Charh As-Sunnah - Al-Barbahari
Charh As-Sunnah - Al-Barbahari
Charh As-Sunnah - Al-Barbahari
Par Al-Imâm [Abî al-Hassan Ibn 'Alî Ibn Khalaf] al-Barbahârî [329 H] [1] : Il est
l'Imâm, le modèle, le Mudjâhid, le SHeikh des savants Hanbalites et le plus grand de son
temps. Certes, il est considéré comme l'Imâm des Gens de la Sounnah et de la Djamâ'ah de
son époque
« Louange à Allâh qui nous a guidés à l'Islâm et nous a bénis en nous plaçant
dans la meilleure des Communautés, nous lui demandons qu'Il nous accorde
de rester avec ceux qu'Il aime et qu'Il agrée, et qu'Il nous préserve de ceux
qu'Il blâme et qui provoquent Son courroux »
1] Sache ! Que l'Islâm c'est la Sounnah, et que la Sounnah c'est l'Islâm, et si l'un
d'eux manque celui-ci ne peut s'établir.
3] Les fondements sur lesquels la Djamâ'ah est construite sont : Les Compagnons
4] 'Umar Ibn al-Khattâb ( ) a dit : « Il n'y a aucune excuse pour celui qui
s'est égaré tout en croyant qu'il a emprunté une bonne voie, ni même pour
celui qui a abandonné la bonne voie, en pensant que celle-ci est un égarement.
Certes après que les ordres [d'Allâh et de Son Prophète] ont été rendus clairs
[al-Baynat] et que les preuves ont été authentifiées, l'excuse n'est plus valable.
»
( Rapporté par Ibn Batta dans « al-Ibânah al-Kubra » et al-Marouzî dans « as-
Sounnah » p.90
6] Sache ! Les gens n'introduisent jamais une innovation [bid'ah] sans qu'ils
délaissent par-là une Sounnah et ce qui se rapproche de cela. Prenez garde aux
choses récemment inventées [Muhdathât]. Certes toute chose récemment inventée
est une innovation [bid'ah], et toute innovation est un égarement, et tout égarement
ainsi que ses gens sont dans le Feu.
7] Prenez garde aux petites innovations [Sighâr Muhdathât] car les petites
innovations deviennent plus grandes [Kabîran]. C'est le cas pour toutes ces
innovations introduites dans cette Ummah [Communauté]. Celles-ci [les
innovations] ont commencé avec des petites choses [insignifiantes], prenant la
forme de la vérité auprès de ceux qu'ils les ont permises, en y entrant, sans pouvoir
ensuite en ressortir. Et ceci c'est agrandi [dans leur cœur] au point qu'ils ont pris
cela comme religion [Dîn], divergeant ainsi de la voie droite [Sirât ul-Moustaqîm]
et sortant ainsi de l'Islâm.
8] Voyez bien ! Qu'Allâh vous accorde Sa Miséricorde - toutes les paroles que vous
entendez [et en particulier] à votre époque ! Et ne vous hâtez pas, et n'entrez pas
dans une chose [ou une affaire] jusqu'à ce que vous ayez interrogé et bien vu : «
Est-ce que vos paroles [sur cette chose] sont celles des Compagnons de l'Envoyé
d'Allâh ( ) ou bien d'un savant ? » Et si vous obtenez un récit [Athar] sur le
sujet, alors accrochez-vous-y, et n'allez au-delà d'aucune de ces choses, et ne
donnez de préférence à quoique ce soit, car vous tomberiez ainsi dans le Feu [Fî-
Nâr].
la véracité des récits [Athar] du Messager d'Allaah ( ) qu'il faut [accepter] sans
[demander] le comment, l'explication, ou dire : « Pourquoi ? » - « Comment ? ».
12] Discuter, s'accrocher [dans les discussions], polémiquer et débattre sont des
innovations [Muhdathât] qui mettent des doutes dans le coeur, quand même la
personne [qu'il le fait] est de ceux de la vérité et de la Sounnah.
15] Et il ne faut pas dire sur les Attributs [Sifât] du Seigneur [Rabb] : « Et comment
? » - « Et pourquoi ? » Si ce n'est qu'une personne qui doute sur Allâh - Tabâka wa
Ta'âla.
Lumière [an-Nûr]. Et certes le Qor'ân est [provient] d'Allâh , comme que ce qui
est [du Qor'ân] est d'Allâh , et il [le Qor'ân] n'est pas crée. Tels sont les dires de
Mâlik Ibn Anas, Ahmad Ibn Hanbal et les Savants venus avant et après eux, et
polémiquer [discuter/débattre] sur le sujet est de l'incrédulité [Kufr].
16] Et il faut avoir foi [Imân] dans la vision [d'Allâh Ta'âla] le Jour de la
Résurrection [Yawm al-Qiyâma]. Ils verront Allâh ['Azza wa Djal] avec les yeux
de leur tête. Il [Allâh] les jugera sans qu'un voile [Hidjâb] ne les sépare et sans
interprète [Tardjamân].
17] Il faut croire en la Balance [Mîzân] le Jour de la Résurrection qui pèsera le bien
[Kheir] et le mal [Char]. Et pour cela il y a deux balances et une parole [Lisân].
18] Il faut avoir foi dans le châtiment de la tombe, et de Munkar et Nakîr. (Les
deux anges qui feront subir l'interrogatoire dans la tombe.)
19] Il faut avoir foi [Imân] dans le bassin [al-Hawdh] du Messager d'Allâh ( ).
