Tourisme Territoire Et Environnement Sur
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81 (2010)
La Grande Guerre en Méditerranée
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Référence électronique
Eduardo Araque Jiménez et José Manuel Crespo Guerrero, « Tourisme, territoire et environnement sur la côte
méditerranéenne du Maroc », Cahiers de la Méditerranée [En ligne], 81 | 2010, mis en ligne le 15 juin 2011,
consulté le 27 août 2013. URL : http://cdlm.revues.org/5660
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Introduction
La côte méditerranéenne du Maroc comprise entre les frontières de ce pays avec
l’Espagne (Ceuta) et l’Algérie a subi durant les dernières décennies une profonde
transformation paysagère et fonctionnelle, due à la prolifération dans tout le pays
de nombreuses zones urbanisées et d’équipements touristiques. Le tourisme en
tant que ligne stratégique de développement était déjà présent dans la politique
économique mise en application à partir de 1964, sous le règne d’Hassan II, après
que les experts de la Banque mondiale eurent recommandé au Maroc d’aban-
donner la voie industrielle et d’opter pour le tourisme, activité mieux à même
de garantir la croissance économique et la fin du sous-développement 2. Cepen-
dant, une série de circonstances, tant intérieures qu’internationales, ralentirent
la mise en marche de cette option, qui resta lettre morte tant que les effets de la
sévère crise économique de 1973 ne furent pas surmontés. Quelques années plus
tard, après l’accession au trône de Mohammed VI, en 1999, les analystes inter-
nationaux, auxquels le nouveau régime marocain commanda différentes études
de prospective économique, renouvelèrent leurs recommandations en faveur du
tourisme pour surmonter les graves problèmes socio-économiques que devait af-
fronter la monarchie alaouite 3. L’un de ces travaux affirmait clairement que la dé-
cadence de certains secteurs économiques d’implantation traditionnelle comme
le textile, dont la perte d’emploi devenait alarmante, ne pouvait être compensée
que par l’essor du tourisme : « le textile est mort, vive le tourisme », telle fut la
devise de ces années-là 4.
Dès son arrivée, une partie de la population espagnole, civile et militaire, com-
mença à fréquenter les plages de Río Martín, petite enclave portuaire située à
seulement 7 kilomètres de Tétouan, par où s’écoulait une bonne partie du tra-
fic de marchandises entre l’Espagne et la partie occidentale du Protectorat 6. La
connexion ferroviaire entre les deux centres ne concernait au début que le trans-
port des marchandises, mais rapidement elle s’ouvrit au transport des voyageurs,
pour le plus grand plaisir des Tétouanais surtout lors des grandes chaleurs esti-
vales 7. Cela provoqua l’apparition d’un genre d’habitat précaire, élaboré de façon
5. Víctor Morales Lezcano, España y el norte de África : el Protectorado en Marruecos (1912-1956),
Madrid, UNED (Université Nationale d’Education à Distance), 1986. Ramón Salas Larrazábal,
El protectorado de España en Marruecos, Madrid, MAPFRE, 1992.
6. José Ochoa Benjumea, Los puertos de Marruecos, Madrid, C. Bermejo Imprimeur, 1945.
7. Eduardo Araque Jiménez et Antonio Garrido Almonacid, « Koudiat Taifour y la llanura de
Tetuán : oportunidades para su conservación », dans L. Taiqui, E. Araque Jiménez et M. Youbi
Idrissi (éd.), Conservación y valorización de Koudiat Taifour, Tétouan, Imprimerie Al Khalij Al
Arabi, 2008, p. 4-38.
TOURISME, TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT…
rudimentaire avec des matériaux périssables, qui envahit les plages sans aucun
critère urbanistique, et exposé aux fréquentes tempêtes qui sévissent dans cette
bande côtière. Le temps passant, une bonne partie de cet habitat se transforma
en demeures stables, construites avec des matériaux plus durables et selon des
formes qui ressemblaient à celles des autres constructions de même fonction qui
proliférèrent sur le littoral espagnol à partir des années 1920. L’architecte Carlos
Ovilo Castelo réalisa en 1927 l’urbanisation de Río Martín ; il y dessina une place
très originale par sa forme circulaire et il construisit aussi plusieurs villas 8. Elles
appartenaient à de hauts fonctionnaires des différentes délégations civiles du Pro-
tectorat et à des militaires parmi les plus gradés des corps de l’armée cantonnés à
Tétouan, à qui elles servaient de résidence pendant l’été 9.
Au fur et à mesure que Río Martín s’affirmait comme station estivale, les villas
se répandirent sur la ligne côtière qui part de la rive gauche de l’embouchure du
fleuve. Devant la prolifération des nouvelles demeures, l’Administration espa-
gnole se vit obligée, au début des années Trente, d’établir un réseau d’assainisse-
ment et d’égouts, puis, quelques années plus tard, de commencer les travaux pour
fournir la ville en eau potable 10. Cela ne fit que renforcer l’attrait pour un noyau
urbain qui devint le rendez-vous estival le plus animé de tout le Protectorat après
la pacification du Rif.
