Drisdelle Caroline 2019 Memoire
Drisdelle Caroline 2019 Memoire
Drisdelle Caroline 2019 Memoire
Département de nutrition
Faculté de médecine
Avril 2019
Ce mémoire intitulé
Présenté par
Caroline Drisdelle
Valérie Marcil
Président-rapporteur
Geneviève Mercille
Directeur de recherche
Yan Kestens
Codirecteur
Nathalie Auger
Membre du jury
ii
Résumé
Contexte: Le manque d’accès physique et économique à des aliments sains et abordables
engendre des inégalités sociales de l’alimentation et peut expliquer une part du gradient observé
dans les maladies chroniques. À Montréal, l’insécurité alimentaire des ménages est un grave
problème de santé publique, sa prévalence se situant à 12,7%. Il est estimé par ailleurs qu’environ
135 000 citoyens vivant avec de faibles revenus ont aussi un accès physique inadéquat en fruits et
légumes frais à proximité de leur domicile.
Objectif: Cette étude vise à mieux comprendre, dans une optique de sécurité alimentaire, les liens
complexes entre l’environnement alimentaire local, le degré de mobilité, les perceptions d’accès
aux aliments sains, les pratiques d’approvisionnement et la consommation de fruits et légumes
dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Montréal, Hochelaga-Maisonneuve.
Méthodes: Quatre cent cinquante-et-un adultes, responsables des provisions alimentaires dans
leur ménage résidant dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, ont été recrutés par
échantillonnage aléatoire simple lors d’une enquête téléphonique en 2014. Des outils d’évaluation
validés ont permis de mesurer le statut de sécurité alimentaire du ménage et la consommation de
fruits et légumes. Le nombre de commerces d’alimentation à l'intérieur d’une zone tampon de 800
mètres du domicile a été calculé. Les pratiques d’approvisionnement aux trois commerces les plus
fréquemment utilisés (fréquence des visites, type de commerce, moyen de transport utilisé) ont
été mesurées, tout comme les contraintes à la mobilité, la fréquentation de marchés de fruits et
légumes durant l’été, la pratique du jardinage et les perceptions d’accès physique et économique
aux aliments sains près du domicile. Des analyses de régressions multivariées ont été conduites
sur 417 participants avec données complètes.
Résultats: Comparativement aux ménages en sécurité alimentaire, ceux en insécurité alimentaire
étaient plus nombreux à avoir des perceptions négatives de l’accès économique aux aliments sains
dans leur quartier (b=-2.65, p<0.01) et à rapporter des contraintes en matière de transport (OR
3.83, IC 95% 2.09-7.02) et de mobilité (OR 4.53, IC 95% 2.47-8.30). L’insécurité alimentaire était
associée à une consommation plus faible de fruits et légumes (b=-0.69, p=0.04), tout comme les
contraintes à la mobilité (b=-0.68, p=0.02). La pratique du jardinage était associée à une plus
grande consommation de fruits et légumes (b=0.59, p=0.01), alors que la disponibilité de
iii
supermarchés (b=-0.06, p=0.03) et de commerces spécialisés (b=0.10, p=0.04) à proximité du
domicile n’était que faiblement associée à la consommation de fruits et légumes.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que, dans les quartiers centraux de Montréal, les ménages
en insécurité alimentaire perçoivent le manque d’accès économique comme plus problématique
que le manque d’accès physique aux aliments sains. Ces résultats suggèrent également que les
ménages en insécurité alimentaire, plus nombreux à avoir des contraintes de mobilité, sont
doublement désavantagés dans leur accès aux aliments sains, ceux-ci se heurtant à la fois à des
obstacles financiers et d’accessibilité physique. Les interventions pour réduire les inégalités
sociales dans la consommation de fruits et légumes devraient viser ces deux dimensions en
priorité.
Mots-clés : Sécurité alimentaire, approvisionnement, environnement alimentaire, fruits et
légumes, inégalités sociales de santé
iv
Abstract
Background: Socioeconomic inequalities in diet quality can partially explain the increase in
chronic illnesses among vulnerable populations, particularly for residents of low-income
neighborhoods where access to healthy food at a reasonable price such as fruits and vegetables is
often inadequate. In Montreal, 135,000 people living below the poverty line have inadequate
access to fruits and vegetables within walking distance from their home. More globally, food
insecurity is a serious public health problem affecting 12.7% of households.
Objective: This study aimed to examine the association of household food security, food access,
mobility constraints, perceived access to healthy food and food shopping behaviors with fruits and
vegetables intake among residents of one of the most underprivileged area in Montreal,
Hochelaga-Maisonneuve.
Methods: A simple random sample of 451 adults responsible for grocery shopping were recruited
through telephone interviews in 2014. We applied validated assessment tools to measure fruits
and vegetables intake and to distinguish food secure from food insecure participants.
Neighborhood food access was calculated according to density of food stores within 800 meters’
road network-buffer of participants’ homes. Self-reported food shopping behaviors included
frequency of visit, store types and transport used to reach the three most frequented stores.
Participants also provided information about mobility constraints, use of fruits and vegetables
markets in the summer, practice of gardening and perceptions of physical and economical access
to healthy food in their neighborhood. Multivariable regressions were used on 417 participants.
Results: Compared to food secure participants, food insecure participants reported greater lack
of affordable healthy food in their neighborhood (b=-2.65, p<0.01) as well as more transportation
barriers (OR 3.83, 95% CI 2.09-7.02) and mobility constraints (OR 4.53, 95% CI 2.47-8.30). Food
insecurity was significantly associated with a lower intake of fruits and vegetables (b=-0.69,
p=0.04), as were mobility constraints (b=-0.68, p=0.02). Gardening was associated with a greater
intake of fruits and vegetables (b=0.59, p=0.01), while densities of supermarkets (b=-0.06, p=0.03)
and speciality stores (b=0.10, p=0.04) were only weakly associated with fruits and vegetables
intake.
Discussion: For food insecure households living in a dense Montreal neighborhood, food
affordability is more problematic than physical accessibility. Findings also suggest that food
v
insecure households, who are more likely to have mobility constraints, are disadvantaged in their
access to healthy food due to both physical and financial barriers. Given the multiple obstacles
that accumulate to impede fruits and vegetables intake among food insecure households, this issue
should be addressed from a system perspective.
Keywords: food security, food purchases, fruits and vegetables, food access, health disparities
vi
Table des matières
Résumé .................................................................................................................................... iii
Abstract ..................................................................................................................................... v
Remerciements ........................................................................................................................ xv
vii
2.5. Synthèse critique ............................................................................................................ 32
2.5.1. Question de recherche et objectifs .......................................................................... 33
CHAPITRE 3. Cadre conceptuel........................................................................................... 34
Bibliographie ........................................................................................................................... 86
viii
Annexe 2 – Développement et validation du questionnaire .................................................. ii
ix
Liste des tableaux
Tableau I. Classification du statut de sécurité alimentaire (adapté de Tarasuk et al. (2016))
............................................................................................................................. 12
Tableau II. Les cinq dimensions du concept d’accès alimentaire (adapté à partir des modèles
de Robitaille et Bergeron (2013), de Caspi, Sorensen, et al. (2012) et de
Penchansky et Thomas (1981)) ........................................................................... 23
Tableau III. Dimensions étudiées, principales variables utilisées et descriptions
opérationnelles des variables............................................................................... 39
Tableau IV. Pratiques d’approvisionnement au principal lieu fréquenté en fonction du statut
de sécurité alimentaire du ménage de 416 adultes responsables des provisions
alimentaires d’un quartier défavorisé de Montréal, Canada (2014) .................... 68
Tableau V. Associations entre le statut de sécurité alimentaire du ménage et les contraintes à
la mobilité et les perceptions d’accès aux aliments sains de 416 adultes
responsables des provisions alimentaires d’un quartier défavorisé de Montréal,
Canada (2014) ..................................................................................................... 69
Tableau VI. Associations entre le statut de sécurité alimentaire du ménage et les pratiques
d’approvisionnement alimentaire de 416 adultes responsables des provisions
alimentaires d’un quartier défavorisé de Montréal, Canada (2014) .................... 69
x
Liste des figures
Figure 1. Déterminants des inégalités sociales de l’alimentation (cadre conceptuel adapté à
partir des modèles de Friel, Hattersley, Ford, et al. (2015), Peeters et Blake
(2016) Dahlgren et Whitehead (1991) et Story et al. (2008)) ............................... 5
Figure 2. Cadre conceptuel des liens testés en fonction des deux objectifs de ce mémoire
............................................................................................................................. 35
Figure 3. Carte illustrant l’accès aux fruits et légumes frais dans un rayon de 500 mètres au
sein des deux secteurs à l’étude .......................................................................... 37
xi
Liste des sigles
CCHIP: Community Childhood Hunger Identification Project
DSP: Direction régionale de santé publique
HFSSM: Household Food Security Survey Module
MESAM: Module de l’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages
xii
Liste des abréviations
Conseil-SAM : Conseil du système alimentaire montréalais
GAC: Guide alimentaire canadien
xiii
À mes parents, pour leur soutien inconditionnel
xiv
Remerciements
Je remercie également Yan Kestens, mon codirecteur de recherche, pour ses judicieux
conseils et sa contribution à la qualité et au perfectionnement de mon mémoire.
Je remercie également les autres étudiantes sous la direction de Geneviève qui ont rendu,
par leur participation aux rencontres SALSA, mon expérience à la maîtrise bien plus stimulante.
Enfin, un merci tout spécial à mes proches qui m’ont appuyé tout au long de mes études
universitaires. Plus spécifiquement, je remercie mes parents qui ont toujours cru en moi et qui
m’ont offert toutes les possibilités pour atteindre mes objectifs. Je suis également choyée d’avoir
pu compter sur le support, l’écoute et la présence de mon conjoint.
xv
CHAPITRE 1. Introduction
La consommation de fruits et légumes joue un rôle important dans la prévention de
plusieurs problèmes de santé chroniques (OMS, 2016). Cependant, elle demeure faible dans
l’ensemble de la population, tout particulièrement chez les personnes à faible revenu qui peinent
à couvrir leurs besoins de base dans un contexte de ressources limitées (Peeters et Blake, 2016).
De plus, les quartiers à faible revenu sont souvent mal desservis en fruits et légumes, ce qui peut
engendrer des inégalités sociales de l’alimentation et expliquer une part du gradient social des
maladies chroniques (Black et al., 2014; Darmon et Drewnowski, 2008; Drewnowski et Specter,
2004). Un nombre croissant d’études suggère que plusieurs facteurs environnementaux
participent aux inégalités sociales de l’alimentation, dont l’environnement alimentaire local. Ces
travaux reposent sur l’hypothèse que les comportements alimentaires, particulièrement chez les
populations vulnérables, sont grandement influencés par l’accès, la disponibilité et le coût des
aliments dans une communauté.
À Montréal, 40 % des citoyens ont un accès inadéquat en fruits et légumes frais à
proximité de leur domicile, dont 135 000 vivant aussi sous le seuil de faible revenu (Bertrand et
al., 2008). Parallèlement, l’insécurité alimentaire est un grave problème de santé publique dans
la métropole, sa prévalence étant désormais estimée à 12,7% (Tarasuk et al., 2016). Ceci a mené
la Direction régionale de santé publique (DSP) de Montréal à identifier des quartiers défavorisés
et mal desservis en fruits et légumes frais afin d’y améliorer l’accès (Marier et Bertrand, 2013).
L’un de ces quartiers est Hochelaga-Maisonneuve, un quartier défavorisé connaissant
présentement de profonds changements socioéconomiques en lien avec l’embourgeoisement du
secteur.
Toutefois, le corpus de connaissance généré par les études ayant étudié l’influence de
l’environnement alimentaire sur l’alimentation est caractérisé par de nombreuses lacunes
conceptuelles et méthodologiques qui ne permettent pas de soutenir adéquatement
l’intervention. Entre autres, les mécanismes par lesquels les individus interagissent avec leur
environnement alimentaire pour se procurer des aliments sont encore mal compris (Kylie Ball
et al., 2006; Dubowitz et al., 2015). Ceci s’explique en grande partie par le fait qu’une majorité
d’études s’appuie sur des mesures d’accès géographique aux commerces, assumant que les
1
citoyens de quartiers défavorisés dépendent strictement des aliments disponibles à proximité
pour manger sainement (Cannuscio et al., 2014; Caspi, Sorensen, et al., 2012). Or, il a
récemment été révélé que les gens en situation précaire ont recours à des stratégies d’adaptation
les amenant à fréquenter des commerces en dehors de leur quartier (Black et al., 2014). Un
meilleur examen des pratiques d’approvisionnement alimentaire, c’est-à-dire du parcours des
consommateurs dans leur acquisition d’aliments, permettrait de mieux cerner la nature et
l’étendue de l’influence de l’environnement alimentaire sur l’alimentation (Bertrand et al., 2013;
Cummins, 2007; Cummins et Macintyre, 2006), en particulier auprès des ménages en insécurité
alimentaire.
Par ailleurs, les facteurs potentiellement médiateurs ou modérateurs dans la relation entre
l’environnement alimentaire et les comportements liés à l’alimentation sont plus rarement
considérés, alors qu’ils pourraient jouer un rôle important (Clary et al., 2017; Fuller et al., 2016).
Une meilleure prise en compte des perceptions d’accès aux aliments sains et des contraintes à
la mobilité, dans un contexte d’insécurité alimentaire, permettrait de soulever les dimensions de
l’environnement alimentaire les plus susceptibles d’influencer les comportements de
consommation (Caspi, Sorensen, et al., 2012; Lytle et Sokol, 2017).
Enfin, la majorité des études a été menée aux États-Unis, où les enjeux ne sont pas les
mêmes qu’en contexte canadien et québécois (Minaker, Shuh, et al., 2016). Cela est d’autant
plus problématique du fait que les communautés locales jouent un rôle critique dans la définition
des problèmes associés à l’environnement alimentaire (Zenk, Schuit, et al., 2009). À cet effet,
l’étude des pratiques d’achats et des perceptions d’accès est considérée comme une avenue de
recherche prometteuse pour soutenir l’élaboration d’interventions améliorant l’accès aux
aliments sains en harmonie avec les intérêts de la population ciblée (Bertrand et al., 2013).
C’est à partir de ces considérations que la présente étude vise à comprendre les liens
complexes entre l’environnement alimentaire local, les pratiques d’approvisionnement et la
consommation de fruits et légumes avec une attention particulière pour les populations aux
prises avec l’insécurité alimentaire. Plus précisément, cette étude vise à caractériser l’utilisation
de l’environnement alimentaire par la population d’Hochelaga-Maisonneuve et les perceptions
d’accès aux aliments sains de ces résidents, en considérant leur statut de sécurité alimentaire et
leur degré de mobilité.
2
Le chapitre 2 de ce mémoire présente l’état des connaissances et le chapitre 3, les bases
conceptuelles sur lesquelles cette étude est appuyée. Le chapitre 4 expose les principaux aspects
méthodologiques du projet. Le chapitre 5 présente les résultats de l’étude, suivi des chapitres 6
et 7, qui présentent respectivement la discussion et la conclusion de ce mémoire.
3
CHAPITRE 2. Recension des écrits
Dans cette recension des écrits, un portrait de l’alimentation des populations
défavorisées et de ses déterminants sera d’abord présenté, suivi d’un survol de la littérature sur
le lien entre l’environnement alimentaire et l’alimentation. Une attention particulière sera portée
sur les disparités dans l’accès aux aliments sains. Ensuite, les résultats des travaux portant sur
les perceptions d’accès aux ressources alimentaires seront décrits. La dernière section rapporte
les résultats d’études sur les pratiques d’approvisionnement alimentaire.
4
l’ampleur du problème s’apparente à celui du tabagisme, les coûts annuels associés au non-
respect des recommandations nutritionnelles canadiennes ayant été évalués, en 2014, à 13,8
milliards de dollars (Lieffers et al., 2018). Afin de mieux cerner la complexité du phénomène,
la prochaine section fera état des principaux déterminants des inégalités sociales de
l’alimentation.
De nombreux facteurs contribuent aux inégalités sociales de l’alimentation, une liste non
exhaustive étant présentée à la figure 1 ci-dessous. Les déterminants des inégalités sociales de
l’alimentation peuvent être groupés selon leur niveau d’influence, des facteurs individuels aux
déterminants sociétaux de l’alimentation, en passant par les facteurs reliés aux conditions de vie
(Dahlgren et Whitehead, 1991). Ces facteurs tendent à s’accumuler au cours de la vie et sont
souvent transmis de génération en génération (Friel, Hattersley, Ford, et al., 2015).
5
2.1.1.1. Facteurs individuels
6
suggère que le haut niveau d’incertitude associé à la pauvreté diminue l’attention et le temps
nécessaires à l’adoption d’une saine alimentation (Peeters et Blake, 2016).
Enfin, sans surprise, le niveau de scolarité et le revenu comptent parmi les principaux
déterminants de la qualité de l’alimentation et contribuent donc aux inégalités
socioéconomiques de l’alimentation. Le niveau de scolarité est fortement lié à la qualité de
l’alimentation, un plus haut niveau de scolarité étant associé à de meilleures habitudes
alimentaires (par exemple, Finger et al., 2013; Monsivais et Drewnowski, 2009). De nombreuses
raisons expliquent cette relation, dont le fait que de plus hauts niveaux de compétences en
littératie permettraient de prendre de meilleures décisions en matière de santé (Braveman et al.,
2011). Le revenu serait aussi associé à la qualité de l’alimentation, les contraintes financières
rapportées par plusieurs familles à faible revenu ne leur permettant pas d’adopter une
alimentation qui adhère aux recommandations nutritionnelles. De plus, les familles à faible
revenu consacrent une part plus importante de leur revenu à l’alimentation. Fait important à
noter, l’alimentation est souvent une dépense flexible pour les ménages à faible revenu
comparativement à d’autres dépenses fixes, comme le loyer, ces dernières prenant ainsi le pas
sur les dépenses alimentaires (Friel, Hattersley, et Ford, 2015).
Un certain nombre de facteurs liés aux conditions de vie contribuent aux inégalités
sociales de l’alimentation. Les conditions d’emploi sont susceptibles d’y jouer un rôle, le travail
par quarts étant par exemple associé à une alimentation moins saine (Atkinson et al., 2008).
Il existe également un lien étroit entre l’accessibilité au transport collectif et les inégalités
sociales de santé. Étant donné que les individus à faible revenu sont de plus grands utilisateurs
des transports en commun, le manque d’accessibilité à ceux-ci a pour conséquence de limiter
leurs choix (Gorman et al., 2003; Mindell et al., 2011). Appliqués à l’alimentation, les enjeux
reliés à la disponibilité et à l’accessibilité du transport collectif soulèvent donc des
problématiques complexes en termes d’accès aux aliments (Friel, Hattersley, Ford, et al., 2015).
Dans le même ordre d’idées, il existe un lien étroit entre des conditions de logement
inadéquates et la santé (Thomson et al., 2013). Par exemple, l’encombrement du logement et
vivre dans un logement ayant besoin de réparations majeures a été associés à l’insécurité
alimentaire (Kirkpatrick et Tarasuk, 2011). Aussi, les conditions de logement ont une grande
7
incidence sur les inégalités sociales de l’alimentation, car la part du revenu consacrée au
logement est importante chez les populations défavorisées et limite l’argent disponible pour
l’approvisionnement alimentaire.
2.1.1.3.Déterminants sociétaux
8
Yancey et al., 2009). Puisqu’il a souvent été suggéré que l’acte de manger est un comportement
automatique sur lequel l’environnement exerce un plus grand contrôle que les facteurs
individuels (Cohen, 2008; Cohen et Farley, 2008), un haut niveau d’exposition à la publicité
d’aliments malsains peut influencer négativement l’alimentation.
Enfin, la distribution des ressources alimentaires dans la communauté contribue aux
inégalités sociales de l’alimentation (Black et al., 2014). En effet, plusieurs études écologiques
ont démontré que la distribution spatiale des ressources alimentaires varie grandement en
fonction des caractéristiques socioéconomiques du quartier (Apparicio et al., 2007; Ball et al.,
2009; Bertrand et al., 2008; Daniel et al., 2009; Moore et Diez Roux, 2006; Morland, Wing,
Diez Roux, et al., 2002; E. Winkler et al., 2006). À cet effet, l’hypothèse de la défavorisation
amplifiée sous-tendrait que l’environnement alimentaire dans les quartiers défavorisés serait de
moins bonne qualité, ce qui amplifierait l’effet négatif de la défavorisation sur la santé
(Macintyre, 2007). De plus, les habitudes alimentaires des populations défavorisées pourraient
davantage s’expliquer par leur environnement alimentaire, ces dernières étant plus souvent
confrontées à des restrictions physiques et sociales les limitant à leur quartier (Lytle, 2009). La
section 2.2.1 de ce mémoire abordera plus en détail la question des disparités dans l’accès aux
aliments sains.
9
susceptibles de devenir des utilisateurs coûteux du système de santé en raison de leur risque plus
élevé de souffrir de problèmes de santé chroniques (Diététistes du Canada, 2017; Fitzpatrick et
al., 2015; Tarasuk et al., 2015). Plusieurs autres facteurs peuvent aggraver la vulnérabilité
financière des ménages et intensifier les risques de souffrir d’insécurité alimentaire, tels que des
emplois précaires, des logements inabordables et des difficultés de transport. Malgré tout, parmi
les meilleurs prédicteurs de l’insécurité alimentaire d’un ménage, on y retrouve le revenu de ce
dernier, l’accession à la propriété et la principale source de revenu déclarée, suggérant que la
vulnérabilité d’un ménage est ancrée dans sa capacité à affronter une diminution ou perte
soudaine de revenus, tels que la perte inattendue d’un emploi (Tarasuk et al., 2019). Plus
récemment, des études ont fait état d’un lien entre l’insécurité alimentaire et certains facteurs
environnementaux (Gorton et al., 2010), dont le manque d’accès à des aliments abordables
(Nolan et al., 2006; Perez et al., 2017; Tolzman et al., 2014).
La section qui suit présente un bref exposé sur la façon dont le statut de sécurité
alimentaire des ménages est défini et mesuré dans la littérature. Plusieurs instruments de mesure
ont été élaborés et utilisés en Amérique du Nord. Selon Leroy et al. (2015), trois approches sont
privilégiées, soit les instruments fondés sur les expériences, ceux mesurant les stratégies
d’adaptation et les instruments s’intéressant à la diversité alimentaire. Les instruments fondés
sur les expériences sont les plus largement utilisés et comprennent notamment le
Radimer/Cornell, le Community Childhood Hunger Identification Project (CCHIP) et le
Household Food Security Survey Module (HFSSM).
