Arithmetique Modulaire

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Arithmétique modulaire et

applications à la cryptographie
Etant donné un entier n ≥ 2 , l’arithmétique modulo n consiste à faire des calculs
sur les restes dans la division euclidienne des entiers par n.
Exemples :
(1) Je me couche à 21 h et je dors pendant 10 h. Quelle heure est-il alors ?
Réponse : 7 h, puisque 21 + 10 = 31 ≡ 7 (mod 24) .
(2) Aujourd’hui on est mardi (2e jour de la semaine). Quel jour sera-t-on dans 30
jours ? Réponse : Jeudi, puisque : 2 + 30 = 32 ≡ 4 (mod 7) .
(3) La mesure d’un angle est définie à 360° près. Cela veut dire que la différence
entre deux mesures quelconques d’un angle est un multiple entier de 360°. Par
exemple : −750° ≡ −30° (mod 360°) .

Définition. Soient a, b et n des entiers, avec n ≠ 0 . On dit que a est congru à b


modulo n et on note a ≡ b (mod n ) , si n | (a − b ) , c.-à-d. s’il existe un entier x tel
que a − b = nx .

Proposition 1. La relation de congruence modulo n est une relation


d’équivalence, c.-à-d. elle est réflexive, symétrique et transitive.

Proposition 2.
a) Il existe un et un seul entier r dans {0,1, 2,..., n − 1} tel que a ≡ r (mod n ) . Cet
entier r est le reste dans la division euclidienne de a par n.
b) a ≡ b (mod n ) si et seulement si a et b ont le même reste dans la division
euclidienne par n.

Proposition 3. Soient a, a ' , b, b ' et k des entiers. Alors :


a ≡a' (mod n ) et b ≡ b ' (mod n ) ⇒ a + b ≡ a '+ b ' (mod n )
a ≡a' (mod n ) et b ≡ b ' ( mod n ) ⇒ a − b ≡ a '− b ' (mod n )
a ≡a' (mod n ) et b ≡ b ' ( mod n ) ⇒ a ⋅ b ≡ a '⋅ b ' (mod n )
a ≡a' (mod n) ⇒ a ≡ a ' (mod n )
k k
Démonstrations : Exercices !
Applications :
(1) Etudier la parité d’un nombre revient à calculer son reste dans la division
euclidienne par 2. Si ce reste est 0, alors le nombre est pair, si le reste est 1,
alors le nombre est impair. En d’autres termes, on fait de l’arithmétique modulo 2.
Par exemple : le produit de deux nombres impairs est impair puisque :
a ≡ 1 (mod 2) et b ≡ 1 (mod 2) ⇒ a ⋅ b ≡ 1 (mod 2)
(2) Trouver le dernier chiffre d’entier revient à calculer son reste dans la
division euclidienne par 10. Déterminons par exemple le dernier chiffre de 720 .
7 ≡ −3 (mod 10) , donc 72 ≡ 9 ≡ −1 (mod 10)
10 10
Par conséquent : 720 ≡ 7 2( ) ≡ (−1) ≡ 1 (mod 10) , c.-à-d. le dernier chiffre
de 720 est 1.

(3) Construction de critères de divisibilité. Rappelons par exemple qu’un


nombre est divisible par 9 si et seulement si la somme de ses chiffres est
divisible par 9. Démontrons ce résultat pour un nombre à 4 chiffres
abcd = 1000a + 100b + 10c + d . On a :
10 ≡ 1 (mod 9) , 100 ≡ 1 ( mod 9) et 1000 ≡ 1 ( mod 9) .

