Assia Nouacer

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Kasdi Merbah Ouargla


Faculté des Lettres et des Langues
Département des Lettres et Langue Françaises

Mémoire
MASTER ACADEMIQUE
Domaine : Lettres et Langues étrangères.
Filière : Français
Spécialité : littérature et analyse de discours
Présenté par
Assia NOUACER

Titre :

Les personnages dans les contes


d’Amadou Koumba

Soutenu publiquement
le 10 / 06/2014

Directeur de mémoire :
me
M Sabrina NESROUCHE

Devant la jury :

M elle Halima BOUARI Président Université Kasdi Merbah Ouargla


M CARFAOUI Rachid Examinateur Université Kasdi Merbah Ouargla
me
M Sabrina NESROUCHE Rapporteur Université KasdiMerbah Ouargla

Année universitaire : 2013/2014


« Il nous a ouvert l'une des voies qui
mènent à l'Esprit négro-africain »

ROLIN COLIN

.
Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier Dieu le tout puissant et miséricordieux, qui ma donné la
force et la patience d’accomplir ce modeste travail.

Je tiens à remercier sincèrement madame NESROUCHE Sabrina pour sa disponibilité, et sa


compréhension et ces précieux conseils qui m’ont permis de mener à bien ce modeste travail.

J’adresse particulièrement un grand merci à monsieur DAHOU Foudil qui a accepté de


prendre de son temps et accepté de m’aider et m’orienter. Merci infiniment.

J’aimerais aussi remercier madame CHENINI Hadda pour ses précieuses aides.
e dédie ce mémoire à mes parents, mes sœurs : Fatiha, Zineb et khadija ainsi
que leurs enfants : Mariem, Soumia, Amer, Youcef et la petite Hafsa. Mon
frère Houcine et sa femme Sarah ; qui m’ont encouragé et soutenue.
A mes chères amies : Zohra ,B.K, Khadîdja.C, Fatna.O.M.G, Fouzia.M.O,
Hajira.H, Ilham.C, Hadjer,B Mariem.O.H, Asma.B, Waffa.A sans oublier
Fatiha.H.A, Rachida .S ,Zahia,Imaine ainsi que tous mes collegues de bloc
opératoire de l’EPH de Metlili.

Que Dieu me les préserve.


Table des matières

Introduction 06
Chapitre I La structure de la société négro-africaine………………… 12
I.1. Les éléments constituants de la société négro-africaine……… 13
I.2. La vie en groupe……………………………………………….. 14
I.3. Le griot………………………………………………………… 15
I.3.1. Un réservoir de la mémoire…………………………………………
15
I.3.2. Les types de griot……………………………………………………16
Chapitre II La littérature négro-africaine………………………………… 18
II.1. La littérature orale……………………………………………. 18
II.1.1. Ses formes…………………………………………………………….. 18
II.1.2. Ses fonctions…………………………………….………………… 19
II.2. La littérature écrite……………………………………………… 20
II.2.1. Son étendu en Amérique…………………………………………… 20
II.2.2. Son étendu en France……………………………………………….. 21
Chapitre III Le conte négro-africain………………………………………. 24
III.1. Le conte oral……………………………………………………. 25
III.1.1 Son public…………………………………………………………...... 26
III.1.2. Les conditions de son conteur……………………………………… 26
III.1.3. Sa structure …………………………...……………………………… 26
III.2. Le conte écrit…………………………………………………… 27
III.2.1. Le rôle de sa transcription ….……………………………………… 28
III.2.2. Sa spécificité du conte écrit………………………………………… 29
Chapitre IV Les personnages……………………………………………… 30
IV.1. Les personnages du conte……………………………………… 31
IV.2. Les type de personnages du conte négro-africain : 32
présentation et étude structurale ……………………….……
IV.2.1. les types de personnages…………………………………………… 36
IV.2.2. leurs fonctions ……………………………………………………… 39
IV.2.3. leurs noms…………………………………………………………… 41
IV.2.4. Leur sexe …………………………………………………………… 42
IV.2.5. Leurs tranches d’âge………………………………………………… 44
IV.2.6. Leur(s) lien(s) avec le héros …………..…………………………… 46
IV.2.7. Leur catégorie sociale……………………………………………… 47
Conclusion……………………………………………………………... 49
Bibliographie…………………………………………………………... 53
Annexe ………………………………………………………………… 57
Introduction
Introduction

La littérature orale est un patrimoine transmis d’une génération à une autre pour préserver la
spécificité de son peuple ; elle est le fruit d’une civilisation et le reflet d’une société. Cette
littérature regroupe à la fois les devinettes ou énigmes, les formules divinatoires, les maximes
et dictons, les louanges, les anthroponymes ainsi que les toponymes, et enfin les plus connus;
les proverbes, les fables et les contes.

En Afrique noire, le conte est transmis par les griots, les conteurs, les sages, les vieillards ou
bien les mères. Accompagnés ou non par une musique, ces petites histoires que les gens
aiment écouter sont une véritable œuvre d’art qui dépasse le simple loisir , vue qu’ils
contribuent à l’orientation et l’éducation des jeunes et portent un message ou une instruction
aux individus d’une tribu.

Depuis les années quarante, un nombre considérable d’écrivains négro africains se sont
penchés sur l’écriture des contes pour participer à la transmission et la fixation de leurs
culture surtout que celui-ci est considéré comme la forme model de la tradition orale et le
miroir de la société. Les écrivains de ces contes lui permettent de dépasser les frontières de
l’Afrique noire pour prouver au monde entier qu’ils possèdent une civilisation pas comme les
autres. Cette civilisation qui a été accusée de barbarie a démontré à l’univers qu’elle existait et
pouvait se manifester côte à côte avec les civilisations européennes parce qu’elle était
transcrite et présentée avec leurs langues.

Plusieurs recherches ont été effectuées lors de ces dernières années à l’étude du conte. Cet
intérêt est justifié par la quantité des ouvrages concernant ce sujet qui date d’après la seconde
moitié de XXI siècle. Ils sont le cœur de nombreuses problématiques dans divers domaines et
leurs études ont fait couler beaucoup d’encre, que ce soit en sociologie, en linguistique, en
psychologie, en histoire et même en géographie.

6
Introduction

En sociologie, on étudie les variables du même conte comme trace de la culture du peuple qui
la crée : le conte est chargé culturellement. Soazig Hernandez1 dans des études sur le conte et
le conteur fait une tentation de repli sur le passé et une volonté d’interroger le présent, entre
le recours à une tradition orale sans pour autant oublier les transcriptions littéraires. Cette
science s’intéresse à la personne du conteur qui raconte l’histoire, la crée et la transmis.

Dans le domaine de l’histoire, on cherche à trouver l’origine des contes. Pour George Jean2
par exemple, la plupart des contes sont d’origine incertaine, il est possible qu’ils se
développent et se diffusent grâce à la migration humaine, chose qui explique le registre de
langue employée. Anonyme, transmis oralement de génération en génération au long du
temps et suivant les cultures, c’est une "entreprise démesurée et vaine"3.ils nous transmettent
des conceptions du monde, des systèmes de représentation et des principes d’organisation
sociale.

Les géographes ont tenté de dénommer toute les versions d’un même conte dans toutes les
régions du monde. Par exemple, Kurt Rank4à réuni, en 1934, sept cent soixante-dix versions
du conte Les deux frères des frères Grimm. Les contes subissent des modifications par
rapport à la région du monde où ils ont été racontés, la pantoufle de verre de Cendrillon
devient ainsi une babouche dans les pays africains.

En psychologie, ils ont voulu découvrir pourquoi et comment les contes s’adressent-ils à
l’inconscient. Bruno Bettelheim 5 travaille sur ce sujet, il met en perspective différentes
versions des contes et montre quelles sont celles qui correspondent le mieux à la structure
psychologique de l’enfant. Pour lui l’enfant séduit par les héros des contes s’identifie avec
lui à travers toutes ses épreuves« l’esprit inculte de l’enfant qu’à celui plus perfectionné des

1
SOAZIG HERNANDEZ, docteure en sociologie ,enseignante et chercheuse au Centre de sociologie des
représentations et des pratiques culturelles de l'Université Pierre Mendes France ainsi qu'à l'Observatoire des
politiques culturelles à Grenoble (en 2006).
2
GEORGES JEAN, né en 1920 à Besançon et décédé le 19 décembre 2011 , est un poète et essayiste français
spécialisé dans le domaine de l'enfance .
3
JEAN GEORGES, Le pouvoir des contes, Casterman, page 52, 1981.
4
KURK RANK (né le 14 Avril 1908 à Blankenburgam Harz , est décédé le 6 Juin 1985 à Stadensen ) était un
ethnologue allemand, germaniste, et folkloriste. Il a contribué à introduire les dimensions psychologiques
fonctionnelles au folklore théorie des genres.
5
BRUNO BETTELHEIM , (28 août 1903 à Vienne - 13 mars 1990 à Silver Spring, Maryland) est
un pédagogue et psychologue américain d'origine autrichienne.

7
Introduction

adultes » 6 ; Les contrastes des personnages (bon, mauvais, laid, beau,…) permettent aux
enfants de murir, comprendre facilement leurs différences et s’adaptent avec leurs entourage.

En pédagogie, le conte a le rôle d’orientation et d’éducation pour les enfants, il résume à


l’éducateur beaucoup d’effort et d’explication ce qui explique le fait de lire ou faire lire aux
enfants des « contes ».

En linguistique, on note Vladimir Propp, le structuraliste russe qui a étudié la structure du


conte en détectant ces constituants universels. Intéressé par le problème de description de la
classification des contes dans son ouvrage la morphologie du conte7il élabore une analyse
structurale qui affirme que tous les contes ont les mêmes constituants et les personnages
possèdent des fonctions à remplir.

Cendrillon, Blanche neige, Baidro, Mkeidech,etc sont des personnages qui restent gravés dans
nos esprits plus que leurs histoires ; ils sont les acteurs qui font l’action dans les contes, donc
pour nous ce sont les éléments fondamentales avec leurs caractéristiques.

Nous avons toujours été attiré par les contes dans toutes les cultures, entre autres la littérature
négro africaine qui n’a cessé d’être un mystère pour nous, la raison pour laquelle, nous avons
choisi d’amalgamer entre les deux et essayer, à la fois, d’observer les personnages d’un
ensemble de contes négro africains.

Notre étude porte sur les écrits de Birago Diop, le précurseur de l’écriture des contes
africains, dont les contes d’Amadou Koumba8, son premier recueil.

