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Titre :
Développement d'une modélisation hydrologique incluant la
représentation des aquifères : évaluation sur la France et à
l'échelle globale
JURY
Je tiens à saluer ici les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la concrétisation
de ce travail de thèse de doctorat.
Mes premiers remerciements vont bien sûr à Bertrand Decharme pour avoir encadré cette
thèse, pour sa disponibilité, sa porte toujours ouverte me permettant de le déranger à tout
instant, et pour toute l’aide et les conseils qu’il a su m’apporter pendant cette thèse. Mes
remerciements vont également à Hervé Douville, qui a su garder un oeil sur le déroulement de
la thèse durant ces trois années.
Je tiens aussi à remercier l’ensemble des membres du jury pour leur participation, et pour
la bonne appréciation qu’ils ont eu de ces travaux. Merci à Agnès Ducharne et Philippe Davy
d’avoir accepté de faire partie de mon jury en qualité de rapporteur. Merci à Anny Cazenave,
avec qui j’ai eu l’opportunité d’effectuer mon stage de fin d’étude, et qui a fortement contribuée
à l’obtention de ma bourse de recherche.
Un grand merci à Florence Habets pour sa collaboration et son soutien tout au long de la
thèse. Par son intermédiaire, j’ai beaucoup appris en hydrogéologie via divers échanges entre
Toulouse et Paris. Elle m’a aussi permis de présenter mes travaux aux États-Unis, à Urbana-
Champaign, ce qui du même coup m’a fait découvrir Chicago et les paysages de l’Amérique
profonde. . .
Merci aussi à mes collègues de bureau pour ces trois années en votre compagnie. Merci à
Ramdane - ou Romain, tout dépend du côté de la Méditerranée où l’on se trouve - pour son
aide précieuse en début de thèse, merci à Gaëlle, qui n’aura jamais réussi à trouver une chaise
lui permettant de poser ses pieds à terre, et enfin merci à Julien, sans qui l’ambiance du bureau
n’aurait certainement pas été la même.
Merci aux thésards qui ont soutenu en même temps que moi ; Matthieu, Lauriane, Camille,
pour ces bons moments passés à l’EGU, la prochaine fois vous arriverez à finir votre Wiener-
Schnietzel avant moi ; Gaëlle, Boutheina qui, a n’en pas douter, nous descendra les pistes noires
à l’envers les yeux bandés d’ici quelques mois. Merci également aux anciens ou futurs thésards :
Yannick, Anne-So, Fanny, Émilie, Pierre. . . et je m’excuse d’avance pour ceux que j’aurais ou-
bliés. Merci enfin à tous le groupe GMGEC du deuxième étage pour la bonne ambiance qu’ils
savent faire régner en ces lieux.
Merci à ma famille pour leur soutien infaillible depuis le début des mes études, ainsi que
pour avoir supporté mes humeurs changeantes, surtout en fin de thèse. Merci à Rosine, ma
soeur, à Xavier, Marius, Clémence, Léo-Paul, et Harold. Merci aussi à mes parents pour leur
disponibilité, et pour avoir eu la patience de chasser les fautes d’orthographe de mon manuscrit.
Je ne peux rédiger ces remerciements sans citer les amis de Toulouse, dont une partie a,
comme moi, eu l’idée saugrenue de faire une thèse après l’école d’ingénieur : Romain, Alice,
Marie-Charlotte, (c’est bientôt la fin), Anne (salut doc), Vikash (on te rachètera des mains
après la Norvège), JF, Viviane, Cha & Chou. . . N’oublions pas non plus les amis parisiens (et
affiliés) : Vincent, Delphine, Batman, Cipi, (merci pour le logement à Paris), Mémèl, PDJDC
(l’homme aux multiples masters), Ludo. . .
Résumé
Les processus hydrologiques continentaux jouent un rôle essentiel dans le système clima-
tique global en influençant les échanges d’eau et d’énergie entre les surfaces continentales et
l’atmosphère. Récemment, plusieurs études ont souligné la nécessité de prendre en compte les
eaux souterraines dans les modèles de surface continentaux utilisés dans les modélisations clima-
tiques. L’objectif principal de cette thèse est donc de développer et d’évaluer une modélisation
hydrologique globale incluant les eaux souterraines dans le système hydrologique continental
ISBA-TRIP du CNRM.
Dans cette thèse, un schéma d’aquifère simplifié à été implémenté dans le modèle de routage
TRIP. Ce schéma a été évalué sans couplage avec le modèle de surface ISBA sur la France
à fine (1/12°) et basse (0.5°) résolutions. Les débits et hauteurs de nappe ont été comparés à
un dense réseau de mesures de débit et de hauteur de nappe, ainsi qu’aux sorties du modèle
hydrométéorologique SIM. Enfin, les stocks d’eau continentale ont été comparés aux estimations
du satellite GRACE. Les résultats ont montré que le schéma d’aquifère améliore les variables
hydrologiques simulées par TRIP, le principal effet de l’aquifère étant de soutenir les débits
d’étiage en période sèche. Cette évaluation a aussi démontré la capacité du schéma à capturer
les variations spatio-temporelles de la nappe. Enfin, l’impact de la résolution sur les débits
simulés s’est révélé être relativement faible.
Une méthodologie similaire a permis de construire un système de modélisation à l’échelle
globale et à basse résolution utilisant le schéma d’aquifère développé dans TRIP. Les débits
simulés ont été comparés à un vaste réseau de mesures de débit provenant de plusieurs orga-
nismes, le principal étant le GRDC. Les eaux souterraines améliorent les débits pour environ
70 % de ces mesures, et les détériorent pour 15 % d’entre elles. Le temps de résidence introduit
par les variations basses fréquences de la nappe tend à décaler et lisser les débits et les stocks
d’eau continentale simulés. Ces derniers sont de ce fait en meilleur accord avec les estimations
de GRACE. Une expérience de sensibilité sur les forçages de précipitation a par ailleurs montré
que le schéma d’aquifère était peu sensible aux incertitudes des précipitations.
La dernière phase de développement a consisté à coupler le schéma d’aquifère de TRIP avec
le sol d’ISBA dans le but de tenir compte des éventuelles remontées capillaires de la nappe vers
le sol. Ce couplage a nécessité l’utilisation de la version multicouche du schéma de sol d’ISBA.
L’évaluation de cette nouvelle version sur la France et à l’échelle globale met en évidence des
changements dans le bilan d’eau en surface et une amélioration significative des débits simulés.
Elle révèle aussi un manque de dynamique dans le schéma de sol conduisant à sous-estimer une
partie des débits et à augmenter la sensibilité à la résolution. Le principal effet des remontées
capillaires est d’augmenter l’évapotranspiration durant les périodes sèches.
Des incertitudes demeurent cependant dans le système couplé ISBA-TRIP. Certaines hypo-
thèses du schéma d’aquifère restent discutables et nécessiteraient d’être corrigées. De plus, le
schéma d’aquifère remet en cause une partie des paramétrisations de la géométrie de la rivière
dans TRIP. En dépit de ces incertitudes, l’impact positif des aquifères sur les variables hydro-
logiques simulées suggère que le schéma d’aquifère est apte à être utilisé dans des applications
hydrologiques et climatiques globales, ce que confirment les premières applications à l’échelle
globale du système couplé, même si des améliorations restent à apporter. L’objectif ultime sera
d’introduire le système complet ISBA-TRIP dans le modèle de climat du CNRM de manière à
estimer l’impact des eaux souterraines sur la simulation du climat présent et futur.
Abstract
Continental hydrological processes play an important role in the global climate system.
They influence exchanges of water and energy between land surface and atmosphere. Recently,
several studies emphasized the need to account for groundwater in the land surface models
used in climate models. The main objective of this thesis is to develop and evaluate a global
hydrological modeling including groundwater in the ISBA-TRIP continental hydrological system
of the CNRM.
In this thesis, a simple groundwater scheme is introduced into the global TRIP river routing
model. This original scheme is first test without coupling with the ISBA land surface model
over France at high and low resolutions. Resultats are compared to a dense network of in-situ
observations and to the fine-tuned SIM hydrometeorological model. In addition, the simu-
lated Terrestrial Water Storage (TWS) variations are compared to the TWS estimates from the
GRACE satellite mission. Results show that the groundwater scheme allows TRIP to better
capture the spatio-temporal variability of the observations. Summer base flows are particularly
improved over the main rivers of France. Decreasing the horizontal resolution has a limited
impact on the simulated discharges, while it slightly degrades the simulation of water table
variations.
A similar methodology is used to evaluate the simple groundwater scheme implemented in
TRIP at global scale using a 0.5° model resolution. The simulated river discharges are eval-
uated against a large dataset of gauging stations compiled from the GRDC institution and
other sources. The simulated TWS are compared to the GRACE estimates. Results show
that groundwater improves the simulated river discharges for about 70 % of the gauging sta-
tions and deteriorates them for 15 %. The simulated TWS are also in better agreement with
the GRACE estimates. These results are mainly explained by the lag introduced by the low-
frequency variations of groundwater. This lag tends to shift and smooth the simulated river
discharges and TWS. A sensitivity study on the global precipitation forcing used in ISBA shows
that the groundwater scheme is not influenced by the uncertainties in precipitation data.
The last step of development consists in introducing the coupling between the TRIP ground-
water scheme and ISBA in order to take into account the capillary rises from the water table
to the soil. This coupling require to use the multi-layer version of ISBA. The evaluation of this
more physically version of ISBA over France and at global scale shows changes in the surface
water budget and significant improvements of the simulated river discharges. It also highlights a
lack of dynamic in the soil scheme, which leads to the underestimation of the simulated annual
mean discharges, and higher sensitivity to the resolution. The main effect of capillary rises is to
increase evapotranspiration during dry periods.
Uncertainties remain in the fully coupled ISBA-TRIP system. Some hypothesis in the cou-
pling parameterization are questionable and will need to be investigate. Moreover, the ground-
water scheme questions parts of the parameterizations introduced in TRIP. Despite these un-
certainties, the positive impacts found on the simulated hydrological variables suggest that the
groundwater scheme is robust and suitable for global hydrological and climate appications, which
is confirmed by the first global applications of the fully coupled ISBA-TRIP system, even though
some aspects need to be improved. The ultimate objective will be to introduce the ISBA-TRIP
system with aquifers into the CNRM global climate model in order to assess the relevance of
groundwater processes for the simulation of both recent and future climates.
Table des matières
Introduction 13
3 Le cadre expérimental 51
3.1 La modélisation sur la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.1.1 Les caractéristiques géomorphologiques de la France . . . . . . . . . . . . 52
3.1.2 Les observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.1.3 Le système hydrométéorologique SAFRAN-ISBA-MODCOU . . . . . . . 55
3.1.4 Les caractéristiques de TRIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.2 À l’échelle globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.2.1 Les données cartographiques globales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.2.2 Les mesures de débit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.2.3 Le forçage des simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.2.4 Les caractéristiques de TRIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.3 Les données satellites GRACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Bibliographie 205
Introduction
L’eau constitue l’élément fondamental de tout organisme vivant sur Terre. Qui plus est, la
planète où nous vivons est le seul astre que nous connaissons à posséder l’eau sous ses trois états
gazeux, liquide et solide. Le tableau 1 donne une esimation en pourcentage de sa répartition
dans les différents réservoirs terrestres. La très grande partie de cette eau est stockée dans les
océans sous forme d’eau salée. Le reste constitue les réserves d’eau douce, stockées en majorité
dans les glaciers et les réservoirs souterrains. Seule une petite fraction de cette eau transite entre
les différents réservoirs que sont l’atmosphère, les surfaces continentales et les océans. Le cycle
de l’eau, ou cycle hydrologique, désigne l’ensemble des transferts d’eau ayant lieu de manière
continue entre ces compartiments. Son étude se divise en plusieurs disciplines : la météorologie,
l’hydrologie de surface et l’hydrogéologie. La météorologie s’intéresse à la partie atmosphérique
du cycle de l’eau, l’hydrologie de surface étudie les écoulements d’eau à la surface des continents,
et l’hydrogéologie s’attache à décrire la circulation de l’eau dans le sous-sol terrestre.
En modélisation climatique, de nombreuses études numériques ont démontré l’importance
du rôle de l’hydrologie continentale dans la dynamique du système climatique (Alkama et al.,
2008 ; Dirmeyer, 2000, 2001 ; Douville, 2003, 2004 ; Douville et al., 2000a ; Ducharne et al.,
2000 ; Gedney et al., 2000 ; Koster et al., 2000, 2002 ; Lawrence et Slater, 2008 ; Molod et al.,
2004). C’est la raison pour laquelle la majorité des modèles de climat actuels intègrent une
paramétrisation des processus hydrologiques continentaux via l’utilisation de modèles de surface
(Land Surface Models (LSMs)). Ces modèles simulent les échanges d’eau et d’énergie entre
les surfaces continentales et l’atmosphère. Ils fournissent des conditions limites d’humidité et
de température de surface réalistes aux modèles atmosphériques globaux (Atmospheric Global
Circulation Models (AGCMs)) des modèles de climat. Ils contrôlent également la répartition des
précipitations entre évaporation et ruissellement total à la surface des continents, et assurent le
transfert vertical de l’eau à l’interface sol-végétation-atmosphère. Du premier modèle de type
« seau d’eau » (ou « bucket »), développé par Manabe (1969), jusqu’aux modèles de deuxième
et troisième générations incluant l’évolution de la végétation et le cycle du carbone, (Calvet
et al., 1998 ; Dai et al., 2003 ; Deardorff, 1977 ; Dickinson et al., 1986 ; Noilhan et Planton, 1989 ;
Sellers et al., 1986), la représentation des surfaces continentales dans les modèles de climat n’a
eu de de cesse de se complexifier. Ces LSMs sont le plus souvent couplés avec un modèle de
routage (River Routing Model (RRM)) permettant d’assurer le transfert horizontal des eaux de
surface dans le réseau hydrographique jusqu’à l’exutoire du bassin versant. Les RRMs facilitent
ainsi la validation du bilan d’eau des LSMs en donnant accès aux débits des cours d’eau, et
apportent de nouvelles informations pour l’étude du cycle hydrologique à l’échelle régionale ou
globale (Ducharne et al., 2003 ; Habets et al., 1999a,b ; Oki et Sud, 1998 ; Todini, 1996).
Cependant, malgré toutes ces avancées, il reste encore des efforts à fournir pour améliorer
le réalisme des simulations hydrologiques à grande échelle. Par exemple, certains processus ne
sont pas représentés dans les LSMs, soit en raison de coûts numériques trop important, soit
parce qu’ils ont été considérés comme étant d’une influence négligeable sur les rétroactions entre
surfaces continentales et atmosphère. En outre, le manque de données pour la calibration et
l’évaluation des modèles à l’échelle globale limite les possiblités pour les chercheurs d’inclure
de nouveaux processus complexes à évaluer. Il reste néanmoins difficile d’imaginer que le cycle
hydrologique global puisse être correctement simulé sans prendre en compte l’ensemble des pro-
cessus hydrologiques impliqués. Parmi les nouvelles pistes envisagées pour améliorer les simula-
tions hydrologiques globales, plusieurs auteurs se sont interessés à l’impact des eaux souterraines
14 Introduction
sur l’hydrologie continentale et sur le climat. Les eaux souterraines représentent en effet 30 %
du stock total d’eau douce et sont un maillon essentiel du cycle hydrologique continental. Sous
l’action des forces de gravité, l’eau s’infiltre dans le sous-sol et y reste stockée pour ressurgir plus
tard au niveau des sources et des rivières. En climat humide, ces réserves d’eau sont essentielles
pour assurer un débit minimum dans les rivières lors des périodes d’étiage et de sècheresse. De
plus, lorsque le niveau d’eau est proche de la surface, les remontées capillaires de la nappe vers le
sol peuvent directement influencer les flux d’eaux et d’énergie entre le sol et l’atmosphère. Enfin,
leur temps de résidence dans le sous-sol peut être rapide, mais aussi très long, comme c’est le
cas par exemple pour les réservoirs souterrains fossiles du Sahara. Les eaux souterraines peuvent
donc jouer un rôle de régulateur à long terme des flux d’eau qui transitent sur les continents.
Malgré leur importance, les processus souterrains ne sont pas pris en compte dans la plupart
des modélisations climatiques actuelles. En général, seul un drainage résiduel est autorisé à la
base du sol pour simuler la composante lente du cycle de l’eau. Les principales raisons de cette
absence de processus souterrain viennent, d’une part, du manque de données hydrogéologiques
globales permettant de calibrer les paramètres intrinsèques à leur modélisation et, d’autre part,
du peu d’observations disponibles à grande échelle nécessaires à la validation de leur simulation.
De plus, la grande taille des mailles utilisées en modélisation climatique pousse la plupart des
modélisateurs à considèrer la fine couche de sol des LSMs comme étant l’unité hydrologique
fondamentale, délaissant ainsi les processus souterrains plus lents (Yeh et Eltahir, 2005a). De
récentes études ont cependant démontré le potentiel des eaux souterraines à agir sur le bilan
d’eau et d’énergie à l’interface sol-atmosphère, et ce, plus particulièrement en zone humide où
la nappe est proche de la surface (Koster et Suarez, 2001 ; Levine et Salvucci, 1999 ; Salvucci et
Entekhabi, 1995 ; Yeh et Eltahir, 2005a ; Yeh et al., 1998). Ainsi, la variabilité basse fréquence
des réservoirs souterrains contribue à améliorer la mémoire à long terme du contenu en eau du
sol des LSMs, et donc des flux entre la surface et l’atmosphère (Bierkens et Hurk, 2007 ; Fan
et al., 2007 ; Lam et al., 2011 ; van den Hurk et al., 2005). Compte tenu du fait que la plupart
des processus hydrologiques impliqués dans les LSMs sont fortement dépendant du contenu en
eau du sol, l’inclusion des réservoirs souterrains dans les LSMs s’avère être un enjeu majeur pour
l’amélioration des modélisations hydrologiques à grande échelle. C’est pourquoi, depuis plusieurs
années, les études sur la représentation des eaux souterraines dans les LSMs se sont multipliées.
Deux types de développement se distinguent selon les échelles spatio-temporelles considérées et
Introduction 15
les objectifs associés. Les applications régionales d’étude du climat, ou de la ressource en eau,
s’orientent plutôt vers l’utilisation d’un modèle hydrogéologique régional à fine échelle couplé à
un modèle de surface (Anyah et al., 2008 ; Fan et al., 2007 ; Gutowski et al., 2002 ; Habets et al.,
1999a,b ; Habets et al., 2008 ; Maxwell et Miller, 2005 ; Miguez-Macho et al., 2007 ; York et al.,
2002). Á l’inverse, les développements effectués pour des applications globales à basse résolution
considèrent la colonne de sol comme un tout. Ces modèles représentent en général le réservoir
aquifère en rajoutant une couche profonde sous la colonne de sol existante (Liang et al., 2003 ;
Niu et al., 2007 ; Yeh et Eltahir, 2005a,b). Dans les deux cas, la détermination des paramètres
du sous-sol et l’évaluation des hauteurs de nappe d’eau souterraine s’avèrent délicates. Les
études régionales passent souvent par des phases de calibration et de validation en comparant les
données observées avec les variables hydrologiques simulées. Cette méthode donne généralement
de bons résultats, mais elle nécessite un grand nombre d’observations et représente un coût
numérique important. De telles contraintes ne sont pas envisageables pour des modélisations à
l’échelle globale. De plus, les hauteurs de nappe simulées par ces modèles sont représentatives de
l’état moyen du niveau des nappes dans la maille considérée. Leur comparaison avec des mesures
locales de hauteur d’eau devient difficile dès lors que la taille de la maille augmente, ce qui est
donc un handicap pour les modèles de surface globaux actuels.
Face à ce type de problème, l’arrivée des nouvelles techniques de télédétection spatiale en
tant qu’outil d’observation de la Terre a permis le développement de nouvelles applications
hydrologiques jusqu’ici inenvisageables à l’échelle globale. L’étude des variations du niveau
de la mer (Cazenave et al., 2001) en est un exemple, ou encore la cartographie des plaines
d’inondations (Prigent et al., 2001). La mission satellitaire Gravity Recovery and Climate Ex-
periment (GRACE), lancée en 2002, mesure quant à elle les variations mensuelles du champ
de gravité terrestre à des résolutions de l’ordre de 300 km (Tapley et al., 2004 ; Wahr et al.,
2004). Une fois converties en variations de masse d’eau, ces mesures fournissent un moyen sans
précédent pour estimer les variations de stocks d’eau continentale à l’échelle globale (Chen et
al., 2005 ; Ramillien et al., 2004 ; Schmidt et al., 2006 ; Swenson et al., 2006). En hydrologie,
un nombre important d’applications se sont développées à partir de l’utilisation des données
GRACE (Ramillien et al., 2008). Les différentes composantes hydrologiques du bilan d’eau en
surface peuvent en effet être estimées à partir des estimations de stocks d’eau continentale,
soit directement (Frappart et al., 2006 ; Rodell et al., 2009 ; Velicogna et Wahr, 2006a,b), soit
en les combinant avec des observations (Rodell et al., 2004 ; Yeh et al., 2006) ou des sorties
de modèle (Rodell et al., 2007 ; Syed et al., 2005, 2007 ; Syed et al., 2008, 2009). Les données
GRACE peuvent aussi servir à contraindre les modèles de surface (Lo et al., 2010 ; Werth et al.,
2009). Enfin, ces données ont également été utilisées pour évaluer les simulations hydrologiques
à grande échelle (Alkama et al., 2010 ; Decharme et al., 2010 ; Dijk et al., 2011 ; Güntner, 2008 ;
Ngo-Duc et al., 2007 ; Niu et Yang, 2006 ; Swenson et Milly, 2006). En particulier, Niu et al.
(2007) et Leung et al. (2011) ont prouvé qu’il était possible d’utiliser ce type de données pour
l’évaluation des schémas d’aquifère développés à grande échelle. C’est également par ce biais que
nous évaluerons une partie des résultats présentés dans cette thèse.
Au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM), le modèle de surface Interac-
tions Sol Biosphere Atmosphère (ISBA) (Noilhan et Planton, 1989) est utilisé pour modéliser les
échanges d’eau et d’énergie entre les surfaces continentales et l’atmosphère. Le modèle de routage
Total Runoff Integrating Pathways (TRIP) (Oki et Sud, 1998) est ensuite chargé de transférer le
ruissellement total simulé par ISBA à l’exutoire des bassins versants, fournissant ainsi des débits
réalistes au modèle d’océan, et fermant le cycle hydrologique global. La combinaison de ces deux
modèles forment le système hydrologique continental (Continental Hydrological System (CHS))
ISBA-TRIP. Le modèle de routage TRIP est basé sur une équation linéaire simplifiée. Dans sa
version de base, TRIP ne fait pas de distinction entre le ruissellement de surface, constituant la
composante rapide des débits, et le drainage profond censé alimenter les réservoirs souterrains.
Une option de TRIP permet néanmoins de retarder la contribution du drainage profond au débit
en stockant temporairement ce drainage dans un réservoir souterrain simplifié à longue constante
de temps (Arora et al., 1999 ; Decharme et al., 2010). Cette composante lente du débit permet
ainsi la représentation d’un débit de base en période sèche. Cependant, une telle approche n’in-
16 Introduction
clut pas de variation explicite du niveau des nappes. Aucune interaction avec ISBA ne peut
être modélisée, et les débits simulés par TRIP ne sont pas toujours suffisamment réalistes. En
comparant les stocks d’eaux estimés par GRACE et simulés par ISBA-TRIP, Alkama et al.
(2010) et Decharme et al. (2010) insistent sur la nécessité d’inclure une représentation explicite
de la nappe dans le modèle pour obtenir un comportement plus réaliste des interactions entre
réservoirs souterrains et surfaces continentales.
L’objectif principal de cette thèse est d’implémenter un schéma d’aquifère simple dans le CHS
ISBA-TRIP utilisé au CNRM pour résoudre les flux à l’interface sol-végétation-atmosphère. Le
schéma de nappe sera d’abord développé et validé à l’échelle de la France, puis appliqué à
l’échelle globale. Dans les deux cas, les variables hydrologiques simulées seront comparées à des
observations in-situ et aux estimations de stocks d’eau de GRACE.
Afin d’introduire le contexte scientifique dans lequel se place cette thèse, le chapitre 1 s’atta-
chera à rappeler les principaux mécanismes physiques mis en jeux dans le cycle hydrologique à
l’échelle globale. Un accent sera mis sur les relations entre réservoirs d’eau souterraine, surface
continentale, et atmosphère. Un bref historique des modèles de surface et un état de l’art sur la
représentation des réservoirs souterrains dans les modèles de surface complèteront ces rappels
théoriques. Le chapitre 2 sera consacré à la description des principales caractéristiques d’ISBA
et du modèle de routage TRIP. Le lecteur trouvera ensuite dans le chapitre 3 la description des
données ayant servies à bâtir et évaluer le modèle d’aquifère sur la France et à l’échelle globale.
L’évaluation du schéma d’aquifère sur la France fera l’objet du chapitre 4. Cette partie concer-
nera principalement le développement du schéma d’aquifère dans TRIP et sa validation sur la
France. Cette validation s’effectuera en mode « off-line », c’est-à-dire en utilisant des données de
ruissellement et de drainage provenant d’une simulation d’ISBA indépendante. Les versions de
TRIP avec et sans nappes seront comparées afin d’évaluer l’impact des aquifères sur les simula-
tions de débits. Les variables hydrologiques simulées seront comparées aux observations de débit
et de hauteur de nappe disponible sur la France, aux estimations de stocks d’eau de GRACE,
ainsi qu’aux sorties du modèle hydrométéorologique SAFRAN-ISBA-MODCOU (SIM). Cette
partie proposera également une étude sur la sensibilité du modèle à la résolution et aux para-
mètres géologiques du sous-sol. Le chapitre 5 présentera l’adaptation et l’évaluation à l’échelle
globale du schéma d’aquifère développé dans TRIP, toujours en mode off-line. Tout comme
dans le cas de la France, les résultats seront comparés aux données GRACE et à un réseau
global de mesures de débit, constitué en majorité de données issues du Global Runoff Data
Centre (GRDC) et complétées par plusieurs sources nationales ou régionales. Enfin, le chapitre
6 sera consacré à la description de la nouvelle physique d’ISBA-TRIP intégrant le schéma de
sol multicouche d’ISBA. Nous nous attacherons en particulier à décrire le couplage du schéma
d’aquifère de TRIP avec ce schéma de sol, de manière à évaluer l’impact des remontées capillaires
de la nappe sur le bilan hydrique de surface, à l’échelle de la France. En guise de perspective, les
premières applications à l’échelle globale d’ISBA-TRIP, entièrement couplé avec les aquifères,
seront présentées.
Chapitre 1
Le but de ce chapitre est de fournir au lecteur les bases théoriques nécessaires à la bonne com-
préhension des phénomènes hydrogéologiques mis en jeu dans la suite de ce manuscrit. Après une
description succincte du cycle hydrologique et de ses composantes, nous nous intéresserons aux
processus hydrologiques ayant lieu sur les continents et à leur représentation dans les modèles
de climat. Une large part de ce chapitre s’attardera sur la description des processus souterrains
du cycle de l’eau, en mettant l’accent sur les concepts géologiques et hydrogéologiques utiles à la
compréhension des hypothèses simplificatrices effectuées lors du développement et de l’évalua-
tion du modèle d’aquifère présenté dans les chapitres suivants. Cette description sera en outre
l’occasion d’établir un état de l’art de la modélisation hydrogéologique et de ses relations avec
les modèles de surface utilisés en science du climat.
Sommaire
1.1 Les bilans d’eau et d’énergie sur Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.1.1 Le cycle hydrologique continental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.1.2 Le bilan hydrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.1.3 Le bilan d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.2 La modélisation des surfaces continentales . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.2.1 Bases théoriques de physique du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.2.2 Les modèles de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.2.3 Les modèles de routage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3 La modélisation des écoulements souterrains . . . . . . . . . . . . . . 28
1.3.1 Notions d’hydrogéologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.3.2 La dynamique des eaux souterraines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.3.3 Des modèles hydrogéologiques aux modèles de surface . . . . . . . . . . 32
1.3.4 Le couplage avec la surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Le cycle hydrologique, ou cycle de l’eau, désigne le mouvement perpétuel de l’eau sur Terre
sous ses trois formes liquide, solide et gazeuse. Ce mouvement s’effectue entre les différents
réservoirs d’eau que sont l’atmosphère, les océans, les glaciers et les eaux souterraines. Le moteur
de ce cycle est le Soleil qui, grâce à son apport d’énergie, favorise l’évaporation et entraîne toutes
les autres étapes du cycle de l’eau. L’estimation des quantités d’eau passant par chacune de ces
étapes peut se faire à l’aide d’une équation qui établit le bilan hydrique entre les entrées et
les sorties d’un système hydrologique. Ce système peut s’appréhender à différentes échelles, du
18 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
bassin versant jusqu’au continent. La quantité d’énergie disponible à la surface de la Terre est
définie par le bilan radiatif, ou rayonnement net. Cette énergie peut se transformer sous d’autres
formes d’énergie par de multiples mécanismes physiques ou biologiques à la surface.
La figure 1.1 résume l’ensemble des processus impliqués dans le cycle de l’eau. La pre-
mière étape du cycle hydrologique est marquée par l’évaporation de l’eau des océans et des
surface continentales via l’énergie apportée par le Soleil. Elle s’élève ensuite vers l’atmosphère,
se condense sous forme de gouttelettes dans les nuages, puis est transportée sous l’action de la
circulation atmosphérique. Lorsque les conditions de températures et de pression le permettent,
elle est restituée aux continents et aux océans sous forme de précipitations liquides, les pluies,
ou solides, la neige.
Sur les surfaces continentales, une partie de ces précipitations est interceptée par la végé-
tation au niveau de leurs canopées. Il s’agit du phénomène d’interception. L’eau peut y rester
stockée, ou bien ruisseler jusqu’au sol et former le ruissellement de la canopée. Elle peut aussi
rejoindre l’atmosphère sous forme de vapeur via le processus d’évaporation directe de la canopée.
Dans les zones froides, les précipitations solides peuvent aussi être partiellement stockées à la
surface de la végétation ou du sol nu, ou bien s’accumuler dans les glaciers ou manteaux neigeux
saisonniers. L’énergie du soleil engendre alors les processus de sublimation et de fonte de la neige.
Le premier restitue la neige à l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau, le deuxième lui permet
d’atteindre le sol sous forme liquide. Cette neige fondue, associée à la pluie non-interceptée par
la canopée, rejoint le ruissellement de la canopée pour contribuer au ruissellement de surface, et
ainsi alimenter les fleuves et les rivières. Dans les zones où le terrain est suffisamment perméable,
une partie de l’eau atteignant le sol peut aussi s’infiltrer et atteindre les couches superficielles du
sol. On parle dans ce cas d’infiltration. L’eau emmagasinée dans le sol constitue l’humidité du sol.
Elle peut y rester stockée soit sous forme liquide, soit sous forme solide (gel) si les conditions de
température le permettent. L’eau présente à la surface du sol peut directement s’évaporer ; c’est
l’évaporation du sol nu et/ou la sublimation de la glace. L’eau des couches plus profondes peut
aussi être utilisée par les végétaux et rejoindre l’atmosphère sous forme de vapeur via le phéno-
mène de transpiration. Ces deux phénomènes d’évaporation et de transpiration sont regroupés
sous le terme d’évapotranspiration.
Une partie des eaux infiltrées dans le sol atteint les zones les plus profondes et alimente
les réservoirs d’eau souterraine. On parle de drainage gravitaire, ou percolation, de l’eau du sol
vers les réservoirs souterrains. L’eau souterraine circule ensuite dans le sous-sol sous l’effet de la
pente induite par le relief, et rejoint la surface au niveau des sources ou des cours d’eaux. Sous
certaines conditions, et plus particulièrement en climat humide, lorsque la nappe est proche de la
surface, l’eau de la nappe peut remonter dans le sol via les phénomènes de remontées capillaires.
Les eaux souterraines peuvent dans ce cas contribuer à l’évapotranspiration ; on parlera alors de
reprise évaporative de la nappe.
Sur les continents, le ruissellement de surface et le drainage en profondeur définissent le
ruissellement total. Une large partie de ce ruissellement retourne vers l’océan. Le reste peut
être soit temporairement stocké dans de vastes plaines d’inondations, soit s’infiltrer, ruisseler ou
s’évaporer à nouveau et ainsi compléter le cycle hydrologique continental.
∆W
= P − Qs − Qg − ET (1.1)
∆t
avec P (kg m−2 s−1 ) les précipitations, Qs (kg m−2 s−1 ) le ruissellement de surface, Qg (kg m−2 s−1 )
les écoulements souterrains, ET (kg m−2 s−1 ) l’évapotranspiration et ∆W (kg m−2 ) les variations
de masse d’eau à l’intérieur du bassin versant, ramenées à la surface du bassin versant. En hy-
drologie, ce bilan s’effectue sur une année hydrologique, période de 12 mois choisie pour que les
variations des réserves soient minimales. En terme de variation climatique, il est important de
considérer une période minimale de 10 ans, si possible avec des mesures en continu, pour pouvoir
travailler ensuite sur une année hydrologique représentative.
En hydrogéologie, l’étude des écoulements souterrains s’effectue à l’échelle du bassin aquifère.
Un aquifère est une structure géologique perméable contenant de l’eau, comme par exemple les
alluvions des rivières ou les plateaux calcaires. Cette eau y pénètre par infiltration et en ressort
dans les milieux récepteurs comme la mer, les lacs, les rivières ou même d’autres aquifères. Un
aquifère se caractérise par sa géométrie et par les caractéristiques hydrogéologiques de la roche
qui le compose : lithologie, perméabilité, porosité, etc. L’aquifère permet un stockage de l’eau
plus ou moins important et plus ou moins long. Le transit peut ainsi aller de quelques heures à
plusieurs milliers d’années. Nous reviendrons plus en détail sur ces notions dans la suite de ce
chapitre. Pour un aquifère, le bilan de masse simplifié peut s’écrire :
20 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
Atmosphère
P
ET ET
Surface
BASSIN HYDROLOGIQUE
BASSIN HYDROGÉOLOGIQUE
Qs
Sol
Rr
Ri RC
Qr
AQUIFÈRE
∆Wg
= Rr + Ri − RC − Qg (1.2)
∆t
avec Rr (kg m−2 s1 ) la recharge de la nappe provenant des eaux de surface (rivière, lacs, etc.),
Ri (kg m−2 s−1 ) la recharge issue de l’infiltration I (kg m−2 s−1 ) de l’eau de pluie dans le sol,
RC (kg m−2 s−1 ) les remontées capillaires dans le sol, et enfin ∆Wg la variation du stock d’eau
emmagasinée dans l’aquifère. Qg inclut les écoulements souterrains vers l’océan et la contribution
de la nappe aux eaux de surface, ce qui comprend notamment les communications avec la rivière.
Lorsque l’eau infiltrée atteint la nappe, son transit se fait avec une composante horizontale
prédominante en direction de l’exutoire ou des cours d’eau. Ce flux souterrain forme avec le
ruissellement de surface le ruissellement total.
Si on s’intéresse à une période de temps relativement longue, le bilan d’eau sur un bassin
versant est à l’équilibre, c’est à dire que la variation de stock ∆W entre le début et la fin de la
période est nulle. Cependant, les écoulements souterrains peuvent se produire de façon occulte
dans les aquifères, dépassant les limites du bassin versant considéré. On parlera alors de bassin
hydrogéologique pour désigner la partie souterraine contenant l’eau, d’une portion, de la totalité,
ou de plusieurs bassins hydrologiques. Il peut être constitué d’un ou plusieurs bassins aquifères.
Nous l’avons évoqué précédemment, le Soleil constitue la source principale d’énergie non
seulement pour le cycle de l’eau, mais également pour l’ensemble des processus dynamiques de
la Terre. Son énergie arrive sur Terre sous forme de rayonnement solaire incident. Une partie
de ce rayonnement est réfléchie vers l’espace, une autre est absorbée par l’atmosphère et par la
surface terrestre. La part d’énergie réfléchie par la surface dépend de son albédo α. Une faible
valeur de α signifie une forte absorption d’énergie, et inversement. La Terre réémet ensuite un
rayonnement infrarouge vers l’espace.
Le bilan radiatif est équilibré à l’échelle de notre planète ; la Terre reçoit autant d’énergie
radiative du Soleil qu’elle en réémet vers l’espace. En revanche, il existe des déséquilibres locaux
1.1. Les bilans d’eau et d’énergie sur Terre 21
dus à la sphéricité de la Terre. La surface reçoit un rayonnement plus important dans les zones
équatoriales que dans les zones polaires (cf. figure 1.3).
Pour compenser ces déséquilibres, le surplus d’énergie à l’équateur est transféré aux pôles via
les circulations atmosphériques et les courants océaniques. Ces transferts d’énergie entre surface
et atmosphère s’effectuent sous forme de chaleur sensible H (W m−2 ) et de chaleur latente
LE (W m−2 ). H correspond à la quantité de chaleur échangée par convection entre la surface
et l’atmosphère. LE définit la quantité d’énergie nécessaire pour évaporer l’eau de la surface
terrestre vers l’atmosphère. Le flux de chaleur latente est donc associé à la quantité de vapeur
d’eau évaporée dans l’atmosphère. Cette chaleur sera par la suite libérée dans l’atmosphère
lors de sa condensation dans les nuages. H est directement proportionnelle à la différence de
température entre le sol, Ts (K), et l’atmosphère, Ta (K) :
H = cp ρa CH Va (Ts − Ta ) (1.3)
De même, l’intensité de LE est déterminée par la différence d’humidité spécifique entre l’air,
qa (kg kg−1 ), et le sol, qs (kg kg−1 ) :
LE = Lv ρa CH Va (qs − qa ) (1.4)
ρa (kg m−3 ) est la densité de l’air, Va (m s−1 ) la vitesse du vent et CH un coefficient sans
dimension d’échange dépendant de la stabilité de l’atmosphère. cp (J kg−1 K−1 ) et Lv (J kg−1 )
sont respectivement la chaleur spécifique de l’air et la chaleur latente de vaporisation, énergie
nécessaire pour évaporer 1 kg d’eau.
À la surface des continents, le rayonnement net Rn correspond à l’énergie radiative disponible
pour les échanges d’énergie à l’interface sol-végétation-atmosphère :
Rn = Rg (1 − α) + Ra − Rt (1.5)
avec Rg (W m−2 ) le rayonnement solaire, Ra (W m−2 ) le rayonnement infrarouge descendant de
l’atmosphère et Rt (W m−2 ) le rayonnement infrarouge des surfaces continentales.
Enfin, le transport de la chaleur dans le sol s’effectue par conduction via le flux de chaleur
dans le sol G (W m−2 ). Le bilan de ces flux, résumé sur la figure 1.4, constitue le bilan d’énergie
à l’interface sol-atmosphère et s’écrit :
∆Θ
= Rn − G − H − LE (1.6)
∆t
22 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
Réfléchi
G
SURFACE TERRESTRE
Ce bilan d’énergie est lié au bilan d’eau vu précédemment par le terme de flux de chaleur de
latente. Il est alors nécessaire de prendre en compte ces deux bilans si l’on veut rendre compte
des échanges à l’interface sol-atmosphère dans les modèles de surface. Nous verrons au chapitre
2 comment ces bilans sont représentés dans le modèle de surface ISBA.
Le sol désigne la couche superficielle meuble de la croûte terrestre formée par l’altération
de la roche mère présente dans le sous-sol. Il est constitué d’un agrégat de particules solides
d’origine organique (humus, racine, insecte, . . .) et/ou minérale (sables, limons, argiles, . . .),
contenant un certain pourcentage de vide, et que l’on appelle milieux poreux. Ces vides peuvent
être interconnectés entre eux et contenir de l’air et de l’eau en diverses proportions. On définit
ainsi la porosité totale :
soudés entre eux dans les roches consolidées. Les roches non-consolidées ont en général une
porosité plus forte que les roches consolidées. Par exemple, le sable, roche non-consolidée, a une
porosité aux alentours de 40 % plus forte que son homologue consolidé, le grès, à environ 35 %.
Le tableau 1.1 fournit des exemples de valeurs de porosité pour quelques types de roche.
D’un point de vue hydrologique, le sol constitue l’interface entre l’atmosphère et l’aquifère.
Il étale le signal d’entrée dans le temps et sert à tamponner le transit de l’eau dans le sol. En
milieu poreux, l’eau de pluie s’infiltre et forme un front d’infiltration, ou profil d’humidité. On
quantifie ainsi l’eau stockée dans les pores du sol grâce au contenu en eau volumique du sol w
(m3 m−3 ), encore appelée humidité du sol :
Tab. 1.1 – Valeurs de porosité pour quelques types de roche (d’après Morris et Johnson (1967))
L’état énergétique de l’eau dans le sol est caractérisé par le potentiel hydrique. Ce dernier
est la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle de l’eau du sol. Compte-tenu des
faibles vitesses de l’eau dans le sol, et plus généralement dans les milieux souterrains, le premier
terme peut être négligé. On définit alors le potentiel total, ou charge hydraulique, H (m) comme
étant la somme du potentiel gravitationnel z (m) et du potentiel hydrique (ou de pression) ψ
(m) :
H =z+ψ (1.9)
p
ψ= (1.10)
gρw
avec p (Pa) la pression de l’eau par rapport à la pression atmosphérique, g (m s−2 ) l’accélération
de la pesanteur et ρw (kg m−3 ) la masse volumique de l’eau, supposée constante.
L’écoulement de l’eau dans le sol est dû aux différences de charge hydraulique, ou gradient
hydraulique, qui permettent à l’eau de s’écouler de la charge la plus élevée vers la moins élevée.
En milieu poreux, la vitesse de cet écoulement est régie par la loi de Darcy découverte en 1856,
et dont la forme générale s’écrit :
24 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
Profil
type de
wfc ≤ w < wsat Zone intermédiaire pression
Ψ=Ψae
w ≈ wsat Frange capillaire
Nappe
H
d'eau
Couche imperméable
Fig. 1.5 – Zone saturée et non-saturée dans le sol, et profil type de pression associé (d’après
Dingman (1994))
V ~
~ = k grad(H) (1.11)
∂ψ
q(z) = k +1 (1.12)
∂z
Pour un volume de sol donné, la conservation de la masse nous dit que l’évolution temporelle
de l’humidité du sol est égale au bilan des flux verticaux entrant et sortant de ce même volume.
En combinant la loi de Darcy et la conservation de la masse, on obtient l’équation de Richards
qui décrit l’écoulement vertical de l’eau dans un milieu poreux homogène :
et s’infiltre vers la nappe sous l’action des forces de gravité. Dans cette zone, ψ est toujours
négatif du fait des forces de tension superficielle exercées par les grains solides sur l’eau. Ces
forces de tension maintiennent l’eau dans les pores malgré la gravité. On parle dans ce cas
de forces capillaires ou de succion. Si ces forces sont suffisamment importantes, l’eau remonte
vers la surface par remontée capillaire. Ce phénomène peut ensuite faciliter son extraction par
évaporation.
Sur la figure 1.5, la zone juste au-dessus de la nappe, appelée frange capillaire, est saturée
à presque 100 % du fait des remontées capillaires de la nappe dans le sol. En haut de cette
zone, ψ est égal à une valeur seuil appelée pression capillaire, ψae , à partir de laquelle le sol est
partiellement saturé. L’eau s’infiltre dans cette zone intermédiaire et alimente la zone saturée
par drainage jusqu’à ce que w atteigne la capacité au champ wf c . A partir de là, la phase
liquide est encore continue mais l’eau ne circule plus sous l’action de la gravité. Enfin, la couche
superficielle du sol constitue la zone racinaire où l’eau s’infiltre. L’eau peut y être extraite via
la transpiration des plantes, ou rejoindre les couches inférieures par drainage. Du fait que le
sol n’est jamais complètement sec, on définit l’humidité résiduelle du sol wmin comme étant la
valeur minimum que peut atteindre w.
Avant l’introduction des premiers LSMs dans les modèles de climat au début des années 70,
les conditions limites d’humidité du sol et de température sur les continents étaient fixées de
manière implicite selon les conditions climatiques rencontrées : sol sec permanent dans les zones
sèches, ou encore conditions humides maintenues dans les forêts tropicales. Bien que fournissant
des flux d’évaporation raisonnables, cette approche ne permettait pas de prendre en compte les
rétroactions entre surfaces continentales et atmosphère, pourtant essentielles à la compréhension
du climat.
Le premierLSM développé dans le but de prendre en compte ces interactions de manière
dynamique fut introduit par Manabe (1969). Ce modèle utilise une approche simple de type
« seau d’eau », ou « bucket », où le niveau d’eau du réservoir d’humidité du sol augmente lors
des précipitations, et diminue lorsque l’eau s’évapore. Une seule couche de sol y est donc re-
présentée. Le ruissellement n’a lieu que lorsque l’humidité totale du sol dépasse la saturation,
tandis qu’aucun drainage n’est autorisé à la base du sol.
Parmi les multiples évolutions de ce type de modèle, la plus marquante fut sans doute celle
de Deardorff (1977) qui proposa de rajouter une fine couche superficielle au réservoir de sol, dans
laquelle l’évolution du contenu en eau est calculée grâce à la méthode « force-restore ». Cette
méthode, introduite par Bhumralkar (1975) et Blackadar (1976), fut d’abord utilisée pour la
résolution de l’équation de la chaleur. Elle stipule que l’évolution de la température du sol est
régie par l’action d’une contrainte (force), et rappelée vers une situation dite d’équilibre (restore).
Elle fut par la suite adaptée au contenu en eau du sol par Deardorff (1977). L’avantage de ce type
de méthode est de proposer une description plus réaliste des variations temporelles de l’humidité
en surface, tout en limitant les coûts de calcul par rapport à un modèle multicouche résolvant
explicitement l’équation de Richards 1.13.
Dans ces modèles dits de « premières générations », les paramètres de surface sont traités
implicitement et ne varient pas dans le temps. Ces paramètres peuvent cependant changer du
26 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
fait de la présence de végétaux, ce qui peut avoir un impact sur la variabilité du climat simulé.
Ainsi, les propriétés optiques de la végétation, telles que son albédo ou son émissivité, influencent
le bilan radiatif. Les plantes jouent également un rôle dans les écoulements atmosphériques. Plus
elles seront hautes et denses, plus leur surface sera rugueuse, ce qui modifiera leurs coefficients
de rugosité dynamique et thermique. Ces changements peuvent avoir des conséquences sur les
écoulements d’air dans la couche limite turbulente de surface. Les plantes influencent aussi le
contenu en eau du sol via la transpiration. De plus, elles agissent sur la quantité d’eau disponible à
l’infiltration par le biais de l’interception des précipitations par la canopée. Cette eau interceptée
s’évapore avec beaucoup plus d’efficacité et joue donc un rôle primordial dans les bilans d’eau
et d’énergie à la surface des continents.
Le traitement explicite de la végétation fut introduit dans les modèles à la fin des années
80. Sellers et al. (1997) qualifient ces modèles de « deuxièmes générations », par opposition à la
« première génération » de Manabe (1969). Deardorff (1978) fut le premier à proposer ce type
de paramétrisation en incluant une couche de végétation pour le calcul de la température et de
l’humidité du sol. Puis vinrent les développements de Sellers et al. (1986), avec le modèle Simple
Biosphere Model (SIB), et Dickinson et al. (1986) avec le modèle Biosphere Atmosphere Transfer
Scheme (BATS), qui introduisirent ce que l’on nomme aujourd’hui les modèles de type Surface
Vegetation Atmosphere Transfer (SVAT). Ces modèles donnent à la végétation un rôle plus direct
dans la détermination des bilans d’eau et d’énergie en surface, en représentant notamment les
mécanismes de résistance stomatique pour diférents types de végétation.
Le développement de ces modèles fut déterminant dans le sens où, aujourd’hui, la plupart
des modélisations actuelles se basent sur ce type d’approche. Au CNRM, Noilhan et Planton
(1989) développèrent dans cette optique le modèle de surface ISBA, basé sur une modélisation
de type « bucket », où la méthode « force-restore » est étendue à tout type de surface définie
par sa texture et son type de végétation. Le sol y est divisé en trois couches Boone (2000) : une
première zone superficielle proche de la surface incluse dans une deuxième zone racinaire, puis
une troisième couche inférieure. Cette version d’ISBA sera dénommée ISBA-3L dans la suite de
cette thèse.
Outre l’approche « force-restore », il existe également des méthodes de transfert de chaleur
explicites, multicouches, utilisant la diffusion de Fourier et l’équation de Richards pour décrire
les transferts d’énergie et de masse dans le sol (Abramopoulos et al., 1988 ; Wetzel et Boone,
1995). Ce type d’approche, rendu possible par l’augmentation des moyens informatiques, est
théoriquement supérieur aux schémas simplifiés vus précédemment. Ils permettent la représen-
tation explicite de nombreux processus difficilement paramétrisables dans les modèles de type
« bucket », comme par exemple la distribution verticale de l’humidité dans le sol ou les échanges
d’eau entre la surface et les réservoirs souterrains. C’est pourquoi un schéma multicouche à dif-
fusion, dénommé ISBA-DF, a été introduit dans ISBA par Boone et al. (2000). D’abord utilisé
pour calibrer les processus de gel et de dégel dans ISBA-3L, ISBA-DF a également été validé
localement (Decharme et al., 2011) et à l’échelle du bassin versant (Boone et al., 2009 ; Habets
et al., 2003).
Comme stipulé précédemment, les modèles de routage (RRM) servent à assurer le transfert
horizontal de l’eau à la surface des continents. Ces modèles permettent la fermeture du cycle
hydrologique globale dans les modèles couplés continent-océan-atmosphère. Ils facilitent égale-
ment la validation des simulations hydrologiques et permettent l’étude de nouveaux phénomènes
tels que l’influence des apports d’eau douce sur la température des océans à l’embouchure des
grands fleuves.
A la base, les RRMs sont issus des modèles hydrologiques. Pour simplifier, les modèles hydro-
logiques divisent la conversion de la pluie en débit en deux étapes. La première correspond aux
processus de transferts verticaux qui conditionnent la répartition des flux hydriques à l’inter-
face sol-végétation-atmosphère. Cette étape s’attache notamment à représenter les phénomènes
1.2. La modélisation des surfaces continentales 27
Fig. 1.6 – (a) Modèle numérique de terrain et (b) directions d’écoulement associées (d’après
Hingray et al. (2009))
(Arora et Boer, 1999 ; Coe, 1998 ; Ducharne et al., 2003 ; Hagemann et Dümenil, 1997 ; Liston et
al., 1994 ; Miller et al., 1994 ; Oki et Sud, 1998 ; Vörösmarty et al., 1989). Ces modèles se basent
en général sur une discrétisation spatialisée du domaine considéré. Ils sont pour la plupart à base
physique simplifiée. Les directions d’écoulements sont définies à partir d’un modèle numérique
d’altitude donnant accès à la topographie en chaque maille (cf. figure 1.6). L’évolution temporelle
du débit est ensuite déterminée via la résolution d’une équation bilan en chaque maille, puis
propopagée dans le réseau de drainage déterminé via les directions d’écoulements. Ces modèles
sont dit à réservoirs linéaires, et ont généralement une résolution assez grossière, de 0.25°×0.25° à
4°×4°. Coe (1998) utilisent un maillage plus fin à 5 minutes de résolution, avec une représentation
empirique des plaines d’inondations et des lacs, mais qui demeure toutefois coûteux pour une
application à l’échelle globale.