Chaque Prophète a un bassin en dehors de Sâlih (alayhi as-sallam) parce que son
bassin était la mamelle de son chameau
(Ceci a été rapporté dans un Hadîth considéré comme « Mawdhu' » [Inventé] par
les gens de science [Ahl ul-'Ilm], selon donc plusieurs avis de grands Salaf us-Sâlih
et d'autres parmi les gens du Hadîth, tel que précisé par SHeikh Khalîd ar-Radâdî.
Pour plus de détail voir « Charh us-Sounnah » p.81 )
20] Il faut avoir foi dans l'Intercession [Chafâ'ah] du Messager d'Allâh pour les
coupables de péchés le Jour de la Résurrection, ceux [se trouvant] sur le pont
[Sirât], pour ainsi les faire sortir du Feu de la « Djahannam ». Il y a l'intercession
pour chaque Prophète [an-Nabî], et également pour les véridiques [Sadîqîn], les
martyrs [Shouhadâ] et les pieux sincères [Sâlihîn]. Après cela, Allâh accordera
Sa grande grâce à qui Il veut, et Il sortira du Feu [an-Nâr] ceux qui auront été brûlés
et réduits au charbon de bois.
21] Il faut avoir foi au Pont [Sirât] de l'Enfer [Djahannam]. Et il [l'Enfer] prendra
sur le Pont quiconque Allâh veut, et le passage sera permis à quiconque Allâh veut,
et tombera en Enfer quiconque Allâh veut. Et les gens seront devancés par la
lumière d'après leur niveau de Foi [Imân].
23] Il faut avoir foi au Paradis qui est une vérité [Haqq], et que le Feu est une vérité
[Haqq] [avoir foi au Paradis et à l'Enfer], et que tous les deux sont déjà des crées.
Le Paradis [al-Djannah] se trouve dans le septième Ciel. Son plafond est le Trône
[al-'Arch]. Le Feu se situe sous le septième sol [Ardh] le plus bas. Et ils sont tous
les deux créés. Allâh [Ta'âla] connaît le nombre des gens du Paradis [Ahl ul-
Djannah] et ceux qui y entreront, et Il connaît le nombre des gens de l'Enfer [Ahl
un-Nâr] et ceux qui y entreront. Et tous deux ne se termineront jamais ; Ils dureront
tous deux à jamais […].
24] Adam ('alayhi as-sallam) a été dans le Paradis là ou il fut crée, mais il en a été
27] Il faut croire que certes « al-Imân » [la Foi] consiste en parole [Qawl] et action
['Amal] et en action et parole. En intention [Niyah] et but [Isâbah]. Elle augmente
et diminue. Elle augmente comme Allâh le veut, et elle peut diminuer au point qu'il
n'en reste plus rien [en Foi].
Bakr, puis 'Umar, puis 'Uthmân. Le Prophète nous entendait [dire cela] et ne
le rejetait pas. »
( Rapporté dans le même sens par al-Bukhârî - Chapitre : « Les mérites des
Puis les meilleurs de gens après eux sont : 'Alî, Talhah, az-Zubayr, Sa'ad [Ibn Abî
Waqâs], Sa'îd Ibn Zayd, 'Abdur-Rahmân Ibn 'Awf et Abû 'Ubeydah 'Âmir Ibn al-
Djarâh. Chacun d'eux était approprié à être Khalîfah [Calife]. Ensuite, les meilleurs
des gens après eux sont le [reste des] Compagnons du Messager d'Allâh, la
première génération pour qui il a été envoyé, les premiers parmi les Muhâjiroûn et
les Ansâr, ceux qui ont prié vers les deux « Qiblah » [Qiblatayn].
Ensuite, les meilleurs des gens après eux sont ceux qui ont accompagné le
Messager d'Allâh un jour, un mois, une année, moins ou plus que cela. Qu'Allâh
leur accorde à tous Sa Miséricorde. Nous mentionnons leurs bienfaits et gardons le
silence sur toutes leurs erreurs. Et nous ne parlons pas sur l'un d'entre eux si ce n'est
dans le bien, comme le Messager d'Allâh l'a dit : « Quand la mention [le
rappel] de mes compagnons [se fait], qu'il ne se fasse que dans le bien. »
( Rapporté par at-Tabarânî, Abû Na'îm, un hadîth de 'Abdullâh Ibn Mass'oûd -
Hassan Sahîh )
[Sufyân] Ibn 'Uyaynah a dit : « Qui porte sur les Compagnons du Messager
d'Allâh ( ) un seul mot [critique ou autre contre eux] fait partie des gens
de la passion [de l'innovation]. »
(SHeikh ar-Radâdî précise pour ce Athar [récit] qu'il n'a pas trouvé de qui cela a été
rapporté. )
29] [Il faut] Ecouter et obéir aux Imâms [détenteurs du pouvoir] dans ce qu'Allâh
aime et agrée. Quiconque devient « Khalîfah » [Calife] à travers le consensus des
gens et leur agrément, devient le Chef des Croyants [Amîr ul-Mu'minîn].
30] Et il n'est pas permis pour quiconque de passer une seule nuit, alors qu'il n'a
pour lui aucun Imâm, qu'il soit [l'Imâm] vertueux ou mauvais.
32] Le Khilâfah [le Califa] restera parmi les Quraysh jusqu'à ce que 'Issâ Ibn
Maryam ('alayhi as-sallam) descende.
