31 Probabilites
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Plan du chapitre
1 Univers associé à une expérience aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.1 Expérience aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.2 Univers associé à une expérience aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.3 Evénements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
1.3.2 Opérations sur les événements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 3
1.3.3 Système complet d’événements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
2 Espaces probabilisés finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
2.1 Définition d’une probabilité sur un univers fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
2.2 Propriétés de calcul des probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
2.3 Détermination d’une probabilité par les probabilités des événements élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5
2.4 Probabilité uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
3 Probabilités conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
3.1 Définition des probabilités conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
3.2 Propriétés des probabilités conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
3.3 La formule des probabilités composées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12
3.4 La formule des probabilités totales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12
3.5 La formule de Bayes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
4 Indépendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 16
4.1 Couple d’événements indépendants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 16
4.2 Famille d’événements indépendants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 17
➱ Commentaire . En maths sup, on ne considère que des univers finis (et non vides).
Le choix d’un univers destiné à modéliser une expérience aléatoire est arbitraire. De la qualité de ce choix dépend la qualité
de la modélisation. Par exemple, si on lance deux dés puis que l’on additionne les points obtenus sur les faces supérieures
de ces dés, on peut choisir comme univers l’ensemble des différentes sommes possibles Ω = {2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12}.
Dans ce cas, il y a 11 issues ou encore card(Ω) = 11.
On peut aussi choisir pour Ω l’ensemble des paires non ordonnées de nombres entre 1 et 6 avec répétitions possibles (les deux
nombres obtenus) : Ω = {{1, 1}, {1, 2}, {1, 3}, {1, 4}, {1, 5}, {1, 6}, {2, 2}, {2, 3}, {2, 4}, {2, 5}, {2, 6}, {3, 3}, {3, 4}, {3, 5}, {3, 6}, {4, 4},
{4, 5}, {4, 6}, {5, 5}, {5, 6}, {6, 6}}. Dans ce cas, card(Ω) = 21. On peut encore choisir pour Ω l’ensemble J1, 6K2 correspondant
au résultat obtenu sur un premier dé puis sur un second. Dans ce cas, card(Ω) = 36.
1.3 Evénements
Dans tout ce qui suit, Ω est un ensemble fini et non vide.
1.3.1 Définition
Définition 3. Soit Ω un univers fini et non vide associé à une certaine expérience aléatoire.
Un événement est un élément de P(Ω).
Un événement élémentaire est un singleton, élément de P(Ω).
Ω est l’événement certain.
∅ est l’événement impossible.
➱ Commentaire .
⋄ Un événement est donc une partie d’un ensemble. Cette formalisation efficace va nous permettre le moment venu d’effectuer des
calculs sur les événements.
⋄ En toute rigueur, une issue n’est pas un événement élémentaire ou encore l’élément ω de Ω n’est pas le singleton {ω}, élément
de P(Ω). Dit autrement, on fait une différence entre ce qui peut se réaliser et ce qui se réalise.
2
Définition 5. Soit Ω un univers associé à une certaine expérience aléatoire. Soit (A, B) ∈ (P(Ω)) .
L’événement « A ou B » est l’événement A ∪ B.
L’événement « A et B » est l’événement A ∩ B.
Exemple. On lance deux fois une pièce de monnaie. On associe à cette expérience aléatoire l’univers
Ω = {(P, P), (P, F), (F, P), (F, F)}.
Soit C l’événement : « on obtient au moins une fois Pile ». C est la réunion de l’événement A : « on obtient Pile au
premier lancer » (ou encore A = {(P, F), (P, P)}) et de l’événement B : « on obtient Pile au deuxième lancer » (ou encore
B = {(F, P), (P, P)}). Ainsi, C = A ∪ B = {(P, F), (F, P), (P, P)}. ❏
Les propriétés de calcul de ces différentes opérations ont été exposées dans le chapitre « Ensembles, relations, applications ».
Par exemple, Ω = ∅, (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C), A ∪ B = A ∩ B, (A ∩ B) ∪ C = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) . . . On voit ici tout
l’intérêt de faire d’un événement un ensemble.
2
Définition 6. Soit Ω un univers associé à une certaine expérience aléatoire. Soit (A, B) ∈ (P(Ω)) .
