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P. - V.

PIOBB

FORMULAIRE
DE

HAUTE MAGIE
NOUVELLE ÉDITION

entièrement refondue et augmentée


d’une abondante documentation explicative
se rapportant à tous les temps et à tous les pays
pour les pratiques dérivées
de l’ancien enseignement ésotérique

________

2015
Editions Alliance Magique
TABLE DES DIVISIONS DE L’OUVRAGE

PRÉFACE DE LA NOUVELLE ÉDITION 5

I. INTRODUCTION À L’ÉTUDE DE LA MAGIE

Exposé du sujet 9

II. CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES SUR LES MODALITÉS MAGIQUES


Définitions 17
Aperçu historique 18
Précisions étymologiques 28
Universalité des pratiques 30
Distinctions qualitatives 34
Doctrine 37
Cas particuliers du satanisme 46
Apparence hébraïques 52

III. CONDITIONS GÉNÉRALES DES OPÉRATIONS MAGIQUES


Observations préalables 57
Règles concernant la pratique opératoire 60
Conditions concernant l’opérateur 65
Degrés principaux d’aptitude magique 67

IV. CONDITIONS PARTICULIÈRES DES OPÉRATIONS MAGIQUES


Des moments favorables 69
Table des heures planétaires 70
Temps magique 70
Table de la demeure de la Lune 73
Qualités élémentaires des planètes 77
Inimitiés et amitiés des planètes 77

V. DES CLEFS ET CLAVICULES


Importance et utilité 79
Valeurs et qualités 80
Clefs dénaires 81
Les Séphires 82
Les alphabets 82
Les clavicules 84

VI. PRINCIPALES CLEFS DE LA THÉORIE ET DE LA PRATIQUE


Table d’émeraude 87
Évangile selon saint Jean 88

329
Dispositif des Séphires de la Kabbale 89
Considération des Séphires de l’Inde 90
Adaptation grecque des Séphires (mythe des Muses) 91
Clef duodénaire des divinités grecques 92
Attributions cosmogoniques des Séphires 92
Hiérarchie angélique selon les Séphires 92
Noms divins correspondant aux Séphires 93
Mondes de la Kabbale 93
Clefs d’Extrême-Orient 94

VII. ÉSOTÉRISME GRAPHIQUE


Figuration des secrets 95
Écriture talmudique 98
Lettres de l’alphabet hébreu (selon Esdras) 99
Adaptation de l’alphabet hébreu au Tarot 100
Ésotérisme des lettres hébraïques 101
Signification des 22 mots sacrés 102
Alphabets dits symboliques 103
Alphabets dits magiques 104
Alphabet de cryptographie alchimique 105
Alphabet attribué aux Templiers 106
Alphabet hiéroglyphique des Égyptiens 107
Radicaux initiatiques des Chinois 108
Clavicule générale de Salomon 109
Clef Kabbalistique 110
Clef ésotérique 111
Éléments des figures symboliques 112
Signification des croix diverses 114
Signes alchimiques 116
Figures distributrices (dites de géomancie) 119
Figures de répartition (appelées Koua par les Chinois) 120

VIII. DISTINCTIONS DES PERSONNIFICATIONS AGISSANTES


Catégories diverses des personnifications 123
Rôle cosmique des Anges 130
Tableau des Anges qui gouvernent les heures de jour 131
Tableau des Anges qui gouvernent les heures de nuit 132
Septénaire des Archanges 133
Septénaire des Démons 133
Quaternaire des Esprits inférieurs 134
Attribution des Esprits aux lettres hébraïques 134
Liste des 72 personnifications supérieures 135
Liste des 36 personnifications zodiacales 136

