Rapport de Stage Emma Definitif
Rapport de Stage Emma Definitif
Rapport de Stage Emma Definitif
« L’institut universitaire des leaders n’entend donner aucune approbation, ni improbation aux
opinions émises dans ce rapport. Celles-ci doivent être considérées comme propres à
l’auteur ».
DEDICACE
MA FAMILLE
REMERCIEMENTS
Aussi, nous remercions notre encadreur le Docteur MOUKALA Simon Degaulle qui nous a
accompagné tout au long de notre parcourt académique et dans la rédaction de notre rapport ;
Notre maitre de stage JEAN PAUL SINGHA qui nous a formé et accompagné tout au long
de cette expérience professionnelle avec beaucoup de patience et de pédagogie.
Nous exprimons notre profonde gratitude à nos parents, nos frères et sœurs et nos amis
Nous manifestons enfin notre reconnaissance à tous nos camarades de promotion pour les
moments partagés.
LISTE DES ABREVIATIONS
Art : Article
Al : Alinéa
CF : Confère
Dans le cadre de notre stage académique qui s’est déroulé dans le cabinet JEAN PAUL
SINGHA, nous avons eu l’opportunité de travailler sur :<<le recouvrement rapide des
créances en droit OHADA ». Durant notre stage, nous avons étudié les différentes
procédures de recouvrement de créances leurs conditions,…… Nous avons effectué des
enquêtes dans le cadre de certains dossiers, des descentes à la cour d’appel de bonanjo, chez
des huissiers de justice pour authentifier des documents. Le déroulement du stage a eu des
hauts et des bas mais ce stage nous a permis de nous familiariser avec le monde de la justice
et avoir une expérience professionnelle dans la pratique du droit.
Il nous a alors été donné de constater que deux procédures de recouvrement rapide des
créances existent en droit OHADA, en l’occurrence : la procédure d’injonction de payer et la
procédure d’injonction de délivrer ou de restituer ; il s’agit de procédures qui relèvent de la
compétence présidentielle c’est-à-dire de la compétence du président du tribunal qui rendra
alors une ordonnance d’injonction de payer ou une ordonnance d’injonction de délivrer ou de
restituer.
ABSTRACT
In the setting of our academic internship that took place in the cabinet of JEAN PAUL
SINGHA, we had the opportunity to work on: "the fast recovery of credences in OHADA".
During our internship, we studied the different procedures of recovery of credences their
conditions. We did some investigations in the setting of some files, the appearing at the
Appeal Court of Bonanjo, among bailiffs of justice to confirm some documents. The progress
of the internship had its ups and down, but this internship allowed us to familiarize with the
world of justice and to have a professional experience in the practical law.
It has been given us then to note that two procedures of fast recovery of the credences exist in
OHADA, in this case: the procedure of injunction to pay and the procedure of injunction to
deliver or to restore; it is about procedures that raise the presidential expertise that is to say
the expertise of the president of the court that will then give an order of injunction to pay or
an order of injunction to deliver or restore.
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT....................................................................................................................I
DEDICACE................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.................................................................................................................III
LISTE DES ABREVIATIONS................................................................................................IV
RESUME...................................................................................................................................V
ABSTRACT.............................................................................................................................VI
SOMMAIRE...........................................................................................................................VII
INTRODUCTION......................................................................................................................1
PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION GENERALE DU CADRE DU STAGE..........3
CHAPITRE I : Présentation du cabinet JEAN PAUL SINGHA................................................4
SECTION 1 : CREATION ET EVOLUTION DU CABINET..............................................4
Section 2 : LE FONCTIONNEMENT DU CABINET..........................................................4
Chapitre 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE........................................................................7
SECTION 1 : LES TACHES EFFECTUEES........................................................................7
SECTION 2 : LES DIFFICULTES RENCONTREES ET ESQUISSE DE SOLUTION.....9
SECONDE PARTIE : LES PROCEDURES DE RECOUVREMENT RAPIDE DES
CREANCES EN DROIT OHADA...........................................................................................11
CHAPITRE I : LA PROCEDURE D’INJONCTION DE PAYER..........................................12
SECTION 1 : LES CONDITIONS DU RECOURS A L’INJONCTION DE PAYER.......12
SECTION 2 : LE DEROULEMENT DE LA PROCÉDURE D’INJONCTION DE PAYER
..............................................................................................................................................17
CHAPITRE II : LA PROCEDURE D’INJONCTION DE DELIVRER OU DE RESTITUER
...................................................................................................................................................31
SECTION 1 : LES CONDITIONS D’EXERCICE L’INJONCTION DE DELIVRER OU
DE RESTITUER..................................................................................................................31
CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE..........................................................................34
CONCLUSION GENERALE...................................................................................................35
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................36
TABLE DES MATIERES....................................................................................................................37
INTRODUCTION
GENERALE
Dans le cadre du diplôme de licence en droit des affaires, nous avons eu l’opportunité de
réaliser un stage de deux mois dans un cabinet. Nous avons réalisé notre stage au sein du
CABINET Jean Paul SINGHA qui est un cabinet d’avocat qui fait dans tous les domaines
juridiques. De nombreux cas pratiques se sont présentés à nous durant cette période, nous
avons traité plusieurs cas des affaires sociales, des infractions mineures et majeures, des
contrats de travail et bien d’autres, mais plus précisément nous avons effectué des
recouvrements de créances. Le recouvrement de créances est une activité clairement
encadrée par la loi, qui consiste à utiliser des moyens variés afin d’obtenir d’un débiteur le
paiement de la créance due.
Le terme recouvrement désigne l’action de recouvrer ce qui était perdu, le fait de percevoir
des sommes dues par exemple ; le verbe recouvrer signifie rentrer en possession, opérer la
perception de1… Le mot rapide désigne ce qui s’accomplit avec rapidité, qui parcourt
beaucoup d’espace en peu de temps2. La créance est synonyme de droit personnel,
généralement utilisé pour désigner le droit d’exiger la remise d’une somme d’argent3.
1
Petit Larousse en couleurs, Librairie Larousse, 2017, p. 781.
2
Idem, p. 782.
3
BITSAMANA (H.A), Dictionnaire de droit OHADA, Ohadata D-05-33, p. 66.
4
Idem, p. 166.
Cependant, une interrogation centrale demeure : comment les procédures simplifiées de
recouvrement des créances sont-elles mises en œuvre en droit OHADA ?
Une telle interrogation n’est pas dénuée d’intérêt dans la mesure où elle permettra
certainement d’appréhender de manière concrète les mécanismes concourant au
recouvrement rapide des créances en droit OHADA.
Pour mener à bien ces travaux de recherches, nous avons fait recours à la méthode
exégétique qui nous a permis de mettre en évidence, à travers l’acte uniforme relatif aux
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution, les règles qui encadrent les
procédures d’injonction de payer, d’injonction de délivrer ou de restituer.
Il semble dès lors judicieux dès mors judicieux de mettre un accent particulier sur la
présentation générale du cadre du stage (première partie) et la détermination des mécanismes
de recouvrement rapide des créances (seconde partie).
PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION
GENERALE DU CADRE DU STAGE
Cette première partie est constituée de deux chapitres à savoir : la présentation de l’entreprise
(chapitre 1) et le déroulement du stage (chapitre 2).
CHAPITRE I : Présentation du cabinet JEAN
PAUL SINGHA
Un accent particulier sera mis ici sur l’historique et l’évolution du cabinet jean paul SINGHA
(section 1) et son fonctionnement (section 2).