La question qui demeure reste toutefois l’influence de la résolution sur la qualité des débits
simulés à l’échelle globale. Arora et al. (2001) ont comparé sur le bassin du Mackenzie les débits
simulés par le même modèle à une résolution grossière (3.75°×3.75°) et à une résolution plus fine
(25 km×25 km). Leurs résultats montrent que le modèle à faible résolution tend à sous-estimer
les débits en période sèche et à les surestimer en période de fortes précipitations. Ces différences
s’expliquent par un manque de routage de l’eau dû au faible nombre de mailles utilisé à faible
résolution (20 mailles sur le bassin). Cependant, Chapelon et al. (2002) ont montré en adaptant
le RRM TRIP (Oki et Sud, 1998) sur le bassin amazonien à trois résolutions différentes (1° × 1°,
0.5° × 0.5° et 0.1° × 0.1°) que la taille des mailles n’avait finalement que peu d’impact sur les
débits simulés. Les conclusions en apparence contradictoires de ces études sont en réalité dues
aux différences conceptuelles existant entre les RRMs à réservoir linéaire. Ainsi, le calcul de la
vitesse d’écoulement de l’eau entre chaque maille reste le facteur essentiel de la qualité des débits
simulés. Cette vitesse peut être :
— constante dans le temps et l’espace, comme c’est le cas dans la version originale de TRIP
(Oki et Sud, 1998), ou bien dépendre du bassin versant considéré (Ducharne et al., 2003).
— constante dans le temps, mais spatialement distribuée soit uniquement selon la topogra-
phie (Coe, 1998 ; Hagemann et Dümenil, 1997 ; Miller et al., 1994), soit selon la topo-
graphie et les débits moyens annuels des rivières (Liston et al., 1994 ; Vörösmarty et al.,
1989).
— variable en temps et en espace selon la topographie, la géométrie des rivières, et la hauteur
d’eau déterminée selon la formule de Manning (Arora et al., 1999 ; Decharme et al., 2010 ;
Lucas-Picher et al., 2003 ; Ngo-Duc et al., 2007).
Certain modèles utilise une approche différente en utilisant des RRMs conceptuels issus
des modèles hydrologiques spatialement distribués. C’est par exemple le cas du modèle RiTHM
(River-Transfert Hydrological Model) développé par Ducharne et al. (2003) et basé sur le modèle
hydrogéologique MODèle COUplé (MODCOU) (Ledoux et al., 1989) sur lequel nous reviendrons
plus en détail dans la suite de ce manuscrit. Pour résumé, RiTHM décrit l’évolution de deux
réservoirs de surface et de sub-surface. Les écoulements d’eau en surface sont fonction d’un temps
de transfert dépendant de la topographie, de la distance entre chaque maille et d’un temps de
concentration, en général calibré sous-bassin par sous-bassin, qui varie de l’amont vers l’aval.
surface libre, c’est-à-dire directement en communication avec l’atmosphère. Cette surface cor-
respond à la surface piézométrique et sépare la zone saturée de la zone non-saturée. La pression
au toit de la nappe est alors égale à la pression atmosphère (psi égale 0 sur la figure 1.5) et la
recharge s’effectue directement par infiltration. La nappe captive, quant à elle, est une nappe
souterraine emprisonnée dans un aquifère situé entre deux formations imperméables. L’eau y
est soumise à une pression supérieure à la pression atmosphérique. La surface fictive de cette
nappe correspond à la surface piézométrique située au-dessus de la limite supérieure de l’aquifère
confiné. Si la charge hydraulique est supérieure à la topographie, la surface piézométrique se si-
tue au dessus de la surface du sol et l’eau jaillit naturellement : on parle de nappe artésienne. La
recharge des nappes captives se fait essentiellement par transferts horizontaux depuis les zones
d’affleurements de l’aquifère , ou éventuellement verticalement par le faible flux traversant les
terrains peu perméables de couverture.
Fig. 1.7 – Les différents types de nappe (d’après Gilli et al. (2008))
La direction et l’intensité des mouvements d’eau dans les aquifères sont essentiellement régis
par la structure géologique et la lithologie des roches, la topographie, et le climat. La structure
géologique permet de connaître la disposition des formations les unes par rapport aux autres,
et les possibilités de drainage des aquifères dans les cours d’eau ou dans d’autres aquifères. La
lithologie nous renseigne sur la composition minéralogique des terrains et sur les possibilités
d’écoulement de la nappe.
Les aquifères où prédominent les matériaux non-consolidés (graviers, sables, . . .) sont le
siège d’écoulements d’eau gravitaire important. A l’inverse, les aquifères composés de roches
moins perméables (limons, sables argileux. . .) renferment des eaux faiblement mobiles, voire
quasi-immobiles (argiles, marnes. . .). Les aquifères peuvent se classifier selon le type de porosité
rencontré :
— Dans les aquifères poreux, l’eau circule librement dans les pores et la perméabilité est
importante (sables, craie, graviers, grès, . . .).
— Dans les aquifères fissurés, l’eau circule dans les fissures de la roche. Ces aquifères se re-
trouvent principalement dans les formations magmatiques (granites, coulées volcaniques,
. . .), métamorphiques ou sédimentaires (grès, carbonates, . . .).
La distribution de hauteur d’eau dans l’aquifère, que l’on nomme également surface piézo-
métrique, reflète plus ou moins la topographie du terrain. Tóth (1963) identifie trois systèmes
d’écoulements souterrains en fonction de la topographie et de l’échelle spatiale considérée. Une
topographie complexe et escarpée engendrera une multitude de systèmes d’écoulements locaux,
indépendants des autres, et proches de leur résurgence. À l’inverse, une topographie plane sera
le siège de systèmes d’écoulement régionaux où des transferts d’eau se mettent en place sur
de longues distances et de longues périodes de temps. Ces écoulements peuvent se superposer
et engendrer des systèmes d’écoulements intermédiaires faisant la transition entre les systèmes
locaux et régionaux.
La hiérarchie de ces systèmes est schématisée sur la figure 1.8. Ce schéma est cependant dis-
tordu ; en réalité, l’échelle horizontale est bien plus étirée. La figure 1.9 montre un écoulement
30 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
Fig. 1.8 – Les différents systèmes d’écoulements souterrains (d’après Tóth (1963))
régional plus réaliste. Les isopièzes, c’est-à-dire les lignes d’égales charges, y sont quasiment
verticales, excepté à proximité des résurgences. En pratique, on fait souvent l’hypothèse que les
vitesses d’écoulements sont horizontales, ce qui permet une description plus simple des écoule-
ments, comme nous le verrons lors de la description de l’équation de diffusion des écoulements
souterrains.
Fig. 1.9 – Exemple étiré d’un écoulement régional (d’après de Marsily (2002))
captives séparées par des couches imperméables ou semi-perméables. Ils constituent sou-
vent des réservoirs souterrains très productifs.
— Les aquifères des régions montagneuses sont rares et fragmentaires, dues au morcellement
des réservoirs, la faible perméabilité des roches du sous-sol et à l’escarpement du relief.
— Dans les régions de plateaux sédimentaires calcaires, l’eau a creusé des chenaux d’écou-
lement dans la roche carbonatée : c’est le phénomène de karstification. De véritables
rivières souterraines peuvent alors exister et interragir avec la surface.
— Les plaines alluviales sont présentes le long des rivières. Les aquifères poreux y sont très
productifs, et les relations nappe-rivières importantes.
Dans les roches, on distingue l’eau liée de l’eau libre. L’eau liée est attachée à la surface des
grains par le jeu des forces moléculaires : on parle d’adsorption. Cette eau est immobile. Plus
on s’éloigne du grain, plus ces forces diminuent jusqu’à devenir négligeables ; l’eau est dite libre.
Ainsi l’eau libre est l’eau se situant en dehors du champ d’attraction des grains. Elle peut être
déplacée par l’action de la gravité ou des champs de pression. On peut dès lors considérer l’eau
liée comme faisant partie du solide, et on parlera alors de porosité cinématique pour définir le
volume des vides où l’eau peut réellement s’écouler.
ZH
T̄¯ = k̄¯sat dz (1.16)
σ
en notant σ l’altitude de la base de l’aquifère.
Supposons maintenant que ksat soit constant sur toutes les verticales, c’est-à-dire ne dépende
pas de z, et que la variation de charge soit faible par rapport à l’épaisseur totale de l’aquifère.
32 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
Dans ce cas, on peut faire disparaître l’intégrale et considérer l’épaisseur de l’aquifère constante
et égale à une épaisseur moyenne b. L’équation 1.16 se simplifie alors en écrivant :
Plaçons nous dans le cas d’une nappe libre et supposons en plus que l’écoulement est qua-
siment horizontal. La composante verticale de la vitesse devient nulle et, selon la loi de Darcy,
les équipotentielles, ou isopièzes, deviennent verticales et parallèles entre elles. C’est l’hypothèse
de Dupuit-Forchheimer. On peut alors se ramener à un problème plan et considérer la charge
H(x, y) indépendante de z. H représente alors la cote de la surface libre de la nappe. Cette
hypothèse est généralement vraie lorsque l’on considère des écoulements souterrains de grande
échelle.
Sous l’hypothèse de Dupuit-Forchheimer, en considérant que ksat ne dépend pas de z, et en
supposant que la variation de H est faible par rapport à l’épaisseur moyenne de l’aquifère, on
peut écrire l’équation de diffusion des écoulements pour une nappe libre en combinant la loi de
Darcy avec la loi de conservation de la masse.
∂h
div(T̄¯grad(H))
~ = ωc +q (1.18)
∂t
Cette équation régit les écoulements latéraux au sein de l’aquifère. q (m s−1 ) représente
le terme source/puit d’échange avec le milieu extérieur (sol, rivière, lac, mer. . .) par unité de
surface. L’eau qui s’infiltre jusqu’à la nappe et s’écoule dans les aquifères se retrouve en définitive
dans les rivières qu’elle alimente en l’absence de pluie : on parle de débit de base, ou d’étiage,
par opposition au débit de crue formé par le ruissellement rapide de surface.
L’eau peut également s’évacuer par évaporation via son transit dans le sol. Si la teneur en
eau proche de la surface est suffisamment faible, un écoulement ascendant de la nappe vers la
surface s’établit. Cet écoulement résulte de la mise en place de forces de capillarité très élevées,
selon le même principe que l’ascension de l’eau dans un tube capillaire. L’eau est alors « aspirée »
vers la surface sous l’action de la capillarité avant d’y être évaporée : c’est la reprise évaporative
de la nappe. Cette évaporation est intense en été et reprend la quasi totalité de l’humidité du
sol : il n’y a quasiment pas d’infiltration vers la nappe. En revanche, quand la nappe se trouve
à plus de 10 ou 15 m sous la surface du sol, on considère que la reprise évaporative devient
négligeable, même en pays tropical ou aride.
Les premières représentations analytiques des écoulements souterrains furent proposées par
Tóth (1963) au début des années 60. Les profils d’écoulement y sont décrits en résolvant ana-
lytiquement l’équation de diffusion en régime permanent sur un bassin versant hypothétique.
Son étude permit d’établir une hiérarchie des écoulements souterrains selon l’échelle spatiale
considérée (cf. figure 1.8).
Par la suite, les progrès informatiques permirent l’essor des modélisations numériques, auto-
risant ainsi l’étude de systèmes bien plus complexes impossibles à appréhender avec les solutions
analytiques. Citons par exemple Freeze et Witherspoon (1966, 1967, 1968) qui furent parmi les
premiers à développer un modèle pour simuler les écoulements souterrains, d’abord en régime
permanent, puis en régime transitoire (Freeze, 1971).
Mais, c’est dans les années 80 que les modèles hydrogéologiques régionaux se sont véritable-
ment développés. Pour la plupart, ces modèles furent utilisés pour la prévision et la gestion de la
ressource en eau à l’échelle régionale, ainsi que pour la compréhension des écoulements souter-
rains et des relations nappe/surface dans le cadre d’études scientifiques. Le plus populaire est sans
doute Modular Three-Dimensional Finite-Difference Groundwater Flow Model (MODFLOW)
1.3. La modélisation des écoulements souterrains 33
développé en 1988 par McDonald et Harbaugh (1988), et qui depuis a connu plusieurs évolu-
tions (Harbaugh, 2005 ; Harbaugh et al., 2000). En France, le modèle MODCOU a été développé
dans le même esprit à l’École des Mines de Paris par Ledoux et al. (1989).
Si le développement des modèles hydrogéologiques s’est considérablement accru, la grande
majorité des LSMs actuellement utilisés dans les modèles de climat n’inclut pas de représentation
des processus d’écoulement souterrain. Les raisons invoquées sont diverses. Certains considèrent
que la grande taille des mailles et la faible épaisseur de la couche de sol des LSMs rendent ces
processus négligeables pour de telles applications à grande échelle, d’autant plus que l’absence
de base de données globales sur les profondeurs de nappe ne facilite pas l’évaluation de ces
processus (Yeh et Eltahir, 2005a).
La plupart des LSMs actuels représentent donc la composante lente du sol via un drainage
gravitaire à la base du sol. Plusieurs études ont utilisé le formalisme du modèle TOPography
based hydrological MODel (TOPMODEL) (Beven et Kirkby, 1979) pour représenter la distri-
bution de la profondeur de nappe au sein de la maille des modèles de climat (Ducharne et al.,
2000 ; Gedney et Cox, 2003 ; Walko et al., 2000). Ce type d’approche permet le calcul d’un écou-
lement de sub-surface afin d’assurer un débit de base vers la rivière. Un tel formalisme suppose
cependant l’hypothèse d’une nappe à l’équilibre avec la surface et n’autorise aucune variation
dynamique de la nappe ou de couplage explicite avec la surface.
Des études récentes ont pourtant montré le lien entre aquifère et variabilité climatique (Koster
et Suarez, 2001 ; Yeh et Eltahir, 2005a). En interagissant avec les eaux de surface, les nappes
influencent les échanges d’eau et d’énergie avec l’atmosphère. Une nappe proche de la surface
aura comme conséquence d’augmenter l’humidité du sol, l’évaporation, et les débits de base en
rivière, ce qui peut potentiellement avoir un impact sur le climat au moins à l’échelle régionale
(Levine et Salvucci, 1999 ; Salvucci et Entekhabi, 1995 ; Yeh et al., 1998). Koster et Suarez
(2001) ont montré que la mémoire à long terme de l’humidité du sol pouvait avoir un impact
sur la variabilité climatique dans les régions de moyenne latitude. Or la persistance des variables
hydrologiques tend justement à être sous-évaluée dans les modèles régionaux de climat, ce qui
a pour conséquence des sols trop secs et des ruissellements trop marqués (van den Hurk et
al., 2005). Ce manque de persistance se retrouve également dans d’autres composantes des
modèles de climat, que ce soit en terme de température (Syroka et Toumi, 2001), de précipitation
(Bierkens et Hurk, 2007) ou même de prévision d’évènements extrêmes (Weisheimer et al., 2011).
Depuis plusieurs années, les eaux souterraines sont de plus en plus suspectées de jouer ce
rôle de régulateur à long terme sur la variabilité climatique (Fan et al., 2007 ; Jiang et al., 2009 ;
Lam et al., 2011 ; Maxwell et Miller, 2005). C’est pourquoi, un nombre croissant de recherches
se sont intéressés à la représentation des processus souterrains dans les CHSs implémentés dans
les modèles de climats. La plupart de ces études ont été conduites en mode off-line, c’est-à-
dire sans couplage avec un modèle atmosphérique, et sont forcées par des réanalyses de champs
atmosphériques éventuellement corrigées de certains biais systématiques. Puisqu’il est impossible
d’évaluer l’impact des rétroactions des aquifères sur l’atmosphère en mode off-line, ces études
se sont principalement focalisées sur l’influence des aquifères sur les composantes du bilan en
eau de surface et sur leur évaluation par rapport aux observations. Nous verrons cependant que
certaines d’entre elles incluent un couplage avec l’atmosphère dans le but d’estimer l’impact
des aquifères sur les champs atmosphériques et le climat. Le tableau 1.2 propose une liste non-
exhaustive des travaux réalisés ces dernières années. Ces modèles peuvent se classer en deux
catégories : les modèles à deux ou trois dimensions (2D ou 3D) et les modèles à une dimension
(1D).
Les modèles 2D sont préférentiellement utilisés dans les études régionales climatiques ou
de ressources en eau. Ces modèles sont essentiellement basés sur le couplage d’un modèle hy-
drogéologique existant avec un modèle de surface. La conclusion majeure de ces études est de
montrer que les aquifères améliorent le bilan d’eau des LSMs en rendant les couches de sol plus
humides. Les variations basses fréquences de la nappe rendent le bilan de surface plus réaliste
en augmentant d’une part l’évapotranspiration en période sèche et en améliorant d’autre part
les débits de base en rivière. Citons par exemple les travaux de Gutowski et al. (2002) et York
Type Modèle de surface Résolution Domaine Étude Couplage
Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
avec AGCM
CLASP I & II (Gutowski et al.,
2D 2 km Bassin versant (40 × 40 km) York et al. (2002) ×
2002)
CLM-ParFlow (Maxwell et Maxwell et al. (2007) ×
3D 1 km Bassin versant (45 × 32 km)
Miller, 2005) Ferguson et Maxwell (2010) et Kollet
et Maxwell (2008)
Fan et al. (2007) et Miguez-Macho
LEAF2-Hydro
1.25 km Amérique du Nord et al. (2007)
2D (Miguez-Macho et al., 2007)
Anyah et al. (2008) ×
Fan et Miguez-Macho (2010) et
Amazone
Miguez-Macho et Fan (2012a,b)
3D Xie et al. (2012) 10 km Bassin Versant (557 000 km2 ) Xie et al. (2012)
Adour Habets et al. (1999a,b)
SIM (Durand et al., 1993 ; Etchevers et al. (2001) et Habets
2D Ledoux et al., 1989 ; Noilhan ∼8 km Rhône
et al. (1999c)
et Planton, 1989)
Seine Rousset et al. (2004)
France Habets et al. (2008)
Rhin Thierion et al. (2012)
LSX-GW ou CLM-GW (Yeh et Lo et al. (2008, 2010) et Yeh et
1D ∼300 km Illinois
Eltahir, 2005a,b) Eltahir (2005a,b)
1/8˚ Bassin versant Liang et al. (2003)
1D VIC (Liang et Xie, 2003)
60 km U.S.A Leung et al. (2011) ×
1D RegCM3 (Yuan et al., 2008) 60 km Chine Yuan et al. (2008) ×
Niu et al. (2007)
1˚ Global
1D SIMGM (Niu et al., 2007) Lo et Famiglietti (2011) ×
32 km U.S.A Jiang et al. (2009) ×
34
Tab. 1.2 – Liste non-exhaustive des couplages entre LSM et modèle d’aquifère
1.3. La modélisation des écoulements souterrains 35
et al. (2002), qui ont proposé de coupler la colonne de sol d’un LSM basse résolution avec un
modèle hydrogéologique régional 2D à plus fine résolution (MODFLOW pour l’étude de York
et al. (2002)). La participation des aquifères à l’évapotranspiration en période sèche a été esti-
mée à plus de 20 % dans la zone d’étude. Outre cet aspect, leur étude a démontré la faisabilité
d’incorporer un modèle hydrogéologique dans un LSM.
Citons également les travaux plus récents de Fan et al. (2007) et Miguez-Macho et al. (2007),
dans lesquels un modèle d’aquifère 2D a été développé et appliqué sur l’Amérique du Nord sur
une grille de 1.25 km de résolution. L’humidité totale du sol est améliorée grâce aux remontées
capillaires de la nappe et l’évaporation en période sèche est plus réaliste. Ces effets ont princi-
palement lieu dans les régions où la nappe d’eau est proche du sol ou affleure, typiquement les
zones humides et les vallées basses proches des rivières. Cette étude insiste également sur le rôle
stabilisateur joué par les nappes sur les variations d’humidité des sols.
Enfin, à Météo France, le modèle hydrométéorologique SIM a été développé en collaboration
avec le Centre de Géosciences de Mines ParisTech dans le but de simuler les flux d’eau et
d’énergie à la surface, ainsi que l’évolution du débit des rivières et des principales nappes en
France (Habets et al., 2008). Il s’utilise notamment dans les études d’impacts du changement
climatique sur le débit des rivières, pour la prévision des ressources en eau, et en opérationnel
pour la surveillance des débits de crue. Nous reviendrons en détail sur la description de ce modèle
dans le chapitre 3.
Ces modèles régionaux nécessitent un grande nombre de données pour être calibrés. De
plus, ils fonctionnent généralement à de fines résolutions. Ces contraintes les rendent difficiles
à mettre en oeuvre pour des applications à grande échelle. A l’échelle globale, Arora et al.
(1999) et Decharme et al. (2010) ont proposé une alternative simple en considérant un réservoir
souterrain de stockage supplémentaire dans les RRMs. En permettant de retarder le drainage
profond du LSM vers la rivière d’une durée imposée (30 jours dans Decharme et al. (2010)), un
débit de base est assuré ce qui améliore ainsi les débits en période sèche. Ce type d’approche
conceptuelle et purement hydrologique ne prend cependant pas en compte la dynamique propre
des nappes. Aucun schéma d’aquifère n’est explicitement résolu, et le couplage avec le sol du
LSM est impossible.
Des approches plus réalistes ont été proposées en considérant l’aquifère comme une extension
de la colonne de sol déjà existante dans le LSM. Ces modèles 1D ne prennent généralement pas
en compte les possibles transferts souterrains latéraux. Peu d’entre eux ont pour l’instant été
appliqués à l’échelle globale. Le manque d’observations et le coût numérique supplémentaire
engendré par les multiples couches de sols nécessaires à l’extension de la colonne de sol jusqu’à
l’aquifère restent encore des obstacles importants. Mais aujourd’hui, l’avènement des produits
satellitaires fournissant des données à l’échelle du globe offre de nouvelles perspectives. Ainsi,
Niu et al. (2007) ont développé et appliqué un schéma d’aquifère simple à l’échelle globale en
utilisant les estimations de stocks d’eau terrestre (Terrestrial Water Storage (TWS)) fournies
par le satellite GRACE pour évaluer leur modèle. Une couche supplémentaire a ainsi été rajoutée
sous la colonne de sol de l’aquifère permettant de simuler les variations de hauteur de nappes et
les échanges entre l’aquifère et les couches supérieures (drainage et remontées capillaires).
Pour conclure cet état de l’art, signalons également les études récentes qui se sont intéressées
à l’impact des eaux souterraines sur le climat régional en couplant un modèle de climat avec un
modèles de surface. L’inclusion des eaux souterraines dans les simulations des modèles de climat
peut augmenter et stabiliser l’humidité des sols et l’évapotranspiration, refroidir la surface et
améliorer les précipitations. Anyah et al. (2008) et Jiang et al. (2009) ont montré sur l’Amérique
du Nord qu’en utilisant deux modèles couplés distincts, les nappes d’eau augmentaient de ma-
nière réaliste les précipitations en période sèche, principalement grâce à une augmentation de
l’évapotranspiration. Yuan et al. (2008) ont mise en évidence sur la Chine une augmentation des
précipitations dans les régions humides due à l’influence des eaux souterraines sur la circulation
atmosphérique de grande échelle. Plus récemment, Lo et Famiglietti (2011) ont couplé le schéma
développé par Niu et al. (2007) avec un modèle de climat dans le but d’observer la réponse des
précipitations aux variations des stocks d’eau souterraine à l’échelle globale. Leurs résultats sont
36 Chapitre 1. Les eaux souterraines dans le cycle hydrologique global
en accord avec les précédentes études, et insistent sur le caractère particulièrement inhomogène
de la réponse des eaux souterraines aux précipitations.
Fig. 1.10 – Schéma des trois situations d’échanges entre une rivière et sa nappe alluviale
(d’après Sophocleous (2002))
lit de la rivière (Rushton, 2007). L’hypothèse sous-jacente est de considérer le lit de la rivière
comme un matériaux semi-perméable dans lequel l’écoulement s’effectue selon la loi de Darcy
(cf. equation 1.11) (Rushton et Tomlinson, 1979). Le débit échangé Qr (m3 m−3 ) s’écrit alors en
fonction du gradient hydraulique ∆h :
Qr = T P ∆h (1.19)
Le système hydrologique continental (CHS) ISBA-TRIP est utilisé à Météo France pour
fournir des conditions d’humidité et de température réalistes au modèle atmosphérique Action
de Recherche Petite Échelle et Grande Échelle (ARPEGE). Le modèle de surface (LSM) ISBA
calcule les échanges d’eau et d’énergie à l’interface sol-végétation-atmosphère, tandis que le
modèle de routage (RRM) TRIP convertit le ruissellement total généré par ISBA en débit aux
embouchures des grands fleuves. Dans cette thèse, des sorties d’ISBA ont été utilisées dans
sa version « force-restore » à trois couches, dénommée ISBA-3L, pour la validation du schéma
d’aquifère développée dans TRIP, d’abord sur la France (chapitre 4) puis à l’échelle globale
(chapitre 5). L’utilisation de la version multicouche, ISBA-DF, basée sur une physique plus
réaliste, a ensuite permis le couplage direct de la nappe avec le sol d’ISBA (chapitre 6).
Sommaire
2.1 Le modèle de surface ISBA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.1.1 Le bilan d’énergie d’ISBA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.1.2 Le réservoir de végétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.1.3 Infiltration et ruissellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1.4 Le réservoir de neige . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1.5 Le schéma de sol d’ISBA-3L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.1.6 Le schéma de sol d’ISBA-DF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2 Le modèle de routage TRIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.2.1 La version initiale de TRIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.2.2 L’écoulement à vitesse variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.2.3 Le réservoir profond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
La version initiale d’ISBA a été développée au CNRM par Noilhan et Planton (1989). Cette
première version repose sur une physique simple de type « bucket » et utilise un nombre mi-
nimum de paramètres basé sur le type de sol et de végétation. Conformément à l’approche de
Deardorff (1978), elle dispose d’une représentation simple de la végétation et décrit l’évolution
du contenu en eau du sol sur deux couches hydrologiques en se basant sur une approche de type
« force-restore ». De nombreuses améliorations se sont ajoutées depuis cette version initiale ;
notamment l’inclusion d’un drainage gravitationnel (Mahfouf et Noilhan, 1996), l’ajout d’une
troisième couche hydrologique (Boone et al., 1999) ou encore la prise en compte d’un drainage
sous-maille (Habets et al., 1999a). L’évaluation du modèle d’aquifère, que nous aborderons dans
les chapitres 4 et 5, repose sur des simulations issues de la version à trois couches hydrologiques
ISBA-3L.
40 Chapitre 2. Le système hydrologique continental ISBA-TRIP
Dans sa version « force-restore », ISBA a d’abord été implémenté dans le modèle ARPEGE-
CLIMAT par Manzi et Planton (1994) et Mahfouf et al. (1995). Il fait aujourd’hui partie de la
plate-forme de modélisation SURFace EXternalized (SURFEX). Son utilisation dans ce cadre
s’effectue à l’échelle de la prévision du temps ou des scénarios climatiques (Noilhan et al., 2011 ;
Seity et al., 2011 ; Voldoire et al., 2012), et également pour la prévision des crues à Météo France
(Habets et al., 2004) ou pour des applications hydrologiques à grande échelle (Alkama et al.,
2010).
Déjà évoquée dans la section 1.2.2, une version multicouche d’ISBA, ISBA-DF, existe éga-
lement (Boone et al., 2000 ; Decharme et al., 2011). Plus récente, cette version fournit une
représentation plus réaliste du profil du sol et de l’évolution du bilan d’eau et d’énergie à l’inter-
face sol-végétation-atmosphère. Elle résout explicitement l’équation 1.13 sur plusieurs couches
de sol et, surtout, permet la représentation explicite de plusieurs nouveaux processus, notam-
ment la prise en compte des remontées capillaires d’une hauteur de nappe dynamique dans le
sol.
Au cours de cette thèse, ISBA a été utilisé en mode forcé, c’est-à-dire sans couplage avec
le modèle atmosphérique ARPEGE. À cet effet, les variables atmosphériques nécessaires au
fonctionnement d’ISBA sont listées dans le tableau 2.1. Le lecteur pourra s’y référer dans les
sections suivantes lors de la description de la physique d’ISBA et des forçages atmosphériques
utilisés.
Il est important de préciser que, dans un souci de simplicité, les équations présentées dans
ce chapitre ne comportent pas la prise en compte des processus de gel et de dégel. Ces processus
sont toutefois bel et bien implémentés dans ISBA, et une description détaillée en est proposée
dans Boone et al. (2000) et Boone (2000).
Tab. 2.1 – Liste des variables atmosphériques nécessaires au fonctionnement d’ISBA en mode
forcé.
Quelle que soit la version d’ISBA utilisée, le bilan d’énergie à la surface du sol est décrit
d’après l’équation 1.6. Toutefois, l’hypothèse d’un volume de sol infinitésimal simulé par ISBA
permet de considérer les variations temporelles du stock d’énergie du sol comme négligeables.
Le flux de chaleur dans le sol G s’écrit alors :
G = Rn − H − LE (2.1)
Le calcul du flux de chaleur sensible H s’effectue en reprenant l’équation 1.3. LE est direc-
tement proportionnel à la somme de l’évaporation du sol nu, Eg (kg m−2 s−1 ), de l’évapotrans-
piration de la végétation, Ev (kg m−2 s−1 ) et de la sublimation de la neige lors de sa fonte, Ss ,
(kg m−2 s−1 ) selon l’équation suivante :
LE = Lv (Eg + Ev ) + Ls Ss (2.2)
2.1. Le modèle de surface ISBA 41
Comme la plupart des modèles de surface, ISBA reprend l’approche de Deardorff (1978)
pour représenter la quantité d’eau Wr (m) stockée sur la canopée. L’évolution du stock de ce
réservoir est établie en réalisant un bilan de masse sur la canopée :
∂Wr
= (1 − pn,veg )vegPr − (Ec + dr ) (2.3)
∂t
Le terme (1 − pn,veg )vegPr donne la quantité de précipitation interceptée par la végétation,
où pn,veg représente la fraction de végétation recouverte par la neige. Le coefficient veg représente
la fraction de végétation dans la maille. Il dépend du type de végétation rencontré à l’intérieur
de la maille et est prescrit en entrée du modèle. La quantité maximale d’eau Wrmax pouvant
être stockée sur la canopée ne dépend que de la densité du couvert végétal. Le ruissellement
dr issu du réservoir d’interception est généré uniquement lorsque Wr dépasse le seuil Wrmax . A
l’échelle locale ou régionale, dr est calculé comme suit :
Wr − Wrmax
dr = max 0, (2.4)
∆t
À l’échelle globale, dr est exprimé suivant la formulation proposée par Mahfouf et al. (1995)
et prend en compte la variabilité sous maille des précipitations par une fonction exponentielle :
42 Chapitre 2. Le système hydrologique continental ISBA-TRIP
µ(Wr −Wrmax)
d r = Pr e Pr ∆t (2.5)
avec µ la fraction mouillée de la maille prise égale à 0.1 sur l’ensemble du globe.
Ip = (1 − veg)Pr + dr + Sm (2.6)
avec (1 − veg)Pr l’eau non-interceptée par la canopée, dr l’eau ruisselée à partir de ce réservoir
et Sm l’eau issue de la fonte de la neige.
Cette eau ne s’infiltre pas complètement dans le sol. Une partie ruisselle en surface, et
l’infiltration réelle Ir qui pénètre dans le sol s’écrit :
Ir = Ip − Qs (2.7)
Deux schémas de neige permettent de traiter la neige dans ISBA. Le premier, utilisé dans
ISBA-3L, correspond à l’approche « force-restore » introduite par Douville et al. (1995). L’équi-
valent en eau du manteau neigeux (Snow Water Equivalent (SWE)), quantité équivalente au
réservoir de neige Wn , est modélisé à l’aide d’une seule couche selon le bilan de masse suivant :
∂Wn
= Sr − (Sm + Ss ) (2.8)
∂t
Dans cette approche, les pertes du manteau neigeux sont dues à la fonte Sm et à la subli-
mation Ss de la neige. La capacité de rétention de l’eau liquide par la neige est négligée, aussi
la pluie et l’eau de la fonte s’écoulent immédiatement à la surface du sol où elles sont réparties
entre infiltration et ruissellement de surface.
Pour le traitement de la neige dans ISBA-DF, un schéma de neige explicite à trois couches est
utilisé (Boone et Etchevers, 2001). Le bilan de masse du contenu en eau total des trois couches
s’écrit :
∂Wn 1
= (Sr + pn Pr − Sn − Es − Sn ) (2.9)
∂t ρw
2.1. Le modèle de surface ISBA 43
La fraction de pluie atteignant le sol recouvert de neige est déterminée par le produit de la
fraction de neige pn et du taux de précipitation Pr . Le terme Es (kg m−2 s−1 ) désigne l’évapo-
ration de l’eau liquide contenu dans le manteau neigeux. Notons que ce terme n’est pas présent
dans le schéma de Douville et al. (1995) du fait que la capacité de rétention de l’eau par la neige
soit négligée.
La température du sol
∂Ts 2π
∂t = CT (G − Lf Sm ) − τ (Ts − T2 )
(2.10)
∂T
2 1
= (Ts − T2 )
∂t τ
avec CT (K m−2 J−1 ) le coefficient d’inertie thermique du composite sol-végétation défini comme
la moyenne harmonique entre les coefficients d’inertie thermique du sol et de la végétation,
pondérée par la fraction de végétation veg (Noilhan et Planton, 1989). Lf (J kg−1 ) correspond
à la chaleur latente de fusion de la glace.
L’eau du sol
Trois couches hydrologiques de sol sont prescrites dans ISBA-3L pour représenter la zone non-
saturée. Elles sont représentées sur la figure 2.1. Les flux et les stocks d’eau dans et à l’interface
des couches sont résumés dans le tableau 2.2. Une fine couche de surface, d’épaisseur d1 (m)
limitée à 0.01 m, permet de contrôler la quantité d’eau en surface candidate à l’évaporation du
sol nu. Cette couche est incluse dans la zone racinaire d’épaisseur d2 (m) variable selon le type
de végétation. La teneur en eau volumique moyenne de la couche superficielle, w1 (m3 m−3 ),
évolue vers celle de la zone racinaire, w2 (m3 m−3 ), selon l’approche « force-restore » proposée
par Deardorff (1977).
Une troisième couche de sol d’épaisseur d3 − d2 et de teneur en eau volumique moyenne w3
(m3 m−3 ) permet de distinguer la zone racinaire de la colonne de sol totale d’épaisseur d3 (m)
(Boone et al., 1999). Enfin, les teneurs en eau de chaque couche sont contraintes par le contenu
en eau à saturation wsat (m) et ne peuvent pas dépasser un seuil minimum wmin dans le but
d’éviter un assèchement total du sol.
L’évolution de ces trois réservoirs s’écrit de la manière suivante :
∂w1 C1
= (Ir − Eg ) − D1 wmin ≤ w1 ≤ wsat
∂t ρw d 1
∂w2 1
= (Ir − Eg − Etr ) − K2 − D2 wmin ≤ w2 ≤ wsat (2.11)
∂t ρw d 2
∂w3 d2
= (K2 + D2 ) − K3 wmin ≤ w3 ≤ wsat
∂t (d3 − d2 )
avec ρw (kg m−3 ) la masse volumique de l’eau et C1 un coefficient contrôlant les échanges d’hu-
midité entre la surface et l’atmosphère.
Le terme D1 représente la diffusion verticale d’humidité entre la zone superficielle et la zone
racinaire, et le terme D2 la diffusion entre la zone racinaire et la couche profonde.
44 Chapitre 2. Le système hydrologique continental ISBA-TRIP
Fig. 2.1 – Les trois couches de sol d’ISBA (d’après Decharme (2005)).
D1 = C2 (w1 − wgeq )
τ (2.12)
C
D = 4 (w − w )
2 2 3
τ
avec C2 et C4 les coefficients contrôlant les termes de diffusion.
Le terme K2 (s−1 ) correspond au drainage gravitationnel de la couche racinaire vers le sol
profond, et K3 (s−1 ) au drainage gravitationnel du sol profond vers le sous-sol d’ISBA. K2 et
K3 s’expriment sous la forme d’un rappel vers la capacité au champ wf c (m3 m−3 ), fidèle à la
philosophie « force-restore ». Le terme wgeq (m3 m−3 ) définit le contenu en eau superficielle à
l’équilibre entre les forces de capillarité et les forces de gravité, calculé à partir de w2 et des
propriétés de texture du sol. Si w1 est supérieure à wgeq , la couche superficielle draine de l’eau
vers la zone racinaire, tandis que l’inverse se produit si w1 est inférieure à wgeq .
d C
K2 = 3 3 max(wd2 , w2 − w3 )
d2 τ
(2.13)
d3 C3
K3 = max(wd3 , w3 − w2 )
d3 − d2 τ
où C3 est un coefficient de drainage caractérisant le taux avec lequel le profil de sol est rappelé
vers la capacité au champ wf c . Les coefficients K2 et K3 ont été modifiés par Habets et al. (1999a)
afin de permettre un drainage résiduel (wd1 et wd2 (m3 m−3 )) quand l’humidité de chaque couche
tombe sous la capacité au champs wf c . Ce drainage résiduel a été initialement introduit dans
le but de soutenir les débits d’étiage en période sèche dans les rivières. En pratique, ce soutien
est assuré par la contribution des eaux souterraines aux débits. Par conséquence, le drainage
résiduel a été désactivée dans les simulations de cette thèse utilisant ISBA-3L.
Tous les coefficients « force-restore » C1 , C2 , C3 et C4 , ainsi que les paramètres hydrologiques
du sol wsat , wwilt , wf c et wgeq , sont calculés en fonction de l’humidité du sol et des propriétés
du sol selon les relations établies par Noilhan et Lacarrère (1995) sur la base des équations
2.1. Le modèle de surface ISBA 45
avec b la pente de la courbe de rétention d’eau. ksat (m s−1 ), ψsat (m) et wsat (m3 m−3 ) sont
respectivement la conductivité hydraulique, le potentiel hydrique et le contenu en eau volumique
à saturation.
La température du sol
Cette version multicouche d’ISBA représente le même bilan d’énergie que la version « force-
restore » à trois couches. La figure 2.2 compare le sol d’ISBA-3L avec celui d’ISBA-DF. Dans
un souci de cohérence entre les deux versions, la température de surface Ts du composite
sol/végétation est calculée sur la même couche superficielle que dans ISBA-3L. Ts évolue en
fonction du flux de chaleur dans le sol G et du gradient thermique entre la couche superficielle
et la deuxième couche (Boone et al., 2000 ; Decharme et al., 2011). Pour un sol discrétisé en N
couches, Ts équivaut à la température T1 de la première couche. Les transferts de chaleur dans le
sol sont décrits par la loi de Fourier selon la verticale z. Les équations gouvernant ces transferts
de chaleur à la surface et dans le sol s’écrivent :
" #
∂Ts λ̄1
=CT G − (Ts − T2 )
∂t ∆z̃1
(2.15)
" #
∂Ti 1 1 λ̄i−1 λ̄i
= (Ti−1 − Ti ) − (Ti − Ti+1 ) 2≤i≤N
∂t cgi ∆zi ∆z̃i−1 ∆z̃i
avec ∆zi (m) l’épaisseur de la couche i, ∆z˜i (m) l’épaisseur entre les centres (ou noeuds) de
deux couches consécutives, cg i (J m−3 K−1 ) la capacité thermique totale du sol de la couche i,
et λ̄i (W m−1 K−1 ) la conductivité thermique moyenne à l’interface des deux couches i et i + 1.
L’épaisseur ∆z̃i se calcule comme suit :
(∆zi + ∆zi+1 )
∆z̃i = (2.16)
2
λ̄i se détermine en prenant la moyenne harmonique des conductivités thermiques des couches
i et i + 1, pondérées par l’épaisseur des couches :
Fig. 2.2 – Discrétisation verticale dans le sol des différentes versions d’ISBA. d1 (1 cm), d2 et d3
correspondent aux épaisseurs de sol des trois couches d’ISBA-3L. D1 et D2 sont les flux diffusifs,
K2 et K3 les flux gravitaires. Pour ISBA-DF, zi , ∆zi et ∆z̃i correspondent respectivement à la
profondeur de la couche de sol i, à son épaisseur, et à la distance entre les noeuds des couches i
et i + 1. Ti , wi et ψi désignent la température, l’humidité et le potentiel de la couche i. Enfin,
FN représente le flux à la base du sol (d’après Boone (2000)).
L’eau du sol
Dans ISBA-DF, les flux de masses d’eau sont décrits selon la forme « mixte » de l’équation de
Richards (cf. équation 1.13). La variation temporelle de l’humidité du sol est résolue en terme de
teneur en eau, tandis que le gradient hydraulique est résolu en terme de potentiel hydrique. Cette
forme mixte est généralement considérée comme étant supérieure aux formulations résolvant
uniquement le potentiel ou le contenu en eau. La résolution numérique de la forme en potentiel
ne conserve généralement pas la masse (Allen et Murphy, 1986 ; Celia et al., 1990), présente des
limitations en terme de pas de temps numérique (Milly, 1985), et converge plus lentement (Baca
et al., 1997), ce qui limite son exploitation en terme d’études climatiques ou météorologiques. La
résolution de l’équation 1.13 en terme de contenu volumique permet en revanche d’améliorer le
bilan de masse et converge rapidement. Malheureusement, cette forme est strictement réservée
au milieu non-saturé et homogène du fait que le contenu en eau du sol est discontinu à l’interface
des couches de sol, ce qui limite son application en hydrologie. A l’inverse, la forme mixte de
l’équation de Richards est applicable pour des sols homogènes et hétérogènes, saturés ou non.
En utilisant le même nombre N de couches que pour la température, les équations gouvernant
2.2. Le modèle de routage TRIP 47
1
∂w1 ψ1 − ψ2 ψ1 − ψ2 S1
=
−k̄1 + 1 − ν̄1 +
∂t ∆z1 ∆z̃1 ∆z̃1 ρw
(2.18)
∂wi 1 Si
avec 2 ≤ i ≤ N
= Fi−1 − Fi +
∂t ∆zi ρw
Les flux à l’interface de chaque couche i sont ensuite calculés de la sorte :
ψi − ψi+1 ψi − ψi+1
Fi = k̄i + 1 + ν̄i (2.19)
∆z̃i ∆z̃i
FN = kN (2.20)
avec kN la conductivité hydraulique de la dernière couche de sol N . Cette équation représente
une condition de drainage à la base du sol, communément utilisée dans les modèles de surface.
Une paramétrisation alternative de ce flux est néanmoins possible pour prendre en compte la
présence d’une nappe d’eau souterraine sous le sol. C’est ce que nous verrons plus en détail lors
de la description du couplage avec le schéma d’aquifère dans le chapitre 6.
L’équation 2.18 est convertie sous la forme d’une matrice tridiagonale et résolue en différences
finies de manière implicite via l’algorithme de Crank-Nicolson. Plus de détails sur la méthode
numérique de résolution peuvent être trouver dans Boone (2000).
permettant la comparaison des débits simulés des grands bassins fluviaux avec les séries tempo-
relles de débits observés sur tous les continents. Il peut également servir à prédire les débits à
l’échelle saisonnière ou la réponse des grands fleuves au réchauffement climatique global à plus
long terme. TRIP est disponible à l’échelle globale sur des grilles de 1° × 1° (cf. figure 2.3) et
de 0.5° × 0.5°. Toutefois, seule la version à 0.5° sera utilisée à l’échelle globale. Nous verrons
également dans le cas de la France qu’il est tout à fait possible d’adapter TRIP à des résolutions
plus fines, pour peu que l’on dispose des directions d’écoulement appropriées. Dans sa version
initiale, TRIP considère une vitesse d’écoulement dans les rivières constante et prise égale à 0.5
m s−1 . De plus, le modèle ne fait aucune distinction entre le drainage profond et le ruissellement
de surface. C’est pourquoi , au CNRM, plusieurs modifications ont été apportées par Decharme
et al. (2010) sur les bases de Arora et al. (1999) et Decharme et al. (2010). Un réservoir sou-
terrain linéaire peut être pris en compte de manière à retarder la contribution du drainage à la
rivière, et un schéma d’écoulement à vitesse variable peut être activé. Mentionnons également
la possibilité de prendre en compte les inondations via le schéma proposée par Decharme et al.
(2012), que nous ne détaillerons pas ici, mais dont certaines paramétrisation seront reprises lors
de la paramétrisation du schéma d’aquifère.
TRIP est un modèle de routage linéaire à base simplifiée. Il se base sur une seule équation
bilan représentant l’évolution temporelle de la masse d’eau en rivière S (kg) stockée dans chaque
maille d’eau du réseau hydrographique.
∂S
= QSin + Qsb − QSout (2.21)
∂t
QSout (ks s−1 ) représente les flux de masse sortant de la maille. QSin (ks s−1 ) est la somme
du flux de masse sortant des mailles amont voisines et du ruissellement de surface simulé par
ISBA Qs , multiplié par la surface de la maille TRIP. Enfin, Qsb (ks s−1 ) correspond au drainage
profond provenant de la base du sol d’ISBA. QSout est estimé proportionnellement à S. Il est
fonction de la vitesse d’écoulement de l’eau v (m s−1 ) et de la longueur du segment de rivière L
(m) dans la maille selon :
2.2. Le modèle de routage TRIP 49
v
QSout = S (2.22)
L
Les segments de rivière représentent la distance entre le centre de chaque maille adjacente.
Cette distance est multipliée par un coefficient de méandrement pris égal à 1.4 pour une ré-
solution de 0.5°, comme proposé par Oki et Sud (1998). L’hypothèse avancée est qu’à faible
résolution, les méandres des fleuves ne sont pas pris en compte lorsque l’on calcule la longeur
des segments de rivière.
Dans sa version de base, TRIP utilise une vitesse uniforme égale à 0.5 m s−1 . Bien qu’ayant
le mérite de la simplicité, cette hypothèse semble être peu réaliste à l’échelle globale. La prise
en compte d’une vitesse variable a donc été introduite par Decharme et al. (2010) en se basant
sur le formalisme proposé par Arora et al. (1999). v est calculé selon la formule de Manning en
considérant une section de fleuve rectangulaire (cf. figure 2.4) :
√ √ 2
s 2 s W hs 3
v= R =
3 (2.23)
n n W + 2hs
avec s (m m−1 ) la pente à la surface de l’eau supposée égale à celle du lit du fleuve dans la maille,
n le coefficient de Manning assimilable à une rugosité, R (m) le rayon hydraulique, W (m) la
largeur du fleuve et hs (m) la hauteur d’eau dans le fleuve. Cette hauteur d’eau est calculée en
fonction de S selon la formule suivante :
S
hs = (2.24)
ρs LW
Cette équation est ensuite résolue en utilisant la méthode de « Runge-Kutta » à l’ordre 4
dans le but de s’affranchir des biais numériques inhérents à la non-linéarité de l’équation 2.23.
Une option de TRIP permettant de prendre en compte la présence d’un réservoir profond
a également été développée par Decharme et al. (2010), conformément aux travaux de Arora
50 Chapitre 2. Le système hydrologique continental ISBA-TRIP
et al. (1999). En effet, initialement, TRIP ne fait aucune distinction entre le ruissellement de
surface Qs et le drainage profond Qsb (cf. figure 1.2). Or, ce drainage alimente le plus souvent
des réservoirs profonds, ce qui a tendance à retarder sa contribution aux débits des fleuves de
quelques jours à quelques mois. L’équation pronostique du réservoir profond G (kg) s’écrit de la
manière suivante :
∂G
= QG G
in − Qout (2.25)
∂t
où le flux d’en entrant QG in est égale à Qsb . Le débit sortant Qout est supposé être une fonction
G
1
QG
out = G (2.26)
τg
avec τ (s) une constante de temps fixée à 30 jours (Decharme et al., 2012). En définitive,
l’équation 2.22 est modifiée pour prendre en compte ce nouveau flux :
∂S
= QSin + QG S
out − Qout (2.27)
∂t
Il est important de préciser que ce réservoir ne représente pas la dynamique propre des eaux
souterraines. Aucune hauteur de nappe n’est simulée. Son rôle est simplement de retarder la
contribution du drainage profond d’une durée τ fixée à l’avance.
Chapitre 3
Le cadre expérimental
Comme nous l’avons déjà précisé dans l’introduction, le schéma d’aquifère nouvellement
développé dans TRIP a d’abord été testé en mode off-line sur la France puis à l’échelle globale
dans les chapitres 4 et 5, avant d’être couplé à ISBA dans le chapitre 6. Le présent chapitre a
pour but de présenter l’ensemble des données nécessaires à la mise en oeuvre de ces expériences.
Dans un premier temps, nous traiterons le cas de la France. Les observations de débit et de
hauteur de nappe nécessaires à l’évaluation du modèle seront présentées conjointement avec le
ruissellement total utilisé pour forcer TRIP. Cette partie sera aussi l’occasion de présenter les
différentes variables atmosphériques utilisées pour forcer ISBA dans le chapitre 6. Nous nous
attacherons ensuite à décrire le protocole expérimental à l’échelle globale. Il s’agira notamment
de présenter la base de données globales de mesures de débit constituée pour évaluer les débits
simulés. Là encore, les forçages ISBA utilisés au chapitre 5 dans le cadre de l’évaluation de TRIP
en mode off-line seront décrits. Enfin, que ce soit sur la France ou à l’échelle globale, les données
GRACE ont été utilisées pour estimer la bonne marche du schéma d’aquifère. C’est pourquoi,
une section à part entière sera consacrée à la description des données gravimétriques provenant
de GRACE.
Sommaire
3.1 La modélisation sur la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.1.1 Les caractéristiques géomorphologiques de la France . . . . . . . . . . . 52
3.1.2 Les observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.1.3 Le système hydrométéorologique SAFRAN-ISBA-MODCOU . . . . . . 55
3.1.4 Les caractéristiques de TRIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.2 À l’échelle globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.2.1 Les données cartographiques globales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.2.2 Les mesures de débit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.2.3 Le forçage des simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.2.4 Les caractéristiques de TRIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.3 Les données satellites GRACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Le choix de la France comme premier domaine de test et d’évaluation à grande échelle n’a
pas été fait au hasard. La France dispose en effet d’un important réseau de mesures de débit
et de hauteur de nappe. Ce choix est d’autant plus justifié qu’il laisse la possibilité de com-
parer nos simulations avec les sorties du modèle hydrométéorologique régional SIM. Enfin, la
France possède, sur un territoire de faible superficie, une grande variété de paysages géologiques.
L’avantage d’une telle diversité est de permettre l’évaluation du modèle sur des terrains dont
les caractéristiques sont, en majorité, représentatives de ce que l’on rencontre à l’échelle globale.
