Etude Sur Les Associations de Développement
Etude Sur Les Associations de Développement
Etude Sur Les Associations de Développement
RAPPORT III
S Y N T H E S E E T R E C O M M A N D AT I O N S
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VERSION PROVISOIRE
1
Table des matières
Introduction ...............................................................................................................................5
i. Objectifs de l’étude..................................................................................................................5
ii. Problématique de l’étude .......................................................................................................6
iii. Champs de l’étude .................................................................................................................6
iv. Cadre de référence théorique : une approche globale à travers une problématique
organisationnelle........................................................................................................................7
v. Définition................................................................................................................................7
Délimiter le cadre des associations de développement...........................................................7
Le Bénévolat et le Volontariat ................................................................................................8
vi. Aspects méthodologiques et distribution de l’échantillon .................................................... 10
2
Deuxième Partie : Compréhension du système associatif ................................................................ 29
A. Association et environnement .................................................................................................. 29
1. L’association, un phénomène social en mutation .................................................................. 29
2. Logique associative et contingence des lois et réglementations ............................................ 29
3. Exigences de rationalité et logique du travail associatif ......................................................... 30
4. La réactivité des associations limitée par la défaillance techniques des ressources humaines,
le manque d’expérience et de compétences ............................................................................. 30
5. Le poids économique ne reflète pas la réalité hétérogène des budgets et limite la réactivité
des associations........................................................................................................................ 30
B. Réseautage, paradoxe du regroupement d’associations............................................................ 31
6. Culture associative et réseautage ......................................................................................... 31
C. L’acteur associatif : un profil pluriel .......................................................................................... 32
7. Mobilisation humaine importante et motivations différentes ............................................... 32
8. L’ensemble humain associatif provient de toutes les couches et catégories sociales ............. 34
D. Echange et interaction avec l’environnement ........................................................................... 35
9. Incohérence des rapports Etat-associations de développement ............................................ 35
10. Connaissance de l’environnement et projet associatif......................................................... 36
11. Variation de l’environnement sociopolitique....................................................................... 36
12. Le manque de communication impacte sur la réactivité des associations ............................ 36
E. Partenariat................................................................................................................................ 37
13. Décalage entre les attentes des partenaires et les capacités des associations ..................... 37
14. Les partenaires réglementent unilatéralement ................................................................... 37
15. Dysfonctionnements internes du partenariat associatif ...................................................... 37
16. Les attentes des partenariats associatifs ............................................................................ 37
17. Autonomie des associations face au partenariat centré sur l’Etat........................................ 38
F. Le mouvement associatif : forces et faiblesses .......................................................................... 39
3
« Nous estimons que le développement efficace et durable ne peut se
concrétiser que par le biais de politiques publiques intégrées, s'inscrivant dans
le cadre d'une entreprise cohérente, d'un projet global et d'une forte
mobilisation tous azimuts, où les dimensions politique, sociale, économique,
éducationnelle, culturelle et écologique, se conjuguent et se complètent.
Aussi, en veillant à la concrétisation de ce projet, Notre ultime dessein est-il
d'élargir le cercle des opportunités et les espaces de choix qui s'offrent à
l'homme et à la femme marocains ».
Discours de Sa Majesté Le Roi Mohamed VI à l’occasion du lancement de
l’INDH le 18/05/2005 à Rabat.
4
Introduction
Le présent rapport constitue le rapport de la phase III de l’étude sur les associations de
développement au Maroc.
Il vient à la suite de deux rapports. Le premier se rapportant à la définition de la problématique
de l’étude, à la réalisation d’une analyse documentaire relative à l’état des lieux de la recherche sur
la société civile et les associations de développement au Maroc, à l’exposition du cadre de référence
théorique et des hypothèses de recherche et enfin à la conception d’une méthodologie adéquate
répondant aux objectifs généraux et spécifiques assignés à l’étude. Le second rapport fait suite à la
finalisation de la collecte des données sur le terrain, au traitement et à l’analyse des données. Le
rapport expose après un rappel de la problématique, du cadre théorique et de l’approche
méthodologique les résultats de l’enquête de terrain selon les axes suivants, en conformité avec le
cahier de charge : (i) Dynamique historique et territoriale des associations de développement au
Maroc ; (ii) Classification des associations selon les domaines et champs des projets ; (iii) Aspects
opérationnels : activités des associations réalisations et perspectives ; (iv) Aspects financiers :
ressources et budgets des associations ; (v) Aspects organisationnels : Organisation et
fonctionnement des associations ; (vi) Aspects Ressources humaines ; (vii) L’association dans son
environnement ; (viii) le partenariat : Regards croisés. Le second rapport a fait l’objet d’une
présentation à Mme la Ministre qui a bien voulu donner ses orientations pour la suite de l’étude.
L’ampleur du diagnostic, l’importance des données collectées tant sur le plan quantitatif que
qualitatif imposent une démarche d’approfondissement progressif de l’analyse. Le présent rapport
s’organise en conséquence en trois parties.
Une première partie synthétise les principaux résultats du diagnostic du mouvement associatif
centrés sur une compréhension des problématiques spécifiques de : 1) l’association et le projet
associatif, 2) l’organisation et le fonctionnement des associations, 3) les ressources humaines des
associations, et 4) l’environnement des associations, réseautage et partenariat.
La seconde partie du rapport procède dans un premier temps à l’analyse des résultats de l’étude
au regard du cadre de référence théorique, pour apprécier la validité des hypothèses émises et
répondre aux différentes questions posées dans la problématique de recherche afin de construire
une compréhension globale du phénomène associatif, ses spécificités, son organisation et son
fonctionnement dans le contexte marocain. Dans un second temps le rapport comprend un tableau
synthétique des forces et faiblesses du secteur associatif.
La troisième partie présente les recommandations de l’étude se rapportant aux axes relatifs à la
connaissance du secteur associatif, au cadre législatif, aux relations Etat-association, à l’organisation
du secteur, à l’organisation et au fonctionnement des associations, aux ressources humaines, à la
gestion financière et comptable et, aux locaux et équipements des associations.
i. Objectifs de l’étude
L’étude sur les associations de développement est lancée par le Ministère du Développement
Social de la Famille et de la Solidarité en vue d’élaborer un état des lieux du mouvement associatif et
recommander des propositions pour améliorer la participation du secteur associatif au
développement du pays.
L’étude a pour objectif de : 1) construire une connaissance du secteur associatif marocain, ses
points forts et ses faiblesses, situer les contraintes à son développement et faire des propositions
pour y remédier ; 2) connaître les représentations que se font les acteurs associatifs du partenariat et
les attentes de leurs partenaires ; enfin 3) définir les lignes de renforcement des compétences et
5
capacités des acteurs associatifs et les domaines d’intervention stratégiques et prioritaires de
l’action associative.
Connaitre les ressources humaines des associations : les caractéristiques des acteurs
associatifs mobilisées par les associations, le type d’engagement associatif et le poids
de chaque catégorie d’acteurs, les caractéristiques sociodémographiques et
culturelles des associatifs, les motivations et la signification de la participation
associative, …
6
iv. Cadre de référence théorique : une approche globale à travers une problématique
organisationnelle
La présente étude a pour mission de diagnostiquer et comprendre la dynamique des associations
de développement au Maroc. Cette préoccupation empirique doit être cadrée théoriquement pour
inscrire l’étude dans une démarche scientifique objective.
L’approche de l’association dans le cadre de la sociologie des organisations, permet une analyse
globale de cette forme d’organisation en abordant ses caractéristiques propres, ses motivations, son
fonctionnement, ses acteurs et ses interactions avec l’environnement1.
L’association est alors abordée comme une forme d’organisation, « ayant des frontières
identifiables » constituant une unité de décision élémentaire, dotée de ressources et moyens qui lui
permettent d’atteindre des objectifs partagés par ses membres, fonctionnant de façon relativement
continue dans un environnement sociopolitique et institutionnel plus ou moins contraignant.
Le fonctionnement des associations est abordé comme celui d’une microsociété qui connaît une
situation sociale complexe dont la dynamique se fait sentir quotidiennement dans toutes ses
activités et rejaillit sur ses résultats. La performance de l’association passe par la découverte de sa
manière sociale particulière de mobiliser, fédérer et associer ses membres dans une série d’efforts
collectifs dont dépend, en fin de compte, sa capacité d’adaptation et sa réactivité sociale.
Par ailleurs, il est nécessaire de prendre en compte tous les associatifs pour penser l'organisation
du travail au sein de l’association, en considérant à la fois leurs capacités objectifs et leurs affects
dont la reconnaissance est susceptible de déterminer la performance de l’association.2 Les associatifs
vivent l’association comme un lieu de culture et de socialisation qui les conduit parfois à substituer
des conduites stratégiques par des conduites centrées sur la construction d'un lien social, avec les
autres acteurs et surtout avec les partenaires publics et privés ; ils investissent ainsi dans les rapports
humains à la quête de la reconnaissance sociale3.
Enfin, il faut considérer l’association comme un système (formel) organisé, avec ses multiples
« zones d'incertitude » techniques et organisationnelles, gisement de pouvoir possible pour les
individus et les groupes4.
v. Définition
1
Jean-louis Laville et Renaud Sainsaulieu, Sociologie de l’association, Desclée de Brouwer, Paris, 1977.
2
Georges FRIEDMAN (1963), Où va le travail Humain, Paris, Gallimard, 1978, 382 p. – et P. NAVILLE (1970), Traité de
sociologie des organisations, Paris, Armand Colin, 1970, 2 tomes
3
Renaud SAINSAULIEU (1997), Sociologie de l’entreprise. Organisation, culture et développement, Paris, Presses de Sciences
Po et Dalloz.
4
Michel CROZIER, Ehrard FRIEDBERG (1977), L’acteur et le système. Les contraintes de l’action collective, Paris, Le Seuil.
7
Ce mode de représentation permet de cerner les préoccupations immédiates des associations en
termes d’activités matérielles en relation avec le développement, en même temps qu’il préserve la
fonction de cohésion et d’intégration sociale, valeurs hautement symboliques de l’engagement
associatif.
