Les Maladies Professionnelles I
Les Maladies Professionnelles I
Les Maladies Professionnelles I
1-La définition Une maladie est dite professionnelle si elle est la conséquence directe
de l’exposition d'un travailleur à une nuisance physique, chimique ou biologique ou si
elle résulte des conditions dans lesquelles il exerce d'une façon habituelle son
activité professionnelle. Cependant, les maladies professionnelles sont généralement
plutôt d'apparition progressive, difficile à situer dans le temps. Il est très souvent
impossible de fixer exactement le point de départ de la maladie, d'autant plus que
certaines d’entre elles peuvent ne se manifester que plusieurs années après le début
de l'exposition au risque et même parfois après que le travailleur ait cessé d'exercer
le travail incriminé.
I.3.4 La déclaration :
Faite par le malade (non par l’employeur comme dans le cas des accidents de
travail) en 4 exemplaires selon le formulaire modèle AT320. 3 exemplaires sont
transmis directement à l’organisme de sécurité sociale dans un délai allant de 15
jours à 3 mois à partir de la première constatation médicale.
Un exemplaire est conservé par la victime. Il est fixé un délai de prescription de 2
ans au-delà duquel la demande ne peut plus être prise en considération.
I.3.5 La constatation de la maladie :
Un praticien choisi par la victime établit en 3 exemplaires un certificat médical
(modèle AT 540), indique la nature de la maladie, notamment les manifestations
mentionnées aux tableaux et constatées ainsi que les suites probables et doit
préciser la durée probable de l’incapacité temporaire totale de travail (ITT) que la
maladie risque d’entraîner (des certificats ultérieurs de prolongation d’arrêt peuvent
être établis). A la guérison (s’il ne subsiste aucune séquelle) ou à la consolidation
dans le cas contraire, un certificat descriptif sera fourni dans les mêmes conditions (3
exemplaires). Ce dernier document devra indiquer clairement les anomalies
restantes assorties du taux d’IPP correspondant.
I.3.6 Les 5 conditions précises devant être obligatoirement réunies sont :
-Figurer sur la liste des maladies professionnelles (85 maladies)
-Présenter des critères cliniques bien définis, l’énumération légale des symptômes
ou lésions pathologiques étant strictement limitative.
-Respecter le délai de prise en charge : Période maximale entre date d’apparition de
la maladie et date de cessation de l’exposition au risque.
-Respecter la liste Travaux susceptibles d’engendrer la maladie lorsqu’elle est
limitative et non indicative.
- Respecter la durée d’exposition au risque parfois exigée. Cette condition est
retrouvée pour les affections provoquées par le bruit (2 ans réduite à 30 jours en ce
qui concerne la mise au point des propulseurs, réacteurs et moteurs à pistons) et les
affections consécutives aux opérations de polymérisation du chlorure de vinyle (6
mois).
I.3.7 La structure :
Tous les tableaux comportent :
Un numéro qui indique l’ordre chronologique d’inscription à la liste de maladies
professionnelles Un titre relatif à la maladie et/ou à la cause agissante (ex: tétanos
professionnel, affections provoquées par l’inhalation de poussières renfermant de la
silice) Une colonne de gauche qui désigne les maladies c’est-à-dire les symptômes
liés à la cause agissante Une colonne du milieu (inconstante) indiquant le délai de
prise en charge Une colonne de droite énumérant les travaux susceptibles de
provoquer la maladie celle-ci peut être limitative ou indicative. Une durée d’exposition
lorsqu’elle est exigée, est indiquée sous le titre du tableau.
I.3.8 Un inconvénient :
La rigidité de la législation du fait de son caractère restrictif et l’absence de
procédures complémentaires « hors tableau ». En effet des maladies
incontestablement liées aux conditions de travail ne sont pas reconnues et
indemnisées. Ces maladies sont dites à caractère professionnel. La déclaration de
ces maladies à caractère professionnel est obligatoire pour tout médecin : le but est
d’informer les pouvoirs publics en vue de l’extension des tableaux de maladies
professionnelles.
