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Mère Teresa

religieuse et missionnaire catholique


indienne d'origine albanaise
Mère Teresa de Calcutta
Sainte catholique

Mère Teresa en sari blanc à liséré bleu,


uniforme des sœurs missionnaires de la
Charité,, un pan sur la tête servant de voile et
Charité
un crucifix de bois épinglé à l'épaule.
Fondatrice
Naissance 26 août 1910
Skopje ((Vilayet
Vilayet du Kosovo)
Kosovo)
Décès 5 septembre 1997  
Calcutta ((Inde
Inde))
Nom de
Anjezë Gonxhe Bojaxhiu
naissance
Vénérée à Chapelle de la Maison-
Mère des Missionnaires
de la Charité à Calcutta
Béatification 19 octobre 2003[1] à Rome
(Italie
Italie))
par Jean-Paul 
Jean-Paul II II
Canonisation 4 septembre 2016[2] à
Rome ((Italie
Italie))
par François
Fête 5 septembre
modifier  

Anjezë Gonxhe Bojaxhiu


([aˈɲɛzə ˈɡɔnd͡ʒɛ bɔjaˈd͡ʒiu]), en religion
mère Teresa,
Teresa, canonisée par l'Église
l'Église
catholique comme sainte Teresa de
Calcutta,, est une religieuse catholique
Calcutta
albanaise naturalisée indienne,
missionnaire en Inde, prix Nobel de la
paix en 1979. Née le 26 août 1910 à
Üsküb dans l’Empire
l’Empire ottoman
(actuellement Skopje en Macédoine du
Nord)) et morte le 5 septembre 1997 à
Nord
Calcutta ((Inde
Inde),
), elle est surtout connue
pour son action personnelle caritative et
la fondation d'une congrégation
religieuse,, les Missionnaires de la Charité
religieuse
qui l'accompagnent et suivent son
exemple.

Elle est béatifiée le 19 octobre 2003,


2003, à
Rome,, par le pape Jean-Paul 
Rome Jean-Paul II
II et
canonisée le 4 septembre 2016 par le
pape François
François..

D'abord religieuse de l'ordre missionnaire


des sœurs de Notre-Dame de Lorette,
elle quitte cette communauté en 1949
pour « suivre son appel » puis fonder sa
propre congrégation en 1950. Son œuvre
auprès des plus démunis commence par
l'éducation des enfants des rues et
l'ouverture du mouroir de Kalighat
(Nirmal Hriday) à Calcutta. Pendant plus
de 40 ans, elle consacre sa vie aux
pauvres, aux malades, aux laissés pour
compte et aux mourants, d'abord en Inde
puis dans d'autres pays, et elle guide le
développement des Missionnaires de la
Charité. Au moment de sa mort, ceux-ci
s'occupent de 610 missions, dans
123 pays, incluant des soupes
populaires, des centres d'aide familiale,
des orphelinats, des écoles, des
hospices et des maisons d'accueil pour
les personnes atteintes de maladies
comme la lèpre
lèpre,, le sida ou la tuberculose
tuberculose..

Biographie

Enfance …

L'église de Skopje dans laquelle Mère Teresa fut


baptisée.

Les parents d'Anjezë Gonxhe Bojaxhiu


sont des commerçants bourgeois et
chrétiens albanais[3]. Sa famille est d'une
origine ethnique albanaise[4] catholique.
Son père Nikollë est à la tête de
différentes entreprises du bâtiment et
vend des produits pharmaceutiques[F 1]
1].

Ils ont deux enfants, une fille Age, et un


fils Lazare quand Anjezë naît à Üsküp
(l'actuelle Skopje
Skopje)) le 26 août 1910,
1910, dans
le vilayet du Kosovo,
Kosovo, une subdivision
administrative de l'Empire
l'Empire ottoman.
ottoman.

Nikollë, son père, tient à ce que tous ses


enfants aillent à l'école, garçons et filles,
chose relativement rare dans un pays
marqué par l'influence ottomane à cette
époque[F 2]
2]. Les enfants aident aux

travaux domestiques et reçoivent par leur


mère une éducation religieuse[F 3]
3].
Ses parents, catholiques pratiquants,
aident souvent les pauvres de la ville, et
Anjezë accompagne souvent sa mère
dans la visite aux plus démunis, tant
pauvres qu'alcooliques ou orphelins[F 4]
4].

Drâne, sa mère, conseille à ses enfants :


« Quand vous faites du bien, faites-le
comme une pierre que vous jetez à la
mer »[F 4]
4]. De même ils accueillent

régulièrement des pauvres à leur table ;


Anjezë est marquée par la
recommandation de sa mère : « Ma fille
n'accepte jamais une bouchée qui ne soit
partagée avec d'autres »[F 5]
5].

La région connaît des tensions ethniques


et religieuses avec les guerres des
Balkans au cours desquelles la région est
conquise par la Serbie
Serbie,, puis la Première
Guerre mondiale ;
mondiale ; en 1919 le père
d'Anjezë est victime d'un malaise et
meurt[F 6]
6]. Elle se retrouve alors sans

père à 9 ans[B 1]
1]. Les entreprises

familiales font faillite et Drâne ouvre un


atelier de couture pour subvenir aux
besoins de sa famille[F 7]
7].

La mère éduque ses enfants dans la foi


foi,,
les enfants participent activement à la
vie de la paroisse tenue par des
jésuites[F 8]
8]. La famille organise des

veillées de prières, participe aux offices,


Anjezë devient soprano de la chorale du
village, joue au théâtre, apprend la
mandoline[F 9]
9]. C'est dans cette ambiance

de prière qu'Anjezë pense, à l'âge de


12 ans, à se consacrer à Dieu ; elle met
six ans à être convaincue de cet
appel[F 10]
10]. Elle aime la solitude, la lecture

mais sa santé est fragile et elle est


victime de rhumes chroniques[B 1]
1].

Un nouveau père jésuite, Franjo


Jambrekovic, développe dans sa
paroisse l'intérêt pour les missions, tant
par des prières que des revues ou des
conférences de missionnaires qui
viennent[B 1]
1]. À l'âge de 17 ans, elle lui

demande comment discerner sa


vocation. Le père jésuite répond que c'est
« par la joie ».
joie ». Après un pèlerinage au
sanctuaire marial de Letnice
Letnice,, elle ressent
le désir d'une vie consacrée[F 11]
11].

Elle demande à sa mère l'autorisation


d'entrer dans la congrégation des sœurs
de Lorette
Lorette.. Sa mère accepte malgré
l'opposition de son frère Lazare qui
trouve cela du gâchis[F 12]
12]. Anjezë postule

avec l'aide du père Franjo Jambrekovic et


son départ est prévu pour le
25 septembre 1928[F 13]
13].

Religieuse chez les sœurs de


Notre-Dame-de-Lorette

Postulat et noviciat …
Elle quitte sa terre natale le
26 septembre 1928,
1928, à l'âge de 18 ans, et
rejoint le couvent de l'ordre missionnaire
des sœurs de Notre-Dame-de-Lorette, à
Rathfarnham près de Dublin en Irlande
Irlande,,
communauté missionnaire fondée au
e
 siècle par Mary Ward[A 1]
1],[F 13]
13]. En six

semaines, elle apprend des bases


d'anglais
d'anglais ; ; elle apprend aussi à discerner
son appel à la vie missionnaire, peut-être
à l'aide des Exercices spirituels[F 14]
14]. Le

1er décembre 1928,


1928, elle part en Inde pour
y faire son noviciat[F 14]
14].

Elle arrive à Calcutta en 1929


1929 ; ; elle y est
très vite choquée par l'extrême
pauvreté[A 1]
1],[A 2]
2], elle écrit ses
impressions à un journal catholique de
son village : « Si les gens de nos pays
voyaient ces spectacles, ils cesseraient
de se plaindre de leurs petits
ennuis »[B 2]
2]. Elle part ensuite pour

Darjeeling où elle fait son postulat et son


noviciat[F 15]
15].

