd
1+
M 0
H2 SO4 − 3,66Qd
Avec
Qd : Quantité d’Ampère-heure déchargés
195
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Remarque:
Certains auteurs [SZA96] simplifient ces relations à température ambiante en calculant la tension à
circuit ouvert en ajoutant la valeur de la densité de l’électrolyte avec une constante :
U0= W+K (5.89.)
Où K est une constante donnée à 0,84V pour 25°C.
Ce qui permet de relier la caractéristique de U0 à la quantité d’électricité stockée Qs.
2,25
2,2
2,15
2,1
Tension
2,05
1,95
1,9
1,85
1,8
0 20 40 60 80 100 120
% de la capacité nominale C10
Cette grandeur est fréquemment employée pour évaluer les caractéristiques des accumulateurs car
elle est directement liée à l’état des éléments et fait intervenir la plupart des événements électrochimiques.
Bien que des modèles sophistiqués de l’impédance interne existent, nous retiendrons un modèle du circuit
composé :
- d’une résistance série rint regroupant la résistance ohmique des matériaux rm et la résistance
électrochimique rel (assimilation des surtensions à une résistance),
- d’un condensateur Cb représentant l’effet capacitif des différentes plaques en vis a vis,
- d’une résistance non linéaire représentant la résistance de contact entre les plaques et l’électrolyte.
Les effets inductifs sont négligés.
196
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
rm
rint
rel
zint
rc Cb
197
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Paramètres relations
internes
Caractéristiques des Résistance
ℜ0
matériaux rm ohmique
C équivalente
W
θb
Sa mesure peut être réalisée en utilisant des techniques en courant continu ou en courant alternatif
dans une gamme de fréquence ou la réponse de l’accumulateur est relativement plane (50 à 300Hz) et en
négligeant la phase des signaux.
La résistance des conducteurs
Elle est obtenue en calculant la résistance des matériaux. Cette résistance augmente avec
l’apparition de sulfate de plomb sur les grilles. La conductivité de l’oxyde de plomb PbO2 est
d’environ σ Pb 0 2 =250 Ω-1.cm-1
La résistance de l’électrolyte
La plage de concentration utilisée (16 à 37%) assure une dissociation presque totale
(presque 100%) de l’acide sulfurique en H+ et HSO4- et dans de bien plus faible proportion en 2H+,
SO42- ce qui permet d’obtenir une résistivité très faible de l’électrolyte. Cette résistivité varie avec
la concentration et passe par un minimum pour une solution de 30% environ. Les électrolytes des
accumulateurs industriels ont une concentration comprise entre 25 et 37%, ce qui leur assure les
meilleures conditions de conductibilité. La conductivité de l’acide sulfurique H2S04 à 25°C est
d’environ σ H 2 S 0 4 ≤1 Ω-1.cm-1.
σ (W , T ) = KT exp(a.W b (W − W0 ) 2 ) (5.92.)
avec
T : température en °C
W : pourcentage en masse de H2SO4
KT : influence de la température de la forme
KT = c. T + d (5.93.)
W0 : pourcentage en masse du maximum de conductivité, le terme est de la
forme
Wo = e. T + f (5.94.)
a,b,c,d,e,f : constantes réelles .
198
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Pour une batterie au plomb avec un électrolyte à base de H2SO4 ces constantes prennent les valeurs :
a= -2,61.10-3 ; b= -0,288 ; c=0,012 ; d=0,5238 ; e=0,091 ; f=29,47
L’allure générique de la caractéristique est alors de la forme :
Conductivité de l’électrolyte
1.2
50°C
40°C
1
30°C
0.8 20°C
10°C
0.6
0°C
0.4
0.2
0
10 20 30 40 50 60 70
% de H2S04
La résistance de contact
Elle est constituée par les soudures et les connections externes. Elle contribue à environ 15
à 20% de la résistance ohmique.
η(i (t ))
rel (t ) = (5.95.)
i (t )
Paramètres relations
internes ηt Résistance
Paramètres I + Ση rel électrochimique
externes
C ℜ1 ηd +
équivalente
W Surtensions
θb
Les méthodes en courant alternatif ne mesurent pas cette résistance de transfert de charge.
