ONU CEA L Integration Regionale en Afrique
ONU CEA L Integration Regionale en Afrique
ONU CEA L Integration Regionale en Afrique
l’intégration
créant l’Union africaine. Les progrès peuvent être
accélérés grâce à des engagements renouvelés et à une
relance des actions communes dans ce domaine.
État de
l’intégration régionale
en Afrique
Commandes
Publications
Commission économique pour l’Afrique
Boîte postale 3001
Addis-Abeba
Ethiopie
Téléphone: +251-1-44 37 70
Télécopieur: +251-1-51 03 65
Adresse électronique: [email protected]
Site Internet: www.uneca.org
ISBN 92-1-225041-6
Numéro de vente: F.04.II.K.5
Toute partie du présent ouvrage peut être citée ou reproduite librement. Il est cependant demandé
d’en informer la CEA et de lui faire parvenir un exemplaire de la publication.
La Commission économique pour l’Afrique souhaite remercier l’Union européenne pour l’importante
contribution financière qu’elle a apportée au projet ARIA.
2 Bilan de l’évolution 29
Les communautés économiques régionales 29
Les défis de l’intégration de l’Afrique 32
Accélérer l’intégration de l’Afrique 36
Conclusion 39
Encadrés
1.1 Types de mécanismes d’intégration régionale 10
2.1 Etapes, objectifs et protocoles de la Communauté économique africaine 33
2.2 Union africaine – organes principaux et décisions récentes 37
3.1 La notion d’autofinancement 49
4.1 Principes directeurs pour un financement durable 71
5.1 Facilitation et promotion des échanges au sein du COMESA: un modèle pour d’autres communautés
économiques régionales 99
6.1 Conditions de la création d’une banque centrale africaine 122
6.2 Incidence de l’union monétaire sur les accords relatifs aux taux de change dans les communautés économiques
régionales 124
7.1 Intégration des opérations de transport aérien en Afrique 154
7.2 Libéralisation des transports aériens et promotion de l’intégration régionale en Afrique à travers la Déclaration
de Yamoussoukro 155
7.3 Promouvoir le commerce régional d’électricité via le Réseau d’interconnexion de l’Afrique australe 175
7.4 Promouvoir la coopération et l’intégration régionales en matière d’électricité: le Réseau d’interconnexion de
l’Afrique de l’Ouest 176
8.1 Comment le partage des ressources en eau peut être un facteur d’intégration régionale: l’Initiative pour le
bassin du Nil 189
9.1 Etablir des normes de travail communes pour la Communauté de l’Afrique de l’Est 220
10.1 Le Groupe de contrôle de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest: un modèle pour les
autres communautés régionales 228
10.2 Commission VIH/sida et gouvernance en Afrique 236
10.3 Inégalité entre les sexes et intégration régionale 238
10.4 Participation du secteur privé dans la Communauté de l’Afrique de l’Est 243
A1 Calcul des indices d’intégration 253
Figures
3.1 Chevauchement des effectifs des communautés économiques régionales 43
5.1 Parts des exportations intracommunautaires et interafricaines dans les exportations totales de l’Afrique,
1994–2000 101
5.2 Parts des importations intracommunautaires et interafricaines dans les importations totales de l’Afrique,
1994–2000 101
5.3 Parts des communautés économiques régionales dans les exportations et importations intracommunautaires de
denrées alimentaires, 1994–2000 107
Tableaux
1.1 Dépendance des pays africains vis-à-vis des exportations de matières premières, 1995 21
2.1 Composition et objectifs des communautés économiques régionales africaines, 2001 31
3.1 Taux de recouvrement des quotes-parts par la CEMAC, le COMESA et la SADC, 1991–1998 47
3.2 Projections des besoins financiers et des recettes provenant des quotes-parts des États membres pour la
CEMAC, le COMESA et la SADC, 2000–2004 47
3.3 Projections des besoins financiers et des recettes provenant d’une taxe communautaire pour la CEMAC, le
COMESA et la SADC, 2000–2004 48
3.4 Signature et ratification des protocoles par les pays membres de la SADC 52
3.5 Mise en œuvre des protocoles relatifs à la libre circulation des personnes et des véhicules à l’intérieur de la
CEDEAO 54
5.1 Commerce intra-africain et commerce multilatéral de l’Afrique, 1994–2000 90
5.2 Réduction des obstacles non tarifaires dans un échantillon d’États membres du COMESA, 2001 94
5.3 Points de contrôle officiels sur certains axes routiers ouest-africains, décembre 2000 94
5.4 Parts et classements des communautés économiques régionales dans les exportations et importations
intracommunautaires, 1994–2000 102
5.5 Exportations intracommunautaires de produits manufacturés, moyenne de 1994–1999 105
5.6 Importations intracommunautaires de produits manufacturés, moyenne de 1994–1999 105
5.7 Exportations intracommunautaires et exportations de produits manufacturés, moyenne de 1994–1999 106
5.8 Orientation générale du commerce, moyenne de 1994–2000 107
5.9 Sources des importations des communautés économiques régionales, moyenne de 1994–2000 108
5.10 Estimations des pertes de recettes fiscales dues à une intégration plus poussée dans un groupe d’États
membres du COMESA, 1995–1998 110
6.1 Objectifs macro-économiques de quelques communautés économiques régionales en Afrique 126
6.2 Inflation dans certaines communautés économiques régionales en Afrique, 1994–2000 127
6.3 Dette extérieure dans quelques communautés économiques régionales en Afrique, 1994–2000 129
6.4 Déficits budgétaires dans certaines communautés économiques régionales, 1994–2000 130
Notes
Chaque fois que possible, le rapport utilise les données correspondant à une année civile. Toutefois, en l’absence de telles données,
il utilise celles de l’exercice financier.
Deux années séparées par un tiret (2001–2002) correspondent à une série d’années civiles, alors que deux années séparées par
une barre oblique (2001/2002) correspondent à un exercice financier ou, dans le contexte de l’agriculture, à une campagne agricole.
Sauf indication contraire, les chiffres exprimés en dollars correspondent à des dollars courants des États-Unis. Un milliard équivaut
à 1 000 millions.
Avant-propos
On peut raisonnablement admettre que la grande tendance du nouveau millénaire est la
concurrence mondiale. Face aux opportunités et aux défis que lance la globalisation, les nations
préconisent d’intégrer leur économie à celles des pays voisins, de créer des blocs économiques
régionaux plus importants et plus compétitifs, et de prendre part aux échanges internationaux,
pas seulement individuellement en tant qu’Etat, mais en tant que puissance régionale.
Cette évolution est nulle part ailleurs plus urgente qu’en Afrique, où les effets combinés de
plusieurs facteurs - économies relativement peu développées comme les nôtres, termes de
l’échange, héritage du colonialisme, mauvaise gestion et conflits - ne nous ont pas permis
encore de prendre la place qui nous revient dans les échanges internationaux, malgré la taille
non négligeable de notre marché.
Les avantages de l’intégration régionale en Afrique ont été reconnus bien avant que n’ait
été inventé le terme de «mondialisation». La création de l’Organisation de l’unité africaine
(OUA) en 1964 reflétait la sensibilisation des responsables de l’époque au fait que la force
de l’Afrique reposait sur la coopération panafricaine. La Southern Rhodesia Customs
Union a été établie en 1949 et la Communauté de l’Afrique de l’Est en 1967. Si les inten-
tions à l’origine de ces premiers efforts de promotion de l’intégration régionale ont sans
doute été sincères, l’impact qu’ont eu les premières communautés économiques régionales
de l’Afrique a été limité.
Beaucoup de choses ont changé. Sur l’ensemble du continent, les responsables et les citoyens
ont pris des mesures spectaculaires pour ouvrir et transformer des économies centralisées,
dynamiser le secteur privé et créer des institutions qui peuvent venir appuyer la stabilité
politique et le développement économique. Des communautés économiques régionales sont
à l’œuvre aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Est et en Afrique du Nord,
ainsi qu’en Afrique centrale et australe, et le Traité instituant la Communauté économique
africaine laisse entrevoir la possibilité d’une communauté continentale.
Avant-propos ix
ARIAF ch0 frontmatter 060404.qxp 6/9/04 12:53 PM Page x
La vue d’ensemble, publiée séparément, montre la voie à suivre. Elle passe en revue les avan-
tages de l’intégration – durabilité, augmentation des investissements, consolidation des
réformes économiques et politiques, compétitivité mondiale plus forte, promotion des biens
régionaux d’utilité publique, prévention des conflits mais elle ne passe pas sous silence non
plus les coûts directs et indirects. Surtout, elle décrit – avec précision et clarté – les enjeux
immédiats et les orientations à suivre.
Le premier et le plus important de ces enjeux consiste en fait à consolider nos réussites.
Depuis longtemps, l’Afrique a pris conscience des besoins et des avantages liés à l’intégra-
tion régionale et cela a donné lieu à une prolifération, sur le continent, d’économies et d’ac-
cords régionaux qui ne sont pas encore judicieusement intégrés. Il y a donc de nombreux
chevauchements – sur les 53 pays africains, 26 sont membres de deux communautés éco-
nomiques régionales différentes, et 20 de trois d’entre elles. L’un des pays appartient à
quatre communautés et seuls six pays sont membres d’une seule communauté. Il s’ensuit
des répétitions inutiles d’activités, des charges plus lourdes pour les États membres et des
chances plus réduites que nos efforts collectifs soient couronnés de succès.
Etant donné le mandat précis énoncé dans les engagements des responsables africains, le cadre
stratégique fourni par la Commission de l’Union africaine et le soutien technique apporté par
une Commission économique pour l’Afrique re dynamisée, nous amène à être confrontés à la
fois à l’impératif et à l’opportunité d’intégrer et de consolider nos actions et de regrouper les
diverses institutions régionales dynamiques en un tout cohérent, interactif et stratégique.
Que l’Afrique ait besoin de s’orienter dans cette direction est indéniable. Que nous nous soyons
engagés à le faire est évident. Que nous puissions atteindre nos objectifs ne l’est pas moins. La
présente vue d’ensemble ainsi que l’intégralité du rapport offrent aux responsables africains une
feuille de route pour qu’ils s’engagent sur la voie du changement et des mutations.
Remerciements
Le présent rapport est l’aboutissement d’une étude d’envergure sur l’évolution, le rythme de
progression et la situation actuelle de l’intégration régionale en Afrique. L’étude a pu être réa-
lisée grâce à l’intérêt soutenu que les Etats membres africains, les organisations sous-régio-
nales, les particuliers, les institutions et les organismes ont manifesté et à l’aide qu’ils ont
apportée pour le financement, la collecte de données et les évaluations collectives ultérieures.
L’ensemble des travaux a été placé sous la direction générale du secrétaire exécutif de la
CEA, K.Y. Amoako. Son intérêt soutenu, ses conseils et sa détermination personnelle à
promouvoir l’étude ont été une source d’inspiration pour l’équipe chargée du rapport. Celle-
ci était composée de fonctionnaires de l’ancienne Division de la coopération et de l’inté-
gration régionale de la CEA (devenue Division du commerce et de l’intégration régionale),
sous la supervision et la conduite de son directeur, Yousif Suliman. Dirigée et coordonnée
par Daniel Tanoe, Hachim Koumare et Ngartando Blayo, l’équipe comptait parmi ses
membres Fabrizio Carmingnani, Rawda Omar Clinton, Abdoulahi Mahamat, Thérèse
Guiebo, Stephen Donkor, Paul Were, Pedro Antonio, Pancrace Niyimbona, Blackmore
Gondwe et Jemal Mohammed. Les autres fonctionnaires de la division qui ont prêté leur
concours sont Andrew Allimadi, Tesfu Zewdu, Isidore Kahoui, Berhanu Haile-Mikael,
Robert Tama Lisinge, Bashir Conde, Namakau Akapelwa et Wondimu Haile. Mme
Mazengiash Abate, l’assistante administative et son équipe de secrétaires, on apporté un
soutien précieux tout au long du projet.
Remerciements xi
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Percy Mistry qui tout au début a encouragé la CEA à entreprendre ce travail. S.K.B. Asante
a été aussi d’une aide précieuse au sein du comité de direction.
Faits saillants
Les dirigeants africains reconnaissent aujourd’hui plus que jamais qu’il est urgent d’ac-
célérer l’intégration de l’Afrique, compte tenu en particulier des problèmes que posent
le régionalisme et la mondialisation. Les règles relatives au système de commerce inter-
national de l’Organisation mondiale du commerce ont exacerbé la concurrence à l’échelle
de la planète et accru les enjeux pour l’Afrique. Cette urgence s’est traduite par la créa-
tion de la Commission de l’Union africaine et les orientations qui lui ont été données.
Pour faire avancer le processus d’intégration régionale, les pays africains ont également
adopté le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, cadre d’une impor-
tance cruciale pour la région, qui a été reconnu par les Nations Unies et ses institutions
ainsi que par les pays industrialisés du G8.
Les progrès de l’intégration africaine varient selon les secteurs, les communautés éco-
nomiques régionales et les états membres. Il y a eu des avancées dans le commerce, les
communications, la politique macroéconomique et les transports. Certaines commu-
nautés économiques régionales ont réalisé des progrès remarquables dans les domaines
de la libéralisation et de la facilitation des échanges (Union économique et monétaire
ouest africaine et Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe), de la
libre circulation des personnes (Communauté économique des états de l’Afrique de
l’Ouest), des infrastructures (Communauté de développement de l’Afrique australe et
Communauté de l’Afrique de l’Est), de la paix et de la sécurité (Communauté écono-
mique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et Communauté de développement de
l’Afrique australe). Cependant il y a encore d’énormes écarts entre les objectifs et les
réalisations de la plupart des communautés économiques régionales, notamment en ce
qui concerne le développement du commerce intérieur, la convergence macroécono-
mique, la production et les connexions physiques.
Commerce
Les progrès en vue de l’harmonisation et de l’intégration des marchés sous-régionaux
ont été lents. Des communautés économiques régionales comme l’UEMOA, la
1
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CEMAC et l’Union douanière d’Afrique australe sont des unions douanières alors que
les autres en sont à différents stades d’élaboration d’une zone de libre-échange. Les
échanges intracommunautaires sont généralement limités.
Transport. Toutes les communautés économiques régionales ont adopté divers instru-
ments visant à faciliter la fluidité du transport, réduire les coûts et améliorer l’efficacité
générale. La Décision de Yamoussoukro de libéraliser progressivement le transport
aérien en Afrique en est une bonne illustration. Mais il reste que dans la réalité, les coûts
de transport en Afrique demeurent parmi les plus élevés dans le monde. Par exemple,
le transport d’une automobile par bateau du Japon à Abidjan coûtera 1 500 dollars (y
compris les frais d’assurance) alors que la même opération d’Addis-Abeba à Abidjan
reviendra à 5 000 dollars. Par ailleurs, de nombreux réseaux routiers, aériens et ferro-
viaires sur l’ensemble du continent ne sont toujours pas interconnectés.
Partage des connaissances. Il existe une coopération réelle en ce qui concerne les sys-
tèmes d’alerte rapide, la recherche agricole et le renforcement des capacités. La région
de la SADC bénéficie des services du Centre d’Afrique australe pour la coopération en
matière de recherche agronomique et la formation. Et des institutions internationales
comme l’Institut international d’agriculture tropicale et l’Institut international de ges-
tion des ressources en eau, contribuent à l’intégration africaine grâce à l’échange d’in-
formations sur les bonnes pratiques entre communautés économiques régionales.
Les progrès dans l’intégration sous ses différents aspects ont été entravés par le manque
de ressources, à la fois financières et humaines, le faible niveau dans le respect des obli-
gations découlant des traités, l’incapacité de prévenir et de résoudre les conflits de
manière décisive et par le fait qu’aucune des monnaies nationales ou presque, n’est
convertible, à l’exception du franc CFA.
Faits saillants 3
ARIAF ch00 highlights 051004.qxp 6/9/04 12:53 PM Page 4
permettant une ratification plus rapide de ces protocoles. Les ratifications pourraient
être remplacées par exemple par des «actes», «décisions» ou «directives» à effet immé-
diat. L’Union africaine pourrait contribuer à rationaliser le nombre de protocoles et
les dispositions y afférentes dans l’ensemble des communautés économiques régionales
en les harmonisant avec les objectifs continentaux et en garantissant la convergence
des objectifs sous-régionaux.
Il est généralement admis que l’insuffisance de moyens financiers constitue l’un des
principaux obstacles à l’intégration de l’Afrique. Les ressources financières des com-
munautés économiques régionales proviennent essentiellement des contributions des
membres, mais le montant des contributions versées est resté en deçà des besoins bud-
gétisés et des contributions escomptées. Il faudrait concevoir des systèmes concrets pour
mobiliser des ressources tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Des mécanismes d’autofi-
nancement – tels que le système des prélèvements communautaires en place à l’Union
économique et monétaire ouest africaine et à la Communauté économique et moné-
taire d’Afrique centrale, des taxes spéciales d’aéroport, des affectations négociables sur
la base du PIB, des produits de l’allègement de la dette, entre autres – sont autant de
sources à envisager.
Des ressources sont nécessaires pour financer des projets tels que le réseau routier afri-
cain et un réseau ferroviaire pour le continent mais il faut également trouver un accord
sur les normes de conception et de construction ainsi que sur des normes techniques et
opérationnelles, comme la limite de charge à l’essieu. Le Nouveau Partenariat pour le
développement de l’Afrique devrait être l’élément moteur et oeuvrer en collaboration
avec les communautés économiques régionales pour coordonner les actions, mobiliser et
mettre en commun les ressources, afin de consolider l’intégration physique de l’Afrique.
améliorer la qualité des institutions et garantir l’efficacité et la fiabilité des services ainsi
que le respect de l’état de droit. Et dans la mesure où les sociétés ont des activités dans
plusieurs pays, elles sont les premières à bénéficier de la simplification des règles de fonc-
tionnement au-delà les frontières.
• L’intégration régionale n’est qu’un outil permettant de faire avancer les pays afri-
cains. Pour qu’elle soit efficace, elle doit faire partie d’une stratégie globale de déve-
loppement. Aussi les mécanismes d’intégration régionale ne doivent pas se
concentrer que sur les problèmes auxquels ils sont les mieux adaptés;
• Les mécanismes d’intégration régionale peuvent faire des gagnants et des perdants,
d’où la nécessité pour les États membres d’évaluer les avantages et les coûts poten-
tiels du processus afin de maximiser les gains et de minimiser les pertes. Les stra-
tégies devraient prévoir un système de partage des bénéfices et de règlement des
différends, transparent, équitable et fondé sur des règles claires;
• Les États membres doivent faire preuve d’un engagement ferme et soutenu s’ils veu-
lent tirer parti de l’intégration régionale. Les responsables ne doivent pas s’enor-
gueillir de ces mécanismes dans leurs déclarations économiques et politiques. Ils
doivent s’efforcer de les faire fonctionner. Il importe également que les membres
appliquent des politiques nationales et créent des institutions internes à même de
favoriser la croissance, la stabilité macroéconomique et la réduction de la pauvreté.
L’Union africaine a un rôle de premier plan à jouer face aux multiples enjeux de l’inté-
gration régionale.
Faits saillants 5
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Chapitre
1
Possibilités et nécessité
D urant ces trente dernières années, les pays africains se sont efforcés de mettre en
place des mécanismes d’intégration régionale pour accélérer leur développement
économique. Bien que ces mécanismes soient porteurs de promesses pour chaque pays
et pour l’ensemble du continent, ils ne peuvent être conçus sans une analyse économique
de leurs coûts et avantages pour en connaître les portées et contribuer à leur succès.
Les mécanismes d’intégration régionale varient selon la marge de manœuvre laissée aux
membres pour définir leurs propres politiques – en particulier leurs politiques commerciales
– vis-à-vis des non-membres. Les zones de libre-échange et les zones d’échanges préfé-
rentiels permettent aux membres de définir des politiques commerciales. Les unions doua-
nières établissent quant à elles des politiques commerciales uniformes. Les mécanismes
varient également selon le niveau d’intégration. Les zones de libre-échange et les zones
d’échanges préférentiels offrent des réductions tarifaires aux membres. Les marchés com-
muns et les unions économiques harmonisent les normes des produits, ainsi que les codes
fiscaux et les codes d’investissement. L’ampleur des activités couvertes par les mécanismes
d’intégration régionale varie également. Certains mécanismes sont limités à l’échange de
biens; d’autres s’étendent à la mobilité des facteurs et au commerce des services.2
9
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à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) jusqu’en 1999, 87 (soit 45%) l’ont été
depuis 1990 (Banque mondiale 2000b). Et la plupart des pays font aujourd’hui partie
d’au moins un mécanisme d’intégration régionale.
Encadré 1.1
Types de mécanismes d’intégration régionale
On peut donc être tenté de conclure que les mécanismes d’intégration régionale entraî-
neront une certaine prospérité, mais, le fait que ces mécanismes impliquent des réduc-
tions tarifaires préférentielles, crée et déplace à la fois les échanges commerciaux. La
création de courants d’échanges, c’est-à-dire le remplacement d’une production inté-
rieure plus coûteuse par une production moins coûteuse dans les pays partenaires, grâce
à la réduction des barrières prévue dans les mécanismes d’intégration régionale, favo-
rise la prospérité. Par contre, le déplacement des échanges commerciaux, c’est-à-dire le
remplacement de productions moins coûteuses des pays non-membres par celles plus
onéreuses des pays partenaires, mais bénéficiant d’une réduction des barrières, va à son
encontre. Les mécanismes d’intégration régionale ne favorisent la prospérité que dans
le cas où la création d’échanges commerciaux serait supérieure à leur déplacement, ce
qui ne peut être prédéterminé.
Possibilités et nécessité 11
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importations des pays non membres soumis au paiement de droits. Le coût de ces pertes
dépend de la capacité des membres à mobiliser d’autres fonds, mais il peut être assez
élevé dans les pays qui dépendent fortement des recettes douanières.
D’autre part, ces mécanismes peuvent améliorer les termes de l’échange pour les Etats
membres si des changements dans le volume des échanges, dus à une demande accrue
L’intégration régionale de marchandises en provenance d’une zone d’intégration ou bien dus à une demande
peut combiner en baisse des mêmes marchandises, mais provenant de l’extérieur et rendues plus coû-
différents marchés, teuses par les tarifs douaniers, font chuter les prix mondiaux. Plus la part du marché
permettant ainsi aux mondial des mécanismes sera importante, plus le gain potentiel sera élevé. Etant donné
entreprises de se que les non membres paient le prix de l’amélioration des termes de l’échange, l’effet de
développer et aux cette amélioration sur le bien-être à l’échelle mondiale est encore incertain.
marchés d’être plus
compétitifs Les mécanismes d’intégration régionale contribuent-ils donc à la prospérité des pays
membres? L’étude économétrique des variations des courants d’échanges dues à l’ap-
partenance à un mécanisme d’intégration régionale, et l’évaluation des effets de cette
appartenance sur l’équilibre général en appliquant des modèles informatisés d’équilibre
général livrent ces trois principaux résultats4:
L’intégration régionale peut combiner différents marchés, permettant ainsi aux entre-
prises de se développer et aux marchés d’être plus compétitifs. L’augmentation de la
Plusieurs études ont évalué les avantages potentiels de l’intégration régionale du point de
vue des économies d’échelle et de la concurrence, mais les bénéfices réels sont difficiles à Les mécanismes
mesurer. Il en est de même pour les retombées de l’intégration régionale sur la croissance d’intégration régionale
(Vampiriser 1998; Madani 2001). Une étude réalisée pour le Marché commun du Sud peuvent aussi accroître
(MERCOSUR) indique une croissance du PIB de 1,8% pour l’Argentine, 1,1% pour le les investissements
Brésil et 2,3% pour l’Uruguay (Flores 1997).6 Toutefois, ces chiffres ne sont que des pré-
visions prudentes et ne reflètent pas nécessairement la réalité (Banque mondiale 2000b).
Il semble néanmoins qu’il y ait un consensus, fondé sur des informations montrant les
incidences positives de la libéralisation des échanges sur l’efficience grâce aux économies
d’échelle et à la concurrence accrue, selon lequel l’intégration régionale offre aux pays en
développement des avantages notables. Toutefois, ce consensus est à nuancer par deux
réflexions supplémentaires. Tout d’abord, nombre de ces avantages peuvent être obtenus
au moyen d’une libéralisation unilatérale, et donc non préférentielle, des échanges.
Ensuite, pour tirer pleinement parti de ces avantages, les entreprises doivent se livrer à
une forme de concurrence plus directe, plus intense, ce qui signifie que les pays doivent
mettre en oeuvre une intégration en profondeur qui élimine la protection et les autres bar-
rières dues aux frictions frontalières, y compris les lourdeurs administratives aux frontières
et les différences entre les normes nationales des produits (Banque mondiale 2000b).
Les données empiriques montrent que les mécanismes d’intégration régionale peuvent
accroître l’investissement. L’ALENA a considérablement augmenté l’IED au Mexique
et le MERCOSUR a eu le même effet en Argentine et au Brésil. L’investissement et les
avantages des mécanismes de l’intégration régionale qui y sont liés, dépassent le coût du
contournement tarifaire. Il s’agit de l’érosion des revenus réels qui survient lorsque les
Possibilités et nécessité 13
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coûts de la production locale, y compris dans les entreprises étrangères, sont supérieurs
au coût des importations (Blomström et Kokko 1997; Banque mondiale 2000b).
Délocalisation de la production
Il est probable qu’en réduisant les distorsions et en modifiant les incitations, les méca-
nismes d’intégration régionale vont favoriser la délocalisation des activités écono-
L’intégration miques. Les industries pourront délocaliser après avoir estimé les avantages comparatifs
régionale peut donner des membres les uns par rapport aux autres, et par rapport aux non-membres. Par
plus de crédibilité aux ailleurs, les liaisons en amont (liées à la demande) et en aval (liées à l’offre) risquent
réformes d’entraîner une interdépendance dans les choix des lieux d’implantation des diverses
économiques et entreprises, créant un cercle vicieux et une concentration d’activités. La délocalisation
politiques peut changer le niveau des revenus et la demande de facteurs de production, entraînant
ainsi des gains pour certains membres et des pertes pour d’autres (Puga et Venables
1996; Venables 1999, 2000; Banque mondiale 2000a, 2000b).
L’Union européenne nous montre que les mécanismes d’intégration régionale peuvent
donner lieu à une convergence des revenus. L’Irlande, le Portugal et l’Espagne sont en voie
de combler l’écart qui les sépare des pays membres de l’UE plus riches. Au milieu des
années 80, le revenu par habitant dans ces trois pays représentait de 27 à 61% du revenu
moyen des principaux pays de l’UE. A la fin des années 90, il se situait entre 38 et 91%.
Ces expériences sous-tendent l’argument selon lequel les mécanismes d’intégration régio-
nale ont tendance à créer une divergence au niveau des revenus entre pays en développe-
ment, et une convergence des revenus entre pays industrialisés et pays en développement.
Or, dans ce dernier cas de figure, les pays plus pauvres doivent mettre en place des réformes
économiques afin d’accéder aux gains potentiels. Par conséquent, il est essentiel que les
mécanismes d’intégration régionale, en particulier ceux des pays à faible revenu, rédui-
sent le plus possible le risque de différence des revenus par le biais de plans compensa-
toires ou de mécanismes d’ajustement adaptés à l’hétérogénéité des membres.
et de leur force exécutoire. Un accord devient plus efficace lorsque le prix à payer quand
on enfreint les règles, quand on le quitte ou quand on en est exclu est lourd. Des liens
économiques plus étroits entre les membres et une véritable volonté de réprimer les
infractions aux règlements créent ainsi des accords plus solides.
Les mécanismes d’intégration régionale ont des résultats variables lorsqu’il s’agit de
faire respecter les engagements. Ils ont verrouillé les réformes de libéralisation des
échanges en mettant en place des règles d’application automatique, surtout lorsque les
échanges entre membres sont suffisamment importants. Les mécanismes régionaux ont
par ailleurs contribué à d’autres domaines de réforme. Ainsi au sein du MERCOSUR
une impulsion a pu être donnée à la démocratie parmi ses membres, et avec l’ALENA
le Mexique a pu maintenir des réformes économiques. Toutefois, les mécanismes d’in-
tégration régionale ne parviennent guère à ancrer les réformes dans les petits pays à
faible revenu qui commercent peu les uns avec les autres, et certains mécanismes qui
regroupaient ces pays se sont écroulés ou n’ont jamais pu décoller.
Coopération
Les pays, en particulier les petits pays à faible revenu, peuvent tirer profit de la coopé-
ration – notamment de la mise en commun des ressources – pour promouvoir les biens
publics régionaux et lutter contre les maux publics régionaux.7 Les mécanismes d’inté-
gration régionale peuvent favoriser la coopération de deux façons. Premièrement, ils peu-
vent fournir un cadre de coopération pour le partage des ressources (cours d’eau, routes
et voies ferrées, réseaux électriques) ou pour résoudre des problèmes communs (pollu-
tion ou pénurie de transports). Ancrer la coopération régionale dans des mécanismes
d’intégration en renforce la mise en œuvre. Deuxièmement, les contacts réguliers et la
collaboration entre les décideurs, que les mécanismes d’intégration régionale permettent
Possibilités et nécessité 15
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peuvent améliorer les relations et la confiance, et faciliter ainsi la coopération dans des
domaines qui ne font pas explicitement l’objet d’un accord.
En théorie, il est clair qu’il faut défendre la coopération régionale, mais dans la pratique
c’est quelquefois difficile. Certains mécanismes d’intégration régionale ont permis des
avancées. Il s’agit, par exemple, de la Communauté de développement de l’Afrique aus-
Des contacts politiques trale, qui a soutenu le Groupement énergétique d’Afrique australe, entité qui permet les
réguliers entre échanges d’électricité dans la région. Les groupements énergétiques offrent de nombreux
membres permettent avantages dans la mesure où chaque pays peut répondre aux pics de demande tout en main-
d’instaurer la confiance tenant une capacité de production moindre. En effet, ces pics ne surviennent pas toujours
et de faciliter la au même moment. Le montant économisé grâce au Groupement énergétique d’Afrique
coopération, australe entre 1995 et 2010 est estimé à $785 millions (Banque mondiale 2000b).
notamment sur les
questions de sécurité Implications pour la sécurité et les conflits
L’intégration régionale réduit les risques de conflit de deux façons (Schiff et Winters
1998; Banque mondiale 2000b). Tout d’abord, une plus grande interdépendance entre
membres rend les conflits plus coûteux. L’intégration économique peut ouvrir la voie à
l’intégration politique, réduisant nettement les risques de conflits internes. Ensuite, des
contacts politiques réguliers entre membres permettent d’instaurer la confiance et de
faciliter la coopération, notamment sur les questions de sécurité. De surcroît, des dis-
positifs de sécurité et des mécanismes de résolution des conflits sont parfois prévus dans
les accords d’intégration régionale.
Les preuves directes et indirectes ne manquent pas pour démontrer que les accords d’in-
tégration régionale peuvent favoriser la paix dans les régions et à terme conduire à l’union
politique. Au XIXe siècle, des unions douanières ont ouvert la voie à l’organisation de
l’Allemagne et de la Roumanie. Ainsi donc, l’augmentation des échanges réduirait la
probabilité d’un conflit, et multiplier par deux les échanges entre deux pays diminue
d’environ 17% le risque de voir un conflit éclater entre eux (Banque mondiale 2000b).
Mais l’intégration régionale peut aussi être à l’origine de tensions entre les pays
membres, en particulier si la répartition des avantages économiques n’est pas équitable.
Les faits semblent aussi indiquer que l’intégration peut engendrer des conflits. La
guerre de Sécession aux Etats-Unis, la séparation entre Pakistan occidental et oriental
(devenus le Pakistan et le Bangladesh), les tensions au sein de la Communauté de
l’Afrique orientale, et finalement le conflit opposant la Tanzanie et l’Ouganda, sont des
événements nés de mésentente à propos d’importants transferts de revenus et d’une
divergence croissante des recettes au niveau des tarifs douaniers extérieurs communs.
Possibilités et nécessité 17
ARIAF ch1 051904.qxp 6/9/04 12:39 PM Page 18
Une troisième voie de recherche, qui n’a pas encore été pleinement examinée, s’inté-
resse au rôle que joue l’intégration régionale dans la promotion de l’efficience institu-
tionnelle et de la stabilité sociopolitique. Les ouvrages d’économie politique appliquée
montrent systématiquement que de meilleures institutions et un environnement social
et politique plus stable garantissent un bon rendement en termes de croissance, en par-
ticulier pour les pays africains (Easterly et Levine 2002). Toutefois, il n’a pas encore été
Pour que les pays démontré que l’intégration régionale favorise la qualité et la stabilité des institutions,
africains puissent tirer et des études plus approfondies sont nécessaires. L’efficacité de l’intégration comme ins-
profit de l’intégration trument disciplinaire ou contraignant ne fait pas encore l’objet d’un consensus, d’au-
régionale, ils doivent tant plus en Afrique.
élaborer des
mécanismes Bien que la plupart des effets mentionnés précédemment puissent être obtenus grâce à
d’intégration adaptés à la libéralisation unilatérale ou multilatérale des échanges, l’intégration régionale semble
leurs besoins et leurs contribuer favorablement à la croissance. Les données tendent à désigner l’intégration
capacités Nord-Sud comme le véritable facteur de la croissance, mais l’intégration Sud-Sud peut
néanmoins jouer un rôle dans ce sens. Premièrement, les incidences macroéconomiques,
institutionnelles et politiques peuvent entraîner des retombées dynamiques importantes.
Deuxièmement, l’intégration Sud-Sud peut constituer une étape intermédiaire sur la
voie de l’intégration des pays africains au reste du monde. En faisant front commun, les
pays peuvent renforcer leur pouvoir de négociation dans les relations économiques inter-
nationales et donc obtenir des termes d’échange plus favorables.
Le dernier point concerne le rôle de l’intégration régionale dans la lutte contre la pau-
vreté. Deux arguments doivent être soulignés. L’un est l’effet de la croissance sur la
répartition des revenus au sein des pays. Le point de vue traditionnel est qu’une crois-
sance accélérée entraîne une plus grande dispersion des revenus. D’autres données sem-
blent indiquer que l’augmentation du revenu moyen s’aligne exactement sur
l’augmentation des revenus des pauvres, c’est-à-dire qu’une croissance accélérée n’in-
flue en rien sur la répartition des ressources (Dollar et Kraay 2000). Par conséquent,
l’intégration régionale peut favoriser la croissance et concourir à la lutte contre la pau-
vreté. L’autre argument est que l’intégration régionale peut avoir une incidence sur la
convergence des revenus entre les pays. Les données concernant l’Europe indiquent que
les pays les plus pauvres d’une communauté rattrapent les plus riches (convergence
bénigne). Cependant, ces données ne sont pas universelles. La convergence vers le bas
(convergence maligne) ou même la divergence, surviennent également, lorsque les com-
munautés économiques régionales sont créées entre pays se trouvant à des niveaux de
développement comparables (Schiff et Winters 2003).
Le rendement moyen d’un travailleur africain était estimé à $2 100 en 2000. Cette
moyenne cache toutefois une fourchette très large – de $260 au Burundi à $9 900 à l’île
Maurice et en Afrique du Sud. Dans 60% des pays africains, la moyenne était en deçà
de $1 000. Le rendement moyen par travailleur dans le monde est de 3 à 5 fois plus élevé
dans les pays à revenu intermédiaire et multiplié par 10 dans les pays à revenu élevé.
Possibilités et nécessité 19
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En 2000, le niveau moyen du capital par travailleur en Afrique s’élevait à environ $5 000
dans une tranche allant de $440 en Ethiopie à $28 000 au Gabon. Sur les 38 pays pour
lesquels des données ont été disponibles, 28 affichaient un capital par travailleur infé-
rieur à $4 000. Dans la plupart des pays à revenu élevé, ce capital dépasse $60 000. Sur
les 30 pays classés aux rangs les plus bas en termes de capital par travailleur, 28 sont
africains.
En dépit des avancées de ces dernières décennies, l’Afrique est la région la plus pauvre
au monde en capital humain. En 2000, l’Africain moyen avait suivi 3,8 ans de scolarité,
ce qui représente un peu plus de la moitié de la moyenne mondiale et environ 40% de
celle des économies avancées. Plus de 40% des Africains de plus de 25 ans n’ont jamais
été scolarisés. On trouve le taux le plus élevé de non-scolarisation au Mali avec 86%, et
le plus faible à l’île Maurice, avec 14%. Seuls 19% des Africains de plus de 25 ans sont
arrivés au terme de leurs études secondaires, le Niger ayant le taux le plus faible dans
ce domaine (2%) et l’Afrique du Sud, le plus élevé (48%), alors que la moyenne est de
39% pour les pays les plus développés. Enfin, seulement 3% des Africains de plus de
25 ans ont atteint le niveau de l’enseignement supérieur, par rapport aux 12% en Asie
de l’Est, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Malgré les acquis considérables dans le domaine de la santé, l’espérance de vie en Afrique
demeure faible et les taux de mortalité élevés. Dans bon nombre de pays, le capital
humain est décimé par le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Le VIH/sida épuise
le capital humain car il tue en quantité des personnes jeunes et productives, et il dégrade
la qualité de ce capital car il touche surtout les personnes instruites. Couplée à d’autres
effets socio-économiques, cette maladie est devenue l’un des plus grands problèmes aux-
quels bon nombre de pays africains doivent faire face pour leur développement.
La production et les exportations de nombreux pays africains ne sont pas très diversi-
fiées. Même si la part de l’agriculture dans le PIB en Afrique a chuté, passant de 40%
dans les années 60 à 20% en 2000, elle représente toujours plus de 40% du PIB dans
certains pays, et plus de 30% dans plusieurs autres. Pendant cette même période, l’aug-
mentation de la part du secteur industriel dans le PIB a été plutôt insignifiante, pas-
sant de 26% à 30% (avec des variations de 6 à 60%), et la part des services est passée de
34 à 50%.
Les pays africains dans leur majorité n’ont pas réussi à passer du stade d’exportateurs
de matières premières à celui de fournisseurs de produits manufacturés, dont la
demande est plus souple et les prix plus soutenus. En 1995, la part des matières pre-
mières dans les exportations africaines s’élevait à 64%, alors qu’elle était de 49% en
Amérique latine et d’à peine 5% en Asie. La moyenne mondiale avoisinait les 24%. En
ce qui concerne les produits manufacturés, leur part dans les exportations du continent
n’était que de 28%, alors qu’en Amérique latine, elle atteignait 50% et en Asie 37%
(CNUCED 1995).
L’Afrique n’exporte qu’un petit nombre de matières premières. Un seul produit de base
compte pour plus de 60% des exportations, dans 20 pays africains (tableau 1.1). Trois
produits représentent plus de 80% des exportations de 31 pays, une part qui atteint les
95% pour 19 d’entre eux (Algérie, Angola, Botswana, Cap-Vert, Congo, Ethiopie,
Gabon, Guinée, Guinée équatoriale, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria,
Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Tchad et Zambie).
Tableau 1.1
Dépendance des pays africains vis-à-vis des exportations de matières
premières, 1995 (nombre de pays)
Part du total des exportations (en %)
20–40 40–60 60–80 80–100
Un produit One 16 11 10 10
Deux produits
Two 2 12 9 24
Trois produits
Three 1 4 11 31
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles; sur la base de CNUCED 1995. Voir
Annexe 1.
Possibilités et nécessité 21
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En Afrique, ce sont les pays qui sont souvent en conflit qui ont les économies les moins
performantes (CEA 2002).
Ensuite, la coopération lors des négociations internationales, réalisée dans le cadre des
mécanismes d’intégration régionale, présente un intérêt certain pour un grand nombre
de pays en raison de leur petite taille. Cette coopération peut renforcer leur pouvoir de
négociation et améliorer leur image.
Possibilités et nécessité 23
ARIAF ch1 051904.qxp 6/9/04 12:39 PM Page 24
Pour tirer parti des Et enfin, les mécanismes d’intégration régionale peuvent jouer un rôle dans la préven-
avantages liés à tion et la résolution des conflits, grâce au renforcement des liens économiques entre
l’intégration régionale, pays africains et à l’introduction et l’application des lois dans ce domaine. On ne sau-
les pays membres rait trop insister sur l’importance de ce rôle, dans un continent où l’instabilité politique
doivent faire preuve et les conflits demeurent de graves problèmes.
d’un engagement
ferme et soutenu Enseignements tirés de l’expérience de l’intégration
Les théories économiques et les données dont on dispose permettent d’affirmer que les
avantages liés à l’intégration régionale ne sont ni automatiques ni forcément substan-
tiels. En conséquence, un certain nombre d’enseignements pourraient s’appliquer aux
pays africains.
• L’intégration régionale n’est qu’un des outils permettant de faire avancer les pays
africains. Pour qu’elle soit efficace, elle doit s’inscrire dans une stratégie globale de
développement. C’est pourquoi les mécanismes d’intégration régionale ne doivent
se concentrer que sur les problèmes auxquels ils sont les mieux adaptés. La contri-
bution et l’importance de ces mécanismes doivent faire l’objet d’une évaluation
périodique afin de les rendre plus utiles. Il est tout aussi important que les membres
appliquent des politiques nationales et mettent en place des institutions nationales
destinées à favoriser la croissance, à renforcer la stabilité macroéconomique et à
réduire la pauvreté;
• Du type de mécanisme d’intégration dépendent la nature et l’ampleur des avantages.
Avant l’instauration d’un mécanisme d’intégration régionale, les pays africains doi-
vent se prononcer sur ce qui suit: quels sont les pays susceptibles d’être admis en
qualité de membres? Les membres doivent-ils adopter des politiques commerciales
communes – par exemple, un tarif extérieur commun vis-à-vis des non-membres?
Quelles doivent être l’importance et la portée de cette intégration? Les réponses à
ces questions permettront de déterminer clairement les attentes en matière d’inté-
gration et de voir si celles-ci correspondent aux objectifs des membres potentiels;
• Pour tirer parti des avantages liés à l’intégration régionale, les pays membres doi-
vent faire preuve d’un engagement ferme et soutenu. Les responsables politiques
ne doivent pas s’enorgueillir de ces mécanismes dans leurs déclarations écono-
miques et politiques. Ils doivent s’efforcer de les faire fonctionner;
• Les mécanismes d’intégration régionale peuvent faire des gagnants et des perdants,
d’où la nécessité pour les Etats membres d’évaluer les avantages et les coûts poten-
tiels du processus afin d’accroître les gains et de réduire les pertes au minimum.
Les stratégies doivent prévoir un système de partage des bénéfices et de règlement
des différends transparent, équitable, et fondé sur des règles.
L’autre défi sera de renforcer la capacité de ces pays afin de les rendre compétitifs au
niveau du système commercial multilatéral. L’élargissement de l’OMC, notamment
après la récente admission de la Chine, ne fera que renforcer la concurrence à laquelle
doivent faire face les produits africains sur les marchés mondiaux. Pour rester compéti-
tifs, les pays africains devraient veiller à ce que leurs programmes d’intégration saisissent
les opportunités offertes par la mondialisation, en encourageant les liens transfrontaliers
Possibilités et nécessité 25
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entre unités de production, pour se préparer à prendre part aux processus de production
au niveau mondial. Les pays africains, ainsi que les groupements sous-régionaux,
devraient examiner les occasions d’accroître leurs exportations en s’efforçant de pro-
mouvoir celles qui offrent les meilleures perspectives.
Malgré la perte des accords préférentiels due à la libéralisation des échanges, les pays
La stratégie la plus africains devraient s’efforcer de maintenir leurs parts d’exportation des produits agri-
crédible pour faire face coles traditionnels, notamment du sucre et des boissons tropicales, en améliorant leurs
aux problèmes techniques de production et en levant les obstacles dans le domaine de l’offre. Ils
endogènes et devraient aussi accroître les exportations de produits agro-alimentaires et de matières
exogènes de premières en favorisant les investissements destinés à améliorer la production et en sup-
développement de primant les goulets d’étranglement au niveau de la transformation locale, tels que l’in-
l’Afrique est celle d’une suffisance des infrastructures, les mécanismes de commercialisation peu satisfaisants et
intégration régionale les réglementations des opérations de change peu attrayantes.
redynamisée
Les partenaires pauvres peuvent tirer des avantages substantiels des mécanismes d’in-
tégration entre pays industrialisés et pays en développement. Les pays industrialisés
devraient aider les pays africains à instaurer avec eux des liens plus étroits et à devenir
des acteurs plus efficaces au sein de l’économie mondiale. Les organisations interna-
tionales peuvent apporter leur aide en encourageant ce genre d’intégration.
Conclusion
La stratégie la plus crédible pour faire face aux problèmes endogènes et exogènes de
développement de l’Afrique est celle d’une intégration régionale redynamisée. Pourquoi?
En raison des nombreuses insuffisances qui pèsent sur les capacités et les ressources limi-
tées de ces pays. Des efforts collectifs, soutenus par un engagement politique dynamique
en matière d’intégration, peuvent aider à surmonter ces énormes défis.
La relance des efforts d’intégration nécessitera une évaluation approfondie des résul-
tats obtenus dans ce domaine aux niveaux national, régional et continental, compte tenu
des nouvelles réalités continentales et mondiales. Cette évaluation consistera à faire le
point sur les progrès accomplis, à mesurer les résultats et les capacités des institutions
nationales, régionales et continentales en matière d’intégration régionale. Elle devra
également apprécier les politiques dans ce domaine. Les enseignements tirés de l’éva-
luation permettront d’orienter les actions futures.
Une question pertinente qui se pose est de savoir dans quelle mesure – le cas échéant
– les communautés économiques régionales ont permis aux pays africains de faire face
aux défis de développement auxquels ils sont confrontés. L’un des principaux objectifs
devrait consister à accroître les possibilités d’investissement pour augmenter les reve-
nus des Africains et pour utiliser les ressources non exploitées – réduisant de ce fait la
dépendance vis-à-vis du monde extérieur et créant les conditions nécessaires pour un
Pour comprendre le rôle que jouent la coopération et l’intégration dans la solution des
problèmes de développement de l’Afrique, il faut également dépasser ce cadre et analy-
ser les objectifs qui ne relèvent pas strictement des communautés économiques régionales.
La paix et la sécurité, les questions environnementales, les engagements de l’Afrique au
niveau mondial ne peuvent pas être dissociés des questions d’intégration régionale. Dans
certaines régions, les conflits et l’instabilité ont entravé l’intégration régionale. Par ailleurs,
le VIH/sida, le paludisme et les autres maladies infectieuses menacent de compromettre
l’intégration dans une grande partie du continent. De même, la mondialisation représente
un énorme défi pour les perspectives économiques en Afrique et l’évaluation de l’inté-
gration régionale sur le continent devra porter sur toutes ces questions.
Notes
1. Coopération régionale fonctionnelle – coopération entre différents pays en vue de
la réalisation de tâches spécifiques telles que le développement des infrastructures régio-
nales ou le partage des ressources naturelles transfrontalières – qui peut offrir certains
des avantages potentiels de l’intégration régionale. Une telle coopération peut être per-
çue comme une variante limitée de l’intégration régionale qui peut se faire dans un cadre
indépendant ou dans celui d’un mécanisme d’intégration régionale formel.
2. On peut différencier ces mécanismes selon les caractéristiques économiques des pays
en partenariat: entre pays industrialisés, entre pays en développement ou entre pays
industrialisés et pays en développement; voir El-Agraa 1997 et Banque mondiale 2000b.
3. Viner 1950; DeRosa 1998; Anderson et van Wincoop 2000; Panagariya 2000.
4. Pour une étude des documents de base, voir DeRosa 1998; Robinson et Thierfelder
1999; Venables 2000; Lewis et autres 2002.
5. Entre autres gains signalés, on peut également citer les effets d’échelle et ceux de la
concurrence notés par la suite.
6. Les gains sont calculés comme étant la différence entre le PIB dans un contexte d’in-
tégration régionale et hors intégration du genre spécifié et exprimé en pourcentage du
PIB hors intégration.
Possibilités et nécessité 27
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7. L’argument général en faveur de la coopération régionale et le rôle joué par les méca-
nismes d’intégration régionale pour promouvoir cette coopération sont examinés dans
le document de la Banque mondiale (2000b), tandis que Bond (1997) étudie l’inves-
tissement régional dans les infrastructures de transport.
8. CEA 1989; Sachs et Warner 1997; Easterly et Levine 1997; Collier et Gunning
1999; Banque mondiale 2000a.
Chapitre
2
Bilan de l’évolution
D epuis plus de trente ans – et dans certains cas, depuis près d’un siècle – l’intégration
régionale s’inscrit dans une stratégie africaine de transformation économique. La
première expérience en matière d’intégration, l’Union douanière d’Afrique australe,
remonte à 1910. L’Union douaniére de la Rhodésie du Sud est apparue en 1949, compo-
sée de l’Afrique du Sud et de l’actuel Zimbabwe. L’accord commercial Ghana–Haute Volta
entre le Ghana et la Haute Volta (aujourd’hui le Burkina Faso) a été conclu en 1962, date
de création du Marché commun africain unissant l’Algérie, la République arabe unie
(l’Egypte), le Ghana, la Guinée, le Mali et le Maroc. En 1962, l’Union douanière équato-
riale, ancêtre de l’Union douanière des États d’Afrique centrale, regroupait le Cameroun,
le Congo, le Gabon, la République centrafricaine et le Tchad. La Communauté de
l’Afrique de l’Est, comprenant le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie a été créée en 1967 et,
parmi les premiers efforts d’intégration, est sûrement l’une des plus significatives.
Les groupements issus de ces expériences ont pour la plupart été démantelés ou modi-
fiés. De nouveaux groupements se sont formés, témoignant des aspirations sans cesse réaf-
firmées des pays africains à la coopération et à l’intégration économiques. En Afrique de
l’Ouest, trois communautés économiques ont vu le jour en trois ans: la Communauté des
États de l’Afrique de l’Ouest (qui est devenue l’Union économique et monétaire ouest-
africaine) en 1973, l’Union du fleuve Mano en 1974, et la Communauté économique des
États de l’Afrique de l’Ouest en 1975. Ailleurs sur le continent, on a assisté en 1974 à la
transformation de l’Union économique et douanière de l’Afrique centrale et à la création
de la Communauté économique des pays des Grands Lacs en 1976.
29
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Tableau 2.1
Composition et objectifs des communautés économiques régionales africaines, 2001
Communauté Membres Objectif fixé Situation actuelle Commentaires
Union du Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie Union • Zone de libre-échange L’intégration
Maghreb arabe économique non réalisée, mais conventions progresse lentement
(UMA) totale en vigueur pour les depuis 1995.
investissements, les paiements
et le transport terrestres.