Anjezë devient novice le 23 mai 1929 et


porte l'habit religieux pour la première
fois[F 16]
16]. Retirée du monde, elle reçoit

une formation religieuse par la lecture


des vies de saints, et prépare son
diplôme d'enseignante[F 17]
17]. Le

25 mai 1931 elle fait ses vœux


temporaires et prend le nom de sœur
Mary Teresa. Choisissant ce nom, elle
veut se placer sous le patronage de
Thérèse de Lisieux,
Lisieux, religieuse carmélite
Française canonisée trois ans plus tôt en
1925,, déclarée sainte patronne des
1925
missions, qui voulait vivre « tout par
amour » et qui écrivait : « ma vocation
c'est l'amour »[B 3]
3],[F 18]
18].

Enseignante à Calcutta …

Après avoir travaillé quelques mois dans


un dispensaire au Bengale où elle soigne
des pauvres[F 19]
19], sœur Mary Teresa

devient enseignante à l'école de Loreto


Entally à Calcutta, de 1931 à
1937[A 3]
3],[F 20]
20]. Face à des classes de

300 élèves, sa pédagogie stricte et son


service humble la rendent proche des
enfants indiens qui l'appellent
rapidement « Ma », ce qui signifie
« Mère »[F 21]
21].

Elle prononce des vœux définitifs en Inde


le 24 mai 1937
1937.. Elle devient en 1944
directrice des études à Sainte-Marie,
école réservée aux classes sociales
supérieures de Calcutta. Elle consacre
une partie de son temps aux bidonvilles
où elle se rend pour consoler les
démunis et les malades, et visiter ceux
qui sont hospitalisés à Nibratan
Sarkal[F 22]
22]. Elle écrit à sa mère, et

annonce probablement avec fierté sa


nomination en tant que directrice ; sa
mère lui répond : « Ma chère enfant,
n'oublie pas que si tu es partie dans un
pays si lointain, c'est pour les
pauvres »[F 18]
18],[F 22]
22].

Le train vers Darjeeling : l'appel dans


l'appel …

Le 10 septembre 1946,
1946, au cours d'un
voyage en train de Calcutta à Darjeeling
où a lieu la retraite annuelle de sa
communauté, elle reçoit ce qu'elle
appelle « l'appel dans l'appel »[E 1]
1],[F 23]
23].

Pendant qu'elle essaye de dormir :


« Soudain, j'entendis avec certitude la
voix de Dieu. Le message était clair : je
devais sortir du couvent et aider les
pauvres en vivant avec eux. C'était un
ordre, un devoir, une certitude. Je savais
ce que je devais faire mais je ne savais
comment »[F 24]
24]. Mère Teresa parle de

cette journée comme étant le « jour de


l'inspiration »[A 2]
2]. Mère Teresa ajoute que

cette expérience est celle de l'amour de


Dieu, qui veut aimer mais aussi être
aimé[E 2]
2]. Elle exprime cette expérience

beaucoup plus tard dans une lettre en


1993 revenant sur cette expérience du
10 septembre,
septembre, en affirmant que Dieu a
soif de nous : « Si vous devez retenir
quelque chose de la lettre de Mère,
retenez ceci : “J'ai
“J'ai Soif”
Soif” est bien plus
profond que Jésus vous disant « Je vous
aime ». Tant que vous ne savez pas au
plus profond de vous que Jésus a soif de
vous, vous ne pouvez pas savoir qui il
veut être pour vous. Ou qui il veut que
vous soyez pour lui »[E 3]
3].

Elle ne parle à personne de cette


expérience et médite en silence. De
retour à Calcutta, elle écrit à son guide
spirituel jésuite belge Céleste Van Exem,
Exem,
et lui dit son désir de tout quitter. Celui-ci
lui recommande de prier et de garder le
silence[F 25]
25]. Peu de temps après il

expose la situation à l'évêque


l'évêque de Calcutta
Mgr Ferdinand Perier qui s'y oppose[F 25]
25].

Sœur Mary-Teresa n'est pas surprise de


la réponse et mûrit son désir ; elle veut
fonder un nouvel ordre religieux[F 26]
26]. Elle

tombe gravement malade peu de temps


après et est envoyée dans un sanatorium
à Asansol
Asansol,, dans le même état du
Bengale-Occidental,, pour guérir d'un
Bengale-Occidental
début de tuberculose[F 27]
27]. Pendant cette

convalescence, elle prie et approfondit le


message qu'elle pense avoir reçu ; elle dit
découvrir alors que Dieu l'aime mais
aussi qu’il veut être aimé[E 3]
3].

Ce temps de repos est écourté du fait de


la crise politique qui secoue l'Inde, depuis
peu indépendante. Les sœurs rappellent
Sœur Mary-Teresa pour répondre aux
besoins d'aide. Sa détermination est
toujours aussi grande ; aussi
l'archevêque, finalement convaincu,
demande-t-il au Saint-Siège la permission
de pouvoir lui accorder l'exclaustration
l'exclaustration
religieuse. Le 8 août 1948 elle reçoit la
réponse, le pape Pie 
Pie XII
XII lui accorde la
permission de vivre hors d'une
communauté de son Ordre pour un
an[F 28]
28].

La fondatrice …

Le début de la fondation …

Sœur Mary Teresa, désormais mère


Teresa, prépare son départ après avoir
reçu l'autorisation ; elle se confectionne
un sari de coton blanc ourlé du bleu
marial[F 29]
29]. Le 16 août 1948 elle quitte

avec difficulté les sœurs de Lorette ; elle


a cinq roupies en poche[F 30]
30].
Elle se rend à Patna afin d'y recevoir une
formation d'infirmière[F 31]
31]. Elle revient

quatre mois plus tard et loge chez les


Petites sœurs des pauvres.
pauvres. À la
demande de Mgr Ferdinand Perier,
Perier, elle
tient un journal dans lequel elle décrit ses
réflexions : « L'extrême pauvreté vide
progressivement l'homme de son
humanité »[F 32]
32].

Elle décide alors de donner des cours


dans la rue aux enfants dès le
21 décembre 1948 ;
1948 ; dix jours plus tard ils
sont déjà plus de 50 enfants[F 33]
33]. Elle

cherche à louer un local ; elle distribue


des savons et en explique l'usage[F 34]
34].

Elle ouvre dans un autre bidonville de


Tiljana une nouvelle école[F 34]
34]. Elle tente

de soigner les pauvres qu'elle rencontre.


En décembre 1948,
1948, elle fait la
connaissance de Jacqueline de Decker,
Decker,
une Belge qui veut vivre le même idéal
qu'elle[F 35]
35]. Cette dernière a des

problèmes de santé et décide de se


soigner avant de revenir voir Mère
Teresa. Elle repart en Belgique pour des
soins tout en gardant des liens
épistolaires[F 35]
35]. Certains [Qui ?] critiquent

la nouvelle vie de Mère Teresa, la


trouvant inefficace et utopiste[F 34]
34].

En janvier 1949,
1949, elle recherche à vivre au
plus près des pauvres, et ne veut plus
vivre avec l'aide des Petites sœurs des
pauvres ; elle décide donc de chercher un
nouveau lieu et grâce à l'aide du père Van
Exem, elle est accueillie au dernier étage
d'une maison de Portugais[F 36]
36]. Sa vie

s'organise entre les temps de prière,


l'enseignement aux enfants et les soins
aux mourants. Elle reçoit l'aide
ponctuelle de laïcs et mendie dans des
pharmacies les médicaments qu'elle ne
peut payer[F 37]
37].

Le 15 mars 1949,
1949, Mère Teresa reçoit la
visite d'une de ses anciennes élèves, qui
lui demande de pouvoir la suivre. Mère
Teresa la renvoie en lui demandant de
mûrir son choix[F 38]
38]. Quelques mois plus

tard cette même jeune femme revient en


sari et lui demande de l'accepter.
Quelques jours après elle est suivie par
deux autres anciennes élèves[F 39]
39]. En

août 1949,
1949, le délai de l'autorisation étant
achevé, l'évêque décide de prolonger
l'exclaustration de Mère Teresa[F 40]
40],[E 3]
3].

