Genou
Genou
Genou
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J.L. KUNTZ
OBJECTIFS
1° Les caractéristiques des douleurs dans l’arthrose fémoro-tibiale ; notion de genu varum,
genu valgum ; les radiographies utiles.
La gonarthrose est la localisation arthrosique la plus fréquente (trois fois plus fréquente que
coxarthrose).
La fréquence radiologique est de l'ordre de 40 % au-delà de 70 ans, mais elle est supérieure à
la fréquence clinique (toutes les arthroses radiologiques ne sont pas symptomatiques). Les
lésions anatomiques des cartilages du genou sont par contre beaucoup plus fréquentes (de
l'ordre de 70 % à 70 ans).
A. CLASSIFICATION ANATOMIQUE
Il faut distinguer :
- la gonarthrose fémoro-tibiale qui peut être globale, externe (latérale) ou interne (médiale).
- l'arthrose fémoro-patellaire qui peut être globale, interne et le plus souvent externe.
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B. L'ARTHROSE FEMORO-TIBIALE
1. Terrain
La gonarthrose fémoro-tibiale est plus fréquente dans le sexe féminin, en particulier sur un
terrain de surcharge pondérale et d'insuffisance veineuse chronique.
2. Clinique
- douleur à la palpation de l'interligne sur un genou fléchi soit médial, soit latéral, soit les
deux
- limitation articulaire pouvant porter sur la flexion, mais plus souvent sur l'extension, avec
possible déficit d’extension passive et active (genu flexum).
- éventuel épanchement articulaire (hydarthrose) entraînant augmentation du volume du
genou, traduit par l'existence d'un choc rotulien. En cas de d'hydarthrose sur gonarthrose, il
n'y a pas de signe inflammatoire (pas d'augmentation de la chaleur locale), le liquide
ponctionné est de type mécanique c'est à dire pauvre en cellules et en polynucléaires (moins
que 2000 cellules/mm3, moins de 50 % de PN).
- éventuellement désaxation soit en genu varum (jambe en dedans) associée à une arthrose
fémoro-tibiale médiale ; soit genu valgum (jambe en-dehors) associé à une gonarthrose
fémoro-tibiale latérale
- éventuellement laxité latérale à tester sur un genou en extension.
Elle est caractérisée par une modification des douleurs qui deviennent plus ou moins
permanentes, mal calmées par le repos ; un épanchement articulaire avec signes
inflammatoires discrets (légère augmentation de la chaleur locale), mais l'épanchement reste
mécanique à l'analyse cytologique. Les poussées d'arthrose congestive correspondent à une
irritation synoviale en réaction à la libération de fragments cartilagineux, ce qui entraîne une
activation du processus d'arthrose avec risque de chondrolyse accentuée lors de ces périodes
congestives.
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4. Diagnostic radiologique
Mise en évidence des signes habituels d'arthrose, c'est à dire pincement de l'interligne,
condensation sous-chondrale, ostéophytes, géodes sous-chondrales. Signes pouvant concerner
l'ensemble de l'articulation fémoro-tibiale, soit uniquement la fémoro-tibiale médiale, soit la
fémoro-tibiale latérale.
Clichés à demander :
pour diagnostiquer précocement l'arthrose débutante sous forme d'un pincement discret de
l'interligne articulaire, il faut demander :
- cliché comparatif de face des deux genoux en position debout (la mise en charge peut faire
apparaître un pincement articulaire ou une désaxation)
- le cliché en schuss (30° de flexion) explore plus particulièrement la zone portante des
condyles (donc la zone la plus exposée).
- le cliché de profil est moins utile.
- dans certains cas, une téléradiographie (radiographie prenant l'ensemble des membres
inférieurs en charge, permettant d'étudier l'axe mécanique des membres inférieurs).
5. Evolution
L'évolution de la gonarthrose se fait vers une aggravation lente, avec périodes de poussée
douloureuse.