Sur la France, TRIP a été testé sur deux grilles de résolution 1/12° et 0.5°. TRIP est forcé par le
52 Chapitre 3. Le cadre expérimental
ruissellement total provenant d’une simulation ISBA réalisée au sein du système hydrométéoro-
logique SIM finement calibré sur la France sur la période 1958-2010. Le forçage atmosphérique
de cette simulation nous servira également à produire les résultats du couplage de la nappe avec
ISBA dans le chapitre 6.
Le réseau hydrographique de la France (cf. figure 3.1) est principalement organisé autour de
quatre grands fleuves : la Loire, la Seine, la Garonne et le Rhône. Ces fleuves couvrent à eux
seuls 62 % du territoire. On peut également ajouter la Meuse et le Rhin qui occupent un espace
moins important en France, mais qui se prolongent hors des frontières de l’hexagone.
La France comporte trois grands domaines géologiques que l’on retrouve sur la figure 3.2 :
les régions de socle, les bassins sédimentaires et les régions montagneuses. On y rencontre les
différents types d’aquifère énumérés à la section 1.3.1. Les régions de socle recouvrent environ
un tiers du territoire et correspondent principalement au Massif Armoricain, au Massif Central,
aux Ardennes et aux Vosges. Ces massifs anciens datent tous de la période du paléozoïque
(inférieures à 250 millions d’année). Majoritairement constitués de roches cristalines, ils ont subi
une érosion forte et présentent un relief modéré. Ces formations sont très peu perméables. On y
rencontre des aquifères de faible extension, principalement localisés dans les zones d’altération
en surface ou les dépôts alluviaux.
Les bassins sédimentaires forment une deuxième catégorie géologique. Il s’agit du Bassin pa-
risien et du Bassin aquitain. Les bassins sédimentaires sont formés d’un empilement de couches
sédimentaires déposées par la mer au cours des temps géologiques. L’âge des couches sédimen-
taires augmente avec la profondeur. Ainsi, dans le Bassin parisien, les couches les plus anciennes
du jurassique affleurent en périphérie et les couches les plus récentes, datant du quaternaire,
se trouvent au centre. Ces bassins sédimentaires renferment les nappes les plus importantes et
les plus étudiées. On y rencontre d’abord une nappe libre, puis une succession de nappes confi-
nées séparées par des couches semi-perméables. À noter que les couches périphériques datant
du jurassique sont majoritairement constituées de carbonates et connaissent une importante
karstification.
Le dernier domaine géologique d’importance correspond aux chaînes montagneuses pyré-
néennes et alpines. Ces chaînes se sont formées récemment dans l’histoire géologique. Elles se
caractérisent par un relief escarpé avec des nappes rares et très morcellées.
3.1. La modélisation sur la France 53
Fig. 3.2 – Carte simplifiée des différentes régions géologiques de France (http://wheb.
ac-reims.fr/ressourcesdatice/DATICE/lithotheque/bassinparisien/complements.
htm).
La construction du modèle d’aquifère sur la France tient compte des aspects géologiques
et topographiques du territoire. Elle se base sur l’utilisation de plusieurs cartes géologiques et
hydrogéologiques : la carte géologique de l’Europe établie par l’institut fédéral allemand des
géosciences et des ressources naturelles de géologie (Bundesanstalt für Geowissenschaften und
Rohstoffe (BGR)) à Hannover, la carte lithologique simplifiée de France du Bureau des Res-
sources Géologiques et Minières (BRGM) et la carte mondiale des ressources en eau (World-wide
Hydrogeological Mapping and Assessment Programme (WHYMAP)), sur laquelle nous revien-
drons dans la prochaine section. L’utilisation de ces cartes sera détaillée lors de la description
du modèle sur la France dans le chapitre 4. Précisons simplement que de telles informations sont
également disponibles à l’échelle du globe, ce qui justifie l’utilisation d’une telle méthodologie à
grande échelle.
Dans cette thèse, les périodes de toutes les simulations réalisées sont comprises entre les
années 1950 et 2010. À l’échelle de la France, nous disposons sur cette période d’un important
réseau de stations de mesures de débit et d’observations de hauteur de nappe (piézomètres)
Au total, 689 stations de mesures de débit sont disponibles. Leur répartition sur l’ensemble
de la France est tracée sur la figure 3.3a. Cependant, seule une partie de ces stations de mesures
ont été réellement utilisées lors de l’évaluation de TRIP. En effet, il est nécessaire de restreindre
le nombre de mesures du fait des contraintes du système de modélisation considéré. Ainsi, les
critères de sélection sont les suivants :
— Les séries temporelles de mesures doivent avoir au minimum dix ans de données.
— L’aire de drainage observée ne doit pas différer de plus de 20 % de l’aire de drainage de
la maille correspondante dans TRIP.
— Enfin, si deux stations se trouvent dans la même maille TRIP, la station ayant la plus
grande aire de drainage est prise comme étant représentative du débit dans la maille.
Ainsi, selon la résolution du modèle et la période de simulation considérée, le nombre de
stations retenu ne sera pas le même.
54 Chapitre 3. Le cadre expérimental
Fig. 3.3 – (a) Distribution spatiale des stations de mesure et (b) des piézomètres sur le territoire
français. Les longueurs des séries temporelles sur la période 1950-2010 sont précisés.
Les piézomètres
Un réseau de 3211 piézomètres a été récupéré à partir de la base de données ADES (Accès
aux Données sur les Eaux Souterraines ; http://www.ades.eaufrance.fr/) pour évaluer les
hauteurs piézométriques simulées par TRIP. La distribution spatiale de ces piézomètres est
indiquée sur la figure 3.3b. Là encore, tous n’ont pas été exploités. Dans les chapitres suivants,
seules les mesures correspondant à une nappe libre, situées dans les zones d’aquifères simulées,
et ayant plus de dix ans de données, ont été prises en compte.
3.1. La modélisation sur la France 55
Fig. 3.4 – Les trois modules SAFRAN, ISBA et MODCOU composant le système hydrométéo-
rologique SIM (d’après Habets et al. (2008)).
sur la grille 0.5° × 0.5°. Les moyennes temporelles de chacune de ces variables sont représentées
en chaque point de grille sur la figure 3.5 à fine et basse résolutions. Les champs de forçage
sont similaires quelle que soit la résolution, et la différence entre les valeurs moyennes de chaque
variable, indiquées pour chaque carte, reste négligeable. Signalons enfin que la simulation de
SIM ayant servi à produire ces forçages servira aussi à l’évaluation du modèle d’aquifère sur la
France dans les chapitres 4 et 6.
Le modèle hydrogéologique MODCOU est développé par l’École des Mines de Paris (Ledoux
et al., 1989). C’est un modèle conceptuel distribué travaillant sur des mailles carrées emboîtées, ce
56 Chapitre 3. Le cadre expérimental
Fig. 3.5 – Moyenne temporelle (haut) du ruissellement de surface et (bas) du drainage profond
interpolés à partir de SIM à fine et basse résolutions. La moyenne spatiale de chaque champ est
également indiquée entre parenthèses.
qui permet de disposer d’un maillage fin proche des rivières et plus grossier ailleurs. MODCOU
calcule l’évolution spatiale et temporelle du niveau piézométrique des aquifères multicouches
en utilisant l’équation de diffusion des eaux souterraines (cf. équation 1.18). Il calcule ensuite
les échanges d’eau entre la rivière et les aquifères et routent les débits en rivière en utilisant
l’algorithme de Muskingum.
À la base, MODCOU dispose de son propre module conceptuel pour assurer la fonction de
production et calculer le bilan hydrique du sol. Dans SIM, ce module a été remplacé par ISBA-
3L, les fonctions de transfert et de routage de l’eau restant les mêmes. L’introduction du cycle
diurne dans le modèle hydrologique permet ainsi un couplage avec l’atmosphère grâce au calcul
du bilan d’énergie et d’eau.
Comme précisé plus haut, deux aquifères sont simulés par MODCOU : l’aquifère multicouche
de la Seine et l’aquifère du Rhône. Sur ces zones, le drainage résiduel d’ISBA-3L (cf. équation
2.13) a été désactivé dans SIM, au contraire des autres régions où il reste activé.
Fig. 3.6 – À gauche, les variables atmosphériques de SAFRAN interpolées à 1/12° et à droite,
les mêmes variables à 0.5°.
58 Chapitre 3. Le cadre expérimental
La détermination d’un certain nombre de paramètres, dont la majorité a été définie dans
la section 2.2, est nécessaire pour adapter TRIP sur la France à fine (1/12°) et basse (0.5°)
résolutions. La topographie intervient dans la détermination des directions d’écoulement à fine
résolution et dans le calcul des pentes du lit de la rivière aux deux résolutions. La prise en
compte d’une vitesse variable dans TRIP nécessite de connaître les paramètres propres à la
formulation de Manning (cf. équation 2.23) : la largeur du fleuve W , le coefficient de Manning
n et la pente de la rivière s. La profondeur de la rivière hc peut également être déterminée selon
la formulation proposée par Decharme et al. (2012). Nous décrirons par la suite le rôle joué par
cette profondeur dans le schéma d’aquifère. Dans cette sous-section, le calcul de ces paramètres
sera décrit aux deux résolutions utilisées sur la France.
La topographie
Fig. 3.7 – Topographie corrigée, largeurs et profondeurs de rivière calculées à fine et basse
résolutions sur la France.
ordre croissant. Le résultat est ensuite affiné sous un Système d’Information Géographique (SIG)
de manière à éliminer les anomalies de topographie qui pourraient altérer le calcul du réseau
hydrographique.
À 0.5°, la topographie est déterminée en prenant la moyenne des valeurs à 1/12° à l’intérieur
de chacune des mailles 0.5°. Ce calcul se base sur l’hypothèse que les paramètres topographiques
déterminés précédemment à fine résolution sont représentatifs des caractéristiques du réseau
hydrographique à 0.5°. Les topographies déterminées aux deux résolutions sont représentées sur
la figure 3.7.
La largeur du fleuve
La largeur du fleuve W est calculée dans chaque maille selon la formulation empirique décrite
dans Decharme et al. (2012) :
0.5
W = max(Wmin , βQyr ) (3.1)
avec Qyr (m3 s−1 ) la moyenne annuelle du débit calculée à partir de la moyenne annuelle du
ruissellement total simulé par ISBA dans chaque maille et sur la période 1958-2010. Qyr est
calculé pour les deux résolutions. Le coefficient β est fixé à 15 en conformité avec l’ordre de
grandeur habituellement utilisé sur les bassins tempérés (Arora et Boer, 1999 ; Decharme et al.,
60 Chapitre 3. Le cadre expérimental
2012 ; Moody et Troutman, 2002). La largeur minimale Wmin (m) de fleuve est fixée à 10 m à
fine résolution, et à 30 m à basse résolution. Ces largeurs sont représentées aux deux résolutions
sur la figure 3.7.
Le coefficient de Manning
SOmax − SO
n = nmin + (nmax − nmin ) (3.2)
SOmax − 1
avec SO la séquence de rivière de la maille, et SOmax la séquence maximum du bassin versant
correspondant à la maille située à l’embouchure du fleuve. Une telle représentation repose sur
l’hypothèse que la rugosité du lit joue un rôle plus important sur les rivières de faible largeur
situées en amont par rapport à celles de plus grande largeur situées en aval (Decharme et
al., 2010). La valeur maximum de n, nmax , est fixée à 0.06, la valeur minimum nmin à 0.04,
conformément aux valeurs que l’on retrouve dans d’autres études à l’échelle globale (Arora et
Boer, 1999 ; Arora et al., 1999 ; Lucas-Picher et al., 2003).
La pente du lit de la rivière s dans la maille 1/12 est déterminée par rapport à la topographie
et aux directions d’écoulement de TRIP selon la formulation suivante :
Z − Znext
s = max , 10−5 (3.3)
L
avec Z (m) la topographie dans la maille, Znext (m) la topographie dans la maille voisine aval et
L la longueur de la rivière. Signalons également que le coefficient de méandrement évoqué à la
section 2.2.1 est pris à 1.1 au lieu de 1.4 à 0.5° de manière à obtenir des distances plus réalistes
à fine résolution.
Sur la France, tout comme la topographie, les pentes à 0.5° sont obtenues en prenant la
valeur moyenne des pentes à fine résolution présentes dans la maille 0.5°.
La profondeur de la rivière
La profondeur de la rivière hc est calculé dans chaque maille selon la formulation empirique
suivante (Decharme et al., 2012) :
1
hc = W 3 (3.4)
Les profondeurs obtenues sont tracées aux deux résolutions sur la figure 3.7. À fine résolution,
elles varient de 2 m en amont des bassins, jusqu’à 12 m pour les mailles situées aux extrémités
du Rhône et de la Garonne. À basse résolution, ces valeurs sont comprises entre 3 et 9 mètres.
Princeton (Sheffield et al., 2006). Le schéma d’aquifère a été adapté à l’échelle globale en utilisant
les même types d’information que pour le cas de la France. Ainsi, les caractéristiques des aquifères
à l’échelle globale se basent sur plusieurs données cartographiques : la carte topographique
globale multi-résolution (Global Multi-resolution Terrain Elevation Data 2010 (GMTED2010))
(Danielson et Gesch, 2011), la carte mondiale de lithologie établie par Dürr et al. (2005) et
la carte hydrogéologique des ressources en eau souterraine mondiales (WHYMAP). La carte
de lithologie est utilisée pour estimer la distribution spatiale des paramètres de porosité et de
transmissivité selon le type de roche rencontré. La carte hydrogéologique WHYMAP permet,
en combinaison avec la topographie globale, de délimiter les contours des principaux aquifères à
l’échelle globale. Ces contours ont par ailleurs été raffinés sur les États-Unis à l’aide d’une carte
supplémentaire d’aquifères qui sera également présentée.
Le réseau hydrographique global à 0.5°, calculé à partir des directions d’écoulement de TRIP,
est représenté sur la figure 3.8b (Oki et Sud, 1998). Les tracés des principaux cours d’eau y
figurent, ainsi que la limite de leur bassin versant : l’Amazone et le Paraná en Amérique du
Sud, le Congo et le Niger en l’Afrique, le Mékong, le Gange, l’Ob, la Léna et le Yenisei en Asie,
et enfin le Mississippi et le Mackenzie en Amérique du Nord. La construction de ce réseau se
base sur le principe de séquençage des tronçons de rivière (stream order en anglais) : plus la
maille draine une portion importante du bassin, plus la séquence est élevée. Le maximum de
la séquence d’un bassin versant correspond ainsi à la maille située à l’embouchure du bassin
versant.
La carte lithologique globale de Dürr et al. (2005) est représentée sur la figure 3.9. L’origina-
lité de cette carte est de proposer une classification « hydrologique » se basant sur les propriétés
d’altération et de transport par l’eau. Cette classification distingue quatre grandes catégories :
Les roches magmatiques. Elles sont subdivisées en quatre classes selon leur origine plu-
tonique ou volcanique et leur composition chimique basique ou acide. Une roche acide
aura une composition en silice SiO2 élevée (Pa et Va), ce qui n’est pas le cas pour une
roche basique (Pb et Vb).
Les roches métamorphiques. On y retrouve notamment les roches précambriennes (Pr)
définissant les affleurements de roches anciennes présentes dans la croûte terrestre (les
cratons). Une deuxième classe de roches métamorphiques (Mt) a été définie par Dürr
et al. (2005) pour différencier les roches localisées dans les cratons de celles présentes
dans d’autres formations.
Les roches sédimentaires consolidées. Quatre classes s’y distinguent : les roches sili-
clastiques (Ss), carbonatées (Sc), mixtes (Sm) et les évaporites (Ep). Les roches silici-
clastiques correspondent aux roches cimentées majoritairement composées de silice telles
que le grès ou le schiste. Cette classe regroupe l’ensemble des tailles de grains, du sable
fin jusqu’au gravier. Les roches carbonatées présentent un fort pourcentage de carbonate
de calcium CaCO3 ; il s’agit par exemple du calcaire, de la craie ou de la dolomite. Les
roches mixtes sont un intermédiaires entre les deux types de roches précédents. Enfin, les
évaporites sont issues de la précipitation des sels minéraux due à l’évaporation de l’eau
dans laquelle elles se forment. Leur durée de vie est très courte ; c’est pourquoi elles ne
sont que très peu présentes sur la carte de Dürr et al. (2005).
Les roches sédimentaires non-consolidées . On y trouve encore quatre autres classes :
les roches non-consolidées et semi-consolidées (Su), les dépôts alluviaux (Ad), les Loess
(Lo) et les sables éoliens (Ds). La classe Su présente les mêmes caractéristiques que la
classe Ss, excepté que les sédiments ne sont pas cimentés (sables, argiles, graviers. . .). Les
dépôts alluviaux désignent les matériaux déposés par les cours d’eau et sont d’âge très
récent. Le Loess est une roche sédimentaire formée par l’accumulation de limon issu de
l’érosion éolienne dans les régions arides et semi-arides.
Une dernière catégorie identifie les roches de lithologie complexe (Cl), principalement issues
des orogenèses, mais qui ne couvrent cependant qu’une très faible part des continents à l’échelle
du globe. Citons également la présence des « eaux de surface » (mers intérieures, lacs) et du
permafrost, regroupés sous la classe Wb.
Le programme WHYMAP a été lancé en 2000 et porté par l’UNESCO et le BGR dans le
but de fournir des données et des informations sur les ressources globales en eau souterraine. Le
programme compile des données hydrogéologiques provenant de différentes sources nationales,
3.2. À l’échelle globale
Fig. 3.9 – La carte lithologique globale (d’après Dürr et al. (2005)).
63
Chapitre 3. Le cadre expérimental
régionales, et globales. Le produit final, représenté sur la figure 3.10, fournit ainsi des informa-
tions sur les quantités, la qualité, et la vulnérabilité des ressources mondiales en eau souterraine.
On y distingue trois catégories d’aquifère. La première, en marron sur la figure, correspond aux
aquifères locaux et fragmentaires des régions de socle, comme définie à la section 1.3.1 sur le
classement des aquifères en fonction de la géologie. A l’inverse, la deuxième catégorie identifie les
aquifères majeurs de grande extension concernés par les transports d’eau sur de larges distances.
Ces aquifères sont essentiellement localisés dans les bassins sédimentaires. Enfin, une dernière
catégorie dite « complexe » regroupe les aquifères des zones montagneuses et des régions de
lithologie complexe où il est encore difficile de connaître avec précision la nature des aquifères
(régions karstiques, orogenèse. . .).
Fig. 3.11 – Carte nationale des aquifères des États-Unis (USGS ; http://nationalatlas.
gov/).
Sur les États-Unis, une carte nationale d’aquifère plus précise que celle fournie par WHYMAP
est disponible et facilement accessible (http://nationalatlas.gov/). Cette carte, représentée
sur la figure 3.11, subdivise les aquifères en six grandes catégories selon la lithologie rencon-
trée : les formations non-consolidées, les formations semi-consolidées, les grès, les mélanges grès-
carbonate, les carbonates, les aquifères des roches magmatiques et métamorphiques, et une
dernière catégorie de diverses roches très peu perméables ne contenant que peu d’aquifères.
Dans le cadre de cette thèse, une collaboration a été initiée avec le GRDC afin d’obtenir
un réseau de mesures de débit à l’échelle globale. Le GRDC est une institution internationale
mettant à disposition une base de données globale d’observations de débit sur des périodes
pouvant aller jusqu’à 200 ans. Formée sous l’égide de l’organisation mondiale de la météorologie
et des Nations Unies, son rôle est de promouvoir les études sur la ressource en eau globale et
66 Chapitre 3. Le cadre expérimental
À l’échelle globale, le ruissellement total des simulations de TRIP en mode forcé provient
d’une simulation indépendante d’ISBA-3L réalisée par Alkama et al. (2010) sur la période 1950-
2008. Les moyennes temporelles des champs de ruissellement de surface et de drainage profond
sont représentées sur la figure 3.13. Ces champs ont été obtenus en utilisant le forçage atmo-
sphérique issu de l’Université de Princeton en entrée d’ISBA-3L (Sheffield et al., 2006). Il est
Fig. 3.13 – (haut) Ruissellement de surface et (bas) drainage profond fournis par ISBA pour
forcer TRIP (Alkama et al., 2010).
68 Chapitre 3. Le cadre expérimental
également important de préciser que la simulation d’Alkama et al. (2010) ayant été initiale-
ment réalisée à 1° de résolution, les forçages ont dû être désagrégés à 0.5° pour les besoins des
expériences du chapitre 5.
La figure 3.14 présente la moyenne temporelle des forçages atmosphériques de Princeton sur
la période 1950-2008. Ces forçages sont fournis sous la forme de cartes trihoraires à la résolution
spatiale de 1°. Ils se basent sur les réanalyses du National Center for Environmental Prediction-
National Center for Atmospheric Research (NCEP-NCAR) dont les biais systématiques ont été
corrigés par Sheffield et al. (2006). Les précipitations sont désagrégées en temps et en espace à
une résolution temporelle de 3 heures et une résolution spatiale d’1° en utilisant les informations
de la base de données à trois heures Tropical Rainfall Measuring Mission (TRMM). Elles ont
ensuite été corrigées par Sheffield et al. (2006) en utilisant les observations mensuelles du CRU
(Climate Research Units (CRU)) (Mitchell et Jones, 2005).
Toutefois, les données de précipitations utilisées pour forcer ISBA-3L différent de celles pro-
posées par Sheffield et al. (2006). Cette version reprend le forçage des précipitations désagrégé
à trois heures, mais cette fois hybridé avec les données du GPCC (http://www.dwd.de) au lieu
de celles du CRU. Ce choix se justifie par le fait que les données GPCC semblent être le meilleur
produit pour réaliser des études hydrologiques globales (Decharme et Douville, 2006b).
Tout comme dans le cas de la France, la topographie à 0.5° utilisée pour calculer les pentes des
rivières provient d’une interpolation spécifique. Cette méthode se base sur la détermination d’une
topographie intermédiaire à 1/12° que nous avons déjà évoquée précédemment. La topographie
obtenue à 0.5° se trouve sur la figure 3.15. Par ailleurs, les directions d’écoulement de TRIP à
0.5° n’ont pas été recalculées et proviennent directement de la grille d’Oki et Sud (1998).
Hormis ces points, l’essentiel des paramétrisations présentées dans le cas de la France sont
les mêmes à l’échelle globale (Alkama et al., 2010 ; Decharme et al., 2010, 2012). La pente des
lits des rivières et le coefficient de Manning sont calculés respectivement à partir des équations
3.3 et 3.2. Les largeurs de rivière sont également déterminées à partir de l’équation 3.1, excepté
que le coefficient β varie selon la région du monde où se trouve le bassin versant. Pour plus
de détails sur la détermination de ce coefficient, le lecteur pourra se référer à Decharme et al.
(2012). Signalons qu’à l’échelle globale, la largeur minimum Wmin est prise égale à 20 m. Les
largeurs obtenues sont tracées sur la figure 3.15. Le tableau 3.1 donne le détail des différentes
valeurs prises par l’ensemble des paramètres aux embouchures des principaux bassins versant.
3.2. À l’échelle globale 69
Fig. 3.14 – Les moyennes temporelles des forçages Princeton sur la période 1950-2208. Les
précipitations correspondent au produit GPCC.
70 Chapitre 3. Le cadre expérimental
Tab. 3.1 – Les noms, les aires de drainages, les coordonnées , les coefficients β, les largeurs et
les profondeurs de rivière à chaque embouchure de bassins (d’après Decharme et al. (2012))
3.2. À l’échelle globale 71
Fig. 3.15 – (a) La topographie corrigée à 0.5°, (b) les largeurs de rivière, et (c) les profondeurs
de rivière déterminées à l’échelle globale.
72 Chapitre 3. Le cadre expérimental
Depuis le 17 mars 2002, date de son lancement, la mission spatiale de gravimétrie GRACE de
la NASA/DLR (National Aeronautics and Space Administration/Deutsches Zentrum für Luft
and Raumfahrt) fournit des cartes mensuelles décrivant les variations du champ de gravité ter-
restre. GRACE est constitué de deux satellites jumeaux, évoluant à environ 500 km d’altitude,
sur la même orbite polaire, et séparés d’une distance d’environ 220 km. Les caractéristiques de
position et de vitesse de ces deux satellites sont continuellement mesurées à l’aide d’un interfe-
romètre à effet Doppler afin d’estimer les variations spatio-temporelles du champ de gravité.
Le champ de gravité de la Terre est communément décrit par la forme du géoïde terrestre,
c’est-à-dire la surface correspondant à l’équipotentielle du champ de gravité la plus proche du
niveau moyen des mers. Les données brutes fournies par GRACE se présentent sous la forme
de cartes de coefficients harmoniques sphériques décrivant les variations mensuelles du geoïde
terrestre liées aux redistributions des masses selon plusieurs compartiments : l’atmosphère, les
océans, les eaux continentales, la biomasse et enfin la terre solide. Pour la première fois ces
variations sont mesurables à grande échelle, tous les mois, avec une précision d’environ 1 cm, et
à une résolution horizontale de quelques centaines de kilomètres (Ramillien et al., 2004 ; Wahr
et al., 2004). Sur des périodes temporelles de l’ordre de quelques années, ces redistributions
de masses concernent essentiellement les échanges d’eau entre les compartiments de l’enveloppe
fluide de la Terre. L’une des principales applications de la mission GRACE va donc être d’ex-
ploiter ces mesures de variations du geoïde terrestre pour caractériser le comportement du cycle
hydrologique continental (Tapley et al., 2004 ; Wahr et al., 1998).
Plusieurs études se sont attachées à démontrer la viabilité des estimations de stocks d’eau
proposées par GRACE en les comparant soit avec des données in-situ d’humidité du sol (Swenson
et al., 2006) ou de débits (Syed et al., 2005, 2007 ; Syed et al., 2009), soit à des sorties de modèles
(Chen et al., 2005 ; Schmidt et al., 2006 ; Seo et al., 2006 ; Syed et al., 2008 ; Tapley et al., 2004).
En combinant les données de GRACE avec des observations et/ou des sorties de modèles, il est
possible d’accéder à des informations à grande échelle qui étaient jusqu’alors difficiles à obtenir
avec des moyens classiques. Par exemple, ces données utilisées en combinaison avec des réanalyses
ou des sorties de modèle peuvent servir à estimer des débits (Syed et al., 2005, 2007 ; Syed et al.,
2009), des flux d’évapotranspiration (Ramillien et al., 2006 ; Rodell et al., 2004), la fonte des
neiges ou des glaces (Frappart et al., 2006 ; Ramillien et al., 2008 ; Velicogna et Wahr, 2006a,b),
ou encore des variations de stocks d’eau souterraine (Rodell et al., 2007, 2009 ; Yeh et al., 2006).
Enfin, les données GRACE constituent un moyen sans précédent pour évaluer les stocks d’eau
continentaux simulés dans les modèles de climat (Alkama et al., 2010 ; Decharme et al., 2010 ;
Dijk et al., 2011 ; Güntner, 2008 ; Ngo-Duc et al., 2007 ; Swenson et Milly, 2006). Leur faible
résolution et leur couverture globale en font des produits particulièrement adaptés à l’évaluation
des variables hydrologiques des modèles de surface globaux. GRACE permet ainsi de pallier au
manque d’observations dans certaines régions du monde. Niu et al. (2007) a notamment utilisé
les données GRACE pour évaluer un modèle d’aquifère développé à l’échelle globale.
Dans cette thèse, les données GRACE ont été exploitées sur la période s’étendant d’août
2002 à août 2010 pour l’étude sur la France, et d’août 2002 à décembre 2008 à l’échelle globale.
Ces périodes sont très courtes comparées aux échelles de temps géologiques. Elles permettent de
considérer les variations des masses constituant la terre solide (magma, mouvement des roches. . .)
comme étant négligeables. Cette composante peut être inclue dans le terme « statique » G0 du
champ de gravité représentant 99 % du champ total G, le terme dynamique étant constitué des
variations de masse des stocks d’eau continentales (TWS), ∆GT W S , et de l’atmosphère, ∆Gatm .
L’intérêt d’utiliser GRACE pour l’évaluation des modèles de surface est d’extraire la composante
∆GT W S correspondant aux variations de stocks d’eau continentale :
Fig. 3.16 – Moyenne temporelle des stocks de GRACE sur la période août 2002/décembre 2008
pour les produits (a) GFZ, (b) CSR et (c) JPL
figure 3.16 montre la moyenne des stocks d’eau de GRACE pour ces trois produits.
Chapitre 4
Développement et évaluation du
schéma d’aquifère sur la France
Ce chapitre présente les développements apportés à TRIP et leur validation à l’échelle ré-
gionale. Nous décrirons tout d’abord les résultats obtenus en terme de débits et de stocks d’eau
simulés en utilisant TRIP sur la France. Ces premières simulations permettront de mieux com-
prendre les défauts de TRIP. Nous évoquerons entre autre les limites imposées par l’utilisa-
tion du pseudo-réservoir souterrain (cf. équation 2.26), initialement introduit pour retarder la
contribution du drainage profond aux débits, et nous insisterons sur la nécessité d’avoir une
représentation plus physique des écoulements souterrains. Dans un second temps, le développe-
ment du schéma d’aquifère et son application sur la France seront abordés. Cette partie sera
l’occasion de décrire l’élaboration du système de modélisation sur la France, grâce notamment
aux données géologiques et hydrogéologiques dont nous disposons, et qui ont été brièvement
évoquées au chapitre 3. Les débits et les hauteurs de nappes simulés seront respectivement com-
parés aux débits observés et aux piézomètres sur la période 1970-2010. Les stocks d’eau simulés
seront confrontés aux estimations issus du satellite GRACE sur la période 2003-2010. Enfin, les
variables hydrologiques simulées par SIM serviront également de référence pour l’évaluation des
débits, des hauteurs de nappe, et des échanges nappe/rivière sur la France. La dernière section
s’attachera à résumer les principales conclusions de ce chapitre et à présenter les perspectives
induites par cette étude.
Sommaire
4.1 L’application de TRIP sur la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4.1.1 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4.1.2 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.2 Article publié dans Journal of Hydrometeorology . . . . . . . . . . . 81
4.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4.2.2 The Surface-Groundwater Representation . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
4.2.3 Experimental Design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.2.4 Results . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4.2.5 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.2.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.3 Compléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
4.3.1 Compléments sur le développement du schéma numérique . . . . . . . . 104
4.3.2 Le comportement du schéma d’aquifère sur la France . . . . . . . . . . . 105
4.4 Bilan et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.4.1 Apport du schéma d’aquifère par rapport au réservoir linéaire . . . . . . 109
4.4.2 Critiques et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
76 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
TRIP a été adapté sur la France à fine et basse résolutions selon le protocole décrit au
chapitre 3. Dans un premier temps, afin de s’assurer de la bonne marche du modèle et de
mettre en évidence la problématique des eaux souterraines dans TRIP, quatre simulations ont
été effectuées sur la France :
— NOGW12 : TRIP dans sa version d’origine à 1/12°.
— NOGW05 : même chose que NOGW12, mais à 0.5°.
— CST12 : le réservoir souterrain linéaire est activé avec une constante de temps égale à 30
jours (cf. equation 2.27)
— CST05 : même chose que CST12, mais à 0.5°.
L’ensemble des comparaisons des débits journaliers simulées avec les observations s’étalent
dans cette section sur la période allant d’août 1970 à août 2010. L’évaluation des débits est
réalisée en utilisant les différents scores statistiques couramment utilisés en hydrologie : le critère
de ratio annuel des débits (Ratio = Qsim /Qobs ), le score de RMSE (Root Mean Square Error),
ainsi que le critère d’efficience (Ef f ) (Nash et Sutcliffe, 1970), qui mesure la capacité du modèle
à reproduire la dynamique des débits journaliers observés. L’efficience se définit de la façon
suivante :
avec Qobs la moyenne temporelle du débit observé. L’efficience Ef f est négative si le débit simulé
est très mauvais, et au-dessus de 0.5 pour une simulation correcte.
Le but de cette section étant d’établir les principaux défauts de TRIP en terme de représen-
tation des aquifères, seules les principales différences entre les simulations CST12 et NOGW12
(respectivement CST05 et NOGW05) seront décrites. Les résulats des simulations NOGW12 et
NOGW05 feront l’objet d’une description plus détaillée dans la section suivante lors de l’éva-
luation du schéma d’aquifère.
4.1.1 Résultats
À 1/12° de résolution, 318 stations de mesure de débits ont été sélectionnées sur la France
selon les critères de sélection établis à la section 3.1.2 du chapitre 3. La figure 4.1a montre
la distribution spatiale des efficiences de la simulation NOGW12 et la figure 4.1c la différence
d’efficience entre CST12 et NOGW12. Ces scores sont calculés à partir des séries temporelles
journalières. Sur la première figure, les faiblesses de TRIP apparaissent sur la majorité du bassin
versant de la Seine, au nord de la Loire, sur le bassin de l’Adour, et dans la partie ouest des
Alpes. À l’inverse, les scores sont supérieurs à 0.5 sur la Bretagne, dans le Massif Central et dans
les Ardennes. La comparaison de CST12 avec NOGW12 montre une amélioration des scores sur
le bassin de la Seine et sur la partie ouest des Alpes. Les efficiences sont en revanche dégradées
sur une large bande partant des Ardennes jusqu’au bassin versant de la Garonne, en passant
par le Massif Central.
La comparaison des scores d’efficience entre NOGW12 et SIM, tracée sur la figure 4.1b,
confirme les faiblesses de TRIP évoquées précédemment, notamment sur le bassin de la Seine.
Bien que CST12 montre de meilleurs scores sur ce bassin, la comparaison entre CST12 et SIM
(cf. figure 4.1d) montre toutefois que l’introduction du pseudo-réservoir souterrain n’est pas
suffisante pour corriger la totalité des biais rencontrés.
La figure 4.1e résume ces résultats en présentant les distributions cumulées d’efficience pour
NOGW12, CST12 et SIM sur l’ensemble des 318 stations sélectionnées. De manière générale, on
constate que les deux simulations TRIP restent en deçà de SIM. La simulation CST12 améliore
certes les scores sur les stations où NOGW12 présente de fortes déficiences, mais elle les dégrade
pour environ 60 % de stations qui étaient initialement bien simulées.
4.1. L’application de TRIP sur la France 77
48°N 48°N
Loire at
Montjean-sur-Loire
45°N 45°N
Garonne at
Lamagistère
Rhône at Viviers
42°N 42°N
5°W 0° 5°E 10°E 5°W 0° 5°E 10°E
-1 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
48°N 48°N
45°N 45°N
42°N 42°N
5°W 0° 5°E 10°E 5°W 0° 5°E 10°E
-1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
(e) Accumulated distribution of efficiency
100
90
80 NOGW12
Gauging stations (%)
70 CST12
60 SIM
50
40
30
20
10
0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
Efficiency
Fig. 4.1 – (a) Distribution spatiale des efficiences journalières des débits simulés par NOGW12
sur les 318 stations de mesures sélectionnées, différences d’efficience entre (b) NOGW12 et SIM,
(c) CST12 et NOGW12, et (d) CST12 et SIM. (e) Les distributions cumulées des efficiences
journalières de NOGW12, CST12 et SIM sont également présentées.
78 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
48°N 48°N
45°N 45°N
42°N 42°N
5°W 0° 5°E 10°E 5°W 0° 5°E 10°E
-1 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
(c) Accumulated distribution of efficiency
100
90
80
Gauging stations (%)
NOGW05
70
CST05
60
50
40
30
20
10
0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
Efficiency
Fig. 4.2 – (a) Distribution spatiale des efficiences de NOGW05 sur les 99 stations de mesures
sélectionnées et (b) les différences d’efficience entre CST05 et NOGW05. (c) Les distributions
cumulées d’efficience pour NOGW05 et CST05 sont également présentées.
À 0.5° de résolution, seules 99 stations ont été retenues du fait de la grande taille des mailles.
La distribution des scores d’efficience de NOGW05 pour ces stations est tracée sur la figure 4.2.
Les mêmes conclusions qu’à fine résolution émergent de ces résultats, à savoir des scores corrects
dans les Ardennes, sur le Massif Central et La Bretagne, et des déficiences sur les bassins de la
Seine et de l’Adour, et dans les Alpes. Les efficiences de CST05 et NOGW05 sont comparées sur
la figure 4.2. De même qu’à fine résolution, les scores sont améliorés sur le bassin de la Seine et
les Alpes, mais dégradés ailleurs. Là encore, les distributions cumulées tracées sur la figure 4.2c
révèlent des dégradations sur des mesures de débit pourtant mieux représentées par NOGW05.
La figure 4.3 compare les cycles annuels moyens journaliers des débits simulés et observés
aux stations de mesure les plus proches des exutoires des quatre principaux fleuves français ; à
savoir la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne. Le tableau 4.1 résume l’ensemble des scores
statistiques calculés sur toute la période simulée pour chaque fleuve et chaque simulation. Sur
la Seine, NOGW05 et NOGW12 surestiment les débits en hiver et les sous-estiment en été.
L’introduction du réservoir souterrain linéaire permet de diminuer l’apport d’eau à la rivière
en hiver au profit du printemps, ce qui améliore le score d’efficience. Cet apport n’est toutefois
pas suffisant pour maintenir un débit d’étiage tout l’été, et il subsiste toujours un manque
d’eau en fin de période sèche. Pour des raisons similaires, la Loire présente aussi un meilleur
score d’efficience avec CST05 et CST12. En revanche, CST05 et CST12 dégradent les scores à
l’exutoire des bassins du Rhône et de la Garonne, que ce soit en terme d’efficience, de corrélation
ou de RMSE.
La figure 4.4 présente la comparaison des stocks d’eau simulés par TRIP avec les stocks d’eau
estimés par GRACE, moyennés sur l’ensemble de la France. Les variations mensuelles de stocks
d’eau simulées par ISBA-TRIP sont calculées en termes d’anomalies (∆T W S in cm) comme
4.1. L’application de TRIP sur la France 79
mm/jour
1.0 1.0
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
J F MA M J J A S O N D J F MA M J J A S O N D
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
2.5 3.5
3.0
2.0
2.5
1.5
mm/jour
mm/jour
2.0
1.0 1.5
1.0
0.5
0.5
0.0 0.0
J F MA M J J A S O N D J F MA M J J A S O N D
Fig. 4.3 – Cycles annuels moyens journaliers des débits observées (croix noires) et simulés
(traits pleins et en pointillées) aux stations les plus proches de l’exutoire des quatre grands
fleuves français pour NOGW12, CST12, NOGW05, CST05 et SIM.
Tab. 4.1 – Scores statistiques simulés aux exutoires des quatre principaux fleuves français pour
NOGW12, NOGW05, CST12 et CST05.
80 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
Fig. 4.4 – Comparaison des séries temporelles des stocks d’eau simulés avec les estimations
de GRACE moyennées sur la France à (a) fine résolution (NOGW12 et CST12) et (b) basse
résolution (NOGW05 et CST05). Les cycles annuels moyens mensuels sont également tracés.
étant la somme de l’humidité total du sol, ∆W , du contenu en eau équivalent de la neige, ∆Ws ,
de l’eau interceptée par la végétation, ∆Wr , du stock d’eau dans la rivière, ∆S, et du réservoir
d’eau souterraine, ∆G, si nécessaire :
Les séries temporelles mensuelles et les cycles annuels moyens mensuels sont comparés à fine
et basse résolution sur la période de juillet 2003 à juillet 2010. Seul le produit CSR de GRACE
est tracé ; c’est en effet le seul proposant des estimations jusqu’en juillet 2010, les autres produits
GFZ et JPL à notre disposition s’arrêtant en août 2008. Aux deux résolutions, l’effet majeur du
réservoir souterrain linéaire est d’augmenter l’amplitude du signal, sans pour autant décaler de
manière significative le cycle annuel.
4.1.2 Discussion
La comparaison des simulations TRIP avec les observations met en évidence des défauts déjà
relevés par Alkama et al. (2010) et Decharme et al. (2010) à l’échelle globale. D’une manière
générale, TRIP sous-estime les débits d’étiage sur la France. Cette déficience est particulièrement
marquée sur le bassin de la Seine, et dans une moindre mesure sur le bassin de la Loire. Elle
révèle l’absence d’un processus souterrain capable d’apporter un effet tampon permettant de
soutenir les débits en été.
Afin de prendre en compte cet effet, un pseudo-réservoir d’eau souterraine a été introduit
dans TRIP par Decharme et al. (2010). Ce réservoir linéaire agit sur les débits en retardant la
contribution du drainage profond simulé par ISBA d’une constante de temps τg , fixée ici à 30
jours (cf. équation 2.27). Les résultats montrent que ce réservoir permet de combler une partie
des biais rencontrés sur la Seine et la Loire en diminuant l’amplitude des débits en hiver au profit
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 81
du printemps. Cependant, une fois que le réservoir s’est entièrement vidé, le débit est à nouveau
sous-estimé en fin de période sèche (cf. figure 4.3). Un tel comportement souligne le manque de
dynamisme du pseudo-réservoir souterrain et montre qu’une approche linéaire n’est pas suffi-
sante pour obtenir un soutien correct du débit d’étiage. Par ailleurs, les résultats révèlent une
dégradation non-négligeable des débits sur un nombre important de stations pourtant initiale-
ment bien simulées, et ce aux deux résolutions. Ces dégradations apparaissent essentiellement
en amont des bassins et sont dues en majorité à une constante de temps τg trop élevée pour ces
bassins.
De tels résultats soulignent la nécessité d’introduire une représentation plus physique des
eaux souterraines dans TRIP. En simulant explicitement une hauteur de nappe, il est en effet
possible d’interagir de manière dynamique avec la rivière. C’est ce que nous nous proposons de
réaliser dans ce chapitre. Il est à noter que les simulations réalisées précédemment présentent
une sensibilité à la résolution relativement faible, excepté sur quelques points pour lesquels nous
apporterons plus de précisions dans la suite de ce chapitre.
Abstract
Despite their potential influences on surface water and climate, groundwater processes are
generally not represented in climate models. Here, a simple groundwater scheme including two-
dimensional flow dynamics and accounting for groundwater-river exchanges is introduced into the
global TRIP RRM coupled to the Météo-France climate model. This original scheme is tested in
off-line mode over France at high (1/12°) and low (0.5°) resolution against a dense network of river
discharge and water table observations over the 1970-2010 period, and is compared to the fine-
tuned SIM hydrometeorological model. In addition, the simulated TWS variations are compared
to the TWS estimates from the GRACE satellite mission. The aquifer basins over France are
defined using the WHYMAP groundwater resources map, a simplified French lithological map,
and the International Geological Map of Europe (IGME). TRIP is forced by daily runoff and
drainage data derived from a preexisting simulation of the ISBA land surface scheme driven
by the high-resolution SAFRAN meteorological analysis. Four simulations are carried out with
or without groundwater at both resolutions. Results show that the groundwater scheme allows
TRIP to better capture the spatio-temporal variability of the observed river discharges and
piezometric heads. Summer base flows are particularly improved over the main rivers of France.
Decreasing the horizontal resolution has a limited impact on the simulated discharges, while it
slightly degrades the simulation of water table variations.
4.2.1 Introduction
In climate models, the land surface hydrology has a major influence on the terrestrial water
and energy budgets, and thereby on the simulated weather and climate (Dirmeyer, 2000, 2001;
Douville, 2003, 2004; Koster et al., 2000, 2002). It can affect the temperature and ocean salinity
at the mouths of the largest rivers (Durand et al., 2011), the water and energy exchanges at the
land surface, and the climate, at least at the regional scale (Alkama et al., 2008; Douville et al.,
2000a; Douville et al., 2000b; Gedney et al., 2000; Lawrence et Slater, 2008; Molod et al., 2004).
These land surface processes are parameterized in CHSs based on two components: 1) the LSMs,
which provide realistic lower boundary conditions of temperature and moisture in AGCMs, and
2) the RRMs, which convert the total runoff provided by LSMs into river discharges, in order to
evaluate the simulated water budget and/or to transfer continental fresh water to the oceans,
thereby closing the global hydrological cycle.
82 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
However, many LSMs used in climate modeling still neglect the representation of the ground-
water processes. Groundwater constitutes about 30 % of the world’s total fresh water resources
(Shiklomanov et Rodda, 2003), much more than soil moisture (0.05 %) and rivers (0.006 %) (cf.
table 1). It interacts with surface water and is therefore likely to influence the surface energy
and water exchanges with the lower atmosphere. Its slow response to climate variations helps
to maintain base flows in humid climates during dry periods, while it receives the river seepage
in arid climates. Water table rise and fall can also interact with the soil moisture profile and
thereby affect evapotranspiration and the land surface energy budget (e.g. Dingman (1994)).
During the last decade, several studies have pointed out the importance of including ground-
water processes in CHSs. van den Hurk et al. (2005) analyzed seven regional climate models
with respect to the land surface hydrology over the Rhine basin. They found that insufficient
water storage led to overestimation of the seasonality of the simulated runoff compared to the
observations. Through observations and model simulations carried out in Illinois, Yeh et Eltahir
(2005a) demonstrated that the free-drain or no-drain soil bottom conditions commonly used in
LSMs could significantly affect the simulated soil water budget and river discharges. Alkama
et al. (2010) compared global hydrological outputs from the ISBA-TRIP CHS to in-situ river
discharges and TWS variations derived from the GRACE. They found that an underestimation
of continental evaporation and an overestimation of the annual discharges were likely because
of the lack of a groundwater reservoir in ISBA-TRIP.
In this context, several attempts have been made to introduce groundwater processes into
CHSs. In order to represent the groundwater flow contribution to the river, some studies pro-
posed the addition of a simple pseudo-groundwater reservoir into RRMs using a time delay
factor to decay the flow to the river (Arora et al., 1999; Decharme et al., 2010). Though useful
for a better evaluation of CHSs against TWS estimates and/or discharge observations, such a
method does not account for groundwater dynamics.
Other studies introduced a groundwater component in one-dimensional LSMs for global
climate applications (Gedney et Cox, 2003; Liang et al., 2003; Lo et al., 2010; Maxwell et Miller,
2005; Ngo-Duc et al., 2007; Niu et al., 2007; Yeh et Eltahir, 2005a). Most of them represent
the groundwater reservoir as a new deep layer under the soil column, which interacts with
the unsaturated zone. Gedney et Cox (2003) added a very deep soil layer using a prescribed
depth in order to represent shallow aquifers. Niu et al. (2007) used a single layer to resolve the
water table depth as the lower boundary condition of the soil column. Liang et al. (2003) and
Maxwell et Miller (2005) proposed a more realistic approach by explicitly coupling an LSM and
a groundwater scheme in order to simulate the saturated zone and the overlying unsaturated
zone of the soil as a continuum soil column and to explicitly compute the shallow water table
position.
Nevertheless, most of these models are not coupled with RRMs and neglect the interactions
with the river network, making it difficult to evaluate them against in-situ river discharges.
Regional hydrometeorological studies use more detailed two-dimensional groundwater schemes.
Gutowski et al. (2002) and York et al. (2002) coupled a single-column atmospheric model directly
with a high-resolution land surface scheme itself coupled with a detailed two-dimensional ground-
water model. Lateral flows occurred in each terrestrial grid cell and groundwater reservoirs
exchanged water with the river network. Their findings confirm the potential feedback between
groundwater and atmospheric forcing and suggest the feasibility of incorporating physically-
based representations of aquifers into LSMs. Recently, Fan et al. (2007) and Miguez-Macho
et al. (2007) developed a more sophisticated two-dimensional hydrological model based on a
groundwater diffusive scheme taking the interactions with the land surface into account. This
model was applied at a very fine resolution (∼1 km) over the United States. The results showed
good agreement between observed and simulated river discharges, and revealed that groundwater
enhanced the memory of soil moisture processes.
At Météo-France, the operational SIM hydrometeorological system is used to monitor real-
time water resources over France at an 8-km horizontal resolution (Habets et al., 2008). SIM
is composed of three modules: the SAFRAN meteorological analysis provides high quality at-
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 83
mospheric forcings (Durand et al., 1993), the ISBA land surface model computes the surface
water and energy budgets (Noilhan et Planton, 1989), and the MODCOU hydrogeological model
computes the evolution of the aquifers, the river flows, and the exchanges between them (Ledoux
et al., 1989). Two aquifer basins are represented: the Seine and the Rhone basins (Etchevers
et al., 2001; Habets et al., 1999c; Rousset et al., 2004). The representation of the groundwater
processes appears especially relevant over the Seine basin to simulate a more realistic summer
base flow (Rousset et al., 2004).
Nevertheless, these regional, fine-tuned models present an important limitation for large-
scale applications: many parameters have to be calibrated using high-resolution geological and
topographic data, as well as daily stream flow observations. Such a method cannot be transposed
to the global scale given the lack of data. This is the reason why global applications using
simplified groundwater parameterizations in LSMs generally assume uniform parameters across
different climatic and hydrological regions (Arora et al., 1999; Decharme et al., 2010; Niu et al.,
2007).
The main objectives of this study are to describe an original simple groundwater scheme,
to evaluate its influence on the daily river discharges simulated at a relatively high resolution
by the TRIP RRM used at the CNRMs, and to demonstrate its robustness and suitability for
lower resolution applications using a simple methodology based on available global datasets to
estimate the aquifer geometry and parameters. The model is tested over France (550 000 km2 )
at high (1/12° × 1/12°) and low resolution (0.5° × 0.5°) over the 1970-2010 period. High-resolution
simulations, with and without the groundwater scheme, are first compared to observations and
to the SIM benchmark, and then provide a reference for the lower resolution integrations. All
TRIP simulations are forced by the same daily surface runoff and deep drainage derived from a
preexisting SIM experiment carried out by Vidal et al. (2010a) et Vidal et al. (2010b). These
inputs are not affected by the MODCOU hydrogeological model, which does not interact with
the ISBA land surface model within SIM. Evaluation is made against two dense networks of
river gauging stations and piezometric gauges. The simulated TWS variations are also compared
to the estimates from GRACE.
The TRIP groundwater scheme is presented in section 4.2.2 and the different inputs are
described in section 4.2.3. Section 4.2.4 presents the results, which are further discussed in
section 4.2.5. Conclusions are drawn in section 4.2.6.
The proposed groundwater scheme is based on the two-dimensional groundwater flow equa-
tion for the piezometric head H. This equation is solved using an implicit finite-difference numer-
ical method based on the MODCOU hydrogeological model (Ledoux et al., 1989) with a time
step of one day. The main difference is that the two-dimensional groundwater flow equation
expressed in m s−1 (cf. equation 1.18) is rewritten in spherical coordinates in order to take the
spherical form of the Earth into account and to be solvable on the regular longitude/latitude
grids generally used in most CHSs:
∂H 1 ∂ Tθ ∂H ∂ ∂H
ω = 2 + Tφ cos(φ) + qsb − qriv (4.3)
∂t r cos(φ) ∂θ cos(φ) ∂θ ∂φ ∂t
Only the uppermost unconfined aquifer representing one layer is solved. The specific yield,
ω (m3 m−3 ), corresponds to the effective porosity, θ and φ are the longitude and latitude coordi-
nates respectively, r (m) is the mean radius of the Earth, Tθ and Tφ (m2 m−1 ) are the transmis-
sivities along the longitude and latitude axes respectively, qriv (m s−1 ) the groundwater-river flux
and qsb (m s−1 ) is the deep drainage from ISBA per unit area. In other words, qsb = Qsb /Acell
where Acell (m2 ) is the grid-cell area. As in the ISBA-TRIP CHS, spherical coordinates are
used because of the spherical form of the Earth, especially in the high southern and northern
latitudes. Omitting this detail could lead to the simulated lateral flows being underestimated
along the latitude axis, and overestimated along the longitude axis. It could also impact the
84 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
mass conservation in the high-latitude grid cells (see the discretized form of Equation 4.3 in
section 4.3.1). Equation 4.3 is then solved in m3 s−1 with a time step of 1 day using an implicit
finite-difference numerical method. More details can be found in section 4.3.1.
