Victor Hugo

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Victor Hugo:

Victor Hugo (1802 – 1885) est un monument de la littérature française par sa longévité
exceptionnelle et par la variété de ses productions littéraires. Dramaturge, poète, romancier,
pamphlétaire, il est le chef de file du romantisme et a durablement marqué l’histoire de la
littérature.
 
Il incarne la force et l’instabilité du XIXème siècle qui a connu tous les régimes politiques, traversé
des périodes de doutes et de prospérité réelle, vu la liberté s’affirmer dans la société. Homme de
lettres, Victor Hugo a aussi été un homme politique. Conservateur et soutien du roi au début de sa
carrière politique, il épouse la cause des Républicains autant par adhésion que par détestation de
Napoléon III.
 
Victor Hugo naît dans une famille bonapartiste à l’aube du XIXème siècle, en 1802.
Admirateur de Chateaubriand, prédestiné aux mathématiques, il se destine pourtant à la carrière
littéraire déclarant « Je veux être Chateaubriand sinon rien ». Il commence à versifier à 9 ans et se
voit octroyer quelques prix littéraires encourageants. La perte de sa mère en 1821 crée une fracture
dans sa vie. Il épouse Adèle Foucher en 1822 et commence une carrière dramatique par l’édition de
la pièce Cromwell et surtout de sa préface qui remet en cause les règles classiques des trois unités.
Malgré ses idées nouvelles, Hugo se fait élire à l’Académie française mais la mort accidentelle et
brutale de sa fille Léopoldine en 1843 vient marquer un coup d’arrêt momentané à sa créativité.
Confident de Louis-Philippe, il devient député conservateur. Favorisant l’élection de Louis-Napoléon
Bonaparte puis s’opposant farouchement à lui il s’exile à Jersey puis Guernesey où il aborde une des
périodes les plus prolixes en termes de création : il publie Les Contemplations, la Légende des
Siècles, et les Misérables. Victor Hugo ne rentre en France qu’en 1870.
Victor Hugo s’éteint en 1885 et ses obsèques nationales sont suivies par une foule nombreuse.
 
Les Contemplations (1856) constituent l’œuvre lyrique par excellence de Victor Hugo. Rédigée à
Guernesey, durant l’exil du poète, elle et marquée par la recherche d’une unité perdue. L’unité avec
la nature tout d’abord que Victor Hugo célèbre la nature dans de nombreux poèmes en instaurant
un dialogue fictif entre le poète et la nature. L’unité du temps puisque le recueil est structuré en
deux parties « Autrefois » (1830-1843) et « Aujourd’hui » (1843). La brisure est la mort de sa fille
Léopoldine en 1843 que Victor Hugo essaie de conjurer à travers l’écriture élégiaque et nostalgique.
Il fait revivre Léopoldine dans des tableaux familiaux émouvants où il met en scène l’amour filial.
L’unité du cosmos puisque les Contemplations ont une tonalité religieuse indéniable. Victor Hugo y
affirme dans certains vers mystiques sa croyance en l’immortalité de l’âme. Certains de ses poèmes
traduisent le mystère de la création divines et des desseins du créateur. L’unité du cœur enfin
puisque de nombreux poèmes sont dédiés à celle qui est restée en France, Juliette Drouet.
 
Les Misérables (1862) est un roman qui se déroule dans la première moitié du XIXème siècle entre la
bataille de Waterloo qui marque la fin de l’Empire napoléonien et les émeutes de juin 1832. Le
roman relate la vie de Jean Valjean, de Fantine, de Cosette, Marius, de la famille Thénardier et du
représentant de l’ordre Javert. Les destins de tous ces personnages se croisent dans une misère à la
fois financière, sociale, morale et intellectuelle qui est l’incarnation d’un mal du siècle. C’est un
roman à la fois réaliste, romantique et épique.

La préface de Cromwell (1827). Victor Hugo est d’abord un dramaturge qui a révolutionné le théâtre
avec la publication de Cromwell en 1827.
Cromwell est une pièce de théâtre que Victor Hugo sait pertinemment être injouable selon les
critères dramatiques traditionnels. Dans la préface de Cromwell, il considère que les règles
classiques des trois unités (unité de lieu, unité de temps et unité d’action) ne doivent plus être
respectées car elles éloignent le théâtre de la vie elle-même. Afin de rendre compte de la richesse et
du foisonnement de la vie, il prône un mélange des genres, des registres, du grotesque et du
sublime. Ce nouveau genre théâtral est appelé le drame romantique. De plus, le dramaturge doit
offrir aux spectateurs de l’action, des passions, de la morale sans cloisonner le théâtre. C’est à partir
de cette préface et de son application dans les pièces de théâtre que va éclater en 1830 la Bataille
d’Hernani durant laquelle s’affrontent des partisans du théâtre classique et de ceux du théâtre
moderne, qui souhaitent un théâtre proche du foisonnement imprévisible de la vie.
 