Le cabinet JEAN PAUL SINGHA est un cabinet d’avocat créé en 1996 Par Maitre JEAN
PAUL SINGHA, avocat au barreau du Cameroun. Il est situé à Douala Akwa, au troisième
étage de l’immeuble EFD face château palais DICKA. Le cabinet est géré par maitre jean
Paul SINGHA avec cinq associes senior, une secrétaire et un comptable. Dans ce cabinet
différent services existent, tels que le conseil juridique, l’assistance juridique et judiciaire,
l’accompagnement dans la création des entreprises et surtout le recouvrement des créances.
Pourquoi est-ce si important ? Tout simplement parce que la première impression d’un
client est déterminante et va impacter sur la suite de la relation. Les cabinets de l’Avocat sont
des sociétés de services en contact direct avec leur clientèle6. Ce faisant, l’accueil et la
relation-client en général sont des facteurs d’image primordiaux, voir un geste commercial au
quotidien. La compétence n’apparaît donc plus comme le seul critère d’appréciation constaté
et les clients attendent de l’avocat qu’il soit disponible et opérationnel. L’accueil des clients
au Cabinet de l’avocat est un vecteur d’image. L’étude de l’avocat étant réputée pour la
qualité de leur cadre : salle d’attente chaleureuse, déco soignée, une boisson proposée le tout
pour tenter de faire oublier la trop souvent longue attente et installer confortablement le
visiteur.
Parler du suivi des dossiers à l’étude Me jean paul SINGHA revient à s’intéresser au
traitement desdits dossiers par l’avocat. En effet, lorsqu’un dossier est réceptionné au cabinet,
il doit faire l’objet d’analyse en vue de dénicher les incorrections. Le traitement des dossiers
peut également consister à apporter une solution en cas d’une consultation juridique sur les
questions de la rédaction des contrats entre partenaires.
6
- La clientèle étant perçue comme un ensemble de personnes qui s’approvisionnent régulièrement chez un
commerçant (Cf. l’AUDCG).
L’avocat est le plus souvent sollicité pour assurer la défense de son client, il peut
s’agir de la partie demanderesse ou défenderesse. En droit, l’avocat de la défense est celui qui
dans une affaire civile représente les intérêts du défendeur. Dans une affaire pénale c’est celui
qui représente le prévenu devant le tribunal correctionnel. En effet, l’avocat 7 est un auxiliaire
de justice qui, dans l’exercice de sa profession, défend devant les cours et tribunaux, les
intérêts de ceux qui lui confient leur cause. Cette mission, consistant traditionnellement à
assister les justiciables par les conseils et la plaidoirie, est aujourd’hui, complétée par les
fonctions de représentation dans les actes de la procédure. L’avocat, comme le laisse
comprendre l’étymologie vocatus ad, c’est-à-dire appelé pour, est un praticien et un
professionnel du droit dont la fonction traditionnelle est de conseiller ses clients sur des
questions juridiques, qu’elles soient relatives à leur vie juridique quotidienne, ou qu’elles
soient plus spécialisées. L’avocat peut aussi défendre ses clients en justice, en plaidant pour
protéger leurs intérêts et, plus généralement, les représenter.
7
- Du latin advocatus ou vocatus ad, c’est-à-dire appelé auprès de ou appelé pour.
Un accent particulier sera mis sur les taches effectuées (section 1), les difficultés
rencontrées et esquisse de solution (section 2).
Durant notre séjour au cabinet JEAN PAUL SINGHA, nous avons pu bénéficier de
l’encadrement, de l’harmonie, du partage de l’information dans les domaines juridique et le
sens de la responsabilité qui y règne. Nous avons durant 01 mois et 02 semaines de stage
découvert le milieu professionnel du droit et tout ce qu’il comporte, afin de nous y prépare.
Nous avons également pu mettre en pratique les connaissances acquises en cours, aussi bien
dans le domaine des voix d’exécutions que dans celui des procédures simplifiées de
recouvrement. De même le cabinet a mis à notre disposition tout le matériel juridique
nécessaire a la réalisation de nos taches, et son personnel a été d’une grande aide.
Pendant ce stage nous avons fais des planifications des taches des organisations des
audiences des rédactions des comptes rendus après audience
A- ACCUEIL AU CABINET
Lundi le 01 février 2021, mon accueil a été original a mon sens. Elle s’est
effectuer sur le terrain directement à la cour d’appel de bonandjo c’était une expérience
nouvelle pour moi ensuite nous sommes allé a la PJ puis au cabinet. Nous avons fait des
présentations et toute suite une ambiance conviviale et pleine de bonne humeur envahissait la
pièce. Le travail se faisait en équipe et j’étais affecte a des taches précise. Jai participe a
certaine recouvrement de créance.
B- PRISE DE CONTACT AU CABINET.
La prise de contact au cabinet a été facile pour moi car il y’avait toute de suite une
atmosphère conviviale, même avec le cabinet voisin. J’ai pu dès lors prendre mes marques et
me fondre dans la masse. Aussi avec les dossiers et les affaires en cour.
Les différents services du cabinet sont : le conseil juridique qui est une technique de synthèse
qui consiste a la stricte application du droit. Egalement l’assistance juridique et judiciaire qui
est l’accompagnement d’un expert en droit (avocat, enseignant en droit ou toutes autres
personnes ayant des qualités requises droit). Et enfin le recouvrement de créances qui est une
activité, clairement encadrée par la loi qui consiste a utiliser des moyens varies afin d’obtenir
d’un débiteur le paiement de la créance due.
Il s’agit précisément :
Tout ceci en collaboration avec le cabinet Bernard MISSELEL cabinet situe en face du palais
Dika immeuble EDF.
B- LES ACTIVITES EFFECTUEES
Au cours de ce stage, j’ai passe le plus claire de mon temps a être sur le terrain c’est a dire
a faire des enquête accompagne toujours de deux collaborateur, j’ai participe au
recouvrement de créance de neptune oil contre établissement terre promise. Nous avons vue
comment se passe un recouvrement de créance. A mesure que j’apprenais, mes recherches se
sont approfondies. Ce n’est donc qu’à partir de la deuxième semaine du mois de mon stage
que j’ai été véritablement dans l’enceinte du cabinet.
Recevoir les potentiels clients qui venaient dépose leur dossier au cabinet
Des assignations
De me renseigner des dates heures des audiences
D’éplucher tout dossier qui on trait au recouvrement de créance
Planification des taches du cabinet
Organisation des audiences
Rédaction des comptes rendus après les audiences
Au cours de ce stage, j’ai beaucoup appris. Les apports que j’ai tirés de cette expérience
professionnelle m’on permit de déceler certaines difficultés et d’esquisser des solutions
Montrer ces erreurs ou les difficultés rencontrées permet de montrer que ces
problèmes qui arrivent a tous, vous ont effectivement rendu plus fort
Dans notre cas la difficulté a été au niveau des diligente dans les juridictions, difficultés des
informations après chaque audience. J’étais oppose a certain fonctionnaires des greffes.
Parmi les difficultés rencontres, nous pouvons relever l’analyse et l’interprétation des
dossiers de procédure en matière de recouvrement des créances, et par ricochet la
compréhension de ces derniers.
La procédure d’injonction de payer est règlementée par l’AUPSRVE en ses articles 1 à 18.