Le questionnaire Radimer/Cornell a été élaboré au début des années 90 par une équipe
de chercheurs de l’Université Cornell à partir d’entrevues auprès de femmes défavorisées
(Radimer et al., 1992). Ce questionnaire mesure l’expérience de la faim à l’aide de 12 questions.
Le CCHIP, quant à lui, a été élaboré au milieu des années 80 et comprend huit questions dans
le but de mesurer la faim et le risque de connaître la faim chez les enfants issus de familles
défavorisées (Carlson et al., 1999).
Depuis 1995, le HFSSM, soit un instrument développé par le United States Department
of Agriculture, est utilisé annuellement dans la cadre de rapports de surveillance (Nord et al.,
2007). Il évalue le statut de sécurité alimentaire des ménages dans les 12 mois précédant
10
l’enquête à partir de 18 énoncés, dont 8 énoncés concernent spécifiquement les ménages avec
enfants. Le HFSSM mesure la difficulté ou l’incertitude, voire l’impossibilité, d’acquérir des
aliments sains, satisfaisants et en quantité suffisante, en raison d’un manque de ressources
financières. L’instrument ne mesure pas, par exemple, l’insécurité alimentaire en raison de
contraintes physiques. Le HFSSM, dont la validité a été démontrée à de nombreuses reprises,
est utilisé un peu partout à travers le monde, tant à des fins de surveillance que de recherche
(National Research Council, 2006).
Au Canada, depuis 2004, l’insécurité alimentaire est mesurée à l’aide du Module
d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (MESAM), instrument validé qui a été adapté
du HFSSM (Santé Canada, 2007). Cet instrument contient 18 énoncés permettant de mesurer la
prévalence et la gravité de l’insécurité alimentaire au sein du ménage au cours des 12 derniers
mois à l’aide de deux échelles : l’une visant les adultes et l’autre visant les enfants de moins de
18 ans. Le MESAM mesure la gravité de l’insécurité alimentaire en considérant plusieurs
dimensions, de l’inquiétude de manquer de nourriture à la privation de nourriture pendant une
journée complète chez les enfants (Santé Canada, 2007). Tout comme le HFSSM, le MESAM
mesure la présence d’insécurité alimentaire uniquement en raison de contraintes financières. Cet
instrument distingue deux catégories d’insécurité alimentaire, c’est-à-dire modérée et sévère.
Bien que validé en anglais et en français auprès de la population canadienne (Santé
Canada, 2007), le MESAM n’est pas sans limites. Notamment, la manière dont Santé Canada
traite les réponses aux questions pour définir les catégories d’insécurité alimentaire est souvent
remise en question. En effet, l’institution fédérale considère qu’un ménage est en insécurité
alimentaire lorsque deux réponses affirmatives sont déclarées, ce qui implique que d’exprimer
de l’anxiété ou de l’inquiétude quant à un accès suffisant aux aliments n’entraine pas un verdict
d’insécurité alimentaire. Pourtant, du point de vue de plusieurs caractéristiques
sociodémographiques, Tarasuk et al. (2019; 2018) font valoir que les ménages éprouvant des
préoccupations quant à un accès suffisant aux aliments ressemblent davantage aux ménages en
insécurité alimentaire modérée et sévère que ceux en sécurité alimentaire. C’est pour cette raison
que ce mémoire, contrairement à la catégorisation binaire de Santé Canada, distinguera trois
catégories d’insécurité alimentaire : marginale, modérée et sévère. Par conséquent, un ménage
sera considéré en insécurité alimentaire dès qu’une réponse positive sera déclarée (voir Tableau
1). À noter que dans le cadre de ce mémoire, seule l’échelle des adultes du MESAM sera utilisée.
11
Tableau I. Classification du statut de sécurité alimentaire (adapté de Tarasuk et al. (2016))
Réponses Réponses
affirmatives - affirmatives -
Statut Description
Échelle des adultes Échelle des enfants
(10 énoncés) (8 énoncés)
Aucun signe de difficulté d'accès aux
Sécurité alimentaire 0 0
aliments en raison du revenu.
Signes de craintes ou de problèmes
Insécurité alimentaire
1 1 concernant l’accès aux aliments en
marginale
raison du revenu.
Signes que la qualité et/ou la quantité
Insécurité alimentaire des aliments consommés sont
2à5 2à4
modérée compromises en raison
d’un manque d’argent
Signes de réduction de l'apport
Insécurité alimentaire
≥6 ≥5 alimentaire et de perturbation des
sévère
comportements alimentaires.
12
al., 2005). Dans le contexte de ce mémoire, seule la distribution des commerces alimentaires au
sein du quartier sera considérée, la densité des magasins d’alimentation dans la communauté
étant l’une de nos variables d’intérêt.
Les prochaines sections de ce mémoire offrent une revue de la littérature sur deux des
principaux axes de recherche dans le domaine des environnements alimentaires locaux. Il s’agit
de la description des disparités socioéconomiques des environnements alimentaires et de l’étude
de la relation entre ces environnements alimentaires et l’alimentation.
Les études portant sur les « déserts alimentaires », c’est-à-dire des secteurs défavorisés
qui procurent un faible accès à des aliments sains, ont permis de mettre en évidence les disparités
dans l’environnement alimentaire en fonction du statut socioéconomique du quartier. Les
déserts alimentaires posent problème puisqu’ils aggravent les inégalités sociales de
l’alimentation en s’ajoutant aux nombreuses contraintes pesant sur l’approvisionnement des
habitants de ces quartiers (Beaulac et al., 2009).
Les disparités au niveau de la disponibilité et de l’accès à des commerces alimentaires
sont courantes aux États-Unis (Black et al., 2014). En effet, les synthèses de recherche
rapportent sans équivoque que les quartiers défavorisés ont un moins bon accès à des aliments
sains (Beaulac et al., 2009; Black et Macinko, 2008; Larson et al., 2009; Treuhaft et Karpyn,
2010; Walker et al., 2010) et un meilleur accès aux commerces proposant des aliments malsains
(Black et Macinko, 2008; Fleischhacker et al., 2011; Fraser et al., 2010; Hilmers et al., 2012;
Larson et al., 2009; Treuhaft et Karpyn, 2010). Concernant la disponibilité des aliments sains,
elle serait également moindre dans les quartiers défavorisés comparativement à ceux plus
privilégiés (Ford et Dzewaltowski, 2008; Larson et al., 2009; Walker et al., 2010).
Or, ce ne serait pas la réalité au Canada, les déserts alimentaires n’étant pas répandus au
pays. En effet, les données probantes démontrent qu’en milieu urbain, les résidents de quartiers
défavorisés auraient le même accès aux aliments sains que ceux mieux nantis (Minaker, Shuh,
et al., 2016). Prenons les cas d’Edmonton, de Montréal, de Québec et de Toronto, les études
13
menées à ces endroits démontrant peu de différence dans l’accès aux supermarchés en fonction
du statut socioéconomique du quartier (Bertrand et al., 2008; Daniel et al., 2009; Pouliot et
Hamelin, 2009; Smoyer-Tomic et al., 2008) ou selon les taux d’insécurité alimentaire (Dachner
et al., 2010; Kirkpatrick et Tarasuk, 2010). En fait, plusieurs études canadiennes montrent qu’en
milieu urbain, les quartiers défavorisés auraient une présence plus élevée de supermarchés
comparativement aux zones plus favorisées (Apparicio et al., 2007; Black et al., 2011; Sadler et
al., 2011). Cependant, au Canada, certains quartiers à faible revenu sont plutôt caractérisés par
une accessibilité géographique élevée à des commerces offrant des aliments malsains, aussi
appelés « marais alimentaires » (Black et al., 2014; Pampel et al., 2010; Santé Canada, 2013).
14
2.2.2. Environnement alimentaire local et consommation d’aliments
sains
15
Par exemple, il n’est pas surprenant que le prix ait un impact plus important sur les choix
alimentaires des ménages à faible revenu (Steenhuis et al., 2011).
Enfin, les études portant sur le lien entre la qualité des aliments offerts dans les commerces
et l’alimentation sont rares, celles disponibles démontrant plutôt que la qualité des aliments
influence les achats (Santé Canada, 2013). Par qualité des aliments, précisons que ces études
s’intéressaient uniquement à l’innocuité de ceux-ci. Par exemple, des études américaines et
écossaises ont démontré que la qualité des aliments offerts était reliée au statut socioéconomique
des quartiers, des produits endommagés, détériorés ou périmés étant plus fréquents dans les
commerces de quartiers défavorisés (Cummins et al., 2009; Glanz et al., 2007). Plus récemment,
davantage d’études s’intéressent, au-delà de la qualité sanitaire des aliments, à la qualité
nutritive de ceux-ci. Par exemple, l’étude britannique de Vogel et al. (2016) a démontré que la
qualité nutritive des aliments offerts dans les supermarchés fréquentés par de nouvelles mères
était associée à la qualité de leur l’alimentation, mais que cette relation était modérée par leur
niveau d’éducation, les mères ayant un faible niveau d’éducation étant plus vulnérables à une
offre alimentaire de moins bonne qualité.
Bref, pour l’instant, il n’est pas possible de tirer des conclusions fermes quant à
l’influence de l’environnement alimentaire sur l’alimentation. La prochaine section présentera
un examen plus critique de certaines lacunes importantes de la recherche qui pourraient
expliquer les résultats contradictoires.
16
observées au niveau des données probantes sur l’environnement alimentaire pourraient être
attribuables à la façon dont celui-ci est défini (Barnes et al., 2016; Liu et al., 2015). Trois
approches sont couramment utilisées pour définir les environnements alimentaires : les
frontières administratives, les zones tampons et les espaces d’activité (Santé Canada, 2013).
Les frontières administratives sont des délimitations gouvernementales existantes, telles
que le secteur de recensement ou le code postal. Toutefois, en plus d’être des approximations
grossières du quartier, elles ont l’inconvénient de ne pas toujours correspondre aux perceptions
des résidents quant à l’étendue de celui-ci (Kylie Ball et al., 2006; Liu et al., 2015).
Les zones tampons (buffers), quant à elles, consistent à définir à partir d’une distance
donnée la zone entourant la résidence au sein de laquelle l’environnement alimentaire sera
mesuré. Cette approche a l’avantage d’attribuer à chaque résident un environnement alimentaire
qui lui est propre (Kylie Ball et al., 2006). Toutefois, les chercheurs ont utilisé différentes
distances seuils pour délimiter cette zone (de 500 mètres à plusieurs kilomètres), ce qui limite
la comparabilité des résultats (Kylie Ball et al., 2006).
Dans leur ensemble, les frontières administratives et les zones tampons sont critiquées,
car ces limites géographiques donnent un aperçu trop simpliste de l’influence de
l’environnement alimentaire sur l’alimentation. En effet, ces deux méthodes permettent de
mesurer ce qui est accessible à une certaine distance du domicile. Or, l’approvisionnement
alimentaire peut très bien avoir lieu ailleurs que dans son propre quartier de résidence (Liu et
al., 2015).
Plus récemment, les espaces d’activité ont été utilisés pour délimiter l’environnement
alimentaire, car ils permettent de tenir compte des déplacements des gens, rejetant ainsi la
supposition que ceux-ci sont confinés à leur quartier pour s’approvisionner (Santé Canada,
2013). Les données issues de cette méthode d’analyse spatio-temporelle, bien que plus difficiles
à analyser et plus couteuses à recueillir, offrent des mesures plus pointues quant à l’exposition
aux commerces d’alimentation (Liu et al., 2015). Entre autres, les espaces d’activité
reconnaissent que l’environnement alimentaire n’est pas le même pour tous, son étendue
pouvant ainsi varier selon, par exemple, l’accès à un véhicule (Zenk, Schulz, et al., 2011).
17
Mesures pour caractériser l’environnement alimentaire
Les types de mesures utilisées pour caractériser l’environnement alimentaire local sont
également un enjeu méthodologique de la recherche. Ces mesures sont généralement classifiées
en trois catégories, soit les mesures utilisées pour caractériser (1) l’environnement alimentaire
communautaire, (2) l’environnement alimentaire de consommation et (3) les perceptions
d’accès. Les deux premières méthodes d’évaluation sont dites objectives tandis que la troisième
méthode tente d’évaluer l’environnement alimentaire de manière subjective (Glanz, 2009; Santé
Canada, 2013).
(1) Mesures de l’environnement alimentaire communautaire
Les mesures de l’environnement alimentaire communautaire sont surtout utilisées pour
déterminer le nombre et la proximité de commerces alimentaires à l’intérieur d’un territoire
donné (Charreire et al., 2010). Le nombre de commerces recensés permet d’établir la
disponibilité de ceux-ci dans un secteur géographique (Charreire et al., 2010). L’approche la
plus courante pour mesurer la disponibilité des commerces consiste à déterminer leur nombre à
l'intérieur de buffers circulaires ou tenant compte du réseau routier. La méthode d’estimation
par la densité du noyau (kernel density estimation) est aussi utilisée, technique qui permet
d’accorder un poids plus important aux commerces plus près du domicile comparativement à
ceux se trouvant à l’extrémité des limites définies. La proximité des commerces, quant à elle,
permet d’estimer leur accessibilité, soit en déterminant la distance routière ou euclidienne (en
ligne droite) entre le consommateur et le magasin d’alimentation (Charreire et al., 2010).
Dans la littérature, il semble que les mesures de disponibilité des commerces (densité et
décompte des commerces) soient plus susceptibles de produire des résultats statistiquement
significatifs comparativement aux mesures d’accessibilité (Bivoltsis et al., 2018; Caspi,
Sorensen, et al., 2012), ce qui explique d’ailleurs pourquoi ce mémoire reposera sur des mesures
de disponibilité des commerces pour tenir compte de l’environnement alimentaire
communautaire.
Il est important de mentionner que la caractérisation de l’environnement alimentaire
communautaire, en passant tant par des mesures de disponibilité que par des mesures
d’accessibilité, est obtenue à partir de données commerciales, administratives et d’observations
(Kelly et al., 2011). En fait, la plupart du temps, des données commerciales sont utilisées pour
18
obtenir les adresses des commerces, ce qui peut affecter la qualité des analyses, les listes de
commerces recensées n’étant pas toujours à jour en raison du taux élevé de roulement dans le
secteur du commerce de détail alimentaire (Glanz, 2009). Plus récemment, la méta-analyse de
Lebel et al. (2017) suggère que la validité des bases de données commerciales est parfois sous-
estimée, celles-ci démontrant une fiabilité modérée à forte. Par conséquent, dans le cadre de ce
mémoire, des données commerciales seront utilisées pour caractériser l’environnement
alimentaire communautaire.
(2) Mesures de l’environnement alimentaire de consommation
Les mesures de l’environnement alimentaire de consommation sont utilisées pour
évaluer la disponibilité, le prix et la qualité des aliments à l’intérieur des commerces (Santé
Canada, 2013). L’espace d’étalage qui leur est consacré est également évalué, ce qui consiste à
mesurer la longueur des tablettes offrant des aliments sains et malsains, car d’un point de vue
de marketing, la visibilité et la proéminence des produits ont un impact notable sur le volume
de ventes (Farley et al., 2009; Rose et al., 2009). La publicité sur les lieux de vente et
l’agencement du commerce (par exemple, le type et le placement des aliments près des caisses
enregistreuses) sont également mesurés (Kelly et al., 2011). Pour toutes ces stratégies, des audits
dans les points de vente sont complétés en ayant recours à des listes de contrôle, des
questionnaires, des inventaires ou des mesures du panier de consommation (Lytle et Sokol,
2017; McKinnon et al., 2009). Comme mentionné plus tôt, dans le cadre de ce mémoire, la
définition de l’environnement alimentaire sera limitée à sa dimension communautaire, l’offre
alimentaire à l’intérieur des commerces n’étant pas considérée.
(3) Mesures de perceptions
Les mesures de perceptions ont plus récemment été reconnues comme un élément
indispensable pour mieux décrire le vécu des gens à l’intérieur de leur quartier (Lytle, 2009).
En effet, elles permettent d’évaluer d’autres dimensions de l’accès aux aliments au-delà de leur
simple accessibilité physique en évaluant également leur accès en fonction des besoins et des
attentes des consommateurs (Freedman et Bell, 2009; Inglis et al., 2008). Par le fait même, elles
permettent de mesurer le degré de satisfaction des gens à l’égard de leur environnement
alimentaire (Chaix, 2009). Aussi, puisque les perceptions seraient influencées par les
caractéristiques sociodémographiques, les expériences personnelles, les préférences et les
19
connaissances en nutrition, elles pourraient être plus fortement associées aux choix alimentaires
que certaines mesures objectives (Inglis et al., 2008; Moore, Diez Roux, et Brines, 2008; Zenk,
Schulz, et al., 2009). En général, quelques énoncés sont utilisés pour mesurer les perceptions où
le participant doit déclarer son niveau d’accord à l’égard de l’affirmation. « C’est facile de
trouver des viandes et des poissons de bonne qualité » (Gustafson et al., 2011) et « Les aliments
sains sont trop chers pour mes moyens » (Minaker et al., 2013) sont quelques exemples
d’énoncés en provenance d’études s’étant intéressées aux perceptions.
Critiques générales
20
2.2.3.2. Deuxième enjeu : Mesures de l’alimentation
21
pour estimer la consommation d’une large catégorie d’aliments, telle que les fruits et légumes,
en si peu de questions donne lieu à des erreurs systématiques (Kirkpatrick et al., 2014). Ces
erreurs de mesure peuvent mener à des estimations biaisées quant au lien entre l’environnement
alimentaire et l’alimentation et diminuent la puissance statistique pouvant permettre de détecter
une relation (Kirkpatrick et al., 2014). D’ailleurs, ceci pourrait expliquer pourquoi les travaux
portant sur l’environnement alimentaire rapportent des effets contradictoires. À cet effet, lorsque
Kirkpatrick et al. (2014) ont limité leur analyse en excluant les études ayant eu recours à des
instruments brefs, l’association entre l’environnement alimentaire et l’alimentation était plus
forte dans le sens attendu. Ce constat met en évidence le rôle des erreurs des instruments de
mesure de l’alimentation au niveau des résultats incohérents relevés dans la littérature.
À noter que, dans ce mémoire, la consommation de fruits et légumes sera mesurée à
l’aide d’un instrument bref de cinq questions, qui couvre donc plus de dimensions que ceux que
l’on retrouve habituellement dans la littérature. Malgré tout, la recherche sur l’environnement
alimentaire est confrontée à de nombreux défis en lien avec le choix des mesures de
l’alimentation, peu importe l’instrument utilisé.
Le terme « accès » est surtout utilisé dans la littérature pour désigner l’accessibilité
physique aux aliments. Or, dans l’article fondateur de Penchansky et Thomas (1981), le concept
22
d’accès prend une ampleur multidimensionnelle, les auteurs y proposant cinq dimensions :
l’accessibilité, la disponibilité, l’abordabilité, l’acceptabilité et la commodité (voir le tableau II).
Ce mémoire s’appuie sur une conception globale de l’accès aux aliments et tiendra compte de
plusieurs de ces cinq dimensions.
Tableau II. Les cinq dimensions du concept d’accès alimentaire (adapté à partir des modèles de
Robitaille et Bergeron (2013), de Caspi, Sorensen, et al. (2012) et de Penchansky et Thomas (1981))
Quelques études ont examiné la concordance entre les mesures objectives et subjectives
de l’environnement alimentaire. Certaines études ont trouvé que l’accessibilité physique
objective aux commerces était parfois corrélée aux perceptions (Barnes et al., 2015; Freedman
et Bell, 2009; Lucan et al., 2014; Moore, Diez Roux, et Brines, 2008; L. K. Williams et al.,
2012), mais pas systématiquement (Caspi, Kawachi, et al., 2012; Moore, Diez Roux, Nettleton,
et al., 2008). La corrélation entre la disponibilité objective et subjective des aliments au sein des
commerces a aussi produit des résultats mitigés (Freedman et Bell, 2009; Gustafson et al., 2011;
23
Lucan et al., 2014; Moore et al., 2012; Sohi et al., 2014; L. K. Williams et al., 2012; Zenk,
Schulz, et al., 2009). Quant aux mesures objectives au sujet du coût abordable et de la qualité
des aliments, celles-ci ne seraient pas associées aux perceptions (Lucan et al., 2014; L. K.
Williams et al., 2012; Elisabeth Winkler et al., 2006).
À la lumière de ces résultats, on peut se demander si l’usage unique de mesures
objectives de l’environnement alimentaire peut mener à de fausses conclusions quant à la
véritable expérience des gens à l’intérieur de leur quartier étant donné les divergences observées
entre ces mesures et celles plus subjectives (Chen et Kwan, 2015; Giskes et al., 2007). En effet,
puisque les perceptions semblent mieux traduire les comportements des gens, elles sont
essentielles pour comprendre l’interaction complexe entre l’environnement alimentaire et les
individus (Caspi, Sorensen, et al., 2012). Par exemple, bien que les mesures objectives puissent
être adéquates pour mesurer l’accessibilité physique aux commerces, les perceptions qu’ont les
gens permettent d’intégrer d’autres dimensions de l’accès, tel que l’acceptabilité sociale des
aliments offerts (Caspi, Kawachi, et al., 2012). Ce travail utilisera ainsi des mesures de
perceptions pour compléter les mesures objectives de l’environnement alimentaire afin de tenir
compte d’une variété de facteurs psychosociaux décrivant l’influence de l’environnement
alimentaire sur l’alimentation.
Les perceptions d’accès sont associées aux achats alimentaires, dont le type de lieu
fréquenté, la distance parcourue et la fréquence des achats (Giskes et al., 2007; Inglis et al.,
2008; Munoz-Plaza et al., 2008; Vedovato et al., 2015). Par exemple, les perceptions des
résidents sur la disponibilité et le prix des aliments sains sont associées à leurs achats, alors que
la disponibilité et le prix de ces mêmes aliments mesurés objectivement ne le sont pas (Giskes
et al., 2007).