L’engagement comme acte citoyen, caractérise les croyances, les opinions d’un individu, qui les
défend personnellement, les assume et les revendique publiquement. En pratique il consiste à
s’organiser collectivement pour mener une action commune qui peut résulter d’une démarche
idéologique, du respect d’une déontologie professionnelle ou exprimer une forme de militantisme.
Dans le cadre des associations de développement, l’engagement des acteurs se positionne sur
l’aspect social, un « don de soi » pour lutter contre les inégalités et les exclusions sous toutes leurs
formes. D’où son utilité sociale.
Dans la mesure où il est très difficile d’estimer le nombre exact des associations en activité, leur
poids, leur distribution géographique, leur domaine d’action et leurs caractéristiques humaines et
financières du fait des lacunes de la statistique publique les concernant, le travail de définition
repose dès lors sur les résultats de l’enquête.
L’étude a couvert 1254 associations, appartenant aux 16 régions administratives du pays. Les
résultats de l’enquête empirique permettent de classer l’ensemble des associations enquêtées en se
référent aux domaines d’intérêt et d’activité dans des domaines en relation avec le développement.
Les domaines à leur tour sont scindé en domaines transversaux relatifs à l’éducation, à la formation
et au soutien aux populations vulnérables et marginalisées, et domaines sectoriels ayant trait à
certains secteurs spécifiques comme la santé, l’environnement, l’handicap, l’habitat, les
infrastructures de base, gestion des espaces sociaux, développement économique, etc. Huit
principaux domaines sont alors retenues pour classer les associations enquêtées : 1. Education-
formation-Plaidoyer, 2. Développement local et lutte contre la pauvreté, 3. Soutien et appui aux
populations vulnérables et marginalisées, 4. Environnement, Habitat et infrastructures de base, 5.
Promotion du développement économique, 6. Santé et prestation de soins, 7. Gestion et animation
d’espace sociaux, 8. Société civile, réseautage et appui aux ONG. Chaque domaine couvre une
distinction plus fine en champs d’activité.
Les associations de développement se distinguent par leur implication dans la réduction de la
pauvreté et la précarité et la lutte contre l’exclusion,… etc. D’où leur utilité sociale qui devrait selon
les recommandations de l’étude être érigée en statut spécifique pour les distinguer des autres
associations sportives, culturelles, politiques et professionnelles.
Le Bénévolat et le Volontariat
La question du bénévolat associatif, sous ses multiples formes, est au cœur des interrogations de
cette étude. Le bénévolat et le volontariat peuvent emprunter plusieurs voies, mais c'est dans la vie
associative - dont ils sont au fond la justification - qu'ils se développent généralement avec le plus de
vigueur et le plus d'inventivité. Qu'entend-on par bénévole ? Qu’entend-on par volontaire ?
Le bénévolat est défini comme une action de personnes qui consacrent une partie de leur temps,
sans rétribution financière aux activités de l’association ; elle s’exerce sans aucune contrainte sociale
ni sanction sur celui qui ne l’accomplirait pas et, enfin elle est dirigée vers autrui ou vers la
communauté. Le bénévolat ne peut être défini par la tâche accompli, ce qui le distingue d’autres
situations juridiques telles : le salariat et le volontariat associatif.
8
Le volontariat désigne une personne qui s’engage pour le bien (rendre service) à autrui. En
France le terme « volontaire » tend à se rapprocher dans l’usage d’un bénévole rémunéré, le statut
du volontariat voté en France prévoit des rémunérations et des droits sociaux. L’usage anglais du
mot « volontaire » (voluntary, volunteer) sert à désigner des salariés d’associations ou une action
dans le cadre associatif.
Dans de nombreux pays le statut de bénévole et celui de volontaire ont été réglementés. En
France, par exemple le statut du volontaire est reconnu, c'est-à-dire qu'il a des droits et des devoirs.
Le statut du volontaire est situé à mi-chemin entre le salariat et le bénévolat, avec en particulier une
couverture sociale et une indemnité d’un maximum mensuel et cela pour une durée déterminée.
Au Maroc le bénévolat et le volontariat sont généralement confondus du fait de l’absence de
législation ou de définition strict et claire en la matière. L’étude en ayant enquêtée auprès d’un
échantillon de 1254 acteurs associatifs, tout en soulignant l’importance de l’engagement bénévole,
soulève la difficulté des associations marocaines, dans leur majorité, à différencier entre ces deux
appellations, et à confondre entre elles. Les associations classent indistinctement leurs acteurs
comme bénévoles ou volontaires. La traduction de ces deux concepts en arabe dans le questionnaire
se réfère à [l’majania], celui qui mène une activité sans rémunération pour signifier bénévole et à
[tataou’e] pour signifier volontaire. Peu d’associations au niveau national intègrent la distinction
entre acteurs bénévoles et volontaires.
A l’examen des motivations des acteurs, il est plus judicieux et approprié de parler de bénévoles.
L’étude montre que l’appartenance à une association est tout d’abord motivée par l’adhésion à un
projet, qui permet aux acteurs de venir en aide aux autres ; c’est un engagement bénévole car sans
rémunération, spontané et sans contraintes pour exprimer sa solidarité sociale, et venir en aide à
autrui.
Au Maroc, la récente dynamique associative, ne s’accompagne pas d’une réelle reconnaissance
et valorisation du bénévolat. Les termes bénévolat et volontariat sont généralement confondus du
fait de l’absence de législation ou de définition en la matière, la seule référence juridique qui soit
faite au bénévolat, sans qu’il soit expressément mentionné, est l’article 1er du Dahir du 15 novembre
1958, portant loi sur les associations : « L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité, dans
un but autre que de partager des bénéfices». Ce vide juridique est préjudiciable à l’activité des
bénévoles.
Le bénévolat au Maroc, est perçu comme une extension d’une tradition de solidarité (twiza) pour
certains et pour d’autres il est le corollaire du militant dans le sens « de soutenir activement une
cause, une idéologie ou un parti ».
Récemment, l’Association de lutte contre le Sida (ALCS) a adopté la notion de volontariat. La
charte du volontariat de cette association définit ainsi ses idées-forces : « volonté, militance,
engagement, rigueur, participation à la vie associative. Les volontaires mènent des actions en
réponse aux besoins des individus dans le respect des règles éthiques et démocratiques. Sans eux,
l’association n’existerait pas».
Le bénévolat génère une contribution au développement économique et social, c’est un facteur
de cohésion sociale, de production de citoyenneté et d’ancrage de pratiques démocratiques.
L’ensemble de cet apport ne peut être quantifié. Il souffre, par ailleurs, de limites comme l’absence
9
de gestion et de politique claire de bénévolat. La professionnalisation des associations induit la mise
en place d’une stratégie de recrutement et de fidélisation des bénévoles ; il se trouve que la mise en
synergie du bénévolat et le salariat est une équation difficile et que le bénévole est difficilement
encadré dans le cadre d’une gestion rationnelle des tâches. Le bénévolat souffre d’un manque de
gouvernance interne et de transparence au sein des associations, et subit directement les
contrecoups des limites financières des associations.
Sur le plan scientifique, des travaux récents d’économistes et de sociologues se penchent sur la
possibilité de repenser le bénévolat (traditionnellement considéré comme « hors-travail), comme
travail à part entière5. Le travail bénévole, apparaît comme un « travail invisible »6 au sens où il agit
de manière non nécessairement perceptible, et étudié comme telle.
L’ensemble de ces éléments militent en faveur d’une réflexion en profondeur et concertée sur le
bénévolat au Maroc. De plus en plus d’associations investissent le champ de production économique
(AGR, prestations de services rémunérés, etc.), l’engagement perd ainsi son caractère discrétionnaire
et se trouve soumis aux contraintes du marché et de la professionnalisation ; dans ce sens la
participation bénévole se trouve interrogée par le développement de la rationalité technico-
instrumentale qui accompagne l’entrée en économie des associations qui exige un processus de
qualification des bénévoles7.
D’où les recommandations de l’étude en relation avec les ressources humaines qui préconisent
l’établissement des droits et obligations des associatifs, la clarification et la réglementation du statut
de bénévole et l’encouragement de l’emploi salarié associatif.
5
Maud SIMONET-CUSSET, Penser le bénévolat comme travail pour repenser la sociologie du travail,
6
Daniels KAPLAN, Invisible Careers. Women Civic Leaders from the Volunteer World, The University of Chicago Press.
7
Sous la direction de Lionel PROUTEAU, Les associations entre bénévolat et logique d’entreprise, Presse Universitaire de
Rennes, 2003, Rennes.
10
Tableau : Distribution des associations enquêtées selon les régions administratives
N° Régions administratives Effectifs %
1 OUED ED-DAHAB-LAGOUIRA (ODL) 18 1,4
2 LAYOUNE-BOUJDOUR-S.EL HAMRA(LBSH) 36 2,9
3 GELMIM-SMARA (GS) 67 5,3
4 SOUSS-MASSA-DARAA (SMD) 205 16,3
5 GHARB-CHRARDA-BNI HSEN (GCBH) 38 3,0
6 CHAOUIA-OUARDIGHA (CO) 33 2,6
7 MARRAKECH-TENSIFT-EL HAOUZ (MTH) 122 9,7
8 REGION ORIENTALE (Oriental) 70 5,6
9 GRAND CASABLANCA (GC) 146 11,6
10 RABAT-SALE-ZEMMOUR-ZAIR (RSZZ) 129 10,3
11 DOUKKALA-ABDA (DA) 39 3,1
12 TADLA-AZILAL (TA) 56 4,5
13 MEKNES-TAFILALET (MT) 122 9,7
14 FES-BOULMANE (FB) 55 4,4
15 TAZA-AL HOCEIMA-TAOUNATE (THT) 57 4,5
16 TANGER-TETOUAN (TT) 61 4,9
TOTAL 1254 100,0
11
Carte n°1 : Distribution des associations enquêtées selon les régions administratives (en %)
12
Première Partie: Synthèse de l’étude
1. Caractéristiques et classification des associations
« Les associations existant à un moment historique donné traduisent donc
bien l’état des rapports de force et des conflits sociaux. Enracinées dans des
contextes culturels, sociaux et idéologiques, elles peuvent difficilement être
comprises de façon appropriée sans les référer à l’ensemble du champ de
tensions de l’espace public dans une société civile » 8
8
Jean-Louis Laville et Renaud Sainsaulieu, Sociologie de l’association, Desclée de Brouwer, Paris, 1997, p. 56-57.