On dit que l’événement A implique l’événement B si et seulement si A ⊂ B.
Exemple. On lance un dé cubique à 6 faces numérotées de 1 à 6. L’événement A « on obtient le 1 » (ou encore A = {1})
implique l’événement B « on obtient un numéro impair » (ou encore B = {1, 3, 5}). ❏
Définition 7. Soit Ω un univers associé à une certaine expérience aléatoire. Soit (A, B) ∈ (P(Ω))2 .
A et B sont incompatibles ou disjoints si et seulement si A ∩ B = ∅.
Définition 8. Soit Ω un univers associé à une certaine expérience aléatoire. Soient I un ensemble non vide d’indices
puis (Ai )i∈I ∈ (P(Ω))I .
(Ai )i∈I est un système complet d’événements si et seulement si
2
[ j) ∈ I , (i 6= j ⇒ Ai ∩ Aj = ∅).
• ∀(i,
• Ai = Ω.
i∈I
On dit que le système complet d’événements (Ai )i∈I est une partition de Ω si et seulement si de plus, chaque Ai ,
i ∈ I, est non vide.
Le théorème suivant, par ailleurs immédiat, fournit deux exemples très importants de systèmes complets d’événements.
Théorème 1. Soit Ω un univers associé à une certaine expérience aléatoire.
1) Pour tout événement A, A, A est un système complet d’événements.
2) ({ω})ω∈Ω est un système complet d’événements.
P(A) + P A = P A ∪ A = P(Ω) = 1,
et donc P A = 1 − P(A).
En particulier, P(∅) = P Ω = 1 − P(Ω) = 0.
❏
X
n
Montrons par récurrence que pour tout n > 2, pour tout (Ai )16i6n ∈ (P(Ω))n , P (A1 ∪ . . . ∪ An ) 6 P (Ai ) et que de plus, si A1 ,
i=1
X
n
. . . , An sont deux incompatibles, alors P (A1 ∪ . . . ∪ An ) = P (Ai ).
i=1
n+1
! n
! n
! !
[ [ [
P Ai =P Ai + P (An+1 ) − P Ai ∩ An+1
i=1 i=1 i=1
n
!
[
6P Ai + P (An+1 )
i=1
X
n+1
6 P (Ai ) (par hypothèse de récurrence).
i=1
Supposons de plus
! les Ai deux à deux incompatibles. Alors, chacune des deux inégalités ci-dessus est une égalité car
[n
An+1 ∩ Ai = ∅ et par hypothèse de récurrence.
i=1
2.3 Détermination d’une probabilité par les probabilités des événements élémentaires
Théorème 6. Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. On pose Ω = {ω1 , . . . , ωn } où n ∈ N∗ et les ωi , 1 6 i 6 n, sont
deux à deux distincts. Pour i ∈ J1, nK, on pose pi = P ({ωi }) ou aussi pour ω ∈ Ω, on pose pω = P ({ω}).
Alors :
n
X
• pi = 1.
i=1
X
• ∀A ∈ P(Ω), P(A) = pω (avec la convention usuelle qu’une somme vide est nulle) ou aussi, si A =
ω∈A
{ωi1 , . . . , ωik } 6= ∅, alors P(A) = pi1 + . . . + pik .
Démonstration . Pour i ∈ J1, nK, posons Ai = {ωi }. Puisque les Ai sont deux à deux disjoints,
X X
n n n
!
[
pi = P (Ai ) = P Ai = P(Ω) = 1.
i=1 i=1 i=1
Soit A = {ωi1 , . . . , ωik } ∈ (P(Ω \ ∅). Ai1 , . . . , Aik sont deux à deux disjoints et leur réunion est A. Donc,
[k Xk
X
P(A) = P Aij = P Aij = pω ,
j=1 j=1 ω∈A
ce qui reste vrai quand A = ∅ avec la convention usuelle qu’une somme vide est nulle.
Théorème 7. Soit Ω un univers fini non vide associé à une certaine expérience aléatoire. On pose Ω = {ω1 , . . . , ωn }
où n ∈ N∗ et les ωi , 1 6 i 6 n, sont deux à deux distincts.