Plusieurs études ont montré qu’une meilleure perception de l’environnement
alimentaire était associée à une consommation plus importante de fruits et légumes (Blitstein et
al., 2012; Caldwell et al., 2009; Caspi, Kawachi, et al., 2012; Giskes et al., 2009; Griffith et al.,
2016). Dans l’une de rares études ayant utilisé des analyses acheminatoires, des perceptions plus
positives quant à la sélection et la qualité des fruits et légumes dans le commerce fréquenté
24
étaient associées à leur consommation, indépendamment du type de commerce et de sa
localisation (Zenk et al., 2005). Dans certains cas, les perceptions d’accessibilité, de
disponibilité et d’abordabilité annulent l’effet du statut socioéconomique sur la consommation
de fruits et légumes (Inglis et al., 2008). De plus, les perceptions négatives à l’égard de
l’accessibilité et de la qualité des commerces sont associées à la consommation d’aliments issus
de la restauration rapide, mais non à la consommation de fruits et légumes, suggérant que le
niveau de difficulté perçu pour se procurer des fruits et légumes pourrait entrainer une plus
grande consommation d’aliments malsains (Lucan et Mitra, 2012).
25
2.4.1. Environnement alimentaire et pratiques d’approvisionnement
Un constat s’impose d’emblée : les gens ne dépendent pas uniquement des commerces
les plus proches de leur domicile pour s’approvisionner, la plupart voyageant à l’extérieur de
leur quartier pour le faire (Aggarwal et al., 2014; Cannuscio et al., 2014; Cannuscio et al., 2013;
Chaix et al., 2012; DiSantis et al., 2016; Drewnowski et al., 2012; Jacqueline Kerr et al., 2012;
LeDoux et Vojnovic, 2013; Liu et al., 2015). En fait, le commerce fréquenté est davantage choisi
pour des raisons de commodité. La localisation du commerce, la proximité du commerce avec
les activités quotidiennes, la possibilité de tout acheter en un seul arrêt ou encore le fait que
plusieurs commerces soient situés au même endroit sont autant de raisons expliquant le choix
du magasin d’alimentation (DiSantis et al., 2016; Krukowski et al., 2012).
Les individus cherchent également à concilier la proximité du commerce à des
opportunités d’économie. Les gens sont donc prêts à s’éloigner de leur domicile si cela se traduit
par des aliments à meilleurs prix et de meilleure qualité (DiSantis et al., 2016; Krukowski et al.,
2012). Le choix du commerce est aussi influencé par le moyen de transport, les préférences
alimentaires et le volume d’achats prévus (Cannuscio et al., 2014; DiSantis et al., 2016; Hirsch
et Hillier, 2013). Enfin, dans l’une des rares études ayant utilisé des analyses acheminatoires,
une disponibilité moindre de commerce était associée à une plus grande distance parcourue et à
plus faible fréquence d’approvisionnement (Liese et al., 2014).
Parmi les études recensées, aucune n’a été en mesure d’établir une association directe
entre la distance parcourue et la qualité de l’alimentation, dont la consommation de fruits et
légumes (Aggarwal et al., 2014; Bodor et al., 2008; Fuller et al., 2013; Gase et al., 2014; Gustat
et al., 2015; Minaker, Olstad, et al., 2016). Indirectement, une plus grande proximité des
commerces alimentaires fréquentés serait associée à une fréquence d’approvisionnement plus
élevée, cette dernière étant associée à une consommation plus grande de fruits et légumes
(Gustat et al., 2015). Ainsi, un approvisionnement alimentaire plus fréquent serait positivement
associé à la qualité de l’alimentation (Blitstein et al., 2012; A. Gustafson et al., 2013; Liese et
al., 2014; Minaker, Olstad, et al., 2016). Il en va de même pour le moyen de transport utilisé, où
26
aux États-Unis, l’accès à une voiture favoriserait une plus grande fréquence
d’approvisionnement (Gustat et al., 2015).
Quant au type de commerce fréquenté, il serait associé à la qualité de l’alimentation
(Aggarwal et al., 2014; Blitstein et al., 2012; Dubowitz et al., 2015; A. Gustafson et al., 2013;
Vaughan, Collins, et al., 2017). Par exemple, faire ses achats dans un commerce spécialisé a été
associé à une plus grande consommation de fruits et légumes (A. Gustafson et al., 2013;
Vaughan, Collins, et al., 2017). La fréquentation de supermarchés à escompte, quant à elle, a
plutôt été associée à une plus faible consommation de fruits et légumes (Aggarwal et al., 2014).
Fait intéressant à noter, dans l’une des rares études ayant été conduites ailleurs qu’aux États-
Unis, soit dans la région métropolitaine de Paris, la fréquentation de supermarchés à escompte
a été associée à un indice de masse corporelle ainsi qu’à un tour de taille plus élevés, cette
relation étant plus prononcée chez les individus faiblement scolarisés (Chaix et al., 2012).
27
défavorisé expliquent devoir voyager jusqu’aux banlieues majoritairement caucasiennes pour
s’approvisionner, car l’offre alimentaire y est meilleure (Zenk, Odoms-Young, et al., 2011). La
distance parcourue des populations vulnérables diffère donc souvent de celle des populations
plus favorisées (Sohi et al., 2014; Webber et al., 2010).
Notons que le coût des aliments est en général le facteur le plus déterminant des
pratiques d’approvisionnement des populations défavorisées (Dachner et al., 2010; Fish et al.,
2015; Tach et Amorim, 2015; Walker et al., 2011; Webber et al., 2010). Ces individus ont
recours à des stratégies de réduction de coût, telles que l’achat en vrac ou encore se déplacer à
plusieurs magasins afin d’obtenir le meilleur prix pour chaque item (Fish et al., 2015; Munoz-
Plaza et al., 2013; Tach et Amorim, 2015; Zachary et al., 2013; Zenk, Odoms-Young, et al.,
2011). Optimiser la conservation d’aliments périssables est aussi une stratégie employée par les
populations vulnérables pour épargner, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire (Dachner et al.,
2010; Fish et al., 2015; Munoz-Plaza et al., 2013; Zachary et al., 2013).
Ensuite, le transport influence grandement les comportements d’achats des plus
démunis (Cannuscio et al., 2013; Coveney et O'Dwyer, 2009; DiSantis et al., 2016; LeDoux et
Vojnovic, 2013; Tach et Amorim, 2015; Walker et al., 2011; Zenk, Odoms-Young, et al., 2011).
Notamment, le manque d’accès à un véhicule motorisé peut affecter négativement la fréquence
d’approvisionnement et réduire l’achat d’aliments frais (Clifton, 2016; Dachner et al., 2010;
Tach et Amorim, 2015; Zachary et al., 2013). Par exemple, certaines familles à faible revenu
sans accès à une voiture ne peuvent s’approvisionner qu’une fois par mois, ce qui les contraint
à acheter uniquement des aliments non périssables (Tach et Amorim, 2015).
Un souci pour la qualité, la variété et la disponibilité des aliments dicte également les
pratiques d’achats des plus démunis, surtout en ce qui a trait aux fruits et légumes. Beaucoup
estiment que l’offre en aliments frais est limitée dans leur quartier comparativement aux
quartiers plus favorisés et ce, même au sein du même type de magasin (Zenk, Odoms-Young,
et al., 2011). Citons l’exemple de Zenk, Odoms-Young, et al. (2011), où des femmes afro-
américaines défavorisées rapportent devoir « partir à la chasse » aux fruits et légumes dans les
supermarchés de leur quartier, alors qu’ailleurs dans la ville, ces aliments sont bien visibles dès
l’entrée en magasin.
Les caractéristiques des commerces sont déterminantes pour les populations
défavorisées, telles que l’attitude et les comportements des employés, la propreté des lieux,
28
l’achalandage en magasin et la perception de justice quant aux prix des aliments (Cannuscio et
al., 2014; Munoz-Plaza et al., 2008; Zachary et al., 2013; Zenk, Odoms-Young, et al., 2011).
Tout particulièrement aux États-Unis, des préoccupations liées à la sécurité influencent
grandement le choix du commerce (Cannuscio et al., 2014). Le placement des produits à
l’intérieur des commerces agit également sur les comportements d’achats des plus démunis. À
titre d’exemple, dans l’article de Zachary et al. (2013), plusieurs critiquent le fait que
l’organisation des commerces alimentaires dans leur quartier est telle que l’achat d’aliments
malsains est encouragé, car dès l’entrée dans le supermarché, ce sont ces aliments qui sont mis
en valeur. Les populations défavorisées préfèrent donc souvent s’approvisionner dans des
commerces situés ailleurs que dans leur quartier afin d’éviter la proéminence des aliments
malsains (Zenk, Odoms-Young, et al., 2011).
Une autre stratégie d’approvisionnement alimentaire soulevée par les populations
défavorisées est le recours à des commerces autres que des supermarchés pour se procurer des
aliments. Ainsi, à défaut d’avoir un supermarché accessible et adéquat dans le quartier et
puisqu’une bonne partie de la population n’a pas accès à une voiture, les dépanneurs sont
souvent utilisés pour s’approvisionner (D'Angelo et al., 2011; Tach et Amorim, 2015; Vaughan,
Cohen, et al., 2017). À part les dépanneurs, les populations défavorisées se procurent parfois
des aliments auprès de sources d’approvisionnement non traditionnelles, telles que des
pharmacies ou des magasins à un dollar (Webber et al., 2010). Aux États-Unis, cette tendance
est en hausse, la proportion du volume total de ventes d’aliments provenant de ces sources
d’approvisionnement ayant presque doublé en douze ans (de 3,2% à 5,9%) (Stern et al., 2016).
La littérature portant sur les pratiques d’approvisionnement des populations défavorisées
démontre donc la nature complexe des facteurs sous-jacents à la prise de décision lors des achats
alimentaires. Ce travail s’intéresse à approfondir ces connaissances en contexte montréalais,
plus particulièrement chez les ménages aux prises avec l’insécurité alimentaire, ce dont la
prochaine section abordera plus précisément.
Le premier constat qui s’impose est que peu d’études se sont penchées sur l’association
entre le statut de sécurité alimentaire des ménages et les pratiques d’approvisionnement. On
29
retrouve d’abord l’article de Ma et al. (2017), qui a mesuré les pratiques d’approvisionnement
aux trois commerces les plus fréquentés en plus de créer des patrons d’approvisionnement afin
de tenir compte conjointement des habitudes d’achat à ces trois commerces. Les auteurs ont
montré que les ménages aux prises avec l’insécurité alimentaire fréquentent plus souvent des
commerces offrant des aliments malsains, tels que des dépanneurs et des magasins à un dollar.
De leur côté, Kaiser et al. (2017) ont constaté que les commerces les plus accessibles aux
ménages en insécurité alimentaire offrent peu d’aliments sains, ce qui engendre d’importantes
contraintes en matière d’approvisionnement. Notamment, l’achat de fruits et légumes est vu
comme un obstacle important, les ménages en insécurité alimentaire étant plus nombreux à ne
pas avoir accès à une voiture. L’article de Wilde et al. (2017), quant à lui, confirme que la
distance parcourue au principal lieu d’approvisionnement n’est pas associée au statut de sécurité
alimentaire des ménages, le moyen de transport utilisé l’étant plutôt. En effet, dans cette étude,
la probabilité de vivre une situation d’insécurité alimentaire était beaucoup plus élevée pour les
ménages empruntant le véhicule d’un proche pour l’approvisionnement ou pour les gens n’ayant
pas accès à une voiture pour faire leurs courses.
Deux études qualitatives ont également été repérées au sujet des stratégies
d’approvisionnement alimentaire des ménages en insécurité alimentaire. Ces articles soulignent
les nombreuses stratégies de réduction de coût utilisées par les ménages en insécurité alimentaire
pour couvrir leurs besoins en nourriture, telles que se tourner vers des supermarchés à escompte
ou acheter les aliments de marques maison (Burke et al., 2017; Gorman et al., 2017).
Il ressort de ces résultats que les personnes en insécurité alimentaire, malgré leur
ingéniosité, sont plus contraintes dans leurs pratiques d’approvisionnement. Or, toutes ces
études ont été menées aux États-Unis, ce qui limite la généralisation des résultats. Une seule
étude canadienne a été repérée sur les pratiques d’achats des ménages en insécurité alimentaire.
Il s’agit de l’article de Dachner et al. (2010) démontrant que le coût des aliments est le facteur
influençant le plus les choix alimentaires au moment des achats, celui-ci prenant plus
d’importance selon la gravité de l’insécurité alimentaire. Ainsi, en contexte canadien, davantage
d’études doivent être menées sur les pratiques d’approvisionnement des ménages aux prises
avec l’insécurité alimentaire afin de mieux comprendre comment le quartier façonne
l’alimentation de ces derniers.
30
2.4.5. L’émergence des pratiques d’approvisionnement alternatives
Au terme de ce cette section portant sur les comportements d’achats, il est nécessaire
d’aborder brièvement la question des pratiques d’approvisionnement alternatives,
particulièrement la fréquentation de marchés de fruits et légumes et de jardins issus du milieu
communautaire, qui sont de plus en plus prisées par les individus à faible revenu. À la base
conçues pour soutenir le développement de systèmes alimentaires locaux (Sitaker et al., 2014),
elles sont désormais reconnues comme un outil prometteur pour améliorer l’accès géographique
et économique aux aliments sains (Wegener et Hanning, 2010) et par le fait même, réduire les
inégalités sociales de l’alimentation.
Notamment, plusieurs études ont fait état d’un lien entre la participation à des jardins
communautaires et une plus grande consommation de fruits et légumes (Alaimo et al., 2008;
Barnidge et al., 2013; Litt et al., 2011). De même, une association positive a été démontrée entre
le fait de faire ses achats dans des marchés fermiers et la consommation de fruits et légumes
(Evans et al., 2012; Darcy A. Freedman et al., 2013; A. Gustafson et al., 2013; Jilcott Pitts et
al., 2015; Jilcott Pitts et al., 2013). Or, une récente synthèse de recherche démontre que les
individus à faible revenu rapportent plusieurs obstacles à l’utilisation de marchés fermiers, tels
que des heures d’opérations peu accommodantes et des contraintes en matière de transport, ce
qui limite la portée des initiatives (Freedman et al., 2016). De plus, les individus à faible revenu
déclarent souvent avoir l’impression que les marchés fermiers ne s’inscrivent pas dans leur
mode de vie, certaines études suggérant même que les marchés fermiers peuvent être
discriminants et favoriser l’exclusion des personnes moins nanties (Freedman et al., 2016). Pour
les auteurs, une sensibilisation à ces obstacles est donc de mise pour assurer que tous les citoyens
profitent des avantages associés à la fréquentation de marchés fermiers.
Outre la consommation de fruits et légumes, les marchés fermiers sont associés à une
meilleure sécurité alimentaire, mais uniquement dans le cadre d’interventions basées sur des
incitatifs financiers (Savoie-Roskos et al., 2016). Ces résultats ne sont donc pas généralisables
au Canada, où ce type de prestations n’existe pas à large échelle. Quant à la pratique de jardinage
à domicile ou au sein de jardins communautaires, il semble qu’elle ne soit pas en mesure
d’atténuer l’insécurité alimentaire (Huisken et al., 2017). Un constat qui s’explique par la
production insuffisante de fruits et légumes, par le caractère saisonnier des récoltes et par le fait
31
que les ménages en insécurité alimentaire pratiquent très peu le jardinage (Huisken et al., 2017).
Une étude montréalaise conclut dans le même sens en montrant que les jardins issus du milieu
communautaire n’apparaissent pas comme « une alternative convaincante au dépannage
alimentaire, mais plutôt comme une ressource alimentaire complémentaire s’ajoutant aux autres
ressources locales » (Payant-Hébert, 2013).
Tout bien considéré, une meilleure compréhension de l’usage des sources alternatives
d’approvisionnement par les ménages en insécurité alimentaire contribuerait à éclairer
davantage l’effet de ces initiatives. Dans le cadre de ce mémoire, la fréquentation estivale d’un
marché de fruits et légumes et la pratique du jardinage, tant à la maison que dans un jardin
communautaire, seront mesurées.
32
Ensuite, peu d’études ont examiné l’environnement alimentaire dans une optique de
sécurité alimentaire (Santé Canada, 2013). Par exemple, rares sont les études qui ont été
réalisées pour vérifier si l’influence de l’environnement alimentaire sur l’alimentation varie en
fonction du statut de sécurité alimentaire du ménage. Les études s’étant penchées plus
spécifiquement sur les pratiques d’approvisionnement des ménages en situation d’insécurité
alimentaire dans le but de mieux cerner l’influence de l’environnement alimentaire sur les
populations vulnérables sont encore plus rares. Il s’agit donc de l’un des aspects novateurs de
ce mémoire.
Enfin, cette étude tentera d’apporter des éléments de réponse aux nombreuses limites
conceptuelles et méthodologiques soulevées dans ce champ de recherche. Entre autres, cette
recherche reconnaît la nécessité de combiner plusieurs méthodes d’évaluation de
l’environnement alimentaire, dont les perceptions d’accès des résidents, afin de tenir compte du
caractère multidimensionnel de l’accès aux aliments. De plus, considérant que les études sur
l’environnement alimentaire sont peu appuyées conceptuellement, les objectifs et le choix des
mesures de cette présente étude ont tous été élaborés à partir de récentes propositions théoriques.
Tout bien considéré, ce mémoire vise à mieux comprendre, dans une optique de sécurité
alimentaire, la relation complexe entre la qualité de l’environnement alimentaire à proximité du
domicile et la consommation de fruits et légumes dans la population d’Hochelaga-Maisonneuve.
Les objectifs spécifiques sont de :
1. Comprendre comment le statut de sécurité alimentaire du ménage est associé au degré de
mobilité, aux perceptions d’accès à des aliments sains et aux pratiques d’approvisionnement
alimentaire;
2. Quantifier les relations entre la consommation de fruits et légumes et (i) le statut de sécurité
alimentaire du ménage, (ii) la disponibilité des magasins d’alimentation à proximité du
domicile, (iii) le degré de mobilité, (iv) les perceptions d’accès à des aliments sains et (v) les
pratiques d’approvisionnement alimentaire.
Notons que le deuxième objectif a fait l’objet de l’article présenté au chapitre 5. Le
premier objectif a plutôt été traité dans une sous-section de ce même chapitre.
33
CHAPITRE 3. Cadre conceptuel
Ce travail prend principalement appui sur la conception originale de Clary et al. (2017).
Les bases conceptuelles pour ce projet de recherche ont aussi été élaborées à partir des
propositions de Glanz et al. (2005), D. A. Freedman et al. (2013), Penchansky et Thomas (1981),
Chaix (2009) et Bawa et Ghosh (1999).
Dans un premier temps, on reconnaît que l’environnement alimentaire local, un sous-
ensemble de l’environnement bâti, a deux principales composantes : 1) la distribution des
commerces d’alimentation dans le quartier (emplacement des commerces, accessibilité, etc.) et
2) l’offre alimentaire à laquelle le consommateur est exposé à l’intérieur de ces commerces
(disponibilité et prix des aliments, emplacement des produits, etc.) (Glanz et al., 2005). Comme
mentionné précédemment, ce mémoire s’intéressera uniquement à la distribution des
commerces alimentaires dans le quartier.
Ensuite, l’expérience subjective des individus occupe une place centrale dans la relation
entre l’environnement alimentaire et la consommation de fruits et légumes. Effectivement, les
perceptions qu’ont les gens à l’égard de l’offre alimentaire dans leur quartier exercent un effet
médiateur dans cette relation, car elles impliquent un jugement quant à l’accessibilité des
aliments (Chaix, 2009; D. A. Freedman et al., 2013; Penchansky et Thomas, 1981). Les
comportements alimentaires sont donc plus susceptibles de s’expliquer par l’information que
les gens recueillent et interprètent de leur environnement alimentaire.
Les pratiques d’approvisionnement alimentaire sont également des facteurs médiateurs
dans la relation entre l’environnement alimentaire et la consommation de fruits et légumes, car
elles dévoilent les endroits réellement fréquentés par les personnes pour se procurer des
aliments. Il s’agit de la distance parcourue jusqu’aux commerces, le type de commerce fréquenté
et la fréquence d’approvisionnement (Bawa et Ghosh, 1999). Ainsi, en insistant sur les pratiques
d’approvisionnement, on reconnait le processus décisionnel qui guide l’usage de
l’environnement alimentaire.
L’insécurité alimentaire et les contraintes de mobilité changent la façon de voir son
environnement alimentaire, tout comme la façon de l’utiliser (D. A. Freedman et al., 2013). En
effet, étant donné que les individus aux prises avec ces difficultés font face à de nombreuses
34
contraintes en matière d’accès aux aliments, ces deux situations de vulnérabilité ont une
influence sur les perceptions d’accès aux ressources alimentaires, les pratiques
d’approvisionnement alimentaire et la consommation de fruits et légumes.
La figure 2 présente le cadre conceptuel des liens testés. À noter que les symboles
« O1 » et « O2 » distinguent les relations qui seront testées pour répondre respectivement à
l’objectif 1 et l’objectif 2 de ce mémoire. Les caractéristiques sociodémographiques sont
considérées comme variables de contrôle.
O1 O1 O2
Perceptions
Environnement d’accès physique Pratiques Consommation
alimentaire et économique d’approvisionnement de fruits et
local O2 aux aliments O2 alimentaire O2 légumes
sains
O2
O1
Contraintes à la mobilité
O1 : Comprendre comment le statut de sécurité alimentaire du ménage est associé au degré de mobilité, aux perceptions d’accès à des aliments sains et aux pratiques
d’approvisionnement alimentaire;
O2 : Quantifier les relations entre la consommation de fruits et légumes et (i) le statut de sécurité alimentaire du ménage, (ii) la disponibilité des magasins d’alimentation
à proximité du domicile, (iii) le degré de mobilité, (iv) les perceptions d’accès à des aliments sains et (v) les pratiques d’approvisionnement alimentaire.
Figure 2. Cadre conceptuel des liens testés en fonction des deux objectifs
de ce mémoire
35
CHAPITRE 4. Méthodologie
36
4.2. Méthode de collecte de données
La collecte de données a été complétée par une firme de recherche en décembre 2014 par
échantillonnage aléatoire simple. Deux secteurs d’Hochelaga-Maisonneuve, soit le secteur
Hochelaga-Nord et le secteur sud du quartier Maisonneuve, ont été choisis à partir de résultats
d’une étude géomatique (Bertrand et al., 2013). Ces deux secteurs, comparables pour la densité
populationnelle et la composition sociodémographique, sont caractérisés par toutes sortes de
qualité d’accès, allant de nulle à excellente dans le secteur sud du quartier Maisonneuve et de
négligeable à excellente dans Hochelaga-Nord. À noter que ces deux secteurs ont également été
ciblés de concert avec la Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve. Plus précisément, dans un
premier temps, la Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve avait ciblé dans leur plan d’action le
quartier Hochelaga-Sud pour développer des initiatives, mais souhaitait, dans un deuxième temps,
agir dans les secteurs de notre étude.