34] Il n'est pas permis tuer le gouverneur [sultân], et de sortir contre lui, quand
même il opprime, selon les dires du Messager d'Allâh à Abû Dhar [al-Ghifârî]
Et il n'est pas de Sounnah de tuer [de lutter contre] le gouverneur [Sultân]. Cela
cause la ruine de la religion et de ce bas-monde.
35] Il est permis de tuer les « Khawâridj » s'ils s'attaquent aux musulmans, à leurs
personnes, propriétés ou familles.
Mais s'ils cessent et fuient, ils ne doivent pas être poursuivit, ni leurs blessés ne
doivent-être tués, ni les prisonniers, tout comme ceux qui s'enfuient ne doivent-être
poursuivit.
36] Sache ! Qu'Allâh t'accorde Sa Miséricorde - qu'il n'y a aucune obéissance à une
37] Et ne vous portez pas témoins pour ce qui est des gens en Islâm [Ne témoignez
pas de leurs actions comme étant bonnes ou mauvaises], car vous ne savez pas sur
quelle action il terminera [sa vie, si ce n'est jusqu'à sa mort]. Vous espérez pour lui
[la Miséricorde d'Allâh] et vous craignez pour lui [ses péchés]. Vous ne savez pas
ce qui a devancé sa mort en regret pour Allâh, et ce qu'Allâh a rapporté sur cela
quant [à savoir] s'il mourra en tant que musulman. Vous espérez pour lui [la
Miséricorde d'Allâh] et vous craignez pour lui [ses péchés].
40] Essuyer [al-Massh] sur les chaussettes en cuir [khuff] est une Sounnah.
42] Le Jeûne en voyage [Safar] : Quiconque le souhaite, peut jeûner ou, ne pas
jeûner.
47] Aussi, nous ne témoignons pas qu'une personne a une véritable foi, tant qu'elle
n'applique pas toutes les prescriptions Islamiques. S'elle néglige quoique ce soit en
cela, alors sa foi est défectueuse jusqu'à ce qu'elle se repente.
Sache ! Que sa foi [à la personne] n'est que pour Allâh - le Seul à juger si sa foi
est complète ou incomplète, à l'exception de celui que l'on voit négliger les
prescriptions de l'Islâm.
48] La prière est faite sur quiconque meurt parmi les gens de la Qiblah et de la
Sounnah [Ahl ul-Qiblah Sounnah]. Quant au coupable d'adultère [al-Mardjoum], le
fornicateur [az-Zânî] comme la fornicatrice [az-Zânîyyat], celui qui se suicide et
autres [personnes] que les gens de la Qiblah, l'ivrogne et autres [qu'eux] ; prier sur
eux fait parti de la Sounnah.
49] Nul parmi les gens de la Qiblah ne sort de l'Islâm à moins qu'il rejette un Âya
[verset] du livre d'Allâh ['Azza wa Djal] ou rejette un récit [Athar] du Messager
d'Allâh (sallallahu 'alayhi wa sallam), qui sacrifie [Immole] pour autre qu'Allah, ou
prie pour autre qu'Allâh. C'est quand il fait l'une de ces choses, qu'il vous est
obligatoire de le sortir [Khouroudj] de l'Islâm. Et s'il ne fait pas cela, il est un
Croyant Musulman [Mu'mîn Muslim] dans le nom, mais pas avec véracité.
50] Et [il faut croire] aux récits [Athar] que l'on entend, même si on ne les
comprend pas complètement, telles que les paroles du Messager d'Allâh ( ):«
Les coeurs des adorateurs sont entre les deux doigts du Miséricordieux [ar-
Rahmân] - [ ].
(Rapporté par Muslim, et Ahmad, hadîth de 'Abdullâh Ibn 'Umar.)
- « Et jettera au feu [les gens destinés à y entrer], et jusqu'à ce qu'Il pose son «
Qadam ».
(Rapporté par al-Bukhârî et Muslim ).
Et Allâh [Ta'âla] dit à Son adorateur : « Si vous marchez vers moi, Je cours vers
vous. »
(Rapporté par al-Bukhârî et Muslim )
Et les autres Athar [récits] qui vont dans ce sens là, n'en expliquez aucun [de ces
hadîth] de par vos impressions, désirs, commentaires [personnels] et passions, mais
il est plutôt obligatoire d'y croire. Et quiconque explique quoique ce soit [de ces
hadîth] de par ses passions, ou bien les rejette, est un « Djahmî ».
(Les « Djahmî » [Djahmîtes] sont ceux qui se réclament de « Djahm Ibn Sufyân »,
une personne qui a déclaré la négation des attributs d'Allâh. Pour lui [Djahm Ibn
Sufyân], l'Enfer et le Paradis ne dureront pas, l'incrédulité [kufr] n'est que
l'ignorance [djahal] et autres hérésies de ce genre. )
52] Réfléchir profondément sur Allâh -Tabâraka wa Ta'âla- est une innovation
(Rapporté dans ces termes par Abû ash-SHeikh dans « al-'Adhamah - n°5 » et Abû
al-Qâsim al-Asbahânî dans « at-Targhîb [2/73, 174] » hadîth ' de Ibn 'Abbâs et son
isnâd [chaîne de transmission] est faible [dha'îf]. Cependant, il a un témoin dans le
hadîth de 'Abdullah Ibn Sallâm qui est réputé, rapporté par Abû Na'îm dans « al-
Hilyah [6/66-67] »
Aussi, la réflexion profonde sur Allâh provoque des doutes dans le coeur.