Les développements qui vont suivre, appuyés par les plus récentes tendances
jurisprudentielles de la haute Cour, nous permettront de nous faire une idée bien précise de ce
qu’est cette procédure elle-même (section 2) et des conditions pour y recourir au regard de
l’article 1er de l’AUPSRVE ci-dessus cité (section 1).
L’injonction de payer ayant pour finalité le recouvrement, elle ne peut porter que sur une
créance remplissant certaines conditions. Ces conditions tiennent tantôt aux caractères de la
créance elle – même (paragraphe 1), tantôt à sa cause ou à son origine (paragraphe 2).
8
Acte uniforme portant organisation de procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution
Paragraphe 1 : Les conditions tenant aux caractères de la créance
L’article 1er de l’Acte uniforme susvisé exige que la créance présente le triple caractère de
certitude(A), de liquidité(B) et d’exigibilité(C).
A) La certitude de la créance
Elle s’entend de son caractère incontestable. Cela signifie que la créance existe réellement.
Ainsi, un créancier ne peut se fonder sur des factures qu’elle a produites unilatéralement et
qui sont contestées par le débiteur pour établir l’existence de sa créance. La haute Cour
considère dans ces conditions que la preuve de la certitude de la créance telle que l’exige
l’article 1 de l’AUPSRVE n’est pas rapportée9 ou encore que la preuve n’est pas suffisante
pour établir la certitude de la créance, et précise, dans une espèce, que « … attendu que la
requête aux fins d’injonction de payer est sous-tendue seulement par une facture pro forma
du 04 novembre 2006 et une facture n°007/PBT/02/07 du 05 février 2007 toutes des pièces
qui émanent de IES ; que manifestement ces pièces sont insuffisantes pour établir une
créance certaine…»10.
De même, le banquier ne sautait se fonder sur des relevés de compte qu’il a établis
unilatéralement11 ou sur un compte courant non clôturé pour réclamer à un client le paiement
de ce qu’il considère comme solde débiteur dès lors que, s’agissant particulièrement du
compte courant, son principe de fonctionnement est que tant qu’il n’est pas clôturé on ne peut
savoir qui est débiteur et qui est créancier, quand bien même les différentes opérations du
compte pourraient laisser supposer que le client est débiteur de sommes.
La CCJA précise en outre que tant que le compte « n’est pas clôturé contradictoirement, le
solde ne répond pas aux critères de l’article 1er de l’AUPSRVE »12, de surcroît lorsque la
convention de compte courant liant les parties spécifie que tous les comptes ouverts «
constituent un compte unique produisant tous les effets légaux et usuels de compte courant
9
CCJA, arrêt n°004/2013 du 07 mars 2013 : Aff. Sté Nouvelle Scierie d’Agnibilékro dite
NSDA Sarl C/ FLUTEC BOIS en Liquidation, Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1,
PP
10
CCJA, arrêt n°098 du 22 novembre 2013 : Aff. ESSO TCHAD SA C/ IES Sarl, Recueil de
jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP 205 &suiv
11
CCJA, arrêt n°10/2014 du 27 février 2014 : Aff. SGBS C/ Massamba GUEYE, inédit. Voir
dans le même sens : CCJA, arrêt n°016/2014 du 27 février 2014 : Aff. BICICI C/ Sté
EBURNEA
12
CCJA, arrêt n°009/2013 du 07 mars 2013 : Aff. Sté TPZC et Autres C/ BIAO-CI, Recueil
de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP 166 &suiv
transformant toutes opérations en simples articles de crédit et de débit, générateurs, lors de
la clôture, d’un solde qui fera seul apparaître une créance ou une dette exigible…»13.
Enfin, la Cour considère qu’un bon de commande signé par le débiteur ainsi que la facture
non contestée des prestations, suffisent pour établir la créance, sans qu’on ait besoin de
produire un bordereau de livraison14.
B) La liquidité de la créance
Elle signifie que le montant est déterminé. Cela suppose que le créancier dispose d’éléments
de preuve qui permettent de déterminer le montant réclamé.
Toutefois, la jurisprudence semble indiquer que même si le montant réclamé est contesté ou
contestable au moment de l’ordonnance d’injonction de payer, la reconnaissance par le
débiteur, à l’issue de l’expertise ordonnée par le juge de l’opposition, d’un montant inférieur
qu’il n’a pourtant pas soldé, était suffisante pour justifier le recours à l’injonction de payer15.
De même, un juge d’appel ne peut se fonder sur une différence de montant entre les sommes
contenues dans l’ordonnance d’injonction de payer et celles de la condamnation à l’issue de
l’opposition à ladite ordonnance pour conclure au caractère non liquide de la créance, dès lors
que l’opposition permet au juge d’être saisi de l’entier dossier du litige et de rendre une
décision qui se substitue à l’ordonnance d’injonction de payer, tel qu’il ressort des articles 12
et 14 de l’Acte Uniforme sur les Procédures Simplifiées de Recouvrement et des Voies
d’Exécution.
13
Même arrêt n°009/2013 du 07 mars 2013 op.cit
14
CCJA, arrêt n°031/2013 du 02 mai 2013, Recueil CCJA n°20 Vol.1, PP.178 &suiv
15
« que la contrariété des prétentions des deux parties a amené le juge de l’opposition à
décider d’une expertise relativement au solde du compte querellé, mesure dont les résultats,
sans s’imposer au juge, ne pouvait que l’éclairer dans la prise de sa décision ; qu’au
demeurant, même si le caractère liquide de la créance de la BICEC pouvait être contesté au
moment de l’ordonnance, cette créance était liquide au moins pour le montant que la SCTM a
reconnu sans l’avoir soldé et qui justifierait déjà une procédure d’injonction de payer… »
CCJA, Arrêt n°079/2012 du 29 novembre 2012 : Aff. SCTM C/ BICEC, Recueil de
jurisprudence CCJA n°19, PP 29 &suiv
C) L’exigibilité de la créance
Elle suppose que la créance est échue et que par conséquent le paiement peut être réclamé
immédiatement. Ainsi, le paiement d’une créance à terme ne peut être réclamé avant
l’échéance du terme16, sauf si le débiteur a été déchu du terme17.
Lorsque les caractères ci-dessus sont réunis, la créance peut être soumise avec succès à la
procédure d’injonction de payer. Toutefois, précise la Cour, leur défaut entraîne non
l’irrecevabilité la requête, mais son rejet pour défaut de fondement18.
La cause contractuelle de la créance ici suppose une relation juridique entre le débiteur et le
créancier. Il peut s’agir d’un contrat synallagmatique ou d’un contrat unilatéral, l’essentiel
étant qu’il s’agisse d’un contrat. Ainsi, une créance résultant d’une reconnaissance de dette,
engagement unilatéral, a bien une cause contractuelle et peut valablement être soumise à la
procédure d’injonction de payer.
16
Art. 1186 C.Civ
17
Art. 1188 C.Civ
18
CCJA, arrêt n°016/2014 du 27 février 2014 : Aff. BICICI C/ Sté EBURNEA, inédit
CREANCIER, ici présent qui accepte, la somme de FCFA 190 000 000, pour prêt de pareille
somme qu’il a lui a consenti dès avant ce jour, directement entre ses mains »19.
Dans la pratique, la cause contractuelle est le plus souvent constituée par des bons de
commandes et autres factures non honorés, par des engagements non respectés etc.… De la
sorte, il y a régulièrement coïncidence et par conséquent cumul entre la cause contractuelle de
la créance et l’émission d’effets de commerce et de chèques sans provision.