Figure 3. Carte illustrant l’accès aux fruits et légumes frais dans un rayon de 500 mètres
au sein des deux secteurs à l’étude
À partir d'une liste de codes postaux ciblés pour représenter les deux secteurs à l'étude, un
logiciel a permis de coupler les six chiffres d’un code postal à une sélection téléphonique. Ces
37
sélections téléphoniques ont été tirées des bottins électroniques pour les numéros de téléphone
répertoriés et non confidentiels (ligne filaire), mis à jour tous les trois mois. Pour les numéros de
téléphone confidentiels, une autre méthode permettant de générer des numéros de téléphone selon
une formule algorithmique a été appliquée afin d’assurer une couverture plus complète de la
population ciblée. Les ménages ayant uniquement un téléphone cellulaire comme méthode de
contact ont été exclus.
L’invitation à participer à l’enquête a été faite par téléphone, selon une plage horaire variant
entre 10h00 le matin et ne dépassant pas 21h00, 7 jours par semaine. L’interviewer demandait à
parler avec la personne adulte responsable, la plupart du temps, des achats alimentaires pour le
ménage. Si la personne sélectionnée était absente, un rendez-vous téléphonique était proposé par
l'interviewer et son suivi était assuré par le superviseur de terrain. Si l'appel aboutissait à une boite
vocale ou à un répondeur, aucun message n’était laissé. Ce numéro a alors été affecté à une autre
période de la journée. Si la personne sélectionnée refusait de participer, un seul rappel de
récupération était prévu et ce, par des intervieweurs désignés doués pour la récupération de refus.
Si le répondant cible acceptait de participer, mais n’était pas disponible immédiatement pour
répondre, un rendez-vous téléphonique était fixé. Une relance systématique a été effectuée en cas
de non-réponse. Jusqu’à dix relances étaient prévues. Les informations données aux sujets
pressentis au début de l'entretien décrivaient succinctement le but de l'étude, que celle-ci était sous
la responsabilité de la DSP et en partenariat avec un organisme communautaire du quartier, à quoi
allait servir les résultats, le nombre de questions et la durée de l'entrevue, la liberté de participation
et de réponse aux questions, l'absence de risque associé à leur participation, de même que les
mesures de sécurité prises pour assurer la confidentialité des données.
Pour être éligible à l’étude, le participant devait être le principal responsable des provisions
alimentaires dans le ménage, être âgé de 18 ans ou plus, pouvoir s’exprimer en français ou en
anglais et demeurer dans le logement actuel depuis au moins le 1er juillet 2014. Quatre cent
cinquante et un adultes ont été recrutés, le taux de réponse se situant à 48,8%. L’approbation
éthique a été obtenue par le Comité d’éthique du Centre intégré universitaire de santé et de services
sociaux du Centre-Sud-de l’Île-de-Montréal (copie du certificat à l’Annexe 1).
38
4.2.1. Questionnaire
Pour les besoins de l’enquête, un questionnaire a été élaboré en trois phases (Cheng et al.,
2015). La phase 1 a servi à définir conceptuellement et opérationnellement les concepts
d’approvisionnement alimentaire et d’accès aux aliments sains, alors que la phase 2 a été centrée
sur la construction d’une banque d’items, en français et en anglais, sur les dimensions identifiées.
Lors de la phase 3, une mise à l’essai de la première version du questionnaire a été effectuée auprès
d’un échantillon de convenance lors d’entrevues téléphoniques. Pour plus de détails, le processus
de développement et de validation du questionnaire se trouve à l’Annexe 2. Le guide d’entrevue,
quant à lui, se trouve à l’Annexe 3.
4.3. Mesures
Cette section présentera de manière succincte les variables utilisées, une description plus
complète de celles-ci se trouvant à l’article du chapitre 5.
Tableau III. Dimensions étudiées, principales variables utilisées et descriptions opérationnelles des
variables
Dimension Variable Opérationnalisation
Au cours des 12 derniers mois, accès incertain, insuffisant
alimentaire
Insécurité
Statut de sécurité
ou inadéquat aux aliments en raison d'un manque de
alimentaire du
ressources financières (discrète; sécurité alimentaire ou
ménage
insécurité alimentaire (marginale, modérée ou sévère)).
Accès à une voiture pour l’approvisionnement, recodé en
Contraintes physiques
l’ approvisionnement
39
Dimension Variable Opérationnalisation
Nombre de supermarchés, d’épiceries, de supermagasins
Densité des
alimentaire local d’escompte et de club-entrepôts à l’intérieur d’un buffer
supermarchés
Environnement
physique aux aliments sains dans les commerces du quartier situés à une
aliments sains
(continue)
Moyen de transport Recours à un véhicule motorisé pour les achats (discrète;
fréquenté1
Pratiques
40
Dimension Variable Opérationnalisation
Au cours de l’été précédant la collecte de données,
alimentaire alternatives
d’ approvisionnement approvisionnement en fruits et légumes d’un marché ou
Fréquentation de
kiosque saisonnier de fruits et légumes, d’un marché
marchés de fruits et
ambulant de fruits et légumes ou d’un service de paniers
Pratiques
légumes
de fruits et légumes directement d’un producteur (discrète;
oui ou non)
Au cours de l’été précédant la collecte de données, récolte
Jardinage de légumes, d’herbes ou de fruits à la maison ou dans un
jardin communautaire (discrète; oui ou non)
l’ alimentation
Qualité de
41
colligé, permettant ainsi de calculer la distance parcourue à partir du code postal (mesure obtenue
par le système d’information géographique ArcGIS versions 9.3).
Pour les besoins de l’analyse, le type de commerce fréquenté a été classé selon les
catégories suivantes : supermarchés (y compris les supermagasins, les clubs-entrepôts et les
épiceries), commerces spécialisés (y compris les fruiteries, les boucheries, les boulangeries, les
poissonneries, les marchés publics, les paniers biologiques de fruits et légumes et les magasins
d’alimentation naturelle) et autres (y compris les dépanneurs, les pharmacies et les magasins à un
dollar). La fréquence des visites a été dichotomisée : 1) au moins une fois par semaine ou 2) chaque
deux semaines ou moins. Le moyen de transport utilisé à également été dichotomisé afin de
différencier les participants ayant recours à un véhicule motorisé pour leurs achats : 1) auto/taxi
ou 2) à pied/vélo/transport en commun/commande par internet. La distance parcourue entre le lieu
habituel de départ et le principal commerce fréquenté a été traitée en tant que variable continue.
En raison de valeurs extrêmes, les données de la distance parcourue ont été plafonnées à une valeur
maximale correspondant à la moyenne plus 3,29 écarts-types.
42
L’association du statut de sécurité alimentaire du ménage avec les contraintes à la mobilité et le
reste des pratiques d’approvisionnement a plutôt été testée à l’aide d’analyses de régressions
linéaires logistiques.
Pour répondre à l’objectif 2, des régressions linéaires multiples ont permis de mettre en
évidence la relation entre la consommation de fruits et légumes et (i) le statut de sécurité
alimentaire du ménage, (ii) la disponibilité des commerces alimentaires à proximité du domicile,
(iii) les contraintes à la mobilité, (iv) les perceptions d’accès aux aliments sains et (v) les pratiques
d’approvisionnement.
43
CHAPITRE 5. Résultats
5.1. Article
Manuscrit soumis pour publication à la revue Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics
TITLE Disparities in Access to Healthy Diets: How Food Security and Food Shopping Behaviors
Relate to Fruit and Vegetable Intake
AUTHORS AFFILIATIONS
1
Université de Montréal, Département de nutrition, 2450 Chemin de la Côte-Sainte-Catherine,
Montréal, QC H3T 1A8, Canada
2
WHO Collaborating Centre on Nutrition Changes and Development, Université de Montréal,
Département de nutrition, Montréal, QC H3T 1A8, Canada
3
Université de Montréal, Département de médecine sociale et préventive, 7101 Avenue du Parc,
Montréal, QC H3N 1X9, Canada
4
Centre de recherche du CHUM, 850 St-Denis, Montréal, QC H2X 0A9, Canada
5
McGill University, Department of Epidemiology, Biostatistics and Occupational Health, Purvis
Hall, 1020 Pine Avenue West, Montreal, QC H3A 1A2, Canada
44
FUNDING/SUPPORT
This study was supported by a grant from the Programme de subvention en santé publique 2013-
2015 (#PSSP 3157-2014-2016(4)). C.D. was financially supported by the Canada Graduate
Scholarship—Master’s Program from the Canadian Institutes of Health Research (CIHR) and the
Département de nutrition. Y.K. holds a CIHR Chair in Applied Public Health on Urban
Interventions and Population Health.
AUTHOR CONTRIBUTIONS
G.M. and A.M.H. contributed to conception of the study and funding acquisition. G.M. supervised
data collection. C.D., G.M. and Y.K. formulated the research question of the present study,
performed data analyses and interpreted the data. C.D. wrote the manuscript. All authors assisted
with data interpretation and contributed to editing the manuscript. G.M. had primary responsibility
for final content.
ABSTRACT
Background Food shopping behaviors could help determine how local food environments
influence fruit and vegetable (FV) intake, especially among food insecure households.
Objective We examined how household food security and food shopping behaviors were
associated with FV intake among residents of a low-income neighborhood.
Design Study design was cross-sectional.
Participants/setting A simple random sample of 451 adults from a low-income neighborhood in
Montreal (Canada) were recruited through telephone interviews in 2014. Final analyses included
417 participants.
Main outcome measures We applied validated assessment tools to measure FV intake and to
distinguish food secure (FS) from food insecure (FI) participants. Neighborhood food access was
calculated according to density of food stores within 800 meters’ road network-buffer of
participants’ homes. Self-reported food shopping behaviors included frequency of visit, store types
and transport used to reach the three most frequented stores. Participants also reported on mobility
constraints, use of summertime FV markets, gardening and perceptions of physical and economic
access to healthy food in their neighborhood.
Statistical analyses FV intake was modelled using multivariate linear regression.
45
Results Our sample reported consuming FV an average of 4.1 times daily. Some 21.3% of
households were FI. FI participants had a lower intake of FV, independent of socio-demographics,
food access, resource constraints, perceived access to healthy food and food shopping behaviors.
Those with mobility constraints had lower FV intake, while gardening was associated with higher
FV intake. Densities of food stores were associated with FV intake, although the strength of the
association was weak.
Conclusions FI households, who are more likely to have mobility constraints, are disadvantaged
in their access to healthy food due to both physical and financial barriers. Given the multiple
obstacles that accumulate to impede FV consumption among FI households, this issue should be
addressed from a system perspective.
KEYWORDS
food security, food purchases, fruits and vegetables, food access, health disparities
INTRODUCTION
The lack of physical and economic access to healthy and affordable foods such as fruits
and vegetables (FV) leads to socioeconomic inequalities in diet quality (Black et al., 2014;
Drewnowski et Specter, 2004; Peeters et Blake, 2016). Such inequalities partially explain the
disproportionate increase in chronic illnesses among vulnerable populations, particularly for
residents of low-income neighborhoods, where access to affordable fresh FV is often inadequate
(Darmon et Drewnowski, 2008). It is reasonable to assume that disparities in the local food
environment may worsen the already poor dietary intake of food insecure households. In Canada,
1 out of 8 households experienced food insecurity in 2014, meaning that over 4 million Canadians
had insufficient economic access to food (Tarasuk et al., 2016).
Local food and community initiatives aim to improve access to fresh and affordable FV in
low-income and underserved neighborhoods with high rates of food insecurity. Nevertheless, most
studies examining the relationship between the food environment and diet offer limited knowledge
about how individuals interact with their local food environment (Cummins, 2007), because most
studies utilize distance-based proxies of accessibility under the assumption that residents of low-
income neighborhoods strictly depend on foods that are available nearby to eat healthily (Caspi,
Sorensen, et al., 2012). However, low-income individuals often travel outside of their
46
neighborhoods to shop (Chaix et al., 2012; Drewnowski et al., 2012; Hillier et al., 2011; LeDoux
et Vojnovic, 2013; Liese et al., 2014; Webber et al., 2010; Zenk, Odoms-Young, et al., 2011). A
better understanding of food shopping behaviors among individuals in low-income and
underserved neighborhoods could help determine how local food environments influence FV
intake.
Low-income individuals have distinct adaptation strategies to acquire foods that meet their
needs and preferences (Cannuscio et al., 2014; Clifton, 2016; Dachner et al., 2010; Darko et al.,
2013; Sohi et al., 2014; Tach et Amorim, 2015; Webber et al., 2010; Zachary et al., 2013; Zenk,
Odoms-Young, et al., 2011). For example, lack of vehicle access can limit food shopping
frequency and reduce the purchase of fresh foods like FV (Clifton, 2016; Dachner et al., 2010;
Tach et Amorim, 2015; Zachary et al., 2013). Much is left to understand concerning the role of
household food insecurity status in food shopping behaviors. Ma et al. (2017) found that
households with very high food insecurity shopped more frequently in stores carrying unhealthy
foods, such as convenience stores. Similarly, Kaiser et al. (2017) found that the type of food stores
most accessible to food insecure households are less likely to stock healthy foods. However, it is
unknown whether the findings from these U.S.-based studies would apply to Canada, given that
many are predicated on the problem of food deserts, and these are less prevalent in Canadian major
cities (Black et al., 2014; Santé Canada, 2013). Such studies would also benefit from collection of
dietary data to better assess how disparities in the local food environment may be linked to FV
intake among food insecure households.
Worthy of additional consideration is the increased popularity of alternative food networks
and spaces, such as farmers’ markets and gardening, which have been identified as promising
strategies to reduce diet-related health inequalities (Wegener et Hanning, 2010). Several US
studies found an association between the use of farmers’ markets (Blitstein et al., 2012; A.
Gustafson et al., 2013; Jilcott Pitts et al., 2015; Jilcott Pitts et al., 2013) or community gardens
(Alaimo et al., 2008; Blitstein et al., 2012; Litt et al., 2011) and greater FV intake. In the US,
financial incentives for using farmers’ markets have also been associated with better food security
(Savoie-Roskos et al., 2016), but these programs are not available in Canada at a national scale.
Moreover, the effect of gardening on food insecurity is unclear (Huisken et al., 2017). Exploring
how food is acquired from these alternative food sources in a low-income Canadian neighborhood
47
will provide insight on potential strategies to improve FV consumption among low-income
populations.
The goal of this study was to examine associations between household food security, food
shopping behaviors and FV intake among residents of a low-income urban neighborhood in
Montreal, Canada.
METHODS
Study context and population
In Montreal, Quebec food insecurity impacts 12.7% of households(Tarasuk et al., 2016).
Moreover, many Montreal residents living below the poverty threshold have inadequate physical
access to FV within walking distance from home (Bertrand et al., 2013). The identification of low-
income and underserved sectors led the Montreal Public Health Directorate to develop the
Programme de soutien aux initiatives locales (‘Support Program for Local Initiatives’) whose goal
is to improve physical and economic access to fresh FV in collaboration with local organizations
(14 funded for 2013-2018).
For this study, we partnered with one of these organizations, the community council of La
Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve, which needed baseline data to characterize food
shopping behavior within the neighborhood’s food environment in relation to other dimensions of
food insecurity. In the Hochelaga-Maisonneuve neighborhood, about 30% of adults live in low-
income households, meaning they earn less than half of the Canadian median household income,
adjusted for household size (Direction de la santé publique de Montréal, 2011), and 46% of the
low-income population has low access to FV within 500 meters from their homes (Bertrand et
Goudreau, 2014). Further, over 50% of residents do not have access to a car (Direction de la santé
publique de Montréal, 2011).
Study design and sampling
The study protocol was approved by the ethics board of the Integrated University Health
and Social Services Centre of Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. A cross-sectional survey was
conducted in December 2014. A simple random sample of 451 households in predefined postal
codes of Montreal’s Hochelaga-Maisonneuve neighborhood were recruited via telephone
interviews conducted by a professional surveying company.
48
Data collection
Respondents were eligible for inclusion if they were: (1) responsible for most of the
household food shopping, (2) 18 years or older, (3) able to speak French or English, and (4) living
in their current home since at least July 1st, 2014. Up to ten contact attempts were made. The
questionnaire was reviewed by a panel composed of experts from academia, public health and
community organizations and was pre-tested among eligible participants. The questionnaire took
on average 20 minutes to complete. The response rate was 48.8%.
Household Food Security
Food security over the past 12 months was assessed using the adult scale of the Household
Food Security Module questionnaire (Health Canada, 2004). Households were classified as food
secure (FS) if no item was answered positively or as marginally, moderately, or severely food
insecure (FI) if they respectively answered 1, 2-5 or 6 or more items positively (Tarasuk et al.,
2018).
Neighborhood Food Access
Participants’ addresses were geocoded using ArcGIS version 9.3. Information on food
stores was obtained from the Enhanced Points of Interest (EPOI) file by DMTI SpatialÒ, which
was updated in 2016 (https://www.dmtispatial.com). Food sources were then geocoded at the
address and postal code levels. Records were categorized using Standard Industrial Classification
(SIC) Codes. Clear guidelines for establishing geographic boundaries to assess the influence of
food environments on dietary behaviors are lacking (McKinnon et al., 2009). Nonetheless, we
chose a road network-buffer of 800 m to compute food store densities because 60% of participants
did their grocery shopping within 800 m of their home and variation of FV intake was minimal
during sensibility analysis using a road network-buffer of 500 m. Additionally, two absolute
availability measures were computed for each participant: (1) number of supermarkets and (2)
number of specialty food stores. Due to extreme values, these two measures were capped at the
average plus 3.29 standard deviations.
Food Shopping Behaviors and Patterns
Participants were asked to identify their two most frequented food stores(Economic
Research Service (ERS) et U.S. Department of Agriculture (USDA), 2012) as well as a third food
store if they shopped there at least once monthly to purchase fresh FV. For each store, information
was collected on the address, type of store and shopping frequency. Transportation mode was
49
queried for the two most frequented grocery stores. Participants were also questioned about
alternative food shopping behaviors, namely summertime FV market usage and gardening either
at home or in a community garden (Statistics Canada, 2013).
We classified store types into (1) supermarkets (grocery stores, supercenters, membership-
only warehouse clubs), (2) specialty stores (FV markets, FV stores, public market, butcher shops,
bakeries, natural food stores, butcher shops, fish markets, cheese shops) and (3) other (convenience
stores, pharmacies, dollar stores). Shopping frequency was dichotomized into two categories: at
least once per week or at least every two weeks. Transportation mode was dichotomized as
shopping with or shopping without a car. Summertime FV market usage and gardening were
categorical (yes/no).
Two food shopping patterns were calculated for joint analyses of food shopping behaviors
across the three stores. First, total shopping frequency was calculated by summing the monthly
shopping frequencies of all three stores, and then dichotomized at the median (10 times per month).
Second, store-type patterns were identified based on the type of food stores visited. Type 1 was
‘predominantly supermarkets’ if participants shopped either exclusively at supermarkets or used a
combination of supermarkets and ‘other’ stores. Type 2 was ‘supermarket and specialty stores’ if
the participants shopped either exclusively at specialty stores or used a combination of specialty
stores and supermarkets. Few participants (3%) reported using ‘other’ stores as their primary or
complementary source. Because an assessment of the profile of these participants revealed no
significant disparities, they were merged into Type 1 ‘predominantly supermarkets.’
Resource Constraints
Access to a car for grocery shopping was derived from two variables: the number of
vehicles per household and the dichotomized variable of transportation mode for each of the two
most frequented food stores. Additionally, participants were queried for mobility constraints using
two questions: (1) “Do you have difficulty lifting and carrying groceries?” and (2) “Do you have
physical impairments that require you to visit only food stores closest to your home?” Participants
who responded yes to one or both questions were considered to have mobility constraints.
Perceived Access to Healthy Food
Perceived access to healthy food in the neighborhood was measured by the degree of
agreement to 17 items assessing 4 dimensions: (1) physical access to food stores, (2) availability
and acceptability of healthy food, (3) affordability of healthy food and (4) social accessibility of
50
food stores. Participants were asked to refer specifically to the area accessible within a 10-minute
walk from their home. Participants responded on a Likert scale ranging from one (strongly agree)
to five (strongly disagree).
All perceived access measures were combined using exploratory factor analysis (EFA)
(principal axis factoring with oblique rotation). In the 4-factor solution, eight items with low
communalities, factor loadings or cross-loading on ≥ 2 factors were excluded. The EFA produced
a 9-item solution grouped into two factors: (1) physical access to food stores and availability and
acceptability of healthy food were merged into one factor and (2) affordability of healthy food.
The scale was reliable, as indicated by Cronbach’s α of 0.78 for the scale in general, and the alphas
of the sub-scales (>0.85).
For perceived affordability of healthy foods, respondents were asked if they agreed or
disagreed with the following three statements (two adapted from previous instruments): (1)
“Healthy foods in my neighborhood are too expensive for my budget (Minaker et al., 2013)”; (2)
“Fruits and vegetables in my neighborhood are too expensive for my budget (Minaker et al.,
2013)”; and (3) “Meat, fish and dairy products in my neighborhood are too expensive for my
budget.”
For perceived physical access to food stores, respondents were asked if they agreed or
disagreed with the following six statements (one adapted from a previous instrument) : (1) “There
is a diversity of food stores available in my neighborhood to purchase the foods we need at home”;
(2) “There is a supermarket or grocery store where I can buy all the foods that we need at home,
in a single stop”; (3) “There are enough food stores in my neighborhood stocking fresh foods, such
as meat, fish, fruits and vegetables”; (4) “It is easy to find fresh fruits and vegetables of good
quality in my neighborhood”; (5) “It is easy to find meat and fish of good quality in my
neighborhood (Gustafson et al., 2011)”; and (6) “It is easy to find foods that I am used to eating
according to my culture.” To establish a more consistent interpretation of higher scores as
indicative of better healthy food access, response options for each of these 6 statements were
reverse-coded from one (strongly disagree) to five (strongly agree).
A combined score was created for each of the two dimensions. Perceived affordability of
healthy foods had a score ranging from 3 to 15 while perceived physical access to food stores had
a score ranging from 6 to 30. For analysis, perceived economic and physical access to healthy food
were standardized to bring variables onto the same scale.
51
Fruit and Vegetable Intake
A 5-item dietary assessment tool was used to measure usual FV intake (Centers for Disease
Control and Prevention, 2013), which has been validated in Canada (Traynor et al., 2006) and
among a French-speaking population (Direction de la santé publique de Montréal, 2012).