9
SM Le Roi Mohamed VI, Discours adressé au Forum du mouvement associatif au Maroc à l’occasion de la journée d’étude
portant sur « le management associatif » tenue à Rabat le 14 février 2002.
13
cet espace de liberté vont élargir le champ des revendications sociopolitiques traditionnelles à des
droits sociaux et économiques.
Cette période qui débute avec les années quatre-vingt-dix, annonce l’entrée en lice de
revendications sociales portées en partie par une nouvelle génération d’acteurs sociaux encadrés par
des élites de l’opposition ou parfois proches des cercles gouvernementaux. Les thèmes porteurs
s’alignent sur les standards internationaux concernant les droits de l’homme, les droits des femmes,
la protection du consommateur et de l’environnement, l’accès aux services sociaux de
base, l’éducation, l’emploi, etc. Les rapports avec cette dynamique associative et revendicative
naissante sont gérés dans la volonté de l’Etat de voir l’opposition participer à la gestion des affaires
du pays.
A partir du milieu des années quatre vingt dix, la réflexion s’oriente plus vers l’organisation et la
structuration du champ associatif. Certains acteurs sociaux revendiquent un accès de plus en plus
important aux libertés, un champ d’action plus important pour les associations et leur participation
au développement du pays. C’est ainsi qu’un certain nombre de militants associatifs, ont entamé une
réflexion visant à mettre en place des structures communes dont le but est le renforcement
institutionnel de chaque association et la consolidation de leurs actions communes.
50,0 44,3
45,0
40,0 33,0
35,0
30,0
25,0 12,6
20,0
15,0 4,7
10,0 0,2 0,4 0,2 0,4 0,6 0,6 0,9 2,0
5,0
0,0
avant 1955 _ 1960 1965 _ 1970 _ 1975 _ 1980 _ 1985 _ 1990 _ 1995 _ 2000 _ 2004 et
1955 1959 _1964 1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999 2004 plus
14
nouvelles petites entreprises, le besoin en formation technique et la détérioration de l’environnement.
Plusieurs autres nouvelles ONG de développement ont une mission plus grande dans ce sens avec un
champ d’action municipal ou régional plus étroit. La plupart aspirent à mobiliser les communautés
issues des groupements de base pour un développement durable. »10
Avec la mise en œuvre de l’Initiative Nationale de Développement Humain, les associations sont
sollicitées pour animer le développement de l’espace local dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté et la précarité et venir en appui aux actions entreprises par l’Etat et les Collectivités
Locales.
Ainsi, la nouvelle configuration contextuelle de la dynamique de création des associations de
développement profite d’une onde très favorable pour la Gouvernance, les Droits de l’Homme, le
développement durable, le développement humain ; répond à un appel pressant de l’Etat pour la
participation et l’implication de la société civile dans l’effort de développement du pays ; et fonde
les nouveaux rapports des associations avec l’Etat, désormais motivés par une finalité commune sur
une base contractuelle.
En conséquence, le mouvement (social) associatif contribue positivement à modifier les systèmes
organisationnels (sociaux et politiques), lourds et pesants, en vue d’un nouvel mode de socialisation
participative qui accorde une place de liberté plus importante aux individus et aux groupes.
L’élan de production des associations, bien que générale sur l’ensemble du territoire national,
présente des disparités importantes entre les régions. La distribution territoriale des associations
renseignerait alors sur l’adhésion territoriale à ce nouveau mode d’organisation et de participation
sociale et les résistances qu’il rencontre ici et là.
10
Renforcement des ONG pour la démocratisation et le développement durable au Maroc, Une enquête sur les ONG, 1996,
pp. II-6
11
Un total de 196 communes dont 104 communes rurales (8 % des communes rurales au niveau national) et 92 communes
urbaines (soit 46,2 % des communes urbaines au niveau national) a fait l’objet de recrutement des associations pour enquête.
15
n’empêche plus aujourd’hui les ruraux de solliciter des attentes similaires en quantité et en qualité à
ceux du milieu urbain ; de même que les conditions propices à la création d’associations, plus
favorables en milieu urbain, sont de plus en plus présentes au niveau du rural : la réduction de
l’enclavement, le repli de l’analphabétisme, le recul des obstacles socio-institutionnels, et
l’implication des organisations sociales traditionnelles.
La récente création de la majorité des associations et leur dimension locale se répercute à la fois
sur la quantité (et la qualité) de leurs ressources humaines (nombre d’associatifs) et financières
(budget) d’un côté et sur les domaines investis et les activités réalisées de l’autre.
16
près de la moitié des acteurs associatifs dans trois régions seulement : RSZZ, GC et SMD. Ces
dernières régions connaissent la plus importante concentration des associations à travers le pays.
La stratification des associations selon le nombre et le type d’acteurs associatifs se dédouble
d’une autre différenciation relative aux ressources financières.
12
L’origine de ce financement n’est pas homogène. Il provient des niveaux central, décentralisé et déconcentré ; des
budgets spéciaux de l’INDH et des Fondations (Mohammed V, Hassan II, Mohammed VI, etc.) ; des budgets Agences ; de
celui de certains établissements publics, etc.
13
Dont 14,2 % ont un budget inférieur à 5000,00 DH.
17
iii. Les domaines et champs d’activité
« Sous l’objet associatif, il y a en réalité un projet de société et il est
bien clair pour tous les associatifs que d’une telle dualité jaillit le
charme de leur engagement. »14
Le troisième critère de classification a trait aux domaines investis par l’activité des associations.
Le projet associatif est le point de départ à toute activité associative, il reflète l’engagement social
des acteurs pour répondre à leurs propres attentes et à celles des partenaires et des bénéficiaires.
Chaque association inscrit en moyenne deux domaines définissant son projet et sa vocation. Les
domaines transversaux relatifs à l’éducation-formation-IEC, au développement local et au soutien
aux populations vulnérables et marginalisées sont présents respectivement comme objets chez 80 %,
50 % et 40 % des associations.
Autrement, les associations se spécialisent selon les domaines spécifiques et sectoriels qui
révèlent l’intérêt de 23 % des associations pour l’environnement, habitat et les infrastructures de
base ; 13 % pour la promotion économique ; 7 % pour la santé et les prestations de soins ; 5 % pour
la gestion et l’animation d’espaces et institutions sociales.
Il reste un domaine spécifique qui ne peut être classé ni dans la première catégorie, ni dans la
seconde, et qui relève de l’effort investit par les associations pour leur propre organisation en réseau
et le renforcement de la société civile, porté comme projet par 4 % des associations.
Les domaines d'activité des associations
78,0
80,0
70,0
53,3
60,0
50,0
41,0
40,0
23,3
30,0
12,5
20,0 6,8
4,4 4,3
10,0
0,0
Promotion du Gestion, Soutien et appui Education, Envirennement, Santé et Société civile, Développement
développment animation aux populations formation, IEC, habitat, préstation de résautage, local et lutte
économique d'espaces vulnérables et plaidoyer infrastructure de soins soutien aux ONG contre la
sociaux marginalisées base pauvreté
Les projets déployés par les associations traduisent leurs réponses aux différentes
préoccupations exprimées par l’environnement, dans l’espace et le temps. Trois éléments
corroborent ce constat. On note en premier une distribution différente des projets selon le milieu
d’action (urbain/rural) : le milieu urbain reçoit en proportion plus de projets relevant des domaines
transversaux ; alors que le milieu rural concentre en importance les projets relatifs aux domaines
sectoriels relevant de l’environnement et de la promotion économique. Deuxièmement, les données
dévoilent une variation des projets associatifs en fonction du périmètre d’intervention (local-
communal/national) : les associations à vocation nationale portent en proportion plus les projets
transversaux ; tandis que les projets sectoriels concernent quasi exclusivement des associations
couvrant les territoires locaux et communaux. Troisièmement, l’examen de l’évolution des projets
des associations dans le temps montre une permanence des domaines transversaux, en relation avec
14
Jean-Louis LAVILLE et Renaud SAINSAULIEU, Sociologie de l’association, Desclée de Brouwer, 1997, Paris, p. 16.
18
l’éducation-formation et le soutien et appui aux populations vulnérables et marginalisées ; aux côtés
desquels les associations investissent des domaines sectoriels spécifiques aux préoccupations
structuro-conjoncturelles de la scène nationale et internationale : l’environnement, la femme, la
petite fille, la santé (IST-Sida), le développement économique, …
15
95,2 % des actions réalisées l’ont été au niveau local : exclusivement rural 35,4 % ou exclusivement urbain 33,1 % ; et à la
fois en milieu urbain et rural 27,7 %. Le provincial a bénéficié de 2 % des actions, le régional 1,2 %, et le national a reçu 0,6
% des actions.
19
Le lancement de l’INDH a eu un impact important sur la conclusion de partenariat entre les
associations et les départements publics ; 80 % des actions de partenariat sont récentes et datent
depuis 2005, date du lancement de l’INDH.
Un tiers des actions de partenariat seulement sont conclues pour une durée supérieure à un an.
La moitié des actions de partenariat sont de courte durée (inférieure à un an) et handicapent la
visibilité des associations et la continuité de l’action dans le temps.
Les principaux domaines couverts par les actions de partenariat sont les domaines transversaux,
un tiers des actions se rapportent au domaine de l’éducation-formation, 12 % sont dédiées au
développement local et 6 % pour l’appui aux populations pauvres et marginalisées. Dans les
domaines sectoriels 14 % des actions ont concerné le domaine de l’environnement, 6 % la promotion
économique et 6 % autres la gestion et animation d’espaces sociaux.
20
D’un autre côté, le nombre de mandats dans le même poste de responsabilité n’est pas limité
dans la quasi-majorité des associations16. Dans 50 % des associations le président a déjà trois
mandats à son actif et dans 20% autres les présidents ont rempli cinq mandats successifs.