Pour tout (p1 , . . . , pn ) ∈ [0, 1]n tel que p1 + . . . + pn = 1, il existe une probabilité P sur Ω et une seule telle que
∀i ∈ J1, nK, P ({ωi }) = pi . De plus, si P est cette probabilité,
X
∀A ∈ P(Ω), P(A) = pω (où pω = P ({ω}) .
ω∈A
Démonstration . Le théorème précédent montre l’unicité de P : si pour tout i ∈ J1, nK, on a P ({ωi }) = pi , alors nécessairement
P(A ∪ B) = P ({ωi1 , . . . , ωik , ωj1 , . . . , ωjl }) = pi1 + . . . + pik + pj1 + . . . + pjl = P(A) + P(B).
Exercice 1. On lance un dé cubique à 6 faces numérotées de 1 à 6. Ce dé est pipé. Le 1 a une chance sur 2 d’être
obtenu et les 5 autres numéros ont tous la même probabilité d’être obtenus. Calculer la probabilité d’obtenir un numéro
impair.
1
Solution 1. Notons pi , 1 6 i 6 6, la probabilité d’obtenir de numéro i après un lancer. p1 = et p2 = p3 = p4 = p5 = p6 .
2
1 1
Puisque p1 + p2 + p3 + p4 + p5 + p6 = 1, on a + 5p2 = 1 et donc p2 = = p3 = p4 = p5 = p6 . La probabilité
2 10
demandée est alors
1 1 1 7
p1 + p3 + p5 = + + = .
2 10 10 10
Théorème 8. Soit Ω un univers fini non vide associé à une certaine expérience aléatoire. Soit P la probabilité uniforme
sur Ω. Alors
card(A)
∀A ∈ P(Ω), P(A) = .
card(Ω)
X Xk
1 k card(A)
P(A) = pω = = = .
ω∈A i=1
n n card(Ω)
❏
Quand on est en présence d’une probabilité uniforme, calculer des probabilités se ramène à des dénombrements. La formule
card(A)
P(A) = se réénonce traditionnellement sous la forme
card(Ω)
nombre de cas favorables
P(A) =
nombre de cas possibles
les cas favorables étant les issues pour lesquelles l’événement A se réalise.
On rappelle qu’il y a trois situations type de dénombrements qui sont analysées une bonne fois pour toutes en cours :
n n! n(n − 1) . . . (n − p + 1)
• = = (la deuxième égalité si p > 1).
p p!(n − p)! p!
Ce nombre est le nombre de tirages simultanés de p objets parmi n, le nombre de parties à p éléments d’un ensemble
à n éléments, le nombre de façons de prendre p objets en vrac dans n objets, ...
n!
• Ap
n = = n(n − 1) . . . (n − p + 1) (la deuxième égalité si p > 1).
(n − p)!
Ce nombre est le nombre de tirages successifs sans remise de p objets dans n objets, le nombre de suites ordonnées
sans répétition possible de p objets issus de n objets, le nombre d’arrangements p à p d’un ensemble à n éléments...
• np .
Ce nombre est le nombre de tirages successifs avec remise de p objets parmi n, le nombre de p-uplets d’un ensemble
à n éléments, le nombre de suites ordonnées avec répétition possible de p objets pris parmi n, ...
Ces trois situations sont examinées dans les exercices qui suivent, issues de la vie courante.
Exercice 2. (le loto)
Sur une grille sur laquelle sont écrits les numéros de 1 à 49, on coche 6 de ces numéros.
Dans une grosse boule transparente et creuse sont placées 49 boules numérotées de 1 à 49. Le jour du tirage du loto,
6 boules sont extraites au hasard de l’urne. On gagne si on a coché les 6 numéros extraits.
Quelle est la probabilité de gagner au loto ?
Solution 2. Dans la pratique, les boules sont extraites l’une après l’autre. Une fois, le tirage effectué l’ordre d’apparition
des numéros n’a pas d’importance. On choisit donc pour univers Ω l’ensemble des tirages simultanés de 6 boules parmi
49.
49 49 × 48 × 47 × 46 × 45 × 44
card(Ω) = = = 49 × 47 × 46 × 3 × 44 = 13 983 816.
