Les Travaux Dinventaire

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LES TRAVAUX D’INVENTAIRE

INTRODUCTION

Les travaux d’inventaire (ou travaux de fin d’exercice) désignent l’ensemble des
opérations que les entreprises astreintes à la tenue d’une comptabilité conforme au SCF,
sont amenées à exécuter en vue de présenter les états financiers.

En effet, les livres comptables gardent la mémoire des opérations, transactions et


autres évènements survenus entre deux dates de clôture. Une balance d’inventaire est
éditée pour marquer la fin des enregistrements comptables. Cette balance, dite avant
1
inventaire, est nécessaire en vue de déceler d’éventuelles erreurs arithmétiques
susceptibles d’entacher la saisie des pièces comptables. Néanmoins, l’objectif ultime de
la comptabilité n’est pas encore atteint tant que la situation patrimoniale et le résultat
définitif de l’exercice ne sont pas encore figés.

L’atteinte de cet objectif ultime est dominée par la recherche de l’image fidèle de la
situation financière et patrimoniale de l’entreprise, laquelle doit être arrêtée tout en
veillant au respect des principes comptables devant présider à la préparation des états
financiers (prééminence de la réalité sur la forme, séparation des exercices,
prudence,…).

Notons que les travaux d’inventaires constituent une obligation légale découlant de
plusieurs sources, à savoir :

- La loi 07-11 portant système comptable (et) financier, notamment en son article
14 ;
- Le décret exécutif 08-156 du 26 mai 2008 pris en application de la loi 07-11
susvisée ;
- L’arrêté du Ministère des finances du 26 juillet 2008 fixant les règles
d’évaluation et de comptabilisation, le contenu et la présentation des états
financiers ainsi que la nomenclature et le fonctionnement des comptes ;
- L’ordonnance 75-59 du 26 septembre 1975 modifiée et complétée portant code
de commerce, notamment en ses articles 10 et 716 ;
- Le code des impôts directs et taxes assimilées, notamment en son article 152.

La teneur des travaux d’inventaire dépend de la taille de l’entreprise et du volume de


ses transactions. Selon l’article 27 de la loi 07-11 portant SCF, les états financiers
doivent être arrêtés dans un délai maximal de 4 mois après la date de clôture. Ils
doivent être émis dans les 6 mois suivant la date de clôture en application du paragraphe
210-3 de l’arrêté comptable.

Séminaire sur les travaux d’inventaire Ch. TOUAHRI, DEC. 2016


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Selon la loi fiscale, la déclaration annuelle doit être souscrite au plus tard le 30 avril de
l’année suivante, cependant, ce délai peut être prorogé de 3 mois en cas de force
majeure sur décision du Directeur Général des impôts (Article 351 CID).

Parmi, les travaux d’inventaire, on distingue :


- L’inventaire extra comptable appelé également inventaire physique ou matériel: il
consiste à recenser et à évaluer d’une manière exhaustive les éléments actifs et
passifs du patrimoine. Les données de l’inventaire physique sont transcrites dans
les comptes annuels.
2
- L’inventaire comptable : il consiste à passer les écritures de régularisation et de
regroupement en vue de clôturer les comptes et d’éditer les états financiers. Le
plan de ce séminaire s’articulera suivant cette logique.

L’INVENTAIRE EXTRA-COMPTABLE

L’inventaire extra-comptable regroupe l’ensemble des opérations de recensements des


éléments actifs et passifs et les documents donnant l’état descriptif de ces éléments.
Ces documents peuvent être tenus sous forme de registres (sous forme de piqûres
d’inventaire comme pour les stocks) ou de fiches spécifiques comme c’est le cas pour les
immobilisations. Le contenu et le tracé des documents d’inventaire ne sont pas
normalisés ; chaque entreprise peut en prévoir le tracé en fonction de ses besoins en
matière d’informations.

1. L’inventaire extra-comptable :
1.1 Date de l’inventaire :
L’exercice comptable correspond à la période séparant deux inventaires.
L’exercice comptable coïncide le plus souvent avec l’année civile qui débute le 1er
janvier et prend fin le 31 décembre.
Néanmoins, l’article 30 de la loi 07-11 autorise les entreprises à clôturer leurs
comptes à une date autre que le 31 décembre dans la mesure où leurs activités
correspondent à des cycles d’exploitation incompatibles avec l’année civile
(Exemple : les exploitations agricoles).
Le même article précise que la durée de l’exercice comptable doit être justifiée
lorsque celle-ci est supérieure ou inférieure à 12 mois, notamment en cas de
création, de cessation ou de modification de la date de clôture.

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1.2 Déroulement de l’inventaire extra-comptable

L’objectif de l’inventaire extra-comptable étant d’établir un état détaillé de tous les


éléments actifs et passifs, il s’agit d’abord de dénombrer les quantités puis de les
valoriser.

L’inventaire extra-comptable concerne notamment :

- Les immobilisations ;
- Les stocks ;
- Les créances ;
3
- Les valeurs mobilières de placement ;
- La banque ;
- La caisse ;
- Les dettes.

Si le comptage de la plupart des postes ci-dessus est aisé, il n’en est pas de même pour
les stocks, poste considéré comme sensible notamment en raison du nombre de
références répertoriées.

1.2.1 Les immobilisations :


1.2.1.1 Les immobilisations corporelles :

Une fiche est établie lors de l’acquisition de toute immobilisation. Celle-ci doit
retracer :

- La désignation de l’immobilisation avec le nom du fournisseur et la facture


fournisseur;
- Le prix et la date d’acquisition ;
- La localisation de l’immobilisation dans l’entreprise et le N° d’inventaire ;
- Le numéro de compte d’actif correspondant ;
- Le mode d’amortissement ainsi que les amortissements successifs ;
- Les pertes de valeur et les reprises éventuelles ;
- La date et les conditions de la cession ou de la mise hors service.

Lors de l’inventaire, il y a lieu :

- D’établir des états par catégorie de toutes les immobilisations recensées en


veillant à reproduire leurs N° d’inventaire et leur localisation ;
- De s’assurer de l’existence effective de ces immobilisations et de l’exactitude
des fiches ; on vérifie les acquisitions et les cessions récentes d’immobilisations ;
- De déterminer les amortissements et les pertes de valeur éventuelles en vue de
leur comptabilisation.

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A la fin, il convient de comparer les fiches d’inventaire avec l’existant.

1.2.1.2 Les immobilisations incorporelles :


Comme les immobilisations incorporelles n’ont pas de substance physique,
l’inventaire extracomptable des ces actifs consiste dans la comparaison entre les
enregistrements comptables avec les documents en possession de la l’entité, et
justifiant l’existence et la propriété de ces immobilisations (Exemples : contrat
de concession d’une licence, d’une marque de fabrique, contrat d’acquisition ou
d’apport d’un fonds de commerce, etc.).
4
1.2.1.3 Les immobilisations financières :

Il s’agit des titres de participation qui permettent à l’entité d’exercer un contrôle dans
les sociétés émettrices.
Leur inventaire extracomptable diffère selon leur nature :

- Titres matérialisés par un document écrit : l’inventaire se fait de manière


physique soit par constat direct lorsque ces titres sont déposés directement
dans la caisse de l’entité, soit par demande de confirmation auprès des
organismes chargés de leur conservation (généralement, il s’agit d’établissements
financiers).

- Titres non matérialisés par un document écrit (parts sociales détenues dans
d’autres sociétés) : l’inventaire se fait par comparaison entre les
enregistrements comptables et les documents justifiant que la société est
détentrice de ces titres (statuts de la société émettrice, procès verbaux
relatifs aux assemblées constitutives, aux augmentations et réductions de
capital, les contrats de cession des titres, etc.)

1.2.2 Les stocks :


1.2.2.1 Détermination des quantités en stock :
Il est établi des états retraçant les marchandises composant le stock en procédant à
leur recensement rayon par rayon. Les références et les quantités sont annotées pour
chaque catégorie de stocks.
Il faut prendre le soin de défalquer du stock existant :
- Les marchandises détenues par l’entreprise à titre de dépôt ;
- Les emballages prêtés ou consignés à restituer aux fournisseurs ;
- Les marchandises vendues aux clients mais non encore livrées.

Les stocks mis en dépôt ou en consignation ou qui sont en voie d’acheminement sont
comptabilisés au débit du compte 37 « stocks à l’extérieur ». Le compte 37 sera soldé

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au moment de la réception des stocks en magasin ou de leur vente en cas de dépôt-


vente.