Les contes d’Amadou Koumba sont des contes africains relativement brefs, souvent
animaliers, transcrit par un auteur de « la négritude » ,Birago diop. Ils font écho à celles qu’il
avait entendues dans son enfance d’un griot nommé Amadou Koumba ; publié pour la

6
BRUNO BETTELHEIM, Psychanalyse des contes de fées. Robert Laffont, 1976 , p 67 .
7
VLADIMIR PROPP, Morphologie du conte, Seuil, Paris, 1970.
8
BIRAGO DIOP, les contes d’Amadou Koumba, présence africaine, Paris,1961 .

8
Introduction

première fois en 1947; ces contes du Sénégal sont dans l’ensemble dix neuf contes qui
racontes des histoires divers d’animaux et humains qui se croisent des fois pour produire des
évènements amusants et éducatifs ; cette œuvre est considérée comme l’une des première
tentatives de la mise en écrit de la tradition orale africaine.

Ses contes ont ouvert un chemin qui fait la rencontre entre l’Afrique noire et l’Europe, car ils
tolèrent aux européens de découvrir la civilisation d’un continent plein de mastères pour eux
avec leur propre langue.

« Nous révèlent la fine fleur de l'art des griots de l'Afrique de l'Ouest, et Birago
Diop a su trouver avec bonheur l'expression française qui rend la succulence et
le soleil des paroles nègres. Il a rendu ses contes audibles au lecteur européen le
moins averti de l'âme noire, en lui ciselant toutes les finesses de l'émotion et de
la sensation africaine des êtres et des choses. [...] Il nous a ouvert l'une des voies
qui mènent à l'Esprit négro-africain. »9

Dés son apparition, les contes d’Amadou Koumba ont marqué un écart très important car
leur écrivain sénégalais voulais présenter sa participation de négritude en offrant au monde
une littérature orale du cœur de l’Afrique, écrite avec la langue du colonisateur mais en
gardant son identité et son originalité.il présentait la civilisation africaine avec une langue
européenne « rénove [...] en les traduisant en français, avec un art qui, respectueux du génie
de la langue française — cette « langue de gentillesse et d'honnêteté », conserve, en même
temps, toutes les vertus des langues négro-africaines. »10.

Le conte comme récit est toujours créé dans l’imaginaire d’un conteur qu’il soit à l’écrit ou
bien à l’orale, néanmoins il porte en même temps des traces de la réalité parce que sont
créateur ne peut se détacher de sa propre vie et de sa société ; mais si les contes sont le
miroir de leur société, dans quelle mesure les contes d’Amadou Koumba et leurs personnages
en sont-ils le reflet fictionnel ?

9
ROLAND COLIN, Les Contes noirs de l'Ouest africain. Témoins majeurs d'un humanisme, Présence
Africaine, p50, 1957, éd. poche 2005.
10
E. Massiga FAYE, « Aminata Sow Fall, un auteur précurseur et visionnaire » , le soleil,[en line], consulté le

05.03.2014, http://www.lesoleil.sn/index.

9
Introduction

Nous partons de l’hypothèse essentielle, selon laquelle, le conte constitue l’endroit idéal où se
manifeste la société africaine car ces petites histoires arrivent à décrire les communautés
d’où elles viennent. Cette recherche se penche sur les personnages qui constituent ces contes
dans le but de tenter de les étudier afin de les classifier selon des critères bien définis car ils
sont des éléments qui portent des significations et dénoncent un état de société.

A travers notre première lecture, Nous avons constaté que dans les dix neuf contes, des
animaux vivent côte à côte avec les êtres humains, y partagent le quotidien de leur vie, reste à
savoir lequel de ces personnages est le plus dominant et tenter à la fois de repérer le
maximum de caractéristiques de ces derniers. Dans cette étude nous tenterons de bien
déterminer ces personnages et observer ainsi leurs répartitions par rapport à leurs fonctions.

Si nous avons choisi de travailler sur les contes d'Amadou koumba, transcrits par : Birago
Diop, c'est parce que dans ces contes, on insiste, tout d'abord, à transcrire des dialogues dans
leurs langues africaines originaires (bambara, wolof …) malgré qu'ils soient écrits en
langues française. Les évènements de ces petites histoires donnent une image de la vie
quotidienne des africains : ce qu'ils mangent, ce que font les femmes et les hommes ainsi que
les enfants pendant leurs journées, les relations qu'ils entretiennent avec leurs animaux, etc.

Pour ce présent travail, nous adhérons à l’application d’une méthode descriptive et


analytique. Sa finalité est d’atteindre la lisibilité et la clarté du texte. Nous sommes alors
appelés à procéder à un travail de description et d’analyse des différents éléments
constituants le texte à étudier, ce qui va permettre d’inventorier, de classifier et de répertorier
ces éléments selon des critères bien définies.

Dans cette présente étude, nous subdiviserons notre travail en quatre sections : notre première
section intitulée « la structure de la société négro-africaine » dans laquelle, nous allons étudier
sa structure et le statut du griot. La deuxième section qui porte le titre de « la littérature
négro africaine » avec ces deux aspects oraux et écrits, sans oublier de parler de l’historique
de cette littérature pour expliquer les circonstances de la naissance d’un courant très important

10
Introduction

pour celle-ci, « la négritude ». Par la suite, nous allons expliquer dans la troisième section « le
conte négro-africain », les caractéristiques de ce conte sur ces deux plans oral et écrit. La
dernière section, quant-à elle, appelée « les personnages », nous allons étudier et analyser à la
fois les personnages des contes d’Amadou Koumba. Nous examinerons également les
personnages de chaque conte et les regrouperons sous un critère afin de les analyser pour en
chercher la caractéristique dominante dans l’ensemble des contes. Nous dresserons les
portraits : les types, les fonctions, le sexe, les noms, la tranche d’âge, le lien avec le héros et la
catégorie sociale. Enfin, nous tenterons d’expliquer les classifications entreprises sur les
contes pour pouvoir atteindre notre but.

11
CHAPITRE I

La société négro-africaine
I.la société négro-africaine

L’Afrique noire est connue comme étant le plus vieux des continents et le berceau de
l’humanité, elle contient une mosaïque de peuples ; de cet amalgame de races résulte un
mélange de cultures, coutumes, traditions, croyances, lois, stratégies…Ce qui explique que
l’on trouve une société à systèmes d’organisations multiples dus à l’histoire, aux milieux
naturels bariolés et aux différents systèmes de valeurs ; pourtant on trouve également les
traces de certains traits communs car, de manière générale, la société africaine noire se base
sur quatre unités essentielles renforcées de deux autres majeurs.

I.1. Les éléments constituants de la société négro-africaine


La famille est la cellule de base de son organisation : l’homme le plus vieux est le chef qui
gère ses biens et à lui seul revient les décisions concernant tousses membres. Mais quelque
soit leur lien de parenté, ceux de la même génération se considèrent comme frères et sœurs.

Le clan est la seconde unité d’importance ; elle se définit comme un ensemble plus au moins
étendu de personnes unis par des liens de sang, qui descendent du même ancêtre. Le
regroupement de plusieurs clans, constitue la tribu qui possède une langue commune ; on y
trouve un chef doté d’un pouvoir religieux.

L’ethnie couronne ces trois éléments constitutifs ; elle se compose d’un certain nombre
d’individus qu’une civilisation et une culture réunissent autour d’une langue commune ou un
autre système de valeurs établies.

Ce que l’on remarque dans la société négro-africaine, c’est qu’elle est dominée par des
règles ; la hiérarchie sociale repose sur deux critères : l’âge et le sexe, puisque les Vieux
dominent. De fait, l’homme y tient une place privilégiée par rapport à la femme.

Les deux unités majeures de cette société sont : le royaume et les sociétés secrètes. Le
royaume est un état centralisé, il peut être au centre de plusieurs ethnies, géré par un roi qui
détient le pouvoir politique et militaire mais étroitement surveillé par des conseillers et des
coutumes bien ancrées. Les sociétés secrètes sont pour rôle de faire respecter les coutumes et

~ 13 ~
I.la société négro-africaine

de susciter la crainte parmi la population ; c’est une organisation politico-religieuse dont les
membres sont inconnus et ne se manifestent que par le port de masques.
I.2. La vie en groupe

La société négro-africaine est essentiellement communautaire; c’est dans le groupe que


l’Homme noir trouve son équilibre car isolé il perd une partie de sa confiance en soi. Sa
communauté est soudée bien qu’elle soit hiérarchisée en trois couches : 1/les nobles, 2/les
hommes libres et 3/les esclaves. « Le groupe et l’individu ne sont pas deux réalités distinctes,
mais une seule et même réalité. L’individu se définit dans et par le groupe auquel il
appartient. »11

Dans la société négro-africaine les liens sociaux sont renforcés par le « don » car on donne et
on reçoit à toute occasion (mariage, funérailles…) ; l’homme le plus important est celui qui
donne et non celui qui possède.

Pour subvenir à ses besoins, notamment économiques, la communauté négro-africaine recourt


au « troc » bien qu’elle connaisse la monnaie sous forme de coquillages ou de pièces
métalliques. Les communautaires échangent le fruit de leurs productions contre ce qui leur
manque car ils vivent d’agriculture, d’élevage ou bien encore de chasse. Les terres à cultiver
appartiennent à une famille ou un clan, et doivent rester telles, même si elles sont cultivées
collectivement par brulis ou jachère ; la production est généreuse pour toute la population. La
chasse ramène le gibier ou les poissons.

La propriété peut être collective ou individuelle. Le bétail est un signe évident de richesse.

La religion dominante en Afrique noire est l’Islam, il a pénétré au Moyen-Âge grâce aux
commerçants et aux marabouts ambulants. Cette religion a été réinterprétée par l’Homme noir
par l’intégration des divinités purement africaines « des djinns » ou des génies intermédiaires
entre Dieu et l’Homme ; les marabouts confectionnent les talismans destinés à soigner, à
prévenir les maladies. Ils exercent la sorcellerie et toute activité humaine doit en tenir compte.

11
BOUBACAR MOR SOK, « de culture négro-africaine » , Ethiopiques numéro 11 revue socialiste, juillet
1977, consulter le 01-03-2014, http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article558.

~ 14 ~
I.la société négro-africaine

I.3. Le griot

Dans la langue française, l’origine du mot « griot » remonte au XVIIesiècle, on le trouve alors
sous l’appellation de « guiriot » qui veux dire « maitre de langues » qui tire son origine du
négro-portugais « kriado », qui veux dire « les musiciens, chanteurs, baladins, troubadours
de la suite des princes et des grands du Sénégal. »12

I.3.1. Un réservoir de mémoire

C’est grâce au griot que survit la mémoire collective ; personnage très important dans la
société d’Afrique noire, il doit être à la fois comédien, poète, chanteur et danseur. Il est
considéré comme le réservoir de la mémoire de sa société car c’est à lui que tout le monde
revient pour trancher les différends dans les situations ambiguës, soit en utilisant sa sagesse
ou bien encore en consultant sa mémoire pour chercher un évènement similaire ou une
consigne des Ancêtres.

