CHEM - TD 3.1 - Pont Mixte Isostatique - Sujet - VA

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Ponts métalliques et mixtes

TD 3 – PONT MIXTE ISOSTATIQUE

1. SUJET
L’objet de cette application est de justifier les sections d’un pont mixte isostatique, qui a l’intérêt de ne
présenter que des sections soumises à un moment fléchissant positif.
Dans ce cas de figure, les sollicitations sont indépendantes de la loi de variation d’inertie des poutres
et la dalle est entièrement comprimée.
On déterminera plus particulièrement :
− La largeur participante de la dalle
− Les caractéristiques mécaniques d’une section mixte acier-béton
− La classe de la section
− La justification vis-à-vis des ELS de la section à mi-portée (calcul élastique)
− La justification vis-à-vis des ELU de la section à mi-portée (calcul plastique)
− La justification vis-à-vis des efforts tranchant de la section sur appui

2. CARACTERISTIQUES DE L’OUVRAGE A ETUDIER

2.1. Description de la structure


Le tablier de l’ouvrage est une structure de type bipoutre mixte acier-béton isostatique de 75 m de
portée.
Il se compose d’une dalle de 10,80 m de largeur et d’épaisseur variant de 0,22 m sur les bords à
0,30 m au niveau des poutres puis à 0,2775 m dans l’axe de l’ouvrage.
Elle est portée par une structure métallique composée de 2 poutres en acier de 3 m de hauteur,
entretoisées tous les 7 m environ par des profilés de type HEA 600.

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2.2. Répartition des matières

2.3. Construction
La charpente métallique est mise en place sur la brèche par lancement.
La dalle sera coulée sur un cintre mobile s’appuyant sur la charpente métallique, par 5 plots de
11,00 m de longueur, encadrés par 2 plots de 10,00 m, selon le scénario suivant :
Longueur 10.00 11.00 11.00 11.00 11.00 11.00 10.00
21.00

32.00

65.00

75.00
10.00

43.00

54.00
0.00

Plot 7 Plot 4 Plot 3 Plot 1 Plot 2 Plot 5 Plot 6

Pour le calcul, la dalle sera supposée coulée en une seule phase sur toute la longueur de l’ouvrage.

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3. CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX

3.1. Aciers laminés pour charpentes métalliques soudées


3
Masse volumique de l’acier : 7,850 t/m
3
Poids volumique de l'acier : 78,5 kN/m
Module d'élasticité longitudinal E = 210 000 MPa
Module d'élasticité transversal G = 81 000 MPa
-5
Coefficient de dilatation thermique de l'acier : 10 /°C
La contrainte normale de limite d'élasticité de l'acier est donnée ci-dessous en fonction de la nature de
l'acier et l'épaisseur des pièces :
Epaisseur 16 mm 30 mm 40 mm 63 mm 80 mm 100 mm 150 mm
Nuance S 355 K2 G3 S 355 N S 355 NL
fy (MPa) 355 345 345 335 325 315 295

3.2. Béton
Les bétons sont définis au sens des normes NF P 18-305 et NF EN 206-1.
On considère pour la dalle un béton de classe C35/45.
Masse volumique du béton armé : 2,5 t/m3
Poids volumique du béton armé : 25 kN/m3
Résistance caractéristique à la compression : fc28 = 35 MPa
Résistance caractéristique à la traction : ft28 = -2,70 MPa
Module d’élasticité à court terme : Eib = 34 077 MPa
-5
Coefficient de dilatation thermique du béton : 10 /°C

3.3. Armatures passives


Les armatures passives de la dalle et des appuis sont de nuance Fe E 500 (NF A 35-016)
Résistance caractéristique à la traction : fe = 500 MPa

4. CHARGEMENT
Les charges sont évaluées pour une seule poutre et la répartition transversale des charges prise en
compte.

4.1. Actions permanentes


Poids propre de la charpente :
Tronçon 1 : 12,8 kN/ml dans l’intervalle [0,00 m ; 22,50 m]
Tronçon 2 : 15,0 kN/ml dans l’intervalle [22,50 m ; 52,50 m]
Tronçon 3 : 12,8 kN/ml dans l’intervalle [52,50 m ; 75,00 m]
Ossature secondaire : 1,0 kN/ml dans l’intervalle [0,00 m ; 75,00 m]
Poids propre de la dalle :
Dalle (avec le coffrage) : 50,2 kN/ml dans l’intervalle [0,00 m ; 75,00 m]
Poids des superstructures et équipements :
Superstructures (moins le coffrage) : 13,5 kN/ml dans l’intervalle [0,00 m ; 75,00 m]
Retrait :
Retrait à court terme (à la mise en service) : ε cs (t ) = ε ca (t ) + ε cd (t ) = 5,52 ⋅10 −5 + 7,35 ⋅10 −5 = 1,29 ⋅10 −4

