psi-dm06-24
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DM 6
Dans tout le problème, le corps des scalaires est K = R et n désigne un entier naturel.
Soit E un espace vectoriel sur R, on note L(E) l’algèbre des endomorphismes de E (c’est-à-dire des
applications linéaires de E dans E).
Soit u ∈ L(E).
— On note IdE l’identité de E. On rappelle que u0 = IdE , que u1 = u, que u2 = u ◦ u, etc.
— On dit que u est nilpotent s’il existe un entier naturel k tel que uk = 0.
On définit alors son indice (de nilpotence) par
α(u) = min k ∈ N | uk = 0 ;
on a donc α(u)>1.
— Soit F un sous-espace vectoriel de E, on dit que F est stable par u si u(F ) ⊂ F .
Étant donné un entier naturel p non nul, on note Mp (R) l’algèbre des matrices carrées d’ordre p. On
note Ip la matrice identité.
On définit de même que ci-dessus la notion de matrice nilpotente et l’indice d’une matrice nilpotente.
On note R[X] l’algèbre des polynômes à coefficients réels à une indéterminée.
Dans la suite, le mot polynôme désignera toujours un élément de R[X].
On note Rn [X] l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n, c’est-à-dire :
Partie I.
R[X] −→ R[X] R[X] −→ R[X]
Soient ∆ et D
P 7−→ P (X + 1) − P (X) P 7 →
− P0
1. Montrer que ∆ est un endomorphisme de R[X].
2. Montrer que Rn [X] est stable par ∆.
3. On note ∆n l’endomorphisme de Rn [X] induit par ∆. Expliciter la matrice de ∆n relativement à
la base Cn .
4. L’endomorphisme ∆n est-il diagonalisable ?
5. L’endomorphisme ∆n est-il nilpotent ?
6. L’endomorphisme ∆ est-il nilpotent ?
7. Donner sans démonstration les résultats analogues pour D.
Partie II.
1. On note A et B les matrices respectives de D2 et ∆2 dans la base canonique C2 = 1, X, X 2 de
R2 [X].
Pour tout k ∈ N, expliciter Ak et B k .
1
0 0 1
2. On considère la matrice J1 = 0 0 0.
0 0 0
On note (E1 ) l’équation matricielle M 2 = J1 d’inconnue M ∈ M3 (R).
Exhiber deux solutions distinctes de (E1 ).
3. Soit M une solution de (E1 ). On note f l’endomorphisme de R2 [X] canoniquement associé à M .
Soit g = f ◦ f .
(a) Montrer que Ker g et Im g sont stables par f .
(b) Montrer que f admet une unique valeur propre, que l’on précisera.
(c) En déduire toutes les solutions de (E1 ).
0 1 0
4. On considère la matrice J2 = 0 0 1.
0 0 0
On note (E2 ) l’équation matricielle M 2 = J2 d’inconnue M ∈ M3 (R).
Montrer que (E2 ) n’admet aucune solution.
Partie III.
Partie IV.
Toutes les matrices étudiées dans cette partie sont dans Mn (R) avec n>2.
Une matrice U est dite unipotente si U − In est nilpotente.
Si A est une matrice nilpotente on note :
∞
X 1 k
exp (A) = A , (1)
k!
k=0
∞
X (−1)k+1
ln (In + A) = Ak . (2)
k
k=1
2
1. Exhiber deux matrices nilpotentes dont la somme n’est pas nilpotente.
Même question pour le produit.
2. Soient A et B deux matrices nilpotentes qui commutent (c’est-à-dire telles que AB = BA).
(a) Montrer que AB est nilpotente et que α(AB)6 min {α(A), α(B)}.
Donner un exemple où cette inégalité est stricte.
(b) Montrer que A + B est nilpotente et que α(A + B)6α(A) + α(B) − 1.
Donner un exemple où cette inégalité est en fait une égalité.
3. Soit A une matrice nilpotente d’indice r>2.
(a) Montrer qu’il existe deux polynômes P et Q de même degré d (qu’on exprimera en fonction
de r) tels que exp (A) = P (A) et ln (In + A) = Q(A).
(b) Montrer que pour x réel tendant vers 0,
Q (P (x) − 1) = x + o xd , P (Q(x)) = 1 + x + o xd .
et
4. Montrer que les relations (1) et (2) permettent de définir deux applications bijectives et réciproques
l’une de l’autre entre l’ensemble des matrices nilpotentes et l’ensemble des matrices unipotentes.
5. Soient A et B deux matrices nilpotentes qui commutent ; exprimer exp (A + B) en fonction de
exp (A) et exp (B).
6. Soient U et V deux matrices unipotentes qui commutent ; exprimer ln (U V ) en fonction de ln (U )
et ln (V ).
7. Sur quel sous-ensemble de Mn (R) est-il possible de définir l’exponentielle d’une matrice par la
relation (1) ? Dans ce cadre plus général, que dire de exp (M1 + M2 ), exp (M1 ) et exp (M2 ) si M1
et M2 commutent ?