6 6×5×4×3×2
On a tiré les 6 boules au hasard. On est dans la situation où les événements élémentaires sont équiprobables. Soit A
l’événement : « on gagne ». Il existe un et un seul tirage pour lequel l’événement A est réalisé (quand les 6 numéros que
l’on a coché sortent) ou encore card(A) = 1. La probabilité de gagner au loto est
card(A) 1
P(A) = = = 7, 1 . . . × 10−8 .
card(Ω) 13 983 816
Remarques. On a l’habitude d’entendre : « je ne joue pas 1 2 3 4 5 6 car il y a vraiment très peu de chances que ça
sorte ». On doit noter qu’il n’y a pas plus ou moins de chances que sortent les numéros 3 12 13 27 31 et 42. On a aussi
l’habitude d’entendre : « je ne joue pas 4 7 8 12 25 32 car c’est déjà sorti il y a deux ans ». On doit noter que la probabilité
1
que les numéros 4 7 8 12 25 32 sortent est une bonne fois pour toutes et que cette probabilité ne dépend
13 983 816
absolument pas des résultats des tirages antérieurs.
4) L’événement D est la réunion disjointe des événements « obtenir exactement 4 piques » et « obtenir excatement 5
piques ». Donc,
8 24 8 24
card(D) = × + × = 70 × 24 + 56 = 1736,
4 1 5 0
puis
1736 1
P(D) = = = 8, 6 . . . × 10−3 .
201 376 116
5) Il faut prendre garde au roi de pique et compter séparément les mains contenant 2 rois et 2 piques mais pas le roi de
pique et les mains contenant 2 rois et 2 piques dont le roi de pique. On note que le nombre de cartes qui sont un roi ou
un pique est 4 + 8 − 1 = 11 et donc le nombre de cartes qui ne sont ni des rois, ni des piques est 32 − 11 = 21.
puis
5 292 189
P(E) = = = 2, 6 . . . × 10−2
201 376 7 192
5) Comptons le nombre de suites à l’as. Il y a 4 as, 4 rois, 4 dames, 4 valets et 4 dix et donc 45 mains contenant la
séquence As, roi, dame, valet, dix. Une suite peut commencer à l’as, au roi, à la dame ou au valet et donc il y a 4 × 45 = 46
mains contenant 5 cartes qui se suivent. On doit retirer de ces mains celles qui fournissent une quinte floche et il reste
46 − 16 = 4080 mains contenant une suite. La probabilité d’avoir une suite est donc
4 080 255
p5 = = = 0, 019 . . .
201 376 12 856
4
6) Il y a 8 hauteurs possibles du brelan et pour chaque hauteur = 4 brelans possibles. Donc, 8 × 4 = 32 brelans
3
possibles. On a 28 possibilités de compléter ce brelan par une quatrième carte puis 24 possibilités de compléter par une
28 × 24
cinquième carte. L’ordre dans lequel on a reçu les deux dernières cartes n’a pas d’importance et donc il y a 32 × =
2
10 752 mains contenant un brelan. La probabilité d’avoir un brelan est donc
10 752 48
p6 = = = 0, 053 . . .
201 376 899
8 4 8
7) Il y a = 28 hauteurs possibles des deux paires et pour chaque hauteur = 6 paires possibles. Donc, ×
2 2 2
4 4
× = 28 × 6 × 6 = 1 008 doubles paires possibles. On a ensuite 24 possibilités de compléter ces deux paires par
2 2
une cinquième carte. Il y a 1 008 × 24 = 24 192 mains contenant deux paires. La probabilité d’avoir deux paires est donc
24 192 108
p7 = = = 0, 12 . . .
201 376 899
4
8) Il y a 8 × = 48 paires. On complète par une 3ème, 4ème et 5ème carte soit 28 × 24 × 20 possibilités. L’ordre dans
2
28 × 24 × 20
lequel on reçoit ces cartes n’a pas d’importance et il y a donc 48 × = 107 520 mains contenant une paire. La
3×2
probabilité d’avoir une paire est donc
107 520
p8 = = 0, 53 . . .
201 376
9) La probabilité d’obtenir une annonce est
107 520 24 192 10 752 4 080 1 344 208 224 16 148 336
+ + + + + + + =
201 376 201 376 201 376 201 376 201 376 201 376 201 376 201 376 201 376
et donc la probabilité de ne rien obtenir est
148 336 53 040
p9 = 1 − = = 0, 26 . . .