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Retrait à long terme (en fin de durée de vie) :
ε cs (∞ ) = ε ca (∞ ) + ε cd (∞ ) = 6,25 ⋅10 −5 + 1,77 ⋅10 −4 = 2,40 ⋅10−4
Fluage :
Coefficient d’équivalence à court terme : 6,16
Coefficients d’équivalence à long terme :
A la mise en service (140 jours) 4L t 0 (jours) 4(t0 ) 4 o (t0) 4 c(t,t 0) 4 t(t,t0) nL
Poids propre de la dalle 1.1 25 0.499 1.550 0.495 0.768 11.37
Superstructures 1.1 82 0.398 1.235 0.375 0.464 9.31
Retrait 0.55 1 0.909 2.824 0.527 1.489 11.21

A la fin de durée de vie (infini) 4L t 0 (jours) 4(t0 ) 4 o (t0) 4 c(t,t 0) 4 t(t,t0) nL


Poids propre de la dalle 1.1 25 0.499 1.550 1.000 1.550 16.67
Superstructures 1.1 82 0.398 1.235 1.000 1.235 14.54
Retrait 0.55 1 0.909 2.824 1.000 2.824 15.73

4.2. Actions variables


Charges d’exploitation :
Charge UDL : 20,3 kN/ml
Charge Trottoir : 4,6 kN/ml
Charge TS : 2 charges de 296,25 kN espacées de 1,20 m.
Action thermique :
Gradient thermique uniforme de ± 10°C entre le béton et l’acier.
L

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TD 3 – PONT MIXTE ISOSTATIQUE

1. CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES SECTIONS MIXTES 2


1.1. Largeur participante de la dalle 2
1.2. Caractéristiques homogénéisées 3
1.2.1. COEFFICIENT D'EQUIVALENCE 3
1.2.2. HOMOGENEISATION DES SECTIONS MIXTES 3
1.2.3. CALCUL PRATIQUE DES CARACTERISTIQUES HOMOGENEISEES D’UNE SECTION MIXTE 3
2. CALCUL DES CONTRAINTES DANS UNE SECTION MIXTE ACIER-BETON 4
2.1. Contraintes dues aux charges extérieures 4
2.2. Contraintes dues aux déformations internes 5
2.2.1. CONTRAINTES DUES AU RETRAIT 5
2.2.2. CONTRAINTES DUES AU GRADIENT THERMIQUE 7
2.3. Justification des contraintes normales 8
3. CALCUL DU MOMENT PLASTIQUE POSITIF D’UNE SECTION 9
4. JUSTIFICATION VIS-A-VIS DE L’EFFORT TRANCHANT 13
5. INTERACTION FLEXION ET EFFORT TRANCHANT 15

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1. CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES SECTIONS MIXTES
1.1. Largeur participante de la dalle
La largeur efficace de la dalle en béton est définie par l’article 5.4.1.2 de l’EN1994-2.
Pour une poutre maîtresse, dans une section donnée, la largeur efficace de la dalle est la somme de
trois termes :
beff = b0 + β1 be1 + β 2 be 2
b0 est l’entraxe des connecteurs latéraux que l’on considérera, en première approche, égale à la
largeur de la semelle supérieure moins 150 mm : b0 = bs − 0,150 m
bei est la valeur de la largeur efficace de la semelle en béton de chaque coté de l’âme, prise égale à
Le 8 sans toutefois être supérieure à la largeur géométrique bi de la dalle associée à la poutre
maîtresse.
L 
bei = Min e ; bi 
8 
Le est la distance entre les points de moment fléchissant nul.
Dans le cas d’une travée isostatique de portée L : Le = L
βi = 1 à mi-portée, on a alors beff = b0 + Σbei
 Le 
β i = Min 0,55 + 0,025 ; 1 au niveau des appuis.
 bei 

beff,1
beff,0 beff,0

L/4 L/2 L/4

Calcul de la largeur participante de la dalle – Cf. Petite classe

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1.2. Caractéristiques homogénéisées
1.2.1. Coefficient d'équivalence
Coefficient d'équivalence à court terme n0
6.16
Coefficients d'équivalence à long terme nL
A la mise en service (140 jours) 2L t 0 (jours) 2(t0 ) 2 o (t0) 2 c(t,t 0) 2 t(t,t0)
Poids propre de la dalle 1.1 25 0.499 1.550 0.495 0.768 11.37
Superstructures 1.1 106 0.379 1.176 0.262 0.308 8.25
Retrait 0.55 1 0.909 2.824 0.527 1.489 11.21

A la fin de durée de vie (infini) 2L t 0 (jours) 2(t0 ) 2 o (t0) 2 c(t,t 0) 2 t(t,t0)


Poids propre de la dalle 1.1 25 0.499 1.550 1.000 1.550 16.67
Superstructures 1.1 106 0.379 1.176 1.000 1.176 14.13
Retrait 0.55 1 0.909 2.824 1.000 2.824 15.73
Nota : Les coefficients 11,37 et 16,67 sont ceux à utiliser pour tous les plots, lorsque l’on tient compte
du phasage de réalisation de la dalle.
1.2.2. Homogénéisation des sections mixtes
On calcule une section mixte comme une section en acier, en considérant une section équivalente
pour le béton. Cette section équivalente est obtenue en divisant la section de béton Ab par le
coefficient d'équivalence n :
Ab
Section mixte : A = Aa +
n
Par rapport à une référence commune, on note za la position de l'axe neutre de la section d'acier, zb la
position de l'axe neutre de la dalle et zm la position de l'axe neutre de la section mixte. Ces valeurs
s'obtiennent par équilibre des moments statiques en divisant la section de la dalle en béton par n :
 Ab  Ab
 Aa + n  zm = Aa za + n zb
 