Un griot est toujours lié à un noble ou un roi qu’il glorifie dans ses poèmes et ses chants. Il
maitrise plusieurs langues et dialectes c’est pour cette raison qu’il est la voix de son maitre et
de son peuple puisqu’il est son conseiller, interprète, messager, confident, diplomate, poète,
musicien et même précepteur des jeunes princes et parfois juge.

Les soirées sont animées par un griot, les membres de la tribu sont par terre sur des nattes ou
des tabourets autour du feu en trois cercles, le premier contient les vieux, le second les
hommes et le troisième les femmes et les enfants. C’est pour cela qu’un griot doit répondre à
certaines exigences :
 de l’éloquence, pour bien convaincre son public car tout conte est porteur de
message.
 De la mémoire, pour se souvenir non seulement de tous les récits de son pays, mais
aussi de ceux qui lui ont été rapportés par des étrangers, car les contes se
transmettent depuis plusieurs siècles de bouche à oreille.
 De l’humour pour faire rire les personnes qui l’écoutent.
 De l’imagination.

12
http://www.paul-ohl.com/Books/Black/DictGriot.htm, consulter le 03/03/2014,( 20h30).

~ 15 ~
I.la société négro-africaine

 De la culture : dans les sociétés africaines traditionnelles, il n’existe pas d’écoles où


l’on apprend la littérature, les sciences, la philosophie, les mathématiques, la
technologie. Tout cela s’apprend au contact des anciens, mais il faut savoir les
écouter. Le conteur peut donc acquérir ces diverses connaissances en fréquentant les
vieux de façon très assidue.
 De l’intelligence pour donner des réponses claires et intelligibles aux questions qui
lui seront posées à la fin de chaque conte.

Il doit savoir rendre son récit vivant, provoquer l’intérêt et la motivation afin que ceux qui

l’écoutent ne s’ennuient pas car toute séance de conte a pour but d’instruire en amusant.

I.3.2. Les types de griot


On trouve trois sorte de griot : le griot conteur, celui qui dit et chante les grandes épopées du
passé, les faits d'armes des héros, le pays, l'amour. Il peut être aussi invité pour un événement
quelconque (naissance, mariage, funérailles). Dans ce cas, il chantera les louanges de celui
qui a invité, de celui à qui on doit la réunion ou de celui en l'honneur de qui elle est organisée.
Chanter les louanges d'une personne, c'est aussi chanter les louanges de son père, de sa mère,
de ses grands-parents, c'est retracer en quelque sorte l'arbre généalogique. Le griot conteur
s'accompagne lui-même de son instrument de prédilection (héréditaire) ou fait appel à un
autre griot musicien, un second griot appelé «griot muet ». Son récit peut durer une nuit et ce
type de réunion se passe souvent à l'intérieur d'une habitation et quelques proches et amis y
prennent part.

Le griot qui chante pour faire danser une assemblée, accompagné par un ensemble musical:
l’amour est la base de tous ces chants ainsi que le quotidien, la vie sociale.

Tous ces griots, quel que soit leur rôle, ont droit à la même considération. Ceux pour qui ils
chantent leur font des présents qui constituent leurs ressources. Certains ont parfois,
parallèlement un autre emploi.

~ 16 ~
CHAPITRE II

La littérature négro-africaine
La littérature négro-africaine

La littérature négro africaine est une littérature bien distincte des autres littératures par sa
nature, son origine et son développement .elle est une littérature très riche mais très mal ou
peu connue. La littérature négro africaine se devise en deux : une littérature orale qui a des
racines inculquées dans la vie sociale de son peuple, et une autre écrite forgée dans de
circonstances spéciales.

II.1. la littérature orale

Bien avant l'arrivée des européens et avant même le développement de l'écriture, les peuples
de l'Afrique exprimaient de façon artistique leurs pensées, leurs sentiments et leurs
préoccupations les plus profonds, sous la forme d’une littérature orale. Elle est le témoin
qu’une génération transmet ces savoirs, ses souffrances et sa vie à une autre. Malgré les
années de colonialisme et les tentatives d’abolition cette littérature a su survivre et s’adapter
aux influences modernes.

A l’origine de cette littérature, on distingue une tradition orale, celle-ci véhicule la civilisation
des différentes cultures, elle est son fondement, la source des croyances, cultes, lois, coutumes
… des sociétés. Certaines formes traditionnelles ont survécu jusqu’à nos jours, tandis -que
d’autres nouvelles ne cessent d’apparaitre.

II.1.1. Ses formes


Comme forme de la littérature orale négro africaine, on pourrait citer en premier lieu
l’épopée, elle à un rôle incomparable dans les royaumes des siècles passés, elle enregistre des
évènements importants dans la vie de celle-ci.

En seconde position, il est constaté que le chant représente une manifestation sociale. La
poésie se chante pendant les différentes cérémonies : de mariage, moisson ainsi que durant
les journées ordinaires car les travaux collectives exigent la présence d’un griot chanteur avec
son tam-tam.

Dans la littérature négro africaine orale, il existe trois genres de poésie : la poésie populaire
que n’importe quel personne peut exécuter, la poésie intermédiaire pratiquée par les seerer13

13
Un peuple d’Afrique de l’ouest.

~ 18 ~
La littérature négro-africaine

et les griots et enfin, la poésie exécutée par les seules griots et qui renvoie à une société
hiérarchisée.

La troisième forme de la littérature orale représente les mythes et les légendes, ils ont le même
contenu (intrigue), personnages et objet qui sont les mêmes retrouvés dans d’autres sphères
culturelles qui sont les résultats du brassage des cultures car les mythes et les légendes sont
distingués des contes populaires. Les mythes font autorité en matière de croyance
surnaturelle et de pratique rituelle, et servent à justifier la propriété terrienne, la position
sociale et l'autorité politique.

Le quatrième élément de la littérature orale est celui des proverbes, qui sont utilisés pour
renforcer des arguments et enrichir la conversation car ils sont signes d’érudition et
d’élégance dans l’expression mais ne peuvent être compris que par les auditeurs familiarisés
avec la culture de celui qui les énoncent .Les proverbes peuvent être utilisés dans la
conversation courante pour guider, encourager, complimenter, admonester ou désapprouver.

En cinquième position, on classe les contes, le sujet de la section prochaine, il sont élevés en
Afrique au rang des beaux arts, et rapportés par des conteurs professionnels. Le bon conteur
est un acteur consommé, utilisant ses mains, sa voix et son corps pour renforcer ses effets,
quand il mime les tours du magicien, ou la traque du chasseur et les personnages des contes
agissent souvent comme les gens souhaiteraient le faire s'ils n'en étaient empêchés par les
limitations sociales. Ainsi, le conte joue le rôle de catharsis.

II.1.2. Ses fonctions


Les différentes formes de littérature orale remplissent des fonctions multiples dans la société
africaine : la distraction, l’éducation pour les jeunes, la diffusion des rituels et des croyances,
l’encouragement de la conformité aux normes culturelles, et un soulagement psychologique
dans un cadre institutionnalisé.

On a estimé qu'il existait en Afrique plus de deux cent cinquante mille mythes, légendes et
contes populaires, ils sont enregistrés dans la mémoire de la tribu par les griots et les vieux, et
c’est pour cela qu’on dit toujours que la mort d’un vieillard signifie qu’une bibliothèque a
brulé.

~ 19 ~
La littérature négro-africaine

II.2. La littérature écrite :


L’Afrique noire était toujours vue d’une façon fictive et superficielle à cause d’une part, de la
rareté des exploiteurs qui ont pénétré à l’intérieur, et de l’absence de l’africain lui même pour
la présenter d’autre part. C’est la raison pour laquelle on a assisté à une littérature coloniale
qui a fournie une image d’un continent maudit, plein de démons , sorcellerie et d’animaux
féroces et c’est l’exemple du « roman d’un spahi » de Pierre loti 14 publié en 1881 .
Néanmoins, par la suite de nombreux intellectuels se sont intervenus pour prouver l’idée que
chaque peuple, chaque civilisation, chaque culture possède son originalité, sa spécialité et ses
richesses propre à elle.

En 1921, le prix Goncourt a été attribué à Batouala de René Maran15, c’était comme une
déclaration de la naissance d’une littérature pas comme les autres « la littérature négro
africaine de langue française »

II. 1. En Amérique
Mais avant ce roman, il faut reconnaitre l’influence de William E.B Du Bois16, il est reconnu
comme le père d’un mouvement qui luttait contre l’aliénation du Noir en Amérique et dans le
monde entier. « je suis nègre, écrivait dès 1890 William E.B Du Bois, et je me glorifie de ce
nom ;je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines »17 Ce penseur, dans son livre The
Soul of Blac People (Ames noires) publier en 1903, il dénonce la situation scandaleuse des
noires, car il était nécessaire pour lui d’effacer de l’esprit des blancs et des noires aussi
l’image stéréotypée du nègre sous homme et la fondation de l’Association nationale des gens
de couleurs en était la preuve, dont ca revue est Crisis18 qui avait le rôle de présenter leur
pensées au gouvernement américain.

14
PIERRE LOTI, Né Louis Marie Julien Viaud, en le 14 janvier 1850 , écrivain français qui a mené une
carrière d'officier de marine.
15
TENE MARAN, Né le 8 novembre 1887 à fort-France de parents martiniquais, ses productions littéraires sont
de poésie, roman et essai en langue français.
16
WILLIAM. E.B Du BOIS, Né le23 février 1868 au Etats-Unis, un sociologue, historien, activiste des
droits civiques, militant panafricain, éditorialiste et écrivain américain.
17
LILYAN .KESTILOOT, Histoire de la littérature négro-africaine, AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA
FRANCOPHONIE, LA France,1986.http://books.google.dz/books?id=E74-

18
Le magazine officiel de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP).Il fut fondé
en 1910 par W.E.B. Du Bois dans les bureaux du New York Evening Pos .

~ 20 ~
La littérature négro-africaine

William E.B Du Bois a influencé profondément Léopold Senghor et ses compagnons par
l’intermédiaire de Marcus Garvey19 de l’idée que Crisis jetait les bases d’une action politique
susceptible d’infléchir les options du gouvernement.

William E.B Du Bois établis de grands congrès panafricains à Paris 1910, Manchester 1845
en faveur de la reconnaissance des droits des peuples à disposer d’eux même. Ils appelaient
toujours a considéré que « l’Afrique est aux africains ».On voit par la suite la naissance de
New Négro20, en 1920 à Harlem21, un mouvement à caractère social et littéraire, c’est une
quête spirituelle destinée à remettre le noir.