53] Sachez que les reptiles, les bêtes de proie et toutes les créatures telles que la
minuscule fourmi et la mouche sont des subordonnés [soumis à Allâh], et ils ne
savent rien si ce n'est de par la volonté d'Allâh - Tabâraka wa Ta'âla.
54] Il faut avoir foi en le fait qu'Allâh sait tout ce qui a été du début des temps
et tout ce qui sera, et qu'Il a entièrement énuméré tout ce qui est [existe].
Quiconque dit : « Il ne sait pas ce qui a été et ce qui sera. » a mécru [Kufr] en Allâh
Le Tout Puissant [al-'Adhîm].
55] Il n'y a aucun mariage [valide] sans tuteur [Walî], et deux témoins justes ['Adl]
et véridiques [Sidq], ainsi qu'une petite ou grande quantité [fixée pour la dot]. Et
quiconque n'a pas de Walî [tuteur] peut-être remplacé par le Sultân [Gouverneur]
en son absence.
56] Si un homme divorce de sa femme par trois fois, elle lui devient interdite
[Harâm]. Et elle ne lui est plus permise jusqu'à qu'elle se soit remariée [avec un
autre homme].
57] Le sang d'un homme Musulman qui témoigne « qu'il n'y a de dieu si ce n'est
Allâh et que Muhammad est le Messager d'Allâh » ne doit pas être versé excepté
dans trois cas (Tel que rapporté dans un Hadîth de 'Abdullâh Ibn Mass'oûd.
Rapporté par al-Bukhârî dans le chapitre : « Le prix du sang ». Et Rapporté par
Muslim) :
En dehors de ces cas, le sang du Musulman est [à jamais] interdit, jusqu'à ce que
l'heure dernière se lève.
Allâh a fait mention dans plusieurs versets. Ibn Taymiyyah ( ) a dit qu'on
rapporte de Muhammad Ibn 'Abdillâh et d'autres savants, que « al-Kursî » se trouve
devant « al-'Arsh ». (Madjmu' al-Fatâwa, vol-5 p.55-54) )
, la Plume [al-Qalam], la Corne [Soûr] et les tablettes bien gardées [Lawh]. Jamais
aucune de ces choses ne périra. Alors Allâh redressera la création le Jour Dernier
dans l'état dans lequel Il l'a fait mourir. Il les jugera comme Il le veut, un groupe
pour le Paradis et un groupe pour le Feu brûlant [as-Sa'îr], et il dira au reste de la
création [qui n'avait pas été créé pour l'éternité] : « Soyez poussière. »
59] Il faut avoir foi au châtiment [Qissâs] le jour de la Résurrection entre toutes les
créations : Etres humains [Banî Âdam], reptiles, bêtes de proie et les fourmis entre
elles ; jusqu'à ce qu'Allâh [ ] tranche pour les uns envers les autres : Les gens
du Paradis et les gens de l'Enfer, les gens de l'Enfer et les gens du Paradis, et les
gens du Paradis les uns envers les autres, et les gens de l'Enfer les uns envers les
autres.
61] L'agrément [l'acceptation] des décrets d'Allâh, la patience face aux Jugements
d'Allâh, la Foi quant à tout ce qui est dit [provient] d'Allâh - , et la Foi dans
tous les décret d'Allâh bons comme mauvais, savoureux et amers. Car certes Allâh
sait ce que ses adorateurs font [et où leurs actions les mènent]. Ils ne peuvent
s'échapper de la Connaissance d'Allâh. Il n'y a rien dans les mondes ou dans les
cieux qui soit méconnu d'Allâh - . Vous devez savoir qu'il n'y a rien qui ne
vous touche sans que cela soit de nature à vous manquer, et rien qui ne vous ait
manqué qui n'était de nature à vous toucher. Il n'y a aucun créateur avec Allâh [
].
Et ceci est un dire de : Mâlik Ibn Anas, Soufyân ath-Thawrî, al-Hasan Ibn Sâlih,
Ahmad Ibn Hanbal et les jurisconsultes [Fuqahâ], et ceci est en conformité avec les
64] Il faut avoir foi lorsque le Messager d'Allâh ( ) a parlé aux morts [c.a.d les
polythéistes] du Jour de la bataille de Badr, et ils ont entendu ses paroles.
(Comme rapporté dans « Sahîh Muslim » - Hadîth de Anas Ibn Mâlik : « Le
65] Il faut avoir foi que quand un homme devient malade, Allâh le récompense
pour sa maladie.
(Comme rapporté dans « Sahîh al-Bukhârî » et dans « Sahîh Muslim » - Hadîth de
'Abdullâh Ibn Mass'oûd qui dit que le Messager d'Allâh ( ) a dit : « Aucun
malheur n'atteint le musulman sans qu'Allâh ne lui fasse tomber ses péchés,
comme tombent les feuilles des arbres. »)
66] [Il faut avoir foi] au fait qu'Allâh récompense le martyr [pour sa mort].
67] Il faut avoir foi au fait que les enfants sentent dans ce bas-monde la douleur
affligée. Bakr, fils de la soeur de 'Abdul-Wâhid, a dit : « Ils ne sentent pas la
douleur. » C'est un mensonge.
( Bakr, fils de la soeur de 'Abdul-Wâhid, est une erreur comme précisé par SHeikh
ar-Radâdî. Ce Bakr faisait partie des têtes des innovateurs. Sa biographie se trouve
dans « Lisân ul-Mîzân (2/60-61) - dans « al-Fasl » de Ibn Hazm (3/157) - «
Muqalât al-Islamiyyîn » de l'Imâm al-Ach'ârî (p.286).