1.2.2.2 Valorisation des stocks physiques :

A la date de clôture, l’inventaire physique quantitatif est valorisé selon l’une des
méthodes autorisées par le SCF, à savoir :

- Le coût moyen pondéré ;


- La méthode d’épuisement des lots, en l’occurrence la méthode FIFO (ou PEPS)
car la méthode LIFO est désormais exclue.
5

1.2.3 Les créances :


L’inventaire des créances est réalisé par le pointage des comptes clients qu’il
convient de rapprocher avec les comptes du grand livre de l’entreprise. Cette
procédure vise à s’assurer que des erreurs ou les omissions n’ont pas été
commises au niveau de la comptabilité de l’entreprise (Exemple : Omission d’une
facture de vente ou d’un règlement, imputation erronée d’une facture de vente ou
d’un règlement, etc.).
Les créances clients entachées d’incertitude ou devenues litigieuses sont virées
dans le compte approprié (clients douteux) par le crédit du compte clients
concerné.

1.2.4 Les valeurs mobilières de placement :


Les valeurs mobilières de placement sont les titres acquis par l’entité en vue d’en
tirer un revenu ou une plus-value par la revente à brève échéance.
Leur inventaire extracomptable est effectué de la même manière que pour les
titres de participation.
La comparaison entre la valeur comptable des VMP et leur inventaire extra-
comptable permet de déceler d’éventuelles anomalies qui peuvent être dues à
plusieurs raisons :
- Erreurs de comptabilisation qu’il y a lieu de corriger en fonction de leur nature ;
- Pièces justificatives non parvenues à la comptabilité qu’il y a lieu de rechercher
et de comptabiliser

1.2.5 La banque :
Le solde du compte « Banque » tenu par l’entreprise à la date d’inventaire est
comparé au solde du même compte tenu par la banque et communiqué à l’entreprise
suivant le relevé de compte.
Ces différences peuvent provenir :

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- Du décalage dans le temps entre l’enregistrement des mêmes opérations chez


l’entreprise d’une part et chez la banque d’autre part ;
- D’erreurs matérielles commises par la banque (inversion de chiffres,
écritures omises, double-imputation, compte bancaire inapproprié, etc.) ;
- D’erreurs ou omissions commises au niveau de la comptabilité de l’entreprise.

En raison de ces écarts, le compte « banque » tenu par l’entreprise présente


rarement le même solde à la même date que le compte tenu par la banque. L’état de
rapprochement permet de rétablir la concordance des deux comptes en identifiant
6
les erreurs éventuelles.

Tracé de l’état de rapprochement bancaire


Etat de rapprochement Banque …………………………………. Au ……………………………………
Compte « Banque » chez l’entreprise Compte « Banque » chez la Banque
Cpte Opérations D C Cpte Opérations D C

Solde Solde

1.2.6 La caisse :
Le comptage du compte « Caisse » à l’inventaire est similaire à celui qui est opéré
chaque jour. Le caissier vérifie que le montant des espèces en caisse est bien égal
solde de ce compte.
Un bordereau des espèces en caisse est établi, indiquant les quantités et les
montants d’espèces par catégorie de pièces et de billets.
La différence entre le solde comptable et le solde physique peut provenir d’erreurs
de comptabilisation ou d’omissions en comptabilité, qu’il y a lieu de rechercher et de
corriger selon la nature de l’erreur ou de l’omission.
L’écart éventuel doit être régularisé sur la base d’un procès verbal entre le caissier
et l’agent chargé de l’inventaire physique de la caisse.
Cet écart est imputé selon le cas :
- soit au compte du caissier qui remboursera la somme manquante sur ses
deniers propres ;
- soit au compte pertes et de profits exceptionnels.

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Les dettes :

L’inventaire physique des dettes présente les mêmes caractéristiques que l’inventaire
des créances. Le travail consiste à rapprocher le solde du compte fournisseurs figurant
sur la balance avec les comptes individuels en vue de s’assurer de l’exactitude des soldes
et que des factures fournisseurs n’ont pas été omises.

L’INVENTAIRE COMPTABLE :

2. L’inventaire comptable :
Dans ce qui suit, nous aborderons les écritures de clôture liées aux
7
amortissements, provisions et régularisation de tous les comptes de la
comptabilité financière.

2.1 Les amortissements :


2.1.1 Définition :
D’après le paragraphe 121-7° de l’arrêté comptable, l’amortissement correspond à
la consommation des avantages économiques liés à un actif corporel ou incorporel.
Il est comptabilisé en charges à moins qu’il soit incorporé dans la valeur
comptable d’un actif produit par l’entité pour elle-même (Exple : cas de la
production immobilisée).
Les raisons de la constatation de l’amortissement sont au nombre de 3 :
• L’usure physique qui dépend de facteurs opérationnels attendus comme
les cadences auxquelles l’actif est utilisé et le programme de maintenance
• L’obsolescence technique ou commerciale découlant de changement dans la
production ou d’une évolution de la demande du marché pour le produit
fourni par l’actif
• les limites juridiques sur l’usage de l’actif, telles que les dates
d’expiration des contrats de location, de concession de licences,…

2.1.2 Base amortissable


La base d’amortissement d’un actif correspond à sa valeur brute diminuée de sa
valeur résiduelle.
La valeur brute est la valeur de comptabilisation initiale de l’actif, sous réserve
de pertes de valeurs ultérieures. On entend par cette valeur pour chaque
catégorie d’immobilisations :

• Immobilisations acquises : Prix d’achat, y compris les droits de douane


et les taxes non remboursables, et les frais directement attribuables au
transfert de l’actif jusqu’à son lieu d’exploitation et à sa mise en état

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pour permettre son exploitation, après déduction des remises et rabais


commerciaux. La base amortissable comprend également l’estimation
initiale des coûts relatifs au démantèlement, à l’enlèvement de
l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle est située.

• Immobilisations produites par l’entreprise : coût de production


comprenant les matières premières, la main d’œuvre et tous les frais
directement attribuables;

8
• Immobilisations acquises par voie d’échange : il s’agit de la valeur de
l’actif reçu en cas de biens dissemblables et de la valeur de l’actif donné
en échange, en cas de biens similaires

• Immobilisations reçues gratuitement : la base amortissable correspond


à la juste valeur de l’immobilisation.

• Immobilisations reçue en apport : Il s’agit de la valeur d’apport attribué


à l’actif au moment de la constitution de l’actif ou à l’occasion de
l’augmentation de capital.

Par valeur résiduelle, on entend le montant net qu’une entité s’attend à obtenir
pour un actif à la fin de sa durée d’utilité, après déduction des coûts de sortie
estimés.

Exemple : Le 02/01/2016, la SPA EPB a acquis un tapis roulant pour 240.000.000


DA HT. Les frais d’installation s’élèvent à 2.800.000 DA et les frais de
démarrage à 850.000. La valeur résiduelle de cet actif à l’issue de sa durée
d’utilité est de 34.000.000 et les frais de sa rénovation sont estimés à
7.000.000.
Déterminer la base amortissable de ce tapis roulant.

Solution :
Base amortissable = Valeur brute – Valeur résiduelle nette
Valeur brute = 240.000.000 + 2.800.000 = 242.800.00
Valeur résiduelle nette des frais de sortie = 34.000.000 – 7.000.000 =
27.000.000.

Base amortissable du tapis roulant = 242.800.000 – 27.000.000 = 215.800.000

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2.1.3 Début des amortissements :

L’amortissement d’un actif commence dès qu’il est prêt à être mis en service,
c’est-à-dire dès qu’il se trouve à l’endroit et dans l’état nécessaire pour pouvoir
l’exploiter de la manière prévue par la direction

2.1.4 Durée d’amortissement


L’amortissement d’un actif peut être traduit comme étant la répartition
systématique de sa valeur sur sa durée d’utilité estimée. La durée d’utilité
s’exprime donc en années. Néanmoins, la durée d’amortissement peut 9
correspondre au nombre d’unités d’œuvres réalisées par cet actif lorsque ce
critère est plus pertinent (Exemples : Nombre de kilomètres parcourus pour
un camion, nombre d’unités produites pour une machine, nombre d’heures de
vol pour un avion, etc.).
Par ailleurs ; la durée d’utilité d’un actif peut être dictée par la politique de
gestion des actifs de l’entité qui peut décider d’une durée précise ou après
consommation d’une partie des avantages économiques attendus de cet actif.
La durée d’utilité de l’actif peut donc être inférieure à sa durée de vie
économique. Selon, la norme IAS 16, la durée d’utilité de l’actif est affaire de
jugement, basé sur l’expérience de l’entité pour des actifs similaires ou sur la
planification stratégique de l’entité.
On distingue les actifs en fonction de leur durée d’utilité :
- Les actifs à durée d’utilité limitée tels que les immobilisations
corporelles et certaines immobilisations incorporelles (Exemple : les
logiciels) ;
- Les actifs à durée d’utilité illimitée tels que les terrains ;
- Les actifs à durée d’utilité indéterminée (marques commerciales).