Cette résistance de transfert de charge est fonction de la température et de la composition de l'
acide
et plus particulièrement de la densité de courant.
199
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Résistance em
mΩ
50
45 Id=0,1.Cn
Id=0,1.Cn
θ= 25°C
Id=Cn θ= 35°C
40 θ= -10°C
35 Id=Cn
θ= 35°C
30
25
20
15
10
5
0 50 100 % Cn
La résistance interne peut donc être décrite comme une résistance ohmique fixe à laquelle
s’ajoute un terme lié à la densité de courant, la température, la quantité de matière active et la
densité d’acide (relié à la capacité stockée).
rint (t ) = roint + r . f (θ (t ), W (t ), C (t ), I (t )) (5.96.)
Paramètres r0
internes
C relations rint Résistance
W interne
Paramètres
externes
I
θb ℜ0,1 visible
r int
200
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
5.4.2.2 L’impédance
L’impédance interne de la batterie est donnée à une fréquence ou une plage de fréquence.
Elle contient des informations supplémentaires à la résistance interne, car sa valeur fait intervenir le
condensateur équivalent Cb représentatif de l’état de l’électrolyte et des électrodes.
• Le condensateur équivalent Cb
Il représente le condensateur électrochimique formé par les plaques et l’électrolyte. Sa
valeur est représentative de l’état de ces derniers. Sa valeur peut atteindre 1,3 à 1,7 Farads pour 100
Ah. La valeur du condensateur est déduite de la phase des signaux courant et tension si la résistance
ohmique et identifiée.
Paramètres r0
internes
C relations rint
ℜ2
W
I Impédance
Paramètres interne
externes θb visible
Zint
ℜ3
C Cb
W
5.4.3 La température
Elle intervient directement sur les phénomènes électrochimiques en agissant sur la mobilité des ions
(conductivité de la solution et cinétique des phénomènes de transfert). Elle est très influente sur les
caractéristiques des batteries [BAI76].
2 H2 O → 2 H2 ↑ + O2 ↑ (5.98.)
Mais sur les batteries plomb étanches, l’oxygène migre de l’électrode positive à l’électrode négative pour se
recomposer avec l’hydrogène en eau.
2 Pb + O2 + 2 H2 SO4 → PbSO4 + H2 O (5.99.)
201
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Ce cycle ne permet pas d’éliminer aussi facilement les calories générées, car l’évacuation s’effectue par
conduction avec les éléments et les parois de la batterie. A ces effets s’ajoutent les pertes par effet joule qui
peuvent atteindre des valeurs très importantes en régime de courant impulsionel. Il en résulte un risque
d’emballement thermique dans certaines conditions d’utilisations nécessitant une forte activité
électrochimique (nécessité de pointes répétées de courant : véhicule électrique, recharge ultra-rapide). Ce
risque existe à partir d’une température interne de 60 ou 70°C [BAR94].
202
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Paramètres
internes
θb relations
ℜ4
rint Echauffement
I par effet Joule
+ ∆θ
Paramètres
ℜ6
Température
externes + θb interne
ℜ5
C Echauffement de la batterie
W du aux
θb réactions
θa
transfert de l’énergie du chargeur vers l’accumulateur et une tension trop élevée induira des dégagements
gazeux préjudiciables.
• Influence lors de la décharge
La capacité utilisable augmente avec la température de l’élément. Ce fait s’explique d’une part, avec
l’augmentation du coefficient de diffusion des solutions d’acide sulfurique (+2,4%/°C), d’autre part avec la
baisse de la résistivité de l’électrolyte pour les concentrations généralement employées. Inversement, en
basse température, la capacité disponible est nettement moins importante.
L’influence de la température se traduit par un facteur de correction en fonction de la température à
appliquer à la capacité stockée Qs. La valeur du courant de décharge à une influence limitée, cependant une
correction peut être appliquée dans le cas de décharge à très fort courant.
% efficacité de la décharge
120
90
80
70
-15 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35 Température
en °C
203
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Outre son action sur les surtensions ηd et ηt se traduisant par des pertes, la densité de courant à une
forte influence sur la transformation des électrodes et la distribution des matériaux.