L’émission ou l’acceptation d’effets de commerce telle que la lettre de change ouvre droit au
recours à la procédure d’injonction de payer dès que l’engagement pris n’est pas honoré.
Il en est de même s’agissant d’un chèque émis en règlement d’une créance qui, présenté à
l’encaissement, est retourné impayé faute de provision ou pour provision insuffisante. Ainsi,
un créancier bénéficiaire d’un chèque ne saurait recourir à la procédure d’injonction de payer
du seul fait que le signataire est décédé, sans avoir préalablement présenté ledit chèque à
l’encaissement pour pouvoir justifier le défaut ou de l’insuffisance de provision20. En clair, le
bénéficiaire du chèque doit justifier que présenté à l’encaissement il n’a pu être honoré, toute
chose susceptible d’établir le défaut ou le refus de paiement de sa dette par le débiteur.
Cependant, dans une espèce relative à une lettre de change, la Cour a censuré l’arrêt d’une
cour appel qui avait invalidé une procédure d’injonction en motif pris de ce que le créancier
aurait dû faire dresser un protêt faute de paiement dans la mesure où aux termes de l’article
186 du Règlement n°15/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 relatif aux systèmes de
paiement dans les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine « le
refus de paiement doit être constaté par un acte authentique », alors que l’article 196 du
même Règlement indique que le porteur de la lettre de change qui n’a pas fait dresser protêt
conserve tous ses droits et recours contre le tiré accepteur.
19
«… que dans ces conditions, l’acte notarié librement cosigné par BOA et KEJZMAN,
spécifiant que la nature de la convention entre ces derniers est un « PRÊT », revêt bien un
caractère contractuel, autorisant ainsi le créancier KEJZMAN à mettre en œuvre l’article 2 de
l’AUPSRVE… », Recueil de jurisprudence CCJA n°18, PP. 98 &suiv
20
CCJA, Arrêt n°096/2012 du 20 décembre 2012 : Aff. Monsieur K.P.E C/ Monsieur T.R.,
inédit
Les conditions ci-dessus réunies fondent le recours à l’injonction de payer dont la procédure
est elle aussi scrupuleusement réglementée.
La procédure d’injonction de payer comporte deux phases dont l’une est gracieuse
(Paragraphe 1) et l’autre contentieuse (Paragraphe 2).
La procédure gracieuse est constituée par la présentation de la requête aux fins d’injonction
de payer (A), laquelle peut donner lieu à un rejet ou à la signature d’une ordonnance
d’injonction de payer (B).
A) La présentation de la requête
Aux termes des dispositions combinées des articles 3 et 4 de l’AUPSRVE, le titulaire d’une
créance remplissant les conditions ci-dessus évoquées doit adresser au Président de la
juridiction compétente du domicile ou du lieu où demeure le débiteur ou l’un des débiteurs,
par l’intermédiaire du greffe, une requête accompagnée des documents justificatifs et
contenant, à peine d’irrecevabilité :
Les noms, prénoms, profession et domicile des parties ou, pour les personnes morales,
leur forme, dénomination et siège social ;
L’indication précise du montant de la somme réclamée avec le décompte des
différents éléments de la créance ainsi que le fondement de celle-ci.
Toute requête qui n’est pas conforme aux prescriptions impératives ci-dessus doit être
déclarée irrecevable. Ainsi en a-t-il été d’une requête se bornant, pour désigner la partie
requérante, à indiquer « la scierie d’Agnibilékrou, B.P. 39, Agnibilékrou, représentée par
Monsieur… », d’une part et, pour justifier la créance, à joindre à la requête quatre contrats de
location et vingt cinq factures, sans faire le décompte des différents éléments de la créance 21.
Tel a également été le cas d’une requête aux fins d’injonction de payer qui a omis d’indiquer
De même, la haute juridiction communautaire, après avoir constaté dans une espèce que le «
fondement de la créance est hypothétique » parce que la requête ne contient pas le «
décompte des différents éléments relevés, à savoir : les droits et taxes de douanes, l’ASDI, les
débours et autres taxes, les honoraires du transitaire », la facture n’étant par ailleurs sous-
tendue par aucune demande de prestation du prétendu débiteur, a déclaré la requête
irrecevable24.
En outre, la Cour, rappelant que la recevabilité de la requête aux fins d’injonction de payer ne
saurait se faire au regard d’une loi nationale, précise la portée de l’article 4 alinéa 2-2 de
l’AUPSRVE en indiquant dans une espèce que « … cet article indique que la créance doit
contenir le décompte des différents éléments la constituant ; qu’en sollicitant dans sa requête
aux fins d’injonction de payer le montant de 11 000 000 francs toutes causes de préjudice
confondues outre les frais et intérêts de droit sans indiquer les frais y relatifs, Monsieur
Samba Abasse n’a pas observé les dispositions impératives de la loi ; que c’est donc à tort
que le Tribunal a fait droit à sa requête…»25. La Cour relève en outre que le défaut
d’indication du fondement de la créance ne peut échapper à l’irrecevabilité qui se doit d’être
prononcée26.
22
CCJA, arrêt n°002/2014 du 30 janvier 2014, Aff. Sté TV+ GABON C/ Sté DHL
International GABON, inédit
23
CCJA, même arrêt n°002/2014 : dans cette espèce, le juge d’appel s’était fondé sur une
disposition du droit interne pour dire que « Dans le cas où la violation donnant lieu à la fin de
non recevoir et susceptible d’être régularisée, l’irrecevabilité sera écartée si sa cause a disparu
au moment où le juge statue ». Il a été désapprouvé par la haute Cour
24
CCJA, arrêt n°012/2013 du 07 mars 2013, Aff. FANNY Mory C/ Sté ENVOL TRANSIT
CI, Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP 160 &suiv.
25
CCJA, arrêt n°076/2013 du 14 novembre 2013, Aff. Amadou BA C/ Samba Abasse BA,
Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP 198 &suiv
26
CCJA, arrêt n°045/2013 du 16 mai 2013, Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP
des intérêts, agios, commissions et autres frais accessoires engendrés par les relations ayant
donné lieu au litige…»27. Cette position a été réaffirmée dans l’affaire Sté Technique Auto
Service (TAS) C/ Etat de Côte d’Ivoire où elle indique que le décompte n’est requis que « si
la créance réclamée peut être fractionnée en divers éléments »28.
La Cour indique tout de même dans une autre espèce où avait été fourni le décompte des
éléments de la créance que les « agios bancaires et frais divers » « ne reposent sur aucun
support juridique et ne déterminent pas ainsi avec précision, conformément à l’article 4
alinéa 2 de l’AUPSRVE, les différents éléments qui composent cette partie de la créance»29.
La requête présentée conformément aux dispositions ci-dessus est examinée par le Président
de la juridiction qui peut la rejeter si la créance ne lui paraît pas fondée. Ce rejet, qui est
matérialisé généralement par une simple mention sur la requête, n’est pas susceptible de
recours, même si l’article 5 alinéa 2 de l’AUPSRVE semble dire que cette décision peut être
attaquée par des voies de droit commun.
En réalité, le requérant n’a pas intérêt à exercer un recours contre ce rejet dans la mesure où
exploitant les motifs de ce rejet, il peut déposer sa requête à nouveau autant de fois qu’il le
voudra.
L’ordonnance d’injonction de payer ainsi rendue, appuyée par la requête elle-même, doit être
signifiée en expédition, dans les trois mois de sa date, à la diligence du créancier, au débiteur
ou à chacun des débiteurs. Cette signification doit être faite à personne ou à domicile.