330
IX. RÔLE DES NOMBRES
Particularités 139
Les chiffres 140
Ésotérisme des nombres 141
Nombres évocateurs 143
Nombres mixtes 145
Nombres figuratifs 146
Nombres symboliques 147
Emplois divers des nombres 149
Clef quaternaire des nombres 153
Clef duodénaire par addition 154
Clef duodénaire par multiplication 155
Diversité des clefs dénaires 156
Carrés magiques 157
Méthode d’établissement des carrés magiques d’ordre impair 159
Méthode d’établissement des carrés magiques d’ordre pair 160
Dissimulation des nombres 164
Carré magique d’Albert Dürer 166
Chiffres cryptographiques des Alchimistes 168
Chiffres talismaniques d’Agrippa 169

X. LES CORRESPONDANCES SYMBOLIQUES


Principes théoriques 171
Distinction des genres 174
Modalité d’utilisation 178
Dérivations superstitieuses 180
Correspondances astrologiques des couleurs 181
Correspondances des couleurs 182
Symbolisme des métaux et des pierreries 184
Propriétés magiques des pierreries 187
Classification planétaire des plantes diverses 188
Symbolisme général des végétaux 192
Symbolisme ordinaire des animaux 197
Correspondances magiques des parfums 198
Correspondances générales et spéciales des diverses parties du corps humain 200

XI. RITES ET RITUELS DES CÉRÉMONIES


Modes cérémoniels 205
Objets indispensables 207
Local des cérémonies 208
Tenue de l’opérateur 209
Attitudes et gestes 210
Modalités rituelles 211
Diversité des cérémonies 213
Modalité des effets magiques 216
331
XII. FORMULES CÉRÉMONIELLES D’APRÈS LES TRADITIONS MAGIQUES
Installation du temple magique 219
Indication de la tenue rituelle 219
Recommandations pour opérer 220
Observations concernant les cercles magiques 220
Première formule d’établissement des cercles magiques 220
Deuxième formule d’établissement des cercles magiques 221
Dispositif du cercle magique pour grandes opérations 223
Dispositif du cercle magique pour opérations communes 224
Particularité du cercle des fumigations 225
Accessoires divers de l’opérateur 226
Rites communs 228
Fumigations selon les jours de la semaine 229
Poudres de fumigations 229
Poudres spéciales pour fumigations colorées 232
Livre des Esprits pour la Magie commune 233
Autres formules de rites communs 234
Rite ordinaire des sacrifices religieux 235

XIII. MENTRAMS ET ORAISONS


Textes employés 237
Oraisons propitiatoires 239
Versets de David de référant aux 72 génies 242

XIV. PANTACLES ET TALISMANS


Usage et fabrication 245
Dérivations selon la magie utilitaire 251
Pantacle universel 257
Pantacle du Soleil 258
Pantacle de Mercure 260
Pantacle de Vénus 261
Pantacle de Mars 262
Pantacle de Jupiter 265
Pantacle de Saturne 268
Pantacle de la Lune 270

XV. PRATIQUES DIVERSES DE LA SORCELLERIE ET DU FÉTICHISME


Amulette astrologique 271
Rites de sorcellerie 273
Bagues porte-bonheur 274
Bagues talismaniques (talismans de nativité) 275
Emploi des talismans 278
Fabrication des anneaux considérés comme rituels en sorcellerie 279
Anciens caractères chinois employés comme fétiches 285
Quippous péruviens 286
332
XVI. MAGIE PERSONNELLE
Siège des dons exceptionnels 287
Classification des possibilités 293
Développement des possibilités 296
Exercice de la méditation psychique 300
Modalités de l’eggrégore 301
Particularités de l’aura 301
Psychométrie 302
Radiesthésie 303
Méthodes magiques de voyance 304
Formules pour la fabrication des miroirs magiques 305

XVII. EMPLOI DES DROGUES PSYCHIQUES


Accroissement factice des possibilités personnelles 307
Philtres divers employés en sorcellerie 308
Hachish 309
Onguent populéum 310
Lotion diabolique 310
Poudre de bryone 312
Teinture de colombo 312
Discordium de Frascator 312
Électuaire satanique 313
Onguent infernal 314
Lilium de Paracelse 314
Teinture de Landérer 315
Aliments à effets psychiques 316
Pilules pour les songes 316

XVIII. PRATIQUES DÉRIVÉES DE LA MAGIE PERSONNELLE


L’envoûtement 317
Formules diverses de l’envoûtement d’amour 318
Formules diverses de l’envoûtement de haine 321
Modalités du vampirisme 322
Le spiritisme 324

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 325



TABLE DES MATIÈRES 29

333
X

LES CORRESPONDANCES SYMBOLIQUES

Principes théoriques.