Les thèmes chers à Victor Hugo sont la liberté (que l'on retrouve dans le théâtre, s'affranchissant des
règles des trois unités), la nature (que Hugo célèbre dans les Contemplations) et la justice sociale
(par exemple, dans Les Misérables, il fait une peinture de la misère de la vie contemporaine mais
transforme ses personnages en héros épiques pour évoquer la grandeur intérieure)

Le roman pendant la période romantique :

Le roman intimiste  : le roman intimiste est une œuvre ou d'une atmosphère de caractère familial
ou intime.
Le roman historique  : le roman historique fait revivre le passé, recréer l'atmosphère d'une époque
disparue: le romancier offre alors au lecteur un univers romanesque ancré dans l'Histoire. Les
personnages fictifs croisent des personnages historiques, évoluent dans un cadre minutieusement
reconstitué. Le pittoresque des lieux, des objets, le charme du dépaysement s'ajoutent à l'évocation
des conflits politiques et militaires, des structures sociales, des confrontations idéologiques qui ont
animé une époque. 
Le roman social  : Le roman social est une œuvre littéraire qui dénonce, généralement par le biais
d'une fiction réaliste, des problèmes sociaux et leurs effets sur les personnes ou groupes qui en sont
victimes, issus des classes populaires. Parmi ses thèmes les plus fréquents on trouve les inégalités
économiques et sociales, la pauvreté et ses corollaires (famine, chômage, insalubrité et promiscuité
au sein du logement), les conditions de travail, la santé (alcoolisme, maladies contagieuses, mortalité
précoce, hérédité), la violence (familiale, criminelle, politique) et la répression politique et
antisyndicale.

Les Misérables :

Le roman “Les Misérables” est une fresque sociale et philosophique en quatre tomes qui appartient
au travail de l’écrivain Victor Hugo. Il raconte l’histoire et le parcours de vie de plusieurs
personnages qui se croisent. Certains s’aiment et se marient comme Marius et Cosette. D’autres se
poursuivent sans fin comme le commissaire Javert et Jean Valjean. On voyage à travers un roman qui
décrit la réalité de la misère, de la réussite sociale et des influences politiques. L’auteur raconte le
parcours d’un bagnard, Jean Valjean, qui tentera toute sa vie d’échapper à son passé de bagnard.
Une peine de prison de 5 ans dont il a écopé pour le vol d’un pain. Il deviendra successivement
ouvrier, chef d’entreprise, maire de Montreuil, jardinier, rentier, héro de la Révolution mais le rôle
qu’il a tenu à merveille restera celui du père de Cosette.
Ce roman social qui a pris naissance dans un contexte politique particulier qui était celui de la
Restauration (1862). L’auteur a voulu montrer l’importance de la filiation dans la situation sociale à
l’époque. Les valeurs du milieu du XIXe siècle, sont fondées sur une évidence, à savoir que la misère
est un héritage familial. Une difficulté qui positionne les pauvres dans une misère éternelle et les
riches comme des élus divins par leur filiation préservées. Il aura fallu ce passage obligé de la
Restauration et des Ultras pour que s’affirme définitivement les changements sociaux amorcés à la
Révolution de 1789. Les personnages suivent donc cette logique pendant toute la durée du parcours
de leur vie, racontée dans le texte. Cette histoire sur fond de révolution populaire est une suite
d’épisodes romantiques où le sentiment est présent dans l’expression de chaque personnage mais
ne triomphe pas systématiquement.
 
Le bagnard Jean Valjean:
Il est le personnage principal de la fresque. Il possède une force herculéenne et un coeur presque
aussi imposant. Mais le bagne l’a transformé en homme blasé sur les sentiments humains. Il n’attend
plus rien de la vie quand Monseigneur Myriel lui donne la possibilité de se racheter en ne l’accusant
pas d’avoir voler deux chandeliers.
 