Par conséquent :
1000a + 100b + 10c + d ≡ a + b + c + d (mod 9)
D’après la proposition 2, ces deux nombres ont le même reste dans la division
euclidienne par 9. En particulier, l’un est divisible par 9 si et seulement si
l’autre est divisible par 9.
(4) La preuve par 9 que l’on apprenait autrefois à l’école primaire est un test
permettant de détecter une erreur dans un calcul mental. Par exemple,
supposons qu’un élève souhaite vérifier que : 458 ⋅ 47 = 21'526 . Dans le schéma
en croix de la preuve, il place alors :
• en haut et en bas respectivement, les restes de 458 et
de 47 par 9, soit 8 et 2 ; 8
• à gauche, le reste du résultat 21’526 par 9, soit 7 ;
7 7
• à droite finalement, le reste de 8 ⋅ 2 = 16 par 9, donc 7.
Si les nombres à droite et à gauche dans la croix diffèrent, 2

l’élève sait que le résultat est faux, sinon il ne peut pas


conclure. (Expliquer pourquoi … !).

2
L’algorithme d’Euclide permet de trouver rapidement le pgcd de deux entiers a et b.
Son fonctionnement est explicité dans la proposition suivante :

Proposition 4 (Algorithme d’Euclide). Soient a et b deux entiers tels que


a >b ≥ 0.
• Si b = 0 alors pgcd (a, b ) = pgcd (a, 0) = a .
• Si b ≠ 0 alors pgcd (a, b ) = pgcd (b, r ) , où r est le reste de la division euclidienne
de a par b.
L’algorithme d’Euclide consiste à réitérer la 2e formule jusqu’à ce que l’on tombe sur
un reste nul. Dans ce cas, on applique la 1re formule.

Démonstration. La 1re formule est évidente. Prouvons la 2e. Soit a = bq + r ,


0 ≤ r < b la division euclidienne de a par b. Soit d un diviseur commun de a et de b.
Alors d | r , puisque r = a − bq . Donc d est un diviseur commun de b et de r.
Réciproquement, si d est un diviseur commun de b et de r, c’est évidemment aussi un
diviseur de a, donc un diviseur commun de a et de b. Ainsi les diviseurs communs de
a et de b sont exactement les diviseurs communs de b et de r. En particulier,
pgcd (a, b ) = pgcd (b, r ) .
Il reste à voir que l’on tombe toujours sur un reste nul si l’on itère la 2e formule. Or
ceci est évident puisque la suite des restes est une suite d’entiers positifs strictement
décroissante (puisque 0 ≤ r < b ), elle finit donc par s’annuler.

Exemple. pgcd (96, 81) = ?
96 = 81 ⋅ 1 + 15 donc pgcd (96, 81) = pgcd (81,15)
81 = 15 ⋅ 5 + 6 donc pgcd (81,15) = pgcd (15, 6)
15 = 6 ⋅ 2 + 3 donc pgcd (15, 6) = pgcd (6, 3)
6 = 3⋅2 + 0 donc pgcd (6, 3) = pgcd (3, 0) = 3
Ainsi : pgcd (96, 81) = 3 .

Un corollaire très important de l’algorithme d’Euclide est la fameuse :

Identité de Bezout. Soient a et b sont des entiers non nuls et d leur pgcd. Il existe
deux entiers u et v tels que : au + bv = d .

Démonstration. Supposons a et b strictement positifs. Reprenons l’algorithme


d’Euclide pour la détermination du pgcd :
a = bq1 + r1, 0 ≤ r1 < b

3
b = r1q 2 + r2 , 0 ≤ r2 < r1
r1 = r2q 3 + r3 , 0 ≤ r3 < r2

rn −2 = rn −1qn + rn , 0 ≤ rn < rn −1
rn −1 = rnqn +1 + 0

On peut montrer par récurrence que tous les restes r1, r2 , r3 ,... s’écrivent sous la
forme ri = aui + bvi . Cela est vrai pour r1 et pour r2 :
r1 = a ⋅ 1 − b ⋅ q1
r2 = b − r1q 2 = b − (a − bq1 )q 2 = −aq 2 + b (1 + q1q 2 ) .

En utilisant la relation r3 = r1 − r2q 3 , on prouve facilement l’assertion pour r3 . Et


ainsi de suite, jusqu’à rn . Mais rn est le dernier reste non nul, donc rn = pgcd (a, b )
s’écrit bien sous la forme au + bv . On montre facilement que l’identité s’étend au cas
d’entiers négatifs en remplaçant au besoin a par −a ou b par −b .

