Fracture Du Diaphyse Del'humerus

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DR. BENSEMICHA.K.

FRACTURE DE LA DIAPHYSE HUMERALE

1. DEFINITION :

Ce sont toutes les fractures dont le trait siège en haut entre le muscle grand
pectoral (M. pectoralis major) et en bas la ligne transversale passant à 04 travers
de doigts au-dessus de l’interligne articulaire du coude chez l’adulte qui
représente l’insertion distale du muscle brachial antérieur (M. brachialis).

2. RAPPEL ANATOMIQUE :

A. Vascularisation : 02 systèmes principaux


1. Un système nourricier : avec une artère principale qui aborde l’os a la
partie moyenne de sa corticale interne et se divise en 02 branches.
- une branche ascendante
- une branche descendante

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2. un système périosté :

Riche en artères dans la moitie sup et ¼ inf de la diaphyse.


Très développé chez l’enfant.

B. ANATOMIE ET RAPPORT DU NERF RADIAL ET DE LA


DIAPHYSE :
Le nerf radial croise la diaphyse humérale de dedans en dehors et de haut en bas,
chemine le long de son trajet dans la gouttière radiale de l’humérus, il est en
contact de l’os et particulièrement vulnérable

3. ANATOMO-PATHOLOGIE

A. Mécanisme :
1. Traumatisme Direct :
Traumatisme violent responsable de fracture transversale plus ou moins
comminutive

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2. traumatisme indirect:
•Soit par mécanisme de torsion; responsable de fracture spiroïde avec parfois un
3e fragment en aile de papillon
• Soit par mécanisme de flexion : après une chute sur l’avant-bras ou le coude
responsable d’un trait transversal ou oblique court.

B. Le trait de fracture :
Il peut être :- transversal simple ou comminutif
- oblique : long ou court
- spiroïde souvent associée à un 3e fragment en aile de papillon
- complexe.

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C. Le déplacement :

•Il est quasiment constant, et complexe, associant (une transversalité,


chevauchement, rotation...)

- translation

- chevauchement

- rotation

- décalage

- flessum

- recurvatum

4. DIAGNOSTIC :

4.1 CLINIQUE :
➢ Signes fonctionnels : l'impotence fonctionnelle du bras est
totale, le patient soutient son bras avec le membre sain.

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➢ Signes physiques : la déformation est évidente, l'hématome
parfois important. Le pouls radial est recherché.

4.2 BILAN NEUROLOGIQUE :


La recherche d'un traumatisme du nerf radial est capitale. En effet, celui-ci a un
contact direct avec la face postérieure de la diaphyse humérale, dans la gouttière
de torsion.
Il peut être lésé soit initialement au cours du traumatisme, soit secondairement
après chirurgie ou par inclusion dans le cal de consolidation de la fracture.
Il est donc important d'effectuer un examen initial rigoureux, mais aussi une
surveillance tout au long de la consolidation.

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➢ Les troubles moteurs dominent le tableau :
▪ le poignet chute en flexion palmaire avec impossibilité
d’extension (relever le poignet en flexion dorsale) =
attitude de la main en col de cygne (paralysie des radiaux
et du cubital postérieur).
▪ rétro pulsion du pouce impossible (paralysie du long
extenseur du pouce).

▪ extension des premières phalanges impossible, le poignet


étant maintenu en extension

➢ Les troubles sensitifs se situent au niveau de la face dorsale de la première


commissure.

4.3 RADIOGRAPHIE :
Le bilan radiographique comporte :
▪ un humérus de face et de profil,
▪ un coude de face et de profil,
▪ une épaule de face.
Il permet de visualiser le trait de fracture, son déplacement et les lésions osseuses
associées.