Figure 5-30 « Influence de la densité de courant sur la consommation d’une électrode » d’après [PLA85]
Sulfate de plomb
a) b)
Electrode poreuse
La figure c montre la distribution de sulfate de plomb dans une électrode pour différents états de
charge de l ’accumulateur avec comme hypothèse une densité de courant de charge faible.
La figure d montre l’influence de la densité de courant lors de la décharge. Pour de faible courant de
décharge, la distribution de PbSO4 est quasiment uniforme, mais pour de plus forte densité de courant (i>50
mA/cm3), la réaction se déroule de façon non-homogène en privilégiant la face externe de l’électrode.
204
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Figure 5-31 « Influence de la densité de courant sur la répartition de PbS04 à l’intérieur de l’électrode »
d’après [BIS92]
%PbSO4 4 %PbSO4 6
3 5
4
2
3
2
1 1
0 1 2 0 1 2
Epaisseur de l’électrode (mm) Epaisseur de l’électrode (mm)
1 chargée 1 chargée
2
2 50% chargée 2 déchargée à 180 mA/cm
2
3 75% chargée 3 déchargée à 60 mA/cm
2
4 100% chargée 4 déchargée à 30 mA/cm
2
5 déchargée à 6 mA/cm
2
6 déchargée à 1,5 mA/cm
La capacité récupérable diminue lorsque l’intensité de décharge croît. En effet, la quantité d’acide
nécessaire par unité de temps, à l’intérieur de la matière active est proportionnelle à l’intensité du courant de
décharge. Comme la diffusion amène par unité de temps une quantité d’acide inversement proportionnelle à
la longueur des pores, les réactions chimiques se poursuivent d’autant moins profondément que l’intensité
de décharge est élevée. La formule empirique de PEUCKER permet d’établir la relation :
( k −1)
I0
Qr = Cn (5.102.)
Ir
où
k : coefficient caractérisant le type d’élément généralement 1,2≤ k ≤1,6.
Cn : capacité de référence (connue)
I0 : régime de référence (connu)
Qr : capacité pour le régime de décharge Ir
La prise en compte par les constructeurs lors de l’établissement des caractéristiques d’un
accumulateur de la densité de courant est réalisée en utilisant le taux de charge/décharge KI.. Ce taux de
205
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
charge/décharge est un moyen de normaliser les courbes caractéristiques de la batterie. Il est obtenu par
division de la valeur du courant dans la batterie en Ampère par la valeur de la capacité nominale Cn en
Ampère-heure définie dans les conditions initiales du constructeur.
I
KI = (5.103.)
Cn
Les taux les plus utilisés sont :
- Le taux de charge : KIch=Ich/Cn (5.104.)
- Le taux de décharge : KIdch=Idch/Cn (5.105.)
Efficacité de la décharge en % de Cn
100
80
60
40
20
Courant de
0.1 0.2 0.5 1 2 5 10 20 50 100 décharge en %Cn
206
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
100
80
à 40°C
à 25°C
60 à 0°C
• L’accumulation du courant
Elle est représentée par la régénération de la matière active disponible et de l’électrolyte. Cette
régénération peut être quantifiée en évaluant le nombre d’électrons utilisés pour les réactions chimiques, ce
qui peut être réalisé en comptant la quantité d’ampères par unité de temps, corrigé en fonction des
paramètres d’influence qui sont principalement la densité de courant, la température et le niveau de charge
de l’accumulateur.
ℜ7
I C stocké
C W
W
θb
La fonction représentant le niveau de charge peut donc être considérée comme un intégrateur de
l’intensité corrigée.
t1
207
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
accessible a été réactivée. Ce cas correspond à la fin de charge, la batterie stocke de moins en moins
d’énergie. Le rendement devient nul à pleine charge.
100
80
60
40
20
• La restitution du courant
Si la restitution du courant s’effectue dans d’autres conditions que celles de référence, il est
également nécessaire de convertir le paramètre de la capacité stockée normalisée Cs dans le nouveau
contexte. Cela s’effectue en calculant les influences de la température et du courant de décharge.