L’acte de signification doit indiquer le montant de la somme réclamée telle que fixée par
l’ordonnance d’injonction, avec sommation soit de la payer avec les intérêts et autres frais,
soit de former opposition dans un délai de quinze jours à compter de la signification (art.8
27
CCJA, Arrêt n°088/2012 du 04 Décembre 2012 : Aff. Etablissements SIDI MOHAMED C/
BANQUE INTERNATIONALE POUR L’AFRIQUE AU NIGER (BIA – NIGER), Recueil
de jurisprudence CCJA n°19, PP 34 &suiv.
28
CCJA, arrêt n°030/2013 du 18 avril 2013, Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP
29
, arrêt n°012/2012 du 08 mars 2012, Aff. Sté EICB C/ Sté Groupe EOULEE Sarl, Recueil
de jurisprudence CCJA n°18, PP 114 &suiv
AUPSRVE). La signification qui ne respecte pas ces dispositions impératives, ni n’indique la
forme de l’opposition et n’avertit pas l’opposant de prendre connaissance au greffe de la
juridiction ayant rendu l’ordonnance, est nulle.
Cependant, une signification qui ne mentionne pas les intérêts tel que prescrit à l’article 8 sus
évoqué est-elle nulle ? La Cour a répondu par la négative à cette question en indiquant que «
… un défaut d’indication des intérêts dans un exploit de signification ne remet pas en cause
la validité de celui-ci dès lors que ces intérêts ne sont pas réclamés par le créancier qui par
ailleurs n’a nullement l’obligation de les réclamer… »30. La Cour est même allée plus loin
pour déclarer valable la signification d’une expédition de l’ordonnance d’injonction de payer
ne comportant pas le montant contenu dans la minute, laquelle signification avait, par les
soins de l’huissier instrumentaire, suppléé à cette carence en reproduisant ledit montant. La
Cour a estimé que si l’article 7 de l’AUPSRVE exige la signification « d’une copie certifiée
conforme de l’expédition de la requête et de la décision d’injonction de payer… », il n’a en
revanche prévu aucune sanction en cas d’inobservation de cette prescription.
Le débiteur qui reçoit signification peut accepter de payer la créance réclamée sans former
opposition. Le paiement ainsi intervenu clôture le dossier et partant le différend entre les
parties.
Si pour une raison ou pour une autre le débiteur ne forme pas opposition, le créancier
obtiendra qu’il soit apposé sur l’ordonnance la formule exécutoire pour sa mise à exécution.
Aux termes de l’article 17 de l’AUPSRVE « la demande tendant à l’apposition de la formule
exécutoire est formée au greffe par simple déclaration écrite ou verbale. La décision est non
avenue si la demande du créancier n’a pas été présentée dans les deux mois suivant
l’expiration du délai d’opposition ou le désistement du débiteur… ».
La décision d’injonction de payer revêtue de la formule exécutoire produit les effets d’une
décision contradictoire. Elle n’est toutefois pas susceptible d’appel.
Mais dans le cas où il estime avoir des éléments à faire valoir relativement à la créance, il
forme opposition et là débute la phase contentieuse de la procédure.
30
CCJA, Arrêt n°079/2012 du 29 novembre 2012 : Aff. SCTM C/ BICEC, Recueil de
jurisprudence CCJA n°19, PP 29 &suiv..
Paragraphe 2 : La phase contentieuse
La procédure contentieuse est meublée par l’opposition formée par le débiteur (1) et dont les
suites détermineront le sort de la créance (2).
A) L’opposition du débiteur
L’opposition à former doit s’apprécier aussi bien du point de vue du délai (1) que de celui de
la forme (2).
1- Le délai d’opposition
Lorsque le débiteur estime qu’il a des éléments à faire valoir au sujet de la créance réclamée,
il forme opposition31 à l’ordonnance d’injonction de payer dans les quinze jours qui suivent la
signification.
Mais la question s’est beaucoup posée de savoir, quel contenu donner à l’expression «
premier acte signifié à personne », d’une part et, d’autre part, s’agissant des personnes
morales, à quel moment on peut considérer comme faite à personne une signification, étant
entendu que seule une signification valablement faite peut faire courir le délai d’opposition.
Sur la première préoccupation, la Cour communautaire a indiqué dans un récent arrêt32 que
cette expression « … doit être comprise dans une acception très large et peut concerner tout
acte par lequel le débiteur a une connaissance effective, par sa personne, de la décision
31
Il convient de préciser que seul le débiteur peut former opposition. Est par conséquent
irrecevable pour défaut de qualité et d’intérêt à agir toute personne qui forme opposition
contre une ordonnance d’injonction de payer qui ne le vise nullement, même si elle lui est
signifiée : CCJA, arrêt n°023/2012 du 15 mars 2012, Aff. ASSEKE Fiavre C/ FOFANA
SIIKI, Recueil de jurisprudence CCJA n°18, PP 118 &suiv.
32
CCJA, arrêt n°011/2013 du 07 mars 2013, Recueil de jurisprudence de la CCJA n°20, Vol.1
rendue contre lui… ». Ainsi, le délai d’opposition pourra courir à compter de la « date de
réception de la lettre recommandée ».
Sur la seconde question, la haute juridiction communautaire a répondu à travers un autre arrêt
en ces termes « … attendu que s’agissant d’une société, personne morale, doit être
considérée comme signification à personne, celle faite à son représentant légal, à un fondé
de pouvoir ou à toute personne habilitée à cet effet ; qu’en l’espèce, il ressort de l’exploit de
signification en date du 26 Avril 2004 que c’est « Mlle NGOUAMBE KOUAKAM Béatrice,
Secrétaire Assistante » qui a reçu copie de l’exploit de signification ainsi que « l’expédition
de l’ordonnance d’injonction de payer n°216/03-04 rendue le 14 1vril 2004 par le Président
du Tribunal de Grande Instance du Wouri au bas d’une requête datée du 22 Mars 2004 », a
signé sur l’exploit de signification et apposé le cachet de la Sté JUTRANS SARL ; qu’il y a
lieu, en conséquence, de relever que la signification de l’ordonnance d’injonction de payer a
été faite personnellement à la Sté JUTRANS SARL….»33. Dès lors, n’est pas considérée
comme valablement servie, la signification de l’ordonnance d’injonction de payer faite à un
agent de sécurité posté à la guérite de la société débitrice34.
Une autre question s’est posée de savoir si le débiteur qui ne réside pas dans le ressort de la
juridiction qui a rendu l’ordonnance d’injonction de payer pourrait bénéficier d’un délai de
distance. La haute juridiction répond par la négative à cette préoccupation en indiquant que «
… l’article 10 (AUPSRVE) qui traite de l’opposition n’offre aucun délai de distance lorsque
la signification est faite à personne et au siège de la juridiction compétente …»35.
2- La forme de l’opposition
33
CCJA, Arrêt n°051/2012 du 07 Juin 2012 : Aff. Gérard POULALION S.A. C/ JUTRANS
SARL, Recueil de jurisprudence CCJA n°18, PP 105&suiv.