Communauté Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Union • Réalisation d’unions monétaires
économique et équatoriale, République centrafricaine, économique et douanières, concurrence et
monétaire Tchad totale harmonisation du droit et des affaires.
d’Afrique • Convergence des politiques
(CEMAC) macroéconomiques.
Marché commun Angola, Burundi, Comores, Djibouti, Marché • Réalisation d’une zone de libre-
de l’Afrique Egypte, Erythrée, Ethiopie, Kenya, commun échange sur le territoire de neuf
orientale et Madagascar, Malawi, Maurice, Namibie, membres en octobre 2000.
australe Ouganda, République démocratique du • Union douanière prévue pour
(COMESA) Congo, Rwanda, Seychelles, Soudan, décembre 2004.
Swaziland, Zambie, Zimbabwe • Définition de critères de convergence
des politiques macroéconomiques.
Communauté Bénin, Burkina Faso, Djibouti, Egypte, Zone de libre- • Lancement de l’étude de faisabilité
des États Erythrée, Gambie, Libye, Mali, Maroc, Niger, échange et de la zone de libre-échange.
sahélo-sahariens Nigéria, République centrafricaine, Sénégal, intégration dans
(CEN-SAD) Somalie, Soudan, Tchad, Togo, Tunisie certains secteurs
Communauté Kenya, Ouganda, Tanzanie Union • Progrès significatifs de la zone
de l’Afrique de économique de libre-échange.
l’Est (CAE) totale • Union douanière prévue pour
2004–2006.
Communauté Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Union • Etude sur la zone de libre-
économique des Gabon, Guinée équatoriale, République économique échange examinée pour sa mise
États de l’Afrique centrafricaine, République démocratique du totale en œuvre.
centrale (CEEAC) Congo, Rwanda, Sao Tomé et Principe,
Tchad
Communauté Burundi, République démocratique du Union • Signature d’accords Intégration au point
économique des Congo, Rwanda économique commerciaux préférentiels. mort depuis 1994.
pays des Grands totale
lacs (CEPGL)
La Communauté Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte Union • Suppression des droits de douane
États de l’Afrique Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, totale pour les produits non transformés.
de l’Ouest Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo • Elimination partielle des droits de
(CEDEAO) douane pour les biens industriels.
• Mise en place d’une seconde
zone monetaire.
• Mécanismes pour la paix et la
sécurité mis en place
• Convergence des politiques
macroéconomiques.
Commission Comores, Madagascar, Maurice, Réunion, Développement • Elaboration d’un programme Les enjeux politiques
de l’océan Seychelles durable grâce à la commercial dynamique. ont ralenti la
Indien coopération en • Création de l’Université progression.
(COI) matière de diplo- virtuelle de l’océan Indien.
matie, d’environne-
ment et de commerce
(Suite du tableau page suivante)
Bilan de l’évolution 31
ARIAF ch2 051904.qxp 6/9/04 12:49 PM Page 32
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles; voir tableaux A2 et A3 en annexe.
sont censées créer des zones de libre-échange, puis des unions douanières pour fina-
lement se renforcer et aboutir à un marché commun couvrant l’ensemble du conti-
nent. Le traité de la Communauté économique africaine comprend un grand nombre
de protocoles annexes ayant trait au commerce, aux questions douanières, aux dispo-
sitions spéciales en faveur de certains pays, à la participation de la population, au
règlement des conflits, au développement sectoriel et aux infrastructures (voir enca-
dré 2.1). Hormis le protocole régissant les relations entre la Communauté écono-
mique africaine et les communautés régionales, aucun protocole n’a été finalisé,
adopté ou ratifié par les États membres.
Encadré 2.1
Etapes, objectifs et protocoles de la Communauté économique africaine
Etapes et objectifs
Première étape, 1994–1999. Renforcement des communautés économiques régionales exis-
tantes et création de nouvelles communautés là où il n’en existe pas.
Deuxième étape, 1999–2007. Stabilisation des barrières tarifaires et non tarifaires, des droits de
douane et des taxes intérieures à leurs niveaux de mai 1994, harmonisation progressive des poli-
tiques et mise en œuvre de programmes multinationaux dans tous les secteurs économiques –
notamment l’agriculture, l’industrie, les transports, les communications et l’énergie.
Troisième étape, 2007–2017. Consolidation des zones de libre-échange et des unions douanières
grâce à l’élimination progressive des barrières tarifaires et non tarifaires et des autres entraves au
commerce et adoption d’un tarif extérieur commun.
Quatrième étape, 2017–2019. Parachèvement de la coordination et de l’harmonisation des poli-
tiques et programmes dans le secteur commercial et dans d’autres secteurs en vue de la réali-
sation totale du Marché commun africain et de la Communauté économique africaine, avec
l’ensemble des communautés économiques régionales. Cette étape devrait aboutir à la libre cir-
culation des personnes et à l’application des droits de résidence et d’établissement au sein des
communautés économiques régionales.
Cinquième étape, 2019–2023. Consolidation du Marché commun africain au niveau continental,
aboutissement logique de la quatrième étape.
Sixième étape, 2023–2028. Concrétisation de la vision de la Communauté économique africaine
et réalisation d’une intégration économique, politique, sociale et culturelle totale et de structures,
aménagements et fonctions communs, comprenant notamment la création d’une Banque
Centrale Africaine unique, d’une monnaie africaine unique, d’un Parlement panafricain et d’une
union économique et monétaire panafricaine.
Protocoles afférents
Les articles correspondants du Traité de la Communauté économique africaine figurent entre
parenthèses. Certains articles doivent faire l’objet de protocoles distincts dans lesquels leurs dis-
positions fondamentales sont détaillées.
Protocoles sur les échanges et les droits de douane (libéralisation des échanges)
Règles d’origine (article 33)
Réduction et suppression des barrières douanières (articles 29 et 30)
Barrières non tarifaires (article 31)
Facilités de transit intracommunautaires (article 38)
Coopération douanière (article 39)
Simplification et harmonisation des formalités et documents commerciaux (article 40)
Promotion des échanges commerciaux (article 42)
Réexportation de marchandises (article 38)
Libre circulation des personnes, droit de résidence et droit d’établissement (article 43)
Bilan de l’évolution 33
ARIAF ch2 051904.qxp 6/9/04 12:49 PM Page 34
Toutefois, d’après un constat général, il semblerait que l’intégration régionale n’ait guère
produit de résultats concrets, en dépit des déclarations politiques et des efforts durablement
déployés par les gouvernements, les institutions et les autres intervenants. L’une des critiques
fréquemment formulées à son encontre est que, contrairement à l’intégration économique
en Europe (l’Union européenne), en Amérique du Nord (l’Accord de libre-échange nord-
américain) et en Amérique du Sud (le Marché commun du Sud), l’intégration régionale en
Afrique n’a guère accéléré la croissance ou même le commerce régional.
Pourquoi l’intégration régionale en Afrique n’a-t-elle pas atteint ses objectifs? Les rai-
sons principales invoquées sont notamment:
Bilan de l’évolution 35
ARIAF ch2 051904.qxp 6/9/04 12:49 PM Page 36
L’Union africaine
En juillet 2003, la nouvelle Commission de l’Union africaine a remplacé l’Organi-
sation de l’Unité africaine. En instaurant l’Union africaine, les pays africains ont
concrétisé le projet d’unité économique et politique qu’ils mûrissaient depuis long-
temps. L’Union africaine est un processus accéléré qui entend éviter les écueils du
passé tout en tirant parti des atouts et des expériences antérieures positives et en révo-
lutionnant le contenu et la cadence de la coopération et de l’intégration régionales.
La réalisation de ces objectifs ne peut se faire sans une volonté politique, une plani-
fication judicieuse, une amélioration des politiques et des institutions existantes et
une mise en valeur des capacités et des ressources. L’Union africaine est censée don-
ner un second souffle au processus d’intégration de l’Afrique et ancrer l’unité écono-
mique et politique (encadré 2.2).
Encadré 2.2
Union africaine – organes principaux et décisions récentes
Les gouvernements africains ont réaffirmé l’importance de l’intégration en juillet 2000 dans l’Acte
constitutif de l’Union africaine. Le sommet des chefs d’État africains qui s’est tenu en juillet 2002
à Durban (Afrique du sud), a unanimement approuvé la création de l’Union africaine sur la base
de l’Acte constitutif. L’Union africaine poursuit les efforts initiés par la Communauté économique
africaine, bâtissant un continent économiquement unifié. En renforçant l’engagement politique,
l’Union africaine entend accélérer l’intégration africaine. L’une des priorités essentielles est de
mettre en place des institutions capables d’impulser le progrès, telles que le Parlement panafri-
cain, la Cour de Justice et la Banque d’investissement.
Les organes principaux de l’Union africaine sont:
• La Conférence de l’Union est la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement africains.
Elle est l’organe suprême de l’Union. Elle se réunit au moins une fois par an. (Ce système,
qui s’appliquait déjà à la Conférence de l’Organisation de l’Unité africaine, est maintenu.)
• La Commission est le secrétariat de l’Union. Dirigée par un président, un vice-président et
des commissaires, elle est chargée des affaires courantes de l’Union. Pendant une période
intérimaire d’un an à compter du Sommet inaugural de l’Union africaine tenu en juillet 2002,
le secrétariat de l’Organisation de l’Unité a rempli les fonctions de la Commission.
• Le Conseil exécutif réunit deux fois par an les ministres des affaires étrangères. Ses pouvoirs
lui sont délégués par la Conférence. (Le système qui était en vigueur sous l’Organisation de
l’unité africaine est ainsi largement reconduit.)
• Le Comité des représentants permanents se compose des ambassadeurs africains auprès de
l’Union africaine. Il prépare les réunions du Conseil exécutif et supervise les affaires courantes
de la Commission. (Le mandat des ambassadeurs auprès de l’Organisation de l’Unité afri-
caine est ainsi considérablement élargi).
• Le Conseil de la Paix et de la Sécurité est composé de 15 ambassadeurs auprès de l’Union
africaine. Désignés par la Conférence, ils sont chargés de promouvoir la paix et la sécurité
régionales et d’assurer la prévention, le règlement et la gestion des conflits. (Il remplace l’or-
gane central de l’Organisation de l’unité africaine et hérite du Centre de gestion des conflits.)
• Le Parlement panafricain – il deviendra à terme l’organe législatif et représentatif le plus élevé
de l’Union africaine. Il sera initialement constitué de cinq parlementaires (parmi lesquels doit
figurer au moins une femme) issus de chaque pays. Il est prévu qu’il devienne un parlement
directement élu.
• La Cour de Justice doit être l’autorité judiciaire suprême de l’Union. Ses pouvoirs seront
déterminés ultérieurement.
• Le Conseil économique, social et culturel réunira des représentants des syndicats, des asso-
ciations professionnelles et des organisations de la société civile en vue de leur participation
aux activités de l’Union.
• Les institutions financières comprendront la Banque centrale africaine, le Fonds monétaire
africain et la Banque africaine d’investissement.
Bilan de l’évolution 37
ARIAF ch2 051904.qxp 6/9/04 12:49 PM Page 38
• Des comités techniques spécialisés sont envisagés pour l’économie rurale et l’agriculture;
les questions financières et monétaires; les questions commerciales, les douanes et l’immi-
gration; l’industrie, la science et la technologie, l’énergie, les ressources naturelles et l’envi-
ronnement; les transports, les communications, le tourisme, l’éducation, la culture et les
ressources humaines.
De nombreuses décisions devant assurer la transition vers l’Union africaine ont été prises lors du
sommet de Durban, parmi lesquelles:
• L’instauration d’une période intérimaire d’un an, à compter de juillet 2002, à l’issue de
laquelle la Conférence (par l’intermédiaire du Conseil exécutif) désignera son président, son
vice-président et ses commissaires. Jusqu’à cette date, le Secrétaire général de
l’Organisation de l’unité africaine assure l’intérim de la présidence et les Secrétaires géné-
raux adjoints font fonction de commissaires par intérim. (La Conférence des Chefs d’Etat de
l’Union s’est réunie en juillet 2003 à Maputo (Mozambique), pour élire les représentants de
la Commission de l’Union africaine: le président et le vice-président de la commission et les
commissaires chargés de la paix et de la sécurité, des affaires politiques, des infrastructures
et de l’énergie, des affaires sociales, du commerce et de l’industrie, de l’économie rurale et
de l’agriculture. Les commissaires chargés des affaires économiques, des ressources
humaines, de la science et de la technologie seront élus plus tard.)
• L’instauration du Conseil de paix et de sécurité comme nouvel organe pour la prévention, le
règlement et la gestion des conflits.
• La proclamation de «Décennie du renforcement des capacités en Afrique» (2002–2011) de
manière à ce que le renforcement des capacités locales soit inscrit comme une priorité dans
les politiques de développement des différents pays et que la communauté internationale
soutienne – financièrement et autrement – ces efforts.
• La publication d’un projet de déclaration de soutien au Nouveau Partenariat pour le déve-
loppement de l’Afrique, réitérant l’attachement aux principes de la démocratie et d’une gou-
vernance politique, économique et des entreprises.
• La constitution d’un groupe d’experts chargé d’examiner tous les aspects liés à la mise en
place d’une force commune de sécurité et de défense pour l’Afrique.
Dans le cadre des premières étapes de l’intégration régionale, les communautés écono-
miques régionales ont également mis en place des institutions autonomes qui soutien-
nent les efforts d’intégration.
Conclusion
A l’heure cruciale de l’édification de l’Union africaine, de nombreux obstacles et défis
se posent à l’intégration de l’Afrique. Certains sont à imputer au décalage entre des
ambitions démesurées et des ressources et capacités restreintes. Mais, compte tenu des
nombreux obstacles que l’Afrique doit surmonter pour atteindre et maintenir un niveau
de croissance acceptable, il n’est pas surprenant que les réalisations significatives fas-
sent cruellement défaut. Les problèmes systémiques qui freinent le développement des
économies nationales sont autant d’entraves à l’intégration de l’Afrique.
Il est encore plus important de savoir si les communautés économiques régionales sont
capables d’impulser un progrès et une croissance à terme. Les marchés communautaires
élargis étaient censés favoriser les échanges au sein des régions, surmonter les difficul-
tés posées par les petits marchés et stimuler les investissements dans des projets indus-
triels de plus grande envergure, notamment dans la production industrielle. Cela ne
Bilan de l’évolution 39
ARIAF ch2 051904.qxp 6/9/04 12:49 PM Page 40
s’est pas encore totalement produit. Les communautés régionales et leurs pays membres
doivent toutefois encore prouver qu’elles peuvent créer un climat favorable capable d’ac-
croître la production industrielle et les échanges de produits au sein des régions.
Pour que l’Union africaine porte ses fruits, il faudra résoudre de nombreux problèmes
institutionnels, le principal d’entre eux étant l’impuissance des institutions nationales
et régionales à susciter et conduire une intégration performante. Les institutions régio-
nales doivent être rationalisées, mieux coordonnées et équipées pour remplir leur tâche
complexe. Les capacités, les ressources et l’autorité – forces motrices de l’Union afri-
caine – devront être renforcées. Des mesures parallèles doivent être prises au niveau
national pour une meilleure interaction avec les politiques régionales et pour assurer
l’application des traités et protocoles par les États membres.
Chapitre
3
Les blocs sous-régionaux,
piliers de l’intégration régionale?
41
ARIAF ch3 052604.qxp 6/9/04 12:37 PM Page 42
De nombreux pays africains font partie de plus d’un groupe régional. Par exemple, en
Afrique orientale et australe, certains pays appartiennent à la fois à l’Union douanière
Certains spécialistes d’Afrique australe et à la SADC, ou encore à cette dernière et au COMESA. En Afrique
estiment que les de l’Ouest, de nombreux pays membres de la CEDEAO font aussi partie de l’UEMOA.
chevauchements
contribuent au Les chevauchements de la composition des grands groupes et l’existence de plus petits
progrès; d’autres groupes au sein de ces derniers ont suscité un débat sur l’approche dite «à géométrie
analystes considèrent variable». Certains spécialistes estiment que les chevauchements contribuent au progrès.
que l’appartenance à C’est notamment le cas de Lyakurwa et al. (1997) pour qui, dans le contexte africain,
des groupes multiples une telle approche à géométrie variable signifie, progresser au niveau de la CEDAO tout
entrave l’intégration en maintenant les avantages acquis dans le cadre de l’UEMOA. De la même façon, les
régionale notions de géométrie variable et de subsidiarité pourraient également être utiles en
Afrique australe pour la zone d’échanges préférentiels (COMESA), la SADC et l’Union
douanière d’Afrique australe. À l’inverse, d’autres analystes considèrent que l’apparte-
nance à des groupes multiples entrave l’intégration régionale car elle est à l’origine de
doubles emplois. Par exemple, Aryeetey et Oduro (1996) reprennent l’analyse de
McCarthy pour dire qu’il est difficile d’envisager comment la SADC et le COMESA,
du fait de leur convergence en matière de coopération sectorielle et d’intégration com-
merciale, peuvent subsister et prospérer alors que certains pays d’Afrique australe appar-
tiennent aux deux. Ce raisonnement, fondé sur la rationalisation des effectifs, correspond
davantage à l’esprit du Traité d’Abuja dont l’objectif est l’intégration du continent.
La question du chevauchement se pose aussi au niveau des pays. Sur les 53 pays afri-
cains, 26 appartiennent à deux communautés économiques régionales et 20 appartien-
nent à trois (figure 3.1). Un pays, la République démocratique du Congo, appartient à
quatre CER et seuls six pays n’appartiennent qu’à une seule.
De nombreuses études consacrées à l’intégration africaine ont toutefois montré les dif-
ficultés dues à l’existence de communautés économiques régionales multiples dont les
Figure 3.1
Chevauchement des effectifs des communautés économiques régionales
(nombre de pays)
30
25
20
15
10
0
Une Deux Trois Quatre
communauté communautés communautés communautés
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles; voir tableaux A2 et A3.
Grâce à ces initiatives, il semble possible de réduire les écarts entre les communautés
économiques régionales, de surmonter les problèmes de chevauchement des effectifs et
de progresser plus rapidement vers l’Union africaine. Toutefois, les efforts de coordi-
nation des communautés économiques régionales doivent être appuyés par un méca-
nisme de coordination fort à l’échelle du continent. À l’heure actuelle, la coordination
semble inefficace. Par ailleurs, il est nécessaire de combiner les efforts d’harmonisation
La plupart des protocoles, des décisions et des accords d’intégration économique doi-
vent être mis en œuvre au niveau national. Des mécanismes nationaux sont nécessaires
pour la planification, l’organisation, la coordination et le suivi des mesures correspon-
dant aux engagements pris par chaque pays. Certains pays ont déjà mis en place un
mécanisme de ce genre, par exemple un ministère chargé spécialement des questions
d’intégration; d’autres doivent encore le faire. Dans certains cas, le mécanisme n’est pas
suffisamment bien défini ou ne bénéficie pas des ressources humaines, matérielles et
financières nécessaires.
Le résultat inévitable de cette tendance est une situation financière malsaine. Prenons
l’exemple de trois communautés économiques régionales: la CEMAC, le COMESA
et la SADC (tableau 3.1). Certaines années, moins de la moitié des contributions de la
CEMAC et du COMESA ont été acquittées, alors que les fonds extrabudgétaires du
COMESA et de la SADC ont dépassé les contributions des États membres. L’écart
entre les besoins des communautés économiques régionales et les contributions des
États membres est déjà grand et les projections donnent à penser qu’il va encore se creu-
ser (tableau 3.2).
L’expérience montre que ces formules ne parviennent pas à couvrir les besoins finan-
ciers ou qu’elles ne sont plus viables avec le temps.
Tableau 3.2
Projections des besoins financiers et des recettes provenant des quotes-parts
des États membres pour la CEMAC, le COMESA et la SADC, 2000–2004 (en
millions de dollars, sauf indication contraire)
2000 2001 2002 2003 2004
Besoins financiers à
moyen terme 176,1 180,7 185,7 198,7 204,5
Contributions mises
en recourvrement 22,7 24,8 26,7 28,8 30,0
Pourcentage des besoins
financiers couverts 12,9 13,7 14,4 14,5 14,7
Note: Les projections des contributions mises en recouvrement ont été établies à partir des tendances antérieures. Un
taux de change fixe (1 dollar = 700 francs CFA) a été appliqué aux données de la CEMAC. S’agissant de la SADC, dont
l’exercice budgétaire couvre deux ans, les données ont été annualisées en combinant la moitié de deux budgets consé-
cutifs de sorte que les données des trois organisations correspondent à des années civiles.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
susceptibles de répondre aux besoins des communautés économiques régionales que les
contributions des États membres. Les projections des recettes d’une taxe communau-
taire, selon des hypothèses hautes et basses, montrent que, s’il peut arriver que ce méca-
nisme ne couvre pas les besoins des communautés économiques régionales, il réduirait
nettement le déficit de financement (tableau 3.3).
La question du L’état financier des communautés économiques régionales indique clairement que le
financement de système des contributions n’est pas viable à long terme. Dans l’avenir immédiat, la seule
l’intégration régionale option crédible, autre que le recours au financement extérieur, semble être les moda-
en Afrique s’est surtout lités d’autofinancement (encadré 3.1), mais les pays doivent les négocier avec soin pour
posée pour le en préserver les caractéristiques uniques:
fonctionnement de la
Communauté • L’autonomie des ressources acquises par rapport aux budgets nationaux.
économique africaine et • Le caractère automatique de la taxe, afin de garantir un flux régulier de ressources;
des communautés • La croissance soutenue et la viabilité des ressources. Le flux de ressources devrait au
économiques moins permettre de maintenir constantes les capacités des institutions régionales et
régionales étendre les activités d’intégration;
• L’équité des contributions. Les mécanismes d’autofinancement doivent être équitables
pour garantir une viabilité à long terme. L’équité ne veut pas dire l’égalité mathéma-
tique mais une égalité relative, fondée sur la capacité de contribuer de chaque pays.
Tableau 3.3
Projections des besoins financiers et des recettes provenant d’une taxe
communautaire pour la CEMAC, le COMESA et la SADC, 2000–2004 (en millions de
dollars, sauf indication contraire)
Item 2000 2001 2002 2003 2004
Besoins financiers
à moyen terme 176,1 180,7 185,7 198,7 204,5
Hypothèse haute
Recettes 180,8 188,8 194,9 200,5 207,7
Pourcentage des besoins
financiers couverts 102,7 104,5 104,9 100,9 101,6
Hypothèse basse
Recettes 143,4 147,7 152,0 156,4 161,6
Pourcentage des besoins
financiers couverts 81,4 81,7 81,8 78,7 79,0
Note: Les ressources extrabudgétaires n’étant pas prévisibles et ne rendant pas compte de l’effort des États membres, elles ne
sont pas prises en compte dans l’évaluation du déficit financier.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Encadré 3.1
La notion d’autofinancement
régionales, il faut désormais financer les réunions de la Conférence des chefs d’État et
de gouvernement de l’Union, du Parlement panafricain, du Conseil exécutif et du
Conseil économique, social et culturel, et le fonctionnement de la Commission.
Si l’on veut que l’Union donne de meilleurs résultats que la Communauté économique
africaine, les institutions financières prévues dans l’Acte constitutif de l’Union africaine
(la Banque centrale africaine, le Fonds monétaire africain et la Banque africaine d’in-
vestissement) doivent être opérationnelles et viables. Il est impératif de mettre en place
une stratégie de financement globale qui tienne compte des besoins de financement à
court et à long termes de l’Union africaine, des communautés économiques régionales
et d’autres organismes secondaires et techniques, comme l’Union panafricaine des
postes, l’Union des chemins de fer africains ou les organisations de mise en valeur des
bassins fluviaux, entre autres. De par leurs avantages comparatifs, ces organes spécia-
lisés peuvent compléter les activités des communautés économiques régionales et faire
progresser l’Union africaine et l’intégration de l’Afrique; ils doivent donc être ferme-
ment soutenus.
concrètes avant les deux dernières phases de sa mise en place d’ici là, elle se chargera
principalement de la coordination des activités des communautés économiques régio-
nales. La mise en œuvre des protocoles de ces dernières ne devrait pas être interrompue,
mais le protocole prévu entre l’Union africaine et les communautés économiques régio-
nales devrait préciser clairement le rôle des communautés dans la réalisation des objec-
tifs de l’Union.
Le protocole prévu entre
Limites des protocoles déjà adoptés l’Union africaine et les
La plupart des communautés économiques régionales ont adopté plusieurs protocoles; communautés
ces derniers ont des caractéristiques communes importantes. économiques régionales
devrait préciser
Absence de complémentarité entre communautés économiques régionales. La plu- clairement le rôle des
part des communautés économiques régionales ont désormais un protocole commer- communautés dans la
cial1, qui facilitera l’adoption d’un arrangement commercial à l’échelle du continent. réalisation des objectifs
Mais ces protocoles sont différents: les priorités varient d’une communauté à l’autre et de l’Union
chaque protocole met donc l’accent sur des questions différentes. Cela complique
encore plus la tâche aux pays qui appartiennent à plus d’une communauté économique
régionale: ils doivent mettre en œuvre des programmes dont l’ampleur, les échéances,
les répercussions sur les politiques nationales et d’autres caractéristiques sont diffé-
rentes.
Tableau 3.4
Signature et ratification des protocoles par les pays membres de la SADC (mars 2001)
Afrique Congo,
Protocol du Sud Angola Botswana Dem. Rep. Lesotho Malawi Maurice
Accord sur les cours
d’eau communs R S R — R R R
Accord révisé sur les
cours d’eau communs S R R — S S S
Énergie R R R — R R R
Transports et
communications R R R — R R R
Lutte contre les
drogues illicites R — R — R R R
Commerce R — R — R R R
Amendement au
protocole relatif au
commerce D — D — D D D
Éducation et
formation R — R — R R R
Mines R — R — R R R
Tourisme — — R — R — R
Santé R — R — — R R
Faune et flore
sauvages — — R — — — R
Affaires juridiques S S — — S S S
Tribunal et règles
de procédure S S — — S S S
Immunités et
privilèges — R R — R R R
— aucune mesure.
Note: S = a signé le protocole; R = a ratifié le protocole; D = a déposé l’instrument de ratification.
Source: SADC 2001.
Lenteur de la mise en œuvre des protocoles relatifs à la libre circulation des personnes
et des véhicules. Entre 1979 et 1992, les membres de la CEDEAO ont signé plus d’une
dizaine de protocoles, de décisions et de résolutions concernant la libre circulation des
personnes, le droit de résidence et le droit d’installation. Ces instruments ont officialisé
des accords visant à introduire diverses mesures, notamment l’abolition des visas et des
permis d’entrée, l’introduction d’un certificat de voyage de la CEDAO, l’harmonisation
des formulaires d’immigration et d’émigration et du système d’attestation d’assurance
«carte brune» de la CEDEAO, ainsi que la constitution dans chaque pays membre d’un
comité national chargé de s’assurer de la libre circulation des personnes.
Sur certaines de ces mesures, les progrès accomplis sont insuffisants (tableau 3.5). Tous
les pays ont aboli les exigences de visas et de permis d’entrée pour les ressortissants de
la CEDEAO dont le séjour ne dépasse pas 90 jours. Mais la circulation des personnes
est moins libre qu’elle ne devrait l’être: dans tous les pays membres, les voyageurs sont
exposés à des tracasseries aux frontières ou sur les routes inter-États. Les protocoles
relatifs au droit de résidence ont progressé, mais le marché du travail et le monde des
affaires de certains pays membres restent plus difficiles d’accès pour les immigrants que
pour les nationaux.
Intérêt inégal envers les dispositions des protocoles. Certains pays montrent peu
d’entrain à s’associer à leurs partenaires pour signer et mettre en œuvre certains proto-
coles. C’est par exemple le cas des pays insulaires qui sont peu intéressés par des pro-
tocoles relatifs au chemin de fer, ou au transport routier ou fluvial. Dans d’autres cas,
des pays ont signé des protocoles pour faire preuve de bonne volonté, mais sans inten-
tion de les ratifier car ils ont peu à y gagner et risquent même d’y perdre. Cela montre
bien qu’il est nécessaire d’établir des protocoles qui tiennent compte des préoccupations
et des intérêts de toutes les parties.
Tableau 3.5
Mise en œuvre des protocoles relatifs à la libre circulation des personnes et des
véhicules à l’intérieur de la CEDEAO (décembre 2000)
A introduit A harmonisé
A aboli les le certificat les formules A créé A introduit
visas et de voyage d’immigration un comité l’attestation
les permis de la et national de d’assurances
Pays d’entrée CEDEAO d’émigration contrôle «carte brune»
Bénin Oui Non Non Oui Oui
Burkina Faso Oui Oui Non Oui Oui
Cap-Vert Oui Non Non Non Non
Côte d’Ivoire Oui Non Non Non Oui
Gambie Oui Oui Non Non Non
Ghana Oui Oui Non Oui Oui
Guinée Oui Oui Non Oui Oui
Guinée-Bissau Oui Non Non Non Oui
Libéria Oui Non Non Non Non
Mali Oui Non Non Oui Oui
Niger Oui Oui Non Oui Oui
Nigéria Oui Oui Non Oui Oui
Sénégal Oui Non Non Oui Oui
Sierra Leone Oui Oui Non Oui Oui
Togo Oui Non Non Oui Oui
• Suppriment les droits de douane et les obstacles non tarifaires pour presque tous La clause d’habilitation
les échanges entre membres; constitue une option
• N’érigent pas davantage d’obstacles pour les échanges avec d’autres membres de beaucoup plus simple
l’OMC qu’il n’en existait avant l’accord; pour les pays en
• Suppriment les droits de douane et les obstacles non tarifaires dans les 10 ans au développement, en
plus tard; particulier pour les pays
• Soient rapidement notifiés à l’OMC pour être examinés par ses membres, qui peu- africains
vent formuler des recommandations pour garantir la compatibilité avec les règles
de l’OMC;
• Soient soumis à des dispositions de règlement des différends.
Du moment qu’un accord commercial régional respecte l’Article XXIV, aucune com-
pensation ne doit être payée aux autres membres de l’OMC même si des importa-
tions dans le bloc sont évincées suite à des préférences commerciales. L’Accord
général sur le commerce des services (AGCS) prévoit, pour les accords préférentiels
relatifs aux services, des règles similaires à celles qui existent pour les accords relatifs
aux marchandises.
Même dans le cadre de la clause d’habilitation, des garanties protègent les intérêts com-
merciaux des membres de l’OMC. Le traitement favorable qu’elle permet vise à pro-
mouvoir le commerce des pays en développement mais sans créer des obstacles au
commerce d’autres pays, ou empêcher la réduction ou l’élimination des droits de douane
et autres restrictions commerciales.
De nombreux autres pays se sont plaints de la nature très vague de la clause d’habi-
litation. Par exemple, les pays membres du MERCOSUR ont fait pression sur cette
organisation pour qu’elle utilise l’Article XXIV plutôt que la clause d’habilitation.
Les dispositions de l’OMC relatives aux accords préférentiels sont également mal
perçues. Les pays asiatiques estiment que leurs exportations sont évincées par des
produits provenant essentiellement d’Europe et des États-Unis et bénéficiant des
préférences de l’Article XXIV. La conséquence de cette pression est que la réunion
ministérielle de l’OMC à Doha (Qatar) en 2001 a accepté la tenue de négociations
visant à préciser et améliorer les procédures et les dispositions de l’OMC relatives Les communautés
aux accords commerciaux régionaux, en tenant compte des aspects relatifs au déve- économiques
loppement. régionales devraient
mettre au point une
Élaboration d’une position commune sur les questions position coordonnée
multilatérales pour les futures
L’enjeu des questions commerciales multilatérales est de taille. Pour accroître leur négociations que l’OMC
influence, les communautés économiques régionales doivent coordonner leurs positions consacrera aux
dans deux domaines. arrangements
commerciaux régionaux
D’une part, les communautés économiques régionales doivent décider s’il est préfé-
rable d’avoir recours à la clause d’habilitation ou à l’Article XXIV. Seules quatre com-
munautés économiques régionales africaines ont déjà été notifiées, et de nombreuses
autres devraient l’être. Si tel n’était pas le cas, elles risqueraient de se voir accusées d’en-
freindre l’Article premier du GATT de 1947. Le statut de la SADC pose un problème
particulier: cette communauté pourra ou non avoir recours à la clause d’habilitation,
selon que l’Afrique du Sud sera considérée comme un pays développé ou un pays en
développement.
D’autre part, les communautés économiques régionales devraient mettre au point une
position coordonnée pour les futures négociations que l’OMC consacrera aux arrange-
ments commerciaux régionaux.
Conclusion
Des capacités réelles et des mécanismes institutionnels efficaces sont à la base d’un pro-
cessus d’intégration réussi. Les communautés économiques régionales et leurs membres
ont un rôle primordial à jouer à cet égard: elles doivent mettre en œuvre des politiques
adaptées et fournir l’appui politique, matériel et humain nécessaire.
concerne les blocs commerciaux régionaux. Dans ce contexte, la mise en œuvre de divers
programmes et projets d’intégration majeurs est compromise faute de ressources.
De nombreux pays africains ont été lents à signer, ratifier ou mettre en œuvre les proto-
coles des communautés économiques régionales. C’est pour cela que certaines commu-
nautés économiques régionales adoptent désormais une démarche plus expéditive: au lieu
de signer des protocoles devant être ratifiés par les organes législatifs nationaux, elles adop-
tent des «lois» ou des «décisions» qui prennent effet immédiatement. Cette démarche, qui
est celle de l’UEMOA et de la CEMAC, peut faire beaucoup pour améliorer l’efficacité.
Le nombre de protocoles actuellement en vigueur est sans doute trop élevé pour que la
convergence soit envisageable et certains d’entre eux ne sont peut-être pas absolument
nécessaires. L’Union africaine pourrait s’attacher à rationaliser le nombre et les dispositions
des protocoles en vigueur dans les communautés économiques régionales.
Ces dernières devraient également aligner leurs politiques et programmes sur les
objectifs continentaux et viser à la convergence des buts sous-régionaux. Elles sont
donc tenues de déterminer leur position sous la direction de l’Union africaine. Mais
pour accroître leur influence et se positionner efficacement sur les négociations en
cours à l’OMC et avec l’Union européenne dans le cadre des accords de partenariat
économique, les communautés économiques régionales doivent collaborer, harmoni-
ser leurs positions et leurs vues, et partager leurs données d’expérience. Ces efforts
pourraient être largement récompensés si elles laissent participer le secteur privé à la
conception des politiques et des stratégies de négociation.
Note
1. Dans un souci de cohérence et afin d’éviter les doubles emplois, certains commu-
nautés économiques régionales ont décidé d’appliquer les protocoles commerciaux
d’autres communautés auxquelles appartiennent certains de leurs membres.
Chapitre
4
Comment accélérer
l’intégration de la région?
L es progrès effectués en Afrique en matière d’intégration sont mitigés selon les sec-
teurs, les communautés économiques régionales et les États membres. Si des
avancées ont été observées dans les domaines du commerce, des communications, de
la politique macroéconomique et des transports, l’énergie, la transformation et l’agro-
alimentaire ont été laissés de côté. Certaines communautés économiques régionales ont
enregistré d’excellents résultats dans la libéralisation du commerce, la libre circulation
des personnes, les infrastructures, la paix et la sécurité mais d’autres non.
Les communautés économiques régionales n’ont pu réaliser leurs propres objectifs d’ac-
croissement des échanges et de la production au niveau interne. La raison en est que
l’intégration régionale de l’Afrique a souffert de lacunes dans la mise en oeuvre des trai-
tés, de l’incapacité de prévenir et résoudre définitivement les conflits, et du manque de
ressources pour appuyer l’intégration, entreprise à long terme et à haute intensité de
capital. Certes, les États membres souhaitent ardemment obtenir des résultats concrets
avec l’Union africaine, mais la poursuite de l’intégration requiert un engagement poli-
tique solide et des efforts soutenus.
61
ARIAF ch4 052604.qxp 6/9/04 12:38 PM Page 62
Les marchés financiers régionaux ne sont pas suffisamment développés, et les marchés
nationaux n’ont pas le rayonnement et la capacité requis, au niveau sous-régional, pour
mobiliser l’épargne et les investissements. Les flux d’investissements étrangers directs
sont tout aussi faibles. La multiplicité des monnaies nationales inconvertibles en
Afrique rend difficiles les échanges, les investissements transfrontaliers et l’activité éco-
nomique en général. L’absence d’intégration financière constitue un sérieux obstacle à
l’intégration économique. Faute d’un développement similaire des institutions et des
marchés financiers, les coûts et les avantages de la convergence monétaire se répartis-
sent inégalement entre les États membres.
réalité sur le terrain. Les communautés économiques régionales doivent se fixer des
priorités et concentrer leur action sur des résultats concrets, limités et réalisables. Il fau-
drait en priorité corriger les retards enregistrés dans l’élimination des barrières tarifaires
et non tarifaires, et l’harmonisation des marchés. Les communautés doivent aussi conci-
lier les aspects sociaux et, plus directement, les priorités économiques.
Certains instruments d’intégration ont été rendus caducs par les mutations du cadre Dans la plupart des
macroéconomique. A la faveur de la libéralisation des échanges, bon nombre d’écono- pays africains, le
mies sont passées du monopole public – où le gouvernement jouait le rôle d’opérateur secteur privé ne
dans les secteurs de production – à un modèle où le secteur privé est le moteur de la crois- participe pas à la
sance et du développement. Par exemple, selon les dispositions relatives à la coopération formulation et à la mise
industrielle, il revient à l’État de créer et de gérer des industries. Par contre, la nouvelle en œuvre des politiques
orientation invite les gouvernements à mettre en place un cadre propice à l’investisse- et programmes
ment privé dans l’industrie et aux opportunités d’affaires transfrontalières. d’intégration
Les traités de la plupart des communautés économiques régionales n’abordent pas spé-
cifiquement la question de la participation du secteur privé. Or, celui-ci peut être un
partenaire important dans le processus d’intégration et apporter les ressources finan-
cières et humaines nécessaires pour appuyer des projets régionaux. Il peut accroître le
commerce intra-africain, développer les infrastructures (énergie électrique, réseaux de
télécommunications, services de transports), fournir des services d’intermédiation
financière, diversifier la production et en améliorer la qualité. Par ailleurs, par le biais
de ses représentants et de ses organisations, le secteur privé peut influencer la prise de
décisions et faire pression pour l’adoption de réformes économiques.
Pour réaliser l’intégration du continent, l’Union africaine doit, au cours des deux ou
trois prochaines années, agir dans ce sens – sinon, elle pourrait perdre sa dynamique et L’Union africaine doit
sa foi en sa capacité de changer ou d’améliorer la situation actuelle. Pour donner corps impulser un nouveau
à l’unité, les dirigeants et les populations d’Afrique doivent faire preuve d’une véritable dynamisme au
volonté politique et appliquer la bonne gouvernance. programme
d’intégration et
Etapes de la mise en place des institutions de l’Union démarginaliser
africaine l’Afrique sur la scène
Les composantes et les objectifs de la structure de l’Union africaine s’entendent dans économique et
une approche intégrée. Certains aspects essentiels doivent être traités avant de passer à politique mondiale
d’autres. Il est nécessaire d’avoir dès le départ une vision unique de la voie à suivre afin
d’éviter les chevauchements et de ne pas s’écarter des objectifs. Les actions pourraient
s’articuler comme suit:
• Créer la Banque centrale africaine après que des progrès aient été faits en vue de
la création d’unions monétaires aux niveaux régional et sous-régional. La priorité
devra aller au renforcement de l’union monétaire au niveau sous-régional, de
manière à créer une banque centrale continentale. Si l’objectif poursuivi est de pas-
ser rapidement à une monnaie unique africaine sur le modèle de l’euro, il faudrait
créer la Banque centrale africaine dans les plus brefs délais. Autrement, le nombre
Les structures de élevé de monnaies inconvertibles en Afrique et la faiblesse du pouvoir supranatio-
l’Union africaine nal des communautés économiques régionales affaibliront les fondements de la
doivent être dotées de Banque centrale dès le départ.
pouvoirs
supranationaux pour Renforcer les ressources et l’autorité de l’Union
garantir la africaine et des communautés économiques régionales
prééminence des Maintenir un cadre et un système crédibles de droits et obligations juridiques nécessite
intérêts de l’Union sur des mécanismes de suivi et de contrôle solides. L’Union africaine ne peut se contenter
les préoccupations de dépendre de protocoles non contraignants dont l’application est fonction de l’enga-
exclusivement gement des États membres à agir au mieux. Ses décisions et celles des communautés
nationales économiques régionales ne doivent pas être mises en œuvre uniquement lorsqu’un État
membre est prêt et désireux de les respecter – elles devraient toutes être exécutées et
être juridiquement contraignantes.
tures de l’Union africaine et le secrétariat du NEPAD seront caractérisées par une coor-
dination, une coopération et une collaboration plus étroites. Le Comité des chefs d’É-
tat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD devra présenter un
rapport d’activités annuel au sommet de l’Union africaine. Le Président de l’Union afri-
caine et le Président de la Commission de l’Union sont nommés d’office membres du
Comité des chefs d’État et de gouvernement. La Commission de l’Union prend part
aux réunions du Comité directeur du NEPAD. La Commission de
l’Union africaine et les
Le secrétariat actuel du NEPAD est une structure provisoire, au service du Comité des secrétariats des
chefs d’État et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD jusqu’à la fin communautés
de la transition vers l’Union africaine. Le moment venu, le NEPAD sera pleinement économiques
intégré aux structures et aux processus de l’Union africaine. régionales peuvent
aussi aider à
Les communautés économiques régionales et le NEPAD. Les communautés écono- coordonner l’appui des
miques régionales sont les piliers de l’intégration du continent et elles jouent un rôle bailleurs de fonds à
de premier plan dans l’appui nécessaire à l’appropriation du NEPAD, de même que les l’intégration
gouvernements nationaux qui pilotent les programmes du NEPAD, en sont maîtres.
Ainsi, après le Sommet de Yamoussoukro de mai 2002, la CEDEAO s’est mise à jouer
un rôle de premier plan dans le pilotage et la mise en œuvre du NEPAD en Afrique de
l’Ouest. Le secrétariat de la CEDEAO a déjà approché les bailleurs de fonds en vue de
mobiliser des fonds supplémentaires pour renforcer ses capacités.
Doter l’Union africaine d’une base financière solide. L’un des défauts de l’Union afri-
caine est l’absence d’un plan financier pour sa mise en place. L’Union européenne n’au-
rait pu se développer comme elle l’a fait sans un financement novateur, approprié et
soutenu assuré par divers mécanismes, notamment l’imposition de taxes spéciales.
Aujourd’hui, le budget de l’UE se chiffre en milliards de dollars, dont une part impor-
tante est utilisée pour donner les mêmes chances à tous en appuyant les économies des
L’aide étrangère, qui a pays les plus faibles dans le cadre d’un Fonds structurel.
décru récemment, n’est
pas un moyen viable Les contributions financières, avec leurs facteurs d’incertidude, des États membres ou
d’appuyer l’Union provenant de l’aide étrangère, ne sauraient à elles seules financer l’intégration de
africaine ou l’intégration l’Afrique et de l’Union africaine. Une forte dépendance par rapport aux contributions
du continent statutaires ne s’est pas revélée viable pour les communautés économiques régionales.
Par ailleurs, la dépendance à l’égard de l’aide étrangère, qui a décru récemment, n’est
pas un moyen viable d’appuyer l’Union africaine ou l’intégration du continent, qui est
une entreprise à forte intensité de capital. Pour bâtir une Union africaine efficace et
assurer un avenir meilleur à l’intégration de l’Afrique, il faudrait plus qu’une dépen-
dance précaire par rapport à des sources traditionnelles de financement limitées. Il est
nécessaire d’adopter des approches plus novatrices et viables en vue de mettre en place
un processus d’intégration autonome et indépendant (encadré 4.1).
Responsabilités des États membres. Les États membres doivent apporter la preuve de
leur engagement politique en faveur de l’intégration par des mesures et des actions natio-
nales visant à mettre en œuvre les décisions communautaires. Ils doivent appuyer les com-
munautés économiques régionales dans toute la mesure du possible, en leur conférant
notamment un pouvoir supranational pour l’application de ces décisions. Plus spécifique-
ment, les pays doivent créer un ministère chargé de l’intégration, des structures auxilliaires
appropriées, ou bien nommer un coordonnateur doté des pleins pouvoirs pour coordon-
ner et contrôler la mise en œuvre des engagements pris auprès des communautés écono-
miques régionales et de l’Union. Cela devrait permettre d’améliorer la coordination entre
les objectifs et mécanismes d’intégration régionale et les institutions nationales de prise de
décisions économiques, en vue d’assurer le paiement régulier des contributions statutaires
et le suivi des programmes et engagements régionaux. Chaque pays doit aussi mettre en
place un groupe de travail comprenant des représentants du secteur privé et de la société
civile, afin de définir une stratégie pour assumer ses responsabilités.
• Eviter qu’elles ne s’engagent dans des activités pour lesquelles d’autres structures – par
exemple des États ou des organisations régionales – présentent un avantage comparatif;
• Fonctionner d’une manière aussi efficace que possible, et pouvoir imposer des sanc-
tions sur les pays qui ne respectent pas leurs obligations;
• Se fixer des priorités, en trouvant le juste milieu entre les aspects sociaux et les prio-
rités économiques;
L’intégration des marchés financiers pourrait être une autre source importante d’avan-
tages économiques pour les pays africains. Le développement limité des systèmes finan-
ciers limite les perspectives de croissance et empêche de mobiliser et d’affecter
efficacement des ressources à des projets rentables. La création de marchés financiers
régionaux, l’élimination des barrières aux placements transfrontaliers (convertibilité des
comptes courants, harmonisation des cadres réglementaires) et la mise en place d’ins-
titutions financières régionales aident les pays à surmonter les contraintes inhérentes à
Infrastructures
Les infrastructures des secteurs des transports, des communications et de l’énergie, la
En raison du caractère mise en valeur des ressources en eau, l’alimentation et l’agriculture sont des compo-
transfrontalier de la santes importantes de l’intégration régionale.
plupart des ressources
hydrauliques de Transports et communications. Dans ces domaines, les États membres devraient
l’Afrique, la mettre l’accent sur les points suivants:
coopération régionale
s’impose dans le • Mise en œuvre du Plan d’action sur la voie à suivre au-delà de la Décennie des
domaine de la gestion Nations Unies pour le transport et les communications en Afrique, adopté par la
de l’eau 12ème Conférence des Ministres africains des transports et des communications
tenue à Addis Abeba en mars 2002. Des ressources suffisantes devraient être four-
nies pour mettre en œuvre les réformes, accroître la participation du secteur privé,
renforcer les capacités en termes de développement institutionnel et de mise en
valeur des ressources humaines, achever la construction des infrastructures priori-
taires du réseau des routes transafricaines, inclure le développement infrastructu-
rel dans les stratégies de réduction de la pauvreté, créer une base de données pour
le suivi des réalisations, améliorer la facilitation dans certains axes prioritaires des
communautés économiques régionales, et promouvoir l’utilisation des technolo-
gies de l’information et de la communication dans la gestion des opérations et du
trafic dans les services d’infrastructures en Afrique;
• Priorité à accorder au Plan d’action à court terme du NEPAD;
• Libéralisation complète et sans délais du transport aérien, conformément à des accords
tels que la décision de Yamoussoukro entrée pleinement en vigueur en juin 2002;
• Mise en oeuvre du projet régional africain de télécommunications par satellite en
vue d’assurer l’interconnexion du continent via les technologies de l’information et
de la communication;
• Renforcement de l’engagement politique en vue d’appliquer les accords et conventions
régionaux et sous-régionaux relatifs au développement des infrastructures en Afrique.
• Mettre en place des systèmes conjoints d’alerte rapide pour la sécurité alimentaire,
les ravageurs, les maladies et les conditions climatiques extrêmes; favoriser les par-
tenariats régionaux pour la prestation de services d’agrométéorologie; et surveiller,
prévenir et endiguer les maladies transfrontières affectant le bétail;
• Supprimer les obstacles au commerce et créer des marchés régionaux pour exploi-
ter les économies d’échelle, ce qui augmenterait la productivité et la compétitivité,
et concevoir des politiques commerciales qui prennent en compte les différences
saisonnières et la diversité des niveaux de sécurité alimentaire au sein des sous-
régions;
• Mettre en commun les ressources et les compétences en vue d’entreprendre de
vastes programmes de développement des infrastructures, qui peuvent également
avoir des retombées positives et attirer davantage d’investissements étrangers
directs dans les sous-régions;
• Diffuser les connaissances et renforcer les capacités dans des domaines tels que les
techniques de transformation, les négociations commerciales et la gestion des syn-
dicats de producteurs de matières premières.
à ouvrir la voie à la mobilité des facteurs. Mais celle-ci est indispensable pour réaliser le
genre d’intégration que poursuivent presque toutes les communautés régionales et sur
lequel repose l’Union africaine. L’élargissement des marchés par la suppression des bar-
rières internes devrait s’accompagner d’une levée des restrictions qui pèsent sur la mobi-
lité des facteurs. L’harmonisation des codes d’investissement dans l’ensemble des
sous-régions devra libéraliser suffisamment les marchés pour stimuler l’investissement
domestique et étranger, et favoriser ainsi les industries de transformation et le commerce.
Paix et sécurité
L’absence de participation populaire et de prise de conscience officielle par les pouvoirs
publics a entraîné une injustice sociale généralisée et des inégalités marquées dans plu-
sieurs pays africains, causant ainsi des troubles civils (Obasanjo et Mosha 1993). Il ne
saurait y avoir de paix durable sans justice. L’allégement de la pauvreté et la participa-
tion de tous à la gouvernance favoriseront la paix et la sécurité régionales.
Les traités et protocoles continentaux, régionaux, et sous-régionaux, ainsi que les méca-
nismes institutionnels relatifs à l’intégration doivent comprendre des dispositions autori-
sant une ingérence régionale ou sous-régionale dans les affaires internes des États membres
dans certaines circonstances graves telles que les violations des droits humains, les menaces
contre la population civile, les tentatives anticonstitutionnelles de renversement d’un gou-
vernement démocratiquement élu. Le Conseil de sécurité de l’Union africaine devrait sans
délais devenir pleinement opérationnel afin d’harmoniser tous ces efforts.