In TRIP, each grid cell is considered as a river cell. As a result, each of them can potentially
exchange water with the river (gaining or losing streams). This conceptual approach appears
relevant at the resolutions considered (1/12° and 0.5°). These exchanges are represented through
the concept of a river coefficient RC commonly used in a majority of regional groundwater
models such as MODCOU (Ledoux et al., 1989) or MODFLOW (McDonald et Harbaugh, 1988).
The fundamental assumption of this approach is to consider that the head losses between the
stream and aquifer are limited to those across the streambed itself. The river coefficient for
a river channel of width W (m) and length L (m) with a riverbed of thickness b (m) and
hydraulic conductivity Kriv (m s−1 ) equals LW (Kriv /b). Because b and Kriv are generally
poorly known, uncertainties in estimating the river bed properties make it necessary to adjust
this coefficient through model calibration. The b/Kriv (s−1 ) quantity represents the duration of
water flow through the river bed. In TRIP, this quantity is approximated to a coefficient, τ (s),
representing the time transfer coefficient between river and groundwater. The groundwater-river
flow is therefore parameterized as follows:
RC(H − H ) where H > Zbed (a)
riv
Qriv = (4.4)
RC(Zbed − Hriv ) where H < Zbed (b)
with
LW
RC = (4.5)
τ
Zbed = Z − hc (4.6)
Hriv = Zbed + min(hc , hs ) (4.7)
Zbed (m) is the river bed elevation, which is the elevation in the grid cell minus the river
bankfull height hc (m), defined in (Decharme et al., 2012), and Hriv (m) is the river stage
elevation, calculated as the sum of Zbed (m) with the river water height hs (m) (Figure 4.5)
Equation (4.4a) corresponds to the case where the water table is connected to the river. If the
water table falls under the river bed elevation, Equation (4.4b) is applied and the river feeds the
groundwater reservoir. If the river height hs falls under 10 cm and Hriv is lower than H , Qriv is
set to zero in order to avoid a completely empty river and/or negative discharges. The drainage
term Qsb from ISBA in Equation 2.21 now feeds the groundwater scheme. Consequently, this
term is replaced by the river-groundwater exchange flux Qriv and Equation 2.21 is thus modified
as follows:
∂S
= QSin + QSriv − QSout (4.8)
∂t
As previously noted, Qriv is expressed in m3 s−1 when Equation 4.3 is solved and therefore
need to be converted into kg s−1 before being used in Equation 2.21. In other words, QSriv = Qriv ρ
with ρ (kg m−3 ) the water density.
Model Parameter
TRIP PARAMETERS The elevation at 1/12˚resolution is derived from the GTOPO30 Dig-
ital Elevation Model (DEM) provided at a 30 arc-seconds resolution as described in section 3.1.4.
(http://eros.usgs.gov/#/Find_Data/Products_and_Data_Available/gtopo30_info). The
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 85
Fig. 4.5 – Groundwater-river interactions with river and groundwater (a) connected and (b)
disconnected.
steps to follow to obtain this topography are summarized here. Because each grid cell in TRIP is
defined as a river cell, the elevation appears as a critical parameter and is derived from a specific
interpolation. Each grid cell topography at 1/12˚resolution is computed as the average value of
the first decile of the actual 30 arc-seconds resolution topographic values within the grid cell,
ranked in ascending order. The result is corrected using GIS processing in order to remove ele-
vation anomalies that could interfere with a hydrological correct flow. As described previously,
this elevation helps us to compute the river bed elevation Zbed , and reflect the altitude of the
river in the grid cell. This approach allows more realistic river slopes, flow directions, stream
orders, and watershed areas to be computed (Figure 4.6a).
Moving to the low resolution parameter estimation, elevation and slope are derived from
the 1/12° data previously calculated by taking the average of the 1/12° grid cell values within
each 0.5° cell. Indeed, the 1/12° data are expected to be representative of the river network
characteristics in each 0.5° grid cell. This approach computes elevation and slope along the river
at 0.5° resolution with a better accuracy than direct use of the GTOPO30 data does. Flow
directions are based on the 0.5° × 0.5° TRIP network including some manual adjustments to
correct the river basin boundaries (Figure 4.6b).
At both resolutions, the river width is also an important parameter because it is used in the
river flow velocity computation as well as in the groundwater-river exchanges parameterization.
It is calculated through the empirical formulation described in detail in Decharme et al. (2012)
(cf. equation 3.1) and summarized at section 3.1.4. This method leads to a river width of 548
m and 557 m at the Loire outlet for the 1/12° and 0.5° resolutions respectively, to 404 m and 394
m at the Seine outlet, to 732 m and 726 m at the Rhone outlet, and to 527 m and 537 m at the
Garonne outlet. Details about the other TRIP specific parameters such as the river length L,
or the height of the river bed hc , can be found in Decharme et al. (2012).
49°N
47°N
Seine
Garonne
45°N Rhone
Loire
43°N
49°N
Paris Basin
45°N Rhone
Valley
Aquitaine
Basin
43°N Mediterranean
coastal aquifers
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
Fig. 4.6 – The TRIP river network and the aquifer basins described: stream orders at (a)
1⁄12˚and (b) 0.5˚resolution with the locations of the main watersheds, and the aquifer basins
topography, the lithology, and the geology. Only widespread unconfined aquifers concerned by
diffusive groundwater movements are simulated by the model. These processes are preferentially
located in sedimentary basins with regional aquifer formations constituted by permeable porous
and fractured rocks, and mainly in alluvial plains characterized by gravel and sand materials
with high permeability. The French national database on water systems (Base de Données sur
le Référentiel Hydrogéologique Français (BDRHF); http://sandre.eaufrance.fr/BDRHF) pro-
vides a map of such aquifers that lie in the Paris and the Aquitaine basins, and in the Rhone
and the Rhine valleys (Figure 4.7). However, as the BDRHF database is only available over
France, whereas the model is intended to be used at the global scale, it was necessary to build a
methodology to derive the aquifer limits in relation with the databases available at global scale.
The methodology developed was the following.
The comparison of the BDRHF map (Figure 4.7) with the 2 selected classes of WHYMAP,
the IGME geological map and the BRGM lithological map show that the main aquifers may
be limited to the youngest geological formations and that the older areas, e.g. dating from the
middle Jurassic and the Triassic, with a majority of siliciclastic rocks (Figures 4.8b,c), can be
removed to refine the aquifer domains. This filter is also well correlated with the old platforms
of Brittany and the Massif Central already removed in WHYMAP. Finally, the third criterion
was based on the slope and was defined in order to eliminate the remaining mountainous areas.
Using the slope from the GTOPO30 elevation dataset, the cells defined as mountainous at the
TRIP resolution (1/12° or 0.5°) were those having at least 70 % of slopes greater than or equal
to 10 % (0.1 m m−1 ) in the 30 arc-second grid cell. This criterion, when applied over France,
masked the remaining part of the Alps. The final aquifer domains are shown in Figures 4.6c,d.
It is important to note that the methodology used to delimit the main groundwater basins over
France is also suitable for global applications since sufficient geological and lithological data are
available (Bouysse et Palfreyman, 2000; Dürr et al., 2005; Gleeson et al., 2011).
The time transfer coefficient τ varies arbitrarily from 30 days in major river streams to 5
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 87
51°N
49°N
47°N
45°N
43°N
Fig. 4.7 – The main aquifers of France as defined in the BDRHF (http://sandre.eaufrance.
fr) hydrogeological database (gray shaded zones) and the simulated TRIP aquifers (color shaded
zones).
days in the upstream grid cells through a linear relationship with the river stream order, SO,
given by the TRIP network in each grid cell of a given basin:
where τmax and τmin are the maximum (30 days) and the minimum values (5 days) of τ
chosen to be consistent with the time delay factors used in previous studies (Arora et al., 1999;
Decharme et al., 2010). SOmax is equal to 10 and 5 at high and low resolution respectively, and
SOmin is the minimum stream order in each basin of the TRIP network, equal to 1.
To estimate the transmissivity and the effective porosity in each grid cell, the simplified litho-
logical map of France was used (Figure 4.8c). Five main units of lithology material were selected
in the domains where groundwater flows were simulated: clay, chalk, limestone, sandstone and
sand. Mean values of transmissivity and effective porosity were chosen among the usual values
so as to be physically realistic considering this lithology and are summarized in Table 4.2.
Tab. 4.2 – Mean values of transmissivity and effective porosity from the literature
88 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
49°N
43°N
(c) Lithology
51°N
Clay
Limestone, marl, gypsum
49°N Chalk
Sandstone
Sand
47°N
Basalt, rhyolite
Granite
45°N Ophiolites
Gneiss
43°N Micaschist
Schist and sandstone
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
Fig. 4.8 – Data sources used to delimit the aquifer basin boundaries: (a) groundwater resources
of the world according to the WHYMAP (BGR & UNESCO!; http://www.whymap.org), (b)
the BGR geological units by age (BGR; http://www.bgr.de/karten/igme5000/igme5000.htm)
and (c) the simplified lithology of France (BRGM; http://infoterre.brgm.fr)
Experiments
TRIP was integrated at high (1⁄12˚) and low (0.5˚) resolution using a 30-min time step. For
each resolution, an off-line hydrological simulation with the groundwater scheme was compared
to a control experiment without groundwater. The simulations were named as follows:
— NOGW12: control simulation without groundwater at high resolution.
— NOGW05: same as NOGW12 but at low resolution.
— GW12: groundwater and surface water simulation at high resolution.
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 89
In-situ river daily discharge measurements at 318 gauging stations were selected to evaluate
the simulated discharges at high resolution. Only the time series with a minimum period of
10 years were used. Moreover, when several gauging stations were located in one cell, the
largest observed drainage area was kept. The same approach was applied for evaluating the
low resolution simulation. Only 99 gauging stations were selected. When several stations were
present in the same grid cell, only the station with the largest upstream drainage area was
conserved.
Piezometric heads are well monitored over France and numerous data are available in the
Accès aux Données sur les Eaux Souterraines (ADES) database (http://www.ades.eaufrance.
fr/). More than 500 water table observations were selected, corresponding to an unconfined
aquifer, with a continuous time series lasting at least 10 years, and not directly affected by
pumping.
In addition, TRIP was compared to the 50-year simulation of the SIM hydrological forecast
system performed at 8 km resolution by Vidal et al. (2010a) in order to study the robustness of
the proposed simple groundwater parameterization against a more detailed model.
Finally, the simulated TWS variations were compared to the GRACE estimates. GRACE
provides monthly TWS variations in terms of anomalies (∆TWS) based on highly accurate maps
of the earth’s gravity fields at monthly intervals, and at spatial length scales of about 300-400
km (Swenson et al., 2003; Wahr et al., 2004). The instrumentation and on-board instrument
processing units are described in detail by Berti et al. (2003). GRACE data can be used in a
hydrological application to estimate ∆TWS from basin (Crowley et al., 2006; Seo et al., 2006)
to continental scale (Schmidt et al., 2006; Tapley et al., 2004), as well as groundwater storage
variations (Rodell et al., 2009; Yeh et al., 2006). Moreover, recent studies have used GRACE in
order to evaluate their groundwater schemes (Decharme et al., 2010; Lo et al., 2010; Niu et al.,
2007). Here, we used 85 months (from July 2003 to July 2010) of the Release 04 data produced
by the CSR (CSR at The University of Texas at Austin) averaged over the aquifers defined over
France in TRIP in order to evaluate the model’s capability to simulate the TWS variability at
high and low resolution (Swenson et Wahr, 2006).
4.2.4 Results
River discharges
The simulated river discharges with and without groundwater were first compared to gauge
measurements. This evaluation was made with the help of popular skill scores used in hydrology:
the annual discharge ratio criterion (Ratio = Qsim /Qobs ), the RMSE, and the efficiency (Ef f )
90 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
criterion (Nash et Sutcliffe, 1970) (cf. equation 4.1). Ef f can be negative if the simulated
discharge is very poor, and is above 0.5 for a reasonable simulation.
Figure 4.9a shows the spatial distribution of the daily discharge efficiencies in the control
experiment (NOGW12) while Figure 4.9c compares these scores with (GW12) and without
(NOGW12) a groundwater scheme for each river gauge located in the TRIP aquifer domains
(gray-colored zone in Figure 4.9c). The NOGW12 efficiency scores underline some weaknesses
in the unmodified TRIP model. The scores are indeed negative in most of the Seine basin, in the
north of the Loire river basin, in the Adour basin, and in the western part of the Alps. Adding
a groundwater scheme improves the efficiency scores at 62 % of the gauging stations (Efficiency
difference greater than 0.05 in Figure 4.9c) located inside the aquifer mask, while only 15 %
are deteriorated (Efficiency difference lower than -0.05). The groundwater scheme improves the
simulation over the Aquitaine basin, the Rhone valley, and especially over the Paris basin, in
which the widespread chalk aquifer is well connected to the river. Nevertheless, some weaknesses
appear in the east of this basin and concern the Meuse river, and also some tributaries of the
Seine river such as the Aisne or the Marne.
Figures 4.9b and 4.9d show the comparison between TRIP and SIM. SIM takes two ground-
water domains into account: the multilayer aquifer system beneath the Seine basin and the
alluvial plain of the Rhone river. Not surprisingly, SIM outperforms NOGW12 for all river
gauges located in the Seine aquifer (Figure 4.9b). However, the introduction of the groundwater
processes in TRIP (GW12) tends to reduce the gap with SIM (Figure 4.9d). The GW12 scores
can even exceed those of SIM over the Loire, the Somme basin or north of the Garonne, pointing
out the importance of groundwater processes in these regions. Both models give similar results
in Brittany and in the Massif Central where no groundwater processes are simulated. Finally,
the comparison of cumulative distributions of the efficiency scores, in which the GW12 curve is
superior to NOGW12 and quasi-similar to SIM (Figure 4.9e), confirms these results.
Moving to the discharge analysis at low resolution (NOGW05 and GW05, Figure 4.10), the
same kinds of results are found. Among the 61 gauging stations shown in Figure 4.10c, 44 % are
better simulated by introducing the groundwater scheme, and only 16 % are deteriorated. Note
that the scores are not modified over the Rhone basin. Improvements in GW05 are, however,
less pronounced than in GW12 (Figure 4.10e). Even though the GW05 curve is still above
the NOGW05, SIM, with a finer resolution (8 km) and a fine-tuned calibration of parameters,
logically gives better results than GW05. Nevertheless, the efficiency differences shown in Figure
4.10d confirm that, even at low resolution, accounting for groundwater processes has a positive
impact on TRIP scores compared to the fine-tuned SIM simulation over the Loire and the north
of the Aquitaine basin.
Figure 4.11 compares observed and simulated daily river flows at the outlets of the four
main watersheds of France. Locations of the four gauging stations are circled in Figure 4.11a.
Observed river flows are satisfactorily reproduced by NOGW12 at the Loire, the Garonne and
the Rhone outlets, while the summer base flow is underestimated at the Seine outlet. The
groundwater scheme improves scores over the Seine by increasing the efficiency from 0.04 to
0.82 (Table 4.3), and over the Loire (0.74 to 0.93). The Rhone and the Garonne river discharge
scores are not deteriorated.
For all simulations, the mean annual cycle of daily river flows is also presented in Figure
4.11. The scores of the low resolution simulations are close to those obtained at high resolution.
Only the Garonne discharge is impacted by the resolution. A spurious peak for NOGW05 and
GW05 is observed in spring, which is related to unrealistic runoff and drainage from a few cells
in the south-west of the Garonne watershed due to the aggregation of the forcing fields at low
resolution. These cells encompass a part of the Spanish side of the Pyrenees, not belonging to
the Garonne drainage area. Elsewhere, GW12 and GW05 compare well with SIM, except over
the Loire outlet, where TRIP obtains better results due to the fact that it simulates the existing
groundwater explicitly (although with coarse parameters) while there is no regional modeling of
the Loire aquifer included in SIM yet.
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 91
45°N 45°N
Garonne at
Lamagistère
43°N 43°N
Rhone at Viviers
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
-1 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
49°N 49°N
47°N 47°N
45°N 45°N
43°N 43°N
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
-1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
(e) Accumulated distribution of efficiency
100
90
80
SIM
70 NOGW12
Gauging stations (%)
60 GW12
50
40
30
20
10
0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
Efficiency
Fig. 4.9 – Evaluation of simulated daily discharges with (GW12) and without (NOGW12) the
groundwater scheme: (a) spatial distribution of the NOGW12 efficiency at 318 gauging stations,
(b) differences between NOGW12 and SIM, (c) differences between GW12 and NOGW12 at 176
gauging stations located in the TRIP aquifer domain and (d) differences between GW12 and
SIM at these 176 stations. The cumulative distribution of the daily efficiencies for these 176
stations is also shown (e) for each simulation. Gray (or green) areas on the maps correspond to
the TRIP (or SIM) aquifers.
92 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
49°N 49°N
47°N 47°N
45°N 45°N
43°N 43°N
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
-1 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
49°N 49°N
47°N 47°N
45°N 45°N
43°N 43°N
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
-1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
(e) Accumulated distribution of efficiency
100
90
80
SIM
70 NOGW05
Gauging stations (%)
60 GW05
50
40
30
20
10
0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
Efficiency
Fig. 4.10 – Same as Figure 4.9, but for NOGW05 and GW05.
Piezometric head
It is rather difficult to compare local observations of the piezometric head with a simulation
at a resolution larger than some kilometers, since the model cannot reproduce the impact of the
local topography or the fine-scale variations of the geology. However, the temporal evolution
of the piezometric head can be expected to be captured by the model, allowing an assessment
of the model consistency at least for GW12. Two statistical criteria were used to quantify the
ability of the model to reproduce the observations: the correlation and the RMSE. Figures 4.12a
and 4.12c show GW12 correlation and RMSE scores for each selected piezometer in terms of
monthly evolution of the head. More than 70 % of them have a correlation greater than 0.5,
and 68 % have a RMSE lower than 2 m. A comparison with the simulated piezometric heads
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 93
8
Seine at Poses
1.6
7 Obs NOGW12 GW12 1.4 NOGW12 GW12
6 1.2 NOGW05 GW05
5
mm/day
1.0 SIM Obs
4 0.8
3 0.6
2 0.4
1 0.2
0 0.0
7
Loire at Montjean-sur-Loire
6
5 1.5
mm/day
4 1.0
3
2 0.5
1
0 0.0
12
Garonne at Lamagistère
10 2.5
8 2.0
mm/day
6 1.5
4 1.0
2 0.5
0 0.0
10
Rhone at Viviers
3.5
8 3.0
2.5
mm/day
6
2.0
4 1.5
1.0
2
0.5
0 0.0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.11 – Time series of observed (black crosses) and simulated (solid or dashed lines) daily
river discharges at the outlets of the four main rivers for NOGW12 and GW12. Mean annual
cycles are also plotted, including for the NOGW05, GW05 and SIM simulations.
from SIM is shown in Figures 4.12b and 4.12d in terms of correlation and RMSE respectively,
and only for the piezometers located in the SIM aquifer domains. In terms of correlation, the
time evolution of the piezometric head is simulated better by GW12 on 27 % of the selected
wells, and with a similar correlation on 25 % of the measurements. Regarding the RMSE scores
(without mean bias), 55 % are in favor of GW12 and the two models are comparable for 5 % of
the scores. No clear pattern appears in the spatial distribution of these scores, confirming the
difficulty of evaluating the water table simulation against in-situ piezometric data. Nevertheless,
these results suggest that the proposed simple groundwater model represents the time evolution
of the water table as well as a more sophisticated, calibrated hydrogeological model used for
operational regional applications.
Figure 4.12 compares the observed and simulated monthly evolution of the piezometric heads
for the six piezometric gauges circled in Figure 4.12a. These gauges were selected in order to
represent different geological domains. Four piezometers belong to the SIM aquifer domains.
The shape of the observed piezometric heads is well captured by the model. Two of them are
located in the Seine basin and correspond to two kinds of geology: chalk and limestone. In
both cases, GW12 is able to reproduce the observed interannual variability with good accuracy.
Nevertheless, GW12 overestimates the amplitude of the annual cycle, especially in the limestone
where the fine-tuned SIM simulation is closer to the observations. This result will be discussed
in section 4.2.5. Two other piezometers located in the alluvial aquifer of the Rhone river valley
and in the Saône watershed are shown in Figure 4.12. The amplitude of the observed annual
cycle is well captured by GW12 for the first one (RMSE = 0.61) but underestimated for the
second one (RMSE = 4.6). In this basin, SIM was calibrated using the river flow only, and the
piezometric heads are poorly reproduced, showing the need to use both types of observations in
constraining hydrogeological models.
94 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
Tab. 4.3 – Statistical scores simulated at the outlets of the four main rivers of France.
As already mentioned for the comparison with GW12, it is difficult to evaluate the simulated
piezometric heads against local water table observations here, considering the coarse resolution
of GW05 (about 50 km). Nevertheless, the comparison between GW12 and GW05 (Figure 4.14)
averaged over each large aquifer defined in TRIP (Figures 4.6c,d) reveals that our groundwater
scheme is not very sensitive to horizontal resolution. The two simulations give similar results on
the 40-year simulation. More details can be seen in the monthly mean seasonal cycles. Both the
high and low resolution cycles are very close even if the GW05 amplitude is larger than GW12
over the Paris and the Aquitaine basins. The main differences appear over the Upper Rhine
Plain, where a shift between the two curves is observed, together with a weaker amplitude of
variations for GW05. This is due to more intensive exchanges between river and groundwater,
which tend to smooth the low resolution water table variations. Other reasons could be the
low-resolution geometry of the aquifer, which encompasses only four grid cells with some sub-
grid areas not included in the high resolution domain. Despite this problem, the impact of the
resolution is generally weak in terms of water table variability, at least when a domain average is
considered. Even though the low resolution induces some additional uncertainties in parameter
estimation (porosity, transmissivity), these results show that the supposed weaker precision
of these parameters compared to the high resolution is nevertheless sufficient to capture the
first-order variations of the water table.
Figure 4.15 presents a detailed analysis of the groundwater scheme behavior in terms of
simulated water table depth and groundwater-river exchange budget (Equation 4.4). Results
are shown for the Seine and the Rhone aquifers simulated in SIM (Figure 4.9b), which is con-
sidered as a benchmark here. The monthly piezometric head averaged over each domain and
the groundwater-river exchange budget are plotted for each aquifer. A 12-month running aver-
age is also plotted to focus on interannual variations. Over the Seine aquifer, GW12 captures
the same water table interannual variations as simulated by SIM, although the amplitude is
generally less pronounced. This amplitude seems to be resolution-dependent since it is less pro-
nounced for GW05 than for GW12. The associated mean annual cycles reveal that the seasonal
variations compare well with the one simulated by SIM, regardless of the resolution. In terms
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 95
47°N 47°N
Pliocene of
Haguenau
45°N 45°N
Limestones Limestones of
of Gironde Bourgogne
43°N Alluvial aquifer of 43°N
the Rhone Valley
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
49°N 49°N
47°N 47°N
45°N 45°N
43°N 43°N
4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E 4°W 2°W 0° 2°E 4°E 6°E 8°E 10°E
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
Fig. 4.12 – Comparison between the GW12 and SIM simulated monthly piezometric head
variations in terms of (a),(b) correlation and (c),(d) RMSE at 526 piezometric gauges. (a),(c)
Results for GW12 and (b),(d) the difference with SIM
of groundwater-river exchange variations, the GW12 signals are well correlated with SIM, while
the GW05 interannual variability is slightly more pronounced. At both resolutions, the TRIP
seasonal variations differ from those simulated by SIM. The TRIP seasonal maximum occurs
in March while it occurs in February in SIM. This fact can be related to the same difference as
observed on the mean annual cycle of the simulated discharge shown in Figure 4.11 at the Seine
outlet. During summer and autumn, the TRIP groundwater-river exchanges are less pronounced
than in SIM. This is due to the fact that TRIP allows the river to feed the groundwater reservoir
(negative Qriv in Equation 4.4), while such a process is neglected by SIM in this basin.
The comparison with SIM over the Rhone is less obvious because of the deficiency of SIM
over this domain characterized by larger amplitude of the water table variations compared to
the observations (see Figure 4.13). Both interannual and seasonal variations of the simulated
water table over the Rhone aquifer are less dependent on the resolution. The RMSE of the
interannual variations between GW05 and GW12 is equal to 0.91 for the Seine, whereas it is
reduced to 0.34 for the Rhone aquifer. This is also the case in terms of the groundwater-river
exchange budgets for both the interannual and the seasonal variations. Note that the y-axis of
the mean annual cycle over the Seine and the Rhone basins are quite different.
The evaluation of the monthly ∆TWS variations simulated by ISBA-TRIP against GRACE
data is shown in Figure 4.16. The simulated ∆TW is computed as the sum of all land surface
components, from ISBA, and the river storage (∆S) and water table (∆H) variations, from
TRIP. The land surface components in ISBA are soil moisture (∆WG), vegetation interception
96 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
10
Chalk in the Somme Valley (00634X0039_S1)
8 Obs GW12 SIM
6 Hmean = 68.12 Hmean = 62.60 r = 0.84 RMSE = 1.20 Hmean = 68.88 r = 0.83 RMSE = 1.17
4
m
2
0
−2
−4
Limestones of Beauce (02566X0019_S1)
10
Hmean= 131.65 Hmean = 145.22 r = 0.75 RMSE = 1.69 Hmean = 133.54 r = 0.87 RMSE = 1.48
5
m
−5
50
Alluvial aquifer of the Rhone Valley (08188X0045_BERN)
40 Hmean= 161.88 Hmean = 142.69 r = 0.79 RMSE = 0.61 Hmean = 240.70 r = 0.75 RMSE = 8.09
30
20
10
m
0
−10
−20
−30
40
Limestones of Bourgogne (Saône watershed) (04398X0002_SONDAG)
30 Hmean= 230.08 Hmean = 246.53 r = 0.39 RMSE = 4.60 Hmean = 251.42 r = 0.23 RMSE = 8.35
20
10
m
0
−10
−20
Limestones of Gironde (07304X0007_S)
10
Hmean= 14.67 Hmean = 15.31 r = 0.68 RMSE = 2.64
5
m
−5
5
Pliocene of Haguenau and the aquifer of Alsace (04132X0086_PP6)
4 Hmean= 227.15 Hmean = 226.60 r = 0.79 RMSE = 0.69
3
2
1
m
0
−1
−2
−3
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Fig. 4.13 – Monthly mean observed (black crosses) and simulated (lines) piezometric head
variations for the six piezometers located in Figure 4.12. GW12 is in blue and SIM in green.
Annual mean climatology, correlation, and RMSE are noted for each simulation.
(∆WR) and snow water equivalent (∆SWE). Since GRACE data are anomalies relative to a
reference geoid, each component is also calculated in terms of anomaly over the GRACE period
(2003-2010). The comparison is made in water equivalent height (cm) and only over the TRIP
groundwater domains (Figures 4.6c,d).
The ∆TWS simulated with and without groundwater are plotted for each resolution. The
mean annual cycle of each component is also shown. Table 4.4 provides the contribution of each
land surface component to ∆TWS. The soil moisture component is the main contribution (∼90
%) when groundwater is not considered, but it decreases to around 68 % when the groundwater
reservoir is taken into account. The groundwater contribution to the ∆TWS signal is significant
at both high (∼ 26 %) and low (∼30 %) resolution. Finally, the introduction of the groundwater
processes allows TRIP to simulate ∆TWS with better accuracy.
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 97
6
Paris Basin 1.0
5 GW12 GW05
4 Hmean = 108.14 m Hmean = 117.73 m 0.5
3
2 0.0
m
1
0
−1 −0.5
−2
−3 −1.0
6
Upper Rhine Plain 0.4
5 Hmean = 191.40 m Hmean = 241.44 m 0.3
4 0.2
3 0.1
2 0.0
m
−0.1
1 −0.2
0 −0.3
−1 −0.4
−2 −0.5
8
Rhone Valley 0.8
Hmean = 157.01 m Hmean = 191.00 m 0.6
6 0.4
4 0.2
0.0
m
2 −0.2
0 −0.4
−0.6
−2 −0.8
−1.0
Aquitaine Basin 1.5
6 Hmean = 86.69 m Hmean = 101.87 m 1.0
4 0.5
2 0.0
m
0 −0.5
−1.0
−2
−1.5
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.14 – Monthly mean basin-averaged piezometric head variations simulated by GW12
(blue) and GW05 (red) over each of the TRIP aquifer basins as defined in Figure 4.7. (right)
Monthly mean annual cycles.
Sensitivity test
0
−2 −0.5
−4
−1.0
1000
Groundwater-river interaction budget 450
800 400
350
600 300
m3 s−1
400 250
200
200 150
0 100
(b) Rhone aquifer of SIM
10
Water table head 1.5
8 1.0
6 0.5
4
2 0.0
m
0 −0.5
−2 −1.0
−4
−6 −1.5
−8 −2.0
500
Groundwater-river interaction budget 200
400 180
300 160
140
m3 s−1
200
120
100 100
0 80
−100 60
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.15 – Monthly mean simulated piezometric head variations and monthly groundwater-
river fluxes for the SIM (a) Seine and (b) Rhone aquifer domains defined in Figure 4.7b. GW12 is
in blue, GW05 in red, and SIM in green. Bold curves correspond to 12-month running averages.
(right) Monthly mean annual cycles.
so the river flow is less impacted by groundwater processes. This could explain why a weaker τ
improves the simulated discharge scores over this region, and underlines some limitations of the
proposed definition of the aquifer basin boundaries.
τ +75 % improves the discharge scores over the Avre river and, to lesser extent, over the
Isle river. A larger τ favors groundwater storage during the rainy season to the detriment of
groundwater-river exchanges and thus more water remains available for the summer base flow.
So, the river discharge decreases in autumn and winter, and increases during the dry season
compared to GW12. This process is obvious over the Avre sub-basin where the amplitude of
the seasonal stream flow variations is generally weak. This result underlines another limitation
of our simple groundwater scheme regarding parameterization of the groundwater-river flow.
Nevertheless, the uncertainties related to the empirical coefficient τ remain limited com-
pared to the clear improvement of the river discharge scores provided by the representation of
groundwater processes in TRIP.
Figure 4.19 presents the same detailed analysis of the groundwater scheme behavior in terms
of simulated water table depth and groundwater-river exchange budget as in Figure 4.15. Only
the running averages are drawn for GW12, GW05, SIM, and the four sensitivity experiments.
τ -75 % favors the groundwater-river water exchanges and so decreases both interannual and
seasonal variations of the water table, and conversely for τ +75 %. This result confirms the
previous discharge analysis and also reveals that the sensitivity to τ is more pronounced for
water table variations than for river discharges.
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 99
20
1/12° 10
15 ΔNOGW12 = ΔWG + ΔWR + ΔSWE + ΔS
ΔGW12 = ΔWG + ΔWR + ΔSWE + ΔS + ΔH
10 5
5
0 0
cm
−5
−10 −5
−15
−20 −10
20
0.5° 10
15
10 5
5
0 0
cm
−5
−10 −5
−15
−20 −10
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.16 – Comparison of the ISBA-TRIP and GRACE monthly ∆TWS averaged over all
the TRIP aquifer domains. ∆TWS for NOGW12 is in red (∆NOGW12), ∆TWS for GW12
in blue (∆GW12), and ∆GRACE in black. Also shown are the various ∆TWS components
in dashed lines: total soil moisture ∆WG(brown), vegetation interception ∆WR (green), snow
water equivalent ∆SWE (magenta), surface storage ∆S (yellow), and groundwater ∆H (cyan).
(right) Mean annual cycles.
4.2.5 Discussion
In this study, the hourly surface runoff and deep drainage produced by the ISBA land surface
model driven by the SAFRAN meteorological analysis have been used to feed the TRIP river
routing model in order to simulate the daily discharges of the main French river basins at high
and low resolution. Besides control experiments based on the TRIP version of Decharme et al.
(2010), parallel simulations have been performed in which a simple groundwater scheme has
been coupled with TRIP in order to represent the groundwater dynamics and its interaction
with the river flow. After spin-up, this new model leads to an improved simulation of daily
river discharges over the 1970-2010 period, whatever the model resolution used. Indeed, results
obtained at low resolution confirm the robustness of the model and its suitability for regional or
even global applications.
As expected, the main improvement is found over the Seine watershed. This is due to the
presence of a chalk aquifer over a large area, which is connected to the rivers in the valleys and so
delays the base flow contribution to the river discharges. Groundwater acts as a buffer reservoir
over this region and consequently the base flows simulated during summer are more realistic
(Alkama et al., 2010; Fan et al., 2007; Rousset et al., 2004; van den Hurk et al., 2005). The
river discharges simulated over the Rhone are also slightly improved, but the base flow remains
underestimated during summer. The main reason is that the model does not consider the
numerous dams used for hydroelectric power in the Alps, which tend to sustain the summer flow
100 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
1.5 1.5
1.5
1.0 1.0
1.0
0.5 0.5 0.5
1.0 2
0.5 1
-1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
0.0 0
Isle at Mussidan Tau-75% minus GW12 Aisne at Givry
4.0 NOGW12 Eff = 0.27
3.5 NOGW12 Eff = 0.71
GW12 Eff = 0.71 GW12 Eff = 0.54
3.5 Tau +75% Eff = 0.74
3.0 Tau +75% Eff = 0.48
Tau -75% Eff = 0.60 Tau -75% Eff = 0.66
3.0 Observation Observation
2.5
2.5
mm/day
2.0
2.0
1.5 1.5
1.0 1.0
0.5 0.5
-1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.17 – Monthly mean annual cycles of simulated and observed river discharges at eight
gauging stations. Observations are in black, NOGW12 in red, GW12 in blue, and τ ±75 %
in orange and gray, respectively. Efficiency scores are given for each simulation. The spatial
distribution of the efficiency differences between the sensitivity tests and GW12 for 176 gauging
stations are also shown
(Habets et al., 2008). As mentioned in Habets et al. (2008), aquifers are widespread in France
and the Seine and the Rhone basins are not the only ones that benefit from the introduction of
a groundwater reservoir. The new model also improves the discharge scores over regions where
groundwater processes are not yet represented in the operational SIM model: the Somme basin,
the northern part of the Aquitaine basin, and especially the Loire basin. It is interesting to note
that the positive impact found over these regions compared to SIM is also clear at low resolution
(Figure 4.10d).
The comparison between simulated and observed piezometric heads indicates that the sim-
ple methodology proposed in this study is sufficient to capture the interannual and seasonal
variations of the water table over France as a whole. In contrast to the simulated river dis-
charges, however, water table variations seem to be more sensitive to horizontal resolution. The
main reason for this is that the hydraulic gradients between adjacent cells (Equation 4.3) are
lower at 0.5° resolution than at 1/12° resolution. This lower diffusive system favors the seasonal
variations of the water table to the detriment of the long-term variability (Figures 4.14 and
4.15). In a recent study, Lam et al. (2011) found that the lateral flows could be neglected at the
resolutions and time scales of climate models. However, in this study, the spatial average of the
absolute value of the lateral groundwater flow balance is 0.23 m3 s−1 for GW12 and 0.83 m3 s−1
for GW05. Even though the groundwater diffusion is lower at 0.5° because of the largest size of
the cells, the mass of water transferred between the grid cells appears non-negligible. Therefore,
neglecting lateral groundwater flow remains questionable. Nevertheless, these findings need to
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 101
mm/day
1.5
1.5
1.0 1.0
0.5 0.5
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhone at Viviers
NOGW05 Eff = 0.65 NOGW05 Eff = 0.55
3.5 GW05 Eff = 0.67 GW05 Eff = 0.60
Tau +75% Eff = 0.69 4 Tau +75% Eff = 0.60
3.0 Tau -75% Eff = 0.65 Tau -75% Eff = 0.61
Observation Observation
2.5 3
mm/day
2.0
1.5 2
1.0
1
0.5
0.0 0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.18 – Monthly mean annual cycles of simulated and observed river discharges at the same
stations as in Figure 4.11 but here for NOGW05, GW05, and the low-resolution sensitivity tests.
Colors are as in Figure 4.17
be confirmed in future global hydrological and/or climate applications since the French domain
is small compared to the largest river basins of the world.
The comparison between simulated and observed piezometric head variations in Figure 4.13
also suggests some deficiencies, especially over the chalk aquifer of the Somme valley and the
limestone aquifer of Beauce. In-situ observations show a weak annual cycle while TRIP simulates
larger seasonal variations. For at least two reasons, this can be related to the fact that each grid
cell in TRIP is considered as a river cell. First, the unconfined aquifers over these regions are
connected to a river network that is sparser than in most of the other aquifer basins of France
(Martin, 2000). Secondly, the piezometric gauges may be located relatively far from the river
network. It is well known that, the nearer the observed piezometers are to the river, the larger
are their seasonal variations because the water table variations are constrained by the seasonal
variations of the river water height.
In addition, several studies have pointed out the impact of the unsaturated zone, which can
be relatively deep in local plateaus, on the groundwater dynamics through the delay it introduces
in the transfer of water between surface and groundwater (Habets et al., 2010; Pinault et al.,
2005; Price et al., 2000). Such a process, not represented in TRIP, could explain some difference
between observed and simulated piezometric head as shown over the Somme basin by Habets
et al. (2010). Finally, the simple estimation of specific yield could also play a non-negligible role.
Nevertheless, over the alluvial plains of the Rhone and the Rhine, the RMSE scores between
the observed and simulated piezometric head evolution highlight the suitability of the chosen
parameterization to represent water table variations as well as groundwater-river exchanges.
The piezometric level is constrained by the river, leading to a more realistic amplitude of the
water table variations (Figure 4.13).
These groundwater-river exchanges are controlled by the river conductance. Its simple pa-
rameterization using the τ parameter is obviously very empirical. In addition, since each TRIP
grid cell is considered as a river cell, the system behavior is more sensitive to this parameter
than to the geological characteristics of the aquifer formations. Our results show, however, that
the choice of the τ value has a limited impact on the model results relative to the general im-
provement due to the representation of the groundwater processes in TRIP. Globally speaking,
τ could be tuned so as to improve the discharge scores over some regions where discrepancies
between the simulations and the observations are large. For global hydrological applications,
such tuning is certainly not advisable for at least two reasons. First, this strategy would not
102 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
0 0.0
−2 −0.5
−4 −1.0
700
Groundwater-river interaction budget 600
600 500
500 400
400
m3 s−1
300
300
200 200
100 100
0 0
(b) Rhone aquifer of SIM
6
Water table head 1.5
4 1.0
2 0.5
0.0
0
m
−0.5
−2 −1.0
−4 −1.5
−6 −2.0
300
Groundwater-river interaction budget 250
250 200
200
150
m3 s−1
150
100
100
50 50
0 0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.19 – Monthly mean simulated piezometric head variations and monthly groundwater-
river fluxes low-pass filtered with a 12-month running average for the SIM (a) Seine and (b)
Rhone aquifer domains. SIM is in green, GW12 in blue, GW05 in red, and the sensitivity
experiments τ ±75 % at high (blue) and low (red) resolution in dashed lines
be efficient over many regions of the globe where in-situ observations are too sparse to usefully
constrain the model. Secondly, this tuning could also compensate for systematic biases in the
land surface model and/or uncertainties in the prescribed atmospheric forcings (especially pre-
cipitation). Another way to limit the impact and the tuning of the τ parameter could be to
explicitly represent the unsaturated zone in TRIP.
The methodology used to define the geometry of the aquifers also shows some limitations by
embracing the entire basin without distinction between confined and unconfined aquifer zones.
This is especially true over the Aquitaine basin where the BDRHF hydrogeological database
indicates that shallow, unconfined aquifers are only defined along the rivers while confined
aquifers are present elsewhere. This could explain the score deteriorations observed over some
gauging stations in the south of the Aquitaine basin. The same limitation appears in the eastern
part of the Paris basin (as mentioned in section 4.2.4d) where the standard TRIP model simulates
more realistic river discharges than GW12 or GW05. This result is confirmed by the comparison
with the fine-tuned SIM simulation (Figures 4.9 and 4.10).
However, the proposed simple definition of the aquifer geometry appears acceptable, es-
pecially in the perspective of global applications. Thanks to the WHYMAP hydrogeological
resources map, it allows the major unconfined aquifers to be distinguished from the shallow,
local aquifers located over old platforms composed of rocks with low permeability, such as meta-
morphic or crystalline rocks. This observation is confirmed by the good results obtained with
NOGW12 over mountains and old basement massifs such as the Massif Central and Brittany.
4.2. Article publié dans Journal of Hydrometeorology 103
Such a distinction was also used with success at fine resolution by (Fan et al., 2007), who con-
sidered two kinds of geological domains in order to calibrate their model: bedrock and regolith.
Finally, the aquifer parameters have been estimated using a simple methodology potentially
applicable at the global scale given the required inputs. For example, Dürr et al. (2005) compiled
a global lithological map and, more recently, Gleeson et al. (2011) proposed a map of permeability
covering the whole surface of the Earth.
While the direct evaluation of low resolution simulations against local water table obser-
vations remains questionable because of the heterogeneity of the geology and the topography
inside the cell, the successful comparison with GRACE TWS estimates confirms the suitability
of this satellite product for evaluating water table variations at the global scale, in line with the
studies by Niu et al. (2007), Lo et al. (2008), and Decharme et al. (2010).
4.2.6 Conclusion
This study describes a simple groundwater scheme that has been coupled to the TRIP river
routing model for global hydrological and climate applications. Here, it is evaluated over France
using off-line simulations over the 1970-2010 period at high (1/12°) and low (0.5°) resolution.
This scheme accounts for the groundwater-river exchanges and the water table dynamics ex-
plicitly. The simulated river discharges are evaluated against 318 in-situ gauging measurements
distributed all over France, while the simulated water table heads are compared to more than 500
piezometers. The simulated ∆TWS are also compared to the GRACE satellite-derived ∆TWS
estimates.
Without a groundwater scheme, and whatever the horizontal resolution used, the standard
TRIP model shows significant deficiencies in simulating daily discharges compared to obser-
vations, with overestimated river flows during winter and underestimated base flows during
summer. These problems are mainly due to the absence of an explicit coupling between the
groundwater and the river and are partly overcome by the new model, which is able to capture
the spatio-temporal variability of both river discharges (especially the summer base flow) and
water table variations over the main French river and aquifer basins. These positive results are
obtained by using a simple methodology based on geological data available at the global scale.
Nevertheless, some deficiencies appear throughout the model evaluation, for which there are
several possible explanations: uncertainties in the SAFRAN meteorological forcing, errors in
the ISBA land surface model, possible anthropogenic influences on the observed discharges and
piezometric heads, but also obvious deficiencies in the modified TRIP hydrogeological model.
Besides uncertainties in the standard TRIP parameters (river geometry and slope) , some aspects
of the groundwater scheme are obviously questionable, such as the simple method to delimit the
aquifer boundaries or estimate the values of certain parameters, such as the transmissivities
or the porosities. The groundwater-river exchange coefficient is potentially tunable region by
region. However, such tuning is not yet an option for at least two reasons. First, it might be
sensitive to the experimental conditions, especially the quality of the prescribed atmospheric
forcing or the land surface parameterization. Second, it could, to some extent, compensate for
the absence of hydrological processes, such as floods or water capillary rises in the soil, in ISBA.
While the model skill could be improved through a calibration of these parameters, the
reasonable scores obtained in the present study and their limited sensitivity to the empirical
parameter, τ , suggest that the groundwater scheme is robust and is suitable for global hydro-
logical and climate applications. The positive impacts found on the simulated river discharges
over France will have also to be confirmed over the other large river basins of the world. As
already suggested, TRIP will be explicitly coupled with the ISBA land surface model in order to
simulate the interaction between the deep water table dynamics and the overlying unsaturated
soil. The goal will be to represent the impact of water capillary rise on the land surface energy
and water budgets. The ultimate objective will be to introduce this new land surface component
into the CNRM global climate model (Voldoire et al., 2012) in order to assess the relevance of
groundwater processes for the simulation of both recent and future climates.
104 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
4.3 Compléments
Afin de prendre en compte la sphéricité de la Terre, l’équation 1.18 a été réécrite en coor-
données sphériques (r, θ, φ), r l’altitude, θ la longitude et φ la latitude. Selon les hypothèses
établies dans la section 1.3.2 du chapitre 1, on se ramène à un problème plan en supposant
les lignes d’égales charges verticales et parallèles entre elles. Dès lors, H(r, θ, φ) ne dépend plus
de l’altitude r. L’équation 1.18 en coordonnée sphérique ne dépend plus que de la longitude θ
et la latitude φ. En prenant un rayon r égale au rayon de la Terre, on obtient après plusieurs
étapes algébriques l’équation 4.3 en coordonnées sphériques à partir de la forme généralisée de
l’équation 1.18.
Fig. 4.20 – Cinq mailles voisines sur une grille régulière en latitude/longitude
Cette équation est discrétisée en différences finies et résolue via un schéma numérique impli-
cite utilisant la méthode itérative de Gauss-Seidel utilisée dans MODCOU (Ledoux et al., 1989).
Cette forme discrétisée est obtenue en suivant plusieurs étapes algébriques. La figure 4.20 montre
cinq mailles voisines du domaine en longitude/latitude. Le terme correspondant aux échanges
latéraux le long de l’axe des latitudes est discrétisé de la manière suivante :
∂ ∂H Qec − Qwc
Tφ cos(φ) = (4.10)
∂φ ∂φ ∆φ
avec Qec et Qwc les approximations du terme Tφ cos(φ) ∂H
∂φ respectivement entre les noeuds e et
c, et w et c (cf. figure 4.20) :
Q = T cos(φ ) He − Hc
ec ec ec
∆φ
(4.11)
Hc − Hw
Qwc = Twc cos(φwc )
∆φ
Les coefficients Tec et Twc sont égaux aux moyennes géométriques des valeurs de transmissi-
vité des mailles voisines adjacentes. φec et φwc correspondent aux latitudes respectives entre les
noeuds e et c, et w et c. De même, nous avons pour l’axe des longitudes :
∂ Tθ ∂H Qnc − Qcs
= (4.12)
∂θ cos(φ) ∂θ ∆θ
avec
4.3. Compléments 105
Qnc = Tnc Hn − Hc
cos(φc ) ∆θ
(4.13)
Tsc Hc − Hs
Qsc =
cos(φc ) ∆θ
Comme ∆θ = ∆φ, en combinant les équations 4.10 et 4.12, nous obtenons la forme discretisée
de l’équation 4.3 exprimée en m3 s−1 :
Hc − Hct−1
ωAcell = [Tec cos(φec )(He − Hc ) + Twc cos(φwc )(Hw − Hc )]
∆t
[Tnc (Hn − Hc ) + Tsc (Hs − Hc )]
+ + Qsb − Qriv (4.14)
cos(φc )
avec Acell = r2 cos(φc )∆θ∆φ la surface de la maille considérée, Qsb le drainage provenant
d’ISBA et Qriv le flux d’échange nappe/rivière.
En considérant l’équation 4.4 exprimant Qriv en fonction de Hriv et Hc , l’équation 4.14 se
réécrit de la manière suivante :
ωAcell t−1
Qsb + Hc =RCHriv + Tec cos(φec )He + Twc cos(φwc )Hw
∆t
4
!
Tsc Tnc ωAcell X
+ Hs + Hn − + T + RC Hc (4.15)
cos(φc ) cos(φc ) ∆t i=1
P4
avec i=1 T la somme des transmissivités dans les quatre directions n, s, e et w.
Cette équation peut aussi s’écrire sous la forme matricielle linéaire AH = B, avec H =
(H1 , H2 , . . . , Hn ) le vecteur des charges piézométriques à l’instant t pour un domaine de n
mailles, A une matrice contenant les coefficients de la partie gauche de l’équation 4.15, et B le
vecteur des termes Qsb + ωA∆tcell Hct−1 . Cette forme est ensuite résolue via la méthode itérative de
Gauss-Seidel.
Les figures 4.22a et 4.22b montrent les moyennes du bilan des flux latéraux d’eaux sou-
terraines en chaque point de grille du domaine aquifère simulé par GW12 et GW05. Ces flux
sont également exprimés par unité de surface sur les figures 4.22c et 4.22d. Ils représentent la
convergence ou la divergence de l’eau dans chaque maille. Une valeur positive (bleu) signifie un
flux net vers l’intérieur de la maille ; celle-ci s’humidifie. À l’inverse, une valeur négative (rouge)
correspond à un flux net vers l’extérieur ; la maille s’assèche. En terme de quantité, les quantités
d’eau échangées sont du même ordre de grandeur aux deux résolutions. Cela vient du fait que les
valeurs de transmissivité utilisées pour GW12 et GW05 sont similaires (Qcell = T ∆H en m3 s−1
pour les deux simulations). La moyenne spatiale des bilans des flux pris en valeur absolue donne
0.23 m3 s−1 pour GW12 et 0.83 m3 s−1 . Exprimé par unité de surface, le ratio est inversé avec
0.35 mm jour−1 pour GW12 et 0.035 mm jour−1 pour GW05. Les flux latéraux d’eau souterraine
par unité de surface sont donc plus faibles à basse résolution qu’à fine résolution du fait que les
aires des mailles à 0.5° soient logiquement plus grandes que celles à 1/12°. Ces résultats semblent
être en partie contradictoires avec l’étude menée par Lam et al. (2011). À basse résolution, les
flux latéraux par unité de surface sont certes plus faibles, mais la quantité d’eau transférée entre
chaque maille est aussi importante qu’à fine résolution. De ce fait, même si la transmissivité
jouera un rôle moins important sur les débits à 0.5° comparé aux autres paramètres (porosité,
coefficients d’échange nappe/rivière), négliger les flux latéraux à basse résolution reste discu-
table. De telles affirmations nécessitent cependant d’être confirmées à plus grande échelle, et
notamment sur des bassins comportant beaucoup plus de mailles à 0.5°.