I.3.9 Après validation par le médecin conseil, toute affection qui répond aux
conditions médicales et administratives mentionnées par les tableaux est
systématiquement "présumée" d’origine professionnelle. Une enquête sur l’exposition
peut être réalisée par la sécurité sociale Le médecin conseil peut avoir recours à des
avis spécialisés et ou une expertise si contestation de la victime.
I.3.10 Une commission nationale des maladies professionnelles est chargée de
la révision des tableaux de maladies professionnelles.
Article 1er. - La composition de la commission des maladies professionnelles
prévues à l'article 66 de la loi n° 83-13 du 2 juillet 1983 susvisée, présidée par le
représentant du ministre chargé de la sécurité sociale, comprend :
- un (1) représentant du ministre chargé du travail,
- un (1) représentant du ministre chargé de la santé,
- quatre (4) représentants de la caisse nationale des assurances sociales,
- deux (2) représentants d'organisations syndicales de travailleurs salariés, les plus
représentatives, au plan national,
- deux (2) représentants d'organisations syndicales d'employeurs, les plus
représentatives, au plan national,
- un (1) représentant de l'institut national d'hygiène et de sécurité,
- trois (3) médecins du travail désignés par le ministre chargé de la santé.
Art. 2. - La commission des MP peut faire appel, en tant que de besoin, à toute
personne, ou institution dans le domaine des MP et susceptible d'éclairer ses
travaux.
Art. 3. - La commission des MP bénéficie de toutes les facilités auprès des
organismes, institutions et administrations publiques dans l'accomplissement de sa
mission.
Art. 4. - La commission des MP établit son programme de travail annuel et son
règlement intérieur. Ce dernier doit faire l'objet d'une approbation du ministre chargé
de la sécurité sociale.
Art. 5. - Les membres de la commission des MP sont désignés nommément pour
une durée de trois (3) ans, renouvelable par décision du ministre chargé de la
sécurité sociale sur proposition de l'autorité dont ils relèvent.
Art. 6. - Le présent arrêté sera publié au journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Les accidents du travail
II.1 La définition La loi définit l'accident du travail comme "tout accident ayant
entraîné une lésion corporelle imputable à une cause soudaine extérieure et survenu
dans le cadre de la relation de travail ».
De cette définition légale ressortent trois éléments clés :
- la lésion corporelle
- la cause soudaine extérieure
- la relation de travail Ces éléments constituent les conditions nécessaires à la
reconnaissance de l'accident du travail.
II.1-1 La lésion corporelle : ces termes désignent toute lésion de l'organisme humain,
qu’elle soit externe (donc visible) ou interne, organique, mentale ou psychologique.
La lésion peut donc être une plaie, une fracture, une pneumopathie toxique, une
intoxication aiguë, une hémorragie cérébrale ou même un traumatisme
psychologique
II.1-2 La cause soudaine extérieure : Deux critères caractérisent la cause : La
soudaineté qui demeure le critère essentiel permettant de faire la distinction entre
accident et maladie. Ont ainsi été reconnues comme accident du travail des
pneumopathies aiguës toxiques, des hernies discales… La cause est violente mais
ce caractère n'est pas obligatoire comme c'est le cas de l'accident par piqûre
donnant lieu à des complications. L'extériorité dont l'interprétation s'est élargie à des
cas où la cause extérieure n'apparaît guère : exemple de lésions survenues à la suite
d'efforts ou de faux mouvements.
II.1-3 La relation de travail Elle coïncide largement avec le contrat de travail. Les
notions de lieux et de temps de travail sont à prendre en considération : - les lieux de
travail sont ceux soumis à l'autorité de l'employeur (voies d'accès, vestiaires,
lavabos, cantines, parkings …). L'accident doit cependant provenir d'un risque
intrinsèque au lieu. - le temps de travail est plus large que le temps de réalisation des
taches englobant aussi les périodes de non activité. Mais il n'y a plus de couverture
en cas de soustraction du salarié à la surveillance de l'employeur (exemple de
sorties hors de l'entreprise pour une pause) On constate qu'en dépit de la clarté de la
définition légale, beaucoup de zones d'incertitude demeurent ; même si la
jurisprudence tente de préciser le contenu de la loi, il existera des cas d'espèce
difficiles à trancher.