II.2. En France
Après l’échec du mouvement aux Etats-Unis, beaucoup de jeunes noires se sont exilés en
Europe et particulièrement en France. Influencés par tous ces courants, Paris témoigne la
naissance d’un courant qui a bouleversé la littérature africaine nommé « la négritude ».
A Paris, la revue du monde noir22 c’est arrêté après six numéro, tandis que celle de Légitime
défense23 après son premier numéro. En 1932 L’étudiant martiniquais24 vient pour soulever
les problèmes qui préoccupent ceux-ci ; mais en 1934 elle change de ton et son premier
mérite était de réunir les étudiants africains et antillais et prend alors le titre de L’étudiant
noir25 . Le groupe contenait : Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas,
Guy Tirolien, Birago Diop et René Depestre.

La négritude voit le jour en 1934, C'est un néologisme qui a paru pour la première sous la
plume du martiniquais Aimé Césaire .Le mot est vulgarisé par la suite avec la publication de
Cahier d’un retour natal en 1939. Il défini la négritude comme : «La conscience d’être noir,

19
MARCUS MOSIAH GARVEY, né le 17 août 1887en Jamaïque, Précurseur du panafricanisme, il se fait le
chantre de l’union des noirs du monde entier à travers son journal The Negro World .
20
En 1917, A. Philip Randolph introduit le terme de « New Negro » (« Nouveau Nègre ») pour décrire
l’expérience existentielle et politique, qui devient un lieu commun pour décrire le nouvel esprit de militantisme
et l'impatience d'obtenir l'égalité des droits des noires.
21
Harlem est un mouvement de renouveau de la culture afro-américaine, dans l’Entre-deux-guerres.
22
La Revue du monde noir, Paris 1931.Elle fut la première tribune où les Noirs du monde entier eurent enfin
l’occasion de s’exprimer pour débattre de leurs problèmes spécifiques. La revue, bilingue (français/anglais).
23
Légitime Défense, Paris 1932, (revue des étudiants antillais)il lui revient de définir et de proposer le modèle
d’une littérature nègre.
24
Revue de l’étudiant martiniquais apparut en 1931, pour pouvoir s’exprimer après l’arrêt de légitime défense.
25
L’Étudiant noir, Paris 1934 – 1940,un petit périodique corporatif rédigé par un groupe d’étudiants africains et
antillais .

~ 21 ~
La littérature négro-africaine

la simple reconnaissance d’un fait, qui implique une acceptation, une prise en charge de son
destin de Noir, de son histoire et de sa culture »26.

Ainsi la négritude née, ce mouvement a exercé pendant longtemps un véritable monopole


littéraire et joue un rôle incontestable de locomotion culturelle pour une bonne partie du
continent africain. Pendant prés de vingt ans, demeure l’un des pôles des littératures africaine.
L'esclavage et le colonisateur constituent les étapes essentielles de la dépersonnalisation de
l'africain contre laquelle tout intellectuel noir doit se lever. Pour ce faire, la négritude utilise
de la poésie comme moyen d'expression pour la réhabilitions et la restauration de l'homme
noir, elle était la voix royale de la négritude, en exprimant la révolte et la revendication d’une
identité bafouée, c’est d’abord par des textes poétiques que les écrivains ont affirmé leur
pensées le monde entre les années trente et les années quarante à titre d'illustration Pigments
1937 de L.G.Damas, Les armes miraculeuses 1946 de Aimé Césaire ,Hosties noire 1948 de
L.S.Senghor.

Ainsi le passé africain est idéalisé, un retour aux sources vives de la tradition africaine est
une nostalgie à leurs pays d’origine. En 1945, Alioum Doip 27 fonde la revue présence
africaine qui permet la diffusion de la poésie négro africaine contemporaine.

Durant les années cinquante, le roman connait une production importante sous trois formes :
l’autobiographie, les œuvres à coloration ethnique et le roman de la réalité et à titre d’exemple
du premier : l’enfant noire de Camara layé et l’aventure ambigüe de Hamidou Kane ainsi que
la légende du M’ptoumo Mazono de Jean Malonga comme exemple du deuxième genre et
pour le troisième les damnés de la terre, peau noire masque blanc de Frantz Fanon. Dans
leurs romans, ils prennent position politiquement et se considèrent comme des militants de la
libération de l'Afrique noire colonisée, un devoir qui s'impose à tout homme de lettre
.L'ennemi commun à abattre est le colonisateur.

Au lendemain de l’indépendance, les écrivains n’avaient pas comme ennemie le colonisateur


mais les nouveaux maitres de l’Afrique qui ont pris sa place et qui perpétuent les abus pires
que ceux de la période coloniale; parti unique , dictature , le favoritisme , le tribalisme , le

26
JACQUES CHEVRIER, littératures d’Afrique noire de langue française,P85, NATHAN,Paris, 1999.
27
ALIOUME DIOP, né le 10 janvier 1910l, un intellectuel sénégalais qui a joué un rôle de premier plan dans
l'émancipation des cultures africaines, fondant notamment la revue Présence africaine.

~ 22 ~
La littérature négro-africaine

népotisme détournement deniers publics , la gabegie , la démagogie , le favoritisme. Cette


période a connu trois courants importants dans la littéraire : le courant du désenchantement
appelé aussi la désillusion et qui est le plus important, le courant passette et enfin le courant
du malaise .En effet, les africains attendaient beaucoup de l'indépendance.

Après avoir joué un rôle déterminent dans l'éveil de la conscience africaine face à la
colonisation, à la domination coloniale et entrainé les européens à avoir une vision des noirs
autre que celle d'une race sauvage et sans culture , le mouvement de la négritude représente
aujourd'hui un obstacle non négligeable à la libération définitive de la démarche
intellectuelle des africains, à l'égard des préoccupations de renaissance. En effet, ce qui
n'était au début qu'un mot d'ordre de lutte à savoir l'affirmation d'une personnalité nègre ,
a eu tendance à se transformer en une doctrine pseudo-philosophique.

~ 23 ~
CHAPITRE III

Le conte négro-africain
III. Le conte négro-africain

« …comme tous genre littéraire, le conte est bien plus que sa définition. C'est une forme
ouverte à l’infinies métamorphoses »28

Le conte est un récit de fiction généralement assez bref. C’est une courte histoire narrative
qui rapporte des aventures ou des évènements imaginaires, parfois merveilleux. Ils se
transforment selon le lieu et le temps, c’est adaptation qui lui permet de remplir ces fonctions.

« Le mot « conte » vient du latin computare, qui signifie « compter, énumérer ».


Avec le temps ce mot a pris le sens de « rapporter des événements successifs ». Au
Moyen Âge, le conte désigne toute forme narrative en vers ou en : prose…. terme
désigne une forme brève liée à la tradition orale et au plaisir de raconter sans trop
de sérieux. »29

Dans un dictionnaire de poche comme le Larousse, nous pouvons lire que c’est un « récit
court d’aventures imaginaires »30

De nos jours ce mot est synonyme d’une courte histoire pleine de fées et de fiction que
racontent les adultes aux enfants avant de dormir. C’est un genre que tout le monde connais et
aime.

Qui de nous n’a pas dit « raconte moi une histoire »

III.1. Le conte Oral

Le conte oral en Afrique noire : est le miroir qui reflète la société dont-il est énoncé, en
révélant l’image qu’elle a d’elle même, il transmet ces valeurs car il a pour but de dicter à
chaque individu les règles de vie de sa société ;sa première manifestation se voie lors de sont
utilisation avec les devinettes et les proverbes dans les Can ,après la circoncision des jeunes
de la tribu pour rendre un enfants homme dans la case des hommes. C’est grâce au conte que
les jeunes africains apprennent les valeurs essentiel dans leur société : l’écoute, l’obéissance,
la discrétion, la maîtrise de soi, l’hospitalité, la justice, l’honnêteté, la gratitude, la bonté, la
générosité et surtout l’unité du groupe ; donc le conte négro africain assume sa fonction
pédagogique puisqu’il est considéré comme une école sans tableau ; les petites histoires

28
CHRISTOPHE CALIER, la clef du conte, thème et étude, ellipses ,p 43, 1998 .
29
Le conte, Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

30
Dictionnaire français le petit Larousse, 2005, Paris.

~ 25 ~
III. Le conte négro-africain

racontés proposent des problèmes dont l’héros est exposé et le dénouement est solution
proposée à ce problème sans oublier la moralité qui en résulte.

Quelque fois le conte comporte des institutions tant sociales que religieuses ; il est le
transmetteur et le conservateur des coutumes, croyances et histoire du groupe dont-il fait
partie mais d’une façon amusante.

III.1.1. Son public

Contrairement a ce que l’on croit, le public du conte négro africain n’est pas uniquement que
les enfants , lors des veillées africaines toute la tribu y est présente : enfants, jeunes et adultes
pour écouter le conteur de leur choix car le public préfère le plus talentueux, ce n’est pas
n’importe qui, mais c’est celui qui a la faculté d’improviser selon son auditeur parce que en
Afrique le public s’engage dans le conte et ce dernier doit s’adapter a ses allocutaire ; c’est
pour cette raison qu’on trouve plusieurs versions d’un même conte, et c’est le première
problème qui confronte la transcription du conte.

III.1 .2 .Les conditions de son conteur

Il est demandé au conteur d’avoir des talents de narrateur, acteur, chanteur voir même danseur
pour séduire son public.les thèmes que le conte africain aborde sont multiple, toutefois on
trouve des sujets qui viennent le plus souvent comme : l’obéissance, le dévouement, le refus
de l’individualisme, l’amour maternel et filial, l’amitié ou l’initiation et l’intelligence qui est
un thème admirer par l’auditoire négro africain même si elle est attachée à la ruse ou à la
malice car elle symbolise la victoire des faibles sur les puissants.

III.1.3. Sa structure

Le conte africain est unique par sa structure, il commence par une formule d’introduction et
finie par une autre de fermeture, elles sont faites pour maintenir l’attention et mettre le public
dans l’ambiance du conte et mettre en avant le caractère mensonger ou fictif. Elles sont de
nature traditionnelle et immutable et en voici quelque exemple :

~ 26 ~
III. Le conte négro-africain

 Formule d’introduction :

« Lébon » ce qui signifie « Il était une fois » et les enfants répondent « Lépen »

c’est-à-dire « Les enfants écoutent ».

 Formule de fermeture :

« Je remets le conte là où je l’ai pris ».

« Le premier qui va respirer ça (le conte) ira au paradis ». A ces mots, tous les

enfants se mettent à respirer vite.

« J’ai laissé mon conte là où je l’ai commencé ».

« Le conte a parlé, il se tait. ».