Remarque. Cette preuve est très importante car elle établit non seulement
l’existence des entiers u et v tels que d = au + bv , mais elle montre de plus comment
les construire :

Exemple. Chercher deux entiers u et v tels que 96u + 81v = 3 .


On part de l’avant-dernière ligne dans l’algorithme d’Euclide (cf. page 3), puis on
remonte successivement jusqu’à la 1re :
3 = 15 − 6 ⋅ 2
= 15 − (81 − 5 ⋅ 15) ⋅ 2
= −2 ⋅ 81 + 11 ⋅ 15
= −2 ⋅ 81 + 11 ⋅ (96 − 81)
= −13 ⋅ 81 + 11 ⋅ 96
Donc : 11 ⋅ 96 − 13 ⋅ 81 = 3 .

Voici une extension de l’identité de Bezout dans un cas particulier :

Théorème de Bezout. Soient a et b sont des entiers non nuls. a et b sont premiers
entre eux si et seulement si il existe deux entiers u et v tels que : au + bv = 1 .

Démonstration. L’implication directe est un cas particulier de l’identité de Bezout.


Réciproquement, si au + bv = 1 et si d est un diviseur positif commun de a et de b,
c’est aussi un diviseur de 1, c’est-à-dire d = 1. Donc a et b sont premiers entre eux.


4
Les deux résultats qui suivent sont élémentaires et intuitifs, mais se démontrent bien
à l’aide de l’identité de Bezout :

Lemme de Gauss. Soit a, b, c ∈ N . Si c | ab et pgcd (c, b ) = 1 alors c | a .

Démonstration. Comme pgcd (c, b ) = 1 , il existe deux entiers x et y tels que


cx + by = 1 . En multipliant cette égalité par a, il vient : acx + aby = a . Or, c | ab et
c | ac , donc c | acx + aby . En d’autres termes : c | a .

Nous donnons sans démonstration un cas particulier du lemme de Gauss :

Lemme d’Euclide. Si p est un nombre premier et p | ab alors p | a ou p | b .

Le théorème suivant est crucial en arithmétique modulaire.

Théorème et définition. Soit a ∈ Z et n ∈ N ∗ . L’équation ax ≡ 1 (mod n ) admet


une solution entière x si et seulement si pgcd (a, n ) = 1 . Dans ce cas la solution x est
unique modulo n et x est appelé inverse de a modulo n.

Démonstration. ax ≡ 1 (mod n ) ⇔ ax − 1 = ny ⇔ ax − ny = 1 , avec y ∈ Z . Cette


dernière égalité, d’après le théorème de Bezout, ne peut avoir lieu que si a et n sont
premiers entre eux. Dans ce cas, si x ' est une 2e solution de l’équation, c.-à-d.
ax ' ≡ 1 (mod n ) alors ax − ax ' = a (x − x ') ≡ 0 (mod n ) . En d’autres termes :
n | a (x − x ') . Comme pgcd (a, n ) = 1 , on a d’après le lemme de Gauss : n | x − x ' ,
c.-à-d. x − x ' ≡ 0 (mod n ) .


Définition. On appelle fonction indicatrice d’Euler la fonction ϕ : N ∗ → N∗ , qui à


n associe le nombre d'entiers positifs inférieurs à n et premiers avec n.

L’intérêt de cette fonction provient du théorème précédent : ϕ (n ) est aussi le nombre


d’entiers dans {1, 2, ..., n − 1} qui sont inversibles modulo n. Par exemple, ϕ (8) = 4
car 1, 3, 5 et 7 sont les entiers positifs < 8 et premiers avec 8, donc inversibles
modulo 8. (Cherchez leurs inverses modulo 8 !) La fonction ϕ intervient très souvent
en théorie des nombres et possède de nombreuses propriétés très intéressantes. Elle
est nommée en l'honneur du mathématicien suisse Leonhard Euler (1707 - 1783) qui
fut le premier à l'étudier. Nous énoncerons seulement deux propriétés de la fonction ϕ :