34
CCJA, arrêt n°018/2014 du 11 mars 2014 : Aff. SCDP C/ Ets Constructions Modernes,
inédi
35
CCJA, arrêt n°083/2013 du 20 novembre 2013 : Aff. OGANDAGA Cyriaque C/ KINGBO
Sophie, Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP 202 &suiv
Concrètement, l’acte d’opposition qui est un acte extrajudiciaire est généralement libellé de la
manière suivant « Opposition à injonction de payer avec assignation ». Dans cet acte, le
débiteur indique dans un premier temps au créancier et au Greffier en chef de la juridiction
ayant rendu l’ordonnance d’injonction de payer qu’il s’y oppose pour les raisons qu’il
développe dans un second temps dans son assignation. Certains ont cru devoir former
l’opposition dans un acte distinct de celui de l’assignation, en violation de l’article 11 ci-
dessus, se voyant conséquemment déchus de leur opposition. Ainsi, la Cour déclare déchu de
son opposition le débiteur qui forme opposition dans un exploit, puis fait servir dans un autre
acte avenir d’audience avec ajournement plus de trente jours après l’opposition 36. Quand bien
même le débiteur a formé opposition avec assignation dans le même exploit, il en est déchu si
le délai de trente jours prescrit n’est pas respecté.
Cependant, ne peut pas être considérée comme faite par actes séparés l’opposition avec
assignation servie par un seul et même acte, mais en copies différentes, les parties n’étant pas
toutes domiciliées dans le ressort de la juridiction qui a rendu l’ordonnance d’injonction de
payer, d’une part, cette circonstance ayant amené l’opposant à signifier son acte à des dates
différentes, d’autre part. La haute Cour vient de le préciser en ces termes « … la NSDA,
opposante, domiciliée à Agnibilékro, a formé opposition et assigné les parties dans un même
acte dont elle a servi une copie le 11 juillet 2007 à FLUTEC BOIS en Liquidation, domicilié
à Abidjan et une autre copie le 12 juillet au Greffier en chef , domicilié à Abengourou au
siège du Tribunal qui a rendu la décision d’injonction de payer ; qu’il ne s’agit donc pas,
dans ces circonstances, d’actes séparés ; que toutes les parties étant domiciliées dans des
ressorts différents, il est évident que les destinataires des actes ne pouvaient pas les recevoir
CCJA, arrêt n°055/2013 du 13 juin 2013, Recueil jurisprudence CCJA n°20 Vol.1, PP.195
36
&suiv
à la même date … Qu’en statuant comme elle l’a fait, la Cour d’appel d’Abidjan s’est livrée
à une mauvaise application de l’article 11 de l’Acte uniforme sus indiqué…»37.
Par ailleurs, l’opposant doit s’assurer qu’entre la date de l’opposition et celle de l’audience, il
ne s’écoule pas plus de trente jours. C’est ce que prescrit l’article 11, à peine de déchéance.
Toutefois, ne viole pas ce texte, décide la jurisprudence, l’opposant qui a servi l’opposition
avec assignation pour une audience à intervenir dans le délai légal de trente jours avant de
voir la date d’audience modifiée par l’administration judiciaire « … qu’il apparaît dans ces
conditions que MTN-CI a respecté le délai légal de l’article 11 susvisé en servant l’avenir
d’audience au 08 août 2007 ; que l’enrôlement au 28 août 2007 ne s’est imposé à MTN-CI
qu’en raison de la mise en œuvre, par la juridiction compétente d’Abidjan, de l’organisation
judiciaire qui établit des audiences de vacations à des dates préalablement fixées, non
imputables à MTN-CI ; qu’ainsi, l’avenir d’audience délivré le 16 août 2007 n’avait pas
pour finalité de fixer un délai d’ajournement, mais de déterminer en fonction du calendrier
des audiences de vacation du Tribunal de Première Instance d’Abidjan, une nouvelle date
d’enrôlement ; qu’il s’ensuit que MTN-CI ne pouvait être déchue de son droit à
opposition…»38.
Par contre, l’opposition à injonction de payer faite au greffe de la juridiction qui a rendu
l’ordonnance, dans le délai de quinze jours suivant sa signification, contre un récépissé
d’opposition, ne répond pas aux exigences de l’article 9 alinéa 2 de l’AUPSRVE qui exige
que l’opposition soit faite par acte extrajudiciaire et ne peut par conséquent être prise en
compte. Dès lors, une « opposition à injonction de payer avec assignation » servie par la
suite au-delà de la quinzaine de la signification sus évoquée est irrecevable comme tardive.
Lorsque les conditions de recevabilité de l’opposition sont réunies, celle-ci donne lieu à un
examen dans le cadre d’une procédure cette fois contradictoire.
37
CCJA, arrêt n°004/2013 du 07 mars 2013 : Aff. Sté Nouvelle Scierie d’Agnibilékro dite
NSDA Sarl C/ FLUTEC BOIS en Liquidation, Recueil de jurisprudence CCJA n°20, Vol.1,
PP 152 &suiv
38
CCJA, arrêt n°006/2013 du 07 mars 2013 : Aff. MCS Sarl C/ MTN-CI, Recueil de
jurisprudence CCJA n°20, Vol.1, PP 163 &suiv
B) Les suites de l’opposition
L’opposition donne lieu à une tentative de conciliation (1) et en cas d’échec, à un jugement
statuant sur le sort de la créance (2).
L’article 12 de l’AUPSRVE dispose que la juridiction saisie sur opposition procède à une
tentative de conciliation. Il est question ici en effet de rapprocher les parties et d’aboutir, le
cas échéant, à une plateforme commune sur la créance litigieuse.
La question s’est posée de savoir quelle est la sanction attachée à la violation de l’obligation
de procéder à la tentative de conciliation préalable, l’Acte uniforme étant resté muet sur cet
aspect.
Une récente décision de la Haute Cour subordonne la nullité du jugement intervenu sans
tentative de conciliation préalable à la preuve d’un préjudice subi par la partie qui l’invoque «
attendu que l’article 12 de l’Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées
de recouvrement et des voies d’exécution qui prescrit la procédure préalable de tentative de
conciliation en cas d’opposition d’une ordonnance d’injonction de payer ne sanctionne
cependant pas l’absence de l’exercice de cette obligation et ne subordonne nullement la
validité du jugement à intervenir après opposition à la procédure de tentative de conciliation
qui peut aboutir ou qui peut être soldé par un échec, dans ce cas la juridiction statue
immédiatement ; que sauf si Monsieur KPE démontre que l’absence de conciliation lui a
causé un préjudice, la Cour ne peut sanctionner de nullité le jugement … ».
Dans une espèce, la Haute cour a censuré une cour d’appel qui avait infirmé un jugement et
renvoyé la cause en instance pour observation de la tentative obligatoire de conciliation. La
Cour a indiqué que l’inobservation du préliminaire de conciliation n’était assortie d’aucune
sanction, avant de préciser que le tribunal ayant déjà statué sur le fond il était dessaisi et ne
pouvait plus statuer une seconde fois39.
39
CCJA, arrêt n°013/2013 du 07 mars 2013, Aff. SAFCA C/ Sté DISRIVOIRE & Autres,
inédit
En cas de conciliation, le Président de la juridiction dresse un procès verbal de conciliation
signé par les parties dont une expédition est revêtue de la formule exécutoire. Ce procès
verbal met un terme au différend qui oppose les parties.
L’AUPSRVE n’est pas suffisamment clair sur le contenu exact du jugement à intervenir. Il
convient néanmoins d’indiquer que le jugement rendu est susceptible d’appel.
a- Le contenu du jugement
La décision qui statue sur l’opposition à injonction de payer peut se limiter à la forme ou
globalement aux conditions de recevabilité de l’opposition, dans le cas où elles n’ont pas été
respectées, ou alors aller au fond et statuer sur le bien fondé de la créance réclamée.