Photo 1. Vue du front de mer de Martil (ex Río Martín) pendant le Protectorat
Coll. J. M. Crespo Guerrero
Au milieu des années 1940, il existait déjà un grand nombre de villas, plusieurs
hôtels et restaurants sur la partie de la côte la plus proche de la vieille ville dont le
11. Ibidem.
12. Luis Llodrá Issaco, Vicisitudes de un viejo tetuaní, s. l., Antequera, Innovación y Cualificación,
2007.
TOURISME, TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT… #
13. Mohamed Hillali, « Failles et succès d’un aménagement touristique en milieu rural : le cas de la
côte tétouanaise », Revue de la Faculté des Lettres de Tétouan, vol. 4, 1990, p. 205-216.
$ NOTES ET TRAVAUX DE RECHERCHES
14. Mohamed Charef, « Evolución de una ciudad reconstruida : Agadir », Estudios Geográficos,
vol. 258, 2005, p. 319-330.
15. Enrique Verdeguer Puig, « Turismo en Marruecos : retos y oportunidades », Economía exterior :
estudios de la revista Política Exterior sobre la internacionalización de la economía española, vol. 33,
2005, p. 119-126.
16. Adelaida Lillo Bañuls, Ana Belén Ramón Rodríguez Lillo et Martín Sevilla Jiménez, « El
capital humano como factor estratégico para la competitividad del sector turístico », Cuadernos
de Turismo, vol. 19, 2007, p. 47-69.
17. Cristina Guerrero, « Cooperación con el Magreb en turismo », Afkar/Ideas, printemps-été
2006, p. 90-92.
TOURISME, TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT… %
le pays 18, une vitrine touristique. Telle fut la volonté exprimée par le co-président
de l’un des grands groupes hôteliers qui comptaient s’y installer 19. Du côté occi-
dental, on choisit au contraire le modèle de petites entités hôtelières, à l’exemple
des unités touristiques qui se multipliaient entre les villes de F’nideq (ancienne-
ment Castillejos) et Martil (ex Río Martín).
Au moment du lancement du Plan Azur, nous l’avons déjà vu, il existait de-
puis plusieurs années déjà différentes zones urbanisées sur le littoral proche de
la frontière espagnole de Ceuta 20. L’énorme succès commercial de ces premiers
programmes immobiliers encouragea de nombreux promoteurs à entreprendre de
nouveaux projets urbanistiques près des centres pionniers. C’est ainsi que, petit
à petit, puis plus intensément ces dernières années, on a vu se construire tout le
front de mer compris entre la Méditerranée et l’autoroute Ceuta-Tétouan au ni-
veau de la localité de M’diq. Pendant longtemps, cette infrastructure routière ser-
vit de véritable barrière physique, contenant efficacement la pression exercée par
l’avancée urbanistique. Mais, depuis peu, la forte demande de sols constructibles
dans cette portion du littoral a franchi l’obstacle, et il existe maintenant plusieurs
projets immobiliers en état avancé de réalisation, et toutes sortes d’équipements
liés au tourisme sur le côté droit de la route conduisant à Tétouan. Qui plus est, la
grande disponibilité de sols sur cette seconde ligne côtière a permis d’établir des
agglomérations d’une étendue bien supérieure aux précédentes.
Après Cabo Negro (proche de Ceuta), la bande côtière comprise entre ce
promontoire et la ville de Martil a également été l’objet d’un intense processus
d’urbanisation, mais de caractéristiques bien différentes, car on y a augmenté la
densité de construction et élevé la hauteur des édifices jusqu’à quatre étages. À
l’heure actuelle, ce processus avance à pas de géants vers l’intérieur de la plaine de
Tétouan, dans la mesure où la première ligne côtière est saturée. C’est là que se
trouvent le terrain de golf et les bâtiments annexes, longtemps le meilleur atout
touristique de la région, même si ce genre d’installations sportives a été généra-
teur de nuisances environnementales 21. On a même commencé à escalader les
flancs escarpés du Cap Noir appartenant à la commune de Martil. Les Espagnols
avaient reboisé sous le Protectorat cette pinède, qui pendant l’été 2008 a été ra-
vagée par un terrible incendie 22. Ce genre de sinistres, si fréquent sur la rive nord
de la Méditerranée, met l’accent sur l’antagonisme entre développement urbain
et conservation du milieu naturel, dilemme classique de ces destinations touris-
tiques émergeantes.
18. Les cinq autres complexes étant : Port Lixus, Essaouira-Mogador, Mazagan-El Jadida,
Taghazout-Argana Bay et Plage Blanche Guelmine.