106 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
Les profondeurs de nappe calculées par rapport à la topographie Z sont également tracées
sur les figures 4.22e et 4.22f aux deux résolutions. La comparaison avec les flux latéraux décrits
précédemment montre que les zones où la nappe est la plus profonde peuvent être associées
aux flux moyens divergents décrits précédemment sur les figures 4.22a et 4.22c. De même, les
nappes proches de la surface correspondent aux zones à flux convergent. Si le comportement
de la nappe est le même aux deux résolutions, la plage de variation des profondeurs moyennes
est plus importante à fine résolution. À certains endroits, la nappe peut plonger jusqu’à plus
de 50 m pour GW12, alors qu’elle reste au minimum 7 m en dessous de la topographie pour
GW05. Ces différences sont dues à une description plus détaillée de la topographie, du réseau
de drainage et des paramètres d’aquifère, qui entraîne du même coup une variabilité spatiale
de la nappe supérieure à 1/12°. Une comparaison plus détaillée de ces résultats avec les observa-
tions permettrait sans doute d’évaluer leur réalisme et de corriger les éventuels défauts. Cette
démarche relève cependant de la calibration à fine échelle du modèle, ce qui paraît superflu au
regard de l’objectif visé, à savoir les applications climatiques à grande échelle. De plus, cela
contribuerait sans doute à corriger des biais systématiques indépendants du schéma d’aquifère.
Sur la France, la profondeur du sol d’ISBA n’excède pas 3 m. À fine résolution, 64 % des
hauteurs de nappe simulées se trouvent entre 0 et 3 m en-dessous de la topographie. Ce chiffre
passe à 59 % à basse résolution. Ces pourcentages permettent d’avoir une première estimation
de la fraction du domaine où les processus de reprise évaporative de la nappe sur le sol d’ISBA
peuvent avoir un impact. Un examen plus approfondi de ces profondeurs révèle également des
valeurs élevées localisées sur le tracé des principaux fleuves (Loire, Seine, Garonne, Rhône). Ces
résultats s’expliquent par la façon dont les profondeurs de rivière hc sont déterminées. Celles-ci
sont calculées à partir des largeurs de rivière W grâce à l’équation 3.4. Ces mêmes largeurs de
rivière sont calculées via l’équation 3.1 et dépendent d’un coefficent β fixé à 15 sur la France. Il
en résulte des profondeurs de rivière hc de l’ordre de 7 à 9 m sur les mailles correspondant aux
grands fleuves, et de 2 à 3 m sur les mailles adjacentes (cf. figure 3.7).
Fig. 4.21 – Schéma de la géométrie des rivières aux abords de la Loire. Z correspond à la
topographie, H à la hauteur de la nappe, hs au niveau de la rivière et hc à la profondeur de
rivière.
Le schéma de la figure 4.21 illustre la situation qui se produit, par exemple, sur le bassin de
la Loire à 1/12°. Sur ce bassin versant, la nappe est très souvent connectée à la rivière, et suit
donc le niveau moyen de hs . La différence entre hc et hs est cependant plus importante dans la
maille « Loire » que dans les mailles voisines « A » et « B ». Il en résulte un gradient de hauteur
de nappe élevé entre les mailles « A » et « Loire », et donc une profondeur de nappe plus grande
dans la maille « Loire ». À l’échelle de la France, les différences entre hc et la hauteur de rivière
moyenne hs sont représentées sur les figures 4.22g et 4.22h. Sur le tracé des grands fleuves, cette
différence est plus importante qu’ailleurs. En se référant au schéma de la figure 4.21, comme
la nappe suit le niveau moyen de hs , si ce niveau est bas, la nappe l’est aussi. On retrouve ce
comportement sur l’ensemble des grands fleuves à 1/12° et à 0.5°. Il reste malgré tout discutable
de simuler de telles profondeurs sur ces mailles. De tels résultats remettent donc partiellement
en cause la paramétrisation introduite dans TRIP par Decharme et al. (2012) pour le calcul du
hc .
4.3. Compléments 107
Fig. 4.22 – (a, b) Bilan moyen des flux latéraux exprimés en m3 s−1 à haute et basse résolutions,
(c, d) les mêmes flux en mm jour−1 divisés par l’aire de la maille, (e, f) les profondeurs de nappe
par rapport à la topographie Z, (g, h) les différences entre les profondeurs de rivière hc et les
hauteurs moyennes en rivière hs , et (i, j) les surfaces piézométriques moyennes de la nappe.
108 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
1.5 0.8
mm/jour
0.6
1.0
0.4
0.5 0.2
0.0 0.0
Garonne
2.0 1.0
1.5 0.8
mm/jour
0.6
1.0
0.4
0.5 0.2
0.0 0.0
Seine
2.0 1.0
1.5 0.8
mm/jour
0.6
1.0
0.4
0.5 0.2
0.0 0.0
France
2.0 1.0
1.5 0.8
mm/jour
0.6
1.0
0.4
0.5 0.2
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 4.23 – (gauche) Cycles annuels moyens journaliers du drainage profond et (droite) du
ruissellement de surface moyennés sur les bassins de la Loire, du Rhône, de la Garonne, de la
Seine, et sur l’ensemble de la France à 0.5° (rouge) et 1/12° (bleu).
4.4. Bilan et perspectives 109
S’il est difficile d’établir avec certitude le réalisme des profondeurs de nappe simulées, la
surface piézométrique moyenne de la nappe, présentée sur les figures 4.22i et 4.22j, présente en
revanche un aspect cohérent ; elle suit la topographie et laisse apparaître le tracé des fleuves. De
plus, ces défauts potentiels n’affectent pas directement la smulation des débits. Il conviendra en
revanche d’en tenir en compte lors de l’interprétation des résultats du couplage de la nappe avec
le sol d’ISBA qui sera décrit et évalué au chapitre 6.
En lien avec la figure 3.5 du chapitre 3, la figure 4.23 présente les cycles annuels moyens
journaliers du drainage profond et du ruissellement de surface provenant d’ISBA, moyennés aux
deux résolutions sur les bassins de la Loire, du Rhône, de la Garonne, de la Seine et sur la
France. Peu de différences apparaissent sur les bassins de la Seine et de la Loire, ainsi qu’à
l’échelle de la France. En revanche, une légère surestimation du ruissellement total apparaît aux
mois de Mai et Juin sur le bassin du Rhône. Cette surestimation est encore plus marquée sur la
Garonne. Comme stipulé précédemment, celle-ci est liée à une maille superflue située en bordure
de ces bassins à 0.5° : une partie des précipitations de cette maille ne devrait en théorie pas
s’écouler dans ces bassins. Ce pic se retrouve dans les débits simulés sur la Garonne et, dans une
moindre mesure, sur le Rhône (cf. figure 4.11). Ce type d’approximation est dû au faible nombre
de mailles à 0.5° sur les bassins versants français. De telles erreurs devraient logiquement avoir
moins de conséquences sur les grands bassins mondiaux.
L’introduction dans TRIP d’un schéma d’aquifère explicite a permis de démontrer l’impor-
tance de la prise en compte des eaux souterraines dans la simulation des débits. Ce schéma
résout l’équation de diffusion 4.3 des écoulements souterrains en deux dimensions et en coordon-
nées sphériques (longitude/latitude). Le système de modélisation établi sur la France à basse
(0.5°) et haute (1/12°) résolutions se base sur l’utilisation de cartes hydrogéologiques et litho-
logiques couvrant l’ensemble du territoire. Ces données ont permis d’une part d’identifier les
régions concernées par les processus diffusifs d’écoulements souterrains, et d’autre part d’esti-
mer les paramètres d’aquifère en fonction de la géologie du sous-sol. Les simulations prenant en
compte le schéma d’aquifère nouvellement développé montrent une nette amélioration des résul-
tats par rapport à la version initale de TRIP. Cette amélioration se concrétise essentiellement
par une meilleure estimation des débits d’étiage par rapport aux observations et aux sorties du
modèle SIM finement calibré. La comparaison des hauteurs de nappes simulées avec celles ob-
servées révèle la bonne cohérence des hauteurs d’eau simulées. Enfin, la bonne comparaison des
stocks d’eau simulés avec les estimations de GRACE démontre la faisabilité d’évaluer le schéma
d’aquifère grâce à cet outil satellitaire.
70 SIM 70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
Efficiency Efficiency
Fig. 4.24 – (a) Distributions cumulées des efficiences journalières à fine résolution pour
NOGW12, GW12, CST12 et SIM (318 stations) et (b) à basse résolution pour NOGW05, GW05
et CST05 (99 stations)
déficiences rencontrées avec CST12 et, de plus, elle ne dégrade pas les débits par rapport à
NOGW12.
À basse résolution, l’avantage de GW05 sur NOGW05 et CST05 reste présent, même si
celui-ci est moins marqué. Ces résultats sont sans doute en partie biaisés du fait que seules
99 stations de mesures sont exploitables à 0.5°. De plus, il reste discutable de comparer les
observations situées à l’amont des bassins sur des mailles de résolution 0.5°. Afin d’avoir une
meilleure idée des différences entre les simulations des deux résolutions, la figure 4.25 présente les
distributions cumulées des efficiences journalières pour NOGW12, GW12, NOGW05 et GW05
sur les 72 stations communes aux deux résolutions. On constate un avantage d’environ 10 %
pour les simulations à haute résolution. Cet écart est essentiellement dû aux plus faibles scores
obtenus sur les mailles amonts à 0.5°. L’amélioration apportée par les aquifères est néanmoins
présente pour les deux résolutions. À noter également que la simulation GW05 présente des scores
similaires à NOGW12, ce qui constitue un résultat important compte tenu de la différence de
résolution entre les deux simulations.
La simulation CST12 présentée en début de chapitre a été réalisée en considérant la présence
d’un réservoir souterrain sur l’ensemble de la France. Il serait intéressant de comparer nos résul-
tats avec une simulation CSTGW12 dont la configuration serait la même que CST12, excepté
que le réservoir souterrain n’est activé que sur le domaine aquifère défini pour GW12. La figure
4.26 compare les efficiences de GW12 et CSTGW12 sur l’ensemble des 176 stations localisées
sur le masque aquifère. Une nouvelle fois, l’avantage du schéma d’aquifère se fait ressentir par
rapport au réservoir souterrain. Toutefois, si l’on s’intéresse aux distributions d’efficience de la
figure 4.26a, on s’aperçoit que CSTGW12 se rapproche de la courbe GW12. Ce comportement
traduit le fait qu’une grande partie des déteriorations de CST12 étaient localisées sur des ré-
gions où le modèle n’est pas censé représenter des réservoirs souterrains. De ce fait, ces résultats
renforcent l’idée d’utiliser un masque basé sur des informations hydrogéologiques permettant de
définir les bassins aquifères majeurs. Par ailleurs, les différences d’efficiences à l’est du bassin
parisien sur la figure 4.26b sont en effet nulles. Cela prouve que les déficiences de GW12 sur ces
régions se retrouvent avec CSTGW12, ce qui tend à confirmer l’importance de bien définir les
limites des bassins aquifères.
Terminons cette comparaison avec l’évaluation des stocks d’eaux continentaux issus de l’en-
semble des simulations réalisées dans ce chapitre. Les séries temporelles mensuelles et les cycles
annuels moyens mensuels sont comparés sur la figure 4.27 avec les estimations de GRACE sur la
période 2003-2008. Ces séries correspondent aux moyennes spatiales sur toute la France, comme
4.4. Bilan et perspectives 111
Fig. 4.25 – Distributions cumulées des efficiences journalières sur les 72 stations communes aux
deux résolutions pour les simulations NOGW12, GW12, NOGW05 et GW05
70 CSTGW12 48°N
60
50
40 45°N
30
20
42°N
10 5°W 0° 5°E 10°E
0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
Efficiency
Fig. 4.26 – (a) Les distributions cumulées d’efficiences journalières des débits simulés par
GW12, CST12 et CSTGW12 et (b) les différences d’efficiences entre GW12 et CSTGW12 pour
l’ensemble des 176 stations localisées sur le masque aquifère.
c’était déjà le cas pour la figure 4.4. Les cycles annuels semblent être mieux représentés par
GW12 et GW05. Toutefois, la différence reste en général faible, et il reste difficile d’affirmer
laquelle des simulations semble le mieux s’accorder aux estimations de GRACE, du moins sur
la France.
Bien que l’objectif principal du schéma d’aquifère soit atteint, à savoir l’amélioration des
débits d’étiage sans dégradations globales des résultats, des défauts persistent du fait des hypo-
thèses simplificatrices réalisées pour bâtir le système de modélisation sur la France. Certaines
d’entre elles restent par exemple discutables ; l’estimation grossière des paramètres d’aquifère,
la prise en compte d’une seule couche, ou encore le fait de considérer chaque maille comme
étant une maille rivière. Ces défauts se retrouvent principalement en amont des grands bassins
versants, notamment sur la Seine, ainsi que sur le bassin de la Garonne. L’étude de sensibilité
réalisée sur le coefficient régissant les échanges nappe/rivière τ prouve qu’une calibration plus
fine des paramètres, associée à une meilleure définition des limites d’aquifères, pourrait éven-
tuellement en corriger une partie. Cependant, le but fixé ici n’est pas d’obtenir la meilleure
112 Chapitre 4. Développement et évaluation sur la France
Fig. 4.27 – Même chose que la figure 4.4, mais avec les simulations GW05 et GW12 en plus.
simulation possible à fine résolution, mais plutôt de s’assurer que le modèle soit utilisable aux
résolutions caractéristiques des applications climatiques globales. La comparaison des résultats
à fine (1/12°) et basse (0.5°) résolutions montre une faible sensibilité de TRIP à la résolution en
terme de débit et de hauteur de nappe, excepté sur certaine mailles amonts difficilement repré-
sentable à basse résolution. Ces conclusions restent toutefois à confirmer à plus grande échelle.
Il s’agit de l’objectif du prochain chapitre.
Chapitre 5
Dans le chapitre précédent, un nouveau schéma d’aquifère a été développé et testé sur la
France avec succès à fine et basse résolutions. Le présent chapitre a pour objectif de confirmer
la capacité de ce schéma à simuler les écoulements d’eau souterraine à grande échelle et à
basse résolution. Les applications à l’échelle globale des versions initiales d’ISBA-TRIP, avec
ou sans le pseudo-réservoir souterrain, seront d’abord introduites dans une première partie. Ces
premiers résultats seront notamment l’occasion de rappeler de manière succinte les conclusions de
Decharme et al. (2010) sur l’évaluation d’ ISBA-TRIP, en insistant sur la nécessité de prendre
en compte une représentation plus réaliste des aquifères. La deuxième partie de ce chapitre
s’attachera, dans un premier temps, à décrire l’adaptation du schéma d’aquifère dans ISBA-
TRIP à l’échelle globale. Cette adaptation s’effectuera à nouveau en mode off-line, c’est-à-dire
sans remontées capillaires de la nappe vers ISBA, et en utilisant le ruissellement total issu
d’une simulation d’ISBA-3L réalisée par Alkama et al. (2010), et correspondant à la version
actuellement utilisée dans le modèle de climat au CNRM. Un accent sera mis sur l’utilisation des
informations lithologiques et hydrogéologiques dont nous disposons, et qui ont déjà été présentées
au chapitre 3. Les débits simulés par TRIP avec et sans aquifères seront ensuite comparés
à un vaste réseau de mesures sur la période 1960-2008, tout comme les stocks d’eau simulés
seront évalués par rapport aux estimations de GRACE. Enfin, la dernière partie aura pour but
de résumer les principales conclusions et les critiques des résultats obtenus en comparant les
résultats des différentes simulations réalisées à l’échelle globale. Signalons enfin que l’ensemble
des résultats présentés dans ce chapitre concerne des séries temporelles mensuelles, que ce soit
en terme de débit ou de stock d’eau.
Sommaire
5.1 Résultats préliminaires à l’échelle globale . . . . . . . . . . . . . . . . 114
5.2 Article publié dans Hydrological Earth System Sciences . . . . . . . 116
5.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
5.2.2 Experimental Design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
5.2.3 Results . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.2.4 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
5.3 Le comportement du schéma d’aquifère à l’échelle globale . . . . . . 135
5.3.1 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
5.3.2 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.4 Bilan, critiques et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
114 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Deux simulations préliminaires ont été réalisées à l’échelle globale : l’une sans le pseudo-
réservoir linéaire (NOGW), et l’autre avec (CST). Comme stipulé dans le chapitre 3, le ruissel-
lement total utilisé pour forcer TRIP s’étend de janvier 1950 à décembre 2008. Il provient d’une
simulation d’ISBA-3L réalisée par Alkama et al. (2010) grâce aux réanalyses atmosphériques
établies par Sheffield et al. (2006). En consacrant une période de dix ans à la mise à l’équilibre
du modèle, la période d’évaluation de TRIP s’étend de 1960 à 2008 pour la totalité des simu-
lations de ce chapitre. Sur cette période, plus de 3500 stations de débit ont été sélectionnées
conformément aux critères établis au chapitre 3 (cf. figure 3.12).
La figure 5.1 montre d’une part la distribution spatiale des efficiences mensuelles à la fois
pour NOGW et CST en chacune de ces stations, et d’autre part les différences d’efficience entre
CST et NOGW. On constate d’emblée l’apport du pseudo-réservoir linéaire en terme d’efficience
sur la simulation des débits, avec notamment 52 % des scores améliorés (différence d’efficience
supérieure à 0.05) grâce à la prise en compte du réservoir linéaire. Toutefois, ces améliorations
sont à relativiser puisque la majorité des scores négatifs obtenus avec NOGW (cf. figure 5.1a) le
restent avec CST (cf. figure 5.1b).
Ces résultats préliminaires laissent sous-entendre que l’inclusion d’un pseudo-réservoir li-
néaire suivant la méthode proposée par Arora et al. (1999) semble être intéressante pour amélio-
rer la qualité des débits à l’échelle globale. Ces résultats doivent cependant être interprétés avec
prudence compte tenu des défauts révélés lors de l’étude à fine échelle réalisée dans le chapitre
4. En effet, sur la France, le ruissellement total qui a été utilisé pour forcer TRIP (simulations
NOGW12 et GW12) provient d’une version d’ISBA intégrée à SIM, qui a été finement calibrée
sur le territoire français, et dont la qualité est bien meilleure que celle de la version d’ISBA-3L
utilisée à l’échelle globale pour les modélisations climatiques. Cette différence de qualité justifie
l’attribution des déficiences rencontrées dans le cas de la France sur les débits journaliers aux li-
mites du pseudo-réservoir souterrain linéaire. À l’échelle globale, les incertitudes sur les forçages
atmosphériques et les paramétrisations d’ISBA sont plus importantes. Dès lors, il reste difficile
de savoir si CST a effectivement un impact positif sur les débits, ou bien ne fait que compenser
les erreurs dues au forçage. Nous reviendrons plus en détail sur les incertitudes liées au forçage
ISBA au chapitre 6.
Une telle approche apparaît également limitée pour des études climatiques à grande échelle,
comme le suggère Decharme et al. (2010). En climat humide, les remontées de nappes d’eau
souterraine interagissent directement avec l’humidité du sol. Des études ont montré qu’elles
pouvaient avoir un impact sur l’évapotranspiration, particulièrement en période sèche (Fan et
al., 2007 ; Gutowski et al., 2002 ; Miguez-Macho et al., 2007 ; York et al., 2002). Ce type d’inter-
action est impossible à obtenir avec un réservoir linéaire puisqu’aucune variation de nappe n’est
explicitement simulée. Il apparaît donc essentiel d’inclure une représentation plus physique des
eaux souterraines dans TRIP à l’échelle globale, prenant en compte la redistribution de l’eau
sur tout le bassin, et autorisant un couplage avec la surface.
5.1. Résultats préliminaires à l’échelle globale 115
Fig. 5.1 – (a) Les efficiences mensuelles pour les débits simulés par NOGW aux 3500 stations
de mesure, (b) les efficiences mensuelles pour CST et (c) les différences d’efficiences entre CST
et NOGW.
116 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Abstract
Groundwater is a non-negligible component of the global hydrological cycle, and its interac-
tion with its overlying unsaturated zones can influence water and energy fluxes between the land
surface and the atmosphere. Despite its importance, groundwater is not yet represented in most
climate models. In this paper, the simple groundwater scheme implemented in the Total Runoff
Integrating Pathways (TRIP) river routing model is applied in off-line mode at global scale using
a 0.5° model resolution. The simulated river discharges are evaluated against a large dataset
of about 3500 gauging stations compiled from the Global Runoff Data Centre (GRDC) and
other sources, while the Terrestrial Water Storage (TWS) variations derived from the GRACE
satellite mission helps to evaluate the simulated TWS. The forcing fields (surface runoff and
deep drainage) come from an independent simulation of the ISBA land surface model covering
the period from 1950 to 2008. Results show that groundwater improves the efficiency scores for
about 70 % of the gauging stations and deteriorates them for 15 %. The simulated TWS are
also in better agreement with the GRACE estimates. These results are mainly explained by the
lag introduced by the low-frequency variations of groundwater, which tend to shift and smooth
the simulated river discharges and TWS. A sensitivity study on the global precipitation forcing
used in ISBA to produce the forcing fields is also proposed. It shows that the groundwater
scheme is not influenced by the uncertainties in precipitation data.
5.2.1 Introduction
Land surface processes considerably influences the global climate system (Dirmeyer, 2000,
2001; Douville, 2003, 2004; Koster et al., 2000, 2002). They can affect the water and energy
exchanges between land surface and atmosphere, the ocean temperature and salinity at the outlet
of the largest rivers (Durand et al., 2011), and the climate at least at regional scales (Alkama
et al., 2008; Douville et al., 2000a; Gedney et al., 2000; Lawrence et Slater, 2008; Molod et al.,
2004). In climate models, these land surface processes are parameterized in the Continental
Hydrological Systems (CHSs), which are composed of Land Surface Models (LSMs) generally
coupled with River Routing Models (RRMs). Land Surface Models (LSMs) provide the lower
boundary conditions of temperature and moisture for atmospheric processes in Atmospheric
Global Circulation Models (AGCMs), while RRMs convert the total runoff provided by LSMs
into river discharges in order to evaluate the simulated water budget and transfer the continental
fresh water to oceans, thereby closing the global hydrological cycle.
Despite its long response time, groundwater is an important component of the continental
part of the global hydrological cycle. It represents about 30 % of the continental fresh water
reservoir, and its interaction with the soil surface is likely to influence the soil moisture in
unsaturated zones and thus the water and energy exchanges with the lower atmosphere (Anyah
et al., 2008; Fan et al., 2007; Shiklomanov et Rodda, 2003). Moreover, it helps to sustain river
base flows during the dry season in temperate zones, whereas it receives seepage from rivers in
arid regions (Brunke et Gonser, 1997).
However, these groundwater processes are not yet included in most of the land surface param-
eterizations used in climate models. Considering their importance, the need to introduce them
in CHSs has received increasing attention during recent years (Alkama et al., 2010; Decharme
et al., 2010; Maxwell et Miller, 2005; van den Hurk et al., 2005; Yeh et Eltahir, 2005a). The slow
component of groundwater is thought to play an important role in climate models since they
suffer from a lack of persistence in their land surface parameterizations (Fan et al., 2007; Lam
et al., 2011; Weisheimer et al., 2011). For example, Fan et al. (2007) analyzed a large dataset of
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 117
water table observations over the United States and found that the groundwater reservoir had
the potential to increase soil moisture memory. Alkama et al. (2010) compared global hydrolog-
ical outputs from the Interactions between Soil-Biosphere-Atmosphere-Total Runoff Integrating
Pathway (ISBA-TRIP) CHS to observed river discharges and Terrestrial Water Storage (TWS)
variations estimated from the Gravity Recovery and Climate Experiment (GRACE) satellite
mission. They concluded that the underestimation of the simulated continental evaporation and
the overestimation of the simulated annual discharges could be due to the lack of a groundwater
reservoir. More recently, Lam et al. (2011) demonstrated that groundwater was a source of dry
season evaporation and river base flow because it introduced a memory effect in land surface
processing.
In this context, some attempts have been made to incorporate groundwater processes in
CHSs. Two-dimensional diffusive groundwater models have been employed, but at smaller scales
and mostly for regional applications (Gutowski et al., 2002; Habets et al., 2008; Miguez-Macho
et al., 2007; York et al., 2002). Such models are generally made for fine resolution grids using
many parameters calibrated by in-situ measurements, and so are not yet suitable for large scale
application. Several studies have proposed adding a simple pseudo-groundwater reservoir into
RRMs for global applications using a time delay factor only to delay the flow to the river,
but without explicit groundwater dynamics (Arora et al., 1999; Decharme et al., 2010). Other
approaches have proposed introducing a very deep soil layer in one-dimensional LSMs to act as
a groundwater component but neglect lateral diffusive flows. (Chen et Hu, 2004; Gedney et Cox,
2003; Liang et al., 2003; Lo et al., 2010; Maxwell et Miller, 2005; Ngo-Duc et al., 2007; Niu et al.,
2007; Yeh et Eltahir, 2005a). However, validating a groundwater model is not always feasible
because in situ observations are lacking at global scale. Moreover, the observed water table depth
presents great spatial variability due to heterogeneities in geological structures and the use of
groundwater for human activities. Today, the GRACE satellite mission provides time-variable
gravity field solutions which allow direct evaluation of the simulated TWS variations, i.e. the
evolution of the sum of snow, ice, surface water, soil moisture, and groundwater reservoirs.
Previous studies pointed out the possibility of using the GRACE data to estimate TWS from
basin (Crowley et al., 2006; Seo et al., 2006) to continental scale (Schmidt et al., 2006; Tapley
et al., 2004), as well as groundwater storage variations (Rodell et al., 2007, 2009; Yeh et al.,
2006) or hydrological fluxes (Chen et al., 2006; Ramillien et al., 2006; Swenson et Wahr, 2006;
Syed et al., 2005). GRACE can also be used to evaluate simulated water storage (Alkama et
al., 2010; Decharme et al., 2010; Güntner, 2008; Ngo-Duc et al., 2007; Ramillien et al., 2008;
Swenson et Milly, 2006) or water table depth (Lo et al., 2010; Niu et al., 2007) in LSMs.
The main goals of the present study are to present the global evaluation of TRIP including
explicit groundwater processes. This evaluation is carried out at 0.5◦ resolution using in-situ
river discharges provided by the GRDC completed with other national or regional datasets, and
GRACE TWS variation estimates over the largest river basins of the world. The model is forced
by surface runoff and deep drainage derived from a pre-existing ISBA simulation performed
on the 1950–2008 period. The precipitation dataset fed into ISBA to produce these forcing
fields comes from the Global Precipitation Climatology Center (GPCC). Supplementary exper-
iments using precipitation data from the CRU are also presented in order to explore the model’s
sensitivity to precipitation.
118 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Parameters
The elevation (Z in Equation 4.7) is derived from the Global Multi-resolution Terrain El-
evation Data 2010 (GMTED2010) provided at 30 arc-seconds resolution (Danielson et Gesch,
2011) (cf. figure 3.8a). A first step consists in constructing this elevation at the intermediate
resolution of 1/12°: the elevation of each grid cell is computed as the mean value of the first
decile of the actual 30 arc-seconds resolution topographic values within the grid cell, ranked in
ascending order. This global elevation is then calculated at 0.5° by taking the average of all
the 1/12° topographic values within each 0.5° grid cell. It helps us to compute the river bed
elevation Zbed and reflect the altitude of the river in the grid cell. Previous results over France
show that using such intermediate resolution allows us to construct low-resolution elevation that
gives more realistic simulated river discharges (see chapter 4).
The river width W is a parameter of primary importance because it is used in the river flow
velocity computation and in the calculation of the river conductance RC in Equation 4.7. It is
estimated over each basin via a geomorphological relationship using the mean annual discharges
at each river cross section. More details about the W calculation can be found in (Decharme
et al., 2012).
In chapter 4, a method for constructing the geometry of the aquifers and estimating the
groundwater parameters was tested with success at coarse resolution over France. Here, a sim-
ilar method is used to define these parameters. The main advantage of this method is that it
uses lithological and hydrogeological information available at global scale. Only major regional
groundwater basins concerned by diffusive groundwater movements are taken into account be-
cause of the coarse resolution of the model at this scale. The global map of the groundwater
resources of the world from the World-wide Hydrogeological Mapping and Assessment Pro-
gramme (WHYMAP; http://www.whymap.org) is used as the primary information to delineate
such domains (cf. figure 3.10). This map is divided into three main hydrogeological units. The
“major groundwater basins” concern the sedimentary basins of permeable porous and fractured
rocks, and also the alluvial plains with high permeability materials such as gravel or sand, and
are therefore to be simulated. The “local and shallow aquifers” correspond to the old geological
platforms or shields characterized by crystalline rocks with scattered, superficial aquifers, and
are not considered. Finally, the “complex hydrogeological structures” group together complex
aquifer systems. For example, karstic areas or orogens belong to this category, but are generally
not concerned by regional groundwater flow and are assumed not to be simulated. Conversely,
alluvial aquifers formed by the deposition of weathered materials can be found in this cacategory.
Such formations contain regional and continuous aquifer that must be taken into account, as it
is the case for example over the Rhone river basin in France (see chapter 4).
As a consequence, to deal with this category, two supplementary digital maps are used. First,
a slope criterion is applied to squeeze out the mountainous cells. More details on the computation
of this criterion can be found in chapter 4. Secondly, the global map of lithology from Dürr
et al. (2005) helps us to refine the limits of the aquifers by keeping or removing some of these
complex areas (cf. figure 3.9). The final aquifer map at 0.5° resolution is shown in Figure 5.2a
(gray-shaded areas). Note that the aquifer mask constructed over France from chapter 4 was
incorporated into the final global map. In addition, a more precise hydrogeological map over the
United States (USGS; http://www.nationalatlas.gov/index.html) was used to refine the
geometry of the aquifers because of the lower accuracy of WHYMAP in this region (cf. figure
3.11). In particular, we chose to keep only the sandstone aquifers in the region located under
the Great Lakes, embracing a part of the Mississippi watershed. The carbonate-rock aquifers
were removed since they tend to create karstic topography with rapid flow of water. Finally, the
fraction of the whole continents covered by the final aquifer map is about 43 %, after removing
Antarctica and Greenland.
The coefficient τ varies arbitrarily from 30 days in major river streams to 5 days in the
upstream grid cells, through a linear relationship with the river stream order SO given by the
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 119
Fig. 5.2 – (a) Sources and time length of the in-situ gauging stations with the aquifers defined
at 0.5˚in gray-shaded zones, and (b) global lithological map of Dürr et al. (2005) over these
aquifers. The green contours delineate the major river basins of the world.
TRIP river network in each grid cell of a given basin (cf. equation 4.9). This parameterization
is introduced in order to take account of the supposed smaller thickness of riverbed sediments
in upstream grid cells, which tends to make the groundwater-river exchanges quicker than for
downstream, large rivers. Finally, transmissivity and effective porosity are estimated by taking
mean values from the literature and chosen to be physically consistent for each unit of lithology
encountered over the aquifers (Figure 5.2). These values are summarized in Table 5.1. Note
that the values defined for the “Other rocks” type are given for information only since these
120 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Tab. 5.1 – Transmissivity (m2 s−1 ) and effective porosity values by type of lithology. The
percentage of modeled aquifers at global scale covered by the different lithologies are also given.
More information about the definition of each unit of lithology can be found in Dürr et al. (2005)
Experiments
An off-line hydrological simulation with the groundwater scheme (GW) was compared to
a control experiment without groundwater (NOGW). TRIP was integrated at 0.5° resolution
using a 60-min time step over the 1950-2008 period. The total runoff, i.e. surface runoff and
deep drainage, came from a long-term ISBA simulation evaluated in Alkama et al. (2011).
This simulation was forced by the global meteorological forcing from Princeton University
(http://hydrology.princeton.edu) (Sheffield et al., 2006), where the precipitation is hy-
bridized with the Global Precipitation Climatology Center (GPCC) datasets since the GPCC cli-
matology certainly appears to be the best dataset for global hydrological applications (Decharme
et Douville, 2006b) (cf. figure 3.14). A second ISBA simulation was used in this study. It was
performed over the same period using the same meteorological forcing except for precipitation,
which was hybridized with the Climate Research Units (CRU) precipitation dataset. The result-
ing additional total runoff forcing enabled a supplementary TRIP simulation with groundwater
(GWCRU) to be produced in order to explore the sensitivity of the groundwater scheme to
precipitation.
TRIP computes water table heads and river discharges for every day. In order to start the
model at equilibrium, a simplified version of the groundwater scheme resolving Equation 4.3
at steady state was used to compute an equilibrium state of the water table. This equilibrium
state was reached using the annual average for 1950-1959 of the deep drainage from ISBA and
the river water height hs (Equation 4.7c) from NOGW. An additional spin-up was performed
by TRIP over the same period and then the model was evaluated over the period from 1960 to
2008 period. The monthly TWS variations simulated by ISBA-TRIP were calculated in terms
of anomalies (∆T W S in cm) as the sum of total soil moisture ∆W , snow water equivalent
∆Ws , vegetation interception ∆Wr , stream water content ∆S and groundwater reservoir ∆H,
if necessary:
Evaluation datasets
A list of about 3500 gauging stations distributed over the globe was drawn up to evaluate the
monthly simulated river discharges, with 1900 of them potentially impacted by the groundwater
scheme (Figure 5.2a). The majority of these in-situ measurements were provided by the Global
Runoff Data Centre (GRDC) (“The Global Runoff Data Centre”, 56068 Koblenz, Germany)
and completed with other sources of data: the United State Geological Survey (USGS) stream
flow data (http://waterdata.usgs.gov/nwis/sw) for the U.S. river basins, the R-ArcticNet
database (University of New Hampshire; http://www.r-arcticnet.sr.unh.edu/v4.0/index.
html) for the high latitude basins, the HYBAM observations for the Amazon basin (http:
//www.ore-hybam.org) and the French Hydro database (http://www.eaufrance.fr). Only
the stations with observed periods of at least 10 years were selected. Moreover, when several
gauging stations were located in one grid cell, the one with the largest observed drainage area
was kept.
The simulated TWS were compared to the GRACE estimates using a similar method to
that in Alkama et al. (2010). TWS are provided by GRACE in terms of monthly anomalies
(∆T W S) based on highly accurate maps of the earth’s gravity fields over spatial scales of about
300 km (Swenson et al., 2003; Wahr et al., 2004). The present study used 74 months (from
August 2002 to August 2008, excluding the June 2003 product, which was not available) of
the Release 04 data produced by the Center for Space Research (CSR at the University of
Texas at Austin) (Landerer et Swenson, 2012), 73 months (June 2003 and January 2004 were
not available) of the Release 4.1 data produced by the Jet Propulsory Laboratory (JPL), and
71 months (September and December 2002, June 2003, and January 2004 products were not
available) of the GeoForschungZentrum (GFZ) Release 04.
The GRACE TWS estimates provided here were first filtered in order to remove noise and
errors in the gravity field measurements. Several studies have shown that this filtering may
modify the signal by reducing the seasonal amplitude of the final TWS signal. Such modifica-
tion could lead to erroneous interpretation of the GRACE TWS estimates when compared to
simulated TWS. In order to correct for this bias, the GW and NOGW TWS were smoothed
using the same 300 km-width Gaussian filter as in Alkama et al. (2010), which is similar to the
one used for the GRACE data products.
5.2.3 Results
River Discharges
The popular skill scores widely used in hydrology are used to evaluate the simulated river
discharges against measurements of gauging stations. The annual discharge ratio (Ratio =
Qsim/Qobs ) and the efficiency (Ef f ) criterion (Nash et Sutcliffe, 1970), which measures the
ability of the model to capture the daily discharges dynamics, are used. Ef f can be negative
if the simulated discharge is very poor, and is above 0.5 for a reasonable simulation. The Root
Mean Square Error (RMSE) score is also given at each gauging stations. This score helps to see
how effectively the model is able to predict the river discharges. The nearer RMSE is to zero,
the better the simulation is.
Figure 5.3 shows the global distribution of the differences between the GW and NOGW
river discharges in terms of annual ratio, efficiency, and monthly anomaly RMSE. All theses
scores are computed in term of monthly values. The simulated NOGW discharges are globally
overestimated at 36 % of the gauging stations with a NOGW ratio higher than 1.3 mainly
located in the western part of North America, in Africa, in Australia, and in South America
(Tocantins and Sao Francisco river basins; Figure 5.3a). In Figure 5.3b, a negative value of
the annual ratio difference |GW − 1| − |N OGW − 1− means that the GW ratio is better than
Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Fig. 5.3 – Evaluation of the simulated monthly discharges with (GW) and without (NOGW) the groundwater scheme. (a) The NOGW annual ratio and
(c) efficiency in terms of absolute values as well as (e) the RMSE in terms of monthly anomalies are given at each of the 3500 gauging stations. (b, d, f) The
difference with the GW scores is also shown at each of the 1900 gauging stations potentially impacted by the aquifers. The gray-shaded zones in (b, d, f)
represent the TRIP aquifer domain.
122
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 123
NOGW. The annual ratios were generally not significantly impacted by groundwater, except
in some regions, such as the western part of North America, where the NOGW overestimated
annual ratios tended to be improved by GW (22.6 % of the scores lower than -0.05). Figure 5.3c
points out some weaknesses in TRIP, with about 60 % of negative efficiency scores for NOGW.
Not surprisingly, these scores are located approximately in the places where the ratios are also
overestimated. Conversely, 18 % of the scores are above 0.5, mostly in the eastern part of North
America (Mississippi river basin), in the Paraná river basin, and in some other places in Europe
such as the Danube river basin or the East European Plain.
These scores were improved for 73 % of the 1900 stations potentially impacted by ground-
water in terms of efficiency (efficiency difference greater than 0.05; Figure 5.3d) and monthly
anomaly RMSE (RMSE difference less than -0.01; Figure 5.3f). Conversely, about 10 % of these
scores were deteriorated, mainly in the upstream parts of the largest rivers, such as the Mis-
sissippi river basin or the Paraná basin. Nevertheless, more than 50 % of the efficiency scores
still remained negative. This was mainly the case over basins where the annual ratios were
overestimated. For example, Figure 5.3a shows ambivalent results for North America, with an
eastern part associated with good ratios and efficiencies opposed to a western part with overes-
timated ratios and negative efficiencies. These poor scores persisted despite the positive impact
of groundwater. These problems are probably due to deficiencies in TRIP such as the absence
of hydrological processes or uncertainties in parameter estimations that will be discussed later.
Fig. 5.4 – Histogram of the differences between GW and NOGW in terms of (a) efficiency and
(b) monthly anomaly RMSE for six continental regions
The unequal distribution of stations over the globe introduced some uncertainties in the con-
clusion of Figure 5.3. For example, 6 % of the 1900 gauging stations were located in Africa, while
this percentage increased to 45 % in North America (Figure 5.2a). In order to have a better
representation of the impact of groundwater, Figure 5.4 gives the distribution of the score differ-
124 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Basins Downstream Area (km2 ) Lat (°N) Lon (°E) Period Source
station
Amazon Obidos 4 618 750 −1.95 −55.51 1968-2008 HYBAM
Paraná Timbues 2 346 000 −32.67 −60.71 1960-1994 GRDC
Congo Kinshasa 3 475 000 −4.3 15.3 1960-2008 GRDC
Niger Niamey 700 000 13.52 2.08 1960-2006 GRDC
Meckong Pakse 545 000 15.12 105.8 1960-1993 GRDC
Ganges Farakka 835 000 25 87.92 1960-1973 GRDC
Mississippi Vicksburg 2 964 255 32.32 −90.91 1960-2008 GRDC
Danube Ceatal Izmail 807 000 45.22 28.72 1960-2008 GRDC
Ob Salekhard 2 950 000 66.63 66.6 1960-1999 R-ArcticNet
Yenisei Igarka 2 440 000 67.43 86.48 1960-1999 R-ArcticNet
Lena Kusur 2 430 000 70.68 127.39 1960-2000 R-ArcticNet
Mackenzie Mackenzie 1 660 000 67.45 −133.74 1972-2008 GRDC
Tab. 5.2 – Characteristics of the 12 largest river basins of the world shown in Figure 5.5 and
Figure 5.8. The name, location, drainage area, coordinates, observation periods and data source
are given
ence between GW and NOGW in terms of efficiency (Figure 5.4a) and monthly anomaly RMSE
(Figure 5.4b) over each continent. It confirms the relevance of using groundwater processes to
simulate river discharges at continental scale. The continent where the simulated discharges
were the least impacted by groundwater processes was Asia, where 30 % of the efficiency differ-
ences were between -0.05 and 0.05, and where 34 % of the monthly anomaly RMSE differences
were between -0.01 and 0.01. Conversely, in Africa the scores were almost all improved. Some
precautions must be exercised when interpreting these results. First, the stations are not always
equally spatially distributed over each continent, and the percentage presented in Figure 5.4
can be underestimated or overestimated relative to the actual situation. Secondly, the efficiency
scores of a large number of stations remain negative since the improvements in terms of efficiency
are small compared to the negative scores of Figure 5.3. Nevertheless, for each continent, Figure
5.4 confirms the global improvement previously shown in Figure 5.3.
Figure 5.5 compares the monthly anomalies and the annual cycles of the simulated and ob-
served river discharges at the stations closest to the mouths of the largest river basins delineated
in green in 5.2 and presented in Table 5.2. Monthly anomalies are computed by removing the
monthly mean annual cycles from the time series of river discharges. Statistics are summarized
in Table 5.3. The comparison between the GW and NOGW curves for each basin shows that
groundwater globally tends to smooth the signal in terms of both annual cycle and monthly
anomaly. Thus, the scores are improved over the tropical basins (Amazon, Paraná, Niger and
Ganges) except the Mekong river basin. Groundwater shifts the signal by about one month over
the Amazon basin but this effect seems to be too strong over the Ganges, where the base flow
is overestimated after (and before) the monsoon season. Over temperate basins, the scores are
improved for the River Danube, while no significant changes affect the Mississippi river. Never-
theless, base flow is slightly overestimated with groundwater for the Mississippi case, which is
related to the deterioration already observed over North America in Figure 5.3. Over the Arctic
rivers, the scores are also improved for each stations presented here. In cases with or without
groundwater, the peak due to the spring snow melt is of one month late. Moreover, this peak
is also overestimated for the Ob and Mackenzie rivers, and underestimated for the Yenisei and
Lena rivers. This is partly due to the absence of flooding in this TRIP version and deficiencies
in the meteorological forcing (Decharme et al., 2012).
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 125
2 Observation NOGW GW 5
4
Amazon
1 3
0 2
-1 1
-2 0
1.6 3
2.5
Parana
0.8 2
0 1.5
1
-0.8 0.5
0
1.5
1 2
Congo
0.5 1.5
0 1
-0.5 0.5
-1 0
1.6 2.5
2
0.8 1.5
Niger
0 1
-0.8 0.5
0
6
3 5
Mekong
1.5 4
0 3
-1.5 2
1
-3 0
6
3 5
Ganges
1.5 4
0 3
-1.5 2
1
-3 0
1
Mississippi
0.9 0.8
0.6 0.6
0.3 0.4
0
-0.3 0.2
-0.6 0
1.5 1.5
1 1.2
Danube
0.5 0.9
0 0.6
-0.5 0.3
-1 0
1.5 2.5
1 2
0.5 1.5
0
Ob
-0.5 1
-1 0.5
-1.5 0
1.6 3
2.5
2
Yenisei
0.8
0 1.5
1
-0.8 0.5
0
1.5 3
1 2.5
0.5 2
Lena
0 1.5
-0.5 1
-1 0.5
-1.5 0
1.5 3
Mackenzie
1 2.5
0.5 2
0 1.5
1
-0.5 0.5
-1 0
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 J F MA M J J A S O ND
Fig. 5.5 – Basin-scale comparison (mm day−1 ) between the (right) annual cycle and (left)
monthly-mean anomalies of simulated and observed discharges. Statistics for each station are
shown in Table 5.3
126 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Anomaly
Basin Experiment Efficiency Ratio Correlation RMSE
Correlation RMSE
NOGW −0.44 0.57 1.01 0.47 0.44
Amazon 1.05
GW 0.71 0.88 0.45 0.73 0.25
NOGW −35.79 0.51 0.84 0.58 0.27
Paraná 2.08
GW −20.67 0.68 0.65 0.77 0.15
NOGW −11.54 0.66 0.89 0.58 0.25
Congo 1.78
GW −10.58 0.54 0.86 0.66 0.19
NOGW −123.46 5.56 0.19 0.84 0.13 0.23
Niger
GW −62.69 5.60 0.33 0.60 0.21 0.16
NOGW 0.62 0.73 0.38
Mekong 1.29 0.95 0.69
GW 0.64 0.71 0.37
NOGW 0.63 0.39 0.67 0.29
Ganges 1.20 0.94
GW 0.83 0.26 0.73 0.17
NOGW 0.78 0.92 0.12 0.84 0.10
Mississippi 0.99
GW 0.80 0.90 0.11 0.85 0.09
NOGW −0.16 0.80 0.28 0.78 0.19
Danube 1.11
GW 0.57 0.85 0.17 0.81 0.13
NOGW −2.78 0.22 0.55 0.04 0.22
Ob 1.20
GW −1.08 0.33 0.41 0.09 0.17
NOGW 0.37 0.68 0.53 0.52 0.18
Yenisei 0.73
GW 0.52 0.76 0.46 0.56 0.16
NOGW 0.11 0.49 0.67 0.50 0.17
Lena 0.70
GW 0.31 0.60 0.59 0.53 0.15
NOGW −2.89 0.44 0.54 0.25 0.17
Mackenzie 1.01
GW −1.37 0.57 0.42 0.37 0.14
Tab. 5.3 – Statistics of NOGW and GW calculated over the observation period of each station
shown in Figure 5.5. Efficiency, ratio, correlation and RMSE (mm day−1 ) are given, as are
correlation and RMSE (mm day−1 ) of the monthly anomalies.
Figure 5.6 shows the spatial distribution of the climatological ∆TWS simulated by ISBA-
TRIP and estimated by GRACE from August 2002 to August 2008. ∆TWS without groundwater
is shown in column (a), ∆TWS with groundwater in column (b) and the GRACE estimates
in column (c). The zonal averages are also given in column (d). Generally speaking, the
∆TWS zonal average amplitudes are overestimated by TRIP in December-February (DJF) and
June-August (JJA) compared to the GRACE estimates, and underestimated in March-May
(MAM) and September-November (SON). These biases are partially corrected by the use of
the groundwater scheme, particularly in MAM and SON. The most important changes occur
principally over tropical regions. In MAM and SON, the pattern of the spatial seasonal mean
∆TWS is better reproduced by GW than NOGW compared to GRACE in the Amazon basin,
in Africa and over the coast of the Bay of Bengal. This is confirmed by the zonal average
(column d) with a better agreement in the amplitudes of the GW and GRACE peaks between
latitudes -30° and 30°. In addition, the scores given in columns (a) and (b) show that the spatial
correlation and RMSE are better for GW in DJF and JJA, while they are similar in MAM and
SON.
Figure 5.7 summarizes the comparison between simulated and GRACE ∆TWS using the
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 127
Fig. 5.6 – Climatological comparison of total ∆TWS (a) without and (b) with groundwater,
and (c) the mean GRACE product for (top to bottom) DJF, MAM, JJA, and SON. The spatial
correlation and RMSE are given for each period. (d) The zonal averages are also shown in the
right panel: GRACE (black), NOGW (red) and GW(blue).
time correlation and RMSE. NOGW is well correlated with GRACE in tropical regions (Amazon,
Congo or Brahmaputra-Ganges river basins), in the Siberian Plains, in Europe and over some
places in North America, while correlation is weak over desert regions such as the Sahel or
the Gobi desert (Figure 5.7a). Conversely, the RMSE scores are poor over tropical regions,
while arid regions present relatively good scores (Figure 5.7b). Figure 5.7c shows the correlation
difference between the GW and NOGW simulated ∆TWS. GW is globally better, especially
over the Paraná, the Amazon and the Congo river basins, and also in Europe and over the
downstream part of the Mississippi river basin. Deteriorations are, however, found in Arctic
regions along the Ob, Lena and Mackenzie river basins, and also in a small region in the western
part of the United States. These conclusions also apply to the correlation differences of the
∆TWS monthly anomalies (Figure 5.7e). These results suggest some defect in the groundwater
parameterization, which will be discussed later. In Figure 5.7d, groundwater improves the
RMSE over the downstream Amazon, in Central Asia and also in Europe. Conversely, the
RMSE scores are deteriorated over the Congo, Ganges and upstream Amazon river basins.
Elsewhere, no significant changes appear. The same conclusions can be drawn for the monthly
anomaly RMSE differences shown in Figure 5.7f, even though the improvements are globally
less pronounced.
Figure 5.8 compares the monthly anomalies and the annual cycles of the simulated ∆TWS
with the GRACE estimates over the same 12 river basins as in Figure 5.5. In addition, the
temporal correlation scores and RMSE calculated over the whole GRACE period are given
in Table 5.4. In general, groundwater increases the memory of the system by shifting the
∆TWS signal. Thus, annual cycles are better reproduced over tropical basins, in particular for
the Amazon and Ganges river basins and, to a lesser extent, over temperate basins. However,
128 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Fig. 5.7 – Comparison of the simulated TWS with (GW) and without (NOGW) groundwater:
(a) monthly correlation and (b) RMSE of the simulated NOGW ∆TWS over the whole GRACE
period, (c) differences between GW and NOGW in terms of correlation and (d) RMSE. (e) The
monthly anomaly differences are also shown in terms of correlation and (f) RMSE.
groundwater deteriorates the annual cycles slightly over northern river basins (Ob, Yenisei, Lena
and Mackenzie) since the ∆TWS amplitudes are more underestimated for GW than for NOGW
compared to GRACE. These results agree with Figure 5.5. Statistics in Table 5.4 show that
correlations are improved in terms of both ∆TWS and ∆TWS monthly anomalies for almost all
tropical and temperate river basins, while no significant improvements appear for the Mekong
and arctic river basins. Finally, the RMSE is improved for the Amazon, Ganges, Mississippi
and Danube, while no obvious conclusions emerge for the remaining watersheds.
Sensitivity to precipitation
In order to explore the sensitivity of TRIP to the precipitation forcing used in ISBA to
produce deep drainage and surface runoff, two supplementary experiments using TRIP with
(GWCRU) and without (NOGWCRU) groundwater were performed with the CRU precipitation
dataset and compared with the GW and NOGW simulations forced by the GPCC precipitation
dataset. Such comparison is of interest in groundwater modeling because the precipitation de-
termines, as well as topography and geology, the temporal and areal distribution of inputs to the
groundwater system (Dingman, 1994). Figure 5.9 shows the global distribution of differences
between the discharges simulated with the CRU and GPCC datasets in terms of annual ratio
and efficiency. The main differences between the CRU and GPCC experiments appear in the
western part of North America, in South America, in South Africa, and in the Ob river basin.