Les sœurs missionnaires de la Charité …

Article détaillé : Missionnaires de la


Charité..
Charité

Très vite plus de dix jeunes filles


décident de suivre Mère Teresa. Elle
oblige ses anciennes élèves à achever
leurs études supérieures[F 41]
41]. Au

printemps 1950, le Père Van Exem


demande à Mère Teresa d'écrire une
règle religieuse. Elle écrit la règle en une
nuit et décide de choisir le nom de
missionnaire de la Charité[F 41]
41]. Elle

choisit ce nom de charité ((agapé


agapé en
grec) : amour qui vient de Dieu, Mère
Teresa voulant répandre l'amour qui vient
de Dieu[B 4]
4]. Mgr Ferdinand Perier

inaugure la nouvelle congrégation le


7 octobre 1950.
1950.

Elles adoptent l'habit du sari comme


habit religieux pour se fondre parmi les
populations indiennes[E 2]
2]. Des parents

de plusieurs religieuses d'une branche


bengali des Sœurs de l'Immaculée
Conception, ayant fait remarquer que le
sari avec une bande bleue était
également porté par les femmes pauvres
qui balayaient les rues de Calcutta, la
congrégation adopte officiellement le
sari blanc bordé de trois bandes bleues
en mai 1960[5]. Le blanc et le bleu sont
les couleurs mariales traditionnelles ; le
fond étant blanc comme symbole de
pureté[6]. Les trois bandes symbolisent
les vœux de la communauté : pauvreté,
obéissance, et pour la troisième bande, la
plus large, chasteté et service des plus
pauvres d'entre les pauvres[6],[7].

Missionnaires de la Charité avec leur


sari blanc et bleu dans les rues
 

Sœurs en sari et sandales.

Les sœurs sont autorisées à se couvrir


d'un cardigan dans les pays froids.
 

Naissance du mouroir de Kalighat …

Article détaillé : Nirmal Hriday.


Hriday.

Mère Teresa voit un mourant [Quand ?], et


décide de l'emmener à l'hôpital, mais
l'établissement refuse de le prendre en
charge ; et l'agonisant meurt sans avoir
été accueilli. Mère Teresa décide alors de
s'occuper des mourants et demande un
lieu à la mairie de Calcutta, qui lui offre
un local à Kaligat proche du temple à la
déesse hindoue Kâlî[F 42]
42]. Elle appelle la
maison « Nirmal Hriday », « Maison au
cœur pur - Foyer pour mourants
abandonnés »[F 42]
42]. Les sœurs amènent

les mourants les plus pauvres et


abandonnés et les soignent avec des
moyens rudimentaires[F 43]
43].

Cependant l'installation de religieuses


catholiques proche d'un temple hindou
est vue d'un mauvais œil par les hindous
qui les accusent de prosélytisme[B 5]
5]. Une

émeute éclate et les sœurs doivent leur


survie à la protection de la police[B 6]
6]. Un

des opposants, victime de la tuberculose


tuberculose,,
rejeté car intouchable
intouchable,, est recueilli
quelques mois plus tard. Son opinion sur
Mère Teresa change, il voit en elle un
avatar de la déesse Kâlî
Kâlî,, ce qui conduit à
établir des relations de fraternité entre
les hindous et Mère Teresa[F 44]
44].

Deux ans après la fondation, Mère Teresa


achète une maison, vendue à prix
dérisoire par un musulman, pour y établir
les sœurs[F 45]
45]. Mère Teresa exige des

sœurs une pauvreté des lieux, qu'elle


justifie : « Comment puis-je regarder les
pauvres en face, comment puis-je leur
dire « je vous aime et je vous
comprends » si je ne vis pas comme
eux[F 46]
46] ? » De même elle refuse l'aide

économique du Vatican[F 47]


47].

La vie est organisée avec des temps de


prières le matin et le soir, et la journée au
service des pauvres. Mère Teresa affirme
que la « prière est la respiration de l'âme.
Sans la force que nous recevons de la
prière, notre vie serait impossible[F 48]
48]. »

Elle explique le lien entre la prière et


l'action des sœurs missionnaires de la
Charité, voyant dans chaque pauvre la
présence de Dieu : « Jésus veut rassasier
sa propre faim de notre amour en se
cachant derrière les traits de l'affamé, du
lépreux, du mourant abandonné. C'est
pourquoi nous ne sommes pas des
assistantes sociales mais des
contemplatives au cœur même du
monde. Nos vies sont consacrées à
l'eucharistie par le contact avec le Christ,
caché sous les espèces du pain et du
corps souffrant des pauvres »[F 49]
49].

L'orphelinat de Nirmala Shishu Bavan …

Un jour Mère Teresa aperçoit un enfant


abandonné en train d'être mangé par un
chien dans la rue ; elle recueille l'enfant
qui meurt quelque temps après[F 50]
50].

Mère Teresa décide alors de créer un


orphelinat.. Le nouveau centre Nirmala
orphelinat
Sishu Bavan ouvre ses portes le
24 novembre 1955 ;
1955 ; elle y recueille les
enfants abandonnés et les propose à
adoption[F 51]
l'l'adoption 51],[B 4]
4]. Elle ouvre quelque

temps après un centre spécialisé pour


les enfants qui ne sont pas adoptés, du
fait de la croyance au mauvais karma et
de la marginalisation des
intouchables[F 51]
51].

Les coopérateurs souffrants …

Dans le même temps Mère Teresa


apprend que son amie Jacqueline de
Decker qui devait la rejoindre ne le pourra
pas, à cause d'opérations
d'opérations graves au dos.
Mère Teresa lui demande alors de
devenir sa sœur spirituelle, lui
demandant de partager « nos mérites,
nos prières et notre travail par vos
souffrances et vos prières »[F 52]
52]. Mère

Teresa croit que par la souffrance unie à


Dieu, celle-ci peut acquérir une valeur
positive. Jacqueline de Decker devient la
première des coopérateurs souffrants,
ensemble de personnes malades qui
s’unissent dans la prière aux
missionnaires de la Charité[F 53]
53].

Les lépreux …

Entre 1948 et 1957, Mère Teresa et les


premières sœurs s'occupent des lépreux
qu'elles rencontrent, mais sans que ce
soit pour autant une priorité[F 54]
54]. C'est en

1957 qu'elle reçoit cinq personnes qui


ont perdu leurs emplois à cause de la
lèpre, du fait de la croyance au mauvais
karma, qui conduit à exclure les lépreux
de la société.

Mère Teresa cherche alors à ouvrir un


centre pour les lépreux, mais les sœurs
sont accueillies par des jets de pierre.
Mère Teresa décide donc d'envoyer des
ambulances pour soigner les
lépreux[F 55]
55]. Ce moyen ambulant permet

ainsi de soigner les lépreux en les


rejoignant. Elle appuie alors la journée
contre la lèpre de Raoul Follereau[F 56]
56].

Développement planétaire …

Besoins et extension des


missionnaires de la Charité …

Devant les difficultés financières, le père


Van Exem publie une annonce dans un
journal afin de demander des
soutiens[F 57]
57]. Le Premier ministre du

Bengale,, le Dr Bidhan Chandra Roy donne


Bengale
alors une aide financière, et rencontre
Mère Teresa avec qui il noue une amitié
profonde[F 58]
58].

De même les premiers laïcs, dont Ann


Blaikie, rencontrent Mère Teresa et
veulent aider en offrant des cadeaux
pour les enfants à Noël
Noël.. Mère Teresa qui
ne veut exclure aucun enfant leur
demande d'offrir des cadeaux aussi pour
les fêtes musulmanes ou hindoues[F 59]
59].

Ces laïcs de plus en plus nombreux


deviennent les coopérateurs actifs de
l'ordre en 1960[F 60]
60].

Mère Teresa est invitée à la BBC pour


témoigner et demander de l'aide. De
nombreuses personnes répondent, mais
elle ne se satisfait pas de la seule aide
financière : elle demande aux
coopérateurs d'aider là où ils sont, en se
consacrant à leur entourage, et aussi en
répétant la Prière de saint François
d'Assise[F 61]
61].

L'année 1959 marque ce que Mère Teresa


appelle le « troisième pas de ma
vie »[F 62]
62]. Dix ans après sa fondation, sa

congrégation peut se développer en


dehors des limites de son diocèse de
Calcutta[F 62]
62].

