Le Théorème B
Le Théorème B
Le Théorème B
On désigne par Mp,q (C) l'ensemble des matrices à coecients complexes, à p lignes et q colonnes.
Pour toute matrice A ∈ Mp,q (C), on note tA la matrice transposée de A, A la matrice obtenue en
conjuguant tous les coecients de la matrice A et rg (A) le rang de A.
On xe un entier n ≥ 2 et on considère V = Mn,1 (C), E = Mn,n (C) munis des opérations usuelles.
Les vecteurs nuls sont notés respectivement 0V et 0E . L'espace vectoriel V admet pour base canonique :
1 0 0
0 1 0
e1 = 0 e2 = 0 , . . . , en = 0
.. .. ..
. . .
0 0 1
Pour (k, m) ∈ [[1, n]]2 on pose Ek,m = t ek em ce qui donne une matrice à n lignes et n colonnes dont
le coecient d'indice (i, j) vaut 1 si (i, j) = (k, m) et 0 sinon.
La base canonique de E est constituée des n2 matrices Em,k , 1 ≥ k ≥ n, 1 ≥ m ≥ n.
n
On note I la matrice identité : I = Ek,k .
P
k=1
Si A est une matrice élément de E et W un sous-espace vectoriel de V .
A(W ) désigne l'ensemble {Aw, w ∈ W }. Si F est un sous-ensemble de E , on dit que W est stable
par F si pour tout A ∈ F, A(W ) ⊂ W .
1
Dans toute la suite du problème, P4 et P5 sont supposées vériées : L est donc un sous-espace
vectoriel de E stable par produit matriciel.
Partie II.
Dans cette partie, les propriétés P3 et P6 sont supposées vériées par L (en plus de P4 et P5 ).
On veut montrer qu'alors P1 aussi est vériée.
On note :
m = min{rg (M ) \M ∈ L \ {0E }}
et on se propose de montrer que m = 1 ce qui établira P1 .
On suppose dans un premier temps que m ≥ 2.
On note alors M0 un élément de L qui vérie rg (M0 ) = m et on considère une base (zi)1≤i≤m de M0 (V ).
On note x1 , . . . , xn des éléments de V tels que ∀i ∈ [[1, m]], M0 xi = zi .
1. (a) Montrer que {N z1 \N ∈ L} = V .
(b) Soient N0 un élément de L tel que N0 z1 = x2 et M1 = M0 N0 M0 .
Montrer que (M0 , M1 ) est une famille libre.
2. (a) Montrer que M0 (V ) est stable par M0 N0 , puis que :
∃(α, z) ∈ C × M0 (V ) telque z 6= 0E et M0 N0 z = αz
(b) En déduire que 0 < rg (M1 − aM0 ) < rg (M0 ). Conclure que m = 1.
Partie III.
Dans cette partie on suppose que n > 2 et que la dimension de L est supérieure ou égale à n2 − 1.
On veut montrer que P3 et P6 sont vériées, puis que L = E , c'est-à-dire qu'il n'existe pas d'hyperplan de
E stable par produit matriciel.
1. Soit W un sous-espace vectoriel de V stable par L ; on note k la dimension de W .
(a) Montrer que {M ∈ E\M (W ) ⊂ W } est un sous-espace vectoriel de E contenant L et de dimension
n2 − k(n − k).
(b) En déduire que W = 0V ou W = V . On a donc démontré P6 .
2. (a) On suppose ici :
(∗) ∃(k, m) ∈ ([[1, n]])2 , k 6= m et Ek,m ∈ E \ L
On note alors H = V ect(Ek,m , I) le sous-espace vectoriel de E engendré par Ek,m et I .
Montrer que dim(H ∩ L) ≥ 1 puis que L contient une matrice inversible.
(b) On suppose ici que c'est le contraire de (∗) qui est vrai, donc k 6= m ⇒ Ek,m ∈ L.
Trouver une combinaison linéaire de ces Ek,m qui donne une matrice inversible.
En déduire que dans tous les cas L contient une matrice inversible A.
3. (a) Montrer que pour la matrice A dénie ci-dessus, la famille A, A2 , . . . , An +1 est une famille liée.
2
(b) En déduire qu'il existe un entier p > 0 et des nombres complexes (λi )0≤i≤p tels que λ0 λp 6= 0 et
p
X
λj Aj = λ0 I + λ1 A + · · · + λp Ap = 0 .
j=0
Compte tenu de la partie II, la propriété P1 est donc satisfaite. On note alors M0 une matrice de
rang 1 qui appartient à L, matrice que l'on peut écrire M0 = v0tw0 , où v0 et w0 sont des éléments non
nuls de V .
2
On introduit le produit scalaire canonique sur V , (v, w) →t vw et pour v ∈ V on pose :
t
Av = Lv, L ∈ L , Bv = Lv, L ∈ L , Cv = (Bv )⊥ .
4. Soit u ∈ V , u 6= 0V .
(a) Montrer que Cu est un sous-espace vectoriel de V stable par L et que Bu n'est pas réduit à {0V }.
(b) Montrer alors que Cu = {0V } et Bu = V .
(c) Montrer que Au = V .
(d) En déduire que pour tout (x, y) ∈ V 2 il existe L, M ∈ L tels que Lv0 = x et tM w0 = y , puis que
toute matrice A ∈ E de rang 1 appartient à L.
(e) Montrer que L = E .