Ib Ab
Inertie mixte : I = Ia + Aa ( zm − za ) + ( zm − zb )
2 2
+
n n
Ia et Ib sont respectivement les inerties propres de la charpente métallique seule et de la dalle en
béton seule.
1.2.3. Calcul pratique des caractéristiques homogénéisées d’une section mixte
D’un point de vue pratique, on peut calculer les caractéristiques homogénéisées d’une section mixte
avec un tableur selon la méthode exposée dans la fiche 3.01 jointe à la fin du document.
La section est décomposée en autant de rectangles que nécessaire. En général 5 rectangles :
(Nota : Il convient d’arrondir les coefficients d’équivalence à 2 chiffres après la virgule)

Calcul des caractéristiques homogénéisées des sections T1 et T2 – Cf. Petite classe

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2. CALCUL DES CONTRAINTES DANS UNE SECTION MIXTE ACIER-BETON
Quelle que soit la classe d’une section, elle peut être justifiée par une analyse élastique [EN1994-2,
6.2.1.1(2)].
Le calcul peut-être fait à l’Etat Limite de Service et/ou à l’Etat Limite Ultime.

2.1. Contraintes dues aux charges extérieures


Les contraintes dans la section sont calculées en tenant compte du phasage de construction du
tablier. Pour cela il faut distinguer chaque cas de charge selon la section résistante de la section qui
évolue selon le coefficient d’équivalence acier-béton.
Ainsi on distinguera :
− Les charges appliquées avant la connexion effective de la dalle à la charpente métallique (c'est-à-
dire avant la prise du béton). La section résistante se compose alors de la charpente métallique
seule ( n = ∞ ). On l’appellera Etat 1. Les charges sont usuellement le poids propre de la charpente
métallique, le poids du coffrage et le poids propre du béton (mou) de la dalle.
Lorsque l’on tient compte du phasage de réalisation de la dalle, la section résistante des plots déjà
coulés est une section mixte avec un coefficient d’équivalence différé. Ce coefficient d’équivalence
est égal à 16,67 à long terme. Il est le même pour tous les plots déjà coulés.
− Les charges de longue durée d’application appliquées après la connexion de la dalle. La section
résistante se compose alors de la section mixte acier-béton avec un coefficient d’équivalence
différé. On l’appellera Etat 2. Les charges sont usuellement le poids des superstructures moins le
poids du coffrage (décoffrage). Le coefficient d’équivalence est égal à 14,54 à long terme.
− Les charges de courte durée d’application appliquées après la connexion de la dalle. La section
résistante se compose alors de la section mixte acier-béton avec un coefficient d’équivalence
instantané. On l’appellera Etat 3. Les charges sont usuellement les charges d’exploitation. Le
coefficient d’équivalence est égal à 6,16.
Pour chacune des phases, on calcule les sollicitations générées par chaque cas de charge selon le
schéma statique de la structure, puis les contraintes sur les fibres caractéristiques de la section, que
l’on repère par leur distance par rapport à la fibre inférieure de la section (axe ∆) :
− Fibre supérieure de la dalle en béton (Béton sup.)
− Lit supérieur des armatures passives de la dalle (A.P. sup.)
− Lit inférieur des armatures passives de la dalle (A.P. inf.)
− Fibre inférieure du renformis de la dalle en béton (Béton inf.)
− CdG de la semelle supérieure (Acier sup.)
− Fibre supérieure de l’âme de la section d’acier (Ame sup.)
− Fibre inférieure de l’âme de la section d’acier (Ame inf.)
− CdG de la semelle inférieure (Acier inf.)
Les contraintes normales sont égales à :
1 N M ⋅y
σ béton =  + 
n  Sn I n 

1  N M ⋅y
σ ap =  + 
nap  Sn I n 
N M⋅y
σ acier = +
Sn In
y représente la distance du centre de gravité de la section à la fibre considérée, comptée
positivement vers le haut.
n représente le coefficient d’équivalence acier – béton pour le cas de charge considéré.

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nap représente le coefficient d’équivalence acier – armatures passives. Par souci de simplification,
l'EN1994-2, 3.2(2) autorise l'utilisation de E s = Ea = 210 000 MPa soit nap = 1 .
S n et I n représentent respectivement la section et l’inertie homogénéisées de la section mixte acier –
béton avec le coefficient d’équivalence n du cas de charge considéré.
La contrainte finale sur une fibre d’ordonnée y est égale à la somme des contraintes calculées dans
chacun des états de la section :
σ total ( y ) = σ phase 1 ( y ) + σ phase 2 ( y ) + σ phase 3 ( y )
Lorsque le béton est comprimé sur toute la hauteur du hourdis, on tient compte de sa participation
dans la résistance de la section. Il convient alors de calculer les caractéristiques homogénéisées des
sections en fonction du coefficient d’équivalence n . Dans ce cas les armatures passives de la dalle
sont négligées pour le calcul des caractéristiques mécaniques de la section.
Lorsque le béton est tendu, la dalle est fissurée et il convient alors de calculer les contraintes de
toutes les phases « mixte » (i.e. phases 2 et 3) avec les caractéristiques d’une section mixte fissurée
se composant de la charpente métallique et des armatures passives de la dalle avec le coefficient
d’équivalence nap .
La dalle est considérée comme fissurée si au moins une fibre de la dalle a une contrainte totale
négative, calculée dans l’hypothèse d’une dalle non fissurée (i.e. avec béton participant).