« Le conte est fini, je vais le replacer sous l’arbre où je l’ai trouvé ».

Le conte lui-même a une structure prédéfinie, vue qu’il contient toujours une présentation du
contexte, l’apparition d’un élément perturbateur de l’ordre de la société, divers péripéties
accomplies par le héros pour réparer cette quête perturbation afin que tous rentre dans l’ordre.

L’histoire du conte est interrompue par des chants et des danses très court pour animer les
soirées car un conte africain est toujours conter la nuit, c’est interdit de le faire la journée.

III.2. Le conte écrit

Le conte est une balise de la littérature orale, mais le mode de vie d’aujourd’hui a
complètement changé ce qui a nécessité le besoin de changer de support pour pouvoir
survivre.

« Un conte (ou un proverbe), c'est le message d'hier transmis à demain à travers


aujourd'hui »31

31
ZOHRA DJABROHOU , « Si Amadou Hampaté Bâ nous était conté : un pont entre l'oralité et l'écriture »,
ricochet-jeunes, consulter le 1-03-2014, http://www.ricochet-jeunes.org/articles-critiques/article/27-si-amadou-
hampate-ba-nous-etait-conte-un-pon.

~ 27 ~
III. Le conte négro-africain

Il est connu que cette littérature a été écrite de différentes façons :

1. Une littérature Africaine écrite par des Occidentaux en langues occidentales.

2. Une littérature Africaine écrite par des africains en langues occidentales et c’est le lieu de
notre étude.

3. Une littérature Africaine écrite en langues Africaines.

La première présente l’Afrique comme un continent de magie noire et sorcellerie, sans


civilisation ; la deuxième transmis se qu’elle contient de culture et littérature avec la langue
de son colonisateur pour lui donner une ampleur tandis que la troisième lui donne un terrain
très étroit.

III.2.1. Le rôle de l’écriture du conte

L’écriture vient prendre en charge la responsabilité de véhiculer et transmettre la littérature


orale en générale et le conte en particulier, elle vient pour fixer afin d’élargir son champ de
diffusion puisque qu’elle lui permet de dépasser le territoire d’une tribu ou un pays et lui
donne la chance d’aller haut de la de ces frontières, et de cette façon d’autre peuples peuvent
connaitre ces richesses et ces diversités.

Pour le conte négro africain l’écriture était un peut difficile et injuste envers lui car ce dernier
a perdu avec cette opération tout l’air qui l’accompagne à l’oralité, parce qu’un griot lors de
son contage fait tout une atmosphère particulière : gestes, mimiques, chants…pour lui donner
un sens spécial qui prend une forme différente à chaque public, chose qui le rend plus
productive ainsi que évolutive dont l’écriture ne peut le lui attribuer ; quand à l’écriture , elle
ne peut garder qu’une seule version d’un conte pour la fixer sur papier, sujet qui prive le
lecteur de découvrir la richesse du conte négro africain.

III.2.2. La spécificité de conte écrit

D’autre part, les écrivains du conte négro africain, ont insisté à garder des mots, des
expressions et des passages même des dialectes africains dans leurs contes écrits vue que dans
plusieurs contes écrits en français, il existe des dialogues en « woolf »ou « bambara », traduit
par la suite en langue d’écriture pour assurer son originalité et essayer d’imposer leurs

~ 28 ~
III. Le conte négro-africain

dialectes au monde entier.« Le fait de n'avoir pas eu d'écriture n'a jamais privé l’Afrique
d'avoir un passé, une histoire et une culture... »32

Il ne faut pas oublier que le conte négro africain reflète la société dont-il fait partie , et c’est
pour cela que beaucoup d’écrivain d’origine africain comme Pirago Diop, Amadou Hampaté
Ba, et d’autre, ont insisté a transcrire littérairement les contes de leurs payes d’origines pour
présenter leurs sociétés au monde entier par la langue du colonisateur, afin de leurs prouver
qu’il existait une civilisation négro africaine qui possède une culture, langue et littérature
comme toute autre civilisation et avant son arrivé .cette civilisation a besoin et doit être
conserver au changement des époques ; surtout que la mondialisation vient envahir l’univers
et le nombre de griot diminue chaque jours ; alors il fallait suggérer un autre support à celle-
ci.

Mais il est demandé à ces écrivains qu’ils soient neutres dans leurs transcriptions littéraires,
ils doivent être qu’un simple observateur extérieur de ce genre oral pour assurer l’authenticité
et c’est presque impossible. C’est pour cela qu’une question est toujours posée l’écriture du
conte orale est une transcription ou une traduction ?

32
ibid.

~ 29 ~
CHAPITRE IV

Les personnages
IV. les personnages

Le terme de personnage, apparu en français au XVème siècle, dérivé du latin « persona » qui
signifie : « masque que les acteurs portaient sur scène, rôle »33. Pour le définir on peut dire
que c'est un « être de papier » 34 , la représentation d'une personne dans une fiction, une
personne fictive dans une œuvre littéraire, picturale, cinématographique, ou théâtrale.

IV.1.Les personnages du conte

Les personnages sont les éléments principaux de tous récit, c’est grâce à eux que l’histoire
elle même est racontée. Ils bougent, se heurtent, nouent des relations, pleurent et rient pour
produire des évènements selon l’imaginaire d’un écrivain afin de donner un plaisir au lecteur
à écrit et auditeur à oral.

Les personnages du conte ont des caractéristiques physiques ou morales dominantes qui sont
propres à eux et leur donnent une double signification, car la face apparente d’un personnage
dans un conte n’est pas toujours celle que le conteur veut présenter mais elle cache derrière
elle quelque fois d’autres significations et interprétations plus profonde.

Dans le conte africain, les personnages sont nombreux et différents, le conteur invite les
humains (enfants, sages, vieillards, femmes, sorciers, rois…), les animaux (singes, éléphants,
lions, lièvres, …), minéraux, végétaux (baobab, …) des objets (calebasse,…), des figures
surnaturelles et même allégoriques telles que la vérité, la mort, le mensonge…Mais les
animaux restent les plus appeler dans le conte négro africain puisque l’homme d’Afrique est
très prés de la nature donc il leurs fait appel pour prendre conscience à son public sans le
blesser .

L’animal a une signification et remplie un rôle bien définie dans cette société et en voici
quelques exemples :

33
ANDRE PETIT JEAN, « promatisation du personnage »,pratique n 119/120, consulté le 10-03-2014,
http://www.pratiques-cresef.com/p119_pe1.pdf .
34
Ibid, p119

~ 31 ~
IV. les personnages

 Le lièvre symbolise la ruse et la peur.


 La tortue symbolise la longévité, la protection et la lenteur.

 La panthère symbolise la rapidité, l'adresse, la traîtrise et la férocité.

 La tourterelle symbolise la paix, la beauté et la délicatesse.

 L'éléphant symbolise la force, l'intelligence, la sociabilité et la reconnaissance.

Tandis que pour les contes de l’Europe par exemple le lapin symbolise la peur et la tortue
est l’image de la terre et l’âge alors que la ruse est présentée par le renard.

Dans le conte d’Afrique noire, les personnages qu’il soit humain ou animal sont rattachés l’un
à l’autre et c’est en les analysant ensemble qu’il est possible de les comprendre seules, vue
qu’ils sont issus d’une société qui nie l’individualité et encourage la collectivité.

IV.2.Les type de personnages du conte négro-africain : présentation et étude structurale

Ils existent de toutes sortes : humains, animaux, minéraux, végétaux et de tous milieux : rois,
paysans, commerçants, enfants ou adultes, femmes ou hommes. Les personnages peuvent
aussi être surnaturels ou allégoriques .Dans le conte il est rare qu’un personnage soit nommé
mais il est décrit ou appelé par sa fonctions (roi, ministre), son métier (chasseur, laboureur)
ou bien par son lien avec le héros (le père, le voisin).

Puisque le conte est u récit, on peut apercevoir un mélange de personnages, comme par
exemple le mariage d’un personnage d’une nature avec une autre appartenant à une autre
nature complètement différente (qu’un humain par exemple ait un enfant animal ou bien un
crapaud se marie avec une serpente), car dans un conte c’est l’imaginaire qui dicte ces
évènements et ces personnages.

~ 32 ~
IV. les personnages

Leurs présence dans un conte est prouvée par un rôle qui lui est attribué dans l’intrigue, la
situation initiale met en place certain nombre de personnage qui n’arrivent pas forcément tous
à la fin, quelque fois ils sont simplement cités, ce qui explique une autre classification :
personnage principal et personnage second ; le premier est au cœur du conte, sans lui il perd
son sens et son existence même, tandis que le deuxième est comme accessoire , il est là pour
expliquer un évènement ou faire comprendre un état, il disparait de la narration dés qu’il n’est
pas utile.

L’étude structurale du conte conduit Vladimir Propp 35 à désigner deux distinctions, la


première repose sur les fonctions attribuées aux personnages (il recensa ainsi 31 fonctions
différentes, telles que l’éloignement, la réception de l’objet magique, la tromperie, etc.). La
deuxième, quant à elle, vise à établir une typologie des personnages (le héros, la princesse,
etc). C’est en superposant ces « réseaux » que l’on peut rendre compte de la structure et de la
nature particulière d’un conte.

Vladimir Propp propose cinq types de fonctions :

 Héros : celui concentre toutes les attentions et vers qui sont dirigées toutes les
actions.
 Le faux héros : c'est le personnage qui feint d'être le héro
 Le mandateur : il s'agit d'un personnage qui charge le héros d'une mission.
 L'agresseur, le méchant : son rôle est de perturber la vie tranquille du héros.
 Le donateur: c'est celui qui aide le héros (l’adjuvant), en lui procurant un objet
magique.
 - Le faux héros : c'est le personnage qui feint d'être le héros

35
Vladimir Propp, Morphologie du conte, Edition seuil, 1970.

~ 33 ~
IV. les personnages

Toutes les fonctions ne sont pas obligatoirement présentes dans un conte, et l'absence de tel
ou tel fonction induit une issue particulière. Il rajoutait les sept sphères d’action de chacun
d'eux, c’est-à-dire l’ensemble des fonctions qui s'y rapporte :

1. La sphère d’action de l'agresseur : (ou de méchant) Elle comprend : le méfait, le


combat et les autres formes de lutte contre le héros.
2. sphère d’action du donateur (ou pourvoyeur). Elle comprend : la préparation de la
transmission de l’objet magique, la mise de l’objet magique à la disposition du héros.

3. La sphère d’action de l’auxiliaire. Elle comprend : le déplacement du héros dans


l’espace, la réparation du méfait ou du manque, le secoure pendant la poursuite,
l’accomplicement de tache difficile, la transfiguration du héros.