Les actifs à durée d’utilité illimitée ou indéterminée ne sont pas


amortissables mais un dispositif de veille (test de dépréciation) doit être
instauré afin de vérifier si l’actif n’a pas pu perdre de sa valeur.

La durée d’utilité sera estimée pour chacun des composants d’une


immobilisation.
Exemple : Les duré d’utilité des composants d’un bâtiment peuvent être
comme suit :
Gros œuvres : 30 à 50 ans ;
Boiserie : 10 à 15 ans ;
Installation électrique : 10 à 15 ans ;
Plomberie : 5 à 10 ans ;
Etanchéité : 10 à 15 ans.

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2.1.5 Amortissement par composants :

Le § 121-4° de l’arrêté du 26/07/2008 stipule que Les composants d’un actif sont
traités comme des éléments séparés si l’une de ces 2 conditions est remplie :

S’ils ont des durées d’utilité différentes ;


Ou
S’ils procurent des avantages économiques selon un rythme différent

Exemples d’immobilisations pouvant être décomposées:


10
Bateaux (coques, moteurs, électronique, hydraulique);
Avions (fuselage, réacteurs, cockpit, moteurs..);
Bâtiments (structure, étanchéité, équipements, aménagement…);

Etant donné que les composants d’un actif sont enregistrés séparément dès
leur comptabilisation initiale, ils sont amortis séparément selon la même
logique.
Note : La constitution de provisions pour grosse réparation, en vigueur dans
l’ancien PCN n’est plus reconnue dans la mesure où les grosses réparations
sont appréhendées comme un composant à part entière de l’actif dès qu’elles
sont planifiées.

Exemple :
La SPA PEB a acquis, au 02/01/2011, une chaine de production d’une valeur de
100 000 KDA HT (TVA 17%) d’une durée d’utilité de 10 ans.
La valeur du moteur principal est de 30 000 KDA, sa durée d’utilité est de 4
ans.
La valeur des accessoires (bandes transporteuses…) est de 20 000 KDA, leur
durée d’utilité est de 5 ans.
La valeur à neuf du moteur principal en 2015 est de 40 000 KDA. La valeur à
neuf des accessoires en 2016 est de 30 000 KDA.
Passer les écritures comptables en 2011, 2015 et 2016.
Solution
Etant donné que la structure de la chaine de production, le moteur et les
accessoires ont des durées d’utilité différentes (10 ans, 5 ans, et 4 ans),
l’enregistrement initial devra faire apparaitre trois composants:
- La structure: 100 000 - 30 000 – 20 000 = 50 000 KDA,
- Le moteur principal: 30 000 KDA,
- Les accessoires: 20 000 KD.

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Lors du remplacement du moteur et des accessoires, deux écritures devront


être passées:

- Décomptabiliser l’ancien moteur et les anciens accessoires;


- Enregistrer le nouveau moteur et les nouveaux accessoires.

a. Ecriture comptable lors de l’acquisition de la chaine de production :


21500 Chaine de production : structure 50.000
21501 Chaine de production : moteur principal 30.000
21502 Chaine de production : accessoires 20.000 11
44562 TVA sur immobilisations 17.000
4041 Fournisseurs d’immobilisations 117.000

b. Décomptabilisation de l’ancien moteur et acquisition du nouveau au


31/12/2015 :

281501 Amort. Chaine de production : moteur 30.000


21501 Chaine de production : moteur 30.000

21501 Chaine de production : moteur principal 40.000


44562 TVA sur immobilisations 6.800
4041 Fournisseurs d’immobilisations 46.800

c. Décomptabilisation des anciens accessoires et acquisitions de


nouveaux au 31/12/2016
281501 Amort. Chaine de production : accessoires 20.000
21501 Chaine de production : accessoires 20.000

21501 Chaine de production : accessoires 30.000


44562 TVA sur immobilisations 5.100
4041 Fournisseurs d’immobilisations 35.100

2.1.6 Les modes d’amortissements :

Selon le § 121-7 de l’arrêté comptable, « Le mode d’amortissement d’un actif est le


reflet de l’évolution de la consommation par l’entité des avantages économiques de cet
actif »

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Dans ce cadre, le référentiel comptable algérien reconnait les 4 modes d’amortissement


suivants :
L’amortissement linéaire : Il constitue le mode d’amortissement par défaut. Il
est préconisé lorsque le rythme de consommation des avantages économiques ne
peut être déterminé de manière fiable. Il conduit à une charge constante sur la
durée d’utilité de l’actif ;
L’amortissement dégressif conduit à une charge décroissante sur la durée
d’utilité de l’actif ;
L’amortissement progressif conduit à une charge croissante sur la durée d’utilité
12
de l’actif ;
L’amortissement suivant les unités de production donne lieu à une charge basée
sur l’utilisation ou la production prévue de l’actif.

Amortissement linéaire : Selon ce mode d’amortissement, la valeur de la machine est


répartie en 4 dotations d’égal montant.

100 100
Taux d’amortissement = ----------- % = ------ = 25%
D d’utilité 4

Base Taux Valeur Nette


Exercice Dotation
amortissable d’amortissement Comptable
2012 10.000.000 25% 2.500.000 7.500.000
2013 10.000.000 25% 2.500.000 5.000.000
2014 10.000.000 25% 2.500.000 2.500.000
2015 10.000.000 25% 2.500.000 0

a. Amortissement dégressif : Le SCF n’a pas prévu de méthode spécifique pour le


calcul des dotations aux amortissements selon le mode dégressif. Néanmoins, la
pratique reconnait plusieurs variantes, dont :

b1. Application d’un taux d’amortissement décroissant appliqué à une base


constante :
Exemple :
Une société a acquis le 02/01/2013 une soudeuse pour une valeur de 8.000.000
DA HT. Les techniciens estiment que cette soudeuse à une durée d’utilité de 3
ans et que celle-ci perdra progressivement 50%, 30% et 20% de sa valeur
respectivement au titre des exercices 2013, 2014 et 2015. La valeur résiduelle
de la soudeuse est estimée à 2.000.000 DA.
Base amortissable = Valeur brute – Valeur résiduelle

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Base amortissable = 8.000.000 – 2.000.000 = 6.000.000

Tableau d’amortissement :
Base Taux Dotation aux
Exercice
amortissable d’amortissement amortissements
2013 6.000.000 50% 300.000
2014 6.000.000 30% 180.000
2015 6.000.000 20% 120.000

b2. La méthode des coefficients fiscaux : 13


Cette variante correspond à celle autorisée par la législation fiscale (voir article
174 du code des impôts directs). Pour mettre en œuvre cette méthode, il
convient d’affecter au taux d’amortissement constant un coefficient qui dépend
de la durée d’utilité de l’immobilisation, comme suit :

Durée d’utilité Coefficient


3-4 ans 1,5
5-6 ans 2
> 6 ans 2,5

Exemple :
La société EPB a acquis un matériel le 02/01/2010 pour 1.000.000 DA HA. Sa
durée d’utilité est de 5 ans. La valeur résiduelle du matériel est négligeable
Note : contrairement au mode linéaire, l’amortissement dégressif se pratique sur
la valeur nette comptable.

Montant au Taux Dotation de Cumul des VNC au


Ex.
début de l’ex. d’amort. l’exercice amortissements 31/12
2010 1.000.000 40% 400.000 400.000 600.000
2011 600.000 40% 240.000 660.000 360.000
2012 360.000 40% 144.000 784.000 216.000
2013 216.000 50% 108.000 892.000 108.000
2014 216.000 50% 108.000 1.000.000 0
Note 1 : pour éviter que les annuités d’amortissements soient indéfinies, il
convient de revenir à l’amortissement linéaire lorsque l’annuité dégressive
devient inférieure à l’annuité constante.
Note 2 : Une autre variante de l’amortissement dégressif consiste à doubler le
taux d’amortissement linéaire quelle que soit la durée d’utilité de l’immobilisation.
Taux d’amortissement dégressif applicable = taux linéaire x 2
Dans l’exemple ci-dessus, le taux d’amortissement serait de 20 % x 2 = 40%

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b2. La méthode SOFTY : de l’anglais (sum of the years digits), cette méthode
consiste à appliquer à la base amortissable un taux décroissant N/D ; où N
représente le nombre d’années restant à courir et D la somme des numéros
d’ordre des années d’utilisation.