2.2. Contraintes dues aux déformations internes


Les déformations internes sont celles provoquées par le retrait du béton ou un gradient thermique.
Ces déformations vont créer des efforts internes, dits « isostatiques », et provoquer une déformation
de la poutre. Ces deux actions généreront respectivement les Etat 4 et Etat 5
2.2.1. Contraintes dues au retrait
Dans une section mixte acier-béton, le béton de la dalle ne peut pas effectuer librement son retrait
puisqu’elle est liée rigidement à l’ossature métallique. Ce raccourcissement empêché du béton
engendre un état de contrainte interne dans la section mixte.
2.2.1.1 Notations
Ga centre de gravité de la section d’acier seule
Gb centre de gravité de la section béton seule
Gn centre de gravité de la section mixte acier-béton avec un coefficient d’équivalence n
Eb module d’élasticité du béton
Ea module d’élasticité de l’acier
n coefficient d’équivalence acier-béton
ε r raccourcissement relatif du béton (libre) du au retrait
Aa section d’acier seule
Ab section du béton seul
An section mixte acier-béton avec un coefficient d’équivalence n
2.2.1.2 Cas d’une section bissymétrique acier béton
La section étant bissymétrique, les centres de gravités Ga et Gb des sections acier et béton sont
confondus.
On désigne par ε r le raccourcissement relatif total du béton.
Le retrait du béton créé un effort normal N r tel que : N r = ε r ⋅ Eb ⋅ Ab

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Il s’applique au niveau du centre de gravité Gb de la section béton.
Si le béton était libre, le raccourcissement relatif serait de ε r . Or le béton est freiné par l’acier, il se
tend donc en subissant un allongement relatif ε b = ε r − ε . L’acier par contre subit un
raccourcissement relatif ε a = ε , il se comprime donc.
La contrainte de traction du le béton est : σ b = −(ε r − ε )Eb
La contrainte de compression de l’acier est : σ a = ε ⋅ Ea
La section est en équilibre sous l’action des forces internes qui se développent ; l’effort normal
résultant est donc nul :
N = N a + N b = Aa ⋅ σ a + Ab ⋅ σ b = Aa ⋅ ε ⋅ Ea − Ab ⋅ (ε r − ε ) ⋅ Eb = 0
Ab ⋅ Eb
La solution est : ε = ε r
Aa ⋅ Ea + Ab ⋅ Eb
Ea A εr A
Ainsi en posant : n = et An = Aa + b , on obtient : ε = = εr b
Eb n A
1+ n ⋅ a n ⋅ An
Ab
Ea
et : N r = ε r ⋅ Eb ⋅ Ab = ε r ⋅ ⋅ Ab
n
il vient :

σ b = −(ε r − ε ) ⋅ Eb = −ε r ⋅ Eb + ε ⋅ Eb = −
Nr 1 Nr
+ ⋅
Ab n An
Ab N
σ a = ε ⋅ Ea = ε r ⋅ ⋅ Ea = r
n ⋅ An An
La contrainte dans le béton résulte de deux actions :
− Celle d’un effort de traction N r ramenant la section de béton seule dans un état de déformation
nulle
− Celle d’un effort de compression N r agissant sur la section mixte acier-béton
La contrainte dans l’acier résulte de la seule action de l’effort de compression N r agissant sur la
section mixte acier-béton
2.2.1.3 Cas d’une poutre indépendante à section mixte acier béton
Les centres de gravité Ga et Gb de ne sont plus confondus. Il se créé donc dans la section mixte un
moment fléchissant isostatique de retrait M r tel que : M r = N r ⋅ b
Les efforts développés par ces deux sollicitations N r et M r étant des efforts internes, l’état de
contrainte dans la section génère des efforts résultants nuls.