En moyenne, la perte de l'interligne articulaire est de 0,2 mm par an, avec de très grandes
variations individuelles.
6. Formes cliniques
L'axe mécanique des membres inférieurs (en téléradiographie) : le tracé du centre de la tête du
fémur au milieu de la cheville doit passer entre les deux épines tibiales.
En cas de genu varum (jambe en-dedans, membres inférieurs en O), l'axe mécanique des
membres inférieurs passe en-dedans du genou, entraîne donc une hyperpression du
compartiment fémoro-tibial médial, et une arthrose fémoro-tibiale médiale.
En cas de genu valgum (jambe en-dehors, membres inférieurs en X), l'axe mécanique du
membre inférieur passe en-dehors du genou, entraîne donc une hyperpression du
compartiment fémoro-tibial latéral, et une arthrose fémoro-tibiale latérale.
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Le genu varum ou le genu valgum constitutionnels entraînent une arthrose secondaire. Mais
en présence d'une arthrose localisée à l'un des compartiments fémoro-tibiaux, il est
quelquefois difficile de dire si la déviation axiale est primitive ou secondaire à l'arthrose.
c) Arthrose et ostéochondromatose
2. Bilan radiographique
Les radiographies visent à explorer la course de la rotule dans la gorge trochléenne lors de la
flexion du genou.
Les incidences les plus intéressantes sont les incidences axiales (défilé rotulien) réalisées à
30° de flexion.
L'articulation fémoro-rotulienne est également bien analysée sur les clichés de profil.
Pour explorer les premiers degrés de flexion, le scanner est plus intéressant.
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L'examen radiographique vise à mettre en évidence des signes d'atteinte du cartilage fémoro-
patellaire sous forme d'un pincement débutant de l'interligne (global, interne ou
habituellement externe).
Il cherche également à vérifier la bonne position de la rotule (la crête de la rotule doit
coïncider avec le fond de gorge trochléenne) et l'absence de dysplasie fémoro-patellaire :
rotule trop plate = angle rotulien supérieur à 140° ; gorge trochléenne pas assez profonde
(angle trochléen supérieur à 140°, berge externe de la trochlée dépassant la berge interne de
moins de 5 mm).
a) La chondropathie rotulienne
En général post-traumatique
Affecte souvent les sujets jeunes de moins de 40 ans.
L'évolution est variable, soit apparition progressive d'une arthrose fémoro-patellaire, soit
stabilisation et régression des douleurs.
Le diagnostic de chondropathie est permis par l'examen clinique (signes rotuliens positifs).
Pour visualiser les lésions, on recourt exceptionnellement à un arthro-scanner.
La tendance naturelle est à la déviation latérale de la rotule. Cela est dû à la position externe
de la tubérosité tibiale antérieure, de sorte que le quadriceps et le tendon rotulien (avec son
insertion sur la tubérosité) forment un angle ouvert vers l'extérieur (angle Q). Cette tendance à
la déviation externe peut être accentuée soit par une malformation osseuse (rotule trop plate,
trochlée pas assez profonde, situation trop externe de la tubérosité tibiale antérieure), soit par
un déséquilibre musculaire (insuffisance des muscles internes comme le vaste interne par
rapport aux muscles externes).
- l'hyperpression rotulienne latérale ; sur les radiographies, la rotule est en place, mais on peut
trouver un début de pincement de l'interligne articulaire externe, une condensation sous-
chondrale (traduisant l'hyperpression), éventuellement une convergence des berges de
l'interligne externe.
- la subluxation rotulienne latérale où la crête rotulienne est décentrée par rapport au fond de
la gorge trochléenne ;
- la luxation externe de la rotule (rotule complètement en-dehors de la trochlée) qui peut être
récidivante, ou permanente.
c) L'arthrose fémoro-patellaire
Se voit plus particulièrement chez la femme au-delà de 40 ans, ou dans les suites d'une
chondropathie traumatique ou d'une instabilité rotulienne.
