111111GELE2112 Notes2
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Ce chapitre présente les techniques de base d’analyse de circuits. Ces techniques vont
permettre de simplifier les circuits pour en faire l’analyse. On verra en particulier les
lois de Kirchhoff ; ce sont deux lois de base nécessaire pour faire l’analyse de circuits
électriques.
2.1 Définitions
Avant de présenter les lois de Kirchhoff, il faut donner quelques définitions. Le concept
de noeud et de boucle doit être bien compris avant d’être capable d’appliquer les tech-
niques plus avancées d’analyse de circuits.
Noeud : un point où se joignent 2 éléments ou plus.
La figure 2.1 montre un exemple de circuit ayant 4 noeuds. Le noeud a connecte la
source de 15V à la résistance de 10Ω. Le noeud b connecte la résistance de 10Ω et la
résistance de 20Ω. Le noeud c connecte la résistance de 20Ω et la résistance de 50Ω, et
le noeud d connecte la résistance de 50Ω à la source. Dans ce cas-ci, il y a seulement 2
éléments branchés à chaque noeud.
1
CHAPITRE 2. CIRCUITS RÉSISTIFS SIMPLES
15V 50Ω
10Ω 20Ω
a b c
La figure 2.2 montre une exemple de circuits avec des boucles. Dans ce cas-ci, il y a 3
boucles : 1) la boucle a − b − d − a, 2) la boucle b − c − d − b, et 3) la boucle a − b − c − d − a.
Dans chaque cas, on traverse les noeuds une seule fois.
a 5 b 8 c
20V 3 10
Lors de l’analyse de circuits, il est important de bien comprendre si des éléments sont
en série ou en parallèle. En premier, on regarde aux éléments en série : deux éléments
sont en série s’ils sont traversés par le même courant. Des éléments en série sont branchés
ensemble à un noeud, où il n’y a que ces deux éléments.
La figure 2.3 montre un exemple de résistances en série. Bien que la figure montre des
résistance, ça pourrait être des sources de tension, ou des capacitances, par exemple. Dans
le premier cas, le même courant traverse les deux résistances (il y a seulement 2 éléments
branchés au noeud). Dans le deuxième cas, il y a 3 éléments branchés au noeud, et donc
le courant se sépare à ce noeud. Ce n’est pas le même courant dans la résistance R1 et R2 .
Dans le troisième cas, puisque la résistance R2 n’est pas branchée à quelque chose d’autre,
aucun courant ne peut circuler dans la résistance R2 . Tout le courant qui circule dans R1
passe dans R3 , donc ces deux résistances sont en série.
R1 R2 R1 R2 R1 R2
i i i
R3 R3
Tout comme les éléments en série, il est important de bien comprendre comment des
éléments sont branchés en parallèle. Des éléments sont branchés en parallèle si leur deux
noeuds sont branchés ensemble. Ils ont donc la même tension.
La figure 2.4 montre des exemples d’éléments qui sont en parallèle. Dans les deux
premiers cas, les deux résistances sont branchées aux même noeuds. Dans le deuxième
cas, c’est un peu plus difficile à dire, mais les deux résistances ont quand même la même
tension. Dans le troisième cas, les résistances ne sont pas en parallèle.
R1 R1
R1 R2 R2 R3 R2
Les lois de Kirchhoff sont les deux lois de base de l’analyse de circuits électriques. Une
des lois s’applique aux noeuds, et l’autre s’applique aux boucles.
La somme des courants à un noeud est 0. Ou, d’une une façon, la somme des
courants qui entrent dans un noeud est égale à la somme des courants qui
sortent du noeud.
Il faut appliquer une convention pour utiliser cette loi :
• Si un courant qui entre dans un noeud est positif (+), alors un courant qui sort du
noeud est négatif (−).
• Si un courant qui entre dans un noeud est négatif (−), alors un courant qui sort du
noeud est positif (+).
On peut utiliser l’une des deux conventions précédentes, mais il faut être consistent.
Lors de l’application des lois de Kirchhoff, il faut être consistant dans l’utilisation des
signes. Comme exemple, on reprend le circuit de la figure 2.1, mais cette fois on ajoute
des tensions et courants à chaque élément. Ce circuit est donné à la figure 2.5. Noter qu’on
a indiqué que le courant sort de la source de tension, ce qui fait du sens. Parce qu’il n’y
a qu’une seule source dans le circuit, cette source doit fournir de la puissance, et donc le
courant doit sortir de la borne positive.
i d
+
15V v3 50Ω
–
10Ω 20Ω
a b c
– v1 + + v2 –
n’est pas importante pour le moment ; ce qui est important, c’est comment on écrit les
signes en applicant la loi de Kirchhoff.