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Après résolution du système on obtient :
Nr 1  Nr M r ⋅ y 
σ b (y) = − + ⋅ + 
Ab n  A I 
Nr M r ⋅ y
σ a (y) = +
A I
Dans le cas d’une poutre isostatique la poutre subit une déformation curviligne.
2.2.2. Contraintes dues au gradient thermique
2.2.2.1 Cas du gradient non linéaire vertical simplifié
La déformation des matériaux est égal à : ε θ = α T ∆θ
Pour les besoins du calcul des effets thermiques, il convient d’utiliser le coefficient de dilatation
thermique linéaire α T des matériaux du tablier. Pour les structures mixtes acier-béton, ce coefficient
de dilatation peut être considéré égal à α T = 10 ⋅10 −6 / °C pour les deux matériaux.
∆θ est le gradient de température.
h est l’épaisseur de la dalle en béton.
L’EN 1991.1.5 § 6.1.4.2. indique que pour les
ponts mixtes, la procédure simplifiée donnée ci-
dessus et fournissant les valeurs limites
supérieures des effets thermiques, peut être
utilisée. L’annexe nationale française prescrit que
seul le gradient thermique non-linéaire de la
procédure simplifiée est applicable.
Le calcul des contraintes internes se fait alors de la même manière que pour le retrait en considérant
toutefois le coefficient d’équivalence instantané 6,16.
2.2.2.2 Cas des autres gradients thermiques
(En cours de rédaction)

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2.3. Justification des contraintes normales
Les résultats sont présentés sous forme d’un tableau semblable à l’exemple donné ci-après :
Exemple :
Analyse élastique – Etat de contrainte dans la section à x = 22,50 m (Transition T1/T2) (ELS)

Il convient de vérifier que :


σ total ,béton (ELS ) ≤ 0,6 f ck
σ total ,béton (ELU ) ≤ f ck / 1,5
σ total ,acier (ELS ) ≤ f y quelle que soit la classe de la section
σ total ,acier (ELU ) ≤ f y si la section est de classe 3 ou 4
La vérification des armatures passives en compression peut être omise.

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Analyse élastique – Etat de contrainte dans la section à mi-travée (ELS) – Cf. Petite classe

3. CALCUL DU MOMENT PLASTIQUE POSITIF D’UNE SECTION


Ce chapitre ne concerne pas les sections soumises à un effort normal extérieur. Elles ne sont
sollicitées qu’en flexion positive c'est-à-dire que la fibre supérieure est comprimée.

1°) La section est décomposée en autant de rectangles que nécessaire. En général 5 rectangles :
− Rectangle 1 : Dalle en béton
− Rectangle 2 : Renformis en béton
− Rectangle 3 : Semelle supérieure de la poutre acier
− Rectangle 4 : Âme de la poutre acier
− Rectangle 5 : Semelle inférieure de la poutre acier
Nota : les aciers passifs de la dalle sont négligés puisqu’ils sont comprimés.
Chaque rectangle est défini par sa largeur b sa hauteur h et sa nature de matériau.
Exemple 1 :

2°) On définit les contraintes admissibles en compression et en traction de chaque rectangle :


Matériaux Compression Traction
Béton 0,85 f ck 0,85 f ck
0,85 f cd = = 0 MPa
γc 1,5
Armatures passives Armatures comprimées f sk f sk
négligées − f sd = − =−
γs 1,15
Acier de charpente f yk f yk f yk f yk
f yd = = − f yd = − =−
γ M0 1,0 γM0 1,0

Attention : la limite élastique dépend de la nuance de l’acier et de l’épaisseur de la tôle.


Exemple :

3°) On calcule les efforts de compression et de traction que peut supporter chaque rectangle
N c = b h σ c et N t = b h σ t

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Exemple :

4°) On calcule sur chacune des fibres séparant les différents rectangles, repérées par leur distance à
la fibre inférieure de la poutre, le cumul des efforts de compression agissant au-dessus de la fibre et le
cumul des efforts de traction agissant sous la fibre.
Exemple :

L’axe neutre est dans le rectangle pour lequel sur sa fibre supérieure ∑N ≤ ∑N c t et sur sa fibre
inférieure ∑N ≥ ∑Nc t .
On équilibre ainsi les efforts normaux internes, ce qui est normal puisqu’il n’y a pas d’effort normal
externe appliqué à la section.
Dans l’exemple, il s’agit de la semelle supérieure de la poutre.

La position de l’Axe Neutre Plastique (A.N.P.) est alors égale à : z ANP = zsup −
∑N − ∑ N c ,sup
( )
t , sup

b σc + σt
42,40 − 25,54
Dans l’exemple : z ANP = 1,630 − = 1,596 m
0,750 (335 + 335)
5°) On en déduit les hauteurs comprimées et tendues de chaque rectangle.
Les rectangles comprimés sont les rectangles situés au-dessus de l’axe neutre plastique, les
rectangles tendus sont situés au-dessous de l’axe neutre plastique.
Exemple :

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6°) On calcule les efforts de compression et de traction de chaque partie de la section.
N c = b hc σ c et N t = b ht σ t
Exemple :

On remarque que la somme des efforts de compression est bien égale à la somme des efforts de
traction.
7°) On calcule les bras de levier de chaque rectangle, distance entre l’axe neutre plastique (A.N.P.) et
le centre de gravité de la partie de rectangle comprimée ou tendue, en tenant compte de l’orientation
(positif vers le haut, négatif vers le bas).
Exemple :

8°) On calcule enfin la contribution de chaque rectangle au moment plastique positif (ou Moment
résistant ultime positif) de la section :
M pl > 0 = ∑ N c , i ⋅ zi − ∑ N t , i ⋅ zi
Exemple :

Le moment plastique positif (ou moment résistant ultime positif) est égal à : M pl > 0 = 41,84 MN .m .