• Collaborer avec la commission électorale de chaque pays en vue de gérer les élec-
tions présidentielles et parlementaires. Une telle collaboration devrait commencer
au moins six mois avant le début des élections afin d’habiliter l’électorat et de don- Les communautés
ner une légitimité et une crédibilité régionales aux résultats des élections; économiques
• Travailler avec des observateurs internationaux des élections appartenant à des régionales doivent être
organisations telles que l’Organisation de l’unité africaine (à présent Union afri- rationalisées et
caine), l’Union européenne, le Commonwealth, et avec des organismes d’observa- habilitées pour agir au
tion américains, notamment le Carter Centre, le National Democratic Institute et nom de leurs pays
le National Republican Institute; membres
• Mobiliser des ressources régionales et internationales (expertise, financement et
matériel) pour l’organisation d’élections libres et justes dans les États membres;
• Valider toutes les élections présidentielles et parlementaires dans les États
membres, conjointement avec les observateurs internationaux et les commissions
électorales nationales.
Les États membres des communautés économiques régionales devraient proclamer une
semaine annuelle de “l’intégration régionale” pour sensibiliser la population. Pendant
cette semaine, un comité national élargi, composé de diverses parties prenantes, plani-
fiera et mettra en œuvre des programmes et activités relatifs à la paix, à la justice, à la
sécurité, à la gouvernance et à l’intégration régionale. Les participants viendraient des
écoles, des collèges, des universités, des milieux d’affaires, des ministères de l’éducation,
de la jeunesse et des sports, des partis politiques, des organisations féminines et autres
organisations de la société civile. L’appui et la participation des partenaires au dévelop-
pement, des donateurs et des institutions des Nations Unies seraient également utiles.
Conclusion
Certes, les efforts d’intégration de l’Afrique vont dans le bon sens et reposent sur une
large assise, mais ils sont très insuffisants. Entre 1994 et 1996, il y a eu une vague d’in-
tégration des communautés économiques régionales et des secteurs économiques, puis
une stagnation, voire un recul. Ce manque de progrès significatifs n’est pas de bon augure
et il donne une idée du défi redoutable que la jeune Union africaine doit relever pour
porter l’intégration de l’Afrique à des niveaux comparables à ceux des autres régions.
La mise en oeuvre des projets d’intégration régionale soulève trois grandes questions.
Tout d’abord, il faut identifier le moyen de transmettre à toutes les parties concernées
des informations sur les avantages possibles de l’intégration, de façon à dégager un vaste
consensus sur le processus. Ensuite, des formules incitatives adéquates sont nécessaires
pour obliger les États à respecter les engagements pris dans le cadre des traités conve-
nus. Enfin, une coordination des actions au sein des institutions régionales et interna-
tionales s’impose afin que les initiatives d’intégration régionale puissent bénéficier du
soutien et de l’appui nécessaires.
Les pays africains doivent se mobiliser rapidement pour soutenir l’Union africaine.
L’Afrique ne peut se permettre de faillir à l’entreprise cruciale de l’intégration régio-
nale. Les dirigeants et les populations africaines ont l’occasion historique de réaliser le
rêve d’unité qui leur tient tant à cœur. Ils doivent agir individuellement et collective-
ment pour donner corps au programme de l’Union africaine.
Partie
1
Références de la partie 1
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Références 83
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 87
Chapitre
5
Commerce
Pour la plupart des pays africains, la structure des échanges, au cours des 40 dernières
années, se présente comme suit:
• Une structure des exportations dominée par les produits primaires des catégories
0–4 selon la Classification type pour le commerce international (CTCI)1;
• Des produits primaires représentent plus de 80% des exportations (BAfD 2000);
• Les importations se composent principalement de produits manufacturés appar-
tenant aux catégories de produits 5–8 de la CTCI2;
• Les exportations (plus de 80%, principalement des produits primaires) sont desti-
nées aux marchés d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord et les importations (le
même pourcentage) proviennent de ces régions.
Depuis leur indépendance, les pays africains produisent et exportent des produits pri-
maires en échange de biens manufacturés. L’Afrique ne peut diversifier sa production
et ses échanges commerciaux, pour ne plus être tributaire des produits agricoles et des
pays de l’hémisphère Nord, qu’en assurant l’intégration du marché continental, qui est
le meilleur moyen de créer un important secteur manufacturier. La mise en place de
l’infrastructure physique, la suppression des obstacles à la libre circulation des biens et
des moyens de production, ainsi que l’harmonisation des politiques monétaires, fiscales
87
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 88
et financières dans les sous-régions africaines permettront d’améliorer dans une large
mesure le cadre réglementaire des investissements étrangers.
Pour le continent africain, l’intégration du marché est une stratégie de survie face à la
mondialisation. Les indicateurs économiques et sociaux négatifs sont loin d’être posi-
tifs pour les petits pays qui s’emploient individuellement à affronter cette concurrence
de plus en plus acharnée. Les années 90 ont été marquées par un regain d’intérêt pour
les accords d’intégration régionale, entre pays riches et puissants et les Etats éloignés
géographiquement à travers le monde. La notion d’Etat-nation fondée sur une inter-
prétation limitée de la souveraineté nationale disparaît rapidement dans ce nouveau
millénaire.
Aussi, le mouvement en faveur du régionalisme en Afrique se fonde sur l’idée que, pour
accélérer la croissance et le développement économique dans la plupart des pays, il fau-
dra d’abord lever les contraintes démographiques et humaines. Sur les 53 pays africains
indépendants, 38 comptent moins de 15 millions d’habitants, et un tiers d’entre eux
ont moins de 3 millions d’habitants. Sur les 46 pays du monde classés dans le groupe
des pays les moins avancés (du point de vue du revenu par habitant), 31 se trouvent en
Afrique.
Tout de suite, après avoir accédé à l’indépendance politique, les pays africains ont
reconnu que le régionalisme permettait de lever les contraintes liées à l’exiguïté de leur
marché intérieur. La quasi-totalité des programmes d’intégration reposent sur l’idée
qu’il convient de promouvoir le commerce intra-africain et d’unifier le marché régio-
nal en supprimant progressivement les obstacles au commerce à l’intérieur du conti-
nent. Il s’agit donc de savoir si le commerce multilatéral permet, mieux que le commerce
régional d’atteindre ces objectifs.
88 Analyse sectorielle
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Commerce 89
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Tableau 5.1
Commerce intra-africain et commerce multilatéral de l’Afrique, 1994–2000
Rubrique/année 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Moyenne
Commerce (% du PIB)
Commerce intra-africain 8,0 8,5 8,8 8,3 8,3 8,3 8,8 8,4
Commerce multilatéral 49,3 49,5 49,7 45,6 51,2 50,9 58,0 50,6
Total 57,2 58,0 58,5 53,9 59,4 59,2 66,8 59,0
Croissance du commerce depuis 1994 (%)
Commerce intra-africain so 0,6 0,8 0,3 0,3 0,4 0,8 0,5
Commerce multilatéral so 0,2 0,4 –3,6 1,9 1,6 8,7 1,5
Total so 0,8 1,2 –3,3 2,2 2,0 9,6 2,1
90 Analyse sectorielle
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Commerce 91
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2000. Neuf des 20 pays membres du COMESA ont rempli cette condition en octobre
2000, quand la zone de libre-échange a été déclarée conforme aux termes du protocole
commercial signé. Certains pays ont intégralement libéralisé le commerce intrarégio-
nal, d’autres partiellement. Le Burundi et le Rwanda ont déjà réduit les tarifs respec-
tivement de 80% et de 90%, et envisagent d’adhérer à la zone de libre-échange en 2004.
L’Éthiopie a réduit les tarifs de 10% alors que l’Angola, la Namibie, les Seychelles et le
Pour exploiter Swaziland ne l’ont pas fait. La Namibie et le Swaziland ont bénéficié d’une dérogation
pleinement les spéciale.
possibilités qu’offrent la
libéralisation des Les pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) procèdent actuel-
échanges et les lement à une réduction des tarifs, le Kenya ayant réduit les tarifs de 90%, la Tanzanie
programmes et l’Ouganda de 80%. Ils coordonneront et harmoniseront leurs politiques et pro-
d’intégration des grammes commerciaux au sein de la CAE, beaucoup plus rapidement qu’on aurait pu
marchés, il faudra le faire dans le cadre du libre-échange. Les négociations concernant la création de
mener conjointement l’union douanière se poursuivent.
des efforts vigoureux
pour résoudre le Le programme de réduction des tarifs douaniers pour les membres de la Communauté
problème des de développement de l’Afrique australe (SADC) montre les différents moyens qu’uti-
infrastructures et de lisent ces pays pour faire face à la concurrence des autres pays de la communauté. A la
la production différence des pays membres de zones de libre-échange plus formelles, ces pays ont su
choisir les produits pour lesquels ils réduiraient les taxes, tant que l’objectif global
n’aura pas été atteint. Maurice a accepté de laisser entrer 65% des importations en pro-
venance d’Afrique du Sud en franchise de droits en 2000. Toutefois, la Tanzanie ne
pouvait accepter en franchise de droits que 9% des importations cette année, et étale-
rait la suppression des tarifs pour atteindre 88% en 2008, et 100% en 2012. Les pays
de la SADC membres de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU), en particu-
lier l’Afrique du Sud, doivent réduire les tarifs sur le commerce à l’intérieur de la
SADC plus vite que les autres membres. Les pays de la SACU proposent d’accepter
l’entrée en franchise de droits pour 77% des importations ne provenant pas de la
SACU des pays membres de la SADC, et 97% d’ici en 2008. L’Afrique du Sud sup-
primera tous ses tarifs d’ici à 2012.
92 Analyse sectorielle
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Les membres de la Commission de l’océan Indien (COI) ont mis en œuvre un pro-
gramme de libéralisation dans le cadre de l’Initiative PRIDE (Programme régional
intégré de développement et d’échanges), mais jusqu’ici seuls Madagascar et Maurice
l’appliquent. En effet, la plupart des pays de la COI, sont aussi membres du COMESA,
et appliquent donc le régime commercial de ce dernier.
Toutefois, selon une récente étude du COMESA dans certains États membres, les
nouveaux obstacles non tarifaires ont des incidences sur les flux commerciaux dans la
sous-région (Secrétariat du COMESA, 2001). La question des obstacles non tarifaires
au commerce entre les pays du COMESA n’étant pas réglée, le Secrétariat du
COMESA doit veiller à ce que les pays respectent cette importante disposition du
protocole sur la libéralisation des échanges de produits à l’intérieur de la communauté
(tableau 5.2).
Commerce 93
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Tableau 5.2
Réduction des obstacles non tarifaires dans un échantillon d’États membres du
COMESA, 2001
Pays Indicateur
Djibouti Déclare avoir supprimé tous les obstacles non tarifaires visés; le COMESA en étudie
l’application.
Éthiopie Déclare avoir supprimé tous les obstacles non tarifaires; le COMESA en étudie l’application.
Kenya L’étude sur le Kenya fait état de restrictions quantitatives, d’interdictions à l’importation,
de taxes, de remises de droits trop compliquées, de barrages routiers, d’intégrité du
personnel, de frais administratifs.
Ouganda Une étude récente fait état de droits d’entrée, de restrictions techniques, physiques et
à l’immigration, ainsi que de celles liées aux lois et aux politiques nationales.
Soudan Déclare avoir supprimé tous les obstacles non tarifaires; le COMESA en étudie l’application.
Tanzanie Une étude récente fait état de restrictions techniques, physiques, procédurales et
à l’immigration.
Zambie Une étude récente fait état de restrictions liées aux politiques nationales, aux délais
des inspections et à l’accès routier.
Note: Les obstacles non tarifaires visés sont, notamment, les restrictions quantitatives, les régimes de licences d’impor-
tation et d’exportation, le régime d’octroi des devises, la stipulation des sources d’importation, l’interdiction d’importa-
tion, les dépôts à l’importation et les frais de change.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Tableau 5.3
Points de contrôle officiels sur certains axes routiers ouest-africains, décembre 2000
Nombre de Nombre de
Distance points de points de contrôle
Axe routier (en km) contrôle par 100 km
Lagos (Nigéria)—
Abidjan (Côte d’Ivoire) 992 69 7
Lomé (Togo)—
Ouagadougou (Burkina Faso) 989 34 4
Niamey (Niger)—
Ouagadougou (Burkina Faso) 529 20 4
Abidjan (Côte d’Ivoire)—
Ouagadougou (Burkina Faso) 1 122 37 3
Cotonou (Bénin)—
Niamey (Niger) 1 036 34 3
Accra (Ghana)—
Ouagadougou (Burkina Faso) 972 15 2
94 Analyse sectorielle
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Il faut s’attacher sérieusement à supprimer ce type d’obstacles pour mettre en place des
zones de libre-échange. Il n’a pas été institué de mécanisme régional permanent de suivi
chargé de s’assurer que les pays membres respectent les dispositions du protocole. Il
convient de s’employer sérieusement à supprimer ces barrières et à les surmonter.
A la CEDEAO, le pourcentage du capital local est fixé à 51% du montant total du capi-
tal, celui de la matière première communautaire à 40% du coût des matières premières
et celui de la valeur ajoutée locale à 35% de la valeur du produit. Entre 1990 et 2000,
la liste des produits industriels pouvant faire l’objet de tarifs préférentiels est passé brus-
quement de 25 à 1 190.
Pour l’UEMOA, la valeur ajoutée locale doit représenter 40% de la valeur totale du pro-
duit, plus que pour la CEDEAO. Dans un souci d’harmonisation, étant donné que les
deux organisations regroupent les mêmes pays membres, les deux communautés éco-
nomiques se sont employées à adopter les mêmes règles d’origine en ce qui concerne
les produits pour lesquels les tarifs pourraient être réduits ou supprimés. La décision
portant harmonisation des règles d’origine de la CEDEAO et de l’UEMOA a été
récemment ratifiée par le Conseil des ministres de l’UEMOA et devra l’être par la
CEDEAO en décembre 2003.
Commerce 95
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 96
Pour la CEMAC, les intrants locaux doivent représenter 40% de la valeur totale des
intrants, ce taux passera à 50% en 2003 et à 60% en 2008. En outre, la valeur ajoutée
locale des produits industriels devrait être égale à 30% du prix sortie usine, taux qui pas-
sera à 40% en 2003 et à 50% en 2008.
La SADC n’applique pas de règles absolues dans ce domaine, même si les produits ne
Le tarif extérieur sont pas entièrement fabriqués à l’intérieur de la SADC, ils doivent y être transformés
commun doit permettre dans une certaine mesure. Des éléments non originaires de la zone peuvent être inclus
à tous les producteurs dans la fabrication d’un produit donné, dans la mesure où leur valeur ne dépasse pas
de la communauté 10% du prix sortie usine du produit.
d’importer au même prix
les matières premières, Dans la zone de libre-échange du COMESA, les produits doivent répondre à un des
les composants et les critères suivants: être entièrement fabriqués dans un État membre; ne pas contenir plus
biens d’équipement de 60% d’intrants importés de pays non membres, avoir une valeur ajoutée locale égale,
au moins, à 35% du coût total, être désignés comme étant particulièrement importants
pour le développement économique et avoir, au moins 25% de valeur ajoutée locale, ou
être reclassées après fabrication sous une nouvelle position tarifaire.
Ces règles d’origine ont pour objet de trouver un point d’équilibre entre l’utilisation
d’intrants locaux et extérieurs. Elles ne sont pas conformes aux mesures d’appui concer-
nant les investissements, liées au commerce de l’OMC, et relatives aux restrictions sur
la teneur en produits nationaux, mais il est nécessaire, dans une certaine mesure, d’en-
courager l’utilisation d’intrants locaux pour réduire la dépendance à l’égard des matières
premières et d’autres produits intermédiaires importés, tout en encourageant le déve-
loppement d’activités à valeur ajoutée dans les communautés économiques régionales.
96 Analyse sectorielle
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 97
commun est raisonnable, peu élevé et conforme aux règles de l’OMC. Ainsi, le tarif
extérieur commun peut être considéré non pas comme un moyen de limiter les impor-
tations, mais comme un instrument de politique industrielle qui se justifie et permet de
diversifier la production régionale. Dans les communautés économiques régionales,
comme la SADC, qui n’ont pas planifié dans l’immédiat la création d’une union doua-
nière, les autorités n’envisagent pas d’adopter un tarif extérieur commun.
La facilitation du
La CEDEAO a dû remettre à plus tard, de 2002 à 2005, la mise en place d’un tarif commerce passe en
extérieur commun, car elle n’a pas pu créer une union douanière comme prévu. général par la
Toutefois, sa communauté économique sœur, l’UEMOA, a fixé des tarifs extérieurs simplification et
communs en janvier 2000. En ce qui concerne les articles de la catégorie 0, comprenant l’uniformisation des
les biens essentiels, notamment les livres et les médicaments, elle applique le tarif 0. documents et des
Pour la catégorie 1, qui englobe les matières premières, les biens d’équipement et cer- procédures douanières,
tains facteurs de production, elle applique un tarif de 5%. Pour la catégorie 2 compo- ainsi que l’adoption
sée d’autres facteurs de production et de biens intermédiaires, elle applique un tarif de d’instruments communs
10%. Pour la troisième catégorie qui comprend des biens de consommation et d’autres
biens ne figurant pas dans les autres catégories, le tarif est de 20%.
En 1994, la CEMAC a adopté une nouvelle structure tarifaire extérieure commune, qui
serait plus simple que celle mise en place en 1992. Le nouveau tarif s’applique aux quatre
catégories de biens suivantes: la première catégorie (biens essentiels), pour lesquels les tarifs
sont de 5%, la deuxième catégorie (équipement et matières premières) de 10%, la troisième
catégorie (biens intermédiaires) de 20% et la quatrième catégorie (produits de grande
consommation) de 30%. Elle applique une surtaxe temporaire non renouvelable de 30%
au maximum sur les biens qui font l’objet de quotas. Cette mesure a été supprimée en 2000.
Les pays de la CAE espèrent passer directement à l’union douanière, sans passer par la
création d’une zone de libre-échange. Les États membres étudient actuellement la
structure de l’union douanière, en particulier le tarif extérieur commun. L’union doua-
nière devrait être mise en place dans un délai de quatre ans après la signature du traité
portant création de la CAE en janvier 2001.
Commerce 97
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 98
La CEMAC a adopté un protocole sur le transit inter-États dans les pays d’Afrique
centrale pour faciliter le transit de biens au sein des États membres. Dans la plupart
des pays membres, l’administration fiscale et douanière, située dans les capitales, est
équipée d’ordinateurs pour le traitement des opérations d’import-export. Depuis
1984, une foire commerciale annuelle permet de promouvoir le commerce dans la
CEMAC.
98 Analyse sectorielle
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 99
Encadré 5.1
Facilitation et promotion des échanges au sein du COMESA: un modèle pour
d’autres communautés économiques régionales
Faciliter et promouvoir les échanges supposent non seulement de supprimer les obstacles tari-
faires et non tarifaires mais aussi de simplifier le commerce et d’abaisser le coût des transactions.
De telles mesures favorisent également la compétitivité sur les marchés régionaux et mondiaux
parce qu’elles réduisent les délais de livraison ainsi que les coûts, abaissant ainsi le prix des biens.
Le COMESA se singularise au sein des communautés économiques africaines, par les mesures
qu’il a mises en oeuvre pour faciliter et promouvoir le commerce:
• Harmonisation en 1991 des taxes sur le transport routier en transit , appliquée dans 10 pays
au moins;
• Harmonisation des limites de la charge à l’essieu, appliquée dans 16 pays;
• Licence de transporteur et plaques d’immatriculation de transit, en vigueur depuis 1998;
• Document unique de déclaration en douane du transit routier, en vigueur depuis 1986;
• Système d’information avancée sur les marchandises, un système informatisé permettant
de suivre le mouvement des marchandises et du matériel de transport dans les ports, sur les
chemins de fer, les routes et les lacs;
• Attestation d’assurance automobile dite «carte jaune», couvrant la responsabilité civile et les
frais médicaux qui fonctionne dans 12 pays;
• Régime de garantie du cautionnement douanier: il a pour objet de supprimer les coûts admi-
nistratifs et financiers évitables, liés aux garanties-cautions exigées par les douanes natio-
nales pour le transport en transit;
• Système douanier informatisé, enregistrant les manifestes, les déclarations en douane, les
procédures comptables douanières, les contrôles douaniers, l’entreposage, les licences et
permis d’importer et d’exporter et les procédures de traitement du commerce extérieur: il
permet un dédouanement plus rapide des marchandises et la production de recettes et sta-
tistiques commerciales et douanières précises, fiables et en temps voulu. EUROTRACE uti-
lise des statistiques du commerce extérieur générées par ce système, à des fins de collecte,
de compilation et d’analyse efficientes et efficaces;
• Classification uniforme des marchandises à des fins douanières;
• Réglementation statistique commune pour la collecte, la compilation, l’analyse et la pro-
duction systématiques et détaillées des statistiques du commerce extérieur;
• Simplification et harmonisation des documents et procédures du commerce: le document
de déclaration en douane du COMESA sert au dédouanement des exportations et des impor-
tations, au transit et à l’entreposage, remplaçant ainsi tous les formulaires de déclaration uti-
lisés par les États membres;
• Règles communes de la concurrence et harmonisation des normes techniques et des pro-
cédures de certification;
• Services d’information commerciale: les bases de données informatisées, les annuaires pro-
fessionnels, les enquêtes sur le commerce et les bulletins d’information mensuels facilitent
les échanges;
Commerce 99
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 100
• Services d’appui au commerce: ils servent à renforcer des groupements professionnels tels
que la « Southern African Business Organization », les chambres de commerce et autres enti-
Le volume total tés commerciales et de promotion des échanges, en leur fournissant des services consulta-
du commerce tifs, en organisant des foires commerciales et des séminaires et en aidant le secteur privé à
intracommunautaire n’a s’engager dans la sous-traitance.
représenté, en
moyenne, que 10,5% de Source: Secrétariat du COMESA 2001.
l’ensemble des
exportations et 10,1%
des importations
Composition du commerce à l’intérieur des
communautés économiques régionales
En dépit du grand nombre de programmes de libéralisation du commerce et de
réformes visant à ouvrir les marchés africains, le volume du commerce intracommu-
nautaire et inter-africain reste faible et la production peu diversifiée. Bien qu’ayant aug-
menté de 7,6% en 1994–2000, le volume total du commerce intracommunautaire n’a
représenté, en moyenne, que 10,5% de l’ensemble des exportations et 10,1% des impor-
tations. Le volume du commerce inter-africain entre les membres des communautés
économiques régionales et les autres pays a même baissé, soit en moyenne 7,6% du
volume total des exportations et 9% des importations (figures 5.1, 5.2). Pour que le
volume des échanges intracommunautaires et intra-africains atteigne des niveaux com-
parables à ceux des autres régions, les pays africains doivent plus que doubler les taux
de croissance actuels de leur commerce intérieur. Ainsi, le continent doit renforcer et
harmoniser les programmes de libéralisation commerciale pour lever les contraintes
considérables liées à l’offre. Toutefois, cette vue d’ensemble ne permet pas de voir que
les résultats obtenus varient, dans une large mesure, d’une communauté économique à
l’autre.
Le tableau 5.4 montre la part des communautés économiques régionales africaines dans
le commerce intracommunautaire, compte tenu de la valeur en termes absolus des
exportations et des importations en 1994–20006. Les pays de la SADC représentent la
part la plus importante des exportations (31%) et des importations (30%), ce qui s’ex-
plique en partie par la prépondérance de l’économie sud-africaine. D’autres pays à forte
vocation exportatrice de la SADC tels que Maurice et le Zimbabwe, y ont également
joué une part importante. Des pays tels que le Malawi et le Mozambique ont égale-
ment enregistré des résultats impressionnants en ce qui concerne les exportations vers
le marché de la SADC. Les pays de la SADC occupent la première place parmi les
communautés économiques régionales, même s’ils n’ont commencé à appliquer de pro-
tocole commercial qu’en septembre 2000. A mesure que le protocole est mis en œuvre,
le volume du commerce à l’intérieur de la SADC augmentera.
La CEDEAO occupe le deuxième rang pour ce qui est à la fois des exportations (presque
20% du volume intracommunautaire total) et des importations (21%). Cette commu-
nauté a accompli des progrès en ce qui concerne la libéralisation du commerce des pro-
duits non transformés et des produits de l’artisanat traditionnel, tous les membres, sauf
le Libéria ayant supprimé tous les tarifs. Les progrès ont été moindres en ce qui concerne
les produits industriels, à cause des problèmes rencontrés pour tenir le calendrier de
Figure 5.1
Parts des exportations intracommunautaires et inter-africaines dans les
exportations totales de l’Afrique, 1994–2000 (en pourcentage)
14
12 Exportations
intracommunautaires
10
6
Exportations
inter-africaines
4
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Source: Commission économique pour l’Afrique, calculées à partir des données du FMI 2001.
Figure 5.2
Parts des importations intracommunautaires et inter-africaines dans les
importations totales de l’Afrique, 1994–2000 (en pourcentage)
14
12 Importations
intracommunautaires
10
8
Importations
inter-africaines
6
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Source: Commission économique pour l’Afrique, calculées à partir des données du FMI 2001.
Commerce 101
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suppression des tarifs. Les résultats obtenus auraient dû être meilleurs car la CEDEAO
a presque trente ans d’existence. Le volume des échanges aurait pu être plus important,
si cette communauté avait accompli d’importants progrès dans la voie de la libéralisa-
tion du commerce des produits industriels et si l’UEMOA et la CEDEAO avaient tra-
vaillé de concert pour unifier davantage le marché sous-régional de l’Afrique de l’Ouest.
La CEN-SAD se situe au troisième rang pour ce qui est du commerce interne (envi-
ron 13% des exportations et des importations). Créée récemment, la CEN-SAD, dont
les membres appartiennent à plusieurs communautés économiques régionales, n’est pas
encore une organisation commerciale à part entière. Elle importe principalement des
pays membres de l’UMA. La Libye est le principal pays exportateur de la CEN-SAD,
suivie de la Tunisie et du Maroc. Les pays non membres de l’UMA tels que l’Égypte
et le Nigéria sont également d’importants pays exportateurs. La CEN-SAD est un vaste
marché dont la plupart des pays de l’UMA pourraient tirer parti et qui pourrait servir
de pont indispensable pour le commerce entre la sous-région de l’Afrique du Nord
(constituée principalement par les pays de l’UMA) et l’Afrique subsaharienne.
Tableau 5.4
Parts et classements des communautés économiques régionales dans les
exportations et importations intracommunautaires, 1994–2000 (en pourcentage)
Communauté
économique Parts des Parts des
régionale exportations Classement importations Classement
SADC 31,1 1 30,2 1
CEDEAO 19,8 2 20,9 2
CEN-SAD 12,8 3 13,3 3
COMESA 9,3 4 9,5 4
UMA 8,6 5 8,8 5
UEMOA 5,9 6 5,6 6
IGAD 4,4 8 4,6 7
CAE 4,7 7 4,2 8
CEEAC 1,3 9 1,3 9
CEMAC 1,1 10 1,1 10
COI 0,7 11 0,3 11
CEPGL 0,1 12 0,1 12
MRU 0,1 12 0,1 12
Total 100,0 100,0
Note: Le secteur commercial étant une composante importante du calcul des indices, l’Union douanière d’Afrique aus-
trale a été exclue de ce tableau. Les données qu’elle publie sur le commerce sont généralement agrégées et ne peuvent
être utilisées ici.
Source: Commission économique pour l’Afrique, calculées à partir des données du FMI 2001.
Il ressort clairement de ces exemples qu’une action concertée à long terme s’impose
pour faire de l’Afrique un géant industriel en matière de production et de commerce
Commerce 103
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À moyen et long termes, les dynamiques créées par l’intégration pourraient donner aux
pays importateurs nets (ayant une balance commerciale déficitaire au sein de la com-
munauté) la possibilité d’exploiter leurs avantages comparatifs et d’explorer des cré-
neaux particuliers.
Tableau 5.5
Exportations intracommunautaires de produits manufacturés, moyenne de
1994–1999 (en millions de dollars)
Exportations intra-
Communauté communautaires
économique de produits
régionale manufacturés Principaux pays exportateurs
CAE 288,9 Kenya (275,6), Tanzanie (8,2), Ouganda (5,1)
CEDEAO 371,6 Côte d’Ivoire (194,9), Sénégal (70,4), Ghana (44,8), Togo (19,3)
CEEAC 50,0 Cameroun (45,5), Gabon (1,9), République du Congo (1,5),
République centrafricaine (1,1)
CEMAC 44,8 Cameroun (41,8) Gabon (1,7), République centrafricaine (1,0),
République du Congo (0,3)
CEN-SAD 648,4 Tunisie (194,0), Libye (182,1), Maroc (141,3), Égypte (80,1)
COI 69,4 Maurice (60,9), Madagascar (8,5)
COMESA 401,2 Kenya (152,1), Zimbabwe (96,2), Ouganda (79,9), Soudan (18,3)
IGAD 147,0 Kenya (85,7), Ouganda (45,2), Soudan (9,2), Éthiopie (6,9)
MRU a 0,2 Guinée (0,2)
SADC 2 189,9 Afrique du Sud (1 817,0), Zimbabwe (264,9), Zambie (28,6),
UEMOA 206,5 Côte d’Ivoire (135,7), Sénégal (52,9), Togo (7,4), Mali (5,7)
UMA 499,5 Tunisie (233,6), Maroc (152,1), Libye (89,3), Algérie (24,1)
Mozambique (23,0)
a. Pour le Libéria et la Sierra Leone, il n’y a pas de données disponibles sur le commerce des produits manufacturés.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir des données de la CNUCED.
Tableau 5.6
Importations intracommunautaires de produits manufacturés, moyenne de
1994–1999 (en millions de dollars)
Importations intra-
Communauté communautaires
économique de produits
régionale manufacturés Principaux pays importateurs
CAE 216,6 Ouganda (148,1), Tanzanie (64,2), Kenya (4,3)
CEDEAO 278,0 Mali (177,7), Bénin (28,5), Niger (25,8), Togo (21,0)
CEEAC 30,8 Tchad (12,3), Republique centrafricaine (9,4), Gabon (5,6),
Republique du Congo (1,2)
CEMAC 28,9 Tchad (12,3), Republique centrafricaine (8,2), Gabon (5,5),
Cameroun (1,7)
CEN-SAD 710,0 Libye (375,8), Égypte (82,4), Tunisie (71,9), Maroc (66,1)
COI 13,6 Maurice (7,6), Seychelles (3,0), Madagascar (3,0)
COMESA 400,4 Ouganda (144,4), Éthiopie (63,5), Malawi (44,5), Soudan (37,2)
IGAD 206,1 Ouganda (138,4), Éthiopie (60,0), Soudan (6,5), Kenya (1,2)
MRU a 0,2 Guinée (0,2)
SADC 2 146,8 Zimbabwe (860,7), Malawi (215,1), Mozambique (182,9),
Afrique du Sud (171,9)
UEMOA 97,3 Bénin (27,7), Mali (24,7), Niger (14,8), Sénégal (12,4)
UMA 497,0 Libye (265,7), Algérie (88,4), Tunisie (71,4), Maroc (68,4)
a. Pour le Libéria et la Sierra Leone, il n’y a pas de données disponibles sur le commerce des produits manufacturés.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de données de la CNUCED. Commerce 105
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 106
Tableau 5.7
Exportations intracommunautaires et exportations de produits manufacturés,
moyenne de 1994–1999 (en millions de dollars)
Parts des exportations
Exportations Exportations intra- de produits
Communauté intra- communautaires manufacturés dans
économique communautaires de produits les exportations
régionale totales manufacturés totales (%)
CAE 534,8 288,9 54,0
CEDEAO 2 301,8 371,6 16,1
CEEAC 162,2 50,0 30,8
CEMAC 133,2 44,8 33,7
CEN-SAD 1 501,5 648,4 43,2
CEPGL 8,3 — —
COI 87,9 69,4 78,9
COMESA 1 093,1 401,2 36,7
IGAD 505,7 147,0 29,1
MRU 5,8 0,2 4,2
SADC 3 664,7 2 189,9 59,8
UEMOA 669,1 206,5 30,9
UMA 992,7 499,5 50,3
— sans objet
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de données de la CNUCED.
Figure 5.3
Parts des communautés économiques régionales dans les exportations et importations
intracommunautaires de denrées alimentaires, 1994–2000 (en pourcentage)
40
35
30
25
20
15
Exportations
Importations
10
0
DC
AD
AE
AD
AC
AC
RU
O
ES
O
EA
C
C
-S
IG
EE
EM
EM
M
SA
U
M
ED
EN
C
O
C
U
C
C
Tableau 5.8
Orientation générale du commerce, moyenne de 1994–2000 (en pourcentage)
Communauté Commerce
économique intra- Reste de Union États- Autres
régionale communautaire l’Afrique européenne Unis pays
CAE 18,1 12,4 40,5 3,6 25,4
CEDEAO 10,3 2,9 39,0 26,1 21,8
CEEAC 1,9 2,5 45,2 27,7 22,8
CEMAC 1,9 2,2 41,2 30,5 24,2
CEN-SAD 3,6 3,5 52,7 14,5 25,6
CEPGL 0,6 4,7 64,1 15,4 15,2
COI 4,0 3,7 68,5 14,7 9,1
COMESA 6,0 8,2 39,3 20,8 25,7
IGAD 13,8 13,0 37,4 3,8 31,9
MRU 0,5 4,1 74,4 13,6 7,4
SADC 12,8 4,6 26,6 14,0 42,0
UEMOA 11,2 12,2 45,9 4,9 25,8
UMA 3,1 1,3 71,1 6,3 18,2
Moyenne africaine 6,8 5,8 49,7 15,1 22,7
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir des données du FMI 2001.
Commerce 107
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 108
Commerce informel
À l’heure actuelle, le processus d’intégration est axé sur les secteurs économiques for-
mels de l’économie et leurs activités. La multitude des traités, objectifs, plans et pro-
grammes existants ne mentionne guère le secteur informel. Ainsi, les efforts déployés
Tableau 5.9
Sources des importations des communautés économiques régionales, moyenne
de 1994–2000 (%)
Communauté Commerce
économique intra- Reste de Union États- Autres
régionale communautaire l’Afrique européenne Unis pays
CAE 9,3 8,9 30,4 5,6 46,0
CEDEAO 11,5 2,1 45,8 6,9 33,8
CEEAC 3,0 16,1 53,4 7,7 19,8
CEMAC 3,8 9,8 60,2 8,1 18,1
CEN-SAD 3,2 2,9 51,2 8,5 34,3
CEPGL 0,7 33,9 34,9 6,0 24,5
COI 1,4 16,4 41,1 3,8 37,3
COMESA 3,5 9,7 33,7 10,0 43,1
IGAD 7,6 7,3 32,2 5,4 47,5
MRU 0,4 6,0 49,2 4,0 40,4
SADC 10,7 2,1 25,9 6,6 54,7
UEMOA 7,9 12,0 41,7 4,0 34,4
UMA 3,2 1,7 60,8 6,1 28,1
Moyenne africaine 5,1 9,7 42,0 6,4 36,8
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir des données du FMI 2001.
Le secteur informel, qui intervient pour une part importante de l’activité économique
et des modes de subsistance de larges couches de la population, mérite une plus grande Les communautés
attention dans les discours sur l’intégration. Près de deux tiers des familles africaines économiques
vivent du secteur informel, soit directement en tant qu’opérateurs, soit indirectement régionales devraient
en tant que bénéficiaires de ses services. En outre, d’importants échanges transfronta- inclure le secteur
liers s’effectuent dans le cadre de ce secteur. Si ces échanges étaient comptabilisés, le informel dans leurs
commerce intra-africain dépasserait probablement son taux actuel de 10%. Il y a éga- politiques et leurs
lement davantage de mouvements transfrontaliers de capitaux par des canaux informels activités
que ne le suggèrent les statistiques officielles. Pour canaliser la dynamique de ce secteur
– en particulier dans le domaine du commerce – il faudrait concilier les objectifs, les
politiques, les stratégies et les programmes en matière d’intégration en tenant compte
de cette réalité africaine, et adapter la recherche et les programmes de suivi au proces-
sus d’intégration de l’Afrique, pour associer l’interaction entre le secteur informel et le
processus d’intégration.
Commerce 109
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 110
commercial de la majorité des pays africains – au profit des autres membres d’une com-
munauté économique régionale pourrait se traduire par une perte considérable de
recettes fiscales. L’estimation de ces pertes nécessite des études détaillées par pays.
Dans une étude de 1997 faisant l’hypothèse d’une libéralisation totale du commerce
intracommunautaire, les pertes de recettes étaient estimées à moins de 0,5% du PIB de
Délaisser le commerce toute la région, ce qui est assez peu. L’estimation des pertes de recettes fiscales qu’occa-
avec l’Union sionnerait l’application intégrale de l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce
européenne au profit (c’est-à-dire la perte totale des droits prélevés sur le commerce extérieur) représente envi-
des autres membres ron 2% du PIB de l’Afrique (Mulat 1997). Cependant, ces chiffres globaux peuvent mas-
d’une communauté quer de grandes différences entre les membres d’une communauté économique donnée,
économique régionale comme le montre un échantillon de pays membres du COMESA (tableau 5.10).
pourrait se traduire par
une perte considérable L’ampleur des pertes que subiraient ces pays n’est pas aussi importante qu’il semble. Les
de recettes fiscales pertes correspondent en moyenne à 3,5% des recettes publiques (en excluant les dons)
pour la période 1995–1998, ce qui traduit, en partie, le faible niveau du commerce intra-
africain. Mais cette moyenne masque les effets défavorables que pourraient subir des
Tableau 5.10
Estimations des pertes de recettes fiscales dues à une intégration plus poussée
dans un groupe d’États membres du COMESA, 1995–1998 (en pourcentage des
recettes totales, en excluant les dons)
Pays 1995 1996 1997 1998
Angola 0,01 0,01 0,02 0,03
Burundi 4,46 3,23 1,58 2,47
Comores 1,05 1,55 2,52 3,18
Djibouti 0,24 0,18 0,18 0,14
Éthiopie 1,00 1,13 0,93 0,90
Kenya 3,80 3,83 5,10 4,65
Madagascar 1,29 1,11 1,14 1,16
Malawi 3,41 4,63 5,31 6,78
Ouganda 6,32 6,43 6,81 9,12
Rwanda 14,64 9,55 12,65 5,97
Seychelles 0,52 0,63 0,68 0,56
Tanzanie 4,29 4,81 4,36 8,60
Zambie 3,24 5,83 5,35 4,70
Moyenne 3,40 3,30 3,59 3,71
Moyenne de la période = 3,50
Note: Ces résultats sont le produit des taxes sur le commerce international et de la part de chaque pays dans le com-
merce total du COMESA. Les calculs ne tiennent pas compte du fait que les pays puissent se tourner vers des fournis-
seurs au sein du COMESA et du fait qu’ils puissent institutionnaliser un tarif extérieur commun (qui serait inférieur au taux
actuel) applicable à des pays tiers.
Source: Banque mondiale, African Database 2000.
2. Des efforts devraient être faits pour organiser les activités prévues en matière de com-
merce, en harmonisant les politiques, en supprimant le double emploi, en harmoni-
sant les codes d’investissement et la mobilité des facteurs et en encourageant une
véritable unification des marchés. Il pourrait en résulter un surcroît d’économies pour
les sociétés multinationales opérant au sein de la communauté économique concernée.
3. D’énormes investissements sont nécessaires pour relier les communautés avec des
transports et des communications efficaces, et d’autres infrastructures matérielles.
Le coût des activités économiques en Afrique en serait considérablement réduit –
renforçant ainsi les objectifs de développement des échanges et d’intégration des
marchés au sein des communautés. Des partenariats avec le secteur privé permet-
traient d’accélérer la mise en place de ces liaisons.
Commerce 111
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 112
l’Afrique du Sud, l’Égypte, Maurice et la Tunisie, qui ont mis en place les capaci-
tés nécessaires pour diversifier la production et exporter des quantités importantes
de produits manufacturés vers le reste de l’Afrique. Les liens intersectoriels et les
investissements privés transfrontaliers dans les domaines de l’industrie, de l’agri-
culture et des infrastructures devraient être encouragés pour favoriser le commerce
intracommunautaire.
Il importe d’encourager
l’investissement direct 5. Il importe d’encourager l’investissement direct étranger, afin de stimuler le déve-
étranger, afin de loppement des capacités nationales et de générer des retombées technologiques.
stimuler le Cela pourrait se faire, par exemple, en formant la main-d’œuvre locale, en appli-
développement des quant des méthodes novatrices de commercialisation et de gestion, en important
capacités nationales et et en utilisant des équipements modernes de pointe.
de générer des
retombées 6. L’une des préoccupations essentielles des communautés économiques régionales
technologiques devrait être la compétitivité. Le monde des affaires pourrait bénéficier d’idées nou-
velles pour concevoir de nouveaux produits, exploiter de nouveaux marchés et
adopter de nouvelles méthodes de travail. Un programme de suivi de la compéti-
tivité, combinant indicateurs, principes directeurs, politiques et renforcement des
capacités, permettrait de recenser les lacunes et de prendre les mesures appropriées
pour y remédier.
7. Il faudrait organiser des campagnes énergiques pour sensibiliser davantage les par-
ties prenantes et le grand public sur les avantages des programmes de libéralisation
du commerce entrepris par les communautés économiques régionales et intensifier
l’élaboration et la diffusion d’informations régulières, complètes et précises sur les
débouchés créés au sein des marchés régionaux et au-delà. Des mécanismes comme
EUROTRACE et le Réseau d’information commerciale (TINET) pourraient être
mis à la portée du monde des affaires – dans des réseaux d’entreprises, par exemple,
plutôt que dans des structures gouvernementales. Ces campagnes devraient égale-
ment porter sur la suppression des pratiques frontalières contraires à l’esprit et à la
lettre des programmes de libéralisation des échanges. Ces mesures pourraient
considérablement réduire le commerce informel. Les communautés économiques
devraient également examiner d’autres dynamiques et instituer des mesures per-
mettant au secteur informel de stimuler les échanges intracommunautaires et les
mouvements transfrontaliers de capitaux.
8. Pour limiter les différends de nature à troubler la paix au sein des États membres
et entre eux, les communautés économiques régionales doivent promouvoir la paix,
la sécurité et la résolution des conflits. Chaque communauté devrait mettre en place
un système d’alerte rapide aux signes de conflit imminent – et instituer des mesures
permettant d’empêcher rapidement qu’ils dégénèrent en conflit ouvert.
majorité des pays africains étant membres de l’OMC, il faudrait les encourager à
en profiter pour gagner en compétitivité et renforcer leur croissance. Pour ce faire,
il faudrait mandater les communautés pour conduire avec succès leurs États
membres aux négociations commerciales multilatérales.
10. Dans le cadre des cycles de négociations à venir de l’OMC, les pays africains devraient
demander que des modifications soient apportées au principe de fonctionnement de
l’OMC et à l’ensemble de ses accords, disciplines et règles, de manière à mettre en
évidence la vulnérabilité des pays africains et d’autres pays en développement. Des
dispositions statutaires ayant force exécutoire sont nécessaires pour:
Notes
1. La Classification type pour le commerce international (CTCI) comprend les catégo-
ries suivantes: produits alimentaires et animaux vivants (section 0), boissons et tabacs (sec-
tion 1), matières brutes non comestibles, carburants non compris (section 2), combustibles
minéraux (section 3) et huiles et graisses d’origine animale ou végétale (section 4).
3. Cela suppose que tous les autres facteurs, tels que l’efficacité de la gestion, demeu-
rent inchangés.
Commerce 113
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 114
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Commerce 115
ARIAF ch5 060104.qxp 6/9/04 12:47 PM Page 116
Chapitre
6
Questions monétaires et
financières
Les politiques macro-économiques de ces pays sont soumises à des contraintes qui
varient en fonction du niveau d’intégration monétaire1. La détermination du taux de
change par référence à une monnaie en est l’illustration la plus courante. Les méca-
nismes de fixation de la monnaie n’offrent pas les mêmes atouts et la même flexibilité.
Avec les systèmes conventionnels (systèmes prévoyant une marge de fluctuation), la
décision des autorités monétaires de réaligner la monnaie n’est soumise à aucune
contrainte formelle. Cependant, avec des systèmes plus contraignants (currency board),
les obstacles juridiques et institutionnels rendent le réalignement plus difficile et plus
coûteux. Le débat sur le régime de taux de change optimal laisse à penser que les États
devraient opter soit pour à un taux de change flexible, soit pour une forme d’arrimage
plus contraignante (Obstfeld et Rogoff 1995)2. Les systèmes conventionnels d’arri-
mage posent le problème de la crédibilité de l’engagement des autorités monétaires à
maintenir la parité, laissant la monnaie locale à la merci d’attaques spéculatives. Les
unions monétaires ainsi que la dollarisation de l’économie, et les currency board consti-
tuent des formes contraignantes d’ancrage – le moyen d’action le plus approprié. Le
lancement réussi de l’euro prouve que les unions monétaires peuvent être un facteur
externe de rigueur budgétaire au niveau national (Honohan et Lane 2001).
117
ARIAF ch6 060104.qxp 6/9/04 12:32 PM Page 118
La réussite d’une union monétaire exige l’adoption par les pays concernés de politiques
judicieuses. Ainsi qu’il a déjà été noté dans la discussion sur les coûts et les avantages,
les effets des unions monétaires sur la politique budgétaire sont de deux ordres. En
La transition vers accentuant la rigueur budgétaire, la perte des bénéfices de la frappe des monnaies induit
l’union monétaire une certaine discipline budgétaire. Toutefois, l’élimination du risque de dévaluation de
peut être progressive la monnaie réduit le coût de l’émission d’instruments de la dette et incite à s’endetter
ou rapide davantage pour financer les dépenses publiques. Du fait de cette ambiguïté, il est néces-
saire d’adopter un mécanisme d’encadrement des politiques budgétaires. À cet égard,
l’adoption de règles régissant les politiques budgétaires est utile. Celles-ci peuvent être
stipulées en termes de plafonnement des déficits et de la dette d’un pays. Des sanctions
peuvent être prononcées à l’encontre des pays qui ne les respectent pas.
De récentes études empiriques et théoriques ont mis en relief les lacunes de la concep-
tion traditionnelle. Frankel et Rose (1998), ainsi que Corsetti et Pesenti (2002), esti-
ment que la mise en place d’une union monétaire correspond à une anticipation
déterminant d’elle-même l’apparition du phénomène prévu. C’est dire que l’intégra-
tion commerciale et la corrélation entre les chocs sont endogènes et se manifestent
comme une conséquence de l’union monétaire. Frankel et Rose (2000) ont montré que
les unions monétaires ont un effet positif sur le commerce international et la croissance.
Avec de solides arguments, Mundell (2002) préconise l’adoption d’une monnaie com-
mune pour l’Afrique et souligne les avantages d’un renforcement de la stabilité macro-
économique. Les cas de mauvaise gestion constatés dans de nombreux pays indiquent
que les unions monétaires, en tant qu’instruments de rigueur budgétaire, présentent
d’importants avantages pour les pays qui en sont membres. À propos de l’Afrique de
l’Ouest, Masson et Pattillo (2001) aboutissent à la conclusion que les normes en matière
budgétaire peuvent soumettre les États membres à la discipline budgétaire. Plus préci-
sément, les performances budgétaires des huit pays membres de l’Union monétaire
ouest-africaine (UMOA) se sont considérablement améliorées après la fameuse déva-
luation de 1994 et l’adoption d’un sytème de surveillance multilatérale4.
Dupasquier et Osakwe (2002) ont mené des recherches sur les effets de l’union moné-
taire sur la qualité de vie dans la Communauté économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO). Ils examinent les perturbations de la demande réelle avec diffé-
rentes corrélations dans plusieurs pays et comparent les coûts et les avantages de deux
systèmes: l’union monétaire et le taux de change flexible. Quel est le meilleur? Cela
dépend du niveau des coûts de transaction liés à la conversion de devises et à la cou-
verture des risques de change. Lorsque les coûts de transaction sont supérieurs à 1% du
PIB, l’union monétaire est préférable au taux de change fixe. Dans une analyse coût-
avantages, Debrun, Masson et Pattillo (2002) estiment que les différences entre les
orientations des politiques budgétaires, reflétées par les différents niveaux des dépenses,
sont plus importantes que les asymétries des perturbations dans la détermination des
avantages nets de l’appartenance à une union. Ainsi, les divergences réelles ne devraient
pas empêcher l’arrivée de nouveaux membres.
Les unions monétaires sont censées représenter un rempart contre les attaques spéculatives
et les effets de contagion. L’Afrique n’est probablement pas encore assez développée pour
intéresser les gestionnaires de portefeuilles internationaux, et l’étroitesse de son marché
La réussite de financier limite l’ampleur des flux de capitaux et la vitesse avec laquelle ceux-ci peuvent
l’intégration monétaire être manipulés par les spéculateurs. Cependant, la menace pourrait bien se traduire dans
dépend également de les faits à mesure que le continent s’insérera dans les marchés financiers internationaux.
l’interaction entre
différents facteurs Contraintes relatives aux politiques économiques
ayant trait aux La réussite de l’intégration monétaire dépend également de l’interaction entre diffé-
politiques rents facteurs ayant trait aux politiques économiques. L’expérience de l’Union euro-
économiques péenne (UE), entre autres, montre que la capacité de concevoir des institutions tenant
compte des contraintes relatives aux politiques économiques détermine, dans une large
mesure, l’équilibre entre les coûts et avantages de l’intégration et la viabilité à long terme
de cette dernière.
Conflits entre politiques. La question fondamentale se rapporte aux conflits qui peu-
vent exister entre les différentes politiques suivies. De tels conflits peuvent survenir
quand bien même la corrélation entre les perturbations que connaissent différents pays
serait parfaite, dans la mesure où les options politiques ne sont pas uniformes5. Les dif-
férents choix opérés en termes d’arbitrage entre la lutte contre le chômage et la lutte
contre l’inflation lorsqu’une région subit un choc symétrique l’illustrent parfaitement.
Lorsque les politiques sont évaluées sous l’angle de différentes fonctions d’utilité col-
lective, l’intégration monétaire peut entraîner une baisse de la qualité de vie dans les
pays qui adoptent une conduite différente de la politique commune.
L’hétérogénéité des priorités politiques peut ainsi poser des problèmes de viabilité à
long terme de l’intégration monétaire. Pour se prémunir contre une telle éventualité, la
conception des institutions doit être rigoureuse. Si le pouvoir de décision des autorités
monétaires communes n’est pas équitablement réparti entre les pays membres, les pays
désavantagés peuvent être tentés de se retirer. Ainsi, le partage des responsabilités au
sein de la banque centrale en fonction de la taille des pays membres peut ralentir l’in-
tégration. Néanmoins, répartition équitable des pouvoirs ne veut pas forcément dire
absence de problèmes. Lorsque le pouvoir de décision est partagé entre des acteurs
n’ayant pas la même vision politique, des impasses et des retards entraînant des lenteurs
dans la réaction aux variations aléatoires de la conjoncture ne sont pas à exclure.