The ratios are impacted by the choice of the precipitation dataset (Figures 5.9a and 5.9b). To
some extent, this reflects the differences in the spatial distribution of precipitation between the
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 129
0 0
-4 -4
-8 -8
8 6
4 4
2
Congo
0 0
-4 -2
-8 -4
-6
6 8
3 4
Niger
0 0
-3 -4
-6 -8
15 16
10
Mekong
5 8
0 0
-5
-10 -8
-15
15 16
10
Ganges
5 8
0 0
-5 -8
-10
6 6
Mississippi
3 3
0 0
-3 -3
-6 -6
10 6
5
Danube
0 3
-5 0
-10 -3
-15 -6
6 6
4
2 3
0 0
Ob
-2 -3
-4 -6
-6
6 6
4 4
2 2
Yenisei
0 0
-2 -2
-4 -4
-6 -6
6 6
3 4
0 2
Lena
0
-3 -2
-6 -4
-6
4 6
Mackenzie
2 3
0 0
-2 -3
-4 -6
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 J F MA M J J A S O ND
Fig. 5.8 – Basin-scale comparison between the (right) mean annual cycle and (left) monthly
anomalies of simulated NOGW (red) and GW (blue) ∆TWS, and the mean GRACE product
(black) with its associated error bars. Annual cycles of each TWS component, except ∆Wr ,
are also shown in dashed lines: ∆W (brown), ∆Ws (magenta) and ∆SN OGW (green). The GW
specific components ∆SGW (green) and ∆H (cyan) are plotted in solid lines. Statistics for each
basin are shown in Table 5.4.
130 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Anomaly
Basin Experiment Correlation RMSE
Correlation RMSE
NOGW 0.89 5.42 0.74 2.16
Amazon
GW 0.96 3.17 0.85 1.69
NOGW 0.87 2.41 0.65 1.74
Paraná
GW 0.91 2.89 0.73 1.84
NOGW 0.63 3.45 0.28 3.04
Congo
GW 0.69 3.58 0.36 3.21
NOGW 0.87 2.50 0.53 1.19
Niger
GW 0.93 1.91 0.57 1.16
NOGW 0.83 5.35 0.53 2.58
Mekong
GW 0.88 4.64 0.49 2.67
NOGW 0.86 4.72 0.45 2.88
Ganges
GW 0.95 3.18 0.59 2.65
NOGW 0.80 2.80 0.51 1.91
Mississippi
GW 0.87 2.40 0.68 1.64
NOGW 0.79 3.59 0.70 2.40
Danube
GW 0.87 2.94 0.82 1.94
NOGW 0.84 2.76 0.85
Ob 1.08
GW 0.86 2.47 0.84
NOGW 0.80 2.47 0.56 1.72
Yenisei
GW 0.81 2.38 0.55 1.73
NOGW 0.73 2.94 0.83 1.69
Lena
GW 0.77 2.77 0.86 1.57
NOGW 0.73 3.02 0.08 1.94
Mackenzie
GW 0.76 2.76 0.13 1.93
Tab. 5.4 – Correlation and RMSE (cm) of the spatial mean ∆TWS of NOGW and GW calcu-
lated over the whole GRACE period for each river basin shown in Figure 5.8. Statistics are also
shown for the monthly anomalies.
two meteorological products (Figure 5.10). The histograms shown in Figures 5.9a and 5.9b are
symmetric and give no advantage to one or the other simulation. However, the simulated river
discharges seem to be better reproduced with the GPCC dataset when the efficiency difference
scores are considered (52 % of the efficiency differences lower than -0.05 with or without ground-
water in the histograms shown in Figures 5.9c and 5.9d). Moreover, the spatial distribution
of the score differences are similar with (Figures 5.9c and 5.9d) or without (Figures 5.9a and
5.9b) groundwater. On one hand, this shows that the groundwater scheme does not seem to be
affected by the precipitation forcing, and on the other hand that precipitation seems to have a
larger impact on the signal than the deep water transfer simulation.
Figure 5.11 compares the simulated ∆TWS of the CRU and GPCC experiments. As for the
river discharges, the GPCC product gives some better scores in terms of correlation than the
CRU product. Moreover, the spatial distribution of the correlation differences is similar with
or without groundwater (Figures 5.11a and 5.11b). Conversely, the monthly anomaly RMSE
is more impacted by meteorological forcing when groundwater is taken into account. Thus,
the anomaly RMSE differences are more pronounced in Figure 5.11d than in Figure 5.11c. In
particular, the changes introduced by groundwater using the GPCC dataset (see the GW results
in Figure 5.7) are amplified with CRU over the Amazon and Ganges river basins. Conversely,
GWCRU gives better results than GW in terms of anomaly RMSE over the Congo river. Apart
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 131
Fig. 5.9 – Statistical comparison of the simulated discharges inferred from the CRU and GPCC
precipitation datasets. The annual ratio differences (a) without and (b) with groundwater are
given, together with the efficiency differences (c) without and (d) with groundwater.
from these differences, the sensitivity to the meteorological fields is generally the same whatever
the TRIP version used. Moreover, the comparison between GWCRU and GW shows that
precipitation forcing can impact the simulated river discharges and TWS. It constitutes a non-
negligible source of uncertainties in simulated hydrological outputs.
5.2.4 Discussion
The results presented in this study confirm the relevance of taking groundwater into account
in CHS for simulating river discharges and TWS at the global scale (Alkama et al., 2010; Liang
et al., 2003; Lo et Famiglietti, 2011; Maxwell et Miller, 2005; Yeh et Eltahir, 2005a). The
groundwater scheme introduces a new reservoir which delays and smoothes the hydrological and
TWS response. It impacts surface storage variability and thus simulated river discharges, and
improves the skill scores. About 73 % of the 1900 stream flow measurements potentially impacted
by groundwater are improved by the groundwater scheme over the 1960-2008 evaluation period.
In temperate and tropical river basins, water surplus is transferred from winter to summer, which
results globally in better simulated base flows during dry periods, in particular over the Amazon
and Danube river basins. Another consequence of groundwater is to smooth the simulated
river discharges, which results in better agreement between the amplitudes of the simulated
and observed discharges in terms of annual cycle and monthly anomalies. These results show
that the low-frequency variability of groundwater increases the memory of the simulated surface
storage to the benefit of the river discharges (Fan et al., 2007; Lam et al., 2011; Maxwell et
Miller, 2005).
Groundwater has a positive impact on the simulated ∆TWS when compared to the GRACE
estimates over the 2002-2008 period. These positive impacts come with changes in surface stor-
age and groundwater reservoirs. The groundwater component appears to be as important as
the surface storage component in the total TWS signal and helps to improve the seasonal mean
variability of ∆TWS. Thus, the time response introduced by groundwater is particularly benefi-
cial over tropical basins, such as those of the Amazon and Ganges rivers. This good comparison
between the GW and GRACE ∆TWS shows the relevance of using the GRACE estimates to
132 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Fig. 5.10 – (a) The GPCC mean annual precipitation and (b) the difference between the CRU
and GPCC mean annual precipitations.
evaluate groundwater models (Niu et al., 2007). Even though GRACE constitutes only an in-
direct way to evaluate the water table variability, it suggests that the proposed groundwater
scheme can provide a reasonable estimation of the spatio-temporal variability of water table
head. The good results in terms of both simulated river discharges and TWS confirm the suit-
ability of the proposed methodology for simulating groundwater dynamics at a global scale with
a coarse resolution suited to climate modeling as already suggested in chapter 4.
Nevertheless, some deficiencies appear throughout this evaluation. Groundwater can dete-
riorate the river discharge results and ∆TWS over a few regions where aquifers are normally
defined, and even if the NOGW scores were initially acceptable. For example, the efficiency
scores of Figure 5.3d are deteriorated in the eastern part of the Mississippi river and in the up-
stream part of the Amazon and Paraná river basins. These deficiencies point out some limitations
in our simple method for defining the geometry of the aquifer and the geological parameters.
Although WHYMAP is useful for determining the major aquifers, its low accuracy does not
take account of the complex structures encountered locally (karstified areas, confined aquifers,
etc.) and sometime leads to an overestimate of the size of the aquifer. Moreover, the coarse
estimation of the geological parameters (transmissivity and porosity) and the basic classification
of the lithological map (Dürr et al., 2005) used here are other potential sources of error. These
uncertainties could explain the problems encountered in the upstream part of the Amazon or
Mississippi rivers, as was the case for the Seine river basin in chapter 4. In particular, the
deteriorations over North America are mainly located in the sandstone Pennsylvanian aquifers.
Our tests (not presented here) show that, without simulating aquifers over these regions, the
simulated river discharges in the upstream part of Mississippi river are better reproduced with
5.2. Article publié dans Hydrological Earth System Sciences 133
Fig. 5.11 – Score differences between the CRU and GPCC simulated TWS. Correlation differ-
ences are shown (a) without and (b) with groundwater, together with monthly anomaly RMSE
differences (c) without and (d) with groundwater.
groundwater. Nevertheless, the USGS aquifer map used to refine the mask of WHYMAP (see
previous section) does not show any significant reasons to remove these sandstone aquifers, as
also justify by the description of this rock type from Miller (1999). It is the reason why we
choose to keep them.
Other causes can be related to some important processes not represented in this version
of TRIP. First, the overestimated annual ratios over the Niger and Paraná basins are partly
due to the absence of flooding, which introduces a supplementary reservoir to store water and
increase evaporation (Decharme et al., 2012). Over arctic river basins, Decharme et al. (2012)
demonstrates that the temporal gap between the peaks of the simulated and observed river
discharges during spring is filled in when flood storage is present in TRIP. Moreover, the
underestimation of simulated discharges over the West Siberian basins could be attributable to
the presence of permafrost not represented in ISBA, which prevents deep drainage and favors
the formation of surface water bodies (Decharme et al., 2012). The groundwater modeling
in this region is also questionable since permafrost induces weak interactions between river
and groundwater (Kane, 1997; Yang et al., 2002). It could explain the ∆TWS deteriorations
observed with GW in Figure 5.3 over the Lena and Ob river basins. These results point out
that groundwater processes could be neglected over these basins, at least for low-resolution and
large-scale studies.
Secondly, only one layer is modeled in the groundwater representation of TRIP while, in
reality, multi-layer aquifers can be present. Combined with the hypothesis of TRIP to consider
each grid cell as a river cell, this could explain some deteriorations of the simulated discharge
scores. For example, the well-known Guarani aquifer over the Paraná basin forms a complex
multi-layer system comprising confined and unconfined aquifers (Wendland et al., 2004). Such
a complex system is poorly represented by the one-layer simple groundwater scheme presented
in this study. This may explain the errors observed for this watershed in terms of both TWS
and river discharges. Finally, the capillary rise of the water table in the surface soil column of
ISBA has not yet been implemented, although several studies have pointed out that it can affect
soil moisture, evaporation or even precipitation (Anyah et al., 2008; Lo et Famiglietti, 2011;
Maxwell et Miller, 2005; York et al., 2002). This could have a certain influence on the partition
134 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
of precipitation between deep evaporation, surface runoff and deep drainage, and so could affect
the simulated river discharges and water tables.
Anthropogenic influences are also not considered in TRIP. For example, the intensive use
of water for human activities explains the overestimation of simulated river discharges over the
Colorado river basins in the south-west of the United States (Milliman et al., 2008). Man-made
irrigation can alter the river flow and increase the continental evapotranspiration, especially
over South Asia or the Mississippi river (Alkama et al., 2010; Sacks et al., 2009; Thenkabail
et al., 2009). Moreover, groundwater pumping can induce significant changes in the ∆TWS
monthly anomalies. For example, Rodell et al. (2009) show that groundwater depletion over
the Ganges-Brahmaputra river basin is probably due to human activities. Since such human
groundwater pumping is not represented in TRIP, the decreasing trend of the ∆TWS monthly
anomalies for the Ganges river basin in Figure 5.8 is not captured by the model.
Some shortcomings of the model can also be explained by the uncertainties of the meteorolog-
ical forcing fields, especially precipitations, used to produce the deep drainage and surface runoff
fed into TRIP. In order to explore the sensitivity of TRIP to these precipitation inputs, supple-
mentary simulations with the CRU precipitation dataset were performed. The results show that
the GPCC products give better overall results than CRU either with or without groundwater.
This is in agreement with Decharme et Douville (2006b), who show that the GPCC climatology
appears to be a better product than CRU for global hydrological applications even though some
deficiencies in the GW experiment are corrected with GWCRU. For example, the deterioration
of TWS obtained with GW over the Congo basin in Figure 5.7f is partially corrected with the
CRU dataset in Figure 5.11d. The score comparison between GPCC and CRU experiments also
shows significant differences. It confirms that the simulated TWS and river discharges, and thus
the quality of global hydrological simulations, can be drastically affected by the uncertainties of
the prescribed precipitation datasets (Decharme et Douville, 2006b; Fekete et al., 2004; Szczypta
et al., 2011). This could lead to a misinterpretation of results and the attribution of errors to the
model rather than to the forcing. It is important to clarify that the results were obtained with-
out calibration, as porosity and transmissivity are set according to the rock type. Even though
potential tuning of the TRIP parameters is possible, it could to some extent compensate for
the uncertainties introduced by the prescribed precipitation. Finally, the groundwater scheme
is not to be sensitive to the precipitation forcing since the score differences between the CRU
and GPCC experiments are similar with or without groundwater (Figure 5.9 and Figure 5.11).
As a consequence, it shows that precipitation seems to dominate the TWS and river discharge
signals rather than lateral transfer of groundwater flow.
5.2.5 Conclusion
In this study, a methodology based on Vergnes et al. (2012) has been used to construct a
global groundwater model to investigate the effects of groundwater processes on river discharges
and TWS variations at global scale. This groundwater model is implemented in the TRIP
river routing model used for global hydrological and climate applications. The simulations are
performed in off-line mode at 0.5° by 0.5° resolution by using deep drainage and surface runoff
coming from an independent ISBA simulation. The simulated river discharges are computed
by TRIP and evaluated over the 1960-2008 period against a dense network of about 3500 in-
situ river discharge gauges distributed all over the globe. The TWS simulated by ISBA-TRIP
are computed from snow mass, soil moisture, vegetation interception, river water content, and
groundwater if necessary. The TWS variations are then compared to the GRACE satellite-
derived TWS estimates for 2002-2008.
The results presented in this study confirm the relevance of introducing groundwater in CHS
for simulating river discharges and TWS in a climate model at global scale. The groundwater
scheme of TRIP improves river discharges by introducing more memory into the system through
its buffering effect. Thus, it contributes in some extend to simulated more realistic base flows.
Nevertheless, this buffering effect is too strong over some large river basins (Ganges, Mississippi).
It reveals some deficiencies of our approach that will be discussed later. In the regions where
5.3. Le comportement du schéma d’aquifère à l’échelle globale 135
the ratios are improved, it contributes storage for some of the surplus of water and improves the
simulated mean annual river discharges, even though they are still overestimated. The simulated
GRACE TWS are also improved with the new groundwater scheme, especially over tropical
basins (Amazon, Ganges, Niger). These results are mainly explained by the lag introduced
by the low-frequency variations of groundwater, which tend to shift and smooth the simulated
river discharges and TWS. These results suggest that the groundwater scheme could be able
to provide a reasonable estimation of the spatio-temporal variability of water table head, at
least for a large-scale, simple model. Such affirmation needs nevertheless to be tempered, since
the water table evaluation is only made indirectly by comparison between satellite-based and
simulated TWS.
As previously suggested, this global evaluation points out some shortcomings in the proposed
groundwater scheme. First, the lack of important hydrological processes could be partly respon-
sible for the deteriorations of the simulated hydrological outputs. The most important of them
is certainly the absence of a flooding scheme which results in overestimated river discharges and
unrealistic peak flows, especially over arctic river basins. Other processes related to groundwater
and not taken into account by the model can be invoked: capillary rise of groundwater or pres-
ence of multi-layer aquifer. Moreover, the impact of human activities can be strong in certain
regions with the presence of irrigation, water pumping or reservoirs and dams for hydroelectric
power. Secondly, the methodology for defining the groundwater model at global scale is also
questionable with regard to the coarse definition of the groundwater parameters (transmissivity,
porosity and river-groundwater coefficient) and the uncertainties in the delineations of aquifers.
Another source of error could be the precipitation forcing used to produce the total runoff.
The present study compares the results obtained with two precipitation datasets coming from
GPCC and CRU. It shows that the uncertainties in the precipitation datasets can significantly
change the resulting hydrological responses and lead to misinterpretation of the results. Thus,
even though the standard TRIP parameters (river geometry and slope) and/or groundwater pa-
rameters could be tuned to improve the results, some precautions must be taken since it could
compensate the errors introduced by the prescribed precipitation.
The next step of this work will be to couple the groundwater scheme with the ISBA LSM
in order to simulate the interactions between the deep water table dynamics and the overlying
unsaturated soil. The goal will be to represent the impact of water capillary rise on the land
surface energy and water budgets. The ultimate objective will be to introduce this new land
surface component into the CNRM global climate model (Voldoire et al., 2012) in order to assess
the relevance of groundwater processes for the simulation of both recent and future climates.
Lors de l’étude précédente, l’accent a été principalement mis sur la validation de TRIP avec
aquifère par rapport aux débits observés et aux stocks d’eau estimés par GRACE. Cependant,
le fonctionnement même du schéma d’aquifère n’a que peu été abordé. Cette section se propose
donc de revenir plus en détail sur les diagnostics propres au schéma d’aquifère dans le but de
mettre en évidence ses avantages et ses inconvénients.
5.3.1 Résultats
Le bilan moyen des flux latéraux est représenté sur la figure 5.12a pour chaque maille du
domaine aquifère. Un filtre gaussien de largeur 100 km a été appliqué dans le but d’évaluer les
directions des flux souterrains. Une couleur rouge indique un flux moyen divergent, une couleur
bleue un flux moyen convergent. Bien qu’il soit difficile d’évaluer leur pertinence, ces flux ont
au moins le mérite d’être cohérents avec le réseau des principales rivières tracées sur la même
figure. En règle générale, les mailles proches des cours d’eau sont humidifiées au détriment des
mailles situées en amont qui, au contraire, s’assèchent. Ce comportement est particulièrement
marqué sur les bassins tropicaux tels que l’Amazone ou le Paraná. On constate également que
136 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
les transits latéraux sont quasi-nuls sur l’ensemble des régions arides, ce qui semble cohérent
avec le fait que ces régions subissent de très faibles précipitations (cf. figure 3.14).
La figure 5.12b représente les profondeurs moyennes de nappe par rapport à la topographie
corrigée calculée à partir de GMTED2010 (cf. figure 3.15). Cette carte donne un aperçu des
zones où la nappe se trouve proche de la surface (profondeur inférieure à 10 m). Sans surprise,
ces zones correspondent aux régions de fortes précipitations et sont à mettre en relation avec
Fig. 5.12 – (a) Bilan moyen des flux latéraux filtrés avec un filtre Gaussien de largeur 100 km,
(b) moyenne des profondeurs de nappe et (c) différences entre la profondeur de rivière hc et le
niveau moyen des rivières hs .
5.3. Le comportement du schéma d’aquifère à l’échelle globale 137
les forts échanges latéraux observés sur la figure 5.12a. À l’inverse, l’ensemble des régions où les
profondeurs de nappe sont importantes correspondent aux régions arides caractérisées par des
échanges latéraux très faibles, voire quasi-nuls. La carte des profondeurs de nappe fait également
ressortir le tracé du réseau hydrographique sur la plupart des grands bassins versants tropicaux
(Amazone, Congo, Paraná) et boréaux (Ob, Lena, Yenisei). En effet, sur les mailles des grands
fleuves, la nappe oscille en moyenne entre 10 et 15 m de profondeur, alors qu’elle se trouve en
général en deçà de 7 m de profondeur sur les mailles voisines. Ces écarts s’expliquent par les
valeurs importantes de profondeur de rivière relevées sur ces mailles (cf. figure 3.15). La figure
5.12c nous montrent les écarts entre hc et hs , ce qui revient à estimer la profondeur à laquelle
le niveau de la rivière se trouve par rapport à la topographie Z dans la maille. Ces profondeurs
deviennent rapidement supérieures à 10 m sur les mailles des grands fleuves tropicaux et boréaux.
Étant donné que le niveau de la nappe oscille généralement autour du niveau moyen de la rivière
hs , les profondeurs de nappe deviennent du même coup rapidement élevées sur ces mailles. Ce
mécanisme avait déjà été décrit au chapitre 4 lors de l’application du schéma d’aquifère sur la
France à fine et basse résolution (cf. figures 4.22g et 4.22h). Une description détaillée en est
d’ailleurs proposée sur la figure 4.21.
Les climatologies de ces profondeurs de nappes sont tracées sur la figure 5.13 pour les saisons
Décembre-Février (DJF), Mars-Mai (MAM), Juin-Août (JJA) et Septembre-Novembre (SON).
Les profondeurs de nappes supérieures à 10 m ont été grisées, de manière à mettre en évidence
les régions susceptibles d’interragir avec le sol d’ISBA. Les plus forts contrastes inter-saisonniers
apparaissent sur l’Amérique du Sud (Amazone, Paraná), à l’est des États-Unis (Mississippi),
en Europe, sur la plaine indo-gangétique et en Australie. À l’inverse, les profondeurs de nappes
semblent peu varier d’une saison à l’autre sur les grands bassins arctiques. Dans les régions
tropicales et tempérées, les nappes sont en général plus proches de la surface pendant les périodes
sèches (MAM et JJA) que pendant les périodes humides (SON et DJF). De plus, les remarques
de la figure 5.12b s’appliquent également ici : les profondeurs de nappe sont plus importantes
sur les bassins amazoniens et congolais, ainsi que sur l’ensemble des plaines sibériennes.
Enfin, la figure 5.14 illustre l’évolution temporelle des variations de profondeur sur six grandes
régions du monde (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Afrique, Asie et Australie)
et à l’échelle globale. Les courbes de tendances superposées sur chaque graphe ont été obtenues
en appliquant une moyenne glissante de 12 mois de largeur sur chaque série temporelle. En
Amérique du Nord, la tendance est à la hausse sur l’ensemble de la période. Cette tendance
ne se retrouve pas en Amérique du Sud et en Asie, où le comportement de l’aquifère est assez
stable dans le temps. À l’échelle globale, on observe également un pic en 1975, que l’on perçoit
également sur l’Amérique du Sud et sur l’Australie. Ce pic traduit une anomalie du forçage
Princeton sur cette période sur laquelle nous n’insisterons pas ici.
5.3.2 Discussion
Ces résultats montrent que les variables hydrologiques simulées par le schéma d’aquifère
restent cohérentes avec le comportement global du modèle. Les échanges latéraux souterrains
convergent vers les zones de basse latitude où se trouvent les grandes rivières, et divergent en
amont. Il est à noter que les valeurs des flux latéraux présentées sur la figure 5.12 sont du même
ordre de grandeur que celles trouvées à 0.5° sur la France (cf. figure 4.22). En règle général,
les profondeurs de nappes sont inférieures à 10 m dans les régions à fortes précipitations et
fort drainage (cf. figure 3.14 et 3.13). C’est par exemple le cas sur les bassins du Mississippi,
de l’Amazone ou encore du Gange. Ces régions ont par ailleurs fait l’objet de plusieurs études
démontrant l’impact des aquifères sur les flux évaporatifs (Anyah et al., 2008 ; Fan et Miguez-
Macho, 2010). Le couplage avec le sol d’ISBA, qui sera abordé dans le dernier chapitre, devrait
permettre d’évaluer cet impact, en particulier en période sèche où la nappe est la plus proche
de la surface (cf. figure 5.13).
Toutefois, de nombreuses incertitudes demeurent quant au réalisme des flux simulés. Par
exemple, les transmissivités contrôlant la quantité d’eau échangée entre chaque maille ont été
138 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
Fig. 5.13 – Climatologie des profondeurs de nappes moyennes simulées par GW sur la période
1960-2008.
5.3. Le comportement du schéma d’aquifère à l’échelle globale 139
North America
29.5
30
30.5
m
31
31.5
32
South America
7.5
8
8.5
m
9
9.5
10
Europe
6
6.25
6.5
m
6.75
7
Africa
55.8
55.95
56.1
56.25
m
56.4
56.55
Asia
26
26.25
26.5
26.75
m
27
27.25
Australia
4
4.8
m
5.6
6.4
World
29
29.2
29.4
m
29.6
29.8
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Fig. 5.14 – Variations temporelles des profondeurs de nappe moyennées sur chaque continent
et à l’échelle globale.
140 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
choisies de manière arbitraire selon les valeurs rencontrées dans la littérature et dans les appli-
cations de modèles hydrogéologiques tels que SIM sur la France (cf. tableau 5.1). De même pour
la porosité, qui contrôle l’amplitude des variations de hauteurs de nappe. Bien qu’une certaine
cohérence ait été respectée entre ces valeurs et le type de sol rencontré, un travail plus approfondi
de leur estimation serait sans doute nécessaire.
Fig. 5.15 – Exemple de cycles annuels moyens mensuels sur deux stations de mesure de débits
localisées en Amérique du Nord.
avoisinent un peu plus de 10 m sur le fleuve. Bien que la différence de résolution entre les deux
modèles soit importante, le réalisme de notre simulation reste discutable. La figure 5.12c montre
que sur ces mailles, le niveau moyen de la rivière reste bas par rapport à la topographie, hc − hs
augmentant de 10 à plus de 20 m d’amont en aval sur l’Amazone (cf. figure 5.12c et figure 4.5
pour un rappel de la géométrie de la rivière). Le problème rencontré ici est donc similaire à ce
qui avait déjà été évoqué sur la Loire au chapitre 4 (cf. figure 4.21). Par ailleurs, le coefficient β
de l’équation 3.1 impliqué dans le calcul des largeurs de rivière W n’est pas constant sur tout le
globe et présente des valeurs plus importantes sur les bassins boréaux et tropicaux. Ces valeurs
impliquent donc nécessairement des profondeurs de rivières hc plus élevées sur ces régions et
accentuent le mécanisme déjà décrit précédemment. L’une des pistes permettant de pallier à ce
type de défaut serait de revoir la paramétrisation des paramètres hc et W , en jouant par exemple
sur le coefficient β définissant la largeur de rivière W .
L’étude menée dans ce chapitre a démontré qu’il était possible d’exploiter le schéma d’aqui-
fère développé et testé sur la France au chapitre 4 à l’échelle globale et à basse résolution.
L’originalité de ce schéma, par rapport aux autres études qui ont pu être menées à grande
échelle (Fan et al., 2007 ; Miguez-Macho et al., 2007 ; Niu et al., 2007), est d’accorder une place
plus importante à l’aspect « hydrogéologique » via l’utilisation des cartes hydrogéologiques et
lithologiques. Son apport principal au modèle de routage TRIP est d’avoir introduit un effet
tampon sur les variables hydrologiques simulées. Cela se traduit sur les débits par un transfert
du surplus d’eau en période hivernale au profit des débits d’étiage en période sèche. La figure
5.18 résume les résulats obtenus à l’exutoire des principaux bassins versant du monde pour
NOGW, CST et GW. Les efficiences mensuelles des simulations sur l’ensemble de la période
d’évaluation (1960-2008) sont indiquées sur chacun des graphes. Dans chacun des cas, GW (en
bleu) décale le cycle en tranférant l’eau des périodes humides vers les périodes sèches par rapport
à NOGW (en rouge) et CST (en orange). Cet effet a pour conséquence d’améliorer les efficiences
pour chacune des stations de mesure, excepté sur le Mékong où les aquifères modélisés n’ont que
peu d’influence sur les débits simulés du fait qu’ils ne couvrent dans notre modèle qu’une faible
partie du bassin versant.
35
30 30
25
20 20
15
10 10
5
0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
Efficiency Efficiency
Fig. 5.16 – Distributions cumulées des efficiences mensuelles des débits simulés par NOGW,
GW et CST pour (a) l’ensemble des 3500 stations de mesure et (b) les 1900 stations situées sur
les aquifères.
À l’échelle globale, les distributions cumulées d’efficience présentées sur la figure 5.16 confirment
l’apport du schéma d’aquifère sur les débits simulés. La figure 5.16a concerne l’ensemble des 3500
142 Chapitre 5. Introduction du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP
0 0 0
-5 -5
-5 -10
-10
-10 -15 -15
J F MA M J J A S O ND
Mississippi Danube
6 8
4 6 NOGW
2 4 CST
0 2 GW
0
cm
-2 GRACE
0.8 -2 0.79
-4 0.83 -4 0.83
-6 0.87 -6 0.87
-8 -8
J F MA M J J A S O ND J F MA M J J A S O ND
Fig. 5.17 – Les cycles annuels moyens mensuels des stocks d’eau moyennés sur chaque grand
bassin versant pour NOGW, CST et GW. Les corrélations mensuelles calculées sur la période
d’août 2002 à août 2008 sont indiquées pour chaque simulation.
stations, tandis que la figure 5.16b uniquement les 1900 stations de mesure influencées par les
aquifères. Si dans les deux cas, GW reste au-dessus de CST, l’écart pour des efficiences infé-
rieures à 0.5 est bien moindre sur la figure 5.16a que sur la figure 5.16b. Ce résultat traduit
le fait que, là où GW ne simule aucun aquifère, le temps de résidence introduit par CST agit
positivement sur les débits, ce qui compense les améliorations introduites par GW sur les bassins
aquifères simulés. Nous avons toutefois précisé en début de chapitre que les améliorations ap-
portées par CST devaient être considérées avec prudence du fait qu’elles pouvaient compenser,
d’une manière ou d’une autre, les erreurs du forçage utilisé.
Cet effet tampon joue également de manière positive sur les stocks d’eau simulés par GRACE.
De même que pour les débits, la figure 5.17 résume l’ensemble des résultats obtenus sur les
principaux bassins versants du monde en comparant les cycles annuels moyens mensuels des
estimations de stocks d’eau continentale issues de GRACE avec les stocks d’eau simulés par
NOGW, CST et GW. Ces cycles ont été obtenus sur la période allant d’août 2002 à août 2008,
et moyennés spatialement sur chaque bassin versant. La corrélation mensuelle des simulations
est indiquée sur chaque graphe. CST et GW exhibent de meilleurs scores que NOGW pour
chaque bassin. Toutefois, excepté sur le bassin du Mékong, GW reste globalement meilleur en
terme de corrélation et reproduit plus fidèlement les cycles annuels moyens que CST et NOGW.
Ces résultats confirment que le schéma d’eau souterraine peut être apte à fournir une estimation
raisonnable de la variabilité spatio-temporelle des hauteurs de nappe, du moins pour un modèle
simple à grande échelle. Une telle affirmation doit cependant être prise avec prudence étant
donné que l’évaluation des hauteurs de nappe est faite de manière indirecte par comparaison
entre stocks d’eau continentale simulés et estimés par satellite. En effet, si GRACE constitue un
moyen intéressant pour la validation du stock d’eau total, il ne permet en revanche pas d’évaluer
5.4. Bilan, critiques et perspectives 143
Fig. 5.18 – Les cycles annuels moyens mensuels aux stations les plus proches de l’exutoire
des grands fleuves mondiaux pour NOGW, CST et GW. Les scores d’efficience mensuelle pour
l’ensemble de la période 1960-2008 sont indiquées pour chaque simulation.
Fig. 5.19 – (a) Les efficiences mensuelles pour les débits simulés par GW aux 1900 stations de
mesure potentiellement influencées par les eaux souterraines et (b) différences d’efficience entre
GW et CST.
Chapitre 6
Dans les chapitres précédents, l’évaluation du schéma d’aquifère a montré, d’une part, l’im-
portance de prendre compte les eaux souterraines dans la simulation des débits à grande échelle
et, d’autre part, la faisabilité de représenter les aquifères à basse résolution. Cependant, de
nombreuses incertitudes demeurent, tant sur le forçage ISBA utilisé que sur la représentation
des eaux souterraines. Ce chapitre se propose, d’une part, de revenir sur les incertitudes liées
aux différentes versions du schéma de sol d’ISBA utilisées pour forcer TRIP et, d’autre part,
d’évaluer l’influence du couplage de la nappe avec le sol d’ISBA sur les variables hydrologiques
simulées. Cette étude sera réalisée sur le territoire français et reprendra donc le cadre expéri-
mental du chapitre 4, avec toutefois quelques modifications dont la description fera l’objet de
la première section. Nous nous attacherons ensuite à décrire les différences entre les résultats
obtenus au chapitre 4 grâce au forçage SIM, avec les résultats obtenus sur la France en via la
version ISBA-3L implémentée dans le CHS ISBA-TRIP, et utilisée à l’échelle globale (cf. chapitre
5). Cette comparaison servira à évaluer l’effet des incertitudes du forçage sur les débits simulés
par TRIP. Nous aborderons ensuite le couplage de la nappe avec ISBA. La prise en compte des
remontées capillaires de la nappe dans le sol nécessite l’utilisation du schéma de sol explicite
d’ISBA, ISBA-DF, décrit dans le chapitre 2, et qui repose sur une physique différente de celle
d’ISBA-3L. C’est pourquoi la troisième section de ce chapitre sera consacrée à la comparaison des
résultats obtenus sur la France avec ces deux schémas de sol. Le développement et l’évaluation,
sur la France, du couplage de la nappe avec ISBA fera ensuite l’objet d’une quatrième section.
Finalement, en guise de perspectives, nous présenterons les premières application d’ISBA-TRIP
entièrement couplé avec le schéma d’aquifère à l’échelle globale.
Sommaire
6.1 Le cadre expérimental sur la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
6.2 Les incertitudes liées au forçage ISBA . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
6.3 Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA . . . . . . . . . . . . 152
6.3.1 Le bilan hydrique d’ISBA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
6.3.2 Les variables hydrologiques simulées par TRIP . . . . . . . . . . . . . . 154
6.3.3 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
6.4 Le couplage de la nappe avec le sol d’ISBA . . . . . . . . . . . . . . . 165
6.4.1 Formalisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
6.4.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
6.4.3 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
6.5 Application à l’échelle globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
6.5.1 Les débits simulés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
6.5.2 Les stocks d’eau continentale simulés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
6.5.3 L’évapotranspiration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
6.5.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
6.6 Bilan et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
146 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Dans un souci d’économie de temps de calcul, toutes les simulations réalisées sur la France
dans ce chapitre couvrent une période de 30 ans allant d’août 1979 à août 2009. Sur cette
période, ISBA est forcé à fine et basse résolutions par les réanalyses atmosphériques SAFRAN
présentées au chapitre 3. Ces réanalyses sont également utilisées pour forcer la version d’ISBA
intégrée au système hydrométéorologique SIM. Elles ont donc indirectement servi à produire
les résultats du chapitre 4. Au total, 12 expériences ont été réalisées sur la France, avec et sans
aquifères, et à fine (1/12°) et basse (0.5°) résolutions. Leurs caractéristiques sont résumées dans le
tableau 6.1. Pour chacune d’elle, une mise à l’équilibre d’une durée de vingt ans a été effectuée en
répétant deux fois la période 1979-1989. Cette mise à l’équilibre est particulièrement nécessaire
à ISBA-DF pour initialiser le contenu en eau de chaque couche. L’évaluation des résultats sera
donc réalisée sur une période de 20 ans allant d’août 1989 à août 2009.
Dans le tableau 6.1, les simulations couplées sont désignées par le préfixe « CPL ». Les
simulations en mode « off-line » , c’est-à-dire sans couplage, sont désignées selon le schéma de
sol utilisé : « DIF » pour le schéma de sol ISBA-DF, et « 3L » pour le schéma de sol ISBA-
3L. Enfin, les quatre simulations du chapitre 4 sont également listées dans le tableau 6.1. Elles
serviront dans la section 6.2 pour l’étude des incertitudes liées au forçage de TRIP. À noter que
les forçages issus de SIM ont été nommés SIM12 à 1/12° et SIM05 à 0.5°, de manière à faciliter
leur comparaison avec les autres simulations d’ISBA.
Tab. 6.1 – Liste de l’ensemble des simulations réalisées sur la France dans ce chapitre.
Tab. 6.2 – Moyennes du ruissellement de surface et du drainage sur la période 1989-2009 pour
3L12, SIM12, 3L05 et SIM05. Les valeurs sont calculées pour chaque bassin versant et sur la
France entière.
La figure 6.1 est également l’occasion d’évaluer la sensibilité du forçage à la résolution. SIM05,
qui a été obtenue en agrégeant les champs de SIM12, est logiquement très proche de ce dernier,
que ce soit en terme de variabilité annuelle ou de valeur moyenne. En revanche, des différences
plus notables existent entre 3L12 et 3L05. Ainsi, sur tous les bassins, le ruissellement de surface
simulé par 3L05 est en moyenne supérieur à celui produit par 3L12. Les différences sont moins
importantes pour le drainage, même s’il tend à être légèrement supérieur à fine résolution sur le
Rhône (1.13 et 1.11 mm jour−1 pour 3L12 et 3L05) et la Seine (0.44 et 0.43 mm jour−1 ).
148 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
1.0
1.0 0.8
0.6
0.5 0.4
0.2
0.0 0.0
Garonne
1.8 0.8
1.6 0.7
1.4 0.6
1.2 0.5
mm/jour
1.0
0.4
0.8
0.6 0.3
0.4 0.2
0.2 0.1
0.0 0.0
Seine
1.6 0.7
1.4 0.6
1.2 0.5
1.0
mm/jour
0.4
0.8
0.3
0.6
0.4 0.2
0.2 0.1
0.0 0.0
France
2.0 0.8
0.7
1.5 0.6
0.5
mm/jour
1.0 0.4
0.3
0.5 0.2
0.1
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 6.1 – (à gauche) Cycles annuels moyens journaliers du drainage et (à droite) du ruisselle-
ment de surface pour 3L12, SIM12, 3L05 et SIM05.
6.2. Les incertitudes liées au forçage ISBA 149
1.0 1.0
0.5 0.5
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
2.0 3.0
0.7 2.5
1.5 0.76
0.73 2.0
mm/jour
0.76
1.0 1.5
1.0
0.5
0.5 0.47 0.53
0.6 0.63
0.0 0.0
Obs NOGW05.3L GW05.3L NOGW05 GW05
Seine at Poses Loire at Montjean-sur-Loire
2.0 2.5
-0.39 0.04 0.21 0.56
0.69 0.75 2.0 0.77 0.87
1.5
1.5
mm/jour
1.0
1.0
0.5
0.5
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
3.0 4.0
2.5 0.57 3.5
0.65 3.0
2.0 0.68 2.5
mm/jour
0.7
1.5 2.0
1.0 1.5
1.0
0.5 0.45 0.62
0.5 0.57 0.68
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 6.2 – Cycles annuels moyens journaliers aux stations les plus proches des exutoires de la
Seine, de la Loire, de la Garonne et du Rhône, pour les simulations NOGW12.3L, GW12.3L,
NOGW12 et GW12. Les mêmes courbes sont tracées pour NOGW05.3L, GW05.3L, NOGW05
et GW05 Les efficiences de chaque simulation sont également indiquées.
150 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Tab. 6.3 – Scores statistiques simulés aux exutoires des quatre principaux fleuves français pour
les simulations NOGW12.3L, GW12.3L, NOGW12, GW12, NOGW05.3L, GW05.3L, NOGW05
et GW05.
Les différences entre les ruissellements totaux produits par ISBA-3L et SIM se répercutent
directement sur les débits simulés. La figure 6.2 présente les cycles annuels moyens journaliers
des débits simulés par NOGW12.3L, GW12.3L, NOGW12 et GW12 aux stations les plus proches
des exutoires des quatre grands bassins français (cf. figure 4.9). Les scores d’efficience, de ratio,
de corrélation et de RMSE associés sont indiqués dans le tableau 6.3. À 1/12°, les scores de
NOGW12 sont meilleurs que NOGW12.3L pour chacun des fleuves, ce qui tend à démontrer
la qualité du forçage SIM12. Les scores de GW12 et GW12.3L sont en revanche identiques
quelle que soit la station de mesure considérée. Les simulations forcées par 3L12 surestiment
les débits par rapport à celles forcées par SIM12, en particulier sur la Seine et la Loire en
été, et sur le Rhône et la Garonne au printemps. Ces résultats sont la conséquence logique
des surestimations du ruissellement de surface par 3L12 constatées sur la figure 6.1. Les écarts
entre les simulations forcées par SIM05 et les simulations forcées par 3L05 sont logiquement
plus importants que ceux relevés à 1/12°. En effet, SIM05 n’est autre que SIM12, mais agrégée
à 0.5°, donc la qualité de la fine résolution est conservée à basse résolution. En revanche, 3L05
6.2. Les incertitudes liées au forçage ISBA 151
60
50 30
40
30 NOGW12.3L 20
GW12.3L
20 NOGW12 10
10 GW12
0 0
(c) 46 stations (0.5°) (d) 46 stations (0.5°)
100 30
90
80 25
70 20
Stations (%)
60
50 15
40
30 NOGW05.3L 10
GW05.3L
20 NOGW05 5
10 GW05
0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 0.9 1.1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Fig. 6.3 – (a) Distributions cumulées des efficiences journalières des débits simulés par
NOGW12.3L, GW12.3L, NOGW12 et GW12 aux 157 stations de mesure à 1/12° influencées
par les aquifères, (b) distributions des ratios à ces mêmes stations, (c) distributions cumulées
des efficiences journalières des débits simulés par NOGW05.3L, GW05.3L, NOGW05 et GW05
aux 46 stations sélectionnées à 0.5° et (d) distributions des ratios à ces mêmes stations.
correspond à une simulation ISBA-3L directement réalisée à 0.5°. De ce fait, cette simulation
est influencée par la désagrégation des forçages atmosphériques à 0.5°. Plusieurs études ont en
outre démontré qu’une diminution de la résolution dans les modèles de surface tendait à dégrader
le bilan de surface simulé (Boone et al., 2004 ; Decharme et Douville, 2006a,b ; Vérant et al.,
2004). Ceci confirme la prudence avec laquelle il convient d’interpréter les résultats obtenus avec
ISBA-3L ; une détérioration constatée avec le schéma d’aquifère à 0.5° pouvant être en réalité
due à la sensibilité du schéma de surface à la résolution.
Les distributions cumulées des efficiences journalières des simulations NOGW12, GW12,
GW12.3L et NOW12.3L sont représentées sur la figure 6.3a pour les 157 stations de mesure
potentiellement influencées par les aquifères simulés à 1/12°. Que ce soit avec ou sans aquifères,
les distributions des simulations forcées par SIM sont très proches de celles forcées par ISBA-3L,
même si on dénote un léger avantage de NOGW12 sur NOGW12.3L. Les distributions des ratios
sont également représentées sur la figure 6.3b à 1/12°. Chaque simulation est caractérisée par un
pic de ratio compris entre 0.9 et 1.1, ce qui rassure quant à la cohérence générale des débits
simulés. Ce pic est plus élevé pour NOGW12 et GW12 que pour NOGW12.3L et GW12.3L. De
plus, les distributions des simulations NOGW12.3L et GW12.3L sont décalées vers les valeurs
élevées de ratios par rapport à NOGW12 et GW12. Ce décalage est la conséquence logique de
la surestimation du ruissellement de surface dans ISBA-3L. Les résultats obtenus à 0.5° sont
représentés sur les figures 6.3c et 6.3d. Seules 46 stations de mesure ont cette fois été prises
en compte du fait de la grande taille des mailles impliquées. De même qu’à 1/12°, les ratios
des simulations NOGW05.3L et GW05.3L sont supérieurs à ceux des simulations NOGW05 et
152 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
GW05.
En conclusion, quel que soit le ruissellement total utilisé pour forcer TRIP, l’effet du schéma
d’aquifère sur les débits simulés est qualitativement équivalent, et ce, que l’on considère les
simulations à 1/12° ou à 0.5°. Le comportement du schéma semble donc être peu sensible au
ruissellement total utilisé, pour peu que celui-ci soit réaliste. Cette conclusion rejoint celle de
l’étude de sensibilité aux données de précipitations du chapitre 5, où le choix des précipitations
n’avait que peu d’influence sur les débits simulés avec les aquifères.
Cette étude préliminaire montre également que les incertitudes d’ISBA-3L doivent être prises
en compte lors de l’interprétation des résultats d’ISBA-TRIP. La comparaison avec le forçage
SIM de très bonne qualité montre des différences importantes dans les ruissellements totaux
produits par ISBA-3L, qui tendent à s’accentuer avec l’augmentation de la résolution. Ces dif-
férences se retrouvent sur la qualité des débits simulés par TRIP. Ainsi, si ces derniers restent
peu sensibles à la résolution des paramètres de TRIP (topographie, géométrie de la rivière,. . .),
ils sont en revanche influencés par la résolution à laquelle le ruissellement total a été produit
avec ISBA-3L. Plus cette résolution est basse, plus le ruissellement de surface augmente, et plus
la qualité des débits simulés sera détériorée.
La figure 6.4 compare les climatologies moyennes du ruissellement de surface simulé par 3L12,
3L05, DIF12 et DIF05 sur les périodes Décembre-Février (DJF), Mars-Mai (MAM), Juin-Août
(JJA) et Septembre-Novembre (SON). La moyenne spatiale de chaque champ est également
indiquée sur chacun des graphes. Pour 3L12 (cf. figure 6.4a), le ruissellement de surface est
important en DJF, modéré en MAM et SON, et faible en JJA. Les cartes sont similaires en MAM
et SON, excepté sur les régions montagneuses où la fonte des neiges augmente le ruissellement
de surface en MAM, ce qui explique la valeur plus élevée du ruissellement de surface moyen (0.43
mm jour−1 ) par rapport à SON (0.3 mm jour−1 ). Les différences entre DIF12 et 3L12, présentées
sur la figure 6.4b, montrent que DIF12 produit en moyenne moins de ruissellement que 3L12 en
MAM (-0.12 mm jour−1 ), JJA (-0.06 mm jour−1 ) et SON (-0.04 mm jour−1 ). En DJF, l’inverse se
produit, même si l’augmentation reste modérée pour DIF12 (+0.02 mm jour−1 ). Les climatologies
moyennes calculées pour 3L05 (cf. figure 6.4c) sont similaires en terme de variabilité spatiale à
celles simulées par 3L12. Les valeurs moyennes de ces climatologies sont toutefois supérieures à
3L12 d’environ +0.04 mm jour−1 en DJF, MAM et SON. De même, la variabilité spatiale des
différences entre DIF05 et 3L05, présentée sur la figure 6.4d à 0.5°, est similaire à celle de la
figure 6.4a à 1/12°. DIF05 sous-estime le ruissellement de surface en MAM et JJA par rapport à
3L05. Les écarts sont cependant plus faibles qu’à 1/12° et, en SON, c’est même DIF05 qui produit
le plus de ruissellement de surface.
De la même manière, la figure 6.5 compare les climatologies moyennes des drainages simulés
par 3L12, 3L05, DIF12 et DIF05. Le drainage simulé par 3L12 (cf. figure 6.5a) est important en
6.3. Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA 153
DJF, modéré en MAM et SON, et très faible en JJA. La comparaison entre DIF12 et 3L12 (cf.
figure 6.5b) montre des différences plus importantes sur le drainage simulé, par rapport à ce qui
avait pu être observé pour le ruissellement de surface. Le drainage diminue pour DIF12 en DJF
(-0.21 mm jour−1 en moyenne) et SON (-0.17 mm jour−1 ). À l’inverse, il augmente en MAM
(+0.18 mm jour−1 ) et JJA (+0.06 mm jour−1 ). Le drainage produit par 3L05 est proche de celui
produit par 3L12 (cf. figure 6.5c). Les moyennes sont toutefois supérieures en DJF et en MAM, et
inférieures en JJA et SON. De même, la variabilité spatiale des différences entre DIF05 et 3L05
est similaire à celle constatée entre DIF12 et 3L12 (cf. figure 6.5d). En revanche, la diminution
du drainage en DJF et SON est encore plus flagrante à 0.5°, de même que les augmentations
en MAM et JJA plus importantes. Ces résultats mettent en évidence un transfert d’eau des
périodes DJF et SON vers les périodes MAM et JJA plus marqué pour le drainage d’ISBA-DF
que pour le drainage d’ISBA-3L. ISBA-DF semble être en outre plus sensible à la résolution
qu’ISBA-3L.
Les cycles annuels moyens mensuels du ruissellement de surface et du drainage simulés par
3L12, 3L05, DIF12 et DIF05 sont comparés sur la figure 6.6 pour les bassins (a) de la Loire,
(b) du Rhône, (c) de la Garonne et (d) de la Seine, ainsi que (e) sur la France entière. En règle
générale, 3L12 crée plus de ruissellement de surface que DIF12, et ce, plus particulièrement
au printemps et en été, ce qui est en accord avec les climatologies de la figure 6.4. À 0.5°,
DIF05 génère plus de ruissellement de surface que 3L05 en période hivernale sur l’ensemble des
bassins, et l’inverse se produit au printemps et en été. Les cycles annuels tracés pour le drainage
confirment la diminution très nette du drainage simulé par ISBA-DF par rapport à ISBA-3L
au printemps et en été, au profit des périodes hivernales. Cet effet est surtout présent sur les
bassins de la Loire, de la Garonne, de la Seine, et sur l’ensemble de la France.
Fig. 6.4 – (a) Climatologies moyennes du ruissellement de surface (en mm jour−1 ) simulé par
3L12, (b) différences entre DIF12 et 3L12, (c) climatologies moyennes du ruissellement de surface
simulé par 3L05 et (d) différences entre DIF05 et 3L05. Les saisons DJF, MAM, JJA et SON
sont présentées de gauche à droite. La moyenne spatiale de chaque champ est également indiquée
sur chaque graphe.
154 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
La colonne de droite de la figure 6.6 montre les différences des flux entre DIF05 (3L05)
et DIF12 (3L12). Ces différences ont été calculées à partir des ratios 100(Q̄/P̄ ) exprimés en
pourcentage pour chaque simulation, avec Q̄ le flux moyen (drainage ou ruissellement de surface)
sur le domaine considéré, et P̄ les précipitations mensuelles moyennes dudit domaine. Ces biais
permettent d’évaluer l’influence de la résolution sur les schémas de sol ISBA-3L et ISBA-DF. De
manière générale, 3L05 produit plus de ruissellement de surface que 3L12 à hauteur d’environ
1 %. Le drainage simulé ne diminue quant à lui que légèrement sur le Rhône et la Seine. Les
différences entre DIF05 et DIF12 sont en revanche plus importantes. Le ruissellement de surface
de DIF05 est de 3 à 4 % plus important que celui de DIF12 sur tous les bassins, tandis que le
drainage est inférieur de 2 à 3 %. Les cycles annuels nous montrent que cette sous-estimation
du drainage de DIF05 par rapport au drainage de DIF12 est surtout importante en période
automnale et hivernale. Ces résultats montrent à nouveau qu’ISBA-DF semble beaucoup plus
sensible à la résoluion qu’ISBA-3L.