Montparnasse et Gavroche  :
L’un est un délinquant et l’autre un enfant de la rue. Ils sont les conséquence de la misère mais ils
incarnent aussi les mentalités sociales de demain. Le peuple prend la parole au prix d’en mourir pour
Gavroche. La délinquance est une manière de vivre pour Montparnasse. Même les sermons de Jean
Valjean ne suffiront pas à convaincre ce nouveau bagnard des faubourgs.
 
La femme abandonnée Fantine et sa fille Cosette  :
Fantine est une femme abandonnée, seule avec sa fille Cosette. Elle doit donner en pension sa fille
au Thénardier pour travailler en ville. Elle finit morte dans les bras de Jeanvaljean qui est alors, le
Maire de Montreuil. Elle est la victime de l’ordre social, de l’amour, de la machine infernale de la non
reconnaissance des convenances sociales. Une femme qui n’est pas mariée avec un enfant ne peut
pas survivre.
 
Le héro et acteur romantique de l’histoire, Marius  :
Il représente l’amoureux galant qui est prêt à abandonner sa cause révolutionnaire pour rejoindre sa
belle qui est Cosette. Il est le jeune homme de bonne éducation qui s’encanaille auprès des
anarchistes et les révolutionnaires. Il possède l’amour de son grand-père M. Luc Esprit Gillenormand,
l’amour de Cosette et l’attachement de ses amis. Eponine (une des filles Thénardier) l’aime en
secret. Jean Valjean finira par le laisser épouser Cosette après lui avoir sauver la vie en traversant les
égouts de Paris pendant l’insurection.

La mort de gravoche : Le 5 juin 1832, une manifestation républicaine dégénère en émeute.


Gavroche, petit garçon du peuple, récupère les cartouches sur les cadavres devant la barricade. Il
semble narguer les soldats en chantant son célèbre couplet: «On est laid à Nanterre, c’est la faute
à Voltaire, et bête à Palaiseau, c’est la faute à Rousseau»
 
Le texte est centré sur le personnage de Gavroche, un enfant des rues de Paris. D'ailleurs les termes
utilisés pour le désigner insistent sur sa taille et sa fragilité : "moineau", "gamin fée", "nain",
"enfant". Même s'il se trouve sur un champ de bataille, les barricades, il ne semble pas tenir compte
du danger et joue comme le font tous les enfants, s'amusant de n'importe quelle situation. Ce jeu
est crée grâce à l'emploi du champ lexical suivant : "taquinait", "s'amuser beaucoup", "pieds de nez",
"il jouait", "jeu", "pichenette", "cache-cache"
 
Ensuite, des comparaisons avec des créatures merveilleuses sont établies : "feu follet", "il y avait de
l'Antée dans ce pygmée", "géant", "gamin fée", "nain". Le temps semble ralentir et plus il passe, plus
l'enfant semble invulnérable
 
Alors que le cadre est celui de la guerre, le regard que pose le narrateur sur l'enfant donne
l'impression d'assister à un ballet féerique. De nombreux termes positifs sont employés, il s'agit d'un
"spectacle", l'enfant chante et reprend régulièrement son "couplet". Les verbes associés au chant
sont d'ailleurs présents : "lui chantait", "se mit à chanter", tout comme la comparaison avec un
"moineau". Enfin, les verbes de mouvement qui lui sont associés créent l'image d'un être
insaisissable, voletant : "se couchait", "se redressait", "s'effaçait", "bondissait", "disparaissait",
"reparaissait", "revenait", "ripostait". Le dernier verbe employé pour le désigner est "s'envoler".
Alors que ces nombreux verbes de mouvement donnent l'impression d'actions rapidement
effectuées, le temps semble au contraire se distendre. La scène est décrite comme si elle se
déroulait au ralenti et semble durer des heures. Le danger est tellement présent que les spectateurs,
le narrateur et les lecteurs sont suspendus aux actions du jeune garçon. Tuer un enfant est un acte
abominable qui est inconcevable mais pourtant redouté par tous. Chacun sait au fond de lui ce qui
va se passer mais chacun espère que cela ne sera pas. C'est le propre de l'espoir illusoire présent
dans toute tragédie.
 