L’article 15 sus évoqué indique « la décision rendue sur opposition est susceptible d’appel
dans les conditions du droit national de chaque Etat partie… ». Cette disposition renvoie au
droit national de chaque Etat en ce qui concerne notamment la forme de l’appel qui pourrait
ainsi se faire par requête, par exploit d’huissier ou assignation ou même par déclaration
verbale en fonction de la législation concernée.
S’agissant précisément du droit camerounais tel qu’il vient d’être indiqué, l’appel se fait, en
matière civile et commerciale, par requête adressée au Président de la Cour d’appel, laquelle
requête doit contenir les énonciations de la requête introductive d’instance ordinaire, les
motifs de l’appel et les conclusions de l’appelant40. Tel n’est par contre pas le cas du Burkina
Faso et de la Côte d’Ivoire dont les législations respectives prévoient que l’appel doit se faire
par exploit d’huissier.
En effet, aux termes de l’article 550 de la Loi n°022/99/AN du 18 mai 1999 portant Code
Burkinabè de Procédure Civile, l’appel est formé par acte d’huissier signifié à l’intimé et
déposé au greffe de la juridiction d’appel, pendant que les articles 164 et 165 du Code
Ivoirien de Procédure Civile, Commerciale et Administrative précisent que l’appel est
interjeté par exploit d’huissier délivré dans les conditions prévues pour les ajournements ou
par déclaration au greffe lorsqu’on se trouve dans les cas visés à l’article 32 alinéa 2.
D’autres conditions ou formalités à remplir en vue de faire enrôler l’appel interjeté peuvent
être rangées parmi les conditions de forme. Il en est ainsi lorsque l’appelant doit consigner
des sommes au greffe pour voir son affaire enrôler ou obtenir une date d’audience, de sorte
que le défaut ou le manquement à cette formalité entraîne la déchéance de l’appel.
Si le législateur communautaire a laissé aux parties à travers leurs législations nationales une
liberté de manœuvre en ce qui concerne la forme à observer pour l’appel contre un jugement
ayant statué sur une opposition à injonction de payer, il ne leur plus laissé la même latitude en
ce qui concerne le délai dans lequel doit intervenir ledit appel. L’article 15 de l’AUPSRVE
précise que bien que l’appel puisse intervenir dans les conditions du droit national de chaque
40
Art.189 et 190 du Code de Procédure Civile et Commerciale du Cameroun
Etat parti, le délai à observer est de «… trente jours à compter de la date de la décision ». Il
s’agit là d’un délai impératif dont le non respect entraîne l’irrecevabilité de l’appel sans autre
forme de procès. La haute juridiction communautaire rappelle d’ailleurs qu’il s’agit d’un
délai d’ordre public dont l’inobservation est irrémédiablement sanctionnée par
l’irrecevabilité, en soulignant que « … il ressort de ces dispositions que le délai d’appel
relativement à un jugement rendu à la suite d’une opposition à une ordonnance d’injonction
de payer est d’ordre public ; qu’en déclarant irrecevable comme intervenu hors délai l’appel
formé le 05 octobre 2009 contre le jugement sur opposition rendu le 17 juin 2009, la Cour
d’appel n’a en rien violé l’article 15…»41.
Dans une espèce où le juge de l’opposition, ayant constaté que ladite opposition n’était pas
fondée, s’était borné à restituer à l’ordonnance attaquée son plein et entier effet, la haute Cour
avait indiqué que « la formulation retenue dans ce jugement, consistant à vouloir faire sortir
à l’ordonnance d’injonction de payer « son plein et entier effet », est inadéquate au regard
des dispositions combinées des articles 12 et 14 sus énoncés qui prévoient que « la
juridiction saisie sur opposition … statue … par une décision qui aura les effets d’une
décision contradictoire (et qui) … se substitue à la décision portant injonction de payer ;
qu’il échet en conséquence de réformer le jugement entrepris sur ce point et statuant à
nouveau, condamner la BCS à payer la somme de… »42.
Cette position s’impose également lorsque c’est le juge d’appel ou le juge de cassation qui
invalide l’opposition en la déclarant par exemple irrecevable. Une décision invalidant
l’opposition sans se prononcer sur la créance est presque inexécutable, pénalisant du même
coup le bénéficiaire de l’ordonnance. C’est du moins ce à quoi a été confronté un créancier
dans une cause.
En effet, dans cette espèce là, le créancier avait sollicité et obtenu du juge des requêtes une
ordonnance d’injonction de payer qu’il a signifiée à son débiteur. Ce dernier ayant formé
opposition hors délai, le jugement consécutif rendu l’a déclarée irrecevable, mais a
simplement indiqué qu’il restituait à l’ordonnance d’injonction de payer attaquée « son plein
et entier effet ». L’appel du débiteur contre ledit jugement a également été déclaré irrecevable
41
CCJA, arrêt n°075/2013 du 14 novembre 2013 : Aff. COCOPACK Sarl C/SEGBA Adama,
inédit
42
CCJA, Arrêt n°031/2011 du 06 Décembre 2011 : Aff. Société TRIGON ENERGY Ltd C/
BANQUE COMMERCIALE DU SAHEL, Recueil de jurisprudence CCJA n°17 juillet-
décembre 2011, PP.133 &suiv
comme tardif. Dès lors, muni de la grosse dûment en forme exécutoire de l’arrêt de la Cour
d’Appel, et de l’ordonnance d’injonction de payer contenant les sommes réclamées mais non
revêtue de la formule exécutoire, le créancier a entrepris une saisie attribution au préjudice du
débiteur qui a aussitôt saisi le juge des référés (entendez ici le juge de l’exécution) en nullité
de ladite saisie fondée sur l’absence de titre exécutoire au sens de l’article 33 de
l’AUPSRVE. Le juge des référés a validé la saisie avant de voir sa décision infirmée par la
Cour d’appel qui a estimé que la saisie critiquée n’était pas fondée sur un titre exécutoire au
sens de l’article 33 susvisé.
Bien que cette position de la Cour d’appel nous ait paru juridiquement justifiée, l’arrêt a été
cassé par la Haute Cour qui a retenu que « … mais attendu que l’application de cet article
(art. 14) suppose que la juridiction compétente ait été mise en situation de statuer sur le fond
du litige alors qu’en l’espèce aussi bien l’opposition à l’ordonnance d’injonction de payer
que l’appel contre le jugement ont été faits hors délai et ont été déclarées irrecevables par
des décisions devenues définitives qui seraient un obstacle à toute reprise de la procédure en
raison du principe de la chose jugée ; que l’absence de l’opposition à l’injonction de payer
comme le fait pour les juges de n’avoir pas statué sur le fond de la contestation pour cause
de forclusion des opposants, alors même qu’aucune faute ne peut être reprochée au
créancier poursuivant, justifie l’apposition de la formule exécutoire sur l’ordonnance
d’injonction de payer ou sur le jugement qui vaut dès lors titre exécutoire ; qu’en se fondant
sur l’article 14 de l’Acte Uniforme pour en déduire que la saisie a été pratiquée sans titre
exécutoire au sens de l’article 33 de l’Acte Uniforme, la décision dont est pourvoi a fait une
mauvaise interprétation de la loi ; qu’il y a en conséquence lieu de casser l’arrêt attaqué et
d’évoquer le fond…»43.