La figure 6.7 compare les cycles annuels journaliers des débits simulés aux mêmes stations
que la figure 6.2, mais cette fois-ci pour les simulations réalisées avec ISBA-DF et ISBA-3L à 1/12°
et 0.5°. Le tableau 6.4 résume les scores statistiques calculés pour ces simulations. À 1/12°, les
efficiences de NOGW12.DIF sont supérieurs à NOGW12.3L dans chacun des cas. Ces améliora-
tions traduisent le transfert d’eau des périodes hivernales vers les périodes printanières causé par
l’effet tampon introduit par ISBA-DF sur le drainage simulé (cf. figure 6.6). Si NOGW12.DIF
améliore de manière significative les efficiences par rapport à NOGW12.3L, ces dernières sont
en revanche similaires entre GW12.3L et GW12.DIF, voire même dégradées par GW12.DIF à
l’exutoire de la Garonne et de la Seine. Ces dégradations sont dues à une sous-estimation du
Fig. 6.5 – Même chose que la la figure 6.4, mais pour le drainage simulé
6.3. Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA 155
0.25 0.8 0
%
0.20
0.15 0.6 -1
0.10 0.4 -2
0.05 0.2 -3
0.00 0.0 -4
(b) Rhône
2.0 4
1.0 3
1.5 2
0.8 1
mm/jour
0.6 1.0 0
%
0.4 -1
0.5 -2
0.2 -3
0.0 0.0 -4
(c) Garonne
0.6 1.6 4
0.5 1.4 3
1.2 2
0.4 1.0 1
mm/jour
0.3 0.8 0
%
0.2 0.6 -1
0.4 -2
0.1 0.2 -3
0.0 0.0 -4
(d) Seine
0.45 1.4 4
0.40 1.2 3
0.35 2
0.30 1.0
1
mm/jour
0.25 0.8
0
%
0.20 0.6
0.15 -1
0.4 -2
0.10
0.05 0.2 -3
0.00 0.0 -4
(e) France
1.8 4
0.5 1.6 3
0.4 1.4 2
1.2 1
mm/jour
0.3 1.0 0
%
0.8
0.2 0.6 -1
0.4 -2
0.1
0.2 -3
0.0 0.0 -4
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 6.6 – Cycles annuels moyens mensuels du ruissellement de surface et du drainage simulés
par DIF12, 3L12, DIF05 et 3L05 moyennés sur les bassins versants (a) de la Loire, (b) du Rhône,
(c) de la Garonne, (d) de la Seine, et (e) sur l’ensemble de la France. Le panel de droite montre
les biais du ratio en pourcentage du ruissellement de surface et du drainage sur les précipitations
mensuelles moyennes entre 3L12 et 3L05 d’une part, et entre DIF12 et DIF05 d’autre part.
156 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
1.0 1.0
0.5 0.5
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
2.0 3.0
0.7 2.5
1.5 0.76
0.79 2.0
mm/jour
0.7
1.0 1.5
1.0
0.5
0.5 0.47 0.66
0.6 0.63
0.0 0.0
Obs NOGW05.3L GW05.3L NOGW05.DIF GW05.DIF
Seine at Poses Loire at Montjean-sur-Loire
2.0 2.5
-0.39 0.64 0.21 0.82
0.69 0.67 2.0 0.77 0.85
1.5
1.5
mm/jour
1.0
1.0
0.5
0.5
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
3.0 4.0
2.5 0.57 3.5
0.65 3.0
2.0 0.66 2.5
mm/jour
0.65
1.5 2.0
1.0 1.5
1.0
0.5 0.45 0.53
0.5 0.57 0.52
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 6.7 – Cycles annuels moyens journaliers aux stations les plus proches des exutoires de la
Seine, de la Loire, de la Garonne et du Rhône, pour les simulations NOGW12.DIF, GW12.DIF,
NOGW12.3L et GW12.3L. Les mêmes courbes sont tracées pour NOGW05.DIF, GW05.DIF,
NOGW05.3L et GW05.3L Les efficiences de chaque simulation sont également indiquées.
6.3. Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA 157
Tab. 6.4 – Scores statistiques simulés aux exutoires des quatre principaux fleuves fran-
çais pour les simulations NOGW12.DIF, GW12.DIF, NOGW12.3L, GW12.3L, NOGW05.DIF,
GW05.DIF, NOGW05.3L et GW05.3L.
débit simulé par GW12.DIF en période hivernale par rapport à GW12.3L, qui est elle-même la
conséquence de la diminution du ruissellement total produit par ISBA-DF. Elle se traduit sur
les débits par des ratios inférieurs à 1 pour ISBA-DF sur la Seine et sur la Garonne. À 0.5°,
le comportement d’ISBA-DF par rapport à ISBA-3L est similaire ; NOGW05.DIF présente de
meilleurs scores que NOGW05.3L ; les scores sont similaires en GW05.3L et GW05.DIF ; et les
ratios restent sous-estimés avec ISBA-DF sur la Seine et la Garonne. Les scores statistiques
calculés à 0.5° restent cependant en général inférieurs à ceux calculés à 1/12°.
La distribution spatiale des efficiences de NOGW.3L est représentée sur la figure 6.8a. Sans
surprise, on retrouve les défauts de NOGW12 déjà constatés sur la figure 4.9a, à savoir des effi-
ciences négatives sur la Seine, en amont de la Garonne, et dans les Alpes. De même, les différences
d’efficience entre GW12.3L et NOGW12.3L, représentées sur la figure 6.8b, confirment la nette
amélioration des scores due à la prise en compte du schéma d’aquifère, ainsi que la persistance des
défauts présents en amont du bassin de la Seine. Les efficiences de NOGW12.DIF, présentées sur
la figure 6.8c, montrent des problèmes similaires à ceux rencontrés pour NOGW.3L. Là encore,
158 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.8 – (a) Distribution spatiale des efficiences journalières de NOGW12.3L aux 278 stations
de mesure sélectionnées à 1/12°, (b) différences entre GW12.3L et NOGW12.3L aux 157 stations
de mesure potentiellement influencées par les aquifères, (c) distribution spatiale des efficiences
journalières de NOGW12.DIF, (d) différences entre GW12.DIF et NOGW12.DIF, (e) différences
entre NOGW12.DIF et NOGW12.3L et (f) différences entre GW12.DIF et GW12.3L.
les différences de scores entre GW12.DIF et NOGW12.DIF tracées sur la 6.8d confirment l’ap-
port bénéfique du schéma d’aquifère, même si ces améliorations sont moins importantes qu’avec
l’utilisation d’ISBA-3L. De plus, les défauts rencontrés avec ISBA-3L en amont des bassins sont
accentués avec ISBA-DF. La figure 6.8e montre les différences de score entre NOGW.DIF et
NOGW.3L. On note que le schéma de sol ISBA-DF corrige une partie des défauts rencontrés sur
les débits avec ISBA-3L. De même, la comparaison des efficiences de GW12.DIF et GW12.3L
tracée sur la figure 6.8f est en faveur de GW12.DIF sur la plupart des régions, excepté en amont
des bassins où la dégradation des scores est accentuée avec GW12.DIF.
6.3. Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA 159
Les efficiences des débits simulés par NOGW05.3L, GW05.3L, NOGW05.DIF et GW05.DIF
sont comparées sur la figure 6.9. Bien que le nombre de stations de mesure ne soit pas le même
aux deux résolutions, les commentaires des résultats de la comparaison de NOGW12.3L et
GW12.3L s’appliquent également à la comparaison entre NOGW05.3L et GW05.3L (cf. figures
6.9a et 6.9b). En revanche, par rapport aux résultats à 1/12°, la comparaison de GW05.DIF avec
NOGW05.DIF présentée sur la figure 6.9d met en évidence une dégradation plus importante des
scores sur le bassin de la Seine lorsque les eaux souterraines sont prises en compte. Si la compa-
raison entre NOGW05.DIF et NOGW05.3L, tracée sur la figure 6.9e, confirme à 0.5° l’avantage
d’ISBA-DF sur ISBA-3L, celle proposée sur la figure 6.9f entre GW05.DIF et GW05.3L montre
une dégradation des scores encore plus marquée qu’à 1/12°.
La figure 6.10 résume l’ensemble des résultats précédemment décrits. Les distributions cu-
mulées des efficiences journalières et les distributions de ratios sont tracées pour, d’une part, les
160 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
60
50 30
40
30 NOGW12.3L 20
GW12.3L
20 NOGW12.DIF 10
10 GW12.DIF
0 0
(c) 46 stations (0.5°) (d) 46 stations (0.5°)
100 30
90
80 25
70 20
Stations (%)
60
50 15
40
30 NOGW05.3L 10
GW05.3L
20 NOGW05.DIF 5
10 GW05.DIF
0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 0.9 1.1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Fig. 6.10 – (a) Distributions cumulées des efficiences journalières des débits simulés par
NOGW12.DIF, GW12.DIF, NOGW12.3L et GW12.3L aux 157 stations de mesure à 1/12° influen-
cées par les aquifères, (b) distributions des ratios à ces mêmes stations, (c) distributions cumulées
des efficiences journalières des débits simulés par NOGW05.DIF, GW05.DIF, NOGW05.3L et
GW05.3L aux 46 stations sélectionnées à 0.5° et (d) distributions des ratios à ces mêmes stations.
débits simulés aux 157 stations de mesure potentiellement influencées par les aquifères à 1/12°
et, d’autre part, les débits simulés aux 46 stations de mesure potentiellement influencées par les
aquifères à 0.5°. En terme de distributions cumulées d’efficience (cf. figure 6.10a), NOGW12.DIF
est nettement au-dessus de NOGW12.3L. Les courbes de GW12.DIF et GW12.3L restent quant
à elles très proches. L’écart en faveur de NOGW12.DIF constaté entre 0.5 et 0.7 d’efficience
est à mettre en relation avec les scores moins bons de GW12.DIF en amont des bassins sur la
figure 6.8d. En terme de ratios, environ 50 % des débits simulés présentent un ratio compris
entre 0.9 et 1.1. Les débits obtenus à partir d’ISBA-3L sont en majorité surestimés du fait que
le ruissellement de surface soit plus important. À l’inverse, ils ont tendance à être sous-estimés
avec ISBA-DF. À 0.5°, la comparaison des distributions cumulées d’efficience montre également
un net avantage de NOGW05.DIF sur NOGW05.3L, et des résultats proches pour GW05.DIF et
GW05.3L. Les scores de GW05.DIF sont moins bons que NOGW05.DIF du fait d’une sensibilité
à la résolution accrue avec ISBA-DF. Environ 20 % des débits ont un ratio compris entre 0.9 et
1.1. Une nouvelle fois, les débits simulés via ISBA-DF semblent être sous-estimés par rapport à
ISBA-3L. Il convient néanmoins d’interpréter l’ensemble de ces résultats avec précaution compte
tenu du faible nombre de stations de mesure retenu.
Les figures 6.11a et 6.11c comparent les variations de hauteur de nappes simulées par
GW12.3L avec les observations en terme de corrélation et de RMSE. Les anomalies sont calcu-
6.3. Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA 161
48°N
Pliocene of
Haguenau
45°N Limestones of
Limestones
of Gironde Bourgogne
Alluvial aquifer of
the Rhone Valley
42°N
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
(c) GW12.3L RMSE (d) GW12.DIF-GW12.3L RMSE Difference
51°N
48°N
45°N
42°N
5°W 0° 5°E 10°E 5°W 0° 5°E 10°E
m
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
Fig. 6.11 – (a) Comparaison des hauteurs de nappe mensuelles simulées par GW12.3L avec
les observations en terme de corrélation aux 428 piézomètres sélectionnés, (b) différences de
corrélation entre GW12.DIF et GW12.3L, (c) RMSE calculés pour GW12.3L et (d) différences
de RMSE entre GW12.DIF et GW12.3L.
lées par rapport à la moyenne annuelle sur la période 1989-2009. Les scores ont été obtenus pour
des séries temporelles mensuelles. Le comportement des nappes reste cohérent avec les résultats
du chapitre 4. Les scores de corrélation sont supérieurs à 0.5 pour 76 % des hauteurs de nappe
simulés par GW12.3L, et les RMSE inférieurs à 2 m pour environ 73 % d’entre eux. La figure
6.11b présente les différences de corrélation entre GW12.DIF et GW.3L. Seuls 10 % des scores
sont améliorés par GW12.DIF, et 38 % détériorés. De même, les différences de RMSE repré-
sentées sur la figure 6.11d donnent l’avantage à GW12.DIF pour 37 % des piézomètres, tandis
que 41 % de ces scores sont en faveur de GW12.3L. GW12.3L se compare donc globalement
mieux aux observations que GW12.DIF en terme de hauteurs de nappe simulées, et ce, plus
particulièrement sur le bassin de la Seine.
Les séries temporelles mensuelles de hauteur de nappe des six piézomètres localisés sur la
figure 6.11a sont tracées sur la figure 6.12 pour les simulations GW12.3L et GW12.DIF. Ces
piézomètres correspondent également à ceux présentés sur la figure 4.13 lors de l’évaluation de
GW12 au chapitre 4. De manière générale, les variations de hauteur de nappe de GW12.3L
et GW12.DIF restent proches sur ces courbes. Des différences notables apparaissent toutefois
dans la vallée de la Somme et sur les calcaires de Beauce. Notons également que la majorité de
ces séries temporelles donne l’avantage en terme de scores statistiques (corrélation et RMSE) à
GW05.3L. Ces écarts restent toutefois relativement faibles.
Les figures 6.13a et 6.13b comparent les variations de hauteur de nappe mensuelles et les
bilans moyens des échanges nappe/rivière de GW12.DIF et GW12.3L moyennés spatialement
sur les deux aquifères SIM de la Seine et du Rhône. Les variations de hauteur de nappe sont
calculées en terme d’anomalies par rapport à la moyenne annuelle sur la période 1989-2009. Une
162 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
0
-2
-4
Limestones of Beauce (02566X0019_S1)
9 Hmean=131.0 Hmean=144.59 r=0.72 RMSE=1.66 Hmean=142.51 r=0.87 RMSE=1.48
6
3
m
0
-3
-6
Alluvial aquifer of the Rhone Valley (08188X0045_BERN)
4.5 Hmean=161.93 Hmean=143.84 r=0.91 RMSE=0.41 Hmean=142.47 r=0.89 RMSE=0.36
3
1.5
m
0
-1.5
-3
Limestones of Bourgogne (04398X0002_SONDAG)
18 Hmean=229.62 Hmean=247.29 r=0.57 RMSE=4.05 Hmean=246.13 r=0.23 RMSE=4.55
12
6
m
0
-6
Limestones of Gironde (07304X0007_S)
16
12 Hmean=14.73 Hmean=16.45 r=0.82 RMSE=1.85 Hmean=14.72 r=0.77 RMSE=2.05
8
4
m
0
-4
-8
Pliocene of Haguenau (04132X0086_PP6)
3
Hmean=226.77 Hmean=226.48 r=0.78 RMSE=0.59 Hmean=226.22 r=0.78 RMSE=0.62
2
1
m
0
-1
-2
1989 1994 1999 2004 2009
Fig. 6.12 – Variations de hauteur de nappes simulées et observées pour les six piézomètres
localisés sur la figure 6.11. Les variations sont données en terme d’anomalies par rapport à la
moyenne. Les moyennes annuelles du niveau des nappes et les scores de corrélation et de RMSE
pour chaque simulation sont également indiqués.
moyenne glissante d’une période de 12 mois a également été appliquée sur chaque courbe de
manière à capturer la variabilité annuelle. Enfin, les courbes de la simulation SIM de référence
sont également tracées. La variabilité interannuelle des courbes est semblable pour GW12.DIF
et GW12.3L sur les deux domaines. En revanche, l’amplitude des variations du cycle annuel
moyen des hauteurs de nappe de GW12.DIF est inférieure à celle de GW12.3L. De plus, la
hauteur de nappe moyenne simulée par GW12.DIF est plus basse que celle de GW12.3L dans les
deux cas. Cette diminution induit un gradient moins important entre les hauteurs de nappe et
le niveau de la rivière qui a pour conséquence une diminution des flux entre la rivière et les eaux
souterraines. On retrouve cette diminution sur les cycles annuels moyens mensuels du bilan
des échanges nappe/rivière, où les courbes de GW12.DIF se trouvent en deçà de GW12.3L.
La variabilité annuelle et l’allure des cycles annuels moyens de ces échanges sont néanmoins
conservées entre les deux simulations.
6.3. Les incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA 163
0 -0.4
-1.5 -0.8
-3
Groundwater-river interaction budget
1000 450
800 400
600 350
m3 /s
300
400 250
200 200
0 150
1989 1994 1999 2004 2009 J F MA M J J A S O ND
(b) Rhone aquifer of SIM
Water table head
6
4 163.83 m
164.73 m 0.8
2
0 0
m
-2 -0.8
-4 -1.6
-6
Groundwater-river interaction budget
500 200
400 175
300 150
m3 /s
200 125
100 100
0 75
-100
1989 1994 1999 2004 2009 J F MA M J J A S O ND
Fig. 6.13 – Anomalies mensuelles des hauteurs de nappe par rapport à la moyenne annuelle
et échanges nappe/rivière moyennés sur les domaines aquifères Seine (a) et Rhône (b) définies
dans SIM pour les simulations GW12.DIF et GW12.3L. Les courbes en gras correspondent à
la moyenne glissante de largeur 12 mois. Les valeurs des moyennes annuelles sont également
indiquées pour chaque simulation sur les graphes de variations de hauteurs de nappe.
La figure 6.14a compare les anomalies de stocks d’eau continentale simulées par NOGW12.3L,
GW12.3L, NOGW12.DIF et GW12.DIF avec les estimations de GRACE moyennées sur l’en-
semble des aquifères définis dans TRIP. L’apport du schéma de sol ISBA-DF sur la simula-
tion des stocks d’eau continentale se fait surtout ressentir sur la simulation des cycles annuels
moyens mensuels. Visuellement, NOGW12.DIF est plus en accord avec la courbe de GRACE que
NOGW12.3L. La comparaison des courbes GW12.DIF et GW12.3L donne également l’avantage
à GW12.DIF, avec toutefois une amplitude de variation plus importante pour cette dernière.
La figure 6.14b présente les mêmes courbes pour les simulations à 0.5°. De même qu’à 1/12°, les
simulations réalisées avec ISBA-DF sont en meilleures accord avec GRACE.
6.3.3 Discussion
Les résultats de l’évaluation sur la France du schéma de sol ISBA-DF, directement intégré
dans ISBA-TRIP, ont été comparés à ceux obtenus avec ISBA-3L sur la période 1989-2009.
L’utilisation d’un schéma de sol explicite multicouche induit un certain nombre de changements
164 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.14 – (a) Comparaison des anomalies de stocks d’eau continentale simulées par
NOGW12.3L, GW12.3L, NOGW12.DIF et GW12.DIF avec les estimations de GRACE moyen-
nées sur les aquifères de TRIP et (b) mêmes courbes à 0.5° pour GW05.3L, NOGW05.3L,
GW05.DIF et NOGW05.DIF. Les séries temporelles et les cycles annuels moyens mensuels cal-
culés sur la période allant de juillet 2003 à juillet 2009 sont représentés.
dans la simulation des variables hydrologiques par rapport à l’ancienne version ISBA-3L « force-
restore » à trois réservoirs. L’effet majeur d’ISBA-DF est d’augmenter la mémoire hydrologique
du sol, ce qui a pour conséquence une diminution du drainage simulé en période hivernale au
profit des périodes printanières et estivales. Cet effet, déjà relevé dans Decharme et al. (2011),
permet la simulation d’un drainage résiduel plus réaliste en période sèche par rapport au drainage
résiduel calibré dans ISBA-3L (Decharme et al., 2011 ; Etchevers et al., 2001 ; Habets et al.,
1999c). Ainsi, le schéma de sol explicite joue un rôle bénéfique sur les débits simulés sur la quasi
totalité du territoire français en transférant une partie de l’eau des périodes humides vers les
périodes sèches. De même, les anomalies de stocks d’eau simulées avec ISBA-DF sont plus en
accord avec les estimations de GRACE que celles simulées par ISBA-3L. En contrepartie, la
simulation du drainage en automne et en hiver paraît moins réaliste avec ISBA-DF.
L’effet bénéfique du schéma d’aquifère sur les débits est toujours présent avec ISBA-DF.
Cependant, l’apport de ce dernier paraît au premier abord moins impressionnant qu’avec ISBA-
3L. L’explication vient du fait que, dans ISBA-3L, le schéma d’aquifère assurait en totalité le
stockage de l’eau en hiver nécessaire à l’obtention de débits d’étiage réalistes en été. En revanche,
dans ISBA-DF, une partie de cet effet tampon est déjà pris en compte dans la simulation du
drainage par le schéma de sol. L’apport du schéma d’aquifère se ressent donc moins sur les débits
simulés. Cela prouve néanmoins que celui-ci se comporte de manière similaire quel que soit le
schéma de sol considéré.
Toutefois, ces résultats mettent également en évidence des défauts imputables au schéma de
sol multicouche. Les ratios des débits simulés ont ainsi tendance à être sous-estimés avec ISBA-
6.4. Le couplage de la nappe avec le sol d’ISBA 165
DF. De plus, les défauts du schéma d’aquifère, déjà relevés sur les débits simulés en amont
des bassins de la Loire et de la Seine, sont ici encore plus marqués. Ces défauts traduisent un
manque de réactivité dans les débits simulés, que l’on retrouve aussi à l’exutoire de la Seine avec
une sous-estimation des débits en hiver et une surestimation en été. Ce manque de dynamique
pourrait être lié aux incertitudes sur les paramètres du schéma d’aquifère. Cependant, plusieurs
éléments tendent à attribuer ce manque de dynamique au schéma de sol ISBA-DF. Comme nous
l’avons déjà souligné précédemment, NOGW12.DIF et NOGW05.DIF sous-estiment les débits
moyens annuels simulés par rapport aux observations. De plus, les amplitudes des variations
de hauteur de nappes simulées avec ISBA-DF sont moins importantes que celles simulées avec
ISBA-3L, en particulier sur le bassin de la Seine où les scores de RMSE et de corrélation sont
moins bons pour GW12.DIF que pour GW12.3L. Enfin, le fait que le schéma d’aquifère ait
été validé au chapitre 4 avec un forçage de très bonne qualité rend l’hypothèse d’un manque
de dynamique imputable à ISBA-DF encore plus plausible pour expliquer l’accentuation des
défauts rencontrés avec GW12.DIF. Ainsi, dans une récente étude, Decharme et al. (2011) ont
montré qu’un sol trop profond dans ISBA-DF pouvait être responsable d’une sous-estimation du
drainage simulé. Ce résultat suggère que la profondeur du sol, variant de 1 à 3 m sur la France
dans ISBA-DF, pourrait être un élément sur lequel jouer pour corriger les défauts rencontrés.
La comparaison des résultats à 1/12° et 0.5° montre que le schéma de sol ISBA-DF est plus
sensible à la résolution qu’ISBA-3L. Les deux schémas de sol surestiment le ruissellement de
surface produit à basse résolution par rapport à celui produit à fine résolution. Cette surestima-
tion est cependant beaucoup plus importante pour ISBA-DF. De plus, le drainage d’ISBA-DF
est sous-estimé à 1/12°, et l’est encore plus à 0.5°. Les défauts d’ISBA-DF décrits précédemment
semblent donc être accentués lorsque la résolution augmente. Le sol est en effet plus humide plus
longtemps en hiver, accroissant du même coup l’effet tampon d’ISBA-DF, ce qui explique les
dégradations plus marqués des scores des débits simulés avec la prise en compte des aquifères.
Il convient néanmoins de tempérer ces propos du fait du faible nombre de stations de mesure de
débit à 0.5°.
Ces résultats montrent que le changement du schéma de sol dans ISBA induit de nouvelles
améliorations, et rajoute en même temps de nouvelles incertitudes sur le ruissellement total
fournit à TRIP. Ces incertitudes sont liées à la fois à la paramétrisation du schéma de sol
multicouche et à la résolution à laquelle ISBA est utilisée. De plus, les incertitudes d’ISBA liées
à la résolution, déjà décrites dans la section précédente, sont ici plus importantes pour ISBA-DF.
Il conviendra donc de prendre en compte ces remarques lors de l’interprétation des résultats du
couplage de la nappe avec le sol.
Toutes les simulations présentées jusqu’ici ont été réalisées en mode « off-line », c’est-à-dire
sans couplage de la nappe avec le sol d’ISBA. Il a cependant été évoqué à plusieurs reprises,
dans l’introduction et dans les chapitres précédents, que les remontées capillaires de la nappe
dans le sol pouvait avoir un impact significatif sur le bilan hydrique à l’interface sol-végétation-
atmosphère (Fan et Miguez-Macho, 2010 ; Fan et al., 2007 ; Gutowski et al., 2002 ; Jiang et al.,
2009 ; Koster et Suarez, 2001 ; Levine et Salvucci, 1999 ; Lo et Famiglietti, 2011 ; Miguez-Macho
et Fan, 2012b ; Miguez-Macho et al., 2007 ; Salvucci et Entekhabi, 1995 ; Yeh et Eltahir, 2005a ;
Yeh et al., 1998 ; York et al., 2002 ; Yuan et al., 2008). Il semble donc essentiel de prendre en
compte ce type de processus afin d’évaluer son impact sur la répartition des précipitations entre
évaporation, ruissellement de surface, et drainage, ainsi que sur les débits et hauteurs d’eau
simulés. Ce couplage nécessite cependant de pouvoir interagir de manière explicite avec le sol
d’ISBA, ce qui ne peut être réalisé avec l’approche de type « force-restore » à trois réservoirs
utilisée dans ISBA-3L. C’est pourquoi il est nécessaire d’utiliser la version du schéma de sol
ISBA-DF pour réaliser le couplage avec le schéma d’aquifère. Par rapport à ISBA-3L, ISBA-
DF décrit de manière dynamique l’évolution du potentiel hydrique sur la verticale en résolvant
l’équation de Richards 1.13, ce qui permet un couplage explicite avec la nappe lorsque la hauteur
166 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.15 – (a) Cas d’un drainage gravitaire FN à la base du sol et (b) prise en compte du
couplage FT avec l’aquifère. zN −1 et zN correspondent aux profondeurs des couches N − 1 et N ,
ψN au potentiel hydrique au noeud N , ψ(zT ) au potentiel hydrique de la nappe supposé égal
au potentiel à saturation ψsat et ∆z̄N à la distance entre le nœud N et la profondeur zT de la
nappe.
piézométrique de celle-ci atteint le sol d’ISBA. Dans cette section, les simulations GW12.DIF,
GW05.DIF, CPL12 et CPL05 sont comparées sur la France et sur la période 1989-2009 (cf.
tableau 6.1).
6.4.1 Formalisme
Jusqu’à maintenant, la condition aux limites fixée à la base du sol d’ISBA-DF considérait
un flux FN constant du sol vers la nappe quelle que soit la situation (cf. équation 2.20). Cette
condition supposait le gradient du potentiel hydrique entre la dernière couche et la nappe du sol
négligeable. Il s’agit de la situation représentée sur la figure 6.15a correspondant à un drainage
gravitaire du sol vers le sol profond.
Il est cependant possible de modifier cette condition aux limites pour prendre en compte
l’éventuelle présence d’une nappe d’eau. Les remontées capillaires de la nappe peuvent en effet
être importantes lorsque la profondeur de nappe zT (m) est proche du sol ISBA situé à la
profondeur zN (m). En considérant que le potentiel hydrique de la nappe ψ(zT ) est égal au
potentiel à saturation ψsat (cf. figure 6.15b), le flux FT à la base du sol s’écrit alors :
(ψN − ψsat )
FT = kN +1 (6.1)
∆z̄N
avec kN la conductivité hydraulique de la dernière couche du sol N et ψN le potentiel hydrique
au nœud N . L’épaisseur de sol ∆z̄N sur laquelle le gradient de potentiel hydrique est calculé est
égale à :
(zN + zN +1 )
∆z̄N = max(zT , zN ) − (6.2)
2
La profondeur de nappe zT est égale à la topographie Z moins la hauteur de nappe H
simulée par TRIP (cf. figure 4.5). Elle est contrainte à rester supérieure ou égale à zN . La prise
en compte du gradient du potentiel hydrique entre la dernière couche de sol d’ISBA et la nappe
autorise un flux négatif de la nappe vers le sol. Ce flux ne correspond donc plus vraiment à un
« drainage » au sens propre du terme. Dans un souci de cohérence avec la description du modèle
ISBA employé jusqu’ici, nous continuerons à utiliser ce terme dans la suite de ce chapitre.
Il conviendra néanmoins de garder en mémoire qu’il s’agit d’un terme diffusif regroupant les
processus de drainage gravitaire et de remontées capillaires dans le sol. Dans le cas où zT
devient suffisamment profond par rapport à zN , l’épaisseur ∆z̄N devient grande et le flux FT de
l’équation 6.2 correspond à nouveau au simple drainage gravitaire FN de l’équation 2.20.
6.4. Le couplage de la nappe avec le sol d’ISBA 167
Ce formalisme est bâti sur l’idée que les remontées capillaires sont prises en compte sur
l’ensemble de la maille. Ce comportement paraît cependant peu réaliste sur des mailles à 1/12°,
et encore moins sur des mailles à 0.5°. À de telles résolutions, il est difficile d’imaginer que la
nappe interagisse avec le sol sur toute la superficie de la maille. En effet, les remontées capillaires
auront lieu préférentiellement sur les zones de vallées où la nappe est plus proche de la surface, à
l’inverse des zones de crêtes. En toute logique, seule une fraction fwtd de la maille sera concernée
par les remontées capillaires. Dans ISBA-TRIP, cette fraction varie linéairement de 0 à 1 de la
profondeur de la rivière hc jusqu’à la surface du sol et dépend de la profondeur de la nappe dans
la maille :
0 si zT < hc
fwtd = (6.3)
1 − zhTc si hc ≤ zT ≤ 0
Ce formalisme se base sur l’idée qu’une maille où la nappe est déconnectée de la rivière dans
le modèle correspond à un sol sec, même aux abords des rivières. Les remontées capillaires n’ont
donc à priori pas lieu d’être sur ce type de maille, et l’hypothèse d’un drainage gravitaire sur toute
la maille semble plausible. À l’inverse, lorsque la nappe est connectée à la rivière dans le modèle,
les zones proches des rivières sont préférentiellement concernées par les remontées capillaires.
Dans le modèle, ces zones correspondent à la fraction fwtd où la condition aux limites FT est
définie. Sur le reste de la maille, la condition aux limites FN reste établie. En définitive, le flux
à la base du sol F s’écrit alors :
6.4.2 Résultats
Bilan hydrique
La figure 6.16 compare les climatologies moyennes DJF, MAM, JJA et SON de l’évapotrans-
piration simulée par DIF12, CPL12, DIF05 et CPL12. La figure 6.16a représente l’évapotranspi-
ration simulée par DIF12. Les flux sont importants en JJA, modérés en MAM et SON, et faibles
en DJF. La comparaison entre CPL12 et DIF12 est tracée sur la figure 6.16c. L’effet du cou-
plage est surtout visible en MAM, JJA, et SON avec des augmentations moyennes respectives
de +0.03 mm jour−1 , +0.09 mm jour−1 et +0.02 mm jour−1 . Les pics d’évapotranspiration sont
atteints en JJA lors de la période sèche. À 0.5°, les climatologies moyennes de l’évapotranspi-
ration simulée par GW05.DIF, représentées sur la figure 6.16c, sont proches de celles décrites
pour DIF12. Une baisse des valeurs moyennes d’évapotranspiration est néanmoins constatée en
DJF, MAM et SON. La figure 6.16d compare l’évapotranspiration simulée par CPL05 avec celle
simulée par DIF05. Comme à 1/12°, le couplage augmente l’évapotranspiration en MAM, JJA
et SON. En revanche, cette augmentation concerne surtout la période JJA (+0.04 mm jour−1 ),
tandis qu’elle reste faible en MAM et SON. Pour les deux résolutions, signalons également que
ces changements n’apparaissent que sur les aquifères, ce qui est logique vu que le couplage ne
concerne que ces domaines.
Les climatologies moyennes du drainage simulé par ces mêmes simulations sont représentées
sur la figure 6.17. Rappelons ici que ce drainage correspond en réalité aux deux processus de
drainage gravitaire et de remontées capillaires. Le drainage de DIF12 est tracé sur la figure
6.17a, et la différence entre CPL12 et DIF12 sur la figure 6.17b. Le couplage diminue le drainage
sur l’ensemble des périodes, et en particulier en DJF (-0.06 mm jour−1 en moyenne) et MAM
(-0.07 mm jour−1 ). De la même manière, les climatologies du drainage simulé par DIF05 sont
représentées sur la figure 6.17c, et les différences entre CPL05 et DIF05 sur la figure 6.17d. La
168 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
diminution du drainage simulé par CPL12 se retrouve également avec CPL05, avec toutefois des
valeurs moyennes bien plus faibles en DJF (-0.04 mm jour−1 ) et en MAM (-0.03 mm jour−1 ).
Les cycles annuels moyens mensuels du ruissellement de surface, du drainage, et de l’évapo-
transpiration simulés par DIF12, DIFO5, CPL12 et CPL05 sont comparés sur la figure 6.18 pour
les aquifères (a) du Bassin parisien, (b) de la vallée du Rhin, (c) de la vallée du Rhône, (d) du
Bassin aquitain, (e) de la côte méditerranéenne et (f) sur tout le domaine français. De manière
générale, le ruissellement de surface n’est que très peu affecté par l’introduction du couplage
dans ISBA-DF. Le cycle annuel moyen de CPL12 présente néanmoins des valeurs légèrement
plus élevées que celui de DIF12. Les différences sont en revanche quasiment nulles entre CPL05
et DIF05. De janvier à octobre, le couplage diminue le drainage simulé sur l’ensemble des aqui-
fères, et plus particulièrement sur le Bassin parisien. Pour CPL12, celui-ci devient même négatif
sur ce bassin en été ; cela signifie que les remontées capillaires de la nappe vers le sol sont plus
élevées que le drainage gravitaire de l’eau du sol vers la nappe. En revanche, cette diminution
est moins importante pour CPL05. Enfin, les cycles annuels d’évapotranspiration montrent tous
une augmentation des flux en période JJA, en particulier sur le Bassin parisien, sur la vallée du
Rhône et sur le Bassin aquitain.
La colonne de droite de la figure 6.18 montre les différences des flux entre CPL05 (DIF05)
et CPL12 (DIF12). Comme sur la figure 6.6, ces flux sont exprimés en pourcentage des pré-
cipitations mensuelles moyennes. Nous retrouvons ici la sensibilité à la résolution d’ISBA-DF
déjà discutée dans la section précédente. Avec l’introduction du couplage, les différences de ruis-
sellement de surface entre basse et fine résolutions sont en général moins importantes pour le
ruissellement de surface et le drainage simulés. De plus, là où le drainage moyen de DIF05 était
inférieur à DIF12, celui de CPL05 est supérieur à celui de CPL12 sur le Bassin parisien et dans
la vallée du Rhône. Il est cependant difficile d’interpréter ce résultat du fait que les moyennes de
Fig. 6.16 – (a) Climatologies moyennes de l’évapotranspiration (en mm jour−1 ) simulées par
DIF12, (b) différences entre CPL12 et DIF12, (c) climatologies moyennes de DIF05, et (d)
différences entre CPL05 et DIF05. Les saisons DJF, MAM, JJA et SON sont présentées de
gauche à droite. Les moyennes spatiales des champs sont également indiquées sur chaque graphe.
6.4. Le couplage de la nappe avec le sol d’ISBA 169
Fig. 6.17 – Même chose que pour la figure 6.16, mais pour le drainage simulé.
Qsb intègrent désormais des flux positifs (drainage gravitaire) et négatifs (remontées capillaires).
Enfin, la diminution de la résolution entraîne sur les simulations couplées une diminution de
l’évapotranspiration simulée, ce qui rejoint les résultats de la figure 6.16.
La figure 6.19 représente les climatologies moyennes des profils d’humidité du sol de DIF12,
CPL12, DIF05 et CPL05, moyennées spatialement sur chaque bassin aquifère défini dans TRIP,
ainsi que sur l’ensemble de ces aquifères. Ces profils représentent le contenu en eau du sol moyen
des onze couches définies sur la France de 0 à 3 m de profondeur par rapport à la topographie
Z. De manière générale, le couplage rend le sol plus humide sur chaque période. En DJF,
les remontées capillaires de la nappe humidifient la base du sol sans modifier l’humidité des
couches proches de la surface. En MAM, cette humidification se propage vers les couches de
surface et en JJA, l’ensemble du sol est humidifié, ce qui aboutit à des profils parallèles entre les
simulations couplées et non-couplées. Enfin, en SON, les profils des simulations couplées tendent
à se rapprocher des simulations non-couplées, tandis que la base du sol reste humide. Pour chacun
des domaines aquifères considérés, les profils de DIF12 et DIF05 sont quasiment superposés,
excepté sur les aquifères côtiers de Méditerranée où l’on observe des écarts importants. En
revanche, le sol est dans tous les cas plus humide avec CPL12 qu’avec CPL05. L’effet du couplage
sur le contenu en eau du sol est donc plus important à 1/12° qu’à 0.5°.
Les cycles annuels moyens journaliers des débits simulés par GW12.DIF, GW05.DIF, CPL12
et CPL05 aux exutoires des quatre grands bassins versants français sont représentés sur la
figure 6.20. Les scores statistiques associés à ces courbes sont décrits dans le tableau 6.5. Aucun
changement significatif n’apparaît dans la simulation des débits à l’exutoire de la Loire, du
Rhône et de la Garonne. En revanche, les scores d’efficience calculés pour CPL12 sont légèrement
dégradés par rapport à ceux calculés pour GW12.DIF. De plus, les scores de ratio, déjà sous-
estimés sans couplage, le sont un peu plus avec couplage.
170 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
0.25 2.0
0
%
0.20 0.4 1.5
0.15 0.2 1.0 -2
0.10 -4
0.05 0.0 0.5
0.00 0.0 -6
(b) Vallée du Rhin
0.8 3.5 6
0.5 0.7 3.0
0.6 4
0.4 0.5 2.5 2
mm/jour
%
0.3 1.5
0.2 0.2 -2
0.1 1.0
0.1 0.5 -4
0.0
0.0 -0.1 0.0 -6
(c) Vallée du Rhône
0.7 1.2 3.5 6
0.6 1.0 3.0 4
0.5 0.8 2.5 2
mm/jour
%
0.3 0.4 1.5
0.2 1.0 -2
0.2 -4
0.1 0.0 0.5
0.0 0.0 -6
(d) Bassin aquitain
0.45 1.2 3.5 6
0.40 1.0 3.0 4
0.35 2.5
0.30 0.8 2
mm/jour
%
0.20 0.4 1.5
0.15 1.0 -2
0.10 0.2 -4
0.05 0.0 0.5
0.00 0.0 -6
(e) Aquifères de Méditerranée
0.5 3.0 6
0.8 2.5 4
0.4
0.6 2.0 2
mm/jour
0.3
0.4 1.5 0
%
0.2 1.0 -2
0.2
0.1 0.5 -4
0.0
0.0 0.0 -6
(f) France
0.45 1.0 3.5 6
0.40 3.0 4
0.35 0.8
0.30 2.5 2
0.6
mm/jour
0.25 2.0
0
%
1.5
2
2.5
0
(b) Vallée du Rhin
0.5
1
m
1.5
2
2.5
0
(c) Vallée du Rhône
0.5
1
m
1.5
2
2.5
0
(d) Bassin aquitain
0.5
1
m
1.5
2
2.5
0
(e) Aquifères de Méditerranée
0.5
1
m
1.5
2
2.5
0
(f) France
0.5
1
m
1.5
2
2.5
Fig. 6.19 – Climatologies moyennes des profils d’humidité du sol moyennées sur les aquifères
TRIP (a) du Bassin parisien, (b) de la vallée du Rhin, (c) de la vallée du Rhône, (d) du Bassin
aquitain, (e) des côtes méditerranéennes et (f) sur le domaine aquifère entier. Les climatologies
DJF, MAM, JJA et SON sont représentées de gauche à droite.
172 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
0.8
0.6
0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
3.0 4.0
2.5 0.7 3.5
0.69 3.0
2.0 0.65 2.5
mm/jour
0.66
1.5 2.0
1.0 1.5
1.0 0.63 0.52
0.5 0.5 0.63 0.52
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. 6.20 – Cycles annuels moyens journaliers des débits simulés par GW12.DIF, GW05.DIF,
CPL12 et CPL05 aux stations les plus proches des exutoires de la Seine, de la Loire, de la
Garonne et du Rhône. Les scores d’efficience sont également indiquées sur chaque graphe.
Tab. 6.5 – Scores statistiques simulés aux exutoires des quatre principaux fleuves français par
GW12.DIF, GW05.DIF, CPL12 et CPL05.
6.4. Le couplage de la nappe avec le sol d’ISBA 173
60
50 30
40
30 20
20 GW12.DIF 10
10 CPL12
0 0
(c) 46 stations (0.5°) (d) 46 stations (0.5°)
100 30
90
80 25
70 20
Stations (%)
60
50 15
40
30 10
20 GW05.DIF 5
10 CPL05
0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 0.9 1.1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Fig. 6.21 – (a) Distributions cumulées des efficiences journalières des débits simulés par
GW12.DIF et CPL12 aux 157 stations de mesure à 1/12° influencées par les aquifères, (b) distri-
bution des ratios à ces mêmes stations, (c) distributions cumulées des efficiences journalières des
débits simulés par GW05.DIF et CPL05 aux 46 stations sélectionnées à 0.5° et (d) distributions
des ratios à ces mêmes stations.
La figure 6.21 généralise ces résultats à l’ensemble des stations de mesure de débit influencées
par les aquifères aux deux résolutions. Les distributions cumulées des efficiences journalières
présentées sur les figures 6.21a à 1/12° et 6.21c à 0.5° ne montrent pas de changements significatifs
apportés par le couplage sur les efficiences des débits simulés. En revanche, les distributions des
ratios à 1/12°, présentées sur la figures 6.21b, montrent une sous-estimation des débits moyens
simulés par CPL12 par rapport à ceux simulés par GW12.DIF. Aucun changement significatif
n’apparaît en revanche concernant les distributions des ratios des simulations à 0.5° tracées sur
la figure 6.21d.
La figure 6.22 compare les scores de corrélation et de RMSE calculés pour les anomalies
mensuelles de hauteur de nappe simulées par CPL12 et GW12.DIF. Les figures 6.22a et 6.22c
montrent la distribution spatiale de ces scores pour les 426 piézomètres sélectionnés, tandis
que les figures 6.22b et 6.22d montrent les différences de score entre les simulations CPL12 et
GW12.DIF. En général, l’influence du couplage sur les scores calculés à chaque piézomètre est
faible. On note néanmoins quelques améliorations sur la plupart des bassins aquifères, excepté
sur la Seine où une partie des scores sont dégradés avec l’introduction des aquifères.
Les figures 6.23a et 6.23b comparent les variations de hauteur de nappe mensuelles et le
bilan moyen des échanges nappe/rivière de GW12.DIF et CPL12 moyennés spatialement sur les
deux aquifères SIM de la Seine et du Rhône. Les variations de hauteur de nappe sont calculées
en terme d’anomalies par rapport à la moyenne annuelle sur la période 1989-2009. Une moyenne
glissante d’une période de 12 mois a également été appliquée sur chaque courbe de manière à
capturer la variabilité annuelle. Enfin, les courbes de la simulation SIM de référence présentée
174 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
48°N
45°N
42°N
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
(c) GW12.3L RMSE (d) CPL12-GW12.DIF RMSE Difference
51°N
48°N
45°N
42°N
5°W 0° 5°E 10°E 5°W 0° 5°E 10°E
m
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 -1 -0.5 -0.1 -0.05 0.05 0.1 0.5 1
Fig. 6.22 – (a) Comparaison des hauteurs de nappe mensuelles simulées par GW12.DIF avec
les observations en terme de corrélation aux 428 piézomètres sélectionnés, (b) différences de
corrélation entre CPL12 et GW12.DIF, (c) RMSE calculés pour GW12.DIF et (d) différences
de RMSE entre CPL12 et GW12.DIF.
sur la figure 4.15 du chapitre 4 sont également tracées. En terme de variations de hauteur
de nappe, les courbes des simulations GW12.DIF et CPL12 restent très proches les unes des
autres. En revanche, les hauteurs de nappe moyennes indiquées sur chaque graphe montrent que
les nappes sont plus basses avec CPL12 du fait que le drainage gravitaire des basses couches de
sol soit moins important. Cette diminution du niveau des nappes engendre du même coup une
diminution du gradient entre la hauteur de nappe et le niveau de la rivière. Ce phénomène est
responsable de la baisse des échanges entre la nappe et la rivière constatée sur les courbes des
échanges nappe/rivière.
La figure 6.24a compare les anomalies de stocks d’eau continentale simulés par GW12.DIF
et CPL12 avec les estimations de GRACE moyennées spatialement sur l’ensemble des aquifères
définis dans TRIP. La figure 6.24b présente les mêmes courbes pour les simulations GW05.DIF
et CPL05. Dans les deux cas, le couplage n’agit quasiment pas sur la simulation des stocks d’eau
continentale. Seule une très légère augmentation de l’amplitude du signal est observée, mais
celle-ci reste malgré tout négligeable.
6.4.3 Discussion
0 -0.4
-1.5 -0.8
-3
Groundwater-river interaction budget
900 400
750 350
600 300
m3 /s
450 250
300 200
150 150
0 100
1989 1994 1999 2004 2009 J F MA M J J A S O ND
(b) Rhone aquifer of SIM
Water table head
6
4 163.83 m
163.62 m 0.8
2
0 0
m
-2 -0.8
-4 -1.6
-6
Groundwater-river interaction budget
400 180
300 150
200 120
m3 /s
100 90
0 60
-100
1989 1994 1999 2004 2009 J F MA M J J A S O ND
Fig. 6.23 – Anomalies mensuelles des hauteurs de nappe par rapport à la moyenne annuelle et
échanges nappe/rivière moyennés sur les domaines aquifères Seine (a) et Rhône (b) définie dans
SIM pour les simulations GW12.DIF et CPL12. Les courbes en gras correspondent à la moyenne
glissante de largeur 12 mois. Les valeurs des moyennes annuelles sont également indiquées pour
chaque simulation sur les graphes de variations de hauteur de nappe.
sol. Celles-ci passent d’une condition aux limites à flux constant du sol vers la nappe à un flux
dépendant du gradient du potentiel hydrique entre la nappe et la dernière couche de sol d’ISBA-
DF. Afin de tenir compte des hétérogénéités de la topographie dans la maille, une paramétrisation
linéaire simple a été introduite de manière à calculer la fraction de la maille concernée par les
processus de remontées capillaires. Ce couplage a été testé sur la France à 1/12° et 0.5° sur la
période 1989-2009.
Les principaux effets du couplage sont d’augmenter l’évapotranspiration en période sèche, de
diminuer le drainage en période humide, et d’augmenter le contenu en eau du sol. Ces résultats
confirment les conclusions de plusieurs autres études réalisées sur le sujet (Anyah et al., 2008 ;
Chen et Hu, 2004 ; Fan et Miguez-Macho, 2010 ; Leung et al., 2011 ; Liang et al., 2003 ; Miguez-
Macho et Fan, 2012b ; Niu et al., 2007 ; Yuan et al., 2008). Par exemple, en utilisant une approche
similaire, Fan et Miguez-Macho (2010) ont montré avec un modèle à fine résolution appliqué sur
les États-Unis, qu’un couplage de la nappe avec le sol d’un LSM humidifiait le sol là où la nappe
était proche de la surface, ce qui avait pour conséquence l’augmentation de l’évapotranspiration.
Les débits simulés dans notre étude sont quant à eux très peu affectés en terme d’efficience.
En revanche, les ratios sont légèrement dégradés par rapport aux simulations sans couplage.
Cette dégradation est à relier au manque de dynamique du schéma de sol explicite ISBA-DF,
176 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.24 – (a) Comparaison des anomalies de stocks d’eau continentale simulés par GW12.DIF
et CPL12 avec les estimations de GRACE moyennées sur les aquifères de TRIP et (b) mêmes
courbes à 0.5° pour GW05.DIF, et CPL05. Les séries temporelles et les cycles annuels moyens
mensuels calculés sur la période allant de juillet 2003 à juillet 2009 sont représentés.
déjà discuté dans la section précédente. L’hypothèse la plus plausible expliquant ce manque
de dynamique est un stockage trop important et trop long de l’eau dans le sol avec le schéma
de sol explicite. Le couplage n’arrange donc pas les choses puisqu’il augmente nécessairement
l’humidité du sol en humidifiant les basses couches.
Les résultats montrent cependant une forte sensibilité du couplage à la résolution. L’impact
de ce dernier sur le bilan hydrique est en effet moins important à 0.5° qu’à 1/12°. Ainsi, les
sols sont moins humides et les changements affectant l’évapotranspiration et le drainage moins
importants avec CPL05 qu’avec CPL12. Les moyennes de fractions fwtd tracées à 1/12° sur la
figure 6.25a sont plus importantes sur le tracé des grands fleuves que sur le reste du domaine.
Ce résultat est en accord avec l’hypothèse de remontées capillaires plus importantes le long des
cours d’eau, et moins importantes ailleurs. En revanche, à 0.5°, les fractions sont en moyenne
inférieures à 0.3 sur la plupart des mailles et restent homogènes sur l’ensemble du domaine. Ces
résultats s’expliquent par le fait qu’à 0.5°, les nappes sont en majorité plus profondes qu’à 1/12°,
comme en témoigne la figure 6.25b.
Le profil linéaire adopté pour décrire l’évolution des fractions reste également discutable. Les
mailles présentant une topographie peu escarpée devraient en effet être beaucoup plus concernées
par les échanges avec la surface que les mailles au relief escarpé. Ainsi, la fraction d’une maille au
relief plat devrait rapidement atteindre 1 lorsque la nappe s’approche de la surface. À l’inverse,
la fraction ne devrait atteindre que très rarement, voir jamais, la valeur 1 sur des mailles au
relief très escarpé. La prise en compte de la topographie sous-maille pourrait être une manière
d’améliorer le réalisme de ces fractions.
6.5. Application à l’échelle globale 177
Fig. 6.25 – (a) Moyenne des fractions de maille concernées par les remontées capillaires sur la
période 1989-2009 pour CPL12 et (b) moyenne des fractions pour CPL05.
La comparaison des débits simulés par GW.DIF et NOGW.DIF est proposée sur la figure
6.26 en terme de ratios, d’efficiences, et de RMSE des anomalies par rapport aux cycles annuels
mensuels. Les ratios, les efficiences et les RMSE de NOGW.DIF, présentés sur les figures 6.26a,
6.26c et 6.26e, illustrent les défauts déjà relevés pour NOGW sur la figure 5.3 : les ratios sont
surestimés et des efficiences négatives en Afrique, en Amérique du Sud, en Arctique et sur l’est
des États-Unis. De la même manière, la comparaison des scores de GW.DIF et NOGW.DIF (cf.
figure 6.26b, 6.26d et 6.26f) confirme l’apport du schéma d’aquifère sur les débits simulés dans
ces régions, et la dégradation des scores à l’est des États-Unis, en amont de l’Amazone et du
Paraná, et sur quelques stations en Europe.
La figure 6.27 compare les cycles annuels moyens mensuels et les anomalies mensuelles des
débits simulés et observés à l’exutoire des principaux grands bassins versants du monde pour
Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.26 – Comparaison des débits mensuels observés et simulés par NOGW.DIF et GW.DIF. (a) Les ratios annuels, (c) les efficiences et (e) les RMSE
en terme d’anomalies pour NOGW.DIF aux 1963 stations de mesure sélectionnées sur la période 1989-2009. (b, d, f) Les différences avec GW.DIF pour les
1142 stations de mesure potentiellement influencées par les aquifères. Les zones grises sur les figures (b, d, f) représentent les domaines aquifères TRIP.