^^^
La théorie des correspondances n’est autre qu’une partie secondaire
de la théorie générale concernant la science sur laquelle se fonde la Magie.
Elle en est la partie qui se rapporte au monde de l’action (appelé Aziah par les
Kabbalistes).
Ce monde, étant (par définition) celui d’une planète quelconque, se présente,
aux yeux de l’homme, comme celui de la Nature terrestre. (Div. Aut.)

La théorie des correspondances envisage donc ce qui existe dans les trois
règnes de la Nature : minéral, végétal et animal.

^^^
Cette théorie secondaire est étroitement liée au principe de corrélation
déterministe qu’arrive obligatoirement à poser la théorie générale, lorsqu’elle
aborde le monde tangible de la Nature.
Il devient nécessaire de résumer, à ce propos, la théorie générale.
Tout, dans l’Univers, est construit et se meut (même évolue) selon des lois
précises – rationnellement explicables, quoique assez difficilement accessibles
par les méthodes ordinaires de l’expérience et, surtout, presque impossibles à
inférer par la logique ordinaire qu’emploie la philosophie. Il en est de même
dans la Nature terrestre où, alors, chaque être, en le cadre de son espèce,
possède une structure propre, mais plus ou moins complexe, et se trouve doté
de facultés diverses de mouvement par l’effet de combinaisons énergétiques.
Entre la structure d’un minéral, qui est inerte, et celle d’un végétal ou d’un
animal qui ne le sont point, il n’y a qu’une différence d’organisation.
Chez le minéral, le mouvement est uniquement intrinsèque ; il ne se révèle
qu’au contact d’une substance chimique pour donner lieu à des mouvements
atomiques qui produisent les corps combinés. Le minéral, n’ayant pas la faculté
de mouvement extrinsèque, doit attendre qu’une force extérieure à lui actionne
171
Propriétés magiques des Pierreries.

^^^
Les vertus qui ont été attribuées, d’une façon plus ou moins juste, aux
pierreries utilisées de diverses manières en Magie personnelle sont généralement
les suivantes :

Agate : procure un bon accueil ; fait remporter la victoire sur ses adversaires.
Améthyste : procure un jugement sain ; éloigne de l’ivrognerie.
Béryl : rend studieux ; procure la sympathie ; protège contre les ennemis ;
fait gagner les procès.
Chalcédoine : préserve des dangers en voyage ; fait gagner les procès.
Chrysolithe : préserve de la goutte.
Corail : donne la prudence et le jugement ; préserve des épidémies.
Cornaline : procure la chance ; préserve des hémorragies.
Diamant : préserve des ennemis ; fait gagner les procès; écarte les dangers
des femmes en couches.
Émeraude : fortifie la vue ; protège la chasteté.
Grenat : donne la santé ; protège en voyage.
Hyacinthe : donne la stérilité ; préserve de l’hydropisie.
Jaspe : préserve du venin et du poison.
Onyx noir : donne des songes effrayants ; procure la tristesse.
Perle : donne la chasteté.
Saphir : donne la chasteté et la chance.
Sardoine : donne la chance.
Sélénite : procure la sympathie.
Topaze : procure la sympathie.

^^^
Mais on a, presque toujours, considéré que les pierreries n’avaient
magiquement de vertu qu’à la condition d’être gravées d’un dessin, prétendu
symbolique, qui, pour certaines pierreries, est précisé.
On grave ainsi sur :
Améthyste : un ours.
Béryl : une grenouille.
Chalcédoine : un homme à cheval au grand galop tenant dans sa main une
pique.
Chrysolithe : un âne.
Corail : un homme armé d’un glaive.