Participants were asked to provide frequency counts for: (1) green salads, (2) servings of potatoes,
(3) servings of vegetables (excluding salads and potatoes), (4) servings of fruit and (5) servings of
fruit juice. Participants’ answers were computed into daily frequencies and summed to provide a
total estimate of daily intake. To account for outliers, items with a value exceeding the maximum
acceptable value defined by the National Cancer Institute (2018b) were capped.
Covariates
Sociodemographics were collected during the telephone interview, including sex, age
(recoded as 18-44 years old, 45-64 years old or ≥ 65 years old), household size (recoded as single
family home, living alone or other situation), education level (recoded as high school or less or
some college or above) and housing situation (renting or owning). All covariates were treated as
categorical.
Statistical Analysis
Of the 451 participants, 34 were excluded because of missing data, resulting in a final
sample size of 417 participants. Imputation of missing data was not performed because no
systematic differences between the missing values and the observed values were detected.
Descriptive analyses were performed by food security status. Bivariate analyses
(t-test and c2) were performed to compare FS and FI participants. Covariates for multivariate
models were selected based on these bivariate analyses (p<0.25) and previous literature (only the
sex variable was forced into the model).
Hierarchical linear regressions were used to estimate the association between food security
status and FV intake. The five models contained sets of independent variables adjusted for
sociodemographic covariates, as follows: Model 1 focused on food security status; Model 2 added
neighborhood food access (density of supermarkets and specialty stores); Model 3 added resource
constraints (car access and mobility constraints); Model 4 added perceived physical and economic
access to healthy food; Model 5 added alternative and overall food shopping behaviors. Tolerance
values confirmed absence of multicollinearity among the predictors. The level of significance was
52
set at p<0.05. All analyses were conducted using the statistical software package IBM SPSS
Statistics version 25.
RESULTS
Participant and household characteristics are listed by food security status in Table 1. Over
a fifth (21.3%) of participants were FI, including 6% marginally FI, 9.6% moderately FI and 5.8%
severely FI. Study population was mostly female (64%). FI households were more likely to consist
of people who had a high school diploma or less (60.7%), while a higher percentage of people with
some college or above (69.2%) were living in FS households. Compared to FS participants, more
FI participants reported living alone (48.3% vs 32.6%) and in a single-family home (14.6% vs
7%). More FI households (92.1%) than FS households (56.4%) were renters.
The description of neighborhood food access, resource constraints, perceived access to
healthy food, food shopping behaviors and FV intake by food security status is provided in Table
2. No clear differences were observed for neighborhood food access by food security groups.
Indeed, within 800 m road network-buffer of participants’ homes, FS participants had an average
of 21.9 supermarkets and 7.3 specialty stores, while FI participants had an average of 22.3
supermarkets and 7.9 specialty stores. Compared to FS participants, FI participants were more
likely to report resource constraints: a higher number of FI participants indicated lack of car access
for grocery shopping (31.1% vs 70.8%) as well as mobility constraints (16.8% vs 57.3%).
Regardless of food security status, participants reported having adequate physical access to healthy
food near their home. However, FI participants were more likely to report a lack of economic
access to healthy food. For food shopping patterns, more FS participants (48.2%) than FI
participants (25.8%) used a combination of supermarkets and specialty stores. Total food shopping
frequency did not differ among FS and FI participants. Regarding alternative food procurement
behaviors, FV market usage was similar between FS participants (53%) and FI participants
(50.6%), but use of a home or community garden was higher for FS participants (40.2%) than FI
participants (28.1%).
The associations of food security status, neighborhood food access, resource constraints,
perceived access to healthy food, alternative food procurement and food shopping patterns with
FV intake are shown in Table 3. In Model 1, food insecurity was negatively and significantly
associated with FV intake. This finding remained unchanged once neighborhood food access
53
variables were added in Model 2. Density of supermarkets and specialty stores were not associated
with FV intake. Again, the findings remained unchanged once resource constraints were added to
Model 3. Mobility constraints were associated with lower FV intake, while car access was not
associated with FV intake. Adding perceived access to healthy food (Model 4) did not change
significance of these variables. Perceived physical and economic access to healthy food were also
not associated with FV intake. Further, assessment of alternative food procurement and food
shopping patterns (Model 5) showed the use of home or community gardens for food to be
associated with a higher intake of FV. FV market usage, total shopping frequency per month and
store type pattern was not significantly associated with FV intake. Adding food shopping patterns
into the model caused density of supermarkets and specialty stores to become significantly
associated with FV intake. Further, the model adjusted R2 increased across the models from 0.126
in Model 1 to 0.160 in Model 5 and was statistically significant for Model 1, Model 3 and
Model 5.
DISCUSSION
FI households consume fewer FV, independent of sociodemographics, neighborhood food
access, resource constraints, perceived access to healthy food and food shopping patterns. Previous
studies also found that food insecurity has a negative effect on diet quality, such as lower intakes
of FV (Hanson et Connor, 2014; Laraia, 2013; Morales et Berkowitz, 2016). This is not surprising
as healthy diets emphasizing fresh FV have been shown to be more costly (Rao et al., 2013), an
issue for individuals facing financial hardship. Therefore, this finding adds to the growing body of
evidence that economic factors, such as money available to purchase healthy food, are a major
determinant of diet quality (Aggarwal et al., 2011; Drewnowski et Specter, 2004; Monsivais et al.,
2012).
Neighborhood food access was associated with FV intake, although the strength of the
association was weak. One additional supermarket was associated with an 0.06 lower daily intake
of FV, while one additional specialty store was associated with an 0.1 higher daily intake of FV.
Previous studies provide mixed evidence, as some studies found associations between densities of
food retail and FV intake (Bodor et al., 2008; Morland, Wing, et Diez Roux, 2002; Rose et
Richards, 2004; Thornton et al., 2012; Zenk, Lachance, et al., 2009), while others did not (K. Ball
et al., 2006; Boone-Heinonen et al., 2011; Liese et al., 2014; Murakami et al., 2009; Pearson et al.,
54
2005; Thornton et al., 2010). Further, when an association was found between neighborhood food
access and FV intake, the magnitude of effects was also relatively small. Rather than suggesting
that availability of food stores is not important, this may mean that the food desert metaphor, which
justifies the use of spatial access measures to characterize the local food environment, might not
be relevant to all urban settings. In Canada, food environments are more likely to be food swamps
(neighborhoods where unhealthy foods are more available than nutritious foods) or food mirages
(neighborhoods where healthy foods are available but not affordable) than food deserts (Minaker,
2016). Under such circumstances, food environment assessments based on measures of availability
of food stores might underestimate the influence of neighborhood resources on dietary quality,
particularly in the Canadian context.
Pioneering work on Quebec household experience of food insecurity did not identify
physical access to food stores among the contextual factors that affect vulnerability to food
insecurity (Hamelin et al., 1998). In fact, a global assessment of risks and the capacity to cope with
these risks revealed that the major elements explaining food insecurity consisted of a combination
of low income, limited financial (e.g. savings, owning a house or a land) or food (e.g. having a
home garden, food provision) capital and internal contextual factors that pose a risk to livelihood
resources (e.g. indebtedness) (Hamelin et al., 1998). In Canada, research on household food
insecurity has consistently found that economic access to healthy food is the core dimension of the
issue (Dachner et Tarasuk, 2018). The results of this study reinforce the evidence that, in major
Canadian cities, food insecurity is not explained by neighborhood food access (Kirkpatrick et
Tarasuk, 2010; Perez et al., 2017).
Mobility constraints were associated with significantly lower FV intake. Previous studies
have shown that mobility constraints restrict food access (Burns et al., 2011; Frongillo et al., 2003)
and are associated with food insecurity (Burns et al., 2011; Lee et Frongillo Jr., 2001; Shim et al.,
2018). In this study, FI households were more likely to report having mobility constraints. This
points to the systemic nature of vulnerabilities, wherein people with mobility constraints may face
both physical and economic challenges to healthy food access. It is therefore reasonable to assume
that mobility constraints act as a barrier to healthy eating, especially among vulnerable
populations.
Access to a car for food shopping was not associated with FV intake, which was an
unexpected finding. Previous studies identify that vehicle access is associated with greater healthy
55
food access. Lack of vehicle access adversely affects food shopping frequency, thereby reducing
the purchase of fresh food, such as FV (Clifton, 2016; Dachner et al., 2010; Tach et Amorim, 2015;
Zachary et al., 2013). The null finding may be related to the high density of food stores in the
specific context of this study, allowing residents without car access to nevertheless access stores
selling FV.
Perceived physical and economic access to healthy food was not associated with FV intake,
which is inconsistent with previous studies (Alber et al., 2018; Blitstein et al., 2012; Caldwell et
al., 2009; Caspi, Kawachi, et al., 2012; Giskes et al., 2009; Griffith et al., 2016; Inglis et al., 2008;
Menezes et al., 2018). As suggested by Liese et al. (2014), one explanation for this may be that
measures of perceptions used in several previous studies were reflected in their shopping
behaviors. Using path analyses, Liese et al. (2014) found that perceptions of availability of healthy
food and ease of access were associated with choice of food stores and food shopping frequency,
but not with FV intake. Thus, perceived access to healthy food might be indirectly associated with
FV intake via food acquisition practices.
Regarding alternative food shopping behaviors, gardening was associated with a greater
intake of FV, while the use of FV markets was not. While other studies identify a positive
association between farmers’ market usage and higher FV consumption (Blitstein et al., 2012;
Jilcott Pitts et al., 2014; Jilcott Pitts et al., 2015; Jilcott Pitts et al., 2013), many of these assessed
programs providing financial incentives for the purchase of healthy food. Further, these studies
were conducted in the US, where food deserts are more prevalent and the mere presence of a FV
market may improve FV consumption. The relationship between gardening and FV intake is
interesting, but it may be attributable to reverse causality, wherein people with higher FV intake
are more inclined to garden. Regardless, FI households were less likely to use a home or
community garden, suggesting that interventions aiming to improve FV intake in low-income
neighborhoods via gardens must also address why FI households are less likely to use them.
To our knowledge, this is among the first studies to collect data on shopping behaviors
beyond the primary utilized store and link them to FV intake. Many studies on food shopping
frequency find that people who shopped more frequently in their primary store consumed more
FV (A. Gustafson et al., 2013; Liese et al., 2014; Minaker, Olstad, et al., 2016), while others have
found no association (Jilcott Pitts et al., 2013; McGuirt et al., 2018). In light of these mixed
findings, the long-standing assumption that more frequent food shopping encourages higher
56
purchasing of perishable food and therefore higher consumption of FV should be revisited. The
type of primary food store used has been linked to FV intake. For example, shopping at a specialty
store has been positively linked to FV intake (A. Gustafson et al., 2013; Vaughan, Collins, et al.,
2017), while shopping at a low-cost supermarket was inversely linked to FV intake (Aggarwal et
al., 2014). Possibly, the lack of an association in this study between type of food stores and FV
intake could stem from our categorization of food stores into two store-type patterns, which might
not have been sensitive enough to detect a relationship. Also, the lack of an association might
reflect heterogeneity within store types in the Montreal context, where affordable FV can be
purchase from a diversified range of food stores. Montreal has many high-cost supermarkets as
well as low-cost supermarkets, but also an abundance of low-cost and high-cost specialty stores.
On the other hand, in the U.S., diversity of food stores may be more limited, providing further
evidence that food environments are context-specific.
Our study’s main limitation was its cross-sectional design, which precluded defining causal
relationships. Further, landline sampling might have led to sampling biases such as the
underrepresentation of low-income households, which are more likely to rely exclusively on
mobile phones (CRTC, 2018). Additionally, we did not assess in-store characteristics, such as food
prices and FV availability, which would have nuanced our understanding of the local food
environment. Despite these limitations, this study contributes to knowledge on challenges in food
procurement and healthy eating among residents of low-income neighborhoods.
We believe our study is the first outside the US to explore the relationship between
shopping behaviors and FV intake for participants’ three most frequented stores, thus providing a
broader range of food shopping patterns. Moreover, this study contributes to the body of evidence
on the influence of the local food environment on diet outside of the US. One of the greatest
strengths of our study was that we emphasized that to better understand the local food
environment’s influence on diet, real access must be differentiated from potential access (Clary et
al., 2017). Indeed, we found that even if densities of food stores were adequate, these stores were
not accessible to many residents for whom food access was hindered by financial and mobility
constraints.
57
CONCLUSIONS
Our findings highlight the complexity of food access issues in our study population of
adults living in a low-income Montreal neighborhood. Food insecurity was more prevalent among
households with mobility constraints, and both food insecurity and mobility constraints were
strongly and independently associated with lower FV intake. These findings suggest that for FI
households, lower intake of FV is closely related to physical accessibility and financial challenges.
In tackling disparities in the local food environment, solutions need to be multifaceted and consider
populations with unique challenges to food acquisition. Further studies should continue to include
people’s experience of food access as this information is an important complement to purely
geographical indicators of accessibility.
58
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64
Table 1. Sociodemographic characteristics by food security status of 417 adults responsible for grocery
shopping living in a disadvantaged neighborhood in Montreal, Canada (2014)
65
Table 2. Food access, resource constraints, perceived access to healthy food, food shopping behaviors
and fruits and vegetable intake by food security status of 417 adults responsible for grocery shopping living
in a disadvantaged neighborhood in Montreal, Canada (2014)
All
Food security Food insecurity
participants
(n=328) (n=89)
(n=417)
Neighbourhood food access, mean (SD)
Density of supermarkets1 21.9 (6.7) 21.9 (6.7) 22.3 (6.9)
Density of specialty stores1 7.5 (3.8) 7.3 (3.9) 7.9 (3.5)
Resource constraints, %
No car access for grocery shopping 39.6 31.1 70.8
Mobility constraints 25.4 16.8 57.3
Perceived access to healthy food, mean (SD)
Positive perceived physical access to healthy food2 0.02 (0.99) 0.03 (0.99) -0.06 (0.99)
Positive perceived economic access to healthy food3 0.01 (0.99) 0.21 (0.92) -0.72 (0.90)
Alternative food shopping behaviors, %
FV market usage 52.5 53.0 50.6
Use of a home or community garden for food 37.6 40.2 28.1
Overall food shopping behaviors, %
Total shopping frequency/month, >10/month 49.6 50.6 46.1
Store-type pattern
Predominantly supermarkets4 56.6 51.8 74.2
Supermarket and specialty store5 43.4 48.2 25.8
Daily FV intake, mean (SD) 4.1 (2.4) 4.5 (2.2) 2.9 (2.4)
SD: standard deviation
FV: fruit and vegetable
1Number of food stores within a road network-buffer of 800 m
2 Recoded as Z score (score ranged from -3.24 to 1.03)
3 Recoded as Z score (score ranged from -1.86 to 1.43)
4 Predominantly supermarkets: participants shopped either exclusively at supermarkets or used a combination of supermarkets and ‘other’ stores
66
Table 3. Association of food security status, food access, resource constraints, perceived access to healthy food and food shopping behaviors with fruit
and vegetable intake among 417 adults responsible for grocery shopping living in a disadvantaged neighborhood in Montreal, Canada (2014)
*p<0.05
67
5.2. Résultats complémentaires
Afin de répondre au premier objectif de ce mémoire, nous avons conduit des modèles de
régressions multivariés pour tester la relation entre le statut de sécurité alimentaire du ménage et
les contraintes à la mobilité, les perceptions d’accès aux aliments sains et les pratiques
d’approvisionnement alimentaire. Les tableaux V et VI présentent les résultats de ces analyses.
Ces deux tableaux sont toutefois précédés de données décrivant les pratiques d’approvisionnement
au principal lieu fréquenté (voir tableau IV), ces résultats n’ayant pas été insérés dans l’article.
Tableau IV. Pratiques d’approvisionnement au principal lieu fréquenté en fonction du statut de sécurité
alimentaire du ménage de 416 adultes responsables des provisions alimentaires d’un quartier défavorisé de
Montréal, Canada (2014)
Tous les Sécurité Insécurité
participants alimentaire alimentaire
Pratiques d’approvisionnement au principal lieu fréquenté (n=416) (n=328) (n=88)
Distance parcourue en km, moyenne (écart-type) 1.0 (1.2) 1.1 (1.4) 0.7 (0.6)
Fréquence, au moins une fois par semaine, % 81.3 82.6 76.1
Type de commerce, supermarché, % 88.7 86.6 96.6
68
Tableau V. Associations entre le statut de sécurité alimentaire du ménage et les contraintes à la mobilité et les perceptions d’accès aux
aliments sains de 416 adultes responsables des provisions alimentaires d’un quartier défavorisé de Montréal, Canada (2014)
Contraintes à la mobilité Perceptions d’accès aux aliments sains
Moyen de transport –
Contraintes à la mobilité –
Aucun accès à un véhicule ou accès à un Perceptions d’accès physiques Perceptions d’accès économique
oui vs non (ref)
véhicule (ref)
Statut de sécurité
alimentaire du ménage OR (IC 95%) p OR (IC 95%) p b (IC 95%) p b (IC 95%) p
3.83 4.53 -2.65
IA1 vs SA (ref)2 <0.01* <0.01* NS3 <0.01*
(2.09 to 7.02) (2.47 to 8.30) (-3.51 to -1.80)
Modèle ajusté pour tenir compte de l’âge, du sexe, du type de ménage, du logement et du niveau de scolarité.
1
IA : insécurité alimentaire
2
SA : sécurité alimentaire
3
NS : régression non statistiquement significative
*p<0.05
Tableau VI. Associations entre le statut de sécurité alimentaire du ménage et les pratiques d’approvisionnement alimentaire de 416 adultes
responsables des provisions alimentaires d’un quartier défavorisé de Montréal, Canada (2014)
Pratiques d’approvisionnement alimentaire
Pratiques d’approvisionnement alimentaire au principal lieu fréquenté Pratiques d’approvisionnement alimentaire globales
alternatives
Type de commerce – Fréquence
Fréquence – Fréquentation de
Type de commerce – supermarché et d’approvisionnement
Distance parcourue au moins 1 fois par marchés de FL5 durant Jardinage –
supermarché commerce spécialisé3 vs totale/mois –
Statut de (km) semaine vs aux 2 semaines l’été – oui vs non (ref)
vs autre (ref) prédominance >10/mois vs £10/mois
sécurité ou moins (ref) oui vs non (ref)
supermarchés4 (ref) (ref)
alimentaire
du ménage b (IC 95%) p OR (IC 95%) p OR (IC 95%) p OR (IC 95%) p OR (IC 95%) p OR (IC 95%) p OR (IC 95%) p
Modèle ajusté pour tenir compte de l’âge, du sexe, du type de ménage, du logement et du niveau de scolarité.
1
IA : insécurité alimentaire
2
SA : sécurité alimentaire
3
Supermarché et commerce spécialisé : deux commerces sont des commerces spécialisés, le seul commerce fréquenté est un commerce spécialisé ou l’un des commerces est un supermarché et l’autre un commerce spécialisé
4
Prédominance supermarchés : deux commerces sont des supermarchés, le participant ne fait qu’un seul arrêt à un supermarché ou le principal commerce fréquenté est un supermarché et un commerce de la catégorie « autre » (dépanneurs, pharmacies, magasins à 1 dollar) est fréquenté
comme commerce complémentaire
5
FL : fruits et légumes
*p<0.05
Comparativement aux ménages en sécurité alimentaire, les ménages en situation d’insécurité alimentaire sont plus nombreux à rapporter
des contraintes en matière de transport et de mobilité et à avoir des perceptions négatives de l’accès économique aux aliments sains dans leur
quartier. Quant aux pratiques d’approvisionnement au principal lieu fréquenté, les ménages en insécurité alimentaire sont plus nombreux à
fréquenter des supermarchés. Aucune différence n’a été constatée entre les ménages en sécurité alimentaire et ceux en insécurité alimentaire pour
la distance parcourue et la fréquence d’approvisionnement. Finalement, en ce qui concerne les pratiques d’approvisionnement alimentaire globales
et alternatives, seul le type de commerces fréquentés est différent. En effet, les ménages en insécurité alimentaire sont plus nombreux à
s’approvisionner principalement dans des supermarchés, alors que les ménages en sécurité alimentaire sont plus susceptibles de visiter également
des commerces spécialisés.
69
CHAPITRE 6. Discussion
Ce mémoire cherchait à évaluer, dans une optique de sécurité alimentaire, l’accès aux
commerces alimentaires à proximité du domicile, le degré de mobilité, les perceptions d’accès
aux aliments sains ainsi que les pratiques d’approvisionnement des résidents d’Hochelaga-
Maisonneuve afin de mieux cerner leur influence sur la consommation de fruits et légumes. Ce
chapitre débutera par une synthèse des principaux résultats. Ensuite, les forces et les limites de
l’étude seront discutées, suivi d’une section sur les implications possibles des résultats, pour
enfin conclure avec des pistes de recherches futures.
70
Perez et al., 2017; Tolzman et al., 2014). Dans un contexte où l’insécurité alimentaire est avant
tout liée à des revenus insuffisants et précaires, cela n’a rien de surprenant. De plus, ces résultats
reflètent ceux d’études précédentes ayant démontré que l’insécurité alimentaire n’est pas
associée aux perceptions d’accès physique aux aliments sains. À titre d’exemple, Mayer et al.
(2014) ont constaté qu’une majorité de ménages en insécurité alimentaire rapporte une bonne
accessibilité géographique aux aliments de qualité.
Partant de ces faits, notre étude suggère qu’avoir un bon accès physique à des commerces
alimentaires offrant des aliments sains n’est pas en soi suffisant. En fait, dans les zones urbaines,
l’accès inéquitable aux aliments sains fait plutôt référence aux différences d’accessibilité
économique. Ce projet de recherche, comme beaucoup d’autres avant lui, remet donc en
question l’existence de déserts alimentaires ailleurs qu’aux États-Unis et son rôle dans les
inégalités sociales de l’alimentation (Macintyre, 2007). L’une de ces études a d’ailleurs été
conduite à Montréal et révèle que les déserts alimentaires ne sont pas répandus, l’accès physique
aux commerces alimentaires à 10 minutes de marches étant la norme dans la métropole
(Apparicio et al., 2007). Dans notre étude, la présence de commerces d’alimentation dans le
quartier s’est révélée suffisante et ce, tant du point de vue des résidents qu’à partir de mesures
objectives. Ce constat était le même indépendamment de la précarité financière des ménages.
Ainsi, il semble que dans Hochelaga-Maisonneuve, si l’emplacement des commerces
alimentaires et la disponibilité de ceux-ci posent problème pour certains, le problème serait
moins prononcé que l’inaccessibilité financière des aliments.