201 376 201 376
soit un peu plus d’une chance sur quatre.
3 Probabilités conditionnelles
3.1 Définition des probabilités conditionnelles
Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soit A un événement tel que P(A) 6= 0. On suppose savoir que l’événement A est
réalisé. On change donc d’univers. L’ensemble des issues possibles est A.
On veut alors évaluer la probabilité qu’un événement B ∈ P(Ω) soit réalisé. Puisque l’on sait que A est réalisé, B est
réalisé si et seulement si A ∩ B est réalisé.
Supposons de plus que P soit la probabilité uniforme sur Ω. Pour tout événement B élément de P(Ω), l’événement B ∩ A
est un élément de P(A) et la probabilité que B soit réalisé sachant que A est réalisé est :
card(A ∩ B)
card(A ∩ B) card(Ω) P(A ∩ B)
= = .
card(A) card(A) P(A)
card(Ω)
On pose donc la définition suivante :
Définition 12. Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soit A un événement tel que P(A) 6= 0.
Pour tout événement B, la probabilité de B sachant A, notée PA (B) (ou P(B|A) ou P/A (B) ...), est
P(A ∩ B)
PA (B) = .
P(A)
P(A ∩ B)
0 6 PA (B) = 6 1.
P(A)
Donc, PA est une application de P(Ω) dans [0, 1].
P(A ∩ Ω) P(A)
• PA (Ω) = = = 1.
P(A) P(A)
• Soient B et C deux événements incompatibles. Alors, (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ⊂ B ∩ C = ∅ et donc par additivité de P,
Une probabilité conditionnelle vérifie donc toutes les règles de calcul usuelles : PA B = 1 − PA (B), PA (B ∪ C) =
PA (B) + PA (C) − PA (B ∩ C) . . .
Théorème 10. Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soient A et B deux événements tels que P(A) 6= 0.
P (A1 ∩ . . . ∩ An ) = PA1 ∩...∩An−1 (An ) × PA1 ∩...∩An−2 (An−1 ) × . . . × PA1 ∩A2 (A3 ) × PA1 (A2 ) × P (A1 ) .
Démonstration . Puisque pour tout k ∈ J2, nK, A1 ∩. . .∩An−1 ⊂ A1 ∩. . .∩Ak−1 , pour tout k ∈ J2, nK on a P (A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 ) >
P (A1 ∩ . . . ∩ An−1 ) > 0 et donc, pour tout k ∈ J2, nK, PA1 ∩...∩Ak−1 (Ak ) est défini puis
Y
n Yn
P (A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 ∩ Ak )
PA1 ∩...∩Ak−1 (Ak ) =
k=2 k=2
P (A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 )
P (A1 ∩ . . . ∩ An )
= (produit télescopique)
P (A1 )
Y
n
et donc P (A1 ∩ . . . ∩ An ) = P (A1 ) PA1 ∩...∩Ak−1 (Ak ).
k=2
❏
Démonstration . B = (B ∩ A) ∪ B ∩ A avec (B ∩ A) ∩ B ∩ A = ∅. Donc, P(B) = P(B ∩ A) + P B ∩ A . De plus, P(A) 6= 0
et P A = 1 − P(A) 6= 0. Donc,
P(B) = P(A) × PA (B) + P A × PA (B).
❏
Solution 7.
1) D’après la formule des probabilités totales,
pn+1 = P (An+1 )
= P (An ) × PAn (An+1 ) + P An × PAn (An+1 )
1 1 1 1
= pn × 1 − + (1 − pn ) × = pn + .
2 4 4 4
1 1 1
Pour x réel, x = x + ⇔ x = puis pour n ∈ N,
4 4 3
1 1 1 1 1 1 1 1
pn+1 − = pn + − × + = pn −
3 4 4 4 3 4 4 3
1 1 1 1 1 1
et donc, pour n ∈ N, pn − = n p0 − puis pn = + × n .