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9°) La justification s’effectue en comparant le moment sollicitant ultime M su au moment résistant
plastique M ru = M pl > 0 .
Le moment sollicitant ultime est égal à la somme des moments ultimes (des forces extérieures) de
chaque phase :
M su = M ELU , Phase1 + M ELU , phase 2 + M ELU , phase 3
10°) Classe de la section
Dans l’exemple précédent :
− La semelle supérieure est connectée à la dalle en béton, elle est donc de classe 1.
− L’axe neutre plastique est situé dans la semelle supérieure, donc l’âme est entièrement tendue.
L’âme est de classe 1
− La semelle inférieure est tendue et est donc de classe 1.
La section est donc de classe 1 et peut être justifiée par un calcul plastique.

Exemple 2 :
Même section mais avec une dalle en béton de 1,80 m de largeur et une âme de 1,95 m de hauteur.
Nous obtenons :

− La semelle supérieure est connectée à la dalle en béton, elle est donc de classe 1.
− L’axe neutre plastique est situé dans l’âme.
Hauteur de l’âme : c = 1,950 m
Épaisseur de l’âme : t = 0,015 m
c 1,950
= = 130
t 0,015
0,467
Hauteur comprimée de l’âme : α ⋅ c = 0,467 m d’où α = = 0,239 ≤ 0,5
1,950
235
ε= = 0,814
355
c 1,950 36 ε 36 × 0,814
L’âme est de classe 1 si : = = 130 ≤ = = 122 Non vérifié
t 0,015 α 0,239
c 1,950 41,5 ε 41,5 × 0,814
L’âme est de classe 2 si : = = 130 ≤ = = 141 Vérifié
t 0,015 α 0,239
L’âme est de classe 2

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− La semelle inférieure est tendue et est donc de classe 1.
La section est donc de classe 2 et peut être justifiée par un calcul plastique.

Exemple 3 : Avec une hauteur d’âme de 2,40 m

− La semelle supérieure est connectée à la dalle en béton, elle est donc de classe 1.
− L’axe neutre plastique est situé dans l’âme.
Hauteur de l’âme : c = 2,400 m
Épaisseur de l’âme : t = 0,015 m
c 2,400
= = 160
t 0,015
0,692
Hauteur comprimée de l’âme : α ⋅ c = 0,692 m d’où α = = 0,288 ≤ 0,5
2,400
235
ε= = 0,814
355
c 36 ε 36 × 0,814
L’âme est de classe 1 si : = 160 ≤ = = 102 Non vérifié
t α 0,288
c 41,5 ε 41,5 × 0,814
L’âme est de classe 2 si : = 160 ≤ = = 117 Non Vérifié
t α 0,288
L’âme est de classe supérieure à 2
− La semelle inférieure est tendue et est donc de classe 1.
La section est donc de classe 3 ou 4 et doit être justifiée par un calcul élastique.

Analyse plastique de la section T1 – Cf. Petite classe


Analyse plastique de la section T2 – Cf. Petite classe

4. JUSTIFICATION VIS-A-VIS DE L’EFFORT TRANCHANT


Cette justification est faite à l’E.L.U.
1°) Quelle que soit la classe de la section mixte on doit vérifier VEd ≤ V pl ,a , Rd , où V pl ,a , Rd est la
résistance plastique à l’effort tranchant de la charpente métallique.
[EN1994-2, 6.2.2]
En l’absence de sollicitation de torsion, V pl ,a , Rd est égal à :
fy fy
V pl ,a , Rd = Av = Av
γ M0 3 3
où Av est l’aire de la charpente cisaillée par VEd , généralement l’âme de la poutre pondérée par un
facteur η (défini par l’annexe nationale) dépendant de la nuance de l’acier. Av = η hw t w
[EN1993-1-1, 6.2.6 (2) et (3)]
η fy
V pl , a , Rd = hw t w
γM0 3

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Les valeurs recommandées de η sont :
− η = 1,2 pour les nuances d’aciers jusqu’à S460 incluse
− η = 1,0 pour les nuances supérieures
[EN1993-1-5, 5.1 (2)]
γ M 0 = 1,0 , coefficient partiel de sécurité adoptée pour les éléments de charpente dans le cas d’une
plastification ou d’une instabilité locale.
hw 72
2°) Lorsque l’âme est élancée, c'est-à-dire lorsque son élancement est supérieur à ε pour une
tw η
31
âme non raidie ou ε kτ e pour une âme raidie, elle risque de voiler sous l’action de l’effort
η
tranchant VEd .
[EN1993-1-5, 5.1 (2)]
Les raidisseurs verticaux, au niveau des cadres d’entretoisement, qui bordent le panneau d’âme dans
lequel se situe la section, sont supposés rigides. Il sont espacés de a .
2
h  a
kτ = 5,34 + 4,00  w  lorsque ≥1 [EN1993-1-5, annexe A3]
 a  hw
2
h  a
kτ = 4,00 + 5,34  w  lorsque ≤1 [EN1993-1-5, annexe A3]
 a  hw
On doit alors aussi vérifier VEd ≤ Vb , Rd
où Vb , Rd est la résistance au voilement par cisaillement.
[EN1993-1-5, 5.5 (1)]
η f yw
Vb,Rd = Vbw,Rd + Vbf ,Rd ≤ hw t w
γ M1 3
[EN1993-1-5, 5.2 (1)]
γ M 1 = 1,1 , coefficient partiel de sécurité adoptée pour les éléments de charpente dans le cas d’une
instabilité d’élément.
Vbw, Rd représente la contribution de l’âme à la résistance au voilement par cisaillement.
χ w f yw
Vbw,Rd = hw t w [EN1993-1-5, 5.2 (1)]
γ M1 3
χ w se calcule à partir des paramètres suivants :
2
π 2 E  tw 
σE =  
12(1 − υ 2 )  hw 
τ cr = kτ σ E
f yw
λw =
τ cr 3
On en déduit χ w selon les expressions du tableau 5.1 de l’EN1993-1-5, 5.3.