16
Une association sur trois seulement limite le nombre de mandats du président à deux seulement.
17
La moitié des associations pour convoquer aux réunions de bureau et un tiers pour appeler aux AG utilisent uniquement
le téléphone.
21
L’échange entre membres de l’association reste difficile, si la communication entre membres de
bureau est décrite comme étant plus fluide ; elle reste très distante, voire inexistante entre les
responsables de l’association et les autres membres ; et entre ces derniers entre - eux.
18
44 % des associations consacrent plus de 50 % de leur budget aux frais de gestion.
19
57 % des associations consacrent plus de 50 % de leurs ressources aux bénéficiaires.
22
Le manque de moyens financiers, le manque de compétences, et le manque d’expérience obstruent
la visibilité des associations pour arrêter définitivement les plans d’action pour les années à venir.
L’enjeu population est très important pour être négligé par les associations. Plus des trois quarts
des associations déclarent impliquer la population cible dès l’étape de la définition des attentes et
l’expression des besoins. Malgré cela, deux tiers des associations reconnaissent éprouver des
difficultés de communication avec la population. Les associations mobilisent pour cela à la fois des
éléments positifs comme le projet, l’expérience, la renommée et le plan d’action ; d’autres affectifs
comme l’appartenance locale, les liens tribaux et l’appui des instances familiales et organisations
tribales traditionnelles. Certaines associations exposent des arguments de pouvoir basés sur les
rapports de confiance avec les autorités.
20
« … le terme acteur est d’abord pris dans son sens premier de personnes ou groupes qui agissent et réagissent
individuellement ou collectivement aux situations auxquelles ils sont confrontés.» Françoise PIOTET et Renaud SAINSAULIEU,
Méthodes pour une sociologie de l’entreprise, Presse de la Fondation Nationale des Sciences Politiques et ANACT, Paris,
1994, p. 53.
21
Renforcement des ONG pour la démocratisation et le développement durable au Maroc, Une enquête sur les ONG, 1996,
pp. II-6
22
Le diagnostic des ressources humaines visait à travers le questionnaire destiné aux associations à définir les
caractéristiques des membres de bureau des associations. Les données traitées ci après concernent 8780 acteurs
associatifs, tous membres de bureaux des associations et 1254 autres adhérents et bénévoles.
23
Troisièmement, près d’un responsable sur deux est universitaire, ce qui distingue l’encadrement
associatif et en fait un secteur qui concentre en importance des compétences estimables en nombre
et en qualité.
Quatrièmement, le mouvement associatif reflète une distribution en classe et catégories sociales
quasi parfaite et identique à la composition de la société marocaine23. 9 % des acteurs membres de
bureau, appartiennent aux catégories une et deux24. La moitié des associatifs se recrute dans la
catégorie des cadres moyens (26 %) et des employés (21 %). Les catégories moyennes-basses25 sont
représentées à hauteur de 17,3 % et les catégories ouvrières et non classées (8, 9, 10,11)
représentent près de 15 % des responsables des associations.
Enfin, les deux grands secteurs d’activité (public et privé) se partagent presque à égalité la
provenance des acteurs associatifs ; cependant le secteur privé est prédominant avec 53 % contre 47
% pour le secteur public.
Un acteur sur deux pratiquement reconnaît l’existence de relations étroites entre l’activité au
sein de l’association, la formation reçue ou la profession exercée.
23
M. Ahmed LAHLIMI ALAMI, Haut Commissaire au Plan, « Les classes moyennes marocaines, caractéristiques, évolution et
facteurs d’élargissement » ; le 6 mai 2009, Rabat.
24
Catégorie 1 : membres des corps législatifs, élus locaux, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et
cadres de direction d’entreprises ; et Catégorie 2 : les cadres supérieurs et membres des professions libérales.
25
Les commerçants, intermédiaires commerciaux et financiers ; les exploitants agricoles, pêcheurs, forestiers, chasseurs et
travailleurs assimilés ; et les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux.
26
Ainsi, 62 % des acteurs sont des membres fondateurs d’associations et 15 % les ont rejoints à la création.
24
Deuxièmement, le mouvement connaît une pratique particulièrement fréquente de changement
d’association. Ce qui pose le problème du positionnement et de l’investissement au sein des
associations27.
Troisièmement, Les associatifs appartiennent aussi à plus d’une association en même temps. Les
anciens membres créent avec des nouveaux arrivants de nouvelles associations indépendantes, sans
attaches avec l’association et sans quitter pour autant l’association d’appartenance première.
27 45 % des acteurs sont actuellement membres de plusieurs associations. 45 % autres acteurs appartenaient à d’autres
associations avant d’intégrer celle au niveau de laquelle ils sont enquêtés.
28 Quelle contribution associative à la réduction du déficit de la démocratie locale ; Table ronde 2002 ; Freidrich Ebert
Stiftung – Espace Associatif / 2003
29 Idem - Espace Associatif / 2003
25
4. Environnement, réseautage et partenariat
4.1. Un cadre juridique restrictif et insuffisant
Les associations au Maroc sont régies par le cadre juridique du Dahir du 15 novembre 1958.
L’article premier de ce Dahir réglementant le droit d’association30 définit cette dernière comme « la
convention par laquelle deux ou plusieurs personnes physiques mettent en commun d’une façon
permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices ».
L’évolution du cadre juridique en relation avec le contexte sociopolitique du pays permet de
relever trois dates essentielles : 1958, 1973 et 2002. Actuellement l’appel à participation des
associations se déroule toujours dans le cadre des imperfections relevées de cette loi … Il serait
temps de revoir la législation organisant l’association pour … permettre une meilleure expression des
libertés publiques et des libertés d’associations, dans le respect notamment d’un code spécifique des
associations et la mise à jour d’une réglementation des droits et devoir des associatifs.
30 BO. du 27.11.1958 n° 2404, p.1909 ; Voir également la loi n° 75.00 modifiant et complétant le dahir du 15 novembre 1958 précité.
26
seulement connaît l’existence de réseaux associatifs, 20 % appartiennent à un réseau national et 4 %
à un réseau international.
En pratique et sans appartenir à des réseaux communs, 57 % des associations ont déjà réalisé des
activités en commun avec d’autres associations au niveau national, et 26 % ont déjà effectué des
échanges internationaux.
Le regroupement entre associations est majoritairement souhaité pour développer une
intelligence collective et une vision transversale. Cependant, quatre associations sur dix voient d’un
bon œil et soutiennent très favorablement la mise en concurrence des associations pour la
réalisation de projets de développement.
27
Les champs prioritaires des plans 2009-2010 sont 1) : le développement économique local et la
lutte contre la pauvreté ; 2) la micro-finance et projets d’investissement ; 3) les AGR ; 4) le
renforcement des compétences des acteurs locaux ; 5) la qualification professionnelle ; 6) le
réseautage ; et 7) la lutte contre les IST-SIDA. Ainsi on note une présence conséquente des domaines
sectoriels que peu d’associations se déclarent capables d’investir.
Plus de la moitié des institutions déclarent leurs difficultés à trouver des partenaires du côté
associatif. Certains départements publics recherchent franchement des exécutants, des sous-
traitants, et des substituts. Ils estiment que le partenariat comme forme de partage est difficile à
réaliser du côté associatif par manque de compétences, de ressources humaines et surtout de
ressources financières propres à engager dans un partenariat de ce type.
Ce qui motive principalement et en premier les partenaires (33 %) c’est le soutien et l’aide aux
projets associatifs originaux. Un cinquième des partenaires visent le renforcement des capacités
locales. Les demandes de partenariat introduites par les associations sont examinées à la lumière de
quatre facteurs : les ressources disponibles ; les attentes de la population ; le diagnostic réalisé ; et le
plan d’action du département.
Cinq domaines d’intervention connaissent un déficit en partenaires associatifs à la tête desquels
se trouvent les domaines sectoriels de : 1) la gestion, animation des espaces sociaux ; 2) la promotion
du développement économique ; 3) le réseautage et soutien aux associations ; 4) l’éducation-
formation ; et 5) le développement local et la lutte contre la pauvreté.
Les critères de sélections des associations pour conclure des partenariats sont par ordre
d’importance : 1) posséder des ressources humaines compétentes suffisantes ; 2) intégrer
l’environnement local et exprimer les attentes des populations ; 3) justifier d’une expérience dans la
réalisation de projets de développement ; 4) disposer de ressources matérielles minimum ; et 5)
avoir l’adhésion et la confiance de la population.
Trois modes principaux de choix de partenaires sont privilégiés par les départements publics et
les autres organisations : 1) sélectionner les projets qui entrent dans les préoccupations sectorielles
du département à partir d’une banque de projets ; 2) faire des appels à projets et mettre les
associations en concurrence pour la réalisation des projets ficelés par l’organisation ; en dernier 3)
monter un projet en commun avec les associations qui se chargeraient de l’exécution.
28
Deuxième Partie : Compréhension du système associatif
A. Association et environnement
1. L’association, un phénomène social en mutation
Depuis le début du IIIème millénaire le Maroc connaît une période de croissance relativement
stable, où les formes des rapports sociaux sont en compatibilité entre elles et avec le régime
politique et le mode d’accumulation économique centrée au niveau national sur l’investissement
dans le développement économique et sociale. Une forte volonté politique interpelle les associations
au démarrage de l’INDH en 2005. L’acceptation nouvelle du développement participatif, place les
associations parmi les acteurs incontournables du développement local, elles accèdent, dans ce
cadre, au rang de partenaire formel privilégié pour fonder de nouveaux rapports avec l’Etat dans la
lutte contre la pauvreté et la précarité.
Cette forte demande engendre une dynamique importante au niveau du mouvement associatif.
La création de nouvelles associations prend alors plusieurs formes : la démultiplication des
associations existantes au niveau central et territorial, la professionnalisation de certaines
associations soutenues par des donateurs étrangers et des fondations nationales, la création
d’antennes locales de grandes associations, la création par impulsion de l’Etat en vue de combler un
engagement associatif local très faible, le démarrage spontané de micro-associations émanant de la
base sociale au niveau local, etc.