Paramètre Paramètres I
relations
externe internes
C
ℜ8
I
C W
Courant restitué θb
W
Le résultat de ce calcul est la capacité récupérable Cr que peut consommer l’utilisateur dans les
conditions actuelles.
Cd (t ) = nI (t ). nθ (t ). Cs (t )
L’énergie consommée peut alors être déduite de la capacité disponible par :
t
Cd (t ) = CdO − i (t ). t . dt
t0
208
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Si la décharge s’effectue à courant constant à une température donnée fixe, le résultat est un réseau
de droites. Les points de départ sont donnés par les capacités récupérables à l’instant t0. Les pentes des
droites sont directement proportionnelles au courant de décharge. La droite de la capacité stockée
normalisée Cs et de la capacité réelle disponible Cd se rejoignent sur l’axe des abscisses. La batterie ne doit
normalement jamais atteindre la zone de sécurité des décharges profondes.
Capacité
Qso Influence de
rendement de
décharge
Qs(t)
Qro
Décharge à
Qr(t) I=Cste
20%Cn
Décharge à Zone de
2xI sécurité
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 t
Pour pouvoir étudier les caractéristiques de la batterie, il est nécessaire d’identifier les états qui
représentent les modes d’utilisation de la batterie. La batterie possède quatre comportements distincts
[KOZ95]:
- La charge : L’accumulateur est connecté à une source d’énergie. La batterie agit comme un récepteur et
stocke une partie de l’énergie quelle consomme.
- La décharge : L’accumulateur est connecter à un circuit consommateur. La batterie agit comme une source
d’énergie.
- Le stockage : L’accumulateur n’est connecté à aucune source ni récepteur. Il n’y a pas d’échange avec
l’extérieur.
- Le floating : L’accumulateur est connecté en tampon sur la sortie d’une alimentation. Elle est en
permanence soumise à une tension même si elle est chargée et ne stocke plus d’énergie. Elle peut
être considérée comme une forme particulière de stockage.
209
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
A V Ω
mΩ %Cn
2.4 2.4
2.2 100
Cn/5 40
Evolution de la capacité
stockée
2.0
50
Courant de charge
Cn/10 20
Résistance interne
1,8
0
0 0
temps
La force électromotrice de l’accumulateur n’est pas accessible directement, mais elle peut être
déduite de la tension de charge, du courant de charge et de la résistance interne. Elle croît du fait de
l’augmentation du niveau de charge pour finir par atteindre la valeur de la tension de charge en fin de
charge.
Au début de la charge, il faut limiter le courant, donc le nombre de réaction chimique au sein de
l’accumulateur. Un trop fort courant à tendance à échauffer rapidement l’accumulateur du fait de
l’augmentation de la résistance interne (principalement due aux surtensions électrochimiques), par l’énergie
dégagée par les réactions chimiques. De plus les phénomènes d’altérations de l’accumulateur sont aggravés
et il y a une mauvaise transformation de la matière active de l’électrode.
Remarque : la surtension d’égalisation doit s’effectuer en fin de charge et permet de lutter contre la
stratification de l’électrolyte.
210
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
A V initiale Ω
mΩ %Cn
2.4 2.4
Zone où se s’accentuent
Tension aux bornes
les phénomènes de
de l’accumulateur
sulfatation
2.2 100
0
0 0
temps
La décharge optimum est obtenue avec des faibles densités de courant qui consomment
régulièrement les électrodes.
La batterie décharge son énergie dans le circuit. La tension à ses bornes est égale à sa force
électromotrice diminuée de la chute de tension dans sa résistance interne. Après la chute de tension initiale,
les phénomènes de polarisation et l’influence de la résistance interne sont quasi constants. La tension
diminue principalement avec la valeur de la FEM. Vers 60%, la matière active devient moins accessible et
plus rare (surtout en fort régime de décharge), la chute de tension est accentuée par l’augmentation de la
résistance interne.
La valeur de cette chute de tension a une forte influence sur la restitution de l’énergie.
Figure 5-40 « Allure des caractéristiques décharge en fonction du temps et des régimes de charge»
[CHO95]
k=0.01
k=0.5
k=1
k=2
Taux de
charge Tension d’arrêt à une
Taux de capacité résiduelle de
k=5
charge 20 % de Cn
Chute de tension k=10
initiale
211
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Elle est fournie par le constructeur en fonction du taux de charge. Elle sert d’indicateur à
l’utilisateur pour éviter les décharges complètes de l’accumulateur.