187
XI

RITES ET RITUELS DES CÉRÉMONIES

Modes cérémoniels.

^^^
La Magie comporte, en général, pour les opérations à effectuer deux
aspects :
1° L’aspect cérémoniel qui implique un Rite et un Rituel ;
2° L’aspect personnel où le Rite se réduit au minimum, mais où le Rituel
conserve toute sa valeur.

^^^
Sous l’aspect cérémoniel, l’opération relève toujours de la Haute Magie
– même quand celle-ci se trouve déformée ou altérée, même quand elle est
dégénérée et mérite le nom de Sorcellerie, ou encore lorsqu’elle est fausse et
constitue, soit un simulacre, soit une parodie.
Ce n’est pas la qualité de la cérémonie qui peut la déclasser en l’espèce,
mais uniquement la forme qu’elle présente. Tant que cette forme n’apparaît pas
comme absolument fantaisiste et qu’elle offre quelque ressemblance, même
lointaine, avec les pratiques régulières, on ne saurait lui refuser un apparentement
avec la Haute Magie : elle constitue simplement une superstition.

^^^
Sous l’aspect personnel, l’opération peut ne pas relever de la Haute
Magie, mais de la Magie commune. On désigne par ce nom une Magie dont
les formes, simplifiées et vulgarisées, se trouvent ainsi mises à la portée de
quiconque possède des dons exceptionnels pour opérer et aussi de quiconque,
sans dons spéciaux, veut profiter des moyens ordinairement magiques.
La Magie personnelle est tout autant régulière que la Magie cérémonielle
et présente tout autant de valeur. Si le déterminisme opératoire se trouve
strictement observé, ses effets peuvent être identiques – toutefois dans certains
cas seulement et pas dans tous. En effet, quand on opère personnellement avec
des moyens réduits, il ne devient pas possible d’utiliser des énergies auxquelles
leur caractère général donne une plus grande puissance.
205
Donc entre la Magie personnelle et la Magie cérémonielle la différence
repose principalement sur l’amplitude du champ d’action : celui-ci est plus
restreint pour la première et plus vaste pour la seconde.

^^^
Les Rites et les Rituels, employés en Magie cérémonielle, se caractérisent
nécessairement par une très grande précision. Procédant de la théorie générale
qui est rationnelle et devant tenir compte du déterminisme universel dont le
fonctionnement est mathématique, ils ne souffrent aucun écart, aucune variante.
C’est pourquoi on a pu constater que, dans les cérémonies les plus altérées,
les Rites essentiels se trouvaient toujours rigoureusement observés et que les
Rituels, qui doivent les accompagner, contenaient toujours au moins les paroles
les plus importantes.
En Magie personnelle, les Rites sont assurément moins compliqués, surtout
moins nombreux ; néanmoins, ils sont, ou plutôt ils devraient être, aussi exacts.
À cet égard, la simplification n’ôte rien à la précision, parce qu’elle conserve
les éléments essentiels de la forme opératoire. Seuls les Rituels sont totalement
différents de ceux de la Magie cérémonielle ; mais la raison s’en comprend
aisément du fait que l’opération a un caractère uniquement subjectif et qu’alors
les paroles à prononcer ne peuvent pas avoir une allure impersonnelle.

^^^
Ce qu’on appelle Rite consiste :

1° En l’emploi de différents objets considérés comme indispensables pour


opérer dans des conditions déterminées ;
2° En la disposition particulière de ces objets dans un local réservé
spécialement aux opérations ;
3° En la tenue de l’opérateur qui, étant recouvert de cer­tains vêtements
appropriés, se sert successivement des objets selon un « scénario », qui porte le
nom de cérémonial ;
4° En diverses attitudes que prend, successivement aussi, l’opérateur et
qu’il accompagne de gestes dûment réglés.