Veiller à ce que les pays membres d’une union partagent dans l’ensemble les mêmes
objectifs et évaluent leurs politiques en fonction d’une grille commune est un moyen
de résoudre les conflits entre les différentes politiques menées. Ceci est possible si l’in-
tégration monétaire s’accompagne d’une intégration politique. Toutefois, la mise en
place d’institutions politiques supranationales est un processus long et difficile, qui pose
La répartition des profits tirés de la frappe de monnaie est une illustration du problème
plus général de la réaffectation des ressources budgétaires au sein d’une union moné-
taire. La centralisation des politiques monétaires exige la mise en place de mécanismes
de compensation permettant le transfert de ressources d’un pays à l’autre. Ceci est par-
faitement illustré par le cas des chocs asymétriques qui se manifestent par la récession
dans certains pays et l’expansion dans d’autres. Toutefois, la traduction de ces méca-
nismes en termes concrets ne va pas de soi. Des règles doivent être définies pour asseoir
la crédibilité de l’adhésion des États au système de réaffectation. Le non-respect de ces
règles mettrait en péril le processus d’intégration.
Accords institutionnels
Afin de créer l’environnement macro-économique stable nécessaire au développement
économique de l’Afrique, la banque centrale commune doit être indépendante des auto-
rités financières nationales (l’encadré 6.1 présente les principales conditions à remplir
pour la mise en place d’une banque centrale commune). Étant donné l’étroitesse du mar-
ché africain, certains analystes (Honohan et Lane 2001) estiment qu’il est nécessaire de
Encadré 6.1
Conditions pour la création d’une banque centrale africaine
Mazzaferro (2002) recense les leçons que l’Afrique peut tirer de l’expérience européenne La banque centrale
et insiste sur l’importance de la stabilité des prix en tant qu’objectif prioritaire de la commune doit être
banque centrale commune, et sur les mécanismes permettant de garantir sa compatibilité indépendante des
avec les politiques budgétaires nationales. La transition doit reposer sur les principes de autorités financières
progressivité et de convergence. Des délais clairs et crédibles doivent être fixés très tôt nationales
afin d’obliger les autorités nationales à adapter leurs politiques sans tarder. De ce point
de vue, les délais peuvent avoir pour effet de renforcer les engagements.
procédures dans le but d’harmoniser leurs politiques (encadré 6.2). Les politiques d’inté-
gration monétaire et financière relèvent des autorités communautaires (notamment les
responsables de la banque centrale et les représentants des États membres et du Trésor
français). Les autres communautés économiques régionales progressent plus lentement.
La CEDEAO a adopté une politique de convergence en décembre 1999 (CEDEAO
2001a), le COMESA en 1992 (COMESA 2000), et la CAE en avril 1997 (CAE 1998),
l’objectif dans les trois cas étant de coordonner et d’harmoniser les budgets nationaux,
ainsi que les politiques macro-économiques et sectorielles nationales.
Encadré 6.2
Incidence de l’union monétaire sur les accords relatifs aux taux de change dans
les communautés économiques régionales
L’intégration monétaire suppose une évolution à moyen ou long terme vers un régime de taux de
change fixe, les pays concernés finissant par adopter une monnaie commune. Malheureusement,
les accords relatifs aux taux de change sont conclus en ordre dispersé.
La CEMAC et l’UEMOA sont des unions monétaires qui ont pour monnaie commune le franc
CFA. Bien que formellement différenciées, les deux monnaies communes sont interchangeables
dans les deux communautés et convertibles en euros à un taux de change fixe. Au sein du
COMESA, deux pays (Namibie et Swaziland) sont membres d’une zone monétaire commune dans
laquelle le rand sud-africain circule librement comme monnaie commune dans le cadre d’un régime
de flottement. Les monnaies de douze autres pays (Angola, Burundi, Égypte, Éthiopie, Maurice,
Kenya, Madagascar, Malawi, Ouganda, Rwanda, Soudan et Zambie) ont des taux de change flot-
tants (plus ou moins encadrés). Le Zimbabwe applique un système de parité mobile. Les Seychelles
ont adopté un système de parité fixe par rapport à un panier de monnaies et Djibouti a mis en place
une currency board avec un taux de change fondé sur un panier de monnaies. Les Comores, l’É-
rythrée et la République démocratique du Congo ont arrimé leur monnaie à une seule devise. Les
trois États membres la CAE (Kenya, Ouganda et Tanzanie) ont adopté un système de flottement
du taux de change. La plupart des pays de la CEDEAO qui ne sont pas membres de l’UEMOA
(Gambie, Ghana, Libéria, Nigeria, Sierra Leone) ont des taux de change flottants. Le Bénin et le
Cap-Vert ont des systèmes de parité standard par rapport à une seule devise.
Cette multiplicité de monnaies et de régimes de taux de change milite en faveur de la mise
au point de mécanismes de compensation. La CEDEAO et le COMESA ont officiellement créé des
chambres de compensation dans le but de promouvoir les échanges intracommunautaires grâce
à l’utilisation des monnaies locales dans un contexte de contrôle des changes dicté par la rareté
de devises dans la plupart des pays concernés. Toutefois, la réduction des contrôles et l’évolu-
tion vers la convertibilité des monnaies nationales aux fins des transactions courantes donne à
penser qu’il est nécessaire, à terme, de restructurer les chambres de compensation en introdui-
sant de nouveaux produits et en procédant à une réforme de leur gestion dans une optique pri-
vée, commerciale. La CEDEAO a transformé sa chambre de compensation en Agence monétaire
de l’Afrique de l’ouest. Cette dernière est en charge de la politique monétaire de la Communauté,
notamment l’harmonisation des politiques financières et bancaires.
L’objectif de la CEDEAO est de créer une union économique entre États membres par
le biais d’une union monétaire et l’adoption de politiques économiques, financières,
sociales et culturelles communes. Les États membres de la CEDEAO qui ne sont pas
membres de l’UEMOA ont accepté d’harmoniser leurs politiques monétaires et bud-
gétaires avec celles de cette dernière, dans le but de mettre en place une union moné-
taire au sein de la CEDEAO et de jeter les bases d’une éventuelle fusion avec
l’UEMOA. Dans le souci d’accélérer le rythme de l’intégration, le Ghana et le Nigéria Les principaux critères
ont lancé l’initiative Procédure accélérée visant la création d’une deuxième zone moné- de convergence macro-
taire dans la sous-région, qui serait dénommée Zone monétaire ouest-africaine et qui économique se
regrouperait la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Nigéria et la Sierra Leone. rapportent à la
L’objectif de la Zone monétaire ouest-africaine est d’harmoniser les politiques macro- réduction de l’inflation,
économiques des États membres et de mettre en circulation une monnaie commune. de la dette extérieure et
du déficit budgétaire
La CEDEAO entend réaliser l’intégration monétaire grâce à la fusion entre l’UEMOA
et la Zone monétaire ouest-africaine. Le programme de convergence sera mis en oeuvre
par un Conseil de la convergence composé des ministres des finances et des gouver-
neurs de banque centrale. La Commission technique de surveillance sera, quant à elle,
composée des directeurs de la recherche des banques centrales et de hauts fonction-
naires des ministères des finances, de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest
(AMAO) et des commissions nationales de coordination.
Le COMESA envisage de devenir une union monétaire à part entière d’ici à 2024. Les
objectifs fixés en matière de convergence sont utilisés dans l’évaluation des progrès
accomplis par chaque État membre à la lumière de critères relatifs aux politiques macro-
économiques, à la dette extérieure et à l’adaptation du Traité de Maastricht.
À quel rythme et dans quelle mesure les différentes communautés économiques régio-
nales ont-elles évolué vers la convergence macro-économique et monétaire définie d’un
commun accord? Les principaux critères de convergence macro-économique se rap-
portent à la réduction de l’inflation, de la dette extérieure et du déficit budgétaire
(tableau 6.1). D’autres points de référence de moindre importance ont été définis pour
des variables telles que la masse salariale, les investissements publics, les recettes fis-
cales, et la stabilité des taux de change réels (voir encadré 6.2 sur les régimes de taux de
change). L’indice d’intégration monétaire et fiscale pour l’ensemble de l’Afrique montre
que les résultats pour la période 1994-1999 ont été plutôt modestes, dépassant de peu
Tableau 6.1
Objectifs macro-économiques de quelques communautés économiques
régionales en Afrique
Critères UEMOA CEDEAO COMESA a CAE CEMAC
Principaux critères
Taux d’inflation (%) ≤3 ≤10 (2000) <10 <10 ≤3 (2002)
≤5 (2003)
Dette totale (% du PIB) ≤70 (2002) so so so ≤70 (2004)
Paiement des arriérés
de la dette extérieure 0 so so so 0 (2004)
Paiement des arriérés
de la dette intérieure 0 so so so 0 (2004)
Déficit budgétaire (% du PIB) 0 ≤5 (2000) <10 <5 (1998) 0 (2004)
≤4 (2003)
Déficit financé par la banque
centrale/Recettes budgétaires
de l’année précédente (%) ≤20 ≤10 ≤20 so ≤20
Réserves de devises so ≥3 mois so Équivalent à so
d’importations (2000) 6 mois
≥6 mois d’importations
d’importations (2003)
Critères secondaires
Masse salariale/
Recettes fiscales (%) ≤35 (2002) ≤35 so so ≤35
Investissements publics/
Recettes fiscales (%) ≥20 (2002) ≥20 so so so
Balance des paiements
courants (% du PIB) ≤5 (2002) so so so so
Recettes fiscales (% du PIB) ≥17 (2002) ≥20 so so so
Interdiction de nouveaux
arriérés et liquidation des
arriérés actuels so Oui so so so
Stabilité des taux de change réels so Oui so so so
Obligation de maintenir les taux
d’ intérêt réels so Oui so so so
Investissements (% du PIB) so ≥20 so so so
Investissements intérieur brut
(% du PIB) ≥20 so so so so
Note: Les années entre parenthèses indiquent les délais de réalisation des objectifs. Les objectifs non accompagnés de
délais ont déjà été réalisés.
a. Les critères énumérés sont ceux qui avaient été proposés en 1995 dans le cadre de l’examen du Programme d’har-
monisation monétaire (COMESA 1995). Ces critères englobent également un plafonnement de l’accroissement de la
masse monétaire au sens large à 10% et du ratio du service de la dette extérieure à 20% des recettes d’exportation. Un
rapport commandé par le Secrétariat du COMESA en 2001 (Harvey et autres 2001) a recommandé un durcissement des
critères et des plafonds et seuils qui leur sont associés.
le taux de croissance du PIB (figure 6.1; voir annexe). Toutefois, il existe des différences
considérables entre communautés économiques régionales sur la tendance générale et
les composantes de celle-ci.
Inflation. Entre 1994 et 2000, l’inflation a baissé dans toutes ces communautés écono-
miques régionales (tableau 6.2). Même si la situation varie d’une sous-région à l’autre,
les performances demeurent insatisfaisantes dans l’ensemble, notamment en Afrique
centrale et en Afrique de l’Est. De nombreux pays ont cherché à réduire l’inflation en
adoptant une politique d’austérité monétaire et en poursuivant les réformes du secteur
financier telles que le renforcement du marché monétaire et la régulation de la masse
monétaire et des emprunts publics.
Figure 6.1
Monnaie et indice d’intégration financière pour l’Afrique, 1994–1998
(1994 = base 100)
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Tableau 6.2
Inflation dans certaines communautés économiques régionales en Afrique, 1994–2000 (%)
Communauté
économique Moyenne
régionale Objectif 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 simple
CAE <10 24,4 15,8 11,0 13,3 12,3 5,5 6,4 12,7
CEDEAO ≤10 (2000) 23,1 20,0 12,5 8,9 4,1 6,0 4,9 11,3
CEMAC ≤3 (2002) 35,0 10,1 10,9 7,3 –8,4 12,0 22,9 12,8
COMESA a ≤10 21,6 20,9 20,1 11,6 10,6 11,3 11,8 15,4
UEMOA ≤3 29,7 14,6 9,4 7,4 3,1 1,0 1,2 9,5
À l’exception de la Guinée-Bissau qui en est devenue membre en 1997, tous les pays
de l’UEMOA sont parvenus à l’objectif fixé, à savoir réduire l’inflation à 3% en 2000,
dont sept qui avaient une inflation à deux chiffres en 1994. La dévaluation du franc
CFA en 1994 explique le taux d’inflation élevé au milieu des années 90. Par la suite, les
taux ont commencé à baisser grâce à la discipline monétaire et budgétaire imposée aux
États membres de la communauté.
Le ratio d’endettement
extérieur demeure La plupart des pays de la CEDEAO sont parvenus à l’objectif fixé, qui consistait à
élevé et supérieur, réduire l’inflation à 10% en 2000, à l’exception du Ghana (27,2%), de la Guinée-Bissau
dans tous les cas, aux (22,6%), du Nigéria (22%) et de la Sierra Leone (21,8%). En ce qui concerne le Nigéria
objectifs fixés et certains autres pays, leur taux d’inflation élevé peut s’expliquer par l’accroissement
de la demande globale induite par d’importants transferts financiers dans le cadre de la
décentralisation budgétaire. Cependant, la Guinée-Bissau a réussi à réduire de manière
sensible son taux d’inflation (3,3%) en 2000.
La plupart des pays du COMESA n’ont pas été en mesure de réaliser l’objectif fixé, à
savoir: réduire le taux d’inflation à 10%. L’Angola et la République démocratique du
Congo (RDC), en particulier, ont été en proie à une hyperinflation en raison de leur
politique monétaire d’accompagnement, du réalignement de leur monnaie, de goulets
d’étranglement de l’offre, des augmentations de salaires dans le secteur public et d’une
hausse significative des prix des produits alimentaires et du transport.
Tous les pays de la CAE ont réussi à maîtriser l’inflation, celle-ci passant d’un taux à
deux chiffres durant la période 1994-1998 à moins de 10% en 1999-2000. L’Ouganda
a réalisé les meilleures performances, avec un taux d’inflation moyen de 6,1% pour la
période 1994-2000, suivi du Kenya (13,2%) et de la Tanzanie (18,7%). Dans les pays
de la CEMAC, le taux moyen d’inflation pour l’ensemble de la Communauté est monté
à 22,9% en 2000, traduisant un dérapage des prix en Guinée équatoriale et en
République du Congo.
Dette extérieure. Certaines communautés économiques régionales ont fixé une valeur
cible de la dette totale en pourcentage du PIB. Cependant, il n’existe pas de données
fiables et cohérentes de la dette intérieure de tous les pays concernés. Ainsi, la discus-
sion est axée sur la dette extérieure, qui représente l’essentiel de la dette totale de nom-
breux pays.
Bien que toutes les communautés économiques régionales aient réalisé des progrès
notables pour réduire la dette extérieure entre 1994 et 2000 (grâce à des initiatives visant
l’annulation ou le rééchelonnement de la dette), le ratio d’endettement extérieur
demeure élevé et supérieur, dans tous les cas, aux objectifs fixés (tableau 6.3).
avaient une dette extérieure s’élevant à environ 50% du PIB, les autres pays ayant un ratio
d’endettement compris entre 73% pour le Bénin et 381% pour la Guinée-Bissau.
Combiné à une légère détérioration des termes de l’échange, le ralentissement de la
croissance explique en grande partie les performances insatisfaisantes des pays de la sous-
région, et de ceux de l’UEMOA en particulier.
Même s’il n’a officiellement fixé d’objectif de taux concernant la dette extérieure, le
COMESA recommande un plafond de 50% ( Jenkins et autres 2001). L’Égypte, l’É-
rythrée, Maurice, les Seychelles et le Swaziland avaient des ratios d’endettement infé-
rieurs à 50% du PIB. Les pays de la CAE ont enregistré une nette amélioration de la
situation de leur dette extérieure, soit 87% du PIB en moyenne pour la période 1994-
2000, l’Ouganda parvenant même à un taux de 44,1% en 2000. Subissant le contre-
coup de la chute des cours mondiaux, de nombreux pays ont vu leurs recettes
d’exportation dans des secteurs clefs baisser de manière considérable en valeur et leur
balance des paiements se détériorer.
Déficits budgétaires. Les résultats obtenus en matière de réduction des déficits bud-
gétaires sont mitigés. Aucun des pays de l’UEMOA n’est parvenu à l’objectif fixé par
l’Union, à savoir la résorption des déficits budgétaires (objectif difficile à atteindre au
regard du montant élevé du service de la dette). Au cours de la période 1994-2000, le
déficit moyen dans les pays de l’UEMOA s’élevait à 3,7% du PIB (tableau 6.4). Les
déficits les moins importants ont été notés au Bénin (0,3%) et au Sénégal (0,8%). À
l’exception de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau, pratiquement tous les
Tableau 6.3
Dette extérieure dans quelques communautés économiques régionales en Afrique,
1994–2000 (% du PIB)
Communauté
économique Moyenne
régionale Objectif 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 simple
a
CAE 97,1 95,1 89,0 84,6 85,6 83,2 74,6 87,0
CEDEAO a 117,7 119,3 113,3 106,4 118,0 111,9 106,6 113,3
CEMAC ≤70 (2004) 131,4 128,2 117,1 103,1 100,9 96,7 88,1 109,4
COMESA ≤50 b 110,5 108,6 102,7 99,0 100,6 91,2 87,7 100,0
UEMOA ≤70 (2002) 134,2 134,8 130,1 118,3 135,8 125,8 113,7 127,5
a. Non précisé.
b. Plutôt recommendé et ne représentant pas un objectif officiel concernant la dette extérieure.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de données de la Banque mondiale.
pays de l’UEMOA ont eu, en 2000, un déficit conforme au plafond de 5% fixé par la
CEDEAO. Dans l’ensemble, les pays de l’UEMOA ont connu une forte consolidation
financière entre 1994 et 1997, période suivie d’un net ralentissement de la convergence
financière et de déficits plus élevés entre 1998 et 2000. Cette situation s’explique aussi
bien par le niveau élevé des dépenses (l’énorme encours de la dette entraînant le paie-
ment d’intérêts élevés et la masse salariale se maintenant à un haut niveau dans de nom-
Ainsi, les communautés breux pays) que par celui des recettes fiscales, qui est généralement bas (ces dernières
économiques ayant été inférieures à 17% du PIB dans la plupart des pays concernés).
régionales africaines
ont-elles mieux réussi à Les déficits des pays membres du COMESA se sont élevés en moyenne à 5,7% du PIB
maîtriser l’inflation et les au cours de la période 1994-2000 et ces derniers sont parvenus, à l’exception de la RDC
déficits budgétaires que (14,5%), de l’Erythrée (18,9%) et des Seychelles (10,2%), à réaliser l’objectif fixé, à
la dette extérieure savoir: réduire le déficit à moins de 10% du PIB. Pour ce qui est de ces trois derniers
pays, cela pourrait être dû au faible niveau aussi bien des recettes que des dépenses. Les
rentrées fiscales sont généralement maigres en raison des lacunes de la législation fis-
cale et de la collecte d’impôts, et cette situation est aggravée dans le cas de la RDC par
une conjonction de l’hyperinflation et de la non-indexation des impôts. Le niveau élevé
des dépenses s’explique par les dépenses d’investissement (en Erythrée et aux
Seychelles), les dépenses de nature régalienne et de sécurité (en RDC), ainsi que les
systèmes inadaptés de contrôle. Il aura fallu attendre l’année 2000 pour que le déficit
moyen de l’Angola tombe à 7,9 % et devienne ainsi conforme à l’objectif fixé. Les per-
formances des pays de la CAE en matière de réduction des déficits budgétaires ont été
très bonnes, en particulier celles du Kenya.
La plupart des pays de la CEMAC sont sur la voie de l’élimination de leur déficit bud-
gétaire (objectif censé être atteint en 2004, la Guinée équatoriale et le Gabon y étant
déjà parvenus).
Tableau 6.4
Déficits budgétaires dans certaines communautés économiques régionales, 1994–2000
(% du PIB)
Communauté
économique Moyenne
régionale Objectif 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 simple
CAE <5 (1998) 2,4 3,1 2,1 0,6 0,5 1,7 1,3 1,7
CEDEAO ≤5 (2000) 6,3 5,0 4,5 4,8 5,1 5,3 3,6 4,9
CEMAC 0 (2004) 7,4 3,9 3,1 1,6 2,4 1,5 3,8 2,3
COMESA <10 8,2 7,2 6,0 4,7 5,0 5,1 4,0 5,7
UEMOA 0 5,7 3,2 2,8 3,7 3,5 3,6 3,4 3,7
Cependant, l’UEMOA et la CEMAC (deux unions monétaires qui sont en avance par
rapport aux autres communautés économiques régionales en matière de convergence
des politiques macro-économiques) n’ont presque pas fait mieux que les autres com-
munautés. Même si elles ont des politiques et institutions plus efficaces dans le domaine
de la convergence macro-économique, elles ont eu du mal à atteindre leurs objectifs
concernant l’inflation, la dette extérieure et les déficits budgétaires.
Tableau 6.5
Performances de certaines communautés économiques régionales en matière
d’inflation, de déficits budgétaires et de dette extérieure, 1994–2000
Communauté Déficit Dette
économique Inflation budgétaire extérieure
régionale taux (%) (% du PIB) (% du PIB)
CAE 12,7 1,7 87,0
CEDEAO 11,3 4,9 113,3
CEMAC 12,8 2,3 108,8
COMESA 15,4 5,7 100,0
UEMOA 9,5 3,7 127,5
Dans le souci de présenter un panorama plus complet de la région, la discussion sur les
marchés de capitaux et les bourses des valeurs, les établissements financiers et les inves-
tissements est centrée sur les cinq communautés économiques régionales qui ont offi- Les bourses des
ciellement défini des critères de convergence, la Communauté de développement de valeurs en Afrique
l’Afrique australe (SADC) et l’Union du Magreb arabe (UMA). sub-saharienne sont
généralement de
Marchés de capitaux et bourses des valeurs. Le développement des marchés de capi- taille limitée et
taux à travers l’Afrique vise essentiellement la mobilisation de ressources intérieures et sous-capitalisées
l’accroissement des investissements transfrontaliers et des investissements étrangers
directs.
Les bourses des valeurs en Afrique sub-saharienne sont généralement de taille limitée
et sous-capitalisées. Il y a très peu de sociétés cotées en bourse. À l’exception du Nigéria
et de l’Afrique du Sud, la plupart des bourses des valeurs comptent moins de 100 socié-
tés cotées, voire moins de cinq pour certaines d’entre elles. Une autre lacune commune
aux marchés de nombreux pays se rapporte à leur faible niveau de liquidité, tel que l’at-
teste le volume limité d’affaires qu’ils traitent, qui résulte lui-même du nombre limité
d’actions émises et du coût élevé des transactions.
Il existe des bourses des valeurs dans toutes les communautés économiques régionales.
La SADC compte le plus grand nombre de bourses nationales, celle de Johannesbourg
traitant le plus gros volume de transactions et jouant en même temps un rôle de plaque
tournante sous-régionale. Le montant des investissements transfrontaliers dans la
SADC est considérable, en particulier entre les membres de l’Union douanière
d’Afrique australe (SACU). La CEDEAO compte trois bourses des valeurs: celle du
Nigéria, celle du Ghana, ainsi que la Bourse régionale des valeurs mobilières de
l’UEMOA, dont le siège se trouve à Abidjan.
ce qui concerne la CEMAC, il existe une bourse des valeurs à Douala et un projet de
création d’une bourse régionale.
De nombreux marchés de capitaux qui sont longtemps restés inactifs ont été véritablement
revitalisés au cours de ces dernières années et plusieurs nouveaux marchés ont émergé. La
privatisation, qui est une composante des réformes structurelles entreprises dans la quasi-
De nombreux marchés totalité des pays africains, a stimulé le développement des marchés de capitaux lorsqu’elle
de capitaux qui sont s’est accompagnée, comme au Nigéria, de politiques appropriées. Dans certains pays
longtemps restés (Afrique du Sud, Botswana, Côte d’Ivoire, Kenya, Maurice, Nigéria), tel qu’il ressort de la
inactifs ont été mesure dans laquelle les prix englobent de manière rationnelle l’information sur les entre-
véritablement prises et l’environnement, le fonctionnement du marché semble se rapprocher du niveau
revitalisés au cours de atteint par les économies émergentes d’Asie et d’Amérique latine (Magnusson et Wydick
ces dernières années 2002). Ces marchés des actions ont favorisé les investissements transfrontaliers, même si
ces derniers demeurent limités par la non convertibilité des monnaies, le caractère rudi-
mentaire des systèmes de paiement et les variations des procédures de cotation.
Certaines communautés économiques ont conçu des initiatives en faveur des marchés
de capitaux au niveau régional. L’UEMOA a mis en place un marché régional de capi-
taux qui couvre l’ensemble des pays membres depuis 1998. La CEMAC a pris la déci-
sion de créer un marché régional de capitaux en décembre 2000. Dans la CEDEAO,
un accord a été conclu entre les bourses des valeurs de Lagos et du Ghana, qui prévoit
une coopération dans des domaines tels que la formation du personnel, les procédures
Figure 6.2
Capitalisation boursière dans certaines bourses des valeurs en Afrique, 1990 et 2000
(% du PIB)
250
200
150
100
50
2000
1990
0
ria
na
ya
ie
te
ïb ne
o t
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su u n nt e
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Am
Af
riq
Enfin, la mise en place de marchés régionaux pourrait s’avérer impossible dans certaines
communautés économiques régionales dont les pays membres souhaitent conserver leur
propre bourse des valeurs. Dans ce cas, il y aurait lieu de recourrir à des marchés régio-
naux virtuels fondés sur des systèmes électroniques communs de cotation (Banque
mondiale 2002).
Dans les pays de la CEDEAO, la coopération financière s’est traduite par la création de
plusieurs banques régionales, à commencer par la mise en place, en 1975, du Fonds de
Les initiatives visant une participation accrue du secteur privé, en particulier par le biais
d’associations financières à l’échelle des communautés, y compris des groupements fémi-
nins, constituent un trait commun des efforts déployés par la CEDEAO et le COMESA.
D’un point de vue théorique, il existe des raisons de croire que la corrélation entre l’in-
tégration régionale et les investissements étrangers directs est positive. En premier
Tableau 6.6
Investissements étrangers directs dans les dix principaux pays bénéficiaires en Afrique,
1994–2000 (millions de dollars)
Moyenne par
tête d’habitant
Moyenne (milliers de
Pays 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 1994–2000 dollars)
Afrique du Sud 374 1 248 816 3,811 550 1 503 961 1 323 32
Angola 170 472 181 412 1 114 2 471 1 698 931 77
Côte d’Ivoire 78 212 269 425 380 324 106 255 17
Égypte 1 256 598 636 891 1 076 1 065 1 235 965 16
Lesotho 19 275 288 268 265 163 118 199 99
Nigéria 1 959 1 079 1 593 1 539 1 051 1 005 1 082 1 330 11
Ouganda 88 121 121 175 210 222 220 165 8
Soudan –5 0 0 98 371 371 392 175 6
Tunisie 432 264 238 339 650 350 752 432 47
Zambie 56 97 117 207 198 163 200 148 15
Source: Données compilées par la Commission économique pour l’Afrique à partir de la Base de données de la Banque mondiale sur
l’Afrique 2002.
lieu, si le volume des investissements étrangers directs reçus est limité par la taille des
marchés nationaux, l’intégration permet de créer les conditions de son accroissement.
La poussée soudaine qui en résulterait pourrait ne pas être répartie de manière équi-
librée entre les différents pays membres, mais se concentrer plutôt dans les zones qui
présentent les meilleurs atouts en termes d’emplacement. En deuxième lieu, la libé-
ralisation des échanges au sein d’une communauté économique régionale oblige les
pays qui n’en sont pas membres à s’adapter à la situation pour rester compétitifs. La supervision doit
Enfin, l’intégration régionale peut générer des effets dynamiques tels qu’une crois- s’accompagner d’une
sance accélérée dans les pays concernés, rendant ainsi la région plus attrayante pour législation appropriée
les investisseurs étrangers. afin de faire prévaloir
des normes
Des données empiriques existent également sur diverses communautés économiques circonspectes en
régionales, qui font ressortir les effets positifs de l’intégration régionale sur les inves- matière d’octroi
tissements étrangers directs, notamment l’Accord de libre-échange nord-américain de crédits
(ALENA), le Marché commun du Cône Sud (MERCOSUR), et l’UE (Blomström et
Kokko 1997; Banque mondiale 2000). Ainsi, en renforçant les liens au sein des mar-
chés régionaux et en favorisant l’intégration des échanges, les communautés écono-
miques régionales peuvent créer les conditions préalables à l’accroissement du volume
des investissements étrangers directs en Afrique.
La voie à suivre
Les unions monétaires peuvent procurer d’énormes avantages aux pays africains grâce
à l’accroissement des échanges commerciaux, à la stabilité macro-économique et à la
croissance économique. Cependant, leur mise en place pose de nombreux défis.
Sur le plan institutionnel, les États doivent se rendre à l’évidence: une banque cen-
trale commune doit être indépendante des autorités financières nationales et son
mandat clairement défini en termes de point d’ancrage nominal (interne ou externe).
La stabilité monétaire exige également une supervision bancaire appropriée. Que
celle-ci relève de la responsabilité de la banque centrale commune ou des autorités
financières nationales dépend du degré de segmentation des systèmes bancaires
nationaux. La supervision doit s’accompagner d’une législation appropriée afin de
faire prévaloir des normes circonspectes en matière d’octroi de crédits. Ceci est d’au-
tant plus important que les prêteurs et les emprunteurs n’ont pas un accès similaire à
l’information et qu’il peut s’ensuivre une rapide détérioration de la qualité moyenne
des emprunteurs et, par conséquent, un accroissement du pourcentage de prêts
improductifs. Il y a également lieu de prendre une décision claire concernant l’insti-
tution qui doit jouer le rôle de prêteur en dernier ressort, dans la mesure où le trans-
fert de cette fonction des banques centrales nationales à la banque centrale commune
n’est pas automatique. La viabilité de l’intégration monétaire sera largement tribu-
taire des mécanismes de résolution des conflits qui peuvent surgir entre les différentes
politiques économiques adoptées.
Pour que la transition vers l’union monétaire réussisse, les pays candidats doivent
mettre au point une combinaison de mesures, avec des engagements spécifiques
concernant la réduction de l’inflation et la mise en oeuvre de politiques budgétaires
permettant de garantir la convergence. Les résultats obtenus jusqu’ici dans ce
domaine sont mitigés. La non-réalisation des objectifs de convergence macro-éco-
nomique s’explique à la fois par des facteurs économiques et par des lacunes dans la
conception des critères au niveau institutionnel. Les critères de convergence ne
pèsent sur les choix qui s’offrent aux autorités nationales que dans la mesure où ils
sont crédibles et applicables, avec des délais clairement définis, ce qui n’est pas tou-
jours le cas. En outre, l’appartenance à différentes communautés économiques régio-
nales ayant fixé des critères de convergence différents entraîne un certain relâchement
en ce qui concerne la mise en oeuvre de réformes économiques. La nécessité de veiller
à la concordance des politiques économiques appelle la mise au point de mécanismes
de surveillance multilatérale susceptibles de favoriser la coopération technique entre
pays.
Notes
1. Au titre de la coopération monétaire, on peut citer les accords en matière de finan-
cement de la balance des paiements, de paiements régionaux, de convertibilité limitée
des monnaies, de gestion mutuelle des monnaies, d’unions monétaires parallèles et
d’unions monétaires.
2. Pour une analyse exhaustive récente des accords de compensation optimale, voir
Mussa et autres (2000).
5. Alesina et Grilli (1992) fournissent un exemple clair de conflit entre politiques résul-
tant de différences dans les choix des pays membres d’une union monétaire.
6. Voir Drazen (2000, chap. 12) pour une analyse de l’économie politique de l’Union
monétaire européenne.
7. Voir, par exemple, Banque mondiale (2002) pour une analyse de l’intégration finan-
cière dans la CAE.
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Chapitre
7
Transports, communications et
énergie
Transports
Les indicateurs utilisés pour mesurer les performances des communautés économiques
régionales en matière d’intégration des transports (figure 7.1) sont l’intégration physique,
145
ARIAF ch7 052704.qxp 6/9/04 12:34 PM Page 146
la convergence des politiques, les aspects opérationnels ainsi que les institutions et les ini-
tiatives régionales africaines.
Figure 7.1
Indice d’intégration des transports, 1994–1999 (Indice 1994=100)
140
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Selon les estimations, le réseau ferroviaire africain s’étend sur 89 380 kilomètres avec
une densité de 2,96 kilomètres pour 1 000 kilomètres carrés. Les connexions au sein
même du réseau sont insuffisantes, tout particulièrement en Afrique centrale et en
Afrique de l’Ouest et la disponibilité du matériel roulant demeure particulièrement
faible par rapport à d’autres régions du monde. Ces dix dernières années, les pays afri-
cains ont instauré un système de concessions afin de réduire le rôle du gouvernement
dans la gestion du réseau ferroviaire et d’améliorer les performances, mais ces mesures
n’ont eu qu’un succès limité. Il demeure nécessaire que tous les réseaux ferroviaires
d’Afrique, y compris les réseaux interconnectés, fassent l’objet d’une harmonisation de
leurs règles d’exploitation et de leurs normes techniques.
L’Afrique compte environ 80 grands ports dotés d’installations pouvant recevoir des
cargaisons conventionnelles, des conteneurs, des huiles blanches, du pétrole brut et des
cargaisons en vrac. En 1999, les ports africains ont chargé 9,8% et déchargé 4% des
Le transport multimodal est régi par la Convention des Nations Unies sur le transport
multimodal international de marchandises, signée en mai 1981 mais qui n’est toujours
pas entrée en vigueur dans la mesure où seulement 10 pays, dont 5 africains, sur les 30
pays signataires ont ratifié la convention. Les membres de la Communauté économique
et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ont adopté leur propre convention pour la
réglementation du transport multimodal entre les États membres. Néanmoins, les pays
de la CEMAC qui ont signé la convention n’ont pas encore transposé les dispositions
de cette dernière au niveau de leur législation nationale.
Afin de traiter ces problèmes liés aux transports, les communautés économiques régio- L’intégration physique
nales ont à pour objectif de: des systèmes de
transport requiert une
• Renforcer l’intégration physique au travers de la coordination de réseaux afin de bonne qualité des
relier les principales villes des pays membres et de répondre à leurs besoins en connexions modales au
termes de transport des biens et services produits; sein des pays et entre
• Préparer et appliquer des lois, normes, réglementations et procédures harmonisées afin les sous-régions
de garantir un trafic fluide des biens et services, et de réduire les coûts de transport;
• Favoriser le développement des ressources humaines et des institutions via la
formation;
• Promouvoir les partenariats des secteurs public et privé en matière de développe-
ment infrastructurel et mobiliser les ressources en menant des campagnes de sen-
sibilisation et en organisant des forums d’investissement et des réunions
consultatives avec les donateurs;
• Échanger des informations liées aux bonnes pratiques et aux problèmes communs
tels que le développement technologique, via l’organisation de forums spécialisés;
• Promouvoir la création de couloirs de transit desservant les pays enclavés, en adop-
tant des mesures de développement et de sensibilisation.
Intégration physique
L’intégration physique des systèmes de transport requiert une bonne qualité des
connexions modales au sein des pays et entre les sous-régions. La plupart des commu-
nautés économiques régionales essayent de parvenir à ce type d’intégration au niveau du
transport routier, ferroviaire, maritime, de la navigation intérieure et de l’aviation civile.
Tableau 7.1
Transports routier et ferroviaire dans certaines communautés économiques
régionales d’Afrique, 2000
Route transafricaine Chemins de fer
Tronçons
manquants Type
Communauté Total des Tronçons comme part Longueur d’écartement
économique tronçons manquants du total totale utilisé
régionale (km) (km) (%) (km) (mm)
CAE 3 841 523 14 7 588 1 000
CEDEAO 10 578 2 970 28 10 190 1 067; 1 000
CEEAC 10 650 4 953 47 7 605 1 435; 1 067; 1 000
COMESA 15 723 2 695 17 32 558 1 067; 1 000
IGAD 8 716 2 423 28 9 000 —
SADC 11 454 2 136 19 45 321 1 067
UMA 5 923 1 110 21 9 625 1 435
Source: CEA 2002b.
l’Afrique et l’Europe via le détroit de Gibraltar. L’UMA a mis l’accent sur la création d’iti-
néraires de transport reliant les pays euroméditerranéens, la connexion entre les États
membres et l’harmonisation des politiques. Même si l’UMA dispose d’accords en matière
de transports, notamment des accords favorisant le transport transfrontalier de biens et
services, leur mise en œuvre est incomplète.
Transport ferroviaire. L’Afrique compte trois principaux types d’écartement des voies:
1 067 millimètres (Cape), 1 000 millimètres (étroit ou métrique) et 1 435 millimètres
(standard). Un système ferroviaire régional est considéré comme intégré lorsque les États
membres utilisent le même écartement sur l’ensemble du système. La CAE, la SADC
et l’UMA utilisent un écartement uniforme et, de ce fait, possèdent le meilleur poten-
tiel d’intégration physique des réseaux ferroviaires (voir tableau 7.1). L’UMA envisage
même la création d’un train maghrébin à grande vitesse. Par contraste, la CEEAC pos-
sède le plus faible potentiel d’intégration, faute de plans visant la bonne connexion des
réseaux ferroviaires. La CEDEAO, qui n’a accordé que peu d’attention à son système
de transport ferroviaire, commence à déployer des efforts pour connecter les lignes natio-
nales de chemin de fer. La Banque africaine de développement a débloqué $3,3 millions
pour une étude de faisabilité des connexions ferroviaires en Afrique de l’Ouest.
Transport maritime et ports. L’intégration du transport maritime et des ports repose sur
le nombre de grands ports maritimes desservant les pays enclavés et sur la disponibilité
de services de cabotage et de dépôts intérieurs à conteneurs. La CEDEAO est la com-
munauté la mieux intégrée, avec sept ports desservant quatre pays enclavés (tableau 7.2).
La CAE possède quelques connexions entre les ports et l’arrière-pays, avec deux grands
ports de transit, à savoir Mombassa, au Kenya et Dar-es-Salaam, en Tanzanie. Avec neuf
grands ports de transit desservant 10 pays enclavés, le COMESA dispose également de
bonnes connexions. L’UMA, qui ne compte aucun pays enclavé, a instauré des politiques
communes de transport maritime entre ses membres et avec les pays de la Méditerranée
orientale. La CEEAC, avec deux ports desservant trois de ses quatre pays enclavés, dis-
pose d’un réseau de quelques connexions maritimes entre ses États membres.
Voies navigables intérieures. L’intégration physique des voies navigables intérieures est
mesurée par le nombre de pays desservis par un fleuve ou un lac déterminés. Même si
l’Afrique compte de nombreux lacs et rivières, seul un petit nombre d’entre eux jouent
un rôle dans l’intégration des transports entre les pays (voir tableau 7.2). Le lac Victoria
de la CAE, fournit un service de navires à vapeur à ses trois États membres, ce qui confère
à la CAE le système de voies navigables intérieures le mieux intégré. La CEEAC pos-
sède le deuxième système, le fleuve Congo desservant la moitié des 10 États membres.
Par contraste, le fleuve Niger, qui relie la Guinée au Mali, offre une intégration limitée
Même si l’Afrique à la CEDEAO, en raison du caractère saisonnier de la circulation fluviale. Une initia-
compte de nombreux tive, lancée en 1998 par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, devrait
lacs et rivières, seul un améliorer le transport sur le fleuve, mais est confrontée à la concurrence en matière
petit nombre d’entre d’accès aux ressources, du système ferroviaire Dakar–Bamako qui a été amélioré, et de
eux jouent un rôle dans la route Dakar–Bamako dont la construction vient de commencer.
l’intégration des
transports entre Aviation civile. L’intégration de l’aviation civile est mesurée par le degré de connexion
les pays des services de navigation aérienne entre les États membres des communautés écono-
miques régionales et entre les sous-régions. Le Kenya possède 16 connexions directes
avec les autres pays du COMESA, alors que le Swaziland n’en possède aucune (OAG
2000). Dans la SADC, la plupart des pays sont directement reliés à Johannesburg, qui
affiche le degré de connexion le plus élevé de la sous-région. De plus, grâce à des vols
indirects, il est relativement aisé de relier deux capitales au sein des pays de la SADC,
même si certaines connexions requièrent une escale de plus d’un jour. Les capitales des
Tableau 7.2
Transport maritime et voies de navigation intérieure dans certaines
communautés économiques régionales d’Afrique, 2000
Voies de navigation intérieure
Pays
desservis
Transport maritime comme part
Communauté Principaux Pays Lacs et du total
économique ports sans littoral fleuves Pays des pays
régionale maritimes desservis navigables desservis (%)
CAE 2 4 Lac Victoria 3 100
CEDEAO 7 4 Niger River 2 13
Sénégal
CEEAC 2 4 Congo 5 50
COMESA 9 10 Nil 10 48
Lac Victoria
Lac Malawi
Lac Tanganyika
IGAD 4 2 Nil 3 43
Lac Victoria
SADC 8 6 Lac Victoria
Lac Malawi
Lac Tanganyika so so
UMA 11 so so so so
États membres de l’UMA sont reliées par des vols directs ou indirects d’une durée infé-
rieure à quatre heures, mais le nombre limité de vols au cours de la semaine a entraîné
un faible volume du trafic aérien, plus particulièrement avant la fin de l’embargo frap-
pant la Libye. Les connexions de l’Afrique du Nord et de l’Afrique centrale avec
l’Afrique sub-saharienne sont inadéquates, et nécessitent régulièrement de passer par
l’Europe.
Les connexions se sont
La CEEAC (qui inclut la CEMAC) est l’une des sous-régions les moins bien connec- améliorées depuis la
tées. En 2000, la République du Congo disposait seulement de cinq vols directs en Déclaration de
direction des autres États membres et, à Sao Tomé-et-Principe, la fréquence hebdo- Yamoussoukro, laquelle
madaire des vols était si peu élevée que les passagers devaient attendre des jours durants autorise plusieurs
avant de rejoindre certaines des capitales de la sous-région. Un manque de ressources compagnies aériennes
financières et techniques associé à une insuffisance de coopération commerciale et à des à couvrir un seul et
politiques protectionnistes a largement freiné le développement des connexions dans même itinéraire
la sous-région.
La CEDEAO était relativement bien connectée avant la faillite d’Air Afrique, coen-
treprise rassemblant 11 pays francophones, qui assurait des connexions directes et indi-
rectes au sein de la sous-région. Les pays à plus fort degré de connexion étaient la Côte
d’Ivoire et le Sénégal, avec 14 vols directs, alors que le Liberia comptait 4 vols et le Cap-
Vert deux. Les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest possédaient des connexions
médiocres en direction des pays francophones, en raison de la politique protectionniste
d’Air Afrique et d’un manque de coopération entre les principaux transporteurs. Les
compagnies aériennes nationales et les nouvelles compagnies privées fournissent
aujourd’hui des services de navigation aérienne entre les capitales, mais ces derniers
offrent des connexions peu satisfaisantes (il est souvent nécessaire d’acheter plusieurs
billets pour réaliser un voyage complet).
La création d’Air Afrique pour les pays francophones et l’Accord de Banjul rassem-
blant les pays anglophones ont réduit très nettement le nombre d’itinéraires, rendant
les déplacements en Afrique de l’Ouest plus difficiles. Mais les connexions se sont amé-
liorées depuis la Déclaration de Yamoussoukro, laquelle autorise plusieurs compagnies
aériennes à couvrir un seul et même itinéraire et supprime les limites relatives à la capa-
cité des appareils aériens et à la fréquence des vols. L’Agence pour la sécurité de la navi-
gation aérienne en Afrique et à Madagascar (encadré 7.1) et la Région d’information
de vol de Roberts de la CEDEAO et de la CEMAC constituent également les signes
d’une intégration croissante. Cependant, dans d’autres sous-régions, l’espace aérien est
géré par les organisations nationales, ce qui crée des difficultés d’intégration.
grands progrès ont été réalisés au niveau de l’harmonisation des politiques de transport
aérien, plus particulièrement après l’adoption de la Déclaration de Yamoussoukro
(encadré 7.2). À l’exception de cinq d’entre eux, tous les pays africains ayant ratifié le
Traité d’Abuja portant création de la Communauté économique africaine ont indiqué
qu’ils procéderont à une pleine libéralisation dans les plus brefs délais, et un grand
nombre d’entre eux ont commencé à libéraliser l’accès à leur marché du transport aérien
La mise en œuvre de sur une base bilatérale. La mise en œuvre de la Déclaration de Yamoussoukro devrait
la Déclaration de améliorer les services, accroître la fréquence des vols, améliorer la rentabilité des com-
Yamoussoukro devrait pagnies aériennes africaines sur les itinéraires intra-africains, accroître la participation
améliorer les services, du secteur privé au sein de l’industrie aérienne africaine et réduire la durée et les coûts
accroître la fréquence des déplacements.
des vols
Depuis l’entrée en vigueur de la Déclaration de Yamoussoukro, les compagnies
aériennes africaines ont mis en place plusieus nouveaux itinéraires afin d’offrir aux usa-
gers un plus grand choix. Les connexions reliant les pays africains se sont améliorées,
des vols quotidiens ayant été introduits dans certaines régions. Toutefois, l’application
intégrale de la Déclaration de Yamoussoukro est entravée par l’absence d’engagement
politique solide de certains pays, qui sont préoccupés par la compétitivité de leurs com-
pagnies aériennes nationales. Des mesures protectionnistes subsistent parmi les com-
pagnies aériennes. En outre, les restrictions frappant l’octroi de visas et le caractère
inadapté des règles de concurrence constituent des obstacles majeurs pour la mise en
œuvre de la Déclaration de Yamoussoukro. Et pourtant, avec un engagement politique
renforcé et au soutien apporté par les décideurs de haut niveau, la Déclaration de
Yamoussoukro pourrait être appliquée rapidement.
Encadré 7.1
Intégration des opérations de transport aérien en Afrique
reste du monde. Le principe a été adopté mais il n’est pas appliqué intégralement faute
de volonté politique et parce que les instruments requis n’ont pas été ratifiés.
Questions d’exploitation
Plusieurs problèmes d’exploitation freinent l’intégration des transports au sein des
communautés économiques régionales, notamment les retards aux postes frontières, des
temps de transit trop longs et les coûts élevés des opérations de transit.
Encadré 7.2
Libéralisation des transports aériens et promotion de l’intégration régionale en
Afrique à travers la Déclaration de Yamoussoukro
La Déclaration de Yamoussoukro, approuvée en juillet 2000 par les chefs d’État et de gouverne-
ment de l’Organisation de l’unité africaine à Lomé (Togo), a revêtu une forme contraignante pour
les États signataires du Traité d’Abuja en août 2000. Cette Déclaration établit, au sein des États
africains, un cadre de libéralisation des services de transport aérien en Afrique pendant deux ans.
Elle prévaut sur les accords multilatéraux et bilatéraux relatifs aux services aériens entre les États
et prévoit la libéralisation complète du fret aérien ainsi que la suppression des restrictions en
termes de capacité des appareils aériens et de droits de trafic, dont les droits de cinquième liberté
(droit de transporter des passagers vers un pays étranger puis de continuer sa route vers un autre
pays étranger). La Déclaration autorise plusieurs compagnies aériennes à couvrir un seul et même
itinéraire et déréglemente les tarifs.
À la suite de la Déclaration de Yamoussoukro, les 23 ministres en charge de l’aviation civile dans
les pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest ont signé un mémorandum d’accord prévoyant
l’application intégrale de ladite décision. Les organisations sous-régionales ont traduit les objectifs
de la Déclaration en un protocole adéquat et ont préparé des programmes et des activités pour la
mise en œuvre de ce dernier, notamment des mécanismes visant à garantir l’application uniforme de
l’accord. La Déclaration de Yamoussoukro a reçu un appui inconditionnel de la part des donateurs,
les principaux bénéficiaires étant la CEMAC, la CEDEAO, le COMESA, la SADC et l’UEMOA.
Les donateurs prévoient de mettre en place des unités au sein de la CEDEAO et de la CEMAC
afin d’aider les États membres à mettre en œuvre l’accord. Les ministres en charge de l’aviation
civile ont convenu de déléguer certains pouvoirs de réglementation des transports aériens à une
instance placée sous la supervision de ces unités. Des programmes similaires sont en cours d’éla-
boration pour la CAE, le COMESA et la SADC.
Dans la mesure où le COMESA et l’UEMOA présentent des membres en commun, les acti-
vités menées par les donateurs ont fait l’objet d’une certaine répétition, ce qui a nécessité une
coordination accrue au sein des donateurs, des organisations sous-régionales et des pays. Cette
coordination a permis aux donateurs de rationaliser leur soutien et de convenir de l’affectation
des responsabilités, ce qui a accrû l’impact de leur intervention et a généré de meilleurs résultats.
Des interventions similaires en matière de libéralisation des transports aériens dans d’autres sous-
régions pourraient s’inspirer de cet exemple.
Retards aux postes frontières. Le fonctionnement efficace d’un réseau de transport intégré
dépend de la fluidité des mouvements transfrontaliers entre les pays et les sous-régions. Ce
même facteur dépend à son tour du degré d’harmonisation de la documentation et des pro-
cédures douanières, de la possibilité de prédédouaner les marchandises, de la manière dont
sont gérés les postes frontières internationaux, de la mise en place d’accords professionnels
efficaces entre les administrations frontalières adjacentes, et de l’existence de pratiques admi-
Le fonctionnement nistratives telles que les barrages routiers et l’inspection de sécurité des marchandises. Des
efficace d’un réseau de retards considérables sont observés aux frontières des pays de la SADC (tableau 7.3).
transport intégré
dépend de la fluidité Temps de transit trop longs. Les temps de transit trop longs constituent encore un pro-
des mouvements blème dans de nombreux couloirs de transit desservant les pays enclavés. Par exemple,
transfrontaliers le trafic au départ des ports de l’océan Indien de Dar-es-Salaam en Tanzanie, et de
Mombassa au Kenya, fait l’objet de temps de transit anormalement longs, en dépit des
efforts entrepris par les autorités au niveau du couloir nord au Kenya et du couloir cen-
tral en Tanzanie, afin de réduire les temps de transit (tableau 7.4).
Coûts élevés des opérations de transit. Même si les systèmes de transport africains
progressent, leurs performances restent en deçà du potentiel entrevu, ce qui pose cer-
tains problèmes en termes d’accessibilité, abordabilité, viabilité et qualité de service.