− 15 + v3 − v2 + v1 = 0 (2.1)
On a appliqué la loi de Kirchhoff des tensions : la somme des tensions dans une boucle
doit donner 0. De plus, on a respecté la convention choisie : si le courant entre dans la
borne + de l’élément, on écrit un + dans l’équation de la tension.
Cependant, dans l’équation 2.1, on a 3 inconnues. Pour résoudre cette équation, il faut
trouver d’autres équations. Dans ce cas-ci, on utilise la loi d’Ohm :
v1 = 10i
v2 = −20i (2.2)
v3 = 50i
Remarquer le signe − pour v2 ; puisque le courant entre dans la borne négative, il faut
utiliser − dans l’équation qui relie la tension au courant.
On peut ensuite écrire les équations 2.2 dans l’équation 2.1 pour obtenir :
La seule inconnue est le courant i, qu’on résout pour trouver i = 0.1875A. Le signe de i
nous indique la direction du courant. Puisqu’on a trouvé que i est positif, ceci veut dire
que le sens choisit du courant est correct. Si on aurait trouvé un signe négatif, le courant
irait dans le sens contraire.
v1 = (10)(0.1875) = 1.875V
v2 = −(20)(0.1875) = −3.75V (2.4)
v3 = (50)(0.1875) = 9.375V
D’après ces calculs, la tension v2 , qui est la tension vbc , est négative. On pourrait aussi
exprimer cette tension par vcb = 3.75V, une tension positive.
On peut faire un bilan de puissance pour s’assurer que tous les calculs sont corrects.
On prend le courant qui entre dans la borne positive comme une tension positive (selon
Le seul élément qui fournit de la puissance est la source, ce qui fait du sens, puisque des
résistances ne peuvent pas fournir de puissance. Si on fait la somme des puissances, on
trouve que la puissance fournie égale la puissance consommée. Tout est donc correct.
On aurait obtenu les même résultats si on aurait inversé les bornes des tensions. Si on
aurait choisit v2 = vcb au lieu de v2 = vbc , on aurait trouvé les mêmes valeurs de tension
(vcb serait positif, comme on a calculé plus haut).
Exemple 1
io
120V 50Ω 6A
1. Calculer io ,
2. Vérifier les calculs pour s’assurer que Pf ournie = Pconsommee .
La première chose à faire est d’indiquer les noeuds, tensions et courants dans le circuit.
La figure suivante montre un exemple avec ces valeurs indiquées. Il y a trois noeuds dans
ce circuit. Noter le sens des courants. Puisque le sens de io est déjà donné, et que le sens
du courant de 6A est donné aussi, au noeud b, il faut qu’il y ait un courant qui sorte de ce
noeud. Il ne reste que le courant qui traverse la résistance de 50Ω. Cependant, on aurait
pu mettre le courant dans le sens contraire, et on obtiendrait les même réponses (tout en
faisant attention aux signes).
Pour calculer le courant de sortie io , on applique les lois de Kirchhoff. On peut appli-
quer la loi de Kirchhoff des courants au noeud b, en utilisant la convention qu’un courant
qui entre dans un noeud est positif :
io − i1 + 6 = 0
+ vo –
10Ω
a b
io i1
+ +
120V v1 50Ω v2 6A
– –
Ceci nous donne une équation ayant deux inconnues. On peut utiliser la loi de Kirchhoff
des tensions pour obtenir une autre équations. Si on utilise la maille c − a − b − c, en faisant
la somme des tensions avec la convention qu’un courant qui entre dans le + est positif,
−120 + vo + v1 = 0
Given
io − i1 + 6 = 0
−3
( )
Find io , i1 →
3
On peut faire le bilan. La puissance consommée totale est 90 + 450 + 360 = 900W,
tandis que la puissance fournie totale est 900W. Tout est correct. Remarquer que la source
de 120V consomme de la puissance dans ce cas-ci.
Exemple 2
On va faire un exemple d’un circuit ayant une source dépendante. Soit le circuit de la
figure suivante. Calculer la tension vo .
5Ω
i∆
+
500V vo 20Ω
5i∆
–
On procède de la même façon que d’habitude : on identifie les noeuds, puis on assigne
les tensions et courants aux éléments. Une façon de faire est montrée à la figure suivante.
+ v1 –
a 5Ω b
i∆ io
+ +
500V vo 20Ω v2 5i∆
– –
i∆ − io + 5i∆ = 0
i∆ = 4 A
io = 24 A
Exemple 3
a 4Ω b 3Ω d
is
i1 18Ω i2 6Ω
120V
b 3Ω d b
Résistances
en série
6Ω 9Ω
c c
b b
Résistances
en parallèle
18Ω 9Ω Req
c c
La résistance équivalente Req est obtenue en appliquant l’équation pour deux résistances
en parallèle :
(18)(9)
Req = = 6Ω
18 + 9
Le circuit devient maintenant : Il est important de noter que dans la figure précédente,
+ vx –
a 4Ω b
is
+
120V v1 6Ω
–
on n’a pas indiqué le courant i1 . Le courant i1 n’apparaı̂t plus parce qu’on a modifié
l’élément entre les noeuds b et c. Cependant, la tension v1 est la même tension que celle
qu’on avait avant de faire la simplification.