^^^
Ce qui constitue le Rituel, ce sont, alors, des paroles que, selon le
développement du cérémonial, l’opérateur prononce, soit à voix basse, soit à
voix haute, et que souvent même il chante sur un mode déterminé.

Dans le cas de la Magie personnelle, la simplification du Rite porte :

206
1° Sur le nombre des objets employés, mais non pas sur leur qualité qui
demeure identique ;
2° Sur le local qui peut être quelconque, au lieu d’un local spécial ;
3° Sur les vêtements de l’opérateur réduits aux insignes indispensables pour
que la pratique soit valable à tous égards et sur le cérémonial ramené au strict
nécessaire ;
4° Sur les attitudes et les gestes de l’opérateur qui se résument à un
minimum utile. (Doc. Etr. – Doc. Fr.)

Objets indispensables.

^^^
Les accessoires que nécessite toute cérémonie magique sont choisis
selon la théorie des correspondances et ressortent comme de quatre catégories :

1° Celle des vibrations lumineuses ; et ils sont destinés à la production de


flammes ;
2° Celle de vibrations aériennes ; et ils ont pour objet de modifier la
composition de l’atmosphère en la parfumant ;
3° Celle des contacts fluidiques ; et ils ont pour effet de rendre l’énergie
utilisable ;
4° Celle des condensations fluidiques ; et ils ont pour rôle d’accumuler
l’énergie reçue.

^^^
Les flammes sont produites généralement par des cierges de cire dont la
mèche peut être de chanvre, de lin ou de coton.
À cet égard, il faut se rappeler que le coton (dont l’appellation est tirée de
l’arabe) a, depuis fort longtemps, été employé en Asie ; que les Grecs et les
Romains s’en servaient et le cultivaient en Afrique (même au Maroc) ; et que,
s’il a émerveillé les Croisés, lors de leur arrivée à Damas, on ne doit pas en
conclure qu’il est une conquête de la civilisation moderne.
L’emploi de la cire pour la fabrication des cierges a sa raison dans le fait
que ce produit a la propriété bien connue de dissoudre les parfums – c’est, par
exemple, en faisant sécher les pétales de roses sur des plaques de cire que se
fabrique l’essence de cette fleur. La stéarine des bougies, et encore moins la cire
végétale, ne remplissent donc pas le même office ; car la cérémonie magique
comporte l’utilisation de parfums par fumigations.
^^^
Ces fumigations consistent en la combustion d’encens pulvérisé au
207
Diversité des cérémonies.

^^^
Les Cérémonies sont dites, d’abord, comme il a déjà été noté :

1° Effectives, quand elles ont pour but de produire un effet déterminé soit
sur un objet précis, soit sur une personne ou une collectivité de personnes ;
2° Symboliques quand elles n’ont d’autre but que de rappeler une tradition.
Mais les unes et les autres peuvent être :
a) Des solennités, alors que des forces générales se trouvent utilisées ;
b) Des sacrifices, où des énergies particulières sont employées ;
c) Des implorations, tandis que plus simplement des personnifications
énergétiques sont invoquées. (Div. Aut.)