68] Sachez que nul n'entrera au Paradis excepté par la Miséricorde d'Allâh
[Rahmat-Allâh]. Allâh ne punira personne si ce n'est selon ses péchés. Si le
châtiment d'Allâh [doit tomber] sur les habitants des cieux et des mondes, des bons
et des mauvais parmi eux, alors Il les punirait sans être injuste à leur égard.
Et il n'est pas permis de dire sur Allâh - Tabâraka wa Ta'âla- qu'Il est injuste, car
l'injuste est celui qui inscrit/compte [des choses] qui ne concerne pas la personne,
alors que la création et les décrets appartiennent à Allâh -Djalla wa 'Ala. La
création est Sa création et le monde est Son monde. Il ne sera pas interrogé au sujet
de ce qu'Il fait, mais [eux plutôt] seront interrogés [sur ce qu'ils ont fait]. Et on ne
demande pas : « Pourquoi ? » Et « Comment ? ». Et nul ne peut entrer entre Allâh
et Sa création.
69] Si vous entendez une personne critiquer les récits [Athar] [en ne les acceptant
pas ou repoussant quoique ce soit] des informations du Messager d'Allâh (sallallahu
'alayhi wa sallam), doutez de son Islâm, car certes il est une personne méprisable
dans ses dires [Qawl] et dans son dogme de pensées [Madhhab] . Il a en effet
critiqué le Messager d'Allâh (sallallahu 'alayhi wa sallam) et ses Compagnons, qui
nous ont permis de connaître Allâh et Son Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam),
de connaître le Qor'ân, de connaître ce qui est bon et mauvais, et [de connaître] ce
bas-monde et l'Au-delà à travers les récits [Athar].
« [Nous les avons envoyés] avec des preuves évidentes et des livres saints. Et
vers toi, Nous avons fait descendre le Coran, pour que tu exposes clairement
aux gens ce qu'on a fait descendre pour eux et afin qu'ils réfléchissent. »
(Coran 16/44))
dires du Messager d'Allâh ( ) sur ces différentes choses, et sur le silence qu'il a
gardé concernant le reste.
72] Il faut croire que le Messager d'Allâh ( ) a fait le voyage nocturne vers les
cieux, et au chemin du Trône ['Arsh], [et qu'il a entendu] la parole d'Allâh -
Tabâraka wa Ta'âla, qu'il est entré au Paradis, qu'il a constaté le Feu et a vu les
anges [al-Mala-îka] [qu'il a entendu la parole d'Allâh ] et que les Prophètes lui
ont été montrés. [Il faut croire qu'il ( ) a vu le rideau [as-Sarâdaqât] du Trône et
le Repose-pied [al-Kursî], et que tout ce qu'il y a dans les cieux et dans les mondes
se revivifient, qu'il a été pris par Djibrîl sur « al-Burâq » et qui l'a porté à travers les
cieux. Les cinq prières journalières ont été instaurées pour lui cette nuit-là. [Il faut
croire] qu'il est revenu à Makkah cette nuit-là, et cela avant la Hijrah.
( L'Imâm as-Suyûtî a compilé un traité [Rissâla] dans lequel il a réuni
l'ensemble des différents récits sur « al-Isrâ » [Le voyage nocturne] et l'a nommé : «
Al-Âyât ul-Kubrâ fî Charh Qissat il-Isrâ ». Voir aussi le traité [Rissâla] « al-Isrâ
wal-Mi'râdj » du SHeikh Muhammad Abû Chahaba. )
73] Sachez que les âmes [ar-Roûh] des martyrs nichent dans des lanternes sous le
Trône ['Arsh], errant [tout librement] au Paradis. Les âmes des Croyants [Mu'mîn]
sont sous le Trône. Les âmes des incrédules [al-Kufâr] sont des libertins [al-
Foudjâr] dans le Barahoût [qui est le Sidjîn].
( Il y a un récit rapporté de 'Abdullâh Ibn 'Amr qui dit : « Les âmes des incroyants
sont rassemblées dans le Barahoût, un noyau profond dans le Hadramaut. »
Cependant il y a un narrateur inconnu et qui prouve que cela n'est pas correct
comme expliqué par les savants. Ce qui est le plus juste, comme indiqué par les
preuves tirées du Livre et de la Sounnah, c'est que le Barahoût est le Sidjîn [sous le
septième monde]. Pour plus de détails sur le Barahoût voir : « Mu'djam al-Baldân
(1/405) », « al-Nihâyat » de Ibn Athîr (1/122), « Ahwâl al-Qubûr (p.255-263) » de
Ibn Rajab, « al-Roûh (p.135-137) » de Ibn al-Qayyîm.)
74] Il faut croire que le défunt s'assiéra dans sa tombe, Allâh lui rendra son âme
afin qu'il soit interrogé par « Munkar et Nakîr » au sujet de la Foi et ses conditions
requises. Alors son âme lui sera retirée sans douleur aucune. Le défunt à
connaissance de celui qui lui rend visite quand il vient à lui. Le Croyant est [dans
une situation] confortable et bienheureuse dans sa tombe [al-Qabr], et le libertin est
châtié comme Allâh le veut.