5
Propriétés de la fonction ϕ :
a) Si p est un nombre premier, alors ϕ ( p ) = p − 1 et plus généralement :

( )
ϕ pk = pk −1 ( p − 1) , k ∈ N
b) ϕ est une fonction multiplicative : Si m et n sont deux entiers premiers entre
eux, alors ϕ (mn ) = ϕ (m ) ϕ (n )

Démonstration. Le point a) est facile : parmi les entiers 1, 2,..., p k , seuls les
multiples de p ne sont pas premiers avec pk . Il y en a exactement pk −1 : 1 ⋅ p , 2 ⋅ p ,
( )
…, pk −1 ⋅ p . Donc ϕ pk = pk − p k −1 = pk −1 ( p − 1) . Nous admettons le point b) qui est
un peu plus difficile à prouver.

Remarque : Les propriétés énoncées permettent de calculer ϕ (n ) pour un entier


k k km
quelconque n. En effet, en partant de la factorisation première n = p1 1 ⋅ p2 2 ⋅ ... ⋅ pm
on aura successivement :

( ) ( )
ϕ (n ) = ϕ p1k1 ⋅ ϕ p2k2 ⋅ ... ⋅ ϕ pmkm ( )
=p 1
k1 −1
(p1
− 1) ⋅ p 2
k2 −1
(p
− 1) ⋅ ... ⋅ pm m ( pm − 1)
2
k −1

 1  1  1 
⋅ ... ⋅ pm m 1 −  ⋅ 1 −  ⋅ ... ⋅ 1 −
k k k
= p1 1 ⋅ p2 2 
 p   1
p  
2
p m  
 1  1  1 
= n 1 −  ⋅ 1 −  ⋅ ... ⋅ 1 − 
 p1   p2   pm 
 1
= n ∏ 1 − 
pi premier 
 pi 
et pi |n

Petit théorème de Fermat. Si p est un nombre premier, alors pour tout entier a
non divisible par p, on a : a p−1 ≡ 1 (mod p ) . 1

Démonstration. Considérons la suite des multiples de a : a, 2a , 3a , …, ( p − 1)a .


Comme a n’est pas divisible par p, aucun de ces multiples n’est divisible par p
(lemme d’Euclide). Ces multiples, divisés par p, donnent donc un reste non nul.
Ces restes sont de plus tous distincts puisque, si 1 ≤ k, l ≤ p − 1 , on a :

ka ≡ la (mod p )
⇒ (k − l )a ≡ 0 (mod p )
⇒ k − l ≡ 0 ou a ≡ 0 (mod p ) (lemme d'Euclide !)

1
On peut énoncer de manière équivalente : pour tout entier a : a ≡ a
p
(mod p )

6
⇒ k − l ≡ 0 (mod p )
⇒k ≡l (mod p )
⇒ k = l puisque 1 ≤ k , l ≤ p − 1
En résumé : Les nombres a, 2a , 3a , …, ( p − 1)a , divisés par p, donnent des restes
non nuls et distincts. Ces restes sont donc, à l'ordre près, les nombres de la suite
1,2,…, p − 1 . Par conséquent :
a ⋅ 2a ⋅ ... ⋅ ( p − 1) a ≡ 1 ⋅ 2 ⋅ ... ⋅ ( p − 1) (mod p )
⇔ a p−1 ( p − 1) ! ≡ ( p − 1) ! (mod p )
( )
⇔ a p−1 − 1 ( p − 1) ! ≡ 0 (mod p )
⇔a p −1
− 1 ≡ 0 (mod p ) (lemme d'Euclide !)
⇔a p −1
≡ 1 (mod p )

Le théorème suivant est une généralisation du petit théorème de Fermat :

Théorème d’Euler (ou de Fermat-Euler). Si a et n sont premiers entre eux,


ϕ(n )
alors : a ≡ 1 (mod n ) .