Ces multiples formes de création vont perturber la culture et les symboles historiques du
mouvement associatif et amener une pluralité de visions et de mode de participation citoyenne.
Avec ces changements le mouvement associatif est à la recherche de nouveaux référents
symboliques.
2. Logique associative et contingence des lois et réglementations
Des décennies durant le cadre législatif et réglementaire des associations a brillé par son inertie.
Depuis 1973 l’Etat contrôlait ainsi la création des associations. Le Dahir du 23 juillet 2002, portant
promulgation de la loi n° 75-00, exige de l’administration la délivrance immédiate d’un récépissé
provisoire aux associations en, attendant le définitif dans un délai de soixante jours. Sur ce point
précis, les associations ont salué l’ouverture accordée par le législateur à la création des associations.
Depuis cette date, le champ associatif s’est enrichi régulièrement de plusieurs textes
réglementaires et de procédures : Loi n° 07-09, loi relative à l’appel à générosité publique, circulaire
relative à la procédure de reconnaissance d’utilité publique, circulaire relative aux procédures
d’appel à la générosité publique, et les décrets s’y rapportant, circulaire n° 7 / 2003 réglementant le
partenariat avec l’Etat et les associations. Par ailleurs, plusieurs départements publics, les fondations
et l’INDH ont produit des manuels de procédures spécifiques d’échange et de partenariat avec les
associations. Tout cet effort de réglementation ramène les associations à une dépendance vis-à-vis
des structures de l’Etat.
L’évolution des associations est plus rapide que la réforme du texte juridique qui encadre ce
secteur. Le dispositif réglementaire mis en place de manière unilatérale par l’Etat pour délimiter les
bornes et contours du champ associatif induit automatiquement une obligation d’adaptation des
associations. Les multiples changements dans le texte introduisent une déréglementation dans la
pratique, dans les habitudes de travail de la société civile en général et des associatifs en particulier.
29
Certaines dispositions des textes en vigueur cadrent judicieusement avec les logiques du travail
administratif, mais se trouvent en contradiction avec la logique même du travail associatif (à but non
lucratif).
Dans la pratique la difficulté d’accès, de connaissance, de compréhension et d’application des
textes législatifs et réglementaires, constitue une réelle pression sur le travail associatif, et nécessite
de la part des associations une réactivité continue et une adaptation régulière … quitte à y perdre ses
idéaux et symboles.
30
qualifier en termes de grandeurs l’assise financière et budgétaire des associations et révèlent sans
prétention d’extrapolation, l’importance de la participation du mouvement associatif comme acteur
économique à part entière.
Deux principaux constats s’imposent : 21 % des associations disposent de patrimoine mobilier et
immobilier ; le poids économique des associations, en très forte progression depuis quelques années,
est de plus en plus important (quatre cents millions de dirhams, pour la dernière action des
associations enquêtées). Ainsi, le secteur associatif ne peut plus être appréhendé comme une entité
se situant en dehors du système productif.
Cependant ce poids économique ne reflète que très peu la très grande disparité des budgets
gérés par les associations : 40 % ont un chiffre d’affaires annuel moyen inférieur à 25 000,00 DH
(dont 14,2 % ont un budget inférieur à 5000,00 DH).
Il est aussi peu probable qu’un classement des associations en grandes, moyennes et petites, en
fonction de leurs ressources et budgets soit réaliste et durable. Les données de l’étude (portant sur
les budgets des cinq dernières années) montrent que d’une année à l’autre, une association peut
être classée dans trois catégories différentes.
La majorité des associations se caractérise par une faible capacité d’autofinancement. Les
ressources des associations varient en fonction du domaine d’activité, de la taille, du public visé, du
contexte et de l’environnement local. L’ancienneté et la notoriété des associations interviennent par
ailleurs, en tant que facteurs « subjectifs » d’attribution des ressources publiques.
Les ressources financières du secteur associatif sont multiples, à la tête des financeurs se place
l’Etat avec ses multiples ramifications, puis viennent l’ensemble des secteurs productifs, les
bienfaiteurs privés et autres bailleurs de fonds. Les associations grâce aux cotisations des adhérents
et certaines ressources générées par des prestations de services participent aussi à leur
autofinancement.
L’irrégularité des ressources de près de la moitié des associations actives dans le domaine du
développement fait que la majorité d’entre elles juge leur situation financière inconfortable. Le
recours quasi exclusif de certaines associations au financement public constitue une dépendance
préjudiciable à l’autonomie d’action et à la réalisation de leurs projets dans les délais et suivant le
mode choisi.
Cet inconfort budgétaire a des conséquences négatives sur le travail des associatifs, qui gèrent au
quotidien et confrontent continuellement des problèmes de trésorerie, et la dépendance quasi
exclusive vis-à-vis du financement public délimite leur pérennité.
La fragilité budgétaire des associations démotive et affaiblit par ailleurs leur rendement et
réactivité aux attentes de l’environnement. Plusieurs associations disparaissent avec la disparition
des subventions et des contributions publiques ou privés au financement de leurs projets.
31
Les résultats de l’enquête tout en renforçant l’importance de la culture partagée par le
mouvement associatif, révèle le paradoxe de la difficulté à unifier le mouvement. Les anciennes
associations se réclament d’une histoire militante chargée de sacrifices … les politisées voient dans
les non politisées des œuvres de l’Etat, … les centrales qui désirent se rallier les petites locales … etc.
Les différentes générations des associatifs ne se partagent pas nécessairement les mêmes symboles
et objectifs.
La récente évolution du mouvement et la croissance importante du nombre d’associations,
nécessite un retour sur les idéaux historiques fondateurs du mouvement associatif « national » à la
lumière des apports culturels et des idéaux des nouveaux associatifs. La difficulté d’un tel brassage
provient du rejet de l’unifiant unique de l’imaginaire collectif. La liberté de s’associer est aussi cette
liberté du choix de celui avec qui s’associer au niveau des individualités aussi bien qu’au niveau des
groupes constitués, les associations.
La logique qui voudrait pour le mouvement associatif un cadre unificateur sous une forme
particulière ou une autre, se confronte à une dure et amère réalité. Il faut d’abord construire la
connaissance, créer la conscience et en expliquer les aboutissements avant de fonder une attitude
commune unifiant le champ associatif.
Un tiers des associations seulement connaissent l’existence de réseaux associatifs et une
association sur cinq seulement déclare appartenir à un réseau d’associations de développement au
niveau national. Autrement dit, deux tiers des associations ne connaissent l’existence d’aucun
réseau associatif et par conséquent 80 % ne font partie d’aucun réseau associatif.
Ce résultat est d’autant plus surprenant que les pratiques d’échanges et d’entraide entre
associations concernent la moitié des associations. En effet, en pratique et sans appartenir à des
réseaux associatifs communs, plus que la moitié des associations ont déjà réalisé des activités en
commun avec d’autres associations au niveau national, et un quart des échanges extérieurs au
niveau international.
Dans la pratique, les réseaux qui existent viennent à la suite logique d’une volonté de construire
en commun, de travailler en commun et de mettre ensemble des moyens communs pour réaliser un
projet. La production de réseau n’est possible qu’autour d’un projet associatif commun entre
plusieurs associations. L’idée d’un réseau sans fondement de projet est antithétique avec l’esprit
associatif.
31
M’Barek ZAKI, Les associations nationales d’étudiants de jeunesse et de sport de la période colonialiste (1912-1956), in La
société civile au Maroc, Edition SMER, Rabat, 1992, pp. 103-126
32
caritatives et des œuvres de bienfaisance en faveur des victimes de la colonisation32 et des
transformations économiques, sociales et spatiales conséquentes.
Après l’indépendance, les associations pour la plupart encore rattachées aux instances politiques
œuvraient comme leviers de modernisation du champ social et politique. Elles étaient impulsées au
niveau central par des instances politiques, des élites intellectuelles et les professionnels du travail
associatif. Les associatifs issues de cette mouvance ont constitué dans les rangs de l’opposition une
force de mobilisation et de recrutement … jusqu’à la veille de l’alternance politique au milieu des
années quatre-vingt-dix.
De nouvelles problématiques portées par les associatifs ont vu le jour durant le Programme
d’Ajustement Structurel à partir du début des années 80. On relève notamment l’intérêt porté à la
condition de la femme qui s’explique par « le niveau de prise de conscience des femmes de leurs
statuts et de leurs rôles dans la société et la nécessité de découvrir une autre forme de sociabilité et
créer un champ nouveau où elles peuvent s’exprimer, formuler leurs revendications et agir »33. A
côté des problématiques et des thématiques comme l’environnement, les jeunes, la petite fille, le
sida, le diabète, etc. pointent comme préoccupations majeures chez bon nombre de citoyens
activant un intérêt pragmatique et un lobbying pour plaider en faveur des différentes catégories
socialement marginalisées ou touchées par des fléaux. Bon nombre de militants associatifs, issus de
partis politiques de l’opposition ont investis le champ associatif au nom des droits de l’homme et ont
pesé ainsi sur l’extension des droits des citoyens aux champs de la santé, du travail, de l’habitat, …
voire à la lutte contre la corruption …
Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix l’évolution du nombre d’associatifs a connu une
croissance assez importante. Les associatifs grâce à l’ouverture créée par l’alternance politique, ont
pour certains porté les préoccupations et demandes sociales non prises en compte par les structures
de l’Etat. En quelque sorte on assiste à la démultiplication sur le terrain, au niveau des communes et
des localités, d’associatifs ambitionnant la réponse aux attentes des populations en matière de
développement, espérant une contribution sans réserve des anciens partis de l’opposition entrés
dans le gouvernement.
Les nouveaux profils présentent d’autres caractéristiques et des motivations assez pragmatiques
et utilitaristes, loin des problématiques politiques, préoccupés qu’ils sont par des projets empiriques,
innovateurs dans la démarche, pour palier aux conditions de pauvreté structurelle et chronique que
vivent des populations des zones rurales inaccessibles et de certains quartiers ou ghettos urbains. La
majorité des associatifs accède directement à l’action associative sans appartenance préalable
aucune à une entité politique ou associative locales soit-elles ou centrales.