L'horreur de la situation est encore renforcée par la présence de spectateurs qui assistent,
impuissants, à la scène. Le narrateur lui confère un aspect théâtral : 'Le spectacle était épouvantable
et charmant". À chaque balle tirée, un frémissement parcourt l'assistance : "Les insurgés, haletants
d'anxiété, le suivaient des yeux.", "La barricade tremblait", "Toute la barricade poussa un cri". À ces
réactions, au contraire, les gardes nationaux semblent s'amuser de la situation : "Les gardes
nationaux et les soldats riaient en l'ajustant." La mort s'insinue peu à peu dans le texte comme si elle
se rapprochait de Gravroche. Au départ, il "taquinait la fusillade", établissant un "jeu de cache-cache
avec la mort", "Les balles couraient après lui", il "ripostait à la mitraille par des pieds de nez", "Il
répondait à chaque décharge par un couplet." Gavroche provoque la mort, il n'a pas peur d'elle et
fait preuve de courage. Cependant les champs lexicaux liés à la mort et à la guerre contrastent avec
la légèreté de l'enfant : "épouvantable", "fusillé", "fusillade", "chasseurs", "décharge", "visait", "la
mitraille", "Les balles", Enfin, l'enfant est blessé une première fois, le "sang" marque son visage, la
tension dramatique augmente encore et enfin, il est blessé mortellement : "Cette fois il s'abattit la
face contre le pavé, et ne remua plus.", l'image pathétique, très marquante, frappe le lecteur.
 
La figure de l'enfant est sacrée, elle incarne l'innocence et la fragilité. Cependant, ici, l'enfant est seul
et il évolue dans un milieu très dangereux. De part et d'autre, des adultes le suivent du regard mais
aucun ne vient le sauver. Seul face aux ennemis, il fait preuve de courage et de résistance. Autour de
lui, les ennemis semblent nombreux, le pluriel est employé pour les désigner : "les gardes nationaux"
 
Gavroche semble insouciant mais il sait parfaitement ce qu'il fait. Il chante non pas une comptine
enfantine mais un chant révolutionnaire. De même, il ramasse des "cartouches", vide les "gibernes"
et fait des "pieds de nez" aux gardes. Son attitude insolente et provocatrice sont la preuve d'un
grand courage. D'ailleurs, le registre développé tout au long du texte est le registre épique auquel
viendra se mêler le registre pathétique à la fin de l'extrait. Gavroche est un héros, courageux, il n'a
pas peur du danger et il l'affronte dignement. Seul face aux gardes, il incarne l'innocence sacrifiée.

Demain, dès l'aube (les contemplations) : Le poème Demain, dès l'aube, de Victor Hugo est lié au
temps et à l'espace. Poème retraçant une expérience réelle et un voyage imaginaire, ce texte
demeure comme le message privilégié d'une relation exceptionnelle. Comme beaucoup de poèmes
de mort et d'amour, il parvient, par le choix du vocabulaire, par l'incantation obsédante des rythmes,
par tout ce qu'il suggère et fait exister derrière la négation de la réalité, à dépasser ce qui est
immédiatement perceptible au profit de ce qui a disparu. Omniprésente dans la motivation et dans
la détermination du départ, dans les pensées et dans le cœur du poète, dans son refus d'une nature
habituellement appréciée et aimée, Léopoldine échappe au temps, comme les deux symboles
d'immortalité qui ornent à tout jamais sa tombe.
Ce texte présente l'originalité de pouvoir être lu différemment en fonction de son épilogue ou des
connaissances que l'on a des motivations qui lui ont donné naissance. Supprimer les dix-huit
derniers pieds permet de le lire comme un poème d'amour qui pourrait être dédié à une femme
aimée et vivante, que le poète va rejoindre.
 
L'imprécision de l'environnement: La nature du paysage environnant est simplement indiquée par
des notions géographiques sans caractérisation ("la forêt", "la montagne"). De même le paysage de
la strophe 3 ("l'or du soir", "les voiles") semble indistinct, ce que suggère l'adverbe "au loin". Le
phénomène d'imprécision est d'ailleurs plus nettement souligné par les négations.
 
Les perceptions niées: La reprise de "sans" ("sans rien voir", "sans entendre") dans un vers lui-même
très régulier, souligne une indifférence volontaire à toute perception auditive ou visuelle. Le refus
des perceptions visuelles se retrouve aux vers 9 et 10 : tout intérêt éventuel pour un paysage
esthétiquement émouvant est catégoriquement nié (négation du verbe "regarder"). De même, la
confusion entre le jour et la nuit, qui s'exprime au vers 7 montre l'incapacité du voyageur à rester
sensible à ce qui l'entoure.
 