^^^
Nota. — C’est par suite d’une déformation du Rite magique que le Sacrifice a impliqué
une victime qui, constituant une offrande de la part d’une personne ou d’une collectivité, était
immolée et livrée aux flammes soit partiellement (un tiers) soit totalement (dans un holocauste).
L’offrande n’est pas un Rite à proprement parler, mais plutôt une pratique rituelle dont le
caractère relève soit du don gracieux, effectué pour rendre hommage à la puissance des forces
cosmiques, soit de l’expiation, destinée à réparer un préjudice causé, volontairement ou non, à
l’ordre des choses dans la généralité de la Nature comme dans un être constitué.
Le sacrifice entendu de cette manière est purement religieux. La Haute Magie considère le
sacrifice au véritable sens latin de l’expression dont le mot dérive de sacrum facere, c’est-à-dire
accomplir un Rite dit sacré ; et le Rite magique ne comporte aucune victime, n’envisageant ni
don gracieux ni expiation.
On sait que le Christianisme a rétabli une plus exacte conformité avec cette manière de
voir en supprimant et prohibant les sacrifices qui impliquaient l’immolation des victimes. La
superstition d’ailleurs allait, chez certains peuples, jusqu’aux sacrifices humains ; et, à plusieurs
reprises, les sorciers, pratiquant la goétie, ont ainsi commis des crimes abominables.
Quant à l’offrande gracieuse, la coutume s’en est conservée dans la vie civile de tous les
pays sous la forme de cadeaux divers, dont ceux de fleurs sont certainement les plus fréquents.
D’autre part, la pratique expiatoire a donné lieu, chez les Germains, au Wergeld dont la législation
romaine n’avait aucune idée et qui instituait le remboursement pécuniaire du dommage causé
par un meurtre. Cette pratique, transposée dans la législation postérieure, a conduit à l’idée de
l’amende en tant que réparation envers l’ordre social du manquement effectué.
(Div. Aut.)

^^^
Les Rites sont :

1° De consécration, quand ils ont pour but de réserver une personne ou un


objet à un usage déterminé – dont le principal est l’usage purement magique ou
communément religieux ;

213
2° D’exécration, quand ils ont, au contraire, pour but d’écarter une personne
ou de répudier un objet de telle organisation établie – que celle-ci soit naturelle
ou bien voulue comme peuvent l’être une association de personnes et une
disposition d’objets ;
3° D’invocation, quand ils ont pour but de constituer simplement un contact
avec les énergies qui doivent être utilisées à l’effet soit de consécration, soit
d’exécration ;
4° D’évocation, quand ils ont pour but de mettre en utilisation les énergies
invoquées pour produire l’effet cherché. (Div. Aut.)

^^^
Parmi les Rites de consécration, il faut donc comprendre :
1° Le sacre proprement dit qui constitue, soit une cérémonie effective
quand la personne qui en est l’objet doit, par la suite, réserver son existence
aux pratiques initiatiques, magiques ou religieuses, soit une cérémonie
symbolique où la personne sacrée est conventionnellement admise à la parité
de la précédente. Le sacre effectif transmet tous les pouvoirs nécessaires pour
opérer ; le sacre symbolique ne les transmet pas. Si les rois d’Israël, tels que
Saül et David, ont été sacrés par Samuel, leurs sacres étaient effectifs parce
que, chefs religieux d’un peuple hiératiquement constitué, grands maîtres
de l’organisation initiatique des Cohens (selon l’ordre de Melchisédech en
descendance directe d’Abraham), ils devaient officier en toute efficacité. Si plus
tard, Charlemagne et, par la suite, les rois de France ont été sacrés, la cérémonie
n’a jamais été que symbolique – aucun pouvoir ne leur a été transmis et il n’était
nullement question de leur confirmer ou affirmer le pouvoir de gouverner le
peuple français, étant donné qu’ils détenaient héréditairement celui-ci par
l’effet du consentement des leudes dont l’ensemble représentait la nation. Si,
d’autre part, certains rois – comme spécialement le roi d’Angleterre –, lors
de leur couronnement, sont l’objet d’une cérémonie qui ressemble à un sacre
mais ne l’est point, c’est que le Rite, symboliquement religieux, a pour but de
faire reconnaître dans le chef de l’État le pouvoir qu’il détient, par hérédité, de
commander à l’organisation ecclésiastique du royaume, selon le consentement
de celle-ci (church by law established, disent les Anglais) ;
2° L’investiture régulière, transmettant pareillement les pouvoirs nécessaires
pour opérer, mais ne conférant pas ceux de retransmission à autrui de ces mêmes
pouvoirs (alors que le sacre confère les uns et les autres) ;
3° La consécration usuelle, qui sanctionne la spécialisation du local des
cérémonies, du périmètre des opérations ainsi que de tous les objets – sans

214

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