19. Entrevue avec Simón Pedro Barceló, Afkar/Ideas, Hiver 2005, p. 88-89.
20. Mohamed Berriane, « Un type d’espace touristique marocain, le littoral méditerranéen », Revue
de Géographie du Maroc, vol. 2, 1978, p. 5-26.
21. Cayetano Espejo Marín, « Campos de golf y medio ambiente : una interacción necesaria »,
Cuadernos de Turismo, vol. 14, 2004, p. 67-111.
22. Carlos Martín Cantarino, « Colonialismo y transformación del paisaje en el litoral tetuaní :
aportación del análisis histórico a la comprensión de los problemas ambientales actuales », dans
L. Taiqui, E. Araque Jiménez et M. Youbi Idrissi (éd.), Conservación…, op. cit., p. 39-58.
& NOTES ET TRAVAUX DE RECHERCHES
25. ICEX (Instituto Español de Comercio Exterior), El sector del turismo en Marruecos, 2006, révisé
le 28 juin 2008. http://www.icex.es
"( NOTES ET TRAVAUX DE RECHERCHES
26. ICEX (Instituto Español de Comercio Exterior), El sector de promoción inmobiliaria en Marruecos,
2006, révisé le 28 juin 2008. http://www.icex.es
27. ICEX (Instituto Español de Comercio Exterior), Preguntas más frecuentes sobre la inversión en
Marruecos, 2001, révisé le 28 juin 2008. http://www.icex.es
28. 1 Dirham marocain = 0.0902 Euro (taux de change au 10 décembre 2010).
TOURISME, TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT… ")
Dans la plupart des cas, il s’agit d’hôtels de basse catégorie : 79,1 % des lits cor-
respondent aux établissements hôteliers de trois étoiles ou moins, la qualité des
hôtels marocains étant inférieure à celle des hôtels européens de même catégorie.
À l’opposé, il ne se trouve dans la région qu’un seul hôtel de cinq étoiles, et il ne
dispose que de 238 lits (8 % du total des lits offerts). L’offre des établissements
hôteliers de quatre étoiles est plus importante : 712 lits, qui sont d’ailleurs mieux
"! NOTES ET TRAVAUX DE RECHERCHES
répartis, car toutes les provinces, à l’exception de celle d’Alhucemas, ont au moins
un hôtel de cette catégorie.
Cette offre hôtelière est complétée par les clubs de vacances, les complexes rési-
dentiels et touristiques qui offrent villas et appartements. L’ensemble totalise plus
de 1 000 chambres, près de 400 villas touristiques et environ 2 000 appartements.
N’oublions pas enfin les treize campings qui se trouvent, presque tous, sur la
côte, avec une capacité d’accueil de plus de 3 000 tentes. Bien que leurs installa-
tions soient prêtes à accueillir toutes sortes de touristes, la plupart des clients sont
d’origine marocaine.
L’attrait majeur de cette grande offre touristique se trouve dans son bas coût
économique, très inférieur à la plupart des autres destinations méditerranéennes.
Ceci est dû, d’une part, au moindre coût de la vie au Maroc, et, d’autre part, aux
bas salaires en vigueur dans le secteur. Évidement, les prix subissent de fortes
oscillations selon la saison de l’année, et il en est de même partout. Pendant la
haute saison d’été, les prix augmentent en général de 75 % à 100 % par rapport à
la basse saison d’hiver.
L’impact environnemental
Le point le plus controversé de l’urbanisation massive du littoral méditerranéen
jusqu’à nos jours est celui du coût environnemental et paysager à payer. Le déve-
loppement rapide de ce processus, aidé par une conjoncture politique favorable
et par une perspective de gains faciles, a relégué à un second plan toute tentative
de planification territoriale et environnementale préalable à l’occupation du sol.
Ce fait a exacerbé les tensions et les conflits sociaux provoqués par l’urbanisation
massive du littoral, et chaque jour de plus en plus de voix s’élèvent contre ce que
Béatrice Giblin a qualifié de « bétonisation » du littoral 31. Il faut remarquer que,
dans la majorité des nouvelles promotions touristiques, on a délibérément exclu
la croissance verticale, en la limitant, selon les zones, à un maximum de trois
ou quatre étages. De cette façon, on mitige l’effet écran que les édifices de plus
grande hauteur provoquent, en altérant les conditions microclimatiques de la fa-
çade littorale quand la libre circulation des vents entre la terre et la mer est rendue
difficile. Par ailleurs, la densité de construction a été aussi radicalement limitée,
ce qui a permis d’échapper à la création de grandes agglomérations humaines,
comme celles qui prolifèrent dans maints endroits du littoral levantin ou andalou.