% de la capacité
100
Aucune charge supplémentaire n’est
nécessaire.
80
Une charge supplémentaire est
5°C nécessaire avant utilisation. Cette
charge va aider à retrouver la capacité
nominale et doit être faite le plus tôt
60 possible.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 Temps (mois)
Pour stocker sur de longues périodes, il est nécessaire de charger préalablement la batterie et de
prévoir des cycles de recharge environ tous les 6 mois. Le stockage à des températures supérieures à 30°C
est à proscrire.
• Le phénomène d’autodécharge
On entend par autodécharge l’ensemble des réactions chimiques et électrochimiques se produisant
sans donner lieu à une énergie électrique utilisable. Ce courant d’autodécharge correspond à l’utilisation
212
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
d’électrons générés par l’oxydation de certains éléments pour en réduire d’autres. Les deux principales
causes sont [BIS92,PLA85]:
- La réaction entre le plomb spongieux et l’acide sulfurique
PbO2 + H 2 SO4 ↔ PbSO4 + 2 H 2 O (5.108.)
La cinétique de ces réactions croît fortement avec la concentration d’acide et la température,
conduisant à de gros et peu solubles cristaux de sulfate. Cette réaction reste cependant réversible.
- La réaction induite par la présence d’antimoine dans l’alliage des plaques :
5 PbO2 + 2 Sb + 6 H2 SO4 → SO4 ( SbO2 ) 2 + 5 PbSO4 + 6 H 2 O (5.109.)
Il en résulte une corrosion de la grille (alliage plomb-antimoine). Contrairement à la précédente,
cette réaction est irréversible et à pour effet de diminuer la capacité utile de l’accumulateur.
D’autres réactions existent également au sein de la batterie mais en quantité plus réduite. Ce sont les
réductions des composants pollueurs de l’électrolyte (Arsenic, Bismuth, fer, cuivre, antimoine) ou ceux
ajoutés (nickel, platine).
Globalement, le phénomène d’autodécharge peut être rapproché d’un courant de fuite d’un
condensateur. Il est possible de fortement limiter le phénomène d’autodécharge en appliquant une tension
légèrement supérieure à la tension batterie ce qui a pour effet de polariser les électrodes et d’effectuer une
électrolyse « d’entretien » (mise en floating8 de la batterie).
Remarque: En comparant le diagramme de TAFEL d’un accumulateur équipé de grille à l’antimoine et d’un
équipé de grille au calcium, on s’aperçoit que les batteries équipées de grille à l’antimoine nécessitent un
courant d’entretien supérieur avant de pouvoir contrer le phénomène de corrosion..
Ligne de référence de
Courant nécessaire pour l’électrode négative
Polarisation contrer les actions locales (cellule à l’antimoine )
dues aux impuretés
négative
Ligne de référence de
l’électrode négative
(cellule au calcium )
Log de I
8
floating : mise en parallèle de la batterie avec une alimentation
213
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
La durée de vie d’un accumulateur est atteinte lorsque sa capacité potentielle est tombée à 80% de
sa capacité nominale. La raison de cette perte de capacité est la lente altération des divers éléments
composant l’accumulateur et plus particulièrement les électrodes et l’électrolyte [BER93].
214
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Durant l’utilisation, le mécanisme de recombinaison des éléments n’est pas efficace à 100% et l’eau
est perdue petit à petit par sa transformation en gaz par électrolyse.
C’ est une des principales raisons de panne. La perte d’eau conduit à une augmentation de la densité
de l’électrolyte (une évaporation de 25% d’eau correspond à une variation de la densité de 1,3 à 1,36). A la
valeur limite de 1,36 , le phénomène de sulfatation des grilles s’accélère et la densité commence à diminuer
(transformation irréversible). La tension de la cellule qui est directement proportionnelle à la densité de
l’électrolyte et n’est donc plus un très bon indicateur de l’état de santé de la batterie.