On peut maintenant faire des calculs. On applique la loi de Kirchhoff des tensions
autour de la boucle, et la loi d’Ohm (avec les même conventions que d’habitude).
On obtient :
is = 12 A
v1 = Req is = (6)(12) = 72 V
Avec la tension v1 , on peut calculer les courants voulus en faisant les calculs dans les
circuits dans l’ordre inverse des simplifications.
Puisque la tension v1 est la même que dans le circuit original, le courant i1 est tout
simplement la tension v1 divisée par la résistance :
v1 72
i1 = = =4A
18 18
Pour calculer le courant i2 , on observe que la tension v1 est la tension aux bornes de la
résistance de 9Ω qu’on a calculé à la première étape de la simplification. Le courant est
obtenu en applicant la loi d’Ohm :
v1 72
i2 = = =8A
9 9
C’est le courant qui circule dans la résistance de 3Ω et dans celle de 6Ω.
Le diviseur de tension est une méthode pour accélérer le calcul de tensions dans un
circuit. Le circuit doit être de la forme donnée à la figure 2.6. Il ne doit pas avoir une autre
résistance en parallèle avec R1 ou R2 .
i +
v1 R1
–
Vs
+
v2 R2
–
et on obtient
vs
i= (2.8)
R1 + R2
Au lieu de faire tout le calcul avec la loi de Kirchhoff, on peut appliquer directement
l’équation 2.9 ou 2.10, si on a un circuit de la forme de la figure 2.6. Ces équations nous
disent aussi que v1 et v2 sont un pourcentage de la tension totale vs .
Le diviseur de courant est une méthode pour accélérer le calcul de courants dans un
circuit simple. Le circuit doit être de la forme donnée à la figure 2.7. Le courant is peut
is
+
R1
v i1 i2 R2
Puisque les résistances sont en parallèle, elles ont la même tension. La tension aux
bornes de la résistance équivalente est :
R1 R2
v = R1 i1 = R2 i2 = Req is = i (2.12)
R1 + R2 s
R2
i1 = i (2.13)
R1 + R2 s
R1
i2 = i (2.14)
R1 + R2 s
Ces équations sont de la même forme que les équations du diviseur de tension, sauf
qu’on a inversé la résistance R1 et R2 . Ces équations nous indiquent quel pourcentage de
is se retrouve dans les résistances R1 et R2 .
Le pont de Wheatstone est un circuit utilisé pour mesurer des résistances. Le schéma
est montré à la figure 2.8.
R1 i1 i2 R2
ig
V a A b
i3 ix
R3
Rx
R1 i1 = R2 i2 (2.15)
R3 i3 = Rx ix (2.16)
R1 R2 R2
= ⇒ Rx = R (2.18)
R3 Rx R1 3
Soit un circuit de la forme donnée à la figure 2.9. Les résistances ne sont pas en série,
parce que lorsqu’elles seront branchées à quelque chose, elles ne seront pas traversées par
Rc a b
a b
R1 R2
Rb Ra
c
R3
le même courant. De plus les résistances ne sont pas en parallèle, parce qu’elles ne sont
pas branchées au deux mêmes noeuds.
R1 R2 + R2 R3 + R1 R3
Ra = (2.22)
R1
R R + R2 R3 + R1 R3
Rb = 1 2 (2.23)
R2
R R + R2 R3 + R1 R3
Rc = 1 2 (2.24)
R3
Exemple 4
5Ω
125Ω
100Ω
25Ω
40V
40Ω 37.5Ω
R1
100Ω 125Ω
25Ω
R2 R3
Le circuit devient alors celui de la figure suivante. Noter qu’avec cette transformation,
on a maintenant deux groupes de résistances en série. La résistance de 12.5Ω est en série
avec la résistance de 37.5Ω, et la résistance de 40Ω est en série avec la résistance de 10Ω.
On obtient deux résistances de 50Ω en parallèle.
5Ω
50Ω
10Ω 12.5Ω
40V
En série = 50Ω
40Ω 37.5Ω
En série = 50Ω
5Ω
i
50Ω
40V
50Ω 50Ω
En parallèle = 25Ω
La prochaine étape est de combiner toutes ces résistances. Il ne reste qu’un circuit
5Ω
i
50Ω En série = 80Ω
40V
25Ω
simple : une source de tension de 40V branchée à une résistance de 80Ω. Le courant
fournit par la source est :
v 40
i= = = 0.5 A
R 80
et la puissance :
p = −vi = (40)(0.5) = −20 W