Les coûts de transport sont élevés pour les pays africains enclavés (en moyenne, 14%
de la valeur des exportations contre 8,6% pour l’ensemble des pays en développement)
et ils encore plus élevés pour de nombreux pays comme le Malawi (56%), le Tchad
(52%) et le Rwanda (48%) (tableau 7.5). Cette situation est due à un non-respect et à
une application lacunaire des accords bilatéraux et multilatéraux. Les institutions char-
gées du suivi de la mise en œuvre ne disposent pas des pouvoirs nécessaires pour sanc-
tionner les pays dont les performances sont insuffisantes.
Tableau 7.3
Retards à certains postes frontières d’Afrique australe, 2000
Retard estimé à
Couloir Poste frontière Pays la frontière (heures)
Beira Machipanda Mozambique et Zimbabwe 24
Zobue Mozambique et Malawi 24
Mutare Mozambique et Zimbabwe 26
Maputo Ressano Garcia Afrique du Sud et Mozambique 6
Namaacha Swaziland et Mozambique 4
Nord-sud Beit-Bridge Afrique du Sud et Zimbabwe 36
Chirundu Zimbabwe et Zambie 24
Victoria Falls Zimbabwe et Zambie 36
Martins Drift Afrique du Sud et Botswana 6
Trans-Caprivi Kazungula Botswana et Zambie 24
Trans-Kalahari Buitepos Namibie et Botswana 6
Pioneer Gate Botswana et Afrique du Sud 4
Tanzam Nakonde Zambie et Tanzanie 17
Tableau 7.4
Temps de transit au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, 1997 (jours)
Transit Durée du Déchargement de
Itinéraire de transit portuaire voyage transbordement Total
Ouganda
Malaba (rail) 13 4 5 22
Kisumu (rail et lac) 13 13 5 31
Mwanza (rail et lac) 22 6 7 35
Malaba (route) 13 4 6 23
Burundi et Rwanda
Kigoma (rail et lac) 22 4 14 40
Isaka (rail et route) 22 8 2 32
Dar-es-Salaam (route) 22 5 2 29
Isebania (route) 13 15 2 30
Malaba ( route) 13 10 2 26
Kemondo Bay (rail, lac et route) 13 13 5 31
Tableau 7.5
Coûts de transit dans certains pays africains et groupes de pays à l’échelle
mondiale, 2001
Frais de transport Exportations Coûts de transit
et d’assurance de biens et comme part de
Pays ou (en millions services (en la valeur des
group de pays de dollars) millions de dollars) exportations (%)
Botswana 230 3 030 8
Burkina Faso 70 272 26
Burundi 23 96 24
Éthiopie 240 979 25
Lesotho 43 283 15
Malawi 214 385 56
Mali 229 644 36
Ouganda 269 757 36
République centrafricaine 59 179 33
Rwanda 70 144 48
Swaziland 30 1 085 3
Tchad 99 190 52
Zambie 216 1 255 17
Zimbabwe 379 2 344 16
Pays enclavés 3 706 26 314 14
Pays les moins avancés 4 277 24 840 17
Pays en développement 109 055 1 268 581 9
Ces initiatives contribueront à encourager l’intégration régionale, mais leur mise en œuvre
est du ressort des pays africains, aidés en cela par les partenaires au développement.
La voie à suivre
Pour que le secteur des transports parvienne à contribuer efficacement à l’intégration
régionale, les dirigeants africains doivent réexaminer leur rôle, garantir l’application des
initiatives régionales et sous-régionales et tenir les engagements pris dans le cadre de
décisions communes ainsi que de politiques et projets régionaux.
• Recentrer les actions des communautés économiques régionales. Les communautés éco-
nomiques régionales disposent de ressources humaines et financières limitées pour
traiter la question de l’intégration des transports. Le recentrage de leurs actions en
fonction d’axes prioritaires et la définition de critères de référence et de paramètres
propices à la mesure des progrès et des performances constituent une première étape.
• Concevoir et créer un réseau de transport intégré. Les dirigeants africains et les com-
munautés économiques régionales doivent travailler à la mise en place d’un réseau
de transport intégré, en améliorant la coordination entre les communautés écono-
miques régionales, en accélérant la mise en œuvre des programmes d’intégration
concertés et en convenant de normes de conception et de construction, de lignes
directrices en matière de formation et de certification et de normes matérielles,
techniques et opérationnelles. Il convient d’améliorer la durabilité des systèmes de
transport en adoptant des politiques d’entretien et des mesures de recouvrement
des coûts et de développer le transport et le trafic ruraux, en donnant aux femmes
les moyens de participer à ce développement. Il est également nécessaire de veiller
à ce que les systèmes de transport respectent les normes internationales et de défi-
nir des positions communes dans le cadre des négociations internationales relatives
aux services d’infrastructure.
• Améliorer l’intégration physique des transports. En Afrique, les routes sont utilisées
pour plus de 80% du transport de marchandises et de passagers du continent, ce
qui en fait une priorité indiscutable en matière d’intégration. Un cadre d’intégra-
tion des réseaux routiers régionaux a déjà été approuvé au sein du Programme relatif
Efforts nationaux. Des actions doivent être entreprises au niveau national, tout particu-
lièrement en termes de réforme des politiques nationales. Il convient que les États
membres des communautés économiques régionales adoptent des politiques et des stra-
tégies transparentes visant à libéraliser l’accès aux marchés d’infrastructure et adoptent
un mode de fourniture des services d’infrastructure reposant sur les mécanismes du mar-
ché. Ainsi les réformes renforcent la participation et la capacité d’action du secteur privé
en impliquant ce dernier dans un dialogue et un plaidoyer relatifs aux politiques à entre-
prendre pour améliorer l’efficacité opérationnelle. Il est important que les pays renfor-
cent leur engagement politique lié à la mise en œuvre des décisions adoptées aux niveaux
régional et sous-régional, notamment la Déclaration de Yamoussoukro.
• Mobilisent les investissements. UNTACDA montre que les pays africains ont besoin
d’approches innovantes pour financer les projets d’infrastructure, et de politiques
adéquates afin d’encourager la participation du secteur privé. Il convient que les bud-
gets nationaux donnent la priorité à l’infrastructure, en allouant des fonds à l’entre-
tien et à la remise en état. Les pays ont également besoin d’un environnement Les efforts d’intégration
favorable afin d’amener le secteur privé à participer aux projets de développement régionale dans le
infrastructurel, plus particulièrement via des partenariats des secteurs public et privé. domaine des
• Traitent les préoccupations liées à l’environnement et à la sécurité. L’impact environne- communications sont
mental des transports constitue une préoccupation croissante en Afrique. Les coûts axés sur la convergence
socio-économiques des problèmes liés à la sécurité des routes représentent à eux des politiques et
seuls environ 2% du PIB africain. Des mesures sont nécessaires, pour réduire l’im- l’intégration des
pact de l’infrastructure sur l’environnement et la santé. Il faut donc supprimer pro- installations physiques
gressivement les carburants au plomb, améliorer l’entretien de l’équipement, former
du personnel adéquat, mettre sur pied des organisations régionales en matière de
sécurité et garantir une meilleure gestion du trafic et de l’utilisation des sols. Les
projets de développement des infrastructures devraient être appuyés par une éva-
luation de l’impact environnemental couvrant tous les effets négatifs sur l’environ-
nement, par exemple la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique.
• Adoptent des innovations technologiques. En Afrique, il est nécessaire que le déve-
loppement des infrastructures mette à profit la révolution des technologies de l’in-
formation. Cela nécessite de développer les capacités des pays à utiliser les
technologies adéquates, gérer le trafic et créer des bases de données.
Communications
L’indice d’intégration régionale pour les communications en Afrique, mesuré par l’aug-
mentation du nombre d’appels téléphoniques d’un pays à l’autre, a enregistré une forte
hausse durant l’année 1997 pour ensuite se stabiliser et se maintenir à un bon niveau
(figure 7.2). Cette hausse a été observée entre, et parmi, les communautés économiques
régionales.
Les efforts d’intégration régionale dans le domaine des communications, tels qu’ils res-
sortent des accords des communautés économiques régionales, sont axés sur la conver-
gence des politiques, l’intégration des installations physiques, la connectivité et la
promotion de programmes d’échanges, notamment en matière de radiodiffusion. Les
objectifs sont de stimuler la croissance des secteurs commercial et financier, et de réduire
les coûts de production et des services en améliorant l’accès à l’information, en rendant
son coût abordable et en établissant des liens à l’échelle régionale et avec le reste du monde.
politiques et les investissements de leur secteur. L’essentiel de l’effort a porté sur la faci-
litation du transit entre pays africains grâce à l’intégration physique des réseaux et à la
coordination des activités et des politiques à l’échelon régional et sous-régional.
Intégration physique
Les réseaux de communications des communautés économiques régionales présentent
Le réseau de la différents niveaux d’intégration physique. Le réseau de la CEDEAO s’est considérable-
CEDEAO s’est ment développé dans le cadre du programme de Réseau panafricain de télécommunica-
considérablement tions (PANAFTEL) mené par l’Organisation de l’unité africaine, l’Union africaine et
développé dans le Intercom de la CEDEAO. PANAFTEL, qui n’est pas parvenu à atteindre tous ses objec-
cadre du programme tifs, a été conçu pour la mise en place d’un réseau inter-États entièrement interconnecté,
de Réseau panafricain offrant un large éventail d’options pour les structures d’acheminement. Ce réseau per-
de télécommunications mettrait d’éviter les voies d’acheminement hors CEDEAO pour le trafic inter-États, alors
que les communications au sein de la CEDEAO dépendent presque exclusivement
d’opérateurs étrangers. Seulement 2,8% du trafic de transit dépend de structures d’ache-
minement situées à l’intérieur de la sous-région, alors que le pourcentage restant s’effec-
tue via des opérateurs canadiens, européens et américains. Le trafic de transit représente
29% du trafic total et 41% du trafic direct. Seuls deux pays (Bénin et Mali) présentent un
trafic de transit inférieur au seuil recommandé de 10% du trafic total. La réduction du
trafic de transit en faveur du trafic direct est une priorité essentielle.
L’UEMOA fait un usage peu élevé des possibilités de connexion inter-États, présente
un manque de connexions directes adéquates entre un grand nombre de ses États
membres, achemine une part importante du trafic inter-États via des opérateurs exté-
rieurs à la sous-région et possède une vaste gamme de tarifs pour les communications
Figure 7.2
Indice d’intégration des communications, 1994–1999 (Indice 1994=100)
160
150
140
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Au sein de la CEMAC, le gros du trafic sous-régional est canalisé par le biais d’un cir-
cuit satellite. La CAE prévoit la mise sur pied d’un système de transmission par fibres
optiques afin de relier les principales villes de la sous-région. L’UMA prévoit également
d’utiliser des câbles à fibres optiques pour relier les pays du Maghreb. Une coentreprise
maroco-tunisienne a lancé un projet de communications en Mauritanie, un bon
exemple de coopération régionale pour le développement des infrastructures.
l’harmonisation des politiques. Elle aidera également les États membres à établir une
législation et à créer des organismes de réglementation indépendants.
L’UEMOA a lancé une étude portant sur une politique commune de télécommunica-
tions pour ses membres. L’harmonisation des politiques nationales a été freinée par les
structures de marché divergentes (par exemple, certains pays limitent le régime des
L’Association des agents exclusifs aux services de téléphonie et de télex, alors que d’autres l’étendent à la
télécommunications de transmission de données), l’absence de règles sur les droits d’échange (faisant obstacle
l’Afrique australe à l’harmonisation des engagements pris dans le cadre des accords de l’Organisation
participe à la mondiale du commerce) et les différences au niveau des fonctions assumées par les orga-
coordination des nismes nationaux de réglementation.
normes techniques, des
tarifs et des Au sein du COMESA, une société privée à responsabilité limitée, COMTEL, a été enre-
partenariats entre gistrée en mai 2000 en faveur des opérateurs nationaux de télécommunications et des
secteurs public et privé autres partenaires afin d’encourager les investissements en communications. Les parte-
afin d’améliorer les naires venant de pays extérieurs au COMESA sont également invités à prendre part au
connexions projet. À ce jour, 10 opérateurs nationaux de télécommunications ont répondu présents.
Les objectifs de cette société sont les suivants: attirer les investissements, renforcer les
capacités institutionnelles, garantir l’efficacité des services de télécommunications, intro-
duire de nouvelles technologies et contribuer à l’établissement d’opérateurs régionaux. Le
COMESA mène également un projet relatif aux politiques et questions réglementaires
en matière de technologies de l’information et des communications, mais COMTEL n’a
pas été en mesure de lever les fonds nécessaires pour soutenir ce projet.
La CEMAC a axé ses efforts sur l’harmonisation des réseaux et services de télécom-
munications et sur l’amélioration de l’interconnexion, via la création d’un réseau fédé-
rateur. En matière réglementaire, l’accent a été mis sur la nécessité de combler les
lacunes du cadre réglementaire sur l’interconnexion des réseaux. Une agence intergou-
vernementale, le Centre sous-régional d’Afrique centrale pour l’entretien des télécom-
munications en Afrique, a été créée pour soutenir les efforts déployés.
libéralisation des politiques sur les investissements étrangers. L’utilisation des services de
téléphonie mobile a également enregistré une hausse spectaculaire grâce à une plus grande
ouverture des marchés et aux investissements transfrontaliers en termes de fourniture de
services. Les opérateurs téléphoniques en Égypte et en Afrique du Sud ont activement
participé à la création de sociétés de téléphonie mobile dans d’autres pays africains.
À la fin de l’an 2000, 25 pays africains avaient mis sur pied une autorité indépendante Les connexions
de réglementation des télécommunications. Le bureau des postes et des télécommuni- Internet ont fait l’objet
cations est l’unique fournisseur de services de téléphonie mobile dans seulement 17 d’un développement
pays, et le seul fournisseur de services Internet dans seulement 13 pays. Seulement sept rapide en Afrique
pays restent dépourvus de services de téléphonie mobile.
La COI présente le degré de connexion de téléphonie mobile le plus élevé, avec près
de 16 abonnés pour 100 habitants, suivie de l’Union douanière d’Afrique australe
(SACU) avec 11 abonnés et de la SADC avec 10. Les communautés dont le degré de
connexion est le plus bas sont la CEPGL et l’IGAD, avec moins d’un abonné pour 100
habitants (tableau 7.6).
Les connexions Internet ont fait l’objet d’un développement rapide en Afrique. Les indi-
cateurs clefs du degré de connectivité à Internet sont le nombre de sites et le nombre
d’utilisateurs par rapport à l’ensemble de la population (tableau 7.7). L’Union douanière
d’Afrique australe présentait en 2001 le nombre le plus élevé d’utilisateurs Internet pour
10 000 habitants (491), suivie par la SADC (147) et la COI (115). La CEPGL présen-
tait le nombre le plus bas avec moins d’un utilisateur Internet pour 10 000 habitants.
Services postaux. De nombreux pays africains ont travaillé à l’amélioration du service pos-
tal, en adoptant des stratégies de modernisation et de développement des services postaux.
Pourtant, malgré certains résultats positifs, la qualité du service demeure insuffisante.
Tableau 7.6
Degré de connexion en matière de téléphonie mobile en Afrique par
communauté économique régionale, 2001
Abonnés
Communauté Population Opérateurs Abonnés de cellulaires
économique estimée de réseaux téléphonie pour 100
régionale (milliers) mobiles cellulaire habitants
CAE 88 722 11 1 302 998 1,5
CEDEAO 226 888 21 2 262 752 2,0
CEEAC 99 186 14 1 011 774 3,6
CEMAC 31 705 9 766 087 5,2
CEN-SAD a 339 092 31 9 369 216 2,5
CEPGL 67 331 3 245 687 0,5
COI 18 603 7 692 332 15,6
COMESA 436 824 36 5 260 998 5,8
IGAD 166 835 10 1 010 380 0,8
SACU 51 249 8 11 317 000 11,3
SADC 284 115 26 12 955 247 10,1
UEMOA 71 635 12 1 397 822 1,9
UFM 15 620 5 84 565 0,5
UMA 77 900 9 5 423 671 5,2
Tableau 7.7
Degré de connexion Internet par communauté économique régionale, 2001
Utilisateurs
Communauté Population Internet
économique estimée Hôtes Utilisateurs pour 10 000
régionale (milliers) Internet Internet habitants
CAE 88 722 4 473 210 000 23,7
CEDEAO 226 888 7 203 617 520 27,2
CEEAC 99 186 468 75 000 7,6
CEMAC 31 705 467 69 000 21,8
CEN-SAD 339 092 8 009 1 950 300 57,5
CEPGL 67 331 — 6 000 0,9
COI 17 493 3 622 202 000 115,5
COMESA 355 006 19 123 1 241 300 35,0
IGAD 166 835 3 305 209 300 12,5
SACU 51 249 245 107 2 514 000 490,5
SADC 202 297 254 608 2 976 000 147,1
UEMOA 71 635 5 568 410 000 57,2
UFM 15 620 523 22 000 14,1
UMA 77 900 3 450 1 007 000 129,3
Total 1 810 959 555 927 11 509 420 63,6
• réduire les coûts élevés de transit annuels supportés par les opérateurs africains
de télécommunications au niveau du trafic sortant acheminé via les opérateurs
étrangers;
• établir des connexions directes entre tous les pays africains et accroître les possibi-
lités de création de revenu via la croissance du trafic africain généré par ces
connexions directes;
• appuyer le développement des connexions internationales;
• améliorer et développer les connexions de services entre les villes de chaque pays
africain;
• fournir les moyens d’une couverture nationale abordable de la radio et télédiffu-
sion afin de favoriser l’unité nationale et l’intégration politique, culturelle et socio-
économique de l’Afrique;
• favoriser l’émergence d’une industrie locale des télécommunications ou d’un équi-
pement de télécommunications adapté aux conditions d’exploitation en Afrique.
Le programme est implanté dans un nombre croissant de pays africains, lesquels béné-
ficient des orientations de la Commission économique pour l’Afrique et du soutien des
organismes régionaux, bilatéraux et internationaux.
Parmi les principaux défis liés à la définition d’une stratégie nationale pour les techno-
logies de l’information et des communications, citons: déterminer une institution cen-
trale de coordination des activités, dégager un large consensus des secteurs public et
privé autour de la stratégie nationale, et développer les capacités des gouvernements à
gérer et à suivre la mise en œuvre de la stratégie et répondre aux besoins de l’industrie.
Les pays où les stratégies sont appuyées par un engagement national solide, une aide
Les communautés financière et un appui à l’exécution, ont réalisé des progrès visibles.
économiques
régionales pourraient La voie à suivre
mener des Les communautés économiques régionales ont réalisé des progrès quantifiables dans
interventions plusieurs domaines des communications, plus particulièrement les connexions télé-
hautement bénéfiques phoniques et les technologies de l’information et des communications. La CEDEAO,
en instaurant des le COMESA et la SADC disposent de programmes solides en faveur de la conver-
cadres réglementaires gence des politiques et d’une amélioration de l’infrastructure régionale des communi-
favorables à la cations. Il est nécessaire que les autres communautés économiques régionales
coopération entre les participent plus activement à ces différents efforts.
États membres
Compte tenu des progrès réalisés au niveau des technologies de l’information et des
communications et de la commercialisation et la privatisation croissantes des services
au niveau national, les communautés économiques régionales pourraient mener des
interventions hautement bénéfiques en instaurant des cadres réglementaires favorables
à la coopération entre les États membres, laissant les aspects opérationnels à la discré-
tion de chaque pays.
Les services postaux demeurent un problème épineux aux niveaux national et sous-
régional, malgré les récents efforts entrepris pour mettre en place des services express.
Les pays africains pourraient rehausser la qualité du service postal en créant des centres
régionaux chargés de la distribution du courrier dans toute l’Afrique.
Énergie
Si des efforts ont été déployés en vue d’une coopération dans le secteur de l’énergie,
tout particulièrement en termes d’infrastructure, le flux des services entre les régions
reste insuffisant, surtout dans le commerce de l’électricité, lequel sert à mesurer l’inté-
gration régionale du secteur. Le commerce est fortement influencé par la capacité de
production et le débit affichés par les géants de l’électricité que sont l’Afrique du Sud,
la République démocratique du Congo et le Nigéria. La diminution des échanges en
électricité en Algérie, en République démocratique du Congo, au Kenya et au Nigéria
en 1995 a entraîné une réduction sensible du total des échanges en électricité pour le
continent, laquelle n’a pas été compensée par d’autres exportateurs d’électricité moins
importants (figure 7.3).
Cependant, ces ressources sont inégalement réparties et souvent très éloignées des centres
à forte demande. Les ressources énergétiques commerciales de l’Afrique demeurent sous-
exploitées et ses infrastructures commerciales (gazoducs, réseaux de transport et de distri-
bution d’électricité) ne permettent pas de fournir aux consommateurs des services fiables,
abordables et efficaces. La mise en valeur du potentiel d’échange d’énergie à travers le
continent est essentielle pour garantir un approvisionnement suffisant et durable en éner-
Les efforts entrepris pour gie commerciale et une utilisation rationnelle des ressources énergétiques de l’Afrique.
garantir une source
d’énergie abondante et Qu’en est-il de la situation énergétique de l’Afrique? L’Afrique est un exportateur net
bon marché en Afrique d’énergie, grâce à une production à la hausse (elle a pratiquement doublé depuis 1970)
devraient mettre l’accent et à une faible consommation d’énergie commerciale. Malgré des ressources énergé-
sur la rationalisation de tiques commerciales abondantes, la part de l’Afrique dans la consommation mondiale
la distribution territoriale d’énergie commerciale n’est que d’environ 3%. Une grande partie de la capacité de pro-
des ressources duction d’électricité de l’Afrique (environ 80% de sa capacité totale installée de 94 giga-
énergétiques watts en 1997) est d’origine thermique, malgré l’existence d’un fort potentiel
hydroélectrique inexploité. La production thermique est prédominante dans l’Afrique
du Nord et l’Afrique australe. L’Afrique accuse un retard vis-à-vis des autres régions en
développement en termes d’intensité énergétique (consommation énergétique par dol-
lar du PIB), consommant environ 200% d’énergie en plus par rapport à la moyenne
mondiale pour créer un dollar de revenu.
Compte tenu de la pauvreté extrême qui touche toute l’Afrique, et surtout l’Afrique sub-
saharienne, une grande partie de la population ne dispose pas des moyens financiers
nécessaires à l’achat d’énergie commerciale et dépend donc de la biomasse (feu de bois,
Figure 7.3
Indice d’intégration énergétique, 1994–1999 (Indice 1994=100)
110
100
90
80
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
charbon de bois, déchets d’origine animale et résidus agricoles) pour l’obtention du com-
bustible. Par conséquent, l’Afrique est le premier consommateur au monde d’énergie de
biomasse, cette dernière représentant pratiquement 90% de la consommation énergé-
tique finale de l’Afrique sub-saharienne (à l’exception de l’Afrique du Sud) et 5% de celle
de l’Afrique du Nord.
Les efforts entrepris pour garantir une source d’énergie abondante et bon marché en Plusieurs installations
Afrique devraient mettre l’accent sur la rationalisation de la distribution territoriale des de production
ressources énergétiques, par le biais d’une meilleure coopération régionale visant à hydroélectrique ont été
étendre les réseaux de gazoducs et les lignes de transmission électrique. L’Afrique conti- développées
nue de gaspiller ses ressources énergétiques via des pratiques de combustion en torchère conjointement
du gaz naturel, car le continent ne dispose pas de l’infrastructure de pipeline pour le gaz
issu de la production pétrolière. Les communautés économiques régionales pourraient
fournir un cadre d’approches coopératives visant à étendre cette infrastructure et à créer
des marchés énergétiques plus importants et plus efficaces.
Intégration physique
La plupart des communautés économiques régionales ont cherché à étendre la coopé-
ration régionale au sein du secteur de l’énergie pour améliorer l’intégration économique
régionale. Les communautés tentent de promouvoir la mise en commun des ressources
et les échanges transfrontaliers afin de minimiser le coût d’approvisionnement grâce à
des économies d’échelle et d’accroître la sécurité et la fiabilité de l’approvisionnement.
Parmi les résultats les plus remarquables en matière d’intégration régionale et de coopé-
ration du secteur de l’énergie, citons, entre autres, le développement conjoint d’instal-
lations de production hydroélectrique, la mise en place de réseaux sous-régionaux
d’interconnexion, l’interconnexion des réseaux électriques, la mise en commun des res-
sources énergétiques via des projets transfrontaliers de construction de gazoducs, l’ex-
tension d’oléoducs transfrontaliers ainsi que la promotion de la coopération dans des
domaines interdisciplinaires tels que le renforcement des capacités, la gestion des sys-
tèmes d’information sur l’énergie et le partage d’expériences et de bonnes pratiques. En
outre, certains programmes sont actuellement mis en œuvre par des organisations
continentales, telles que la Commission de l’énergie pour l’Afrique et l’Union des pro-
ducteurs, des transporteurs et des distributeurs d’énergie électrique d’Afrique.
L’interconnexion des réseaux électriques nationaux au sein d’une sous-région peut consti-
tuer une étape décisive en vue de créer un système électrique intégré et un réseau d’inter-
connexion. Au niveau de la SADC, la fin de la construction, en 1995, de la ligne électrique
Matimba-Insukamini de 400 kilovolts, reliant l’Afrique du Sud au Zimbabwe a été la
pierre angulaire d’un réseau électrique haute tension et, par la suite, d’un réseau d’inter-
connexion dans la région. La connexion en courant continu haute tension entre le Barrage
hydroélectrique de Cahora Bassa et le réseau électrique sud-africain a favorisé une hausse
significative de la capacité de production du Réseau d’interconnexion de l’Afrique aus-
trale. Une ligne Aries-Kokerboom (Windhoek), de 900 kilomètres et 400 kilovolts,
reliant l’Afrique du Sud à la Namibie, forme un tronçon essentiel de la future voie de
Encadré 7.3
Promouvoir le commerce régional d’électricité via le Réseau d’interconnexion de
l’Afrique australe
Source: African Energy 1999 1(2); Institute for Global Dialogue 2000.
Encadré 7.4
Promouvoir la coopération et l’intégration régionales en matière d’électricité: le
Réseau d’interconnexion de l’Afrique de l’Ouest
Les États membres de la CAE ont commencé à élaborer un plan directeur en matière
d’électricité pour l’Afrique de l’Est, avec le soutien de la Banque mondiale. En outre,
le projet de connexion des réseaux kenyan et tanzanien avec le Réseau d’intercon-
nexion de l’Afrique australe a considérablement avancé. En Afrique du Nord, une
connexion reliant l’Égypte et la Libye est devenue opérationnelle en 1998 et un pro-
jet est en cours afin de mettre à niveau les connexions reliant l’Algérie, la Libye, le
Maroc et la Tunisie. L’Afrique australe
dispose de deux
Projets de gazoducs et d’oléoducs transfrontaliers. La coopération et l’intégration oléoducs
régionales dans le domaine de l’exploitation et de l’utilisation du gaz naturel ont pen- transfrontaliers.
dant longtemps été limitées à l’Afrique du Nord, en raison d’un manque d’infrastruc- Néanmoins, ces deux
ture pour gazoducs en Afrique sub-saharienne. En Afrique du Nord, l’infrastructure oléoducs n’apportent
pour gazoducs a été tout d’abord mise en place pour exporter le gaz algérien vers les aucune contribution au
marchés européens grâce au gazoduc trans-méditerranéen (Transmed) via la Tunisie et commerce énergétique
au gazoduc Maghreb-Europe via le Maroc. transfrontalier, dans
la mesure où les pays
Néanmoins, des projets de mise en valeur des ressources en gaz naturel sont désormais de transit ne
en place en Afrique sub-saharienne. En Afrique de l’Ouest, un projet de gazoduc bénéficient pas de
approvisionnera en gaz nigérian le Bénin, le Ghana et le Togo d’ici 2004–2005. En l’approvisionnement
Afrique australe, le gazoduc Mozambique-Afrique du Sud devrait, selon les prévisions, en pétrole
acheminer le gaz naturel provenant de Temane et Pande (Mozambique) vers Secunda
(Afrique du Sud) dès le début de l’année 2004.
Les nouveaux projets de construction d’oléoducs, en cours dans d’autres régions favo-
riseront les échanges d’énergie transfrontaliers. En Afrique de l’Est, par exemple, l’ex-
tension de l’oléoduc Mombassa–Nairobi–Eldoret, qui sert au transport de produits
pétroliers depuis Eldoret dans l’ouest du Kenya, jusqu’à Kampala (Ouganda) réduira le
coût de l’approvisionnement en pétrole pour les régions enclavées de l’Ouganda, du
Burundi, de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de la Tanzanie. La
construction de l’oléoduc, d’une longueur de 320 kilomètres, devrait être achevée en
2005. En Afrique centrale, le Projet Tchad–Cameroun d’exploitation pétrolière et
d’oléoduc favorisera le développement des champs pétrolifères à Doha, dans le sud du
Tchad, ainsi que la construction d’un oléoduc de 1 070 kilomètres reliant les installa-
tions de chargement pétrolier en mer sur la côte atlantique du Cameroun, à Kribi. Le
Cameroun et le Tchad devraient, selon les prévisions, percevoir les recettes de l’exploi-
tation pétrolière sur une période de production de 25 ans.
La gestion des systèmes d’information sur l’énergie a fait l’objet d’un plus grand nombre
d’actions. Le Conseil mondial de l’énergie a mis au point un système africain d’infor-
mation sur l’énergie, afin d’aider les pays africains à recueillir des informations dans ce
domaine. Ce système favorisera l’échange d’information, l’établissement de politiques
énergétiques nationales et régionales ainsi que la création et la gestion d’une base de
données continentale sur les énergies.
Fondée en 1970, l’Union des producteurs, des transporteurs et des distributeurs d’éner-
gie électrique d’Afrique est une institution non gouvernementale à but non lucratif, ras-
semblant 30 services publics de distribution et membres à part entière et 20 membres
affiliés. Son action la plus marquante a été la création de l’École Supérieure
Interafricaine de l’Électricité à Bingerville (Côte d’Ivoire) en vue de former des ingé-
nieurs électriciens et des scientifiques de hauts niveaux opérationnels dès la fin du pro-
gramme. Cette organisation encourage également la coopération entre les services
publics africains de distribution d’électricité et les fabricants de matériaux électriques,
favorise l’interconnexion des réseaux électriques et gère une base de données relative au
secteur africain de l’électricité.
Note
1. Dans le «Review of Implementation Status of the Trans-African Highways and the
Missing-Links» (Examen de l’état de mise en œuvre du réseau routier trans-Afrique et des
tronçons manquants), publié en janvier 2003 par la Banque africaine de développement et
la Commission de l’énergie pour l’Afrique, les experts en transports précisent qu’un tron-
çon pour lequel un contrat a été signé et une date de finalisation définie n’est pas consi-
déré comme manquant, alors qu’un tronçon pour lequel un financement a été obtenu sans
qu’un contrat soit signé est considéré comme manquant, tous les autres tronçons non pra-
ticables en tout temps étant tenus pour manquants.
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Chapitre
8
Ressources naturelles et
production
L ’Afrique est bien dotée en ressources naturelles: terres fertiles, importantes res-
sources en eau et riches gisements de minerais. Ces ressources ont été le point
d’ancrage des efforts de développement au plan national et un axe important de l’inté-
gration régionale. Mais avec la remise en cause des stratégies de substitution aux impor-
tations (qui reposent sur la production de matières premières et de minerais) et
l’intensification de la concurrence mondiale, l’accent est plus mis sur une production
fondée sur la connaissance et moins sur les avantages comparatifs traditionnels de
l’Afrique.
Ce chapitre examine le rôle effectif des ressources naturelles et d’autres secteurs pro-
ductifs dans l’intégration régionale, notamment la coopération dans le domaine de
l’eau, de l’exploitation minière, de l’agriculture et de l’industrie. Il propose aussi des
pistes pour améliorer la compétitivité et l’efficacité de la production des ressources natu-
relles ainsi que la contribution de ces ressources à l’intégration régionale.
Eau
L’eau est indispensable au développement. Mais l’Afrique étant l’un des continents les
plus arides du monde, la baisse des ressources en eau disponibles combinée à une
demande croissante est susceptible d’engendrer des conflits autour des ressources en
eau, aussi bien à l’intérieur d’un même pays qu’entre plusieurs pays. De plus, la répar-
tition inégale des ressources en eau résultant de précipitations irrégulières et d’un cli-
mat changeant, divise le continent en régions aux ressources en eau abondantes et en
régions où prévalent pénurie et manque d’eau.
L’Afrique centrale ainsi que certaines parties de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest dispo-
sent d’abondantes ressources en eau alors que l’Afrique du Nord, la région soudano-
sahélienne et l’Afrique australe souffrent de pénuries chroniques et d’un régime de
précipitations irrégulières. Des cycles de longues sécheresses à répétition, parfois suivis
d’inondations, accentuent la rareté de l’eau et les déséquilibres à travers le continent.
Les ressources en eau de plusieurs pays prennent naissance en dehors de leurs frontières
– c’est le cas de l’Egypte (la quasi-totalité) , de la Mauritanie (95%), du Botswana (94%),
de la Gambie (86%) – et la plupart des ressources en eau de l’Afrique sont transfron-
talières. Une coopération régionale et une gestion intégrée des ressources en eau sont
par conséquent primordiales.
185
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Il existe de réelles opportunités pour une coopération poussée concernant les ressources
en eau. L’Afrique a quelques 80 cours d’eau et bassins lacustres transfrontaliers et les
17 bassins hydrographiques les plus importants ont tous une superficie supérieure à
100.000 kilomètres carrés chacun. De grands cours d’eau transfrontaliers traversent
plusieurs pays. Le Nil par exemple compte dix pays riverains, le Congo (qui recèle
presque 30% des ressources en eau douce de l’Afrique) en compte 9, le Niger 9, le
Les besoins en eau, Zambèze 8, la Volta 6, le lac Tchad 5. En outre, de nombreux pays sont traversés par
toujours grandissants, plusieurs cours d’eau internationaux – la Guinée par exemple est traversée par 12 cours
du développement d’eau. Et, pour 14 pays africains, la quasi-totalité du territoire se trouve à l’intérieur de
moderne ont exacerbé bassins fluviaux ou lacustres. Les besoins en eau, toujours grandissants, du développe-
les enjeux liés au ment moderne (parmi lesquels l’irrigation) ont exacerbé les enjeux liés au partage, à
partage, à l’utilisation l’utilisation commune et à la protection environnementale de la ressource.
commune et à
la protection Reconnaissant ce potentiel, et soucieux de renforcer la coopération régionale, les pays
environnementale africains ont commencé à signer des accords sur les cours d’eau transfrontaliers dans les
de la ressource années 1960. Mais ces tentatives de coopération portaient essentiellement sur la mise
en valeur commune et l’utilisation partagée de cours d’eau transfrontaliers et de bassins
lacustres en tant que sources d’eau douce. A quelques exceptions près, telles que la
Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), peu d’attention a été
apportée à la mise en place de dispositions réglementaires ni d’objectifs communs pour
ce partage de l’eau. Le partage des bénéfices sociaux et économiques résultant d’actions
communes devrait dans la plupart des cas primer sur le partage quantitatif des res-
sources en eau.
En Afrique, tous les partenaires reconnaissent la nécessité de dépasser le stade des ana-
lyses et de privilégier l’action. Sous l’égide du Conseil des ministres africains sur l’eau,
le Groupe des Nations Unies Eau/Afrique, en collaboration avec d’autres organismes
régionaux tels que la Banque africaine de développement et l’Union africaine, a organisé
• Préparer et adopter des plans nationaux de gestion intégrée des ressources en eau Certains organismes
ou de commencer à les préparer d’ici 2005; de bassin exploitent
• Renforcer la gestion conjointe des eaux partagées en tant qu’élément fondamental l’eau pour l’irrigation, la
du développement et de l’intégration en Afrique; production d’énergie,
• Promouvoir la gestion durable et efficace des cours d’eau, des lacs et des aquifères l’approvisionnement en
dans la perspective d’une vision partagée qui privilégie des données accessibles et eau des communautés
fiables nécessaires à une gestion efficace, la participation effective de la société et pour l’exploitation
civile, un partage équitable des bénéfices, et pas seulement des ressources et des minière
transferts inter-bassins ainsi que le dessalement comme options possibles, lorsqu’ils
sont faisables et à un coût acceptable, compte tenu des disparités de la répartition
de l’eau en Afrique.
La mise en valeur et le partage des ressources en eau de certains cours d’eau africains a
Redynamiser les aussi fait l’objet d’initiatives bilatérales. Les plus remarquables sont les accords entre la
organismes de bassins Zambie et le Zimbabwe sur le fleuve Zambèze, et entre l’Egypte et le Soudan sur le
en Afrique est une Nil. L’Initiative pour le Bassin du Nil, créée pour gérer les ressources en eau de ce bas-
priorité absolue qui sin où vivent 300 millions de personnes, est le programme le plus récent et le plus ambi-
nécessite un soutien tieux en matière de gestion mutuelle des ressources en eau. (encadré 8.1).
financier et politique
A leurs débuts, certains organismes de bassin avaient conçu des projets ambitieux de
mise en valeur des ressources naturelles et de partage des ressources en eau. Les agences
de coopération apportaient leur appui et il y a eu des réussites notables. Cependant, au
cours des années, la plupart des organismes de bassins ont rencontré de sérieux pro-
blèmes, notamment:
Par conséquent, la plupart des organismes de bassins n’ont pas réussi à répondre aux
attentes de leurs Etats membres et certains semblent avoir perdu leur dynamisme.
Redynamiser les organismes de bassins en Afrique est une priorité absolue qui néces-
site un soutien financier et politique. Ces organismes doivent s’efforcer de faire preuve
d’une excellente gestion et d’un niveau d’engagement solide, tout en favorisant une
coopération et une collaboration plus poussées avec d’autres organismes de bassin à tra-
vers notamment le partage d’expertises, d’informations et d’expériences réussies. Les
organismes de bassin ayant fait leurs preuves (tels que l’Organisation pour la mise en
valeur du fleuve Sénégal, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie,
l’Union du fleuve Mano, l’Autorité du fleuve Zambèze, l’Autorité du bassin du Komati)
pourraient aider les moins performants avec une assistance technique s’exprimant à tra-
vers des programmes d’échange.
Encadré 8.1
Comment le partage des ressources en eau peut être un facteur d’intégration
régionale: l’Initiative pour le bassin du Nil
Les cours d’eau ne respectent pas de frontières entre les pays. Ceux qui vivent dans un bassin
hydrographique peuvent avoir des intérêts conflictuels ou complémentaires. La planification des
ressources en eau au plan national ou du sous-bassin engendre rarement des bénéfices socio-
économiques optimaux – alors qu’une planification de l’utilisation des eaux à l’échelle du bassin
dans son ensemble peut engendrer des bénéfices supérieurs à la somme des bénéfices résultant
d’initiatives nationales fragmentées. L’Initiative pour le bassin du Nil est un bon exemple où le par-
tage des eaux est un instrument d’intégration régionale, exemple qui pourrait inspirer d’autres
Etats partageant un cours d’eau en Afrique.
Le Nil est le plus long fleuve du monde (près de 6.700 kilomètres) et il a longtemps été l’un
des plus importants actifs naturels du monde. Depuis les temps anciens, le fleuve a nourri les
populations riveraines, engendré des écosystèmes et de cultures variés. C’est un fleuve trans-
frontalier partagé par 10 pays africains (le Burundi, la République Démocratique du Congo,
l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda) qui
comptent quelques 300 millions de personnes – environ 40% de la population africaine. Le bas-
sin hydrologique du Nil couvre 10% de la superficie terrestre de l’Afrique.
Aujourd’hui, le bassin du Nil est confronté aux défis de la pauvreté (4 de ses pays riverains
sont parmi les dix pays les plus pauvres du monde), de l’instabilité (conflits dans la région des
Grands Lacs, au Soudan et dans la Corne de l’Afrique), de la croissance rapide de la population
et de la dégradation importante de l’environnement (en particulier sur les hauts plateaux est-afri-
cains). Pourtant, la gestion et la mise en valeur conjointes du Nil à l’échelle régionale peut servir
de catalyseur de l’intégration régionale et du développement socioéconomique, lesquels sont
nécessaires pour relever les défis indiqués. Les bénéfices socioéconomiques élargis seront supé-
rieurs aux bénéfices immédiats de l’exploitation du fleuve.
Conscients de ce fait, le Conseil des Ministres des Ressources en Eau a lancé l’Initiative pour
le Bassin du Nil en février 1999. L’initiative réunit tous les pays riverains du fleuve et fournit, à
l’échelle du bassin, un cadre accepté par tous pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le déve-
loppement socioéconomique grâce à un usage équitable des ressources en eau communes du
Nil et des bénéfices engendrés.
Cette vision deviendra réalité à travers un programme d’action stratégique fondé sur des
projets d’investissement communs à l’échelle du bassin et des sous-bassins reposant sur des
actions de collaboration, l’échange d’expériences et d’informations, et le renforcement des capa-
cités. La première réunion internationale sur le Nil s’est tenue en juin 2000 pour trouver le finan-
cement d’un premier ensemble de sept projets et pour appuyer le Secrétariat de l’Initiative pour
le Bassin du Nil. Ces projets sont le Plan d’action environnemental transfrontalier pour le Nil, le
développement du marché de l’électricité dans le bassin du Nil, l’utilisation efficiente de l’eau pour
l’agriculture, Planification et gestion des ressources en eau, Formation appliquée, Développement
socio-économique et partage des bénéfices. En plus de ces projets, des regroupements de pays
– l’un concernant le Nil de l’Est et l’autre concernant les Lacs du Nil équatorial – ont identifié des
investissements potentiels mutuellement bénéfiques à l’échelle du sous-bassin.
La voie à suivre
Le principal défi de la gestion des ressources en eau est la création d’un environnement
favorable à une gestion conjointe des ressources en eau transfrontalières. Pour assurer
la disponibilité et l’utilisation effective des ressources en eau, les multiples arrangements
actuels doivent être rationalisés selon les principes de droits équitables et d’une utilisa-
tion efficace et durable de l’eau. Les points faibles des organismes de bassin devraient
être analysés à la lumière des pratiques ayant fait leurs preuves en Afrique et ailleurs.
La coopération ne doit pas se limiter aux pays qui partagent un même bassin: elle doit
aussi s’étendre aux groupes sous-régionaux. Les communautés économiques régionales
et les organismes de bassins dont les territoires coïncident doivent travailler ensemble
pour atteindre les objectifs de la Vision africaine sur l’eau pour 2025 et du Nouveau
Partenariat pour le développement de l’Afrique. De plus, des échanges entre ces
Tableau 8.1
Organismes de bassin en Afrique: membres, objectifs et activités
Communauté
Organisme Etats- économique
de bassin Membres Objectifs et principales activités régionale concernée
Organisation de Gambie, • Mettre en œuvre un accord sur l’utilisation des eaux du fleuve CEDEAO,
mise en valeur du Guinée, Gambie, y compris pour la navigation. MRU,
fleuve Gambie Guinée-Bissau, • Favoriser et coordonner les études et les travaux nécessaires UEMOA
Sénégal au développement du bassin.
• Conduire des études techniques et économiques sur demande
des Etats-membres.
• Construire des infrastructures communes et diriger les agences
qui les gèrent.
Organisation du Burundi, • Entreprendre des projets bénéficiant à plusieurs pays dans les CEEAC,
bassin du Kagera Ouganda, domaines suivants: agriculture, éducation technique, préservation CEPGL,
Rwanda, de l’environnement, hydroélectricité, transports et communication, COMESA,
Tanzanie documentation et diffusion de l’information.
Autorité des eaux Afrique du Sud • Planifier et réguler le partage et l’utilisation des eaux du Bassin du SADC et
du bassin du et Swaziland Fleuve Komati. SACU
fleuve Komati • Construire et gérer le barrage de Driekoppies et d’autres ouvrages
structurants pour le compte des deux pays riverains.
Commission du Cameroun, • Planifier et exécuter dans le bassin les projets à caractère régional CEDEAO,
Bassin du Lac Niger, Nigéria, ou national dans les domaines suivants : agriculture, irrigation, CEEAC,
Tchad République transport routier, télécommunications, pêche et bétail. CEMAC,
centrafricaine, • Collecter et diffuser des données. UEMOA
Tchad • Préserver les débits alimentant le lac et réguler la navigation.
• Promouvoir l’utilisation rationnelle de l’eau.
Union du Guinée, • Promouvoir les échanges régionaux par les infrastructures de CEDEAO,
fleuve Mano Libéria, transport et de communication. MRU,
Sierra Leone • Encourager au niveau inter-états l’harmonisation du commerce, UEMOA
des droits de douane et des taxes.
• Promouvoir la formation dans le domaine des sciences forestières
et de la mer.
• Encourager le développement d’une capacité régionale de
production d’hydroélectricité et l’interconnexion des réseaux ainsi
que les projets d’irrigation.
Autorité du Bénin, • Promouvoir la coopération entre les pays dans le domaine du CEDEAO,
Bassin du Burkina Faso, développement intégré des ressources naturelles du bassin. CEEAC,
Fleuve Niger Cameroun, • Harmoniser les politiques nationales de mise en valeur des CEMAC,
Côte d’Ivoire, ressources en eau. MRU,
Guinée, Mali, • Prévenir les dégradations de l’environnement et appuyer les efforts UEMOA
Niger, Nigéria, de protection, y compris la prévention et le contrôle de la pollution
Tchad de l’eau ainsi que la santé humaine.
Initiative pour Burundi, Égypte, • Mettre en valeur les ressources en eau du Bassin du Nil de façon CAE,
le bassin du Nil Ethiopie, Erythrée, durable et équitable afin de garantir la prospérité, la sécurité et la CEEAC,
Kenya, Ouganda, paix pour la population du Bassin. CEPGL,
République • Garantir une gestion de l’eau efficace et une utilisation optimale COMESA,
démocratique du des eaux. IGAD,
Congo, Rwanda, • Garantir la coopération et des actions conjointes par les pays riverains. SADC,
Soudan, Tanzanie • Viser l’éradication de la pauvreté et promouvoir l’intégration économique. SACU
Exploitation minière
Plusieurs réalisations justifient la coopération et l’intégration régionale de l’Afrique
dans le secteur minier:
• La plupart des pays n’ont pas atteint la masse critique nécessaire à une exploitation
viable du secteur;
• Un vaste marché unifié pourrait amplifier les effets de valeur ajoutée en aval et favo-
riser le développement des systèmes financiers régionaux (tels que les bourses) atté-
nuant ainsi la dépendance vis-à-vis des investissements étrangers;
• C’est seulement en exploitant des économies d’échelles que les pays pourront atti-
rer et conserver les ressources (financières, techniques et humaines) nécessaires à
la croissance du secteur.
L’exploitation minière joue un rôle fondamental dans l’économie de nombreux pays afri-
cains; elle représente plus de la moitié des recettes d’exportation pour sept d’entre eux, de
50% pour la Sierra Leone à 85% pour la Guinée (Banque mondiale 2000). Dans certains
pays (tels que le Botswana), l’exploitation minière représente un tiers du PIB. L’Afrique
produit 77% de la production mondiale de platine, 62% du silicate d’aluminium, plus de
50% du vanadium et du vermiculite, plus de 40% des diamants, du palladium, du chrome,
et plus de 20% de l’or, du cobalt, de l’uranium, du manganèse et du minerai de phosphate. L’exploitation minière
joue un rôle
L’intégration régionale dans le domaine de l’exploitation minière n’est pas un nouveau fondamental dans
concept en Afrique. Plusieurs réseaux ferroviaires et routiers construits en Afrique aus- l’économie de
trale pendant la période coloniale ont été conçus pour appuyer et intégrer les activités nombreux pays
minières. Une ligne de chemin de fer fut par exemple construite jusqu’à la ceinture du africains
cuivre en Zambie pour garantir un transport peu onéreux des produits minéraux jus-
qu’aux ports, et des réseaux nationaux d’énergie furent créés pour répondre aux besoins
de l’industrie du cuivre.
Plus récemment, le Plan d’action de Lagos au début des années 1980 a explicité la
coopération en matière d’exploitation minière. Pendant les années 1980 et 1990 se sont
tenues des conférences régionales des ministres responsables des ressources minières
sous les auspices de la Commission économique pour l’Afrique. Ces forums abordaient
tous les aspects de la collaboration entre pays, depuis de simples réseaux d’information
jusqu’aux tentatives plus complexes visant à adopter des politiques communes, à har-
moniser la législation, les normes, les procédures et les méthodes. Les recommanda-
tions d’alors reflétaient la domination du secteur minier par l’Etat: elles préconisaient
le renforcement des institutions publiques sous-régionales, allouaient au secteur minier
des ressources supplémentaires, encourageaient des industries basées sur l’exploitation
des minéraux. Ces efforts ont certes renforcé la prise de conscience des principaux pro-
blèmes du secteur minier en Afrique, mais pour réussir, la coopération régionale doit
s’appuyer sur des plans d’action et des activités associées plannifiées.
Malgré une relative inactivité dans le secteur minier pour de nombreuses communautés
économiques régionales, la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale
(Burkina Faso, Tchad, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Togo) ont adopté une
législation moderne ainsi que des politiques fiscales adéquates concernant le secteur des
mines. D’autres (Bénin, République centrafricaine, Cameroun, République démocra-
tique du Congo, Gabon, Guinée Bissau et Nigéria) préparent ou mettent en place actuel-
lement une nouvelle législation. L’un des principaux facteurs qui ont contribué à une
accentuation de l’exploration, à l’ouverture de nouvelles mines, et à la production de
Très peu d’efforts on minerai depuis le milieu des années 1990 a été l’adoption de nouvelles législations.
été faits pour
harmoniser les Il n’en reste pas moins que la plupart des efforts d’intégration et de coopération régio-
politiques, les lois et les nales dans le secteur minier n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs. Les raisons en sont:
règles de l’exploitation
minière et pour adopter • Plusieurs communautés économiques régionales disposent d’un cadre de coopéra-
des normes de sécurité tion général, mais n’ont pas de dispositions spécifiques pour la coopération en
et environnementales matière d’exploitation minière. Ils manquent donc d’institutions régionales et de
communes mécanismes pour mettre en valeur les ressources minérales;
• Il n’y a pas d’infrastructure de soutien notamment pour la recherche et le développement;
• La circulation de l’information est faible;
• Le fait que le secteur minier soit considéré comme stratégique engendre la réten-
tion d’information et la concurrence entre les pays et les entreprises privées et
entrave la coopération.
Très peu d’efforts on été faits pour harmoniser les politiques, les lois et les règles de l’ex-
ploitation minière et pour adopter des normes de sécurité et environnementales com-
munes. La plupart des pays africains se font une concurrence mutuelle en essayant
d’offrir aux investisseurs potentiels les conditions d’investissement les plus attractives.