Deux exemples concrets pourraient expliquer pourquoi les ménages en insécurité
alimentaire résidant dans Hochelaga-Maisonneuve perçoivent plus négativement l’accès
économique aux aliments sains dans leur quartier. D’abord, une étude menée dans quatre
quartiers défavorisés de Montréal, dont Hochelaga-Maisonneuve, révèle un écart important au
niveau du coût des fruits et légumes d’un commerce à l’autre, le prix d’achat doublant
pratiquement à certains endroits (Jalbert-Arsenault et al., 2017). Les ménages en insécurité
alimentaire doivent donc choisir plus judicieusement les commerces fréquentés, ce qui
complexifie davantage leur approvisionnement. Deuxièmement, il a été démontré qu’à
Montréal, le coût des aliments est plus faible dans les quartiers favorisés (Duquette et al., 2006).
Les perceptions négatives quant à l’offre abordable en aliments sains des ménages en insécurité
71
alimentaire résidant dans Hochelaga-Maisonneuve peuvent donc découler d’un sentiment
d’injustice.
Au niveau pratique, cette étude démontre que les initiatives visant à améliorer l’accès en
fruits et légumes frais doivent considérer les capacités financières des individus à faible revenu,
surtout dans un contexte d’insécurité alimentaire. Plus précisément, sans considération pour le
caractère abordable des aliments sains, les efforts déployés pour améliorer l’environnement
alimentaire montréalais resteront insuffisants dans la lutte contre les inégalités sociales de
l’alimentation.
Cette étude nous révèle que deux facteurs sont particulièrement associés à une plus faible
consommation de fruits et légumes, soit l’insécurité alimentaire et les contraintes à la mobilité.
Pour l’insécurité alimentaire, elle est associée à une consommation moindre de fruits et légumes,
dans l’ordre de 0,7 fois par jour, une différence qui est source de préoccupation d’un point de
vue de santé publique. Cette relation est indépendante des caractéristiques
sociodémographiques, de la densité des commerces à proximité du domicile, des contraintes
physiques, des perceptions d’accès aux aliments sains et des pratiques d’approvisionnement. Ce
constat appuie d’ailleurs les résultats de plusieurs recensions des écrits ayant démontré la
relation négative entre l’insécurité alimentaire et la qualité de l’alimentation, dont une plus faible
consommation de fruits et légumes (Hanson et Connor, 2014; Laraia, 2013; Morales et
Berkowitz, 2016).
Concernant les contraintes à la mobilité, celles-ci sont également associées à une
consommation moindre de fruits et légumes de 0,7 fois par jour. Cette association négative n’est
pas surprenante, dans la mesure où les études antérieures ont démontré que les contraintes à la
mobilité nuisent considérablement à l’accès aux aliments sains (Burns et al., 2011; Frongillo et
al., 2003).
Par ailleurs, la forte association de ces deux facteurs avec la consommation de fruits et
légumes est préoccupante dans une optique où les gens aux prises avec l’insécurité alimentaire
72
sont plus susceptibles de présenter des contraintes à la mobilité, comme le démontrent cette
étude et des études antérieures (Burns et al., 2011; Lee et Frongillo Jr., 2001; Shim et al., 2018).
Ainsi, les gens exposés à ces deux situations de vulnérabilité sont doublement désavantagés
dans leur accès aux aliments sains, ceux-ci se heurtant à la fois à des obstacles financiers et à
des obstacles d’ordre physique. La présence simultanée d’une précarité financière menant à
l’insécurité alimentaire et d’un plus faible niveau de mobilité est donc une barrière importante
à la saine alimentation et contribuerait aux inégalités sociales de l’alimentation.
D’un point de vue conceptuel, ces résultats sont particulièrement pertinents dans la
mesure où l’insécurité alimentaire et le degré de mobilité sont deux facteurs modérateurs de la
relation entre l’environnement alimentaire local et l’alimentation rarement considérés. Or, cette
étude révèle que ces deux dimensions jouent potentiellement un rôle important dans la
compréhension du phénomène. En effet, il semble que le statut de sécurité alimentaire du
ménage et le niveau de mobilité montrent une relation plus forte avec la consommation de fruits
et légumes que les mesures géographiques, ce qui nous amène d’ailleurs au point suivant.
Comme discuté précédemment dans l’article, les résultats de cette étude démontrent
qu’un environnement alimentaire favorable pourrait contribuer à faciliter la consommation de
fruits et légumes, mais l’amplitude de la relation est moindre que celle de l’insécurité alimentaire
et des contraintes à la mobilité. En effet, la densité des supermarchés et des commerces
spécialisés à l’intérieur d’un buffer réseau de 800 mètres joue un rôle marginal dans la
consommation de fruits et légumes. L’ajout d’un commerce spécialisé est associé à une
augmentation de la consommation de fruits et légumes de 0,1 fois par jour. Quant à l’ajout d’un
supermarché, l’effet est tout aussi négligeable, mais négativement associé à la fréquence de
consommation de fruits et légumes, chaque supermarché additionnel étant associé à une
diminution de seulement 0,06 fois par jour. La littérature démontre d’ailleurs que l’association
entre l’environnement alimentaire local et l’alimentation a produit des résultats inconsistants et
que lorsqu’une relation est observée, celle-ci est également de faible amplitude (Caspi,
Sorensen, et al., 2012).
Ces résultats portant sur l’environnement alimentaire suscitent trois réflexions.
Premièrement, il est possible que les relations observées soient en partie expliquées par l’offre
alimentaire dans les commerces, tout particulièrement en ce qui a trait à la relation négative que
nous avons démontrée entre la disponibilité des supermarchés et la consommation de fruits et
73
légumes. À cet égard, une étude montréalaise a observé, dans plusieurs supermarchés
d’Hochelaga-Maisonneuve, une plus grande mise en valeur des aliments à haute densité
énergétique au détriment des fruits et légumes (Jalbert-Arsenault et al., 2017). Or,
l’emplacement stratégique des aliments à haute densité énergétique a été négativement associé
à l’achat des fruits et légumes (J. Kerr et al., 2012). On peut ainsi émettre l’hypothèse que, dans
la population d’Hochelaga-Maisonneuve, la prééminence des aliments malsains au sein des
supermarchés du quartier nuit à l’achat et, par conséquent, à la consommation de fruits et
légumes. Ce constat démontre donc l’importance de ne pas négliger l’influence du paysage
alimentaire à l’intérieur des commerces. Il s’agit d’ailleurs d’une limite de cette étude qui sera
discutée à la section 6.2.2.
Deuxièmement, le faible lien statistique observé entre la densité des commerces
alimentaires à proximité du domicile et la consommation des fruits et légumes nous rappelle les
enjeux associés aux limites géographiques utilisées pour délimiter l’environnement alimentaire.
Dans cette étude, une zone tampon de 800 mètres entourant la résidence a été choisie, 60% de
nos participants parcourant cette distance ou moins jusqu’à leur principal lieu
d’approvisionnement. Malgré la justification méthodologique de ce périmètre, il demeure que
l’approvisionnement de plusieurs de nos participants se produit ailleurs que dans la zone
d’étude, ce qui pourrait en partie expliquer la faible association observée. Nous évoquons donc
la possibilité qu’à elles seules, les mesures objectives de l’environnement alimentaire donnent
un aperçu trop simpliste du lien entre le quartier et l’alimentation.
Troisièmement, le faible degré d'association entre l’environnement alimentaire et la
consommation de fruits et légumes suggère le scénario suivant : bien que la disponibilité des
commerces soit une condition de base à l’accès aux aliments sains, elle ne permet pas de dresser
un portrait complet de l’influence du quartier sur l’alimentation, surtout en contexte canadien.
En effet, au Canada, la disparité dans l’accès physique aux aliments n’est pas un problème qui
se pose à grande échelle, les déserts alimentaires n’étant pas répandus au pays. Comme le
propose Minaker (2016), les environnements alimentaires canadiens auraient plutôt tendance à
être des marais alimentaires ou des mirages alimentaires. Rappelons qu’un marais alimentaire
fait référence à un milieu défavorisé présentant une accessibilité physique élevée à des aliments
malsains, tandis qu’un mirage alimentaire désigne un secteur géographique où l’accessibilité
des commerces alimentaires offrant des aliments sains est adéquate, mais où ces aliments sont
74
hors de portée de la plupart des résidents pour des raisons financières. Les mirages alimentaires
sont d’ailleurs particulièrement courants dans les quartiers menacés par l’embourgeoisement où
la pauvreté demeure élevée (Breyer et Voss-Andreae, 2013), ce qui correspond justement à la
situation d’Hochelaga-Maisonneuve. Dans cette optique, l’évaluation de l’environnement
alimentaire en se basant uniquement sur l’accessibilité physique et la disponibilité des
commerces doit faire place à des mesures offrant une caractérisation plus juste de l’influence du
quartier sur l’alimentation. Par exemple, au Canada, il pourrait être plus pertinent d’étudier le
lien entre l’environnement alimentaire et l’alimentation en entreprenant une étude sur l’effet
d’une exposition simultanée à des sources d’aliments sains et malsains ou bien en menant une
étude sur l’offre abordable des aliments sains dans les quartiers affichant de fortes inégalités
sociales.
Avant de clôturer cette section, un dernier résultat important doit être souligné. La
pratique du jardinage, que ce soit à la maison ou au sein d’un jardin communautaire, pourrait
exercer un effet protecteur vis-à-vis la consommation de fruits et légumes. En effet, les gens
s’adonnant au jardinage consomment des fruits et légumes 0,5 fois de plus par jour
comparativement à ceux qui ne jardinent pas. Or, on se doit de soulever le problème de
circularité associé à ce résultat. Plus précisément, il est possible que les individus consommant
à priori davantage de fruits et légumes soient plus susceptibles de jardiner, la relation observée
étant donc inversée (phénomène appelé en anglais reverse causality). Néanmoins, l’association
positive entre le jardinage et la consommation de fruits et légumes est cohérente avec la
littérature sur le sujet (Alaimo et al., 2008; Barnidge et al., 2013; Litt et al., 2011).
À noter toutefois que le statut de sécurité alimentaire n’était pas associé à la pratique
du jardinage et que les ménages en insécurité alimentaire sont peu nombreux à jardiner. À
l’heure actuelle, il semble que les programmes de sécurité alimentaire basés sur l’aménagement
de jardins communautaires ne sont donc probablement pas une façon optimale d’encourager une
plus grande consommation de fruits et légumes chez les ménages aux prises avec l’insécurité
alimentaire (Huisken et al., 2017). En fait, les personnes en insécurité alimentaire rapportent
souvent un manque d'appariement entre ces programmes et leurs besoins (Loopstra et Tarasuk,
2013). Davantage d’études seraient donc nécessaires pour favoriser l’intégration des ménages
en insécurité alimentaire dans les stratégies communautaires mettant en place des jardins dans
le quartier afin de maximiser le potentiel de ces interventions.
75
6.1.3. Perceptions d’accès et pratiques d’approvisionnement :
dimensions importantes pour mieux comprendre comment les
ménages en insécurité alimentaire réagissent à leur environnement
76
Or, notre étude démontre que les dépanneurs, tout comme les autres sources
d’approvisionnement en aliments malsains, ne sont pas plus fréquentés par les ménages en
insécurité alimentaire, du moins pour leurs achats importants.
Cependant, nos analyses ne nous renseignent pas sur les raisons expliquant une moins
grande fréquentation des commerces spécialisés par les ménages en insécurité alimentaire, mais
il est juste de supposer que ces commerces, dont plusieurs sont indépendants et de plus petites
tailles, ne disposent pas du même pouvoir de négociation auprès de leurs fournisseurs, se
traduisant par des prix plus élevés qu’en supermarché. On peut penser aussi qu’étant donné leurs
nombreuses contraintes, les ménages en insécurité alimentaire ont comme stratégie d’adaptation
une solution d’achats « one stop », c’est-à-dire que ces derniers préfèrent faire leurs achats dans
un seul commerce, ce qui s’avère plus facile à réaliser dans un supermarché.
Enfin, en ce qui concerne la distance parcourue jusqu’au principal lieu fréquenté et à la
fréquence d’approvisionnement (au principal lieu fréquenté et en tenant compte des trois
commerces fréquentés), ces deux pratiques d’approvisionnement n’étaient pas associées au
statut de sécurité alimentaire du ménage. Sachant que l’approvisionnement est une
préoccupation constante pour les ménages en insécurité alimentaire, il est rassurant de savoir
que dans Hochelaga-Maisonneuve, ces derniers n’ont pas à se déplacer plus loin et plus souvent
pour se procurer des aliments permettant de satisfaire leurs besoins et leurs préférences
alimentaires. D’ailleurs, la distance moyenne parcourue au principal lieu fréquenté des ménages
en insécurité alimentaire est moindre (0,7 kilomètre) que celles des ménages en sécurité
alimentaire (1,1 kilomètre). Il se peut toutefois que cette différence soit attribuable aux plus
grandes contraintes en matière de transport et de mobilité déclarés par les ménages en insécurité
alimentaire, ceux-ci étant ainsi limités dans leur déplacement.
77
6.2. Forces et limites de ce mémoire
6.2.1. Forces
À notre connaissance, cette étude est l’une des premières à se pencher sur les pratiques
d’approvisionnement des ménages en situation d’insécurité alimentaire en contexte canadien.
En effet, la majorité des études ayant été menée aux États-Unis, il était impossible d’extrapoler
les résultats comme étant une représentation fidèle de la réalité canadienne et québécoise. De
plus, aux meilleures de nos connaissances, il s’agit de la première étude ayant mis en relation
les pratiques d’approvisionnement aux trois principaux commerces fréquentés avec la
consommation de fruits et légumes. Plus encore, cette étude vient combler le manque de données
sur l’influence de l’environnement alimentaire au Canada. Ce projet de recherche se veut donc
une réponse à plusieurs chercheurs, dont Beaulac et al. (2009) et Cummins et Macintyre (2006),
qui réclament depuis longtemps une plus grande part de recherche sur l’environnement
alimentaire en provenance de pays autres que les États-Unis.
L’une des grandes forces de cette étude repose sur le fait que nous avons remis l’individu
au cœur de la réflexion. Guidée par notre cadre conceptuel, l’expérience des consommateurs au
sein de leur quartier a été la pierre angulaire de ce projet (Bawa et Ghosh, 1999; Chaix, 2009;
Clary et al., 2017; D. A. Freedman et al., 2013; Glanz et al., 2005; Penchansky et Thomas,
1981). Aussi, comme l’avait revendiqué Cummins et al. (2007), nous avons renoué le lien
inextricable qui existe entre le quartier et les individus en mettant au premier plan les perceptions
d’accès des résidents, leurs comportements d’achats, leur degré de mobilité et leur statut de
sécurité alimentaire. Ce faisant, nous avons démontré que les gens ne sont pas tous égaux en ce
qui a trait à leur capacité d’accéder à des aliments sains, cet accès dépendant plutôt d’une
combinaison de ressources et de contraintes physiques (mobilité réduite, accès au transport),
économiques (prix des aliments, revenu disponible) et personnelles. Ceci nous a permis de
caractériser, au-delà de simples mesures d’accessibilité géographique, l’utilisation réelle de
l’environnement alimentaire dans le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve. Cette étude se
démarque donc des approches conventionnelles de recherche qui reposent trop souvent sur des
mesures d’accès potentiel (ou d’exposition) aux aliments (Clary et al., 2017). Plus précisément,
78
la présente étude offre une vision plus complète de la relation entre l’environnement alimentaire
et l’alimentation chez les populations défavorisées.
Cette étude ayant été menée en collaboration avec des partenaires communautaires, les
résultats ont une pertinence pratique allant au-delà de la simple description de l’environnement
alimentaire et son lien avec l’alimentation. La nécessité de partenariats collectivité-université a
d’ailleurs été soulevée comme un élément important à prendre en compte dans la recherche sur
l’environnement alimentaire afin de s’assurer que les résultats puissent appuyer les politiques
déjà en place (Santé Canada, 2013).
Ensuite, cette étude se démarque par la qualité de sa collecte de données, ce qui est
démontré, entre autres, par un faible pourcentage de valeurs manquantes et l’utilisation d’outils
validés. Dans le même ordre d’idées, une autre force de cette étude réside dans la
conceptualisation de celle-ci, le cadre conceptuel ayant été élaboré à partir de récentes
propositions théoriques, ce qui nous a permis d’identifier les lacunes de la recherche et de
positionner l’importance de cette étude.
6.2.2. Limites
Mentionnons comme première limite le devis transversal de l’étude qui ne permet pas
d’établir de liens de causalité entre les variables et limite donc l’interprétation des résultats. Par
ailleurs, la vaste majorité des études portant sur l’environnement alimentaire sont de nature
transversale, ce qui limite notre capacité à appréhender la complexité de ses influences sur
l’alimentation (Lytle, 2009).
Ensuite, on ne peut exclure la possibilité de biais de sélection, notamment la présence
d’un biais d’échantillonnage et d’un biais de non-réponse. Sur le premier point, les enquêtes
populationnelles en nutrition sont réputées pour leur difficulté à rejoindre les personnes de
niveau socio-économique plus faible et pour leur tendance à rejoindre principalement les
personnes davantage intéressées par des questions alimentaires. La variabilité de notre
échantillon est donc moindre que dans la population de référence, tout particulièrement en ce
qui a trait à la représentativité des ménages en insécurité alimentaire, ce qui a pu réduire la taille
de l’effet. Dans le même ordre d’idées, il est possible que la taille restreinte du sous-groupe
composé des ménages en insécurité alimentaire ait limité la puissance statistique à détecter des
79
associations significatives. D’ailleurs, en raison de la taille restreinte de ce groupe, nous avons
dû regrouper tous les niveaux d’insécurité alimentaire en une seule catégorie et il a donc été
impossible d’analyser les résultats selon la sévérité du statut d’insécurité alimentaire.
Sur le second point, la collecte de données a été faite au moyen d’entrevues
téléphoniques, ce qui occasionne un biais de non-réponse, tel que démontré par un taux de
participation de près de 50%. Or, ce phénomène n’est pas propre à cette étude, le taux de réponse
aux enquêtes téléphoniques étant en constant déclin depuis plusieurs années (Services publics
et Approvisionnement Canada, 2014). Ce biais de non-réponse est aggravé dans un contexte de
disparition des lignes fixes, les ménages ayant uniquement accès à un téléphone cellulaire
comme méthode de contact étant rarement compris dans les études. Ainsi, il est possible que les
individus en situation précaire aient été sous-représentés dans notre étude, les ménages à faible
revenu étant souvent plus nombreux à avoir uniquement un téléphone cellulaire (CRTC, 2018).
Des biais de classification ont également pu affecter l’exactitude des données. D’abord,
la plupart de nos données sont basées sur des informations auto-déclarées et sont donc sujettes
à des biais de désirabilité sociale et de rappel. Par exemple, concernant la consommation de
fruits et légumes, il est possible qu’un biais de désirabilité sociale ait mené à une surestimation
des quantités réellement consommées. Ensuite, on ne peut exclure la possibilité d’un biais de
classification relativement à notre principale variable indépendante, le statut de sécurité
alimentaire des ménages. Le MESAM, avec ses 10 questions, est toutefois conçu pour minimiser
ce biais.
Un autre biais possible de classification est en lien avec la caractérisation de
l’environnement alimentaire, plusieurs études traitant de la nécessité de considérer à la fois
l’environnement alimentaire communautaire et l’environnement alimentaire de consommation,
c’est-à-dire la distribution des commerces alimentaires dans le quartier ainsi que l’offre
alimentaire à l’intérieur de ceux-ci (Caspi, Sorensen, et al., 2012; Engler-Stringer et al., 2014;
Rose et al., 2010). Dans ce mémoire, seule la disponibilité des commerces alimentaires à
proximité du domicile des participants a été mesurée. Or, tel que mentionné plut tôt, il est
possible que l’offre en aliments à l’intérieur des commerces du quartier ait également une
influence sur la consommation de fruits et légumes. Une évaluation mixte de l’environnement
alimentaire aurait permis de porter un regard plus nuancé sur l’accès aux aliments sains dans
Hochelaga-Maisonneuve.
80
Il convient de considérer un dernier biais de classification, celui-ci étant lié à la
principale variable dépendante de ce mémoire, soit la consommation de fruits et légumes.
D’abord, il est important de noter que l’outil d’évaluation ne comprend pas de questions sur la
grosseur des portions consommées, mesurant plutôt la fréquence quotidienne de consommation.
Bien que des analyses a posteriori sont disponibles pour estimer la taille des portions à partir
des fréquences de consommation déclarée (Centers for Disease Control and Prevention, 2018;
National Cancer Institute, 2018a), celles-ci n’ont pas été employées dans l’étude, ce qui a pu
limiter notre capacité à saisir l’étendue de la variabilité des apports alimentaires. Toutefois, à
noter qu’auprès d’une population canadienne, l’outil s’est avéré un indicateur valide du nombre
de portions de fruits et légumes (Traynor et al., 2006). De plus, les études de validation entre les
questionnaires de fréquence alimentaire semi-quantitatifs, c’est-à-dire avec les portions, et les
questionnaires de fréquence alimentaire avec seulement la fréquence ont montré qu’on ne gagne
guère en précision (Molag et al., 2007; Noethlings et al., 2003; Tjonneland et al., 1992).
Toujours en lien avec la consommation de fruits et légumes, il importe de signaler que
l’analyse de celle-ci comprend la consommation de ces aliments sous toutes ses formes, c’est-
à-dire frais, congelés, en conserve et en jus. Or, l’inclusion du jus de fruits est une limite de la
mesure pouvant mener à une surestimation des quantités de fruits réellement consommées.
Cependant, aux fins de comparaison avec la littérature (par exemple, Aggarwal et al., 2014;
Blitstein et al., 2012; Gase et al., 2014; Liese et al., 2014), aucune analyse n’a été faite en
excluant les jus.
Finalement, il est à se demander si la consommation de fruits et légumes est réellement
la meilleure mesure de la qualité globale de l’alimentation. Bien que la simple mesure de la
consommation de fruits et légumes permette de réduire le fardeau imposé aux participants et
aux chercheurs, il est possible que cette approche soit trop réductionniste pour comprendre
l’influence de plusieurs construits sur l’alimentation (Jacobs et Steffen, 2003). Prenons
l’exemple des patrons alimentaires, qui permettent de classer les gens sur la base de leurs
habitudes alimentaires, cette façon de procéder étant potentiellement plus appropriée pour tenir
compte des multiples influences de l’environnement alimentaire sur l’alimentation (Franco et
al., 2009).