II.2 Autres accidents indemnisés Les accidents survenus au cours d’une mission à
caractère exceptionnel ou permanent, accomplie hors de l’établissement
conformément aux instructions de l’employeur.
Le salarié en mission est couvert en tout temps et tout lieu où l’appelle son travail.
Les accidents survenus au cours d’études suivies régulièrement en dehors des
heures de travail. Les accidents survenus au cours de l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice d'un mandat électoral ; Sont considérés comme accidents du travail, même
si l'intéressé n'a pas la qualité d'assuré social, les accidents survenus au cours
d'activités sportives organisées par l'organisme employeur ; Les accidents survenus
lors de l'accomplissement d'un acte de dévouement dans l'intérêt public ou de
sauvetage d'une personne en danger.
L’accident de trajet :
C’est un accident survenu sur le trajet effectué par l’assuré pour se rendre à son
travail ou en revenir, le parcours garanti est compris :
- entre le lieu du travail et le lieu de résidence
- entre le lieu du travail et le lieu où se rend habituellement la victime pour prendre
ses repas
- entre le lieu du travail et le lieu où se rend habituellement la victime pour des motifs
d’ordre familial.
Ce parcours ne doit être ni interrompu ni détourné sauf urgence ou nécessité, cas
fortuit ou force majeure. L’itinéraire garanti doit être le plus court et le plus commode.
Le temps de parcours doit être normal par rapport aux horaires de l’entreprise et
compte tenu de la longueur, de la difficulté et du moyen de transport utilisé. Tout
décalage horaire important est interprété comme découlant d’actes dictés par l’intérêt
personnel. L’indemnisation ne peut avoir lieu que si la victime ou ses ayants droits
apportent la preuve que les conditions définies sont remplies ou que l’enquête
permet à la caisse de disposer de présomptions suffisantes.
Sont également indemnisées dans le cadre des accidents de travail :
- Les complications des lésions engendrées par l’accident
- Les complications liées au traitement de ces lésions
- Les affections préexistantes révélées ou aggravées par l’accident
II.3 Les formalités Déclaration de l’accident du travail L’accident doit être déclaré :
- à l’employeur dans les 24 heures qui suivent par la victime ou ses représentants les
jours non ouvrables n’étant pas comptés
- à l’organisme de sécurité sociale par l’employeur dans les 48 heures à partir de la
date où il en a eu connaissance
- à l’inspecteur du travail par l’organisme de sécurité sociale En cas de carence de
l’employeur, la déclaration peut être faite à l’organisme de sécurité sociale par la
victime ou ses ayants droits, par l’organisation syndicale ou par l’inspection du travail
dans un délai de 4 ans à compter du jour de l’accident. Constatation des lésions La
constatation des lésions est faite par un médecin choisi par la victime. Celui-ci établit
en deux exemplaires sur un imprimé type fourni par l’organisme de sécurité sociale
(destiné à simplifier la tâche de celui qui le remplit) :
- le certificat médical initial (modèle AT 510) :
Description de l’état de la victime, les lésions, leurs sièges, la durée éventuelle de
l’incapacité temporaire de travail. En cas de prolongation de l’arrêt de travail, le
même document est utilisé.
- le certificat médical de guérison ou de consolidation (modèle AT520) :
- Le médecin devra préciser s’il y a guérison ou consolidation. La guérison traduit la
disparition de l’état pathologique créé par l’accident avec récupération complète par
la victime de sa capacité professionnelle. Il n’y a donc plus nécessité de soins et pas
de séquelles en rapport avec les blessures. . La consolidation désigne un état
caractérisé par la fixation des lésions qui prennent un caractère permanent sinon
définitif (tel qu’un traitement n’est plus en principe nécessaire, si ce n’est pour éviter
une aggravation).
L’état est stable, peu susceptible d’évoluer mais comporte des séquelles à l’origine
d’un certain degré d’incapacité permanente.
Dans ce cas un taux d’IPP - incapacité partielle permanente- est proposé. Ce taux
est la traduction de l’amputation de la capacité de travail engendrée par les
séquelles.