4. La sphère d’action de la princesse (du personnage recherché) et de son père. Elle


comprend : la demande d’accomplir des taches difficiles, l’imposition d’une marque,
la découverte du faut héros, la reconnaissance du héros, la reconnaissance du héros
véritable, la punition du second agresseur, le mariage.

5. La sphère d’action du mandateur. Elle ne comprend que l’envoi du héros (moment


de transition).

6. La sphère d’action du héros. Elle comprend : le départ en vue de quête, la réaction


aux exigences du donateur, le mariage.

7. La sphère d’action du faux-héros, comprend elle aussi le départ en de la quête, la


réaction aux exigences du donateur, toujours négative.

A. J. Greimas 36 en 1966, a créé le schéma actantiel, il se constitue de six rôles ou


personnages, il vient pour compléter le schéma narrative de son précédent, c’est un
personnage, le héros envoyer par un destinateur vers un destinataire, poursuit
la quête d'un objet, aider par des adjuvants et gêner par des opposants.

36
ALGIRDAS JULIEN GREIMAS (Lituanie, 1917 - Paris, 1992) est, avec Roland Barthes, le sémioticien
français le plus célèbre. Il a développé l'analyse formelle des productions sémiotiques, en particulier des récits.

~ 34 ~
IV. les personnages

Destinateur Destinataire
(à l’origine de la quête) Objet (personnage pour qui le héros
agit)

Sujet de la quête

Adjuvant Opposant
Se sont les personnages secondaires Se sont les personnages secondaires
qui aident le héros dans sa mission qui nuisent au sujet pour
l’accomplissement de sa mission

Amadou Koumba est un personnage qui a réellement existé, c’était quelque part au Ferlo à
l’Est du Sénégal. C’est un conteur, un griot, comme d’autres, il est celui qui transmet la
parole, le message au fil des générations. C’est lui qui raconte à Birago Diop, des histoires,
des contes et des légendes, rythmés par le tam-tam ou la calebasse ; ce dernier est d’origine
wolof, les contes qu’il nous transmet sont plutôt communs à toutes les ethnies en Afrique
Occidentale. Diop a réussi à la transcription des contes d’Amadou Koumba en gardant aux
maximum les traces de sa société par la présence de sont conteur. Leuk-le-Lièvre, Bouki-
l’Hyène, Golo-le-singe, Gaïndé-le-Lion,… sont ces personnages qui nous plongent au fond
de la savane, sous la douceur des palmiers, ce sont eux qui ont enchanté l’imaginaire des
enfants d’Afrique, mais aussi des adultes.

On aperçoit des animaux qui vivent côte à côte avec les êtres humains, y partagent le
quotidien de leurs vie. Dans ce modeste travail, nous allons tenter de présenter les différentes
caractéristiques que nous avons pu identifier : types de personnages, sexe, âge, fonction,
catégorie sociale et lien avec le héros, et leur répartition par rapport à l’ensemble des
personnages des contes.

Au total, sur dix neuf contes, nous avons analysé deux cent vingt personnages, ce qui donne
une moyenne de onze personnages par conte. Le nombre minimal de personnages est de trois

~ 35 ~
IV. les personnages

(la lance de l’hyène), se qui explique que le conte est une courte histoire qui ne demande pas
beaucoup de personnages, nous avons trouvé, au maximum vingt quatre personnages (tours
de Lièvre).

IV.2.1.Les types de personnages :

Comme il a été dit précédemment les personnages peuvent être distingués par un type :
animal, merveilleux, humains. Nous allons donc voir quels sont les caractères les plus
importants.

L e type de Minimum Maximum Moyenne Total


personnage
Humain 0 16 0.84 97
Animal 0 17 0.89 105
Autre 0 05 0.26 18

Tableau 1 : La répartition des types de personnages

De manière générale, l’ensemble des contes sont un mélange de personnages entre animaux,
humains et autres. Toutefois dans cinq contes il est remarqué une absence des personnages
animaux car trois d’entre eux contiennent que des humains et dans les deux autres ils sont
associés aux génies, lutins et objet tandis qu’il y a que trois contes que leurs personnages sont
inhumains, dont les personnages différent d’un conte à l’autre : le premier et le deuxième
partagent le même type de personnages (animal) quand au troisième ils sont associés aux
objets.

~ 36 ~
IV. les personnages

8%

animal
48%
humain
autre
44%

Figure 1 : La répartition des principaux types de personnages

Comme est indiqué sur le schéma au-dessus, le pourcentage des animaux est plus élevé que
celui des humains malgré le petit l’écart. Toutefois le pourcentage de 48% est très prés de la
moitié, cela est expliqué par le fait que l’homme africain vit dans la nature, donc son univers
est plein d’animaux, et il faut rajouter que l’écrivain Pirago Diop est un vétérinaire. Ainsi
dans dix contes sur dix neuf , ce qui fait 52,63% des contes, nous trouvons des personnages
humains et animaux à la fois, ainsi les deux types de personnages se trouvent dans le même
lieu, s’échangent les paroles ,les évènements, les idées et les expériences comme dans L’ance
de L’hyène ,ou bien ils s’embêtent et se jouent des rôles comme dans : Le Salaire, Tour de
Lièvre ,La Biche s les deux chasseurs…

~ 37 ~
IV. les personnages

2%
5%
mammifère
8% oiseau
12% reptile

61% amphibien
12%
insecte
crustacé

Figue 2 : La répartition des animaux par espèces

La catégorie des animaux est repartie comme suivant : 60,95% mammifères, 12 ,38% oiseau,
11,42% reptile, 7,61% amphibien, 4,76% insecte et pour les crustacé 1,90%. Les
mammifères prennent, donc une grande partie des personnages animaux.

Nous remarquons que les mammifères prennent la grande partie des animaux, c’est logique
puisque en zoologie, les animaux de la savane africaine sont en majorité des mammifères et
même dans la classification des animaux les plus connus de l’Afrique, les cinq animaux
célèbre sont des mammifères. Il existe dans ces contes : les éléphants, l’hyène, le lièvre, le
singe, le lion, la biche…et même les animaux domestiques sont de la même race : le chien, le
bouc,etc

Pour les oiseaux, ils viennent dans la deuxième position, ils sont présents dans six contes : le
corbeau, la poule, le coq, le perroquet, l’autriche…leurs rôles est aussi secondaire, limité la
plus part du temps à la transmission ou la diffusion de l’information.

Par la suite, vient les reptiles, les amphibiens et les crustacés avec des pourcentages très
faibles malgré leurs rôles principaux, donc ils ont été utilisés pour remplir des fonctions
principales et c’est due aux significations dont-ils portent dans la société africaine ; les

~ 38 ~
IV. les personnages

caïmans par exemples ont la meilleure mémoire de la terre et ont la qualité d’écouter avec
intérêt tout se qui les entoure sans se lasser. Pour le caméléon, il est doué de la sagesse, tandis
que le crabe est connu son tempérament réservé dans ces relations et évite d’échanger la
parole avec les gens qu’il ne connaît pas.

Dans la catégorie autre, on trouve des objets, des démons et de génie, la quantité est tellement
minimale qu’on ne peut l’incérer dans une catégorie à part.

Il sont présents dans six contes : Les mamelles, Les mauvaises compagnies III,Tours de
Lièvre, Vérité et Mensonge,Les calebasses de Kouss et un jugement. Se sont des morts, lutins,
démons, objets… leurs rôles est secondaire, ce qui explique leur maigre pourcentages
(8%).ils peuvent prendre le rôle d’adjuvants ou opposants.

VI.2.2 Leurs fonctions

Comme nous l’avons vu, les personnages sont répartis en différentes fonctions :

 le héros : personnage central.


 les adjuvants : personnages qui aident le héros à accomplir sa quête.
 les opposants : personnages qui empêchent le héros d’obtenir ce qu’il veut.
 le destinateur : personnage qui envoi le héros pour obtenir l’objet de quête.
 - le destinataire : personnage qui bénéficier de l’objet de la quête.

Le personnage Minimum Maximum Nombre total

Héros 01 02 26

Destinateur 01 02 17

Destinataire 01 02 24

Opposant 01 03 27

Adjuvant 01 16 46

Tableau 2 : La répartition des personnage selon leurs fonction

~ 39 ~
IV. les personnages

héros
12% 8% destinateur
36%
11% destinataire
opposant
9% adjuvant
24%
n/pertinant

Figure 3 : La répartition des fonctions .

Sur dix neuf (19) contes se présente vingt six (26) héros, chose justifié par la présence de
plus qu’un héros dans un seule conte comme le conte de L’Héritage qui contient trois héros
(les trois frères qui s’accompagnent pour trouver une explication à l’héritage de leur père)
alors qu’il y a deux héros dans : les calebasses de kouss, vérité et mensonge, les mauvaises
compagnies II et Fari l’ânesse.

Les adjuvants absorbent la grande partie des personnages parce qu’ils sont d’un nombre de
quarante six (46) personnages, leur fonction est très importante ; les animaux sont majoritaires
(37) et les humains (08), alors qu’un seule de la catégorie autre (un lutin). Dans huit contes les
adjuvants ne sont pas des personnages mais représentent des caractères comme l’intelligence
ou l’expérience vécue ou autre.

Dans quelque contes d’Amadou Koumba, tels que : les mauvaises compagnies II, Le salaire,
Tours e Lièvre et vérité et mensonge le destinateur et lui même le destinataire malgré que le
nombre de leurs personnages qui varie entre 09 et 24.

Pour les opposants, leur chiffre est de vingt sept (27) ; par contre aux adjuvants, les
opposants ne sont pas toujours nécessairement présents. Dans quatre contes : les mauvaises
compagnies III, les mauvaises compagnies IV, la lance de l’hyène et une commission ils sont

~ 40 ~
IV. les personnages

totalement absents tandis que dans trois autres : les mamelles, les mauvaises compagnies I et
les calebasses de kouss , ils sont présents sous d’autres formes comme le stupidité la ruse etc.

IV.2.3. Leurs noms

Il faudrait traiter les noms des personnages vus le grand intérêt que porte le conte à la
nomination car ces derniers peuvent porter des noms ou bien des surnoms mais aussi peuvent
être décrit selon des critères physiques ou moraux.