Mère Teresa s’implante à Ranchi


Ranchi,, puis à
New Delhi en présence du Premier
ministre de l'Inde Nehru[F 63]
63]. L'année

suivante elle fonde des missions à Jansi,


Agâ, Asansal et Bombay où elle
s'offusque publiquement de l'extrême
pauvreté qui y règne. Cette critique
déclenche une campagne de presse à
Bombay contre Mère Teresa[F 64]
64]. Mais en

1962 elle reçoit la première décoration


Padma Shri des mains du président
indien pour son œuvre[F 64]
64].

En 1963, Mère Teresa s'oppose en vain à


la destruction d’un hôpital de lépreux à
Calcutta ; elle décide de créer en 1963
une cité pour lépreux
lépreux,, la Cité de la paix à
Asansol. La cité commence dès
1964[F 65]
65]. Le pape Paul 
Paul VI
VI en visite en
1965 en Inde offre sa limousine à Mère
Teresa, qui décide alors de la mettre aux
enchères afin de pouvoir financer la
construction de sa cité[F 56]
56].

En mars 1963 les premiers hommes


fondent les frères missionnaires de la
charité, Mère Teresa rencontre le père
jésuite Andrew Travers-Ball et lui propose
de diriger la nouvelle congrégation, ce
qu’il accepte[F 66]
66]. Il écrit les constitutions

de l’ordre avec Mère Teresa, et reçoit en


1967 l’approbation de Rome, malgré des
différences de conceptions, tant sur
l’habit que sur la conduite religieuse
différente des sœurs ; Mère Teresa
préfère se soumettre à la conception du
Père Andrew[F 67]
67]. Tous les Frères ont une

formation spirituelle intensive de neuf


mois à Calcutta, suivie de trente jours de
retraite ignacienne[8].

Extension internationale …

Dès 1965 les missionnaires de la Charité


s’implantent en Amérique latine à la
demande du pape Paul VI[F 68]
Paul VI 68].

L’intégration est assez difficile dans ces


pays pour à la fois respecter le clergé
local et obéir au pape[F 69]
69]. Mère Teresa

refuse cependant tout engagement


politique des sœurs, choisissant d’aller
dans tous les pays, même dans les
dictatures comme Haïti
Haïti,, les Philippines
de Ferdinand Marcos ou le Yémen
musulman, ce [Qui ?] qui lui est très
vivement reproché[F 70]
70].
En 1968, à la demande de Paul 
Paul VI
VI,, elle
ouvre une maison à Rome
Rome,, et découvre
alors la grande pauvreté qui existe aussi
dans le monde occidental[F 71]
71]. Dans le

même temps, les sœurs œuvrent au


Bangladesh,, pays dévasté à cette époque
Bangladesh
par la guerre d'indépendance ; de
nombreuses femmes sont victimes
d’exactions, violées par les soldats.
L'œuvre s'étend peu à peu partout où est
la pauvreté, même dans des régions et
des pays peu favorables aux chrétiens, et
jusque-là interdits à tout missionnaire.
Au Yémen par exemple, pays à majorité
musulmane où l'influence chrétienne est
faible, Mère Teresa, invitée par le Premier
ministre en 1973
1973,, ouvre des cours de
couture à al-Hodeïda et s'occupe
également des lépreux qui vivent retirés
dans les grottes du désert yéménite. On
[Qui ?] la surnomme Mère sans
frontière[B 7]
7].

Figure planétaire …

Sandro Pertini et mère Teresa en 1978


1978..
 

Mère Teresa recevant la médaille présidentielle de la


Liberté du président Ronald Reagan en 1985.

En 1969
1969,, les missionnaires de la Charité
sont reconnues de droit pontifical. En
1971, Mère Teresa reçoit le prix
Jean XXIII
Jean XXIII du pape Paul 
Paul VI
VI,, ce qui
marque le début de la reconnaissance
mondiale de son œuvre[F 72]
72]. Elle fonde

alors une maison à New York ainsi qu’un


noviciat à Londres[F 73]
73].

En 1976, elle décide de fonder l’ordre des


sœurs contemplatives
contemplatives,, les sœurs du
Verbe qui consacrent leurs temps à la
prière pour les pauvres ; elle en fonde la
première maison à New York[F 74]
74].

En 1978, elle reçoit le prix Balzan pour


l'humanité, la paix et la fraternité entre
les peuples, « pour l’abnégation
exceptionnelle avec laquelle elle s’est
dévouée toute sa vie, en Inde et dans
d’autres pays du tiers-monde
tiers-monde,, afin de
secourir les innombrables victimes de la
faim, de la misère et des maladies, les
laissés pour compte et les mourants,
transformant sans relâche en action son
amour pour l’humanité souffrante ». En
plus de ses nombreuses médailles, Mère
Teresa est docteur honoris causa de
plusieurs universités
universités..
Le 17 octobre 1979,
1979, Mère Teresa reçoit le
prix Nobel de la paix qu'elle accepte « au
nom des pauvres ». La petite religieuse
ne trahit pas ses propres convictions lors
de son discours, en dénonçant
l'l'avortement
avortement : : « De nos jours, nous tuons
des millions d'enfants à naître, et nous ne
disons rien. Prions tous pour avoir le
courage de défendre l'enfant à naître et
pour donner à l'enfant la possibilité
d'aimer et d'être aimé. »[B 8]
8]

Pauvreté de l'Occident …

À partir de ce moment la vie de Mère


Teresa devient fortement médiatisée
médiatisée..
Mère Teresa critique alors le
matérialisme et l'égoïsme des sociétés
occidentales, elle élargit son discours sur
la pauvreté et parle de la faim spirituelle
spirituelle : :
« L'amour naît et vit dans le foyer.
L'absence de cet amour dans les familles
crée la souffrance et le malheur du
monde aujourd'hui. Nous avons tous l'air
pressé. Nous courons comme des fous
après les progrès matériels ou les
richesses. Nous n'avons plus le temps de
bien vivre les uns avec les autres : les
enfants n’ont plus de temps pour les
parents, ni les parents pour les enfants,
ni pour eux-mêmes. Si bien que c'est de
la famille elle-même que provient la
rupture de la paix du monde »[F 75]
75].
Mère Teresa refuse toute logique
d’organisation ou de business de
l’œuvre : elle veut que les missionnaires
de la charité vivent de la providence
providence,, et
donc des dons, mais sans trop
accumuler[F 76]
76]. Elle décide donc en

juillet 1981 de refuser des dons d’argent


trop nombreux ; la presse critique alors
Mère Teresa qui aurait trop d’argent au
point d’en refuser[F 77]
77]. De même elle

refuse les associations qui ne la


soutiennent que financièrement,
affirmant qu’elle ne veut pas d’amis mais
des coopérateurs : « C’est un capital
d’Amour qu’il faut réunir. Un sourire, une
visite à une personne âgée. Les vrais
coopérateurs du Christ sont les porteurs
de sa charité. L'argent vient si on
recherche le royaume de Dieu. Alors tout
le reste est donné. »[F 78]
78].

En 1982, sur une des hauteurs du siège


de Beyrouth
Beyrouth,, mère Teresa sauve
37 enfants hospitalisés pris au piège
dans une ligne de front entre l'armée
israélienne et la guérilla palestinienne.
Elle provoque un cessez-le-feu
cessez-le-feu,, et
accompagnée par la Croix-Rouge
Croix-Rouge,, elle
traverse la zone de tir jusqu'à l'hôpital
dévasté pour évacuer les jeunes patients.
 

Portrait de Mère Teresa en 1988.

En 1984, elle fonde les « pères


missionnaires de la Charité » avec le père
Joseph Langford.
Langford. Le 11 décembre de la
même année, elle vient assister les
victimes de la catastrophe de Bhopal,
Bhopal,
quelques jours après le désastre. En
1985, elle reçoit de Ronald Reagan la
plus haute distinction américaine[F 79]
79]. La

même année, elle crée à New York le


premier foyer pour les victimes du sida
sida,,
qui vient de faire son apparition[F 79]
79],[D 1]
1]

Le déclin de l’URSS marque le début des


fondations dans les pays de l’Europe de
l’Est en 1989.

Problèmes de santé et mort …

Tombe de Mère Teresa dans la Maison-mère de


Calcutta.