Actuellement, dans le champ associatif s’activent des acteurs aux motivations hétéroclites.
Les militants ayant une appartenance politique et / ou syndicales représentent près du quart ; ils
s’engagent dans l’action associative pour défendre une cause et / ou une idéologie. Ils reconnaissent
franchement la relation entre leur activité associative et l’appartenance à une entité politique et ou
syndicale. Ils concilient deux dimensions le politique et l’associatif.
Sans appartenance politique affichée, ou en s’affranchissant de la tutelle politique ou syndicale
directe, certains acteurs s’investissent avec pragmatisme pour des causes sociales et humanitaires.
Ces nouveaux militants associatifs mettent en œuvre des projets concrets, pour la défense des droits
de l’homme, la lutte anti-corruption, en faveur de la santé, de l’éducation, de la femme, des enfants,
etc. La part de ces associatifs actifs principalement au niveau national et / ou organisés en
représentations préfectorales ou provinciales reste assez limitée …
32
Abdelkader EL BENNA, Les partis politiques au Maroc, in La société civile au Maroc, Edition SMER, Rabat, 1992, pp. 127-
170
33
Aicha BELARBI, Mouvements de femmes au Maroc, in La société civile au Maroc, Edition SMER, Rabat, 1992, pp. 185-196
33
Le principal profil d’associatif, actuellement actif sur le terrain, est constitué d’acteurs
développant des projets strictement locaux, concret, répondant aux besoins sociaux et économiques
quotidiens et immédiats de la population : AGR, infrastructures de base, alphabétisation, etc. Ils
appartiennent en majorité à l’assise sociale dans laquelle ils s’investissent dans des projets locaux
utiles à eux-mêmes et à la communauté, circonscrits dans le temps et l’espace ; et entament la
conquête du champ politique à travers la participation aux élections.
Un dernier profil, d’associatif non négligeable en qualité, bien que réduit en nombre, renvoi aux
acteurs appartenant aux catégories sociales aisées à la recherche d’une distinction sociale.
Pratiquement 2 % des associatifs enquêtés, qui animent toutes et tous des associations d’envergure
nationale, préfectorale ou provinciale mettent leurs compétences et leurs réseaux au profit des
catégories de population précaires ou marginalisées : le cancer, les personnes aux besoins
spécifiques, les enfants en situation de rue, les femmes victimes de violences, le sida, etc.
34
Diagnostic des ONGs œuvrant dans le domaine de l’environnement et du développement au Maroc, PNUD, 1999 et
Etudes sur le bénévolat et le volontariat au Maroc, PNUD, 2005.
34
%) et les sans instruction (5%). Cette différence dans le niveau d’instruction introduit une
dissemblance dans la vision des choses et la pratique associative.
Enfin, le champ associatif se révèle être le milieu d’expression et de représentation quasi parfaite
des classes sociales marocaines. Cette donnée résultant de l’enquête concorde avec la distribution
en classes sociales telle qu’arrêté par le HCP en 2009. Cette représentativité, ne manque pas de voir
se reporter dans le champ associatif les préoccupations spécifiques de classes, voire être une
traduction des antagonismes sociaux entre classes sociales. Par conséquent, le mouvement
associatif, en son sein n’échappe pas aux conflits sociaux et à la lutte entre classes sociales.
La différence d’âge et de niveau d’instruction reflète une différence d’expérience, de vison du
monde et de préoccupations …. Les rapports générationnels à l’activité associative s’avèrent alors
différents. Chaque groupe générationnel se différencie par des comportements associatifs
présentant des variantes selon le sexe et le milieu de résidence. L’arrivée des nouveaux associatifs,
(utilitaristes), déstabilise le système associatif militant et partisan des années soixante-dix et quatre-
vingts.
Il parait alors évident que les nouveaux profils associatifs, s’ajustent à la demande sociale
évoluant en rapport avec différents phénomènes concomitants : ouverture du système politique à la
création de nouveaux partis, alternance, décentralisation, nouveau règne, adoption de nouvelles
politiques sociales, financement de projets, convention de partenariat avec l’Etat et INDH.
35
Se référer au point relatif au paradoxe du groupement d’associations et du réseautage
36
Quelle contribution associative à la réduction du déficit de la démocratie locale ; Table ronde 2002 ; Freidrich Ebert
Stiftung – Espace Associatif / 2003
35
10. Connaissance de l’environnement et projet associatif
Les associations montrent par conséquent des faiblesses à la fois dans la connaissance des
politiques et stratégies de développement et en relation avec le périmètre de leur intervention. D’où
l’engouement pour les domaines d’activité transversaux et les domaines identifiés par les
départements publics comme accusant un déficit de développement important.
Dans un environnement en continuel changement les associations sont appelées à modeler
régulièrement leurs orientations stratégiques et à adapter leurs approches. L’étude dévoile que
quatre associations sur dix maîtrisent mal les programmes et stratégies nationales et locales de
développement. De même qu’une association sur deux ne dispose pas d’une connaissance suffisante
de son environnement d’action. Par ailleurs, dans leur majorité, les associations construisent leurs
connaissances de l’environnement de manière informelle (peu scientifique).
Il faut reconnaitre, que devant l’ampleur de la demande sociale encore non satisfaite, les
principales orientations des plans stratégiques prospectifs des associations ciblent pour la moitié des
associations, une continuité des activités déjà réalisées. Elles reconduisent automatiquement les
activités inscrites dans le projet associatif initial.
36
E. Partenariat
13. Décalage entre les attentes des partenaires et les capacités des associations
Les établissements publics, ainsi que certains bailleurs de fonds formulent des exigences
importantes et demandent aux associations un effort d’investissement et de compétence très élevés.
En vue d’accéder au rang de partenaire les associations doivent répondre d’une suffisance de
ressources humaines compétentes, connaître profondément l’environnement local, disposer de la
confiance et de l’adhésion de la population, justifier d’une parfaite expérience, respecter « les
normes de qualité » et du professionnalisme dans la réalisation de projets de développement, … et
disposer d’un minimum de ressources matérielles. Les exigences vis-à-vis des associations sont quasi
similaires aux critères exigibles des entreprises.
Certes, il se trouve des associations capables de relever le défi. Mais dans l’ensemble, il existe un
décalage entre la demande publique de participation civique et les compétences humaines et les
capacités matérielles de la majorité des associations. Plus particulièrement, les associations de
création récente manquent aussi d’expérience en matière de gestion de projets et de communication
avec leur environnement.
37
Un partenaire enquêté sur deux témoigne de l’absence d’associations partenaires de qualité. Ils
recherchent explicitement des exécutants, des sous-traitants, et des substituts pour les impliquer
dans leurs plans sectoriels respectifs. La majorité des partenaires reconnaissent avoir déjà constaté
des faiblesses lors de leur expérience de partenariat avec les associations. Les défaillances principales
ont trait à (aux) : 1) la faible expérience de terrain, 2) la faible implication des associations dans le
travail ; 3) l’importance des besoins en ressources humaines et financières ; 4) dysfonctionnements
organisationnels et de gestion ; 5) l’inadéquation des projets avec les attentes de la population.
38
F. Le mouvement associatif : forces et faiblesses
Le tableau suivant reprend les principaux points forts et les faiblesses du mouvement associatif à
la lumière du diagnostic réalisé.
Les points forts Les points faibles
39
Les domaines transversaux
constituent une préoccupation chez
la majorité des associations
Le bilan des activités des
associations témoigne d’une très
importante vitalité au cours des
trois dernières années.
Les associations ont réalisé en
moyenne deux action chacune au
La moitié des activités ont été
cours des trois dernières années.
réalisées avec moins de 10 000,00
Le domaine de l’éducation-
Activités DH.
formation totalise la moitié des
Certaines associations priorisent la
actions réalisées.
commande de l’Etat.
Les actions ont opéré une
couverture importante des
populations locales pauvres
(vulnérables et marginalisées), de
l’enfant et de la petite fille, des
jeunes et de la femme.
1/3 des associations ne possèdent
de schémas organisationnels
(organigramme).
Les schémas organisationnels
souvent élaborés en interne ou pris
Schémas chez d’autres associations.
(2/3) formalisent leur organisation à
1/3 des associations juge les
d’organisation l’aide d’un organigramme.
schémas organisationnels et le
règlement intérieur inadaptés.
Non communication des outils
organisationnels existants au sein
des associations à l’ensemble de
membres.
Un turn-over faible au niveau des
Dans la majorité des associations la
instances hiérarchiques.
gestion est totalement
86 % des associations ne limitent
Instances désintéressée.
pas le nombre de mandats dans le
La reconduction des membres au
hiérarchiques même poste de responsabilité.
sein du bureau associatif favorise la
Pratique de la cooptation dans la
continuité … et la pérennisation du
redistribution des postes entre les
projet.
membres de bureau.
La majorité des associations dispose
d’un règlement intérieur approuvé 20 % la fréquence de réunions des
par AG. instances de décision (AG) sont
Règles et Les décisions relèvent de la déficientes.
compétence du président et de ses La convocation aux réunions (AG et
procédures de
délégataires. bureau) n’est pas réglementaire.
décision
Les décisions au sein des AG, sont Les actes des réunions ne sont pas
prises à l’unanimité dans la moitié circonscrits et diffusés aux
des associations. membres de l’association.
80 % tiennent au moins une AG / an.
40
Management Déficiences relatives à
administratif : l’encadrement et la gestion.
Ressources Instabilité et turnover rapide des
humaines salariés.
Il existe des problèmes de fluidité de
communication interne entre le
Management Les grandes associations disposent bureau et les autres membres.
d’une assez grande expérience en La circulation de l’information
administratif :
matière de communication interne empreinte le plus souvent des
Communication et externe. canaux informels.
difficultés de communication avec la
population.
La tenue de la comptabilité dans
certaines associations est
défaillante.