(SHeikh Khalîf ar-Radâdî souligne que le mot entre parenthèses dans ce texte est
illisible, et que cette phrase n'est pas retrouvée dans les autres textes. )
76] Il faut croire qu'Allâh -Tabâraka wa Ta'âla- a parlé à Mûssa Ibn 'Imrân le jour
de « Toûr », et que Mûssa a entendu la parole d'Allâh : Et c'est une réalité
provenant de Lui (Allâh) et pas d'un autre. Quiconque dit que c'est autre que cela :
Il est certes mécréant [en Allâh al-'Adhîm].
77] La raison est innée. La raison est donnée à chaque personne par volonté
d'Allâh. Elle varie juste dans la raison comme une petite tache dans les cieux. Il est
demandé à chaque personne [d'agir] selon ses actions conformément à la raison
['Aql]. La raison n'est pas une chose acquise mais plutôt une bénédiction d'Allâh -
Tabâraka wa Ta'âla.
78] Sachez qu'Allâh a accordé l'excellence [les bienfaits] aux adorateurs les uns
envers les autres dans la religion [ad-Dîn] et le bas-monde [ad-Douniyâh], et Il le
fait avec justice. Il ne sera pas dit : « Il agit injustement [Djâr] »
(Ce qui veut dire aussi « Taçhîf » (altérer))
ou « Il est impartial [Hâbî] ». Quiconque dit qu'Allâh a porté Ses bienfaits sur le
Croyant et l'incrédule est un innovateur [Mubtadi']. Plutôt, Allâh a accordé Ses
bienfaits aux Croyants sur les incrédules, l'obéissant sur le désobéissant, et
l'innocent sur le méprisable, et Il le fait avec justice. Il est le Généreux qui accorde
à qui Il veut, et prive qui Il veut.
79] Il n'est pas permis de délaisser le conseil sincère [an-Nassîha] à l'égard des
Musulmans, parmi les pieux et les libertins dans le domaine religion. Quiconque se
garde [d'agir ainsi] a certes trompé les Musulmans. Quiconque agit faussement [ou
agit avec tromperie] à l'égard des Musulmans, agit certes avec tromperie dans la
religion. Quiconque agit avec tromperie à l'égard de la religion, s'est certes
comporté avec trahison à l'égard d'Allâh, Son Messager et les Croyants [Mu'mîn].
80] Allâh -Tabâraka wa Ta'âla- entend [Sami'], voit [Basîr] et sait ['Alîm]. Ses deux
mains sont ouvertes. Il Savait certes qui lui désobéirait avant qu'Il ait créé la
création. Sa Connaissance sur eux est réelle, et ce qu'Il savait d'eux ne l'a pas
empêché de les guider à Islâm. Il leur a accordé Sa largesse et Ses bienfaits, ainsi
toutes les Louanges sont pour Lui.
81] Sache qu'il y a pour l'arrivée de la mort trois moyens de s'en informer. Il peut
être dit : « Recevez la bonne nouvelle, O bien-aimé d'Allâh, l'agrément d'Allâh et le
Paradis. »
Il peut être dit : « Recevez la mauvaise nouvelle, O ennemi d'Allâh, la colère
d'Allah et le Feu. »
Il peut être dit : « Recevez la bonne nouvelle, O adorateur d'Allâh, le Paradis après
[de par] l'Islâm. »
Ceci est un dire de Ibn Abbâs.
(Voir « Tafsîr Ibn Kathîr (2/531-538) » et « al-Tadhkirat (1/67-82) » de l'Imâm al-
Qourtubî et « Charh as-Soudoûr (p.91-131) » de l'Imâm as-Suyûtî.)
82] Sache ! que les premiers à voir Allâh [Ta'âla] au Paradis sont les aveugles
[Dharîroun] [1], ensuite les hommes, et ensuite les femmes. Ils le verront (Allâh)
avec les yeux de la tête, de même que le Messager d'Allâh ( ) l'a dit : «
Vous allez voir votre Seigneur comme vous êtes en train de voir cette lune. Vous
ne trouverez aucune peine à le voir… »
(Rapporté par al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwoûd. Un hadîth de Djarîr Ibn
'Abdullâh. )
Et croire en cela est une obligation ; le rejeter est une incrédulité [Kufr].
Et soumettez-vous [acceptez] en agréant les récits [Athar] et les gens des récits
[Ahl al-Athar], conservez-les et gardez le silence.
84] Il faut avoir Foi au fait qu'Allâh -Tabâraka wa Ta'âla- châtiera les créatures
dans le Feu, dans les chaînes, les liens et attaches. Le Feu sera en eux, au-dessus
d'eux et en dessous d'eux. Et certes les « Djahmiyyah » et parmi eux : « Hishâm al-
Foûtî » [2], ont dit : « Certes Allâh les châtiera auprès du Feu. » Renvoyez-le sur
85] Sache ! que les prières obligatoires sont au nombre de cinq [prières] : Il n'y a
aucun rajout en celle-ci, ni de diminution quant à les prier à leurs heures fixes. En
voyage elles sont de deux raka'ah [Raka'atân], à l'exception de la prière de « al-
Maghrib » [couché du soleil]. Quiconque soutient qu'il y a plus de cinq [prières], a
certes innové. Allâh n'acceptera aucune (des prières) excepté à leurs heures fixes, à
la dérogation d'une personne qui oublie [involontairement de la faire] ; elle est
excusée et doit prier lorsqu'elle s'en souvient, ou le voyageur qui peut combiner les
deux prières, s'il le souhaite.