En reprenant l’exemple ci-dessus (période d’utilisation : 5 ans), le dénominateur D


est égal à 1 + 2 + 3 + 4 + 5 = 15.

Les taux d’amortissements ainsi déterminés sont donc :


14
Numérateur Dénominateur
Exercice Taux = N/D
N D
2010 5 15 5/15
2011 4 15 4/15
2012 3 15 3/15
2013 2 15 2/15
2014 1 15 1/15

Tableau d’amortissement :

Montant au Taux Dotation de Cumul des VNC au


Ex.
début de l’ex. d’amort. l’exercice amortissements 31/12
2010 1.000.000 5/15 333.333 333.333 666.667
2011 1.000.000 4/15 266.667 600.000 400.000
2012 1.000.000 3/15 200.000 800.000 200.000
2013 1.000.000 2/15 133.333 933.333 66.667
2014 1.000.000 1/15 66.667 1.000.000 0
Note : La règle de "prorata temporis" ne trouve pas à s'appliquer dans le cas de
l'amortissement dégressif. Ainsi la première annuité d'amortissement n'est pas
calculée au prorata du temps qui sépare la date d'acquisition et la clôture de
l'exercice.

b. Amortissement progressif : cette méthode ne présente pas un intérêt particulier


pour l’entité dans la mesure où elle réduit la capacité d’autofinancement au cours
des premiers exercices d’utilisation.
La mise en œuvre de la méthode consiste à inverser l’ordre des taux applicables
dans le mode de l’amortissement dégressif.

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Montant au Taux Dotation de Cumul des VNC au


Ex.
début de l’ex. d’amort. l’exercice amortissements 31/12
2010 1.000.000 1/15 66.667 66.667 933.333
2011 1.000.000 2/15 133.333 200.000 800.000
2012 1.000.000 3/15 200.000 400.000 600.000
2013 1.000.000 4/15 266.667 666.667 333.333
2014 1.000.000 5/15 333.333 1.000.000 0

c. Amortissement selon les unités produites


Cette méthode est celle qui reflète le mieux le rythme de consommation des 15
avantages économiques d’une immobilisation.
Aussi, le recours au temps comme critère pour le calcul de l’amortissement est
remplacé par le nombre d’unités d’œuvres calculé en fonction du nombre d’unités
produites, le nombre d’heures de mise en service ou le nombre de kilomètres
parcourus.

Exemple :
Une société a acquis le 02/01/2012 une machine à fabriquer des gobelets en papier
pour 5.000.000 DA HT. Sa durée d’utilité est estimée à 4 ans et sa valeur résiduelle
est jugée insignifiante.
Le responsable de la production estime que le volume global de gobelets que la
machine produira pendant sa durée d’utilité est de 50.000.000 réparti comme suit :

2012 2013 2014 2015


22.000.000 15.000.000 8.000.000 5.000.000

Valeur d’origine 5.000.000


Coût de l’unité d’œuvre = -------------------- = ----------------- = 0,10 DA.
Nombre d’UO 50.000.000

Exercice 2012 2013 2014 2015


22.000.000 15.000.000 8.000.000 5.000.000
Amortissement X 0,10 = X 0,10 = X 0,10 = X 0,10 =
2.200.000 1.500.000 800.000 500.000

2.1.7 Cessation de l’amortissement :


L’amortissement d’une immobilisation cesse dans les 3 cas suivants :
- Lorsque l’immobilisation est classée comme détenue en vue de la vente ;
- Lorsque la valeur résiduelle dépasse la valeur nette comptable,
l’amortissement jusqu’à ce que la valeur résiduelle devienne inférieure à la
VNC ;

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- Lorsque l’immobilisation est décomptabilisée.

L’amortissement ne cesse pas lorsque l’immobilisation est mise hors service ou


détenue en vue de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité.

Toutefois, aucun amortissement n’est pratiqué au titre d’un exercice au cours duquel
la production est nulle et que l’amortissement est fondé sur le nombre d’unités
produites.

2.1.8 Révision des amortissements :


16
Contrairement à l’ancien système qui utilisait la terminologie de tableau
d’amortissement pour qualifier le déroulement du planning constatant
l’amoindrissement de la valeur d’une immobilisation, le SCF privilégie quant à lui le
vocable « plan d’amortissement ».

En effet, si le tableau d’amortissement est figé, le plan d’amortissement est au


contraire prospectif et évolutif dans la mesure où une ou plusieurs données peuvent
être révisées au cours de la durée d’utilité d’une immobilisation, en l’occurrence :

- Le mode d’amortissement ;
- La valeur résiduelle ;
- La durée d’utilité ;
- Dépenses ultérieures de nature à augmenter la valeur de l’immobilisation ;
- Les pertes de valeur éventuelles.

Dans ce sens, le § 121-8° de l’arrêté comptable précise que « Le mode


d’amortissement, la durée d’utilité et la valeur résiduelle à l’issue de la durée d’utilité
appliqués aux immobilisations corporelles doivent être réexaminés périodiquement en
cas de modification importante du rythme attendu d’avantages économiques
découlant de ces actifs, les prévisions et estimations antérieures sont modifiées
pour refléter ce changement de rythme. ».

Lorsqu’un tel changement s’impose, il est appréhendé comme un changement


d’estimation comptable au sens du § 138-1 de l’arrêté comptable. Ce changement
impactera alors le compte de résultats de l’exercice et celui des exercices
ultérieurs.

2.1.9 Perte de valeur des immobilisations corporelles


2.1.9.1 Définition :

En plus de l’amortissement qui constitue l’amoindrissement régulier et prévisible de


la valeur d’une immobilisation, celle-ci peut faire l’objet d’une dépréciation ponctuelle
appelée perte de valeur.

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A cet effet, l’entité doit apprécier, à chaque date de clôture, si les immobilisations
ont pu perdre de la valeur (§ 112-5 de l’arrêté comptable).

La procédure consiste à examiner s’il existe un indice de perte de valeur et à


déterminer le cas échéant la valeur recouvrable de l’actif.

Les indices de perte de valeur peuvent être internes ou externes.

Exemples d’indices de perte de valeur :

Indices internes : 17
Modification importante dans le mode d’utilisation : restructuration du
marché de l’entreprise entrainant une utilisation moindre d’un certain
matériel ;
Facteur d’obsolescence qui n’a pas été pris en compte dans au niveau de
l’amortissement ;
Dégradation physique de toute nature : avaries, défauts graves et
récurrents dans le fonctionnement ;
Performance inférieure à celle initialement prévue.

Indices externes :
Baisse significative de la consommation du produit commercialisé ;
Diminution de la valeur de marché d’un actif notamment pour les biens
d’occasion ;
Augmentation des taux d’intérêt entrainant la basse de la valeur d’usage
de l’immobilisation.

2.1.9.2 Détermination de la perte de valeur


La procédure à mettre en œuvre procède de la comparaison entre la VNC de
l’immobilisation ou le plus souvent de l’UGT (Unité Génératrice de Trésorerie) et
la valeur recouvrable qui correspond à la plus élevée entre la juste valeur et la
valeur d’utilité, suivant le schéma suivant :

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NON Pas de dépréciation


Indice de perte de
valeur
OUI Déterminer la V. Recouvrable

V. Recouvrable > VNC V. Recouvrable < VNC

18
Pas de dépréciation
Constituer perte de valeur

- Valeur nette comptable : il s’agit de la valeur d’origine diminuée du cumul


des amortissements et des pertes de valeurs antérieurs.
Valeur recouvrable : il s’agit de la valeur la plus élevée entre la juste
valeur (ou prix de vente net) et la valeur d’utilité.
- Juste valeur : c’est le montant net des coûts de sortie qui pourrait être
obtenu de la vente d’un actif lors d’une transaction dans des conditions de
concurrence normale entre des parties bien informées et consentantes.

2.1.9.3 Comptabilisation de la perte de valeur et de sa reprise :


Même si la perte de valeur n’est pas irréversible, elle diminue la valeur de
l’immobilisation, ce pourquoi, il faut constater immédiatement la perte de valeur
en débitant le compte de charge 681 par le crédit d’un poste d’actif soustractif,
le 29X.
La reprise d’une perte de valeur au cours d’exercices ultérieurs est comptabilisée
en produit et la valeur de l’actif est alors augmentée. Mais ATTENTION : la
valeur de l’actif ainsi obtenue ne doit jamais dépasser la valeur nette comptable
de ce même actif si aucune perte de valeur n’avait été enregistrée au cours
d’exercices antérieurs.