Penser que l’appartenance au
secteur associatif les exempts de
Management Les associations consacrent la plus toute comptabilité et prémunis
administratif : grande partie de leur budget au contre tout contrôle fiscale.
profit des bénéficiaires. Méconnaissance de la
Finances et
(2/3) des associations tiennent réglementation et des procédures
comptabilité régulièrement une comptabilité. comptables applicables au secteur
associatif.
Les textes de lois et de
réglementations fiscales applicables
aux associations très difficiles
d'accès et incompréhensibles.
(3/4) ont intégré la phase diagnostic Manque de visibilité (diagnostic)
des attentes et des besoins comme pour le management des projets
étape incontournable du montage opérationnels.
de projet. Improvisation la programmation et
Management de Les objectifs et les priorités de la la réalisation des activités des
moitié des associations ont évolué associations.
projet
dans le temps au regard des La moitié des associations
nouveaux problèmes de connaissent des difficultés à changer
développement, des attentes et des de « cap » de projet et d’objectifs.
souhaits exprimés par ses membres La majorité des associations
ou par la population. naviguent sans baromètre, donc
avec une visibilité très réduite.
Une distribution inégale des
associatifs selon les régions.
L’accès difficile pour de nouveaux
Intégration du arrivants.
L’intégration du mouvement se fait
mouvement
surtout par la création de nouvelles
associatif associations.
La fidélité reste le principal critère
de recrutement des nouveaux
membres et de salariés.
41
L’engagement associatif est
important dans les sphères
instruites et parmi les universitaires.
Le mouvement associatif reflète une
représentativité quasi parfaite de la
distribution des classes sociales.
Les trois quarts des associatifs Les jeunes n’arrivent pas à percer en
Profil responsables au sein des bureaux nombre au sein du secteur
des associations ont moins de 45 associatif.
ans.
La présence féminine est importante
au sein de l’encadrement des
associations. Un tiers des bénévoles
au sein des associations sont des
femmes.
Les motivations actuelles se
déclinent comme suit :
opportunité de participation à
l’effort de construction du
Maroc,
occasion d’exercer ses
L’adhésion au secteur associatif
Motivations compétences et d’exprimer ses
ouvre des perspectives d’emploi.
attentes et prétentions sociales
conjonction d’intérêts motivés
rationnellement en finalité.
choix de société et engagement
volontaire pour des actions de
solidarité.
Les associatifs appartiennent à de
Pratiques et nombreuses associations à la fois.
comportements Les associatifs pratiquent un
des acteurs changement d’associations
fréquent.
Plus de la moitié des associatifs
Degré comptent une ancienneté de 7 ans
et plus.
d’implication
Les associatifs dépensent en
des acteurs
moyenne 7 jours par mois dans le
travail associatif.
1/3 des associatifs reconnaissent
Participation des relations étroites entre leur
civique et association et des organisations
politiques ou syndicales. Certaines
politique des
associations sont sous le contrôle
acteurs des instances politiques ou
syndicales.
absence d’un code spécifique des
Législation et associations et des libertés
Les priorités de l’Etat penchent vers
publiques mis à jour et d’une
réglementation l’organisation de la société civile.
réglementation affinée des droits et
devoirs des associations
42
Les associations (40%) manquent de
connaissances relatives aux
Les associations sont plus
stratégies locales de
indépendantes dans leurs prises de
développement.
décisions vis-à-vis des organisations
Les associations communiquent peu
sociales traditionnelles et des
et mal vers l’extérieur.
structures de l’Etat.
1/3 des associations soumettent
La majorité des associations se
leurs décisions aux représentants de
Rapports avec positionne comme interlocuteur de
l’Etat.
leurs partenaires publics et privés.
les Dépendance vis-à-vis des
Les associatifs sont au centre de
institutionnels partenaires qui financent le projet.
l’animation du champ démocratique
Faible participation à la gestion de la
et de la participation aux échéances
chose publique locale.
électorales.
Difficile adaptation à
1/3 des associations concertent
l’environnement local.
leurs décisions avec les
Assimilation des associations à des
organisations sociales
prestataires de services.
traditionnelles.
Sentiment de concurrence naissant
chez les associations.
De manière informelle, plus que la
moitié des associations ont déjà
réalisé des activités en commun
La mise en réseau est très peu
avec d’autres associations.
développée
Réseautage Le regroupement entre associations
Faible implication des associations
est majoritairement souhaité.
dans les réseaux associatifs.
Un cinquième des associations
appartiennent à un réseau
associatif.
La majorité des associations (3/4)
Implication de la déclare impliquer la population cible
Méfiance de la population
population dès l’étape de la définition des
attentes et l’expression des besoins.
L’Etat est partenaire dans difficultés des associations à
pratiquement deux tiers des actions satisfaire les exigences techniques
menées par les associations. et humaines pour satisfaire les
Le recrutement de partenaires cahiers des charges de partenaires.
associatifs se fait sur la base de Les partenariats sont de très courte
projets associatifs et d’appels durée.
d’offres. Les actions de partenariat de portée
L’administration externalise nationale sont très rares.
certaines taches au profit des Les partenariats ne couvrent pas
Partenariat associations. tous les domaines.
Le contrat formalise la majorité des L’impact du partenariat sur
accords de partenariat l’identité, les prérogatives et
Le lancement de l’INDH a eu un l’autonomie des associations est
impact important sur la conclusion souvent appréhendé.
de partenariat avec les Certains partenaires s’attendent à
départements publics. un retour de notoriété grâce à la
Les associations prennent l’initiative coopération avec le mouvement
et sont à la base des demandes de associatif.
partenariat. Les associations manquent de
43
L’organisation associative présente connaissances (droits et
des qualités de souplesse, obligations), d’expérience et de
d’adaptabilité et de proximité. stratégie de partenariat.
La majorité des partenaires Manque d’un cadre réglementaire
recherche la mise en place en unifié du partenariat.
commun de projets préparés en
commun avec les associations.
Les partenaires des associations
sont principalement motivés par
des projets originaux des
associations.
44
Troisième Partie : Recommandations
L’évolution et la mutation que connait le secteur associatif induisent une multitude de
comportements et de pratiques d’acteurs. L’enjeu du développement participatif repose sur la
contribution de la société civile à travers des associations qualifiées, compétentes et efficaces. Les
différentes faiblesses constatées lors du diagnostic doivent être redressées pour revigorer et
promouvoir l’activité associative.
Les principales recommandations de l’étude concernent des aspects stratégiques comme la
connaissance du secteur associatif, le cadre juridique, les relations Etat / associations, l’organisation
du secteur associatif ; et d’autres aspects organisationnels et fonctionnels relatifs à la gestion des
ressources humaines, des ressources financières et à la qualification des associations.
1. Mener une étude portant sur le recensement des associations de développement vivantes et
actives ; il s’agirait dans un premier temps de produire un document officiel des associations,
ministère par ministère, ayant reçu, au cours des deux ou trois dernières années précédentes, une
subvention ou un financement à quelque titre que ce soit.
3. Créer un registre national des associations (annuaire thématique, annuaire spatiale, annuaire des
fédérations, etc. ), géré avec la participation des associations, sur la base du volontariat, pour suivre
l’évolution du nombre des associations en temps réel (portant des données administratives, sociales,
économiques et financières : raison sociale, objet, activités, données sociales, économiques et
financières).
4. Créer un débat pour la réforme et les amendements du Dahir de 1958, et impliquer les
parlementaires et les représentants dans la réflexion autour d’un nouveau statut des associations
45
associations qui œuvrent au nom d’une conception particulière de l’intérêt général dans les
domaines sectoriels nécessitant des compétences spécifiques et une qualité de service pour
l’assistance aux plus démunis (femmes victimes de violences, enfants, personnes âgées, orphelins,
handicapés, etc.).
L’étude a montré la singularité des associations de développement et leur utilité sociale. La création
d’un statut d’utilité sociale permet de distinguer ces associations des autres associations actives dans
d’autres champs politiques, professionnels, sportifs, etc. À l’intérieur du statut d’utilité sociale, on
préconise la création d’un système de labellisation, d’habilitation et d’agrément. Il s’agit pour des
domaines ou champs d’activité spécifique de renforcer la vigilance et de contrôler l’intervention des
associations basée sur des critères de compétences, de professionnalismes, de rectitude,
d’expérience, etc. Les champs sensibles sont en relation avec les enfants, les femmes victimes de
violences, les personnes aux besoins spécifiques, les personnes âgées, la gestion de établissements
recevant un public en situation de précarité ou de marginalité, etc.
6. Clarifier le régime fiscal des associations de développement (Plan comptable des associations) et
conseiller les associations en matière comptable et fiscale.
L’Etat à travers ses différentes institutions entretien des relations de plusieurs types avec les
associations. Certaines associations lient leur légitimité à l’importance de la reconnaissance publique.
Elles n’ont pas toutes la même relation ni la même importance aux yeux des différents départements
et institutions de l’Etat. La plupart des départements publics affichent des intentions de mise en
cohérence avec les initiatives présentées par les associations. Il est difficile d’opérationnaliser ces
intentions dans les faits. En l’absence de directives plus précises sur les moyens de travailler sur cette
cohérence entre les différents départements, les associations œuvrent avec des objectifs et
méthodes qu’elles se fixent elles-mêmes en dehors des objectifs poursuivis par l’Etat. Il est
nécessaire d’articuler entre les objectifs des départements publics pour animer un dispositif de
partenaires associatifs cohérent. La nécessité d’un cadrage global de l’action de l’Etat sert la
cohérence de la réponse au développement. Dans ce sens, quatre recommandations
7. Rendre cohérente l’action de l’Etat vis-à-vis des associations, il s’agit de décliner les différentes
stratégies sectorielles en une stratégie globale de l’Etat définissant ses besoins et ses attentes.
8. Clarifier les règles de partenariat, il s’agit pour toutes les administrations d’Etat d’utiliser les
mêmes règles et critères de sélections des partenaires associatifs. Un document unique (informatisé)
de demande de partenariat et de subvention, par association devrait voir le jour pour simplifier les
procédures et rendre l’accès au partenariat compréhensible aux petites associations locales. Il
permettrait par ailleurs de recouper les bénéficiaires et d’éviter les abus de subventions.