Avant de terminer cette section, il importe de souligner les variables de confusion
potentielles de l’étude, dont notamment le revenu. En effet, l’analyse des données manquantes
81
a révélé que le revenu présentait un taux élevé de non-réponse, de sorte que cette variable n’a
pu être incluse dans les modèles multivariés, ce qui peut donner lieu à de fausses associations.
Or, la fiabilité des déclarations de revenus est souvent remise en question, surtout lorsque les
répondants sont bénéficiaires d’une variété de sources de revenus, dont des transferts
gouvernementaux et des revenus générés par des actifs (Moore et al., 2000). Nous avons
contrôler pour d’autres facteurs de confusion fortement associés au statut socioéconomique et
souvent rapportés comme étant plus fiables dans la littérature, soit le mode d’occupation du
logement et le niveau scolarité.
82
afin d’améliorer l’accès aux aliments sains chez les populations contraintes dans leur
approvisionnement, initiative qui pourrait, sur la base des résultats de ce mémoire, être
pertinente pour Hochelaga-Maisonneuve. Cette étude pourra donc servir d’un guide à l’intention
des membres du Conseil-SAM dans la mise en œuvre de ce type d’initiative dans le quartier à
l’étude.
Finalement, les résultats de cette étude s’inscrivent dans la foulée du nouveau Guide
alimentaire canadien (GAC) dévoilé plus tôt cette année. Dans la nouvelle édition du GAC, on
recommande de manger des fruits et légumes en abondance, ces derniers devant occuper la
moitié de l’assiette (Santé Canada, 2019). Or, ce sont justement ces aliments, tout
particulièrement les légumes, qui sont les premiers responsables de l’augmentation du coût du
panier d’épicerie des Canadiens en 2019. Notamment, selon le Rapport canadien sur les prix
alimentaires à la consommation (Université Dalhousie et Université de Guelph, 2019), la hausse
anticipée du coût des légumes pourrait atteindre 6%. Les nouvelles recommandations du GAC
ont donc le potentiel de creuser les inégalités sociales de l’alimentation. Nous avons d’ailleurs
démontré l’importance de l’accès économique aux aliments sains pour les ménages en situation
précaire, tout comme la faible consommation de fruits et légumes chez ces ménages. Les
résultats de ce mémoire contribueront donc aux réflexions quant aux effets pervers possibles du
nouveau GAC et alimenteront les discussions quant aux interventions économiques possibles
pour favoriser la consommation de fruits et légumes chez l’ensemble des Canadiens.
83
approches de recherches différentes, dont des études qualitatives, sont nécessaires. Entre autres,
ces études permettront de mieux comprendre l’expérience unique de chaque individu dans son
quartier, en plus d’identifier davantage de barrières et de facilitateurs à la consommation de
fruits et légumes chez les populations défavorisées. Enfin, il serait particulièrement intéressant
de mener une étude longitudinale similaire à ce projet de recherche afin de vérifier la causalité
des relations observées. Ceci permettrait d’ailleurs d’identifier les interventions à favoriser dans
une optique de réduction des inégalités sociales de l’alimentation.
84
CHAPITRE 7. Conclusion
Une alimentation saine faisant une large place aux fruits et légumes est reconnue pour
prévenir plusieurs maladies chroniques, mais elle coûte plus cher, ce qui représente un défi pour
les personnes à faible revenu. Les inégalités sociales de l’alimentation sont un enjeu particulier
pour les résidents des quartiers défavorisés, où l’accès à des fruits et légumes à coûts abordables
est souvent inadéquat. Ceci dit, les mécanismes par lesquels les individus, dont les ménages en
situation d’insécurité alimentaire, interagissent avec leur environnement alimentaire pour se
procurer des aliments sont encore mal compris. C’est à partir de ces considérations que ce mémoire
visait à analyser les pratiques d’approvisionnement alimentaires de la population d’Hochelaga-
Maisonneuve, en vertu de la qualité de l’environnement alimentaire dans le quartier, de l’accès
perçu aux aliments sains près du domicile, du degré de mobilité et de l’insécurité alimentaire.
Les résultats de l’étude montrent la nature complexe du phénomène, l’accès différentiel
aux aliments s’expliquant par davantage de facteurs que la simple accessibilité physique aux
commerces. En effet, l’accès aux aliments sains est lié aux ressources financières et physiques des
gens, ce qui a pour conséquence que la consommation de fruits et légumes est plus faible chez les
ménages en insécurité alimentaire et chez les personnes à mobilité réduite. Ces résultats sont
particulièrement préoccupants dans la mesure où ces deux conditions de vulnérabilité coexistent
souvent.
Ce mémoire contribue donc à notre compréhension des mécanismes sous-jacents aux
inégalités sociales de l’alimentation et aux disparités dans l’accès aux aliments sains en contexte
canadien. Du moins dans les quartiers centraux de Montréal, les environnements alimentaires ont
plus tendance à s’apparenter à des mirages alimentaires qu’à des déserts alimentaires, les aliments
sains n’étant pas forcément abordables pour les individus à faible revenu malgré leur disponibilité.
À la lumière de ces résultats, nous appelons à une meilleure distinction entre l’exposition,
l’accès et l’utilisation des environnements alimentaires, cette façon de procéder permettant de
mettre en évidence la complexité des causes des inégalités sociales de l’alimentation. Davantage
d’études misant sur les expériences personnelles au sein du quartier seraient donc nécessaires pour
raffiner notre compréhension de l’influence de l’environnement alimentaire sur la sécurité
alimentaire et l’alimentation des populations défavorisées.
85
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Annexe 1 – Certificat d’approbation éthique
Objet : Évaluation éthique du projet DIS-1819-55 : «Disparités dans l’accès aux aliments sains : Quels
impacts sur l’approvisionnement alimentaire et l’alimentation des résidents d’un quartier défavorisé
de Montréal?» - APPROBATION FINALE
Madame,
Le Comité d’éthique de la recherche en Dépendances, Inégalités sociales et Santé publique agit à titre de CÉR
pour l’évaluation éthique et le suivi continu des projets de recherche menés au CIUSSS Centre-Sud-de-l’île-de-
Montréal (CIUSSS-CSMTL) ou sous ses auspices. Le CÉR tient d’abord à vous remercier de lui avoir présenté le
projet de recherche cité en objet et vous félicite pour le choix de votre projet. Le projet a été évalué en comité
restreint au courant du mois de mai 2018. À cette fin, les documents suivants ont été examinés :
• Formulaire de demande d’évaluation d’un nouveau projet de recherche, daté du 18 avril 2018;
• Protocole de recherche, daté de mars 2018;
• Documents attestant de l’évaluation scientifique du projet (octroi bourse IRSC et synthèse dossier
FRQS);
• CV des membres de l’équipe (GM, AMH, CD, YK, MCP);
• Offre de services du Bureau d’Intervieweurs Professionnels (BIP) présentée à G. Mercille, datée du
23 octobre 2014;
• Résultats de l’enquête téléphonique, document daté du 27 janvier 2015.
Après analyse des documents relatifs au projet de recherche, le CÉR est d’avis que ce projet respecte les
normes éthiques généralement acceptées pour ce genre de recherche. Il est favorable à l’émission d’un
certificat d’éthique. Le CÉR s’est également assuré que le projet a fait l’objet d’une évaluation scientifique
positive. Le CÉR vous rappelle que tout nouveau projet de recherche basé l’utilisation secondaire des données
du présent projet devra faire l’objet d’une évaluation et d’une approbation éthique par le CÉR-DIS.
Le certificat d’éthique ci-joint est valide pour une période d’un an à compter du 28 mai 2018.
Espérant le tout à votre entière satisfaction, je vous prie d’agréer, mes sincères salutations.
i
Annexe 2 – Développement et validation du questionnaire
PARTNERING WITH LOCAL ORGANIZATIONS TO MEASURE THE FOOD SHOPPING PRACTICES
AND PERCEPTIONS OF FOOD ACCESS OF MONTREALERS
Mercille, Geneviève1, Cheng, Rachel2, Hamelin, Anne-Marie3, Apparicio, Philippe4 & La Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve
- 1 - Secteur Environnement urbain et santé, Direction de santé publique, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Est-de-l’Île-de-Montréal
- 2 - Département de médecine sociale et préventive, Université de Montréal -3 - Département d’épidémiologie, biostatistique et santé au travail, Université McGill - 4 - Centre urbanisation culture société, Institut national de la recherche scientifique
es
Internal consistency (Cronbach’s Alpha)
ti
nali
mu
Saturations
CONTEXT
FACTORS (Pearson’ correlations, 12 items,
Com
RESULTS Principal Axis Factoring with oblique rotation) F1 F2 F3 α
In the 4-factor solution, three items with low communalities (13, 14) or factor REFERENCES
F1 : availability of food stores and healthy
foods of good quality 0.86 loadings (<0.30) (13, 14) or cross-loading on ≥ 2 factors (17) were first
Table 1. Participants and households characteristics 1. Health Canada (2013). www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/
Forty percent of Montrealers have (N=363) (+) 1. There is a diversity of food stores where 0.75 0.60 excluded. The 4 remaining items of the subscale loaded on two different pol/index-eng.php.
negligible access to fresh fruits and N (%) I can buy the foods that we need at home
factors in the solution to 4 factors. Therefore, items 15 and 16 were removed. 2. Caspi et al (2012). Health & Place, 18 :5, 1172-1187.
(+) 2. There is a supermarket or grocery 0.64 0.44 doi:10.1016/j.healthplace.2012.05.006
vegetables (FV) within walking Participants 231 (64) store where I can buy all the foods The EFA performed produced a 12-item solution grouped into 3 factors: 3. Cummins et al (2007). Soc Sci Med, 65:9, 1825-1838.
Female that we need at home, in a single stop
distance (500 m) of their home, of Age 59 (16) (+) 3. There are enough stores offering fresh 0.83 0.59 (1) availability of food stores and acceptability of healthy foods in stores, doi:10.1016/j.socscimed.2007.05.036
4. Bertrand et al (2013). http://publications.santemontreal.
whom 135,000 live below the poverty 18-34 y 150 (41)
154 (42)
foods such as meat, fish, and fruits
and vegetables (2) Affordability of healthy food), and (3) social accessibility. As the corre- qc.ca/uploads/tx_asssmpublications/978-2-89673-308-8.pdf
35-54 y 5. Direction de santé publique, Agence de la santé et des
line and may experience additional 55 + y 338 (93) (+) 4. It is easy to find fresh fruits and 0.57 0.57 lations between factors were not null (0.02 – 0.61), the oblique rotation was services sociaux de Montréal (2013). http://www.dsp.sante-
vegetables of good quality
constraints in accessing a healthy diet4. Born in Canada
115 (32) (+) 5. It is easy to find meat and fish of good 0.76 0.63 retained. The majority of the communalities and saturations were high (>0.70) montreal.qc.ca/fileadmin/documents/dossiers_thematiques/
Education (missing or else=10) quality Environnement/Acces_aliments/Cadredereference_2013-03.pdf
The identification of these underprivileged Secondary or less
101 (28)
or moderate (0.69 – 0.30). For this analysis, the KMO is equal to 0.86 and 6. Penchansky & Thomas (1981). Med Care, 19 :2, 127-140.
137 (38) F2 : affordability of healthy foods 0.89
sectors led to the development of the Some post-secondary, college or trade degree
(-) 1. Healthy foods are too expensive for my 0.87 0.77 Bartlett’s test is significant (p<0.001), indicating that the data are well suited 7. Mujahid et al (2007). Am J Epidemiol, 165:8, 858-867. doi:
University degree 10.1093/aje/kwm040
Programme de soutien aux initiatives Households budget to factorial analysis. This factor structure explained 57% of the variance, 8. Gustafson et al (2011). Public Health Nutr, 14:6, 1032-1038.
134 (37) (-) 2. Fresh fruits and vegetables are too 0.81 0.66
locales (“Support program for local Household type (missing =2) 86 (24) expensive for my budget which represents 84% of the total variance when the data are reduced to 3
doi: 10.1017/S1368980011000115
9. Minaker et al. (2013). Am J Prev Med, 45:3, 289-296. doi:
Living alone 75 (21) (-) 3. Meat, fish, and dairy products are too 0.85 0.73
initiatives”) in 2008 by the Montreal Couple, no children 29 (8) expensive for my budget. dimensions using PCA. The scale is reliable, as indicated by Cronbach’s α of 10.1016/j.amepre.2013.05.008
10. Schermel et al (2014). PLOS One, 9:1, e86000. doi: 10.1371/
Public Health Directorate. Its goal is to Couple with children 37 (10) (-) 4. Ready-to-eat meals that do not contain 0.74 0.55
0.80 for the scale in general, and the alphas of the sub-scales (0.66 – 0.89). journal.pone.0086000
Lone parent 153 (42) too much salt or fat are too expensive
improve physical and economic access Other situation for my budget.
to fresh FV by working with local orga- Doesn’t own a car 275 (76) F3: social accessibility 0.66
LIMITS
Food security status 24 (7)
nizations (14 funded for 2013-2018)5. Food security 40 (11)
(+) 1. Opening hours of food stores are 0.58 0.40
Two items had high percentage of missing values (9, 15) and may indicate contact: [email protected]
convenient for me
For this study, we partnered with one of Marginal food insecurity 24 (7) (+) 2. It is not too crowded and the wait time 0.74 0.49
low relevance for the target population or ambiguous formulation; low
Moderate food insecurity to pay at the cash is reasonable
these organizations, La Table de quartier Severe food insecurity (+) 3. I feel at ease with the other shoppers in 0.45 0.36 variance for certain items
the store
Hochelaga-Maisonneuve (a community Limited geographic area and population
α 12-tem scale 0.80
council), who required new data to Correlations among factors Use of complete case analyses may have introduced bias
characterize their borough’s food Variance explained: F1 -
1) Factorial analysis: 56.5% F2 0.02 -
environment utilizations as well as their 2) Principal component analysis: 67.4% F3 0.61 0.05
residents’ perceptions of access in relation The 5 items dropped are :
13. During the summer and the fall, there is a farmers’ market or a stand selling fresh produce from a local producer (spatial access)
ii
Annexe 3 – Guide d’entrevue
DEBU1
DEBU1) Bonjour/Bonsoir, mon nom est $i. Je vous appelle de la firme de recherche BIP. Puis-je parler avec
la personne qui s'occupe principalement des achats alimentaires pour la maison? **Si c'est une autre
personne, demander à lui parler et RÉPÉTER L'INTRO **AUX intervieweurs : en cas d'inquiétudes
manifestées à la divulgation du code postal (question CA1a et CA1b) ou d'autres questions soulevées par
leur participation à l'étude : Vous êtes invités à vous adresser directement au chercheur principal,
Geneviève Mercille à la Direction de santé publique de Montréal au 514-528-2400, poste 3623, qui répondra
à vos questions avant que vous consentiez à participer.
Français
Anglais
DEBU2
DEBU2) Nous menons présentement une étude pour la Direction de santé publique de Montréal, en
partenariat avec la Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve. Cette étude est réalisée sous la supervision de
la chercheuse Geneviève Mercille et elle vise à améliorer les services concernant l'alimentation dans votre
quartier. Nous aimerions avoir votre opinion sur les commerces alimentaires dans votre quartier, où vous
faites votre épicerie, vos habitudes alimentaires et votre santé. Auriez-vous environ 15 à 20 minutes pour
répondre à ce questionnaire? Votre participation est volontaire mais importante.
*Oui accepte
*Pas disponible - Prendre rendez-vous
*Refus - Remercier et terminer
DEBU3
DEBU3) Merci. Avant de commencer, sachez que vous avez le droit de refuser de répondre à n'importe
quelle question posée, et vous pouvez décider d'arrêter l'entrevue en tout temps. Certaines entrevues
pourraient être écoutées à des fins de contrôle de qualité. Toutes vos réponses seront gardées confidentielles
et traitées de manière anonyme
*On continue
CA1A
CRITÈRES ADMISSIBILITÉ
CA1a) Afin de confirmer votre admissibilité à l'enquête, pourriez-vous confirmer que votre code postal est
bien le CODEP. Le code postal est demandé pour s'assurer que ce sont les résidents de Hochelaga-
Maisonneuve qui sont représentés dans l'étude.
iii
CA1b) Pourriez-vous également nous indiquer l'intersection la plus proche de votre domicile? **Noter la
première rue/avenue/boulevard
*Noter le nom
*Refus - Puisque nous ne pouvons confirmer que vous
habitez le quartier, nous allons terminer l'entrevue ici.
Merci.
CA1B2
CA1b) Pourriez-vous également nous indiquer l'intersection la plus proche de votre domicile? **Noter la
deuxième rue/avenue/boulevard
*Noter le nom
*Refus - Puisque nous ne pouvons confirmer que vous
habitez le quartier, nous allons terminer l'entrevue ici.
Merci.
CA2
CA2) Habitez-vous le présent domicile depuis au moins le 1er juillet 2014 ?
Oui
Non - Puisque nous ne pouvons confirmer que vous
habitez le quartier depuis plus de 4 mois, nous allons
terminer l'entrevue ici. Merci de votre temps. Au revoir
CA3
CA3) Comme le téléphone peut modifier le son de la voix, nous devons vous demander si vous êtes de sexe
féminin ou masculin?
Masculin
Féminin
*Refus
CA4
CA4) Pourriez-vous nous dire dans quelle catégorie d'âge vous êtes situé…? **Lire les choix
QM1
QUARTIER & MÉNAGE
Nous allons débuter l'entrevue par quelques questions sur votre logement et la composition de votre ménage.
QM1) Vous-même (ou un autre membre de votre ménage), êtes-vous propriétaire ou locataire du logement
où vous habitez ?
Locataire du logement
Propriétaire du logement
*NSP/ni l'un ni l'autre
iv
QM2A
QM2a) En vous incluant, combien d'adultes de plus que 18 ans habitent dans votre ménage au moins la
moitié de l'année? *Coder tel quel
*Refus
QM2B
QM2b) Combien d'enfants de 17 ans ou moins habitent dans votre ménage au moins la moitié de l'année?
*Coder tel quel
*Refus
QM3
QM3) Lequel des choix suivants décrit le mieux votre ménage?
QAA01
PERCEPTIONS SUR L'ACCÈS AUX ALIMENTS SAINS DANS L'ENVIRONNEMENT ALIMENTAIRE
LOCAL
Nous désirons connaître votre opinion au sujet des MAGASINS D'ALIMENTATION situés près de chez
vous. Pensez aux COMMERCES de votre quartier situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants, sur une échelle de 1 à 5 : 1. Fortement en accord 2. Plutôt en accord 3. Ni en
accord, ni en désaccord 4. Plutôt en désaccord 5. Fortement en désaccord Près de chez moi, à 10 minutes de
marche ou moins…
AA1) Il y a une diversité de magasins d'alimentation qui me permet d'acheter les aliments dont nous avons besoin à
la maison.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA02
v
PERCEPTIONS SUR L'ACCÈS AUX ALIMENTS SAINS DANS L'ENVIRONNEMENT ALIMENTAIRE
LOCAL
Nous désirons connaître votre opinion au sujet des MAGASINS D'ALIMENTATION situés près de chez
vous. Pensez aux COMMERCES de votre quartier situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants, sur une échelle de 1 à 5 : 1. Fortement en accord 2. Plutôt en accord 3. Ni en
accord, ni en désaccord 4. Plutôt en désaccord 5. Fortement en désaccord Près de chez moi, à 10 minutes de
marche ou moins…
AA2) Il y a une épicerie où je peux acheter tous les aliments dont nous avons besoin à la maison en un seul arrêt.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA03
PERCEPTIONS SUR L'ACCÈS AUX ALIMENTS SAINS DANS L'ENVIRONNEMENT ALIMENTAIRE
LOCAL
Nous désirons connaître votre opinion au sujet des MAGASINS D'ALIMENTATION situés près de chez
vous. Pensez aux COMMERCES de votre quartier situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants, sur une échelle de 1 à 5 : 1. Fortement en accord 2. Plutôt en accord 3. Ni en
accord, ni en désaccord 4. Plutôt en désaccord 5. Fortement en désaccord Près de chez moi, à 10 minutes de
marche ou moins…
AA3) Durant l'été et l'automne, il y a un marché ou un kiosque de fruits et légumes frais d'un producteur de la
région.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA04
PERCEPTIONS SUR L'ACCÈS AUX ALIMENTS SAINS DANS L'ENVIRONNEMENT ALIMENTAIRE
LOCAL
Nous désirons connaître votre opinion au sujet des MAGASINS D'ALIMENTATION situés près de chez
vous. Pensez aux COMMERCES de votre quartier situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants, sur une échelle de 1 à 5 : 1. Fortement en accord 2. Plutôt en accord 3. Ni en
accord, ni en désaccord 4. Plutôt en désaccord 5. Fortement en désaccord Près de chez moi, à 10 minutes de
marche ou moins…
AA4) Il y a assez de magasins d'alimentation offrant des aliments frais comme de la viande, du poisson, des fruits
et légumes
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
vi
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA16
Bloc 2
En pensant toujours aux MAGASINS D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants:
AA16) Les heures et jours d'ouverture me conviennent.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA17
Bloc 2
En pensant toujours aux MAGASINS D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants:
AA17) L'achalandage et le temps d'attente aux caisses sont raisonnables.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA18
Bloc 2
En pensant toujours aux MAGASINS D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants:
AA18) Je me sens à l'aise avec la clientèle qui les fréquente.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA19
Bloc 2
vii
En pensant toujours aux MAGASINS D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10
MINUTES OU MOINS de votre domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord
avec les énoncés suivants:
AA19) J'ai le sentiment que les commerçants dans mon quartier vendent plus cher qu'ailleurs.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA06
Bloc 3
Pensez maintenant aux ALIMENTS QUI POURRAIENT SE TROUVER DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA6) C'est facile de trouver des fruits et légumes frais de bonne qualité.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA07
Bloc 3
Pensez maintenant aux ALIMENTS QUI POURRAIENT SE TROUVER DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA7) C'est facile de trouver des viandes et des poissons de bonne qualité
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA08
Bloc 3
Pensez maintenant aux ALIMENTS QUI POURRAIENT SE TROUVER DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA8) C'est facile de trouver des repas prêts-à-manger (congelés ou réfrigérés) qui ne contiennent pas trop de sel ou
de matières grasses.