Personnage Avec nom Sans nom

Humain 61 36

Animal 98 07

Autre 11 07

Tableau 3 :La répartition des noms des personnages

Il faut signaler que la plupart des personnages animaux dans les contes d’Amadou Koumba
possèdent un nom, celui-ci est suivie toujours de l’espèce dont il fait partie par exemple :
Golo le singe, Bouki le lièvre, Fari l’anesse … Sauf dans sept cas ou il n’est pas mentionné
ce qui donne un pourcentage de 6,66% ( 07 personnage sur 105)et ils sont des personnages
secondaires mais en général liés à un personnage principal nommé , comme est le cas par
exemple : les enfants de Diassigue, les accompagnants de Fari …Ce qui est constaté
généralement c’est que les personnages de la même espèce gardent le même nom dans tous
les contes :tout singe est Golo, tout lièvre est Bouki …chose qui facilite et la compréhension
et le suivie dans la lecture des contes. D’ailleurs ils gardent les mêmes caractéristiques de
chaque animal comme Bouki le lièvre qui garde toujours la stupidité de lièvre, Golo qui est
toujours celui qui parle trop dit n’importe quoi comme tout singe, Thioye rapporte les paroles
dans les quatre coins du monde comme tout perroquet et ainsi de suite. Le même cas est pour
les objet il sont appelé par leurs noms :Fêtte la flèche, khala l’arc...

~ 41 ~
IV. les personnages

3%
H.avec nom
5%
H.sans nom
3% 28%
A.avec nom
A.sans nom
45% 16% AU.avec nom
Au.sans nom

Figure 4 : La répartition des noms sur les personnages

Pour les être humains les choses ne se présentent pas de la même manière,, le un tiers des
personnages sont sans nom, ils sont soit reliés à leurs profession comme les musiciens, les
marabouts, le cuisinier, l’infirmier et le commandant de cercle, ou bien à un personnage
principale du conte raconté comme l’enfant de Anta , les kadettes de Koumba , les amis du
gendre…d’autres sont appeler par leurs état physique comme : un vieillard, une très vieille
femme, les vieux du village, la femme du roi…et d’autre part, il existe des nominations de :
une esclave, un homme, une femme …qui sont tous secondaires mais peuvent prendre la
fonction d’adjuvant ou opposant.

La deuxième tranche de personnages humains ayant un nom est d’un pourcentage de 62,89%.
Les rois sont toujours appelés Bour tandis que les autres personnages portent des noms
africains :Damba,Koumba,Samba,Anta … et ces noms sont généralement répétés afin d’aider
le lecteur à l’assimilation facile des contes et leurs évènements.

IV.2.4.Leur sexe

Les personnages qu’ils soient animaux ou humains sont caractérisés par leurs sexes : féminin
et masculin.

~ 42 ~
IV. les personnages

Catégorie Féminin Masculin

Humain 32 65

Animal 27 78

Totale 59 143

Tableau 4 : répartition des personnages selon le sexe

Le nombre des personnages masculin est presque deux fois et demie le nombre des
personnages féminin. Nous avons constaté que le nombre des humains féminin est plus que
celui des animaux car le premier est de 32 qui fait un pourcentage de 14,54% et 27 pour le
deuxième donc 12,27% de l’ensemble des personnages alors que pour le sexe masculin c’est
l’inverse puisque les humains sont de 65 donc 29,54% et 78 équivalent de 35,45% pour les
animaux.

16% H.féminin
39% H.masculin
A.féminin
32%
13% A.masculin

Figure 5 : La répartition du sexe sur les personnages animaux et humains

Quand nous avons exposé la société africaine, il a été mentionné que dans leur vie, les
femmes sont sous estimées puisque nous ne pouvons pas échanger un bétail contre une
femme et même dans les soirées de contages les femmes sont dans la dernière rangé avec les
enfants.

~ 43 ~
IV. les personnages

IV.2.5. Leur tranche d’âge


Comme c’est connu dans les contes, les personnages ne sont pas décrits physiquement, et
l’ambigüité est au niveau de l’âge parce que les données sont du genre qualité (des adjectifs )
et non pas quantité (des années), donc il est impossible de définir l’âge exacte des
personnages. Néanmoins, nous pouvons malgré tout évaluer les classes d’âge qui sont les
plus représentées.

Personnage Type Nombre Total

Enfant Animal 01 07

Humain 06

Animal 86 138

Humain 52

Adulte Génies 01

Lutin 01

Animal 05 37

Jeune Humain 32

Animal 04 11

vieux Humain 06

Génies 01

Mort Humain 05 05

Non pertinent 21 21

Tableau 5: La répartition de l'âge des personnages

~ 44 ~
IV. les personnages

10%
enfant
2%
3% adulte
5%
jeune
17% vieux
63%
mort
n,pertinant

Figure 6 : La répartition selon l’âge

Les enfants sont très peut dans les contes africain 03,18%, car le conte est une histoire qui
porte une moralité, et un enfant n’a pas assez d’expérience de vie pour donner un conseil ou
une moralité sauf dans quelque cas exceptionnels et qui sont absents dans les contes
d’Amadou Koumba. Ils ne sont pas considérés comme personnage secondaire dans la plus
part des contes sauf dans petit marie ou ils sont héros et le salaire ou ils sont adjuvant.

Les vieux aussi sont d’un nombre très faible 5% : un génie, quatre animaux et six humains ;
parce qu’ils sont considérés comme conseillers que le héros et ses compagnons consultent en
cas de besoin, donc leurs rôle n’est pas principale.

La majorité des personnages sont des adultes avec un pourcentage de 62,72%, mais il faut
noter que tout personnage qui n’est cité ni enfant ni jeune est considéré comme adulte, et
pour les animaux, puisqu’ils ne sont pas accompagnés par un trait qui indique leur âge, ils
sont estimés comme adulte sauf dans des cas rares. Ce qui est connu c’est que le publique des
contes africains est en grand nombre des adulte, donc il est nécessaire que les histoires qui lui
sont racontés soient des personnages adultes. Ils sont dans toutes les fonctions.

Pour les jeunes, nous ne considérons jeune que les personnages où est mentionné jeune
homme ou jeune femme.il sont d’un pourcentage de 17,27% et c’est un chiffre notable. Dans
la moitié des contes ils sont des héros, chose évidente, puisque c’est la tranche d’âge qui est la
plus capable à effectuer des épreuves et à combattre.

~ 45 ~
IV. les personnages

Les morts sont des personnages rares, évoqués que dans deux contes : vérité et mensonge et
sarzen. Ils sont utilisés comme dernière solution pour résoudre un problème qui dépasse les
êtres humains c’est une situation similaire à la vie quotidienne des négros africains vue que
les morts et les ancêtres sont beaucoup estimés dans cette société grâce à leurs valeur fictive.

IV.2.6. Leur(s) lien(s) avec le héros

Le héros est le personnage central du conte, par conséquence tous les autres personnages sont
en relation avec lui et tourne au tour de lui, c’est pourquoi il est très important d’étudier les
liens qui les réunies avec lui.

200
180
160
140
120
100
Série1
80
60
40
20
0
mariage famille amis tribu pertinant

Figure 7 :La répartition des liens avec le héros

Nous apercevons que 70,02% des personnages n’ont aucun lien avec le héros puisque dans 13
contes sur 19, l’histoire raconte les évènements d’un voyage que fait le héros pour chercher
quelque chose ou bien découvrir le monde qui l’entoure.

29,98% des personnages ont un lien avec le héros, 10% de ces liens sont des liens de la tribu,
ce qui affirme le fait que le lien de la même tribu dans la société negro africaine a une grande
importance vue que le groupe prioritaire. En seconde position vient le rapport de mariage avec
4,54%ainsi que le rapport de famille. Les amis n’ont aucune importance dans les contes
d’Amadou Koumba car leur pourcentage est minime (0,90%) malgré que dans les sociétés
négro africaines les enfants de la même génération sont considérés comme frère de sang,
néanmoins c’est peut être dû au fait que les évènements des contes sont toujours liés au

~ 46 ~
IV. les personnages

déplacement du héros, et comme les amis ne sont pas des compagnons de routes, leur
pourcentage est insignifiant.

IV.2.7.Catégorie sociale

Les personnages de conte peuvent être répartis selon leur classe sociale. En effet, ils sont soit
riches ou occupant un statut supérieur (catégorie supérieure), soit pauvre et individu ordinaire
(catégorie inferieure).

Il faut signaler que dans la catégorie humaine, nous avons écarté six personnages, qui sont
trois griots et trois marabouts parce qu’ils ont des fonctions intermédiaire entre les deux
catégories, donc ils ne peuvent faire partie ni de la première ni de la deuxième.

Nous rajoutons que la catégorie autre qui est constituée de dix-huit personnages a été éloigné
parce qu’elle ne peut être concernée par cette étude.

Catégorie sociale Humain Animal


20 03
Supérieure
71 102
inferieure

Tableau 6 : La répartition de la catégorie sociale des personnages

En observant le tableau ci-dessus, nous pouvons savoir que la catégorie supérieure est d’un
nombre très maigre surtout chez les animaux puis qu’ils sont présent que dans trois contes :
Golo le singe, chef de la tribu dans un jugement et Gayndé le lion dans deux contes la
mauvaise compagnie II et tours de Lièvre; tandis que pour les êtres humains elle est de vingt
qui est constitué de chefs de tribu, roi et accompagnant du roi

~ 47 ~
IV. les personnages

12%
catégorie super
catégorie inf
88%

Figure 8: La répartition de catégorie sociale

La catégorie sociale inferieure est d’un pourcentage très important (89,62%) dans les contes
d’Amadou Koumba, par contre celle de la catégorie supérieure est maigre (11,38%). Pour les
êtres humains ils sont soit chasseurs, cultivateurs ou bien éleveurs de bétail sauf pour ce qui
du conte de Sarzan où nous trouvons : un cuisinier, un infirmier, un chauffeur et un aide
chauffeur. Ceci est expliqué par le fait que le dernier conte dans ce recueil est écrit par Prigo
Diop sur un personnage réel et une histoire qui lui était arrivée.

Ce constat fait référence à la nature de la société africaine qui pour subvenir à ces besoins, ses
membres vient de la chasse, de la culture ou de l’élevage des animaux.

La quantité élevée de personnages d’une catégorie sociale inferieure est expliquée par le fait
que le conte est créé par le peuple et pour le peuple, donc les gens ordinaires de la tribu, qui
sont majoritaires, sont eux à la fois la source des contes d’un griot et son public.

~ 48 ~
Conclusion
Conclusion

Nous voici ,donc, arrivés au terme de notre modeste travail, dans lequel, nous avons tenté de
voyager dans la littérature africaine, voire, le conte négro-africain.

Les contes sont un terrain très riche et symbolique, leur simplicité porte beaucoup de
significations, et c’est ce qui leur donne un statut spécial par apport aux autres récits.

L’analyse des personnages des contes est abondante et nous a conduit à déduire plusieurs
caractéristiques des contes africains ; entres autres, ceux d’Amadou Koumba qui constitue
notre présente étude. Le recours aux personnages humains est minoritaire par rapport à celui
des animaux car ces derniers sont d’un nombre considérable et parfois vue comme abondant.
Ceci peut être expliqué par le fait que la nature et ses composants sont très proches de
l’Homme africain.