Nous n’allons pas passer pour autant sous silence des situations où les rela-
tions entre tourisme et environnement montrent leur antagonisme et leurs plus
profondes contradictions. Le cas des marais et de la lagune de Smir est le plus
31. Béatrice Giblin, « Le tourisme : un théâtre géopolitique ? », Herodote, vol. 127, 2007, p. 3-14.
"$ NOTES ET TRAVAUX DE RECHERCHES
révélateur. Ils sont situés dans l’épicentre de l’une des zones côtières les plus dyna-
miques d’un point de vue urbanistique. Les transformations de cet endroit côtier
singulier ont commencé en 1991, c’est-à-dire bien avant l’escalade du tourisme.
L’inauguration en 1991 du barrage de Smir, à la source du fleuve du même nom,
a réduit drastiquement les apports d’eau douce au marais et à la lagune, et qui
sont ainsi passés de 25 hm3 à 1 hm3 par an. Ce phénomène a réduit de 50 % la
superficie de ces espaces humides, comme on peut le démontrer grâce aux ana-
lyses photographiques réalisées à partir des images antérieures et postérieures à la
date de l’inauguration du barrage. À partir de la création de cette infrastructure
hydraulique, les apports principaux hydriques que la zone humide a reçus ont été
ceux des eaux résiduelles originaires de la localité voisine de M’diq, qui arrivaient
à la lagune sans épuration préalable, provoquant ainsi une augmentation notable
du niveau d’eutrophisation.
Une autre zone humide, qui a subi beaucoup de transformations, est l’em-
bouchure du fleuve Moulouya, qualifiée par le Gouvernement marocain en 1996
de Zone d’Intérêt Biologique et Écologique, et incluse en 2005 dans la Convention
relative aux Zones humides d’importance internationale particulièrement comme ha-
bitats des oiseaux d’eau (RAMSAR). L’embouchure du fleuve Moulouya constitue
le plus grand estuaire du pays ; de nombreux oiseaux y nidifient et s’y reposent,
chaque année. Les menaces qui pèsent sur cet endroit viennent de la création
d’une station de pompage de l’eau du fleuve et d’un collecteur d’eaux résiduelles
pour arroser les terrains de golf du complexe touristique Saidia Mediterranea,
ainsi que de la construction de la future autoroute qui doit diviser l’espace. La
Plateforme écologique du nord de Maroc s’en est fait l’écho 34.
Un troisième exemple de l’antagonisme entre tourisme et environnement se
trouve à Cabo Negro. L’urbanisation touristique intensive de la plaine de Tétouan
a commencé à attaquer les flancs abrupts de ce promontoire, dévastant ainsi une
grande partie du tapis végétal qui avait été reboisé par les autorités espagnoles pen-
dant le Protectorat 35. Les défrichages et déboisements, qui ont eu lieu pendant ces
dernières années, ont provoqué des altérations paysagères qui menacent le prestige
d’une zone touristique caractérisée par la qualité de sa nature. Les autorités muni-
cipales ont montré des sensibilités bien différentes devant l’avancée de l’urbanisa-
tion. Si certaines municipalités, telles que M’diq, ont défendu la conservation de
la pinède qui dépendait de leur commune, d’autres, comme Martil, propriétaire
d’une grande partie de Koudia Taifur, ont cédé cet espace aux promoteurs.
Enfin, n’oublions pas la situation de la plaine de Tétouan, entre Cabo Negro et
Martil, où une grande zone de dunes, stabilisées au début du xxe siècle, a été dé-
vastée, dans le but d’accueillir de nouvelles urbanisations touristiques. Il faut sa-
voir qu’aux alentours de Tétouan se trouvent des petites lagunes, qui jouaient un
rôle vital dans la survie des colonies d’oiseaux et qui maintenant sont desséchées.
Voici quelques exemples de sacrifices environnementaux auxquels a consenti
le Maroc pour développer son tourisme de soleil et de plage.
Conclusion : perspectives
Le développement touristique de la côte méditerranéenne du Maroc, nous ve-
nons de le voir, s’est appuyé jusqu’à nos jours sur la ressource du soleil et de la
plage. Il est évident que ce secteur va continuer à être la base principale de la
croissance à court et moyen terme, surtout quand le réseau routier de cette région
sera parachevé. La nouvelle autoroute entre F’nideq et Tétouan, qui a créé un
grand espace de sol constructible entre l’infrastructure routière et le littoral, en
apporte confirmation.
Dans ce contexte, le tourisme rural a été l’objet de peu d’attentions, du côté
des entrepreneurs locaux. Il faut dire que les pouvoirs publics ont délaissé le milieu
rural : sans dotations et sans services de base (électricité, eau courante, égouts…),
34. Pour plus d’information : http://ecologistasenaccion.org
35. Eduardo Araque Jiménez et Antonio Garrido Almonacid, « Koudiat Taifour… », art. cit.
"& NOTES ET TRAVAUX DE RECHERCHES