Les codes et règles du secteur minier sont sans cesse revus sans volonté de les harmo-
niser entre les régions.
L’une des faiblesses les plus frappantes a été l’incapacité de mettre en place des poli-
tiques communes d’investissement et de cadres fiscaux. Par exemple, les données fis-
cales de la Mauritanie et du Maroc à l’UMA montre que malgré des taux d’impôt sur
les sociétés similaires (40% et 35%), les droits de douane grevant l’équipement d’ex-
ploitation minière sont nuls en Mauritanie mais peuvent atteindre 10% au Maroc. Sur
le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), les sociétés sont
exemptes d’impôts pour 15 ans en Egypte alors que les taxes peuvent atteindre 45% en
Ethiopie. La participation gouvernementale dans les entreprises du secteur minier peut
atteindre 60% en Egypte (dont 50% sans intérêt) alors qu’elle est nulle en Ethiopie, au
Kenya et au Rwanda. Il existe aussi des disparités concernant les conditions fiscales
entre les Etats membres de la CEDEAO. La participation de l’Etat va de zéro en
Guinée à 33% au Niger. En revanche, les conditions fiscales au sein de la SADC sont
plus harmonisées avec des taux d’imposition sur les sociétés et des royalties similaires.
La SADC est la seule communauté économique régionale disposant d’un protocole sur
l’exploitation minière. Le protocole fournit un cadre pour la coopération et l’intégra- Les modalités de
tion des activités minières. Il définit des domaines spécifiques de coopération tels que coopération régionale
l’harmonisation des politiques nationales, facilite la mise à niveau des capacités doivent proposer une
humaines et techniques, encourage la participation du secteur privé à l’industrie minière façon d’intégrer les
dans la région et permet le respect des normes internationales de santé, de sécurité et opérateurs privés
de protection de l’environnement. dans le cadre
institutionnel
Dans un certain nombre de domaines dont la géologie, la SADC peut servir d’exemple
à d’autres communautés économiques régionales. Sa plus grande réalisation a sans
doute été la création d’une infrastructure géologique commune en Afrique australe se
prêtant à des technologies de recherche géologique communes, au traitement des don-
nés et à des normes harmonisées d’édition de cartes.
La voie à suivre
Bien que les investissements dans l’industrie minière aient augmenté en Afrique durant
la dernière décennie, l’exploitation minière reste destinée à l’exportation et engendre
localement peu de bénéfices et une faible valeur ajoutée. En dépit du Plan d’action de
Lagos et des traités de plusieurs communautés économiques régionales demandant aux
pays africains de transformer les matières premières afin de créer une base industrielle
autosuffisante, cela n’a pas eu lieu dans la plupart des pays. De nombreuses économies
basées sur l’exploitation minière n’ont pas été capables d’exploiter les possibilités éco-
nomiques des exportations de minerai pour diversifier leur économie et s’engager sur
le chemin de la croissance durable.
La dépendance de l’Afrique vis-à-vis des investissements directs extérieurs est très mar-
quée dans le secteur minier à cause des forts besoins en capitaux de ce secteur et de l’ab-
sence de systèmes financiers nationaux capables de mobiliser suffisamment de
capital-risque pour faciliter la création de compagnies minières nationales de taille
moyenne. Les modalités de coopération régionale doivent prendre en compte la possi-
bilité de créer ce chaînon manquant et proposer une façon d’intégrer les opérateurs pri-
vés dans le cadre institutionnel de coopération et d’intégration régionales. D’autres
acteurs – les communautés locales, les organisations non gouvernementales, les groupes
de travailleurs, les groupes de protection de l’environnement et la société civile en géné-
ral – deviennent de plus en plus actifs dans la détermination des politiques d’exploita-
tion minière et doivent être impliqués dans les cadres institutionnels.
• L’harmonisation des politiques, des lois et règles d’exploitation minière pour garan-
tir la compétitivité du secteur ainsi qu’un climat attractif pour les investisseurs tout
en garantissant les droits de l’Etat à des revenus équitables;
• Faire en sorte que l’Afrique devienne une destination d’exploration compétitive.
L’Afrique devrait se comparer à ses concurrents (tels que l’Amérique Latine),
encourager les investissements dans la prospection géologique au plan national,
Le programme de promouvoir la création d’archives numériques aux plans national et régional, et har-
réformes dans le moniser les normes et les procédures en vue de fluidifier les échanges aux niveaux
secteur de national et régional et de réduire les coûts d’acquisition des données et autres coûts
l’alimentation et de de transaction. En plus, il faudrait entreprendre des projets transfrontaliers visant
l’agriculture a à établir une carte des ressources minérales du continent et produire des cartes thé-
principalement mis matiques régionales communes;
l’accent sur les prix • Renforcer les institutions gouvernementales pour garantir une meilleure gestion du
secteur minier, en particulier au niveau des procédures de permis et de l’applica-
tion des normes environnementales, du travail et de sécurité;
• Renforcer les liens entre l’exploitation minière et les autres secteurs afin de garan-
tir une meilleure mise en valeur des ressources minières et une meilleure gestion de
la rente minière;
• Faciliter l’esprit d’entreprise et l’apparition de ce chaînon manquant en introdui-
sant au plan régional de nouveaux canaux pour capter l’investissement mais aussi
en redynamisant la Bourse de Johannesburg, en la faisant progresser au niveau des
marchés des capitaux du monde développé en vue d’atteindre un volume de liqui-
dités et d’échanges commerciaux suffisant pour attirer les investisseurs;
• Transformer la petite exploitation minière en veillant à ce que les lois et les règle-
ments qui protègent les titres de propriété des mineurs soient renforcés et en rendant
plus efficaces les actions d’appui dans les domaines de la technique du marketing, de
la formation technique et commerciale ainsi que de l’accès à des financements.
Alimentation et agriculture
Les activités liées à l’alimentation et l’agriculture constituent la colonne vertébrale de
la plupart des économies africaines car elles contribuent de façon importante au PIB et
à l’emploi. Dans un contexte de mondialisation accrue du commerce des biens agricoles
et d’inquiétudes croissantes au sujet de la sécurité alimentaire, il est essentiel de consi-
dérer la chaîne de production comme un ensemble allant de la production agricole pri-
maire à la commercialisation en passant par la transformation. L’efficacité d’une telle
chaîne d’approvisionnement en biens alimentaires requiert une coordination impor-
tante entre les institutions et les individus, aussi bien à l’intérieur des frontières natio-
nales qu’entre pays et régions. Tout ceci justifie clairement une approche régionale pour
l’alimentation et l’agriculture.
Certains pays ont connu une forte croissance du secteur agricole ces dernières années,
mais pour le continent dans son ensemble, la croissance des activités liées à l’alimentation
L’accès au marché international peut potentiellement jouer un effet de levier pour le déve-
loppement agricole en Afrique. Cependant, l’agriculture africaine est longtemps restée
isolée des principaux marchés mondiaux en partie à cause des politiques et des faiblesses
institutionnelles telles que la surévaluation persistante des taux de change réels. Parmi les
causes encore plus importantes figurent les politiques des pays à haut niveau de revenu
limitant l’accès à leurs marchés. D’importants transferts de l’Etat vers les paysans dans les
pays développés ont imposé d’importants coûts sociaux aux pays en développement.
A défaut de données transfrontalières détaillées et fiables sur les intrants agricoles, les
échanges alimentaires intra-régionaux sont utilisés pour déterminer l’indice d’intégra-
tion du secteur agricole (figure 8.1). L’indice a à peine augmenté de 2% par an en
moyenne entre 1994 et 1999, reflétant ainsi les résultats décevants de ce secteur. Seul
l’indice d’intégration de la SADC a augmenté de plus 3%. Plusieurs communautés
Malgré des résultats contrastés selon les communautés économiques régionales, un cer-
tain nombre de considérations générales peuvent être énoncées. D’abord, il y a eu des
progrès dans la mise en place d’instituts de recherche internationaux sur différents pays
Figure 8.1
Indice d’intégration du secteur de l’alimentation et de l’agriculture, 1994–1999
(Indice 1994=100)
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Source: Commission économique pour l’Afrique, d’après des sources officielles.
En troisième lieu, alors que la plupart des pays ont mis sur pied les systèmes de prévi-
sion rapide, un grand nombre d’entre eux manquent de personnel qualifié et d’équipe-
ments. Ils doivent être revitalisés et transformés en unités régionales de prévision rapide.
En quatrième lieu, les difficultés à trouver les ressources financières nécessaires et les
impératifs de coûts ont ralenti la mise en œuvre des initiatives régionales dans les
domaines de l’alimentation et de l’agriculture dans plusieurs communautés écono-
miques régionales. Ceci explique pourquoi des efforts plus importants doivent être faits
pour mobiliser des fonds à travers une réorientation des investissements publics, l’uti-
lisation de l’épargne rurale, l’implication du secteur privé et les investissements directs
étrangers. Plus spécifiquement:
• Dans les pays membres du COMESA, la stratégie et la politique agricoles ont été
revues avec l’aide de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture. De nou-
velles initiatives sont en cours telles que la révision des exigences phytosanitaires
et sanitaires afin de les rendre conformes aux exigences de l’OMS, un projet de
traitement des semences pour mettre au point et diffuser des pesticides respectueux
de l’environnement, et l’établissement d’un mécanisme régional pour coordonner
la collecte et la circulation de l’information liée à l’agriculture et au commerce;
La voie à suivre
Il n’est pas nécessaire que toutes les activités liées à l’alimentation et à l’agriculture soient
le fait des communautés économiques régionales. Cependant, les initiatives régionales
peuvent contribuer à garantir la sécurité alimentaire, stimuler la productivité et la com-
pétitivité, élargir les marchés et les échanges, diffuser les connaissances et renforcer les
capacités dans plusieurs domaines.
Deux stratégies sont essentielles pour assurer l’élargissement des marchés agricoles:
exploiter totalement les avantages comparatifs et réduire les barrières commerciales à
l’intérieur des communautés économiques régionales, mais aussi mettre en œuvre des
politiques commerciales qui prennent en compte les différences saisonnières et les dif-
férences en matière de degré de sécurité alimentaire au sein des communautés écono-
miques régionales. Dans les pays de la CAE par exemple, les différences saisonnières
et les différentes fonctions de demande entre le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda sti-
mulent le commerce de biens alimentaires. De tels effets bénéfiques ne peuvent être
totalement exploités qu’en moyennant la mise en œuvre rationnelle des politiques au
niveau de la communauté économique régionale.
services tels que la recherche, l’éducation et la diffusion des semences en mettant l’ac-
cent sur l’augmentation de la productivité des paysans qui pratiquent une agriculture de
subsistance. De plus, les mécanismes nationaux de soutien à la commercialisation des
produits agricoles, des intrants et à la diffusion du crédit doivent être harmonisés au sein
des communautés économiques régionales. Les mécanismes de soutien contribuent à
éliminer les distorsions affectant la production et la commercialisation, et permet une
Les investissements exploitation totale des avantages comparatifs au sein des communautés économiques
dans l’irrigation sont régionales.
également essentiels
pour augmenter la Les investissements dans l’irrigation sont également essentiels pour augmenter la pro-
production et duction et contribuer à la sécurité alimentaire à long terme. Les projets régionaux d’ir-
contribuer à la rigation nécessitent une coopération et une intégration considérables puisque la plupart
sécurité alimentaire à des fleuves, lacs et aquifères traversent les frontières nationales et régionales.
long terme Excessivement tributaire de la pluviométrie, l’agriculture africaine ne dispose d’aucun
moyen d’atténuation des effets de la sécheresse qui fonctionne de façon permanente
dans certaines parties du continent. La vulnérabilité par rapport aux conditions clima-
tiques a provoqué des fluctuations désordonnées dans le commerce de biens alimen-
taires: aucun pays n’est parvenu à produire sur le long terme un surplus agricole qui
pourrait être exporté vers les pays présentant un déficit alimentaire.
Eliminer les droits de douane et faciliter le commerce des produits agricoles. Pour
améliorer le commerce agricole sous-régional, les communautés économiques régio-
nales doivent oeuvrer à la disparition de toutes les barrières douanières et commerciales
et améliorer les dispositions légales facilitant le commerce. Bien que les données
Industrie
L’indice d’intégration régionale dans le secteur manufacturier, mesuré à partir des
échanges d’intrants industriels entre les pays, a augmenté en 1995 puis s’est stabilisé à
un niveau de performance médiocre jusqu’en 1998 avant de baisser ensuite (figure 8.2).
Seuls l’UEMOA et la CEDEAO ont présenté des taux de croissance proches de celui
de l’indice d’intégration composite pour l’ensemble du continent.
Les pays africains reconnaissent que la croissance du secteur industriel doit jouer un
rôle crucial pour faire passer leurs économies d’une dépendance vis-à-vis de la produc-
tion et de l’exportation des matières premières à une situation à un secteur industriel
techniquement avancé. La plupart des pays africains ont encore une capacité de pro-
duction industrielle fragile et rudimentaire. Sur la période 1994–1999, l’industrie repré-
sentait moins de 14% du PIB dans la plupart des pays africains – et dans plusieurs
communautés économiques régionales, elle représentait beaucoup moins que cela
(figure 8.3). De plus, la croissance de la valeur ajoutée de l’industrie a été très lente au
cours des dix dernières années, ce qui témoigne d’un faible niveau d’industrialisation.
Figure 8.2
Indice d’intégration du secteur industriel, 1994–1999 (Indice 1994=100)
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Figure 8.3
Part de l’industrie dans le PIB (en %)
15
12
3
COMESA
CEDEAO
UEMOA
CEEAC
SADC
UMA
CAE
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 Moyenne
• COMESA. Le COMESA cherche à promouvoir les liens entre les industries, à déve-
lopper les industries agro-alimentaires et les industries de base produisant des biens
en capital et des biens intermédiaires. Elle encourage la recherche et le développe-
ment industriels conjoints, l’intégration des industries de base entre les pays en fonc-
tion de la localisation des matières premières nécessaires et l’exploitation commune
des ressources partagées. Une stratégie industrielle régionale a été créée en vue d’at-
teindre ces objectifs. Le COMESA a aussi facilité la formation de deux institutions
régionales de financement de l’industrie: la Banque pour le commerce et le dévelop-
pement de l’Afrique orientale et australe et la «Africa Insurance Guarantee Agency».
Avec l’aide de l’Union européenne, la COMESA met actuellement en place un pro-
gramme de trois ans pour harmoniser les normes de 80 à 100 produits sous les aus-
pices de l’Organisation régionale africaine pour la normalisation.
• CAE. Les objectifs de la CAE dans le secteur industriel mettent l’accent sur l’iden-
tification et l’élimination des obstacles au développement industriel, sur l’expres-
sion des avantages comparatifs dans l’industrie, le développement de petites
industries exploitant les ressources disponibles localement, des industries agro-ali-
mentaires, la promotion d’une croissance industrielle équilibrée, l’exportation de
produits industriels et l’introduction de normes environnementales et de qualité.
Un code d’investissement harmonisé est en cours de préparation.
• CEEAC. Les objectifs de la CEEAC comprennent l’harmonisation des politiques
de développement industriel, une répartition équilibrée des industries entre les
Etats membres, l’adoption et l’application d’un code d’investissement commun et
La voie à suivre
Il est impératif d’accroître sensiblement l’appui systématique aux efforts d’industriali-
sation, notamment par des investissements industriels adéquats. Sans cet appui, la libé-
ralisation du commerce aura un faible impact. Plusieurs mesures doivent être prises
pour stimuler les efforts de coopération des communautés économiques régionales dans
le secteur industriel.
La polarisation de l’industrie a longtemps été un grief des pays «laissés pour compte»
qui y voient un prétexte pour leur refuser l’opportunité de bénéficier des accords de
coopération. La polarisation doit-elle être perçue comme allant à l’encontre de l’esprit
d’intégration et de la répartition équitable des bénéfices? Peut-elle être considérée
comme un facteur de renforcement de la compétitivité en amenant les industries peu
efficaces à mettre fin à leurs activités? En termes de compétitivité, la surprotection par
des droits de douanes élevés a contribué au maintien de l’inefficience. Mais en se foca- Il est impératif
lisant sur les droits de douane, les gouvernements ont résolu uniquement le problème d’accroître sensiblement
de la compétitivité-prix. Ils ne se sont pas attaqués à la question de la qualité des pro- l’appui systématique aux
duits. Les programmes de normalisation et de métrologie des communautés écono- efforts d’industrialisation,
miques régionales constituent un premier pas vers une garantie de la qualité. Mais notamment par des
beaucoup reste à faire pour améliorer la compétitivité des produits africains en termes investissements
de qualité, au plan domestique et au plan régional. industriels adéquats
Les communautés économiques régionales doivent élaborer des plans stratégiques dans
tous les aspects de la coopération dans le sens des propositions formulées ci-dessus. Ces
plans doivent reposer sur des objectifs associés à des résultats déterminés dans le temps,
aux ressources requises et à la création des institutions qui s’avèreraient nécessaires.
Chaque communauté économique régionale doit se doter d’une unité spécifique à
même de diriger les programmes de coopération industrielle et d’évaluer périodique-
ment les performances du secteur.
métallurgiques. Les communautés économiques régionales ont peu fait pour exploiter
les capacités des nombreuses organisations régionales de recherche industrielle en
Afrique.
Promouvoir l’investissement
Les effets indésirables de la polarisation industrielle ne peuvent être résolus qu’au
moyen d’investissements ciblés dans des secteurs industriels porteurs non encore
exploités. A court ou à moyen terme, ces investissements ne peuvent être que des inves-
tissements directs étrangers. Les zones d’acheminement des exportations, les zones de
développement industriel et les zones franches ont joué un rôle essentiel pour attirer
les investissements directs étrangers dans des pays comme Maurice et le Mozambique
(Odenthal 2001).
Il faudrait aussi des mesures favorisant l’investissement commun à plusieurs pays par
l’intermédiaire de traités bilatéraux d’investissement et de cadres légaux à même de
conférer aux entreprises un «statut d’entreprise régionale» qui les encourage à ouvrir des
succursales au sein des communautés économiques régionales, et enfin à travers une
révision du droit du travail et des investissements.
Un autre défi: rendre l’Afrique attractive pour les investissements directs étrangers. Ceci
est crucial dans le contexte actuel de concurrence mondiale qui caractérise ces investis-
sements. Les ressources financières nécessaires étant supérieures aux budgets de la plu-
part des agences nationales d’investissement, les communautés économiques régionales
devraient prendre la responsabilité de promouvoir les régions dans leur ensemble
comme zones de destination d’investissements.
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Chapitre
9
Les ressources humaines et la
mobilité de la main d’oeuvre
L ’un des objectifs principaux des politiques de développement est de renforcer les
compétences des individus en tant qu’agents de production au service du déve-
loppement du capital humain. Une main d’œuvre qualifiée, saine, mobile et éduquée,
animée d’un esprit d’entreprise suffisant, telle est la condition essentielle du dévelop-
pement durable. Pour les pays africains, le développement et la mise en valeur des com-
pétences et aptitudes des populations figurent parmi les défis majeurs.
215
ARIAF ch9 060104.qxp 6/9/04 12:31 PM Page 216
Figure 9.1
Indice de l’intégration du développement humain, 1994–1999 (Indice 1994=100)
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
d’autres postes venant grever les ressources budgétaires déjà limitées (et en baisse), les
dépenses consacrées à l’éducation s’en trouvent réduites au profit du secteur militaire
et de la défense. Par exemple, en 1997, les dépenses militaires de la Communauté de
développement de l’Afrique australe (SADC) atteignaient 41,4% des dépenses de
l’Etat dans la République démocratique du Congo, 36,3% en Angola, 13,3% au
Botswana et 11,9% au Zimbabwe. Dans la Communauté économique des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) les dépenses militaires représentaient 13% des Les communautés
dépenses de l’Etat en Guinée, 12,3% au Nigeria et 11,6% au Togo. Dans la économiques
Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) les chiffres étaient régionales se sont très
les suivants: 27,7% dans la République centrafricaine, 25,8% au Burundi, 22,2% au peu investies dans le
Rwanda et 17,7% au Cameroun. Dans la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) la développement des
proportion était de 23,9% en Ouganda, 10,7% en Tanzanie et 7,2% au Kenya. ressources humaines
Secteur privé
L’adoption des principes du marché libre par de nombreux pays africains a permis la
participation du secteur privé dans tous les domaines de l’activité économique, y com-
pris dans celui de l’éducation et de la formation. La présence du secteur privé devrait
par ailleurs être renforcée dans ces deux domaines, compte tenu de la disparition pro-
gressive des monopoles de l’Etat.
L’Université virtuelle africaine figure elle aussi parmi les initiatives significatives visant à
harmoniser les politiques éducatives et le développement du capital humain. Cette «uni-
versité sans frontières» met l’information moderne et la technologie des communications
au service des étudiants en leur donnant accès à un enseignement de haute qualité et à des
ressources d’apprentissage venues du monde entier. L’Association pour le développement
de l’éducation en Afrique, partenariat unissant les ministres de l’Education des pays afri-
cains, les agences de développement, les spécialistes de l’éducation et les chercheurs et les
organisations non-gouvernementales, développe un consensus sur les problèmes de fond
que rencontre l’éducation en Afrique et préconise le partage d’expériences et de stratégies
positives. L’Institut international de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en
Afrique est un programme destiné à développer les capacités des institutions africaines qui
s’occupent de la formation des enseignants, de l’élaboration des programmes d’enseigne-
ment et des politiques éducatives, de leur planification et de leur gestion. Parmi les autres
institutions figurent L’African Digital Library, la Fondation pour le renforcement des capa-
cités en Afrique et l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique.
La suppression d’un visa d’entrée obligatoire est l’une des réalisations les plus impor-
tantes de la CEDEAO. Cette mesure a cependant ses limites: les citoyens des Etats
membres de la CEDEAO peuvent entrer et séjourner dans n’importe quel Etat membre
pendant un maximum de 90 jours mais doivent obtenir une autorisation pour prolon-
ger leur séjour. En général, les Etats membres respectent les dispositions du protocole
sur la libre circulation des personnes, lequel a été complété par l’introduction d’un cer-
tificat de voyage de la CEDEAO et du système d’assurance de la carte brune CEDEAO
pour les véhicules à moteur. Le passeport de la CEDEAO pour les déplacements inter-
nationaux, sur lequel figure l’emblème de l’organisation, est actuellement en vigueur.
L’un des objectifs de la libre circulation des personnes dans les communautés écono-
miques régionales est de permettre le libre mouvement de la main d’œuvre. Mais la plu-
part des communautés économiques régionales émettent des réserves à cet égard. Bien
Encadré 9.1
Etablir des normes de travail communes pour la Communauté de l’Afrique de l’Est
La Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) a adopté une ligne politique générale visant à faciliter
l’intégration régionale: le droit interne concerné doit être harmonisé dans tous les domaines dans
lesquels la CAE a pris une décision. La communauté dispose d’un groupe spécial d’experts issus
des Etats membres chargé de promouvoir l’harmonisation du droit. Parmi ses fonctions figurent:
• La révision et la mise à jour du droit interne concerné au vu des conventions internationales
du travail y afférentes; il s’agit de la première étape vers l’harmonisation du droit.
• L’identification des aspects clés du travail régional pour lesquels une harmonisation est
nécessaire.
Il a par ailleurs été demandé aux Etats membres de la CAE d’entreprendre des enquêtes sur la
main d’œuvre et d’établir des données nationales et des systèmes d’informations sur le marché du
travail, qui dépendraient d’une base de données générale mise en place par le secrétariat de la CAE.
Au-delà de ces actions, les communautés économiques régionales devront aussi établir
des paramètres de convergence pour l’éducation nationale , comme elles l’ont fait pour
les politiques macroéconomiques, de manière à préserver des ressources nationales
nécessaires au développement du capital humain. Les communautés économiques
régionales devront par ailleurs s’employer à promouvoir l’investissement privé dans
l’éducation en prenant des mesures spéciales d’incitation et d’encouragement. Les Etats
membres doivent fournir un soutien plus solide aux institutions communes. Et plus
important encore, elles devront s’acquitter en intégralité de leurs contributions, car c’est
là la condition essentielle permettant de renforcer l’efficacité des institutions et leur
capacité à servir les intérêts de la communauté.
Certains pays ne se sont pas encore conformés aux dispositions des communautés éco-
nomiques régionales concernant la libre circulation des personnes. Il convient de rec-
tifier cette situation au plus vite, en sachant que seuls les pays confrontés à des difficultés
particulières bénéficieront d’un régime spécial.
Note
1. Le «A level» correspond plus ou moins au Baccalauréat et le «O level» au Brevet.
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Addis-Abeba.
Chapitre
Questions intersectorielles:
paix et sécurité, VIH/sida,
égalités entre les sexes, et
secteur privé 10
L e succès de toute intégration régionale semble dépendre de la réalisation de quatre
conditions interdépendantes: la consolidation de la paix et de la sécurité, la lutte
contre le VIH/sida, la prise en compte des questions liées à l’égalité entre les sexes et
la participation du secteur privé. Le présent chapitre expose une évaluation des actions
entreprises en ce sens par les communautés économiques régionales en Afrique.
225
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 226
Le VIH/sida ne tient aucun compte des frontières et sa propagation est accélérée par
la mobilité de la population, elle-même facilitée par l’intégration régionale. Ainsi, la
présence de travailleurs migrants – très courante dans certaines communautés écono-
miques régionales comme la Communauté de développement de l’Afrique australe – a
contribué à la propagation de la maladie au-delà des frontières. Les conflits jouent éga-
lement un rôle à cet égard, comme l’atteste le cas de la Côte d’Ivoire dont le taux de
L’attachement de tous prévalence était beaucoup plus élevé que celui de ses voisins en 2002 (9,7% contre 3%
les gouvernements pour le Ghana et 1,7% pour le Mali). Le flux des réfugiés qui ont quitté la Côte d’Ivoire
africains à ces normes à cause du conflit pourrait avoir contribué à propager le VIH dans ces pays. Par contre,
est une condition l’intégration régionale peut également contribuer à la maîtrise de la maladie grâce à la
préalable à coordination des politiques dans les différents pays, à la synchronisation des interven-
l’instauration d’une paix tions ainsi qu’à la mise en commun des ressources et à leur augmentation. Les méca-
et d’une stabilité nismes régionaux peuvent également faciliter l’accès aux ressources mondiales dans le
durables au sein des cadre de la lutte contre le VIH/sida.
communautés
économiques Les handicaps physiques et les décès dus au VIH/sida affaiblissent considérable-
régionales, et en ment les capacités des institutions dans tout le continent africain. Dans plusieurs
Afrique en général pays, les enseignants et les cadres de la santé ne peuvent plus être remplacés au
rythme de leur disparition, créant ainsi des crises dans les systèmes d’éducation et
de santé. Les institutions publiques enregistrent des pertes similaires qui se réper-
cutent de manière négative sur de nombreux services publics, notamment sur cer-
taines capacités institutionnelles importantes pour la promotion et la gestion de
l’intégration régionale. Le remplacement d’un personnel expérimenté et qualifié
peut s’avérer long et difficile. La nécessité de maintenir et d’accroître les capacités
institutionnelles milite également en faveur d’une approche régionale de la question
du VIH/sida.
Tout le monde s’accorde à reconnaître la nécessité d’adopter des politiques qui tien-
nent compte des préoccupations des femmes aux plans régional, sous-régional et
national dans le cadre du processus de développement et d’intégration en Afrique. Une
telle démarche est d’autant plus importante que les femmes sont engagées dans de
nombreuses activités économiques, notamment la production et la commercialisation
comme dans l’agro-alimentaire, et qu’elles assument d’importantes responsabilités
ménagères. Par ailleurs, la participation des femmes au maintien de la paix et de la
sécurité ainsi qu’à la lutte contre le VIH/sida est une contribution non négligeable au
développement.
De nos jours, tous les gouvernements reconnaissent que le secteur privé est un impor-
tant partenaire de développement. Dans le cadre de l’intégration régionale, le secteur
privé peut participer notamment à la mise en place de l’infrastructure et à la diffusion
des services bancaires et financiers. Les avantages potentiels de la participation du sec-
teur privé devraient inciter toutes les parties intéressées à mettre au point et à renfor-
cer des mécanismes destinés à faciliter la participation du secteur privé aux initiatives
régionales.
Paix et sécurité
Le Traité d’Abuja portant création de la Communauté économique africaine préconise,
dans le cadre de ses grands principes, le règlement pacifique des différends entre les
États membres et la promotion de la paix comme condition préalable au développe-
ment économique. La plupart des traités relatifs aux communautés économiques régio-
nales mettent en avant ces mêmes principes et soulignent en outre que la paix et la
sécurité sont indispensables pour assurer une coopération et une intégration effectives. Les communautés
économiques
Les objectifs généraux et les principes reconnus relatifs à la paix et à la sécurité sont régionales ont
identiques aux niveaux sous-régional et régional, et visent notamment à: commencé à mettre en
place des cadres
• Mettre en place et renforcer les mécanismes nécessaires pour prévenir et résoudre institutionnels officiels
en temps voulu les conflits internes et les conflits entre États; et des mécanismes de
• Favoriser la paix, la sécurité et la stabilité entre les États membres; maintien de la paix
• Renforcer la coexistence pacifique et le bon voisinage;
• Encourager le règlement pacifique des différends;
• Œuvrer en faveur de la bonne gouvernance, notamment les principes de démocratie;
la primauté du droit; l’obligation de rendre compte; la transparence; la justice sociale;
ainsi que la promotion et la protection des droits de l’homme et de l’égalité des chances;
• Adhérer aux droits fondamentaux définis dans la Déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948 et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981.
L’attachement de tous les gouvernements africains à ces normes est une condition préa-
lable à l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables au sein des communautés
économiques régionales, et en Afrique en général.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 227
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 228
(encadré 10.1). Des opérations en ce sens ont été organisées au Libéria (1990–1999), en
Sierra Leone (1997–2000) et en Guinée Bissau (1998–1999).
SADC. La sous-région de la SADC n’a pas été épargnée par les conflits, à commencer
par ceux de la période de l’apartheid jusqu’au coup d’Etat au Lesotho en 1998, en passant
Encadré 10.1
Le Groupe de contrôle de la Communauté économique des États d’Afrique de
l’Ouest: un modèle pour les autres communautés régionales
Dans le cadre de ce mécanisme, les membres de la Communauté ont organisé des opé- La Communauté
rations au Lesotho (1998–1999) et en République démocratique du Congo (de 1998 à d’Afrique de l’Est a mis
ce jour) et ont également pris des mesures pour renforcer les capacités ainsi que cer- en place le Comité
taines initiatives, comme la création à Harare du Centre régional de formation au main- inter-États pour la
tien de la paix, qui a pour mission de coordonner la formation au maintien de la paix sécurité et le Comité
dans la sous-région sous les auspices du Zimbabwe Staff College et de l’Organisation des affaires judiciaires
de coopération des commissaires de police de la région de l’Afrique australe, qui est à pour prendre en charge
la fois le principal instrument pour la prévention et la lutte contre la criminalité trans- les questions de
frontalière et le trafic des armes légères dans la région de la SADC mais aussi l’organe prévention
régional de liaison avec Interpol. Plusieurs États membres de la SADC, notamment le
Malawi et la Namibie, proposent également des cycles de formation au maintien de la
paix aux autres pays de la Communauté.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 229
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 230
Par ailleurs, plusieurs projets visant à régler les conflits ou à en atténuer les effets sont
en cours, parmi lesquels on peut citer la lutte contre le trafic illicite des armes légères
dans la région de l’IGAD et des Grands Lacs et la mise en place d’un mécanisme
d’alerte et de réaction rapides en cas de conflit. Ce mécanisme a pour but de renforcer
les capacités régionales en matière d’alerte et de réaction rapides en faisant appel à divers
instruments pour désamorcer ou régler les conflits. A cet égard, les États membres de
En dépit de son l’IGAD ont ratifié un protocole sur l’alerte et la réaction rapides en cas de conflit, et
importance vitale, le ont amorcé la mise en place d’une structure de gestion des risques liés au catastrophes
Fonds souffre d’une pour en atténuer les effets.
dépendance excessive
vis-à-vis des COMESA. Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe commence à peine à
financements s’intéresser à la prévention et au règlement des conflits. Un comité pour la paix et la
extérieurs sécurité a été mis sur pied en 2000 pour examiner les voies et moyens de compléter les
actions entreprises par ailleurs dans la sous-région. Ce comité a lancé un processus de
consultation pour faire participer la société civile, les organisations intergouverne-
mentales, les autres communautés économiques régionales, l’Union africaine et
l’Organisation des Nations Unies à l’élaboration d’un cadre pour la paix au sein du
COMESA afin de renforcer les autres initiatives prises dans la région. Dans l’inter-
valle, une cour de justice a été créée pour connaître les différends liés au traité du
COMESA, et des études portant sur les origines des conflits dans la région ont été
réalisées et diffusées auprès des parties intéressées et de la société civile.
Malgré leurs limites objectives, ces initiatives renforcent les capacités des communau-
tés économiques régionales de servir de vecteurs de la paix et de la stabilité dans leurs
régions respectives. C’est pourquoi elles méritent d’être pleinement encouragées afin
de se renforcer et se développer.
En dépit de son importance vitale, le Fonds souffre d’une dépendance excessive vis-à-
vis des financements extérieurs. Près des deux tiers de ses ressources proviennent de
sources de financement extérieures à l’Afrique, principalement des États-Unis. Le
montant total des contributions des 53 États membres de l’OUA s’élève à $2 millions
par an. La participation financière des États-Unis est en baisse, et la réaction de
l’Afrique à cet état de fait n’a pas été à la hauteur des attentes. Faute de ressources suf-
fisantes, l’OUA n’a pas été en mesure d’entreprendre des opérations de maintien de la
paix efficaces et de grande envergure.
Cela étant, l’OUA peut, notamment dans le contexte du nouveau Conseil de la paix et
de la sécurité de l’Union africaine, servir de cadre permettant au continent d’organiser
ses forces et ses ressources pour régler les conflits et favoriser la paix, à condition de
faire preuve de la volonté politique nécessaire. Tous les Africains épris de paix, qui sont
les seuls capables de concrétiser cette vision pour le plus grand bien des générations pré-
sentes et à venir, l’espèrent et l’envisagent.
Appui extérieur
Les pays africains oeuvrent à promouvoir la paix et la sécurité dans le continent et à
renforcer leurs capacités d’organisation pour des missions de maintien de la paix.
Toutefois, ces capacités demeurent limitées et toutes les initiatives africaines restent
dépendantes de l’aide extérieure.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 231
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 232
Les États-Unis ont fait bénéficier cinq pays de la CEDEAO d’une formation au titre
de l’Initiative pour une capacité africaine de réponse aux crises, et viennent d’entamer
un autre cycle de formation dans le domaine de l’imposition de la paix dans le cadre de
l’opération dite «Operation Focus Relief» au profit de trois autres États membres de
cette Communauté. Dans le cadre de son initiative de renforcement des capacités afri-
caines de maintien de la paix, la France a prêté son concours à plusieurs manœuvres de
maintien de la paix, notamment à Guidimaka (Mauritanie) en 1998 et à Kozah (Togo)
en 2001. Le Libéria et la Sierra Leone sont les seuls membres de la CEDEAO qui n’ont
pas participé aux manœuvres parrainées par la France. Le programme de renforcement
des capacités organisé par le Royaume-Uni, qui consiste essentiellement en une petite
équipe de conseillers militaires et de formateurs britanniques installée à l’échelle régio-
nale, est une initiative modeste axée essentiellement sur la formation d’instructeurs.
Dans le cadre des activités de formation de la SADC, la première manœuvre baptisée
«Blue Hungwe» a été organisée en 1997 au Zimbabwe avec la participation de 1500
soldats appartenant à 10 pays de la SADC.
L’appui extérieur pour renforcer la paix et la sécurité est certes important, voire crucial
parfois, mais il appartient pour une grande part aux Africains eux-mêmes de faire en
sorte que leur continent n’ait plus besoin d’interventions extérieures pour le débarras-
ser des conflits et de l’insécurité provoqués par l’homme. Pour ce faire, l’Afrique a besoin
de dirigeants honnêtes, altruistes et engagés qui feront en sorte que l’Organisation des
Nations Unies ne soit pas détournée de son rôle en tant qu’instrument dont la vocation
est de prévenir les violations des principes de la dignité humaine.
La voie à suivre
Traduire la volonté politique dans les faits. La volonté politique et le consensus sont indis-
pensables pour régler réellement les conflits et mettre en place des mécanismes de main-
tien de la paix efficaces en Afrique. La volonté politique doit se manifester par l’allocation
des ressources nécessaires au rétablissement et au maintien de la paix, par le versement inté-
gral des quotes-parts au Fonds pour la paix et par le renforcement des capacités pour per-
mettre à l’Afrique d’organiser des opérations de maintien de la paix de grande envergure
sans avoir à compter sur l’aide extérieure qui risque d’être soit insuffisante, soit tardive.
Assurer le plein respect de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Aucun mécanisme de règlement des conflits en Afrique ne peut être efficace sans la
prise en compte des questions connexes comme la bonne gouvernance, l’adhésion aux
principes démocratiques, la promotion de la sécurité de la population dans le cadre de
la lutte contre la pauvreté, et la protection des droits civils et des droits de l’homme.
Toutes ces questions doivent être abordées dans le cadre des efforts continus que
devront déployer les gouvernements aux plans individuel et collectif, et du plein respect
des principes de la Charte africaine.
Le succès de
Renforcer les mesures et la diplomatie préventives. Une prévention efficace exige le l’intégration régionale,
renforcement des systèmes d’alerte rapide pour permettre des interventions opportunes l’instauration d’une
pour empêcher les conflits de devenir incontrôlables. De tels mécanismes permettent paix durable et
également de vérifier que les droits de l’homme sont respectés, et que l’éducation dans le rétablissement
ce domaine est assurée. Le problème qui se pose en matière de prévention des conflits de la stabilité
est lié au fait que la volonté politique d’allouer les ressources nécessaires est souvent socioéconomique sont
absente du fait que les décideurs se rendent vraiment compte de la gravité d’une situa- intimement liés
tion donnée que lorsqu’il est trop tard. Il arrive souvent que les dirigeants d’un pays ou
d’une sous-région sous la menace d’un conflit imminent ne veulent pas, ou ne peuvent
pas décrypter les signes avant-coureurs.
Améliorer le maintien de la paix. Les efforts africains de maintien de la paix sont com-
plexes. Les différents protocoles et mécanismes doivent pouvoir s’appuyer sur des
moyens suffisants pour déployer des troupes, des forces de police et des agents civils;
surveiller et faciliter les cessez-le-feu; et participer à la mise en œuvre d’accords de paix
globaux. Cette disponibilité suppose également la mise en œuvre et le financement
continus de mesures de renforcement des capacités pour former et déployer rapidement
le personnel voulu avec beaucoup plus d’efficacité que ne le permettent les dispositions
actuelles. Il est tout aussi important d’améliorer la coopération, la préparation, la pla-
nification et l’allocation des ressources dans le cadre de ces activités.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 233
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 234
VIH/sida
Des stratégies La coopération dans le domaine de la santé au sein des communautés économiques
collectives ont été régionales est limitée du fait que ces dernières s’intéressent prioritairement aux ques-
mises en œuvre au tions économiques, en particulier la libéralisation des échanges. N’étant pas équipées
niveau continental pour pour s’occuper des questions de santé, les communautés ont tacitement convenu de
stimuler les efforts de s’en remettre, dans le cadre de leurs initiatives dans le domaine de la santé, aux insti-
lutte contre cette tutions spécialisées, notamment l’Organisation mondiale de la santé, comme centres
pandémie de ressources.
La voie à suivre
S’il est vrai que le Cadre d’Abuja pour la lutte contre le VIH/sida et les maladies infec-
tieuses opportunistes connexes est une structure tout indiquée pour élaborer des stra-
tégies et mettre en place des mécanismes pour lutter contre cette terrible pandémie, il
ne faut surtout pas le négliger comme d’autres protocoles signés et ratifiés sans avoir
jamais été pleinement mis en œuvre par manque de volonté politique et de ressources.
Les communautés économiques régionales pourraient mettre au point des systèmes de
suivi pour évaluer les progrès accomplis par les pays membres dans la mise en œuvre du
Cadre d’Abuja. Elles pourraient également mettre en place des groupes de coordina-
tion, à l’image du groupe du secteur de la santé de la SADC, en veillant à les doter d’un
personnel et de ressources suffisants. Ces groupes pourraient stimuler la lutte contre le
VIH/sida en travaillant en étroite collaboration avec la Commission VIH/sida et gou-
vernance en Afrique de la Commission économique pour l’Afrique.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 235
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 236
Encadré 10.2
Commission VIH/sida et gouvernance en Afrique
Parmi les autres mécanismes pour la promotion de l’égalité entre les sexes, on peut éga-
lement citer les plans d’action de la Conférence sur les femmes tenue en 1995 à Beijing,
ainsi que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes. Lors d’une conférence chargée d’examiner les progrès réalisés dans
la mise en œuvre des plans d’action de Beijing et de Dakar, tenue en novembre 1999 à
Addis-Abeba, les gouvernements africains ont été interpellés pour ratifier la conven-
tion s’ils ne l’avaient pas déjà fait, à lever les réserves avant juin 2000 et à accélérer sa Plusieurs communautés
mise en œuvre. Ils se sont également engagés à intégrer les dispositions de la conven- économiques
tion dans leur législation nationale pour permettre aux femmes de revendiquer et de régionales ont mis en
faire valoir leurs droits auprès des tribunaux de leurs pays respectifs. place des groupes sur
la parité entre les sexes
La Conférence de Beijing de 1995 a demandé aux gouvernements et à la société civile pour favoriser l’égalité
d’agir dans douze domaines prioritaires pour les femmes, à savoir la pauvreté, l’éducation
et la formation, la santé, la violence, les situations de conflit, l’émancipation économique,
le pouvoir et la prise de décisions, les mécanismes institutionnels de promotion de la
femme, les droits de l’homme, les médias, l’environnement et les jeunes filles. Les gouver-
nements ont été engagés à mettre en place une instance au plus haut niveau pour assurer
la promotion de la femme, à la doter d’un mandat et de pouvoirs clairs, à lui fournir des
ressources suffisantes et à faire en sorte qu’elle soit en mesure d’influer sur les politiques,
d’élaborer des textes législatifs et de les réviser. Le troisième Forum pour le développement
de l’Afrique a également souligné qu’il importait de prendre en compte les questions inté-
ressant les femmes dans le cadre du processus d’intégration en Afrique (encadré 10.3).
Plusieurs communautés économiques régionales ont mis en place des groupes sur la
parité entre les sexes pour favoriser l’égalité et assurer la mise en œuvre des différentes
conventions sur cette question, sachant que leur principale préoccupation en matière
d’égalité concerne la création d’entreprises pour les femmes.
En 1997, les chefs d’État de la SADC ont élaboré un cadre d’orientation institution-
nel pour intégrer le principe d’égalité entre les sexes au sein de la communauté. Les
dirigeants se sont engagés au nom de leurs pays respectifs à:
Diverses activités ont été entreprises dans le cadre de ces engagements dans les pays
membres de la SADC. En 1998, la Communauté a mis en place un groupe sur la parité
entre les sexes pour conseiller ses différents organes sur les questions de l’égalité entre
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 237
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 238
les sexes et faire en sorte d’intégrer ce principe à son programme d’action et à son ini-
tiative dite «Community Building Initiative».
Le tableau 10.1 résume le niveau de participation des femmes à la vie politique dans la
SADC en 1999. Cette année-là, près de 30% des parlementaires d’Afrique du Sud et du
Mozambique étaient des femmes, et l’Afrique du Sud comptait huit ministres et huit vice-
ministres de sexe féminin. Au Botswana, on comptait 18% de femmes au Parlement, et
deux des quatre postes de vice-ministre étaient occupés par des femmes. Le Ministère du
travail et de l’intérieur comprend un département des affaires féminines et de nouvelles lois
ont été promulguées pour protéger les droits des femmes, en particulier les femmes mariées.
Encadré 10.3
Inégalité entre les sexes et intégration régionale
La prise en compte de l’inégalité entre les sexes conditionne le succès de l’intégration régionale
en Afrique. Même si les traités des communautés économiques régionales sont souvent muets
sur cette question, à l’exception peut-être de la SADC, du COMESA, de la CAE et de la CEDEAO,
l’on constate dans tout le continent une prise de conscience sur la nécessité de l’intégrer effec-
tivement au processus de développement et d’intégration.
La déclaration qui a été adoptée par consensus au troisième Forum africain pour le déve-
loppement, tenu en mars 2002 à Addis-Abeba sur le thème «Définir les priorités de l’intégration
régionale», engage les femmes à participer à l’intégration régionale sous tous ses aspects et à
faire en sorte que les pratiques, les structures et les processus en matière d’organisation ne soient
pas en contradiction avec les objectifs d’émancipation des femmes. La déclaration note que les
femmes sont majoritaires parmi les micro-entrepreneurs d’Afrique et qu’elles sont en mesure
d’élargir leur participation à toutes les activités économiques. Plusieurs mesures sont proposées
pour renforcer la participation des femmes aux activités du secteur privé, notamment le renfor-
cement de leur représentativité au sein des structures de prise de décision, l’organisation d’une
formation adaptée à leurs besoins et l’abrogation des lois et des pratiques discriminatoires. La
déclaration préconise par ailleurs la mise en place de mécanismes visant à protéger les femmes
contre le harcèlement sexuel aux points de passage des frontières.
La déclaration souligne enfin la nécessité d’élaborer des politiques qui prennent en compte les
préoccupations des femmes aux niveaux régional, sous-régional et national, en accordant notam-
ment une attention particulière aux effets des politiques macroéconomiques. L’analyse des budgets
du point de vue de l’inégalité entre les sexes et le suivi des effets des politiques macroéconomiques
selon le sexe pourraient s’avérer particulièrement utiles. Par ailleurs, il faudrait accorder une atten-
tion particulière aux besoins des femmes en matière d’infrastructure efficace pour alléger leur emploi
du temps, notamment pour ce qui concerne le commerce transfrontalier non structuré.
Enfin, la déclaration souligne qu’il importe d’œuvrer en faveur de l’égalité entre les sexes et
de l’émancipation des femmes et de veiller à ce qu’elles soient représentées à toutes les étapes
du processus de mise en place de l’Union africaine ainsi que dans ses institutions et programmes.
Par ailleurs, plusieurs pays de la SADC ont entrepris de promulguer des lois et d’éla-
borer des politiques et des programmes pour émanciper les femmes. On peut citer à cet
égard l’exemple de la Namibie qui applique de manière rigoureuse le principe de la dis-
crimination positive, celui de la Tanzanie qui a consacré par une loi le droit des femmes
à la propriété et enfin celui de Maurice où les autorités versent une allocation aux
femmes sans emploi ayant des enfants de moins de cinq ans à charge et gèrent un pro-
gramme de création d’entreprises pour les femmes. En outre, les gouvernements et les Plusieurs pays de la
organisations non gouvernementales de la région s’efforcent de faciliter l’accès des SADC ont entrepris de
femmes aux crédits gratuits ou à faible taux d’intérêt pour financer des micro-projets. promulguer des lois et
d’élaborer des
La CEDEAO accorde également de plus en plus d’importance aux questions d’égalité politiques et des
entre les sexes. Ainsi, son traité révisé exige des États membres qu’ils élaborent des poli- programmes pour
tiques et mettent en place des mécanismes et les harmonisent pour améliorer la situa- émanciper les femmes
tion économique, sociale et culturelle des femmes. L’Association des femmes d’Afrique
de l’Ouest s’est donné pour mission d’aider la Communauté à mettre au point des ins-
truments pour favoriser l’égalité entre les sexes et le développement. L’UEMOA est
également en train d’élaborer des politiques en faveur des femmes et des jeunes. Une
politique régionale en faveur des femmes sera mise en œuvre sur la base d’une recom-
mandation de politique générale qui a été adoptée en 1999.
Tableau 10.1
Présence des femmes dans les parlements et les gouvernements de la
Communauté de développement de l’Afrique australe,1999 (en pourcentage)
Membres du Vice-
Pays parlement Ministres Ministres
Afrique du Sud 29,8 29,6 61,5
Angola 15,1 12,9 13,6
Botswana 18,0 14,5 50,0
Lesotho 10,3 8,3 0,0
Malawi 8,3 9,0 12,9
Maurice 7,6 8,0
Mozambique 28,4 14,2 12,1
Namibie 19,0 14,2 22,7
a
Seychelles 21,0 25,0
Swaziland 7,3 13,3
Tanzanie 16,3 13,0 13,0
Zambie 10,1 8,3 7,1
Zimbabwe 14,0 14,2 18,7
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 239
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 240
en faveur de l’égalité entre les sexes à l’occasion de son sommet tenu en mai 2002, et
un comité technique sera créé pour faciliter la mise en œuvre de cette politique et inté-
grer le principe d’égalité à tous les programmes et à toutes les activités. Des efforts ont
également été faits pour protéger les intérêts des femmes chefs d’entreprise, notam-
ment grâce à des mesures de promotion des échanges commerciaux comme l’organisa-
tion de foires et l’assouplissement des règles d’origine du COMESA au profit des petits
La qualité de la commerçants frontaliers du secteur non structuré. La CAE travaille également à mettre
croissance doit au point un programme détaillé sur cette question. Le Secrétariat de l’IGAD a créé en
accorder une attention 1999 un bureau chargé des questions d’égalité entre les sexes avec l’appui financier du
particulière aux Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM). Les questions
questions d’égalité d’égalité entre les sexes sont intégrées aux programmes, politiques et stratégies priori-
entre les sexes taires de l’IGAD. Le secrétariat a établi des relations de travail étroites avec UNIFEM
et les départements chargés des questions d’égalité entre les sexes de l’Union africaine.
L’IGAD a également entrepris d’élaborer des politiques et une stratégie pour l’égalité
entre les sexes avec la participation active de tous les États membres et autres parties
intéressées de la région.