En cette même année 1989, Mère Teresa


est victime d’un arrêt cardiaque,
cardiaque, et elle
décide de démissionner de la charge de
supérieure des Missionnaires de la
Charité[F 80]
80]. Elle est cependant réélue en

1990. Elle continue ses voyages malgré


sa santé fragile, et fonde une maison en
Albanie, nation de ses origines[F 81]
81]. En

décembre 1991,
1991, elle est victime d'une
pneumonie et est soignée dans une
clinique californienne. Elle est à nouveau
hospitalisée à Rome en 1992 et à Dehli
en 1993[9], et subit à Calcutta en 1996 sa
troisième angioplastie en cinq ans[10
10]].

Mère Teresa a une tumeur à l'estomac.


En juillet 1997, elle rentre à Calcutta. Elle
y meurt le 5 septembre 1997
1997,, à la maison
mère des Missionnaires de la Charité[11
11]].
Le gouvernement indien déclare un jour
de deuil et, en rupture avec la tradition, lui
organise des funérailles nationales le 13
septembre dans le stade couvert de
Netaji[12
12]].

Spiritualité

« J'ai soif » …

Mère Teresa est très marquée par


l'expérience du 10 septembre 1946,
1946, et
bien qu'elle soit discrète pendant des
années sur cette expérience[B 3]
3], elle met

les paroles de Jésus sur la croix : « J'ai


soif » dans toutes les chapelles des
missionnaires de la Charité[A 2]
2].
Quand elle explique son expérience du
10 septembre 1946,
1946, elle affirme avoir
expérimenté la « soif de Dieu » comme
étant les « profondeurs du désir divin
infini d'aimer et d'être aimé »[E 4]
4]. Elle

conçoit alors sa vocation comme


répondre à cette soif de Dieu, aimant les
pauvres dans lesquels elle voit Dieu :
« Pour moi, ils sont tous le Christ - Le
Christ dans un déguisement
désolant[F 10]
10]. »

Elle explicite cette « soif de Jésus » lors


la lettre dite de « Varanasi
« Varanasi »
 » écrite aux
Missionnaires de la Charité,
Charité, le
25 mars 1993,
1993, dans laquelle elle affirme
« Si vous devez retenir quelque chose de
la lettre de Mère, retenez ceci : « J'ai
soif » est bien plus profond que Jésus
vous disant « Je vous aime ». Tant que
vous ne savez pas au plus profond de
vous que Jésus a soif de vous, vous ne
pouvez pas savoir qui il veut être pour
vous. Ou qui il veut que vous soyez pour
lui. » Mère Teresa poursuit « Jésus a soif,
même maintenant, dans votre cœur et
dans les pauvres, il connaît votre
faiblesse. Il veut seulement votre amour,
il veut seulement la chance de vous
aimer[E 3]
3]. »

Prière et service des pauvres …


Alors que Mère Teresa embrasse
pleinement sa vocation missionnaire, elle
insiste tout autant sur la nécessité d'une
vie contemplative de prière
prière.. Ainsi, malgré
la surcharge de travail, elle insiste pour
que chacune des Missionnaires de la
Charité puisse participer à l'Eucharistie
l'Eucharistie et
passer une heure devant le Saint
Sacrement chaque jour, à partir du
chapitre général de sa congrégation en
1973[13
13]]. Pour Mère Teresa, la prière n'est

pas du temps pris sur le service des


pauvres, mais bien une partie essentielle
de celui-ci : « plus nous recevons dans la
prière silencieuse, plus nous pouvons
donner. »[C 1]
1] Le pape Benoît 
Benoît XVI
XVI a mis en
avant la vie de Mère Teresa comme un
exemple de cette articulation de la prière
et de la charité au cœur de son
encyclique Deus Caritas est :

« La bienheureuse Teresa de


Calcutta est un exemple
particulièrement manifeste que
le temps consacré à Dieu dans
la prière non seulement ne nuit
pas à l’efficacité ni à l’activité
de l’amour envers le prochain,
mais en est en réalité la source
inépuisable. »
— Benoît 
— Benoît XVI
XVI,, Deus caritas
est[14
14]]
Un chemin tout simple …

Malgré sa souffrance physique et


psychologique et la pauvreté qui
l'entoure, Mère Teresa défend toute sa
vie durant la réalité du bonheur terrestre
accessible par la simplicité[C 1]
1]. En

s'appuyant sur son expérience et celle


des hommes et des femmes qui l'ont
suivie, Mère Teresa trace un chemin tout
simple vers le vrai bonheur, qu'elle
résume dans son dernier ouvrage Un
chemin tout simple publié de son vivant
en 1995. Ce chemin se résume en cinq
lignes, qu'elle imprime sur des petits
cartons jaunes qu'elle distribue à ses
visiteurs :
« Le fruit du silence est la
prière.

Le fruit de la prière est la foi.

Le fruit de la foi est l'amour.

Le fruit de l'amour est le


service.

Le fruit du service est la paix. »


— Mère Teresa, Un chemin
tout simple[15
15]]

Misère et souffrance …

Bien que souvent accusée de mythifier la


pauvreté et de prêcher un plaisir de la
souffrance[16
16]],[17
17]], Mère Teresa fait une

distinction entre la pauvreté librement


choisie des religieux, qui est un signe, et
la misère imposée, qui est le résultat de
la pauvreté. Pour elle, « c'est le résultat
de notre refus de partager. Dieu n'a pas
créé la pauvreté, il nous a seulement
créés, nous »[F 23]
23].

De même, elle distingue d'une part les


souffrances imposées par la maladie et
la misère, souffrances des personnes
recueillies avec lesquelles les
missionnaires de la Charité partagent
l'Amour et la Compassion de Dieu : « Dieu
aime encore le monde et Il nous envoie
vous et moi pour être Son amour et Sa
compassion auprès des pauvres[18
18]] »
 » ; ;
d'autre part, elle insiste sur l'exigence de
l'amour vrai, un amour qui va jusqu'au
bout du don de soi : « Comme Dieu
aimait le monde, Il a donné son Fils ;
Jésus aimait le monde, Il a donné sa vie
et il a dit “Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.”, donc si nous
nous aimons vraiment les uns les autres,
nous devons nous aimer jusqu'à en
souffrir[19
19]]… Parce que l'amour vrai fait

souffrir[20
20]]. »

Mais quelle que soit l'origine de la


souffrance, elle rappelait à chacun qu'il
n'était pas seul dans ses souffrances
mais en union avec Jésus crucifié : « un
signe que vous êtes si près de Jésus qu'il
peut vous embrasser[21
21]]. »

Désireuse de partager sa conviction que


Dieu est amour
amour,, et consciente que les
sermons ne suffisent pas à en
convaincre ceux qui sont dans la misère,
elle insiste que l'amour est exigeant. « Un
amour vrai doit faire mal »,
mal », selon elle, car
il est à l'image de l'amour de Dieu, s'il est
vrai que Dieu lui-même a souffert en
aimant les hommes, car il a dû laisser
son Fils, Jésus Christ,
Christ, mourir sur une
croix. En ce sens, la souffrance devient,
pour elle, une expression de l'Amour de
Dieu.
« Ne traitons-nous pas
quelquefois les pauvres comme
des poubelles où nous jetons
tout ce que nous ne mangeons
pas ou dont nous n'avons plus
besoin? »
— Mère Teresa, Discours à
l'occasion de la remise du
Prix Templeton[C 2]
2]

Nuit de la foi …

Dans le silence, Mère Teresa vit pendant


50 ans une « nuit
« nuit de la foi ».
foi ». Largement
commentée dans les milieux chrétiens à
l'époque de sa béatification[22
22]], cette

épreuve apparaît avec une précision


jusque-là inédite avec la publication de
Mother Teresa : Come Be My Light (Mère
Teresa : Viens, sois ma lumière), un
ouvrage compilant des lettres rédigées
au cours des soixante dernières années
de sa vie.