2.1.9.4 Impact de la perte de valeur sur la base amortissable


La constatation d’une perte de valeur et de sa reprise modifie la valeur nette
comptable de l’immobilisation et donc la base amortissable pour les
amortissements restant à courir.
En effet, la perte de valeur diminue la base amortissable et la reprise de cette
perte de valeur porte la VNC à un montant supérieur ; ce pourquoi, il faut
procéder à chaque fois que ces évènements surviennent à la modification du plan
d’amortissement initialement prévu.

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2.1.9.5 Cession des immobilisations corporelles :


Les cessions d’immobilisations corporelles génèrent selon le cas, des plus-values de
cession ou des moins-values de cession.
Ces plus-values ou moins-values résultent de la différence entre le prix de cession
et la valeur nette comptable des immobilisations corporelles cédées.
Le schéma comptable de la cession se déroule comme suit :

a. Constatation de la dotation aux amortissements complémentaire :


19
681 DAP et perte de valeur - actif non courant X
281X Amortissements des immobilisations corporelles X

b. Annulation des amortissements et des pertes de valeur constatées


ultérieurement :

281X Amortissements des immobilisations corporelles X


291X Pertes de valeurs sur immobilisations corporelles X
21X Immobilisations corporelles X

c. Constatation de la cession
- Cas d’une plus-value de cession :

462 Créances sur cession d’immobilisations corporelles X

21X Immobilisations corporelles X


752 Plus-values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers X

- Cas d’une moins-value de cession :

462 Créances sur cession d’immobilisations corporelles X


652 Moins-values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers X
21X Immobilisations corporelles X

2.2 Les provisions


2.2.1 Introduction
D’après la loi 07-11 portant système comptable financier, la comptabilité
financière a pour but de présenter des états financiers « reflétant une image
fidèle de la situation financière et patrimoniale, de la performance et de la
trésorerie de l’entité, à la fin de l’exercice » (Art. 3).

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Pour ce faire, l’information « doit revêtir les caractéristiques qualitatives de


pertinence, de fiabilité, de comparabilité et d’intelligibilité » (article 8 du décret
08-156 portant application de la loi comptable »
Or, pour être fiable, l’information doit satisfaire à plusieurs critères,
notamment :
- Représentation fidèle;
- Prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique ;
- Exhaustivité,
- Neutralité ;
20
- Prudence.

Image fidèle

Comparabi- Intelligibi-
Pertinence Fiabilité
lité lité

Représenta- Prééminence
Exhaustivité Neutralité Prudence
tion fidèle Réalité/form.

Le principe de prudence, déjà connu sous le PCN, découle de l’obligation de


constituer des provisions pour faire face aux pertes probables.
Le glossaire annexé à l’arrêté comptable du 26 juillet 2008 définit la prudence
comme étant « la prise en compte d’un degré raisonnable de précaution dans
l’exercice des jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des
conditions d’incertitude, de sorte que les actifs ou les produits ne soient pas
surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués.»

2.2.2 Définition :
Le SCF distingue nettement les provisions pour risques et charges des provisions
pour dépréciation d’actifs courants et non courants (amortissements et pertes
de valeurs).
Selon le § 125-1 de l’arrêté comptable, « Une provision pour charges est un passif
dont l’échéance ou le montant est incertain. Elle est comptabilisée lorsque :

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- Une entité a une obligation actuelle (juridique ou implicite) résultant d’un


évènement passé ;
- Il est probable qu’une sortie de ressources sera nécessaire pour éteindre
cette obligation ;
- Une estimation fiable du montant de cette obligation peut être faite.»

Ces conditions doivent être réunies simultanément pour la comptabilisation des


provisions.

21
Aucune inscription ne doit être portée sur les états financiers en cas de non
satisfaction des deux premières conditions. Toutefois, si la dernière condition
est la seule à ne pas être satisfaite, nous sommes en présence d’un passif
éventuel (ou engagement hors bilan) qu’il convient d’inscrire dans l’annexe aux
états financiers, suivant l’arbre de décision ci après :

Début

L’obligation actuelle est-


elle le résultat d’un fait Obligation
NON potentielle ?
générateur ? NON
OUI
OUI
Sortie de ressources Faible ?
NON
probables ?
OUI
OUI

Estimation fiable ? NON

NON
OUI

Enregistrer la provision Indiquer le passif éventuel Ne rien faire

Exemple:
La société Lambda travaillant dans le secteur pétrolier, est source de pollution et
opère dans un pays ou il n’existe aucune législation de protection de
l’environnement. Toutefois, elle affiche très largement une politique de
préservation de l’environnement selon laquelle elle s’engage à nettoyer tout ce

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qu’elle a pollué. L’entreprise a de tout temps honoré cette politique affichée. La


société lambda doit constater une provision car :
- La pollution des terrains lui crée une obligation actuelle résultant d’un fait
générateur d’obligation : le fait générateur est la pollution des terrains qui
crée une obligation implicite car la pratique de l’entreprise a créé chez les
tiers concernés une attente fondée qu’elle procèdera à une dépollution ;
- La sortie de ressources représentatives d’avantages économiques pour
éteindre l’obligation est probable ;
- Le montant de dépollution est estimé d’une façon fiable.
22

Si le montant de ces coûts de dépollution est estimé à 1.000.000, on passera


l’écriture suivante :

681 DAP et perte de valeurs – actif non 1.000.000


courant
158 Autres provisions pour charges, 1.000.000
passifs non courants

N.B : Dans la version révisée de la norme IAS 37, la notion de provision est
remplacée par l’expression « passif non financier ». Dans cette version, le passif
non financier résulte d’obligations de remettre des liquidités aux tiers
contractants et d’obligations d’accomplir des tâches particulières. Un passif non
financier ne peut résulter d’intentions ou de décisions futures. Toutefois, nous
garderons le terme « provision » pour désigner tout passif non financier.

2.2.3 Evaluation des provisions :


Le montant comptabilisé en provisions pour charges en fin d’exercice correspond
à la meilleure estimation des dépenses à supporter jusqu’à l’extinction de
l’obligation concerné (§ 125-3 de l’arrêté comptable). Comme le précise la
définition donnée dans le glossaire du SCF, les risques et incertitudes qui
affectent les évènements doivent être pris en compte pour parvenir à la
meilleure estimation d’une provision.
Pour ce faire, l’estimation doit être fondée sur une base documentée tirée de
l’expérience et de la gestion passée de l’entité (Exemple : données statistiques de
l’entité).

Exemple :
Une entreprise vend des biens avec une garantie assurant aux clients le coût des
réparations ou de défaut de fabrication apparent dans les 6 premiers mois
suivant l’achat.

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Si des défauts mineurs étaient détectés dans tous les produits vendus, le coût
des réparations s’élèverait à 1.000.000 ;
Si des défauts majeurs étaient détectés dans tous les produits vendus, le coût
des réparations s’élèverait à 4.000.000 ;
L’expérience passée et les prévisions indiquent que pour l’année à venir, 75% des
biens vendus n’auront aucun défaut, 20 % présenteront des défauts mineurs et
5% des défauts majeurs.
Evaluer le montant de la provision pour garantie qu’il convient de constituer.

23
Solution :
La provision est égale à la valeur attendue du coût des réparations. Cette valeur
est obtenue en pondérant chaque possibilité de résultat par sa probabilité
associée ; soit :
(75% x 0) + (20% x 1.000.000) + (5% x 4.000.000) = 400.000.

2.2.4 Actualisation de la provision :


Le SCF ne précise pas s’il convient d’actualiser les dépenses nécessaires à
effectuer au-delà de 12 mois après la date de clôture pour éteindre l’obligation ;
toutefois, nous pouvons avancer qu’il est logique de procéder, comme pour les
passifs financiers, à l’actualisation de ces dépenses lorsque l’effet de la valeur
temps de l’argent est significatif.

Exemple :
Le groupe Lafarge spécialisé dans la fabrication de ciment estime sur la base de
la technologie existante que le coût de démantèlement d’un site est de
30.000.000 DA. Si l’on considère que le démantèlement aura lieu dans 20 ans et
que le taux de la valeur temps de l’argent est de 4%. La provision à constater
s’élève alors à :
30.000.000 x 1,04-20 = 30.000.000 x 0,4563869 = 13.691.607 DA.

2.2.5 Révision et dénouement des provisions :


Selon l’article 125-3, « …les provisions font l’objet d’une nouvelle estimation à la
clôture de chaque exercice. »
Cette mesure vise à ajuster le montant de la provision pour tenir compte de la
meilleure estimation à cette date.
Si la sortie de ressource n’est plus probable ou s’avère inférieure au montant
prévu, la provision correspondante doit être reprise en résultat.