Une étude sur le renforcement de l’égalité entre les sexes, réalisée en 1999 pour le
compte de la Commission économique pour l’Afrique a recommandé la création de
centres sous-régionaux de promotion des entreprises pour aider les femmes chefs d’en-
treprise en assurant les fonctions ci-après:
La voie à suivre
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la qualité de la croissance économique est
importante. Aussi, elle doit accorder une attention particulière aux questions d’égalité
entre les sexes. Les revenus sont souvent inégalement répartis entre les hommes et les
femmes, ce qui entraîne une inégalité des chances en termes de développement humain
à la fois à l’intérieur des pays et d’un pays à l’autre. Cela étant, les inégalités entre les sexes
vont au-delà du revenu et des richesses pour englober la protection juridique des droits et
la participation à la vie politique, sociale et économique. A cela viennent s’ajouter des ques-
tions interdépendantes liées à l’inégalité entre les sexes en matière de santé, comme c’est
le cas pour le VIH/sida. Les communautés économiques régionales devraient redoubler
d’efforts pour intégrer les questions d’égalité entre les sexes à toutes leurs initiatives en
sollicitant l’appui des institutions internationales. La diffusion et l’échange d’informations
sous forme d’indicateurs sur les questions liées à l’égalité entre les sexes sont des options
qui méritent d’être envisagées dans la perspective des actions à entreprendre à l’avenir.
Secteur privé
Le processus d’intégration régionale en Afrique a été presque exclusivement dirigé par
les gouvernements et les institutions non gouvernementales, mais on se rend de plus en
plus compte que le secteur privé peut jouer un rôle dans son renforcement. Après des
décennies de domination de l’Etat sur les activités économiques, les gouvernements
africains considèrent de plus en plus le secteur privé comme un partenaire de dévelop-
pement et comptent sur lui pour relancer la croissance économique. Son rôle dans l’in-
tégration économique régionale devient également très important.
Le secteur privé peut jouer un rôle à deux niveaux. D’une part il peut contribuer à la
prise de décisions politiques aux niveaux national et régional. Un secteur privé bien
organisé pourrait participer à l’élaboration des politiques, en prodiguant des conseils
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 241
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 242
aux pouvoirs publics et en militant pour la poursuite du processus de réformes aux cotés
des nombreuses autres parties intéressées de la société civile. D’autre part il peut appor-
ter une contribution pratique aux initiatives régionales. C’est un important fournisseur
potentiel de ressources humaines et financières pour la mise en œuvre de projets régio-
naux, notamment le développement des infrastructures. Parmi les avantages écono-
miques tirés du développement des activités régionales des entreprises privées, on peut
Seules quelques citer la création d’emplois, l’élargissement du marché, la mobilisation de l’épargne et
communautés les effets externes comme la diffusion du savoir, les compétences techniques et les
économiques retombées technologiques. La présente section aborde certaines de ces questions en
régionales ont des mettant particulièrement l’accent sur les pratiques actuelles et les exemples de la parti-
protocoles consacrés cipation du secteur privé à l’intégration régionale.
au secteur privé
Intersection entre le secteur privé et l’intégration
régionale: pratiques actuelles
Seules quelques communautés économiques régionales ont des protocoles consacrés au
secteur privé. Le cas de la CAE est une exception remarquable à cet égard. En dépit de
l’absence de dispositions officielles, il existe des exemples concrets de participation du sec-
teur privé à l’intégration régionale, comme l’initiative dite «Africa Cross Border Initiative»,
destinée à faciliter le commerce et l’investissement, qui constitue un acquis important et
novateur. Les actions entreprises dans le cadre de cette initiative répondent davantage aux
besoins du secteur privé qu’à ceux des plans du secteur public. L’expérience de la CAE, les
éléments clefs de la Cross Border Initiative et quelques autres exemples spécifiques de la
contribution du secteur privé à l’intégration régionale sont examinés ci-après.
Encadré 10.4
Participation du secteur privé dans la Communauté de l’Afrique de l’Est
L’instauration d’un climat favorable à la participation effective du secteur privé est une tâche hau-
tement prioritaire pour la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) dont le traité souligne, dans ses
chapitres 12 et 25 intitulés respectivement «Coopération dans les domaines de l’investissement
et du développement industriel» et «Le secteur privé et la société civile», que le secteur privé
devrait jouer un rôle moteur dans l’édification de la Communauté. Ce traité préconise également
l’élaboration de deux stratégies:
• Une stratégie de développement industriel de l’Afrique de l’Est pour instaurer un climat favo-
rable à l’entreprise en vue de la mise en place d’un marché et d’une zone d’investissement
uniques et compétitifs au plan international. Cette stratégie devrait favoriser une croissance
auto-soutenue et équilibrée, améliorer la compétitivité du secteur industriel et encourager
les vocations des entrepreneurs locaux. La formulation de cette stratégie doit tenir compte
des disparités évidentes entre les niveaux de développement des différents États membres.
• Une stratégie de développement du secteur privé pour renforcer l’harmonisation nécessaire
en vue d’un développement de la région impulsé par le secteur privé.
L’objectif général de ces deux stratégies est d’assurer un développement économique et
social durable en Afrique de l’Est. Elles visent aussi à créer un climat favorable à l’entreprise en
vue d’aboutir à la mise en place d’un marché et d’une zone d’investissement uniques et compé-
titifs au plan international, qui fonctionneraient conformément au statut et au règlement de
l’Organisation mondiale du commerce.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 243
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 244
• Perméabilité aux échanges. L’évaluation de la perméabilité des échanges des pays par-
ticipants, calculée sur la base de la méthodologie du FMI qui va de zéro pour la
perméabilité maximale à 10 pour la perméabilité minimale, s’est améliorée, passant
de 8,3 en 1993–1995 à 5,9 en 1998, par rapport à une moyenne de 6,2% pour les
L’exemple de l’Ecobank pays non participants d’Afrique subsaharienne qui ont mis en œuvre des réformes,
Transnational et de 4,4% pour le reste du monde, Afrique non comprise. Quelques pays, comme
Incorporated est l’Ouganda et la Zambie, ont fait des progrès remarquables en obtenant une note
significatif de la de 2 qui est comparable à celle de certains pays performants en la matière comme
participation du secteur le Chili, la Colombie et Singapour.
privé à l’intégration • Investissement privé et exportations. Les taux de croissance de l’investissement et des
régionale financière exportations des pays participants très performants ont été comparables à ceux des
pays non participants de même niveau.
• Effet de démonstration. Certains pays pionniers comme Maurice, l’Ouganda et la
Zambie ont prouvé à leurs partenaires moins actifs que les réformes accélérées
étaient tout à fait viables et très avantageuses.
• Régionalisme ouvert. L’initiative a conduit les pays participants à abandonner le pro-
cessus d’intégration régionale antérieur, fondé sur la substitution des importations
et un fort protectionnisme, au profit d’une intégration fondée sur des taux de pro-
tection effectifs faibles. Cette réussite a également renforcé la crédibilité des sys-
tèmes régionaux ouverts auprès des organisations partenaires.
• Partage des connaissances et apprentissage. La Cross Border Initiative a favorisé la
participation active des secteurs public et privé au débat sur les questions essen-
tielles d’orientation de manière officieuse et transparente et au partage des ensei-
gnements tirés de l’expérience pour renforcer l’apprentissage entre pays.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 245
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 246
adhérant aux critères de convergence prévus par ces cadres d’harmonisation, les États
membres se fixent pour objectif de réduire l’inflation et de stabiliser le budget et le taux
de change, ce qui aura pour effet de diminuer l’incertitude et le risque économiques, et
de stimuler l’activité du secteur privé.
La voie à suivre
A condition de bénéficier des conditions et de l’appui voulus, le secteur privé est en
mesure de créer la richesse nécessaire pour stimuler la croissance et participer au finan-
cement de projets régionaux en Afrique. L’intégration en Afrique a toujours été l’af-
faire des décideurs au sein des instances gouvernementales, et le secteur privé a toujours
été tenu à l’écart de ce processus tout comme il n’a jamais participé au financement des
projets régionaux indispensables pour accélérer la croissance et l’intégration.
Le secteur privé peut intervenir de façon efficace dans de nombreux domaines, notam-
ment les services publics municipaux. A mesure de l’avancement du processus de pri-
vatisation, le secteur privé devrait participer au financement de projets régionaux et à
la fourniture de services, notamment l’énergie électrique. Les activités liées à la trans-
formation des produits de base destinés aux marchés local et régional constituent une
autre source de croissance et de diversification qui ouvre de larges perspectives au sec-
teur privé.
Questions intersectorielles: paix et sécurité, VIH/sida, égalités entre les sexes, et secteur privé 247
ARIAF ch10 060104.qxp 6/9/04 12:35 PM Page 248
Les secteurs public et privé peuvent également collaborer dans certains domaines
comme la formation professionnelle. De nombreuses entreprises considèrent que la
pénurie de main d’œuvre qualifiée constitue le premier obstacle à la croissance. Les pou-
Les quelques 40% de voirs publics devraient faire preuve de plus de flexibilité en autorisant le recours à la
cadres africains qui, main-d’œuvre étrangère, en cas de besoin, et le secteur privé doit apporter sa contri-
d’après les estimations, bution en faisant en sorte que les connaissances soient transférées au personnel local et
résident à l’étranger, favoriser ainsi l’acquisition du savoir et le progrès technique. Les quelques 40% de
constituent un cadres africains qui, d’après les estimations, résident à l’étranger, constituent un énorme
énorme réservoir de réservoir de compétences dans lequel on pourrait puiser.
compétences dans
lequel on pourrait Pour que le secteur privé puisse participer effectivement à l’intégration régionale, les
puiser conditions suivantes doivent être réunies:
• Le secteur privé doit jouer un rôle dynamique pour assurer son propre développe-
ment et adopter une démarche à long terme en matière d’investissement, ce qui
rend d’autant plus nécessaire la mise en place de systèmes financiers bien dévelop-
pés à même d’assurer les crédits aux entreprises dans le long terme;
• La qualité et la compétitivité des produits doivent être améliorées. Le secteur privé
doit renforcer sa polyvalence pour intervenir sur tous les marchés, que ce soit aux
niveaux national, régional ou international;
• Il importe d’adopter les meilleures pratiques pour la gestion des entreprises, qui
doivent s’abstenir de participer aux pratiques de corruption ou d’y contribuer;
• Le secteur privé doit s’organiser. Les associations régionales de chefs d’entreprise,
telles que le Réseau des entrepreneurs de l’Afrique de l’Ouest, le Réseau des entre-
preneurs de l’Afrique australe et le Réseau des entrepreneurs de l’Afrique de l’Est,
doivent être revitalisées. Pour ce faire, il faudra lancer un dialogue sérieux sur les
grandes orientations entre les pouvoirs publics et le secteur privé.
et les emplois sont sous-traités auprès de promoteurs privés. Des partenariats entre les
secteurs public et privé dans les domaines de la santé, de l’environnement et des trans-
ports sont en train de voir le jour et s’étendent à de nouvelles initiatives à l’image du
Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Ce type de partenariat
devrait s’étendre aux activités de développement des infrastructures, car ni le secteur
public ni le secteur privé ne peuvent financer à eux seuls les gigantesques travaux de
développement et de remise en état des infrastructures qui devront être entrepris pour Les communautés
faciliter le processus d’intégration en Afrique. économiques
régionales devraient, et
Les communautés économiques régionales devraient, et c’est tout aussi important, pré- prévoir dans leurs
voir dans leurs traités des dispositions visant à faire participer le secteur privé à la traités des dispositions
conception, à l’adoption et à la mise en œuvre des politiques commerciales et autres visant à faire participer
accords régionaux concernant les questions liées au développement du secteur privé. La le secteur privé
même logique s’applique à l’Union africaine qui doit mettre en œuvre des dispositions
statutaires de son Acte constitutif relatives au statut du secteur privé en tant qu’acteur
de premier plan de l’intégration économique, et assurer la participation de ce dernier
aux commissions techniques spécialisées. Si l’on veut tirer le meilleur profit des poten-
tialités du secteur privé, il faudrait promulguer des codes de conduite clairs pour éviter
les distorsions induites par des comportements illégaux.
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Annexe
Les évaluations, qui se fondent sur des indicateurs, prennent la mesure des progrès accom-
plis dans chaque secteur, dans chaque communauté régionale et dans l’ensemble du conti-
nent. Le travail a consisté, pour une bonne part, à rassembler les indicateurs de
l’intégration pour chaque secteur. Ainsi, une liste complète d’indicateurs ou de mesures
quantitatives des effets des activités, des mesures d’ordre général et des programmes sur
l’intégration régionale en Afrique a été établie. Ces indicateurs, qui évaluent l’intégration
de chaque secteur, ne doivent pas être confondus avec les indicateurs macroéconomiques
sectoriels utilisés pour l’analyse économique globale. Ils ont été utilisés pour élaborer des
indices de l’intégration pour chaque secteur, pour chaque communauté économique
régionale et pour l’ensemble du continent. La présente analyse privilégie les aspects quan-
titatifs en raison de la rareté des données relatives aux dimensions qualitatives de l’inté-
gration régionale, comme les institutions, les politiques et les questions liées au processus.
Cependant, les résultats quantitatifs sont en partie le fruit d’interventions qualitatives.
Les indices ont pour but de faciliter les comparaisons des résultats et des acquis sur la
base de dénominateurs communs. Ils contribuent à identifier et à expliquer les progrès
251
ARIAF ch11 annex 060404.qxp 6/9/04 12:40 PM Page 252
L’élaboration de ces indices est une tâche techniquement ardue que la rareté des don-
nées rend encore plus complexe (encadré A1). Afin de faciliter l’évaluation, les indica-
teurs ont été conçus pour être simples, mesurables, cohérents et comparables dans le
temps. Etant donné que l’objectif principal consiste à évaluer les progrès de l’intégra-
tion régionale, l’évaluation a porté sur les huit secteurs les plus souvent évoqués dans
les traités des communautés économiques régionales à savoir: le commerce, la monnaie
et les finances, le transport, les communications, l’énergie, l’agriculture, l’industrie
manufacturière, le développement humain et le marché du travail (tous les traités ne
couvrent pas tous les secteurs de manière explicite ou approfondie). Ainsi, les résultats
obtenus par les communautés économiques régionales sont évalués sur la base des
actions entreprises par leurs Etats-Membres respectifs et de leurs propres interventions.
L’évaluation porte sur l’évolution d’ensemble de l’intégration régionale, soit comme
résultat direct des programmes des communautés économiques régionales, soit comme
conséquence indirecte des mesures prises par d’autres intervenants.
Il s’agit d’évaluer les progrès accomplis par les communautés économiques régionales
dans la réalisation des buts et objectifs de la Communauté économique africaine, d’où
l’ampleur de l’opération qui ne se limite pas à la comparaison des résultats obtenus par
les communautés dans le cadre de leurs objectifs particuliers. L’année 1994 a été rete-
nue comme référence car elle marque l’entrée en vigueur du Traité d’Abuja portant créa-
tion de la Communauté économique africaine.
La méthodologie sera améliorée et affinée, comme cela a été fait pour l’indice de déve-
loppement humain qui a été établi en 1990 pour compléter le PNB par habitant comme
mesure du développement. Après des débuts modestes, cet indice a fini, grâce à des
améliorations continues, par être considéré comme une référence utile pour la compa-
raison des résultats des pays et même de parties de pays. Il est à espérer que les indica-
teurs et les indices de l’intégration connaîtront le même succès. Même s’ils sont tout
récents et quelque peu limités, ces derniers offrent une base utile pour la discussion et
seront affinés avec le temps pour améliorer leur efficacité (voir l’appendice joint en
annexe pour plus de détails sur les futures améliorations). Compte tenu de ce qui pré-
cède, les sections suivantes exposent les résultats obtenus avec l’application de la métho-
dologie dans sa version actuelle.
Encadré A1
Calcul des indices d’intégration
La présente évaluation de l’intégration en Afrique mesure les progrès accomplis depuis l’entrée en
vigueur du Traité d’Abuja portant création de la Communauté économique africaine en 1994. Les
progrès réalisés par les communautés économiques régionales dans les principaux domaines de
coopération et d’intégration sont évalués à la fois sur une base annuelle et en terme de moyenne.
Les communautés économiques régionales sont classées en fonction des résultats obtenus sur la
base de ces deux critères même si l’accent est mis sur les progrès globaux.
Les indices d’intégration se fondent sur les données collectées auprès des Etats-Membres,
des secrétariats des 14 communautés économiques régionales et des organisations régionales et
internationales. Les questionnaires détaillés portent sur l’intégration dans huit secteurs, à savoir le
commerce, la monnaie et les finances, le transport, les communications, l’énergie, l’agriculture,
l’industrie, le développement humain et les marchés du travail. Une certaine attention a également
été accordée aux dossiers de l’eau et des mines ainsi qu’aux questions transversales que sont la
paix et la sécurité, le VIH/sida et les inégalités entre les sexes. Les questionnaires sollicitent des
informations d’ordre quantitatif et qualitatif, notamment sur les aspects relatifs aux institutions, aux
orientations et au processus d’intégration. Par ailleurs, des missions ont été dépêchées dans les
pays et les communautés économiques régionales concernées pour examiner les questions sec-
torielles et sous régionales. D’importantes lacunes ont été comblées à partir d’autres sources,
notamment la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement et d’autres
organisations internationales. Comme les informations qualitatives étaient incomplètes et impos-
sibles à comparer d’un pays à l’autre, l’analyse a été axée uniquement sur les données quantita-
tives. Les aspects qualitatifs seront pris en compte lorsque les indicateurs auront été affinés.
Les indices d’intégration sectorielle ont été calculés en tant que composants pondérés des indi-
cateurs sectoriels, choisis pour exprimer l’intensité des effets de l’intégration régionale dans chaque
secteur. Les indicateurs et sous indicateurs pour chaque secteur figurent dans l’appendice de la pré-
sente annexe. Les huit indices sectoriels ont été utilisés pour obtenir des indices d’intégration com-
posites pour les communautés économiques régionales et pour l’ensemble du continent.
Les progrès enregistrés par les communautés économiques régionales entre 1994 et 1999 ont
été estimés en tant que mesure pondérée des résultats dans les huit secteurs en utilisant les tech-
niques de statistique habituelles. Les pondérations sont le résultat de jugements intuitifs, mais assez
objectifs, sur l’importance relative des indicateurs pour le programme d’intégration de l’Afrique.
Chaque fois qu’un indicateur sectoriel a été construit à partir de plusieurs autres indicateurs, la ten-
dance dans le secteur concerné a été calculée comme moyenne pondérée des sous indicateurs. A
titre d’exemple, l’indicateur de la monnaie et des finances est la moyenne pondérée du taux d’in-
flation, de la dette extérieure, de l’investissement et du déficit budgétaire. Ainsi, un indice compo-
site pondéré unique a été mis au point pour toutes les communautés économiques régionales en
tant que série chronologique unique avec une valeur de 100 attribuée à l’année de base.
L’indice composite pour l’Afrique est une moyenne, pondérée par le PIB, des indices d’inté-
gration des communautés économiques régionales. Il mesure l’effort d’intégration sur l’ensemble
du continent, en évaluant les progrès accomplis par les communautés économiques régionales
Encadré A1 (suite)
Calcul des indices d’intégration
dans la réalisation des objectifs d’intégration, la mise en œuvre du Traité d’Abuja et d’autres ini-
tiatives et politiques régionales, sous régionales et nationales en matière d’intégration.
Dans certains cas, les niveaux et les résultats de l’année de base semblent faibles (comme
dans le commerce par exemple), ce qui a pour effet de reporter les progrès sur les années sui-
vantes. Ainsi, les indices affichent souvent une envolée initiale mais cela n’a aucune incidence sur
le classement. Les changements annuels de l’indice reflètent les progrès ou les reculs, et permet-
tent de faire des comparaisons entre les différentes communautés.
L’insistance sur les indicateurs solides s’explique par le fait que l’on a du s’appuyer sur un
nombre d’indicateurs inférieur à la norme. Mais ce n’est qu’un début. Les indices seront affinés à
mesure que les bases de données améliorées permettront d’effectuer des analyses plus fines.
Toutefois, en dépit des limites des données, on s’est efforcé, dans toute la mesure du possible, de
valider les informations.
Ces résultats peu reluisants sont dus à des tendances divergentes aux niveaux régional
et sectoriel. Toutefois, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC), la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), l’Autorité inter-
gouvernementale pour le développement (IGAD) et la Communauté économique des
Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ont enregistré des progrès remarquables en matière
d’intégration entre 1995 et 1997, même si le rythme s’est ralenti par la suite comme
dans le reste du continent (tableau A1).
On a noté une progression similaire dans d’autres groupements, comme le Marché com-
mun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et l’Union économique et monétaire
ouest africaine (UEMOA) jusqu’en 1998. L’UEMOA, qui représente une forme avancée
d’intégration, semble avoir mis à profit et consolidé les acquis antérieurs, notamment pour
ce qui concerne la convergence macroéconomique. Il était attendu d’elle qu’elle fasse
preuve d’une volonté plus forte dans la mise en œuvre des décisions prises. La
Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté éco-
nomique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont également obtenu des résultats
appréciables. En revanche, l’Union du fleuve Mano et la Communauté économique des
pays des Grands Lacs (CEPGL) sont restées à la traîne avec des résultats aussi faibles
qu’irréguliers qui pourraient s’expliquer par la situation d’instabilité préoccupante que
connaissent ces régions depuis quelques années. La Commission de l’océan indien (COI)
et la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) ont, pour leur part, alterné les périodes de
croissance et de déclin avec des résultats proches de la moyenne, mais irréguliers. Enfin,
la situation de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a été marquée par la stagnation.
Les communautés économiques régionales les plus performantes ont des programmes
d’intégration bien conçus que les Etats-Membres exécutent de manière régulière et
effective. En outre, certains de ces programmes ont permis d’atténuer les problèmes de
Tableau A1
Indices d’intégration des communautés économiques régionales d’Afrique,
1995–1999 (Indice 1994=100)
Communauté économique régionale 1995 1996 1997 1998 1999
CAE 114,7 120,3 118,5 120,5 119,2
CEDEAO 117,2 130,8 130,3 136,6 133,9
CEEAC 124,6 128,1 132,0 126,8 121,7
CEMAC 129,7 135,7 136,0 134,8 128,4
CEN-SAD a 122,9 130,8 133,7 121,2 121,0
CEPGL 90,6 89,5 93,7 91,2 86,6
COI 116,2 126,2 118,3 123,8 109,6
COMESA 110,1 123,0 125,2 127,2 119,4
IGAD 113,0 114,1 120,8 119,8 119,7
MRU 90,2 96,4 119,3 109,3 117,1
SADC 115,6 131,5 131,0 137,2 136,9
UEMOA 117,4 132,3 133,4 138,6 137,1
UMA 101,4 100,4 101,3 99,5 100,4
Moyenne simple 112,6 119,9 122,6 122,0 119,3
Moyenne pondérée 114,9 124,7 126,1 125,5 123,6
Note: Compte tenu de l’importance du secteur du commerce pour le calcul des indices, l’union douaniére d’Afrique aus-
trale (SACU) n’a pas été intégrée à ce tableau. Les données relatives au commerce publiées par la SACU sont générale-
ment globales et ne peuvent être utilisées pour les calculs.
a. La CEN-SAD vient juste d’être créée et ses résultats correspondent essentiellement aux activités de ses membres qui
font partie d’autres communautés économiques régionales.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Sur la base des indices d’intégration, les communautés économiques régionales afri-
caines peuvent être classées en cinq groupes en fonction de leurs résultats évalués en
termes de croissance moyenne des indices durant la période 1994–1999:
Tableau A2
Corrélations entre les indices composites d’intégration régionale, les indices d’orientation
des politiques économiques, et les revenus par habitant, 1994 et 1999
Evolution Indice
à moyen Indice Indice d’orientation
terme de composite composite des poli- Revenu Revenu
l’indice d’inté- d’inté- tiques éco- par par
composite gration, gration, nomiques, habitant, habitant,
Indicateur d’intégration 1994 1999 1999 a 1994 1999
Indice composite
d’intégration,
1994 –0,52 0,67
Indice composite
d’intégration,
1999 0,17 b
Indice d’orientation
des politiques
économiques, 1999 a 0,04 b 0,28 0,94
Revenu par
habitant, 1994 –0,03 b 0,54 0,46 0,64
Revenu par
habitant, 1999 –0,32 b 0,86 0,32 0,55 b 0,88
Croissance
quinquénnale du
revenu par habitant c 0,76 0,26 b 0,77 b 0,31 b 0,27 0,56
Note: Les coefficients de corrélation sont significatifs à 5% ou moins.
a. Indicateur de la rationalité globale de la politique macroéconomique, notamment l’inflation et la politique budgétaire. Calcul effectué
par la CEA (voir CEA 2002).
b. Le coefficient de corrélation n’est pas significatif à 5%.
c. Croissance annuelle moyenne du PIB réel par habitant durant la période 1994–1999.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Le rythme plus rapide d’intégration des trois premiers s’explique par la forte expansion
du commerce et les résultats supérieurs à la moyenne obtenus dans les secteurs de la
monnaie et de la finance, des transports et des télécommunications. En outre, leurs
résultats par secteur sont réguliers et diversifiés. Les groupes classés aux deuxième et
troisième rangs avec des résultats moyens ou proches de la moyenne, présentent un bilan
contrasté au niveau sectoriel. Mais eux aussi ont enregistré une croissance satisfaisante
du commerce intrarégional et certains, comme ceux de la CEMAC, présentent une
convergence macroéconomique progressive. Parmi tous ces groupes, le COMESA a
fait des progrès remarquables dans les domaines des transports et des communications,
alors que la CEPGL et l’Union du fleuve Mano affichent des résultats irréguliers.
Comme on l’a noté plus haut, cette situation est directement liée à l’instabilité poli-
tique que connaissent ces régions depuis plusieurs années.
Les indices composites d’intégration régionale sont étroitement liés aux politiques éco-
nomiques des Etats-Membres (tableau A2). L’intégration régionale est également
dépendante de la forte croissance économique, comme le montre la relation de cause à
effet entre l’intégration et le revenu par habitant. Par ailleurs, l’intégration progresse
plus vite lorsque les communautés économiques régionales harmonisent leurs activités
comme le font la CEDEAO et l’UEMOA d’une part, et le COMESA, la CAE et la
SADC, de l’autre. Dans ce cas, l’on assiste à l’émergence d’un consensus plus large en
Tableau A3
Progrès dans la libéralisation du commerce dans certains pays africains durant les années 80 et 90
Niveau Indice Taux actuel
global de Principale Changement du degré Tarif
libéralisation période de de de restriction a moyen non Rythme de
et pays libéralisation politique? 1993–95 1998 pondéré (%) Tarifs libéralisation
Elevé
Ghana 1985–91, 1994 Non — 4 12,5 4 Rapide
Ouganda 1987–95 Non 6 2 9,2 2 Progressif
Zambie 1991–à ce jour Non 7 2 13,6 3 Rapide
Intermediaire
Afrique du Sud 1994–à ce jour Oui — 6 15,0 Multiples Progressif
Côte d’Ivoire 1994–à ce jour Oui — 9 14,0 3 Sporadique
Kenya 1988–89, 1993–94 Oui 10 6 18,4 8 Sporadique
Maurice 1983–85, 1991–à ce jour Non 10 8 29,1 4 Progressif
Tanzanie 1995–à ce jour Oui — 7 22,1 4 Progressif
Faible
Nigéria 1986–90, 1995–à ce jour Oui — — 23,5 Multiples Sporadique
Zimbabwe 1991–96 Oui 10 10 24,0 17 Sporadique
— non disponible.
a. Indice composite formé de taux tarifaires et de barrières non tarifaires s’étendant de 1 à 10, 10 correspondant au niveau le plus restrictif. Pour plus
de détails sur la méthodologie utilisée pour calculer l’indice, voir Sharer et al. (1998).
Source: Tsikata 2001.
faveur de l’intégration, ce qui a pour effet de renforcer les résultats. La stabilité poli-
tique est un facteur décisif pour l’intégration régionale comme le prouvent les piètres
résultats obtenus par la CEPGL et de l’Union du fleuve Mano. Ces écarts entre les
résultats mettent en exergue la nécessité de redoubler d’efforts pour aligner les proto-
coles des communautés régionales sur ceux du Traité d’Abuja.
Par ailleurs, les pays africains ont généralement obtenu des résultats à la fois peu
brillants et irréguliers en matière d’intégration à l’économie mondiale et plusieurs pays
ont renoncé aux politiques d’ouverture, ou n’ont pas déployé de gros efforts en vue de
la libéralisation de leurs économies. Le tableau A3 illustre cet état de faits en classant
un échantillon de pays africains en trois groupes selon que leur niveau de libéralisation
est considéré comme élevé, moyen ou faible. Les pays de la troisième catégorie ont
maintenu des tarifs élevés, et continuent d’imposer des restrictions substantielles aux
importations. Les pays de la catégorie intermédiaire ont pris des mesures de libéralisa-
tion limitées, ou ont renoncé à certaines pratiques, ou on fait les deux à la fois.
Les taux de croissance les plus rapides en matière d’intégration entre 1994 et 1999 ont
été enregistrés respectivement dans les communications (9,7%) et dans le commerce
(7,6%) (tableau A4). La croissance a été modérée dans les transports (5,2%) et la mon-
naie et les finances (4,5%). Les progrès les plus faibles ont été le fait des secteurs de
l’agriculture (2%), de l’industrie manufacturière (0,2%), des ressources humaines et des
marchés du travail (–0,1%) et de l’énergie (–0,6%).
L’objectif ultime consiste à mettre en place un réseau pour relier tous les pays africains
et renforcer ainsi le potentiel du continent en matière de techniques d’information et de
communication, et à contribuer à combler le fossé numérique qui sépare l’Afrique du
reste du monde, à condition que tous les pays, les communautés économiques régionales
• Le Système régional africain de communications par satellite, qui a été mis en place
en 1992, fournit des services de télécommunications à toutes les régions de l’Afrique
en établissant des liaisons directes entre tous les pays africains et en assurant la
connectivité internationale dans les zones que les autres ne peuvent pas atteindre;
• L’initiative «Société de l’information en Afrique», lancée en 1996 par la Commission
économique pour l’Afrique, cette initiative vise à mettre en place un réseau d’infor-
mation et de télécommunications à l’échelle du continent, et à relier l’Afrique au reste
du monde en renforçant l’utilisation des nouvelles techniques;
• L’Union panafricaine des télécommunications a, pour sa part, lancé l’initiative inti-
tulée «African Connection Initiative» pour aider les Etats-Membres à s’intégrer à
la société de l’information grâce au développement rapide de l’infrastructure régio-
nale;
• Le COMESA dispose d’une société de communications, la COMTEL, chargée
de mettre en place le réseau régional, et la CEDEAO a entrepris de mettre en place
des services chargés de la réglementation en matière de télécommunications pour
échanger les expériences et harmoniser les réglementations;
• L’IGAD a converti le réseau panafricain de télécommunications (PANAFTEL)
au système numérique, et a entrepris d’installer un système de télécommunications
moderne.
privé, des organisations à but non lucratif ainsi que des organisations internationales
pour prendre en charge les problèmes de l’Afrique en matière de techniques d’informa-
tion et de communications.
Malgré tous ces efforts, la situation dans le domaine des communications varie sensi-
blement d’une région à l’autre. Certaines communautés économiques régionales
(SADC, CEDEAO, COMESA, UMA) sont sur la bonne voie, mais d’autres
(CEMAC, CEEAC, CEPGL) restent à la traîne. L’Afrique du Sud a considérable-
ment renforcé ses capacités ainsi que les liaisons interafricaines, mais de nombreux pays
d’Afrique centrale sont loin d’avoir exploité les potentialités qu’offrent les techniques
d’information et de communication.
Commerce. Le processus d’intégration régionale a été fortement stimulé par les efforts
que les communautés économiques régionales ont déployé pour exécuter leurs pro-
grammes d’intégration dans les domaines du commerce et de l’intégration des marchés.
Ainsi, elles ont entrepris de développer les échanges commerciaux entre les Etats-
Membres en supprimant les barrières et en favorisant les mesures visant à faciliter le
commerce. Elles ont aussi consacré une bonne partie de leur énergie et de leurs moyens
à la création de zones de libre échange et d’unions douanières.
Toutefois, ces écarts entre les résultats doivent être appréhendés en tenant compte des
actions entreprises par les communautés économiques régionales et les progrès réalisés
dans l’intégration du commerce et des marchés, en ayant à l’esprit que le projet de mise
en place de la Communauté économique africaine prévoit que toutes les communautés
auront rempli la condition relative à la création d’une zone de libre échange à l’horizon
2017. Le COMESA a déjà rempli les conditions juridiques nécessaires à cet effet et cer-
taines communautés économiques régionales ont fait des progrès remarquables sur cette
voie et sont même en avance sur le calendrier. De même, l’UEMOA, l’Union douanière
d’Afrique australe (SACU) et la CEMAC sont dores et déjà des unions douanières opé-
rationnelles, alors que le COMESA, la CEDEAO, la CEEAC et l’UMA ont encore
des efforts à faire dans ce domaine. Quant à la SADC, elle n’envisage pas de créer une
union douanière dans l’immédiat.
Figure A1
Commerce intracommunautaire en proportion du commerce total dans
certaines communautés économiques régionales, 1994–2000 (en pourcentage)
35
30
25
20
15
10
Exportations
Importations
0
SADC CEDEAO CEN-SAD COMESA UMA
• Les marchés ne sont pas suffisamment intégrés, ce qui a eu pour effet d’augmen-
ter le coût des activités économiques;
• Les produits de qualité ne sont pas disponibles partout;
• Les informations sur les marchés sont insuffisantes;
• Les Etats-Membres ont peut-être opté pour les marchés internationaux.
S’ils veulent développer le commerce intra régional, les exportateurs aussi bien que les
importateurs devraient envisager sérieusement de libéraliser les marchés régionaux. Les
actions continues en vue de la libéralisation du commerce et de l’intégration régionale
pourraient avoir des effets dynamiques sur le long terme en stimulant les investisse-
ments locaux et étrangers durables dans les secteurs productifs grâce à des marchés plus
larges et aux économies d’échelle.
Dans le cadre d’une évaluation de la deuxième Décennie des Nations Unies pour les
transports et les communications en Afrique, qui a été effectuée en 2002, la
Commission économique pour l’Afrique a constaté que le secteur des transports souf-
frait du manque de liaisons et de l’insuffisance des réseaux, des politiques et des opé-
rations. A cela, il faut ajouter les barrages routiers et autres obstacles, notamment les
formalités tatillonnes aux postes frontières sur les grands axes routiers. Toutes ces
contraintes contribuent à augmenter le coût des activités économiques en Afrique.
• Plusieurs tronçons manquants des autoroutes transafricaines devant relier les pays
au sein des communautés économiques régionales, et entre celles-ci, ont été réali-
sés. Cependant, des lacunes demeurent, notamment au niveau de la CEEAC où
les tronçons manquants (portions de route non conformes aux normes prévues)
représentent 46% de l’ensemble du réseau;
• Des projets d’interconnexion ferroviaire ont été élaborés à l’Ouest et à l’Est de
l’Afrique, et des ressources sont mobilisées pour réaliser les études de faisabilité;
• Le réseau routier du continent a été amélioré dans le cadre des actions visant à ren-
forcer la gestion des routes et à mettre en place des institutions appropriées. Avec
• Pour l’inflation, les données disponibles pour la période 1994–2000 montrent que
l’UMA affiche le taux moyen le plus faible, soit 7,3%, alors que la SADC présente
le taux le plus élevé, soit 16,8 % (figure A2). L’UEMOA a ramené son taux d’in-
flation de deux chiffres en 1994–1995 à 4 % entre 1998 et 2000.
• L’UMA a été la seule communauté à enregistrer un excédent budgétaire moyen de
0,2 % alors que toutes les autres ont connu des déficits (figure A3);
• Pour ce qui est de la dette extérieure, la COI arrive en tête suivie de la communauté
des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), la CAE, l’IGAD, l’UMA et le COMESA;
• Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont augmenté de 1,2% par
an en moyenne entre 1994 et 1999, ce qui, en part du PIB, représente 2,8% pour
la CEDEAO, 2% pour le COMESA, 1,9% pour l’UEMOA, 1,8% pour la
Secteurs en retard
Agriculture. L’intégration dans le domaine de l’agriculture a été très décevante. L’indice
composite d’intégration régionale de ce secteur, estimé sur la base du commerce des den-
rées alimentaires, a augmenté d’à peine 2 % par an entre 1994 et 1999, et cela en dépit du
fait que les traités de la plupart des communautés économiques régionales préconisent des
programmes communs dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Cela
étant, il existe une coopération visible en matière de commerce des denrées alimentaires,
de systèmes d’alerte rapide, de recherche agricole et de renforcement des capacités.
Le commerce officiel des denrées alimentaires est très développé au sein de la SADC.
Quant au commerce non structuré, il domine essentiellement dans les communautés
économiques régionales où les zones traditionnellement déficitaires en denrées ali-
mentaires sont proches des zones excédentaires. Ce type de commerce est le plus pré-
sent en Afrique de l’Est et de l’Ouest.
Figure A2
Taux d’inflation moyens dans certaines communautés économiques régionales,
1994–2000 (en pourcentage)
20
15
10
0
UMA UEMOA CEDEAO CEMAC COMESA SADC
Note: Les données concernant la SADC et le COMESA n’incluent pas l’Angola et la République démocratique du Congo.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
La coopération dans le domaine des systèmes d’alerte rapide a été plus forte à l’est et
au sud du continent où le système d’alerte rapide en cas de famine initié par l’Agence
des Etats-Unis pour le développement international, et le Système d’information et de
Figure A3
Déficits publics moyens pour certaines communautés économiques régionales,
1994–2000 (en % du PIB)
1
Surplus
0
Déficit
–1
–2
–3
–4
–5
–6
UMA CEMAC UEMOA SADC CEDEAO COMESA
Figure A4
Part des flux d’investissements étrangers directs vers l’Afrique dans certaines
communautés économiques régionales, 1994–1999 (en pourcentage)
25
20
15
10
0
SADC CEN-SAD COMESA CEDEAO UMA UEMOA IGAD CEEAC
La recherche agricole et le renforcement des capacités sont associées dans la plupart des
communautés économiques régionales même si elles ne sont pas directement intégrées
aux secrétariats de ces dernières. Les institutions de recherche les plus visibles sont le
Centre de coopération dans le domaine de la recherche agricole pour l’Afrique australe,
qui sert directement la SADC, et l’Association pour la renforcement de la recherche agri-
cole en Afrique centrale et de l’Est, qui travaille avec la CAE et d’autres communautés
économiques régionales mais ne fait partie d’aucune d’elles. Par ailleurs, le Groupe consul-
tatif pour la recherche agricole internationale, l’Institut international d’agriculture tropi-
cale, le Centre international d’amélioration du mais et du blé, l’Institut international de
recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides et l’International Water
Management Institute organisent des programmes en faveur de l’intégration régionale.
Même si ces derniers sont des organismes mondiaux, ils contribuent à l’intégration afri-
caine en partageant les connaissances régionales, en participant à la mise en place des
capacités et en favorisant l’échange et l’adoption de meilleures pratiques au sein et entre
les communautés économiques régionales. Toutefois, il est important de mieux coor-
donner les activités de ces réseaux de recherche pour en renforcer la portée et l’efficacité.
Il faudrait également investir dans l’irrigation et d’autres infrastructures, notamment le
transport, qui sont essentielles pour assurer la sécurité alimentaire à long terme.
Bien que les communautés économiques régionales aient favorisé le commerce intra
régional par le biais de programmes de libéralisation et d’autres mesures, l’indice d’inté-
gration sectorielle de l’industrie ne s’est guère amélioré entre 1994 et 1999. Les produits
manufacturés ont représenté à peine 19% des exportations, et 6% des importations dans
les communautés économiques régionales. En outre, dans certains cas, la part du com-
merce intra communautaire des produits manufacturés a diminué par rapport au volume
total des échanges, sauf dans la COI et la SADC où elle a dépassé la barre des 50%.
Les mesures visant à faciliter la libéralisation du commerce, à créer des zones de libre
échange et à harmoniser les normes et la métrologie, comme celles prises au sein du
COMESA, de la SADC et de la CAE, devraient permettre d’intensifier le commerce
des produits manufacturés. En outre, le renforcement des bourses des valeurs mobi-
liéres nationales et régionales contribuera à concentrer les investissements transfronta-
liers et à attirer les investissements étrangers. Toutefois, les progrès ont été lents et
incertains dans ces deux domaines.
En revanche, les progrès sont visibles dans la libéralisation des marchés du travail régio-
naux. Les interventions dans ce domaine portent sur l’harmonisation des législations
du travail, la libre circulation des personnes, et la consécration du droit de résidence et
d’établissement. La CEDEAO a ratifié son protocole relatif à ces questions et la CAE
est sur le point de conclure un accord sur la libre circulation des personnes et le droit
de résidence et d’établissement. La SADC et le COMESA n’ont pas ratifié leurs pro-
tocoles dans ces domaines.
L’interconnexion des réseaux électriques nationaux est considérée comme une mesure
décisive sur la voie de l’intégration régionale dans le domaine de l’électricité et de la
mise en place d’un marché régional de l’électricité compétitif. Les plans directeurs pour
la mise en valeur de l’énergie électrique que les différentes communautés économiques
régionales sont en train d’élaborer mettent l’accent sur la mise en place des chaînons
manquants pour le transport de l’énergie et sur le renforcement des dispositifs de rac-
cordement existants dont la plupart ont été installés dans la région de la SADC. C’est
le cas notamment des lignes qui relient l’Afrique du Sud au Zimbabwe (1995), le
Mozambique au Zimbabwe (1997), l’Afrique du Sud à la Namibie (2000) et l’Afrique
du Sud au Mozambique (Motraco) en passant par le Swaziland (2000). Au niveau de
la CEDEAO et de l’UEMOA, la mise en œuvre du projet d’interconnexion entre le
Bénin et le Nigéria et la modernisation de la ligne reliant le Bénin, la Côte d’Ivoire, le
Ghana et le Togo permettront de renforcer la capacité du transport d’électricité dans le
réseau d’interconnexion de l’Afrique de l’Ouest.
Pour les oléoducs et les gazoducs, l’interconnexion existe déjà avec le gazoduc trans
méditerranéen qui alimente l’Italie et la Tunisie en gaz naturel à partir de l’Algérie. Par
ailleurs, le gazoduc qui relie le Maghreb à l’Europe alimente l’Espagne et le Maroc en
gaz naturel également à partir de l’Algérie. Une fois achevée en 2004–2005, le gazoduc
Conclusion
Après une phase initiale de progrès rapide entre 1994 et 1997, le processus d’intégration
régionale a connu un ralentissement jusqu’en 1999, même si le bilan est contrasté, avec
des différences marquées entre les communautés. Toutefois, certains objectifs importants
ont été atteints, notamment la création de zones de libre échange dans la plupart des com-
munautés. Certes, des efforts conséquents ont également été déployés en vue de la conver-
gence économique et de la mise en place de la Communauté économique africaine et de
l’Union africaine, mais des problèmes et des lacunes demeurent et devront être pris en
charge. L’absence de progrès notables n’est pas de bon augure pour l’intégration régionale
et met en évidence l’énorme défi que la toute nouvelle Union africaine aura à relever pour
amener l’intégration en Afrique à des niveaux comparables à ceux des autres régions.
Le volume du commerce intra africain demeure très faible et ne représente que 10,5%
du volume total du commerce en Afrique. Cette situation peut s’expliquer essentielle-
ment par le manque de complémentarité entre les pays et la diversification des struc-
tures de production. Le coût élevé des activités économiques, notamment les transports,
et l’insuffisance du financement du commerce régional constituent également des
entraves aux échanges. Les schémas de libéralisation du commerce doivent s’accompa-
gner de politiques visant à favoriser la libre circulation des intrants (main d’œuvre,
finances), la suppression des barrières non commerciales, et l’harmonisation de la posi-
tion macroéconomique.
Les gains limités et inégalement répartis des initiatives régionales ont des influences
négatives sur l’intégration, de sorte que les projets régionaux ne constituent pas vérita-
blement une priorité pour les autorités nationales. Les Etats-Membres ne ratifient pas
les protocoles, et les politiques nationales absorbent les ressources destinées à l’inté-
gration régionale. En outre, étant donné que l’intégration privilégie les objectifs régio-
naux à long terme au détriment des objectifs nationaux à court terme, les autorités
nationales doivent faire preuve d’une volonté politique réelle sinon elles risquent de
compromettre gravement les efforts visant à approfondir l’intégration régionale.
La relance du processus d’intégration régionale sur des bases plus solides exige des efforts
renouvelés pour mettre en œuvre les réformes des politiques et des institutions, et appli-
quer les mesures sectorielles. Pour ce faire, il faudrait faire en sorte que les plans natio-
naux de développement reprennent à leur compte les buts et les objectifs de l’intégration.
• Procéder à une évaluation des résultats de chaque pays et les comparer aux buts et
objectifs de chaque communauté économique régionale et à ceux de l’ensemble de
l’Afrique, et évaluer les résultats de chaque communauté économique régionale par
rapport aux résultats du continent dans son ensemble;
• Comparer les contributions de chaque Etat Membre d’une communauté écono-
mique régionale donnée à la réalisation de ces buts et de ces objectifs, ainsi que les
contributions de chaque communauté économique à la réalisation des buts et
objectifs à l’échelle du continent;
• Examiner les résultats des efforts déployés au fil du temps par les pays, les com-
munautés économiques régionales et le continent dans son ensemble en vue de l’in-
tégration économique régionale;
• Améliorer la qualité de l’analyse en fournissant des indices pour les notes et le clas-
sement aux niveaux des pays, des communautés économiques régionales et du
continent.
• Pays;
• Communauté économique régionale;
• Secteur;
• Continent.
• Etant donné que l’agrégation est indispensable, les variables doivent pouvoir s’ad-
ditionner, autrement dit, les attributs doivent comprendre une unité de mesure
identique;
• Etant donné que l’agrégation est indispensable, les pondérations doivent être liées
à chaque variable pour refléter leur importance relative;
• Les indices composites doivent avoir un point de référence aux fins de comparai-
son, c’est-à-dire une période de base. L’indice indique un changement de période
par rapport à la période de base.
Un indice qui satisfait ces trois critères peut être utilisé pour comparer les changements
dans un attribut au fil du temps et classer les attributs de différentes entités à un moment
donné.
Pour les indices d’intégration, les valeurs annuelles ont été d’abord calculées pour
chaque pays et chaque indicateur avec 1994 comme année de base, comme suit:
Iij,t est un indice calculé pour l’indicateur i pour le pays j au moment t, défini
comme suit:
Xij,t
= ✕ 100
Xij,0
i = 1,2,..., N indicateurs
j= 1,2,..., J pays
t= 1,2,..., T années
Les indices tels que définis dans la formule (1) sont produits pour tous les pays d’une
communauté économique régionale donnée ou de l’ensemble du continent. Ils servent
à mesurer les changements relatifs d’un indicateur donné durant l’année de base.
X*ir,t
= ✕ 100
X*ir,0
La norme ou étalon. Une norme ou étalon est une valeur par rapport à laquelle on éva-
lue les résultats à tous les niveaux de comparaison. Etant donné qu’il n’existe pas d’ob-
jectifs prédéterminés pour la plupart des indicateurs, on détermine une norme de
référence en utilisant une des deux approches ci-après:
Premier cas
Deuxième cas
• La moyenne des résultats des pays les plus performants de la communauté écono-
mique régionale en question:
• Dans le cas d’une communauté économique régionale de plus de six membres,
la moyenne des résultats des quatre pays les plus performants est prise comme
norme de référence;
• Dans le cas d’une communauté économique régionale de moins de six membres,
on retiendra la moyenne des résultats des deux pays les plus performants comme
norme de référence;
• Pour les comparaisons au niveau du continent, on prendra comme norme de réfé-
rence la moyenne des résultats des six pays les plus performants.
Le premier cas est simple. Toutefois, comme la plupart des indicateurs (par exemple les
exportations et les importations) n’ont pas d’objectif prédéterminé pouvant être retenu
comme norme de référence, on utilise les formules du deuxième cas pour obtenir une
norme de référence pour chaque indicateur. La moyenne des résultats des quatre, deux
ou six premiers pays est calculée comme suit:
Première étape. Calculer un indice moyen simple pour chaque pays d’une communauté
économique régionale donnée (ou chaque pays ou communauté économique régionale
du continent):
Σ
Iij,t
(3) Iij =
t=1 T
lorsque Iij est l’indice moyen de l’indicateur i du pays j sur t = 1,2,...,T périodes de temps.
En d’autres termes, une valeur unique est calculée pour chaque pays pour un indicateur
donné sur les périodes de temps (années) considérées.
Deuxième étape. Classer les indices moyens pour tous les pays d’une communauté éco-
nomique régionale donnée (ou pour les pays ou communautés économiques régionales
du continent) par ordre décroissant ou croissant. Supposons que les indices moyens sont
classés par ordre décroissant et que la communauté économique régionale considérée a
plus de six membres.
Autrement dit, supposons que les indices moyens soient I 1, I 2,..., I c, avec c > 6.
Compte tenu de ces indices classés, le calcul de la moyenne des pays les plus perfor-
mants (dans ce cas les quatre premiers) dépend de la contribution de l’indicateur
concerné à l’intégration régionale.
Dans le cas où l’augmentation d’un indice (par exemple les exportations et les impor-
tations) contribue positivement à l’intégration régionale, la norme de référence corres-
pond à la moyenne des quatre premiers indices:
Σ
Ii
(4) b =
i=1
4
Σ
Ij
(5) b =
j=c–4
4
n
(Ik –I )2
(6) s = Σ
k=1
n –1
I étant la moyenne de tous les indices dans une communauté économique régionale
donnée (dans l’ensemble du continent ou pour toutes les communautés économiques
régionales),
Ik étant le ke indice et n représentant le nombre total des indices dans une communauté
économique régionale donnée.
L’écart type est généralement utilisé pour établir un intervalle autour de la moyenne,
ce qui revient à comparer les résultats des pays par rapport à ceux des pays à perfor-
mance moyenne. Or, étant donné que ceci est en contradiction avec notre définition de
la notion de «meilleurs résultats», cette comparaison, au lieu d’utiliser la moyenne,
prend la valeur b comme point de référence pour les meilleurs résultats, et établit des
intervalles autour de cette valeur.
Ainsi, les intervalles sont définis autour de la valeur b avec un rayon de un cinquième
de l’écart type, autrement dit, la longueur de l’intervalle équivaudra à deux cinquième
de l’écart type. Onze intervalles distincts sont établis pour chaque indicateur dans une
commission économique régionale donnée à laquelle des notes sont attribuées en fonc-
tion de l’intervalle.
Notation et classement
Les notes sont attribuées à chaque indice pour toutes les périodes selon la place de l’in-
dice à l’intérieur des intervalles donnés. Une note maximale de 10 est attribuée au
meilleur résultat et la note zéro sera affectée au résultat le moins bon.