Dans la quarantaine de lettres qui


évoquent son sentiment d'être
abandonnée de Dieu, l'une écrite en 1962
affiche clairement ces doutes : « Si un
jour je deviens une sainte, je serai
sûrement celle des ténèbres »[23
23]]. La

future « Sainte des ténèbres » confie en


1979 à son confesseur le Père Michael
Van Der Peet[24
24]] : « Pour moi, le silence et

le vide sont si importants que je regarde


et ne vois pas, que j'écoute et n'entends
pas ».. À la lecture de ses lettres, les
pas »
tourments permanents de mère Teresa
sont révélés dans toute leur ampleur. Sa
tranquillité se comprend mieux à la
lumière de ses enseignements : « Dieu
aime celui qui donne avec joie et Il prend
tout contre, la religieuse qu'Il aime »[25
25]].

En compilant ces lettres et en éditant ce


livre, conformément aux engagements
de la communauté mais contre la volonté
de la religieuse qui avait demandé la
destruction de sa correspondance
(l'autorité ecclésiastique s’y étant
opposée, sans doute en prévision du
procès en canonisation)[26
26]], le père Brian

Kolodiejchuk finit par connaître ce secret


alors connu seulement de quelques
personnes dont son évêque et ses
conseillers spirituels.

Postérité

Héritage …

Reconnaissance …

Mère Teresa devient en quelques


décennies l’une des personnes les plus
connues de la planète et une légende
vivante. Son nom devient synonyme
d’amour inconditionnel, de don de soi et
de dévouement[F 82]
82]. Elle se désintéresse
des honneurs, se rappelle rarement les
prix reçus, ou vend les médailles afin de
financer son œuvre ; cela accentue son
image de désintéressement[F 83]
83], même

si elle dit accepter les prix « en faveur


des démunis »[27
27]].

Tout au long de sa vie les


reconnaissances pleuvent : Mère Teresa
reçoit sa première distinction indienne, la
médaille de Padma Shri,
Shri, dès 1962. Elle
en recevra beaucoup d'autres, dont le
Prix Jawaharlal Nehru pour le dialogue
international en 1972. Le jury explique
son choix en affirmant : « On ne peut que
rarement voir un sacrifice aussi
désintéressé et infatigable que celui de
Mère Teresa en faveur des membres les
plus faibles de la société humaine. Ce
service altruiste, fait sans aucune
distinction de nationalité, de caste ou de
religion et sans aucune attente de
reconnaissance publique, est un
merveilleux exemple de la façon dont
une œuvre silencieuse et efficace, un
travail, un dévouement, peuvent
contribuer à la promotion de l’amitié et à
la compréhension entre les
peuples »[F 84]
84].

Lors d'une visite à Londres en 1968, elle


rencontre Malcolm Muggeridge,
Muggeridge, un
journaliste militant anti-avortement de la
BBC,, qui lui aurait alors fait découvert le
BBC
pouvoir des médias de masse[28
28]]. Sa

notoriété internationale grandit avec le


documentaire Something Beautiful for
God de Muggeridge, diffusé en 1969 sur
la BBC, et son livre publié en 1971[29
29]]. Elle

reçoit du pape Paul 


Paul VI
VI,, en 1971, le Prix
Jean XXIII
Jean XXIII pour la Paix, puis le Prix
Pacem in Terris en 1976, ainsi que de
nombreux titres dont le prix Nobel de la
paix en 1979[C 3]
3]. Lors de l’attribution du

prix Nobel de la paix, de nombreux


journaux la décrivent comme une sainte
vivante [F 85]
85].

Son rayonnement dépasse tous les


clivages religieux et culturels. Ainsi, les
musulmans bengalis l'appellent la Zinda
Pir, ou Sainte Vivante en langue
ourdou[30
30]],[A 1]
1] ; le Dalaï-Lama affirme

« C'est un être pour qui j'ai le respect le


plus profond. Dès l'abord, j'ai été frappé
par l'absolue humilité de son
comportement. Du point de vue
bouddhiste, elle pourrait être considérée
comme un bodhisattva »[31
31]].

L’Église catholique reconnaît dans un


temps record l’héroïcité
l’héroïcité de ses vertus,
vertus, et
elle est béatifiée en octobre 2003 par
II[32
Jean-Paul II
Jean-Paul  32]] et canonisée le

4 septembre 2016 par le pape François.


François.
Tableau des honneurs reçus par Mère Teresa
Année Honneur Pays

1962 Padma Shri Inde

1962 Ordre du Lotus Inde

1962 Prix Ramon Magsaysay Philippines

1970 Good Samaritan Award États-Unis

1970 Prix Jean 


Jean XXIII
XXIII Italie

1970 Prix Templeton Angleterre

1978 Prix Balzan Italie

1979 Prix Nobel de la paix Norvège

1980 Bhârat Ratna Inde

1981 Légion d'honneur haïtienne Haïti

1985 Médaille présidentielle de la Liberté États-Unis

1996 Nommée citoyen d'honneur des États-Unis d'Amérique États-Unis

2003 Béatification par Jean-Paul 


Jean-Paul II
II Vatican

2016 Canonisation par Francois Vatican

Dévotion …

 
Statue de Mère Teresa dans l'église Notre-Dame du
Rosaire, dans l'État
l'État de Hidalgo,
Hidalgo, Mexique
Mexique..

La vie de Mère Teresa et sa rapide


béatification font d'elle une figure de
vénération pour les chrétiens qui
souhaitent imiter son modèle de charité
chrétienne envers les plus démunis. Les
prières écrites par la religieuse, comme
son Chemin si simple qu'elle imprimait et
distribuait aux gens qu'elle rencontrait, se
répandent[33
33]] ; des statues à son effigie

apparaissent dans des églises.

Mère Teresa a aussi favorisé l'émergence


de nouvelles communautés chrétiennes.
Ainsi, après une douzaine de séjours à
Calcutta, Nicolas Buttet fonde la
communauté Eucharistein[34
34]] en Suisse
Suisse,,
dont la spiritualité est fortement inspirée
par Mère Teresa pour ce qui concerne
l'accueil des personnes blessées et la vie
eucharistique, notamment le lien entre le
service du pauvre et l'adoration du Saint
Sacrement[F 11]
11].

Une célébration du centenaire de la


naissance de Mère Teresa se tient à
Calcutta[35
35]]. Parmi les personnalités

venues lui rendre hommage, le


17e Karmapa
 Karmapa,, un éminent lama tibétain,
inaugura une exposition
photographique[36
36]].

Processus de canonisation …
Béatification …

L'Église
L'Église catholique reconnaît un miracle à
Mère Teresa[37
37]]. Il s'agit d'une

« guérison » qui aurait été constatée par


des médecins d'une Indienne, Monika
Besra, atteinte selon elle d'une tumeur à
l'estomac. Cette guérison aurait été
constatée le 5 septembre 1998,
1998, jour du
premier anniversaire du décès de la
fondatrice des Missionnaires de la
charité. Mais les médecins ayant soigné
la Bangladaise contestent son
témoignage douteux, considérant qu'elle
était atteinte uniquement d'un kyste
tuberculeux qui s'est résorbé par son
traitement médicamenteux[38
38]],[39
39]]. De
plus, Christopher Hitchens fait remarquer
que le pape Jean-Paul 
Jean-Paul II
II fait accélérer les
procédures de béatification en
supprimant en 1983 l'office de l'avocat
l'avocat
du diable,
diable, remplacé par celui du
« promoteur de la foi »[40
40]].

La célébration solennelle de la
béatification de Mère Teresa a lieu le
19 octobre 2003 sur la place Saint-Pierre,
Saint-Pierre,
à Rome
Rome.. Cette date est choisie parce que
c'est le dimanche le plus proche du vingt-
cinquième anniversaire de l'élection du
pape Jean-Paul 
Jean-Paul II
II,, et aussi parce qu'elle
est proche de la fin de l'année du rosaire
2003)[F 46]
(le 31 octobre 2003) 46].

Canonisation …
 

Logo de la canonisation de mère Teresa.