Démonstration : Elle est très analogue à celle du petit théorème de Fermat. Au lieu
de prendre tous les multiples a, 2a , 3a , …, (n − 1)a , on prend seulement ceux de la
forme ka , où k est premier avec n. Il y en a ϕ (n ) . Ces multiples, divisés par n
donnent encore des restes non nuls et distincts (d’après le lemme de Gauss). De plus,
ces restes constituent de nouveau, à l’ordre près, les entiers k ∈ {1, 2, ..., n − 1} qui
sont premiers avec n (à démontrer). Par conséquent, en multipliant tous les multiples
de a considérés, on obtient l’égalité :
ϕ(n )
a ⋅ ∏ k≡ ∏ k (mod n )
1≤k ≤n 1≤k ≤n
pgcd(k ,n )=1 pgcd(k ,n )=1

On en déduit le théorème d’Euler sans difficulté, en « simplifiant » par ∏


1≤k ≤n
k.
pgcd(k ,n )=1

Corollaire. Soient a, a ' ∈ Z deux entiers premiers avec n et k , k ' ∈ N .


a ≡a' (mod n ) et k ≡ k ' (mod ϕ (n )) ⇒ a k ≡ a ' k ' (mod n )

La démonstration est laissée au lecteur en exercice !

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Exercices.
(1) Démontrer les propositions 1, 2 et 3.
(2) Etablir les tables d’addition et de multiplications modulo 2, modulo 3, …,
modulo 8. Ecrire un programme en Delphi permettant d’afficher ces tables.
(3) Montrer que 236 + 518 est divisible par 41.
(4) Calculer le reste dans la division euclidienne
a) de 1’035’125 5642 par 11 ;
b) de 52010 par 13 ;
(5) Calculer 55'55555'555 modulo 7 .
(6) a) Montrer qu’un entier n est divisible par 7 si et seulement si le nombre obtenu
en retranchant le double de son chiffre des unités au nombre formé des autres
chiffres est divisible par 7.
b) Montrer qu’un entier n est divisible par 7 si et seulement si la somme
alternée de ses chiffres est divisible par 11.
c) Montrer qu’un entier n est divisible par 13 si et seulement si le nombre
obtenu en additionnant le quadruple de son chiffre des unités au nombre formé
des autres chiffres est divisible par 13.
(7) Soit n1 , n2 , … , nk des entiers deux à deux premiers entre eux. Le théorème
des restes chinois affirme alors que le système de congruences :
x ≡ a (mod n )
 1 1
x ≡ a mod n
 2 ( 2)

...

x ≡ ak (mod nk )

admet une solution unique modulo n1 ⋅ n 2 ⋅ ... ⋅ nk , quels que soient les entiers a1 ,
a2 , …, ak donnés. Le but de l’exercice n’est pas de démontrer le théorème en
général, mais de comprendre comment il fonctionne sur des exemples :
a) Quel est le reste de la division de x par 15 sachant que x ≡ 2 (mod 3) et
x ≡ 4 (mod 5) ?
b) Dans l'armée de Han Xing il y a entre 1000 et 1100 soldats. Combien cette
armée comporte-t-elle de soldats si, rangés par 3 colonnes, il reste 2 soldats,
rangés par 5 colonnes, il reste 3 soldats et, rangés par 7 colonnes, il reste 2
soldats ?
c) Une bande de 17 pirates possède un trésor constitué de pièces d'or d'égale
valeur. Ils projettent de se les partager également, et de donner le reste au