Tableau 5-6 « Influence de la perte d’eau sur la tension à circuit ouvert batterie 100Ah » d’après ERA
Figure 5-43 « Influence de la densité de l’électrolyte sur sa conductivité et la tension de l’élément » d’après
[FED97]
2,30 Conductivitée
100
Conductivitée
Tension 2,25 de
de 50 l’électrolyte
l’élément (%)
(V) 2,20
0
Tension
2,15
2,10
Densité de l’électrolyte
• La perte de gaz
C’est un phénomène important pour la batterie car elle correspond à l’échappement d’hydrogène et
d’oxygène (donc à une perte d’eau). Cette perte est expliquée par les variations du rapport entre l’oxygène et
l’hydrogène au sein de la batterie durant la charge. La présence de ces gaz conduit à une surpression du bac
étanche et le risque d’explosion est éliminé par évacuation du surplus par la valve. Ces variations de
pression sont principalement dues à [BER94]:
- La différence de rendement de charge de l’électrode négative (environ 100%) et de l’électrode négative
(95% maximum). Ce qui implique que l’électrode négative atteint 100% de charge alors que
l’électrode négative n’a pas achevée sa charge. L’électrode négative est alors surchargée et produit
de l’hydrogène en fin de charge.
215
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
- Aux bulles causées par l’utilisation d’une forte densité de courant qui implique la nécessité d’effectuer
beaucoup de recombinaisons aux électrodes, chose rendue difficile lorsque l’électrode a atteinte un
certain niveau de charge, donc consommer une grande partie de sa matière active, d’où dégagement
d’hydrogène et plus particulièrement d’oxygène.
La figure suivante illustre ces phénomènes sur une batterie de traction de 400 Ah (document
VARTA) chargée à courant constant de 80A puis à une tension de charge maximum de 2,4V. La première
évacuation correspond au dégagement du gaz produit sous forme de bulle par une forte densité de courant
avec un certain état de charge de l’élément (dont la tension augmente et tend vers la tension limite de fin de
charge). La deuxième évacuation correspond à la fin de charge et au dégagement d’hydrogène à la cathode.
Le phénomène est fortement amplifié si l’on applique même une petite surtension appelée charge
d’égalisation (échelon de 0,1V).
Figure 5-44 « Echappement de gaz sur une batterie en charge » d’après VARTA
Courant
1 40
0 0
Dégagements gazeux en ml
3
2.5
Oxygène
2
1
Hydrogène
0
0 2 4 6 8 10 12
Temps (h)
Les quantités de gaz évacués sont faibles et ne présentent pas de danger pour l’environnement
(risque d’explosion) sauf si la batterie importante est placée dans un endroit confiné et étanche (effet
cumulatif des dégagements gazeux).
216
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
de fin de charge, d’où les soins particuliers à apporter à la compensation de cette tension en fonction de la
température.
Exemple : Pertes de gaz d’une batterie 100Ah 48V AGM en fonction de la température et de la tension de
floating.
Lorsque la batterie est équipée d’un système catalytique de recombinaison, la perte de gaz causée
par le premier pic est réduite par recombinaison de l’hydrogène présent avec l’oxygène (seul l’oxygène
excédentaire s’échappe) ce qui permet d’augmenter de manière très significative la durée de vie de
l’accumulateur (environ 1/3).
Figure 5-45 « Variations des perte de gaz en fonction de la tension de charge à 32°C (batterie AGM) »
d’après [FED97]
150
Sans catalyseur 3 ans
100
5 ans
Avec catalyseur
50 10 ans
25 ans
0
2,19 2,21 2,23 2,25 2,27 2,29 2,31
Tension appliquée à l’élément (V)
217
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Performance en % de capacité
120
100
80
60
40 Zone
d’incertitude
20
0 1 2 3 4 5 5.5 années
Ce phénomène de corrosion est accéléré par les températures élevées ou les tensions de charge trop
importantes. En effet, une augmentation de la température et de la tension provoque des dégagements
gazeux et de la chaleur propices à la sulfatation de l’électrode négative. Il est très important de calculer la
tension en charge tampon de manière à minimiser également cet effet.