Sa canonisation , qui la proclamerait


sainte, requiert la reconnaissance d'un
deuxième miracle attribuable à Mère
Teresa, car l’on considère que l’examen
de la personnalité a déjà été fait dans le
cadre du procès en béatification. La
question s'est posée de savoir si les
récentes mises au jour de lettres
décrivant la « nuit
« nuit de la foi »
foi » traversée par
Mère Teresa ralentiraient le processus de
sa canonisation. Dans un document
officiel, le Vatican a affirmé que les
doutes et la souffrance mis en lumière
par les écrits de la religieuse sont perçus
comme un élément enrichissant sa
personnalité mais sa déréliction
spirituelle et ses considérations
imprégnées de relativisme religieux
conduisent le cardinal Pietro Palazzini,
Palazzini,
préfet de la Congrégation pour les
causes des saints,
saints, à exprimer ses
réticences, jusqu'à sa mort en 2000[41
41]].

Cette Congrégation reconnaît finalement


que les termes employés par la religieuse
pour décrire sa souffrance « sont
particulièrement forts, et peuvent donc
choquer », mais elle rappelle aussi que
cette « nuit de la foi » est une expérience
souvent vécue dans la vie spirituelle[42
42]].

Le 17 décembre 2015,
2015, le pape François
promulgue un décret de la Congrégation
pour les causes des saints reconnaissant
un miracle par l'intercession de la
bienheureuse Mère Teresa[43
43]].

Le 15 mars 2016,
2016, le pape François signe
le décret de canonisation de Mère Teresa
à l'issue d'un consistoire chargé
d’examiner la cause de canonisation. Le
premier ministre indien Narendra Modi
fait pour la première fois l'éloge de la
future canonisée et annonce le
28 août 2016 qu'une délégation
gouvernementale indienne se rendra à
Rome pour la cérémonie[44
44]] qui a eu lieu

le 4 septembre 2016 sur la place Saint-


Pierre[45
45]]. À cette occasion, de

nombreuses manifestations sont


organisées en divers endroits
notamment en Macédoine
Macédoine,, Albanie
Albanie,, Italie
Italie,,
Inde ou en France[46
46]]. Au cours de

l'homélie, le pape encourage les fidèles à


continuer de l'appeler « Mère Teresa » et
non « sainte Teresa » comme l'usage le
voudrait[2]. Un reliquaire en forme de
croix et contenant comme relique de
Mère Teresa son sang, est présenté à la
vénération des fidèles lors de cette
messe[47
47]]. Prabir Ghosh, secrétaire

général l'Association indienne de pensée


rationaliste et scientifique, estime que
« les miracles attribués à Mère Teresa
pour sa canonisation sont complètement
fictifs [...] Les Missionnaires de la charité
ont truqué les faits[38
38]] »

Le logo de la canonisation a été créé par


Karen Vaswani née D'Lima, catholique de
Bombay[48
48]].

Reconnaissance dans la culture …

Lieux dédiés à Mère Teresa …

 
La Maison-mémorial Mère Teresa à Skopje,
Macédoine.

Mère Teresa fait l'objet d'une


commémoration spéciale dans sa terre
natale des Balkans
Balkans.. Une maison-
mémorial est dédiée à sa mémoire dans
le centre de Skopje
Skopje,, en Macédoine
Macédoine ; ; elle
contient de nombreuses reliques de la
religieuse, ainsi qu'une reconstitution de
sa maison d'enfance. Mère Teresa a
donné son nom à l'aéroport
l'aéroport international
de Tirana en 2001, ainsi qu'au plus grand
hôpital civil et à la deuxième place de la
ville. En Albanie, Mère Teresa a même
son jour férié, Dita e Nënë Terezës, le
19 octobre.
octobre. Au Kosovo
Kosovo,, pays voisin, la rue
principale de la capitale, Pristina
Pristina,, a été
nommée Rue Mère Teresa (Rruga Nëna
Terezë)[49
49]].

Dans de nombreux pays, Mère Teresa a


prêté son nom à une grande variété de
lieux. Ainsi, elle a donné son nom à une
rue du Bronx
Bronx,, à New York,
York, dans un
quartier à majorité albanaise. Mère
Teresa est aussi devenue la patronne de
nombreuses institutions
éducatives[50
50]],[51
51]] et lieux de cultes[52
52]],[53
53]].

Plaque de rue de la rue Mère-Teresa


(17e arrondissement de Paris
Paris).
).
Œuvres consacrées à Mère Teresa …

Une première biographie de Mère Teresa


est publiée en 1977 par Edouard Le Joly,
sous le titre de We do it For Jesus. Mother
Teresa and her Missionaries of Charity[54
54]]

Beaucoup d'autres suivent, dont celle qui


est signée par Navin Chawla (en 2004),
un haut fonctionnaire hindou au
Ministère indien de la communication qui
pendant vingt ans a participé activement
à l'action et aux combats de Mère
Teresa. En parallèle, de nombreux
ouvrages biographiques,
hagiographiques, critiques, de fiction
historique, ou même de bandes
dessinées sont publiés pour retracer la
vie de la religieuse[55
55]].

À la suite du documentaire Something


Beautiful for God de Malcolm Muggeridge
diffusé en 1969 sur la BBC qui révéla
Mère Teresa au monde[56
56]], Kevin Connor

propose à Geraldine Chaplin d'incarner la


religieuse dans Mother Teresa: in the
Name of God's Poor (Mère Teresa : au
Nom des Pauvres de Dieu) qui sort en
1997. En 2003, Olivia Hussey incarne
Mère Teresa à l'écran dans une série
italienne, adaptée au cinéma dans le film
Mère Teresa de Calcutta en 2007.

En 1998, un disque de chansons intitulé


Mother, we'll miss you, sort en son
honneur. Les chansons sont interprétées
par des chanteurs américains populaires,
comme José Feliciano[57
57]].

William Riead réalise en 2015 le film Les


Lettres de Mère Teresa.

En mai 2020, la chanteuse Natasha St


Pier sort un single intitulé Viens sois ma
lumière en mémoire de Mère Teresa,
écrite par Thomas Pouzin membre du
groupe Glorious
Glorious..

Critiques
Témoin intransigeant de la foi religieuse
dans un siècle largement sécularisé
sécularisé,,
mère Teresa est publiquement critiquée
en Occident dans la dernière décennie de
sa vie, dénoncée comme « une fanatique,
une fondamentaliste et une
imposture »[40
40]] notamment pour « son

opposition implacable à l'avortement, à


la contraception et au divorce, mais aussi
pour l'indigence sanitaire de ses asiles,
ses conceptions théologiques
rétrogrades assimilant la souffrance à
une occasion de rédemption, son
opposition à l'éducation et à la formation
de ses religieuses et son autoritarisme à
l'égard de son ordre, enfin sa
fréquentation peu regardante de
dictateurs sans scrupules et de
financiers douteux »[58
58]].
Des médecins critiquent le manque de
médicalisation des mouroirs, dans
lesquels les malades ne reçoivent le plus
souvent ni soins, ni même
analgésiques[F 86]
86],[59
59]],[60
60]]. Alors qu'il

enquête sur les conditions de soin et


d’hygiène des centres des missionnaires
de la Charité, Aroup Chatterjee, auteur de
Mother Teresa : The Untold Story,
découvre que les seringues y sont
plusieurs fois utilisées, que des
médicaments périmés y sont utilisés,
que des enfants y sont attachés à leur lit
et que l’aspirine y est rarement
utilisée[61
61]]. De plus, Mère Teresa a

souffert constamment de maladie, et ses


séjours dans des hôpitaux privés, alors
que ses asiles continuaient d'ignorer les
analgésiques,, sont considérés par ses
analgésiques
détracteurs « comme une preuve de
contradiction, sinon d'hypocrisie »[58
58]]. De

même certains critiquent le manque


d’aide à la réinsertion des personnes
guéries. Mère Teresa reconnaît le bien-
fondé de ces critiques mais elle refuse
toute logique d’efficacité, affirme que
cela n’est pas sa vocation : « Nous ne
sommes ni des médecins, ni des
assistantes sociales. Il y a beaucoup
d’organismes qui s’occupent des
malades. Nous ne sommes pas l’un
d’entre eux. Nous devons nous donner
nous-même et, à travers notre vie, donner
l’amour de Dieu »[F 87]
87]. Le journaliste
québécois Carl Langelier,
Langelier, qui a lui-même
travaillé avec Mère Teresa, s'élève contre
ces critiques, en rappelant d'une part que
Mère Teresa avait construit des
mouroirs, non des hôpitaux, et d'autre
part que les détracteurs de la religieuse
lui auraient reproché son action quoi
qu'elle ait fait[62
62]].