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Si la sortie de ressource estimée à la date de clôture s’avère supérieure au


montant prévu, la provision doit être augmentée.
Une provision ne doit être comptabilisée que pour les dépenses pour lesquelles
elle a été comptabilisée à l’origine. Le fait d’imputer des dépenses sur une
provision comptabilisée à l’origine sur une autre dépense masquerait l’effet de
deux évènements différents.

2.2.6 Cas particuliers :


2.2.6.1 Les pertes opérationnelles futures :
24
Le § 125-2 de l’arrêté comptable précise que les pertes opérationnelles futures
ne doivent pas faire l’objet de provisions. En effet, celles-ci ne correspondent
pas à des passifs résultant d’obligations actuelles liés à des évènements passés.

Exemple :
La société Lambda a pris la décision dans son conseil d’administration du 20
décembre 2015 de lancer en 2016 une importante campagne de publicité. La
charge de publicité correspondante ne doit pas être provisionnée car :
- Son produit intéresse un exercice futur ;
- Elle n’a pas été engagée avant la fin de 2015.

2.2.6.2 Les contrats déficitaires :

Si une entité a un contrat déficitaire, l’obligation actuelle résultant de celui-ci doit être
comptabilisée et évaluée comme une provision.

Bien entendu, il faut défalquer la perte de l’année de la perte globale attendue.

Exemple : Un contrat se résume comme suit :

Chiffre d’affaires prévisionnel 270 000


Charges prévisionnelles 300 000
Résultat prévisionnel - 30 000
Début du contrat 01/01/2014
Fin du contrat 31/12/2015
Charges engagées en 2014 120 000
Charges engagées en 2015 180 000
L’estimation du résultat déficitaire est fiable.

Le pourcentage d’avancement est calculé à partir de critères financiers (en fonction des
travaux déjà engagés).

Travail à faire : Passez l’écriture de constatation de la provision au journal à la


clôture des exercices 2014 et 2015.

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Solution :

Le degré d’avancement des travaux est de : 120.000 / 300.000 = 40%

Le chiffre d’affaires à constater est de 270.000 x 40% = 108.000

Perte dégagée au titre de l’exercice 2014 : 108.000 – 120.000 = - 12.000

La perte de 12.000 constatée sur 12.000 ne correspond qu’à une partie de la perte
globale attendue. Il faut donc comptabiliser une perte à terminaison de 30.000 – 12.000
= 18.000 pour laquelle on passera la provision.
25
681 DAP et perte de valeur - actif non courant 18.000
158 Autres provisions pour charges-passif non courant 18.000
Provision pour perte à terminaison au 31/12/14
158 Autres provisions pour charges-passif non courant 18.000
785 Reprise d’exploitation sur perte de valeur et 18.000
provisions
Reprise de la provision constituée au 31/12/2014

2.2.6.3 Les charges à répartir sur plusieurs exercices :

Sous le règne du PCN, les charges à répartir sur plusieurs exercices faisaient l’objet de
provisions au motif que les lourdes réparations sont d’une importance telle que leur
montant ne saurait être supporté par un seul exercice.

Cette démarche est désormais interdite par le SCF qui considère les dépenses de gros
entretiens comme un composant de l’immobilisation elle-même et sont amorties selon le
procédé étudié ci-dessus et appelé amortissement par composants.

2.2.6.4 Les restructurations :

Le SCF fait référence aux dépenses de restructurations mais uniquement en faisant


référence à leur inscription dans une rubrique spécifique du compte de résultat dans la
mesure où, du fait de leur importance, ont un impact significatif sur la performance de
l’entité (§ 230-4° de l’arrêté comptable) et dans l’annexe aux états financiers parmi les
rubriques qu’il convient d’insérer dès lors qu’elles revêtent une importance significative.

Aussi, pour connaître le traitement comptable réservé aux dépenses de


restructurations, nous devons nous référer à la norme IAS 37 qui prévoit ce qui suit :

Une restructuration est définie par le normalisateur international comme étant un


programme planifié et contrôlé par la direction, qui modifie de façon significative, soit
le champ d’activité d’une entreprise, soit la manière dont cette activité est gérée

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(Exemple : vente ou arrêt d’une branche d’activité, délocalisation de sites d’activités,


changement dans la structure de direction,…)

Une obligation implicite de restructurer existe si :

- Il existe un plan formalisé de restructuration précisant l’activité concernée, les


sites affectés, la fonction et le nombre d’employés qui seront indemnisés au titre
de la fin de leur contrat, les dépenses engagées et la date à laquelle ce plan sera
mis en œuvre ;

- L’entité a créé une attente fondée chez les personnes concernées qu’elle
26
mettra en œuvre la restructuration soit en commençant à exécuter le plan, soit
en leur annonçant ses principales caractéristiques.

Une provision pour restructuration ne doit inclure que les dépenses liées à la
restructuration, c'est-à-dire les dépenses qui sont à la fois :

- Nécessairement entraînées par la restructuration ;


- Qui ne sont pas liées aux activités poursuivies par l’entité.

2.2.7 Comptabilisation des provisions :


2.2.7.1 Lors de la création :

Lors de la constitution d’une provision pour charges, le compte de provisions est


crédité par le débit d’un compte de dotations (d’exploitation ou financières) :

68X DAP et perte de valeur - actif non courant X


15X Autres provisions pour charges-passif non courant X
Provision pour perte à terminaison au 31/12/14

2.2.7.2 Ajustement de la provision


a. Augmentation de la provision :

681 DAP et perte de valeur - actif non courant X


15X Autres provisions pour charges-passif non courant X

b. Diminution du montant de la provision :

15X Autres provisions pour charges-passif non courant X


785 Reprise sur pertes de valeurs et provisions X

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2.2.7.3 Dénouement de la provision

Lors de la survenance de la charge, la provision antérieurement constituée est


soldée par imputation directe des coûts correspondant à la charge.

L’excédent éventuel du montant de la provision fait l’objet d’une annulation par le


crédit d’un compte de reprise

15X Autres provisions pour charges-passif non courant X


512 Banque X
78X Reprise sur perte de valeurs et provisions X 27

Exemple :

Suite à un litige avec un client, la société EPB a constitué au 31/12/2013, une provision
pour charges de 200.000 DA.

681 DAP et perte de valeur - actif non courant 200.000


158 Autres provisions pour charges-passif non courant 200.000

Au 31/12/2014, l’avocat signifie à l’entreprise que le dédommagement du client devrait


coûter, en fait 300.000 DA.

681 DAP et perte de valeur - actif non courant 100.000


158 Autres provisions pour charges-passif non courant 100.000

Selon l’arrêt du tribunal, l’entreprise EPB est sommée de dédommager le client à


hauteur de 270.000 DA.

158 Autres provisions pour charges-passif non courant 300.000


512 Banque 270.000
78X Reprise sur perte de valeurs et provisions 30.000

2.2.8 Les passifs éventuels :

Un passif éventuel est une obligation résultant d’événements passés et dont l’existence
ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d’un ou plusieurs événements futurs
incertains qui ne sont pas totalement sous contrôle de l’entité.
Le passif éventuel n’est pas comptabilisé dans les états financiers pour l’un des motifs
suivants :

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- Il n’est pas probable qu’une sortie de ressources représentatives d’avantages


économiques sera nécessaire pour éteindre l’obligation ;

- Le montant de l’obligation ne pourra pas être évalué avec une fiabilité


suffisante.

Exemples de passifs éventuels :

- Caution accordée à une filiale en garantie d’un emprunt;


- Commande ferme d’un matériel;
- Intérêts restant à courir sur emprunts divers.
28
D’une manière générale, lorsque l’entité constate l’existence d’obligations incertaines ou
ne respectant pas les trois critères d’identification des provisions, il peut s’agir alors de
passifs éventuels.

Une entité ne doit pas comptabiliser un passif éventuel. Celui-ci donne lieu à une note
d’information dans l’annexe.

3. Les écritures de régularisation :


3.1 Les stocks :
3.1.1 Régularisation des comptes de stocks :

Selon le SCF, les entreprises sont libres de choisir la méthode de suivi de leurs
stocks : inventaire permanent ou intermittent. Ce choix relève d’une décision de
gestion des organes habilités.

L’inventaire permanent permet un arrêté rapide des situations périodiques. Les


comptes de stocks sont mouvementés comme des comptes de magasins.

A la clôture de l’exercice, les écarts sont traités selon leur nature, comme indiqué ci-
dessous.