Au fur et à mesure des cycles, la distribution de l’électrolyte devient de moins en moins uniforme
[WON81b]. Les ions étant plus lourds que l’eau, ils tendent à s’accumuler dans le fond du bac créant ainsi
une stratification de la densité d’acide. Les conséquences sont une mauvaise consommation de l’électrode
dans les zones à faible densité d’acide et une très forte accélération du phénomène de corrosion des grilles
pour les zones fonctionnant avec une densité d’acide supérieure à 1,38.
Ce phénomène de stratification est limité et n’apparaît qu’à plus long terme sur les batteries à
électrolyte gélifié.
Un moyen pour lutter contre la stratification de l’électrolyte et l’utilisation du phénomène de
dégagement gazeux pour homogénéiser la densité d’acide. Ce phénomène est obtenu par l’application d’une
légère surtension sur l’élément.
218
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
zones moins utilisées devenant de plus en plus passives. Mais en pratique, on s’est aperçu qu’il était
impossible d’en apporter la démonstration. Par vulgarisation, ce terme est quelquefois employé pour
l’accumulateur au plomb. Mais en réalité, un bon nombre des effets néfastes de la batterie sont incombés à
cet effet mémoire (sulfatation, déshydratation).
Le phénomène de cyclage est le résultat de l’altération de la batterie due aux effets d’un
vieillissement dans des conditions nominales. Elle prend en compte les phénomènes de détérioration
naturels qui sont la détérioration des plaques et séparateur, la déshydratation des éléments. Elle donne une
caractéristique montrant l’évolution de la capacité de stockage de l’accumulateur en fonction du nombre et
de la profondeur des cycles de charge-décharge. Son évaluation est réalisée en suivant les tests de la norme
BS6290.
L’importance du nombre de cycle est d’autant plus importante que leur amplitude est importante. Ce
qui a pour effet de nettement diminuer la durée de vie de la batterie lors de son utilisation en décharges
profondes.
Cette caractéristique est habituellement fournie par les constructeurs sous forme d’un tableau
donnant la durée de vie (en cycles) en fonction des profondeurs de décharge.
110
100
90 Profondeur des
cycles de décharge
80
100% 50% 30%
70
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 Nombre de cycles
219
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Dans une batterie, plusieurs éléments sont placés en série pour obtenir la tension voulue. Malgré les
précautions des constructeurs, il se pose le problème de la dispersion des caractéristiques des différents
éléments. Si les éléments ne sont pas homogènes, la répartition de la tension idéale de la batterie ne se
répartira pas de façon égale, il en sera de même pour l’énergie. Des éléments peuvent se trouver soumis à
des conditions qui vont conduire à leur vieillissement précoce qui augmente généralement le déséquilibre
(emballement) et conduit à la défaillance de celui-ci.
Les phénomènes les plus observables sont le retournement de la tension d’un élément qui se
polarise en sens inverse des autres ou une très forte impédance de l’accumulateur qui peut aller jusqu’à la
coupure de la conduction électrique. Un symptôme de ces dysfonctionnements et une tension en circuit
ouvert faible et un échauffement anormal de la batterie.
220
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Bibliographie du chapitre
[ABD85] ABDELKAB B.
Etude préliminaire d’un alliage de PbCa0,06% destiné à la fabrication des plaques négatives des accumulateurs au
plomb
Mémoire de DEA Université de NANCY I, Sciences et génie des matériaux, 1985
[BAL97] BLAIR T.
Battery Making - Crystal hold, the key for perfect pastes
Batteries Internationnal, Janvier 1997, p. 37-42
[BAR94] BARNES S.
Thermal management for hybrid electric vehicle VLRA batteries
EVS-12 Symposium, december 1994, Anaheim USA
[BEC74] BECK F.
Elektroorganische Chemie, Grundlagen und Anwendungen
Verlag Chemie, Weinheim, 1974
[BER94] BERNDT D.
Double acting vent valve for VRLA batteries
Batteries International, Janvier 1994, p.86-87
[BIS92] BISCAGLIA S.
Modélisation de la phase de décharge des accumulateurs plomb, application à la mesure de l’état de charge
Thèse de doctorat, ENSM Paris, 92ENMP0309, Electrotechnique, 1992
[BRO90] BRONOEL G.