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L'arthrose fémoro-patellaire peut être isolée ou associée à une arthrose fémoro-tibiale.
Elle est le plus souvent latérale..
Du point de vue clinique, on trouve les différents éléments du syndrome rotulien. La
radiographie visualise les signes d'arthrose habituels.
- Arthrites (synovite)
- La synovite villo-nodulaire est caractérisée par une prolifération synoviale riche en pigments
d'hémosidérine ; le liquide articulaire a un aspect hémorragique ; la radiographie est normale
ou visualise des géodes en communication avec l'articulation ; le diagnostic est assuré par une
biopsie synoviale, de préférence par voie arthroscopique. L’IRM montre des images
évocatrices (plages d’hyposignal en T1 et T2 dues aux dépôts de pigments ferriques).
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A la radiographie, déminéralisation inhomogène mouchetée étendue à l'ensemble du genou ;
pas de pincement de l'interligne articulaire. Mais cette déminéralisation n'apparaît qu'après
quelques semaines d'évolution.
Ostéonécrose
L'ostéonécrose affecte surtout le condyle médial du genou.
Elle survient chez le sujet âgé, surtout en cas d'existence d'un genu varum ; chez les patients
plus jeunes, la corticothérapie est le principal facteur étiologique.
Douleurs souvent très vives localisées à la partie médiale du genou ; douleurs réveillées par la
palpation et la percussion du condyle médial.
La radiographie est normale en début d'évolution. Lorsque l'ostéonécrose est évoluée : image
d'aplatissement et de décroché du contour condylien, zone de condensation dans le condyle
délimitant le séquestre osseux.
Lorsque la radiographie n'est pas déterminante et que l'examen clinique oriente vers un
problème osseux, l'IRM est le meilleur examen permettant le diagnostic d'ostéonécrose (signe
du liseré permettant le diagnostic différentiel avec algodystrophie et fissures intra-osseuses).
A la scintigraphie osseuse, hyperfixation intense, localisée, non spécifique.
Absence de signes radiologiques en début d'évolution. Le diagnostic peut être fait à ce stade
par scintigraphie osseuse ou IRM si l'examen clinique oriente vers un problème osseux.
Tumeurs osseuses
Les tumeurs osseuses siègent souvent au voisinage du genou.
Il peut s'agir de tumeurs bénignes (par exemple ostéome ostéoide) ou de tumeurs malignes
(par exemple ostéosarcome).
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Ostéïtes
Chez l'enfant l'ostéomyélite aiguë touche volontiers l'extrémité supérieure du tibia, si la
palpation est en faveur d'une douleur d'origine osseuse à ce niveau, c'est le premier diagnostic
à retenir chez l'enfant.
Les douleurs par tendinopathies se traduisent par un point douloureux local, des douleurs à la
mise en tension contrariée (test isométrique positif).
Lorsque la douleur siège sur l'insertion tibiale du tendon rotulien, se méfier d'une
enthésite dans le cadre d'une spondylarthropathie inflammatoire ; chez l'enfant, il s'agit plus
probablement d'une ostéochondrose (maladie d'Osgood Schlatter).
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genou ; l'hygroma pré-rotulien est très souvent infecté. Ces bursites infectieuses
(staphylocoque = germe habituel) entraînent douleurs et rougeur locale parfois extensive, à
distinguer d'une arthrite du genou où l'épanchement est intra-articulaire.
- Le kyste poplitée est développé à partir d'une bourse séreuse physiologique à la partie
postérieure du genou, en communication avec l'articulation. De ce fait, le kyste poplitée
traduit en fait une arthropathie du genou, à préciser par d'autres investigations. Il peut se
compliquer d'une rupture qui va se traduire par un tableau de pseudo-phlébite : douleurs et
gonflement du mollet, signe de Homans positif. L'échographie est l'examen essentiel pour
éliminer une thrombose veineuse et rechercher des signes en faveur d'une rupture (image de
diffusion liquidienne dans les muscles du mollet).