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5. EVOLUTION :

A. Favorable : en absence de complications l’évolution est


habituellement simple, vers la consolidation en 6 -8 semaines avec une
bonne rééducation (trt orthopédique)

06e semaines pour les Fr oblique ou spiroïde

08e semaines pour les Fr transversales

B. COMPLICATIONS

1.IMMEDIATES : recherchées dès l’arrive du blessé

•vasculaires : exceptionnelle

•cutanées : ouverture du foyer expose à l’infection et a l’ostéite


•paralysie radiale

2.COMPLICATIONS SECONDAIRE :

Paralysie radiale ii aire : englobement du nerf par le cal, élongation du nerf


par le cal, blessure per opératoire.

Déplacement secondaire surtout après un trt orthopédique

Infection post op : grave car elle expose à l’ostéite

3.COMPLICATIONS TARDIVES :

PSEUDARTHROSE : c’est la non consolidation après un délai de plus de


02 mois et 1/2.

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CAL VICIEUX : se voit en principe après un trt orthopédique

- un raccourcissement inf à 4 cm et bien toléré

- un cal vicieux angulaire : corrige si >20°

- les cals vicieux en décalage (interne surtout) sont très mal tolérés.

RAIDEURS : elles touchent l’épaule et le coude et sont la conséquence


d’une immobilisation prolongée on absence de rééducation

6 .TRAITEMENT :

A/ BUTS :
1. Obtenir une consolidation certaine de la fracture.

2. Obtenir une récupération fonctionnelle intégrale.

3. Traiter les complications.

4. Avoir un membre mobile et indolore

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B/ METHODES :

B. 1 TRAITEMENT ORTHOPEDIQUE :

➢ dujarier avec attelle plâtrée directionnelle : une attelle plâtrée


babp prenant le coude à angle droit et s’étendant jusqu'a la
metacarpo- phalangienne, elle est mise en place sur la face
postérieure du membre, immobilisant le foyer de fracture, un
coussin d’abduction place sous l’aisselle pour diminuer le risque de
capsulite rétractile de la scapulo –humérale, et de macération
cutanée.
➢ PLATRE PENDANT DE CALDWELL
Le plâtre pendant permet une réduction progressive de la fracture et maintient
cette réduction par son simple poids en position debout.
En position couchée, il est possible d'appliquer une traction dans l'axe de
l'humérus sur le plan du lit, par l'intermédiaire d'une ficelle. Le plâtre devient un
plâtre tirant.
La consolidation est acquise entre 45 et 60 jours. Le plâtre ne doit pas
nécessairement envelopper la fracture car il n'agit que par son poids.

Plâtre pendant

➢ PLATRE THORACO – BRACHIAL : S/AG ou non


Les positions articulaires doivent être les positions de fonction :
• Epaule : abduction de 60°, antépulsion de 30 °, rotation nulle ou
externe de 20°.
• Coude fléchi à 90°
• Poignet : extension à 30°
• Le pli du coude sera protégé avec du coton cardé pour éviter une
compression des vaisseaux

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B.2 TRAITEMENT CHIRURGICAL :
L'ostéosynthèse peut être :
▪ Une plaque vissée : le risque majeur est ici le traumatisme
iatrogène du nerf radial,
▪ un embrochage,
▪ un clou centromédullaire.
En cas de fracture transversale ou oblique courte, il est possible de réaliser un
embrochage ascendant par 2 broches pénétrant les massifs épitrochléens et
épicondyliens. Cela a l'avantage de ne pas aborder le foyer de fracture, de
permettre une mobilisation rapide du coude et de l'épaule.

Embrochage Enclouage

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7. CONCLUSION :

Les fractures de l’humérus sont très fréquentes et résultent en général d’un


traumatisme à haute énergie
La complication neurologique représente l’élément d’aggravation et prend le
dessus par rapport à la fracture
Le traitement orthopédique est tenté à chaque fois que possible
Le traitement chirurgical à ciel ouvert permet une réduction anatomique au prix
d’un dépériostage et risque de PSD
Le traitement chirurgical à foyer fermé est le traitement de choix quand il est
possible
La lésion neurologique initiale impose un traitement chirurgical à ciel ouvert
afin de poser le diagnostic de la lésion et la réparer éventuellement

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