Ainsi, « la logique de la sainte était de


faire de la souffrance un don de Dieu,
que le malade devait accepter comme le
Christ a accepté la sienne. D'où la quasi-
absence d'analgésiques dans sa
« Maison des agonisants » qui a frappé
de nombreux médecins en visite à
Calcutta[63
63]]. » Mère Teresa souriante
raconte lors d'une interview TV son
expérience face à une personne en
phase terminale d'un cancer dans un
hôpital occidental : « Tu souffres comme
le Christ sur la croix. Alors, Jésus doit
être en train de t'embrasser »,
t'embrasser », lui dit-elle.
L'homme souffrant lui réplique : « S'il
vous plaît, alors, dites-lui d'arrêter »,
d'arrêter »,
ajoute-elle au journaliste [pas clair], sans
sembler comprendre l'ironie du
malade[64
64]]. Elle n'hésite pas à déclarer « il

y a quelque chose de très beau à voir les


pauvres accepter leur sort, le subir
comme la passion du Christ. Le monde
gagne beaucoup à leur souffrance »[D 2]
2].
Certaines personnes [Qui ?] critiquent le
prosélytisme religieux de Mère Teresa
qui baptise des enfants et des mourants.
Cependant, selon ses défenseurs, Mère
Teresa cherche à respecter la croyance
des malades : elle baptise les enfants
uniquement quand elle n’a, après
recherche, aucune idée de la religion des
parents[F 88]
88]. De même pour les

mourants, elle ne les baptise que de


façon exceptionnelle, quand ils n’ont
aucun signe permettant de reconnaître
leur religion, et quand ils ont perdu la
mémoire ou la raison. Cela permet ainsi
aux malades d’avoir des funérailles
funérailles,, et
d’être enterrés dans un cimetière. Les
autres cadavres sont remis par les sœurs
aux prêtres hindous ou aux imams
musulmans[F 87]
87].

Son refus de faire de la politique est


dénoncé quand elle accepte de fonder
des établissements dans des dictatures
ou de recevoir des dons venant de ces
dictatures (comme le dictateur haïtien,
Jean-Claude Duvalier qui lui décerne la
Légion d'honneur en 1981[A 4]
4], les

Philippines sous Ferdinand Marcos,


Marcos, ou le
régime de Fidel Castro à Cuba), certains
considérant sa présence comme un
soutien aux dictatures[F 89]
89], ou d'accepter

des dons qu'elle reçoit de l'escroc


américain Charles Keating, catholique
intégriste pour lequel elle intervient et
demande la clémence du juge lors de
son procès pour fraude financière en
1992[F 45]
45]. En 1990, elle se rend dans son

pays natal et dépose une gerbe sur la


tombe d'Enver
d'Enver Hodja,
Hodja, fondateur du
régime totalitaire communiste
albanais[D 3]
3]. Ignorant les répressions et

l'oppression des peuples, Mère Teresa


répond à ces accusations en disant : ce
« qui compte pour moi, c’est que je
puisse m’occuper des pauvres »[65
65]].

Son opposition à l’avortement


l’avortement est elle
aussi critiquée, certains l'accusent de
tenir des propos antiféministes[16
16]]. Ainsi,

elle déclare lors de la remise de son Prix


Nobel de la paix en 1979 : « la plus
grande force de destruction de la paix
aujourd’hui, un meurtre direct par la mère
elle-même »[66
66]]. Certains voient dans son

opposition à l’avortement une action


politique en contradiction avec sa
volonté de ne pas en faire, et avec sa
volonté de n’avoir que des relations de
personne à personne[F 90]
90]. Parfois

qualifiée de « traditionaliste
« traditionaliste entêtée »,
elle appelle en 1995 les Irlandais à voter
non au référendum sur le droit au
divorce[58
58]].

Dans un ouvrage à charge publié en


1995, La Position du missionnaire : Mère
Teresa dans la théorie et la pratique,
Christopher Hitchens dénonce
l'utilisation des médias par la religieuse
pour se forger une image de sainteté[67
67]],

ou comme Michael Parenti,


Parenti, de détourner
à des fins personnelles les fonds
obtenus[68
68]]. Cette remise en cause est

reprise par Serge Larivée et autres (2013)


dans le cadre d'une publication savante
publiée dans la revue Studies in
/Sciences religieuses[69
Religion/Sciences
Religion 69]],[70
70]]. Ses

défenseurs rétorquent que Mère Teresa a


toujours refusé de thésauriser les dons
et qu'elle refusait de même toute
institutionnalisation trop grande de son
œuvre, souhaitant que celle-ci continue à
dépendre au jour le jour de la
Providence[F 77]
77].
Pour autant, la mort de Mère Teresa est
l'occasion d'un hommage unanime de la
part des autorités [71
71]].

À la suite de sa canonisation le
4 septembre 2016,
2016, ces critiques
ressurgissent[72
72]]. Ses positions,

notamment sur la sexualité, sont


considérées comme réactionnaires et le
manque de prise en charge de la
souffrance dans les mouroirs est critiqué
par des volontaires des hospices des
missionnaires de la charité[73
73]],[74
74]]. Par

ailleurs, dans un ouvrage consacré à la


relation des femmes blanches avec les
autres peuples, Vijay Prashad dénonce
une certaine vision colonialiste[75
75]] de la

charité telle que prônée par Mère Teresa.

Voir aussi

Bibliographie …

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Liens externes …

(fr) Biographie sur le site du Vatican


(fr) Centre Mère Teresa de Calcutta
(mul) Frères Missionnaires de la Charité
(en) Biographie sur le site de la
fondation Nobel (le bandeau sur la
page comprend plusieurs liens relatifs
à la remise du prix, dont un document
rédigé par la personne lauréate — le
Nobel Lecture — qui détaille ses
apports)
Notices d'autorité :
d'autorité :
Fichier d’autorité international virtuel
·
International Standard Name Identifier
· CiNii ·
Bibliothèque nationale de France
(données ) ·
Système universitaire de documentation
· Bibliothèque du Congrès ·
Gemeinsame Normdatei ·
Service bibliothécaire national ·
Bibliothèque nationale de la Diète ·
Bibliothèque nationale d’Espagne ·
Bibliothèque royale des Pays-Bas ·
Bibliothèque universitaire de Pologne
·
Bibliothèque nationale de Catalogne
· Bibliothèque nationale de Suède ·
Bibliothèque apostolique vaticane ·
Bibliothèque nationale d’Australie ·
Bibliothèque nationale tchèque ·
Bibliothèque nationale du Portugal ·
WorldCat
Notices dans des dictionnaires ou
encyclopédies généralistes :
généralistes : Brockhaus
Enzyklopädie  • Collective Biographies
of Women  • Croatian Encyclopedia  •
Deutsche Biographie  • Dictionnaire
universel des créatrices  • Dizionario di
Storia  • Enciclopedia delle donne  •
Enciclopedia italiana  • Encyclopædia
Britannica  • Encyclopædia
Universalis  • Encyclopédie Treccani  •
Gran Enciclopèdia Catalana  •
L'Encyclopédie canadienne  • Swedish
Nationalencyklopedin  • Munzinger
Archiv

Sur le mythe Mère Teresa …

Bibliographie …

Marie-Dominique Perrot, Gilbert Rist,


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Disponible dans SAGE Journals 
Journals  . (en)

Liens externes …

« Censeur des pauvres, amie des


riches Mère Teresa, une sainteté
médiatique » , Le Monde diplomatique
« L'icône de l'Église, la Figure
mythologique de Mère Teresa » , sur
Charlatans.info
« Mère Teresa : la femme la plus
puissante du monde » [PDF] , Le Courrier
de l'Unesco, avril-juin
avril-juin 2011,
2011, p.
p. 47
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Mère Teresa : La révélation de Calcutta ,
documentaire de 27 
27 min
min sur
lejourduseigneur.com

Notes et références

Principales sources utilisées …

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Autres sources …

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3. « 
« Mère
Mère Teresa de Calcutta (1910-
1997), biographie »
biographie » , sur
www.vatican.va (consulté le
11 octobre 2015)
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