Remarques
L'hygroma pré-rotulien peut être le siège de calcifications chroniques, non douloureuses
(« pierres de piété »)
- Toute pathologie coxo-fémorale peut se traduire par des douleurs isolées du genou.
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GENOU DOULOUREUX
RECONNAITRE L'EPANCHEMENT
- gonflement de l'articulation
- recherche du choc rotulien : cette manoeuvre consiste à refouler avec la main le
liquide articulaire contenu dans le cul-de-sac sous-quadricipital et les culs-de-sac
latéraux sous la rotule, d'appuyer avec l'index sur la rotule avec recherche d'un signe
du glaçon (la rotule flotte sur le liquide articulaire) et d'un choc rotulien (appui plus
accentué, mettant en contact la face postérieure de la rotule avec la trochlée).
Remarque
Lorsque le liquide est très trouble, puriforme, contenant un grand nombre de cellules
(plus que 50 000), surtout s'il existe des leucocytes altérés, le diagnostic d'arthrite
septique est très probable (confirmation par examen bactériologique).
SITUATION N° 1
Genou d'aspect inflammatoire, liquide inflammatoire, syndrome inflammatoire
biologique = arthrite.
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Trois causes possibles :
arthrite septique, arthrite micro-cristalline, arthrite rhumatismale.
Ψ Arthrite septique
Le diagnostic d'arthrite septique est le plus urgent. Un diagnostic tardif met en cause
l'avenir fonctionnel de l'articulation, parfois la vie du patient. Ce diagnostic est donc à
évoquer a priori et de façon systématique.
Arguments cliniques :
fièvre (non spécifique), frissons très évocateurs ; existence d'un foyer
infectieux, cutané, ORL, pulmonaire, urinaire... ; notion d'un geste invasif (ponction,
biopsie, injection intra-articulaire)
Arguments biologiques :
liquide trouble contenant généralement plus que 20 000 cellules/mm3 (la valeur
de 100 000 cellules/mm3 est pathognomique d'une arthrite septique), leucocytes
altérés ; l'étude bactériologique du liquide permettant l'isolement du germe.
Ψ Arthrite micro-cristalline
La localisation au genou est très fréquente.
Lorsque l'atteinte du genou est isolée (monoarthrite), les hypothèses envisagées sont
multiples en fonction du contexte clinique.
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SITUATION N° 2
Genou d'aspect inflammatoire, pas de syndrome inflammatoire.
SITUATION N° 3
Genou non inflammatoire, liquide mécanique, pas de syndrome inflammatoire =
pathologie articulaire du genou .
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STRATEGIE D'EXPLORATION D'UNE DOULEUR
DU GENOU
DOULEUR DU GENOU
Question 1
Question 2
Exceptions : - hémarthrose
- algodystrophie
- poussée congestive d'arthrose
Arthrite 1) septique ?
2) microcristalline ?
3) rhumatismale ?
Question 3
Clinique
douleur locale + test isométrique
bord supérieur rotule
pointe de la rotule
tubérosité tibiale antérieure
corps du tendon rotulien
patte d'oie
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l' "essuie-glace"
biceps/poplitée
Question 4
palpation
PERCUSSION ++
(condyle, plateau tibial)
Les diagnostics
- ostéonécrose
- algodystrophie partielle
- fracture de fatigue
- fracture par insuffisance osseuse
- tumeur osseuse
La stratégie d'imagerie
- radio
- scintigraphie
- IRM
Question 5
Question 6
Interligne FEMORO-TIBIAL
- l'ARTHROSE fémoro-tibiale
les radiographies utiles
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Question 7
LAXITE ANTERO-POSTERIEURE
ligaments croisés
Situation 1
La radiographie est parlante
exemples : ostéochondrite disséquante
ostéochondromatose
Situation 2
La radiographie reste muette
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