Les préoccupations douloureuses : Elles sont étroitement liées au refus de la solitude (vers 4) et à la
nécessité d'un recueillement. Elles s'expriment à travers un vocabulaire de l'affectivité ("triste",
"seul") et par la description d'un comportement soucieux : repli sur soi, poids des pensées.
La méditation est toute intérieure et continue, comme le suggère le vers 5 et son rythme monotone,
sans aucune rupture. Le poids du souci se traduit par l'énumération du vers 8, marquant une
progression nette dans le rythme, et, peut-être, une démarche progressivement plus pesante
(1/3/4/4).
 
La progression temporelle et spatiale : Le voyage se termine au crépuscule comme le souligne
la métaphore du vers 9 ("l'or du soir qui tombe"). Le voyage occupe ainsi une journée entière sans
interruption, à travers un paysage aux aspects variés.
Dans la strophe 3 le changement de paysage (il devient maritime et fluvial, ce que suggèrent "les
voiles", et le nom propre "Harfleur") souligne indirectement la progression spatiale.
 
L'itinéraire sentimental se révèle soucieux et douloureux :À mesure que se déroule le poème et le
voyage, le poète, et le lecteur, se rapprochent de ce qui en fait la valeur affective et le drame. Le
rendez-vous n'est pas celui de la vie, mais celui de la mort. Le choc du deuxième hémistiche du vers
11 conduit à une lecture rétrospective. Celle-ci est marquée par la présence obsédante de
Léopoldine, que la poésie célèbre et fait, en quelque sorte, échapper à la mort.
 
Le dernier vers, une volonté d'une immortalisation : La célébration du dernier vers met en relief
la volonté d'une immortalisation. Le houx éternellement vert et la bruyère éternellement en fleur
par la magie de l'écriture poétique (l'image reste et résiste au temps) sont à l'image de cette éternité
que le poète souhaite non seulement souligner mais créer. Célébrée par le récit harmonieux et
douloureux de ce pèlerinage, Léopoldine ne peut être oubliée.
 
Une lecture rétrospective du poème :La négation de la mort passe par plusieurs procédés propres
au langage poétique, et mis en relief par les techniques de versification.
 
Le dialogue "je"/"tu" fait apparaître une interlocutrice vivante et présente, aussi bien réellement
que dans la pensée et dans le cœur du narrateur. L'emploi du présent d'actualité renforce cette idée
ainsi évoquée, avec certitude, Léopoldine échappe à la disparition.
La négation de tout ce qui n'est pas la jeune fille traduit, implicitement, sa présence obsédante elle
apparaît comme l'unique objet des pensées du poète. Le phénomène d'intériorisation, qui occupe
une grande partie du texte (vers 4-10) est très habilement souligné par la structure de la strophe
centrale, aux rimes embrassées. Cette strophe entièrement consacrée au narrateur ("je"
omniprésent) semble faire abstraction de tout ce qui n'est pas lui-même. En réalité, le regard
intérieur, détourné du contexte et du paysage, est entièrement tourné vers la pensée de Léopoldine.
Cause de la tristesse du poète, elle est l'élément obsédant de son univers. Enfin le jeu d'alternance
portant sur la négation et sur l'affirmation, souligne le refus qu'a Hugo de ce qui l'entoure et affirme
la présence obsessionnelle de sa fille. Traverser des paysages en niant leur réalité sensible et
affirmer en revanche une certitude qui relève de l'affectivité, permettent à Hugo de recréer une
relation sentimentale modifiée par la mort.

Notre-Dame de Paris :
Notre Dame De Paris de Victor Hugo raconte une tragédie d’amour qui se déroule au cœur de la
capitale française en 1482 dans la célèbre cathédrale et à la Cour des Miracles. L’histoire met en
scène plusieurs protagonistes. Quasimodo, un personnage difforme et laid, considéré comme un
monstre aux yeux de la société qui tombe sous le charme d’Esméralda, une bohémienne d’une
beauté incomparable. Mais la gitane est aussi convoitée par d’autres personnages. Frollo, le
méchant archevêque de la Sainte-Chapelle, veut la courtiser et ordonna alors à Quasimodo (son
protégé) de s’emparer de la bohémienne. Cette dernière fut sauvée par le capitaine Phoebus envers
qui elle va éprouver de l’amour. Les intrigues dans l’ouvrage de Victor Hugo continuent lorsque
Frollo poignarde Phoebus et accuse Esméralda de ce meurtre. Pour aider la jeune bohémienne,
Quasimodo, qui est le sonneur de Cloche de l‘église, lui offre asile à la cathédrale de
Paris. Esméralda, désespérée de la perte de son amour et condamnée pour le meurtre de Phoebus,
décide se de pendre. Elle meurt en haut de l’édifice religieux. À la suite de la perte d’Esméralda,
Quasimodo décide aussi de la rejoindre pour l’éternité.