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Sans précision particulière, nous considérerons à priori un montant d’extrémité non rigide.
Vbf , Rd représente la contribution des semelles à la résistance au voilement par cisaillement.
Bien que l’EN1993-1-5 propose une méthode pour la calculer, cette contribution est négligeable par
rapport à celle de l’âme pour les poutres traditionnelles d’ouvrage d’art.
Si elle est prise en compte, on doit s’assurer par ailleurs que les soudures à la jonction âme / semelles
sont capables de transférer l’effort tranchant.
[EN1993-1-5, 5.2 (2) et 9.3.5 (1)]
Enfin, on rappelle que la contribution de la dalle en béton armé est négligée dans la résistance
(plastique et au voilement) de la section mixte sous effort tranchant.
[EN1994-2, 6.2.2.2 (1) et 6.2.2.3 (2)]
Pour calculer Vbf , Rd , on calcule préalablement le moment résistant M f ,Rd des semelles seules qui est
calculé comme M pl ,Rd mais en négligeant l’âme de la poutre.

 1,6 b f t 2f f yf  b t2 f   M 
2

c = a  0,25 +  et Vbf ,Rd = f f yf 1 −  Ed   [EN1993-1-5, 5.4 (1)]
 t w hw2 f yw  c γ M1  M  
    f ,Rd  

5. INTERACTION FLEXION ET EFFORT TRANCHANT


( )
Lorsque VEd est supérieur à la moitié de VRd = Min Vb , Rd ; V pl ,a , Rd , VEd diminue la résistance à la
flexion. [EN1994-2, 6.2.2.4 (1)]
La diminution à prendre en compte dépend de la classe de la section :
− Pour les sections en I de classe 1 ou 2, la limite d’élasticité de l’aire cisaillée Av est réduite pour le
calcul du moment résistant plastique avant justification en flexion.
[EN1994-2, fig. 6.7]
Dans le calcul de M pl , Rd on ne tient pas compte du décalage de l’ANP introduit par la modification
des limites d’élasticité sur l’aire cisaillée Av .
[EN1994-2, 6.2.2.4 (4)]

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− Pour les sections en I de classe 3 ou 4, un critère d’interaction est défini :
 M f ,Rd 
η1 + 1 − ( )
 2 η3 − 1 ≤ 1
M pl ,Rd 
2


[EN1993-1-5, 7.1 (1)]
 M Ed M f , Rd 
Avec η1 = Max ;  et η 3 = VEd
M  Vbw, Rd
 pl , Rd M pl , Rd 
Le calcul de M pl , Rd sur une section comportant des éléments de classe 4, ne considère que les aires
efficaces des semelles mixtes ou non dues au traînage de cisaillement ainsi qu’au voilement si la
semelle est de classe 4. Même si l’âme est de classe 4, on conserve son aire brute.
M f , Rd est calculé avec les mêmes hypothèses que M pl , Rd mais en négligeant complètement l’aire de
l’âme.
[EN1994-2, 6.2.2.5 (2)]
hw
Ce critère d’interaction n’est pas à vérifier dans les sections situées à moins de d’un appui
2
comportant un raidisseur vertical.
[EN1993-1-5, 7.1 (2)]
Des facteurs réducteur de M pl , Rd et de M f , Rd sont également prévus si un effort normal N Ed est
présent. Les critères d’interaction précédents restent valables avec les valeurs réduites de M pl , Rd et
de M f , Rd .
[EN1993-1, 7.1 (4)]
Exemple :
Justification de la section d’abscisse x = 22,50 m (Transition T1/T2)

Justification de la section sur appui – Cf. Petite classe

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CARACTERISTIQUES HOMOGENEISEES
D’UNE SECTION MIXTE ACIER BETON

D’un point de vue pratique, on peut calculer les caractéristiques homogénéisées d’une section mixte
avec un tableur selon la méthode exposée ci-après :

La section est décomposée en autant de rectangles que nécessaire. En général 5 rectangles :