Si dans beaucoup de contes, les héros sont des enfants, dans ceux d’Amadou Koumba sont
des personnages un peut plus âgés. Les fonctions qu’occupent ces derniers qu’ils soient
humains ou animaux sont minimales, contrairement aux fonctions des adjuvants qui
représentent un nombre énorme, ce qui confirme le caractère solidaire et collectif de cette
société. Les africains vivent en groupe et ne peuvent se détacher et vivre seule car l’existence
de l’individu ne s’effectuer qu’en présence de sa communauté et se sont les premiers
principes que le jeune apprend dans le Can des hommes. Toutefois, il n’existe pas de liens
entre le héros et les autres personnages.

La société négro africaine est de prédominance masculine, c’est pourquoi, le sexe féminin est
minoritaire dans ces contes et leur rôle est donc secondaire.

Depuis longtemps et dans le monde entier, le conte a été créé pour les adultes, le conteur ou la
conteuse racontait une histoire brève, chargée de leurs expériences pour passé un message ou
une moralité dans des circonstances bien précises ; et ceux-ci sont transmis d’une génération à
une autre ; ce conte reçoit des modifications durant cette transmission mais il garde le même
contenue. En Europe, et pendant le dix septième siècle, Perrault et ses camarades ont réussi à
les transformé et adapté pour les enfants, tandis qu’en Afrique le conte garde la propriété
d’être destiné aux adultes car la société africaine lui donne un statut spéciale.

Cette propriété explique la quantité importante de cette tranche d’âge (adulte) entre les
personnages, même chose pour la catégorie sociale qui est composée de cultivateurs,
élévateurs et chasseurs ce qui affirme l’aspect populaire du conte.

~ 51 ~
Conclusion

Les personnages dans ce recueil, dans leur grande partie portent un nom, ces noms sont
africains, ce qui assure la vraisemblance. Cependant le rôle éducatif du conte lui impose ce
caractère car plus les personnages sont près de la réalité, plus la moralité est convaincante.
Le conte africain est issu, donc, de la société africaine et destiné à un public africain.

Les recherches que nous avons établies jusque-là, nous ont mené à confirmer que les contes
africains sont le miroir, par excellence, de la société négro africaine et que les contes
d’Amadou Koumba, objet de notre étude, écrit par Pirago Diop ont réussi à refléter avec
succès la société de l’Afrique noire. Autrement dit, la lecture de ces textes donne une image
de la société dont-elle a été créée.

Nous aurions aimé aller plus loin dans mes recherches mais le temps restreint et la richesse
que porte cette littérature m’ont en a empêché. Il aurait été en effet intéressant de s’intéresser
aux proverbes évoqués dans ces contes et procéder par exemple à une étude comparative avec
d’autres contes appartenant à une autre culture pour en découvrir les différences. Pour ces
raisons et pour d’autres, nous pourrions bien évidemment ouvrir d’autres perspectives de
recherche pour ceux qui auraient un intérêt de loin ou de près pour l’étude des contes, plus
précisément pour ceux qui s’intéressent à la littérature négro- africaine.

~ 52 ~
La bibliographie
Bibliographie

Les ouvrages

*PIRAGO DIOP, Les contes d’Amadou Koumba, Présence Africaine, Paris, 1961.

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*LAURENTIN RETEL.A, Structure et symbolisme : Essai méthodologique pour l'étude des


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Encyclopédie

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* encyclopédia Universalis 2011.

Dictionnaire

Dictionnaire français le petit Larousse, 2005, Paris.

~ 56 ~
Annexe
Les contes d’Amadou Koumba écrit par PIRAG DIOP

1. Fari l'ânesse
2. Un jugement
3. Les mamelles
4. N'Gor Niébé
5. Maman-Caïman
6. Les mauvaises compagnies I
7. Les mauvaises compagnies II
8. Les mauvaises compagnies III
9. Les mauvaises compagnies IV
10. La lance de l'hyène
11. Une commission
12. Le salaire
13. Tours de lièvre
14. Petit mari
15. Vérité et mensonge
16. La biche et les deux chasseurs
17. Les calebasses de Kouss
18. L'héritage
19. Sarzan

~ 58 ~
La première page de couverture

~ 59 ~
Résumé : La littérature négro africaine est une littérature pas comme les autres, cela est due à son origine orale.
Le conte est l’un de ses formes qui reflète la société dont-il fait partie. Dans ce modeste travail nous avons
approché les contes d’Amadou Koumba, écrit par Birago Diop afin d’étudier avec une méthode descriptive et
analytique les personnages qui les composent car ils ont un aspect symbolique qui peut révéler plusieurs
significations.

En premier lieu ces contes confirment la nature de l’Homme africain par le type de leurs personnages, tandis que
le lien avec le héros, le sexe et les fonctions de ceux-ci viennent pour affirmer la nature et la structure de la
société africaine en second lieu. Ce pendant, la catégorie sociale, les noms et la tranche d’âge sont une preuve de
la destination et l’authenticité du conte africain. A savoir que les contes sont le miroir de leur société, dans quelle
mesure les contes d’Amadou Koumba et leurs personnages en sont-ils le reflet fictionnel ?

Les mots clés : la littérature négro-africaine, le conte, Amadou Koumba, Birago Diop, personnages.

.‫اﻟﺷﺧﺻﯾﺎت ﻓﻲ ﺣﻛﺎﯾﺎت أﻣﺎدو ﻛوﻣﺑﺎ‬

‫ اﻟﺣﻛﺎﯾﺔ اﻟﺷﻌﺑﯾﺔ ﻫﻲ واﺣدة ﻣن ﻧﻣﺎذﺟﻪ اﻟﺗﻲ ﺗﻌﻛس اﻟﻣﺟﺗﻣﻊ اﻟذي‬. ‫ و ﯾرﺟﻊ دﻟك إﻟﻰ أﺻﻠﻪ اﻟﺷﻔوي‬،‫ أدب ﻓرﯾد ﻣن ﻧوﻋﻪ‬،‫إن اﻷدب أﻓرﯾﻘﯾﺎ اﻟﺳوداء‬
‫ اﻟﺗﻲ ﻛﺗﺑﻬﺎ ﺑﯾراﻛو دﯾوب ﻟدراﺳﺔ‬،‫ ﻓﻲ ﻫذا اﻟﻌﻣل اﻟﻣﺗواﺿﻊ ﺳﻧﺣﺎول اﻻﻗﺗراب ﻣن ﺣﻛﺎﯾﺎت أﻣﺎدو ﻛوﻣﺑﺎ و دﻟك ﺑﺎﺳﺗﻌﻣﺎل اﻟﻣﻧﻬﺞ اﻟﺗﺣﻠﯾﻠﻲ‬.‫ﺗﻧﺗﻣﻲ إﻟﯾﻪ‬
.‫اﻟﺷﺧﺻﯾﺎت اﻟﺗﻲ ﺗؤﻟﻔﻬﺎ ﻷن ﻟدﯾﻬﺎ طﺎﺑﻊ رﻣزي ﻗد ﯾﻛﺷف ﻋن ﻣﻌﺎﻧﻲ ﻣﺗﻌددة‬

‫اﻟﻌﻼﻗﺔ ﻣﻊ اﻟﺑطل واﻟوظﺎﺋف‬،‫ واﻟﺟﻧس‬،‫ ﺑﯾﻧﻣﺎ اﻟﻔﺋﺔ اﻟﻌﻣرﯾﺔ‬،‫ﻫذﻩ اﻟﻘﺻص ﺗؤﻛد طﺑﯾﻌﺔ اﻟرﺟل اﻷﻓرﯾﻘﻲ ﻓﻲ اﻟﻣﻘﺎم اﻷول ﻣن ﺧﻼل ﻧوع اﻟﺷﺧﺻﯾﺎت‬
‫ اﻟطﺑﻘﺔ اﻻﺟﺗﻣﺎﻋﯾﺔ واﻷﺳﻣﺎء دﻟﯾل ﻋﻠﻰ ﺗوﺟﻪ و‬،‫ ﻓﻲ ﺣﯾن ان اﻟﺳن‬.‫اﻟﺗﻲ ﺗﻘوم ﺑﻬﺎ ﺗﺄﺗﻲ ﻟﻠﺗﺄﻛﯾد ﻋﻠﻰ طﺑﯾﻌﺔ وﺑﻧﯾﺔ اﻟﻣﺟﺗﻣﻊ اﻷﻓرﯾﻘﻲ ﻛﻣرﺣﻠﺔ ﺛﺎﻧﯾﺔ‬
.‫أﺻﺎﻟﺔ اﻟﺣﻛﺎﯾﺔ اﻟﺷﻌﺑﯾﺔ اﻷﻓرﯾﻘﯾﺔ‬

‫ﻷي ﻣدى اﺳﺗطﺎﻋت ﺣﻛﺎﯾﺎت اﻟﺧﯾﺎﻟﯾﺔ ﻷﻣﺎدو ﻛوﻣﺑﺎ وﺷﺧﺻﯾﺎﺗﻬﺎ آن ﺗﻌﻛس‬،‫ﻣن اﻟﻣﻌروف أن اﻟﻘﺻﺔ اﻟﺷﻌﺑﯾﺔ ﻫﻲ ﻣرآة ﻟﻠﻣﺟﺗﻣﻊ اﻟذي أﻧﺗﺟت ﻓﯾﻪ‬
‫اﻟواﻗﻊ؟‬

.‫ اﻟﺷﺧﺻﯾﺎت‬،‫ﺑﯾراﻛو دﯾوب‬،‫أﻣﺎدو ﻛوﻣﺑﺎ‬،‫اﻟﻘص‬،‫ اﻷدب اﻷﻓرﯾﻘﻲ اﻷﺳود‬:‫اﻟﻛﻠﻣﺎت اﻟداﻟﺔ‬

The characters in the tales of Amadou Koumba.

African negro literature is a literature that is not like other literatures. This is due to its oral origins. The tale is
one of its forms which reflects the society which is a part of it. In this modest work we approached with the
analytique method, the tales of Amadou Koumba, written by Birago diop to study the characters which compose
them because they have a symbolic aspect that can reveal various meanings.

In the first place these tales confirm the nature of the African man by the type of their characters, while the
group of age, sex, and the functions of these, come to assert the nature and structure of African society in second
place. At this time social category and names are proof of the authenticity of the African tale. Namely that the
tales are the mirror of their society, to what extent are the tales of Amadou Koumba and their characters fictional
reflection?
Keywords: Black African literature, storytelling, Amadou Koumba, Birago Diop, characters.

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