3 4 3 3 6 4
1 1 1 1
2) P (T0 ) = P (A0 ) = puis P (T1 ) = P A0 ∩ A1 = P A0 × PA0 (A1 ) = × = . Ensuite, pour n > 2, d’après la
2 2 4 8
formule des probabilités composées et puisque l’état de la particule à un moment donné ne dépend que de son état au
moment précédent,
P (Tn ) = P A0 ∩ A1 ∩ . . . ∩ An−1 ∩ An = P A0 ∩ A1 ∩ . . . ∩ An−1 × PA0 ∩A1 ∩...∩An−1 (An )
n−1 n−1
! !
Y Y
= P A0 × PA0 ∩...∩Ak−1 Ak × PAn−1 (An ) = P A0 × PAk−1 Ak × PAn−1 (An )
k=1 k=1
n−1
!
1 Y 3 1
= × ×
2 4 4
k=1
n−1
1 3
= × ,
8 4
ce qui reste vrai quand n = 1 (mais pas quand n = 0).
n−1
1 1 3
P (T0 ) = et ∀n > 1, P (Tn ) = × .
2 8 4
P(A) × PA (B)
PB (A) = .
P(B)
Si de plus P A 6= 0,
P(A) × PA (B)
PB (A) = .
P(A) × PA (B) + P A × PA (B)
Plus généralement,
Théorème 15. (formule de Bayes).
Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soient (A1 , . . . , An ) un système complet d’événements et B un événement tels
que, pour tout k ∈ J1, nK, P (Ak ) 6= 0 et P(B) 6= 0. Alors,
La formule de Bayes est une formule qui « remonte le temps ». Les événements A et B sont pensés comme se réalisant
dans un certain ordre chronologique : A d’abord et B ensuite ou encore la cause d’abord et l’effet ensuite. La formule de
Bayes inverse cet ordre et donne la probabilité de A sachant B ou encore donne la probabilité de la cause sachant
l’effet. Pour cette raison la formule de Bayes est aussi appelée « formule de probabilité des causes ».
B
A
B
B
A
B
Dans la vie courante, un exemple type est l’utilisation d’un test de dépistage d’une certaine maladie. Dans une population
donnée, un individu peut être atteint d’une certaine maladie (événement M) ou pas. On fait un test de dépistage sur un
individu et le test peut être positif (événement T ) ou pas.
On suppose que 10% de la population est constituée de personne malades (ou encore P(M) = 0, 1), que 93% des personnes
malades ont un test positif (ou encore PM (T ) = 0, 93) et que 97% des personnes non malades ont un test négatif (ou
encore PM T = 0, 97 ou aussi PM (T ) = 0, 03).
Ici, la cause est le fait d’être malade ou pas et l’effet est d’avoir un test positif ou pas. On veut maintenant la probabilité
d’être malade sachant que l’on a un test positif ou encore on veut PT (M). D’après la formule de Bayes,
Solution 8.
1) Formule de Bayes.
Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini.
Soit (Ai )16i6n un système complet d’événements de cet espace tel que pour tout i ∈ J1, nK, P (Ai ) 6= 0.
Soit B un événement tel que P(B) 6= 0. Alors,
Donc,
2) (a) Notons A l’événement « le dé est pipé » et B l’événement « on obtient le chiffre 6 ». La probabilité demandée est
PB (A).
25 1 1 3 1
A, A est un système complet d’événements. On a P(A) = = 6= 0 et P A = 1 − = 6= 0. Ensuite PA (B) =
100 4 4 4 2
1
et PA (B) = . Donc,
6
1 1 3 1 1
P(B) = P(A) × PA (B) + P A × PA (B) = × + × = 6= 0.
4 2 4 6 4
D’après la formule de Bayes,
1 1
P(A) × PA (B) × 1
PB (A) = = 4 2 = .
1
P(A) × PA (B) + P A × PA (B) 2
4
1
La probabilité que ce dé soit pipé est .
2
c Jean-Louis Rouget, 2018. Tous droits réservés.
15 http ://www.maths-france.fr
(b) Notons A l’événement « le dé est pipé » et B l’événement « on obtient n fois le chiffre 6 ». La probabilité demandée
est PB (A).
1 3 1
A, A est un système complet d’événements. On a toujours P(A) = 6= 0 et P A = . Ensuite PA (B) = n et
4 4 2
1
PA (B) = n . Donc,
6
1 1 3 1
P(B) = P(A) × PA (B) + P A × PA (B) = × n + × n = 6 0.