Les indicateurs sectoriels couvrent les variables ci-après auxquelles sont attachés les
coefficients de pondération pertinents. Pour le commerce, l’indicateur d’intégration
correspond à la moyenne pondérée des exportations et des importations dans chaque
communauté économique régionale. Le développement humain est évalué de manière
approximative en fonction de la part du budget consacrée à l’éducation. Pour la mon-
naie et les finances, l’indice couvre les indicateurs de l’inflation, de la dette extérieure,
de l’investissement et du déficit budgétaire. Pour l’industrie, l’indicateur se mesure par
les intrants industriels transfrontaliers. Pour l’agriculture et les flux commerciaux intra
régionaux liés à la sécurité alimentaire, on prend en compte à la fois les exportations et
les importations. Pour le transport, les indicateurs correspondent au fret aérien, au
nombre de passagers transportés, au nombre de vols, à la longueur du réseau routier
bitumé et à la longueur de l’ensemble du réseau routier. Quant à l’intégration dans le
secteur de l’énergie, elle se mesure par le volume des exportations et des importations
d’électricité d’un pays à l’autre. Enfin, l’intégration dans les télécommunications est
évaluée en fonction du nombre de communications téléphoniques à l’intérieur de
chaque pays et de chaque communauté économique régionale.
L’indice composite d’intégration pondéré est la somme des indices moyens des commu-
nautés économiques régionales multipliée par le coefficient de pondération correspondant
Améliorations envisagées
Cette méthode novatrice d’évaluation des efforts d’intégration sera améliorée à l’ave-
nir pour prendre en compte les données qualitatives concernant certains domaines
comme les processus d’intégration, les dimensions institutionnelles des questions de
politique et autres aspects qualitatifs de l’intégration régionale. Grâce à ces améliora-
tions, les indicateurs rendront mieux compte aussi bien des aspects quantitatifs que qua-
litatifs tout en élargissant la portée de l’intégration régionale.
Tableaux statistiques
Tableau 1
Parts des produits de base dans les recettes d’exportation des pays africains,
1995 (%)
Un produit Deux produits Trois produits
Pays de base de base de base
Algérie 72 98 98
Angola 83 87 99
Bénin 35 63 84
Botswana 78 87 95
Burkina Faso 48 63 75
Burundi 87 91 92
Cameroun 38 61 81
Cap-Vert 65 81 97
Comores 56 86 87
Congo 91 96 99
Congo, Rép. Dém. 58 77 95
Côte d’Ivoire 35 58 69
Égypte 61 81 85
Éthiopie 66 88 96
Gabon 82 88 96
Ghana 59 83 91
Guinée — 91 99
Guinée équatoriale 54 95 100
Guinée-Bissau 29 53 66
Kenya 30 54 75
Libéria 64 81 88
Libye 100 100 100
Madagascar 39 56 69
Malawi 55 75 84
Mali 57 96 98
Maroc 23 33 42
Maurice 65 67 70
Mauritanie 45 87 98
Mozambique 27 43 52
Niger 85 97 98
Nigéria 96 99 99
Ouganda 95 97 98
Rép. centrafricaine 33 64 87
Rwanda 73 85 97
Sâo Tomé and Principe 61 70 —
Sénégal 32 52 62
Seychelles 69 80 86
Tableau 1 (suite)
Parts des produits de base dans les recettes d’exportation des pays africains,
1995 (%)
Un produit Deux produits Trois produits
Pays de base de base de base
Sierra Leone 32 49 62
Somalie 76 86 96
Soudan 42 56 68
Swaziland 39 52 54
Tanzanie 40 53 61
Tchad 29 87 96
Togo 47 60 72
Tunisie 41 45 47
Zambie 98 99 99
Zimbabwe 20 27 31
— non disponible.
Source: Commission économique pour l’Afrique 1990 et CNUCED 1995.
Tableau 2
Profils de la Communauté économique africaine et des communautés
économiques régionales
Communauté
économique Date de
régionale création Objectif ultime Situation
CAE 1967 a Union économique N’est pas encore une zone de libre-
complète échange. Un tarif extérieur commun est
prévu pour 2004.
CEAf 1994 Union politique Tous les pays ont signé le Traité mais
seuls 35 l’ont ratifié. La zone de libre-
échange n’est pas encore créée sur tout
le continent. Il est prévu d’instituer un
tarif extérieur commun avant 2017, un
marché commun avant 2023 et l’union
politique avant 2028. Le calendrier
devrait s’accélérer avec l’Union africaine.
CEDEAO 1975 b Union économique Zone de libre-échange partiel (pour les
complète produits non transformés et l’artisanat).
La mise en place de l’union douanière
a été reportée à 2005.
CEEAC 1983 Union économique Inactive depuis 1994 mais a été relancée
complète récemment. Un programme de réduction
des tarifs douaniers sera bientôt mis en
place.
CEMAC 1998 Union économique Customs union with a common external
complète tariff since 1964 (when its predecessor,
UDEAC, was established). Common
external tariff reformed in 1994.
CEN-SAD 1999 Zone de libre-échange
et intégration dans
certains secteurs
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 2 (suite)
Profils de la Communauté économique africaine et des communautés
économiques régionales
Communauté
économique Date de
régionale création Objectif ultime Situation
CEPGL 1976 Union économique Inactive pour raison de conflit politique.
complète
COI 1982 Développement Deux membres (Maurice et Madagascar)
durable à travers la ont mis en place des zones de libre-
coopération en échange.
matière de diplo-
matie, d’environne-
ment et de commerce
COMESA 1993 Marché commun Zone de libre-échange partiel (neuf de
ses membres ont supprimé tous les tarifs
douaniers à la fin de l’an 2000). Un tarif
extérieur commun est attendu en 2004.
IGAD 1986 Union économique Zone de libre-échange partiel.
complète
MRU 1973 Intégration Inactive pour cause de conflit politique.
multisectorielle
SADC 1992 Union économique Vise à créer une zone de libre-échange
complète partiel d’ici à 2010 et de libre-échange
total d’ici à 2012.
SACU 1910 c Union douanière Union douanière.
UEMOA 1994 Union économique C’est actuellement une union douanière
complète appliquant un tarif extérieur commun
depuis janvier 2000.
UMA 1989 Union économique La zone de libre-échange (prévue pour
complète 1992) n’a pas encore été mise en place.
a. Dissoute en 1977 puis recréée en 1994.
b. Le traité a été révisé en 1994.
c. L’accord actuel de la SACU a été signé en 1969.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Botswana ✓ ✓ ✓
Burkina Faso ✓ ✓ ✓ ✓
Burundi ✓ ✓ ✓ ✓
6/9/04
Cameroun ✓ ✓ ✓
Cap-Vert ✓ ✓
Comores ✓ ✓ ✓
✓ ✓ ✓
12:40 PM
Congo
Congo, Rép. Dém. ✓ ✓ ✓ ✓ ✓
Côte d’Ivoire ✓ ✓ ✓
Djibouti ✓ ✓ ✓ ✓
Page 281
Égypte ✓ ✓ ✓
Érythrée ✓ ✓ ✓ ✓
Éthiopie ✓ ✓ ✓
Gabon ✓ ✓ ✓
Gambie ✓ ✓ ✓
Ghana ✓ ✓
Guinée ✓ ✓ ✓
Guinée équatoriale ✓ ✓ ✓
Guinée-Bissau ✓ ✓ ✓
Kenya ✓ ✓ ✓ ✓
Lesotho ✓ ✓ ✓
Libéria ✓ ✓ ✓
Libye ✓ ✓ ✓
Madagascar ✓ ✓ ✓
Malawi ✓ ✓ ✓
281
282
Tableau 3 (suite)
ARIAF ch11 annex 060404.qxp
Mozambique ✓ ✓
Namibia ✓ ✓ ✓ ✓
Niger ✓ ✓ ✓ ✓
Page 282
Nigéria ✓ ✓ ✓
Ouganda ✓ ✓ ✓ ✓
Rép. centrafricaine ✓ ✓ ✓ ✓
Rwanda ✓ ✓ ✓ ✓
Sao Tomé-et-Pr. ✓ ✓
Sénégal ✓ ✓ ✓ ✓
Seychelles ✓ ✓ ✓ ✓
Sierra Leone ✓ ✓ ✓
Somalie ✓ ✓ ✓
Soudan ✓ ✓ ✓ ✓
Swaziland ✓ ✓ ✓ ✓
Tanzanie ✓ ✓ ✓
Tchad ✓ ✓ ✓ ✓
Togo ✓ ✓ ✓ ✓
Tunisie ✓ ✓ ✓
Zambie ✓ ✓ ✓
Zimbabwe ✓ ✓ ✓
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
ARIAF ch11 annex 060404.qxp 6/9/04 12:40 PM Page 283
Tableau 4
Indices d’intégration régionale, 1995–1999, par pays
(Indice 1994=100)
Pays 1995 1996 1997 1998 1999
Afrique du Sud 107,6 108,3 118,0 114,0 116,7
Algérie 98,1 99,5 96,8 95,6 96,3
Angola 101,7 134,4 120,7 106,6 110,5
Bénin 126,8 133,3 130,9 138,8 126,1
Botswana 97,7 106,8 114,2 111,1 111,2
Burkina Faso 107,4 114,4 105,0 114,1 117,9
Burundi 84,8 81,5 73,6 77,7 81,9
Cameroun 132,3 145,2 143,9 141,1 144,0
Cap-Vert 120,0 118,2 149,5 134,7 124,5
Comores 110,0 111,1 99,9 96,0 92,1
Congo 106,6 124,2 128,7 119,4 116,8
Congo, Rép. Dém. 108,7 118,0 101,9 86,4 87,2
Côte d’Ivoire 107,7 114,6 111,6 119,1 121,4
Djibouti 100,7 101,5 108,6 102,9 109,9
Égypte 109,6 119,6 124,0 120,3 124,1
Érythrée 99,7 111,1 129,1 128,3 117,0
Éthiopie 96,0 104,8 107,0 102,3 107,1
Gabon 106,9 104,3 130,8 127,9 125,0
Gambie 94,8 94,3 90,6 97,6 88,9
Ghana 105,0 110,7 111,9 120,0 120,2
Guinée 100,6 108,1 105,9 100,9 109,1
Guinée équatoriale 152,4 174,2 169,8 140,1 127,8
Guinée-Bissau 102,5 106,2 112,7 135,1 118,2
Kenya 104,4 100,1 113,0 110,1 108,6
Lesotho 102,2 99,3 110,2 108,6 104,3
Libéria 171,6 108,9 149,5 158,4 207,9
Libye 106,2 104,2 105,1 101,8 102,8
Madagascar 128,1 124,6 117,2 116,0 108,0
Malawi 101,9 109,2 97,9 117,2 120,6
Mali 107,6 114,4 112,5 121,1 119,1
Maroc 106,0 113,2 107,1 96,5 108,0
Maurice 108,3 109,4 122,7 125,4 125,1
Mauritanie 115,5 106,5 125,2 124,7 118,8
Mozambique 108,2 112,1 120,4 122,8 127,7
Namibia 107,3 108,1 116,2 106,1 106,1
Niger 127,4 132,3 130,1 135,3 137,6
Nigéria 102,2 102,9 102,1 102,4 106,0
Tableau 4 (suite)
Indices d’intégration régionale, 1995–1999, par pays
(Indice 1994=100)
Pays 1995 1996 1997 1998 1999
Ouganda 114,9 122,4 127,6 127,5 127,2
Rép. centrafricaine 117,3 134,9 114,3 112,0 114,8
Rwanda 100,1 101,0 136,9 115,9 116,6
Sao Tomé-et-Principe 99,1 97,6 84,1 99,0 —
Sénégal 117,1 124,2 124,2 134,7 136,4
Seychelles 103,7 137,5 117,7 120,2 120,0
Sierra Leone 108,8 103,1 95,2 87,1 86,0
Somalie 91,1 91,1 91,1 91,1 —
Soudan 107,4 115,6 118,0 107,0 125,3
Swaziland 107,2 109,7 108,2 108,9 112,8
Tanzanie 110,6 111,7 101,2 108,0 110,1
Tchad 99,7 185,4 112,9 125,1 118,1
Togo 102,7 113,0 115,5 116,4 128,2
Tunisie 107,3 108,2 113,1 109,6 113,9
Zambie 110,3 133,2 122,1 129,7 126,3
Zimbabwe 103,0 104,8 115,8 106,3 101,7
— non disponible.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Tableau 5
Classement des pays en fonction de leur effort d’intégration depuis 1994, par
communauté économique régionale
Communauté économique régionale/pays Rang
CAE
Kenya 2
Ouganda 1
Tanzanie 3
CEDEAO
Bénin 4
Burkina Faso 2
Cap-Vert 10
Côte d’Ivoire 6
Gambie 12
Ghana 7
Guinée 8
Guinée-Bissau 9
Libéria
Mali 11
Niger 5
Nigéria 14
Sénégal 3
Sierra Leone 1
Togo 13
CEEAC
Burundi 9
Cameroun 6
Congo 5
Congo, Rép. Dém. 4
Guinée équatoriale 3
Gabon 8
Rép. centrafricaine 10
Rwanda 1
Sao Tomé-et-Principe 2
Tchad 7
CEMAC
Cameroun 5
Congo, Republic of 2
Guinée équatoriale 1
Gabon 4
Rép. centrafricaine 6
Tchad 3
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 5 (suite)
Classement des pays en fonction de leur effort d’intégration depuis 1994, par
communauté économique régionale
Communauté économique régionale/pays Rang
CEN-SAD
Burkina Faso 4
Djibouti 1
Égypte 10
Érythrée 6
Libye 11
Mali 7
Maroc 12
Niger 2
Nigéria 8
Rép. centrafricaine 14
Sénégal 3
Somalie
Soudan 13
Tchad 9
Tunisie 5
CEPGL
Burundi 3
Congo, Rép. Dém. 2
Rwanda 1
COI
Comores 1
Madagascar 3
Maurice 2
Seychelles 4
COMESA
Angola 18
Burundi 5
Comores 4
Congo, Rép. Dém. 6
Djibouti 2
Égypte 9
Érythrée 17
Éthiopie 16
Kenya 13
Madagascar 10
Malawi 7
Tableau 5 (suite)
Classement des pays en fonction de leur effort d’intégration depuis 1994, par
communauté économique régionale
Communauté économique régionale/pays Rang
COMESA (suite)
Maurice 11
Namibia 20
Ouganda 8
Rwanda 1
Seychelles 12
Soudan 15
Swaziland 19
Zambie 3
Zimbabwe 14
IGAD
Djibouti 1
Érythrée 6
Éthiopie 4
Kenya 2
Ouganda 3
Somalie
Soudan 5
MRU
Guinée 3
Libéria 1
Sierra Leone 2
SADC
Afrique du Sud 7
Angola 1
Botswana 12
Congo, Rép. Dém. 2
Lesotho 14
Malawi 5
Maurice 4
Mozambique 6
Namibia 13
Seychelles 8
Swaziland 11
Tanzanie 9
Zambie 3
Zimbabwe 10
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 5 (suite)
Classement des pays en fonction de leur effort d’intégration depuis 1994, par
communauté économique régionale
Communauté économique régionale/pays Rang
UEMOA
Bénin 3
Burkina Faso 1
Côte d’Ivoire 4
Guinée-Bissau 8
Mali 5
Niger 6
Sénégal 2
Togo 7
UMA
Algérie 5
Libye 1
Maroc 4
Mauritanie 3
Tunisie 2
Note: le chiffre le moins élevé indique la meilleure performance.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
Tableau 6
Valeur des importations et exportations intracommunautaires par pays et par
communauté économique régionale, 1994–2000 (en millions de dollars)
Communauté Exportations Importations
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1999 2000 2000 Rang 1999 2000 2000 Rang
CAE 586,00 675,00 554,86 so 467,00 538,00 505,57 so
Kenya 546,00 628,00 517,71 1 11,00 13,00 17,86 3
Ouganda 3,00 4,00 4,57 3 343,00 394,00 324,86 1
Tanzanie 37,00 43,00 32,57 2 113,00 131,00 162,86 2
CEDEAO 2 650,00 2 613,00 2 346,26 so 2 895,00 3 387,76 2 562,39 so
Bénin 10,00 12,00 14,57 8 189,00 222,00 100,43 8
Burkina Faso 16,00 18,00 28,43 7 221,00 254,00 166,57 6
Cap-Vert 8,00 8,00 5,43 11 3,00 2,76 3,68 15
Côte d’Ivoire 1 036,00 797,00 819,43 2 371,00 437,00 421,29 2
Gambie 1,00 1,00 3,33 12 13,00 6,00 22,86 13
Ghana 346,00 363,00 286,86 3 808,00 956,00 680,57 1
Guinée 21,00 25,00 13,83 9 65,00 75,00 79,29 10
Guinée-Bissau 2,00 1,00 0,69 14 13,00 15,00 10,57 14
Libéria 4,00 4,00 3,00 13 37,00 43,00 25,86 12
Mali 7,00 8,00 7,14 10 301,00 342,00 263,86 4
Niger 56,00 68,00 51,14 6 96,00 112,00 81,43 9
Nigéria 887,00 1 079,00 905,29 1 218,00 267,00 223,43 5
Sénégal 150,00 110,00 140,00 4 166,00 199,00 129,86 7
Sierra Leone — — — — 18,00 23,00 30,14 11
Togo 106,00 119,00 69,57 5 376,00 434,00 322,57 3
CEEAC 150,01 138,15 158,74 so 168,00 144,00 162,00 so
Burundi 1,00 1,00 1,86 7 3,00 3,00 2,14 9
Cameroun 100,00 89,00 98,14 1 12,00 4,00 21,57 3
Congo 11,00 14,00 9,43 4 26,00 29,00 19,71 5
Congo, Rép, Dém, 8,00 9,14 7,17 5 23,00 4,00 19,71 5
Gabon 16,00 10,00 12,57 3 27,00 26,00 28,57 1
Guinée équatoriale 8,00 8,00 23,83 2 14,00 15,00 22,71 2
Rép, centrafricaine 2,00 2,00 4,43 6 24,00 23,00 21,14 4
Rwanda 2,00 3,00 1,71 8 6,00 7,00 5,86 8
Sao Tomé-et-Principe 0,01 0,01 0,01 10 1,00 1,00 1,00 10
Tchad 2,00 2,00 1,57 9 32,00 32,00 19,57 7
CEMAC 119,00 102,42 128,77 so 133,00 130,00 140,29 so
Cameroun 97,00 86,00 95,86 1 12,00 4,00 21,57 4
Congo 3,00 4,00 2,57 4 25,00 27,00 27,14 2
Gabon 8,00 1,00 5,14 3 27,00 26,00 28,57 1
Guinée équatoriale 8,00 8,42 21,63 2 14,00 20,00 23,43 3
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 6 (suite)
Valeur des importations et exportations intracommunautaires par pays et par
communauté économique régionale, 1994–2000 (en millions de dollars)
Communauté Exportations Importations
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1999 2000 2000 Rang 1999 2000 2000 Rang
CEMAC (suite)
Rép, centrafricaine 1,00 1,00 2,00 5 23,00 21,00 20,00 5
Tchad 2,00 2,00 1,57 6 32,00 32,00 19,57 6
CEN-SAD 1 405,07 1 608,49 1 516,79 so 1 544,00 1 812,45 1 618,92 so
Burkina Faso 6,00 5,00 4,86 12 37,00 27,00 31,00 11
Djibouti 70,00 80,18 58,45 7 4,00 5,45 2,64 14
Égypte 105,00 129,00 118,00 5 120,00 149,00 121,71 5
Érythrée — — — — — — — —
Libye 322,00 391,00 470,29 1 422,00 494,00 428,43 1
Mali 7,00 9,00 11,00 10 55,00 62,00 57,57 9
Maroc 161,00 199,00 190,43 4 179,00 209,00 213,43 3
Niger 47,00 58,00 37,43 8 34,00 41,00 34,00 10
Nigéria 217,00 234,00 225,71 3 66,00 72,00 61,57 8
Rép, centrafricaine 1,00 1,00 1,00 14 4,00 4,00 3,29 13
Sénégal 81,00 89,00 76,43 6 140,00 172,00 105,00 6
Somalie 1,07 2,31 1,20 13 77,00 87,00 64,00 7
Soudan 39,00 45,00 27,00 9 30,00 30,00 156,57 4
Tchad 5,00 8,00 6,14 11 16,00 20,00 16,29 12
Tunisie 343,00 358,00 288,86 2 360,00 440,00 323,43 2
CEPGL 9,00 10,00 8,57 so 10,00 12,00 9,57 so
Burundi 1,00 1,00 1,57 3 3,00 3,00 2,14 2
Congo, Rép, Dém, 6,00 6,00 5,29 1 1,00 2,00 1,57 3
Rwanda 2,00 3,00 1,71 2 6,00 7,00 5,86 1
COI 26,50 31,00 79,80 so 30,00 28,00 37,57 so
Comores 0,06 0,06 0,17 4 2,00 2,00 4,14 4
Madagascar 10,00 11,00 22,43 2 6,00 7,00 5,43 3
Maurice 16,00 19,00 57,00 1 10,00 11,00 21,14 1
Seychelles 0,50 1,00 0,37 3 12,00 8,00 6,86 2
COMESA 1 056,25 1 108,26 1 095,30 so 1 164,00 1 242,16 1 150,02 so
Angola 0,20 0,20 2,70 14 8,00 8,73 10,10 15
Burundi 1,00 1,00 4,33 13 18,00 21,00 20,57 13
Comores 0,05 0,06 0,16 17 6,00 6,23 7,03 16
Congo, Rép, Dém, 6,00 6,00 9,14 11 80,00 90,00 85,14 5
Djibouti 5,00 5,00 16,29 9 58,00 66,20 51,46 9
Égypte 37,00 37,00 30,29 6 140,00 149,00 129,29 2
Érythrée — — — — — — — —
Éthiopie 65,00 72,00 54,14 5 27,00 31,00 49,43 10
Tableau 6 (suite)
Valeur des importations et exportations intracommunautaires par pays et par
communauté économique régionale, 1994–2000 (en millions de dollars)
Communauté Exportations Importations
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1999 2000 2000 Rang 1999 2000 2000 Rang
COMESA (suite)
Kenya 562,00 624,00 539,00 1 31,00 30,00 33,57 12
Madagascar 10,00 11,00 13,29 10 7,00 8,00 6,71 17
Malawi 18,00 20,00 27,86 7 115,00 130,00 106,14 3
Maurice 32,00 28,00 58,86 4 30,00 22,00 44,57 11
Namibia — — — — — — — —
Ouganda 3,00 3,00 5,57 12 341,00 386,00 322,57 1
Rwanda 2,00 3,00 2,14 15 63,00 69,00 57,14 7
Seychelles 1,00 1,00 0,58 16 15,00 12,00 11,57 14
Soudan 37,00 43,00 21,14 8 79,00 86,00 65,00 6
Swaziland — — — — — — — —
Zambie 85,00 59,00 90,86 3 92,00 92,00 95,14 4
Zimbabwe 192,00 195,00 219,57 2 54,00 35,00 54,57 8
IGAD 544,00 621,00 522,14 so 582,00 656,00 555,43 so
Djibouti 75,00 87,00 74,71 2 54,00 52,00 47,71 3
Érythrée — — — — — — — —
Éthiopie 51,00 58,00 46,71 3 26,00 30,00 43,86 4
Kenya 411,00 469,00 394,29 1 4,00 4,00 7,00 6
Ouganda 1,00 1,00 2,14 5 335,00 385,00 316,57 1
Somalie 1,00 1,00 1,00 6 112,00 127,00 101,71 2
Soudan 5,00 5,00 3,29 4 51,00 58,00 39,57 5
MRU 8,00 9,00 6,29 so 17,26 20,39 12,83 so
Guinée 7,00 8,00 5,29 1 7,26 8,39 4,69 2
Libéria 1,00 1,00 1,00 2 8,00 9,00 6,29 1
Sierra Leone — — — — 2,00 3,00 1,86 3
SADC 3 599,45 3 793,13 3 683,02 so 3 769,15 3 875,95 3 668,24 so
Afrique du Sud 2 489,45 2 669,13 2 585,31 1 509,15 594,15 484,99 2
Angola 19,00 22,00 21,71 9 216,00 239,00 222,57 8
Congo, Rép, Dém, 5,00 7,00 64,14 7 196,00 224,00 239,14 7
Malawi 89,00 104,00 95,00 4 364,00 417,00 349,29 5
Maurice 187,00 210,00 73,29 5 487,00 547,00 331,57 6
Mozambique 121,00 52,00 71,86 6 358,00 27,00 353,14 4
Seychelles 1,00 1,00 1,00 10 56,00 59,80 49,54 10
Tanzanie 21,00 18,00 25,14 8 195,00 222,00 178,71 9
Zambie 134,00 122,00 132,86 3 506,00 562,00 429,29 3
Zimbabwe 533,00 588,00 612,71 2 882,00 984,00 1 030,00 1
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 6 (suite)
Valeur des importations et exportations intracommunautaires par pays et par
communauté économique régionale, 1994–2000 (en millions de dollars)
Communauté Exportations Importations
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1999 2000 2000 Rang 1999 2000 2000 Rang
UEMOA 828,00 901,00 702,26 so 910,00 1 041,00 690,29 so
Bénin 10,00 11,00 8,00 6 158,00 184,00 77,00 3
Burkina Faso 8,00 9,00 22,29 4 200,00 229,00 142,57 2
Côte d’Ivoire 626,00 720,00 522,29 1 42,00 45,00 30,71 7
Guinée-Bissau 1,00 1,00 0,54 8 12,00 14,00 9,86 8
Mali 5,00 5,00 4,86 7 300,00 341,00 263,29 1
Niger 6,00 7,00 10,00 5 65,00 74,00 50,57 5
Sénégal 113,00 86,00 107,00 2 50,00 58,00 40,29 6
Togo 59,00 62,00 27,29 3 83,00 96,00 76,00 4
UMA 917,00 1 071,00 1,003,86 so 998,00 1 233,00 1 057,43 so
Algérie 171,00 164,00 195,14 4 62,00 83,00 113,86 4
Libye 252,00 327,00 268,14 2 376,00 436,00 360,29 1
Maroc 153,00 191,00 204,29 3 144,00 168,00 181,86 3
Mauritanie 1,00 2,00 2,00 5 62,00 75,00 48,57 5
Tunisie 340,00 387,00 334,29 1 354,00 471,00 352,86 2
so: sans objet.
— non disponible.
Source: Commission économique pour l’Afrique, à partir de sources officielles.
régionale Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang
CAE 4,7 7 0,5 7 18,1 1 4,2 8 0,4 8 9,3 3
CEDEAO 19,8 2 2,1 2 10,3 5 20,9 2 2,1 2 11,5 1
6/9/04
Tableau 8
Valeur des importations et exportations intracommunautaires de produits
manufacturiers, par pays et par communauté économique régionale, 1994–1999
(en millions de dollars)
Importations de Exportations de
Communauté produits manufacturiers produits manufacturiers
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1998 1999 99 Rang 1998 1999 99 Rang
CAE 214,3 188,3 216,6 so 305,3 253,3 288,9 so
Kenya 5,0 4,7 4,3 3 278,6 227,2 275,6 1
Ouganda 152,9 117,1 148,1 1 6,8 4,3 5,1 3
Tanzanie 56,4 66,5 64,2 2 19,9 21,8 16,4 2
CEDEAO 284,1 290,9 278,0 so 570,5 717,8 371,6 so
Bénin 23,4 19,4 28,5 2 2,4 6,3 3,5 8
Cap-Vert 2,3 2,2 2,3 11 0,6 0,7 0,2 12
Côte d’Ivoire 9,7 10,6 9,17 9 385,3 398,4 194,9 1
Gambie 9,8 7,4 8,7 10 0,5 0,7 2,7 10
Ghana 21,3 31,9 19,4 5 24,3 102,9 44,8 3
Guinée 10,7 13,9 15,6 6 7,5 8,0 3,0 9
Guinée-Bissau 0,8 0,8 0,7 12 1,7 2,0 1,2 11
Mali 121,1 126,3 117,7 1 7,9 8,1 6,5 7
Niger 27,5 25,5 25,8 3 2,9 45,4 9,0 6
Nigéria 14,5 10,3 14,4 8 13,4 11,1 16,1 5
Sénégal 15,2 22,3 14,7 7 92,9 95,5 70,5 2
Togo 27,8 20,3 21,0 4 31,1 38,6 19,3 4
CEEAC 31,5 31,3 30,8 so 19,8 14,2 50,0 so
Cameroun 2,2 1,9 1,7 5 14,5 9,0 45,5 1
Congo 1,8 1,8 1,8 4 1,7 1,7 1,5 3
Gabon 5,9 5,9 5,6 3 2,2 2,1 1,9 2
Rép, centrafricaine 8,1 8,4 9,5 2 1,4 1,4 1,1 4
Tchad 13,5 13,5 12,3 1 — — — —
CEMAC 29,3 28,6 28,9 so 17,7 12,4 44,8 so
Cameroun 2,2 1,8 1,7 4 13,9 8,7 41,8 1
Congo 1,1 1,1 1,1 5 0,3 0,3 0,3 4
Gabon 5,9 5,8 5,5 3 2,1 2,0 1,7 2
Rép, centrafricaine 6,7 6,5 8,2 2 1,4 1,4 1,0 3
Tchad 13,5 13,5 12,3 1 — — — —
CEN-SAD 733,7 613,2 710,0 so 654,9 662,7 648,4 so
Égypte 85,3 64,8 82,4 2 98,8 75,5 80,1 4
Libye 376,6 294,7 375,8 1 166,3 146,7 182,1 2
Mali 29,3 30,5 28,6 6 6,2 6,3 4,3 7
Maroc 74,7 68,9 66,1 4 116,6 142,9 141,3 3
Tableau 8 (suite)
Valeur des importations et exportations intracommunautaires de produits
manufacturiers, par pays et par communauté économique régionale, 1994–1999
(en millions de dollars)
Importations de Exportations de
Communauté produits manufacturiers produits manufacturiers
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1998 1999 99 Rang 1998 1999 99 Rang
CEN-SAD (suite)
Niger 11,7 10,9 12,4 7 2,7 44,3 8,6 6
Nigéria 11,4 5,9 8,4 9 0,4 3,1 1,1 9
Rép, centrafricaine 0,8 0,8 1,1 11 0,3 0,3 0,3 10
Sénégal 15,6 18,6 12,1 8 46,3 34,2 33,7 5
Soudan 36,4 22,2 49,3 5 0,1 13,8 3,0 8
Tchad 2,1 2,1 1,9 10
Tunisie 89,9 93,9 71,9 3 217,4 195,6 194,0 1
COI 18,2 11,0 13,6 so 77,6 80,0 69,4 so
Madagascar 4,0 4,7 3,0 3 6,3 7,6 8,5 2
Maurice 10,0 6,3 7,6 1 71,3 72,4 60,9 1
Seychelles 4,2 — 3,6 2 0,0 0,0 0,0 3
COMESA 419,5 371,0 400,4 so 439,5 405,7 401,3 so
Égypte 3,6 2,1 2,8 11 12,1 10,8 8,2 8
Éthiopie 64,5 64,3 63,5 2 10,5 11,7 10,2 7
Kenya 14,4 24,1 14,6 8 180,5 164,8 152,1 1
Madagascar 8,2 5,2 4,4 10 2,8 2,1 2,9 10
Malawi 43,7 51,0 44,5 3 10,6 10,6 10,5 6
Maurice 18,0 10,9 20,3 7 8,0 6,0 6,8 9
Ouganda 144,8 118,7 144,4 1 74,4 77,9 79,9 3
Seychelles 7,9 7,8 6,8 9 0,1 0,1 0,2 11
Soudan 36,7 22,4 37,2 4 17,0 24,8 18,3 4
Zambie 36,8 39,8 32,9 5 16,3 15,7 16,0 5
Zimbabwe 40,8 25,0 28,9 6 107,2 81,2 96,2 2
IGAD 203,0 179,0 206,1 so 162,1 148,2 147,0 so
Éthiopie 60,4 60,2 60,0 2 7,4 7,5 6,9 4
Kenya 1,0 2,5 1,2 4 91,2 75,1 85,7 1
Ouganda 137,1 113,7 138,4 1 54,8 52,9 45,2 2
Soudan 4,5 2,7 6,5 3 8,8 12,8 9,2 3
MRU 0,1 0,2 0,2 so 0,7 0,7 0,3 so
Guinée 0,1 0,2 0,2 1 0,7 0,7 0,3 —
SADC 2 002,6 1 819,7 1 838,3 so 2 200,9 2 150,8 2 189,9 so
Afrique du Sud 110,5 137,7 171,9 4 1 766,7 1 816,0 1 817,0 1
Malawi 210,0 244,8 215,1 2 21,9 21,8 22,0 5
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 8 (suite)
Valeur des importations et exportations intracommunautaires de produits
manufacturiers, par pays et par communauté économique régionale, 1994–1999
(en millions de dollars)
Importations de Exportations de
Communauté produits manufacturiers produits manufacturiers
économique Moyenne Moyenne
régionale/ 1994– 1994–
pays 1998 1999 99 Rang 1998 1999 99 Rang
SADC (suite)
Maurice 127,8 150,7 131,9 6 22,0 18,7 19,6 6
Mozambique 232,4 205,0 182,9 3 29,1 29,0 23,0 4
Seychelles 35,3 35,3 29,2 8 0,0 0,0 0,0 8
Tanzanie 118,3 133,6 103,7 7 39,8 23,2 14,9 7
Zambie 155,0 210,0 142,9 5 29,0 28,5 28,6 3
Zimbabwe 1 013,4 702,6 860,7 1 292,4 213,4 264,9 2
UEMOA 102,8 101,7 97,3 so 334,3 350,1 206,5 so
Bénin 22,0 18,2 27,7 1 2,2 5,1 2,7 5
Côte d’Ivoire 7,9 8,6 7,4 6 244,1 252,4 135,7 1
Guinée-Bissau 0,0 0,0 0,4 7 0,8 0,9 0,6 7
Mali 26,5 27,7 24,7 2 7,7 7,9 5,7 4
Niger 18,7 17,4 14,8 3 2,3 4,5 1,5 6
Sénégal 13,4 21,3 12,4 4 67,2 71,5 52,9 2
Togo 14,3 8,6 9,9 5 10,1 7,9 7,4 3
UMA 456,4 401,2 497,0 so 416,1 413,2 499,5 so
Algérie 22,5 32,1 88,4 2 19,6 18,2 24,1 4
Libye 266,2 208,3 265,7 1 81,6 71,9 89,3 3
Maroc 71,0 67,8 68,4 4 106,5 128,8 152,1 2
Mauritanie 3,6 3,5 3,2 5 0,95 0,9 0,5 5
Tunisie 93,0 89,5 71,4 3 207,5 193,3 233,6 1
so: sans objet.
— non disponible.
Source: Economic Commission for Africa, based on UNCTAD data.
régionale Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang
CAE 5,9 6 1,1 6 50,1 1 5,0 6 0,3 6 5,9 2
CEDEAO 7,4 5 1,4 5 28,1 3 6,5 5 0,4 5 2,6 5
6/9/04
CEPGL — — — — — — — — — — — —
COI 1,4 9 0,3 9 5,9 11 0,3 11 0,0 11 0,5 11
COMESA 8,2 4 1,6 4 10,6 8 9,3 4 0,6 4 2,3 7
Page 297
298
1994–2000 (%) Exportations Exportations Importations Importations
économique totales de l’Afrique CERs africaines de la même CER totales de l’Afrique CERs africaines de la même CER
régionale Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang Part Rang
CEMAC 0,9 10 0,1 10 4,9 10 1,2 10 0,1 10 3,2 8
6/9/04
Tableau 11
Critères de convergence macroéconomique établis par les communautés économiques régionales africaines
Critère COMESA a
macroéconomique Groupe adapté Maastricht adapté CEDEAO CAE CEMAC UEMOA
Inflation (%) < 10% Moins de deux fois ≤ 10% (2000) Un chiffre ≤ 3% (2002) ≤3%
moyenne de trois taux la ≤ 5% (2003)
plus bas d’inflation
(5,4% in 1999)
Equilibre budgétaire b (% de PIB) nc nc nc nc nc =0%
Tableau 11 (suite)
Critères de convergence macroéconomique établis par les communautés économiques régionales africaines
Critère COMESA a
macroéconomique Groupe adapté Maastricht adapté CEDEAO CAE CEMAC UEMOA
Déficit budgétaire / PIB < –10% < –3% ≤ –5% (2000) = 0% (2004) = 0%
≤ –4% (2003) < –5% (1998)
Dette extérieure / PIB nc nc nc nc nc ≤ 70 %
Arriérés de paiements au titre
de la dette extérieure nc nc nc nc 0 (2004) 0
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299
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Tableau 12
Valeur échangée sur les marchés des actions africains, 1989–1998 (millions de dollars)
Marché 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998
Afrique du Sud 7 095 8 158 8 051 7 767 13 049 15 607 17 048 27 207 44 893 58 444
Botswana — — 8 15 20 31 38 31 74 70
Côte d’Ivoire 5 18 7 4 6 12 14 19 24 39
Égypte 81 126 — 195 170 757 677 2 463 5 859 5 028
Ghana — — 0 0 5 75 22 17 47 60
Kenya 229 10 11 12 14 62 65 67 104 79
Maurice — 6 5 10 39 85 70 78 137 102
Maroc 16 62 49 70 498 788 2 426 432 1 048 1 385
Namibia — — — — — 18 3 41 24 13
Nigéria 4 11 9 14 10 18 14 72 132 161
Swaziland — — 0 0 0 2 — 2 378 0
Tunisie 32 19 30 33 46 296 663 281 285 188
Zambie — — — — — — — 3 9 —
Zimbabwe 36 51 77 20 53 176 150 255 532 166
— non disponible.
Source: Société de finance internationale 1998.
Tableau 13
Performance en fonction de certains critères de convergence macroéconomique, 1994–2000 (moyennes simples)
Communauté Taux d’inflation (%) Déficit budgétaire (% de PIB) Dette (% de PIB)
économique Dans la Tout Dans la Tout Dans la Tout
régionale/ CER l’Afrique CER l’Afrique CER l’Afrique
pays Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang
CAE 12,7 so so –1,7 so so 87,0 so so
Kenya 13,2 2 31 –1,9 2 13 72,6 2 18
Ouganda 6,1 1 16 –2,3 3 15 57,2 1 7
Tanzanie 18,7 3 35 –0,9 1 10 131,3 3 36
CEDEAO 11,3 so so –4,9 so so 113,3 so so
Bénin 9,5 10 24 –0,3 1 6 73,0 3 20
Burkina Faso 4,6 3 7 –2,6 5 19 50,6 2 10
Cap-Vert 5,1 4 9 –12,4 15 48 43,3 1 6
Côte d’Ivoire 9,0 8 22 –3,0 7 21 147,1 13 39
Gambie 3,4 2 4 –4,5 9 33 108,2 10 32
Ghana 27,2 14 43 –7,9 11 41 89,5 7 26
Guinée 3,2 1 3 –3,1 8 22 83,1 6 25
Guinée-Bissau 22,6 13 40 –12,2 13 46 381,1 14 48
Libéria — — — –12,4 14 47 — — —
Mali 7,4 6 18 –3,0 6 20 112,2 11 33
Niger 7,9 7 19 –2,4 4 17 78,5 5 22
Nigéria 22,0 12 39 –0,5 2 7 106,2 9 30
Sénégal 5,7 5 13 –0,8 3 9 74,8 4 21
Tableau 13 (suite)
Performance en fonction de certains critères de convergence macroéconomique, 1994–2000 (moyennes simples)
Communauté Taux d’inflation (%) Déficit budgétaire (% de PIB) Dette (% de PIB)
économique Dans la Tout Dans la Tout Dans la Tout
régionale/ CER l’Afrique CER l’Afrique CER l’Afrique
pays Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang
CEDEAO (suite)
Sierra Leone 21,8 11 38 –9,3 12 44 135,8 12 37
Togo 9,1 9 23 –5,1 10 38 102,8 8 28
CEEAC 17,5 so so –6,5 so so 172,6 so so
Burundi 14,5 6 33 –5,9 7 39 115,4 7 34
Cameroun 5,7 1 12 –2,8 3 18 105,9 5 29
Congo 19,0 7 36 –7,3 8 40 214,7 9 46
Congo, Rép. Dém. — — — –14,1 9 50 200,9 8 43
Gabon 11,2 4 29 2,3 1 2 80,9 4 24
Guinée équatoriale 25,6 8 41 2,2 2 3 106,5 6 31
Rép. centrafricaine 6,0 2 14 –3,3 4 25 79,3 3 23
Rwanda 13,9 5 32 –4,9 6 36 72,9 2 19
Sao Tomé-et-Principe 51,4 9 48 –29,9 10 52 527,0 10 49
Tchad 10,2 3 28 –4,9 5 35 65,5 1 15
CEMAC 12,8 so so –2,3 so so 108,8 so so
Cameroun 5,7 1 12 –2,8 3 18 105,9 4 29
Congo 19,0 5 36 –7,3 6 40 214,7 6 46
Gabon 11,2 4 29 2,3 1 2 80,9 3 24
Guinée équatoriale 25,6 6 41 2,2 2 3 106,5 5 31
Rép. centrafricaine 6,0 2 14 –3,3 4 25 79,3 2 23
Tchad 9,4 3 28 –4,9 5 35 65,5 1 15
CEN-SAD 10,0 so so –3,5 so so 80,9 so so
Bénin 9,5 12 24 –0,3 1 6 73,0 8 20
Burkina Faso 4,6 5 7 –2,8 7 19 44,8 2 10
Djibouti 3,2 2 2 –4,2 13 31 57,8 6 13
Égypte 6,1 8 15 –0,7 3 8 47,0 3 9
Érythrée 9,8 13 26 –18,9 17 50 19,7 1 4
Gambie 3,4 3 4 –4,5 14 33 108,2 14 32
Libye — — — — — — — — —
Mali 7,4 9 18 –3,0 9 20 112,2 15 33
Maroc 2,1 1 1 –3,2 10 23 56,4 5 12
Niger 7,9 10 19 –2,4 6 17 78,5 10 22
Nigéria 22,0 15 39 –0,5 2 7 106,2 13 30
Rép. centrafricaine 6,0 7 14 –3,3 11 25 79,3 11 23
Sénégal 5,7 6 13 –0,8 4 9 74,8 9 21
Somalie — — — –3,9 12 29 — — —
Soudan 49,7 16 47 –1,5 5 12 213,3 16 45
Tchad 10,2 14 28 –4,9 15 35 65,5 7 15
(Suite du tableau page suivante)
Tableau 13 (suite)
Performance en fonction de certains critères de convergence macroéconomique, 1994–2000 (moyennes simples)
Communauté Taux d’inflation (%) Déficit budgétaire (% de PIB) Dette (% de PIB)
économique Dans la Tout Dans la Tout Dans la Tout
régionale/ CER l’Afrique CER l’Afrique CER l’Afrique
pays Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang
CEN-SAD (suite)
Togo 9,1 11 23 –5,1 16 38 102,8 12 28
Tunisie 3,9 4 6 –3,0 8 16 54,3 4 11
CEPGL 14,2 so so –6,8 so so 129,7 so so
Burundi 14,5 2 33 –5,9 2 39 115,4 2 34
Congo, Rép. Dém. — — — –14,5 3 50 200,9 3 43
Rwanda 13,9 1 32 –4,9 1 36 72,9 1 19
COI 8,8 so so –5,7 so so 74,7 so so
Comores 6,5 3 17 –4,2 3 30 93,6 3 27
Madagascar 19,6 4 37 –4,7 4 34 127,2 4 35
Maurice 5,1 2 10 –3,6 2 27 47,0 2 8
Seychelles 3,9 1 5 –10,2 7 45 30,1 1 5
COMESA 15,4 so so –5,7 so so 100,0 so so
Angola — — — –14,1 18 49 195,8 17 42
Burundi 14,5 13 33 –5,9 14 39 115,4 12 34
Comores 6,5 7 17 –4,2 9 30 93,6 11 27
Congo, Rép, Dém, — — — –14,1 19 50 200,9 18 43
Djibouti 3,2 1 2 –4,2 10 31 57,8 7 13
Égypte 6,1 5 15 –0,7 1 8 47,0 5 9
Érythrée 9,8 8 26 –18,9 20 51 19,7 2 4
Éthiopie 4,8 3 8 –5,1 13 37 139,9 14 38
Kenya 13,2 11 31 –1,9 3 13 72,6 9 18
Madagascar 19,6 15 37 –4,7 11 34 127,2 13 35
Malawi 38,0 18 46 –8,2 16 43 154,7 15 40
Maurice 5,1 4 10 –3,6 7 27 47,0 4 8
Namibia 9,9 9 27 –3,8 8 28 — — —
Ouganda 6,1 6 16 –2,3 5 15 57,2 6 7
Rwanda 13,9 12 32 –4,9 12 36 72,9 10 19
Seychelles 3,9 2 5 –10,2 17 45 30,1 3 5
Soudan 49,7 19 47 –1,5 2 12 213,3 19 37
Swaziland 12,1 10 30 –2,2 4 14 19,0 1 3
Zambie 30,1 16 44 –3,3 6 26 176,3 16 41
Zimbabwe 31,1 17 45 –7,9 15 42 60,3 8 14
IGAD 14,5 so so –5,0 so so 92,7 so so
Djibouti 3,2 1 2 –4,2 4 31 57,8 3 13
Érythrée 9,8 4 26 –18,9 7 51 15,5 1 4
Éthiopie 4,8 2 8 –5,1 7 37 139,9 5 38
Kenya 13,2 5 31 –1,9 2 13 72,6 4 18
Ouganda 6,1 3 16 –2,3 1 15 57,2 2 7
Tableau 13 (suite)
Performance en fonction de certains critères de convergence macroéconomique, 1994–2000 (moyennes simples)
Communauté Taux d’inflation (%) Déficit budgétaire (% de PIB) Dette (% de PIB)
économique Dans la Tout Dans la Tout Dans la Tout
régionale/ CER l’Afrique CER l’Afrique CER l’Afrique
pays Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang Moyenne Rang Rang
IGAD (suite)
Somalie — — — –4,9 6 29 — — —
Soudan 49,7 6 47 –1,5 1 12 213,3 6 45
MRU 12,5 so so –6,7 so so 109,5 so so
Guinée 3,2 1 3 –3,1 1 22 83,1 1 25
Libéria — — — –12,4 3 47 — — —
Sierra Leone 21,8 2 38 –9,3 2 44 135,8 2 37
SADC 16,8 so so –4,3 so so 102,7 so so
Afrique du Sud 7,9 3 20 –4,4 9 32 15,5 1 2
Angola — — — –14,1 13 49 195,8 11 42
Botswana 9,6 5 25 1,9 1 4 10,7 1 1
Congo, Rép, Dém, — — — –14,5 14 50 200,9 12 43
Lesotho 8,8 4 21 –1,4 3 11 65,7 7 16
Malawi 38,0 12 46 –8,2 11 43 154,7 11 40
Maurice 5,1 2 10 –3,6 7 27 47,0 4 8
Mozambique 26,3 9 42 –3,2 5 24 227,6 12 47
Namibia 9,9 6 27 –3,8 8 28 — — —
Seychelles 3,9 1 5 –10,2 12 45 30,1 3 5
Swaziland 12,1 7 30 –2,2 4 14 19,0 1 3
Tanzanie 18,7 8 35 –0,9 2 10 131,3 11 36
Zambie 30,1 10 44 –3,3 6 26 176,3 12 41
Zimbabwe 31,1 11 45 –7,9 10 42 60,3 2 14
UEMOA 9,5 so so –3,7 so so 127,5 so so
Bénin 9,5 7 24 –0,3 1 6 73,0 2 20
Burkina Faso 4,6 1 7 –2,8 3 19 50,6 1 10
Côte d’Ivoire 9,0 4 22 –3,0 5 21 147,1 7 39
Guinée-Bissau 22,6 7 40 –12,2 7 46 381,1 7 48
Mali 7,4 3 18 –3,0 5 20 112,2 5 33
Niger 7,9 4 19 –2,4 4 17 78,5 4 22
Sénégal 5,7 4 13 –0,8 3 9 74,8 4 21
Togo 9,1 5 23 –5,1 7 38 102,8 5 28
UMA 7,1 so so 0,2 so so 97,4 so so
Algérie 16,8 4 34 0,7 2 5 68,9 3 17
Libye — — — — — — — — —
Mauritanie 5,5 3 11 3,9 1 1 210,0 4 44
Maroc 2,1 1 1 –3,2 4 23 56,4 2 12
Tunisie 3,9 2 6 –3,0 3 16 54,3 1 11
so: sans objet.
— non disponible.
Note: CER pour communauté économique régionale.
Source: Commission économique pour l’Afrique, base de donnée africaine de la Banque mondiale, 2002.
Annexe: Tableaux statistiques 303
ARIAF ch11 annex 060404.qxp 6/9/04 12:40 PM Page 304
Tableau 14
Législation et fiscalité du secteur de l’exploitation minière, par communauté économique régionale
Date du Taux de l’impôt Participation du gouvernement
Communauté code des sur les (%)
économique investis- sociétés Redevances Taxe sur les ventes/TVA
régionale sements (%) (%) Report Participation Maximum Assiette Taux (%)
UMA 1995–1999 35–45 Négociable 0 Négociable Négociable Valeur FAB 16–20
ou néant ou néant ou néant ou néant en fonction
des produits
COMESA 1991–1995 30–45 3,5–15 Négociable Négociable 0–60 Chiffre d’affaires Exemption
ou 0–50 ou 0–60 ou bénéfice net ou 17
sur la valeur brute
SADC 1982–1997 30–40 2–10 0 Négociable Négociable Valeur brute sur 0–20
ou néant ou néant le marché; chiffre
d’affaires brut;
volume tout-
venant/concentrés;
valeur comptable
nette des minerais
au départ de la
mine; ou autres
Références
CEA (Commission économique pour l’Afrique) 2002. Economic Report on Africa: Tracking Performance
and Progress. Addis-Abeba.
CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) 1995. Commodity
Yearbook. Genève.
International Finance Corporation. 1998. Emerging Stock Markets Factbook 1999. Washington, D.C.
Masson, P., et C. Pattillo. 2001. “Monetary Union in West Africa (CEDEAO): Is It Desirable And
How Could It Be Achieved.” Occasional Paper no. 204. Washington, D.C.: Fonds monétaire
international.
Nations Unies. 1990. “Report on Africa’s Commodity Problems:Towards a Solution.”Assemblée géné-
rale des Nations Unies. 70iéme réunion pléniére, 19 décembre, New York. A/RES/45/178.
Tsikata, Yvonne M. 2001. “Globalisation, Poverty, and Inequality in Sub-Saharan Africa: A Political
Economy Appraisal.” Rapport technique no. 183. Décembre. Paris: OCDE, Centre de dévelop-
pement.