− Rectangle 1 : Dalle en béton
− Rectangle 2 : Renformis en béton
− Rectangle 3 : Semelle supérieure de la poutre acier
− Rectangle 4 : Âme de la poutre acier
− Rectangle 5 : Semelle inférieure de la poutre acier
Chaque rectangle est défini par sa largeur b sa hauteur h et la distance de son centre de gravité par
rapport à un axe ∆ situé conventionnellement au niveau de la fibre inférieure de la semelle inférieure
de la poutre métallique.
Pour tenir compte de l’homogénéisation du béton par rapport à l’acier, la largeur des rectangles en
béton sera divisée par le coefficient d’équivalence n considéré.
On établit alors sur une feuille « Excel » un tableau composé comme suit :
Distance Inertie Inertie
Inertie
N° Largeur Hauteur
CdG/ ∆
Section Moment statique
propre
Huyghens
I /∆

b1 × h1 b1 × h13
Dalle béton b1 n h1 z1 A1 = S1 = A1 × z1 A1 × z12 I 0,1 + A1 × z12
n 12 × n
b2 × h2 b2 × h23 I 0, 2 + A2 × z22
Renformis
béton b2 n h2 z2 A2 = S2 = A2 × z2 A2 × z22
n 12 × n

A3 = b3 × h3 S3 = A3 × z3 b3 × h33 I 0,3 + A3 × z32


Semelle
supérieure
b3 h3 z3 A3 × z32
12
b4 × h43 I 0, 4 + A4 × z42
Ame b4 h4 z4 A4 = b4 × h4 S4 = A4 × z4 A4 × z42
12
b5 × h53 I 0,5 + A5 × z52
Semelle
inférieure
b5 h5 z5 A5 = b5 × h5 S5 = A5 × z5 A5 × z52
12
5 5
5 5
h = ∑ hi An = ∑ Ai S n = ∑ Si I n / ∆ = ∑ I ∆ ,i
1 1
1 1

On en déduit les caractéristiques mécaniques de la section homogénéisée :


5 5
Section mixte An = ∑ Ai ; Moment statique par rapport à l’axe ∆ : Sn = ∑ Si
1 1

S n2
Inertie propre de la section mixte homogénéisée : I 0, n = I n / ∆ −
An
Sn
Distance de l’axe neutre à l’axe ∆ : z 'n =
An

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Exemple :
Largeur Epaisseur
Dalle 5.000 0.250
Renformis 0.750 0.050
Sem. Sup 0.750 0.060
Ame 0.015 1.500
Sem. Inf. 0.850 0.070
Section d’acier seule
Coefficient d'équivalence n= infini
Largeur Epaisseur z Section S.z S.z² Io Id
3 4 4 4
m m m m² m m m m
Dalle 0.000 0.250 0.245 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000
Renformis 0.000 0.050 0.095 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000
Sem. Sup 0.750 0.060 0.030 0.04500 0.00135 0.00004 0.00001 0.00005
Ame 0.015 1.500 0.750 0.02250 0.01688 0.01266 0.00422 0.01688
Sem. Inf. 0.850 0.070 0.035 0.05950 0.00208 0.00007 0.00002 0.00010

Total 1.930 0.12700 0.02031 0.01277 0.00426 0.01703

Section homogénéisée avec un coefficient d’équivalence de longue durée nv = 18


Coefficient d'équivalence n= 18
Largeur Epaisseur z Section S.z S.z² Io Id
3 4 4 4
m m m m² m m m m
Dalle 0.278 0.250 0.245 0.06944 0.01701 0.00417 0.00036 0.00453
Renformis 0.042 0.050 0.095 0.00208 0.00020 0.00002 0.00000 0.00002
Sem. Sup 0.750 0.060 0.030 0.04500 0.00135 0.00004 0.00001 0.00005
Ame 0.015 1.500 0.750 0.02250 0.01688 0.01266 0.00422 0.01688
Sem. Inf. 0.850 0.070 0.035 0.05950 0.00208 0.00007 0.00002 0.00010

Total 1.930 0.19853 0.03752 0.01696 0.00462 0.02158

Section homogénéisée avec un coefficient d’équivalence de courte durée ni = 6


Coefficient d'équivalence n= 6
Largeur Epaisseur z Section S.z S.z² Io Id
3 4 4 4
m m m m² m m m m
Dalle 0.833 0.250 0.245 0.20833 0.05104 0.01251 0.00109 0.01359
Renformis 0.125 0.050 0.095 0.00625 0.00059 0.00006 0.00000 0.00006
Sem. Sup 0.750 0.060 0.030 0.04500 0.00135 0.00004 0.00001 0.00005
Ame 0.015 1.500 0.750 0.02250 0.01688 0.01266 0.00422 0.01688
Sem. Inf. 0.850 0.070 0.035 0.05950 0.00208 0.00007 0.00002 0.00010

Total 1.930 0.34158 0.07194 0.02533 0.00534 0.03067


Caractéristiques homogénéisées
Acier seul n=18 n=6

Hauteur m 1.93000 1.93000 1.93000


Section m² 0.12700 0.19853 0.34158
Fibre sup m 1.77010 1.74101 1.71938
Fibre inf m -0.15990 -0.18899 -0.21062
Inertie m4 0.01378 0.01448 0.01552

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