4 2 4 6
D’après la formule de Bayes,
1 1
P(A) × PA (B) × n 1
PB (A) = = 4 2 = .
1 1 3 1 1
P(A) × PA (B) + P A × PA (B) × n+ × n 1 + n−1
4 2 4 6 3
1
La probabilité que ce dé soit pipé est .
1
1 + n−1
3
1
(c) lim n−1 = 0 et donc lim pn = 1. Ceci signifie que si au bout d’un grand nombre de lancers, on a obtenu à
n→+∞ 3 n→+∞
chaque fois le 6, il est quasiment sûr que le dé est pipé.
4 Indépendance
4.1 Couple d’événements indépendants
Définition 13. Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soient A et B deux événements.
Les événements A et B sont indépendants si et seulement si P(A ∩ B) = P(A) × P(B).
On a immédiatement
Théorème 16. Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soient A et B deux événements tels que P(A) 6= 0.
Les événements A et B sont indépendants si et seulement si PA (B) = P(B).
Le théorème 16 éclaire la définition de l’indépendance. Quand A et B sont indépendants (et A a une probabilité non nulle),
savoir A n’a aucune incidence sur la probabilité de B.
Il faut prendre garde de ne pas confondre la notion d’incompatibilité de deux événements et la notion d’indépendance
de deux événements. Déjà, la notion d’incompatibilité est une notion ensembliste (A et B incompatibles si et seulement
si A ∩ B = ∅). Cette notion est définie sans qu’intervienne des probabilités alors que la définition de l’indépendance fait
référence à une probabilité.
Les quatre situations sont possibles : incompatibles et indépendants, incompatibles et non indépendants, non incompatibles
et indépendants, non incompatibles et non indépendants. Par exemple, si A et B sont incompatibles et tous deux de
probabilité non nulle, alors P(A ∩ B) = 0 6= P(A) × P(B), et donc A et B ne sont pas indépendants.
Théorème 17. Soit (Ω, P) un espace probabilisé fini. Soient A et B deux événements.
Si A et B sont indépendants, alors A et B sont indépendants, A et B sont indépendants, A et B sont indépendants.
Démonstration . Supposons les événements A et B indépendants. D’après la formule des probabilités totales,
P(B) = P(B ∩ A) + P B ∩ A
et donc
P B ∩ A = P(B) − P(B ∩ A) = P(B) − P(A) × P(B) = P(B)(1 − P(A)) = P(B) × P A .
Donc, A et B sont indépendants. En appliquant ce résultat aux événements B et A, ou aux événements A et B, on obtient le fait
que A et B sont indépendants et le fait que A et B sont indépendants
❏
Solution 9.
!! !
[ [
P A∩ nBk =P n (A ∩ Bk )
k=1 k=1
n
X
= P (A ∩ Bk ) (car pour i 6= j, (A ∩ Bi ) ∩ (A ∩ Bj ) ⊂ Bi ∩ Bj = ∅)
k=1
Xn n
X
= P (A) × P (Bk ) = P(A) × P (Bk )
k=1 k=1
!
[
= P(A) × P nBk .
k=1
S
Donc, A et k=1 nBk sont des événements indépendants.
A, B et C indépendants ⇔ P(A ∩ B) = P(A) × P(B) et P(A ∩ C) = P(A) × P(C) et P(B ∩ C) = P(B) × P(C)
et P(A ∩ B ∩ C) = P(A) × P(B) × P(C).
Considérons un univers à quatre éléments Ω = {a, b, c, d} muni de la probabilité uniforme notée P. Soient A = {b, c},
B = {a, c} et C = {a, b}.
1
• P(A) = P(B) = P(C) = .
2
1 1 1
• P(A ∩ B) = P({c}) = = × = P(A) × P(B) et de même P(A ∩ C) = P(A) × P(C) et P(B ∩ C) = P(B) × P(C). Donc,
4 2 2
les événements A, B et C sont deux à deux indépendants.
1 1 1
• P(A ∩ B ∩ C) = P(∅) = 0 6= × × = P(A) × P(B) × P(C). Donc, A, B et C ne sont pas indépendants.
2 2 2