Une larme pour une goutte d’eau : Dans la partie initiale on trouve une idée maîtresse de Victor Hugo
: c’est l’ignorance qui détermine l’aridité morale de la société, son intolérance, son manque de pitié.
Le peuple est comparé à un enfant ignorant qui se montre insensible. L’expression « minorité morale
et intellectuelle » est bien saisissante.

Puis Hugo passe à décrire la situation insoutenable de Quasimodo, depuis plus d’une heure sur le
pilori, victime muet des risées et de la violence de la foule. Il hurla tout à coup « À boire ! », un
véritable cri de bête féroce.

Et pour toute réponse il n’a que des phrases sarcastiques, des insultes, des objets jetés sur lui avec
l’intention de le blesser. Quasimodo continue à demander à boire.

A l’improviste, Esméralda accompagnée de sa chèvre, fait écarter la foule et s’avance vers le pilori.
Quasimodo prend peur, croyant qu’elle va se venger de la tentative d’enlèvement de la nuit
précédente. En passant Victor Hugo accuse la justice du temps : « …il n'était puni que du malheur
d'être sourd et d'avoir été jugé par un sourd. » La justice est sourde, donc aveugle, injuste : c’est un
leitmotiv dans l’œuvre de Hugo.

Convaincu qu’Esméralda est en train de venir pour se venger, Quasimodo voudrait la réduire en
poudre pour l’empêcher d’agir. On note encore la violence de Quasimodo, sa volonté de destruction,
son côté animal. Et que se passe-t-il ?

« Elle s'approcha, sans dire une parole, du patient qui se tordait vainement pour lui échapper, et,
détachant une gourde de sa ceinture, elle la porta doucement aux lèvres arides du misérable. » Elle,
la victime, elle, l’égyptienne, elle fait une geste inattendu : elle donne à boire à Quasimodo, «
misérable » physiquement et moralement jusqu’à ce moment.

Et alors, un véritable miracle se produit : « Alors, dans cet œil jusque-là si sec et si brûlé, on vit rouler
une grosse larme qui tomba lentement le long de ce visage difforme et longtemps contracté par le
désespoir. C'était la première peut-être que l'infortuné eût jamais versée. » Cette première larme de
Quasimodo est la preuve de son passage de l’animalité à l’humanité, de l’insensibilité à
l’insensibilité. C’est le moment de la conversion de Quasimodo.
Quasimodo oublie de boire. Esméralda le pousse à boire, même si un reste de défiance lui fait retirer
sa main devant la tentative de Quasimodo de la lui embrasser. Il en fut vexé et triste.

Et Hugo termine la description de cette scène en montrant tout son côté étonnant, dans le contraste
entre les deux personnages ainsi réunis : la beauté physique et morale d’Esméralda opposée à la
laideur physique et morale de Quasimodo.

« C'eût été partout un spectacle touchant que cette belle fille, fraîche, pure, charmante, et si faible
en même temps, ainsi pieusement accourue au secours de tant de misère, de difformité et de
méchanceté. Sur un pilori, ce spectacle était sublime. » Oui, un spectacle sublime : le peuple qui
assiste à cette scène ne peut qu’en être séduit. On peut dire davantage : le peuple va lui aussi avoir
sa propre conversion : un deuxième miracle va s’accomplir devant nos yeux :

«Tout ce peuple lui-même en fut saisi et se mit à battre des mains en criant : Noël ! Noël ! » : le
peuple insultant, violent du début de la scène devient un peuple admiratif, bon, transformé par la
scène à laquelle il vient d’assister. En effet si l’ignorance et la vision d’actes violents poussent à
l’insensibilité et à la violence, la connaissance et la vision d’un geste généreux poussent à la
sensibilité, à la compassion, à un autre sens de la justice. Tel est l’enseignement que Victor Hugo
veut nous donner.

Ajoutons que le geste d’Esméralda, qui n’est pas chrétienne, est bien celui qu’un chrétien devrait
faire, que les chrétiens qui composent la foule devraient faire et ne font pas. Donc elle incarne mieux
qu’un chrétien les valeurs du respect de l’être humain, de la pitié, de la générosité, de l’altruisme, et
surtout du pardon.

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