86] La Zakat doit-être donnée sur l'or, l'argent, les dattes, les grains et le bétail,
87] Sache ! que la première des choses en Islâm est l'attestation qu'il n'y a de dieu si
ce n'est Allâh et que Muhammad est Son serviteur et Son Envoyé.
88] Quoi qu'Allâh dise, est comme Il le dit. Il n'y a rien pour contredire ce qu'Il dit.
Il est comme Il le dit.
89] Il faut avoir Foi dans tout ce qui compose la Loi Islamique [ash-Sharâ-î'].
90] Sache ! que le commerce et la vente sont permises dans les marchés
Musulmans [Aswâq al-Muslimîn], conformément au Livre, à l'Islâm et à la
Sounnah, aussi longtemps qu'aucune tromperie, oppression ou traîtrise ne se sont
produites, ou qu'il n'y ai eu de contradiction au Qor'ân ou à ce qui touche la science
[al-'Ilm].
[1] Ceci a été rapporté dans un hadîth qui n'est pas authentique. Cité par ad-
Daylamî dans « Firdaws ul-Akhbâr (1/55) » de Samurah Ibn Djundub qui le
remonte jusqu'au Prophète. Il est aussi rapporté par al-Lâlikâ'î dans « as-Sounnah
(n°924) » avec une chaîne de transmission faible [Isnâd dha'îf]de al-Hassan al-Basrî
qui l'a dit.
[2] Il est Hishâm Ibn 'Amr : qui était parmi les compagnons de Abû al-Hudhayl qui
lui-même était parmi les prêcheurs des « Mu'tazilah ». Voir pour plus de détails : «
Lisân ul-Mîzân (96/195) » et « al-Fisal (5/62) » de Ibn Hazm.
92] Et il est demandé à tout homme qui à son propre détriment [fait du mal] à son
âme, qu'il ne doit pas perdre espoir jusqu'à sa mort, en conservant de bonnes
pensées à l'égard d'Allâh -Tabâraka wa Ta'âla - et craignant pour ses péchés. S'il
bénéficie de la Miséricorde d'Allâh, c'est de par Son bienfait [à Allâh]. S'Il le punit,
ce sera pour ses péchés.
93] Il faut avoir Foi qu'Allâh -Tabâraka wa Ta'âla- a fait voir à Son Prophète (
) ce qui sera à sa Ummah [communauté] jusqu'au jour de Résurrection.
Les affaires [les ordres religieux] ont été maintenus en ordre jusqu'au quatrième
Califat [Khilâfa] d'untel. Les gens ont grandement changé [par la suite], avec la
banalisation des innovations, et c'est là que beaucoup de prêcheurs [sont apparus]
appelant les gens loin du chemin de vérité [Sabîl al-Haqq] et de la Djamâ'ah.
L'adversité est apparue en toute chose, et [les gens] ne parlaient plus sur la base [de
ce qui a été] du Messager d'Allâh ( ) ni de ses Compagnons. Les gens ont
Ils ont poussé les gens à être avides pour les choses de ce bas-monde, et à craindre
la punition de bas-monde, ainsi les gens les ont suivis par crainte pour leurs affaires
du bas-monde et pour leur l'attachement à celui-ci [ad-Douniyâh], supprimant par-
là la Sounnah ainsi que leurs gens [de la Sounnah]. L'innovation apparut de
manière courante, rendant [les gens] mécréant alors qu'eux mêmes l'étaient sans
même savoir à qui ils l'appliquaient [le takfîr], pratiquant le raisonnement par
analogie [al-Qiyâs], en considérant le Pouvoir du Seigneur, de Ses versets, Ses
décrets, Ses ordres et interdictions d'après leur intellect [et leur point de vue]. Tout
ce qui était en accord avec leur intellect ils l'acceptaient, et tout ce qui était en
désaccord avec leur intellect, ils le rejetaient. L'Islâm est devenu étranger, la
Sounnah est devenue étrangere, et les gens de la Sounnah sont devenus étrangers au
sein même de leurs maisons [Diyârihim].
96] Il faut connaître [ou reconnaître] l'excellence des Banî Hâshim due à leur
L'esclave est de leur peuple. [Il faut] Reconnaître les droits de tous dans l'Islâm.
Reconnaître l'excellence des Ansâr et de la recommandation donnée du Messager
97] Sache ! Qu'Allâh t'accorde la Miséricorde - que les savants n'ont pas cessé de
réfuter les paroles des « Djahmiyyah » jusqu'au temps du Khilâfah [Califat] des
Banî [al-'Abbâs], et qu'ils ont affecté [de par leurs paroles] les ordres généraux [de
98] Sache ! Que quiconque dit : « Le verbe du Qor'ân est créé » est un innovateur
[Mubtadi']. Et quiconque garde le silence, ne disant ni que le Qor'ân est créé ou
incréée, est lui un « Djahmî ». Tel est le dire de Ahmad Ibn Hanbal. ( Rapporté
dans « Massâ-il wa Rassâ-il (1/232-241) » de l'Imâm Ahmad, et dans « Al-'Aqîda
as-Salafîyyah fî Kallâm Rabb al-Bariyah » de SHeikh 'Abdullâh al-Djadî'.)