43
CCJA, Arrêt n°065/2012 du 07 Juin 2012 : Aff. DIAKITE MOUSSA C/ DIOULO Serges
et autres, inédit
44
Article 15 AUPSRVE
partie qui relève appel dispose d’un délai de quatre mois à compter de la notification de
l’ordonnance de fixation de la consignation pour consigner au greffe le montant fixé, ce qui
n’est pas de nature à faciliter l’accélération de la procédure. Il nous semble que l’AUPSRVE
devrait règlementer la procédure d’injonction de payer dans tous ses aspects afin qu’ils soient
harmonisés45.
Il faut distinguer les conditions tenant au créancier (paragraphe 1) des conditions tenant à
l’objet de la créance (paragraphe 2).
Il faut être titulaire d’une créance ayant pour objet la délivrance ou la restitution d’un bien
meuble corporel. C’est qu’il ressort de l’acte uniforme relatif aux procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution qui prévoit que : « celui qui se prétend créancier d’une
obligation de délivrance ou de restitution d’un bien meuble corporel déterminé peut
demander au président de la juridiction compétente d’ordonner cette délivrance ou
restitution »46.
L’obligation visée par l’article 19 de l’acte uniforme relatif aux procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution peut résulter d’un contrat de vente, de location, etc. ;
Celle de restituer peut trouver sa source par exemple dans l’annulation ou la résolution d’un
contrat47.
Il faut que la délivrance ou la restitution porte sur un bien meuble corporel déterminé. Cette
procédure ne peut donc être utilisée s’il s’agit de biens meubles incorporels ou de biens
immeubles.
46
Art. 19 AUPSRVE
47
NDIAW DIOUF, « Le recouvrement des créances et les voies d’exécution », www.DevelopEtud.net
Un accent particulier sera mis ici sur la saisine de la juridiction compétente (paragraphe 1) et
la décision de la juridiction compétente (paragraphe 2).
Il convient d’abord d’identifier la juridiction compétente (A) avant de préciser son mode de
saisine (B).
- L’identité des parties, la profession et le domicile des parties, s’il s’agit des personnes
morales, leur forme, dénomination sociale et siège social ;
- La désignation du bien dont la remise est demandée.
Elle peut prendre deux formes : soit rejet (A), soit injonction de délivrer ou de restituer (B).
A- LA DECISION DE REJET
La juridiction saisie peut rejeter la requête si elle n’est pas fondée. Sa décision est sans
recours, sauf s’il assigne le débiteur devant la juridiction de droit commun. La requête rejetée
est toujours restituée au demandeur avec les documents qui avaient été produits.
48
Art. 21 AUPSRVE
B- LA DECISION PORTANT INJONCTION DE DELIVRER OU DE
RESTITUER
Si la requête parait fondée, le président rend une ordonnance à pied de requête portant
injonction de délivrer ou de restituer. Cette décision revêt la forme d’une ordonnance. La
requête et la décision sont alors conservées à titre de minutes par le greffier qui en délivre
expédition. L’expédition de la décision accompagnée des copies certifiées conformes des
documents produits à l’appui de la requête est signifiée au débiteur de l’obligation. La
signification est faite par voie d’huissier ou par lettre recommandée. La décision portant
injonction de délivrer ou de restituer doit donc faire l’objet d’une signification49 ; A défaut de
signification dans les trois mois de sa date, elle est non avenue. L’acte de signification doit
contenir sommation d’avoir, dans un délai de quinze jours :
- Soit à transporter à ses frais, le bien désigné en lieu et aux conditions indiquées
- Soit à former opposition contre l’ordonnance d’injonction50.
Les documents originaux produits sont restitués au demandeur et des copies certifiées
conformes sont conservées au greffe.
49
Art. 25 AUPSRVE
50
Art. 26 AUPSRVE
CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE
Il ressort clairement de ce qui précède que le législateur OHADA a prévu deux procédures de
recouvrement rapide des créances : la procédure d’injonction de payer et la procédure
d’injonction de délivrer ou de restituer.
La procédure d’injonction de payer figure en bonne place et constitue une bonne partie du
contentieux du recouvrement traité par la haute juridiction communautaire. Elle est par
définition une procédure rapide qui permet à un créancier d’obtenir plus simplement un titre
exécutoire en vue du recouvrement forcé de sa créance. L’injonction de payer ayant pour
finalité le recouvrement, elle ne peut porter que sur une créance remplissant certaines
conditions. Ces conditions tiennent tantôt aux caractères de la créance elle – même, tantôt à
sa cause ou à son origine. L’article 1er de l’Acte uniforme susvisé exige que la créance
présente le triple caractère de certitude, de liquidité et d’exigibilité. L’article 2 de
l’AUPSRVE indique que la procédure d’injonction de payer peut être introduite lorsque la
créance a une cause contractuelle ou lorsqu’elle résulte de l’émission ou de l’acceptation de
tout effet de commerce ou d’un chèque dont la provision s’est révélée inexistante ou
insuffisante.
Parvenu au terme de notre analyse, il convient de rappeler que nous avons effectué notre
stage dans le cabinet de Maitre Jean Paul SINGHA, avocat au barreau du Cameroun. Ce stage
nous a permis de confronter nos connaissances théoriques acquises à l’institut universitaire
des leaders aux réalités du terrain, de la pratique. Le thème du rapport de stage est « le
recouvrement rapide des créances en droit OHADA ». Nous avons pu ainsi expérimenter de
façon concrète les procédures simplifiées de recouvrement prévues par le législateur
OHADA. Deux procédures de recouvrement simplifiées des créances ont alors été
identifiées, en l’occurrence la procédure d’injonction de payer et la procédure d’injonction de
délivrer ou de restituer.
Globalement, Il faut être titulaire d’une créance ayant pour objet la délivrance ou la
restitution d’un bien meuble corporel. C’est qu’il ressort de l’acte uniforme relatif aux
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution qui prévoit que : « celui qui
se prétend créancier d’une obligation de délivrance ou de restitution d’un bien meuble
corporel déterminé peut demander au président de la juridiction compétente d’ordonner cette
délivrance ou restitution ». Il faut également que la délivrance ou la restitution porte sur un
bien meuble corporel déterminé. Cette procédure ne peut donc être utilisée s’il s’agit de biens
meubles incorporels ou de biens immeubles.
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES
- BITSAMANA (H.A), Dictionnaire de droit OHADA, Ohadata D-05-33.
II- ARTICLES
- NDIAW DIOUF, « Le recouvrement des créances et les voies d’exécution »,
www.DevelopEtud.net, 2014
AVERTISSEMENT....................................................................................................................I
DEDICACE................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.................................................................................................................III
LISTE DES ABREVIATIONS................................................................................................IV
RESUME...................................................................................................................................V
ABSTRACT.............................................................................................................................VI
SOMMAIRE...........................................................................................................................VII
INTRODUCTION......................................................................................................................1
PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION GENERALE DU CADRE DU STAGE..........3
CHAPITRE I : Présentation du cabinet JEAN PAUL SINGHA................................................4
SECTION 1 : CREATION ET EVOLUTION DU CABINET..............................................4
A- ACCUEIL AU CABINET.......................................................................................7
A) La certitude de la créance........................................................................................13
B) La liquidité de la créance........................................................................................14
C) L’exigibilité de la créance.......................................................................................15
A) La présentation de la requête...................................................................................17
A) L’opposition du débiteur..........................................................................................21
1- Le délai d’opposition..........................................................................................21
2- La forme de l’opposition....................................................................................22
a- Le contenu du jugement.................................................................................26
A- LA DECISION DE REJET....................................................................................32