8
cuisinier chinois. Celui-ci recevrait alors 3 pièces. Mais les pirates se
querellent, et six d'entre eux sont tués. Un nouveau partage donnerait au
cuisinier 4 pièces. Dans un naufrage ultérieur, seuls le trésor, six pirates et le
cuisinier sont sauvés, et le partage donnerait alors 5 pièces d'or à ce dernier.
Quelle est la fortune minimale que peut espérer le cuisinier s'il décide
d'empoisonner le reste des pirates ?
(8) Appliquer « à la main » l'algorithme d'Euclide pour déterminer le pgcd des
nombres a et b :
a) a = 528 et b = 312
b) a = 4’725 et b = 3’792
c) a = 26 et b = 19
(9) a) Déteminer deux entiers x et y tels que 15x + 77y = 1 .
b) Quelles sont tous les couples d’entiers solutions de cette équation ?
c) Trouver une solution en entiers de l’équation 15x + 77y = 2 , puis toutes les
solutions de cette équation.
(10) Montrer que, pour tout entier n, les entiers 2n+1 et 9n+4 sont premiers entre
eux.
(11) Soient a, b et c sont des entiers non nuls. Montrer que l’équation ax + by = c
admet des solutions entières si et seulement si c est un multiple de
d = pgcd (a, b ) .
(12) Déterminer les valeurs de n, entier naturel pour que la fraction suivante soit
irréductible :
3n − 2 n2 + 6
a) b)
n +7 n +1
(13) Déterminer l’inverse de 12 modulo 47, de 13 modulo 24, et de 12 modulo 18.
(14) a) Montrer que 35 est inversible modulo 129.
b) Calculer l'inverse de 35 modulo 129 à l'aide de l'algorithme d'Euclide.
(15) Déterminer tous les entiers naturels n et p pour lesquels 15n − 21p est divisible
par 12.
(16) Montrer en utilisant le petit théorème de Fermat que, pour tout entier naturel
n, n 5 − n est divisible par 30.
(17) Montrer que si n ∈ N et p ∈ N ∗ , alors n p +4 et n p ont le même chiffre des
unités.

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Application à la cryptographie :
méthode de codage RSA
L’algorithme de chiffrement « à clé publique » RSA a été développé en 1978 par
Ron Rivest, Adi Shamir et Len Adleman. Cet algorithme est fondé sur l'utilisation
d'une paire de clés :
• une clé publique pour chiffrer, accessible à n'importe quelle personne
souhaitant chiffrer des informations et
• une clé privée pour déchiffrer, réservée au receveur des messages chiffrés,
qui est en même temps le créateur de la paire de clés.

Le receveur, nommé par convention Alice prend en charge la création de la paire de


clés, envoie sa clé publique aux autres personnes Bob, Carole… qui peuvent alors
chiffrer les données confidentielles à l'aide de celle-ci puis envoyer les données chiffrées
à Alice. Cette dernière peut alors déchiffrer les données confidentielles à l'aide de sa
clé privée (cf. schéma ci-dessus).

a) Création des clés


1re étape : Alice choisit deux nombres premiers distincts très grands p et q et calcule
n = pq . n est appelé module de chiffrement.
2e étape : Alice calcule ϕ (n ) = ( p − 1)(q − 1) et choisit un nombre assez grand e,
premier avec ϕ (n ) . e est appelé exposant de chiffrement.

Le couple (n, e ) est la clé publique.

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3e étape : Comme e est premier avec ϕ (n ) , e est inversible modulo ϕ (n ) , c.-à-d. il

(
existe un entier d tel que ed ≡ 1 mod ϕ (n ) . d est appelé exposant de )
déchiffrement.
Le couple (n, d ) est la clé privée.

b) Chiffrement des messages


Soit M un entier inférieur à n représentant le message original. Bob calcule
C ≡ Me (mod n ) . C représente le message chiffré que Bob envoie à Alice.

c) Déchiffrement des messages


Alice calcule le reste de la division de C d par n et obtient ainsi le message original M
( )
de Bob. En effet, comme ed ≡ 1 mod ϕ (n ) , il existe un entier k tel que
ed = 1 + k ⋅ ϕ (n ) . Donc :
k
C d = M ed = M
1+k ⋅ϕ(n )
=M ⋅ M ( ϕ(n )
).
Or, d’après le petit théorème de Fermat :
ϕ(n )
M ≡ 1 (mod n ) .
Par conséquent :
C d ≡ M ⋅ 1k ≡ M (mod n ) .

d) Sécurité
On constate que pour chiffrer un message, il suffit de connaître e et n. En revanche,
pour déchiffrer, il faut connaître d et n. Or, pour déterminer d, on a besoin de
ϕ (n ) = ( p − 1)(q − 1) . Calculer l’entier très grand ϕ (n ) sans connaître p et q est un
problème de factorisation duquel les ordinateurs ne viennent pas à bout en un temps
raisonnable. Par sûreté, il est couramment recommandé que la taille des clés RSA soit
au moins de 2048 bits.
(Source : Wikipédia)

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