Les accumulateurs électrochimiques : progrès et tendances
Rhone Poulenc, L’actualité chimique, N°3, mai 1990, issn 0151-9093
221
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
[CHR93] CHRAA A.
Etude des processus d’oxydo-réduction intervenant dans les plaques anodique
Thèse de doctorat,PARIS 6, 93PA066532, 1993
[FED97] FEDER D.
Variation in gassing rates of VLRA
Batterie International, Janvier 1997, p.62-66
Report of the 18th Intelec meeting, Boston, October 1996
[GLA94] GLASER S.
The fuel cell challenge shapes up
Batteries international, October 1996
[HLA79] HLADIK J.
Accumulateur électriques
Paris, Presse universitaire, collection que sais-je,1979
[JON93] JONES R.
Bringing Nickel-Hydrogen Donwn to earth
Batteries Internationnal Avril 1993
222
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[LIN81] LINDEN D.
HANDBOOK OF BATTERIES AND FUEL CELLS
McGraw-Hill, New York
[NEW91] NEWMAN J.
Electrochemical systems
Prntice Hall, Englewood Cliffs, 1991, 2nd Edition
[SZA96] SWAKACS B.
Let’s learn about...battery finishing
Batteries International, January 1996, p. 100-101
[WHI96] WHITEHEAD M.
Battery Science - The state we’re in
Batteries International, Avril 1996, p 45-49
223
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
[ZUM94] ZUMWINKEL K.
German connections behind EFL’s Zn-air
Batteries international, October 1994
224
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Cette technique mise au point en 1907 par Julius TAFEL est utilisée pour comparer l’efficacité des
électrodes. Elle consiste à mesurer les différences de potentiel de l’anode et de la cathode de la batterie par
rapport à une électrode de référence la plus stable possible. La meilleure référence et la plus pure est
l’électrode à hydrogène constituée d’un disque de platine contenu dans un récipient en verre comme sur la
figure suivante. Le dégagement d’hydrogène force le liquide vers l’extérieur jusqu’à l’équilibre où le disque
de platine est exposé moitié à l’hydrogène, moitié à l’électrolyte.
V V
H2
H2
Electrode
possitive Electrode
négative
Electrolyte Electrode de
référence
En général, la troisième électrode est du type métal/métal en utilisant des métaux les plus purs
possible (argent, cadmium et mercure). La plus utilisée pour la recherche sur la batterie au plomb est
l’électrode en cadmium (Cd→Cd2++2e-, E0=0,403V), mais celle-ci souffre d’une dérive lors de son
utilisation due à la réaction de celle-ci avec l’acide sulfurique qui cause une dissolution du cadmium dans
l’électrolyte. Mais l’électrode la plus précise est l’électrode mercure/sulfate de mercure ou le sulfate est
saturé en acide sulfurique. Elle offre l’avantage d’ajuster la concentration de son électrolyte avec celui de la
batterie lors des variations de concentration (charge et décharge).
La zone 1 du diagramme utilise l’électrode de référence. La tension de polarisation des électrodes est tracée
en fonction du logarithme de courant appliqué. La contribution de TAFEL a été de découvrir que la
polarisation d’une électrode fait apparaître une droite caractérisée par la pente de TAFEL. Toutes les
polarisations partent de zéro et sont positives ou négatives en fonction du sens du courant. La convention est
de tracer la polarisation positive vers le haut et la polarisation négative vers le bas. L’addition algébrique des
valeurs de polarisation négative et positive donne une tension de polarisation globale de l’élément. Cette
chute de tension additionnée à la tension en circuit ouvert donne la tension aux bornes de l’élément (zone 2).
225
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
Polarisation positive
Zone 2
Tension de
Chute de tension due à la
l’élément Tension a circuit polarisation des électrodes
ouvert V1+V2
Polarisation positive
Potentiel de Zone 1
référence (0)
Polarisation
négative
Log de I
Cette technique est applicable pour l’étude de la polarisation des électrodes utilisées en floating ou
en stockage prolongé.
[BRE96] BRECHT N.
Battery Science - Glowing references
11 Annual Battery conference, Long Beach, 1996
226
Le stockage de l’énergie : l’accumulateur électrochimique
227