Fortement en accord
Plutôt en accord
viii
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA09
Bloc 3
Pensez maintenant aux ALIMENTS QUI POURRAIENT SE TROUVER DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA9) C'est facile de trouver des collations prêtes-à-manger qui ne contiennent pas trop de sucre, de sel ou de
matières grasses. (yogourt, barres de céréales, craquelins)
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA10
Pensez maintenant aux ALIMENTS QUI POURRAIENT SE TROUVER DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile. Dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA10) C'est facile de trouver les aliments qui correspondent à mes traditions alimentaires.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA11
bloc 4
En pensant toujours aux ALIMENTS QUI POURRAIENT ÊTRE VENDUS DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA11) Les aliments sains sont trop chers pour mes moyens
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA12
bloc 4
ix
En pensant toujours aux ALIMENTS QUI POURRAIENT ÊTRE VENDUS DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA12) Les fruits et légumes frais sont trop chers pour mes moyens
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA13
bloc 4
En pensant toujours aux ALIMENTS QUI POURRAIENT ÊTRE VENDUS DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA13) La viande, le poisson et les produits laitiers sont trop chers pour mes moyens.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
QAA14
bloc 4
En pensant toujours aux ALIMENTS QUI POURRAIENT ÊTRE VENDUS DANS LES MAGASINS
D'ALIMENTATION situés à une DISTANCE DE MARCHE DE 10 MINUTES OU MOINS de votre
domicile, dites-moi dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec les énoncés suivants:
AA14) Les repas prêts-à-manger qui ne contiennent pas trop de sel ou de matières grasses sont trop chers pour mes
moyens.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
PA1
PRATIQUES D'APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE
Nous allons maintenant vous poser quelques questions sur les DEUX principaux endroits où vous allez pour
acheter de la nourriture pour la maison. Nous allons aussi compléter par quelques questions sur votre
approvisionnement en fruits et légumes frais. PA1) Lorsque vous faites vos plus gros achats alimentaires
pour la maison, où allez-vous principalement?
*Nom du commerce :
PA1B
x
PA1b) Où ce commerce est-il situé? ** (numéro et/ou nom de la rue) **(Si le répondant ne connait pas
l'adresse EXACTE) Près de quelle intersection?
PA2
PA2) De quel type de commerce s'agit-il ? *(lire les choix si le répondant ne répond pas spontanément)
PA3A
PA3A) Quelle est la raison PRINCIPALE pour laquelle vous faites vos achats à cet endroit? *Sélectionner
une seule réponse *NE PAS LIRE les choix
PA3B
PA3b) Quelles sont les raisons pour lesquelles vous faites vos achats à cet endroit parmi les suivantes?
*Sélectionner toutes celles qui s'appliquent
xi
La sélection de produits qui ne sont pas offerts dans
d'autres magasins
Les services offerts par le magasin (commandes par
téléphone, bon service à la clientèle, etc.)
Les heures d'ouverture
Pour des raisons personnelles, éthiques, ou religieuses
*Autres
La qualité/sélection des produits en general
L'habitude
Système de recompense / carte de fidelité
La qualité/selection des produits de boulangerie-
pâtisserie
PA4A
PA4a) À quelle fréquence allez-vous à PA1:o ? *Ne pas lire les choix
PA4B
PA4b) Quel mode de transport utilisez-vous habituellement pour vous rendre à ce commerce? *Ne pas lire
les choix
*À pied
*En vélo/bicyclette
*En transport en commun
*En auto
*En taxi
*Commande par téléphone / internet avec livraison
PA4C
PA4c) Quel est votre lieu habituel de départ pour vous rendre à ce commerce? Est-ce de....
...la maison
...ou d'un autre lieu ? - préciser type de lieu (école,
travail, garderie...)
Travail
PA4CB
PA4Cb) À quelle intersection est-ce situé? ***Intersection du lieu de départ : PA4C:O
*Noter l'intersection
PA4CC
PA4Cc) Dans quel quartier ou arrondissement est-ce situé? ***Quartier / arrondissement du lieu de départ
: PA4C:O
LIB1
xii
ou un autre membre de votre ménage,
PA5A
PA5a) Y a-t-il un autre endroit où vous LIB1 faites des achats alimentaires pour la maison "au moins une
fois par mois" ?
*Non
*Oui - Noter le nom du commerce
PA5AB
PA5ab) Où ce commerce est-il situé? ** (numéro et/ou nom de la rue) **(Si le répondant ne connait pas
l'adresse EXACTE) Près de quelle intersection?
PA5B
PA5b) Est-ce pour y faire de gros achats d'aliments ou seulement pour quelques produits à la fois?
*Gros achats
*Quelques produits
PA6
PA6) Quel type de commerce est-ce ? *(lire les choix si le répondant ne répond pas spontanément)
PA7A
PA7A) Quelle est la raison PRINCIPALE pour laquelle vous faites vos achats à cet endroit? *Sélectionner
une seule réponse *NE PAS LIRE les choix
xiii
*La proximité avec mon logement, mon travail, ou
mes activités quotidiennes
*La sélection de produits qui ne sont pas offerts dans
d'autres magasins
*Les services offerts par le magasin (commandes par
téléphone, bon service à la clientèle, etc.)
*Les heures d'ouverture
*Pour des raisons personnelles, éthiques, ou
religieuses
*Autres
PA7B
PA7b) Quelles sont les raisons pour lesquelles vous faites vos achats à cet endroit parmi les suivantes?
*Sélectionner toutes celles qui s'appliquent
PA8A
PA8a) Quel mode de transport utilisez-vous habituellement pour vous rendre à ce commerce? *Ne pas lire
les choix
*À pied
*En vélo/bicyclette
*En transport en commun
*En auto
*En taxi
xiv
*Commande par téléphone / internet avec livraison
PA8B
PA8b) Quel est votre lieu habituel de départ pour vous rendre à ce commerce? De quel type de lieu s'agit-il ?
*Maison
*Autre : préciser type de lieu (école, travail, garderie...)
Travail
PA8BB
PA9Bb) À quelle intersection est-ce situé?
*Noter l'intersection
PA8BC
PA8Bc) Dans quel quartier est-ce situé?
PA9A
PA9a) En dehors du/des commerces que vous avez déjà nommés, allez-vous dans un autre magasin pour
acheter principalement des fruits et légumes frais pour la maison "au moins une fois par mois" ?
*Non
*Oui - Noter le nom du commerce
PA9AB
PA9ab) Où ce commerce est-il situé? ** (numéro et/ou nom de la rue) **(Si le répondant ne connait pas
l'adresse EXACTE) Près de quelle intersection?
PA10
PA10) Au cours de l'été dernier est-ce qu'il vous est arrivé de vous procurer des fruits et légumes auprès
d'un marché ou d'un kiosque saisonnier, d'un marché ambulant (p. ex., Fruixi) ou un service de paniers de
fruits et légumes directement d'un producteur?
Oui
Non
PA11
PA11) Au cours de l'été dernier, est-ce que vous avez cultivé des légumes, des herbes ou des fruits à la
maison ou dans un jardin communautaire ?
xv
Oui
Non
PA12
PA12) Au cours des 30 derniers jours, combien de fois avez-vous acheté des aliments de restauration rapide
(p. ex., pizza, hamburger, poulet frit) d'un comptoir pour emporter ou d'un service de livraison prêt de votre
logement pour les consommer à la maison ?
Aucune fois
Une fois
2 à 3 fois
4 à 6 fois
7 à 10 fois
11 fois et plus
*NSP, RF
PA13
PA13) Au cours des 12 derniers mois, est-ce que vous LIB1 avez fréquenté un service de dépannage
alimentaire (une banque, une soupe populaire) pour obtenir de la nourriture?
Oui
Non
*NSP/RF
SHV1
Les prochaines questions portent sur votre santé. SHV1) Comparativement à d'autres personnes de votre
âge, diriez-vous qu'en général, votre santé physique est ...
Excellente
Très bonne
Assez bonne
Passable
Mauvaise
*NSP, RF
SHV2
SHV2) Est-ce que soulever et transporter vos sacs d'épiceries est difficile pour vous?
Oui
Non
SHV3
SHV3) Avez-vous une limite dans votre mobilité qui vous oblige à fréquenter seulement les commerces près
de votre domicile?
Oui
Non
LIB2
xvi
SHV4
SHV4) Est-ce que vous LIB2 devez consommer ou éviter des aliments particuliers pour des raisons de santé
(ex, maladies cardiovasculaires, diabète) ou des allergies alimentaires ?
Oui
Non
*NSP/RF
LIB3
CCA1
CONNAISSANCES & COMPÉTENCES ALIMENTAIRES
Nous allons maintenant vous poser quelques questions à propos de vos habitudes alimentaires et de vos
habiletés à préparer des repas. Je vais vous lire une série d'énoncés au sujet des fruits et légumes. Dites-moi
si vous êtes fortement en accord, plutôt en accord, ni en accord ou en désaccord, plutôt en désaccord ou
fortement en désaccord. Je ne mange pas autant de fruits et de légumes que je souhaiterais parce que ...
CCA1) ...Ces aliments se gâtent avant que j'aie la chance de les manger
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
CCA2
CONNAISSANCES & COMPÉTENCES ALIMENTAIRES
Nous allons maintenant vous poser quelques questions à propos de vos habitudes alimentaires et de vos
habiletés à préparer des repas. Je vais vous lire une série d'énoncés au sujet des fruits et légumes. Dites-moi
si vous êtes fortement en accord, plutôt en accord, ni en accord ou en désaccord, plutôt en désaccord ou
fortement en désaccord. Je ne mange pas autant de fruits et de légumes que je souhaiterais parce que ...
CCA2) ...Je suis trop occupé pour prendre le temps de les préparer.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
CCA3
CONNAISSANCES & COMPÉTENCES ALIMENTAIRES
Nous allons maintenant vous poser quelques questions à propos de vos habitudes alimentaires et de vos
habiletés à préparer des repas. Je vais vous lire une série d'énoncés au sujet des fruits et légumes. Dites-moi
si vous êtes fortement en accord, plutôt en accord, ni en accord ou en désaccord, plutôt en désaccord ou
fortement en désaccord. Je ne mange pas autant de fruits et de légumes que je souhaiterais parce que ...
CCA3) ...En général, je n'aime pas LIB3 le goût des fruits et/ou des légumes.
xvii
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
CCA4
CONNAISSANCES & COMPÉTENCES ALIMENTAIRES
Nous allons maintenant vous poser quelques questions à propos de vos habitudes alimentaires et de vos
habiletés à préparer des repas. Je vais vous lire une série d'énoncés au sujet des fruits et légumes. Dites-moi
si vous êtes fortement en accord, plutôt en accord, ni en accord ou en désaccord, plutôt en désaccord ou
fortement en désaccord. Je ne mange pas autant de fruits et de légumes que je souhaiterais parce que ...
CCA4) ...Les autres membres de ma famille (mon ménage) n'aiment pas les fruits et/ou légumes.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
CCA5
CONNAISSANCES & COMPÉTENCES ALIMENTAIRES
Nous allons maintenant vous poser quelques questions à propos de vos habitudes alimentaires et de vos
habiletés à préparer des repas. Je vais vous lire une série d'énoncés au sujet des fruits et légumes. Dites-moi
si vous êtes fortement en accord, plutôt en accord, ni en accord ou en désaccord, plutôt en désaccord ou
fortement en désaccord. Je ne mange pas autant de fruits et de légumes que je souhaiterais parce que ...
CCA5) ...Je ne sais pas comment bien choisir ou apprêter les fruits et/ou les légumes frais.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
*NSP, RF
CCA6
CONNAISSANCES & COMPÉTENCES ALIMENTAIRES
Nous allons maintenant vous poser quelques questions à propos de vos habitudes alimentaires et de vos
habiletés à préparer des repas. Je vais vous lire une série d'énoncés au sujet des fruits et légumes. Dites-moi
si vous êtes fortement en accord, plutôt en accord, ni en accord ou en désaccord, plutôt en désaccord ou
fortement en désaccord. Je ne mange pas autant de fruits et de légumes que je souhaiterais parce que ...
CCA6) ...Je ne pense tout simplement pas à manger ces aliments.
Fortement en accord
Plutôt en accord
Ni en accord, ni en désaccord
Plutôt en désaccord
Fortement en désaccord
xviii
*NSP, RF
LIB7
CCA7
CCA7) À quelle fréquence préparez-vous LIB7 une liste d'épicerie avant d'effectuer les achats alimentaires ?
Toujours
Plus de la moitié du temps
Moins de la moitié du temps
Jamais
*NSP, RF
CCA8
CCA8) Lorsque vous achetez des produits alimentaires, à quelle fréquence lisez-vous la liste des ingrédients
ou les informations nutritionnelles sur l'étiquette ?
CCA9
CCA9) Comment décririez-vous votre capacité à cuisiner à partir d'ingrédients de base ? *(Lire les
catégories au répondant.)
SAM1
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Les questions qui suivent concernent la situation alimentaire de votre ménage au cours des 12 derniers mois.
SAM1) Lequel de ces énoncés décrit le mieux les aliments consommés dans votre ménage au cours des 12
derniers mois, soit depuis le mois de novembre de l'année dernière ?
xix
Souvent, vous et les membres de votre ménage n'avez
pas eu assez à manger.
*NSP, refus de répondre
SAM2
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Je vais maintenant vous lire plusieurs énoncés pour décrire une situation alimentaire. Dites-moi si les
énoncés ont « souvent », « parfois » ou « jamais » été vrais pour vous LIB4 au cours des 12 derniers mois,
soit depuis décembre 2013.
Le premier énoncé est : SAM2) Vous LIB4 avez eu peur de manquer de nourriture avant la prochaine rentrée
d'argent. Dites-moi si cet énoncé a « souvent », « parfois » ou « jamais » été vrai au cours des 12 derniers mois
Souvent vrai
Parfois vrai
Jamais vrai
*NSP/RF
SAM3
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Je vais maintenant vous lire plusieurs énoncés pour décrire une situation alimentaire. Dites-moi si les
énoncés ont « souvent », « parfois » ou « jamais » été vrais pour vous LIB4 au cours des 12 derniers mois,
soit depuis décembre 2013.
SAM3) Toute la nourriture que vous LIB4 aviez achetée a été mangée et il n'y avait pas d'argent pour en racheter.
Dites-moi si cet énoncé a « souvent », « parfois » ou « jamais » été vrai au cours des 12 derniers mois.
Souvent vrai
Parfois vrai
Jamais vrai
*NSP/RF
SAM4
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Je vais maintenant vous lire plusieurs énoncés pour décrire une situation alimentaire. Dites-moi si les
énoncés ont « souvent », « parfois » ou « jamais » été vrais pour vous LIB4 au cours des 12 derniers mois,
soit depuis décembre 2013.
SAM4) Vous LIB4 n'aviez pas les moyens de manger des repas équilibrés. Dites-moi si cet énoncé a « souvent », «
parfois » ou « jamais » été vrai au cours des 12 derniers mois.
Souvent vrai
Parfois vrai
Jamais vrai
*NSP/RF
SAM5
SAM5) Au cours des 12 derniers mois, soit depuis décembre dernier, avez-vous LIB5 déjà réduit vos
portions, ou sauté des repas, parce qu'il n'y avait pas assez d'argent pour la nourriture ?
Oui
Non
*NSP/ RF
xx
SAM5B
SAM5b) À quelle fréquence est-ce arrivé ?
SAM6
SAM6) Au cours des 12 derniers mois, avez-vous (vous-même) déjà mangé moins que vous auriez dû, selon
vous, parce qu'il n'y avait pas assez d'argent pour acheter de la nourriture ?
Oui
Non
*NSP/ RF
SAM7
SAM7) Au cours des 12 derniers mois, avez-vous (vous-même) déjà eu faim sans pouvoir manger parce que
vous n'aviez pas les moyens d'avoir assez de nourriture ?
Oui
Non
*NSP/ RF
SAM8
SAM8) Au cours des 12 derniers mois, avez-vous (vous-même) perdu du poids parce qu'il n'y avait pas assez
d'argent pour la nourriture ?
Oui
Non
*NSP/ RF
SAM9
SAM9) Au cours des 12 derniers mois, vous est-il arrivé à vous LIB6 de passer une journée entière sans
manger parce qu'il n'y avait pas assez d'argent pour la nourriture ?
Oui
Non
*NSP/ RF
SAM9B
SAM9b) À quelle fréquence est-ce arrivé ?
SA10A
SAM10a) Connaissez-vous les ressources en alimentation de votre quartier, comme votre CLSC, le Chic
Resto Pop, ou le Carrefour d'alimentation et de partage Saint-Barnabé ?
Oui
xxi
Non
SA10B
SAM10b) Je peux vous transmettre le No de téléphone du CLSC Hochelaga-Maisonneuve. Désirez-vous le
prendre en note? **Si oui: (Le No de téléphone est le 514-253-2181).
Oui
Non
CFL1
CONSOMMATION DE FRUITS & LÉGUMES
Les prochaines questions se rapportent À VOTRE CONSOMMATION PERSONNELLE ET
HABITUELLE DE fruits, de légumes et de jus. Considérez aussi bien ceux que vous mangez ou buvez à la
maison que ceux que vous prenez à l'extérieur de la maison. La grosseur des portions que vous prenez n'a
pas d'importance. Au cours des six derniers mois (soit depuis le mois de juin), en incluant les fins de
semaine, combien de fois par jour, par semaine ou par mois selon ce qui vous convient le mieux…
CFL1) …avez-vous bu des jus d'orange, de pomme, de raisin ou d'autres fruits purs à 100% (incluant nectar,
cocktail de fruits, concentré de fruit)?
CFL1J
*Noter le nombre de fois par JOUR
CFL1S
*Noter le nombre de fois par SEMAINE
CFL1M
*Noter le nombre de fois par MOIS
CFL2
(Les prochaines questions se rapportent À VOTRE CONSOMMATION PERSONNELLE ET
HABITUELLE DE fruits, de légumes et de jus. Considérez aussi bien ceux que vous mangez ou buvez à la
maison que ceux que vous prenez à l'extérieur de la maison. La grosseur des portions que vous prenez n'a
pas d'importance. Au cours des six derniers mois (soit depuis le mois de juin), en incluant les fins de
semaine, combien de fois par jour, par semaine ou par mois selon ce qui vous convient le mieux…)
CFL2) …avez-vous mangé des fruits frais, congelés ou en conserve?
xxii
*Très rarement, à l'occasion
*Jamais
*NSP/RF
CFL2J
*Noter le nombre de fois par JOUR
CFL2S
*Noter le nombre de fois par SEMAINE
CFL2M
*Noter le nombre de fois par MOIS
CFL3
(Les prochaines questions se rapportent À VOTRE CONSOMMATION PERSONNELLE ET
HABITUELLE DE fruits, de légumes et de jus. Considérez aussi bien ceux que vous mangez ou buvez à la
maison que ceux que vous prenez à l'extérieur de la maison. La grosseur des portions que vous prenez n'a
pas d'importance. Au cours des six derniers mois (soit depuis le mois de juin), en incluant les fins de
semaine, combien de fois par jour, par semaine ou par mois selon ce qui vous convient le mieux…)
CFL3) …avez-vous mangé de la laitue ou des salades vertes?
CFL3J
*Noter le nombre de fois par JOUR
CFL3S
*Noter le nombre de fois par SEMAINE
CFL3M
*Noter le nombre de fois par MOIS
CFL4
(Les prochaines questions se rapportent À VOTRE CONSOMMATION PERSONNELLE ET
HABITUELLE DE fruits, de légumes et de jus. Considérez aussi bien ceux que vous mangez ou buvez à la
maison que ceux que vous prenez à l'extérieur de la maison. La grosseur des portions que vous prenez n'a
pas d'importance. Au cours des six derniers mois (soit depuis le mois de juin), en incluant les fins de
semaine, combien de fois par jour, par semaine ou par mois selon ce qui vous convient le mieux…)
xxiii
CFL4) …avez-vous mangé des pommes de terre, sans compter les frites, les pommes de terre rissolées et les
croustilles ?
CFL4J
*Noter le nombre de fois par JOUR
CFL4S
*Noter le nombre de fois par SEMAINE
CFL4M
*Noter le nombre de fois par MOIS
CFL5
(Les prochaines questions se rapportent À VOTRE CONSOMMATION PERSONNELLE ET
HABITUELLE DE fruits, de légumes et de jus. Considérez aussi bien ceux que vous mangez ou buvez à la
maison que ceux que vous prenez à l'extérieur de la maison. La grosseur des portions que vous prenez n'a
pas d'importance. Au cours des six derniers mois (soit depuis le mois de juin), en incluant les fins de
semaine, combien de fois par jour, par semaine ou par mois selon ce qui vous convient le mieux…)
CFL5) …avez-vous mangé d'autres légumes crus ou cuits, congelés ou en conserve, dans les soupes ou dans les
plats cuisinés, sans compter la laitue, les salades vertes et les pommes de terre?
CFL5J
*Noter le nombre de fois par JOUR
CFL5S
*Noter le nombre de fois par SEMAINE
CFL5M
*Noter le nombre de fois par MOIS
SD1
xxiv
SD1) Combien de véhicules automobiles possédez-vous dans votre ménage?
*NSP / Refus
SD2
SD2) Êtes vous né(e) au Canada ?
Oui
Non
SD3
SD3) Dans quel pays êtes-vous né(e) ?
SD4M
SD4) Dans quel pays votre mère est-elle née ?
SD4P
SD4) Dans quel pays votre père est-il né ?
*Aucun diplôme
*Études primaires
*Études secondaires partielles (I à IV)
*Diplôme d'études secondaires (secondaire V ou 12e
année)
*Études partielles dans un CÉGEP, une école de métier
ou de formation professionnelle
*Diplôme ou certificat d'études d'un CÉGEP, une école
de métier ou de formation professionnelle
*Études partielles à l'université
*Diplôme universitaire
*Autre, précisez
*NSP, RF
SD6
SD6) Au cours des 12 derniers mois, quelle était votre occupation principale? Était-ce…
xxv
Retraité(e) [rentier(ère)]
En congé de maternité/paternité
Aide sociale
Sans emploi
Au chômage
Autres
*NSP, RF
SD7
SD7) Au meilleur de votre connaissance, à combien estimez-vous le revenu total annuel du ménage incluant
tous les membres du ménage, provenant de toutes les sources, avant impôts et autres déductions, au cours
des 12 derniers mois (ou au moment de votre déclaration d'impôts complétée le 1er avril 2014) ?
Moins de 10 000$
10 000 à moins de 20 000$
20 000 à moins de 30 000$
30 000 à moins de 40 000$
40 000 à moins de 50 000$
50 000 à moins de 60 000$
60 000 à moins de 80 000$
80 000 à moins de 100 00$
Plus de 100 000$
*NSP, RF
xxvi