En revanche, en inventaire intermittent, seuls les achats sont comptabilisés au cours


de l’exercice :

38 Achats stockés X
401/5 Fournisseurs/Trésorerie X

A la clôture de l’exercice, on procède au réajustement des comptes de stocks comme


suit :

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a. Solde du compte 38 :

60X Achats consommés X


38 Achats stockés X

a. Consommation du stock initial :

60X Achats consommés X


30 à 32 stocks X

29
b. Constatation du solde final :

30 à 32 Stocks X
60X Achats consommés X

3.1.2 Traitement des écarts de stocks :


Les écarts éventuels dégagés entre les stocks physiques valorisés et les valeurs
comptables sont traités différemment selon leur nature :

Ecarts justifiés et considérés comme Ecarts non justifiés et considérés


normaux comme anormaux
- Les comptes 30, 31, 32 et 36 sont - Les écarts positifs (bonis) sont
mouvementés (en débit ou en crédit) enregistrés par le débit des comptes
en contrepartie du compte 60. 30, 31, 32, 33, 34, 35 et 36 par le
- Les comptes de stocks liés à la crédit du compte 757 ;
production 33, 34 et 35 sont - Les écarts négatifs (malis) sont
mouvementés (en débit ou en crédit) enregistrés par le crédit des comptes
en contrepartie du compte 72. 30, 31, 32, 33, 34, 35 et 36 par le
débit du compte 657.

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Désignation Bonis d’inventaire Malis d’inventaire


D C Libellé D C D C Libellé D C
30 X 60X X
31 X 30 X

∆ justifiés
32 X 31 X
36 X 32 X
60X X 36 X
Stocks de
marchandises 30 X 657 X
∆ Non justifiés

31 X 30 X
32 X 31 X
36 X 32 X
758 X 36 X
30

33 X 72 X
∆ justifiés

34 X 33 X
35 X 34 X
72 X 35 X

Stocks liés à la 33 X 657 X


∆ Non justifiés

production 34 X 33 X
35 X 34 X
758 X 35 X

3.1.3 Comptabilisation des pertes de valeurs :

Selon le SCF (§ 123-5 de l’arrêté comptable), les stocks sont valorisés au plus
faible de leur coût et de leur valeur nette de réalisation. Cette dernière valeur
correspond au prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité diminué des
coûts nécessaires estimés à l’achèvement et pour réaliser la vente.
A cet effet, l’entité doit effectuer un test de dépréciation qui consiste à
comparer ces 2 valeurs.
Une perte de valeur devra être enregistrée dans le cas où la valeur nette de
réalisation s’avère inférieure à la valeur nette comptable.

La perte de valeur sur stocks est constatée par le débit du compte 685
« Dotation aux amortissements, provision et pertes de valeur actifs courant » en
contrepartie des comptes 39X créés par nature d’éléments en stocks.

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685 Dotation aux amortissements, provision et pertes de X


valeur actifs courant
390 Perte de valeur sur stock de marchandises X
391 Perte de valeur sur matières premières et fournitures X
392 Perte de valeur sur autres approvisionnements X
393 Perte de valeur sur en-cours de production de biens X
394 Perte de valeur sur en-cours de production de services X
395 Perte de valeur sur stocks de produits X
397 Perte de valeur sur stock à l’extérieur X

31
Le compte perte de valeur 39X est réajusté à la fin de chaque exercice comme
suit :
685 Dotation aux amortissements, provision et pertes de valeur X
actifs courant
39X Perte de valeur sur stocks X
Augmentation de la perte de valeur
39X Perte de valeur sur stocks X
785X Reprise d’exploitation sur pertes de valeur et provisions – X
actif courant
Reprise de la perte de valeur

3.1.4 Régularisation des décalages :


3.1.4.1 Réception des marchandises sans la facture :

Les marchandises reçues au cours de l’année et non accompagnées de factures d’achat


induisent un solde anormalement créditeur du compte 38 « Achats stockés » à la date
de clôture. A cet effet, le compte 38 sera soldé par le compte 408 « Fournisseurs,
factures non parvenues »

a. Ecriture à la réception des marchandises :

3X Stocks X
38 Achats stockés X

b. Solde du compte 38 à la date de clôture :

38 Achats stockés X
408 Fournisseurs, factures non parvenues X

c. Ecriture à la réception de la facture :

408 Fournisseurs, factures non parvenues X


401 Fournisseurs de stocks et services X

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3.1.4.2 Réception de la facture sans les marchandises

Comme dans le cas précédent, le compte 38 n’est pas soldé, toutefois, dans ce cas, il
présente un solde débiteur. Pour remédier à cette situation, il convient de solder ce
compte par le compte 37 « stocks à l’extérieur ».

a. Réception de la facture :

38 Achats stockés X 32
401 Fournisseurs de stocks et services X

b. Solde du compte 38 à la date de clôture :

37 Stocks à l’extérieur X
38 Achats stockés X

c. Ecriture à la réception des marchandises :

3X Stocks X
37 Stocks à l’extérieur X

3.2 Les comptes de charges et de produits :


3.2.1 Les charges comptabilisées d’avance :

Les charges réglées au cours de l’année et qui s’étalent au-delà de l’exercice comptable
doivent être extournées, à la date de clôture à concurrence de la période ne concernant
pas l’exercice clos.

Exemple : Règlement du 01/10/2015 des loyers du siège pour une période de 12 mois.
Montant global = 480.000 DA.

Ecritures comptables :

a. Règlement des loyers :

613 Locations 480.000


512 Banque 480.000

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b. Réajustement à la date de clôture :

486 Charges comptabilisées d’avance 360.000


613 Locations 360.000
La charge extournée correspond à 9 mois de l’exercice 2016 ; soit 9 x 40.000 = 360.000

c. Ecriture à la réouverture de l’exercice 2016 :

613 Locations 360.000


486 Charges comptabilisées d’avance 360.000
33
3.2.2 Les réductions à accorder: Les rabais, remises et ristournes que l’entreprise
s’engage à accorder à ses clients, à la date de clôture, doivent être
enregistrées comme suit :

709 Rabais, remises et ristournes à accorder X


419X RRR à accorder X

3.2.3 Les charges à payer :

Lorsqu’une charge est certaine mais que l’on ne dispose pas de la pièce comptable à la
date de clôture, il convient d’enregistrer cette charge et de la faire apparaître dans un
compte dit de « charge à payer » rattaché au compte créancier concerné.

Les dettes dont il s’agit sont potentielles et leur montant est suffisamment connu. Les
charges à payer se distinguent des provisions pour risques et charges par le caractère
certain est et irréversible des premières et le caractère incertain et réversible pour les
secondes.

Exemples :

a. Les congés à payer :

63X Charges de personnel X


428 Personnel, charges à payer X
438 Organismes sociaux, charges à payer X
b. Intérêts courus non échus :

661 Charges d’intérêt X


168 Intérêts courus sur autres emprunts et dettes X
assimilées
Dans le cas des concours bancaires courants, on utilise le compte 518 à la place du 168.

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c. Impôts et taxes à payer :


Les impôts et taxes dus au titre de l’exercice mais qui n’ont pas été réglés à la date de
clôture font l’objet d’une inscription en charge à payer.

64 Impôts et taxes X
442 Etat, Impôts et taxes recouvrables sur des tiers X
ou
447 Autres impôts, taxes et versements assimilés

3.2.4 Les produits à recevoir : 34


Les produits à recevoir sont des produits connus avec certitude à la clôture de
l’exercice mais dont les pièces comptables correspondantes n’ont pas encore été émises
ou reçues.
Les produits à recevoir sont notamment :
a. RRR à obtenir :

409 RRR à obtenir X


609 RRR obtenus sur achats X
4456 Etat, taxes sur le chiffre d’affaires X

Les comptes 619 et 629 peuvent être utilisés à la place du compte 609.

b. Intérêts à recevoir :

2768 Intérêts courus sur prêts X


762 Revenus des actifs financiers X

3.2.5 Les factures à établir :


Les créances imputables à l’exercice en cours et pour lesquelles les factures
n’ont pas encore été établies, sont comptabilisées comme suit :

418 Clients – produits non encore facturés X


70X Ventes de marchandises et de produits fabriqués, X
ventes de prestations de services et produits annexes
445X Etat, taxes sur le chiffre d’affaires X

S’agissant des créances liées à des contrats de constructions (contrats à long


terme), celles-ci sont comptabilisées à la date de clôture en hors-taxes, comme
suit :

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417 Créances sur travaux ou prestations en cours X


704 Ventes de travaux X

3.2.6 Fournisseurs débiteurs :


Les rabais, remises et ristournes accordés par les fournisseurs à la date de
clôture sont comptabilisés comme suit :

409 Fournisseurs débiteurs : avances et acomptes versés, X


RRR à obtenir
609 RRR obtenus sur achats X 35
619 RRR obtenus sur services extérieurs X
ou
629 RRR obtenus sur autres services extérieurs X

3.2.7 Les produits constatés d’avance :

Les produits constatés au cours de l’année et qui concernent des exercices futurs sont
extournés à la date de clôture pour le montant qui concernent les périodes postérieures
à la date de clôture :

7X Produits par nature X


487 Produits constatés d’avance X

Cette écriture est contrepassée à la réouverture de l’exercice suivant.