178
6.5. Application à l’échelle globale 179
1.6 5
Obs NOGW.DIF GW.DIF CPL 4
0.8
Amazon
0 3
-0.8 2
-1.6 1
0
1.6 1.5
0.8 1.2
Parana
0 0.9
0.6
-0.8 0.3
0
0.8 1.6
0.4 1.2
Congo
0 0.8
-0.4 0.4
-0.8 0
1.5 2
1 1.6
0.5 1.2
Niger
0 0.8
-0.5 0.4
-1 0
3 5
2 4
Mekong
1 3
0 2
-1 1
-2 0
0.75
0.75
Mississippi
0.5 0.6
0.25 0.45
0 0.3
-0.25 0.15
0
2 1.25
1.5 1
Danube
1 0.75
0.5 0.5
0
-0.5 0.25
-1 0
0.6 1
0.3 0.75
Ob
0 0.5
-0.3 0.25
-0.6 0
1.5 3
1 2.5
0.5 2
Yenisei
0 1.5
-0.5 1
-1 0.5
-1.5 0
0.8 3
2.5
0.4 2
Lena
0 1.5
-0.4 1
0.5
-0.8 0
0.5 1
Mackenzie
0.25 0.75
0 0.5
-0.25 0.25
-0.5 0
1989 1994 1999 2004 2009 J F MA M J J A S O ND
Fig. 6.27 – Comparaison entre (à droite) les cycles annuels moyens mensuels et (à gauche) les
anomalies mensuelles des débits simulés et observés à l’exutoire des principaux grands bassins
versants du monde pour NOGW.DIF, GW.DIF et GW.CPL.
180 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Anomalie
Bassin Expérience Efficience Ratio Corrélation RMSE
Corrélation RMSE
NOGW.DIF 0.45 0.81 0.73 0.63 0.38
0.97
Amazone GW.DIF 0.89 0.32
0.95 0.77 0.25
CPL 0.88 0.96 0.33
NOGW.DIF -24.13 1.33 0.23 0.31 0.45 0.13
Paraná GW.DIF -9.45 1.32
0.40 0.20 0.66 0.07
CPL -8.82 1.29
NOGW.DIF -3.48 0.64 0.51 0.43 0.27
Congo GW.DIF -2.91 1.37 0.51
0.48 0.42 0.23
CPL -2.86 0.52
NOGW.DIF -105.19 5.03 0.36 0.66 0.11 0.21
Niger GW.DIF -53.90 5.00 0.47 0.12
0.45 0.15
CPL -51.81 4.86 0.46 0.11
NOGW.DIF 0.84 0.26
Mékong GW.DIF 1.03 0.96 0.73 0.21
0.85 0.25
CPL
NOGW.DIF 0.43 0.73 0.89 0.15 0.76
Mississippi GW.DIF 0.32 0.72 0.77 0.09
0.85 0.17
CPL 0.30 0.71 0.78
NOGW.DIF 0.09 0.88 0.79 0.23 0.78 0.15
Danube GW.DIF 0.52 0.85
0.85 0.17 0.82 0.12
CPL 0.50 0.84
NOGW.DIF -0.94 0.74 0.13 0.31 -0.15 0.14
Ob GW.DIF
-0.10 0.73 0.32 0.23 -0.01 0.10
CPL
NOGW.DIF -0.02 0.46 0.52 0.52 0.21 0.19
Yenisei GW.DIF
0.05 0.45 0.64 0.50 0.33 0.17
CPL
NOGW.DIF -0.12 0.42 0.32 0.64 0.45 0.13
Léna GW.DIF
-0.06 0.40 0.45 0.62 0.55 0.12
CPL
NOGW.DIF -0.53 0.64 0.43 0.38 0.38 0.12
Mackenzie GW.DIF
0 0.60 0.65 0.31 0.50 0.09
CPL
Tab. 6.6 – Scores statistiques simulés par NOGW.DIF, GW.DIF et CPL à l’exutoire de chaque
grand bassin versant. Les RMSE sont données en mm jour−1
6.5. Application à l’échelle globale 181
les simulations NOGW.DIF, GW.DIF et CPL. Ces stations de mesure correspondent à celles
décrites dans le tableau 5.2, excepté celle localisée à l’embouchure du Gange pour laquelle aucune
donnée n’est disponible sur la période 1989-2008. Les scores statistiques calculés pour chaque
simulation et chaque station sont indiqués dans le tableau 6.6. Nous retrouvons sur ces courbes
les résultats du chapitre 5 : l’effet tampon de l’aquifère a pour conséquence de décaler les cycles
annuels et de lisser l’amplitude des débits, ce qui améliore les scores d’efficience, de corrélation et
de RMSE sur l’Amazone, le Paraná, le Congo et le Danube. De plus, les efficiences des simulations
ISBA-DF sont supérieures aux efficiences des simulations ISBA-3L sur les bassins tropicaux et
tempérés (cf. tableau 5.3), que ce soit avec ou sans aquifères. Seules les efficiences des bassins
boréaux sont moins bonnes pour les simulations ISBA-DF. En revanche, les ratios calculés sont
pour la plupart inférieurs aux ratios des simulations NOGW et GW d’ISBA-3L (cf. tableaux 5.3
et 6.6). ISBA-DF semble stocker plus d’eau dans le sol et/ou augmenter l’évapotranspiration,
au détriment du ruissellement total produit. Cet effet a pour conséquence la sous-estimation des
débits simulés sur le Mississippi et le Danube, ce qui rejoint les résultats de la section 6.3 sur la
France, où les ratios étaient également sous-estimés sur la Seine, du fait qu’ISBA-DF soit moins
dynamique. Ainsi, l’amélioration des scores sur le Niger et le Congo avec ISBA-DF est peut-être
due à de mauvaises raisons.
Il convient également d’être très prudent avec l’interprétation des résultats sur les bassins
boréaux. En effet, les ratios sont largement sous-estimés sur ces bassins. Ce comportement
s’explique en partie par le traitement du bilan d’énergie en surface lorsque on utilise ISBA-DF
avec le schéma de neige explicite décrit au chapitre 3 (Boone et Etchevers, 2001). Dans une
maille, la température de surface de ce bilan d’énergie représente le composite sol-végétation-
neige. De ce fait, la fraction de sol qui n’est pas recouverte de neige reçoit une partie importante
du rayonnement solaire au début du printemps. Ce processus est d’autant plus vrai que l’on se
trouve en présence de végétation dense (forêts boréales). En effet, dans ISBA, la fraction enneigée
de la maille est inversement proportionnelle a la rugosité de la végétation. La conséquence est
que, sous l’action du rayonnement solaire, la température du sol augmente et l’eau du sol gelé
dégèle avant que la neige en surface ne fonde, ce qui ne correspond pas à la réalité où l’inverse
se produit. Cette eau issue de la fonte de la neige, plutôt que de ruisseler en surface sur le sol
encore gelé, et contribuer à la composante rapide du débit des fleuves, s’infiltre au contraire dans
le sol pour soit y rester stockée, soit s’évaporer au détriment du drainage. Plusieurs actions sont
en cours au CNRM pour corriger ce problème. Enfin, précisons également que les précipitations
solides de GPCC ont tendance à être sous-estimées en période hivernale sur les régions boréales,
ce qui contribue naturellement à la sous-estimation des ratios simulés (Brun et al., 2012).
Ces résultats montrent également que le couplage de la nappe avec le sol d’ISBA n’a quasi-
ment pas d’influence sur les débits simulés. Ainsi, les courbes de CPL et GW.DIF se superposent
sur la figure 6.27, et les scores simulés présentés dans le tableau 6.6 sont très proches, voire iden-
tiques.
La figure 6.28 compare les climatologies moyennes des stocks d’eau continentale simulés par
NOGW.DIF et GW.DIF avec les estimations de GRACE. Les moyennes zonales sont également
tracées sur le panel de droite. GW.DIF s’accorde mieux avec GRACE que NOGW.DIF aux
latitudes proches de l’équateur, en particulier en MAM et SON. Enfin, les statistiques des si-
mulations sont indiquées sur les graphes. Les corrélations et RMSE spatials de GW.DIF sont
meilleurs que NOGW.DIF en DJF et JJA. Les corrélations sont en revanche similaires en MAM
et SON, et les RMSE légèrement dégradés avec GW.DIF. Enfin, si l’on compare la figure 6.28
avec la même figure 5.6 tracée pour les simulations ISBA-3L, ces scores sont nettement améliorés
avec ISBA-DF, ce qui montre l’effet bénéfique du schéma de sol plus physique.
Les corrélations de NOGW.DIF présentées sur la figure 6.29a confirment ce résultat. Elles
sont en effet nettement supérieures à celles de NOGW.3L présentées sur la figure 5.7a, en par-
ticulier en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Afrique. En revanche, les
RMSE semblent dégradés par rapport à NOGW.3L sur certaines régions, en particulier sur les
182 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.28 – Comparaison des climatologies moyennes des stocks d’eau continentale pour (a)
NOGW.DIF et (b) GW.DIF, et la moyenne des produits GRACE pour les périodes (haut en
bas) DJF, MAM, JJA et SON. Les corrélations et RMSE spatiales sont donnés pour chaque
période. (d) Les moyennes zonales sont également tracées sur le panel de droite.
zones de hautes latitudes. Les figures 6.29c et 6.29d comparent les scores de corrélation et de
RMSE entre GW.DIF et NOGW.DIF. Les figures 6.29e et 6.29f proposent les mêmes compa-
raisons, mais cette fois en terme d’anomalies mensuelles. GW.DIF améliore les corrélations en
Amérique du Sud et en Afrique du Sud, ainsi qu’en Europe Centrale et en Sibérie orientale. Sur
l’Amazone, les RMSE sont améliorés en amont, et dégradés en aval. Ces résultats restent proches
de ceux obtenus avec ISBA-3L sur la figure 5.7. Les différences entre GW.DIF et NOGW.DIF
sont cependant moins impressionnantes que celles entre GW et NOGW.
La figure 6.30 compare les cycles annuels mensuels et les anomalies mensuelles des stocks
d’eau continentale de NOGW.DIF, GW.DIF et CPL avec les estimations de GRACE moyennées
sur chaque grand bassin versant présenté sur la figure 5.2. Les scores statistiques de corrélation et
de RMSE sont décrits dans le tableau 6.7. Les scores de la simulation CPL ne sont pas indiqués
car ils sont identiques à ceux de GW.DIF. L’effet tampon du schéma d’aquifère, déjà présent sur
les débits, se retrouve sur les stocks d’eau continentale simulés. Ainsi, sur la majorité des bassins,
les courbes de GW12.DIF sont en meilleur accord avec les estimations de GRACE, et les scores
sont en général meilleurs avec GW.DIF. Les amplitudes de GW.DIF tendent cependant à être
supérieures à celles de GRACE, ce qui explique le fait que les RMSE soit dégradés par GW.DIF
sur certaines régions (cf. figure 6.29). La comparaison des scores des simulations ISBA-3L du
tableau 5.4, avec les scores des simulations ISBA-DF du tableau 6.7, montre clairement l’avantage
d’ISBA-DF sur ISBA-3L sur tous les bassins, excepté le Yenisei. De plus, les amplitudes des
cycles annuels moyens mensuels sont plus importantes pour NOGW.DIF que pour NOGW, ce
qui montre que les variations de stocks d’eau dans le sol d’ISBA-DF sont plus élevées que dans
le sol d’ISBA-3L. Enfin, de même que pour les débits, l’introduction du couplage de la nappe
avec le sol d’ISBA ne semble pas affecter les stocks d’eau simulés, les courbes CPL et GW.DIF
6.5. Application à l’échelle globale 183
étant superposées.
Fig. 6.29 – Comparaison des stocks d’eau continentale simulés par GW.DIF et NOGW.DIF
avec GRACE : (a) corrélations mensuelles et (b) RMSE pour NOGW.DIF, (c) différences de cor-
rélation entre GW.DIF et NOGW.DIF et (d) différences de RMSE. Les différences d’anomalies
mensuelles sont également tracées en terme de (e) corrélations et (f) RMSE.
6.5.3 L’évapotranspiration
La figure 6.31 compare les climatologies moyennes de l’évapotranspiration simulée par CPL
et par GW.DIF. Cette figure permet d’estimer l’impact du couplage de la nappe avec le sol sur le
bilan hydrique simulé à l’échelle globale. Le principal effet est ici d’augmenter l’évapotranspira-
tion simulée. Cette augmentation a lieu en DJF et SON sur la bande équatoriale, et en MAM et
JJA dans les régions de moyennes latitudes au nord (Mississippi, Europe) et au sud (Amazone,
Australie). Les augmentations constatées restent cependant relativement faibles sur la plupart
des régions.
6.5.4 Conclusion
0 8
-5 0
-10 -8
-15 -16
8 6
4 3
Parana
0 0
-4 -3
-8 -6
8 6
4 3
Congo
0 0
-4 -3
-8 -6
6 8
3 4
Niger
0 0
-3 -4
-6 -8
15 16
10
Mekong
5 8
0 0
-5
-10 -8
-15
15 16
10
Ganges
5 8
0 0
-5 -8
-10
6 6
Mississippi
3 3
0 0
-3 -3
-6 -6
10 8
5
Danube
0 4
-5 0
-10 -4
-15 -8
6 8
4
2 4
0
Ob
-2 0
-4 -4
-6 -8
6 6
4 4
2 2
Yenisei
0 0
-2 -2
-4 -4
-6 -6
6 6
3 4
0 2
Lena
0
-3 -2
-6 -4
-6
4 6
Mackenzie
2 3
0 0
-2 -3
-4 -6
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 J F MA M J J A S O ND
Fig. 6.30 – Comparaison entre (à droite) les cycles annuels mensuels et (à gauche) les anomalies
mensuelles des stocks d’eau continentale simulées par NOGW.DIF et GW.DIF, et estimées par
GRACE avec les barres d’erreur associées.
6.5. Application à l’échelle globale 185
Anomalies
Bassin Expérience Corrélation RMSE
Corrélation RMSE
NOGW.DIF 0.94 3.91 0.81 1.85
Amazone
GW.DIF 0.98 2.49 0.87 1.60
NOGW.DIF 0.92 1.99 0.77 1.51
Paraná
GW.DIF 0.91 2.68 0.79 1.73
NOGW.DIF 0.67 3.56 0.32 3.12
Congo
GW.DIF 0.70 3.79 0.37 3.32
NOGW.DIF 0.89 2.21 0.55 1.17
Niger
GW.DIF 0.93 1.79 0.58 1.15
NOGW.DIF 0.90 4.49 0.49 2.66
Mékong
GW.DIF 0.92 4.39 0.46 2.73
NOGW.DIF 0.93 3.48 0.57 2.65
Gange
GW.DIF 0.95 3.34 0.58 2.67
NOGW.DIF 0.87 2.20 0.63 1.74
Mississippi
GW.DIF 0.89 2.01 0.68 1.66
NOGW.DIF 0.88 2.91 0.83 1.87
Danube
GW.DIF 0.92 2.52 0.87 1.67
NOGW.DIF 0.91 2.25 0.74 1.55
Ob
GW.DIF 0.90 2.30 0.70 1.90
NOGW.DIF 0.74 2.98 -0.43 2.74
Yenisei
GW.DIF 0.78 2.66 -0.32 2.49
NOGW.DIF 0.87 2.13 0.86 1.59
Léna
GW.DIF 0.91 1.79 0.91 1.23
NOGW.DIF 0.81 2.89 0.13 2.12
Mackenzie
GW.DIF 0.78 3.15 -0.04 2.63
Tab. 6.7 – Corrélation et RMSE (cm) des moyennes spatiales de stocks d’eau sur chaque grand
bassin versant, sur toute la période GRACE, et pour NOGW.DIF et GW.DIF. Les statistiques
des anomalies mensuelles sont également montrées.
Outre ces aspects, les scores obtenus avec ISBA-DF sont en général meilleurs que ceux
obtenus avec ISBA-3L, que ce soit en terme de débits ou de stocks d’eau continentale simulés.
Ces résultats démontrent l’intérêt d’utiliser un schéma de sol plus physique et plus réaliste
dans les applications hydrologiques globales Decharme et al. (2011). Quelques défauts persistent
néanmoins, notamment le manque de dynamique du schéma de sol multicouche qui avait déjà
été évoqué sur la France. ISBA-DF tend à stocker plus d’eau dans le sol plus longtemps, ce
qui a pour effet de diminuer le ratio des débits, et d’augmenter les amplitudes de variation
de GRACE. La conséquence est une sous-estimation des débits simulés par rapport aux débits
observés sur plusieurs bassins tempérés (Mississippi, Danube). Sur des bassins tels que le Niger
ou le Paraná, où les débits étaient déjà très surestimés avec ISBA-3L, l’augmentation du stock
d’eau dans le sol a forcément des effets bénéfiques. Ce processus semble cependant compenser
des déficiences du modèle causées soit par l’absence de certains processus tels que les plaines
d’inondation (Decharme et al., 2012), ou les activités anthropiques (irrigation, pompage. . .), soit
par les incertitudes pesant sur les forçages atmosphériques ; en particulier les précipitations. De
plus, cet effet a pour conséquence une surestimation de l’amplitude des variations de stocks
d’eau continentale simulés par GW.DIF par rapport aux estimations de GRACE.
Cette application interroge enfin sur l’impact des remontées capillaires sur le bilan hydrique
en surface. Celui-ci n’a que très peu d’effet sur les débits et les stocks d’eau simulés. Il tend en
186 Chapitre 6. Vers la nouvelle physique d’ISBA-TRIP
Fig. 6.31 – (a) Climatologies moyennes de l’évapotranspiration simulée par GW.DIF et (b)
différences entre CPL et GW.DIF
revanche à augmenter l’évapotranspiration dans les régions humide où la nappe est proche du
sol. Si ce comportement est cohérent avec ce qui était attendu, il reste difficile de savoir si cet
effet est trop, ou pas assez, important. En effet, sur la France, l’effet du couplage était moins
important à basse résolution qu’à fine résolution. De plus, les critiques faites sur le caractère
linéaire de la fraction fwtd dans la section précédente s’appliquent également ici. De ce fait, la
reprise évaporative de la nappe sur le sol semblerait être sous-estimée en certaines régions.
En dépit des améliorations apportées par le schéma d’aquifère, de nombreux défauts per-
sistent dans les simulations hydrologiques d’ISBA-TRIP. Il reste difficile d’établir leurs causes
du fait des incertitudes qui pèsent sur les forçages utilisés, sur les paramétrisations employées,
ainsi que sur la physique même du modèle. Par exemple, l’approche conceptuelle de certains
processus hydrologiques, voire même leurs absences, peut jouer sur les résultats. Les simula-
tions réalisées dans ce chapitre, d’abord sur la France à fine et basse résolutions, puis à l’échelle
6.6. Bilan et perspectives 187
globale, permettent de lever le voile sur une partie de ces défauts et de mieux comprendre les
incertitudes liées au schéma de sol d’ISBA et au schéma d’aquifère développé dans cette thèse.
Dans un premier temps, les débits des simulations TRIP du chapitre 4, réalisées en mode
off-line sur la France, et forcées par une version d’ISBA intégré à SIM de très bonne qualité, ont
été comparés aux débits des simulations TRIP forcées par la version d’ISBA-3L implémentée
dans ISBA-TRIP. Cette comparaison a mis en évidence une surestimation du ruissellement de
surface dans ISBA-3L, qui tend à dégrader les scores des débits simulés avec les aquifères. Ces
résultats montrent que les défauts liés au schéma de sol d’ISBA-3L peuvent avoir des consé-
quences non-négligeables sur les débits. De plus, il semble que ces conséquences s’accentuent
lorsque la résolution augmente.
Le schéma d’aquifère semble donc être bien plus sensible à la résolution du schéma de sol
d’ISBA qu’à la résolution du modèle de routage TRIP. Cette remarque pose également la ques-
tion du réalisme des processus physiques simulés par ISBA. Ainsi l’approche conceptuelle de type
« bucket » d’ISBA-3L n’autorise pas la prise en compte des remontées capillaires de la nappe
avec le sol d’ISBA. L’intégration de ces processus dans ISBA-TRIP nécessite donc d’utiliser le
schéma de sol ISBA-DF basé sur une approche multicouche résolvant l’équation de Richards.
La comparaison des simulations réalisées avec ISBA-DF et ISBA-3L sur la France et à l’échelle
globale montre le bénéfice de la physique plus réaliste d’ISBA-DF sur les variables hydrolo-
giques simulées. Elle met aussi en évidence de nouvelles incertitudes liées à la paramétrisation
du schéma de sol explicite et à la résolution à laquelle ISBA est utilisée. La sensibilité à la
résolution d’ISBA-DF semble être en effet plus élevée qu’ISBA-3L. De plus, l’évaluation des
débits et hauteurs d’eau simulés par TRIP révèle un manque de dynamique dans la simulation
du ruissellement total produit par ISBA-DF. Il est encore difficile d’établir avec certitude quelle
en est la cause, même si une mauvaise estimation des profondeurs de sol d’ISBA semble être
suspectée.
Le couplage introduit dans le but de tenir compte des remontées capillaires de la nappe dans
le sol, agit principalement sur le bilan d’eau en surface en humidifiant le sol et en augmentant
l’évapotranspiration. Ce comportement correspond au résultat attendu, à savoir une reprise
évaporative de la nappe sur le sol d’ISBA en période sèche, et confirme les conclusions des
précédentes études sur le sujet (Anyah et al., 2008 ; Chen et Hu, 2004 ; Fan et Miguez-Macho,
2010 ; Leung et al., 2011 ; Liang et al., 2003 ; Miguez-Macho et Fan, 2012b ; Niu et al., 2007 ;
Yuan et al., 2008). En revanche, les ratios des débits moyens simulés sur les débits moyens
observés sont sensiblement dégradés avec l’introduction du couplage, du fait d’une diminution
générale du drainage simulé. Cette diminution des ratios est surtout visible à fine résolution. Elle
est la conséquence logique du manque de dynamique déjà présent dans ISBA-DF, et forcément
accentué avec la prise en compte du couplage. Il est donc difficile de savoir si il s’agit là d’un
comportement normal, ou bien d’une réelle dégradation des résultats. D’une certaine manière, ce
processus tend à rajouter une part d’incertitude sur le réalisme des débits simulés. Le formalisme
sur lequel repose ce couplage est en outre critiquable, et il conviendra certainement de l’améliorer
dans le futur, en prenant par exemple en compte la topographie sous-maille dans le calcul de la
fraction fwtd .
Enfin, la nouvelle version d’ISBA-TRIP a également été appliquée à l’échelle globale avec et
sans aquifères. Sans surprise, les incertitudes évoquées précédemment demeurent : manque de
dynamique du schéma de sol, débits sous-estimés dans certaines régions, et difficulté à évaluer
le réalisme du couplage de la nappe avec le sol. De plus, il reste nécessaire d’améliorer les
simulations sur les régions boréales du fait d’un défaut de la paramétrisation du sol gelé dans ces
régions. Ces premières applications ont toutefois permis de s’assurer de la cohérence des variables
hydroliques simulés avec ISBA-DF. Elles ont de plus démontrer les avantages du schéma de sol
multicouche ISBA-DF sur le schéma de sol ISBA-3L, et confirment l’apport du schéma d’aquifère
sur les simulations à l’échelle globale.
Conclusions et perspectives
Les processus hydrologiques continentaux jouent un rôle essentiel dans le système clima-
tique global en influençant les échanges d’eau et d’énergie entre les surfaces continentales et
l’atmosphère. Dans les modèles de climat actuels, ces processus sont modélisés au sein des
modèles de surface. Les modèles de surface assurent le transfert vertical de l’eau à l’interface
sol-végétation-atmosphère, et fournissent des conditions limites d’humidité et de température
aux modèles atmosphériques globaux. Ils sont la plupart du temps couplés avec un modèle de
routage permettant d’assurer le transfert horizontal des eaux de surface dans le réseau hydro-
graphique jusqu’à l’exutoire des bassins versants. S’ils ont connu de nombreuses avancées depuis
leur avènement au début des années 70, la plupart, si ce n’est la totalité, des modèles existants
ne décrivent que les premiers mètres de sol et ne prennent pas en compte les interactions avec
les eaux souterraines. L’impact des processus souterrains sur le bilan d’eau en surface et sur le
climat régional a cependant été démontré dans de nombreuses études (Fan et al., 2007 ; Habets
et al., 2008 ; Koster et Suarez, 2001 ; Maxwell et Miller, 2005 ; Niu et al., 2007 ; van den Hurk
et al., 2005 ; Yeh et Eltahir, 2005a ; York et al., 2002). Il semble donc aujourd’hui nécessaire d’in-
clure ces processus dans les modélisations climatiques globales. Si jusqu’à maintenant le manque
de données permettant une évaluation correcte de ces processus à grande échelle constituait un
frein à de tels développements, l’avènement de la mission satellite GRACE a changé la donne
en fournissant des mesures de variations de stocks d’eau continentale à l’échelle globale et aux
résolutions caractéristiques des modèles de climat. Cette thèse s’inscrit dans cette démarche en
proposant le développement et l’évaluation d’une modélisation hydrologique à grande échelle
incluant la représentation des aquifères.
À Météo France, la modélisation des processus hydrologiques continentaux dans le modèle de
climat repose sur le système hydrologique continental ISBA-TRIP. Ce système est constitué du
modèle de surface ISBA (Noilhan et Planton, 1989) et du modèle de routage TRIP (Oki et Sud,
1998). Dans sa version initiale, TRIP ne fait aucune distinction entre le ruissellement de surface,
constituant la composante rapide des débits, et le drainage profond censé alimenter les réservoirs
souterrains. Une option de TRIP permet néanmoins de retarder la contribution de ce drainage
profond au débit en stockant temporairement l’eau dans un réservoir souterrain simplifié et
caractérisé par un temps de résidence choisi arbitrairement. Cette approche n’est cependant
pas viable pour des études climatiques globales. Son caractère linéaire limite le réalisme des
échanges entre réservoirs souterrains et rivières. De plus, aucun échange entre la nappe et le
sol ne peut être représenté du fait qu’aucune variation explicite de hauteur de nappe ne soit
simulée. L’objectif de cette thèse était donc de développer et d’évaluer un schéma d’aquifères
dans ISBA-TRIP, afin de prendre en compte de manière plus réaliste les interactions entre eaux
souterraines et rivières, et de permettre à la nappe d’interagir avec le sol d’ISBA.
Dans cette thèse, les développements apportés à ISBA-TRIP ont été évalués sur la France
sur deux grilles de résolutions 1/12° × 1/12° et 0.5° × 0.5°, et à l’échelle globale sur une grille de
résolution 0.5° × 0.5°. Le choix de la France comme premier domaine de test et d’évaluation à
grande échelle n’a pas été fait au hasard. La France dispose en effet d’un important réseau de
mesures de débit et de hauteur de nappe. Ce choix est d’autant plus justifié qu’il nous a laissé la
possibilité de comparer nos simulations avec les sorties du modèle hydrométéorologique régional
SIM (Habets et al., 2008). Enfin, la France possède, sur un territoire de faible superficie, une
grande variété de paysages géologiques. L’avantage d’une telle diversité est de permettre l’éva-
luation du modèle sur des terrains dont les caractéristiques sont, en majorité, représentatives de
190 Conclusions et perspectives
ce que l’on rencontre à l’échelle globale. L’adaptation de TRIP à 1/12° a nécessité l’utilisation de
directions d’écoulement basées sur le calcul d’une topographie bien spécifique. Cette topogra-
phie a été élaborée à partir du modèle numérique de terrain à 1 km GTOPO30, puis corrigée
à l’aide d’un SIG. La détermination des paramètres d’aquifère s’est basée sur l’utilisation d’une
carte lithologique simplifiée couvrant le territoire français et disponible auprès du BRGM. Des
valeurs moyennes de porosité et de transmissivité issues de la littérature ont été attribuées à
chacune des entités lithologiques présentes sur cette carte. La géométrie des aquifères a été éta-
blie en se servant de la carte hydrogéologique globale WHYMAP fournie par l’UNESCO et le
BGR, puis affinée sur la France en utilisant la carte géologique IGME fournie par le BGR. Ces
données ont permis d’identifier les régions concernées par les processus diffusifs d’écoulement
des eaux souterraines. Enfin, TRIP a été forcé sur la période 1958-2010 avec un ruissellement
total provenant d’une version d’ISBA intégrée au système hydrométéorologique SIM, finement
calibrée sur la France, et utilisée en mode opérationnel à Météo France pour la prévision des
crues Habets et al. (2008). À l’échelle globale, les paramètres et la géométrie des aquifères ont été
déterminés en utilisant une méthodologie similaire à ce qui a été réalisé sur la France. La carte
hydrogéologique globale WHYMAP a permis de délimiter les contours des principaux aquifères
à l’échelle globale. La carte lithologique de Dürr et al. (2005) a quant à elle permis de définir
les caractéristiques lithologiques des aquifères en utilisant des estimations de valeurs de porosité
et de transmissivité issues de la littérature. Enfin, une collaboration a été initiée avec le GRDC
pour récupérer un nombre important de mesures de débit à l’échelle globale. Ces données ont été
complétées par des mesures provenant d’autres organismes nationaux et régionaux de manière
à former un vaste réseau d’observation global. Enfin, que ce soit à l’échelle globale ou sur la
France, le schéma d’aquifère a également été validé en comparant les variations de stocks d’eau
contientale estimées par GRACE et simulées par ISBA-TRIP.
Le schéma d’aquifère a d’abord été développé et implémenté dans TRIP afin d’évaluer ses
effets sur les débits simulés en mode « off-line », c’est-à-dire sans prise en compte des remontées
capillaires de la nappe vers le sol d’ISBA. Ce schéma a été développé en reprenant les principales
caractéristiques du modèle hydrogéologique MODCOU développé à l’école des Mines de Paris,
avec toutefois quelques différences. Ainsi, l’équation de diffusion résolue dans le schéma d’aquifère
a été réécrite en coordonnées sphériques de manière à prendre en compte la courbure de la
Terre des grilles longitude/latitude utilisées dans les modèles de climat. De plus, seule une
couche d’aquifère représentant une nappe libre est simulée. Enfin, une paramétrisation originale
dépendant de la séquence de la rivière a été proposée de manière à simuler de manière plus
dynamique les échanges nappe/rivière.
L’application de ce schéma sur la France à fine (1/12°) et basse (0.5°) résolutions a permis
de démontrer l’importance de prendre en compte les eaux souterraines dans la simulation des
débits Vergnes et al. (2012). Sans aquifères, et quelle que soit la résolution utilisée, la simulation
des débits par la version initiale de TRIP montre des défauts significatifs par rapport aux
observations, avec notamment une surestimation du débit en hiver et une sous-estimation du
débit d’étiage en été. Ces problèmes sont principalement dûs à l’absence d’un couplage explicite
entre les eaux souterraines et les rivières. Le schéma d’aquifère permet de résoudre une partie de
ces problèmes en capturant la variabilité spatio-temporelle des débits simulés sur les principaux
bassins aquifères français. Les débits d’étiage ont ainsi été améliorés sur une large partie du
territoire, et en particulier sur le bassin versant de la Seine. Ces résultats ont été obtenus en
utilisant une méthodologie basée sur des données hydrogéologiques ayant l’avantage d’être aussi
disponibles à l’échelle globale. Qui plus est, la similarité des scores calculés à fine et basse
résolutions a montré la faible sensibilité du schéma d’aquifère et des paramétrisations de TRIP
à la résolution. Enfin, la bonne comparaison des stocks d’eau simulés avec les estimations de
GRACE a démontré la faisabilité d’évaluer le schéma d’aquifère grâce à cet outil satellitaire.
L’implémentation du schéma d’aquifère dans ISBA-TRIP à l’échelle globale, toujours réalisée
en mode « off-line », a confirmé l’impact des eaux souterraines sur les débits et les stocks d’eau
continentale simulés (Vergnes et Decharme, 2012). Par rapport à la version initiale de TRIP, le
principal effet de l’aquifère est d’augmenter la mémoire du système hydrologique en transférant
le surplus d’eau en période humide vers les périodes plus sèches. Cet effet tampon a pour
Conclusions et perspectives 191
conséquence l’amélioration du débit d’étiage des principaux fleuves mondiaux. Dans les régions
où les débits moyens annuels étaient surestimés avec la version initiale de TRIP, les aquifères
contribuent au stock du surplus d’eau et à l’amélioration des débits annuels moyens simulés,
même si ceux-ci restent malgré tout encore largement surestimés. La comparaison des stocks
simulés par ISBA-TRIP avec les estimations de GRACE est également améliorée grâce aux
eaux souterraines, et ce particulièrement sur les bassins tropicaux (Amazone, Ganges, Niger).
Ces résultats s’expliquent principalement par le temps de résidence introduit par les variations
basses fréquences des eaux souterraines, qui tendent à décaler et à lisser le cycle annuel des
débits et des stocks d’eau continentale simulés. Ces résultats confirment que le schéma d’eau
souterraine peut être apte à fournir une estimation raisonnable de la variabilité spatio-temporelle
des hauteurs de nappe, du moins pour un modèle simple à grande échelle. Une telle affirmation
doit cependant être interprétée avec prudence étant donné que l’évaluation des hauteurs de
nappe a été faite de manière indirecte par comparaison entre stocks d’eau continentale simulés
et estimés par satellite. En effet, si GRACE constitue un moyen intéressant pour la validation
des stocks d’eau continentale, il ne permet en revanche pas d’évaluer la répartition verticale de
ces stocks.
Bien que l’objectif principal du schéma d’aquifère soit atteint, à savoir l’amélioration les
débits d’étiage sans dégradation globale des résultats, des défauts persistent du fait des hypo-
thèses simplificatrices réalisées pour bâtir le système de modélisation sur la France et à l’échelle
globale. Certaines de ces hypothèses restent discutables ; l’estimation grossière des paramètres
des aquifères, la prise en compte d’une seule couche, ou encore le fait de considérer chaque maille
comme étant une maille rivière. Sur la France, ces défauts se retrouvent principalement en amont
des grands bassins versants, et en particulier sur la Seine. À l’échelle globale, une grande ma-
jorité des scores d’efficience des débits simulés reste négatifs malgré la présence des aquifères.
De plus, les dégradations constatées à l’est des États-Unis illustrent la difficulté à correctement
estimer les paramètres et la géométrie des aquifères. L’étude de sensibilité sur le coefficient τ
régissant les échanges nappe/rivière réalisée sur la France prouve qu’une calibration plus fine des
paramètres, associée à une meilleure définition des limites d’aquifères, pourrait éventuellement
améliorer les simulations réalisées avec les eaux souterraines. Une telle démarche paraît cepen-
dant inenvisageable car elle pourrait d’une certaine manière compenser les incertitudes liées aux
autres composantes du modèle. Par exemple, plusieurs études ont montré que les incertitudes
liées au forçage atmosphérique pouvaient avoir des conséquences importantes sur la variabilité
des variables hydrologiques simulées (Decharme et Douville, 2006b ; Fekete et al., 2004 ; Szczypta
et al., 2011). L’étude de sensibilité réalisée dans cette thèse confirme ces résultats en montrant
les écarts non-négligeables constatés sur les débits et les stocks d’eau continentale simulés à
l’échelle globale en utilisant des données de précipitation distinctes.
L’absence de certains processus hydrologiques dans TRIP participe également aux incerti-
tudes dont sont entachées les simulations. Par exemple, Decharme et al. (2012) ont démontré à
l’échelle globale que l’incidence des plaines d’inondations sur les débits simulés par TRIP était
importante, avec notamment un impact significatif sur le décalage des pics de débit dans les
régions boréales, et une amélioration des scores de ratio. De plus, TRIP ne tient pas compte à
l’heure actuelle des activités d’origine anthropique (barrage, pompage, irrigation. . .) qui peuvent
pourtant influencer les débits de certain fleuve, comme en témoigne l’impact des barrages sur
les débits observés sur le Rhône. Enfin, le schéma d’aquifère a permis de mettre en évidence
l’incertitude qui pèse sur la définition de la géométrie de la rivière dans la maille TRIP. En effet,
les valeurs élevées de profondeur de nappe obtenues sur les mailles des grands fleuves suscitent
des interrogations quant à la paramétrisation des largeurs et des profondeurs de rivière de TRIP
introduite par Decharme et al. (2012). Ces interrogations laissent le champ ouvert à une remise
en cause du calcul de ces paramètres.
Outre ces aspects liés au modèle de routage TRIP, une large part des incertitudes provient
également de la physique du sol d’ISBA. Deux versions du schéma de sol ont ainsi été utilisées
dans cette thèse : la version « force-restore » ISBA-3L basée sur une approche conceptuelle à trois
réservoirs, et actuellement implémentée dans ISBA-TRIP, et la version multi-couche explicite
ISBA-DF résolvant l’équation de Richards, et autorisant la prise en compte des remontées capil-
192 Conclusions et perspectives
laires de la nappe vers le sol. Les comparaisons des simulations TRIP réalisées avec ces différentes
versions du schéma de sol ont permis de lever le voile sur une partie de ces incertitudes. Dans un
premier temps, les débits des simulations TRIP forcées par la version d’ISBA-3L intégrée à SIM,
finement calibrée, et de très bonne qualité, ont été comparés aux débits des simulations TRIP
forcées par la version d’ISBA-3L implémentée dans ISBA-TRIP. Cette comparaison a permis de
mettre en évidence une surestimation du ruissellement de surface dans ISBA-3L qui tend à dé-
grader les scores des débits simulés avec les aquifères. Ces résultats montrent que les défauts liés
au schéma de sol d’ISBA-3L peuvent avoir des conséquences significatives sur les débits simulés.
De plus, ces conséquences s’accentuent lorsque la résolution diminue. Ces résultats permettent
également d’établir que le schéma d’aquifère est bien plus sensible à la résolution et la physique
du schéma de sol d’ISBA qu’à la résolution avec laquelle TRIP est utilisé.
Le schéma de sol ISBA-3L lui-même présente certaines limitations. Par exemple, l’approche
conceptuelle de type « bucket » d’ISBA-3L n’autorise pas la prise en compte des remontées
capillaires de la nappe dans le sol d’ISBA. L’intégration de ces processus dans ISBA-TRIP
a donc nécessité l’utilisation du schéma de sol multi-couche ISBA-DF. Ces développements
s’inscrivent dans une démarche plus globale ayant pour objectif une modélisation plus physique
des processus hydrologiques dans ISBA-TRIP. La comparaison des simulations réalisées avec
ISBA-DF et ISBA-3L a ainsi montré les effets bénéfiques de l’introduction du schéma de sol
ISBA-DF dans ISBA-TRIP sur les variables hydrologiques simulées. Cependant, elle met aussi
en évidence de nouvelles incertitudes liées à la paramétrisation du schéma de sol explicite et à la
résolution à laquelle ISBA est utilisé. La sensibilité à la résolution d’ISBA-DF est en effet plus
élevée que celle d’ISBA-3L. De plus, l’évaluation des débits et hauteurs d’eau simulés par TRIP
a révélé un manque de dynamique dans ISBA-DF qu’il conviendra d’étudier plus en détail dans
le futur.
Dans le but d’évaluer l’impact des remontées capillaires de la nappe vers le sol d’ISBA, le
couplage du schéma d’aquifère avec ISBA-DF a été développé dans ISBA-TRIP. Ce couplage
agit principalement sur le bilan d’eau en surface en humidifiant le sol, en augmentant l’évapo-
transpiration, et en diminuant le drainage simulé. Ce comportement correspond aux résultats
attendus, à savoir une reprise évaporative de la nappe sur le sol en période sèche, et confirme les
conclusions des précédentes études sur le sujet (Anyah et al., 2008 ; Chen et Hu, 2004 ; Fan et
Miguez-Macho, 2010 ; Leung et al., 2011 ; Liang et al., 2003 ; Miguez-Macho et Fan, 2012b ; Niu
et al., 2007 ; Yuan et al., 2008). En revanche, les ratios des débits moyens simulés sur les débits
moyens observés sont moins bons avec l’introduction du couplage. Cette dégradation traduit
le manque de dynamique déjà présent dans ISBA-DF et qui est logiquement accentué avec la
prise en compte des remontées capillaires. Elle montre aussi que l’ajout de ce processus tend à
rajouter une nouvelle part d’incertitude sur le réalisme des débits simulés. Le formalisme sur
lequel repose ce couplage est en outre critiquable et nécessiterait sans doute d’être en partie
corrigé. La prise en compte de la topographie sous-maille dans le calcul des interactions de la
nappe avec le sol constitue par exemple une piste à explorer dans le futur.
Enfin, la nouvelle version d’ISBA-TRIP a également été appliquée à l’échelle globale avec et
sans aquifères. Sans surprise, les incertitudes évoquées précédemment demeurent : manque de
dynamique du schéma de sol, débits sous-estimés dans certaines régions, et difficulté à évaluer
le réalisme du couplage de la nappe avec le sol. De plus, il reste nécessaire d’améliorer les
simulations sur les régions boréales. Bien qu’il s’agisse encore d’un prototype, ces premiers tests
ont toutefois permis de s’assurer de la cohérence des variables hydroliques simulés avec ISBA-DF,
et confirment l’apport du schéma d’aquifère sur les simulations à l’échelle globale.
En dépit de ces incertitudes, il est indéniable que le schéma d’aquifère a apporté une amé-
lioration à la simulation des variables hydrologiques. Par rapport aux modèles d’écoulement
souterrain existant à l’heure actuelle à grande échelle, son originalité est d’avoir été bâti sur
des informations hydrogéologiques compilées à l’échelle globale. La carte hydrogéologique du
programme WHYMAP et la carte lithologique globale de Dürr et al. (2005), bien que limitées
par leur faible précision, se sont révélées cruciales dans l’établissement du système de modéli-
sation. La bonne cohérence des résultats avec les débits observés et les estimations de stocks
d’eau continentale de GRACE montre qu’il est possible de l’utiliser pour des applications hy-
Conclusions et perspectives 193
drologiques et climatiques à grande échelle. Ainsi, les premières simulations à l’échelle globale
entièrement couplées avec les eaux souterraines, bien que nécessitant d’être corrigées sur certains
points (dynamique du sol, traitement du sol gelé, formalisme du couplage. . .), présentent des
résultats encourageants, et confirment le bénéfice d’une physique plus réaliste sur la simulation
des variables hydrologiques.
Dans le futur, de meilleures estimations des paramètres d’aquifères pourraient être envisa-
gées si de nouvelles données à l’échelle globale devennaient accessibles. Par exemple, la carte
de perméabilité de Gleeson et al. (2011) pourrait être exploitée pour estimer les transmissivités
si les épaisseurs d’aquifère étaient aussi connues à l’échelle globale. De même, une carte glo-
bale des zones karstifiées permettrait d’affiner le masque des aquifères défini dans cette thèse.
Le schéma d’aquifère pourrait également être complexifié en tenant compte par exemple des
aquifères multi-couches ou des échanges d’eau avec l’océan. De plus, avant d’envisager des ap-
plications climatiques à l’échelle globale, ISBA-TRIP mériterait d’être améliorer sur plusieurs
aspects ; une meilleure définition de la géométrie de la rivière dans la maille TRIP reste néces-
saire ; le problème du manque de dynamique d’ISBA-DF doit être traité ; et le système doit être
évalué avec la prise en compte des inondations. L’objectif ultime sera ensuite d’introduire cette
nouvelle version d’ISBA-TRIP dans le modèle de climat du CNRM (Voldoire et al., 2012) dans
le but d’estimer l’impact des processus hydrologiques souterrains sur la simulation du climat
récent et futur.
Annexe A
Sensibilité au couplage
Deux expériences supplémentaires d’ISBA-TRIP couplées avec le schéma d’aquifère ont été
réalisées sur la France à 1/12° (CPL12.F) et 0.5° (CPL05.F). Le cadre expérimental est le même
qu’au chapitre 6. Ces expériences considèrent la fraction fwtd égale à 1. Autrement dit, le couplage
de la nappe avec le sol est actif sur toute la superficie de la maille, quel que soit le niveau de
nappe. Les débits aux exutoires des grands fleuves sont tracés aux deux résolutions sur la figure
A.1. Les distributions cumulées des efficiences journalières et les distributions de ratio des débits
simulés sont représentées sur la figure A.2. Ces figures montrent clairement que CPL12.F et
CPL05.F sous-estiment considérablement les ratios et dégradent de manière non-négligeable les
scores d’efficience. Ces résultats confirment la nécessité d’introduire une paramétrisation sous-
maille, dépendant de la topographie, et permettant de calculer la fraction de maille réellement
concernée par les remontées capillaires, comme décrit au chapitre 6.
196 Annexe A. Sensibilité au couplage
0.8
0.6
0.6
0.4
0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
2.0 3.0
2.5
1.5 0.7
0.69 2.0
mm/jour
0.69
1.0 1.5
1.0
0.5
0.5 0.63 0.64
0.63
0.0 0.0
Obs GW05.DIF CPL05 CPL05.F
Seine at Poses Loire at Montjean-sur-Loire
1.2 1.4
0.67 0.63 0.85 0.86
1.0 0.66 1.2 0.86
1.0
0.8
mm/jour
0.8
0.6
0.6
0.4
0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
Garonne at Lamagistère Rhône at Viviers
3.0 4.0
2.5 3.5
0.65 3.0
2.0 0.66 2.5
mm/jour
0.67
1.5 2.0
1.0 1.5
1.0
0.5 0.52 0.52
0.5 0.52
0.0 0.0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Fig. A.1 – Cycles annuels moyens journaliers aux stations les plus proches des exutoires de
la Seine, de la Loire, de la Garonne et du Rhône, pour les simulations GW12.DIF, CPL12 et
CPL12.F. Les mêmes courbes sont tracées pour GW05.DIF, CPL05 et CPL05.F. Les efficiences
de chaque simulation sont également indiquées.
197
60
50 30
40
30 20
GW12.DIF
20 CPL12 10
10 CPL12.F
0 0
(c) 46 stations (0.5°) (d) 46 stations (0.5°)
100 30
90
80 25
70 20
Stations (%)
60
50 15
40
30 10
GW05.DIF
20 CPL05 5
10 CPL05.F
0 0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 0.9 1.1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Fig. A.2 – (a) Distributions cumulées des efficiences journalières des débits simulés par
GW12.DIF, CPL12 et CPL12.F aux 157 stations de mesure à 1/12° influencées par les aqui-
fères, (b) distributions des ratios à ces mêmes stations, (c) distributions cumulées des efficiences
journalières des débits simulés par GW05.DIF, CPL05 et CPL05.F aux 46 stations sélectionnées
à 0.5° et (d) distributions des ratios à ces mêmes stations.
Annexe B
Mise à l’équilibre
Une question demeure en ce qui concerne le schéma d’aquifère : quel niveau de nappe prendre
pour initialiser le modèle ? L’idéal serait de partir d’un état moyen traduisant l’équilibre entre les
flux moyens sortant et entrant de l’aquifère. Dans cette thèse, deux méthodes ont été employées
pour atteindre cet état d’équilibre. La première consiste à prendre comme condition initiale la
topographie du domaine, puis de laisser le modèle fonctionner durant un intervalle de temps
suffisant (période transitoire) pour que la nappe oscille autour de son état d’équilibre moyen.
Cette méthode a été employée sur la France, en prenant 60 ans de période transitoire.
Si une si courte période est suffisante sur la France pour atteindre l’état d’équilibre de la
nappe, sur d’autres régions du monde, la question demeure plus problématique. Par exemple,
en région aride, la nappe est très profonde. En partant de la topographie, le schéma prendrait
des centaines d’années de simulation avant d’atteindre cet état d’équilibre.
Une méthode alternative a donc été employée pour obtenir des conditions initiales correctes
en entrée du modèle à l’échelle globale. Il suffit de reprendre l’équation 4.14 et de la résoudre en
régime permanent :
Cette équation nécessite d’être forcée par le drainage Qsb et le flux d’échange nappe/rivière
Qriv , équivalent dans TRIP au niveau de la rivière Hriv . Elle permet d’obtenir très rapidement
un état d’équilibre moyen en une seule simulation TRIP.
La figure B.1 illustre l’avantage de cette méthode de mise à l’équilibre pour plusieurs régions
du monde. Les courbes noires correspondent à une mise à l’équilibre de 600 ans réalisée via
l’équation 4.14, en partant de la topographie, et en répétant la période 1950-1959 du forçage
ISBA-3L du chapitre 5 60 fois. La courbe bleue correspond quant à elle au régime permanent cal-
culé grâce à l’équation B.1. Cette simulation en régime permanent a été forcée par les moyennes
annuelles des variables Qsb et Hriv de la simulation NOGW sans aquifères, sur la période 1950-
1959. Malgré les 600 ans de simulations, les courbes noires, dites « transitoires », n’ont toujours
pas atteint le régime permanent sur l’Amérique du Nord, en Afrique, en Asie et en Australie.
Elles semblent en revanche l’avoir atteint en Amérique du Sud et en Europe. La comparaison de
ces courbes montre clairement que la résolution de l’équation B.1 pour l’obtention de conditions
initiales correctes est rapide et très économe en temps de calcul.
Signalon enfin que sur l’Europe et l’Amérique du Sud, les courbes « transitoires » semblent
se mettre à l’équilibre à un niveau plus bas que le régime permanent. Ceci est dû au fait que ce
régime permanent a été forcé avec des Hriv issus de la simulation NOGW. Or, sans aquifères, ces
Hriv sont à un niveau supérieur à ce que l’on obtient avec aquifères, d’où l’écart constaté entre les
courbes noires et bleues au bout de 600 ans. Ce défaut n’a cependant aucune conséquence sur la
200 Annexe B. Mise à l’équilibre
mise à l’équilibre des simulations avec aquifères. Pour s’en convaincre, les 58 ans de simulations
GW avec aquifères sont tracées en rouge. GW a été obtenue en prenant comme condition initiale
le niveau moyen de la courbe bleue. GW se positionne dès la première année de simulation au
même niveau que la simulation « transitoire » au bout de 600 ans.
201
384
376
North America
608
600
592
m
584
576
South America
318
316
314
m
312
310
308
Europe
219
217.5
216
m
214.5
213
Africa
495
480
465
m
450
435
Asia
415
410
405
400
m
395
390
385
Australia
178.5
177
175.5
m
174
172.5
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600
Nombre d'années
Fig. B.1 – Séries temporelles des hauteurs de nappe moyennées spatialement sur chaque conti-
nent et à l’échelle globale. En noir, simulation « transitoire » de 600 ans (années 1950-1959
répétées 60 fois), en bleu : état d’équilibre du modèle, en rouge : simulation GW de 58 ans
(1950-2008)
Liste des acronymes
SIM SAFRAN-ISBA-MODCOU
SURFEX SURFace EXternalized
SWE Snow Water Equivalent
SVAT Surface Vegetation Atmosphere Transfer
TOPMODEL TOPography based hydrological MODel
TRIP Total Runoff Integrating Pathways
TRMM Tropical Rainfall Measuring Mission
TWS Terrestrial Water Storage
USGS United State Geological Survey
WHYMAP World-wide Hydrogeological Mapping and Assessment Programme
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