Le Messager d'Allâh ( ) a dit : « Celui auquel sera prêté une longue vie verra de
nombreuses controverses. Aussi tenez-vous fermement à ma Sounnah et à celle des
Califes bien guidés. Accrochez-vous-y de toutes vos dents et gardez-vous des
choses récemment inventés, car toutes choses récemment inventés est une
innovation, et toute innovation mène à l'égarement. »
( Rapporté par Ahmad, Abî Dâwoûd, at-Tirmidhî et Ibn Mâdja - Hadîth Hassan
Sahîh)
99] Sache ! Que la ruine des « Djahmiyyah » [Djahmîtes] est qu'ils ont mécru au
100] Certains des savants ont dit - dont parmi eux Ahmad Ibn Hanbal ( )- que
les « Djahmî » sont des mécréants [Kâfir], et qu'ils ne sont pas des gens de la
Qiblah, que leur sang est licite [Hallâl]. Ils n'héritent point, et ne peuvent faire
hériter, jusqu'au point où il a dit [Ahmad] : Il n'y a pas [avec eux] de Djumu'ah
[prière du vendredi] ou de prière en groupe [al-Djamâ'ah], ni de prière de « al-'Id »
[prière de la fête], ni aucune charité [Sadaqah] parce qu'ils disent : « Quiconque ne
dit pas que le Qor'ân est créé est un mécréant [Kâfir]. » Ils autorisent le combat à
Ils veulent [à travers leurs actes] vider les Mosquées afin que les rassemblements
[al-Djawâmi'] soient négligés. Ils ont affaibli l'Islâm, détruit le Djihâd pour oeuvrer
dans le sectarisme. Ils ont divergé des Athar [Récits] et parlé sur la base [de récits]
abrogés. Ils ont utilisé ce qui était incertain comme preuve claire [Hujjah] en
mettant des doutes aux gens au sujet de leur point de vue et [de leur] religion. Ils
ont controversé leur Seigneur en disant : « Il n'y a pas de châtiment dans la tombe,
ni de bassin [Hawdh], ni d'intercession [Chafâ'ah], ni le Paradis et le Feu n'ont été
créés. » Ils ont refoulé beaucoup de ce qu'a dit le Messager d'Allâh (sallallahu
'alayhi wa sallam). C'est ce qui permet de les déclarer comme mécréants et de
rendre licite [à verser] leur sang dû [à la divergence de croyance] au sujet de ces
différentes matières. Certes quiconque rejette un verset du Livre d'Allâh a rejeté le
Ils ont persisté dans le temps, épaulés par des souverains qui les ont aidés dans cela,
et ceux qui refusaient [cela d'eux] subissaient l'épée et le fouet. L'apprentissage des
sciences de la Sounnah et de la Djamâ'ah [fut délaissé], ce qu'ils ont ainsi supprimé
en manifestant [des actes] d'innovation et des paroles sur le sujet, organisant des
assises, manifestant leurs opinions, écrivant des livres sur le sujet, appelant les gens
[à cela] et demandant d'être à leur tête. Et c'est une grande fitnah [discorde]. Et ont
été sauvés ceux qu'Allâh a voulu protéger.
Et le minimum qui peut affecter une personne qui s'assoie avec eux, est qu'ils lui
causent des doutes au sujet de sa religion ou, qu'elle les suivent ou, qu'elle voit
leurs idées comme une vérité, ne sachant pas si cela est la vérité [Haqq] ou un
mensonge [Bâtil] : elle devient donc une personne dans le doute. Ainsi les gens ont
été ruinés jusqu'au temps de « Dja'far » qui était connu comme étant : « al-
Mutawakkil » [2] celui à travers qui Allâh a éteint l'innovation [al-Bid'ah] et a fait
manifesté la vérité et les gens de la Sounnah. Ils ont imposé leur Sounnah en dépit
de leur petit nombre, face au grand nombre d'innovateurs qu'ils ont redressé jusqu'à
ce jour. Pour ce qui est de leurs principes d'égarement, il subsistait des gens parmi
eux qui les pratiquaient, en appelant à cela, sans que nul [parmi eux] ne leur
interdise et ne s'éloigne de l'ensemble de leurs dires et actions !
101] Sache ! Que l'innovation [Bid'ah] ne vient pas seule, excepté un sot [idiot]
bavard qui ne la suit [Itiba'] de manière extravagante. Ils se courbent avec chaque
vent qui souffle. Quiconque agit de la sorte n'a aucune religion. Allâh -Tabâraka wa
Ta'âla dit :
« Ils ne divergèrent qu'après que la science leur fut venue par agressivité entre eux.
»
(Sourate al-Djâthiyah, 17 )
« Mais, ce sont ceux-là mêmes à qui il avait été apporté, qui se mirent à en disputer,
après que les preuves leur furent venues. »
(Sourate al-Baqarah, 213
Ils sont eux les mauvais savants, des gens avides et innovateurs.
[1] SHeikh ar-Radâdî précise que l'auteur emploie le terme « at-Taqlîd » [le suivit
aveugle] pour exprimer en réalité le suivi avec les preuves « al-Itiba' » et « al-Iqtidâ
».
[2] Le Calife 'Abbâsid - al-Mutawakkil 'ala Allâh : Abû al-Fadl Dja'far Ibn al-
Mu'tasim-billâh Ibn Muhammad Ibn Rashîd Hârûn Ibn al-Mahdî Ibn Mansoûr al-
Qurashî al-'Abbâsî al-Baghdâdî (rahimahullâh). Il est mort dans l'année 247 après
l'Hégire. Voir « Siyar A'lâm an-Nouboula (12/30) ».
Kitâb Charh us-Sounnah de l'Imâm al-Barbahârî, p.91-94