3.2.8 Produits et services non facturés :


Les créances imputables à l’exercice en cours et pour lesquelles les factures
n’ont pas encore été établies, sont comptabilisées comme suit :

418 Clients – produits non encore facturés X


70X Ventes de marchandises et de produits fabriqués, X
ventes de prestations de services et produits annexes
445X Etat, taxes sur le chiffre d’affaires X

S’agissant des créances liées à des contrats de constructions (contrats à long


terme), celles-ci sont comptabilisées à la date de clôture en hors-taxes, comme
suit :

417 Créances sur travaux ou prestations en cours X


704 Ventes de travaux X

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3.2.9 Intérêts courus non échus :

Les intérêts produits par les créances de l’entreprise envers les tiers, courus au titre
de l’exercice et non échus à la date de clôture sont comptabilisés comme suit :

41X Clients et comptes rattachés X


763 Revenu des créances X
445 Etat, taxes sur le chiffre d’affaires (éventuellement) X

36
3.2.10 Perte de valeur sur créances et emplois assimilés :
A la date de clôture, s’il existe un quelconque indice montrant qu’une créance ou
un emploi assimilé a pu perdre de la valeur, l’entité procédera à un test de
dépréciation qui consiste à comparer la juste valeur de ladite créance et sa
valeur comptable.
Lorsque la juste valeur de la créance diminuée des coûts nécessaires à son
recouvrement est inférieure à la valeur comptable, l’entité enregistre une perte
de valeur comme suit :

685 Dotation aux amortissements, provision et pertes de X


valeur actifs courant
X
491 ou Pertes de valeur sur comptes de clients X
495 Pertes de valeur sur comptes de groupes et associés
496 Pertes de valeurs sur comptes de débiteurs divers X
498 Pertes de valeur sur autres comptes de tiers

Lorsqu’à la fin de l’exercice, il ressort qu’une perte de valeur constatée


antérieurement devient en totalité ou en partie sans objet, l’entité constatera
l’écriture suivante :

49X Perte de valeur sur comptes de tiers X


785X Reprise d’exploitation sur pertes de valeur et X
provisions – actif courant

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Lorsque la créance s’avère irrécouvrable en tout ou en partie, l’entité passera


l’écriture suivante :

654 Perte sur créances irrécouvrables X


4551 Etat, TVA à décaisser X
416 Clients douteux X

Si après avoir passé la créance du client en créance irrécouvrable, le client règle


un montant donné, il faudra passer une écriture de régularisation en utilisant le
compte 756 Rentrées sur créances amorties : 37

411 Clients X
756 Rentrées sur créances amorties X
44571 TVA collectée X

3.2.11 Avoirs et dettes en monnaies étrangères :


Selon l’article 12 de la loi 07-11 portant SCF, la comptabilité doit être tenue en monnaie
nationale, c’est-à-dire en Dinars Algériens.
En vertu de ce principe, les créances et les dettes libellées en monnaies étrangères sont
converties en Dinars sur la base du cours de change à la date du contrat, puis sont
comptabilisées.
A la date d’inventaire, les créances et les dettes sont évaluées au cours de change à la
date de clôture. Les différences de conversion entre les deux cours (celui à la date du
contrat et celui à la date de clôture) sont à l’origine du constat
- Soit d’un gain de change ;
- Soit d’une perte de change.
(Voir §137-4 de l’arrêté comptable):

Désignation Dettes Créances


D C Libellé D C D C Libellé D C
Gain de change 401 X 411 X
766 X 766 X
D C Libellé D C D C Libellé D C
Perte de
666 X 666 X
Change
401 X 411 X
Au moment du règlement de la dette ou de la créance, les comptes 401 et 411 sont
soldés par le montant de trésorerie sur la base du cours de change au jour du
règlement. L’écart constaté entre le solde du compte de tiers et le montant à payer ou à
recevoir calculé sur la base du cours de change au jour du règlement est constaté en
gain de change ou en perte de change selon le cas :

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Désignation Dettes Créances


D C Libellé D C D C Libellé D C
401 X 512 X
Gain de change
512 X 411 X
766 X 766 X
D C Libellé D C D C Libellé D C
Perte de 401 X 512 X
Change 666 X 666 X
512 X 411 X
3.3 L’ajustement du compte de trésorerie :
38
3.3.1 L’ajustement du compte Caisse :

Si l’origine de la discordance entre le solde comptable du compte « Caisse » et le solde


réel n’est pas connue au jour de l’inventaire, il est procédé à la rectification du solde
comptable par l’écriture suivante :

658 Autres charges de gestion courante X


530 Caisse X
En cas, d’excédent, il est procédé à l’enregistrement de celui-ci au crédit du compte
758 « Autres produits de gestion courante ».

Il arrive également que le l’agent chargé de la caisse soit appelé à combler un éventuel
déficit sur ses deniers propres.

L’importance du compte « caisse » dicte que son suivi soit journalier à même de déceler
rapidement les écarts et d’éviter d’aboutir parfois à des soldes anormalement
créditeurs, qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses sur la régularité de la
comptabilité.

3.3.2 L’ajustement du compte banque :

L’ajustement des comptes bancaires résulte de l’exploitation de l’état de rapprochement


étudié ci-dessus. L’entreprise devra comptabiliser toutes les opérations qui figurent sur
le relevé bancaire et qui n’ont pas été constatées au compte « Banque » qu’elle tient
elle-même.

3.3.3 Enregistrement et réajustement des impôts différés :

Les conséquences présentes et futures des décalages temporels entre les valeurs
comptables des actifs et des passifs au bilan et leurs bases fiscales, donnent lieu à
l’enregistrement des impôts différés actifs au titre des impôts recouvrables dans le
futur ou d’impôts différés passifs au titre des impôts payables dans le futur.

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a. Comptabilisation de l’impôt différé actif :

133 Impôt différé actif X


692 Imposition différée actif X

b. Comptabilisation de l’impôt différé passif :

693 Imposition différée passif X


134 Impôt différé passif X 39

Le dénouement des IDA/IDP se fait par contrepassation des écritures ci-dessus.

Les changements du taux de L’IBS sont enregistrés à la date de clôture selon la


méthode dite du report variable.

3.3.4 Comptabilisation de l’impôt sur les bénéfices :

A la clôture de l’exercice, le résultat fiscal est déterminé à partir du résultat


comptable qui devra subir des retraitements suivants la démarche suivante :

Résultat comptable
+ Charges non déductibles (à réintégrer)
± Retraitements
- Produits non imposables (à déduire)
---------------------------------

= Résultat fiscal (ou imposable)

Les réintégrations sont constituées par des charges au sens strictement comptable
mais non déductibles fiscalement (Exemples : Amendes et pénalités, dons non
déductibles, etc.)

Les déductions concernent des produits au sens strictement comptable mais non
imposable fiscalement (Exemples : produits boursiers, quote-part non imposable des
plus-values de cession d’immobilisations).

L’impôt IBS est calculé en appliquant au résultat fiscal le taux approprié en fonction de
la nature d’activité de la société. Les taux sont édictés à l’article 150 du code des
impôts directs comme suit :

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19%, pour les activités de production de biens;

23%, pour les activités de bâtiment, de travaux publics et d’hydraulique ainsi que
les activités touristiques et thermales à l’exclusion des agences de voyages;

26%, pour les autres activités.

Paiement de L’IBS :
40
Les sociétés soumises à L’IBS sont tenues de s’acquitter de 3 acomptes provisionnels
et d’un acompte de liquidation dont l’échéancier est fixé comme suit :

Désignation Date de paiement


1er acompte Du 20 février au 20 mars
2ème acompte Du 20 mai au 20 juin
3ème acompte Du 20 octobre au 20 novembre
Acompte de liquidation Au plus tard le 30 avril N+1

Le montant de chaque acompte est égal à 30% de l’impôt dû au titre du dernier


exercice connu. L’excédent des acomptes IBS payé est imputé sur les acomptes
provisionnels à venir.

Comptabilisation :

a. Comptabilisation des acomptes provisionnels :

444 Etat, impôt sur les résultats X


512 banque X

b. Comptabilisation de L’IBS dû :

695 Impôts sur les bénéfices X


444 Etat, impôt sur les résultats X

FIN

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