46
9. Renforcer la transparence des subventions publiques aux associations et favoriser la mutualisation
des fonds publics à travers l’une des méthodes suivantes : 1) la centralisation des données
comptables identifiant les subventions accordées par l’Etat au profit d’une association ou 2)
l’unification du circuit de traitement des demandes de subvention.
10. Créer un Conseil National de l’Action Associative (instance indépendante et impartiale) à court
terme et instituer dans ce cadre des rencontres régulières Etat-Associations. Le MDSFS a initié des
concertations avec les associatifs dans ce sens. Il est d’une importance capitale aujourd’hui, vu les
changements et les transformations survenues en relation avec la dynamique associative et les
nouvelles problématiques juridiques, éthiques et déontologiques, ainsi que le versement de
certaines associations dans l’économique, de créer un Conseil afin de veiller aux fondements et
symboles associatifs et organiser des échanges entre l’ensemble des acteurs concernés.
12. Œuvrer par projets fédérateurs à la mise en place de pôles associatifs et favoriser une approche
territoriale de proximité pour les groupements associatifs.
E. Organisation et fonctionnement
L’étude a mis en exergue la spécificité de la logique de fonctionnement des associations. Sans vouloir
imposer une démarche empruntée aux logiques de fonctionnement administratif ou de la production
économique, il s’agit de délimiter les bases d’une gouvernance associative saine et efficace. Sur ce
volet précis, les associations ont exprimé un besoin d’accompagnement.
15. Mettre en place une stratégie globale d’accompagnement des associations de développement. Le
MDSFS et l’ADS ont engagé le programme Takwia relatif au renforcement des capacités de la société
civile et l’appui aux initiatives des communes. L’accompagnement des associations dans un cadre
plus large préconisé par cette recommandation vise l’interrogation sur les modalités par lesquelles
les besoins et demandes des associations rencontrent une offre de compétences adaptées pour y
répondre, assurer le suivi des structures associatives dans le temps, dans le but de développer et de
renforcer leurs projets. L’accompagnement pour les associations est un processus global impliquant
l’intervention d’un ensemble d’acteurs (associatifs, experts, consultants, administratifs, collectivités
locales, etc.) apportant des compétences en réponse aux besoins des associations permettant le
développement de leurs projets.
16. Mobiliser l’ensemble des acteurs associatifs et des départements d’Etat autour de l’urgence et de
l’importance de l’accompagnement des associations et créer un dispositif décentralisé de soutien et
d’accompagnement des associations.
47
17. Améliorer les compétences associatives : connaissances, gestion de projet, management,
communication, promotion du développement, etc.
F. Ressources humaines
Les associations détiennent chacune un ou plusieurs membres de personnel, des responsables, des
adhérents, des volontaires et des salariés, certains rémunérés et d’autres bénévoles, accomplissant,
selon leurs compétences, des tâches spécifiques au sein de leurs associations … il est nécessaire de
définir avec précision les devoirs et obligations incombant à chaque acteur associatif.
18. Etablir les droits et obligations des associatifs et la responsabilité des dirigeants d’associations. En
effet, l’étude a démontré la confusion entre le bénévolat et le volontariat, elle a aussi révélé
certaines imperfections dans la gestion et la gouvernance de certaines associations. Il est primordiale
dans l’état de dynamique actuelle qui voit l’arrivée de nombreux acteurs sans attaches politiques ou
expérience militante au mouvement associatif de préciser, dans un texte réglementaire, les droits
des associatifs, leurs obligations et responsabilités.
19. Clarifier et réglementer le statut des bénévoles. Au Maroc le bénévolat et le volontariat sont
généralement confondus du fait de l’absence de législation ou de définition strict et claire en la
matière ; la récente dynamique associative, ne s’accompagne pas d’une réelle reconnaissance et
valorisation du bénévolat. Des associations ont récemment produit des chartes de volontaire. Le
bénévolat génère une contribution au développement économique et social, c’est un facteur de
cohésion sociale, de production de citoyenneté et de d’ancrage de pratiques démocratiques.
L’ensemble de cet apport ne peut être quantifié. Il devient urgent de définir le bénévolat et le
volontariat et de produire une charte déontologique et un texte réglementaire valorisant l’apport
des associatifs et clarifiant leur statut, charges et responsabilités.
20. Encourager l’emploi salarié associatif (avantages IGR, subventions de formation, accès aux
financements sociaux, etc.) et envisager une stratégie d’intégration des emplois-jeunes (mois de 25
ans) dans les associations. Cette action doit s’accompagner d’un statut de tous les professionnels au
sein des associations, et plus particulièrement par la mise en place du statut professionnel des
animateurs et agents de développement.
G. Comptabilité et finances
Les ressources financières des associations peuvent se montrer multiples en fonction de son secteur
d’activité, de son ancienneté, sa taille (nombres d’acteurs, couverture géographique, …) du domaine
d’activité (transversal / sectoriel) du public visé ou encore du contexte local. Inscrites dans les postes
« recettes », dans la majorité des associations, les ressources financières se limitent à la perception
de subventions et des cotisations. Afin de mieux asseoir ses activités et limiter la dépendance
financière des vis-à-vis des organismes publics l’association doit être capable de diversifier ses
financements. Les associations doivent par ailleurs combler les lacunes constatées par l’étude en
relation avec la gestion financière et compactable.
21. Renforcer la transparence des finances des associations et instaurer une vigilance quant aux
finances des associations. Il s’agit d’instituer et rendre le contrôle des comptes et de la régularité
comptable des associations effectif.
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22. Promouvoir le développement du mécénat et renforcer la participation du secteur privé au
financement des associations (encouragements, exonérations, relèvement du plafond déductible,
etc.)
23. Créer un « fond d’avance » aux associations pour encourager l’émergence d’associations
répondant aux actions d’urgence sociale et permettre aux associations de disposer de financements
au démarrage ou pour la continuité d’un projet en cours … cette recommandation fait suite aux
difficultés que connaissent la majorité des associations au démarrage. Il est évident que les bonnes
volontés de quelques associatifs ne suffisent point à les rendre utile socialement, d’un autre côté les
associations ne jouissent pas d’une grande considération auprès du système bancaire, encore moins
lorsqu’elles sont inconnues et pauvres ; au terme de ce travail cette recommandation entend
traduire une demande pressante de financement exprimé par de nombreuses associations.
24. Créer des pépinières d’associations décentralisées et de proximité. L’idée d’une pépinière
d’association répond au niveau territorial au blocage relatif au manque de locaux associatifs. Cette
initiative peut enclencher le processus de création d’associations dans des territoires qui connaissent
peu cette activité. Ce sont des locaux mit pour une période déterminée à la disposition d’associations
naissantes. La pépinière peut mutualiser certaines prestations (téléphones, fax, secrétariat, etc.). Elle
peut aussi disposer d’une structure de conseil et d’accompagnement des associations.
25. Mettre à la disposition des associations partenaires des locaux ; faciliter la mise à disposition de
locaux associatifs (écoles, dispensaires, etc.) ; prendre en charge la valeur locative durant le
démarrage des associations.
26. Offrir un Kit équipement (bureautique, NTIC, fongible) pour aider des associations à la création.
27. Cibler les territoires à faible présence associative pour approfondir la réflexion et comprendre de
déficit d’inscription associative. Mettre en œuvre des stratégies adaptées pour encourager et
favoriser la création d’association.
28. Les départements concernés par les thématiques peu développées par les associations (santé,
environnement, habitat, etc.) sont appelés à mettre en œuvre des stratégies spécifiques pour
qualifier et encourager les associations à s’impliquer dans les secteurs en question.
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Destinataires et priorisation des recommandations
Recommandation Destinataire Priorisation
A. Améliorer la connaissance du secteur associatif
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11. Informer et communiquer autour des groupements et Associations Court terme
réseaux associatifs.
12. Œuvrer par projets fédérateurs à la mise en place de pôles Associations Moyen terme
associatifs et favoriser une approche territoriale de proximité
pour les groupements associatifs.
13. Créer un cadre représentatif pour les associations. Associations / Moyen terme
Etat
14. Développer une éthique du travail associatif. Associations Court terme
E. Organisation et fonctionnement
15. Mettre en place une stratégie globale d’accompagnement Etat / Court terme
des associations de développement (horizon 2012) associations
16. Mobiliser l’ensemble des acteurs associatifs et des Etat / Court terme
départements d’Etat autour de l’urgence et de l’importance associations
de l’accompagnement des associations et créer un dispositif
décentralisé de soutien et d’accompagnement des
associations
17. Améliorer les compétences associatives : connaissances, Etat / Court terme
gestion de projet, management, communication, promotion associations
du développement, etc.
F. Ressources humaines
18. Etablir les droits et obligations des associatifs et la Etat Moyen terme
responsabilité des dirigeants d’associations
G. Comptabilité et finances
21. Renforcer la transparence des finances des associations et Etat Court terme
instaurer une vigilance quant aux finances des associations. Il
s’agit d’instituer et rendre le contrôle des comptes et de la
régularité comptable des associations effectif.
22. Promouvoir et développement du mécénat et renforcer la Etat Moyen terme
participation du secteur privé au financement des associations
(encouragements, exonérations, relèvement du plafond
déductible, etc.)
23. Créer un fonds d’avance aux associations pour encourager Etat / Court terme
l’émergence d’associations répondant aux actions d’urgence associations
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sociale et permettre aux associations de disposer de
financements au démarrage ou pour la continuité d’un projet
en cours …
H. Locaux et équipements des associations
25. Mettre à la disposition des associations partenaires des Etat Moyen terme
locaux ; faciliter la mise à disposition de locaux associatifs
(écoles, dispensaires, etc.) ; prendre en charge la valeur
locative durant le démarrage des associations.
26. Offrir un Kit équipement (bureautique, NTIC, fongible) Etat Court terme
pour aider des associations à la création.
28. Les départements concernés par les thématiques peu Etat Court terme
développées par les associations (santé, environnement,
habitat, etc.) sont appelés à mettre en œuvre des stratégies
spécifiques pour qualifier et encourager les associations à
s’impliquer dans les secteurs en question.
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